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MÛRES Sur les traces de Jacques DUCRET,
un Français, au XIXème siècle
Commission CultureMairie de MÛRES-74540Journées du Patrimoine17
et 18 septembre 2011
Entre 1815 et 1860, la Savoie, après avoir été française sous la
Révolution, est restituée au royaume de Piémont-Sardaigne.Par
jugement du tribunal d'Annecy, l'hôpital de Rumilly appelé alors «
Congrégation de charité de Rumilly »vend une propriété à Mûres
provenant de Philibert Simond, commissaire redouté de la
Convention, jugé et guillotiné le 10 avril 1794. C'est l'héritière,
la soeur de Philibert, religieuse à la Visitation, qui avait légué
tous ses biens à l'hôpital de Rumilly.
Jacques DUCRET né en 1790, à Champfromier, petit village proche
de Bellegarde, dans l'Ain acquiert, cette propriété de 100 journaux
(environ 33 hectares) qu'il paye 40 000 francs or.Les biens seront,
par la suite, légués au neveu de Jacques Ducret, François-Marie,
dit « Le Français », né en France, à Champfromier, en 1812. Le
testament aurait été établi au château de Pierre Charves. Le nom de
« plaine du Français » est, de là, donné à ce lieu-dit de
Mûres.
Avant son installation, François-Marie avait entrepris un
apprentissage itinérant durant cinq années de formation et de
recherche. La présentation d'un chef-d'œuvre lui permit d'obtenir
le titre de compagnon. L'équerre et le compas, symboles du
compagnonnage, figurent sur son tombeau . L'équerre est, tout
naturellement symbole de la rectitude, tandis que le compas, peut
être celui de la circonspection, de la mesure, de l'impartialité,
de la sagesse...Des anciens de Mûres racontaient à leurs enfants
que le Français portait à son oreille une bisaiguë en or, insigne
de sa profession de charpentier.
Le puits avant sa rénovation
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Après son compagnonnage, François-Marie s'installe
définitivement à Mûres. Il épouse Françoise Petit, née en 1824 à
Gruffy. Ils auront dix enfants, 7 garçons et trois filles, dont
Théophile et Joseph. Le premier, Théophile, est le père de
Joséphine, née en 1895, qui deviendra épouse Deniger et mère de
Camille, agriculteur à Mûres aujourd'hui décédé. Gaby, l'épouse de
Camille, est l'actuelle propriétaire du puits et de la ferme au
balcon à balustres.Le second, Joseph, est le grand-père de
Constance, Georges et Clément Ducret, anciens fermiers qui ont
habité la plus vieille maison de Mûres.
« Le Français » a exploité sa propriété agricole mais il a,
aussi, travaillé le bois, le fer et la pierre. Son savoir-faire et
son talent ont laissé plusieurs témoignages.François-Marie habitait
l'actuelle maison Deniger sur la façade de laquelle il a édifié un
balcon à balustrade : balustres en ciment moulé dont le moule est
conservé par la famille. Autrefois, une longue tonnelle de vigne
soutenue par des poteaux et des arcs en béton moulé reliait la
maison au puits. Il n'en reste que la trace de quelques poteaux.Le
puits profond avec une chaîne à godets en cuir pour mécanisme a la
forme originale d'une pagode octogonale à losanges ajourés. Il est
recouvert d'une coupole surmontée d'un ensemble de trois petites
pièces et coiffé d'un globe. Les panneaux en forme de pointe de
diamant sont confectionnés en brique de gravier aggloméré et moulé.
Il permet de mettre en valeur le travail de ce compagnon du XIXème
siècle et de transmettre à la famille le témoignage du savoir-faire
de cet aïeul.
Les représentants de la commune de Mûres ont apporté à la
famille Deniger une aide technique pour la rénovation du puits, en
1993: orientation vers les services compétents des bâtiments de
France, entreprises spécialisées, organismes pouvant apporter des
subventions...C'est l'entreprise Hory-Marçais de Dijon qui a envoyé
deux de ses ouvriers, des compagnons en hommage à l'ancien. Ils ont
travaillé sans modifier l'existant avec les mêmes techniques. Le
financement de cette réalisation a été assuré, en grande partie,
par les propriétaires qui laissent le libre accès à ceux qui
souhaitent voir de plus près le « bel ouvrage ».
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François-Marie a construit, également, la maison de feu Marcel
Ducret, un calvaire dans le même style au carrefour du CD31 et du
CD 131 (écroulé vers 1975) et le tombeau du cimetière. Sur son
monument funéraire, on peut lire « A mon bienfaiteur ».
Sources :– deux articles non datés (fin 2004/début 2005) du
Dauphiné Libéré « La plaine du Français, une page
d'histoire locale » (propos recueillis par Pierre Gorrex auprès
de Jean Martin, instituteur retraité à Mûres, aujourd'hui
décédé)
– photos du puits et du tombeau, documents : famille Deniger–
Passerelle n° 20
La plaine du Français : maison Ducret à droite, puits à
gauche
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Plan pour une visite des monuments Ducret : 2 cheminements au
départ de l'église
La commune a décidé d'inclure dans son logo cet ouvrage
original,témoin de son histoire.
Imprimé par nos soins