Table Ronde Que veut-on dire par Développement Humain au Maroc ? Parlons-en ! L’INDICE DE PAUVRETÉ MULTIDIMENSIONNELLE : PRÉSENTATION Touhami ABDELKHALEK INSEA, Rabat, Maroc Décembre 2012
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Table Ronde
Que veut-on dire par DéveloppementHumain au Maroc ? Parlons-en !
L’INDICE DE PAUVRETÉ MULTIDIMENSIONNELLE :PRÉSENTATION
Touhami ABDELKHALEK
INSEA, Rabat, MarocDécembre 2012
PLAN DE LA PRÉSENTATION
1. Introduction et motivation
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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multidimensionnelle (IPM)
3. Propriétés et limites de l’IPM
4. Conclusion
Dans les analyses et les études sur la pauvreté, il y a unedate importante : 1998.
En cette date, Amartya Sen obtenait le prix Nobel
1. Introduction et motivation
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En cette date, Amartya Sen obtenait le prix Nobeld’économie.
C’était grâce à ses travaux sur la pauvreté et surtout sonapproche non monétaire de ce phénomène.
Depuis, sur le plan conceptuel, un certain consensus s’estdégagé en la matière.
Selon ce dernier, la pauvreté est un phénomène complexeet à plusieurs dimensions.
La privation individuelle n’est pas liée au seul manque ou
1. Introduction et motivation
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La privation individuelle n’est pas liée au seul manque ouà la faiblesse des moyens monétaires et financiers.
L’approche monétaire de ce phénomène s’avèrenettement insuffisante.
Des arguments dans ce sens sont développés et avancés.
Ils le sont à la fois sur les plans théorique et pratique.
La pauvreté est aussi générée par l’incapacité desatisfaire un certain nombre de besoins fondamentaux.
1. Introduction et motivation
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satisfaire un certain nombre de besoins fondamentaux.
Ces besoins seraient liés à la nutrition, à la santé, àl’éducation, au logement, etc.
Chacun de ces besoins reflète un aspect particulier de laprivation individuelle.
Pris ensemble, d’une façon ou d’une autre, ils illustrentle caractère multidimensionnel de la pauvreté.
C’est particulièrement le cas dans les pays en
1. Introduction et motivation
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C’est particulièrement le cas dans les pays endéveloppement comme le Maroc.
L’approche de la pauvreté ne devrait donc être quemultidimensionnelle.
Cependant, les approches multidimensionnelles posentdes problèmes, à la fois théoriques et pratiques.
Ils sont relatifs à la difficulté pratique de simultanémentcapter toutes les facettes du phénomène.
Il existe donc plus qu’une approche
1. Introduction et motivation
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Il existe donc plus qu’une approchemultidimensionnelle.
Le premier problème que ces approches posent est celuides dimensions à retenir.
Elles posent ensuite celui des indicateurs pertinentsassociés à ces dimensions.
Le troisième problème est relatif à l’agrégation (oupas) de ces indicateurs en un indicateur de synthèse.
Si agrégation il y a, le problème des pondérations à
1. Introduction et motivation
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Si agrégation il y a, le problème des pondérations àretenir apparaît.
Enfin se pose le problème de la construction de lamesure de la pauvreté.
Celle-ci doit être construite à partir des indicateursélémentaires.
Nous revenons ici sur une de ces approches et surl’indice qu’elle propose.
Il s’agit précisément de l’Indice de Pauvreté
1. Introduction et motivation
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Il s’agit précisément de l’Indice de PauvretéMultidimensionnelle (IPM).
L’IPM est une nouvelle mesure (multidimensionnelle)de la pauvreté.
Elle a été développée par l’Oxford Poverty & Human
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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Elle a été développée par l’Oxford Poverty & HumanDevelopment Initiative (OPHI).
Elle a été adoptée et publiée en 2010 par le Bureau duRapport de Développement Humain du PNUD.
L’IPM a remplacé l’Indice de Pauvreté Humaine (IPH)qui était publié depuis 1997 dans les Rapports du PNUD.
l’IPH se basait sur des moyennes nationales en termesde manques en santé, en éducation et en niveau de vie.
Il ne permettait pas d’identifier les individus pauvres.
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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Il ne permettait pas d’identifier les individus pauvres.
À l’inverse, l’IPM est construit sur des donnéesindividuelles.
Il s’est fait sur la base de trois dimensions déclinées endix indicateurs élémentaires.
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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En matière d’éducation, un ménage est considéréprivé :
si aucun de ses membres n’a complété 5 années descolarisation ;
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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si un de ses enfants en âge de scolarisation ne fréquentepas l’école de la première à la huitième année ;
En matière de santé, un ménage est considéré privé : si un enfant est mort dans le ménage ; si un de ses membres est mal nourri ;
En matière de niveau de vie, un ménage est considéréprivé :
s’il n’a pas d’électricité ; s’il n’a pas accès à l’eau potable à moins de 30 minutes
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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s’il n’a pas accès à l’eau potable à moins de 30 minutesde marche de chez lui ; s’il ne dispose pas de toilette améliorée ou dispose d’unetoilette partagée ; si le plancher du logement est sale, en sable ou fumier ; s’il cuisine avec du bois, du charbon ou du fumier ; s’il ne possède ni voiture ou ni tracteur et ne possède pas aumoins deux des biens suivants : radio, télévision, téléphone,bicyclette, ou motocyclette.
Les indicateurs considérés dans le calcul de l’IPM sontles mêmes ou très liés aux OMD :
alimentation (OMD 1) ; mortalité infantile (OMD 4) ;
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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mortalité infantile (OMD 4) ; accès à l’eau potable (OMD 7) ; accès aux installations sanitaires (OMD 7) ; utilisation d’un combustible pour la cuisine (OMD 9).
Des poids égaux (1/3) ont été affectés aux troisdimensions.
Ces poids ont été à leur tour répartis de façon égale
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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Ces poids ont été à leur tour répartis de façon égaleentre les indicateurs de chaque dimension.
La somme des pondérations a été ramenée à 10.
Un individu est considérée pauvre (de façonmultidimensionnelle) si la somme des pondérations desindicateurs où il est privé dépasse un certain seuil.
Un ménage est considéré pauvre si le poids desindicateurs pour lesquels il est privé dépasse 30%.
Le seuil (k = 30%) est fixé de façon arbitraire.
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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Le seuil (k = 30%) est fixé de façon arbitraire.
Une seule privation n’implique donc pas une pauvretémultidimensionnelle.
L’intensité de la pauvreté est le nombre moyen deprivations.
L’indice de pauvreté multidimensionnelle est le produitdu taux de pauvreté par l’intensité.
2. Présentation de l’indice de pauvretémultidimensionnelle (IPM)
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L’IPM possède des propriétés intéressantes.
Il permet d’approcher le nombre et la proportiond’individus qui subissent des privations simultanées
3. Propriétés et limites de l’IPM
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d’individus qui subissent des privations simultanées(incidence).
Il donne aussi la proportion moyenne de privationspondérées subies par ces mêmes unités (intensité).
L’IPM est décomposable entre les sous-groupes de lapopulation.
Il est aussi décomposable entre les indicateurs retenus.
Ceci permet de décomposer la pauvreté selon ses diversdimensions.
3. Propriétés et limites de l’IPM
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dimensions.
L’IPM peut être calculé avec des variables catégorielles.
Il peut être utilisé pour faire des comparaisons enmatières de pauvreté entre pays, régions ou par strates deménages.
On peut, à l’occasion changer les dimensions, lesindicateurs et/ou les pondérations par les rendre pertinentsau niveau national (entre les régions).
3. Propriétés et limites de l’IPM
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Sur le plan conceptuel, l’IPM peut intégrer d’autresdimensions ou indicateurs.
C’est par exemple le cas du revenu ou de la dépense siune information fiable existe.
Il est tout à fait flexible à ce niveau.
Il a été officiellement adopté et institutionnalisé dansplusieurs pays d’Amérique latine.
Il est d’ailleurs plus adapté pour les pays en
3. Propriétés et limites de l’IPM
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Il est d’ailleurs plus adapté pour les pays endéveloppement.
L’approche de la pauvreté par l’IPM permet de mieuxcibler les pauvres.
Elle permet aussi d’orienter les politiques économiques.
Les dimensions et les indicateurs retenus pourconstruire l’IPM peuvent ne pas faire l’unanimité.
Les pondérations des indicateurs de l’IPM sont aussi
3. Propriétés et limites de l’IPM
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Les pondérations des indicateurs de l’IPM sont aussiarbitraires (comme pour l’IDH).
Elles sont laissées aux jugements subjectifs desanalystes.
Elles peuvent être remises en cause.
Elles peuvent même être inacceptables (substitution entreprivations).
Elles attribuent le même poids à chaque dimension puis à
3. Propriétés et limites de l’IPM
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Elles attribuent le même poids à chaque dimension puis àchaque indicateur au sein de chaque dimension.
Ceci veut dire que ces dimensions puis ces indicateurs ontla même importance.
La mortalité infantile couverte pose un problème decouverture temporelle (un décès récent ou ancien ; 5 ans ?).
La scolarisation des enfants pose aussi un problème.
Les comparaisons entre les pays selon l’IPM ne sont pastoujours convaincantes.
3. Propriétés et limites de l’IPM
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toujours convaincantes.
Il y a en fait plusieurs écarts conceptuels à différentsniveaux entre les pays.
Le seuil de pauvreté global (k) est subjectif etarbitraire.
L’IPM ne permet de capter ni les inégalités intra ni lesinégalités inter ménages.
L’IPM utilise des indicateurs peu sensibles aux
3. Propriétés et limites de l’IPM
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L’IPM utilise des indicateurs peu sensibles auxfluctuations et aux différents chocs économiques.
La pauvreté est clairement un phénomènemultidimensionnel.
4. Conclusion
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Elle n’est pas seulement monétaire.
Il est par contre difficile de l’approcher par un indicecomposite.
L’IPM est un essai dans ce sens.
Il contribue au débat et à une meilleure réflexion surl’approche et à la mesure de la pauvreté.
4. Conclusion
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Il a des avantages certains mais aussi des limitessérieuses.
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