Tous droits réservés - Les E U ne voiture reste immobilisée 95 % du temps en moyenne. Pourquoi, dès lors, ne pas la louer à un autre automobiliste ? Cette pratique, en plein dans la mouvance de la consommation collaborative, se diffuse progressi- vement dans les zones urbaines et périurbaines, là où les opérateurs d’autopartage ne pourront pas tisser un maillage suffisant. Le principal point de blocage a pu être levé lorsque certains assureurs ont accepté de proposer des contrats spécifiques pour la location entre particuliers. En clair, lors- qu’un automobiliste réserve la voiture de son voisin sur Internet, il souscrit en même temps un contrat d’assurance qui le couvre en cas d’accident. C’est d’ailleurs la valeur ajoutée des sites de loca- tion comme Buzzcar, Ouicar, ou encore Drivy. Signe d’un détachement croissant de la voiture, cette pratique permet à un propriétaire d’amortir le coût de son véhicule (assurance, entretien), s’il ne l’utilise pas quotidiennement. Citroën, qui s’est allié au spécialiste de la location entre particuliers Zilok en 2012, avait calculé que le propriétaire d’une C3 pouvait gagner 90 euros par mois en moyenne s’il louait régulièrement sa voiture et à condition, bien sûr, qu’elle revienne en bon état... Pour le locataire, c’est un moyen de trouver une voiture plus près de chez lui, à un tarif souvent – mais pas toujours – moins cher que la location de courte durée. Là encore, c’est à la deuxième voiture que ce type d’usage peut se substituer, voire même à la voiture principale pour les habitants des centres-villes. « Pour l’instant, il n’y a pas encore assez de propriétaires qui mettent leur voiture en location pour que le service se développe réelle- ment », nuance Pascale Hébel, directrice du dépar- tement consommation au Crédoc. — In. F. Louer à son voisin Shutterstock