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L’ESSENTIEL SUR Manifestations  éphémères :  la sécurité  des publics Philippe Kochert
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Manifestations ephemeres la securite des publics

Jul 23, 2016

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L’essentieL sur

CS 40215 - 38516 VOIRON Cedex - Tél. : 04 76 65 87 17 - Fax : 04 76 05 01 63www.territorial.fr [ISBN :                               ]Illustration couverture : © Elena R - Fotolia.com

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Manifestations éphémères :  

la sécurité  des publics

Un festival, un carnaval, un marché de Noël, une brocante, un repas des anciens : autant de manifestations que l'on peut qualifier d'éphémères, leur durée allant de quelques heures à plusieurs jours.Elles peuvent se dérouler dans des ERP, qui ne sont pas classés en fonction du type de l'activité accueillie : le repas des anciens dans le gymnase, par exemple, ce qui nécessitera une autorisation exceptionnelle. Elles peuvent se dérouler en extérieur, tant dans l'espace public que dans un espace privé : elles nécessiteront là encore une autorisation préalable.En toutes circonstances, la sécurité du public invité à une manifestation doit être assurée. En tant qu'autorité de police, le maire, qui autorise ou non la manifesta-tion, vérifie le respect des règles de sécurité ou les établit lui-même, en est le garant. Quant aux personnels territoriaux, ils devront le conseiller ou intervenir dans l'organisation de la sécurité des publics.Cet ouvrage aidera les uns et les autres à se poser les bonnes questions et à trou-ver les réponses qui peuvent y être apportées. Il précise les responsabilités, objet d'inquiétude de plus en plus fréquent pour les personnels territoriaux.

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Manifestations éphémères :  la sécurité des publics

Titulaire d'un DUT carrières sociales, option animation socioculturelle, Philippe Kochert exerce d'abord la profession d'animateur culturel. Après une maîtrise de sciences et techniques de communication, puis un DEA en information et communication, il crée L'EntrePot, café-restaurant-spectacles grenoblois et indépendant, qu'il gère durant 5 ans. Entrepreneur de spectacles, il développe aujourd'hui une activité de

formateur auprès de différents organismes, ainsi que de conseil auprès de collectivités, associations et professionnels du spectacle vivant. Titulaire de la qualification SSIAP 3 (chef de service sécurité incendie et d'assistance à personnes), il forme et conseille à la mise en œuvre du règlement de sécurité pour les ERP et les manifestations.

978-2-8186-0950-7

Philippe Kochert    

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Manifestations éphémères : la sécurité des publics

Philippe KochertEntrepreneur de spectacles, formateur et consultant

Groupe territorialCS 40215 - 38516 Voiron Cedex - Tél. : 04 76 65 87 17 - Fax : 04 76 05 01 63

Retrouvez tous nos ouvrages sur http://www.territorial-editions.fr

collection « L’essentiel sur » - réf. : BK 238 - Septembre 2015

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Ce pictogramme mérite une explication. Son objet est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’auteur de l’écrit, particu-lièrement dans le domaine de l’édition technique, le développement massif du photocopillage.

Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, de la présente publication est interdite sans autorisation du Centre français d’exploi-tation du droit de copie (CFC, 20 rue des Grands-Augustins, 75006 Paris).

Avertissement de l’éditeur :La lecture de cet ouvrage ne peut en aucun cas dispenser le lecteur

de recourir à un professionnel du droit.

ISBN version numérique :ISBN : © Groupe Territorial, Voiron

978-2-8186-0950-7978-2-8186-0951-4

Imprimé par Reprotechnic, à Bourgoin-Jallieu (38) - Octobre 2015Dépôt légal à parution

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Sommaire

SommairePréface............................................................................................................................................................. p. 7

Introduction ............................................................................................................................................. p. 9

Lexique ..........................................................................................................................................................p. 10

Partie 1 Manifestation éphémère dans un établissement recevant du public

I • Établissement classé pour l’activité proposée ..................................p. 14

A - Aménagement des lieux ..................................................................................................................p. 14

B - Modification de l’effectif admissible ........................................................................................p. 15

II • Établissement non classé pour l’activité proposée ...................p. 16

A - Demande de classement temporaire ou définitif de l’établissement ..................p. 16

B - Dossier de sécurité...............................................................................................................................p. 18

III • Rôle de la commission de sécurité ...............................................................p. 19

A - La commission de sécurité .............................................................................................................p. 19

1. Les missions de la commission .....................................................................................................p. 20

2. Composition de la CCDSA .............................................................................................................p. 20

3. Les textes qui lui permettent d’agir ..........................................................................................p. 22

4. Qu’est-ce qu’un ERP ? ......................................................................................................................p. 22

5. Visites de contrôle des ERP .............................................................................................................p. 23

B - Le maire et la commission de sécurité ...................................................................................p. 23

Partie 2 Manifestation éphémère en « plein air » ou en « extérieur »

I • Dans un espace existant ou créé ........................................................................p. 26

A - Une enceinte de plein air ..............................................................................................................p. 26

1. Sommes-nous en présence d’un ERP ou non ? .....................................................................p. 26

2. Comment apprécier la situation ? ...............................................................................................p. 26

B - Création d’un ERP de plein air ...................................................................................................p. 27

1. Quelques règles pour la création d’un ERP de plein air ....................................................p. 28

2. Commission de sécurité et vérifications techniques ............................................................p. 29

3. L’événement peut être complexe ................................................................................................p. 30

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Sommaire

4. Le dossier de sécurité ........................................................................................................................p. 31

5. Une sécurité de chaque instant ....................................................................................................p. 32

II • Espace extérieur ...................................................................................................................p. 33

A - Règle de base .........................................................................................................................................p. 33

B - L’organisateur et le maire ..............................................................................................................p. 34

1. L’organisateur .......................................................................................................................................p. 34

2. Le maire ..................................................................................................................................................p. 35

Partie 3 Rôle et responsabilité du maire

I • Les pouvoirs de police du maire .........................................................................p. 38

A - Pouvoir de police générale ............................................................................................................p. 38

B - Pouvoir de police spéciale ..............................................................................................................p. 40

1. Partie législative ...................................................................................................................................p. 40

2. Partie réglementaire ..........................................................................................................................p. 41

II • Responsabilité du maire ..............................................................................................p. 43

A - Résumé des situations possibles .................................................................................................p. 44

B - Manifestation hors ERP ...................................................................................................................p. 45

Partie 4 Responsabilité des élus et des personnels territoriaux

I • Le Code pénal ..............................................................................................................................p. 51

II • La loi du 13 juillet 1983, modifiée ...............................................................p. 54

III • Intervention d’entreprises extérieures ...................................................p. 56

Partie 5 Rôle et responsabilité des organisateurs et exploitants

I • Lorsque l’événement se déroule dans un ERP ...................................p. 62

II • Lorsque la manifestation se déroule en extérieur .....................p. 64

Partie 6 Les grands rassemblements et les « rave-partys »

I • Les grands rassemblements ......................................................................................p. 68

A - Préparation de la manifestation ...............................................................................................p. 68

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Sommaire

B - Suivi de la manifestation ................................................................................................................p. 69

1. Avant admission du public .............................................................................................................p. 69

2. À l’arrivée du public ..........................................................................................................................p. 69

3. En cas de survenance d’un événement grave ........................................................................p. 69

4. En fin de manifestation ....................................................................................................................p. 69

II • La réglementation dite « rave-party » ......................................................p. 71

Partie 7 Service d’ordre

I • Quelles obligations pour une manifestation ? .................................p. 77

II • Et à moins de 300 personnes ? ...........................................................................p. 78

Partie 8 Le DPS – dispositif prévisionnel de secours

Partie 9 Bruit et niveau sonore

I • Le bruit ..............................................................................................................................................p. 88

II • Le niveau sonore ..................................................................................................................p. 88

A - Que dit le Code de l’environnement ? ...................................................................................p. 89

B - Les limiteurs de pression acoustique .......................................................................................p. 91

Conclusion ...........................................................................................................................................p. 92

Annexes

Annexe IPouvoir de police générale du maire ..................................................................p. 94

Annexe IIPouvoir de police spéciale du maire .......................................................................p. 96

Annexe IIIClassement des établissements ..................................................................................p. 101

Annexe IVResponsabilité : dispositions du Code pénal ..............................................p. 102

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Sommaire

Annexe VResponsabilité : loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droitset obligations des fonctionnaires (dite « loi Le Pors ») .............p. 103

Annexe VI Service de sécurité pendant la présence du public : dispositions applicables aux ERP de 2e, 3e et 4e catégories (à l’exclusion des ERP de 1re catégorie) ...........................................................p. 105

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Préface

Préface

Alors que je termine l’écriture de la première édition de cet ouvrage, la nouvelle tombe.Duisburg, Allemagne – 24 juillet 2010« Love parade – Une bousculade à l’entrée d’un tunnel fait 21 morts et plus de 500 blessés. À qui la faute ? »

Il est toujours difficile de faire le lien entre une manifestation qui regroupe plus d’un million de personnes et les manifestations organisées un peu partout en France par des associations, des comités des fêtes ou des col-lectivités publiques. Et pourtant…

Dans les jours qui ont suivi, les critiques ont fusé de toutes parts. Mis en cause principalement : les manquements en matière de sécurité.Une mauvaise estimation du nombre de participants, un espace inadapté, un accès par un passage anxiogène, un tunnel… une situation des plus classiques, qui n’a pas été convenablement analysée par ceux qui ont autorisé la manifestation, malgré semble-t-il les mises en garde de plusieurs personnes ayant compétence en la matière.

« Le 29 juillet, après s’être recueillie, la foule conspue le maire de la ville, et de nombreux habitants demandent sa démission. » (Cf. la presse)

En France, c’est aussi le maire de la commune qui est responsable de la sécurité des manifestations qu’il autorise.Or ce n’est pas le seul nombre de personnes participant à une manifes-tation qui peut poser problème. Ce sont surtout les mauvaises conditions de son organisation…

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Introduction

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Introduction

On peut définir une « manifestation éphémère » comme l’organisation d’un événement différent de l’habituel et de courte durée, même si rien ne limite cette durée sinon l’usage qui commence à un seul jour pour aller jusqu’à une durée qui n’excède pas quelques semaines pour les plus importantes manifestations.

Cette manifestation va poser un certain nombre de questions liées à son implantation, à sa conception, son importance dans les infrastructures mises en place, ou par le nombre de publics attendus.

La mise en œuvre de la manifestation va donc être l’occasion de choix dont il faudra analyser la cohérence par rapport à l’objet de la manifestation et à l’accueil des publics auxquels on devra impérativement la sécurité. Ce sera cet impératif de sécurité qui devra guider l’ensemble des choix et des décisions.

Des textes plus ou moins contraignants peuvent nous aider à répondre à cet impératif, en sachant que le simple bon sens, pourvu que l’on se pose toutes les questions sans en refuser aucune, consciemment ou inconsciem-ment, peut nous permettre de régler intelligemment un certain nombre de points…

Cet ouvrage n’a pour seule ambition que de vous aider à vous poser ces questions et voir les réponses qui peuvent y être apportées.Il situe les responsabilités qui sont de plus en plus objet d’inquiétude pour les personnels territoriaux.

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Lexique

Lexique

Il peut être utile de préciser quelques termes qui seront employés dans cet ouvrage.

CGCT – Code général des collectivités territoriales : Définit notam-ment le pouvoir de police du maire en matière de sécurité.

Commission de sécurité – CCDSA : Commission consultative de sécurité et d’accessibilité : chargée de vérifier l’application et le respect du règle-ment de sécurité, a un rôle consultatif et donne un « avis » motivé par les textes en vigueur.

Dégagements et unités de passage : Les dégagements correspondent aux issues que le public pourra emprunter pour évacuer l’établissement, les unités de passage correspondent à la largeur de ces dégagements. Le règlement de sécurité indique comment calculer le nombre et la largeur des dégagements en fonction du public admissible.

Effectif : Nombre maximum de publics admissibles à un même instant.

ERP : Établissement recevant du public.

Manifestation éphémère : Événement exceptionnel, organisé sur une période courte, en un lieu clos ou un espace ouvert, accueillant habituel-lement des événements ou non.

Organisme de contrôle agréé : Organisme agréé par le ministère de l’Intérieur pour effectuer des contrôles techniques, rendus obligatoires par le règlement de sécurité. Les agréments sont donnés par type de contrôle en fonction des compétences des personnels attachés à l’organisme. De ce fait, un organisme n’est pas forcément compétent dans tous les domaines…

Règlement de sécurité : Ensemble des textes relatifs à la sécurité contre les risques d’incendie, de panique et l’accessibilité dans les ERP :- CCH : Code de la construction et de l’habitation ;- arrêté du 25 juin 1980 pour les ERP du 1er groupe, grands établissements ;- dispositions particulières par type d’activité pour les ERP du 1er groupe ;- arrêté du 22 juin 1990 pour les ERP du 2e groupe, petits établissements.

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Lexique

SDIS : Service départemental d’incendie et de secours.

SSIAP : Service Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes. Constitué de personnel qualifié après formation :- SSIAP 1 : agent de sécurité incendie- SSIAP 2 : chef d’équipe sécurité incendie- SSIAP 3 : chef de service sécurité incendie

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Partie 1

Manifestation éphémère dans un établissement recevant du public

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Partie 1 : Manifestation éphémère dans un établissement recevant du public

I • Établissement classé pour l’activité proposée

Lorsque l’établissement qui accueille la manifestation est classé ERP du type d’activité correspondant à la manifestation, par exemple Type L pour un festival musical, Type X pour une manifestation sportive, les questions qui peuvent se poser sont restreintes au respect du règlement de sécurité.

A - Aménagement des lieux

Il est en effet possible que la manifestation justifie un aménagement des lieux différent de l’habitude.

a/ Si cet aménagement a été présenté à la commission de sécurité, validé de manière définitive par elle et confirmé par un arrêté du maire de la com-mune, il suffit de réaliser l’aménagement conformément aux éléments qui ont alors été donnés et validés. Par contre, il faut s’y tenir rigoureusement.Il est en effet possible de faire valider plusieurs aménagements différents de l’établissement en fonction des activités prévisibles que celui-ci peut accueillir.

b/ Si, par contre, le projet d’aménagement n’a fait l’objet d’aucune vali-dation de la commission de sécurité, ou du maire, il faut obtenir celle-ci préalablement.L’aménagement nécessitera de veiller au respect du règlement de sécurité, notamment pour les matériaux utilisés et les décors éventuels.Il faudra également veiller à conserver les accès et les dégagements consti-tués des circulations et issues, conformément aux dispositions existantes. Ou bien faire valider les modifications proposées. Dans ce cas, la commission de sécurité demandera des plans faisant appa-raître les modifications d’aménagement, le maintien des accès et dégage-ments traditionnels ou les modifications proposées.Les issues de secours devront correspondre en nombre et unités de passage à l’effectif du public admissible.La commission donnera alors son avis que le maire suivra ou non comme il en a le pouvoir. Mais l’organisateur aura tout intérêt à avoir un document officiel de l’auto-rité de police, le maire de la commune, autorisant la manifestation.

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Partie 1 : Manifestation éphémère dans un établissement recevant du public

B - Modification de l’effectif admissible

Tous les ERP sont classés par catégories en fonction de l’effectif du public admissible à un moment « T ». Le fait qu’il y ait moins de public présent, par manque de fréquentation, ne peut justifier en soi de modifier les dis-positions prévues par le règlement de sécurité.

On peut parfois faire le choix, pour des raisons artistiques lors d’un spectacle ou simplement pour le confort du public lors de manifestations, de limiter le public admis en deçà de l’effectif admissible.

On peut également vouloir accueillir plus de personnes que le nombre de publics admissibles pour lequel est classé l’établissement.

a/ Le simple fait de limiter l’effectif du public admissible n’a aucune incidence en soi sur les mesures de sécurité habituelles que le règlement de sécurité impose à l’établissement. De ce fait, aucune démarche n’est nécessaire, mais aucune modification ne peut être apportée.Par contre, si, tenant compte de cette limitation d’effectif, l’on souhaite pouvoir réduire ou modifier les mesures de sécurité habituelles et que ces dispositions n’ont pas été agréées, préalablement, par un avis de la com-mission de sécurité, validé par le maire de la commune, il faudra en faire la demande préalable.

b/ Il peut être envisageable d’accueillir ponctuellement un effectif de public plus important que celui pour lequel l’établissement est classé.Cette possibilité est soumise à l’avis de la commission de sécurité et auto-risée par arrêté du maire de la commune.Il faut alors impérativement qu’il y ait correspondance, au niveau du règle-ment de sécurité, entre l’effectif proposé et le nombre de dégagements et d’unités de passage permettant l’évacuation du public dans des conditions propres à assurer sa sécurité.Il est évident que l’effectif maximum potentiellement admissible peut se calculer préalablement en fonction de ces deux critères. Toutefois, nous rappelant que la commission de sécurité n’étant que consul-tative, son avis alors négatif pourra être remis en cause par une autorisation, officielle, donnée par le maire.

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Partie 1 : Manifestation éphémère dans un établissement recevant du public

c/ Enfin, la commission peut accepter un sureffectif ponctuel lors d’une manifestation éphémère, bien que l’organisateur ou l’exploitant ne puisse répondre aux exigences du règlement de sécurité, à la condition expresse de mise en place de dispositifs de sécurité dits « compensatoires ». Ces dispositifs sont proposés à la commission de sécurité et validés ou non par celle-ci. La commission ne peut être à la fois « prescripteur » et « contrô-leur ». De ce fait, elle ne pourra que se prononcer sur la proposition.

Nota Une autorisation orale du maire peut être dangereuse car, en cas de problème, aucune preuve formelle ne pourra être fournie de celle-ci.

Surtout si la commission de sécurité a, de son côté, donné un avis défavorable. Mais bien – trop ! – souvent, la commission de sécurité n’est pas consultée…

Comment connaître l’effectif admissible d’un ERP ?Il existe deux documents :- l’arrêté d’ouverture pris par le maire de la commune où est situé l’ERP et

délivré à l’exploitant ;- le registre de sécurité qui doit être tenu à jour.

Ces deux documents doivent obligatoirement se trouver en permanence dans l’établissement à disposition de la commission de sécurité, comme des services de police ou de gendarmerie, habilités à contrôler à tout moment la conformité de l’établissement avec la réglementation.

II • Établissement non classé pour l’activité proposée

Nombre de manifestations éphémères se déroulent dans des établissements dont l’activité habituelle est différente de celle alors accueillie.Concert, repas, exposition, vide-greniers… dans un gymnase, mais aussi spectacle dans la bibliothèque ou le musée…

A - Demande de classement temporaire ou définitif de l’établissement

Tout ERP doit être classé en fonction de la manifestation accueillie, de manière temporaire ou permanente.

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a/ La notion « d’utilisation exceptionnelle des locaux », terme utilisé par le règlement de sécurité (art. GN 6), n’est pas définie en termes de fré-quence comme d’importance de la ou des manifestations qui peuvent être accueillies dans un établissement. Il s’agit donc d’une notion laissée à l’appréciation de la commission de sécurité qui l’évaluera en fonction de critères qui peuvent tenir à la charge de travail pour des départements possédant un grand nombre d’ERP à contrôler.Ce peut être des manifestations régulières et similaires dans l’année. Comme de manifestations annuelles réitérées chaque année dans les mêmes conditions d’aménagement…

Article GN 6 : Utilisations exceptionnelles des locaux « § 1. L’utilisation, même partielle ou occasionnelle d’un établisse-ment, pour une exploitation autre que celle autorisée, ou pour une

démonstration ou une attraction pouvant présenter des risques pour le public et non prévue par le présent règlement, doit faire l’objet d’une demande d’autorisation présentée par l’exploitant au moins quinze jours avant la mani-festation ou la série de manifestations. Lorsque l’organisateur de la manifestation n’est pas l’exploitant de l’établis-sement, la demande d’autorisation doit être présentée conjointement par l’exploitant et l’utilisateur occasionnel des locaux. § 2. La demande doit toujours préciser la nature de la manifestation, les risques qu’elle présente, sa durée, sa localisation exacte, l’effectif prévu, les matériaux utilisés pour les décorations envisagées, le tracé des dégagements et les mesures complémentaires de prévention et de protection proposées. § 3. L’autorisation peut être accordée pour plusieurs manifestations qui doivent se dérouler durant une période fixée par les organisateurs. »

Il faut donc que la demande soit faite par l’exploitant, et conjointement avec l’organisateur si ce dernier n’est pas l’exploitant, à la commission de sécurité.

Des plans d’aménagement indiquant les dispositifs de sécurité propres à garantir la sécurité du public en termes d’accessibilité, de risques d’incendie et de panique, seront alors fournis à l’appui de cette demande.La commission rendra un avis, motivé au regard de la réglementation.Avis favorable, ou non, suite auquel le maire de la commune prendra un arrêté d’autorisation, ou non, d’ouverture de l’établissement au public pour la manifestation prévue.

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b/ Il est possible d’obtenir un classement avec différents types d’activités pour un même établissement dans un même espace. Une salle peut être classée salle de spectacle, mais aussi lieu de restauration, de bal, d’expo-sition, de conférence, etc.Ainsi, la demande de classement de l’ERP pour une activité autre que celle ayant fait l’objet du classement initial peut être demandée à titre définitif.Certaines commissions de sécurité imposent notamment ce classement définitif au regard de la fréquence des manifestations dites « exception-nelles » par l’exploitant et/ou l’organisateur.

La commission de sécurité a la maîtrise de sa décision.

B - Dossier de sécurité

Ainsi donc, un même établissement peut être classé pour différents types d’activités (spectacle, conférence, exposition, repas…) avec des implanta-tions de salles multiples pour chaque activité. Un dossier de sécurité sera demandé pour l’étude préalable au classement de l’établissement.

a/ Le classement des établissements est le fait de la commission consulta-tive départementale de sécurité et d’accessibilité (CCDSA) que préside le préfet du département.

Un dossier est présenté avant travaux en cas de construction ou d’amé-nagement de locaux existants et les travaux envisagés doivent recueillir l’accord préalable de la CCDSA. Le maire ne peut pas délivrer un permis de construire sans cet accord préalable. C’est l’un des seuls cas où cette commission « consultative » a un pouvoir de décision. La commission ne se prononcera bien évidemment que sur les points relatifs à la sécurité incendie, aux risques de panique et à l’accessibilité qui sont de son domaine de compétence.Il conviendra donc de préciser dans le dossier les activités qui pourront être accueillies dans l’établissement ainsi que les différentes implantations de scène, de chaises, tribunes, tables, estrades… envisagées pour chacune de ces activités.

Il n’y a aucune limite tant au niveau des activités que des implantations envisagées. La seule limite étant à chaque fois le respect du règlement de sécurité s’imposant aux activités accueillies.

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En revanche, il conviendra de respecter le strict accueil des seules activités pour lesquelles l’établissement a été classé, les seules implantations dans l’espace (scène, sièges, tables…) qui auront été validées par la CCDSA, ainsi que la jauge du public admissible qui peut varier en fonction de l’activité accueillie et des aménagements de la salle.

La démarche sera la même si l’établissement prévoit l’accueil d’une mani-festation ponctuelle pour laquelle l’établissement n’a pas été classé. La CCDSA demandera un dossier de présentation de la manifestation, de l’aménagement des lieux, de l’effectif du public attendu et donnera, après étude et visite sur place, un avis circonstancié favorable ou défavorable à la tenue de la manifestation évoquée.C’est à cette occasion, et suivant la fréquence d’accueil de manifestations identiques, que la CCDSA peut envisager soit un classement temporaire, le temps de la manifestation, soit un classement définitif pour ce type d’acti-vité qui s’ajoutera alors au classement initial de l’établissement.

b/ Dans les deux cas énoncés ci-avant, l’avis émis pas la CCDSA sera suivi d’un arrêté du maire de la commune sur laquelle l’établissement est situé. Tout d’abord, le maire autorisera ou non la manifestation au regard de son pouvoir de police générale, défini par le CGCT (art. L.2212-1 et -2 du Code général des collectivités territoriales). (Annexe I)Puis au titre de son pouvoir de police spéciale concernant les établisse-ments recevant du public, il autorisera ou non l’ouverture au public de l’établissement pour la manifestation objet de l’avis émis par la commis-sion de sécurité, comme le prévoit le CCH (Code de la construction et de l’habitation). (Annexe II)

III • Rôle de la commission de sécuritéNous avons évoqué à plusieurs reprises la nécessaire, et souhaitable, inter-vention de la commission de sécurité. Mais qu’est cette instance et quel est son rôle ?

A - La commission de sécurité

L’intitulé précis est commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité ou CCDSA.

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Elle est organisée aujourd’hui par le décret n° 95-260 du 8 mars 1995, modifié. Ce décret a fait suite, notamment, à l’accident du stade de Furiani le 5 mai 1992, lors de la demi-finale de Coupe de France entre Bastia et Marseille, à la suite duquel deux pompiers préventionnistes ont été inculpés…Il est alors apparu nécessaire de clarifier la mission de la commission de sécurité qui ne peut être compétente dans tous les domaines et notamment la stabilité des ouvrages, qu’ils soient fixes ou éphémères.

1. Les missions de la commission

Le décret fixe de manière précise les compétences de la commission de sécurité qui sont la sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public et les immeubles de grande hauteur (IGH), l’accessibilité aux personnes handicapées en habitation comme en ERP et IGH et aux espaces publics, les dérogations aux règles de prévention d’incendie et d’évacuation des lieux de travail, la protection des forêts, l’homologation des enceintes sportives, la sécurité des terrains de camping, la sécurité des infrastructures et systèmes de transport et les études de sécurité publique liées à l’implantation d’ERP…

2. Composition de la CCDSA

Elle est présidée par le préfet du département, qui peut se faire représenter par un membre du corps préfectoral ou par le directeur des services du cabinet, et comprend :- neuf représentants des services de l’État : * le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales, * le chef du service interministériel de défense et de protection civile, * le directeur départemental de la sécurité publique, * le commandant du groupement de gendarmerie départementale, * le directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du

logement, * le directeur départemental de l’équipement, * le directeur départemental de l’agriculture et de la forêt, * le directeur départemental de la jeunesse et des sports ;

- le directeur départemental des services d’incendie et de secours ;- trois conseillers départementaux et trois maires ;- et en fonction des affaires traitées :

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* le maire de la commune concernée ou l’adjoint désigné par lui. Le maire peut aussi, à défaut, être représenté par un conseiller municipal qu’il aura désigné. Ces conditions de représentation du maire sont également applicables dans le cas des autres commissions et des groupes de visite,

* le président de l’établissement public de coopération intercommu-nale qui est compétent pour le dossier inscrit à l’ordre du jour. Le président peut être représenté par un vice-président ou, à défaut, par un membre du comité ou du conseil de l’établissement public qu’il aura désigné.

Ces conditions sont également applicables pour les autres commissions.

La commission s’adjoindra des membres complémentaires en fonction des établissements ou des circonstances : - un architecte pour les IGH ;- en ce qui concerne l’accessibilité aux personnes handicapées : * quatre représentants des associations de personnes handicapées du

département, * et, en fonction des affaires traitées : ** trois représentants des propriétaires et gestionnaires de loge-

ments, ** trois représentants des propriétaires et exploitants d’établisse-

ments recevant du public, ** trois représentants des maîtres d’ouvrage et gestionnaires de

voirie ou d’espaces publics ;- en ce qui concerne l’homologation des enceintes sportives destinées à

recevoir des manifestations sportives ouvertes au public : * le représentant du comité départemental olympique et sportif, * un représentant de chaque fédération sportive concernée, * un représentant de l’organisme professionnel de qualification en

matière de réalisations de sports et de loisirs ;- en ce qui concerne la protection des forêts contre les risques d’incendie : * un représentant de l’Office national des forêts, * un représentant des comités communaux des feux de forêts, * un représentant des propriétaires forestiers non soumis au régime

forestier ;- en ce qui concerne la sécurité des occupants des terrains de camping et

de stationnement des caravanes : * un représentant des exploitants.

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3. Les textes qui lui permettent d’agir

Le Code de la construction et de l’habitation (CCH) pose les règles de prin-cipe de la sécurité et de l’accessibilité des publics pour les établissements recevant du public.

L’article R.123-19 du CCH classe les établissements par catégories en fonction du public potentiellement admissible suivant des modes de calcul propres aux activités de l’établissement. (Annexe III)

Ce texte est complété par le décret du 25 juin 1980 modifié, pour les « grands établissements », dits du 1er groupe et des quatre premières catégories en fonction du nombre de publics admissibles, ainsi que par les dispositions particulières en fonction du type d’activité(s) accueillie(s) dans l’établissement qui viennent compléter les dispositions du décret.

Pour les « petits établissements », dits du 2e groupe et ne comportant que les établissements de 5e catégorie, c’est le décret du 22 juin 1990 modifié qui s’applique.

L’ensemble de ces textes définit ce que l’on appelle communément « le règlement de sécurité ».

4. Qu’est-ce qu’un ERP ?

Le CCH donne une définition précise d’un ERP et donc du cadre d’appli-cation des textes :

Article R.123-2 du CCH « (…) constituent des établissements recevant du public tous bâtiments, locaux et enceintes dans lesquels des personnes sont admises, soit librement,

soit moyennant une rétribution ou une participation quelconque, ou dans lesquels sont tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur invitation, payantes ou non. »

Dès lors que nous ne sommes pas dans un espace tel que défini ci-avant, nous ne sommes pas dans un ERP et, de ce fait, le « règlement de sécu-rité » ne s’y appliquant pas, la commission de sécurité n’a pas compétence à intervenir puisqu’elle n’a pas de textes auxquels elle pourrait se référer dans son avis.

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Est-ce à dire qu’il n’y aurait dès lors aucune mesure de sécurité à prendre ? NON.Et nous étudierons cette situation au chapitre suivant, dans le cadre des manifestations en « extérieur ».

5. Visites de contrôle des ERP

Les visites de « commissions de sécurité » sont en fait effectuées par des « groupes de visite » qui peuvent être créés à l’initiative de la commission de sécurité auprès des sous-commissions, constituées par secteur d’activité. Ces sous-commissions, par contre, n’ont pas de compétence pour les immeubles de grande hauteur (IGH), les ERP de 1re catégorie (+ de 1 500 personnes) où seule la CCDSA est compétente. De même, seule la commission peut octroyer des dérogations au règlement de sécurité.

Ces groupes établissent un rapport de visite et vérifient la conformité de l’établissement avec le règlement de sécurité. Ils proposent un avis formel à la commission, favorable ou défavorable, justifié par les textes. La com-mission rendra ensuite un avis définitif.

Les visites des ERP sont obligatoires dans une périodicité établie par le règle-ment, de 3 ou 5 ans suivant le type d’activité et la capacité d’accueil du public. Logiquement, plus l’activité est à risque pour un public nombreux, et plus la période entre deux visites sera courte…

Les établissements de 5e catégorie ne sont pas visités périodiquement, sauf ceux ayant des locaux à sommeil (hôtels, hôpitaux, centres d’hébergement avec locaux à sommeil, etc.) qui le sont tous les 5 ans. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas soumis au respect de la régle-mentation. Ainsi, le maire de la commune peut demander une visite de la commission de sécurité s’il estime qu’un établissement peut présenter un risque pour le public qui le fréquente.

B - Le maire et la commission de sécurité

L’ouverture au public d’un établissement ou la continuité de l’activité après visite sont soumises à autorisation.Comme l’indique son intitulé, la commission est « consultative ». Elle émet donc un avis qui n’est en aucun cas une décision.

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Le maire de la commune du siège de l’établissement est l’autorité de police compétente pour ce qui concerne l’application et le respect des prescriptions énoncées par le règlement de sécurité (art. R.123-27 du CCH). Il autorise l’ouverture d’un établissement par arrêté pris après avis de la commission de sécurité (art. R.123-46 du CCH). De la même manière, le maire peut, par arrêté, ordonner la fermeture d’un établissement (art. R.123-52 du CCH), après avis de la commission de sécurité, si l’exploitant dudit établissement ne respecte pas le règlement de sécurité. (Annexe III)

De ce pouvoir de police, seul le maire peut solliciter la commission pour une visite d’un établissement dont il jugerait les aménagements, équipements de sécurité, modalités de fonctionnement… non conformes au règlement de sécurité.

Le maire de la commune dispose d’un pouvoir de police important qui, par contrepartie, lui donne une responsabilité essentielle dans le fonc-tionnement des établissements recevant du public situés sur le territoire communal, et ce, quel qu’en soit l’exploitant.

Lors de manifestations éphémères dans un ERP, dont le type d’activité est différent du type de manifestation accueillie, le maire doit donc impérati-vement donner son accord, après visite de la commission de sécurité, seule habilitée à classer l’établissement de manière provisoire, ou définitive, pour le type de manifestation accueillie.

Nous reviendrons, dans un paragraphe qui lui est consacré, sur le rôle du maire de la commune en matière de sécurité des publics.