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L’ÉTENDUE EFFECTIVE DE LA PRATIQUE DES
INFIRMIÈRES DANS LES SERVICES DE PROXIMITÉ EN
RÉGION ÉLOIGNÉE
Mémoire présenté
dans le cadre du programme de maîtrise en sciences infirmières avec mémoire
en vue de l’obtention du grade de Maître ès sciences (M.Sc.)
professionnelles, organisationnelles et contextuelles
Les variables indépendantes susceptibles d’influencer l’étendue de la pratique
infirmière sont divisées en 4 groupes soit les caractéristiques individuelles,
professionnelles, organisationnelles et contextuelles. Le choix des variables a été guidé
par le modèle ASCOP (Déry, 2013) qui a été développé en lien avec le QÉPI ainsi que par
les travaux d’Aroke (2014) et tient compte de celles pouvant être facilement évaluables
du point de vue des infirmières à l’aide d’un questionnaire auto-administré. Les
caractéristiques individuelles sont : 1- le sexe auquel ils s’identifient (femme, homme), 2-
le groupe d’âge (moins de 35 ans, 35 à 50 ans et 50 ans et plus), 3- le nombre d’années
d’expérience en tant qu’infirmière (moins de 5 ans ou 5 ans et plus), 4- le nombre d’années
d’expérience dans les services de proximité (moins de 5 ans ou 5 ans et plus) et 5- le
niveau de formation (titulaire ou non d’un baccalauréat). La caractéristique
professionnelle est: 1- le fait de détenir le droit de prescrire. Les caractéristiques
organisationnelles sont : 1- le poste occupé (infirmière ou infirmière clinicienne), 2- le
statut d’emploi (permanent ou temporaire), 3- le fait de travailler à temps plein ou à temps
partiel, 4- la fréquence de contact avec un médecin (tous les jours ou pas tous les jours),
5- le milieu de pratique (CLSC, dispensaire, GMF ou autres). Et enfin les caractéristiques
contextuelles sont : 1- la distance en temps pour se rendre à un service d’urgence (à moins
ou plus de 30 minutes de transport par la route) et 2- le lieu de travail qui a été déterminé
en procédant au regroupement des six MRC de la région en fonction de trois contextes
apparentés : 1) les MRC de l’Ouest (n=2) associé au premier pôle urbain, la MRC de l’Est
(n=1) liée au deuxième pôle urbain de la région et 3) les MRC éloignées (n=3). Les
données sur les caractéristiques individuelles, professionnelles, organisationnelles et
contextuelles ont été intégrées dans la section « données sociodémographiques » situées
au début du questionnaire.
50
Tableau 3 : Dimensions, questions et niveaux de complexité des items du QÉPI
Dimension Questions Niveau
Évaluation et
planification des soins
25. J’évalue la condition physique et mentale du client en considérant les dimensions
biopsychosociales 1
21. Je mets à jour systématiquement, par écrit, les informations sur la condition du client et sur
les soins dispensés
2. Pour planifier mes interventions, j’utilise des outils d’évaluation de problèmes de soins 2
1. Je suscite l’implication du client et de sa famille dans la planification des soins
11. Je participe à la conception, à l’application et à la mise à jour des programmes de soins 3
Enseignement à la
clientèle et aux
familles
10. J’évalue les besoins spécifiques d’information et d’enseignement propres à chaque client et
à sa famille 1
17. Je valide la compréhension du client et de sa famille par rapport à l’enseignement reçu
5. J’emploie des stratégies d’enseignement adaptées à chaque client et à sa famille, en fonction
du degré d’autonomie du client 2
22. Je vérifie la qualité de l’enseignement dispensé à l’unité 3
Communication et
coordination des
soins
16. Je communique aux membres de l’équipe toute information pertinente susceptible
d’influencer la coordination des soins 1
12. Je coordonne le travail de l’équipe de soins infirmiers pour répondre aux besoins du client
et de sa famille 2
24. Je communique toutes les informations pertinentes aux professionnels d’autres
établissements en vue d’assurer la continuité des soins
8. Je participe aux réunions ou à des activités de l’équipe interprofessionnelle
3 15. Afin d’assurer la continuité des soins, je coordonne les interventions de l’équipe
interprofessionnelle au sein de l’établissement
Intégration et
encadrement du
personnel
20. Je participe à l’identification des besoins de formation de mon unité 2 9. Je participe à l’orientation et à l’encadrement des stagiaires ou du personnel nouvellement
recruté
6. J’agis à titre de mentor ou de monitrice auprès du personnel nouvellement recruté 3 14. Je participe au développement et à la dispensation d’activités de formation à l’équipe de
soins, selon mes compétences
Optimisation de la
qualité et sécurité des
soins
7. Je signale les situations cliniques où je perçois une lacune dans la qualité et la sécurité des
soins 1
26. Je m’implique dans la mise à jour des pratiques en vue d’améliorer la qualité et la sécurité
des soins 2
19. Je propose des approches ou stratégies pour améliorer la qualité et la sécurité des soins
lorsque j’identifie des lacunes
23. Je participe à l’évaluation de la qualité et de la sécurité des soins 3
3. Je participe au développement de la pratique infirmière
Mise à jour et
utilisation des
connaissances
4. Je maintiens à jour mes connaissances 1
18. Je bonifie ma pratique en fonction des nouvelles connaissances issues des pratiques
exemplaires et des projets de recherche en sciences infirmières ou en santé 2
13. Lors d’une modification de la pratique, je partage avec l’équipe de soins infirmiers les
connaissances issues de la recherche 3
51
4.5.3 Biais anticipés et stratégies pour les minimiser
Pour la présente étude, certains biais ont été anticipés pour lesquels des stratégies
ont été mises de l’avant dans le but de les minimiser.
En premier lieu, puisque l’échantillon de la présente étude en est un de convenance,
un biais de sélection pouvait être présent et faire en sorte que celui-ci ne soit pas
représentatif et homogène. Afin de minimiser les risques d’un biais méthodologique ayant
pour effet un recrutement insuffisant, un chèque cadeau a été offert parmi les participants
à l’étude. Cette stratégie a aussi permis de réduire le risque de biais de double complétion
étant présent et a été diminuée en demandant aux participants leurs coordonnées pour le
tirage du certificat cadeau. Cette stratégie a aussi permis de limiter l’effet d’un biais de
désirabilité qui peut avoir été présent ainsi que le fait d’avoir un échantillon de volontaires
possiblement davantage proactifs et ouverts à la recherche. Ce biais présuppose un
comportement du participant consistant à se montrer sous une facette positive lorsqu’il est
interrogé (Chabal, 2014). Les conséquences sur les résultats peuvent être un score plus
élevé pour certaines dimensions ainsi que pour le score global de l’ÉEPI. Il faut aussi tenir
compte que les résultats de cette étude découlent d’une pratique déclarée par les
infirmières. Les résultats peuvent ainsi être teintés d’une part de subjectivité. Ce biais peut
cependant être perçu comme une qualité de cette étude en ce sens que les infirmières ont
eu l’opportunité de rapporter la situation telle qu’elles la perçoivent réellement. Cette
possibilité a été prise en considération par une interprétation prudente des résultats.
4.6 ANALYSE DES DONNÉES
En premier lieu, des analyses descriptives ont été effectuées afin de décrire les
caractéristiques de l’échantillon à l’aide de mesure de fréquence et pourcentage. Des
mesures de tendances centrales ont été utilisées pour établir les scores du QÉPI (par
52
activités, par dimensions, par niveau de complexité et global) suivi d’analyses
comparatives. Puisque l’ensemble des variables des caractéristiques de l’échantillon
répondaient aux postulats de bases soit le respect de la distribution normale des
échantillons et l’homogénéité des variances, il a été possible d’utiliser des tests
paramétriques (test-t et ANOVA) pour mener les analyses comparatives. Le logiciel
SPSS 25 a été employé pour le traitement des données, leur classement et leur analyse.
4.7 CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
Le protocole de recherche et les documents associés ont été déposés (questionnaire
et communications) au comité central d’éthique de la recherche du ministère de la Santé
et des Services sociaux au début février 2018. Le certificat éthique reçu au début mars
2018 (voir appendice IV : Certificat éthique) a ensuite été remis à la directrice des services
multidisciplinaires, qualité, évaluation, performance et éthique du CISSS participant afin
de procéder à un examen de la convenance institutionnelle (voir l’appendice V :
Autorisation du milieu de recherche). À la mi-mars 2018, toutes les autorisations requises
ayant été reçues, le recrutement a pu débuter.
Dans la préparation de ce protocole de recherche, un grand soin a été mis afin de
respecter les principes éthiques associés au respect de la personne, à la préoccupation pour
le bien-être et à la justice de l’EPTC2 (http://eptc2fer.ca/welcome). Ainsi, le formulaire
de consentement a été présenté aux participants au début du questionnaire électronique
afin de s’assurer de leur volontariat (voir l’appendice VII : Formulaire de consentement).
Ceux-ci ont été avisés de la possibilité de se retirer à tout moment de l’étude, et ce, sans
aucun préjudice. Les noms et les coordonnées de l’étudiante-chercheure, de la directrice
de recherche, de la directrice des services multidisciplinaires, qualité, évaluation,
performance et éthique du CISSS participant et d’une personne-ressource au comité
central d’éthique de la recherche du MSSS leur ont également été fournies et ils ont été
5.3 L’ÉTENDUE EFFECTIVE DE LA PRATIQUE INFIRMIÈRES EN FONCTION DES
CARACTÉRISTIQUES INDIVIDUELLES, PROFESSIONNELLES,
ORGANISATIONNELLES ET CONTEXTUELLES
Les analyses comparatives des caractéristiques individuelles, professionnelles,
organisationnelles et contextuelles, indiquent que le résultat global ainsi que des
dimensions de l’ÉEPI sont influencés par certaines caractéristiques étudiées. (Voir
tableaux 5 et 6). Ainsi, le score des femmes est significativement plus élevé (x = 4,15, σ
= 1,14) pour les activités liées à la dimension « communication et coordination des soins »
que celui des hommes (x = 3,07, σ = 1,07). Travailler à temps plein est associé à des scores
supérieurs pour les dimensions « intégration et encadrement du personnel » et
« optimisation de la qualité et de la sécurité des soins » (x = 3,79, σ = 1,21 et x = 4,04,
σ = 1,02) que travailler à temps partiel (x = 2,46, σ = 1,04 et x = 3,29, σ = 1,27). Les
analyses comparatives démontrent aussi une différence significative entre les lieux de
travail pour la dimension « communication et coordination des soins ». La considération
de test post-hoc de Bonferroni (p = 0,012) indique que la sous-région 3, soit les MRC les
plus éloignées et isolées obtient des scores significativement plus faibles (x = 3,26, σ =
1,21) que la sous-région 1 (x = 4,42, σ = 0,91) pour cette dimension. Également, les
analyses démontrent une différence significative pour le score global entre les infirmières
ne détenant pas le droit de prescrire (x = 3,87, σ = 0,81) et celles détenant ce droit
(x = 4,51, σ = 0,77) avec un plus grand déploiement de la pratique pour ces dernières.
En ce qui concerne les niveaux de complexité, les résultats démontrent que le lieu
de travail semble associé à une étendue de la pratique plus élevée pour les activités de haut
niveau de complexité dans la sous-région 2 (x = 4,04, σ = 1,22) qui obtient des scores
significativement plus élevés (Bonferroni p = 0,027) que la sous-région 3 (x = 2,91,
σ = 1,06) représentant les MRC plus éloignées et isolées (tableau 7).
60
Tableau 5 : Comparaison du score global en fonction des caractéristiques
N (%) X E.T. ddl t/F
Sexe Féminin Masculin
38 (86,4) 6 (13,6)
4,22 3,67
0,85 0,69
42 1,52
Âge - de 35 ans
De 35 à 50 ans 51 ans et +
9 (20,5)
24 (54,5) 11 (25)
4,16 4,08 4,05
0,96 0,82 0,85
2 0,77
Expérience totale - de 5 ans 5 ans et +
6 (13,6)
38 (86,4)
4,37 4,11
0,94 0,84
42 0,69
Expérience en SP - de 5 ans 5 ans et +
18 (40,9) 26 (59,1)
4,28 4,05
0,77 0,90
42 0,89
Formation Pas bac
Baccalauréat
19 (43,2) 25 (56,8)
4,19 4,12
0,91 0,81
42 0,27
Poste Infirmière
Inf. clinicienne
16 (36,4) 28 (63,6)
4,36 4,03
0,88 0,82
42 1,25
Statut d’emploi Temporaire Permanent
13 (29,5) 31 (70,5)
4,01 4,20
0,96 0,80
42 0,68
Travail Temps plein
Temps partiel
31 (70,5) 13 (29,5)
4,30 3,80
0,78 0,94
42 1,83
Droit de prescrire Oui
Non
19 (43,2) 25 (56,8)
4,51 3,87
0,77 0,81
42 2,62*
Lieu de travail Sous-région 1 Sous-région 2 Sous-région 3
19 (43,2) 11 (25,0) 14 (31,8)
4,17 4,58 3,78
0,67 0,91 0,90
2 3,01
Milieu de pratique CLSC
GMF, GMF-U Dispensaires
Autres
23 (52,3)
3 (6,8) 15 (34,1)
3 (6,8)
4,21 4,19 3,88 4,97
0,84 0,55 0,88 0,65
3 1,54
Distance de l’urgence 30 min. et -
+ de 30 min. ou non relié
30 (68,2) 14 (31,8)
4,27 3,88
0,80 0,91
42 1,42
Collaboration avec médecin Quotidien
Non quotidien
15 (34,1) 29 65,9)
4,34 4,05
0,80 0,87
42 1,08
Note. Le degré de liberté (ddl) désigne le nombre de variables aléatoires qui ne peuvent être déterminées ou
fixées par une équation. Celui-ci est égal au nombre d’observations moins le nombre de relations entre ces
observations. Les scores établis en fonction ddl = 42 ont été établis en fonction de t-test et tandis que pour
les autres ddl, les scores ont été établis à l’aide d’ANOVAs. Le t\F désigne la valeur t pour les t-test et la
valeur F pour les Anovas. Ceux-ci sont exprimés par rapport à la première variable nommée.
* p<0,05 **p<0,01
61
Tableau 6 : Comparaison des différentes dimensions en fonction des caractéristiques
Caractéristiques
Dimensions
1 2 3 4 5 6
N (%) ddl x σ t\F x σ t\F x σ t\F x σ t\F x σ t\F x σ t\F
Sexe Féminin
Masculin
38 (86,4) 6 (13,6)
42
4,65 4,43
0,86 0,77
0,58
4,59 4,58
1,00 0,97
0,005
4,15 3,07
1,14 1,07
2,18*
3,47 2,96
1,34 1,03
0,89
3,94 3,03
1,12 0,99
1,87
4,64 4,17
1,00 0,84
1,11
Âge - de 35 ans
De 35 à 50 ans 51 ans et +
9 (20,5)
24 (54,5) 11 (25)
2
4 714 494,82
0,88 0,85 0,82
0,63
4,86 4,38 4,82
0,90 0,97 1,04
1,23
4,44 4,00 3,64
0,80 1,29 1,13
1,18
3,72 3,38 3,18
1,53 1,33 1,08
0,42
4,13 3,93 3,33
1,37 1,05 1,09
1,51
5,07 4,29 4,79
0,88 0,93 1,02
2,62
Expérience totale - de 5 ans 5 ans et +
6 (13,6)
38 (86,4) 42
4,87 4,58
0,74 0,86
0,78
4,83 4,55
0,98 1,00
0,66
4,50 3,92
0,75 1,22
1,12
3,38 3,40
1,59 1,28
-0,05
3,93 3,80
1,40 1,11
0,26
4,78 4,54
1,00 0,98
0,54
Expérience en SP - de 5 ans 5 ans et +
18 (40,9) 26 (59,1)
42
4,57 4,65
0,75 0,91
-0,34
4,68 4,52
0,80 1,10
0,53
4,41 3,72
0,93 1,26
1,99
3,65 3,22
1,42 1,21
1,08
3,89 3,77
1,14 1,16
0,34
4,57 4,58
1,05 0,95
-0,009
Formation Pas bac
Baccalauréat
19 (43,2) 25 (56,8)
42
4,76 4,51
0,93 0,77
0,96
4,50 4,65
1,09 0,91
-0,50
4,09 3,93
1,28 1,12
0,46
3,38 3,41
1,47 1,19
-0,07
3,82 3,82
1,17 1,14
0,01
4,67 4,51
1,02 0,96
0,53
Poste Infirmière
Inf. clinicienne
16 (36,4) 28 (63,6)
42
4,88 4,47
0,97 0,74
1,56
4,59 4,58
1,13 0,91
0,04
4,25 3,86
1,23 1,14
1,07
3,64 3,26
1,45 1,21
0,94
4,01 3,71
1,08 1,18
0,85
4,90 4,39
0,94 0,97
1,67
Statut d’emploi Temporaire Permanent
13 (29,5) 31 (70,5)
42
4,49 4,67
0,85 0,84
-0,64
4,13 4,77
1,09 0,89
-2,04
3,98 4,01
1,33 1,13
-0,06
3,31 3,44
1,52 1,22
-0,29
3,83 3,81
1,19 1,14
0,05
4,33 4,68
0,97 0,98
-1,07
Travail Temps plein
Temps partiel
31 (70,5) 13 (29,5)
42
4,70 4,43
0,75 1,04
0,96
4,71 4,29
0,96 1,01
1,31
4,05 3,89
1,19 1,19
0,39
3,79 2,46
1,21 1,04
3,46**
4,04 3,29
1,02 1,27
2,06*
4,59 4,54
0,96 1,05
0,16
Droit de prescrire Oui
Non
19 (43,2) 25 (56,8)
42
4,89 4,41
0,80 0,82
1,97
4,96 4,30
0,91 0,95
2,32*
4,27 3,79
1,11 1,21
1,36
3,79 3,10
1,08 1,39
1,79
4,33 3,43
1,01 1,10
2,77**
4,91 4,32
0,79 1,04
2,06
62
Caractéristiques
Dimensions
1 2 3 4 5 6
N (%) ddl x σ t/F x σ t\F x σ t\F x σ t\F x σ t\F x σ t\F
Lieu de travail Sous-région 1 Sous-région 2 Sous-région 3
19 (43,2) 11 (25,0) 14 (31,8)
2
4,71 4,95 4,24
0,77 0,83 0,86
2,50
4,63 5,00 4,20
0,85 0,93 1,10
2,22
4,42 4,22 3,26
0,91 1,19 1,21
4,97*
3,16 4,16 3,13
1,20 1,12 1,41
2,71
3,61 4,49 3,57
0,78 1,11 1,41
0,77
4,54 4,70 4,52
0,80 1,35 0,94
0,11
Milieu de pratique
CLSC GMF, GMF-U Dispensaires
Autres
23 (52,3)
3 (6,8) 15 (34,1)
3 (6,8)
3
4,63 4,80 4,39 5,47
0,92 0,40 0,75 0,46
1,50
4,55 5,42 4,30 5,42
0,94 0,58 1,06 0,52
1,99
4,25 4,00 3,44 4,87
1,09 0,60 1,27 0,81
2,20
3.30 3,17 3,43 4,17
1,18 1,13 1,59 1,01
0,41
3,90 3,47 3,57 4,73
1,11 0,31 1,28 0,83
1,02
4,67 4,44 4,33 5,22
1,04 1,07 0,89 0,84
0,82
Distance de l’urgence
30 min. et - + de 30 min. ou
non relié
30 (68,2) 14 (31,8)
42
4,69 4,46
0,83 0,86
0,87
4,78 4,18
0,94 0,97
1,94
4,19 3,59
1,06 1,34
1,63
3,53 3,13
1,18 1,55
0,95
3,88 3,69
1,10 1,26
0,52
4,67 4,38
0,99 0,96
0,90
Collaboration avec médecin
Quotidien Non quotidien
15 (34,1) 29 65,9)
42
4,83 4,51
0,74 0,88
1,19
4,85 4,45
0,91 1,01
1,30
4,09 3,95
1,21 1,18
0,38
3,63 3,28
1,22 1,35
0,86
4,07 3,69
1,21 1,10
1,04
4,64 4,54
0,95 1,01
0,33
Note. Le degré de liberté (ddl) désigne le nombre de variables aléatoires qui ne peuvent être déterminées ou fixées par une équation. Celui-ci est égal au
nombre d’observations moins le nombre de relations entre ces observations. Les scores établis en fonction ddl = 42 ont été établis en fonction de t-test et
tandis que pour les autres ddl, les scores ont été établis à l’aide d’ANOVAs. Le t\F désigne la valeur t pour les t-test et la valeur F pour les Anovas. Ceux-
ci sont exprimés par rapport à la première variable nommée.
* p<0,05 **p<0,01
63
Tableau 7 : Comparaison des niveaux de complexité avec les caractéristiques à l’étude
Caractéristiques
Niveaux de complexité
1 2 3
N (%) ddl x σ t/F x σ t/F x σ t/F
Sexe Féminin
Masculin
38 (86,4) 6 (13,6)
42
5,05 4,62
0,84 0,72
1,19
4,29 3,82
0,85 0,67
1,29
3,51 2,76
1,10 0,79
1,60
Âge - de 35 ans
De 35 à 50 ans 51 ans et +
9 (20,5)
24 (54,5) 11 (25)
2
5,30 4,87 5,01
0,76 0,84 0,87
0,88
4,47 4,17 4,15
0,90 0,87 0,77
0,47
3,80 3,36 3,19
1,33 1,01 1,05
0,83
Expérience totale - de 5 ans 5 ans et +
6 (13,6)
38 (86,4) 42
5,38 4,93
0,58 0,86
1,23
4,33 4,21
0,96 0,83
0,34
3,63 3,37
1,37 1,05
0,54
Expérience en SP - de 5 ans 5 ans et +
18 (40,9) 26 (59,1)
42
5,20 4,85
0,59 0,95
1,50
4,30 4,17
0,78 0,89
0,50
3,56 3,30
1,13 1,07
0,75
Formation Pas Bac
Baccalauréat
19 (43,2) 25 (56,8)
42
5,05 4,95
0,87 0,82
0,41
4,23 4,22
0,88 0,82
0,02
3,47 3,36
1,16 1,05
0,35
Poste Infirmière
Inf. clinicienne
16 (36,4) 28 (63,6)
42
5,21 4,87
0,84 0,82
1,34
4,35 4,15
0,91 0,81
0,76
3,70 3,24
1,08 1,07
1,38
Statut d’emploi Temporaire Permanent
13 (29,5) 31 (70,5)
42
4,82 5,06
0,89 0,81
-0,87
4,04 4,30
0,92 0,81
-0,94
3,35 4,43
1,25 1,03
-0,22
Travail Temps plein
Temps partiel
31 (70,5) 13 (29,5)
42
5,07 4,81
0,78 0,96
0,93
4,35 3,93
0,77 0,94
1,52
3,63 2,85
1,04 1,02
2,29*
Droit de prescrire Oui
Non
19 (43,2) 25 (56,8)
42
5,20 4,84
0,85 0,81
1,42
4,63 3,92
0,80 0,74
3,04**
3,84 3,08
0,91 1,11
2,45*
Lieu de travail Sous-région 1 Sous-région 2 Sous-région 3
19 (43,2) 11 (25,0) 14 (31,8)
2
5,06 5,27 4,68
0,73 0,92 0,86
1,70
4,24 4,57 3,92
0,69 0,92 0,90
1,95
3,40 4,04 2,91
0,86 1,22 1,06
3,74*
Milieu de pratique CLSC
GMF, GMF-U Dispensaires
Autres
23 (52,3)
3 (6,8) 15 (34,1)
3 (6,8)
3
5,05 5,14 4,74 5,67
0,90 0,71 0,78 0,36
1,19
4,27 4,23 3,96 5,20
0,82 0,42 0,83 0,80
2,00
3,49 3,41 3,13 4,19
1,10 0,61 1,16 0,80
0,88
Distance de l’urgence 30 min. et -
+ de 30 min. ou non relié
30 (68,2) 14 (31,8)
42
5,09 4,79
0,82 0,85
1,13
4,34 3,97
0,82 0,86
1,37
3,56 3,09
1,02 1,19
1,34
Collaboration avec médecin
Quotidien Non quotidien
15 (34,1) 29 65,9)
42
5,17 4,90
0,74 0,88
1,02
4,45 4,11
0,83 0,84
1,28
3,57 3,32
1,01 1,13
0,72
Note. Le degré de liberté (ddl) désigne le nombre de variables aléatoires qui ne peuvent être déterminées ou
fixées par une équation. Celui-ci est égal au nombre d’observations moins le nombre de relations entre ces
observations. Les scores établis en fonction ddl = 42 ont été établis en fonction de t-test et tandis que pour
les autres ddl, les scores ont été établis à l’aide d’ANOVAs. Le t\F désigne la valeur t pour les t-test et la
valeur F pour les Anovas. Ceux-ci sont exprimés par rapport à la première variable nommée.
* p<0,05 **p<0,01
64
65
CHAPITRE 6
DISCUSSION
Ce dernier chapitre présente la discussion des principaux résultats de l’étude où ils
sont mis en lien avec les écrits scientifiques. Le chapitre se poursuit avec les limites de
l’étude et se termine par une série de recommandations pour la pratique, la formation, la
gestion et la recherche.
6.1 DISCUSSION DES RÉSULTATS SUR LA MESURE DE L’ÉTENDUE EFFECTIVE DE LA
PRATIQUE INFIRMIÈRE
6.1.1 Score global de l’ÉEPI
Le score global obtenu dans cette étude (x = 4,15) est satisfaisant, mais laisse tout
de même place à l’amélioration. Lorsque comparé à d’autres études, il s’avère que celui-
ci est inférieur à celui mesuré auprès d’infirmières œuvrant dans les services de premières
lignes ontariens (x = 4,81) (Braithwaite, 2016) ainsi qu’à celui mesuré en milieu
hospitalier d’une région rurale du Liban (x = 4,42) (Younan et al., 2019), similaire à celui
mesuré auprès d’infirmières d’un institut universitaire en santé mentale (x = 4,24)
(Lafleur, 2016) et plus élevé que d’autres études réalisées en milieu hospitalier (x = 3,47)
(D’Amour et al., 2012) et en pédiatrie (x = 3,21) (Déry, 2013) (Voir tableau 1). Ces scores
semblent cohérents avec l’idée générale que le déploiement de la pratique des infirmières
est plus grand dans les services de proximité que dans les milieux hospitaliers.
66
6.1.2 Scores pour chaque dimension de l’étendue de la pratique
La dimension « Évaluation et planification des soins » a obtenu le plus haut score
(x = 4,62) qui signifie que ces activités sont fréquemment réalisées. Ce résultat pourrait
s’expliquer d’abord par la redéfinition du champ d’exercices des infirmières du Québec
en 2003 permettant la reconnaissance par le législateur de leurs compétences et de leurs
responsabilités à l’égard de l’évaluation clinique. Celle-ci a récemment conduit à un
rehaussement de la formation en évaluation de la condition physique et mentale dans la
formation initiale et en cours d’emploi chez l’ensemble des infirmières titulaires d’un
diplôme d’études collégiales dans la région à l’étude. Nous pourrions également penser
que la norme professionnelle adoptée le 1er avril 2009 par l’OIIQ a elle aussi pu contribuer
à accroître ce score en rendant obligatoire la documentation d’un Plan thérapeutique
infirmier (PTI). « L’infirmière consigne au dossier de chaque client, dans un outil de
documentation distinct, le plan thérapeutique infirmier qu’elle détermine ainsi que les
ajustements qu’elle y apporte selon l’évolution clinique du client et l’efficacité des soins
et des traitements qu’il reçoit.» (OIIQ, 2016b). Toutefois, il importe de rappeler que rien
n’assure dans ces résultats que l’évaluation de la condition physique et mentale et le plan
thérapeutique infirmier sont réalisé de façon adéquate. Ce score est cohérent avec les
résultats d’une autre étude décrivant la pratique infirmière auprès de personnes atteintes
de la maladie d’Alzheimer ou d’autres troubles neurocognitifs majeurs dans des GMF
ayant participé aux projets pilotes de la première phase du Plan Alzheimer Québec. Les
infirmières participantes avaient alors affirmé que même si elles savaient qu’elles
devraient compléter un plan thérapeutique infirmier, elles ne le faisaient pas (Nicol-
Clavet, 2017). À l’examen des activités associées à cette dimension, celle qui obtient le
score le plus faible est celle liée à la participation à la conception, l’application,
l’évaluation et la mise à jour des programmes de soins (Q11 = 3,14). Cette activité est
associée au niveau de complexité élevé dont il est attendu qu’elle soit exercée par une
infirmière détenant un niveau de formation universitaire.
67
Les soins de proximité sont associés à la promotion de la santé et la prévention de
la maladie et les infirmières travaillant dans ces milieux sont amenées à adopter des rôles
impliquant l’enseignement de la santé comme l’autogestion des maladies chroniques ou
l’éducation à la santé sexuelle. Il n’est donc pas étonnant que la dimension
« Enseignement à la clientèle et aux familles » obtienne un score satisfaisant (x = 4,59) se
plaçant au second rang des dimensions les plus souvent réalisées. Or, une activité de
complexité élevée, associée aux activités exercées par l’infirmière clinicienne semble
toutefois réalisée moins fréquemment que les autres, soit celle liée à l’évaluation et à
l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé au sein du service (Q22 = 3,57).
La dimension « Enseignement à la clientèle et aux familles » obtient également de bons
scores dans l’étude sur les services de premières lignes ontariens (x = 5,16) (Braithwaite,
2016) ainsi que dans celle menée dans les services de santé mentale en institut
universitaire au Québec (x = 4,46) (Lafleur, 2016). Lorsque comparés avec les scores
obtenus au sein des autres études, les infirmières en soins de courte durée semblent
effectivement se livrer moins fréquemment à ces activités, avec des scores de 3,79 en
milieu hospitalier pédiatrique (Déry, 201) et de 3,50 dans les secteurs de médecine-
chirurgie (D’Amour et al., 2012).
Concernant la dimension « Mise à jour et utilisation des connaissances », le score
supérieur à 4,5 pourrait s’expliquer par la norme de formation continue de l’OIIQ qui
exige, depuis janvier 2012, que tous ses membres effectuent annuellement au moins 20
heures minimales de formation continue pour renouveler leur permis d’exercice (OIIQ,
2011). L’avènement de la prescription infirmière en 2015, qui est aussi associée à une
obligation pour l’infirmière de constamment mettre à jour et développer ses compétences
professionnelles (OIIQ et CMQ, 2015), pourrait aussi avoir un impact favorable sur cette
dimension de l’ÉEPI. Ce lien est d’ailleurs mis en lumière par Halcomb et al. (2014) dont
l’étude a permis d’identifier l’impossibilité de prescrire comme étant une barrière à
l’étendue de la pratique des infirmières. Également, il importe de considérer le fait que les
infirmières en soins primaires peuvent avoir des conditions facilitantes pour la formation
68
continue, par rapport à celles travaillant en milieu hospitalier, en raison de leurs horaires
de jour et plus stables et d’un statut d’infirmière clinicienne détenue par la majorité.
Les activités liées à la dimension « Coordination des soins » soient de
communiquer, d’établir les responsabilités de chaque membre de l’équipe, de faciliter les
transitions en effectuant le transfert des responsabilités et en prodiguant l’information
requise et finalement de faire les liens avec les ressources (Radwin, Castonguay, Keenan
et Hermann, 2016). En regardant de plus près les activités associées à cette dimension, on
constate que la coordination de l’équipe de soins (Q12 = 3,14) et la coordination de
l’équipe interprofessionnelle (Q15 = 3,27) obtiennent des scores particulièrement faibles.
Ces résultats pourraient indiquer une méconnaissance des infirmières des activités qui
doivent être réalisées en coordination des soins ainsi que la présence de défis pour la
collaboration interprofessionnelle. Cette dernière va dans le même sens qu’une recherche
qualitative réalisée dans les services de première ligne de milieux éloignés au Québec, en
2005 qui avait aussi mis en évidence des enjeux dans la collaboration interprofessionnelle
dans ces contextes (Gauthier et al., 2009). Les auteurs avaient alors identifié que le
manque de formalisation des liens de collaboration, le roulement du personnel qui affectait
les liens de confiance entre les médecins et les infirmières et le mode de rémunération à
l’acte des médecins avait tendance à maintenir ces derniers au centre des décisions
cliniques et réduire l’autonomie des infirmières (Gauthier et al., 2009). Ceci laisse aussi
présager un manque d’expression du leadership clinique des infirmières dans le CISSS à
l’étude. Le leadership clinique réfère à l’aptitude de l’infirmière à orienter, à soutenir, à
coordonner et à exercer une influence significative sur le patient, sa famille et les autres
membres de l’équipe soignante lors de la prestation de soins, et ce même si aucune forme
d’autorité officielle ne lui a été dévolue, et ce dans le but d’accomplir les objectifs
cliniques partagés par l’équipe de soins (Chàvez & Yoder, 2015 cités dans Maranda &
Lessard, 2017). En effet, le leadership clinique est étroitement associé à une
communication plus efficace entre les membres de l’équipe et à l’amélioration des
relations de coordination entre les professionnels de l’équipe de soins (Maranda et
Lessard, 2017).
69
La dimension « Optimisation de la qualité et de la sécurité des soins » est également
étroitement liée à la capacité de leadership clinique des infirmières. En effet,
l’amélioration de la qualité des soins de santé requiert le leadership des personnes qui
effectuent le travail quotidien (Chàvez et Yoder, 201 528) afin que celles-ci soient en
mesure de participer à l’évaluation de la qualité et de la sécurité des soins et d’en signaler
les lacunes. Or, cette dimension a obtenu un faible score (x = 3,82, σ = 1,14) dans le CISSS
à l’étude. Les activités les moins souvent réalisées dans cette dimension étaient le
développement et l’amélioration de la pratique infirmière (Q3 = 2,89) et l’évaluation de
la qualité et de la sécurité des soins (Q23 = 2,80). Ceci peut être tributaire de l’éloignement
entre les sites d’exercices où sont offerts les soins primaires et la direction des soins
infirmiers qui est responsable de la qualité de l’exercice de la profession. Cela est d’autant
plus vrai en contexte de région éloignée où la grandeur du territoire peut constituer une
barrière à la présence régulière des conseillères en soins infirmiers dans les services de
proximité comparativement à leur présence sur les unités intra hospitalières en raison de
la distance ainsi que le nombre et la diversité des lieux de pratique. La diminution des
activités assurant la qualité et la sécurité des soins n’est toutefois pas unique à la région à
l’étude et serait également associée, selon l’OIIQ (2018), à la détérioration des conditions
d’exercice des infirmières au Québec. D’ailleurs, l’organisation, dont la mission première
est de protéger le public, sommait récemment le Gouvernement du Québec d’apporter des
solutions immédiates et concrètes pour améliorer ces conditions pour améliorer la qualité
et la sécurité dans les soins (OIIQ, 2018).
Enfin, la dimension ayant obtenu le plus faible score est « Intégration et
encadrement du personnel ». Selon l’Association des infirmières et infirmiers du Canada
(AIIC, 2009), dans les services de première ligne, tout comme dans les autres services de
santé, le rôle attendu de l’infirmière et l’infirmière clinicienne à l’égard de l’intégration et
de l’encadrement du personnel se traduit par l’exercice du leadership infirmier.
Les infirmières de tous les domaines de pratique doivent aider à mettre en place
des moyens d’attirer des jeunes, du dynamisme, des idées nouvelles et une
énergie nouvelle en leadership des soins infirmiers. […] Plusieurs stratégies ont
70
été décrites dans la littérature pour attirer et retenir les infirmières. Ces stratégies
sont inspirées des actions mises en place par les hôpitaux aimants, concept conçu
par l’American Academy of Nursing au début des années 1980. Ces
établissements se caractérisent notamment par les efforts consentis à la création
d’un environnement de travail propice au développement et à l’autonomie
professionnelle ainsi qu’à une pratique de soins de qualité. Le soutien clinique
est un des moyens faisant partie d’une stratégie globale d’attraction et de
rétention. Le soutien clinique est constitué de trois volets, soit l’accueil-
orientation-intégration, le préceptorat et le mentorat (MSSS, 2008, p.3).
La faible fréquence de réalisation des activités liées à l’intégration et l’encadrement
du personnel pourrait notamment s’expliquer par la pénurie de personnel, la surcharge de
travail, les difficultés de recrutement, un fort roulement de personnel ainsi que la
diminution de personnel d’expérience. Un sondage, réalisé en 2016 par le comité jeunesse
de l’OIIQ auprès de la relève infirmière a mis en lumière la présence de difficultés
d’intégration chez une infirmière sur trois (Heppell-Cayouette et Maranda, 2016). Les
raisons évoquées étaient alors : 1- un accueil quelconque directement reliée à la lourdeur
de la tâche, 2- un temps d’orientation et de formation trop court, 3- une difficulté à obtenir
des réponses à leurs questions, 4- une difficulté à se faire accepter dans l’équipe de travail
et, 5- un manque de soutien (Heppell-Cayouette et Maranda, 2016). Également, certains
services de proximité dans lesquels les infirmières sont amenées à effectuer une pratique
isolée fait en sorte que l’orientation et la formation de nouveau personnel ne sont pas
souvent nécessaires ou à l’opposé, que les nouvelles arrivées sont toujours formées par la
même infirmière ce qui diminue la possibilité de formation par les autres infirmières.
Il est intéressant de noter que les résultats par dimension de cette étude diffèrent de
ceux des services de proximité de la province voisine (Ontario) où les scores sont plus
élevés pour presque toutes les dimensions (Braithwaite, 2016). De plus, la nature des
dimensions les plus réalisées diffère. Ainsi, en Ontario, les dimensions « Enseignement à
la clientèle et aux familles » et « Mise à jour et l’utilisation des connaissances » obtiennent
les scores les plus élevés, tandis que la troisième place était occupée par la dimension de
la « Communication et la coordination des soins ». Le contexte des soins primaires
ontariens diffère du contexte québécois. En premier lieu, il faut considérer que la présence
71
des infirmières au sein des soins primaires sont implantée depuis plus longtemps chez nos
voisins ontariens et qu’il est possible que la compréhension du rôle de l’infirmière dans
ce contexte soit mieux intégrée qu’au Québec. Enfin, la formation initiale des infirmières
présente également des différences puisqu’en Ontario, car l’entrée dans la profession
exige un baccalauréat en sciences infirmières.
6.2 DISCUSSION SUR LES EFFETS DES CARACTÉRISTIQUES INDIVIDUELLES,
PROFESSIONNELLES, ORGANISATIONNELLES ET CONTEXTUELLES L’ÉTENDUE DE
LA PRATIQUE DES INFIRMIÈRES DES SERVICES DE PROXIMITÉ EN RÉGION
ÉLOIGNÉE
En ce qui concerne les caractéristiques individuelles, professionnelles,
organisationnelles et contextuelles, les résultats indiquent que certaines semblent
associées à un plus grand déploiement de la pratique infirmière soit : le sexe féminin, le
fait de travailler à temps plein, le droit de prescrire ainsi que le lieu de travail à proximité
d’un pôle urbain régional. Les différences en fonction du genre ne seront toutefois pas
discutées considérant la faible proportion d’hommes dans l’échantillon.
6.2.1 EEPI et droit de prescrire
Les résultats obtenus pour le droit de prescrire sont cohérents avec ceux de l’étude
de Halcomb et al. (2014) qui ont identifié l’impossibilité de prescrire comme étant une
barrière à l’ÉPI.
6.2.2 EEPI et éloignement
Le contexte d’éloignement a déjà été mesuré dans l’étude de Birks et al. (2018),
toutefois les résultats n’ont pas soulevé de différence significative.
72
Il faut toutefois prendre en considération dans la présente étude que les infirmières
pratiquant dans les dispensaires des milieux les plus éloignés font face à des défis
particuliers et spécifiques liés au contexte d’isolement et au manque de ressources
professionnelles. Elles représentent souvent le seul point de contact avec le système de
santé et sont en grande partie responsables de la prise en charge des usagers. Cette pratique
infirmière au sein des dispensaires isolés est qualifiée de « pratique élargie » ou de « rôle
élargi » puisque ces infirmières disposent d’une plus grande autonomie afin d’évaluer les
patients, déterminer les suivis cliniques requis et traiter certains problèmes de santé
courants selon des guides thérapeutiques et des ordonnances collectives (OIIQ, 2004 ;
OIIQ, 2019b). Les infirmières travaillant dans des dispensaires éloignés obtiennent des
primes d’infirmière en dispensaire liées à l’exercice d’une pratique en rôle élargi en raison
de l’absence de médecin sur place. Dans le cadre de cette étude, il a donc été étonnant de
constater que la sous-région 3, associée aux lieux de travail les plus éloignés, ait obtenu
des scores plus faibles. Ce résultat est à l’origine d’une réflexion à l’effet que le QÉPI, qui
contient peu de questions sur des activités infirmières liées aux interventions directes
auprès de la clientèle, ne traduit probablement pas bien la pratique élargie des infirmières
des milieux le plus isolés. Combiné au fait que les équipes de soins sont très petites dans
ces milieux et que des difficultés d’accès à la formation continue peuvent être présentes
en raison de l’absence d’université dans les milieux les plus isolés, cela pourrait influencer
à la baisse les résultats obtenus pour l’ÉEPI dans cette sous-région.
6.2.3 EEPI et formation
L’étude de Déry (2013) a démontré que le niveau de formation influence l’étendue
de la pratique infirmière. Dans la présente étude, l’analyse des données
sociodémographiques indique que 56,8 % des infirmières de la présente étude détiennent
un baccalauréat en soins infirmiers, 52,6 % pour l’étude de Lafleur (2016) menée auprès
d’infirmières d’un institut universitaire en santé mentale et 62,6 % pour l’étude de
73
Braithwaite (2016) en services de première ligne ontariens. Ces taux sont sensiblement
plus élevés que le 37,9 % observé dans l’étude de Déry et al., (2013) et 24,3 % pour l’étude
de D’Amours et al. (2012), deux études menées en milieu hospitalier.
Le score moyen global obtenu dans cette étude est inférieur à celui obtenu par
Braitwaite (2016) dans les services de première ligne en Ontario indiquant que l’ÉEPI est
possiblement moins grande au Québec que dans la province voisine. Ainsi, les infirmières
cliniciennes travaillant dans les services de proximité de la région n’arrivent probablement
pas à bien déployer leurs acquis universitaires dans leur pratique. Il faut toutefois
interpréter ces données avec prudence puisque l’absence de différences peut être tout
simplement due à un échantillon trop petit pour la détecter.
6.2.4 EEPI et expérience de travail
L’étude de Braithwaite a permis d’établir que l’expérience de travail est une autre
caractéristique influençant l’ÉEPI, plus particulièrement la dimension « Intégration et
encadrement du personnel », car les infirmières ayant plus de 5 ans d’expérience
réalisaient plus fréquemment les activités associées à celle-ci (Braithwaite, 2016). Dans
cette étude, les résultats sont mitigés puisque les infirmières détenant plus de 5 ans
d’expérience totale de travail réalisent effectivement plus souvent les activités associées
à la dimension « Intégration et d’encadrement du personnel » alors que c’est celles
détenant moins de 5 ans d’expérience spécifique dans les services de proximité qui
semblent réaliser le plus souvent ces activités.
6.3 LIMITES DE L’ÉTUDE
Cette étude présente des limites susceptibles d’influencer la validité interne et
externe des résultats, telles que la petite taille de l’échantillon et l’utilisation d’une
74
méthode d’échantillonnage non probabiliste. Les résultats doivent donc être considérés
avec prudence. Si le taux de participation obtenu (33 %) est satisfaisant par rapport au
contexte de réalisation de l’étude, ils demeurent nettement en deçà de ceux d’autres études
sur l’étendue de la pratique ayant utilisé le QÉPI comme celle de Déry (2013) ayant obtenu
un taux de réponse de 90 % en milieu universitaire pédiatrique et celle de Braithwaite
(2016) avec un taux de 86,2 % auprès d’infirmières de services de première ligne en
Ontario. Ceci pourrait s’expliquer par l’absence de liste de diffusion ciblée dans le CISSS
participant au moment de la recherche et à une tradition de recherche en sciences
infirmières en émergence dans la région. Des limites sont aussi associées au questionnaire
utilisé. L’équipe a fait le choix d’utiliser un questionnaire ayant déjà été validé dans le
cadre d’autres études. Aussi, les modifications apportées dans l’exercice d’adaptation de
l’outil ont été réduites au minimum seulement pour mieux tenir compte du contexte des
services de proximité. Cependant, il y a lieu de s’interroger si le QÉPI tient compte
suffisamment des pratiques dans les milieux plus isolés en raison du peu de questions
portant sur les interventions directes des infirmières auprès de la clientèle.
6.4 RECOMMANDATIONS POUR LA FORMATION, LA PRATIQUE, LA GESTION ET LA
RECHERCHE
Les résultats de cette étude ont mis en lumière certaines pistes pour la recherche, la
formation, la pratique infirmière ainsi que la gestion.
6.4.1 Recommandations pour la formation
Les résultats de la présente étude démontrent que les infirmières doivent
s’approprier davantage leur rôle particulièrement en ce qui concerne les aspects reliés à la
dimension concernant l’intégration et l’encadrement du personnel ainsi qu’à
l’optimisation de la qualité et la sécurité des soins. À la lumière des présents résultats, il
75
serait pertinent de suggérer que la définition de l’étendue de la pratique infirmière
(dimensions et niveaux de complexité) ainsi que les effets d’une pratique étendue soient
présentés aux étudiants en soins infirmiers, et ce dès le début de leur formation au même
titre que le champ de pratique et le code de déontologie. Un cours de soins infirmiers et la
communauté ou son équivalent fait déjà partie de la formation universitaire en soins
infirmiers. L’ajout de cours spécifique aux soins primaires à l’intérieur du programme de
formation au CÉGEP serait également souhaitable afin d’y aborder le rôle de l’infirmière
dans ces milieux. Ces connaissances permettraient aux étudiantes infirmières de mieux
s’approprier leur rôle en lien avec chacune des dimensions de la pratique infirmière et de
mieux comprendre le concept d’étendue de pratique. L’accessibilité aux programmes de
formation universitaire en région est donc essentielle afin d’assurer le développement des
compétences cliniques chez les infirmières de la relève et celles en pratique (Roy, 2015).
6.4.2 Recommandations pour la pratique clinique
Les résultats de cette recherche pourraient également permettre aux infirmières
œuvrant dans les services de proximité de mieux comprendre le concept de l’étendue de
pratique. Une réflexion s’avère nécessaire sur les raisons expliquant que certaines
dimensions soient plus fréquemment réalisées que d’autres. Cette réflexion permettrait
aux infirmières de prendre conscience de l’étendue de leur pratique et ainsi voir comment
elles peuvent travailler à l’optimiser. Les activités infirmières liées à la coordination de
l’équipe de soins et de l’équipe interprofessionnelle sont à développer. Pour ce, il serait
intéressant de se pencher sur la notion de leadership clinique afin de s’assurer qu’il
s’exprime fortement chez les infirmières, car il favorise ces activités (Maranda & Lessard,
2017). Il serait également souhaitable de repenser la structure organisationnelle des
milieux de soins primaires afin de réduire les facteurs pouvant entraver la coordination
des soins tels que la pratique en silo, la gouvernance médicale dans les GMF et GMF-U,
etc. Enfin, le soutien clinique des conseillères en soins infirmiers pour les infirmières
76
d’expérience et celle de la relève ainsi que davantage de temps dédié aux activités de
mentorat et de supervision clinique pourraient contribuer à une meilleure intégration et
encadrement du personnel et de formation de la relève pouvant par le fait même accroître
l’ÉEPI.
6.4.3 Recommandations pour la gestion
La création des CISSS et des CIUSSS présente des défis de gestion importants,
notamment pour les infirmières en raison de la distance, des différents contextes et des
réalités de pratique variant un peu partout sur le territoire. Les résultats de cette recherche
permettent aux gestionnaires des services de proximité de l’établissement de mieux
comprendre l’étendue de pratique des infirmières et d’en faciliter un meilleur déploiement
dans leurs services de soins primaires. En s’attardant aux différents facteurs d’influence
et aux lacunes identifiées au sein des différentes dimensions, les infirmières en situation
de gestion et autres gestionnaires pourront identifier des solutions plus concrètes à mettre
en place.
Il serait pertinent de revoir l’organisation du travail afin de rendre possible pour
l’infirmière clinicienne la mise en œuvre de l’ensemble des activités de soins faisant partie
de son étendue de pratique et dont le rôle aurait avantage à être formalisé dans les services
de soins primaires. En ce sens, Déry (2013) écrit :
En ce sens, il appert crucial de réfléchir aux conditions dans lesquelles le rôle
d’infirmière clinicienne s’est implanté depuis 2005 dans les organisations de
soins. Il semble que cette implantation se soit faite sans qu’elle soit
nécessairement accompagnée d’une démarche de changement organisationnel.
Tel que mentionné par Smith, Manfredi, Hagos, Drummond-Huth, et Moore,
(2006), qui se sont intéressés à l’introduction du rôle de la « Clinician Nurse
Leader », un rôle similaire au titre d’infirmière clinicienne, l’implantation d’un
nouveau poste nécessite l’implication de tous les membres de l’équipe de soins.
Une redéfinition du rôle de chacun des membres de l’équipe de soins doit
également accompagner cette implantation (Smith et al., 2006) en fonction de la
valeur ajoutée du nouveau rôle au sein de l’équipe (Déry, 2013, p.140).
77
Il appert nécessaire de travailler à accroître l’expression du leadership clinique des
infirmières en créant de nouvelles cultures de leadership au sein des organisations
(Maranda et Lessard, 2017) et en misant sur le développement et le renforcement continus
des compétences favorisant l’expression du leadership clinique chez les infirmières de la
relève et celles en pratique (Roy, 2015). Ces solutions passent par l’accès à des formations
continues permettant le développement de ces compétences (Roy, 2015 ; Maranda et
Lessard, 2017), l’instauration des programmes de mentorat ou de supervision clinique
(Roy, 2015 ; Maranda et Lessard, 2017) et la mise en place d’une gouvernance clinique
partagée favorisant l’implication active des infirmières (Roy, 2015). À cet effet, une
présence plus soutenue de la direction des soins infirmiers et des conseillères en soins
infirmiers dans les services de proximité pourrait contribuer à favoriser le développement
des compétences infirmières en plus d’assurer un soutien clinique à l’ensemble des
infirmières ouvrant dans ces contextes.
Il est également important de travailler à améliorer la collaboration
interprofessionnelle par une plus grande formalisation des liens (Lessard, Morin et
Sylvain, 2008 ; Careau, Brière, Houle, Dumont, Maziades, Paré et al., 2014) : 1- en
permettant une meilleure compréhension de la contribution des différents membres de
l’équipe de soins, dont les infirmières, par une définition claire de leurs rôles et
responsabilités ; 2- en favorisant le déploiement de pratiques collaboratives à large
échelle ; 3- en améliorant le partage d’information et la communication entre les
professionnels (Roy, 2015) et ; 4- en travaillant le rôle de coordination des infirmières en
soins primaires.
Finalement, l’amélioration globale des conditions de pratique des infirmières est
susceptible d’améliorer les activités liées à l’évaluation de la qualité et de la sécurité des
soins et contribuer à une plus grande ÉEPI (Radwin et al., 2016).
78
6.4.4 Recommandations pour la recherche
Plusieurs recherches ont démontré que les infirmières ne parviennent pas à mettre
en œuvre l’ensemble des activités pour lesquelles elles détiennent la formation et
l’expérience (Besner et al., 2005; D’Amour et al., 2012; Oelke et al., 2008; White et al.,
2008). Peu d’études se sont attardées à l’étendue de pratique des infirmières dans les
services de proximité et aucune n’a mesuré de façon quantitative cette étendue de pratique
dans une région éloignée du Québec. Ce mémoire a tenté de combler ce manque de
connaissance en mesurant l’ÉEPI dans les services de proximité d’une région éloignée en
plus d’accroître le corpus de connaissance en lien avec l’ÉEPI. Les résultats de cette étude
suscitent des réflexions sur l’ÉEPI et permettent d’orienter l’action afin de favoriser un
plus grand déploiement de la pratique infirmière par les recommandations qui y sont
présentées. Il serait donc intéressant de mesurer à nouveau l’ÉEPI après la mise en place
de stratégies visant à favoriser un meilleur déploiement des activités mises en œuvre par
les infirmières et les infirmières cliniciennes. Il serait également bénéfique que des travaux
soient réalisés pour en créer une version adaptée à ces contextes particuliers. Aussi, il
serait pertinent, dans de futures recherches, de prendre en considération la réalisation de
l’évaluation de la condition physique et mentale et le plan thérapeutique infirmier afin de
s’assurer que ceux-ci sont réalisés de façon adéquate. Finalement, le portait régional
demeure partiel puisque les infirmières travaillant dans les centres de santé autochtones
de la région n’ont pas été incluses dans l’étude. D’autres caractéristiques individuelles,
professionnelles, organisationnelles et contextuelles pouvant influencer l’ÉEPI que celles
évaluées dans cette étude pourraient être examinées dans de futures recherches comme le
niveau de leadership clinique chez les infirmières et le niveau de collaboration
interprofessionnelle.
79
CONCLUSION GÉNÉRALE
La pratique des infirmières travaillant dans les services de proximité en région est-
elle optimale pour leur permettre de bien contribuer à améliorer l’accessibilité et la
continuité des soins et services en région? Tout d’abord, les résultats laissent penser que
le rôle d’infirmière clinicienne n’est pas déployé de manière optimale au sein des services
de proximité. Le but de cette recherche était d’établir un portrait de l’étendue de la pratique
des infirmières travaillant dans les services de proximité dans une région éloignée du
Québec. Celle-ci a mis en évidence certains manques à gagner dans la pratique des
infirmières exerçant dans les services de proximité d’une région éloignée du Québec et a
identifié certaines caractéristiques pouvant augmenter l’ÉEPI dans ce contexte, soit le sexe
féminin, le temps de travail à temps plein, le lieu de travail à proximité d’un pôle urbain
régional et le droit de prescrire.
Elle a permis de cibler des forces dans la pratique infirmière de ces milieux, dont
plusieurs activités associées aux dimensions de l’évaluation et la planification des soins,
de l’enseignement à la clientèle et aux familles, ainsi que celle de la mise à jour et
l’utilisation des connaissances. Des lacunes ont également été observées dans les
dimensions liées à la communication et la coordination des soins, à l’optimisation de la
qualité et de la sécurité des soins et à l’intégration et l’encadrement du personnel. Ces
résultats renforcent le besoin de porter une attention particulière aux compétences de
leadership clinique et de coordination des soins chez les infirmières. D’ailleurs, le
ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec souligne que « l’implication des
infirmières comme acteurs majeurs dans des réseaux intégrés de soins exige d’elles de
développer un ensemble de compétences clés qui sont de trois ordres : des compétences
cliniques, des compétences en matière de coordination des soins et des compétences de
leadership » (MSSS, 2013, p.16).
Cette étude contribue à l’avancement des sciences infirmières en accroissant le
corpus de connaissances en lien avec l’ÉEPI et les caractéristiques l’influençant en région
80
éloignée. Elle est l’une des premières à s’intéresser à l’étendue effective de la pratique des
infirmières dans les services de proximité dans une région éloignée en contexte québécois.
Les résultats de cette étude constituent un levier important pour recommander des
actions concrètes visant à optimiser le déploiement de la pratique professionnelle des
infirmières dans les contextes de soins de proximité qui pourrait permettre d’accroître
l’accessibilité aux services de santé, la qualité et la sécurité des soins ainsi que la
satisfaction de la clientèle envers les soins et services reçus. Des retombées positives sont
également prévisibles pour les infirmières dont une plus grande satisfaction
professionnelle et pour les organisations avec une hausse d’efficacité et une performance
accrue. Cette étude est une contribution empirique permettant de mieux comprendre la
pratique infirmière dans les services de proximité et met en lumière les défis de cette
pratique dans une région éloignée du Québec.
81
APPENDICE I
Soumission de l’article – Revue RSI
82
83
84
85
APPENDICE II
Activités infirmières réservées des services de proximité (OIIQ, 2014 b, 2016)
86
Les 17 activités réservées Les éléments du champ d’exercices appliqués aux soins de proximité
1. Évaluer la condition
physique et mentale d’une
personne symptomatique;
Procéder à l’évaluation initiale à la clinique sans rendez-vous et déterminer le
degré de gravité et d’urgence du problème de santé physique.
Effectuer l’examen clinique du nourrisson.
Évaluer l’état nutritionnel d’un client qui présente une plaie récalcitrante.
Évaluer les habitudes de vie d’un client qui débute un nouvel antipsychotique
atypique.
Analyser les facteurs de risque cardiovasculaire d’un client.
Évaluer la capacité du client et de sa famille à effectuer les autosoins dont il a
besoin et à prendre en charge sa santé.
Évaluer la croissance, le stade de développement de la personne selon son âge et
déterminer les écarts.
Évaluer le niveau d’autonomie et les déficits cognitifs d’une personne âgée à
domicile, en utilisant des outils de dépistage et d’évaluation validés.
Détecter les situations potentielles de violence conjugale, lors de la première
visite de la femme enceinte à la clinique prénatale du CLSC.
Évaluer le risque suicidaire et la dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire.
Procéder au suivi périodique de l’enfant.
2. Exercer une surveillance
clinique de la condition des
personnes, dont l’état de
santé présente des risques,
y compris le monitorage et
les ajustements du plan
thérapeutique infirmier;
Effectuer le monitorage maternel et fœtal d’une femme présentant une grossesse
à risque en suivi à domicile.
Effectuer la surveillance d’un client diabétique à l’aide d’un système de
télésurveillance à distance.
Transmettre à un client, qui contacte Info-Santé, les éléments de surveillance
relatifs à son problème de santé et les indications de consulter, au besoin.
Coordonner la référence d’un client vers la 2e ligne, et assurer la surveillance
clinique jusqu’à la consultation.
Donner des directives cliniques au PTI concernant les éléments de surveillance
à mettre en place pour le suivi d’un enfant qui reçoit des gavages à domicile.
Déterminer et ajuster le PTI pour assurer la surveillance clinique requise.
3. Initier des mesures
diagnostiques et
thérapeutiques, selon une
ordonnance;
Initier des analyses (E+, créatinine, glycémie, bilan lipidique) dans le cadre du
suivi d’un client hypertendu.
Initier un prélèvement de RNI chez un client anticoagulé.
Initier un traitement du muguet chez une mère qui allaite et son nouveau-né.
Initier la contraception orale d’urgence.
Initier la contraception hormonale.
Initier la nitroglycérine sublinguale chez un client avec des douleurs rétro
sternales
4. Initier des mesures
diagnostiques à des fins de
dépistage, dans le cadre
d’une activité découlant de
l’application de la Loi sur
la santé publique;
Dépister la présence de l’infection à la gonorrhée chez une femme de moins de
25 ans avant l’installation d’un stérilet.
Dépister les ITSS chez une adolescente présentant des facteurs de risque, à la
clinique jeunesse.
Initier dépistage sanguin pour l’hépatite C chez utilisateur de drogues injectables.
87
5. Effectuer des examens et
des tests diagnostiques
invasifs, selon une
ordonnance;
Effectuer : une cytologie cervicale, un test de réactivité fœtale, les examens
diagnostiques à des fins sérologiques, biochimiques ou hématologiques.
Effectuer une échographie gestationnelle lors d’une interruption volontaire de
grossesse.
Effectuer les tests de fonction pulmonaire (spirométrie et débit expiratoire de
pointe). • Effectuer un audiogramme dans le cadre d’un programme en santé et
sécurité au travail.
6. Effectuer et ajuster les
traitements médicaux,
selon une ordonnance;
Administrer les injections de désensibilisation chez un client allergique.
Procéder aux traitements des verrues avec la cryothérapie.
Procéder à l’immobilisation d’un membre suite à une fracture à l’unité de
médecine familiale.
Procéder à une irrigation oculaire suite à une exposition à un produit chimique.
Ajuster le débit et la fréquence de l’oxygénothérapie à domicile, selon la réaction
du client au traitement.
Retirer le stérilet en GMF.
7. Déterminer le plan de
traitement relié aux plaies
et aux altérations de la
peau et des téguments et
prodiguer les soins et les
traitements qui s’y
rattachent;
Procéder au nettoyage de la plaie.
Procéder au débridement de la plaie.
Déterminer les produits et pansements appropriés à la plaie.
Procéder à la fermeture d’une plaie à l’aide des diachylons de rapprochement.
Enlever la mèche installée dans une plaie.
Décider d’appliquer des modalités de compression dans le cas d’ulcère veineux
ou lymphatique.
Traiter une brûlure aux services courants d’un CLSC et en déterminer le suivi.
Effectuer les soins de stomie en post-chirurgie à domicile.
8. Appliquer des
techniques invasives;
Effectuer le toucher du col utérin chez une femme enceinte.
Effectuer une infiltration de cortisone dans la bourse sous-acromiale.
Insérer un spéculum pour l’examen visuel du col utérin.
Retirer un cathéter central inséré par voie périphérique.
9. Contribuer au suivi de la
grossesse, à la pratique des
accouchements et au suivi
postnatal;
Donner des classes prénatales.
Effectuer le counseling pour la planification familiale.
Effectuer une évaluation préconceptionnelle.
Assurer le suivi de grossesse en collaboration avec un médecin.
Gérer les malaises courants de la grossesse.
Détecter les complications pouvant nuire au bien-être maternel et fœtal.
Évaluer et surveiller le développement fœtal.
Examiner le nouveau-né et la nouvelle accouchée.
Surveiller l’état de santé et la tolérance alimentaire du nouveau-né.
Soutenir l’allaitement maternel.
Évaluer l’adaptation parentale.
Détecter des situations de négligence ou d’abus chez l’enfant.
Évaluer les signes de la présence possible d’un ictère chez le nouveau-né et
mesurer le taux de bilirubine
88
10. Effectuer le suivi
infirmier des personnes
présentant des problèmes
de santé complexes;
Effectuer le suivi clinique de maladies chroniques (diabète, maladie pulmonaire
obstructive, insuffisance cardiaque, hypertension artérielle, dépression, etc.) en
collaboration avec d’autres professionnels ou services.
Enseigner au client et à sa famille comment reconnaître et gérer les signes et
symptômes de détérioration respiratoire de l’enfant asthmatique.
Faire la promotion de saines habitudes de vie en utilisant des approches
reconnues, dont l’approche motivationnelle.
Procéder au suivi systématique de clientèle postopératoire à domicile.
Vérifier la réponse du client au traitement, en effectuant certaines analyses de
laboratoire, selon ordonnance collective (ex. protocole de surveillance clozapine).
Gérer les symptômes et la douleur du client en fin de vie en soins à domicile.
Agir comme gestionnaire de cas et coordonner les services intégrés et concertés
pour les grands utilisateurs de service.
Déterminer et ajuster le PTI pour assurer le suivi clinique requis.
11. Administrer et ajuster
des médicaments ou
d’autres substances,
lorsqu’ils font l’objet d’une
ordonnance;
Évaluer le profil médicamenteux d’un client à domicile incluant les médicaments
en vente libre et les produits naturels, s’assurer de sa mise à jour et exercer une
pharmacovigilance pour une utilisation optimale des médicaments.
Observer et documenter les effets thérapeutiques des médicaments prescrits.
Effectuer le suivi d’un client sous anticoagulant et ajuster la médication selon le
résultat du RNI.
Ajuster l’insuline selon la réponse thérapeutique du client.
12. Procéder à la
vaccination, dans le cadre
d’une activité découlant de
l’application de la Loi sur
la santé publique;
Évaluer le statut vaccinal d’un enfant, décider de vacciner au besoin avec le
consentement des parents.
Effectuer la prophylaxie en cas de blessure aux services courants du CLSC.
Procéder à la vaccination du voyageur et au counseling.
Effectuer un test à la tuberculine(TCT) aux étudiants en soins infirmiers.
Effectuer la primo-vaccination des nourrissons.
Mener les campagnes massives de vaccination antigrippale.
13. Mélanger des substances en vue de compléter la préparation d’un médicament, selon une ordonnance;
14. Décider de l’utilisation
des mesures de contention;
Décider exceptionnellement d’utiliser une mesure de contrôle au domicile d’un
client en attendant l’ambulance.
Décider d’utiliser une mesure temporaire d’isolement pour enfant dans un camp
de vacances, si son comportement met la sécurité des autres enfants en danger.
15. Décider de l’utilisation des mesures d’isolement dans le cadre de l’application de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux et de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les
autochtones cris;
16. Évaluer les troubles mentaux, à l’exception du retard mental, lorsque l’infirmière ou l’infirmier détient
une formation de niveau universitaire et une expérience clinique en soins infirmiers psychiatriques,
déterminées dans le cadre d’un règlement pris en application du paragraphe g de l’article 14;
89
17. Évaluer un enfant qui
n’est pas encore admissible
à l’éducation préscolaire et
qui présente des indices de
retard de développement,
dans le but de déterminer
des services de
réadaptation et
d’adaptation répondant à
ses besoins.
Effectuer l’examen physique de l’enfant et appliquer les paramètres décrits à
l’ABCdaire en fonction de son âge.
Assurer une surveillance développementale en présence d’indices de retard de
développement.
Répondre aux préoccupations parentales.
Conseiller les parents sur les mesures préventives ou anticipatoires.
Mettre en place des interventions précoces visant à remédier au retard de
développement.
Diriger l’enfant vers les ressources appropriées si présence d’un retard de
développement.
90
91
APPENDICE III
QÉPI instrument version 2011
92
PRATIQUE INFIRMIÈRE
Ce questionnaire vise à mieux connaître la réalité de votre pratique dans votre unité, en tenant compte du fait que différentes contraintes peuvent l’influencer.
Instructions : Pour chaque énoncé, remplir la bulleréponse correspondant le mieux à votre pratique quotidienne dans votre unité.
Si pour une raison ou une autre, un énoncé ne s’applique pas à votre situation, remplir la bulle‐réponse 1 signifiant «Jamais».
1. Je suscite l’implication du client et de sa famille dans la planification des soins.
1 2 3 4 5 6
2. Pour planifier mes interventions, j’utilise des outils d’évaluation de problèmes de soins (ex. : échelle d’évaluation de la douleur, outil d’évaluation des plaies, outil d’évaluation pour les contentions).
1 2 3 4 5 6
3. Je participe au développement de la pratique infirmière (ex. révision de protocoles de soins, projets divers)
1 2 3 4 5 6
4. Je maintiens à jour mes connaissances (ex. : lectures, activités scientifiques).
1 2 3 4 5 6
5. J’emploie des stratégies d’enseignement adaptées à chaque client et à sa famille, en fonction du degré d’autonomie du client.
1 2 3 4 5 6
6. J’agis à titre de mentor ou de monitrice auprès du personnel nouvellement recruté.
1 2 3 4 5 6
Jam
ais
Très
rare
men
t
Parfo
is
Fréq
uemm
ent
Presq
ue to
ujours
Toujo
urs
93
7. Je signale les situations cliniques où je perçois une lacune dans la qualité et la sécurité des soins.
1 2 3 4 5 6
8. Je participe aux réunions ou à des activités de l’équipe interprofessionnelle (médecin, physiothérapeute, etc.)
1 2 3 4 5 6
9. Je participe à l’orientation et à l’encadrement des stagiaires ou du personnel nouvellement recruté.
1 2 3 4 5 6
10. J’évalue les besoins spécifiques d’information et d’enseignement propres à chaque client et à sa famille.
1 2 3 4 5 6
11. Je participe à la conception, à l’application et à la mise à jour des programmes de soins (ex. : un suivi systématique de clientèle, des plans de soins standardisés, un suivi intégré).
1 2 3 4 5 6
12. Je coordonne le travail de l’équipe de soins infirmiers (infirmière, infirmière auxiliaire, préposé aux bénéficiaires) pour répondre aux besoins du client et de sa famille.
1 2 3 4 5 6
13. Lors d’une modification de la pratique, je partage avec l’équipe de soins infirmiers les connaissances issues de la recherche.
1 2 3 4 5 6
14. Je participe au développement ou à la dispensation d’activités de formation à l’équipe de soins, selon mes compétences.
1 2 3 4 5 6
15. Afin d’assurer la continuité des soins, je coordonne les interventions de l’équipe interprofessionnelle au sein de l’établissement (médecin, physiothérapeute, etc.)
1 2 3 4 5 6
16. Je communique aux membres de l’équipe toute information pertinente susceptible d’influencer la coordination des soins.
1 2 3 4 5 6
17. Je valide la compréhension du client et de sa famille par rapport à l’enseignement reçu.
1 2 3 4 5 6
94
18. Je bonifie ma pratique en fonction des nouvelles connaissances issues des pratiques exemplaires et des projets de recherche en sciences infirmières ou en santé.
1 2 3 4 5 6
19. Je propose des approches ou stratégies pour améliorer la qualité et la sécurité des soins lorsque j’identifie des lacunes.
1 2 3 4 5 6
20. Je participe à l’identification des besoins de formation de mon unité.
1 2 3 4 5 6
21. Je mets à jour systématiquement, par écrit, les informations sur la condition du client et sur les soins dispensés (notes de l’infirmière, plan thérapeutique infirmier, etc.)
1 2 3 4 5 6
22. Je vérifie la qualité de l’enseignement dispensé à l’unité.
1 2 3 4 5 6
23. Je participe à l’évaluation de la qualité et de la sécurité des soins (utilisation d’outils ou de systèmes d’évaluation de la qualité des soins, questionnaire de satisfaction, etc.).
1 2 3 4 5 6
24. Je communique toutes les informations pertinentes aux professionnels d’autres établissements en vue d’assurer la continuité des soins.
1 2 3 4 5 6
25. J’évalue la condition physique et mentale du client en considérant les dimensions biopsychosociales.
1 2 3 4 5 6
26. Je m’implique dans la mise à jour des pratiques en vue d’améliorer la qualité et la sécurité des soins.
1 2 3 4 5 6
95
APPENDICE IV
Adaptation du QÉPI
96
Adaptation du QÉPI et Alpha de cronbach (consistance interne) du score global de l’ÉEPI, de ses dimensions et niveaux de
complexité selon les différentes études
Questionnaire de l’étendue de la pratique infirmière (QÉPI) Alpha de cronbach (consistance interne)
QÉPI original (D’Amours et al., 2012) Adaptation au contexte de soins de proximité québécois par cette étude
Adaptation au contexte de soins primaires (Braithwaite, 2016)
D’Amours et al. (2012)
Cette étude
Braithwaite, E. (2016)
Dimension 1 : Évaluation et planification des soins 0,64 0,68 0,67
Q1 Je suscite l’implication du client et de sa famille dans la planification des soins.
Je planifie les soins du client en collaboration avec le client et sa famille. (Mots-clés : planification soins)
Je développe des plans de soins aux patients en collaboration avec le patient, la famille du patient et l’équipe de soins interprofessionnels.
Q2 Pour planifier mes interventions, j’utilise des outils d’évaluation de problèmes de soins (ex. : échelle d’évaluation de la douleur, outil d’évaluation des plaies, outil d’évaluation pour les contentions).
Pour planifier mes interventions, j’utilise des lignes directrices sur les meilleures pratiques et des outils d’évaluation fondés sur des données probantes (échelles de douleur, outils d’évaluation des plaies…) (Mots-clés : utilisation outils d’évaluation)
J’utilise des lignes directrices sur les meilleures pratiques et des outils d’évaluation fondés sur des données probantes (échelles de douleur, outils d’évaluation des plaies, etc.) pour planifier les interventions infirmières en collaboration avec les patients et leur famille.
Q11 Je participe à la conception, à l’application et à la mise à jour des programmes de soins (ex. : un suivi systématique de clientèle, des plans de soins standardisés, un suivi intégré).
Je participe à la conception, l’application, l’évaluation et la mise à jour des programmes de soins aux clients (ex. suivi systématique de clientèle, plans de soins standardisés, suivi intégré). (Mots-clés : conception et mises à jour programmes de soins)
Je suis impliqué dans la conception, l’application et l’évaluation/l’amélioration des programmes de soins aux patients.
Q21 Je mets à jour systématiquement, par écrit, les informations sur la condition du client et sur les soins dispensés (notes de l’infirmière, plan thérapeutique infirmier, etc.)
Je mets à jour, systématiquement et par écrit, les informations sur la condition du client (évaluation infirmière) et sur les soins dispensés (notes de l’infirmière, plan thérapeutique infirmier, etc.) (Mots-clés : documentation régulière de la condition du client)
Je documente l’information sur l’état du patient (évaluation infirmière) et les soins fournis (plan thérapeutique infirmier, notes infirmières, etc.).
97
Q25 J’évalue la condition physique et mentale du client en considérant les dimensions biopsychosociales.
J’évalue de manière autonome la condition physique et mentale du client en considérant les dimensions biopsychosociales. (Mots-clés : évaluation autonome de la condition)
J’évalue de manière autonome l’état physique et mental du patient en tenant compte des aspects biopsychosociaux.
Q27 J’interprète les résultats de l’évaluation, coordonne/met en œuvre d’autres actions infirmières et coordonne les actions requises par les autres membres de l’équipe soignante du patient.
Dimension 2 : Enseignement à la clientèle et aux familles 0,67 0,764 0,64
Q5 J’emploie des stratégies d’enseignement adaptées à chaque client et à sa famille, en fonction du degré d’autonomie du client.
J’utilise des stratégies d’enseignement adaptées à chaque client et à sa famille en fonction des besoins actuels du client et de sa famille et de leur degré d’autonomie. (Mots-clés : stratégies enseignement adaptées)
J’utilise des stratégies d’enseignement adaptées à chaque patient et à chaque famille en fonction des besoins actuels du patient, de sa compétence intellectuelle, de son stade de développement, de son niveau d’alphabétisation, etc.
Q10 J’évalue les besoins spécifiques d’information et d’enseignement propres à chaque client et à sa famille.
J’évalue les besoins spécifiques d’information et d’enseignement propres à chaque client et à sa famille. (Mots-clés : évaluer besoins d’information)
J’évalue les besoins en éducation de chaque patient et de sa famille.
Q17 Je valide la compréhension du client et de sa famille par rapport à l’enseignement reçu.
J’évalue la compréhension de l’enseignement dispensé au client et à sa famille et adapte les interventions éducatives en conséquence. (Mots-clés : adaptation des interventions éducatives)
J’évalue la compréhension de l’enseignement dispensé au patient et à sa famille et adapte les interventions éducatives en conséquence.
Q22 Je vérifie la qualité de l’enseignement dispensé à l’unité.
J’évalue et améliore lorsque nécessaire la qualité de l’enseignement dispensé au sein du service. (Mots-clés : évaluation et amélioration enseignement)
J’évalue et améliore (le cas échéant) la qualité de l’éducation des patients fournie dans mon organisation.
98
Dimension 3 : Communication et coordination des soins 0,61 0,704 0,68
Q8 Je participe aux réunions ou à des activités de l’équipe interprofessionnelle (médecin, physiothérapeute, etc.)
Je participe activement aux réunions et activités de l’équipe interprofessionnelle. (Mots-clés : participe réunions équipe)
Je participe activement à des réunions ou à des activités de l’équipe interprofessionnelle.
Q12 Je coordonne le travail de l’équipe de soins infirmiers (infirmière, infirmière auxiliaire, préposé aux bénéficiaires) pour répondre aux besoins du client et de sa famille.
Je coordonne le travail de l’équipe de soins de santé (infirmière, infirmière auxiliaire, auxiliaire familiale, travailleur social, physiothérapeute, ergothérapeute, éducatrice spécialisée…) pour répondre aux besoins du client et de sa famille. (Mots-clés : coordination équipe soins)
Je coordonne les soins prodigués par l’équipe de soins de santé pour répondre aux besoins du patient et de sa famille.
Q15 Afin d’assurer la continuité des soins, je coordonne les interventions de l’équipe interprofessionnelle au sein de l’établissement (médecin, physiothérapeute, etc.)
Afin d’assurer la continuité des soins, je coordonne les interventions de l’équipe interprofessionnelle au sein de l’organisation. (Mots-clés : coordination équipe interprofessionnelle)
Pour assurer la continuité des soins, je coordonne les interventions de l’équipe soignante du patient au sein de mon organisation et dans tous les secteurs.
Q16 Je communique aux membres de l’équipe toute information pertinente susceptible d’influencer la coordination des soins.
Je communique aux membres de l’équipe toute information pertinente susceptible d’influencer la coordination des soins. (Mots-clés : communication équipe)
Je communique toutes les informations qui pourraient affecter la coordination des soins avec les membres de l’équipe soignante du patient.
Q24 Je communique toutes les informations pertinentes aux professionnels d’autres établissements en vue d’assurer la continuité des soins.
Je communique toutes les informations pertinentes aux professionnels d’autres établissements en vue d’assurer et de faciliter la continuité des soins. (Mots-clés : continuité soins inter établissements)
Je transmets toute l’information pertinente aux professionnels de la santé des organismes externes afin d’assurer la continuité des soins.
Dimension 4 : Intégration et encadrement du personnel 0,70 0,780 0,79
Q6 J’agis à titre de mentor ou de monitrice auprès du personnel nouvellement recruté.
J’agis à titre de mentor ou de monitrice auprès du personnel nouvellement recruté. (Mots-clés : mentorat ou monitorat)
Je suis un mentor ou un éducateur pour le personnel nouvellement embauché.
99
Q9 Je participe à l’orientation et à l’encadrement des stagiaires ou du personnel nouvellement recruté.
Je participe à l’orientation et à la formation des étudiants en soins infirmiers et/ou du personnel nouvellement recruté. (Mots-clés : orientation et formation de la relève infirmière)
Je suis impliqué dans l’orientation et la formation des étudiants en soins infirmiers et/ou du personnel nouvellement embauché.
Q14 Je participe au développement ou à la dispensation d’activités de formation à l’équipe de soins, selon mes compétences.
Je participe à la conception, au développement ou à la dispensation d’activités de formation à l’équipe de soins, et ce, selon mes compétences. (Mots-clés : conception, développement dispensation activités de formation)
Je suis impliqué dans le développement et la conduite d’activités de formation pour l’équipe soignante, en fonction de mes compétences.
Q20 Je participe à l’identification des besoins de formation de mon unité.
Je participe à l’identification des besoins de formation de mon service. (Mots-clés : identification besoin formation)
Je suis impliqué dans l’identification des besoins de formation en cours d’emploi pour mon organisation.
Dimension 5 : Optimisation de la qualité et de la sécurité des soins 0,66 0,762 0,75
Q3 Je participe au développement de la pratique infirmière (ex. révision de protocoles de soins, projets divers)
Je participe au développement et l’amélioration de la pratique infirmière (ex. révision de protocoles de soins, élaboration et révision d’ordonnance collective, élaboration ou révision d’outils cliniques…) (Mots-clés : développement et amélioration pratique infirmière)
Je suis impliqué dans le développement et l’amélioration de la pratique infirmière pour refléter la pratique fondée sur des données probantes.
Q7 Je signale les situations cliniques où je perçois une lacune dans la qualité et la sécurité des soins.
Je signale les situations cliniques où je perçois une lacune dans la qualité et la sécurité des soins. (Mots-clés : signalement des lacunes cliniques)
Je rapporte les situations cliniques dans lesquelles je vois des déficiences dans la qualité et la sécurité des soins.
Q19 Je propose des approches ou stratégies pour améliorer la qualité et la sécurité des soins lorsque j’identifie des lacunes.
Je propose des approches ou des stratégies afin d’améliorer la qualité et la sécurité des soins lorsque j’identifie des lacunes. (Mots-clés : amélioration qualité et sécurité soins)
Lorsque j’ai identifié des possibilités d’amélioration des pratiques de soins, je recommande des approches ou des stratégies pour améliorer la qualité et la sécurité des soins dispensés au sein de mon organisation.
100
Q23 Je participe à l’évaluation de la qualité et de la sécurité des soins (utilisation d’outils ou de systèmes d’évaluation de la qualité des soins, questionnaire de satisfaction, etc.).
Je participe à l’évaluation de la qualité et de la sécurité des soins (utilisation d’outils ou de systèmes d’évaluation de la qualité des soins, questionnaire de satisfaction, etc.) (Mots-clés : évaluation qualité sécurité soins)
Je suis impliqué dans l’évaluation de la qualité et de la sécurité des soins.
Q26 Je m’implique dans la mise à jour des pratiques en vue d’améliorer la qualité et la sécurité des soins.
Je participe à la mise à jour des pratiques en vue d’améliorer la qualité et la sécurité des soins. (Mots-clés : mise à jour pratique)
Je mets à jour les pratiques cliniques pour améliorer la qualité et la sécurité des soins.
Dimension 6 : Mise à jour et utilisation des connaissances 0,70 0,617 0,66
Q4 Je maintiens à jour mes connaissances (ex. : lectures, activités scientifiques).
Je maintiens mes connaissances à jour (ex. lectures, activités scientifiques, formation continue). (Mots-clés : connaissances actualisées)
Je garde mes connaissances à jour.
Q13 Lors d’une modification de la pratique, je partage avec l’équipe de soins infirmiers les connaissances issues de la recherche.
Lors d’une modification de la pratique, je partage et fais la promotion des connaissances issues de la recherche avec l’équipe. (Mots-clés : promotion des connaissances issues de la recherche)
Je partage avec l’équipe de soins les connaissances issues de la recherche.
Q18 Je bonifie ma pratique en fonction des nouvelles connaissances issues des pratiques exemplaires et des projets de recherche en sciences infirmières ou en santé.
Je bonifie ma pratique en fonction des nouvelles connaissances issues des pratiques exemplaires et de la recherche en sciences infirmières ou en santé. (Mots-clés : bonification de la pratique)
J’améliore ma pratique en me basant sur de nouvelles connaissances dérivées des meilleures pratiques et de la recherche en sciences infirmières ou en santé.
Niveau de complexité 1 - Faible (Q25, Q21, Q10, Q17, Q16, Q7, Q4) 0,823
Niveau de complexité 2 – Moyen (Q2, Q1, Q5, Q12, Q24, Q20, Q9, Q26, Q19, Q18) 0,769
Niveau de complexité 3 – Élevé (Q11, Q22, Q8, Q15, Q6, Q14, Q23, Q3, Q13) 0,807
Score global ÉEPI 0,89 0,914 0,91
101
APPENDICE V
Certificat éthique
102
103
105
APPENDICE VI
Autorisation du milieu de recherche
106
107
109
APPENDICE VII
Communication de recrutement
110
111
112
113
114
115
APPENDICE VIII
Formulaire de consentement
116
117
119
APPENDICE IX
Demande de modifications – Certificat éthique
120
121
APPENDICE X
Demande de renouvellement – Certificat éthique
122
123
124
125
RÉFÉRENCES
Aggarwal et Hutchison. (2012). Toward a Primary Care Strategy for Canada. Canadian
Foundation for Healthcare Improvement.
American nurses association. (2017). Scope of Practice. Repéré à