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38 DRAZEN PETROVIC, LE MOZART DU BASKET 46 EDWIN JACKSON, UNE PÉPITE À ROUEN 64 ZONE MIXTE #13 OCTOBRE 2009 LE REBOND DES BLEUS www.basketnews.net MAXI BASKETNEWS N°13 - OCTOBRE 2009 DOM AVION : 5,60 E - BEL : 5,40 E - PORT.CONT : 5,20 E DU CÔTÉ DE CHEZ GREG BEUGNOT © Pascal Allée/Hot Sports SUPPLÉMENT 8 PAGES : L’AVIS DE NOS EXPERTS SUR LA PRO A LE CARNET DE L’EURO
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MaxiBasketNews#13

Mar 30, 2016

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Le magazine du basket français
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38 Drazen Petrovic, le Mozart du basket 46 eDwin Jackson, une pépite à rouen 64 zone Mixte

#13oCtobre 2009

Le rebonD Des bLeus

www.basketnews.netMAXI BASKETNEWS N°13 - octobre 2009 DoM AVIoN : 5,60 E - beL : 5,40 E - Port.coNt : 5,20 E

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suPPLément 8 PaGes : L’avis De nos exPerts sur La Pro a

Le carnet De L’euro

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Parfois, la volonté ne suffit pas. L’engagement des Bleus en Pologne a été total et pourtant ils n’ont pas rapporté de médailles. Posséder la meilleure défense ne vous permet pas non plus toujours de subtiliser les clés du paradis. Pas plus que de s’améliorer spectaculairement aux tirs à longue distance, une tare jugée congénitale du basket français (avec 38,1%, les Bleus se sont classés à l’Euro 4e

à la réussite à trois points). Il faudra aussi se souvenir que gagner 88,8% de ses matches n’est même pas forcément une garantie de décrocher ne serait-ce que le bronze.Dans le même ordre d’idée, présenter cinq NBA’ers, dont un meneur All-Star, n’est pas plus une assurance tous risques. Sans doute que si les règles NBA étaient appliquées, les qualités des Français seraient davantage en phase avec les compétitions internationales. Mais ce sont les règlements « FIBA », le jeu « au sol », l’esprit de l’ « Euroleague » qui sont en cours à un Euro comme à un Mondial et aux JO. Or, des joueurs d’Euroleague - pardon à Diot, Jeanneau, Traoré et même Koffi, qui ont encore tout à prouver -, l’équipe de France n’en a point. Les Bleus ont parfois fait preuve d’une certaine naïveté face à des adversaires retors, qui connaissent toutes les ficelles, y compris les moins recommandables. Oui, les Grecs n’ont pas vraiment cherché à gagner leur match contre la France pour éviter de se cogner l’Espagne en quarts de finale. Les Français, eux, n’ont pas osé cette transgression aux règles

sportives. Seulement, si c’est sans doute un peu amoral de voir Fotsis et ses compatriotes sur le podium avec leurs médailles de bronze autour du cou, qui s’en est offusqué dans le Landerneau du basket européen, à part les pauvres Français, sinon amers du moins troublés ? Ceci n’est pas sans rappeler les représentants de la candidature de « Paris 2012 », qui avaient joué les vierges effarouchées lorsqu’ils avaient appris que Londres - à commencer par le Premier Ministre anglais Tony Blair - avait fait des promesses à tours de bras et parfaitement irréalisables pour décrocher le cocotier olympique. La real politik se nourrit souvent de

cynisme. Or, les Français sont pour beaucoup d’incorrigibles romantiques.Mais en fait, ce qui aura le plus fait défaut aux Bleus de Katowice, c’est… la petite brindille de chance. Qui pouvait imaginer qu’une Espagne

aussi puissante et brillante puisse choir à la 4e place en poule avec deux échecs, sans parler d’une victoire contre la Slovénie obtenue après prolongations ? A contrario, à Sydney, Laurent Sciarra et son gang de braqueurs s’étaient munis d’une pleine brouette de trèfles à quatre feuilles et de pattes de lapin pour éviter toutes les équipes européennes à partir des quarts de finale, et tomber sur le Canada puis l’Australie.On le sait tous : la roue de la fortune a pour principe de tourner. Aussi, on peut croire - ou du moins espérer - que la bande à Parker sera plus vernie la prochaine fois.•

Directeur De la publication Pierre-Olivier MATIGOT ([email protected])Directeur De la réDaction Pascal LEGENDRE ([email protected]) réDacteur en chef Fabien FRICONNET ([email protected]) réDacteur en chef-aDjoint Thomas BERJOAN ([email protected])

RÉDACTION DE PARIS3 rue de l’Atlas, 75019 Paris (siège social)Fax : 01-40-03-96-76

jOuRNAlISTES Thomas BERJOAN (06-45), Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD (06-44), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26) et Antoine LESSARD.Secrétaire De réDaction Cathy PELLERAY (02-43-39-07-33)

RÉAlISATION GRAPHIQuE conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artiStique Thierry DESCHAMPS ([email protected]). Direction artiStique et maquette n°13Ludovic BONDU (tylerstudio) RÉDACTION AuX uSAJérémy BARBIER (Chicago), Frédéric GONELLA (San Francisco) et Pascal GIBERNÉ (New York)

ONT COllAbORÉ À CE NumERO Cédric BELLOT et Jean-Luc THOMAS

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AbONNEmENT Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, [email protected])Tomar presse – Service abonnements B.P. 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1

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OCTOBRE 2009soMMaIRe 13

04 Les bLeus à L’euRo

14 Le caRnet de L’euRo

38 RétRo : dRazen PetRovIc

46 edwIn Jackson

54 du côté de chez… GReG beuGnot

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“Les FRançaIs sont d’IncoRRIGIbLes RoMantIques“

CynIsmE ET TRèflE à quaTRE fEuIllEsPar Pascal LEGENDRE

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10 QUestIOns POUR JUGeR Les bLeUs

BiEN, maiS PaS ExCELLENTencOURaGeant, maLchanceUx, sOLIde, RécOnfORtant, fRUstRant… IL exIste des dIzaInes de QUaLIfIcatIfs POUR JUGeR L’eURO des bLeUs. et aUcUn d’entRe eUx ne tOmbeRa JUste, tant La QUInzaIne POLOnaIse a été étRanGe et PaRadOxaLe POUR Une éQUIPe de fRance QUI PeUt êtRe fIèRe de sOn bILan (8-1, Le meILLeUR de tOUte La cOmPétItIOn) et de La QUaLIfIcatIOn POUR Le mOndIaL, maIs QUI PeUt aUssI ResteR sUR sa faIm, avec ce désaGRéabLe QUaRt de fInaLe cOntRe L’esPaGne. POUR essayeR d’y vOIR PLUs cLaIR, POInt PaR POInt, dIx anaLyses sUR dIx QUestIOns-cLés.Par Fabien FRICONNET, à Gdansk, Bydgoszcz et Katowice

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Ronny Turiaf

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1- EST-CE UN EURO RÉUSSi ?OUi

Incontestablement, la France s’est réinstallée dans le groupe des nations qui comptent. Sa cinquième place, en soit, n’est pas un exploit mais, associée au bilan comptable - huit victoires, un seul revers - elle valorise le rang des Bleus sur le continent. Chacun aura noté que les Français, en crise de résultats, de confiance et d’image depuis deux ans, avec une fin d’Euro sabotée en 2007 et une campagne de qualification très décevante, n’ont baissé pavillon que devant le champion du monde, en route vers le titre continental.

Au passage, la formation de Vincent Collet a battu la Russie, championne en titre, certes déplumée mais accrocheuse ; la Croatie, annoncée par certains comme un outsider pour les médailles, à deux reprises ; la Grèce, ce qu’elle n’avait pas fait en compétition officielle depuis 26 ans, même si, il faut l’admettre, la sélection hellénique n’a pas vraiment joué le jeu ; et la Turquie. Les Bleus, parfois avec difficulté, ont également eu le

bon goût de ne pas subir l’une de ces défaites catastrophiques face à un adversaire d’un plus petit calibre - le Liban en 2006 ayant été l’exemple le plus frappant. De surcroît, les Français, si l’on en croit les propos des divers observateurs (coaches, joueurs, journalistes), ont proposé un jeu de qualité même si, comme toujours, le premier qualificatif qui leur a été attribué, et qui prend parfois une connotation péjorative, est « athlétique ».Enfin, et cela est capital, l’équipe de Vincent Collet s’est offert un horizon. Au bord du K.O. et du chaos au moment d’aborder le tournoi de rattrapage, en Italie, la France est aujourd’hui automatiquement qualifiée pour le Championnat du monde, l’an prochain en Turquie, et pour le championnat d’Europe 2011, qui se déroulera en Lituanie. Son but ultime - emmener la génération Parker aux Jeux Olympiques 2012, à Londres - est plus que jamais atteignable.

2- ÉTaiT-iL POSSiBLE DE FaiRE miEUx ?OUi, D’UNE CERTaiNE maNiÈRE

Oui, d’abord parce que quand on dispose d’un potentiel et d’une réserve de talents comme ceux de la France, une cinquième place doit n’être qu’un objectif minimal. Ensuite, les Bleus n’ont pas été parfaits. Ils ont failli compromettre leur tournoi dès le premier jour, en se mettant en péril contre l’Allemagne, certes teigneuse - l’avenir le démontrera - mais clairement en retrait. Ils ont aussi proposé un basket faible lors du premier match de

“L’éQUIPe de vIncent cOLLet s’est OffeRt Un hORIzOn.“

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Tony Parker, 2e marqueur et 4e passeur de l’Euro.

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classement contre la Turquie, pointant à -19 en première mi-temps, ce qui, sans une sévère réaction, aurait pu les éloigner du chemin vers le Mondial 2010.Enfin, leur prestation contre l’Espagne et la défaite cuisante contre les futurs champions d’Europe ne resteront pas dans les annales. Ou y resteront, mais pour de mauvaises raisons. L’équipe de France a perdu son quart de finale de 20 points, et cela n’est pas reluisant. Bien sûr, l’honnêteté impose de constater que les adversaires suivants de l’Espagne ont subi le même sort mais cela ne fait que nuancer le constat. Car, en vérité, ce n’est pas la défaite qui pose problème - l’Espagne était peut-être, en effet, intouchable - c’est la manière. Les Bleus n’ont jamais été eux-mêmes dans ce match, sauf lors de leur rapproché à -11, dans le dernier quart-temps, trop tardif. Vincent Collet le regrette, les Bleus n’ont pas montré leur vrai visage dans le match le plus important de la compétition : le quart de finale. Cela ne ternit pas le parcours, mais cela en atténue un peu la portée. À charge de revanche.

3- LES CaDRES ONT-iLS aSSURÉ ?GLOBaLEmENT OUi

Par cadre, on entend les joueurs du cinq majeur, tous considérés, a priori, comme incontournables. Le cas de Tony Parker est discuté par ailleurs. Nicolas Batum, pour ses débuts, principalement au poste 2, a été très convaincant. On peut espérer de meilleurs jaillissements en défense et

une plus grande prise de responsabilités en attaque, dans l’avenir, mais il s’est d’ores et déjà affirmé comme un joueur indispensable. Ses statistiques ont été solides (9,6 points à 48,5%, 4,8 rebonds, 1,7 passe et 1,0 contre) et le Blazer a donné une nouvelle preuve de son volume de jeu : deux matches à 8 rebonds, deux matches à 2 contres. Florent Piétrus, lui, une fois digéré l’incident du premier tour (sa frustration en attaque), a poursuivi son entreprise défensive. Comme toujours, les chiffres disent mal son influence (6,5 points à 53,1%, 2,8 rebonds et 1,1 interception). Il peut et doit encore mieux faire en attaque, mais son profil ne lui permet pas de régner à ce niveau.Ronny Turiaf, lui, a réalisé un Euro de bon calibre (7,1 points, 5,6 rebonds et 1,1 contre), avec notamment deux matches à 14 rebonds et deux à 3 contres. On a même vu du mieux en défense sur l’homme et sur les pick-and-rolls. L’un des rares Français à son niveau contre l’Espagne (12 points, 4 rebonds et 3 steals). Pourtant, le pivot des Golden State Warriors a baissé de pied au fil de la compétition, concédant des fautes assez tôt dans les matches. Reste le cas Boris Diaw. Apparemment pas dans son assiette, « Bobo » a alterné l’excellent (19 points, 7 rebonds et 7 passes contre la Russie) et le plus que quelconque (0/6 aux tirs et 8 balles perdues cumulées contre la Macédoine et la Grèce). Ses 4 points et ses 2/9 aux tirs contre, respectivement, la Turquie et la Lettonie, n’ont pas impressionné. En revanche, son adresse à trois-points a été remarquable et fort utile (11/25).

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Florent Piétrus à la bataille avec le Turc Baris Hersek.

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4- TONY PaRKER a-T-iL DOmiNÉ ?OUi ET NON

Le meneur des Spurs a réussi un Euro remarquable. Bien qu’ils ne disent pas tout, les chiffres en attestent : 17,8 points (mais à 40,9%), 3,8 rebonds, 4,3 passes, 1,7 interception et 2,3 balles perdues. Tony a fini deuxième scoreur du tournoi, derrière Pau Gasol et ses 18,7 points, quatrième passeur et deuxième intercepteur. Lors des deux premiers tours, à Gdansk et Bydgoszcz, à chaque fois que les Bleus en ont eu besoin, Parker a répondu présent : 11 points dans le quatrième quart-temps contre l’Allemagne, 10 points au même moment contre la Lettonie, 24 points, 6 rebonds et 6 passes contre la Croatie, 28 points et 10 passes (son premier double-double en carrière

avec les Bleus) pour battre la Turquie et envoyer son équipe au Mondial. Ces coups d’éclat, et son aura, l’ont posé en clair leader de l’équipe de France. Il l’admet lui-même, jamais il ne s’était à ce point-là approprié l’équipe. On ajoutera que son attitude, après la déception des quarts de finale, a été exemplaire et a contribué aux succès en matches de classement.

Pourtant, après avoir été dans le flou contre la Grèce, comme toute son équipe, TP n’a pas été l’homme de Katowice, et cela lui a coûté sa place dans la All-Star Team du tournoi, sélection dans laquelle les arrières sont les médaillés Vassilis Spanoulis et Milos Teodosic. D’abord parce que la France n’en a pas été l’attraction, à cause de ce quart de finale contre l’Espagne, ensuite parce que Tony n’a pas pris part au match pour la cinquième place, contre la Croatie, mais surtout parce qu’il a manqué son quart de finale. Dominé par Ricky Rubio (6 points à 1/8, 3 passes et 3 balles perdues), TP n’a jamais semblé en mesure de se révolter. Globalement, les Bleus n’ont jamais paru afficher des attitudes de guerriers.

5- BORiS DiaW DOiT-iL RESTER aU POSTE TROiS ?NON

C’est au coach de juger et de décider. Or, justement, Vincent Collet est en plus sensible au constat suivant : c’est lorsqu’il joue plus près du cercle, voire dos au panier, que Boris est, aujourd’hui, le plus efficace. Dans ce rôle de « point forward », aux côtés de trois joueurs plus rapides et plus légers, « Bobo » exprime au mieux sa créativité et sa polyvalence. Cela lui permet en outre de défendre sur des joueurs moins vifs et plus costauds, ce qui lui sied mieux. « Chasser » des petites bombes - comme Rudy Fernandez en Espagne - n’est plus tout à fait dans ses cordes alors qu’il n’a jamais connu de vrais problèmes pour perturber les big men qui l’ont attaqué en bas.Les Bleus version « small ball » - c’est-à-dire plus petits, avec

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Boris Diaw doit-il changer de poste ?

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Diaw dans la raquette - ont, de tout temps, été rentables. L’association des arrières Parker-Diot s’étant avérée efficace, et Mike Piétrus étant susceptible de venir renforcer une ligne extérieure déjà riche de Nicolas Batum, le passage de Boris Diaw en poste 4 paraît de plus en plus possible. Le seul souci de cette configuration qui intrigue et séduit, c’est le dilemme qui va en découler : faut-il laisser Florent Piétrus sur le banc ? L’aîné des Guadeloupéen est un joueur de volume, indispensable, qui a besoin de temps de jeu pour faire sien le match. Alors, que faire ? Utiliser Boris Diaw en sortie de banc ? Se priver d’emblée du talent de « Bobo » paraît hérétique. D’un autre côté, sa polyvalence et sa vision du jeu peuvent en faire un sixième homme fabuleux. Ou le brimer. Ça sera à Vincent Collet de décider. Et puis, après tout, Boris Diaw sera peut-être un athlète et un joueur différents dans un an…

6- Y a-T-iL EU DES RÉVÉLaTiONS iNDiViDUELLES ?OUi

Outre Batum, dont l’adaptation au plus haut niveau continental ne faisait pas de doute, deux joueurs se sont mis en évidence, devenant des rotations systématiques, au fil du tournoi. Antoine Diot est celui dont la présence posait le plus de questions. Brillant au tournoi de repêchage, le Burgien, pas bien à son aise en Euroleague depuis deux ans, passait

un sérieux test. Et il a paru le rater durant la majeure partie du tournoi. Pourtant, ce jeune homme positif et lucide n’a rien lâché et... s’est lâché. Lors des deux matches de classement, il a marqué 31 points, à 7/12 à trois-points, et a clairement démontré qu’il était à sa place, en back-up de Tony Parker. Vincent Collet souhaitait l’avoir à ses côtés dès le début, bien lui en a pris car Diot s’est installé pour un moment.Ali Traoré, lui, a fait, à l’Euro, ce qu’il sait si bien faire : marquer des points. Beaucoup en pas beaucoup de temps. Vexé du peu de considération que l’on fait de sa défense, le pivot de l’ASVEL, qui aimerait bien, pourquoi pas, jouer un peu plus en poste 4, a fait des efforts dans ce domaine. Louable. Mais son point fort, l’attaque, il l’a exprimé. Ses moyennes

(6,8 points à 61% en 12 minutes), si elles étaient rapportées à 31 minutes (soit le temps de jeu de Parker, celui qui est resté le plus longtemps sur le terrain pour les Bleus), feraient d’Ali le troisième marqueur de l’Euro (17,5 points). L’exercice mathématique est évidemment trompeur mais ses 12 points en 10 minutes contre la Lettonie, au premier tour, quand les Français étaient incapables de marquer un seul panier, ont sauvé les Bleus du gros accident.

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Alain Koffi contre Steffen Hamann. Yannick Bokolo a assuré dans son rôle de joker.

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Quant à Alain Koffi, il a une nouvelle fois fait la preuve que 1- Il a du talent et 2- Il est trop timide. Le MVP de la Pro A 2009 a beaucoup tâtonné à Gdansk et Bydgoszcz, comme pour prendre la température, comme s’il avait peur de mal faire. Mais

soudain, il s’est libéré, a arrêté de gamberger, a pris du temps de jeu (à mesure que Turiaf prenait des fautes) et a tourné, lors des quatre dernières sorties, à 7,7 points à 60%, 5,2 rebonds et 1,5 contre. Sa présence à l’avenir n’est pas forcément assurée mais Alain a marqué des points en fin de tournoi.

7- LE JEU DES BLEUS a-T-iL CHaNGÉ EN DEUx aNS ?OUiSans faire injure à Michel Gomez, et plus encore à Claude Bergeaud (qui est toujours le seul coach français à avoir mené les Bleus sur un podium, depuis 1959), le basket proposé par la France en Pologne était d’une toute autre tenue que celui de 2007 et 2008. Un effectif plus riche (Nicolas Batum s’est joint aux « cadres » habituels, apports offensifs de Diot, Traoré et De Colo, notamment) et un coach plus frais sont les explications premières. Le fait est, également, que Vincent Collet, loin de renoncer à ses préceptes sous prétexte que la France ne compte pas beaucoup de joueurs « de niveau Euroleague », a imposé un jeu offensif riche. Cela n’a pas toujours fonctionné

mais l’exigence et la répétition font leur œuvre. On a vu des passes, des fixations, des renversements, des relations intérieur-extérieur et du jeu de course. On a vu, en dépit des habituels hauts et bas français et du manque de discipline - ou de rigueur, si l’on préfère - qui caractérise parfois la sélection nationale, bien plus que des un-contre-un de Tony Parker.La fin de la Parker dépendance ? D’une part, il convient d’être prudent, tant les Bleus sont des habitués de la rechute, et d’autre part, il faut s’entendre sur les termes. Les Bleus sont dépendants de TP dans la mesure où, sans un bon Parker, voire un très fort Parker sur les gros matches, ils n’iront jamais très loin. Mais il en va de même pour les autres sélections, y compris l’Espagne, qui a commencé à dominer quand Pau Gasol s’est mis à régner. Ceci étant dit, on a assez peu vu ces phases de jeu, qui duraient parfois tout le match par le passé, où les Français, aphones et sans aucun sens de la prise d’initiative, cherchaient avant tout à donner la balle à leur star, et à le regarder faire.Aujourd’hui, il est évident que la France n’est pas une sélection comme les autres. Elle a besoin d’imposer son jeu, d’installer le match sur les bases qui lui conviennent, de courir, de défendre très dur. D’être au pic de son intensité, à tout moment. Mais le basket proposé n’en a pas moins été cohérent, et les alley-oops et autres dunks ne doivent pas faire oublier que les Bleus ont installé un jeu plutôt académique. Ils ont d’ailleurs terminé à la cinquième place en termes de passes décisives (15,8 par rencontre) alors qu’ils n’affichent que la huitième attaque (72,8 points marqués).En défense, la France a également trouvé son identité. Retrouvé, en fait. Aucune équipe n’a encaissé aussi peu de points (61,8 en moyenne) et seules la Slovénie et la Russie ont concédé à l’adversaire des pourcentages plus bas : 41,6% pour la France, 41,4 pour les deux équipes précitées.

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Nicolas Batum, un bon passeur, entre autres talents.

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8- Y a-T-iL EU DES PROBLÈmES D’EGO ?OUiAu moins deux. L’un, celui lié à Florent Piétrus, est « sorti » publiquement assez tôt, l’autre, celui lié à Nando De Colo, que l’on pouvait soupçonner, n’a été révélé qu’après la fin de la compétition. Pour les deux joueurs, il s’agissait d’une question de statut et de responsabilité. Ainsi, après le premier tour à Gdansk, lors duquel il n’a pris que sept tirs en trois matches (six points), l’ailer-fort des Bleus a exprimé, face aux micros, ce qui sautait aux yeux sur le terrain : sa frustration. Mais Flo, de manière adulte, y a mis les formes et a pris garde de ne pas franchir la ligne jaune. De façon très saine, Vincent Collet a reconnu sans délai le point d’achoppement et l’a géré de main de maître, annonçant un rééquilibrage de l’attaque en faveur de Florent, notamment avec la mise en place d’un système à destination du « capitaine de la défense ». Dès le match suivant, ce dernier marquait 14 points contre la Macédoine, signant ensuite 14 points contre la Croatie puis 13 contre la Turquie. Les froissements sont fréquents, et ne sont pas tous rendus publics, et lorsqu’ils sont appréhendés de cette manière, ils deviennent constructifs.Dans le cas de Nando De Colo, les choses sont un peu différentes. D’un naturel un peu ombrageux, ou en tous cas austère et peu expressif, au moins sur le terrain, le MVP de la Pro A 2008 a paru un peu en retrait. Il était clair qu’il ne paraissait pas satisfait de son rôle. Il a attendu la fin de la compétition pour s’en ouvrir à l’extérieur. Après le dernier match, De Colo a été explicite : « Je n’ai pas eu le temps de jeu que j’aurais voulu pendant l’Euro. »

On ne sait pas quelle conséquence aura cette sortie. On peut supposer, et espérer, que Nando sera disponible pour les Bleus à l’avenir et qu’il sera assez lucide pour constater qu’il était difficile, pour lui, d’espérer plus cet été et que son association sur le terrain avec Tony Parker n’a pas été concluante. Souhaitons qu’il considère la promotion d’Antoine Diot comme un bien pour les Bleus et pas comme un mal pour lui. La saison qu’il va passer en Espagne lui fera beaucoup de bien, à tous les niveaux, et il y a de très fortes chances qu’il revienne plus fort dans un an. Les Bleus ont besoin d’un tel talent.

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Ali Traoré a découvert le plus haut niveau européen.

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9- La FiN DES FaiBLESSES TiRS/LaNCER ?OUi ET NON

Aux lancers-francs, les Bleus ont été dans le droit fil de leurs prestations de ces dernières années. Avec un pourcentage de 63,4% (130/205), ils ont terminé 12e sur 12 parmi les nations ayant atteint le deuxième tour (et même 14e sur 16, ne laissant que la Grande-Bretagne et la Lettonie derrière). Ce pourcentage est

même inférieur à celui du précédent Euro (69,9%) lors duquel, pourtant, cette faiblesse avait coûté cher aux Bleus. Car c’est là le point positif : les Français n’ont pas perdu contre l’Espagne à cause des tirs de réparation, et ils ont même su mettre ceux qu’il fallait quand il le fallait. Dans ce domaine, il n’y a d’ailleurs pas vraiment de logique pour les basketteurs français puisqu’en 2005, lorsqu’ils ont pris le bronze européen, les Bleus avaient signé un atroce 58,3%.Aux tirs à trois-points, en revanche, les Bleus ont fait infiniment mieux qu’en 2005 (29,7% !) et 2007 (31,4%) puisqu’ils ont tiré à 38,1% (61/160), ce qui est remarquable à ce niveau. L’EdF s’est d’ailleurs classée quatrième du tournoi (on exceptera la Grande-Bretagne, 43,2%, à cause de son tout petit volume comparé aux formations qui ont fait le deuxième tour). Les explications ? Une

plus grande variété de shooteurs (TP, Batum, Diot, De Colo, Diot… et même Piétrus et son 5/13), une plus grande confiance (la dynamique) et aussi, tout bêtement, de meilleures positions, grâce à la plus grande richesse du jeu offensif prôné par Vincent Collet. Comme quoi, il n’y a pas de fatalité…

10- LES BLEUS ONT-iLS TOUJOURS UN mENTaL FRiaBLE ?OUiDes progrès ont été faits dans ce domaine. Aux deux premiers tours, hormis face à la Macédoine, les Bleus ont eu à livrer des matches difficiles, lors desquels ils ont été menés. Ils ont su garder la tête froide, en mettre un grand coup, aller au combat, reprendre les affaires en main et les boucler, en marquant les paniers et/ou les lancers au bon moment. Il en est allé de même lors du match de classement décisif (pour la qualification au Mondial) contre la Turquie. À leur crédit, également, la remontée contre l’Espagne, sans toutefois réussir à revenir au-dessus des -11 et à vraiment inquiéter les champions du monde et d’Europe.Néanmoins, durant 48 heures, les Bleus ont mal géré leur affaire, d’un point de vue mental. La victoire contre la Grèce, dont certains assurent qu’elle a été voulue par les joueurs, semble, paradoxalement, avoir plongé les Français dans un abîme de doute. Leur pire crainte - affronter l’Espagne - se réalisait et ils n’étaient pas prêts à relever le gant. Il n’est pas question, ici, de motivation qui, elle, était intacte, mais de solidité psychologique. De fait, les Bleus ont été balayés, pratiquement sans combattre, par les Ibères. S’ils souhaitent un jour passer un cap et atteindre leur objectif - devenir champions d’Europe - ils ne peuvent se permettre ce genre d’approche. •

“avec Un POURcentaGe de 63,4%, Les bLeUs Ont teRmIné 12e sUR 12 aUx LanceRs-fRancs.“

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Nando De Colo, frustré mais prometteur.

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LE PARCOURS DES BLEUSÀ GDANSK, PREmIèRE PHASE

07/09/2009 France bat Allemagne, 70-6508/09/2009 France bat Lettonie, 60-5109/09/2009 France bat Russie, 69-64

À BYDGOSzCz, DEuxIèmE PHASE

11/09/2009 France bat macédoine, 83-5713/09/2009 France bat Croatie, 87-7915/09/2009 France bat Grèce, 71-69

À KATOwICE, PHASE FINALE

Quart de finale17/09/2009 Espagne bat France, 86-66

Matches de classement19/09/2009 France bat Turquie, 80-6820/09/2009 France bat Croatie, 69-62

1979 8e 1-2

1981 8e 5-3

1983 5e 4-3

1985 6e 2-6

1987 9e 3-4

1989 6e 2-3

1991 4e 1-4

1993 7e 6-3

1995 8e 4-5

1997 10e 2-6

1999 4e 6-3

2001 6e 3-3

2003 4e 4-2

2005 3e 4-3

2007 8e 4-5

2009 5e 8-1

2005 3e 4-3

2007 8e 4-5

2009 5e 8-1

BiLaN EURO DEPUiS TRENTE aNS8-1, c’est hIstORIQUe !

aNNÉE CLaSSEmENT BiLaN

LES RECORDS DES BLEUS

POiNTS28, tOny PaRkeR cOntRe La tURQUIe

REBONDS14, ROnny tURIaf, cOntRe L’aLLemaGne et La RUssIePaSSES DÉCiSiVES10, tOny PaRkeR cOntRe La tURQUIeiNTERCEPTiONS4, tOny PaRkeR cOntRe La RUssIe

CONTRES3, ROnny tURIaf cOntRe L’aLLemaGne et La tURQUIeBaLLES PERDUES5, tOny PaRkeR cOntRe La RUssIe et bORIs dIaw cOntRe La GRèce

En battant la Croatie, les Bleus ont fait le boulot jusqu’au bout, récoltant la cinquième place.

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Quatorze jours, sept sites, seize éQuipes, cent Quatre-vingt-douze joueurs, cinQuante-Quatre matches… victoires, défaites, surprises, mini drames, déclarations chocs, polémiQues, colères, coups de sifflet, coups de folie et coups de bambou, blessures, meurtrissures, joies, secrets et confessions, petites et grandes histoires. un eurobasket, c’est un monde. il s’y passe toujours QuelQue chose. on a essayé de suivre, au plus près, ce morceau de bonheur, et de vous le rendre, jour par jour, Quitte à être démenti le lendemain. bon voyage.

L’EURO, C’EST UN MONDE !Par Fabien FRICONNET, à Gdansk, Bydgoszcz et Katowice

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UN REGaRD, un carnet sur l’euro

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La PHRaSEDe Vincent Collet aux journalistes français. La question était de savoir si les Bleus seraient enfin constants sur toute la compétition. Le match contre l’Allemagne n’a pas apporté d’éclairage. Ou alors un inquiétant.

LE CHiFFRE

20Comme le nombre de victoires de Dusan Ivkovic à l’Euro, en… 20 matches. En battant l’Espagne (66-57), avec brio, lors du premier jour, la Serbie a en effet maintenu l’invincibilité de son coach. Le vénérable Ivkovic a remporté les Euros 1989, 1991 et 1995. Son bilan à la tête de la « Yougo » s’élève désormais à 33 victoires pour 3 défaites. Monstrueux.

LE COSTaRD« C’est le nouveau Joby Vestris, le seul pivot qui ne fait jamais faute. » Entendu au sein de la colonie des journalistes français. Le « Vestris »

LUNDI 7 SEPTEMBRE16 Maxibasketnews

LE BiLLET

KK, un drÔle de casAli Traoré avoue avoir plus ou moins baissé les yeux en le croisant à l’hôtel. Ses adversaires le craignent. Imaginez un peu la bête : 2,05 m, genre 120 kilos bien tassés, peut-être plus. Le voir à la télé, c’est une chose, mais l’accoster bord de terrain en est une autre. Et puis les tatoos. Je sais bien que, de nos jours, n’importe quel bobo peut se faire peinturlurer le biceps ou le mollet, maori ou celtic, mais Kaspars Kambala, lui, semble les porter à l’ancienne, ses tatouages, façon routier ou bad boy des docks. Et peu importe qu’il en ait fait modifier un, après son divorce, le pivot letton a tout du gros dur. (Ex)Cocaïnomane, qui plus est - il s’est fait toper en décembre 2006 par la patrouille FIBA. Donc bon, on a compris, il fout la trouille.D’ailleurs, pour finir de construire sa légende, l’ancien étudiant de UNLV, l’université de Las Vegas pour les cancres, est revenu sur ses propres pas, lorsqu’il a été suspendu, entre 2006 et 2008, pour enfiler les gants à « Sin City », la ville du péché. Quatre combats de boxe - pas du Ultimate Fighting, quand même. Poids lourd, ça va sans dire. Bilan : trois victoires, dont deux avant la limite, et un match nul. Et un premier adversaire, en décembre 2007, mis K.O. après 42 secondes dans le deuxième round.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, l’homme est beaucoup plus charmant qu’il n’y paraît. D’abord, il a des cheveux. Ça n’a l’air de rien mais ça adoucit considérablement le personnage, notamment par rapport à l’Euro 2001, lorsque l’Europe l’avait découvert, une compétition qu’il avait marquée de son empreinte de géant (19 points et 9 rebonds de moyenne). Et puis KK semble affable. Même après une défaite. C’est d’ailleurs avec le sourire qu’il s’est rendu disponible, après la chute initiale contre la Russie, pour discuter avec notre consœur de L’Équipe, Liliane Trévisan, qui préparait un - excellent - article sur sa personne.Quant au joueur, il n’a pas changé. Toujours aussi solide physiquement, toujours aussi efficace dans les enchaînements éclairs dos au cercle. Là où certains de ses congénères pivots choisissent de dribbler et de contourner leur opposant, Kambala pose son buffet et se retourne immédiatement. Difficile à contenir, surtout si vous n’êtes pas prêt à encaisser le choc. En outre, sa lecture de jeu et son placement sur pick-and-roll paraissent s’être améliorés. Contre les Russes : 22 points à 14/16 aux lancers. À 30 ans, KK est toujours aussi fort.

“personnellement, je n’ai pas les réponses. si vous les avez, tant mieux.“

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en question ? Le jeune centre russe Timofey Mozgov (2,15 m, 23 ans), qui a contesté, contre la Lettonie, chacune de ses cinq fautes. Et bien d’autres choses. Un comédien de première.

L’iNFO DiSPENSaBLEAvant le match Pologne-Bulgarie, à Wroclaw, une minute de silence a été observée à la mémoire des quinze Bulgares qui ont péri dans le naufrage, deux jours plus tôt, d’un navire sur le lac Ohrid, qui se situe à la frontière de la Macédoine et de l’Albanie.

L’iNSOLiTE : La FRaNCE EN FiNaLE !Depuis trois ans, le foisonnant site officiel de la Liga ACB demande à dix journalistes européens leurs pronostics pour l’Euro. Cette année, l’Espagne est hyper favorite, avec neuf premières places (une pour la Croatie !). Deuxième ? La France, avec cinq deuxièmes places. Les Bleus devancent, d’une très courte tête, la Grèce (deux 2e places et quatre 3e places). « Le fait qu’on en ait mis quarante à la Belgique, ça a quand même dû les impressionner », suppose Ali Traoré, à l’évocation de ce sondage. Mais ne nous emballons pas car le scrutin 2007 plaçait la France 3e et l’Espagne 1e (les Bleus ont fini 8e et les Ibères ont perdu la finale). En 2008, en revanche, les sondés avaient vu juste pour la finale des Jeux.

L’aFFaiRE : FYROM OU MaCÉDOiNE ?Finalement, ils ont coupé la poire en deux, les Macédoniens. Pour leur match tant attendu - pas sportivement, malheureusement - contre la Grèce, les « ex Yougos » ont porté des maillots sur lesquels ne figurait pas le nom de leur pays ! C’était ça ou l’incident diplomatique. En effet, depuis son indépendance en 1991, la République de Macédoine - c’est ainsi qu’elle est reconnue par la plupart des pays - se bat pour obtenir le droit de se débarrasser de cette acronyme ridicule : FYROM (Former Yugoslavian Republic of Macedonia, en français : Ancienne République Yougoslave de Macédoine). Essentiellement contre la Grèce, en vérité, qui lui a barré en 2008 l’accès à l’OTAN et qui fait obstruction, depuis 2004, à son entrée dans l’Union Européenne.La raison ? Pour schématiser : les Grecs ne supportent pas qu’un pays se nomme comme « leur » province de Macédoine et arbore des emblèmes et symboles « grecs antiques » puisque, toujours selon les Grecs, les Macédoniens sont des Slaves, des « Yougos ». Surtout, la Grèce craint qu’une fois reconnue en tant que « Macédoine », la « FYROM » ne revendique des territoires grecs. À l’Euro, les Macédoniens menaçaient d’enfiler des maillots floqués au vrai nom de leur pays, et les Grecs leur promettaient des représailles (sportives, heureusement) à la hauteur de la provocation. Finalement, dans le doute, Nikos Zisis et ses coéquipiers ont mis leur menace à exécution : 23-6 en 7 minutes, +25 à la 17e minute, +33 à la 31e. C’est beau la fraternité entre les peuples, autour de l’idéal de sportivité. •

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En haut à gauche : Kambala à la lutte avec le drôle de pivot russe Sokolov. Etincelles !A côté : « Kambala et plus fort que Rocky Balboa »En bas au milieu : Vincent Collet face à une presse français en grande forme.En bas à droite : Pas fun le pivot macédonien Pero Antic, mais efficace. ©

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LE SPEECH“Je pense que le basket est un microcosme de la vie. Donc deux choses : vous finissez toujours par être puni pour vos erreurs, quel que soit le moment où vous les avez faites et vous obtenez ce que vous méritez. Vitaly Fridzon a dit que nous avions perdu car nous avons manqué des lancers-francs. Mais il dit ça parce qu’il est jeune. En vérité, il s’est passé plein de choses dans ce match (NDLR : contre l’Allemagne) qui nous ont coûté la victoire. Je pense à des rebonds défensifs que l’on n’a pas pris, des mauvaises décisions dans le jeu.“ David Blatt, le coach de la Russie, est américain. Point de doute. Comme certains de ses confrères US, il aime, même après une défaite, surtout après une défaite, jouer de son charisme et philosopher. Parfois, il pontifie un peu. Le coup du « microcosme de la vie », oui d’accord, il n’a pas tort, mais enfin… Et puis, même si on respecte beaucoup le coach des champions d’Europe 2007, quand vous perdez de trois points contre l’Allemagne (73-76) en ratant 21 lancers (28/49 !), oui 21, là où l’Allemagne n’en manque que 4 sur 25, il doit y avoir un début d’explication. Surtout que toutes les (autres) statistiques entre les deux équipes sont très proches.

LE CHiFFRE

3Le nombre de points inscrits par les Bleus dans le deuxième quart-temps de leur match contre la Lettonie (contre 13 aux Baltes). Une misère absolue. Un panier d’Ali Traoré et un lancer-franc de Yannick Bokolo, des remplaçants, voilà tout. C’est le plus petit

total de l’EdF sur un quarter depuis l’instauration du découpage des matches en quatre périodes, en 2000. Les Bleus ont shooté à 1/16 en dix minutes. Mais ils ont survécu à cette traversée du désert.

LE COSTaRDLe contrecoup du premier jour ? En tous cas, la deuxième journée a été marquée par quelques déraillements au shoot, qui ont souvent coûté cher. Ainsi, félicitation aux frères Lavrinovic (Russie) qui, contre la Pologne (défaite), ont cumulé un splendide 1/13. Pas beaux non plus le 0/5 de Davor Kus (Croatie), contre la Grèce (défaite), le 0/4 de Matjaz Smodis (Slovénie), face à la Serbie (victoire, toutefois), le 0/6 à trois-points de Filip Videnov (Bulgarie), contre la Turquie (défaite), le 0/5 dans l’exercice de Vrbica Stefanov (Macédoine), face à Israël (victoire), imité par Andrei Vorontsevich (Russie) dans l’échec contre l’Allemagne.

L’iNFO DiSPENSaBLEEva Longoria (1,57 m, 34 ans) n’a pas pu prendre part à France-Lettonie. Non parce qu’elle était souffrante (un petit coup de froid), mais parce qu’elle est repartie aux Etats-Unis, prise par des obligations professionnelles. Elle reviendra voir les Bleus à Katowice, pour la phase finale, si toutefois ceux-ci y participent.

L’iNDiSCRÉTiONBUSiNESS DE COaCHLe match entre Lettons et Russes du premier jour s’est joué entre amis. Ainsi, a-t-on entendu, l’agent Reed Salwen, vu à Paris il y a quelques années, est le représentant du coach de la sélection balte, le Lituanien Kestutis Kemzura, et aussi celui

MARDI 8 SEPTEMBRE18 Maxibasketnews

LE BiLLET

SaNS DiRK, dirk est toujours grand

On l’avait laissé, la veille, dans un abîme de douleur. En effet, hier lundi, il faisait peine à voir, Dirk Bauermann, le coach de l’Allemagne, quand il s’est présenté devant la presse, flanqué du vaillant soldat Konrad Wysocki. Le regard bas, désolé, le visage défait. L’ancien Kaiser du Bayer Leverkusen, hégémonique en Bundesliga dans les années 90 et au bord d’exister en Euroleague, n’a jamais respiré la joie de vivre, et encore moins roulé des épaules quand ça voulait sourire, au temps d’avant, au temps du grand Dirk N., mais là, le pauvre, il en avait gros sur la patate.Sa mini-Mannschaft était passée à ça de réussir son entrée dans l’Euro, contre les Bleus. Imaginez qu’à moins de trois minutes de la fin, Herr Schaffartzik et Herr Greene avaient eu les Français au bout du fusil. Deux trois-points qui ripent et sortent, et l’avantage qui se maintenait à +2. On se dit alors que, finalement, c’était ça, la Mannschaft sans son Wunderkind : un ensemble cohérent, batailleur, physique, mais trop juste. Personne, alors, et c’est humain, n’avait eu l’impudeur

d’évoquer, devant Dirk, l’absence de Dirk.Et puis il y a eu le match contre la Russie, que ses gars sont allés chercher, avec une vaillance et une application qui fait honneur au passé récent de l’Allemagne. Bauermann n’a pas plus exulté ou souri mais on lisait sur son visage un soulagement et une fierté légitime. Et sans doute une certaine satisfaction personnelle, tant son coaching, comme toujours impeccable, a aidé à faire la différence. Même sans Dirk N., Dirk B. a une vraie équipe en main et, surprise, des joueurs d’avenir. Bien sûr, les Robin Benzig (2,09 m, 20 ans), Per Guenther (1,85 m, 21 ans, absent sur blessure), Elias Harris (1,99 m, 20 ans), Tibor Pleiss (2,14 m, 19 ans) et autre Lucca Staiger (1,96 m, 21 ans) ne sont encore que des prospects, mais ils constituent une relève tout à fait décente. Et en Heiko Shaffartzik (1,85 m, 25 ans), Dirk B. a trouvé le nouveau Pascal Roller. Un meneur dynamo, mais en plus vif, solide et fort shooteur extérieur. La Mannschaft n’est pas morte, et Dirk B. va mieux.

Photo du haut : Il n’a pas l’air, comme ça, Dirk Bauermann, mais il est sorcier.En bas au milieu : Les supporteurs russes font dans la référence historique. Moyen drôle.En bas à droite : Non, pas de trucage, Ali Traoré dunke !

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du technicien russe, David Blatt. Salwen, par l’intermédiaire de Blatt, dit-on, s’est bien installé dans la sélection russe puisqu’il était l’agent d’une dizaine de champions d’Europe 2007 et il a déjà mis la main sur la plupart des nouveaux internationaux lancés par Blatt. C’est tellement plus facile comme ça. La consanguinité ne s’arrête pas là car Kemzura a été l’assistant de Blatt au Dynamo Saint-Pétersbourg en 2004-05 puis à la Benetton Trevise en 2005-06. Il a ensuite transité par le Khimki Moscou, jusqu’en 2008, avant de se faire couper et d’être recyclé en Lettonie, où son coaching ne manque pas de surprendre, notamment les joueurs eux-mêmes, qui ont été proches de réussir un putsch juste avant la compétition. À noter que quatre joueurs de l’équipe nationale russe sont issus du Khimki. Mais on imagine que le business de Salwen ne peut avoir aucun rapport avec cela. Quant à la rumeur qui veut que les coaches sous contrat avec l’agent américain soient, eux aussi, un peu agents sur les bords, alors là, on ne veut lui prêter aucun crédit, n’est-ce pas…

L’iNSOLiTE : aLi + aYMERiC = aMOUR« Ça fait un peu gay, non ? » Dans l’ascenseur de l’hôtel Novotel Marina, qui accueille

les Bleus au premier tour et qui est situé pratiquement à Sopot, Ali Traoré avise une photo représentant la plage qui s’étend devant l’établissement. « Avec Aymeric, on est allés se balader là, et il y a d’ailleurs eu une photo dans L’Équipe de nous deux sur cette plage. Ça fait un peu gay, je trouve, comme photo, non ? » Ali et Aymeric, coéquipiers en club à l’ASVEL, font chambre commune en EdF.

L’aFFaiRE : MaUVaiS GOÛT RUSSESi le match Russie-Allemagne a été relativement correct sur le terrain, on a, comme souvent, eu droit à des relents politiques dans les tribunes. Ainsi, une poignée de supporteurs russes ont trouvé malin de dérouler, en début de partie, une banderole faisant référence au 8 septembre 1941. C’est ce jour-là, en effet, que les troupes de l’Allemagne nazie avaient entamé le siège de Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), qui dura jusqu’au 18 janvier 1944. Le plus troublant, c’est que ce sont de très jeunes fans de la Russie qui se sont permis cette évocation de très mauvais goût. Ils ont ensuite été rappelés à l’ordre par les officiels et la banderole a rapidement été remisée.•

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LE CHiFFRE

0Comme le choix du coach letton, Kestutis Kemzura, de ne pas faire faute sur un joueur allemand, à 13 secondes de la fin, alors que son équipe menait de 11 points. Précision : pour se qualifier au second tour (et éliminer l’Allemagne), les Baltes devaient gagner de 9 points (ou plus). Résultat de ce choix stratégique : panier à trois-points de Jan-Hendrik Jagla, défaite allemande de « seulement » six points et élimination de la Lettonie. La cerise sur le gâteau d’un Euro complètement manqué par Kemzura.

La PHRaSE

De David Blatt, décidemment pourvoyeur de déclarations chocs, après la défaite des Russes contre les Bleus.

L’ExPLOiTAprès quatorze minutes, la Croatie était à l’agonie contre une Macédoine chaude comme une baraque à frites. Les coéquipiers de Vrbica Stefanov avaient déjà marqué huit paniers à trois-points pour mener de 17 points, 39-22. Ils menaient encore de 14 points à la pause. Mais sous l’impulsion d’un Zoran Planinic superbe à la baguette (9 points à 100% et 5 passes en deuxième mi-temps), l’équipe de Jasmin Repesa entama une remontée impressionnante, prenant le premier avantage à sept minutes de la fin (63-61) pour ne plus le lâcher (80-67 à la 39e). Victoire 81-71. Pas commode, cette Croatie.

LES NULSSi la Lettonie a été éliminée avec une victoire au compteur, trois équipes ont terminé la compétition capot : Israël, la Bulgarie et la Grande-Bretagne. La formation de Zvi Sherf a, comme souvent, failli réussir un gros coup d’entrée puisqu’elle était encore au coude à coude avec la Croatie à la 35e (71-71). Pire, contre la Macédoine, elle n’avait qu’un point de retard à 35 secondes de la fin. En revanche, le match contre la Grèce a été une purge (80-106) et comptait pour du beurre. La Bulgarie (4,0 points et 8,6 rebonds pour Vasco Evtimov) a pris cher contre la Pologne (-12) et

MERCREDI 9 SEPTEMBRE20 Maxibasketnews

LE BiLLET

PaRKER n’est pas navarro « L’arbitrage était un peu difficile. Je vais m’arrêter là, sinon, ça va commencer à m’énerver. » Agacé, Tony Parker, après le match contre la Russie. Et on le comprend. Non que les Bleus se soient fait voler par les référés, puisqu’ils repartent de Gdansk avec trois victoires et les fins de match ont été bien gérées par le trio en gris. Non, il s’agit plutôt de l’impression, de moins en moins diffuse et de plus en plus nette, que certains Français, à commencer par leur meneur, n’ont droit à aucune protection face aux coups de vice de leurs adversaires.En fin de premier quart-temps, TP s’envole au lay-up et se fait hacher menu par les Russes. Aucun doute, aucune notion d’interprétation. Mais de coup de sifflet, point. Enfin, si, en vérité. Une faute technique infligée au banc français. « Ça fait plusieurs championnats d’Europe que c’est comme ça », soupire Tony. « Je ne sais pas, je ne suis pas Navarro. Pourtant, on a le même corps, on fait les mêmes pénétrations, mais moi ça ne veut pas. »Plus tard, Sergei Bykov se rend coupable d’une faute grossière, à l’évidence antisportive, sur Tony, qui part seul au cercle, mais MM. Arteaga (Espagne), Jovcic (Serbie) et Harrison (Grande-Bretagne) se contentent du minimum. Quant à la deuxième faute technique sifflée contre les Bleus - à Vincent Collet, cette fois - elle est carrément risible : Nando De Colo et un Russe agrippent le ballon et, alors que l’horloge des 24 secondes retentit, l’un des arbitres sort de sa boîte et sanctionne l’arrière français, provocant l’ire de Collet.

Alors quoi ? Des consignes ? Non. Un parti pris ? Même pas. Tony paye-t-il l’image NBA, comme cela a été suggéré dans le passé ? Cela ne tient pas si l’on considère que les Euros pullulent de joueurs majeurs de la grande ligue américaine. Que reste-t-il comme explication ? Une divergence de goût ethnique, notion évoquée en leur temps par certains prédécesseurs de Vincent Collet ? Dur d’aller sur ce terrain-là, et sans doute injuste pour la majeure partie des arbitres. Pourtant, c’est vrai, l’équipe de France est atypique dans le concert européen, cela saute aux yeux, alors…Mais la vérité ne tient-elle pas, tout simplement, dans l’extrême correction dont font preuve les Bleus, à commencer par Tony ? Voilà qui est paradoxal, mais force est de constater que les Français, s’ils ne rechignent pas à jouer physique, sont particulièrement clean, fair-play, et soucieux de ne pas marcher sur la ligne blanche. Parker, sur le modèle américain, ne critique jamais - ou presque - les arbitres, leur parle courtoisement et entretient même, souvent, un dialogue poli et souriant avec eux. Malgré cela, le supersonique TP encaisse des contacts rugueux sans en recevoir la récompense.Alors quoi ? Faut-il pleurnicher, constamment, comme les Espagnols qui, cinquante fois par match, râlent, contestent, simulent, s’agglutinent autour des arbitres, jusqu’au ridicule ? Tony a choisi une autre voie : « Il faut que je reste zen. » Espérons qu’il sera payé en retour.

“avec notre adresse aux lancers-francs et le fait Que l’on ait offert 15 rebonds offensifs, même le secours catholiQue nous aurait battus.“

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la Turquie (-28) mais n’était qu’à deux points de la Lituanie, à cinq minutes de la fin, le dernier jour, pour la qualif. Les sujets de sa Majesté, eux, ont failli se payer l’Espagne mais n’ont rien pu faire contre la Slovénie et la Serbie. À dans deux ans !

L’iNSOLiTELa FRaNCE, MONSiEUR !« Chante, chante, danse et mets tes baskets / Chouette c’est sympa tu verras / Viens surtout n’oublie pas / Vas-y ramène-toi et tout le monde chez moi » Les mélomanes avertis auront sans délai reconnu ce chef-d’œuvre de la musique française, « Chante », du groupe « Les Forbans ». Les Polonais doivent être persuadés que ce must des années 80 est représentatif de la création made in France puisque la sono a diffusé le morceau à Gdansk. Ça se dégrade car, il y a quatre ans, à Belgrade, au moins les organisateurs avaient-ils choisi la plus contemporaine Patricia Kaas. On a en revanche été plus flatté d’entendre, il y a quelques mois, dans la salle de Vitoria, la cover plutôt réussie de « Eye of the Tiger » par Amel Bent.

LES aFFaiRES : LES ESPaGNOLS FONT LEUR DiFFiCiLESRien n’est trop beau, ni assez bon apparemment, pour l’équipe nationale espagnole. À leur arrivée à leur hôtel de Varsovie, les champions du monde ont fait la moue, estimant que l’établissement, étiqueté « officiel FIBA » et qui accueillait également les Britanniques, les Slovènes et les Serbes, n’était pas à la hauteur de leur standing. Ils ont immédiatement quitté les lieux et, aux frais de la fédération espagnole (il ne manquerait plus que ça), ont trouvé place dans un hôtel du rang supérieur, c’est-à-dire un cinq étoiles. Les vice-champions olympiques ont argué que les lits n’étaient pas assez grands. Pourtant, a expliqué la presse polonaise, qui, exaspérée par l’affront, a mené son enquête, non seulement une délégation espagnole avait au préalable inspecté les lieux, sans rien trouver à redire, mais en plus des lits de 2,20 m de long (et 1,20 m de large) avaient été spécialement installés dans cet hôtel, en prévision de l’arrivée des quatre équipes de la poule C. •

UN CaRNET DE L’EURO • Maxibasketnews 21

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Il est patient, Tony Parker ! Avec tous les coups qu’il prend,

certains auraient déjà craqué.

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VENDREDI 11 SEPTEMBRE22 Maxibasketnews

LE BiLLET

PaS UNE POULE de luxe, mais…

Après le premier tour, l’une des interrogations était de savoir ce que valait vraiment la poule B, celle des Français à Gdansk. Un groupe au rabais, comme certains ont pu le croire, notamment en jetant un œil, à l’occasion, sur les écrans de télé qui retransmettaient les matches des autres poules, à Poznan, Varsovie et Wroclaw ? « En France, on préfère toujours ce qu’il y a dans l’assiette du voisin », s’agaçait, en réponse, Jacques Monclar.La question n’était pas anodine. Car elle en posait une autre : Que valaient les performances des Bleus ? « On ne peut jamais savoir, ce ne sont que des suppositions », estimait Vincent Collet à l’heure d’affronter la Macédoine. Juste. Ce qui était notable, en tous cas, c’est que la poule de Gdansk avait été extrêmement défensive puisque l’on y trouvait quatre des cinq meilleures couvertures de l’Euro, la France étant alors la numéro 1 (60,0 points encaissés). Corollairement, le spectacle offensif avait été limité. Le jeu avait été particulièrement physique ce qui, en définitive, est une bonne préparation pour la suite.« Ça a joué très physique contre nous car ils n’avaient pas leurs stars, donc ils n’ont rien lâché », analyse Nicolas Batum. « Ils tapaient, ils te rentraient dedans. Beaucoup de contacts mais, bon, ça va être pire contre les Grecs et les autres. Ça va être de pire en pire de toutes façons, à mesure que l’on approche des matches couperets. » « Ça a été physique, c’est incontestable », reconnaît Jan-Hendrik Jagla, dont

l’équipe, l’Allemagne, a remporté la palme de la « charogne ». « Les arbitres ont un sacré boulot. De toutes façons, quand vous devez jouer trois matches en trois jours, ça devient physique. C’est toujours comme ça. La fatigue venant, vous jouez moins bien donc vous devez compenser. Vous êtes moins vifs, moins rapides, vous êtes donc obligés de faire faute pour couper les attaques. »Le coach des Bleus, qui s’attendait à une telle densité physique, n’a pas été déçu. « Je trouve que plus ça va, plus ça monte. Par rapport à 2003, c’est incontestable. Dans la dureté physique, dans l’engament, il y a une progression de toutes les équipes. Quand on voit le Lettonie-Allemagne, c’est phénoménal. Alors que les Lettons, hormis leurs deux intérieurs, ne sont quand même pas surdimensionnés, mais alors qu’est-ce qu’ils donnent ! C’est beau et ça n’enlève pas le jeu. »D’ailleurs la première journée de la deuxième phase, à Bydgoszcz, si elle ne préjuge pas de la suite, a confirmé que les adversaires des Bleus à Gdansk n’étaient pas des peintres. La Russie a d’abord étouffé la Croatie (62-59), qui a, il est vrai, l’habitude des sautes de constance. Puis l’Allemagne a longtemps tenu tête à l’ogre grec, naviguant même à -4 à la 36e. La dernière fois que la France avait, à ce point, affronté des adversaires rudes et denses physiquement, c’était en 2005, à Belgrade (Grèce, Slovénie, Bosnie) et les Bleus avaient finalement rapporté une médaille.

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L’iNTERViEW

JaGLa : « ON a UN SUPER COaCH ! »MêME BaTTuE PaR la GRèCE, POuR CETTE PREMIèRE jOuRNéE du dEuxIèME TOuR, l’allEMaGNE a PROuvé, uNE FOIs dE Plus, qu’EllE avaIT lE NIvEau. ET quE saNs dIRK NOwITzKI, C’EsT uN PEu Plus qu’uNE équIPE B quI s’EsT PRésENTéE à l’EuRO. jaN-HENdRIK jaGla, PERsONNaGE aFFaBlE ET aTTaCHaNT, NOus éClaIRE suR sON sENTIMENT.

Quel parcours pour votre équipe à Gdansk !C’est un grand sentiment. Et un nouveau sentiment, surtout, de réussir ça sans Dirk. Tout le monde doit jouer encore plus dur, encore plus ensemble. On est obligé de bien jouer au basket, en fait ! C’est très agréable. Nous prenons du plaisir à faire cela. Quand un mec est ouvert, on fait tout ce qu’on peut pour lui passer la balle, car on n’a pas un gars capable de prendre tous les tirs. Il y a une vie sans Dirk Nowitzki. Il faut que nous construisions sur ce concept car nous avons beaucoup de bons joueurs, qui sont prometteurs. Nous avons trois gamins qui sont en équipe nationale espoir. Ce sont eux qui dessinent le futur du basket allemand.

Et vous avez un bon coach, aussi !On a un super coach ! Il est vraiment très fort car il a immédiatement compris comment on devait jouer, comment on devait s’y prendre avec l’équipe qu’il avait sous la main. Il avait préparé un plan formidable pour battre la France et, franchement, ça a marché, sauf qu’il nous a manqué un tout petit quelque chose. Contre la Russie, ça a également marché et on a gagné.

Vous êtes là parce que la Lettonie a choisi de ne pas faire faute à +11, vous permettant de marquer à trois-points et de préserver votre qualification. Ce choix de ne pas faire faute vous a-t-il surpris ?Pas vraiment. Le truc c’est que les deux équipes n’avaient pas été très bonnes aux tirs. Je crois que nous, on était à 30% à deux-points et 33% à trois-points, donc je crois que c’est une situation où vous pouvez avoir envie de défendre plutôt que de faire faute. Et puis leur souci aussi c’est qu’ils manquent deux lancers cruciaux.

Et, personnellement, vous avez marqué le panier à trois-points de la qualification…

Et oui, je l’ai mis ! (Il rit, content de lui) Mais la vérité, c’est que nous avons une vraie équipe. Sur le terrain, hors du terrain, nous sommes une vraie équipe. Il n’y a aucun mouton noir dans notre formation. •

LES CHiFFRES

72 à 0Le score à l’évaluation, à la mi-temps, entre la France et la Macédoine. Du jamais vu ? Difficile de l’affirmer mais probable. Les Macédoniens, menés 18-49, n’ont pas vu la lumière du jour, sabotant leurs rares points positifs avec les tirs loupés (-24) et leurs balles perdues (-7).

4/23Le combiné de l’adresse (ou de la maladresse) des trois arrières croates - Ukic, Kus et Popovic - contre la Russie. Davor Kus, avec un impressionnant 0/7, a battu son record perso de la compétition, qui datait du match de la deuxième journée contre la Grèce (0/5). En bon coéquipier, Nikola Vujcic s’est mis au niveau de ses guards : 1/10.

La TUiLESergio Scariolo, l’entraîneur de l’Espagne - qui, comme toutes les équipes du groupe F, est de repos en ce 11 septembre - a annulé l’entraînement prévu ce jour. En effet, il n’avait que trois joueurs valides à mettre sur le terrain. « Il n’y a que Llull, Claver et… je ne sais plus qui est le troisième, qui sont en état de faire un entraînement avec contact. » En effet, neuf Espagnols souffrent de divers petits pépins (douleurs, coups, etc.), mais rien de grave. Sauf dans le cas de Jorge Garbajosa, dont le genou droit est enflé, ce qui inquiète le staff espagnol.

La PHRaSE

Dans la série « les phrases ambiguës d’Ali Traoré », cette fois un jugement du pivot des Bleus sur le Baby Shaq Schortsianitis. Et Ali d’ajouter : « Ouais, c’est un peu bizarre comme phrase, je sais. »

LE COSTaRD« Lui, c’est un présu ! »Un bon mot entendu dans la troupe des suiveurs et fans des Bleus, à propos de l’ailier macédonien Pero Blazevski, qui a fêté ses 37 ans le 28 septembre et, qui il est vrai, arbore de superbes tempes blanches, et un jeu qui va avec. Un « présu » (présumé), c’est une personne dont on soupçonne qu’elle est plus vieille que l’âge « officiel » annoncé.

La CONFESSiON« Oui, je pète, comme tout le monde ! »Ian Mahinmi, au micro d’un de nos confrères, avoue : oui, les accusations de son compagnon de chambrée, Flo Piétrus, sont fondées. C’est bien de le reconnaître.

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“je l’ai joué en cadets, il était encore assez doux au toucher.“

En haut à gauche : Et un petit smash pour Nicolas Batum, un !

En haut au milieu : Les Macédoniens ont pris cher contre les Bleus, notamment des hooks d’Ali Traoré.

En bas : Ils ont fait mieux que prévu, les valeureux Allemands

(ici Jan-Henrik Jagla entre Konrad Wysocki et Sven Schultze).

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LES PHRaSES

Mais de quel prospect parle Dirk Bauermann, après la défaite de l’Allemagne contre la Macédoine (75 -86) ? Du jeune… Stefanov, 35 ans. Ce bon Vrbica a été irrégulier au possible (1/10 contre la Grèce, 0/7 contre les Bleus) mais il a fait un véritable festival contre la Mannschaft (25 points à 8/11).

Florent Piétrus, après la victoire contre la Croatie, se retourne vers le chargé de communication de la FFBB et lui envoie cette insulte sonore. Un souci ? Non, juste le point final à une semaine de « chambre ». Car Boris Vladic, le récipiendaire du mot de Florent, est d’origine croate.

LE CHiFFRE

56/128La fiche à trois-points cumulée par les six équipes en lice lors de la deuxième journée de compétition à Bydgoszcz. Soit 43,7%. Plutôt impressionnant. Macédoine (11/22), Allemagne (11/25), Russie (10/21), France (12/26) et Croatie (7/13) ont mis dedans. Seule la Grèce a flanché (5/21). D’ailleurs, en excluant les Hellènes, le bilan est de 51/107, soit 47,6%. Alors quoi ? Concentration dans la raquette ? Un jour de repos salvateur ? En tous cas, Vrbica Stefanov (Macédoine, 25 points à 4/5 de loin), Lucca Staiger (Allemagne, 4/6), Marko Popovic (30 points, 5/7) et Bobo Diaw (4/8) se sont fait plaisir.

DIMANCHE 13 SEPTEMBRE24 Maxibasketnews

LE BiLLET

QUaND SCaRiOLO DOiT S’ExPLiQUERÉtrange équipe d’Espagne. Bien sûr, à ce stade, il serait imbécile de l’enterrer, mais quelque chose semble s’être cassé et l’on se demande si cela peut guérir. Depuis 2005 - après l’Euro - les Espagnols n’avaient perdu que quatre matches (deux contre les Etats-Unis, un contre la Russie et la Croatie) et voilà qu’aujourd’hui, ils affichent trois défaites en deux semaines. Une contre la Lituanie en préparation, une contre la Serbie et une contre la Turquie. Leur aura d’invincibilité a disparu et, si l’on en croit certaines rumeurs, la confiance - notamment vis-à-vis du coach - n’est pas optimale. L’arrogance s’est muée en hargne et l’habile pression envers le corps arbitral est devenue tellement caricaturale que les hommes en gris n’hésitent plus à siffler des fautes techniques. Et voilà que l’entraîneur est sommé d’expliquer ses choix.En effet, hier, au terme de la défaite contre la Turquie, Marc Gasol a mis les pieds dans le plat, brisant un discours généralement bien calibré, et la presse espagnole est désormais à l’affût. Ainsi, le joueur des Grizzlies a clairement révélé qu’il était ulcéré que son fraternel n’ait pas été servi sur la balle de match, Sergio Llull se ruant, sans succès, à l’assaut du cercle turc à 60-61 (score final : 60-63). « Avoir Pau sur le terrain et donner la dernière balle au gamin (Llull), le dernier arrivé dans l’équipe… »Le guard du Real Madrid ne paraît pas être la

véritable cible de Marc Gasol. N’est-ce pas plutôt Sergio Scariolo, qui a dessiné l’action, qui est ainsi mis devant ses responsabilités ? « Les Turcs avaient quatre grands sur le terrain et j’y ai vu une opportunité claire », a dû se justifier l’Italien. « Llull était défendu par Ilyasova, qui en plus avait quatre fautes. Sergio est entré au cercle avec beaucoup de force et je crois qu’il y avait faute, non sifflée. On ne peut pas blâmer un joueur d’avoir fait ce qu’on lui a demandé. J’assume à 100%. »Et Scariolo de donner une explication sur la soudaine baisse de régime de son équipe. « Nous avons peut-être sous-estimé l’aspect psychologique. En préparation, nous jouions sans pression, avec pétulance et joie, mais quand nous sommes arrivés à l’Euro, est arrivée la pression et notre maladresse aux tirs nous a mis le doute. » D’ailleurs, après des campagnes triomphales de matches amicaux dans tout le pays, l’Espagne a subi son premier revers, un -22 en Lituanie, juste avant l’Euro, pour ce qui était sa première partie hors des frontières. Cela a-t-il joué ?On se demande par ailleurs à quel point le statut d’ultra favori, et le fait que l’Espagne coure toujours après un titre européen après six finales perdues (1935, 73, 83, 99, 2003 et 07), entre en ligne de compte. L’avenir le dira.

“il est probablement le meilleur joueur de son âge en europe.“

“enculé ! “

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iNSOLiTEHier samedi, à 18 h 30, alors que Vassilis Spanoulis et ses camarades grecs transpiraient à grosses gouttes sur le parquet de la salle de Bydgoszcz, une drôle de procession s’engouffrait dans l’arène. Des couples en costume, déposés au pied de la salle par des voitures décorées, des enfants endimanchés et turbulents, des « seniors » armés de caméscopes. En vérité, le restaurant de la salle avait été loué pour… un banquet de noce. Bizarre.

L’iNDiSCRÉTiONMédiatiquement, Tony Parker déborde déjà de la sphère basket, mais plutôt pour des raisons « people » (son couple avec Eva Longoria). Difficile de concilier l’image basket et l’image « people ». Cela sera peut-être le cas dans les années à venir - surtout si les Bleus vont au bout - car, a-t-on appris, l’ASVEL et son vice-président ont signé un contrat avec la société Endemol, spécialisée dans les reality shows, pour produire une émission façon « La Nouvelle Star » autour du basket, via la future « TP Academy ». Le grand public se prendra-t-il au jeu et élira-t-il le futur grand du basket français par SMS ?

iNSOLiTETrente-cinq kilos. Voilà ce qu’a perdu Sofoklis Schortsianitis, pour atteindre un poids de forme respectable d’environ 150 kilos. Mais le plus fort, c’est que, bien qu’il paraisse toujours « bibendumesque » (moins, certes, mais quand même), le centre grec affiche une masse grasse de seulement 16%. Un exploit pour une personne aussi charpentée et ronde de nature.

La STaR DU JOURLorsque l’on a présenté Jacques Monclar à Aspasia Velonaki, journaliste grecque, on ne s’attendait pas à ce qui allait suivre. On lui explique brièvement qui est le personnage, lui indiquant qu’il affiche 200 sélections en équipe de France et surtout qu’il faisait partie de la dernière équipe de France à avoir (à ce moment-là) battu la Grèce en compétition officielle, à l’Euro de 1983. Aspasia se précipite alors vers ses camarades de la télévision publique grecque, qui s’empressent d’interviewer le consultant de Sport+, pour ce que l’on appelle, dans le jargon journalistique, un « sujet mag » autour du futur choc entre la sélection hellène et les Bleus. « Il va devenir une vraie star en Grèce maintenant », s’amuse Aspasia.•

UN CaRNET DE L’EURO • Maxibasketnews 25

Photos du haut et en bas à droite : Florent Piétrus a envoyé du bois contre la Croatie. Dunk, contre, défense.Photo en bas au milieu : Sofoklis Schortsanitis mange-il des enfants ?

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Avec les Bleus, Nicolas Batum a crevé l’écran. Déjà tout d’un grand. Le Croate Kresimir Loncar a payé pour savoir…

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UN CaRNET DE L’EURO • Maxibasketnews 27

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LES PHRaSES

David Blatt, une fois de plus, régale les journalistes. Il faut dire que l’image est, cette fois encore, bien vue.

Simas Jasaitis, l’ailier shooteur de la Lituanie, est comme pas mal de monde : il ne comprend pas comment son équipe a pu à ce point présenter un si mauvais basket. Les champions d’Europe 2003 ont déjà perdu quatre de leurs cinq premiers matches et ne verront pas les quarts de finale. Ceci dit, que la Lituanie ne soit pas performante, on peut le comprendre. Il manque quand même Sarunas Jasikevicius, Ramunas Siskauskas, Rimantas Kaukenas et Darius Songaila. Sans même parler du fantôme Zydrunas Ilgauskas.

LES CHiFFRES

0/13Les Russes, contre la Macédoine, ont raté leurs treize premiers tirs à trois-points, ne réussissant le premier qu’à la 34e minute, par Sergei Bykov, et encore à la sonnerie des 24 secondes.

31L’évaluation copieuse du pivot russe Timofey Mozgov, dont Vincent Collet disait, il y a peu : « Il sera bien en NBA, celui-là ». Ce jeune homme de 2,15 m et 23 ans, qui joue au Khimki Moscou, a compilé 25 points à 11/17, 11 rebonds (dont 10 offensifs !) et 3 interceptions, pour se sortir du piège macédonien (71-69).

45Le nombre de points du banc français - sur les 71 de l’équipe - contre la Grèce. Mention spéciale à Alain Koffi (14 points et 6 rebonds).

L’iNDiSCRÉTiONPour ce qui est de la saison qui vient, Sport+, qui va retransmettre deux matches de Pro A par week-end (un le vendredi soir et l’autre le samedi à 19 h 00 ou 19 h 30), a fait inscrire, au cahier des charges, l’obligation pour les entraîneurs de laisser le diffuseur filmer leurs temps-morts. Les frères

MARDI 15 SEPTEMBRE28 Maxibasketnews

LE BiLLET

FRaNCE-GRÈCE, les Questions Qu’on se pose (*)

Les Grecs voulaient-ils perdre, pour éviter l’Espagne en quart de finale ? Difficile de l’affirmer. Mais on a le droit de fortement le soupçonner. Les joueurs ont été mauvais, notamment défensivement (la France a tiré à 51,2% !), et la motivation n’était pas optimum, c’est évident. Quoi qu’il en soit, tous n’ont pas essayé de balancer le match. Ainsi, Vassilis Spanoulis, lui, a tout fait pour le gagner.Le coach grec, Jonas Kazlauskas, voulait-il perdre ? Oui. Sinon pourquoi avoir engueulé (il n’y a pas d’autre mot) Spanoulis lorsque celui-ci égalisa à huit secondes de la fin d’un énorme panier à trois-points ? Et pourquoi l’avoir ensuite laissé sur le banc ?Les Français voulaient-ils perdre ? Pas sûr que qui que ce soit ait eu une idée claire de la marche à suivre. À l’évidence, les remplaçants voulaient gagner. Nicolas Batum a également été plutôt saignant. En revanche, pour les autres, difficile de savoir. Ils ont été, au mieux, « moyens ». Et puis pourquoi n’a-t-on vu aucune réaction de joie sur le tir à la sonnerie de De Colo, alors que les Bleus maintenaient leur invincibilité en battant leur bête noire, qui les tenaient en échec depuis 26 ans ? Pourquoi certains joueurs étaient-ils agacés après

le match ? Pourquoi Tony Parker ne s’est-il pas présenté devant la presse après la rencontre, lui qui avait été si affable jusque-là ?Vincent Collet a-t-il eu tort de laisser ses stars sur le banc à la fin ? S’il s’agissait de reposer les titulaires à tout prix, quitte à perdre, alors non. S’il s’agissait de balancer volontairement le match, non encore. Le problème, c’est que l’on n’est pas sûr de savoir si les cadres en question étaient énervés de faire banquette parce qu’ils voulaient assurer la défaite ou parce qu’ils redoutaient la défaite. Si Collet savait que ses leaders voulaient perdre ce match, les laisser sur le banc revenait à coacher contre leur volonté, non ? Et dans ce cas, Collet a-t-il commis une erreur stratégique ? À chacun de juger. Mais répondre oui n’est-il pas un peu immoral ?Bref, voilà une victoire historique, acquise de manière dramatique (panier au buzzer), qui a permis à des joueurs du banc de se mettre en valeur (donc en confiance), et qui, en fin de compte, suscite plus d’amertume, de questions et d’inquiétude que les habituels revers contre la sélection grecque. Quel paradoxe malsain !

(*) Et qui n’engagent que leur auteur.

En haut : Gros match d’Alain Koffi contre les méchants Grecs.En bas au milieu : David Blatt, le maître des termites russes.En bas à droite : Yannick Bokolo, gros temps de jeu contre la Grèce. Fallait-il laisser les joueurs du banc gagner ce match ?

“nous sommes comme des termites. nous nous ressemblons tous, nous avons l’air inoffensifs, mais si nous rentrons dans votre maison, vous êtes foutus.“

“je ne comprend pas ce Qui est arrivé à notre éQuipe. vous me demandez mais je n’ai aucune réponse.“

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Monschau, on le sait, ne souhaitaient pas, jusque-là, se plier à cet exercice. Changeront-ils d’avis devant le risque d’amende ?

LE BOUGONYannis Bourousis sera peut-être champion d’Europe, une deuxième fois, avec la Grèce, mais il a du mal à digérer son été. En effet, au moment de négocier la reconduction de son contrat avec Olympiakos, il a appris que les Reds n’étaient pas prêts à aligner son contrat sur celui de Nikola Vujcic, pourtant en fin de parcours, et qu’ils seraient même susceptibles de le laisser partir. Le grand Croate, à qui il reste un an à Athènes, touche 2,2 millions d’euros, alors que Bourousis ne s’en est vu offrir « que » 1,5 million. Après d’âpres discussions, et une grosse bouderie du pivot de la sélection, Bourousis a obtenu 1,8 million.

L’iNFO DiSPENSaBLEAlors que les petits Bleus de France rejoignaient leurs chambres et que Vincent Collet répondait aux questions des journalistes grecs, en prévision du choc de la dernière journée, le staff croate jouait aux cartes sur la terrasse de l’hôtel. À entendre leurs rires sonores (oui, Jasmin Repesa sait rire), le coach et ses assistants passaient un bon moment, meilleur que celui de la veille au soir, contre les Français. Question : les aides-coaches laissent-ils gagner Repesa ?

L’aFFaiRE : VUJaCiC CHOCHOTTE ?On ne sait pas si Sasha Vujacic suit le parcours, jusque-là excellent, de la Slovénie. Ni, donc, s’il s’en réjouit. Mais ce que l’on sait, c’est qu’il a semé un joli bazar en préparation, au point que Jurij Zdovc a souhaité s’en passer, ce qu’il ne regrette pas aujourd’hui - pour la suite, on verra.Ce qui s’est passé ? Voici d’abord la version de l’arrière des Lakers, qu’il a donnée sur son propre

site et qui a créé une polémique jusque pendant l’Euro. 1- Vujacic est arrivé en forme mais les footings sur l’herbe, dans les montagnes slovènes, ont provoqué chez lui des douleurs aux genoux. 2- Le staff médical ne lui a prescrit aucun traitement à prendre durant le « voyage professionnel » (sic) en Chine, qui avait été dealé et accepté par les dirigeants de l’équipe nationale. 3- À son retour, le résultat d’une IRM a été sujet à discussion entre les médecins slovènes et le carabin personnel du joueur. Le staff médical de l’équipe nationale lui a indiqué qu’il devait continuer à s’entraîner et, selon Vujacic, l’a massé avec de « l’huile d’olive ». 4- Finalement, alors que le joueur assurait que la douleur était passée, Jurij Zdovc lui a indiqué que, physiquement, il n’était pas apte et qu’en plus il ne s’était pas intégré à l’équipe à cause de ses allers et retours, et l’a coupé.Excédé par ces attaques, le staff médical a répondu sur le site même du joueur, dans les « commentaires » à l’article ! Leur position : 1- Vujacic n’a accepté de courir sur l’herbe qu’une seule fois, quand le staff s’est joint au footing. Et personne d’autre ne s’est plaint, notamment le médecin, qui a 61 ans. 2- Vujacic était sans doute déjà blessé avant le training camp mais le staff n’a pu le constater car le joueur est arrivé en retard au rassemblement et ne s’est soumis à des tests qu’à son retour de Chine. 3- Il a immédiatement refusé les traitements suivants : anti-douleurs, anti-inflammatoires, thérapie au laser et massage. 4- Quand il a accepté un massage, le médecin lui a effectivement appliqué de l’huile, mais pas pour le guérir, uniquement parce que… on ne masse pas à sec !S’il souhaite revenir en équipe nationale, il va falloir qu’il monte à Canossa et fasse pénitence devant Jurij Zdovc. Pas gagné !•

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LES PHRaSES

Réponse de Boris Diaw à une journaliste grecque qui lui demandait, après la défaite contre l’Espagne, s’il choisirait de perdre contre la Grèce dans le cas où ça serait à refaire.

Petit sourire satisfait de Sergio Scariolo dont l’équipe a joué son quart de finale contre la France moins de 24 heures après le dernier match de poule (décisif), mais dont le plan de jeu a fonctionné à merveille.

LE CHiFFRE

-1L’évaluation catastrophique de Tony Parker contre l’Espagne. La fiche : 6 points à 1/8, 3 passes et 3 balles perdues. En comparaison, Ricky Rubio a obtenu une note de 11 : 8 points, 3/4, 4 rebonds, 4 passes, 2 interceptions et 4 balles perdues.

JEUDI 17 SEPTEMBRE30 Maxibasketnews

C’était lundi soir. On écrivait notre édito pour BasketNews. « Ça sent bon », titrions-nous. Oui, cela sentait bon. On pouvait même augmenter les mises des paris. Oh, bien sûr, il y avait la perspective de jouer l’Espagne mais 1- Il fallait une conjonction de résultats (succès des Bleus face à la Grèce, victoire de la Serbie contre la Lituanie et de l’Espagne sur la Pologne), et surtout 2- On n’imaginait pas une seconde que la victoire contre les Grecs ferait autant de mal aux Français. Mardi soir, après le tir au buzzer de Nando De Colo contre Vassilis Spanoulis et les siens, non, ça ne sentait plus bon du tout. Et ce qu’on redoutait est arrivé.Les Bleus, qu’ils l’avouent ou non, se sont fait une montagne de l’Espagne et ils ont eu quarante-huit heures pour gamberger là-dessus. Pendant ce temps-là, les champions du monde sauvaient leur peau, avec maestria, contre l’hôte polonais, et se préparaient en hâte à manger du Français, avec un quart de finale moins de vingt-quatre heures plus tard. Et ce jeudi, en quelques instants, la messe était dite. L’oraison funèbre, plutôt.Dans ces cas-là, on cherche souvent des signes. Trop sans doute. Mais à

l’échauffement, les petits Bleus n’avaient pas l’air bien fiérots. Tony Parker paraissait ailleurs. En vérité, rien ne lui aurait fait plus plaisir que battre l’Espagne, mais le cœur y était-il vraiment ? Les Français ont reculé devant l’obstacle et leur invincibilité ne leur a servi à rien au moment où les Espagnols leur ont sauté à la gorge, leur ont fait la guerre.Cette belle France, qui impressionnait les observateurs, a tenu quatre minutes avant de faire « pschitt ». On ne les traitera pas de baudruches, les Bleus, mais leurs niveaux de discipline, motivation et intensité étaient très loin des standards minima requis lorsque l’on affronte un monstre comme l’Espagne argentée de Pékin. « Si on prend un éclat en début de match, on est mort », disait la veille Vincent Collet. Ils ont pris un éclat en début de match, ils sont morts, en effet.Pas l’équipe, ni la perspective de se qualifier sportivement (sans attendre une wild card) pour le Mondial, mais l’idée que les Bleus se faisaient d’eux-mêmes. L’idée que nous nous en faisions. Jeudi, les Français n’avaient pas ce qu’il fallait, en haut et en bas, pour battre l’Espagne. Leur vrai test de caractère, désormais, sera les matches de repêchage.

“je ne peux pas revenir dans le passé ! “

LE BiLLET

LES BLEUS font pschitt

“on n’a peut-être pas eu beaucoup de temps pour préparer le match mais on a Quand mêmevu deux ou trois petites choses, à la vidéo, Qui nous ont aidés.“

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LE CaRTONPau Gasol s’est amusé comme un petit fou contre la France. Le pivot espagnol, très libre de ses mouvements, a cumulé 28 points à 11/13 aux tirs (6/8 aux lancers), 9 rebonds, 1 passe et 3 contres en 28 minutes. Une gentille évaluation de 36. Les Bleus, eux, ont fait 68 au total.

L’ÉMOTiONLe matin précédant le quart de finale, une trentaine de Français (supporteurs, journalistes, accompagnateurs) sont allés « visiter » le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, qui se trouve à environ une heure de route de Katowice. Il n’y a pas de mot pour décrire ce que l’on ressent dans ce lieu hors du temps. Une visite qui met K.O.

La SaNCTiONPour avoir, de manière totalement gratuite, donné un violent coup de coude à l’Allemand Steffen Hamann, au terme du match (décisif) qui mettait aux prises la Mannschaft et la Lettonie, Kaspars Kambala a été condamné à quatre matches de suspension (en compétition FIBA Europe) et une amende de 6.000 euros. Hamann, lui, a perdu une dent.

L’aDiEUAdam Wojcik était, à 39 ans, le plus vieux joueur à avoir pris part à un Euro, battant ainsi Mike D’Antoni (38 ans lors de l’Euro 1989). Il ne battra pas son propre record puisqu’il a décidé de mettre un terme à sa respectable carrière. L’intérieur polonais avait pris part à son premier championnat d’Europe il y a 18 ans, à Rome, en 1991.

L’aFFaiRE : FRaNCE – ESPaGNE

DÉSiNFORMaTiON TOTaLE !Par Cédric BEllOT

Ce jeudi, en début d’après midi, à 13 h 26 précisément, le site Internet du célèbre quotidien espagnol Marca publie une nouvelle « actualité » qui va faire du bruit. Ainsi, Marca.com titre : « Pietrus calienta los cuartos: «Los españoles se están haciendo caca en los pantalones» » Traduction : « Piétrus chauffe le 1/4 de finale : Les Espagnols font caca dans leurs pantalons ».Dès les premières lignes de l’article, Marca.com prétend tirer ces déclarations du quotidien français L’Équipe. Or, après relecture, aucun de ces propos n’apparaît (que cela soit dans l’édition écrite de ce 17

septembre ou bien sur le site Internet). De plus, l’article déchaîne les passions et suscite plus de 300 réactions d’internautes dès la première heure de publication. Plus grave, certaines de ces réactions s’avèrent racistes, bien qu’une centaine d’entre elles ont été censurées par Marca.com.Voici quelques extraits de ce que l’on peut alors trouver: « Je ne sais pas combien de générations avant que tes ancêtres arrivent en Europe, ni quand, ni dans quelles conditions ils y sont parvenus, mais il est clair que vous n’avez rien appris de notre culture. » « Ces commentaires me font rire car ils ne proviennent même pas d’un Français. Il est né en Guadeloupe, rien de moins. Soit l’équipe se renomme la France et ses colonies ou bien ne jouent que des Français. » « Piétrus a un tir lamentable. Il ne sait que sauter. Pourvu que tous ses coéquipiers soient comme lui. Et s’ils se comportent bien, on leur donnera des cacahuètes. »Sur les 300 réactions, seulement trois sont issues d’Espagnols ayant fait la démarche de vérifier la source du quotidien espagnol et ces trois-là pointent le fait que Piétrus n’a jamais prononcé ces mots. Mais rien n’y fait et la polémique ne cesse d’enfler. Finalement, à 15 h 15 (soit 1 h 49 après sa publication), Marca.com retire l’article de son site Internet. Moche, tout ça. •

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Ci-contre : L’enfer. Voilà ce qu’a fait vivre le gamin Rubio à Tony Parker.

En bas : Batum au bras roulé contre l’Espagne. Qu’est-ce que c’est dur !

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La PHRaSE

Fatigué, Dusan Ivkovic, après la demi-finale contre la Slovénie. Elle nous a laissés dubitatifs sa réponse à la question : « Après avoir gagné trois Euro avec la grosse équipe de Yougoslavie, quel est votre sentiment d’aller en finale avec une jeune équipe cette année ? »

LES CHiFFRES

36Le différentiel au score entre la France et la Turquie, en 24 minutes. Les Turcs menaient 31-12 à la 12e minute puis étaient menés 59-76 à la 36e. Soit un 64-28 dans les dents.

4Quatre Euro pour Dusan Ivkovic, quatre finales. Une sorte de Phil Jackson à l’européenne.

iNSOLiTE : MaC QUi ?Pauvre Kelly McCarty. Non seulement la Russie manque la qualification pour le Mondial 2010 (en attendant sa wild card) mais encore son nom a-t-il été mis à toutes les sauces. Sur son maillot, d’abord, où était écrit « MAK KARTI », puis sur le tableau d’affichage de la salle de Katowice, où il était devenu « MAR KARTI ». La FIBA toujours au top, quoi. Seule bonne nouvelle, il a hérité d’un surnom monclarien : « Le Sénateur ». Drôle.

SAMEDI 19 SEPTEMBRE32 Maxibasketnews

LE BiLLET

GHOSTBUSTERS

A gauche : Scène ordinaire d’un France-Turquie pas ordinaire.

En bas au milieu : Milos Teodosic, LA révélation de l’Euro, lors du

déjà mythique Serbie-Slovénie.En bas à droite : Les Bleus sont au Mondial.

Ils sont contents, forcément.

Ce samedi, sur les coups de 12 h 30, à l’heure des réveils alimentaires, on y est. On est à Istanbul, en 2001, match de classement catastrophe contre la Russie, adieu le Mondial d’Indianapolis. On est à Stockholm, en 2003, match pour la troisième place, ticket pour les Jeux d’Athènes, balancé par une armée de tristes sires. On est à Madrid, en 2007, match pour la huitième place - billet pour le tournoi de qualification aux Jeux de Pékin offert à la Slovénie.On y est. Les Français, après un départ correct (6-5, 2e), font n’importe quoi et la Turquie qui, quel comble, n’a même pas besoin de gagner car elle est d’office qualifiée pour son Mondial, s’envole. Quatre sur quatre à trois-points, un jeu offensif facile, et pas beaucoup d’efforts à fournir en défense. À la 14e minute, stupeur sur le tableau d’affichage : ceux de Boscia mènent de dix-neuf points, 33-14. Vincent Collet est debout, livide. Dans le clan français, on ne comprend pas bien ce qui se passe. Ou plutôt si, on craint de comprendre. Et puis le spectre de ces matches balancés, c’est le patron lui-même qui va le chasser. Tony Parker, alors que les siens sont toujours à -18 à la 18e minute, enchaîne sept points et, aidé par Antoine Diot (4/4 aux lancers) - une association à l’arrière qui fonctionne bien -, il ramène ses Bleus à -11 à la pause. Moindre mal.Le reste, un exorcisme en règle. À la 26e, pour la première fois depuis la 2e minute, la France repasse devant (53-52), par Parker, bien sûr, qui termine sur une fiche épatante de 28 points et 10 passes. La fin pour une Turquie qui n’a plus les jambes, et sans doute plus le cœur, pour casser la dynamique des Français. Au bout du compte, et dans le droit fil d’un Euro qui n’aura souffert qu’un seul accroc côté bleu, l’équipe de Vincent Collet reste unie et fidèle à son nouvel esprit. La qualification au Mondial 2010 est entérinée. Soulagement.

“le groupe, c était très dur. mais c’était une très belle organisation à l’euro“

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N’iMPORTE QUOi !Chaque journaliste accrédité a reçu, dès aujourd’hui (avant même les demi-finales, donc), le droit de voter, sur Internet, pour le MVP et la All-Star Team du tournoi. Sauf que la FIBA Europe - pour ne froisser personne ? - a décidé, plutôt que de proposer un bulletin blanc, d’afficher la liste de tous les joueurs de l’Euro (par ordre alphabétique). Ainsi, par perfidie, on est assez tenté de désigner MVP le Bulgare Bozhidar Avramov, qui a pris part aux trois matches de son équipe mais sans pouvoir, quel dommage, marquer un seul point (0 d’évaluation cumulée). Pour la All-Star Team, le choix est large. On pourrait partir sur : Avramov et Andrius Mazutis à l’arrière, Pero Blazevski et Daniel Clark aux postes d’ailiers, et Rolands Freimanis au pivot.

La GROGNE : BOSCia ENVOiE !Boscia Tanjevic n’a jamais la langue dans sa poche. Et il ne recule devant rien ni personne. Il y a trois ans, lors du Mondial japonais, il avait délivré, en conférence de presse, un speech anti-FIBA extraordinaire, qui était resté dans la mémoire de la poignée de journalistes présents. Après la défaite contre la France, il est à nouveau monté au créneau pour réclamer plus d’attention de l’instance dirigeante vis-à-vis de la santé des joueurs. « J’en ai fait la demande à la FIBA il y a trois ou quatre ans et, depuis, j’ai constamment insisté : il faut autoriser les équipes, pour ces grands tournois, à amener 14 ou 15 joueurs, pour pouvoir faire du turnover, d’un match à l’autre, notamment pour se prémunir des problèmes de blessure. Par exemple, aujourd’hui, nous avons joué sans deux joueurs très importants : Arslan et Ilyasova. C’est la conséquence de nos efforts (NDLR : la Turquie a joué son match de classement treize heures après la fin de son quart de finale). La Slovénie doit jouer pour une médaille sans trois de ses joueurs (NDLR : Matjaz Smodis et Goran Dragic n’ont pas joué le quart de finale, et Domen Lorbek revenait juste pour ce match). Il y a trop de blessés dans ces conditions. Les équipes de football, dans les grandes compétitions, ont vingt-quatre joueurs, pour un mois de compétition, pourquoi nous ne pourrions-nous pas avoir plus de joueurs ? Ça n’est pas un détail, c’est une question

importante ! » Vincent Collet, présent à ses côtés, a acquiescé.D’après ce que l’on a compris, la FIBA Europe a réellement envisagé d’étudier la question, sous l’impulsion de Boscia, mais n’a pu arriver à un consensus. Les Russes, par exemple, souhaitaient que, dans le cas d’une extension de roster, un second joueur naturalisé soit autorisé, ce qui, à l’évidence, allait à l’encontre de l’esprit de la chose.

LE MaTCH DE L’aNNÉE

SERBiE-SLOVÉNiE, QUEL RÉGaL !Pour être honnête, cet Euro n’a pas souvent atteint des sommets. Bien sûr, comme toujours, quelques matches savoureux, de belles actions ici et là, une surprise ou deux, des révélations individuelles, une nouvelle génération, mais, dans l’ensemble, cette édition a manqué de corps. Le cadre et le manque d’ambiance dans les salles y ont été pour quelque chose. Ce samedi soir, en revanche, la Serbie et la Slovénie nous ont servi une merveille. Quarante-cinq minutes d’une intensité folle, des renversements de situation, des mini drames, une star qui explose (Milos Teodosic, 32 points à 6/10 à trois-points et 4 passes), une salle sous le charme, des supporteurs slovènes dans un état second.Longtemps, les Slovènes ont paru devoir remporter ce match, contre une Serbie appelée à régner dans les années qui viennent mais qui est encore bien jeune. Onze points d’avance dans le premier quart-temps, onze dans le deuxième encore, onze toujours dans le troisième, six à une minute et quarante-quatre secondes de la fin après en avoir comptés quatre de retard. Mais non, rien à faire contre le momentum serbe. Et contre Teodosic. Il n’a que 22 ans mais déjà la trogne et le jeu d’un vieux roublard. Et surtout, il est équipé au niveau cran. Le gamin de Zeleznik, depuis deux ans à Olympiakos, où il s’est à l’évidence construit un mental de guerrier, a marqué 24 points dans les quinze dernières minutes (dernier quart-temps + prolongation). Ce faisant, il a gagné sa place dans la All-Star Team de la compétition et s’est établi comme le meilleur meneur du tournoi. •

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A gauche : Scène ordinaire d’un France-Turquie pas ordinaire.

En bas au milieu : Milos Teodosic, LA révélation de l’Euro, lors du

déjà mythique Serbie-Slovénie.En bas à droite : Les Bleus sont au Mondial.

Ils sont contents, forcément.

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Nando De Colo, après le match pour la cinquième place, a exprimé, sa frustration. Pas glop.

LES CHiFFRES

12/16Au cœur du troisième quart-temps, la Russie, dans le match pour la septième place contre la Turquie, affichait ce bilan exceptionnel dans les tirs à trois-points. Les Russes termineront à 16/24, record de l’Euro. Vitaly Fridzon finira avec un splendide 7/11.

27 à 24À la mi-temps du match pour la cinquième place, Antoine Diot et Nando De Colo avaient compilé 27 points, contre seulement 24 pour toute l’équipe croate.

4.500Et même plus. Les internautes étaient plus de 4.500 hier soir pour suivre, sur Basketnews.net, le « live blogging » de la demi-finale entre Serbie et Slovénie. Un chiffre assez considérable, pour

un match dantesque. Le ton très libre du « live » y est peut-être pour quelque chose. Sur la journée des finales, le total des « utilisateurs uniques » a dépassé les 8.000. Ça fait plaisir.

LE GaDiNLa Turquie s’est effondrée, une fois arrivée à Katowice, comme cela lui arrive traditionnellement lors des phases finales. Invaincue après la première phase de poule, à Wroclaw, la formation de Boscia Tanjevic avait ensuite enchaîné par des succès sur l’Espagne et la Serbie avant de couler : -2 contre la Slovénie, -2 contre la Grèce, -12 contre la France et -23 contre la Russie. Assez laid à un an du Mondial à la maison. Tanjevic n’a pas le droit de se louper l’année prochaine, en supposant que les dirigeants de la fédération ne perdent pas la tête d’ici là et ne le limogent pas.

La SURPRiSEL’adresse à trois-points des Bleus ! Et oui, tout arrive ! L’équipe de France s’est ainsi classée quatrième dans ce secteur, avec un pourcentage de 38,1, devancée seulement par la Croatie (40,0%), la Russie (39,9) et l’Allemagne (39,0). Et pas sur un petit volume puisque, avec 160 tentatives (61 réussites), les Bleus ont été plus gourmands que la Croatie et l’Allemagne. Boris Diaw (11/25) se classe 12e à l’adresse chez les joueurs (44,0%) et Antoine Diot 16e (9/21, soit 42,9%). Nando De Colo (10/27, 37,0%) est 30e.

DIMANCHE 20 SEPTEMBRE34 Maxibasketnews

LE BiLLET

La VRaiE PLaCE de l’espagne

C’est traditionnel, quand une compétition se termine, on se pique à disserter sur la place du nouveau champion dans l’histoire. Du championnat et du jeu. Dans le cas de l’Espagne, contrairement à la Lituanie en 2003, la Grèce en 2005 et la Russie en 2007, la question mérite d’être posée tant la sélection de Scariolo a impressionné. Pas en phase de poule, puisque ce champion-là compte deux défaites, mais une fois libérée, lors de matches couperets. Les Espagnols ont concassé la France (86-66), écrasé la Grèce (82-64) et vaporisé la Serbie (85-63). La victoire et la manière. Sans trembler, à aucun moment. Avec ce titre, le premier à l’Euro, l’Espagne valide sa domination sur le basket FIBA (or au Mondial 2006, argent européen en 2007, argent olympique en 2008), déjà criarde lors de la fabuleuse finale contre les Américains l’an dernier à Pékin.Alors, l’Espagne, qui est quasi en autogestion (trois coaches en quatre compétitions) et qui est encore jeune (Mumbru et Garbajosa sont les seuls trentenaires, Pau Gasol et Juanca Navarro n’ont que 29 ans, Rudy et Marc Gasol 24, et Rubio… 18 ans !), se classe-t-elle parmi

les meilleures équipes européennes de tous les temps ? Oui. Sans contestation. Est-elle la meilleure ? S’il faut trancher, on dira non. Mais, à nos yeux, son seul adversaire est la grande Yougoslavie des années 89-91 (deux titres européens, un titre mondial) et celle de 1995 qui lui sont sans doute (légèrement) supérieurs. L’affrontement virtuel fait rêver.La grande Yougoslavie unifiée, avant de se déchirer dans le sang et les larmes, reste la plus belle équipe de l’histoire, avec des génies absolus, comme Drazen Petrovic et Toni Kukoc, des monstres sacrés comme Vlade Divac, Dino Radja et Zarko Paspalj, et une ribambelle de grands joueurs, comme Zoran Savic, Jurij Zdovc, Velimir Perasovic, Predrag Danilovic puis Sasha Djordjevic. Les « Yougos » de 1995 avaient perdu leurs anciens frères croates mais avaient récupéré Dejan Bodiroga et étaient drivés par un Djordjevic au sommet de son art, 41 points en finale de l’Euro 1995.Ceci étant dit, si les Espagnols viennent à bout, l’an prochain, au Mondial, d’un Team USA au moins égal à celui de Pékin, alors ils seront à l’égal des maîtres serbo-croates. On en frémit d’avance.

“je n’ai pas eu le temps de jeu Que j’aurais voulu pendant l’euro. “

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L’iNFO DiSPENSaBLEVers deux heures du matin, alors que le grand chapiteau de l’Euro était démonté, le responsable de la délégation slovène a été vu au McDonald’s, les bras chargés de sacs. Renseignements pris par le sémillant Hervé Bellenger, notre photographe-rouletabille, le monsieur ravitaillait l’équipe, apparemment affamée. Une quarantaine de burgers, voilà le menu. Et qu’a pris Jaka Lakovic, vous demandez-vous ? Un double cheeseburger.

LES aBSENTS Tony Parker et Roko Ukic à l’arrière, Kelly McCarty et Boris Diaw dans les ailes, et Ersan Ilyasova à l’intérieur. Voilà le cinq majeur - de luxe - des joueurs « non utilisés » lors de la dernière journée. Blessures diplomatiques ou souci de ne pas abîmer une star avant de la rendre à son club, telles sont les explications. À ceux-là, il faut ajouter Zoran Planinic, Florent Piétrus, et deux vrais blessés, Matjaz Smodis et Goran Dragic.

LES aWaRDS Pau Gasol MVP de l’Euro, ultra logique. Le cinq idéal de la compétition ne prête pas, lui non plus, à discussion : Vassilis Spanoulis, Milos Teodosic, Rudy Fernandez, Erazem Lorbek et Pau Gasol.•

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En haut : Jorge Garbajosa n’a plus de cannes, mais toujours du shoot.

En bas au milieu : Nando De Colo n’est pas content de son temps de jeu.

En bas à droite : Pau Gasol était trop fort pour Teodosic et ses Gremlins.

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Les trois superstars de la sélection espagnole : Juan Carlos Navarro (en haut à gauche), Rudy Fernandez (en bas à gauche) et Pau Gasol (à droite), MVP de l’Euro.

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Le surnom qu’on donna à drazen Petrovic est bien sûr une outrance. mais ceLui dont La musique ParLait aux anges et ceLui qui rejoignit

troP tôt Le Paradis des basketteurs, eurent bien en commun un destin cisaiLLé, une vraie grâce dans L’exercice de Leur art… et certaine ProPension à être ange et démon à La fois. musique, maestros !

Par jean-Luc tHomas*

dit MozartC’était Drazen Wolfgang amaDeus PetroviC,

staccato à zagrebC’est un score comme on n’en fait plus (116-106) en ces temps d’Euroleague rêche, un score de corrida à la croate, de grand règne. De fin de cycle aussi. Sous ses cercles, le Cibona Zagreb domine l’Europe après avoir poli le diamant arraché deux ans plus tôt à Sibenik, Drazen Petrovic. Sous les siens, le Limoges CSP épuise le magistère de Pierre Dao dans une troisième campagne de Coupe des clubs champions erratique, poussive à la mesure des genoux érodés de Billy Knight, ailier sublime mais en bout de course, trop usé par les cavalcades de la défunte ABA. Voilà, 116-106, les basketteurs limougeauds sont rentrés avec cette musette bien lourde à l’hôtel Esplanade de Zagreb, palace adossé à la gare croate, sur la route du Simplon-Orient Express, direction Belgrade, Istanbul… Ce serait une belle échappée ça. Seulement, ils repartent vers l’ouest demain et remâchent la défaite sous le regard de stars hollywoodiennes ou yougoslaves - nous sommes le 23 janvier 1986, Tito est mort depuis bientôt six ans, sa Yougoslavie encore bien vivante -, portraits noir et blanc façon Harcourt accrochés un peu partout, aux murs des chambres, dans les couloirs. Colonnes, comptoirs en marbre et tentures cramoisies, cet hôtel est un rêve empreint de mélancolie qu’un surdoué de 21 ans a transformé quatre heures plus tôt en manoir des cauchemars hurlants.Au sous-sol, la boîte de nuit, bleu d’aquarium, disco balkanique, est déserte. Gregor Beugnot et George Brosterhous, compagnons de chambre et de détresse, tentent de noyer le sourire sardonique de Drazen Petrovic dans des litres de bière en compagnie d’un traîne-savates plumitif. Et une, et deux, et trois ‘pivo’… Le vocabulaire serbo-croate du trio est limité mais efficace. Ils regagnent leur chambre, un rien de tangage

dans la démarche. Gregor broie du noir, rage et chagrin mêlés, sous un sourire d’Ava Gardner. Etrange soirée, stardust memories et armée en déroute.Tout avait si bien commencé pourtant.Pierre Dao a dit : « on fait boîte », la bonne vieille « box and one » que Beugnot a pratiqué plus souvent qu’à son tour. Ses coéquipiers ont formé le carré, planté les piquets de la défense, et lui a posé un mousqueton sur le short de Petrovic. Où tu iras, j’irai… Et ça marche ! Coupé de la balle, le Dragon insolent du KK Cibona Zagreb ne parvient pas à se défaire de cette ombre pesante, de ce boulet frisé. Ah, il doit les cracher Beugnot, ses « Gitanes » (oui, nous sommes encore dans une époque qui sent le tabac et parfois même d’autres plantes), mais il colle Petrovic comme un apache des fortifs collerait sa gonzesse sur un air de java.Temps-mort. La table de presse est derrière la ligne de fond, presque dans l’angle où finit le banc du Cibona. Les pieds au frais - sous le parquet, la glace de la patinoire -, la tête en feu et enfumée - ça clope partout dans les tribunes, ça hurle, ça chambre, ça chante -, deux envoyés spéciaux de la presse française (le troisième, celui de la radio, est installé derrière le banc de Limoges) voient les Croates entourer leur petit génie, tenter de l’apaiser, de lui faire reprendre le fil du match. L’œil noir, Petrovic acquiesce et y retourne. Beugnot, lui, a repris aussi sec son costume taillé dans le ruban tue-mouche. Gregor la Glue, pour vous servir.Il est servi. L’autre l’attend et le cueille d’une bourrade plutôt vicieuse. C’est fatal, Beugnot répond, un bourre-pif à la bonne franquette qui arrive en bout de course et que Petrovic réceptionne comme au théâtre. Il s’effondre avec la grâce forcée mais si convaincante d’une Sarah Bernhardt poignardée. La foule gronde, l’arbitre siffle et éconduit Beugnot. Disqualifiante.

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tout s’écroule.Le temps pour Pierre Dao de recomposer sa défense, il est déjà trop tard. Le vent a tourné, emportant le plan B. Limoges va voir s’éparpiller seize points d’avance (27-43, 13e) dans ce match joué up tempo. Cette fois, Petrovic s’est remis en phase avec la partie et les siens. On l’alimente, il lève le bras, dicte le rythme. On a beau être

en Croatie, cela vire à l’orage africain, à la mousson, au désastre. ça ruisselle de trois-points, ça dégouline de prises d’intervalles ravageuses. Le Démoniaque remonte un ballon en dribble le long de la touche. Le malheureux Billy Knight veut s’interposer, Drazen lui glisse la balle entre les jambes dans un petit pont… maradonesque et file au lay-up, laissant derrière lui sa victime transformée en statue de sel. La stupéfaction des gradins sur ce coup-là, puis leur jubilation, ont dû ressembler à ce qui saisit les travées de l’enceinte olympique de Sydney quatorze ans plus tard quand le vol « Air Canada » Carter décolla au-dessus du malheureux Fred Weis…Dès lors, tout devient invivable pour les victimes expiatoires limougeaudes, passées au lance-flammes du Dragon de Zagreb. Lequel en rajoutait, couche après couche, revenant vers son camp les bras en V après chaque nouvelle flèche, haranguant sa cour, son peuple debout à chaque injonction. A la coda de ce staccato frénétique, il est auréolé de 51 points (oui, sur 116 !), 10 paniers primés (dont 7 d’affilée !) et 10 passes décisives. L’affaire est consignée sur le site drazenpetrovic.com, section « Cibona, moment in time… ». Franjo Arapovic, coéquipier du Dragon, y apporte ce témoignage : « c’en était ridicule. La défense de Limoges attendait Drazen à huit mètres du cercle, sachant qu’il allait shooter après avoir déjà rentré plusieurs tirs à trois points. Mais c’était incroyable. Il prenait la balle et shootait de n’importe où. Et tout rentrait. Les quinze mille spectateurs devenaient fous ! On ne voit ça qu’une fois dans sa vie ». On ne peut que confirmer… A quatre heures du matin dans leur piaule de l’Esplanade, Greg Beugnot et George Brosterhous revivaient toujours en boucle les sortilèges de Petrovic. Le meneur se fichait un peu de l’amende qui, en interne, lui pendait au nez pour sa disqualifiante, mais redoutait le rapport d’arbitre qui serait synonyme de suspension. Il n’y en eut point. Son grand pote « BG » pestait contre l’affront fait au vétéran Billy Knight. Trop, too much, no respect. Il l’aurait volontiers étranglé, le sale gosse. Et de noyer tout ça dans une dernière gorgée de bière.Drazen à Zagreb, c’était ça, un démon adulé, l’enfant-roi, tant dans la salle contiguë à la tour du consortium du Cibona, future Drazen Petrovic Arena, qu’au grand DomSportova où nous le retrouvâmes en juin 1989, lors d’un championnat d’Europe disputé à domicile qui allait consacrer la génération dorée d’un basket encore largement serbo (Danilovic, Divac, Obradovic, Paspalj…)-croate (Komazec, Kukoc, Petrovic, Radja, Vrankovic…) finaliste olympique un an plus tôt à Séoul. Le Dragon, toute langue dehors façon Michael Jordan, s’y montra à nouveau au sommet de son

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art, sans tutoyer pourtant ce nirvana des shooteurs où Limoges l’avait accompagné à son corps défendant, ce soir de janvier 1986 (1).

lamento à Padoue, miserere à BerlinIl faut dire que Mozart a commencé très jeune. Pas Wolfgang Amadeus, l’autre, Drazen, puisqu’en Croatie Petrovic hérita de ce surnom sans aucun doute exagéré mais pas totalement incongru. Comme le génie de Salzbourg, Petrovic s’est dédié très tôt à son art. Il en maîtrisa un peu moins vite les contours. Il était une petite vedette de 17 ans lorsqu’il croisa pour la première fois la route des Limougeauds sur les sentiers de la gloire. On parle du CSP première époque, celle d’André Buffière.Jean-Michel Sénégal tient alors la baguette, Richard Dacoury, jeune félin indompté, grimpe au dunk à la moindre ouverture. Parfois même sans ouverture. Apollo Faye roule des épaules dans la raquette, y prend ses aises et en impose. Cors aux pieds mais cœur de lion, pivot puissant et madré. Ed Murphy tient le violon, virtuose volubile à des 29, des 31 points de moyenne dans la Pro A de ces années que l’on appelle encore Nationale 1. Un Paganini du jump shot hérétique, armé loin derrière le crâne. Il y a là Didier Rose, qui n’a pas toujours été agent de joueurs mais est aussi employé de banque, Richard Billet, Ervin Kiffin, Américain de devoir, et un vétéran rescapé de la grande épopée nordiste de Berck, un certain Yves-Marie Vérove.

Cette bande-là, lors de ses premiers pas sur la scène européenne à l’automne 1981, ne sait pas jusqu’où elle ira. En revanche, lorsqu’elle pénètre sur le parquet de la finale de la coupe Korac, à Padoue, le 18 mars 1982, elle ne doute plus de rien. Qu’importe alors qu’un super Morveux attendu comme le Messie du basket yougoslave, déjà auteur de gentilles prouesses sous le maillot du petit port dalmate de Sibenik, soit censé la priver du trophée. Ce match-là n’est pas pour lui, encore trop gros pour lui. Longtemps, son équipe sera en position de le gagner. Lui-même, après une première période hésitante (4 pts) et malgré une seconde pleine de sève (15 pts), ne pourra réviser la marche du destin. Vieux filou des parquets, Jean-Michel Sénégal lui laisse ce qu’il faut de bride pour qu’il se croie libre. Illusion. On l’oriente, on le piège, on l’égare. A l’occasion, on l’agresse aussi. La photo, couleurs fanées, a vieilli mais parle encore. Dacoury dunke à deux mains, Petrovic détourne la tête, se protège avec les avant-bras, encaisse la charge de plein fouet. Là, il n’y a pas de théâtre, juste la sainte fougue de Limougeauds habités. Cela fera 90-84 et presque le même score pour le même trophée contre le même adversaire un an plus tard à Berlin (94-86). Sénégal, maître tacticien, remonté comme trente-six réveils, lâchera au retour : « le fameux Petrovic, vous l’avez vu, hier soir ? » Autre photo, en noir et blanc: Sénégal contrôlant le ballon en dribble, au-dessus de Petrovic à terre et le défiant du regard. L’autre a tenté le flopping, sans succès apparemment. Mais déjà,

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Mozart perçait sous Petrovic. On peut comprendre qu’ainsi traité à deux reprises par ses tourmenteurs limougeauds, le Dragon ait eu envie de leur montrer quels incendies il était capable d’allumer trois ans plus tard, à Zagreb.

alegro cantabile… everywhere(Buenos aires, new York, Barcelone…)Si l’on reconnaît le talent à la ferveur de ses imitateurs, alors Drazen Petrovic est bien un basketteur pour l’histoire. Jordan ? Oui, bien sûr Jordan et plus encore que Petrovic. Inégalable MJ. Mais leurs routes se croisèrent, en NBA, puis aux Jeux Olympiques de Barcelone, dans un contexte où le regard que l’on portait sur le basket croate excédait fatalement les quatre coins du parquet. En 1992, un pays était né, un pays était en guerre contre celui dont les athlètes avaient partagé le même maillot, les mêmes

espoirs, les mêmes ambitions avec ceux … d’en face. La guerre déchirait l’ex-Yougoslavie et les anciennes républiques ayant fraîchement déclaré leur indépendance se cherchaient fiévreusement des modèles, des icônes pour leur jeunesse. Petrovic fut celui qui allait incarner la toute jeune Croatie réclamant le droit d’exister face à la Serbie, projetant aussi à travers son basket l’image d’une jeunesse conquérante capable de s’opposer dans l’excellence aux maîtres américains alors même que la communauté internationale envoyait les Serbes au ban des nations.A Barcelone, la focale était braquée sur la très glamour Dream Team, mais pour les Croates, la quinzaine catalane fut une épopée très au-delà du sport.

Dans les années 90, les jeunes basketteurs croates se cherchaient tous « quelque chose de Drazen ». On vit Arjan Komazec cultiver en sélection, dès le Mondial 1990 à Buenos Aires, le look à l’identique, coupe de cheveu, langue sortie dans l’effort, dribble haut, faussement raide. Ah, Battling Petrovic au Luna Park, là où boxa Carlos Monzon… quel spectacle !On vit six ans plus tard à Zagreb Damir Mulaomerovic, né Serbe de Bosnie à Tuzla mais jolie tête de pioche bien digne de son aîné, faire se lever comme un seul homme la Drazen Petrovic Arena lors d’un match d’Euroligue contre l’AEK Athènes. Attaquant le cercle adverse dans le trafic, il partit en double pas, feinta le lay-up pour délivrer finalement, en suspension, une passe décisive à son pivot d’un ballon glissé sous la cuisse. Un « spécial » de Drazen, toujours imité, jamais égalé. « Mula » adorait ça.Drazen-Mozart était bien l’étalon-or, le leader charismatique, celui qui portait la flamme bien plus qu’un Kukoc, un Radja, lesquels incarnaient plutôt le talent insouciant de l’école de Split, pourtant rattrapé par l’histoire lorsqu’ils déployèrent sur le parquet de Bercy en mai 1991 la banderole « Stop the war in Croatia ». Juste avant la partition de l’ex-Yougoslavie dans le conflit armé, la « Petrovic’s touch » faisait école partout. Même le Predrag Danilovic des premiers émois, enfant de Belgrade, n’était pas si loin de l’identification au modèle croate.Entre la magnitude de sa carrière et le tragique de l’Histoire, Drazen Petrovic était donc promis à être un peu plus qu’un basketteur. Il suffit, là encore, de surfer sur la toile pour mesurer mieux le poids de l’icône. Regardez donc sur YouTube ce banc titre en trois parties posté par RexCroatorum925, c’est un mausolée de vidéaste naïf mais documenté, un chant d’amour inconsolable. Et vous lirez aussi, dans les commentaires, celui de Parasina qui débute par : « si je me souviens bien, il fut le premier européen All-Star NBA » Justement, non. Ou pas vraiment. On allait y venir.Un soir bien frisquet de décembre 1992, nous avions pris le bus de New York City à destination du New Jersey. Juste quelques miles via le souterrain transitant sous l’Hudson pour débarquer à la Meadowlands Arena, soit au milieu de nulle part, de parkings enneigés en bordure d’un hippodrome, d’un cinodrome peut-être, enfin d’un paysage bien sinistre et tout autant désert. Dans les coursives, quelques yuppies éméchés nous avaient même chambrés sur ce thème : « que nous, nous venions voir jouer les Nets parce que le Garden

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incarner la toute jeune croatie

réclaMant le droit d’exister face

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est sold out, passe encore, mais il faut être malade pour se traîner jusqu’ici lorsqu’on a la chance d’être accrédité NBA. Vous ne vouliez vraiment pas voir jouer les Knicks ? » La réponse tenait en un nom : Petrovic.Il scorait alors le feu de Dieu (22,3 pts de moyenne), se gavait au centuple pour oublier la diète infecte que lui avait infligé Rick Adelman auparavant sur le banc de

Portland. Douze minutes de jeu par match, derrière Clyde Drexler certes, mais tout de même. Et puis, on lui avait collé Danny Ainge dans les pattes. Et puis, et puis cette

série de playoffs contre Detroit où le joker offensif avait été… spectateur et rien d’autre.Alors, dans les vestiaires des Nets quelques mois plus tard, à une heure d’un match effroyablement banal de saison régulière, il ne fallait pas trop chatouiller les naseaux du Dragon avec sa vision de la NBA.« - Penses-tu que tu puisses être sélectionné pour le All-Star Game ?- Je devrais l’être. Mais je n’y serai pas. Les Américains ne veulent pas, ils préfèrent les leurs. » Etait-il plus amer que furieux ? Dur à dire. Dur comme son regard à cet instant, sa propension à tenir les journalistes à distance, à ne - comment dit-on déjà ? - ah oui, ne rien lâcher… A part la bride à son talent qui explosait aux quatre coins du parquet depuis que l’impénitent soliste de la mène Kenny Anderson s’était fracassé un poignet, offrant enfin au Mozart de Zagreb l’opportunité de libérer ses inspirations. Il tirait des feux d’artifices, il aurait pu

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“20.000 personnes pour ses obsèques à zagreb.“

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tout aussi bien déclencher des balises Argos pour attirer l’attention des médias, personne ne les aurait vues. Le All-Star Game cette année-là se disputa sans lui. Le shooteur de Cleveland, Mark Price, lui passa sous le nez. Petrovic fut pourtant élu en fin de saison dans le troisième cinq NBA (Price dans le premier), un encouragement qu’il faillit, à deux semaines près, recevoir post mortem.

requiem à ingolstadt Avec lui, la sélection croate venait de gagner son billet pour l’Euro-Basket 1993. Le tournoi de qualification spécial organisé début juin en Pologne pour permettre aux « nouveaux pays » de l’ex-Yougoslavie d’obtenir une qualification au rendez-vous final de l’Euro avait souri aux Croates. Laissant ses coéquipiers prendre l’avion du retour à Zagreb, Petrovic choisit de rentrer par la route avec son amie allemande venue le rejoindre. Il ne portait pas de ceinture de sécurité, le temps était à la pluie, la visibilité réduite. La conductrice vit trop tard le poids lourd échoué en travers de l’autoroute, à hauteur d’Ingolstadt. Mozart périt dans l’instant, ce lundi 7 juin. La nouvelle fut connue et diffusée sur la radio d’état croate le mardi matin. Dans la demi-heure qui suivit, le speaker dut préciser à l’antenne que ce n’était ni une rumeur, ni un macabre canular, pour libérer le standard de la station assiégé. Le vendredi, la Croatie et la planète basket partageaient le deuil du « Dragon » dans des tonalités diverses.Le président de la jeune république, Franjo Tudjman, annexait depuis la Chine où il se trouvait en voyage officiel, le destin du basketteur en ces termes : « Petrovic, légende croate, symbolisera à tout jamais les efforts du peuple croate pour se placer parmi les meilleurs ». Aux Etats-Unis, une minute de silence saluait la mémoire de Drazen lors de la finale entre les Chicago Bulls et les Phoenix Suns, et David Stern, le boss de la ligue, rendait hommage à « un extraordinaire jeune homme et un pionnier du monde du basket ». Sobre mais juste. Willis Reed, le manager général des Nets, un fichu dur à cuire qui avait disputé le match 7 des NBA Finals 1970 sous le maillot des Knicks avec une très sale blessure à la jambe, n’était plus qu’une chiffe en pleurs devant les micros : « il a remué ciel et terre pour devenir le meilleur joueur possible…» Arjan Komazec, le « clone », fut appelé en sélection à la fin de la semaine aux Jeux Méditerranéens, au lendemain d’obsèques

qui réunirent 20 000 personnes à Zagreb. Mais le maillot 4 croate resta vacant. Le 11 novembre, les New Jersey Nets hissèrent, eux, le maillot numéro 3 du Dragon aux cintres de la Meadowland Arena. Traiter cette actualité-là à la rubrique basket de L’Equipe fut un crève-cœur. •

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(1): Les plus spectaculaires « cartons » de Petrovic sur le Vieux Continent vinrent en finale retour de la coupe Korac avec Zagreb contre le Real Madrid en 1985 (47 pts), et en finale de la Coupe des Coupes 1989 avec le Real contre Caserte (56 pts). Il avait aussi marqué… 112 points lors d’un match de championnat en 1984-85.

* Jean-Luc Thomas est journaliste à L’Equipe et, à ce titre, il a couvert pendant une vingtaine d’années les plus grands événements de basket-ball à travers la planète.

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bleu dans l’âme, scoreur dans le sang, la saison qui débute

devrait voir l’avènement d’edwin Jackson. multi-médaillé chez

les Jeunes, il a débarqué à rouen avec une seule idée en

tête, rentrer encore et encore des paniers pour franchir un

dernier palier, celui d’arme fatale. cette année est pour lui

et il compte bien le prouver.

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mains d’argent

edwin Jackson rentre en piste

C ’est la fin de l’été mais il fait encore beau et chaud en Normandie. Devant la salle des Cotonniers du SPO

Rouen, son nouveau club, Edwin Jackson arrive décontracté. T-shirt, jeans baggy, diamant à l’oreille, Edwin ressemble à tous les jeunes basketteurs, à peine remarque-t-on qu’il boite bas, résultat de sa première grosse blessure en carrière, une vilaine entorse qui l’a empêché de prendre part aux matches de présaison. Du haut de ses 20 ans, - il les a fêtés le 18 septembre dernier -, il ne laisse paraître aucun stress, les interviews, les journalistes, il connaît, il est même déjà rodé à l’exercice et aime partager sa passion. Le basket c’est sa vie, c’est même un enfant de la balle, de la balle orange bien sûr.Le basket, il est né dedans, à Pau, c’est là que jouait son père, Skeeter Jackson, à la fin des années 80. Depuis quelques années déjà, Skeeter fait les beaux jours du championnat de France. L’Américain d’origine en est même un pilier, passé par Paris, Pau, Lyon ou Besançon. Skeeter a adopté la France. Naturalisé en 1984, il va porter le maillot bleu à 38 reprises et terminer 6ème du championnat d’Europe 89. Autant dire qu’Edwin a de qui tenir. « Je suis né à Pau parce

que mon père a joué deux saisons là-bas », se rappelle-t-il. « Bon, je ne suis pas béarnais pour autant parce qu’après on a déménagé souvent. Lyon, Besançon puis encore Lyon. Après, je pars à l’INSEP, puis Lyon, Nanterre et maintenant Rouen. Donc question déménagements, je suis au point, mais je pense que d’avoir autant bougé à mon âge, cela va m’apporter beaucoup plus tard. »

dans les traces du pèreSes premiers souvenirs remontent à Besançon. Trois années pour le père, en Pro B puis Pro A, et des débuts au mini basket pour le fils. « C’est vraiment là que je commence à prendre conscience du boulot de mon père et évidemment je veux faire comme lui », se souvient Edwin. « Mais, en fait, je commence le basket encore plus tôt. Dès que j’ai su marcher, j’avais un petit panneau dans le couloir, un vrai, pas un truc en plastique, et ma mère me filmait en train d’essayer de dunker dessus, elle doit encore avoir les cassettes j’en suis sûr. »De retour à Lyon, où le père termine sa carrière, le jeune Edwin joue des coudes avec les minimes. Il sait déjà qu’il

Par Thomas Félix, à Rouen

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veut suivre les traces paternelles sur les parquets et prend conscience de porter un nom. « J’ai pris en modèle mon père très jeune », explique-t-il. « À Lyon, j’ai commencé à comprendre des trucs. Les gens me disaient : « On espère que tu seras aussi bon que ton père » ou « Ton père nous a fait rêver, il faut que tu sois aussi fort que lui. » C’était bizarre, je l’admirais déjà mais là, ça a eu un impact car j’ai pris conscience de ce qu’il faisait, de l’importance qu’il avait pour les clubs où il avait joué, pour le supporter. J’ai tout de suite compris que ce serait un gros challenge de faire aussi bien. C’est pour ça que je suis plutôt content de ne pas évoluer au même poste que lui (Skeeter Jackson était ailier fort, Edwin est un arrière, NDLR), ça a relâché la pression. » Dévoré de passion très jeune, personne n’a l’idée d’empêcher le jeune garçon de rêver. Mais si le basket est la vie de tous les jours dans la famille Jackson, Edwin ne se sent pas obligé pour autant. « Ce n’est pas parce que mon père était basketteur que je devais faire basketteur » se justifie-t-il. « Par exemple, mon père m’encourage dans le sens où il en veut toujours plus, il est exigeant. Mais il ne m’a jamais dit que je devais faire du basket, il ne m’a donc pas non plus poussé.. Après, je me rappelle quand même que quand j’avais six - sept ans, il avait instauré un petit pari. Si je faisais 4/4 aux lancers francs, il emmenait toute la famille au resto, c’était un petit plus. Autant dire que j’avais la pression, parce que quand je ratais, mes sœurs m’en voulaient. »

meilleur marqueur de n1 à 17 ansÀ Lyon, sous la houlette de Pierre Bressant ou Philippe Haquet, le jeune Franco-Américain se développe jusqu’en 2004, date à laquelle il va quitter le nid pour intégrer l’INSEP. Comme pour tous les jeunes, les années passées au Centre Fédéral seront les meilleures, celles de l’apprentissage de son métier et celles où l’on se fait les potes d’une vie. « L’INSEP c’est un lien indestructible », résume-t-il. « Tu le vois quand tu arrives en équipe de France où tout de suite avec Boris, Ronny ou Tony il y a quelque chose qui se passe. Ils sont passés par là eux aussi. » En trois ans, Edwin se construit une solide réputation de scoreur. C’est un shooteur, un pur, qui aime noircir la feuille de stats et qui n’a peur de rien. En 2007, il va même terminer meilleur marqueur de N1 avec 21,7 points, avec un carton à 45 points passés à une défense apeurée de Charleville-Mézières un soir de février. Le dernier joueur du Centre fédéral à avoir réussi cet exploit était un autre Franco-Américain, un certain Tony Parker. Coïncidence ? Peut-être pas. De cette double culture, Edwin tire, comme le meneur des Spurs, une confiance inébranlable en lui et une énorme envie de réussir. « C’est un avantage… parfois » répond-il timidement. « Le fait de l’avoir côtoyé d’ailleurs m’a fait beaucoup réfléchir sur cette double culture. Je n’ai pas la prétention de me comparer à lui mais cela nous rapproche, on en a discuté. En tout cas, cela nous a permis de nous parler plus simplement. Mon côté ricain, c’est l’ambition, tout est possible pour moi, je ne

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1 - Edwin Jackson sous son premier maillot professionnel, celui de la maison verte de l’ASVEl qu’il devrait retrouver l’été prochain.2 et 3 - le bleu est comme une seconde peau pour Edwin Jackson. champion d’Europe Junior en 2006, Vice-champion d’Europe Espoirs en 2009 (photo 3) il marquera 32 points en finale contre la Grèce.

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suis jamais satisfait. Tony m’a dit que, parfois il passait pour un fou en disant certaines choses et moi aussi, parfois, je peux paraître arrogant, parce que je veux devenir le meilleur. Mais attention, si je ne renie pas mon côté américain, il y a plus de choses que je n’aime pas chez eux que chez les Français. Moi, je suis français, je suis né ici, je joue pour la France, et puis il y a des choses qui ne trompent pas, je mange des escargots ! »Suivant les traces de son exemple, Edwin devient champion d’Europe junior en 2006, avec ses potes Nico Batum, Antoine Diot ou encore Alexis Ajinça, puis enchaîne sur une grosse saison en N1 avant de se frotter au monde pro. Pour la saison 2007-2008, il rentre au bercail, à l’ASVEL mais s’il gagne cette année là son premier titre en club, une coupe de France, il n’arrive pas s’imposer dans l’effectif. « Arriver de N1 à la Pro A, c’était dur », concède-t-il. « Avec le recul ce n’était pas une bonne idée. Il y avait trop de choses que je ne maitrisais pas, je n’étais pas prêt pour la Pro A. Mais si c’était frustrant de ne pas jouer, j’ai appris beaucoup parce que j’ai réussi à travailler sans avoir de temps de jeu, parce que j’ai rencontré de sacrés bonhommes comme Laurent Foirest, Aymeric Jeanneau. Humainement, c’était vraiment une bonne année. »

À rouen pour éclaterL’arrivée de Vincent Collet dans la maison verte ne changera rien, Edwin ne peut pas se contenter de huit petites minutes

par match et décide d’aller gagner du temps de jeu en Pro B. Leader d’une génération, il est prêté à Nanterre alors que ses potes vont en NBA ou tâtent de l’Euroleague. « Ça, c’est marrant quand même », s’emporte-t-il. « Un, on est des potes et je suis content pour eux. Deux, on a tous un jeu différent. Prends Nico, il a un jeu sans ballon extraordinaire, ce qui fait que tu peux le mettre dans n’importe quelle équipe,

il apportera tout de suite. Antoine est meneur et c’est un fantastique joueur, multi récompensé chez les jeunes. Moi, pour être efficace j’ai besoin d’un temps de jeu conséquent et j’ai besoin de prendre des shoots car mon jeu sans prendre de risque n’est pas ce qu’il est. Après, c’est le monde pro, il y a des opportunités à saisir, on a des trajectoires différentes mais je sais que l’on va se retrouver. »Lucide et bien dans ses baskets, Edwin prend la direction de Nanterre la saison dernière pour s’aguerrir et prendre des responsabilités. Sous la direction de Pascal Donnadieu, et avec l’exemple d’Adrien Moerman-meilleur joueur français

“si Je faisais 4/4 auX lancers francs,

mon père emmenait la famille au restaurant.“

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de Pro B l’année précédente -, il pense qu’il va pouvoir progresser dans une ligue qu’il ne connait pas. « Je n’ai vraiment pas pris ça comme une punition », rapporte Jackson. « J’y suis allé avec plaisir, pour prouver que je pouvais m’en sortir. » Après des débuts délicats, Edwin gagne des minutes et devient même un role player, il doit jouer alors, il joue. Près de 30 minutes en moyenne pour 13,0 points, 2,5 rebonds et 1,9 passe. « C’était très enrichissant parce que j’ai découvert un gros niveau en Pro B » analyse le jeune joueur. « Je ne vais pas dire que jouer en Pro A, c’est plus facile parce que les gars sont plus forts, plus rapides mais la Pro B, c’est costaud. En fait, les intérieurs sont petits donc, en défense tout le monde switche sur tout le monde et il y a moins d’espace. Je trouve que c’est plus dur de placer un drive par exemple, en tout cas, j’ai mis du temps à m’adapter. »Prêté par l’ASVEL, Edwin Jackson devait retourner sur les rives du Rhône pour la saison qui débute. Mais là encore, le

joueur ne s’estime pas prêt pour intégrer les rangs du tout nouveau champion de France. Le programme Championnat – Euroleague, encore un peu indigeste à ses yeux le persuade qu’une saison dans un club moins huppé de Pro A, où il aurait un rôle majeur, lui servirait mieux. La rencontre avec Michel Veyronnet arrive à point nommé. « Michel a fait savoir qu’il me voulait et Vincent Collet ne s’y est pas opposé » relate Edwin. « Je fonctionne bien à l’humain et avec Michel le courant est passé. Je dois remplacer Ronald Dorsey, avoir un vrai rôle en Pro A, c’est ce que je voulais. »

L’équipe de France en bonusSatisfait et confiant, comme toujours, Edwin a repris son baluchon cet été pour effectuer sa dernière sortie chez les Bleuets. Avec son pote Antoine Diot, les deux leaders de la catégorie espoir sont partis chercher une énième breloque au championnat d’Europe. Orphelins de Batum ou Ajinça

“Je suis franÇais,

Je mange des escargots,

Ça ne trompe pas, non ?“

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Jeu concours

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qui effectuaient le stage chez les A, les deux compères ont terminé avec l’argent dans une finale où Edwin colle 32 points aux Grecs, à domicile. « Oui mais perdu la finale ! », souligne l’artificier. En rentrant sur Paris, les deux joueurs sont à Coubertin pour assister au match France-Hongrie. La grande équipe de France prépare son tournoi de qualification et la génération de Jackson a déjà son représentant, Nicolas Batum. « À la fin du match, on devait juste aller manger un bout avec Nico », raconte-t-il. « Puis, dans le hall de l’hôtel, je croise Vincent Collet qui me dit : Demain, tu es à l’entrainement, on a besoin de toi. » Dès le lendemain, Edwin est sur le parquet avec Boris, Tony et consorts. « Je ne me suis pas posé de questions. Si, au début, je ne pensais pas aller en Italie, de fil en aiguille je reste. Un stage puis un autre, j’étais super content d’être là, d’être prolongé et j’espérais à chaque fois arriver à me glisser jusqu’au prochain. »Comme une cerise sur un gâteau, les qualifications commencent avec lui dans le roster des Bleus. S’il ne sera que deux fois sur la feuille de match (en Italie et en Finlande), sans rentrer en jeu, le jeune joueur savoure chaque minute. « Je n’ai pas beaucoup de problèmes pour m’intégrer, j’aime bien mettre l’ambiance », badine-t-il. « Comme a dit Jacques Monclar, je suis un peu une trompette, même Vincent Collet m’a dit que je parlais beaucoup. Après, je suis respectueux et avoir passé du temps dans cette équipe m’a beaucoup

apporté. Le niveau est impressionnant mais, au fil des jours, je sentais que je pouvais apporter quelque chose. Puis j’ai été coupé, mais on m’a dit que le staff avait été satisfait, ça m’a mis du baume au cœur. »Après avoir goûté de près au Graal bleu, le Franco-Américain est reparti encore plus motivé pour cette nouvelle saison. « Personne n’imagine à quel point je suis motivé », assène-t-il. « Je l’étais déjà avant mais, avec cette expérience, je n’ai qu’une seule chose en tête réussir une grande saison pour voir la Turquie avec l’équipe de France. Je m’entraîne des heures pour shooter encore mieux, car scorer est un art pour moi, et je veux être le meilleur là-dedans. En plus, chaque été, je joue au moins un match avec Antoine, ce n’est pas possible que cela s’arrête. »Batum, Ajinça en NBA, Antoine Diot révélation de l’été en bleu. La saison 2009-2010 est pour Edwin Jackson, il la veut. À Rouen, encadré par Michel Veyronnet, le scoreur veut éclater et a repris sa mécanique, son art. Remis de son entorse, il passe de nouveau des heures à travailler ses mouvements pour trouver l’alchimie qui lui permettra de noircir la feuille de stats. « C’est un truc que j’aime », jubile-t-il. « Remplir la feuille, battre son défenseur, faire rentrer la balle, j’ai vraiment ça dans le sang, je veux faire une grande saison. » Et il le faudra, pour aider Rouen et voir la Turquie. •

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“Je voulais avoir un vrai rÔle en pro a, Je vais l’avoir. à moi de faire

une grande année. “

repères• Né le 18 septembre 1989

à Pau (France)• Taille : 1,88 m

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Centre Fédéral (04-07)Lyon Villeurbanne (07-08)

Nanterre (08-09)Rouen (09-…)• Palmarès :

Clubs :Coupe de France 2008

Équipe de France :Argent à l’Euro Cadets (’05)

Champion d’Europe Juniors (’06)Bronze au Mondial Juniors (’07)

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Saison : 2009/2010

• Vendredi 2 octobre à 20h30 : Lyon-Villeurbanne vs Dijon• Samedi 3 octobre à 19h15 : Pau-Lacq-Orthez vs Limoges

A4lancement2010basket news:Mise en page 1 23/09/09 16:22 Page 1

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Il dIt ce qu’Il pense, et Il pense ce qu’Il dIt. Il aIme la nature, le calme, maIs aussI l’excItatIon du match. Il est entIer, parfoIs

dIffIcIle à vIvre, Il le dIt luI-même. Grande Gueule, dIt-on. authentIque, c’est sûr. sa carrIère de joueur a faIllI s’arrêter avant de commencer, puIs elle est montée haut, en équIpe de france et à lImoGes. comme entraîneur, Il est fIdèle, lyon et

chalon sont ses maIsons. Il aIme parler. on l’écoute.

BEUGNOTGREG

“je ne suIs pas facIle à vIvre, je le saIs“

DU côTé DE chEz…

Propos recueillis par Fabien FRICONNET

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BEUGNOT“je ne suIs pas facIle à vIvre, je le saIs“

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Les ardennesC’est un endroit important pour moi dans le sens où on retrouve peu d’Ardennais en sport, ou en politique, car c’est une région peu peuplée, qui connaît des difficultés économiques. C’est ma jeunesse. Ceci dit, c’est un endroit que je ne fréquente plus car toute ma famille est décédée, donc à part les parents des copains de jeunesse, je n’ai plus de connaissances là-bas. C’est toute une époque. Des attaches fortes. Il y avait trois ou quatre couples d’amis, avec les enfants, avec qui on partait en vacances, à La Garde-Freinet (NDLR, dans le Var). On partait le soir, en voiture, après que le père était sorti du travail. Il conduisait toute la nuit. Ça a été 17 ans de bons souvenirs. C’était des gens avec qui on jouait au basket, avec qui on passait tous les week-ends dans la forêt ardennaise, dans une cabane. C’était les activités en plein air, les feux, les cabanes et ainsi de suite.

Le basketLa première année où je commence à faire du sport, je signe au foot. Comme je suis plus grand que la moyenne, ils me mettent gardien de but, donc au bout d’un an j’arrête. Ce n’était pas du tout ma voie, car moi je voulais jouer. Donc je viens au basket. Rapidement, je suis sur les premières sélections ardennaises, dernière année minime, première année cadet. J’étais en rivalité avec mon ami Philippe Sauret. On a passé toute notre jeunesse ensemble. Après,

on est parti à Graffenstaden en juniors ensemble. Il est resté mon ami. Là, je n’ai pas une envie réelle de faire carrière. Je ne suis pas là-dedans. Je suis content de jouer, voilà tout. Un jour, je descends sur la Côte d’Azur en moto avec des copains et mon père m’appelle : « J’ai un club pour toi, c’est Graffenstaden. » Je suis remonté et, trois jours plus tard, j’étais à Graffen. Là, je mets les doigts dans l’engrenage. On avait une grosse équipe avec Philippe Haquet, Philippe Sauret, etc. On a fait un très beau parcours. Après, je signe à Reims. C’est une année intéressante. Je joue, j’ai Gérard Bosc comme coach. Ensuite, un petit épisode à Asnières, qui s’est très mal passé. On fait annuler ma mutation pour que je puisse revenir à Reims. Là, toujours Philippe Sauret, Damien Pastres… Que des Ardennais ou des Champenois. Après, en sortant de l’armée, je n’ai pas une réelle envie de continuer le basket, alors je pars au Mans pour tenir le magasin de disques que mon frère (Eric) a ouvert.

Le mansAu magasin, on constate au bout d’un mois qu’il est difficile de sortir un salaire car on ne fait pas assez de bénéfices. Mon frère demande donc à Bill Sweek, le coach d’alors, s’il est d’accord pour que je vienne m’entraîner. Je fais quelques entraînements et, là, Bill Sweek décide de m’emmener en préparation, et il dit qu’il conservera soit Alban Dubuisson, le frère d’Hervé, soit moi dans l’effectif, et qu’il fera son choix au terme du stage. Au bout d’une semaine, il m’annonce que je suis pris. Une fois que tu es dans une équipe, et Le Mans était champion de France à l’époque, tu t’accroches tous les jours à l’entraînement. Et c’était parti. Bon, c’était petit à petit, car il a fallu que je travaille énormément. Ensuite, il y a eu l’arrivée de Bob Purkhiser au Mans et il avait une énorme confiance en moi. Il aimait les joueurs généreux, battants, comme j’étais. Là, il décide de changer mon jeu et de m’apprendre à tirer extérieur, à trois-points, ce qui n’était pas le cas avant. C’est là où ma carrière commence. À l’époque, on signe un Américain avec double passeport, qui s’appelait, de mémoire, Rich Boucher, mais la fédé n’accepte pas qu’il joue comme Français, donc

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A gauche, avec le Racing Paris, à droite avec le Limoges CSP

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je me retrouve dans le cinq et ma carrière commence vraiment. Alors que, si on avait pu sortir un salaire sur le magasin de disques, j’aurais arrêté complètement le basket.Pour un jeune comme moi, jouer au Mans, c’était formidable. Même si j’avais un parrain dans l’équipe, mon frère, j’étais très apprécié par les anciens. Ils m’ont motivé, incité à aller le plus loin possible. Ils m’ont pris sous leur aile, jusqu’au moment où il a fallu s’affirmer sur le terrain et prouver au coach que j’étais joueur à part entière. Je suis parti de très très loin et s’il n’y avait pas eu le cocooning des anciens, j’aurais arrêté. Et puis c’était une époque. On faisait les déplacements en bus et, après les matches, on faisait les troisièmes mi-temps avec les équipes adverses. Et puis les mecs restaient dans les équipes, car on était propriété des clubs. On était adulés dans la ville et comme on jouait les premiers rôles en championnat, ça a été une histoire humaine faramineuse. Tout ça explose à partir du moment où des clubs avec plus de moyens arrivent et achètent des joueurs. Monaco engage mon frère, par exemple. Moi, Le Mans ne veut pas me laisser partir car j’étais dans le cinq majeur et je commençais à frapper à la porte de l’équipe de France. Là, j’ai entamé le bras de fer. C’était la fin d’une génération. Pourtant, on avait Vincent Collet, Bruno Ruiz, Stéphane Ostrowski qui arrivaient. Je pars à Limoges et je rentre dans l’ère du professionnalisme.

L’équipe de FranceJe commence avec les moins de 22, je suis capitaine de l’équipe. Il y a la très belle génération de 57-59, il y a Jacques (Monclar), Hufnagel, Cazalon, Szanyel, Richard (Dacoury), Vestris… Et j’en oublie. Super ambiance. Petit à petit, tout le monde est monté dans les A. Certains vite, et d’autres, comme moi, ont fait deux ou trois ans en A’. Un jour, Pierre Dao nous fait venir, il y a

une place de meneur à prendre, il y a Franck Cazalon et moi. On joue deux fois la Roumanie ou la Bulgarie, je ne sais plus, et il nous dit de choisir notre match. Moi, je prends le premier, Franck est d’accord. Là, je fais un

bon match et Franck, hélas pour lui, le lendemain, c’est moins ça. Mais c’est le dernier match de préparation, l’équipe en a marre et fait un mauvais match donc Franck n’a pas l’occasion de se montrer. Je suis pris. Ça commence comme ça. Après, pendant la préparation des Jeux de 1984, Freddy se casse la clavicule. Je suis quatrième meneur. Il y a Ségalo, Jacques, Freddy et moi. Comme Freddy n’est pas là, je fais les Jeux. Je suis un peu écœuré de ce qui se passe, du fait qu’on se fait tirer dessus, donc j’arrête pendant trois-quatre ans. Jean Galle vient nous rechercher, Jacques et moi, pour aider la jeune génération qui arrivait. J’y reste jusqu’en 89. À l’Euro de Zagreb, on doit partir à trois meneurs mais Demory, en préparation, ne suit pas le rythme et se fait une petite entorse. On part finalement à deux meneurs, Freddy et moi, mais Freddy se blesse sur le premier match donc je fais tout l’Euro tout seul et j’arrête après ça. Je dis : moi j’arrête parce que j’ai vu un jeune garçon qui a 17 ans, à Cholet, j’ai joué contre lui et j’ai souffert le martyre, donc il faut prendre ce gamin-là à ma place parce que c’est l’avenir. C’est Antoine Rigaudeau.

Limoges

“sI on sort un salaIre sur le maGasIn

de dIsques, j’arrête ma carrIère !“

Greg Beugnot et Jacques Monclar, les deux gladiateurs du CSP

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C’est tout ! Autant au Mans c’était familial, relationnel, début de carrière, les points de repère, autant à Limoges, c’est la remise en question. Quand j’ai signé à Limoges, on a rigolé en disant que, pour la première fois, Limoges se trompait dans le recrutement. Ça m’avait vexé. Et voilà, Limoges, ça fait partie de moi. C’est la montée en puissance du basket. C’est le club qui dérange au début et puis qui est

adulé ensuite par la France entière. C’est la coupe d’Europe, les titres, l’équipe de France en parallèle, les sélections au All-Star Game. La vraie carrière. Au début, tu te demandes si tu vas être au niveau et puis, à la fin, tu es une pièce aussi importante que les grands joueurs qui étaient là. Tu n’as plus peur de rien. La pression est énorme mais tu t’y habitues rapidement. Ma réputation s’est faite avec ma période Limoges. Et puis cette fameuse équipe de 88 qui gagne la Coupe des Coupes, elle est dans le cœur des Limougeauds. Je crois que c’est l’équipe qui plaît le plus. On perd quatre matches dans l’année, tout compris.

Le coachingÇa vient au moment où Jacques et moi, on est les deux meneurs de Limoges. Michel Gomez nous dit : « vous pourriez devenir des bons coaches, vous avez les bonnes analyses, vous gérez le groupe. » De temps en temps, sur des situations de fin de match, il nous demandait notre avis, il nous responsabilisait. On avait des tempéraments bien trempés pour gérer l’équipe à Limoges. Jacques commence

à préparer ses diplômes, moi pareil quand je suis parti à Paris. En milieu de saison à Paris, le groupe se rapprochait de moi car George Fisher, le coach, était en échec. Un lundi matin, j’achète L’Équipe et je vois : Beugnot prend du galon. On m’avait mis entraîneur-joueur et je ne le savais pas. Je n’avais pas encore le diplôme mais la fédé, pour services rendus, m’a donné la dérogation. J’ai dit au président et au GM : je veux bien dépanner mais il me reste deux ans et demi de contrat comme joueur. On s’est fixé quinze jours, trois matches. Leur volonté : si on gagne les trois matches, je prends l’équipe la saison suivante et j’arrête de jouer. On a gagné les trois matches et voilà ! La saison suivante, on fait un quart de finale de coupe d’Europe et une demi-finale de playoffs. C’était parti !

Le plus grand match comme joueurL’approche de la finale de Coupe des Coupes. Les stats ne sont pas extraordinaires mais on a seize points d’avance, on se fait remonter, mais on tient, on joue la prolongation et là il faut aller chercher les passages en force, les interceptions sur des remises en jeu… Dans les journaux espagnols, il y avait « Beugnot change la finale » alors que dans les journaux français, rien ! Les stats, c’est bien, mais il y a tellement de choses importantes. Ce jour-là, au niveau du rôle, c’est certainement mon meilleur match. Je sais que mes coéquipiers sont reconnaissants.

L’aSVEL, un motLa reconnaissance. Le jour où on se qualifie pour le Final Four, il y a une reconnaissance du travail accompli. Je suis toujours en contact avec les joueurs de l’époque. Ça compte aussi pour moi et, aujourd’hui, je suis en relation avec les grands coaches européens.

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“à lImoGes, tu n’as plus peur de rIen “

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Pour l’équipe de France, toujours prêt !

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DU côTé DE chEz • maxibasketnews 59

Repères• Né le 7 octobre 1957 à Cliron (Ardennes)

• Parcours joueur : Reims et Asnières jusqu’en 1978.

Le Mans (1978-84), Limoges (1984-89),

Paris Racing (1989-90).• Palmarès joueur

Champion de France en 1979, 82, 85, 88 et 89Coupe des Coupes 1988Tournoi des As en 1988

Tournoi de la Fédération en 1985

• Parcours entraîneur : Paris Racing (1989-91),

ASVEL (1992-2001), Varese (2001-03), Chalon (2003-…)

• Palmarès entraîneurFinal Four

de l’Euroleague 1997Coupe de France

en 1996, 97 et 2001.Entraîneur de l’année

en 1996, 97 et 98.

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VarèseÇa aurait pu… Si je n’étais pas entier comme je suis, j’y serais peut-être encore. (Rires) J’ai eu un General Manager (Dodo Rusconi) qui a voulu me mettre des bâtons dans les roues car il sentait bien que le président commençait à basculer de mon côté, et derrière il me bousille mon équipe en m’empêchant de signer un meneur et, du coup, on perd tous les matches d’un point. Je suis de la vieille génération, j’assume, je n’ai rien dit. Un jour, il a convoqué les six Italiens dans son bureau et le lendemain ils me disent : « coach, il faut qu’on te voie, le GM veut qu’on se retourne contre toi mais on ne fera jamais ça. » Voyant que ça ne marchait pas avec les joueurs, il a retourné tous les tifosi contre moi et

ça devenait malsain, avec mon gamin agressé à la sortie de l’école, etc. Il arrive un moment où ça devenait dangereux. J’ai dit à mon président, avec qui j’étais en bonne relation : je ne cautionne pas. Il voulait me garder mais j’ai dit non. Avec Bernard (Sangouard), on a laissé tomber notre année de

contrat. Le président m’a dit : « « Bougno », tu es fou ! » Moi, je ne suis pas un voleur. Le sport, pour moi, c’est autre chose que ça. Je me souviens, on était en voiture avec Bernard, quand on est parti pour Varèse, au début, et j’ai Boscia (Tanjevic) et Boja (Maljkovic) qui m’appellent pour me dire : « fais gaffe, quand tu vas en Italie, méfie-toi du GM. » Ils avaient raison. (Rires) C’est dommage car, pour la crédibilité des coaches français, c’est bien qu’ils s’exportent.

chalonSept saisons, oui. Il y a Paris, où je commence, mais c’est dur, et Varèse. Sinon, c’est Villeurbanne et Chalon. Je suis fidèle, c’est rare dans le basket. Je ne comprends pas pourquoi les gens voudraient me garder si c’était aussi nul que ça de travailler avec moi ! Je suis entier, donc je privilégie les gens qui me font confiance, même si c’est parfois tendu avec mon président… mes présidents (rires) ou mon General Manager en Italie. Je ne suis pas facile à vivre, je le sais. Mais on me garde. Je sais que ça ne doit pas être facile pour eux mais je ne peux pas être langue de pute. Je ne peux pas. Quand j’ai quelque chose à dire, je le dis et puis terminé ! Des fois ça fait mal, ça va au clash. Mais je n’ai jamais ouvert un parapluie, je sais ce que le club veut faire, je le fais. Je n’ai jamais mis le couteau sous la gorge de personne. Je viens pour être constructif, qu’il y ait des moyens ou pas. •

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“à varese, Ça devenaIt

danGereux “

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Si tu étais • Un animal : un chat.

Indépendant, qui sait où trouver quand il a besoin

• Une ville : Paris, la plus belle capitale au monde

• Un plat : une côte de bœuf, sauce béarnaise

• Un jour de la semaine : le jour qui précède le match

• Un sportif : Michael Jordan, quand même

• Un personnage historique : Neil Armstrong, quand même.

Il a marché sur la Lune, ça doit être quelque chose

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côTé JaRDiN

Le rêve de gaminTout gamin, je disais à tout le monde et j’écrivais partout que je voulais être coureur comme Michel Jazy. (Rires) Après, dans mon âge pré-pubertaire et pubertaire : rock star ! Je suis un barjot de musique donc j’étais capable de passer deux heures dans ma chambre à mettre mes disques et à jouer de la guitare sans guitare et de la batterie sans batterie. (Rires) Après, quand je suis sorti de l’âge con et que j’ai commencé à perdre mes boutons, je n’ai plus rêvé. J’étais attaché à des valeurs, au travail. J’ai un diplôme de dessinateur industriel et j’étais le meilleur de l’école quand je suis sorti. Au bout de trois mois dans un bureau d’études, je suis parti parce qu’être derrière une planche à dessins et sous des néons, ce n’était pas ma vie. Je l’ai su rapidement.

La terreDans les Ardennes, il y a quand même plus de verdure que de béton. Je ne suis pas écolo, dans le sens politique du terme, mais je le suis vis-à-vis de ce qui se passe dans le monde, le non-respect de la nature, la mauvaise bouffe, tout. Toutes les maisons que j’ai louées ou achetées, quand je suis parti, elles étaient beaucoup plus en adéquation avec le respect de la nature, plus verdoyante. J’aime ça. Allez cueillir des champignons. J’ai moins le temps mais j’aime pêcher à la mouche dans les rivières. Mais je ne suis pas un tueur et si je fais vingt truites dans une journée, je vais en garder une, voire deux si un de mes fils est à la maison. Ça m’arrive

de descendre de là où j’habite et de nettoyer le bord de la route. Les gens s’arrêtent et me disent : bravo monsieur. Je trouve lamentable les gens qui jettent leurs ordures partout, qui ne respectent rien. Quand tu es respectueux de la nature, la nature te le rend bien. Moi, j’ai un contraste : j’aime la vie

publique à travers l’événement, le match, mais le lendemain il faut que je m’évade, que je sois loin du bruit. Je ne suis pas potager, pas du tout, mais je viens d’une famille qui avait de faibles moyens et qui faisait son jardin.

LoisirsLes cartes de joueurs, je les ai toujours mais je n’ai plus envie de collectionner car je ne flashe pas sur les joueurs d’aujourd’hui. Ça ne m’intéresse pas. Le feeling n’y est plus. Je n’ai plus le temps d’aller à la pêche non plus car, aujourd’hui, un coach il a du travail tout le temps, le recrutement… Il a d’autres responsabilités que le coaching pur. Ce que j’aime, c’est un moment de convivialité avec les amis, pour des plaisirs basiques, sans être obligé de refaire

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L’un ou l’autre• Vin ou bière ? Vin

• Barça ou Real ? Barça• Blonde ou brune ? Blonde

• Chalon ou Lyon ? Lyon• Sucré ou salé ? Salé

• Belote ou poker ? Poker• Matin ou soir ?

Matin très très tôt• Tour de France

ou Roland Garros ?Ni l’un ni l’autre !

1 - Dalaï Lama2 - Gustave Parking3 - Nelson Mandela4 - Neil Armstrong

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“quand tu es respectueux de la nature, la nature te le rend bIen “

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le monde. C’est généralement lié à des bons repas. (Rires) Quand tu es jeune, tu cours après des choses, qui te sont peut-être importantes, mais après tu t’aperçois qu’elles deviennent un peu superficielles, et que le vrai relationnel, profond, est plus important que beaucoup de choses. Les jours de vacances, c’est pour partir à l’étranger, car la France on connaît bien, on a bien visité avec ma famille et mon épouse. Découvrir d’autres continents.

Un endroit à visiterL’Australie, j’aimerais bien. Je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller pour un déplacement professionnel, donc…

Un autre sportLe foot, le foot, le foot ! Je suis un barjot de foot. J’ai commencé par ça, comme je disais, et j’adorais. Je suis supporteur de Lyon depuis que j’ai été adopté par la ville. Même si les gens ne sont pas d’accord, je ne m’en cache pas, j’aime ce que Jean-Michel Aulas a construit. L’OL, avant, c’était pas ça, et aujourd’hui c’est devenu un gros club, et comme tout gros club, ça dérange. À un moment, si tu veux faire avancer ton sport… Et puis j’ai eu l’occasion de côtoyer pas mal de joueurs, avec qui je suis en très bonne relation. Je suis supporteur. Ça m’arrive même de faire l’aller-retour jusqu’à Lyon, les soirs après l’entraînement, pour aller voir les matches de Champions League.

Plus grosse bêtiseJ’étais jeune, on était dans les Ardennes. On vivait dans une grande maison et on avait une sorte de chauffage d’appoint, qui faisait une flamme devant. Il était derrière la porte de la cuisine. Je suis descendu un matin tôt, il faisait très froid et j’ai donc allumé le chauffage, sauf que je n’avais pas vu que ma maman avait lavé et repassé

tous les draps de la maison et j’ai mis le feu à la pile de linge, et ça s’est répandu dans la cuisine. Je ne pouvais pas cacher la bêtise, là ! (Rires)

Une peurLa connerie des gens. La connerie. Quand tu prends un repas à McDonald’s et que tu balances les boîtes par la fenêtre de la voiture, c’est vraiment de la connerie. C’est dramatique.

ce que tu n’aimes pas qu’on dise sur toiAujourd’hui, je m’en fous. Tu ne peux pas plaire à tout le monde. Je m’en fous car je ne peux pas maîtriser ça. Les gens qui m’emploient savent qui je suis, mes amis aussi, je sais comment je suis. Je peux me regarder dans une glace, je sais comment je suis formaté. Tu peux tout faire pour te justifier mais la connerie humaine, c’est aussi de dégueuler et de dire des trucs pas vrais, donc tu ne peux rien faire. Je préfère m’attacher au vrai relationnel. Je sens quand quelqu’un m’aime ou m’aime pas. Avant, j’aurais essayé de tout faire pour me justifier, mais aujourd’hui je laisse tomber.

Le 11 septembre 2001, tu étais où, tu faisais quoiJ’étais chez moi. Je devais être au chômage de l’ASVEL. On m’a appelé pour me dire de mettre la télé car il y avait la guerre aux Etats-Unis. J’ai allumé la télé et j’ai vu le deuxième avion arriver dans les tours. Là, je suis resté scotché toute l’après-midi devant la télé. Tu es en direct ! Qu’est-ce qui se passe ? Et puis tu t’attends à ce qu’il se passe encore des choses après. C’est la guerre mondiale, tu te dis.

Trois personnes avec qui dînerNelson Mandela. Gustave Parking parce qu’il m’explose. Il a des valeurs, ce mec. L’environnement et tout. Le Dalaï Lama. •

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Grande gueule ? Un peu, oui...

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BAM#11 BasketNews America

84 PAGES100% BASKET USNUMÉRO EXCEPTIONNEL DÉJÀ EN VENTE

5 SEULEMENT

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EARVIN JOHNSON A 50 ANSTOUJOURS MAGIQUE !CONSIDÉRÉ COMME LE MEILLEUR MENEUR DE L’HISTOIRE, LEADER CHARISMATIQUE ET ALTRUISTE, MAGIC JOHNSON VIENT DE FÊTER SES 50 ANS.

UNE SAISON DE PLAYGROUND À NEW YORKUN ÉTÉ EN CAGELE RUCKER SEMBLE AVOIR PERDU DE SA PRESTANCE CES DEUX DERNIÈRES ANNÉES. TOUR D’HORIZON DU BASKET DE RUE À BIG APPLE.

PAU GASOL, CHIC TYPE ET JOUEUR CHOC, LA CRÈME CATALANELORS DES FI NALES, IL A SOLIDEMENT TENU LE CHOC FACE DWIGHT HOWARD, PERMETTANT AUX LAKERS DE DÉCROCHER AISÉMENT LE TITRE.

LARRY BROWN L’AUTRE LARRY LEGENDBAM AVAIT RENCONTRÉ CE MONUMENT DU BASKET US À CHARLOTTE. NOUS L’AVONS ENSUITE RECROISÉ À VICHY AVEC LES BLEUS. .

DANS L’ANTRE DES KNICKSAVEC LES FRANÇAIS FABIEN CAUSEUR ET ROMAIN DUPORT, INVITÉS À S’ENTRAÎNER AVEC LES KNICKS, NOUS AVONS PU PÉNÉTRER DANS LE VÉRITABLE CENTRE NÉVRALGIQUE DE LA FRANCHISE NEW-YORKAISE... EXCLUSIF !

CANDACE PARKER RÉVOLUTIONNE LA WNBA, JOUE-LA COMME JORDAN CANDACE PARKER DOMINE DE LA TÊTE ET DES ÉPAULES UNE LIGUE QUI COMPTE SUR SES TALENTS POUR SORTIR DE L’ANONYMAT.

ET ENCORE, LES ÉCHOS, NOS RUBRIQUES, STYLE…

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LE GUIDE DE LA SAISON2009-10

NUMÉRO EXCEPTIONNEL DÉJÀ EN VENTE

5 SEULEMENT

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PRO APOUR LES 16 CLUBS : LA PRÉSENTATION, LE ROSTER, LES PORTRAITS DE TOUS LES JOUEURS ET DU COACH, LES DIX DERNIÈRES SAISONS ET LES INFOS UTILES...

PRO BPOUR LES 18 CLUBS : L’AVIS DE LA RÉDACTION, L’EFFECTIF COMPLET ET LES INFOS UTILES...

NATIONALE 1POUR LES 18 CLUBS : L’AVIS DE LA RÉDACTION, L’EFFECTIF COMPLET ET LES INFOS UTILES...

LFBPOUR LES 14 CLUBS : L’AVIS DE LA RÉDACTION, L’EFFECTIF COMPLET ET LES INFOS UTILES...

PRO A, PRO B, N1 ET LFBLA CARTE DE FRANCE DES CLUBS, LES PRONOSTICS DE LA RÉDACTION...

PRO A, PRO B, N1 ET LFBLES CALENDRIERS À COMPLÉTER...

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Par Laurent SALLARD

Les bLeUsCROQUÉs

BD

CRÉateUR – aveC L’eCOLe natiOnaLe des beaUx aRts dU Mans – dU nOUveaU LOgO dU Msb, L’enseigne spORtive (www.enseignespORtive.fR) est Une jeUne sOCiÉtÉ spÉCiaLisÉe dans Le gRaphisMe à destinatiOn dU spORt. « pOUR Le fUn » et se faiRe COnnaîtRe, eLLe a pUbLiÉ sUR sa page faCebOOk des CaRiCatURes des jOUeURs de L’ÉQUipe de fRanCe, Rendant hOMMage dans Le MêMe teMps aUx gRands dessinateURs de bd.

tony parker à la façon de genndy tartakovsky (Le laboratoire de dexter)

boris diaw à la façon de tex avery (droopy entre autres)

nicolas batum à la façon de friz freleng (La panthère Rose)

Ronny turiaf à la façon d’Uderzo (astérix et Obélix)

florent pietrus à la façon de frank Miller (sin City, 300, batman et beaucoup d’autres)

TRIBUTE To

frank Miller

FLORENT

PIETRUSFLORENT

PIETRUS

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BULLETIN À RETOURNER À : TOMAR PRESSE – SERVICE ABONNEMENTS – B.P. 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1

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entretiens Des dossiers de fond comme entretiens Des dossiers de fond comme

12 numéros par an

Page 66: MaxiBasketNews#13

66 maxibasketnews

Par Laurent SALLARD

Tribute to Phil Davis

TRIBUTE TO

*Featuring kaspars Kambala

Tribute to MIDAM

IAN MAHINMI

Tribute to Shirow Masamune tribute to

NANDO DE COLO

BDantoine diot à la façon de Matt groening (Les simpsons, futurama)

nando de Colo à la façon de Morris (Lucky Luke)

ali traoré à la façon de phil davis (Mandrake le Magicien)

alain koffi à la façon de stan Lee et steeve dikto (spiderman)

Yannick bokolo à la façon de kevin eastman et peter Laird(Les tortues ninja)

aymeric jeanneau, poursuivi par le Letton kaspars kambala, à la façon de Midam (kid paddle)

ian Mahinmi à la façon de shirow Masamune (ghost in the shell)

Tribute to Stan Lee & Steve Dikto

Page 67: MaxiBasketNews#13

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Vous disposez d’un droit de retour de 15 jours après réception de la marchandise. Il vous suffi t pour cela de Vous disposez d’un droit de retour de 15 jours après réception de la marchandise. Il vous suffi t pour cela de Vous disposez d’un droit de retour de 15 jours après

renvoyer la marchandise comme colis ou en posant une réception de la marchandise. Il vous suffi t pour cela de renvoyer la marchandise comme colis ou en posant une réception de la marchandise. Il vous suffi t pour cela de

demande de reprise, dans le cas où un renvoi par colis renvoyer la marchandise comme colis ou en posant une demande de reprise, dans le cas où un renvoi par colis renvoyer la marchandise comme colis ou en posant une

n’est pas possible. Vous devez pour cela cependant veiller demande de reprise, dans le cas où un renvoi par colis n’est pas possible. Vous devez pour cela cependant veiller demande de reprise, dans le cas où un renvoi par colis

à respecter le délais de droit de retour mentionné plus n’est pas possible. Vous devez pour cela cependant veiller à respecter le délais de droit de retour mentionné plus n’est pas possible. Vous devez pour cela cependant veiller

haut et à indiquer l´adresse suivante: Kickz AG c/o Kickz à respecter le délais de droit de retour mentionné plus haut et à indiquer l´adresse suivante: Kickz AG c/o Kickz à respecter le délais de droit de retour mentionné plus

France EURL, BP 42, 73250 St.Pierre-d’Albigny. Le renvoi haut et à indiquer l´adresse suivante: Kickz AG c/o Kickz France EURL, BP 42, 73250 St.Pierre-d’Albigny. Le renvoi haut et à indiquer l´adresse suivante: Kickz AG c/o Kickz

et la reprise sont aux frais et à la responsabilité de Kickz. France EURL, BP 42, 73250 St.Pierre-d’Albigny. Le renvoi et la reprise sont aux frais et à la responsabilité de Kickz. France EURL, BP 42, 73250 St.Pierre-d’Albigny. Le renvoi

Si vous recourez à votre droit de retour, le contrat de et la reprise sont aux frais et à la responsabilité de Kickz. Si vous recourez à votre droit de retour, le contrat de et la reprise sont aux frais et à la responsabilité de Kickz.

vente se voit annulé. Exclus du droit de retour sont les ar-Si vous recourez à votre droit de retour, le contrat de vente se voit annulé. Exclus du droit de retour sont les ar-Si vous recourez à votre droit de retour, le contrat de

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décideriez de renoncer à votre contrat de vente ou que vous exerceriez votre droit de retour dans le délai de 15 décideriez de renoncer à votre contrat de vente ou que vous exerceriez votre droit de retour dans le délai de 15 décideriez de renoncer à votre contrat de vente ou que

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ce remplacement de valeur uniquement en évi-sement. Il vous est possible de contourner la prestation de ce remplacement de valeur uniquement en évi-sement. Il vous est possible de contourner la prestation de

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mandes. Elles servent seulement à titre indicatif, tion des conditions générales d’expédition alle-mandes. Elles servent seulement à titre indicatif, tion des conditions générales d’expédition alle-

seule la version originale allemande est valable.mandes. Elles servent seulement à titre indicatif, seule la version originale allemande est valable.mandes. Elles servent seulement à titre indicatif,

nr. fax:04 79 28 69 46

* tableau d’équivalence: pointures us - pointures européennes - centimètres.

le tableau d’équivalence n’est qu’une orientation. suivant la marque, de petites divergences sont possible.

US 6 6+ 7 7+ 8 8+ 9 9+ 10 10+ 11 11+ 12 12+ 13 13+ 14 14+ 15 16 EUR 38,5 39 40 40,5 41 42 42,5 43 44 44,5 45 45,5 46 47 47,5 48 48,5 49 49,5 50,5CM 24 24,5 25 25,5 26 26,5 27 27,5 28 28,5 29 29,5 30 30,5 31 31,5 32 32,5 33 33,5

tableau d’équivalence* hommes

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CONVERSE MAXI BASKET N13.indd 1 23/09/09 10:14