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MAUS DE ART SPIEGELMAN : HISTOIRE, MMOIRE,ET CRATION
ARTISTIQUE
A l'poque contemporaine, l'essor de la diffusion des arts
travers diffrents mdias a considrablement dvelopp leur influence
sur le monde politique. Les dcennies suivant la fin de la Seconde
guerre Mondiale ont connu un dveloppement sans prcdent des oeuvres
d'art lies l'histoire et la politique, dont la spcificit a
principalement t leur prise d'indpendance vis a vis des diffrents
pouvoirs. L'art est donc de plus en plus intimement li la
construction de la pense politique, voire la construction
idologique. Il en va de mme pour la construction de la mmoire
collective, dont l'laboration est souvent mene par des pouvoirs
publics, politiques, ce qui est particulirement valable lorsqu'on
parle de la mmoire de l'Holocauste. Pourtant, la relation entre art
et mmoire ne va pas de soi. L'art est essentiellement une cration
individuelle, dans le sens ou la cration touche la sphre prive. La
mmoire, dans le sens o nous l'entendons, est au contraire
fondamentalement collective.
En 1986, Art Spiegelman publie le premier tome d'une bande
dessine dsormais considre comme capitale dans l'histoire de la
reprsentation de la Shoah dans les arts : Maus, A Survivor's Tale1,
le second tome tant paru en 1991. Il est particulirement intressant
d'y tudier cette articulation entre mmoire individuelle et
collective. En effet, l'auteur est le fils de Vladek Spiegelman,
juif polonais ayant t dport Auschwitz, puis Dachau. C'est en
interrogeant ce dernier que l'auteur de Maus a construit son
ouvrage, relatant la vie de son pre des annes 1930 la fin de la
Seconde guerre Mondiale. L'ouvrage va mme au del de ces bornes
chronologiques, puisqu'il relate galement les tapes de la cration
de son uvre, en se mettant en scne parlant avec on pre, donnant au
lecteur un aperu plus long terme des ravages du gnocide juif.
Alors, avec l'exemple de Maus, comment s'articulent la
transmission d'une mmoire individuelle et l'laboration d'une mmoire
collective, travers la cration artistique? Pour rpondre cette
question, nous commencerons par tudier le rcit de la Shoah que nous
livre l'auteur, puis nous verrons quelles sont plus prcisment les
modalits de l'intraction entre histoire personnelle et mmoire
collective, dans le but de dterminer dans quelle mesure on peut
dire que cette uvre peut tre considre comme un acte de mmoire.
I Rcit de l'Holocauste : A Survivor's Tale
A La bande dessine pour raconter la ShoahAvec Maus, on constate
que la forme de la bande dessine offre de nombreux avantages
pour
raconter la Shoah. En effet, elle permet une permutation aise
entre pass et prsent, difficilement ralisable dans d'autres formes
artistiques ou littraires. Cela permet une conjugaison la fois
visuelle et verbale du pass historique et du prsent de
l'nonciation. La bande dessine est sur ce point une forme la fois
plastique, libre, et ouverte, et c'est principalement ce en quoi
elle diffre des autres genres artistiques. Dans l'ouvrage que nous
tudions, il y a un passage rcurrent du pass au prsent : on passe
d'Auschwitz New-York, des souris aux hommes, dans un va et viens
constant. De suite, cette rflexion ammne une question vidente. Il
n'est pas ncessaire pour une uvre traitant de la Shoah d'effectuer
ces aller-retours, alors pourquoi celle-ci le fait-elle? Une
des
1 L'dition sur laquelle nous nous baserons pour notre travail et
notre pagination est la compilation des deux volumes dans leur
traduction franaise : SPIEGELMAN Art, Maus, Flammarion, 1998
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grandes caractristique de Maus, qui fait aussi toute sa
complexit, est qu'elle ne traite pas uniquement de l'Holocauste,
mais aussi d'une relation pre-fils, plus gnralement des rapports
gnrationnels entre un tmoin direct et un homme lambda devant faire
acte de mmoire. L'auteur confronte son lecteur, et lui-mme, la
difficult de cette mmoire, sa ncessit, ses modalits galement. On
peroit dans l'oeuvre de Spiegelman toute la complexit de la
question de la mmoire. Sans y rpondre, l'auteur soulve donc de
nombreuses questions, auxquelles il est lui-mme confront. La voie
qu'il choisit pour les formuler et tenter de les expliquer en est
une parmi d'autres, et comme tous les auteurs il doit faire
certains choix dont certains peuvent paratre discutables, mais n'en
restent pas moins comprhendibles. Nous allons donc par la suite
analyser ces choix, et tenter les comprendre, d'approcher l'oeuvre
dans sa complexit, dans son ambiguit galement.
B Le choix du zoomorphismeMalgr les avantages prsents par la
forme-mme de la bande dessine, la Shoah n'en demeure
pas moins un pisode de l'histoire trs difficile transmettre. On
peut le raconter de diffrents manires, mais aucune ne sera
exhaustive, aucune ne pourra faire part de l'horreur que cela
reprsente.
Peut-tre est-ce pour cela que Spiegelman n'a fait le choix du
ralisme dans ses dessins. Il utilise ce qu'on appelle le
zoomorphisme, c'est dire qu'il remplace les hommes par des animaux.
C'est une pratique rpandue dans le monde de la bande dessine ou du
dessin anim, mais qui peut surprendre dans une uvre traitant de
l'Holocauste. Les Juifs y sont reprsents par des souris, les
Allemands par des chats, les Polonais par des porcs, les Amricains
par des chiens, les Franais par des grenouilles... On peut y voir
une rfrence plus ou moins ironique aux affiches de propagande nazie
qui comparaient parfois elles aussi les Juifs des animaux2. Pour
Pierre-Alban Delannoy3, le choix du zoomorphisme va au del de cette
rfrence, et permet galement une sorte de simplification permettant
de dire, de dessiner ce qu'il est autrement impossible de faire. De
plus, cette manire de reprsenter les personnages efface beaucoup
les traits individuels : on ne diffrencie plus gure les diffrents
personnages grce l'image, mais plutt par ce qu'ils disent, ou par
la narration. Le zoomorphisme permet alors d'une certaine manire un
peu plus de ralisme, dans le sens ou il nous transpose dans l'eprit
des nazis, en mettant en place une ngation de l'individu au profit
du groupe : tous sont les mmes, tous sont Juifs. Si l'utilisation
d'animaux a indniablement un sens mtaphorique, on peut galement la
rapprocher de l'influence des comic books underground amricains,
Spiegelman ayant t une des figures emblmatiques de ce milieu dans
les annes 1960-70, avant la publication de Maus.
C Un rel tmoignageMme si le graphisme n'est pas vraiment
raliste, on peut toutefois dire de Maus qu'il s'agit d'un
rel tmoignage. Le rcit est d'une manire gnrale trs dtaill, tant
dans sa chronologie que dans les faits. Il y a par exemple de
nombreuses vignettes contenant des sortes d'annexes explicatives :
carte de la Pologne, plan des Camps, photos provenant des archives
familiales4, plan dtaill d'un crmatoire, tableau explicant les
valeurs d'change des biens Auschwitz5... Cette uvre a donc une
certaine valeur documentaire, qui permet une approche de la Shoah
trs diffrente ce que qui peut tre propos dans les manuels
d'histoire ou certains ouvrages traitant de la question. Sur cette
question du choix du graphisme, on pourrait avec pertinence
affirmer que ce n'est pas
2 Voir Annexe, Fig. 13 DELANNOY Pierre-Alban, Maus d'Art
Spiegelman : Bande dessine et Shoah, L'Harmattan, 20024 Voir
Annexe, Fig. 75 Voir Annexe, Fig. 5
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ncessairement une bonne chose, que la mise en image donne une
certaine orientation, que la ralit est vue travers un prisme. Malgr
tout, c'est plus ou moins le cas pour tout ouvrage traitant de la
question, et c'est d'autant plus valable concernant les oeuvres
d'art. Les partis-pris artistiques et narratifs de Spiegelman sont
par ailleurs justifiables pour peu qu'on prenne le soin d'y
rflchir. Le choix du noir et blanc, par exemple, peut tonner du
fait de l'avennement de la bande dessine en couleur, souvent
permise par l'essor de l'outil informatique. Le noir et blanc dans
Maus renvoie moins la mise en place d'une athmosphre vieillie,
rappel d'une poque rvolue, qu' une volont de garder une certaine
sobrit, qui renvoie celle de la littrature dite
concentrationnaire6. Au sujet de cette sobrit, on peut rappeler la
citation de Samuel Beckett prsente dans Maus7 : Chaque mot est
comme une tche inutile sur le silence et le nant 8. On retrouve de
la mme manire cette sorte de simplicit dans la sobrit du trait
aussi bien que du rcit, qui finalement produit une uvre assez
juste. Mme s'il est en pratique impossible d'prouver cette
justesse, on peut nanmoins affirmer que cet ouvrage sait exposer
les joies et peines avec une certaine authenticit qui ne vire
jamais dans le pathos, point important s'il en est lorsqu'on veut
obtenir un tmoignage juste, mais dlicat lorqu'on traite d'un sujet
aussi motionnellement charg que la Shoah.
Nous avons tudi en quoi Maus est une uvre pertinente en ce qui
concerne la version purement historique du gnocide perptr par le
rgime nazi. Il reste nanmoins inenvisageable d'aborder cet ouvrage
sans en tudier le ct intime, personnel, qui fait la fois sa valeur
et sa complexit en tant que mdia et uvre mmorielle. Nous allons en
effet voir que, s'il s'agit d'un travail sur la mmoire, fait public
en quelque sorte, c'est aussi une histoire prive, plus
individuelle, ce qui soulve la question de l'invitabilit d'une
interpntration de ces deux sphres lorsqu'on parle de mmoire
collective.
II A la fois un travail de mmoire et une histoire
personnelle
A Une uvre intime rsultant de l'implication personnelle de
l'auteurSi Maus est une prsentation du gnocide des Juifs, il s'agit
galement d'un ouvrage dimension
cognitive, psychologique, psychanalytique presque, sur une
relation pre-fils assez particulire. Vladek a t une figure
paternelle parfois dgradante, et Art Spiegelman fait part dans son
uvre des difficults qu'il a eu surmonter cela : il lui a t
difficile de s'affirmer en tant qu'homme aprs avoir pass toute son
enfance se sentir infrieur, pour une cause qu'il ne matrise pas,
savoir le fait de ne pas avoir vcu la dportation. Il se met
d'ailleurs en scne lui-mme dans sa bande dessine confiant sa femme
que, d'une certaine manire, [il voudrait] avoir t Auschwitz avec
[ses] parents ; comme a [il pourrait] vraiment savoir ce qu'ils ont
vcu!.. 9. A travers ces mots ils nous fait part de ses doutes vis
vis de la possibilit d'un rcit fidle10, ou en tout cas raliste de
la Shoah, tmoignant par l de l'histoire de la cration de son uvre,
des difficults rencontres. Il accepte en fin de compte
l'impossibilit de son imagination retranscrire ces vennements,
avouant par la mme occasion un certain parti-pris artistique et
narratif dont nous avons parl plus haut. Ce parti-pris s'exprime
aussi travers un certain dsengagement de l'artiste au profit d'une
importance accrue donne la parole du tmoin, se traduisant par une
omniprsence du texte narratif. Chaque
6 LEVI Primo, Si c'est un homme, Pocket, ed. 1988 est un bon
exemple de cette littrature concentrationnaire7 SPIEGELMAN Art, op.
cit., p.2058 Citation prsente dans Maus, tire de BECKETT Samuel, En
attendant Godot, Editions de Minuit, 19529 SPIEGELMAN Art, op.
cit., p.17610 Voir Annexe, Fig. 4
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flash-back et chaque scne, sont introduits par la parole du
tmoin, ce qui rapproche le lecteur d'une forme de ralisme oral 11
qui rentranscrit le plus fidlement possible l'immdiatet du
tmoignage.
Mmoire collective et histoire familiale deviennet alors dans
l'oeuvre deux thmes forts et indissociables : grce au rcit de cette
horreur passe, un vieil homme juif polonais et son fils, jeune
new-yorkais, peuvent se comprendre, s'estimer, et finalement vivre
une vritable relation, un rapport la fois pre/fils et
tmoin/hritier. Il s'agit donc d'une intraction entre la mmoire
personnelle et intime de l'auteur et une mmoire collective se
rapprohant de l'histoire, intraction qui peut se retrouver dans un
ouvrage tel que Persepolis12.
Pour Spiegelman, la Shoah n'est donc pas seulement quelque chose
d'historique, mais aussi une difficult cognitive 13 avec laquelle
il se dbat. C'est un acte de mmoire, certes, mais particulier dans
le sens o il s'organise autour d'un rapport trans-gnrationnel.
L'auteur nous fait part de son traumatisme propre, de ses propres
difficults aborder la Shoah, de la culpabilit qu'il peut prouver de
par sa simple existence : Je dois me sentir coupable quelque part
d'avoir eu une vie plus facile qu'eux 14.
Cela dit, mme s'il existe un rapport particulier entre l'auteur
et le tmoin, Spiegelman ne s'en cache pas, et fait part au lecteur
de ses doutes envers lui-mme, de ses traumatismes vis vis de cette
mmoire.
B Histoire, mmoire, ou journalisme?Art Spiegelman se trouve donc
confront un problme et se pose lintrieur mme de son
ouvrage la question de savoir comment recueillir un tmoignage
sans y mettre une part de soi, un jugement, sans dformer la ralit
et en respectant la parole recueillie chez lautre.
Il se met en scne lui-mme, montrant les prcautions qu'il prend
pour recueillir le tmoignage de son pre, ce qui peut se rapprocher
d'une dmarche journalistique. Mme si avec Maus, on peut d'une
certaine manire considrer l'historien comme une sorte de
journaliste du pass, les dformations personnelles restent
invitables, d'autant plus lorsqu'on considre le rapport existant
ici entre le tmoin et l'historien/journaliste. Cependant,
Spiegelman dans son travail ne parat pas pargner son pre, talant
tous ses dfauts : sans aucun doute son pre a-t-il t marqu par la
guerre, s'en tant sorti grce son courage, sa dbrouillardise, et son
esprit de survie, mais aussi peut-tre grce son gosme comme peut le
sous-entendre Spiegelman plusieurs reprises. Ce aspect reprsente
d'ailleurs un point de tension tout au long de l'ouvrage : le
Vladek des annes 1980, et dans une moindre mesure celui des annes
1940, est dpeint comme le strotype du Juif dpeint par la propagande
nazie. Il s'agit d'ailleurs d'un aspect problmatique avou par
l'auteur lui-mme : C'est quelquechose qui me tracasse pour le livre
que je fais sur lui... sur certains points, il est exactement comme
les caricatures racistes du vieux Juif avare 15. Le problme qui se
pose Spiegelman lorsqu'il crit son livre est donc que son na pas la
dignit quon attend des victimes. Son oeuvre concerne donc lhumanit
de tous les hommes, puisquelle dit quon peut tre Juif, rescap des
camps et, nanmoins, comme tout le monde peut ltre, assez dtestable.
Comme lexplique Pavel le psychiatre de l'auteur on croit souvent
que ceux qui survivent sont bons, et ceux qui sont morts sont
mauvais. En ralit, Maus nous dmontre que cela na rien voir, que ce
nest pas la survie qui nous fait bon ou mauvais, mais la vie et ce
que nous en faisons16.
11 DELANNOY Pierre-Alban, op. cit.12 SATRAPI Marjane,
Persepolis, ditions L'Association, 2000 (pour le premier tome)13
DELANNOY Pierre-Alban, op. cit.14 SPIEGELMAN Art, op. cit., p.17615
SPIEGELMAN Art, op. cit., p.13316 Pour cette analyse, voir PELIER
M., MOLLET C., DESHAYES S., Maus d'Art Spiegelman : un document
historique comme
les autres?, Publications de l'Acadmie de Besanon, 2008
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On finalement un curieux mlange qui ne permet gure une entire
objectivit, mais il faut par ailleurs souligner que l'historien
n'est jamais aussi neutre que sa position l'exigerait, en
particulier pour un sujet aussi dlicat que la Shoah. Plusieurs
facteurs peuvent nous ammener qualifier l'ouvrage de Spiegelman
d'un travail d'historien et de journaliste la fois : souci de
prcision (par exemple en montrant le quotidien de Vladek avant et
aprs la dportation), prise de note puis enregistrement avec un
magntophone, volont de respecter la chronologie, de se confronter
d'autres sources (le journal d'Anja la femme dfunte de Vladek ou
les dialogues avec Mala la nouvelle femme de Vladek), et galement
des recherches prcises pour pouvoir dessiner les lieux le plus
fidlement possible17.
Finalement, Maus n'est pas proprement parler un document
historique, ni mme rellement un tmoignage. Pourtant il serait
rducteur de l'envisager comme une simple fiction inspire du rel,
tant elle y est ancre. L'intrt de l'auteur avant tout de faire
comprendre, et de comprendre lui-mme, l'incomprhensible.
En nous interrogeant l'articulation de la notion de mmoire
collective et de celle de mmoire familiale au sein de l'oeuvre
d'Art Spiegelman, nous avons pu prouver la difficult d'une
retranscription authentique de ce genre d'histoire, en particulier
dans le genre de la bande dessine, tout en constantant une certaine
russite de la part de l'auteur. Nous avons galement vu que
l'interpntration des genres histoire, mmoire, journalisme, aspect
personnel n'entrave pas ncessairement la porte de l'ouvrage. Au
contraire, Maus a eu un succs que l'on peut qualifier de
considrable tant au niveau du public traduit en 18 langues que de
la critique Prix Pulitzer Spcial en 1992 compte tenu de sa nature,
savoir la bande dessine, entendue comme mdia mergent. C'est en
effet la premire bande dessine dcrocher un Prix Pulitzer. Sa
publication a permis la reconsidration d'un genre jusqu'alors
considr comme mineur jusque dans les milieux intellectuels et
scientifiques. Avant Maus, la bande dessine tait considre comme un
simple divertissement, et on peut dire qu'Art Spiegelman a le mrite
d'avoir particip la prise de conscience du fait que ce mode
d'expression n'est pas condamn l'insignifiance. Cette
reconsidration du genre a marqu l'histoire de la bande dessine,
comme le montre l'exemple, pris par Charles MacGrath dans un
article du New York Times Magazine18, de Marjane Satrapi, qui
publie son premier volume de Persepolis19 une dizaine d'annes aprs
la sortie du second tome de Maus. Elle dit elle-mme que c'est cette
oeuvre qui lui a ouvert les yeux quant la possibilit du roman
graphique, forme qui l'a tablie en tant qu'artiste. L'emploi-mme de
l'expression roman graphique, de plus en plus usite depuis la
publication de Maus, en dit long sur la revalorisation du genre,
qui se spare de la connotation juvnile ou humoristique du terme de
bande dessine l'exemple est plus parlant en anglais, o graphic
novel se dmarque fortement des connotations impliques par
l'utilisation de comics ou comic books.
17 Voir Annexe, Fig. 3 et 618 It would be impossible to
overstate the influence of Maus amoung other artists. Marjane
Satrapi, for example, says
that it was Maus that opened her eyes to the possibility of the
graphic novel that created her as an artist and the same is true
for many others. in MACGRATH Charles, New York Times Magazine, 11
Juillet 2004, New York Times, p.33
19 SATRAPI Marjane, Persepolis, op. cit.
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BIBLIOGRAPHIE
DELANNOY Pierre Alban, Maus d'Art Spiegelman : Bande dessine et
Shoah, L'Harmattan, 2002
LEVENTHAL Robert, Art Spiegelman's MAUS : Working-Through The
Trauma of the Holocaust, 1995
MACGRATH Charles, New York Times Magazine, 11 Juillet 2004, New
York Times, p.33
PELIER M., MOLLET C., DESHAYES S., Maus d'Art Spiegelman : un
document historique comme les autres?, Publications de l'Acadmie de
Besanon, 2008
PETITFAUX Dominique, Maus, Encyclopaedia Universalis, 2007
PETITFAUX Dominique, Art Spiegelman, Encyclopaedia Universalis,
2007
SPIEGELMAN Art, Maus, Flammarion, 1998
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ANNEXESNote : Les Fig. 2 7 sont extraites de l'ouvrage de
Spiegelman
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Fig. 1 : Affiche de propagande nazie, reprsentation du Juif sous
les traits d'un vautour
Fig. 2 : Auschwitz selon un ancien dport
Fig. 3 : Rprsentation de l'entre d'Auschwitz par Spiegelman
Fig. 4 : Les doutes de l'auteur face sa propre cration
artistique
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Fig. 7 : Insersion d'une archive familiale au sein de
l'oeuvre
Fig. 5 : Tableau de valeur d'change des biens Auschwitz
Fig. 6 : Plan d'un crmatoire par Spiegelman