AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected]LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm
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AVERTISSEMENT
Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected]
LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm
109/02/2009
U.F. R ENSTIB Ecole Doctorale Sciences et Ingénierie des Ressources Procédés et Environnement Département de Formation Doctorale Sciences du Bois
Thèse
Présentée pour l’obtention du titre de
Docteur de l’Université Henri Poincaré, Nancy-I
Par
Gildas NGUILA INARI
Contribution à la compréhension des modification moléculaires et macromoléculaires intervenant lors du traitement thermique du bois- Effet sur la réactivité
chimique et sur la durabilité du matériau
Soutenue publiquement le 13 novembre 2008 devant la commission d’examen
Rapporteurs : Stéphane GRELLIER, Professeur, Université Bordeaux –I Mohamed Naceur BELGACEM, Professeur, Institut National Polytechnique de Grenoble Examinateurs : Jean Jacques EHRHARDT, Directeur de Recherche CNRS Julien ROPP, Responsable, R&D, PRODEO SA, Suisse Mathieu PETRISSANS, Professeur , Université Nancy-2 Philippe GERARDIN, Professeur, Université Henri Poincaré, Nancy-I
UMR 1093 INRA /ENGREF/UHP, Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur le Matériau Bois Faculté des Sciences et Techniques, 54506 Vandooeuvre les Nancy, France
A mon fils INARI Elysée Gildarys
A mes Parents
Remerciements
Je tiens à remercier Monsieur le Professeur Philippe Gérardin pour m’avoir accueilli dans son
laboratoire et pour avoir dirigé mon travail de recherche. Pour la confiance qu’il m’a toujours
accordée et pour ses précieux conseils, qu’il soit assuré de ma profonde reconnaissance.
Je suis très reconnaissant à Monsieur le Professeur Mathieu Pétrissans, pour sa confiance, sa
disponibilité et les conseils prodigués.
Je remercie également Monsieur Stéphane Dumarçay et Madame Anélie Pétrissans Maître de
conférence à l’Université Henri Poincaré .
Merci également aux membre du jury, Professeur Stéphane GRELIER de L’Université de
Bordeaux I, Professeur Naceur BELGACEM de l’Institut National Polytechnique de Grenoble et
Monsieur Jean Jacques EHRHARDT Directeur de recherche CNRS ; pour leur contribution à cette
soutenance.
Je remercie aussi les membres du LERMAB : Steeve et sa femme Céline, serge et sa femme
Charlène, Thierry et sa femme Delphine, Bouddha, Kamal, Lyne, Mounir et Ludovic.
Ma reconnaissance s’adresse également aux membres de ma famille. Monsieur INARI Zacharie,
Madame NGUILA AMBOUNGOU Rachel, Mes Belles mères, mes frères et mes sœurs, mes
oncles et mes tantes.
Mes remerciements vont aussi à mes amis : Marie Miller, Bayadi Eulalie Chantal Cornil,
Ntangmane Joelle, Olivia Nongou, Perez, Michael, Fréderrick, David Demarignyy, Obambo
gaylord, Abdel Magalie, Amandine et Clément pour m’ avoir assisté psychologiquement et
matériellement .
Liste des abréviations PLATO : Providing Lasting Advenced Timber Option
NOW: New Option Wood
OHT : Oil Heat Treatment
XPS: X Photoelectron Spectroscopic
RMN : Resonance Magnetic Nuclear
°C: Celsius
VTT : Valtion Teknillinen Tutkimuskeskus
ASE: Anti-Swelling Efficiency
PCI: Pluri Cap International
MF : Methyl Furfural
HMF : HydroMethylFurfural
FTIR : Absorption Infrarouge par Transformée de Fourier
DMSO: Diméthyl Sulfoxyde
AGE: Allyl Glycidyl Ether
GMA : GlycidolMethAcrylate
CMC : CarboxyMethylCellulose
ML : Mass Loss
WPG: Weight Percent Gain
KBr : Potassium Bromide
HT : Heat Treated
DMF : DimethylFormamide
VOC: Volatile Organic Compounds
BE: Biding Energy
ẹV: electron Volt
FWHM : Full-Width Half-Maximum
WL : Weight Loss
ELS: Evaporative Light Scattering
PPM: Partie Par Million
HPLC : High Performance Liquid Chromatography
SOMMAIRE
SOMMAIRE
1.INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………...1 2.RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE…………………………………………………………..2 2.1.Strcture anatomique………………………………………………………………………...3 2.2.Composition chimique du bois……………………………………………………………..3 2.2.1.Les substances macromoléculaires du bois………………………………………………6 2.2.1.1.La cellulose……………………………………………………………………….7 2.2.1.2.Les hémicelluloses et pectines…………………………………………………....7 2.2.1.3.La lignine………………………………………………………………………....9 2.2.2.Les substances de faibles poids moléculaires…………………………………………...13 2.3.Traitement thermique du bois……………………………………………………………..14 2.3.1.Les différents procédés………………………………………………………………….15 2.3.1.1.Le procédé Thermowood (VTT)………………………………………………....16 2.3.1.2.Le procédé NOW………………………………………………………………...17 2.3.1.3.Le procédé Perdure……………………………………………………………...18 2.3.1.4.Le procédé PLATO……………………………………………………………....19 2.3.1.5.Le procédé OHT ………………………………………………………………...19 2.3.1.6.Le procédé PRODEO……………………………………………………………20 2.3.2. Transformations chimiques du bois suite au traitement thermique……………………..21 2.3.3.Avantages et inconvénients du traitement thermique…………………………………....23 2.3.3.1.Résistance aux champignons…………………………………………………….23 2.3.3.2.Hygroscopie du bois et mouillabilité…………………………………………….24 2.3.3.3.Propriétés mécaniques…………………………………………………………..24 2.3.3.4.Surface, couleur, odeur………………………………………………………….24 2.3.3.5.Bilan global……………………………………………………………………...26 2.3.4.Effet du traitement thermique sur les procédé de finitions ou collages…………………27 2.4.Modifications chimiques du bois………………………………………………………….27 2.4.1.Réactions avec les anhydrides d’acides…………………………………………………28 2.4.2.Réactions avec les isocyanates…………………………………………………………..31 2.4.3.Réactions avec les époxydes…………………………………………………………….32 2.4.4.Réactions avec les halogénures d’alkyle………………………………………………...33 3.RESULTATS ET DISCUSSIONS………………………………………………………...35 3.1.Etude de la réactivité chimique du traité thermiquement…………………………….38 3.1.1.Résmé……………………………………………………………………………………40 3.1.2.Introduction……………………………………………………………………………...40 3.1.3.Matériels et méthodes…………………………………………………………………....41 3.1.4.résultats et discussions…………………………………………………………………..43 3.1.5.Conclusion.……………………………………………………………………………....48 3.1.6.Références……………………………………………………………………………….49 3.2.Etude et analyse du bois traité thermiquement par spectroscopie XPS……………...52 3.2.1.Application de la spectroscopie XPS à l’étude bois traité thermiquement………...54 3.2.1.1.Résumé…………………………………………………………………………...54 3.2.1.2.Introduction……………………………………………………………………....54 3.2.1.3.Matériels et méthodes……………………………………………………………55 3.2.1.4.Résultats et discussions………………………………………………………….57 3.2.1.5.Conclusion……………………………………………………………………….59 3.2.1.6.Références………………………………………………………………………..59
3.2.2. Mise en évidence de la migration d’extraits résineux durant l’analyse par XPS…61 3.2.2.1.Résumé………………………………………………………………………….61 3.2.2.2.Introduction…………………………………………………………………….62 3.2.2.3.Matériels et méthodes…………………………………………………………..62 3.2.2.4.Résultats e discussion…………………………………………………………..64 3.2.2.5.Conclusion……………………………………………………………………...71 3.3.Mise en évidence de produits de carbonisation lors du traitement thermique par pyrolyse douce…………………………………………………………………………………………..72 3.3.1.Résumé…………………………………………………………………………………..73 3.3.2.Introduction……………………………………………………………………………...73 3.3.3.Matériels et méthodes…………………………………………………………………...74 3.3.4.Résultats et discussion…………………………………………………………………..75 3.3.5.Conclusion…………………………………………………………………………….....77 3.3.6.Références…………………………………………………………………………….…77 3.4.Utilisation de la composition centésimale comme marqueur de l’intensité du traitement et corrélation avec les différentes propriétés du matériau………………………………..79 3.4.1.Résumé…………………………………………………………………………………..80 3.4.2.Introduction……………………………………………………………………………...81 3.4.3.Matériéls et méthodes…………………………………………………………………...82 3.4.4.Résultats et discussion…………………………………………………………………..83 3.4.5.Conclusion……………………………………………………………………………….89 3.5.Utilisation de la composition atomique comme marqueur de la dégradation thermique dans le but de prévoir la durabilité face aux agents de pourriture……………………….90 3.5.1.Introduction……………………………………………………………………………...90 3.5.2.Matériels et méthodes…………………………………………………………………...90 3.5.3.Résultats et discussion…………………………………………………………………..93 4.CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES…………………………………………………..96 5.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………....99
INTRODUCTION
1
1. INTRODUCTION GENERALE
Du fait de son origine renouvelable et de son aptitude à stocker le CO2, le bois connaît
actuellement un essor très important dans le domaine de la construction. Cependant, de par sa
composition chimique, ce dernier présente plusieurs inconvénients par rapport aux autres
matériaux de construction liés à son instabilité dimensionnelle dans des conditions
changeantes d'humidité ainsi qu'à sa susceptibilité aux agents de biodégradation tels que les
microorganismes et les insectes. En effet, le bois est constitué principalement de trois
polymères (cellulose, lignine et hémicelluloses) possédant tous de nombreuses fonctions
hydroxyle dans leur structure conférant au matériau un caractère très hygroscopique. Par
ailleurs, du fait de sa nature biodégradable, le bois est très sensible à de nombreux agents
biotiques s’attaquant spécifiquement à certains des constituants du matériau, soit à ces
derniers dans leur globalité.
Dans ce contexte, le traitement thermique du bois suscite depuis quelques années un
intérêt de plus en plus important du fait de l’augmentation de la durabilité du matériau face
aux agents de pourriture et du faible impact environnemental du traitement comparativement
aux méthodes classiques de préservation faisant appel à l'utilisation de biocides. Plusieurs
types de traitements se sont ainsi développés au cours des dernières années dans différents
pays européens. Parmi les plus connus, on peut citer les procédés PLATO (Providing Lasting
Advanced Timber Option) aux Pays Bas, NOW (New Option Wood) en France, Perdure au
Canada,VTT en Finlande, OHT (Oil Heat Treated) en Allemagne ou encore PRODEO en
Suisse… Tous ces traitements impliquent une modification de la composition chimique des
polymères constitutifs du bois sous l'action de la chaleur, rendant ce dernier plus résistant aux
agents de pourriture et plus stable dimensionnellement. Au cours de ces traitements, il est
généralement admis que les hémicelluloses sont fortement dégradées, alors que la cellulose
plus cristalline et la lignine subiraient des dégradations moins importantes. Le bois traité
thermiquement apparaît donc en conséquence comme un nouveau matériau possédant des
propriétés différentes du matériau originel avant traitement.
Même s'il est clairement établi que certaines propriétés du bois sont améliorées suite
au traitement thermique, il existe encore à l'heure actuelle un manque de connaissances sur les
causes exactes de certaines des propriétés du matériau comme par exemple la durabilité
conférée. D’autres aspects, comme sa réactivité chimique pouvant influencer
2
considérablement ses propriétés et jouer un rôle prépondérant dans les opérations de
transformation du matériau telles que le collage ou l'application de finitions n’a fait à ce jour
l’objet d’aucune étude scientifique. Par ailleurs, une connaissance approfondie des
modifications survenant suite au traitement thermique et des nouvelles propriétés conférées au
matériau constitue un facteur primordial au développement commercial du bois traité
thermiquement dans la mesure ou il serait possible de garantir avec certitude les performances
du produit aux consommateurs. Il est donc important de trouver des corrélations entre les
propriétés recherchées et les modifications survenus lors du traitement pour pouvoir mettre au
point des méthodes de contrôle de la qualité du produit.
L'objectif de ce travail, faisant suite à la thèse de Mohamed Hakkou, a donc été de
poursuivre les investigations du laboratoire sur la caractérisation des modifications chimiques
intervenant dans la structure moléculaire du bois lors du traitement thermique par pyrolyse
douce et d’évaluer l’effet de ces dernières sur certaines propriétés du matériau. Pour cela,
nous nous sommes intéressés à la réactivité chimique du matériau avant et après traitement
thermique dans le but de prévoir son comportement vis à vis de différents réactifs pouvant
être rencontrer dans des procédés de transformation du bois, mais aussi de mieux comprendre
l’évolution de sa composition chimique. Les résultats obtenus ont ensuite été confirmés et
corrélés avec d’autres techniques analytiques telles que l’analyse XPS, la RMN du solide ou
l’analyse élémentaire pour expliquer les propriétés observées en se basant sur les
changements de structures moléculaire et macromoléculaire intervenant lors du traitement.
BIBLIOGRAPHIE
3
2. RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
Comme la plupart des matériaux organiques de nature végétale, le bois se compose
principalement de cellulose, d’hémicelluloses, de lignine et de molécules extractibles
présentes en très faible quantités ( terpènes, flavonoïdes, tannins...) . Ces constituants sont
pour la plupart en partie responsables des propriétés physico-chimiques assignées au matériau
bois.
2.1. Structure anatomique
L’arbre comprend des racines, une tige (tronc), des branches et un feuillage que l’on
appelle également houppier. Le bois constitue l’essentiel du tronc, des branches et des racines.
Après abattage et élimination des racines et du houppier par tronçonnage on obtient, un
cylindre de matière que l’on appelle : la grume ou simplement le bois. La figure 1 illustre une
section transversale du bois.
Figure 1. Section transversale du bois
En section transversale, on peut distinguer du centre vers la périphérie :
- le cœur, au centre de la tige,
- le bois parfait ou duramen, constitué de cellules mortes aux membranes épaisses et dures ou
les éléments nutritifs ne circulent plus. Ses cellules sont imprégnées de lignine rendant le bois
plus résistant mécaniquement et face aux agents de dégradation (insectes, champignons,
humidité…).
4
- l’aubier, constitué contrairement au duramen de cellules vivantes, actives et à membrane
mince. La sève brute de l’arbre y circule et les matières nutritives s’y accumulent.
- les rayons ligneux orientés perpendiculairement aux cernes, plus ou moins visibles suivant
les essences.
- l’assise génératrice cambiale constituée d’une couche continue de cellules vivantes. Elles
assurent par divisions et multiplications des cellules, la croissance de l’arbre. L’assise
génératrice cambiale engendre l’aubier vers le duramen en refoulant le liber vers l’écorce.
- le liber ou phloème permettant la circulation de la sève élaborée dans ses vaisseaux.
- l’écorce ou suber, manchon protecteur de l’arbre, constitué de cellules mortes, élastiques
imprégnées d’une substance imperméable : la subérine.
Le rôle de conduction est essentiellement assuré par les vaisseaux dans le cas de
feuillus ou les trachéides dans celui des résineux orientés dans le sens longitudinal du tronc.
Dans le cas des feuillus, on distingue d’autres tissus tels que des fibres et du parenchyme,
alors que le plan ligneux des résineux est essentiellement constitué de trachéides. Pour des
raisons de simplification, nous ne décrirons ici que la structure des résineux du fait de sa
relative simplicité par rapport à celle des feuillus. On peut distinguer des trachéides de bois de
printemps ou bois initial et celles de bois d’été ou bois final. Elles sont de forme allongée, de
section transversale polygonale et creuse. Les trachéides de bois de printemps ont des parois
minces avec un diamètre intérieur important conduisant à une masse volumique faible. Au
contraire, les trachéides de bois d’été ont des parois épaisses mais un diamètre intérieur faible
et une masse volumique importante. Ceci est visualisé sur la figure 2, où l’on distingue
nettement l’interface entre le bois initial et le bois final.
5
Figure 2. Organisation cellulaire d’un résineux
Ces trachéides possèdent, sur leurs parois, des ponctuations aréolées qui jouent le rôle
de régulateur des écoulements. Ils sont plus larges et plus nombreux dans le bois d’été.
Parallèlement aux trachéides, les canaux résinifères, entourés de cellules qui produisent de la
résine, assurent la circulation de celle-ci. Dans le sens radial, les rayons ligneux transportent
la sève. La paroi des trachéides est constituées de différentes couches résultant de
l’accumulation de substances macromoléculaires ligno-cellulosiques qui se déposent au cours
de la formation du bois (figure 3).
Figure 3. Représentation schématique des parois cellulaire du bois et répartition des principaux polymères (lignine, cellulose et hémicelluloses)
6
Les parois des différentes trachéides sont liées les unes aux autres par une couche
intercellulaire sur laquelle vient se déposer la paroi primaire S1. L’ensemble de ces deux
structures constitue la lamelle mitoyenne qui est principalement composée de lignine et de
pectines. La proportion de lignine maximale au niveau la lamelle mitoyenne décroît dans les
parois secondaires S2 et S3. Inversement, la proportion d’holocellulose (cellulose et
hémicelluloses) augmente de la paroi primaire S1 vers la troisième paroi secondaire S3.
La structure de base de chaque couche d’une paroi cellulaire est constituée de macrofibrilles,
dont les orientations sont différentes d’une couche à une autre. La cellulose est le composé
majoritaire de ces macrofibrilles. Ces dernières sont composés de plusieurs brins de cellulose
associés entre eux sous forme de microfibrilles enrobées d’hémicelluloses (Sjöstorm 1993).
Les microfibrilles constituant les fibres du bois sont liées les unes aux autres grâce à la lignine
et aux hémicelluloses constituant une sorte de ciment.
2.2. Composition chimique du bois
La composition chimique du bois est complexe et présente une grande hétérogénéité.
Le bois est principalement constitué de cellulose, d’hémicelluloses, de lignine et extractibles
présents en quantité plus ou moins importantes. La composition chimique du bois dépend
également du type d’essence étudiée : selon sa nature, feuillu ou résineux, la quantité des
différents constituants macromoléculaires ainsi que la structure de la lignine et des
hémicelluloses peut varier considérablement. Dans les deux cas, les différentes couches
formant les parois cellulaires présentent une hétérogénéité plus ou moins importante liée à la
nature de la matrice polymérique qui les constitue formée principalement de polysaccharides
(cellulose et hémicelluloses) et de lignine. Ces macromolécules ne sont pas distribuées
uniformément dans la paroi des cellules du bois et leur concentration relative varie selon la
position des cellules dans l’arbre. Les constituants non structuraux, qui représentent une
fraction mineure, sont composés majoritairement de substances de bas poids moléculaires
(extractibles) et sont présents à l’extérieur des parois cellulaires. Le Tableau 1 présente les
différences de composition chimique rencontrées entre les bois de feuillus et de résineux.
7
Tableau 1. Composition moyenne des bois de feuillus et de résineux de zones tempérées
Au regard de ce tableau, le pourcentage massique de cellulose est pratiquement du même
ordre de grandeur entre feuillus et résineux, alors que ces derniers contiennent moins
d’hémicelluloses et plus de lignine que les bois des feuillus. Toutefois, il est important de
noter que ces valeurs sont des valeurs approximatives qui donnent un ordre de grandeur des
différents constituants du bois, mais dans aucune mesure des valeurs définitives. Le taux
d’extraits peut par exemple considérablement varier d’une essence à l’autre et atteindre des
valeurs proches de 10% voir supérieures dans certaines essences.
2.2.1. Les substances macromoléculaires du bois
2.2.1.1. La cellulose
La cellulose est le constituant principale des parois végétales et constitue la substance
organique la plus abondante dans la nature. En effet, on estime qu'un arbre produit environ 10
g de cellulose par jour. A l'échelle mondiale la production est donc de l'ordre de 1,3.1010
tonnes par an. Bien que la structure chimique de la cellulose soit bien connue, sa structure à
l'échelle tertiaire, incluant sa structure cristalline et amorphe n'est pas complètement résolue.
La cellulose est un homopolysaccharide composé d'unités β-D-glucopyranose liées entre elles
par des liaisons glycosidique β-(1,4). La cellulose n'est pas tout à fait isomoléculaire mais
peut présenter une faible polydispersité. L’association de deux unités glucopyranose
correspond au motif cellobiose et le degré moyen de polymérisation de la cellulose est de
Chacun des substituants de l’unité glucopyranose est en position équatoriale par
rapport au plan moyen du cycle conférant à la molécule et à la cellulose une grande stabilité
comparativement à d’autres polysaccharides constitués d’unités osidiques différentes.
Contrairement à l'amidon composé d'unités α-D-glucopyranose présentant une structure en
double hélice , la molécule de cellulose est complètement linéaire et forme des liaisons
hydrogène intra et intermoléculaires.
Figure 5. Formation de liaisons hydrogène intramoléculaires dans la cellulose
Les molécules de cellulose peuvent s’assembler entre elles pour former des
microfibrilles dans lesquelles certaines régions sont hautement ordonnées (zones cristallines)
et d'autres moins (zones amorphes). Une conséquence directe de ces caractéristiques
structurales est que la cellulose est insoluble à la fois dans les solvants organiques classiques
et dans l'eau. De même, la réactivité chimique de la cellulose est fortement conditionnée par
sa structure supramoléculaire et son taux de cristallinité.
Figure 6. Structure amorphe et cristalline de la cellulose
9
La structure cristalline de la cellulose a été déterminée par diffraction des rayons X et
par des méthodes basées sur la polarisation du rayonnement infrarouge (Nevell et Zeronian,
1985 ; Sjöstrom, 1993 ; Emsley et Stevens, 1994). La cellulose composée de zones amorphe
et cristalline, se présente sous la forme de microfibrilles de 2 à 6 µm de diamètre,
agglomérées en fibrilles de diamètre compris entre 60 et 360 µm et de longueur infinie. Les
zones cristallines sont constituées de mailles monocliniques (a = 8,35 Å ; b = 10, 3 Å ; c = 7,9
Å ; β = 84 °).
2.2.1.2. Les hémicelluloses et pectines Les hémicelluloses sont des polysaccharides non cellulosiques présents dans les parois
cellulaires des végétaux. Ces dernières présentent une grande diversité structurale, qui varie
en fonction de la nature de l’essence considérée. Elles représentent en moyenne de 15 à 30%
de la masse sèche du bois. Elles peuvent être extraites de l’holocellulose obtenue après
délignification par action de solutions alcalines de concentrations croissantes permettant,
après précipitation et purification, de séparer les différents types d’hémicelluloses. Elles sont
constituées de différentes unités osidiques neutres comprenant des pentoses et des hexoses et
d’acides uroniques (figure 7).
Figure 7. Principaux sucres présents dans les hémicelluloses
10
Les chaînes des hémicelluloses ont un degré de polymérisation moyen de 150 plus
faible que celui de la cellulose et sont souvent ramifiées. Parmi les hémicelluloses les plus
communes dans la paroi des cellules du bois, on rencontre les galactoglucomannanes (20%) et
les arabinoglucuronoxylanes (5 à 10%) chez les résineux et les glucuronoxylanes (15 à 30%)
et les glucomannanes (2 à 5%) chez les feuillus. Contrairement à la cellulose, une partie des
groupements hydroxyle présents dans les hémicelluloses peuvent être acétylés (figure 8).
Figure 8. Représentation schématique des glucuronoxylanes et des glucomannanes présents chez les feuillus
D’une manière générale, les hémicelluloses sont plus réactives que la cellulose et la
lignine du fait de leur structure et du caractère amorphe de ces macromolécules.
On peut également rencontrer des substances pectiques (environ 1% dans le bois) qui
jouent le rôle de ciment intercellulaire contribuant à la cohésion des tissus végétaux. Sur le
plan structural, les pectines sont des polysaccharides, dont le squelette linéaire est
principalement constitué d’un enchaînement de motifs acide-α-D-galacturonique liées entre
eux par le liaisons α-(1,4), interrompu par la présence de motifs L-rhamnopyranose. Les
fonctions acides des unités galacturoniques peuvent être estérifiées ou non par du méthanol.
Cette estérification joue un rôle important sur les propriétés physico-chimiques des pectines,
notamment sur la formation de gels. D’autres glucides sont présents dans les pectines, comme
le β-D-galactose, le β-L-arabinose, le β-D-xylose et le α-D-fucose. Les pectines sont
généralement obtenues à partir d’échantillons végétaux par extraction à l’eau chaude. Elles
sont utilisées comme gélifiants dans l’industrie agroalimentaire .
11
2.2.1.3. La lignine
C’est après la cellulose, le polymère naturel d’origine végétal le plus abondant sur
terre. En effet, à raison de 25 à 30%, dans les matériaux lignocellulosiques tels que le bois, on
peut estimer sa production annuelle à environ 1 milliard de tonnes. La lignine originelle ou
protolignine est la fraction non saccharidique la plus importante des fibres végétales. La
lignine est un polymère amorphe tridimensionnel constitué d’unités phénylpropane (figure 9),
que l’on retrouve au niveau de parois cellulaires des végétaux. Sa teneur varie au sein de la
paroi et est particulièrement importante au niveau de la lamelle mitoyenne constituant le
squelette de la cellule. C’est un polymère poly-phénolique fortement hydroxylé présentant de
nombreuses fonctions alcools à la base de sa réactivité, qui implique également d’autres
groupes fonctionnels tels que des groupements carbonyle ou des noyaux aromatiques.
C
MeO
O
C
CHO
CH
CH2OH
CHOH
O CH
CH2OH
C
O
HOH2C
MeO
O CH
CH2OH
CHOH
OHMeO
C
CH2OH
CO
OHOMe
O
CCH2OH
CHOH
MeO
CH
CH2OH
CHOH
MeO
HO
MeO
O
O
OMe
O
O
OMe
OH
C
CH2OH
CHOH
O
MeO
O
CH CHO
C
CH2OH
CHOH
O
MeO OMe
CH
CH2OH
CHOH
O
OMe
H
H
H
H
H
H
HOCH2
....
....
H
Figure 9. Structure de la lignine d'épicéa d'après Alder
12
Les différents éléments structuraux détectés dans les protolignines proviennent,
d’après des expérimentations in-vitro, de l’oxydation des alcools p-hydroxycinnamiques tels
que l’alcool p-coumarylique, l’alcool coniférylique et l’alcool sinapylique (figure 10).
Figure 10. Unités phénylpropane précurseurs de la lignine
La proportion de ces différents précurseurs varie en fonction de l’essence examinée.
La lignine des résineux est principalement constituée d’alcool coniférylique (unité guaicyle),
alors que celle des feuillus est formée principalement d’alcools coniférylique et sinapylique
(unité syringyle) en quantités équivalentes. La structure de la lignine est très complexe à cause
de la présence de nombreux types de liaisons entres les diverses unités phénylpropane. Les
liaisons les plus fréquentes sont répertoriées dans la figure 11.
Figure 11. Principaux types de liaisons les plus rencontrées dans la lignine
13
2.2.2. Les substances de faible poids moléculaire
Les extractibles sont des substances de faible poids moléculaire solubles dans les
solvants organiques ou dans l’eau. Ils comprennent un très large éventail de substances
(plusieurs milliers de composés), appartenant à des familles chimiques très diverses. Ces
substances sont des composants non structuraux du bois et peuvent être lipophiles ou
hydrophiles. Selon le type d’essence considérée, ils peuvent représenter 2 à 10% de la masse
sèche du bois. Le terme de résine est souvent utilisé pour caractériser les extractibles
lipophiles obtenus à partir des résineux. Les composants majeurs de ces résines sont des
acides gras ou leurs esters glycériques et des terpènes, ces derniers étant à l’origine de l’odeur
caractéristique de ces bois. Les extractibles peuvent être divisés en différentes familles :
- les cires et les graisses,
- les terpènes
- les composés phénoliques.
Les cires dont des esters d’acides gras et d’alcools gras alors que les graisses sont des
esters de glycérol et d’acides gras.
Les terpènes sont des composés apolaires principalement constitués de carbone et
d’hydrogène qui se divisent en différentes familles en fonction du nombre de carbone de leur
squelette carboné : les monoterpène en C10, les sesquiterpènes en C15, les diterpènes en C20,
les sesterpènes en C25, les triterpènes en C30. Ils sont fréquents chez les résineux, alors que
les feuillus ne renferment que des triterpènes.
Les composés phénoliques renferment une vaste gamme de produits appartenant à des
familles différentes : les composés phénoliques simples (dérivés de type phénylpropane,
aldéhydes ou acides aromatiques résultant de dégradation de la lignine), les lignanes résultant
de la polymérisation incomplète de la lignine, les stilbènes, les flavonoïdes et les tannins
incluant tannins condensés et tannins hydrolysables.
En plus de ces extractibles d’origine organique, le bois renferme également des
substances minérales en très faible quantité, souvent désignées sous le nom de cendres du fait
de leur méthode de quantification impliquant la calcination totale du bois.
14
2.3. Traitement thermique du bois
Les recherches sur le bois traité thermiquement font l’objet depuis plusieurs décennies
de travaux importants. Si on connaît depuis des centaines d'années les effets du traitement
thermique sur la durabilité du bois, son exploitation industrielle est-elle toute récente. Dans
les années 70, l'Ecole des Mines de Saint-Étienne a développé un procédé de traitement
industriel sous l’appellation Bois rétifié®. Beaucoup plus récemment, des recherches menées
en Finlande ont conduit au développement du procédé Thermowood®. Parallèlement d'autres
technologies ont émergé comme le procédé PLATO® au Pays Bas ou le procédé OHT de Menz
Holz en Allemagne. Différents types de traitements thermiques ont été mis en place ces
dernières années dans différents pays européens. Diverses variantes de traitement thermiques
apparaissent sous des noms de marques différents : bois rétifié®, bois perdure®, bois
chauffé®, Thermowood®, bois PLATO® (Stingl et al.2002 ;Boonstra, 2007). Le
développement à l’échelle industrielle du bois traité thermiquement se heurte toutefois à
plusieurs obstacles techniques et économiques conduisant à la disparition progressive de
certains procédés. Actuellement, la Finlande se positionne comme le premier producteur de
bois traité avec pas moins de 10 sites de production opérationnels, alors que la France n'en
compte que 4. En ce qui concerne le reste de l’Europe communautaire, un site de production
existe en Hollande à Arnhem (procédé PLATO) et un autre en Allemagne à Reulbach (procédé
Menz Holz). Le point commun à toutes ces technologies est la maîtrise de la température de
cuisson, de la vitesse de chauffe et du temps de séjour. Le couplage de ces trois paramètres
définit des cycles de traitement pour lesquels se produisent des réactions chimiques plus ou
moins complexes conférant au matériau de nouvelles propriétés. Les principales différences
entre les différents traitements thermiques sont liées aux conditions de réalisation de ces
procédés : les étapes, l’atmosphère utilisée dans l’autoclave, les procédés par voie sèche ou
humide, l’utilisation d’huile (Militz, 2002). La température maximale de ces différents
traitements thermiques varie de 180° à 280°C et de 15 min à 24h. Ces données sont variables
selon le procédé utilisé. Le traitement thermique est désormais considéré comme une
alternative écologique pour la préservation du bois (Yildiz, 2002).
Les principaux traitements thermiques rencontrés à l’heure actuelle et leurs caractéristiques
sont décrit ci après.
15
2.3.1. Les différents procédés
2.3.1.1. Le procédé ThermoWood®, VTT
Ce procédé est, à l'heure actuelle, le plus répandu en Europe et au Canada. Au début
des années 1990, l’industrie forestière finlandaise s’est intéressée au traitement thermique du
bois et a financé des recherches portant sur les méthodes de traitement et les propriétés des
produits traités. Plusieurs centres de recherche finlandais se sont impliqués dans ce projet
dont, entre autres, le Valtion Teknillinen Tutkimuskeskus VTT (Centre de recherche
technique de Finlande) qui a breveté un procédé et cédé des licences d’exploitation. En
décembre 2000, les producteurs finlandais de bois traité et les fabricants d’unités de
traitement ont formé la Finnish ThermoWood Association afin de promouvoir la production
et l’utilisation du bois traité et de représenter les intérêts de ses membres. En mai 2003,
l’Association comptait quinze membres : 10 producteurs de bois traité, 2 entreprises
prévoyant d'acquérir sous peu la technologie, 3 fabricants de cellules de traitement. Le
procédé est maintenant désigné sous la marque ThermoWood® à l’usage exclusif des
membres de la Finnish ThermoWood Association. Le procédé implique trois étapes dans le
processus de cuisson :
- séchage classique sous vapeur d’eau à 100°C, puis augmentation de la température jusqu’à
130°C pour obtenir une humidité du bois proche de zéro.
- augmentation de la température du four jusqu’à des températures comprises entre 185 et
230°C, l’atmosphère du four étant saturée en vapeur d’eau et en gaz de pyrolyse.
- stabilisation du bois par abaissement progressif de la température par aspersion d’eau.
16
Figure 12 : Cycle thermique du procédé ThermoWood®
Contrairement au séchage classique dans le cas des résineux, la première phase de
séchage allant jusqu’à 100°C ne tient pas compte du changement de couleur ni des problèmes
liés à l’exudation de résines. Le séchage à haute température s’effectue tandis qu’un gradient
moins prononcé porte la température jusqu’à 130 °C. L’atmosphère constituée de vapeur
surchauffée renfermant un faible taux d’oxygène prévient les fissurations et intervient sur les
réactions induites dans le bois (hydrothermolyse). À la fin de cette phase, le taux d’humidité
du bois tend vers 0 %. Techniquement, ce traitement convient au bois vert ou préalablement
séché. La durée de cette phase dépend du taux d’humidité initial du bois, de l’essence et de la
dimension des sciages traités. La température à l’intérieur de l’installation est ensuite portée
entre 185 et 230 °C en fonction des caractéristiques du produit souhaitées (stabilisation
dimensionnelle uniquement ou stabilisation dimensionnelle et durabilité), puis maintenue
constante durant 2 à 3 heures. La dernière étape est une étape de refroidissement et ré-
humidification. La température est abaissée en pulvérisant de l’eau dans l’enceinte conduisant
à un bois avec un taux d’humidité de l’ordre de 4 à 7 %. Grâce à ce procédé, l’hygroscopicité
est réduite d’environ 50% avec une réduction de l’ASE (Anti-Swelling Efficiency) de 50 à
90% et une augmentation de la résistance aux champignons basidiomycètes.
17
2.3.1.2. Le procédé NOW
C’est en pleine crise pétrolière, dans les années 1976-1977, que débutèrent les travaux
de l’École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne sur le traitement thermique du
bois. Réalisés dans un premier temps sur du bois à l’état divisé, les travaux se sont poursuivis
sur le bois massif du fait des propriétés intéressantes conférées au matériau. En 1995,
plusieurs demandes de brevets concernant le matériau et le procédé sont déposées et la
Société New Option Wood (NOW) fondée. Le procédé implique une pyrolyse ménagée du
bois réalisée sous atmosphère inerte obtenue soit par injection d’azote ou d’autres gaz neutres
comme le CO2 émis par les brûleurs à gaz qui permet de dégrader les polymères constitutifs
du bois. La température est augmentée de manière progressive sous atmosphère inerte pour
atteindre un peu plus de 240°C. C’est à ce stade que s’effectue la rétification qui permet
d’obtenir une bonne résistance à la dégradation fongique. La durée de cuisson est variable et
dépend de la quantité de produit à traiter. Les gaz produits lors du traitement sont récupérés à
l’aide d’un condenseur à eau. Les incondensables, constitués principalement de dioxyde de
carbone et d’azote, peuvent être recyclés dans le four pour rendre l’atmosphère inerte. Durant
le traitement, des produits volatils présents initialement dans le bois ou résultant de sa
dégradation sont libérés (acide acétique, méthanol, furfural, composés phénoliques, composés
terpéniques). Ces derniers peuvent être récupérés sous forme de jus pyroligneux, soit brûlés
dans les fours à gaz, soit dilués et évacués vers des stations de traitement traditionnelles. Lors
de ce traitement, le bois change de couleur et devient plus foncé. Les essences traitées par ce
procédé peuvent être introduites humides ou stabilisées à 12% d’humidité absolue. Cette
pyrolyse est appelée rétification, qui est une contraction des termes réticulation et torréfaction
du fait de la mise en évidence de phénomènes de réticulation de la matière ligno-cellulosique.
(figure 13).
18
Figure 13. Principe de la rétification du bois
2.3.1.3. Le procédé Perdure
Pluri Cap International (PCI) de Jonquière a acheté en 2000, les droits intellectuels du
groupe français BCI-MBS pour le traitement du bois à haute température Perdure® donnant
naissance à PCI Industries inc. Depuis 2001, PCI Industries inc. est l'équipementier exclusif
de la technologie Perdure® dans le monde. Cette technologie utilisée actuellement au Québec
consiste à traiter le bois à haute température par un procédé de pyrolyse ménagé sous
atmosphère inerte. Le bois est chauffé à cœur entre 200 et 230 °C sans utiliser de produits
chimiques. Le traitement est effectué en quatre étapes :
- la première étape consiste à porter le bois jusqu’à 100 - 120 °C avec de l’air chaud chauffé
par le biais de gaz propane ou naturel. La durée de cette étape varie entre 4 et 7 heures et
dépend de l’essence, de l’épaisseur et du taux d’humidité initiale des pièces à traiter.
- la seconde étape implique le séchage du bois à la même température que précédemment. Les
turbines de brassage assurent la circulation d’une partie des gaz provenant de l’enceinte de
traitement à travers la chambre de combustion.
- la troisième étape concerne la phase de traitement thermique. Durant cette étape la
température du bois est portée entre 200 et 230 °C pour des périodes variant entre 1 et 5
heures. L’évacuation de la vapeur d’eau résiduelle et des gaz brûlés est assurée par les
cheminées d’extraction. Le taux d’oxygène dans l’enceinte est contrôlé par le fonctionnement
du brûleur en atmosphère réductrice (limitant ainsi la pyrolyse du bois qui dégraderait ses
caractéristiques mécaniques).
- la dernière étape consiste à refroidir le bois. De l’eau est vaporisée dans la chambre à
combustion, ce qui abaisse la température dans l’enceinte de traitement. Cette étape dure de
19
15 à 45 minutes. Dans cette étape, un soin particulier est porté sur la dimension des
gouttelettes d’eau pour ne pas tacher le bois.
2.3.1.4. Le procédé PLATO
Le procédé PLATO® a été mis au point dans les années 1980 par la société Shell dans
le cadre de travaux sur la production de combustible à partir du bois en utilisant des procédés
d’hydrothermolyse. Fondée en 1994, la société Plato aux pays Bas reprend les travaux de
Shell pour développer et commercialiser un nouveau procédé de traitement thermique du bois
massif. Dans ce procédé, comme pour les autres, chaque essence est traitée de façon
spécifique. De plus, la température, la pression, la durée et la montée en température sont des
paramètres qui sont ajustés en fonction des caractéristiques du produit fini. Ce procédé
comprend quatre phases distinctes :
- Hydrothermolyse : le bois est chauffé entre 160 et 190°C en milieu aqueux à pression de
vapeur saturante. Cette étape dure entre 4 et 5h. les polyoses sont fortement modifiés suite à
différentes réactions d’hydrolyse conduisant à la formation d’oses simples, d’aldéhyde et de
quelques acides organiques. La cellulose demeure intacte, ce qui est crucial pour assurer la
qualité des propriétés mécaniques.
- Séchage : le bois est séché de manière conventionnelle entre 3 et 5 jours.
- Durcissement : le bois est chauffé à une température de 150-190°C en conditions sèches. Les
aldéhydes formés réagissent avec les molécules de lignine pour constituer des composés non-
polaires et donc hydrofuges. Le taux d’humidité finale avoisine alors 1 %. C’est cette étape
qui confère au bois sa durabilité et sa stabilité dimensionnelle.
- Conditionnement. Le bois est introduit à nouveau dans les mêmes séchoirs que ceux
utilisés durant l’étape de séchage, son taux d’humidité est augmenté (environ 4 à 6 %) afin de
permettre un façonnage ultérieur.
2.3.1.5. Le procédé OHT
En 1998, le BFH (Centre fédéral de recherches sur la forêt et les produits forestiers, à
Hambourg) et la compagnie Menz Holz GmbH (Ehrenberg-Reulbach, Allemagne) ont mené
un projet de recherche conjoint visant à augmenter la durabilité et la stabilité du bois. C’est
durant ce projet que le procédé OHT (Oil Heat Treatment) a été mis au point. Une différence
20
importante distingue ce procédé des autres procédé : plutôt que d’être chauffé dans une
atmosphère pauvre en oxygène ou dans de la vapeur d’eau, le bois est immergé dans de l’huile
végétale chaude (colza, lin et tournesol). Comme pour tous les autres procédés la chaleur
modifie le bois par suite à différentes réactions de thermodégradation. Les lots à traiter sont
chargés dans un autoclave, puis l’huile végétale chaude introduite par pompage dans
l’enceinte de cuisson. L’huile n’imprègne que très peu dans le bois en raison de l'évacuation
de la vapeur d'eau lorsque ce dernier est immergé dans l’huile chaude. Pour obtenir un
maximum de durabilité et un minimum de consommation d’huile, on réalise le traitement
thermique à 220°C. Cependant, pour obtenir une durabilité maximale avec des propriétés
mécaniques acceptables, on réalise le traitement pour des températures comprises entre 180 et
200°C. Il est nécessaire de maintenir la température choisie pendant 2 à 4h pour traiter à cœur
le matériau. A ce temps de cuisson, doivent être ajoutés les temps de montée et de descente en
température. Avant de décharger le bois, l’huile est évacuée de l’autoclave par pompage. Il y
a ensuite une phase de séchage à l’air qui permet le durcissement de l’huile végétale en
surface du bois. L’huile permet d’avoir une répartition rapide et équilibrée de la chaleur
autour du bois et de limiter l’oxygène dans l’autoclave.
2.3.1.6. Le procédé PRODEO
PRODEO est une société suisse de production de bois traité à haute température au
moyen d'un procédé industriel innovant parfaitement écologique consistant à chauffer le bois
par conduction. L'amélioration de la résistance et de la durabilité du bois permet de
nombreuses applications en extérieur : lames de terrasses, fenêtres, bardages... De nouvelles
possibilités existent pour des applications intérieures, comme des parquets ou des planchers
de même apparence que des bois exotiques et précieux, tout en utilisant des essences locales.
PRODEO utilise différentes essences comme le hêtre, l’épicéa, le chêne, le frêne, le peuplier,
le pin pour des applications différentes. Le traitement thermique est réalisé dans une enceinte
isolée thermiquement. Les piles sont constituées de planches de bois et de plaques métalliques
empilées les une sur les autres. La chaleur est apportée au bois par l'intermédiaire des plaques
métalliques par l’intermédiaire d’un transfert thermique de type conductif. L'enceinte est
placée sous vide relatif pour améliorer l'efficacité du traitement et l'isolation thermique de
l'enceinte mais également pour récupérer les produits de décomposition, dont la partie
condensable est stockée pour valorisation. Une phase de séchage suivie d'une phase de
traitement thermique (200-240°C) et d'une phase de refroidissement constitue l'ensemble du
21
procédé. La durée moyenne d'un traitement thermique est de l'ordre de 30h, ce qui en fait l'un
des procédés les plus rapides du marché. Grâce au transfert thermique conductif
l'homogénéité thermique à l'échelle de la planche et de la pile est parfaite (<5°C). La charge
ainsi traitée est très homogène et ne nécessite aucun triage du bois en fonction de sa couleur.
.
D’autres procédés comme le procédé Intemporis en Suisse, le procédé
autrichien Thermoholz Austria en Autriche, le procédé Iwotech au Dannemark et
STABILPROCESS en Roumanie existent sur le marché.
2.3.2. Transformations chimiques du bois suite au traitement thermique
Les conditions de traitement ont une réelle influence sur la décomposition chimique du bois.
Les feuillus se décomposent de manière plus importante que les résineux. Les principaux
composés volatils, après l’eau, sont l’acide formique, l’acide acétique et le furfural provenant
des hémicelluloses. La libération d’acide acétique réduit le degré de polymérisation des
hémicelluloses en catalysant des réactions de dépolymérisation (Militz, 2002). La présence
d’air durant le traitement thermique peut accélérer la dégradation des constituants du bois, une
atmosphère inerte étant supposée améliorer les propriétés du matériau final. Le taux de
dégradation des polyoses sous atmosphère oxydante est plus élevé que sous atmosphère inerte
(Kamdem et al. 1999 ; Yildiz et Gümüskaya, 2005). La dégradation chimique des constituants
du bois se déroule dans l’ordre suivant: les hémicelluloses présentant un degré de
polymérisation moins important et une structure amorphe plus réactive sont dégradées en
première, puis la cellulose moins réactive du fait de son fort taux de cristallinité et la lignine
(Hakkou et al. 2005). La cellulose et particulièrement la lignine se dégradent plus lentement
que les hémicelluloses (Yildiz, 2002). La décomposition de la lignine est observée pour des
températures à partir de 220°C avec apparition de substances phénoliques telle que la vaniline
(Yildiz, 2002).
Les changements des propriétés du bois suite au traitement thermique sont
principalement dus à la dégradation thermique des hemicelluloses (Yildiz et Gümüskaya,
2005). Aucune évolution notable de masse n’a été observée pour des températures comprises
entre 80 et 180°C (Hakkou et al. 2005b). La perte de masse peut être principalement
expliquée par la dégradation des hémicelluloses au cours du traitement thermique. D’après
Weiland et al ( 2003), le traitement du bois à des températures de 200°C à 260°C provoque
22
une importante dégradation des hémicelluloses avec libération d’acide acétique. Deux
réactions principales se produisent durant l’hydrolyse acide des polysaccharides et tout
particulièrement des hémicelluloses : la rupture des liaisons β-(1,4) entre les unités de sucres
(arabinose, galactose, xylose et mannose) et des réactions de déshydratations
intramoléculaires.
O
CH2
OH
RO
OH
O
CH2OH
OH
OH
OR
HO
H2O
AcOH
O
CH2OH
OH
RO
OH
OH
+O
CH2OH
OH
HO
OH
OR
Figure 14. hydrolyse des polysaccharides par rupture des liaisons β-(1,4)
Le furfural ainsi que l’acide acétique formés suite à ces réactions de dépolymérisation
sont fréquemment identifiés et rapportés parmi les sous produits issus du traitement
thermique.
- H2O
CHO
OH
OHH
CH3OOC HH OH
HH
-CH3COOH
∆
CHO
CH2OH
OHH
H OH
Equilibre
tautomérique
CHO
CH2OH
O
HH OHH
Formation
hémiacétal
CHO
OH
H OH
HOH
H
H
∆
CHOO
HH OH
HH
- H2O
∆
CHO
OH
HH
Furfural
Figure 15. Formation du furfural
La cellulose amorphe, plus sensible que la cellulose cristalline va se dégrader au fur et
à mesure que la température de traitement va augmenter (Sivonen et al.2002). La
conséquence de cette dégradation est que le rapport cellulose amorphe/cristalline diminue.
Ainsi le bois traité thermiquement se retrouve avec un taux de cristallinité plus grand. Kim et
al en 2001, rapportent que la température minimale pour décomposer la cellulose cristalline
est comprise entre 300 et 360°C. Ces mêmes auteurs soutiennent que pour des températures
allant de 100°C jusqu’à en dessous de 300°C, il n’y a pas de modification significative de la
cellulose cristalline. Une autre étude menée par Cutzach (1999) sur le bois de chêne révèle
23
que les dérivés provenant de la dégradation thermique de la cellulose sont : le 5-
methylfurfural (MF) qui se caractérise par son odeur d’amande grillée, le 5-
hydroxymethylfurfural (HMF) qui lui se caractérise par son odeur de caramel. L’HMF et le
MF proviennent de la dégradation des hexoses provenant de la cellulose et des hémicelluloses
alors que le furfural est issu des pentoses provenant uniquement des hémicelluloses.
La quantité d’extractibles avant et après traitement est estimée par des mesures
gravimétriques. A partir de 160°C, des extractibles commencent à être générés et deviennent
signifiants à des températures au-delà de 200°C. Nuopponen et ses collaborateurs (2003) ont
montré par spectroscopie FTIR que le traitement thermique du pin à des températures
comprises entre 100 et 200°C provoquait une migration des extraits vers la surface. Ils ont en
effet constaté que l’apparition de la bande 1740 cm-1 typique des esters d’acides gras au
niveau des échantillons traités thermiquement alors que celle-ci est inexistante au niveau des
échantillons de référence. Ce phénomène peut avoir un effet sur l’adhésion et le collage
ultérieur du bois ainsi que sur l’application de finitions.
Bien que moins réactive la lignine subirait également des modifications lors du
traitement thermique. D’après Weiland et Guyonnet, la plupart des composés qui apparaissent
au sein du bois rétifié ont une structure proche de la lignine et n’ont pas d’action sur les
champignons (Weiland et Guyonnet, 2001). Une autre étude a menée sur du bois de chêne a
montré que les principales molécules formées lors du traitement thermique sont la vanilline,
l’eugénol, le gaïcol, le syringol, l’acétosyringue le crésol et bien d’autres molécules (Guillard
et al.,2003). Weiland et Guyonnet observent également une modification chimique de la
lignine suite à des réactions de condensation via la formation d’ions carbonium (figure 16)
(Weiland et Guyonnet, 2003).
C
OMeOR
ORH
H+
CH
OMeOR
OH
OMe
HC
OR
OHOMe
MeO- ROH
ion carbonium
Figure 16. Formation d’ion carbonium et réaction de condensation de la lignine
Différentes publications font également état de réactions de thermoréticulation des lignines
par impliquant des réaction de condensation de ces dernières avec les aldéhydes formés lors
24
de la dégradation des hémicelluloses (Tjeerdsma et al., 1998; Sivonen et al., 2002; Hakkou et
al. 2005c ; Wikberg et Maunu, 2004). Ces réactions seraient à l’origine de l’augementation de
la stabilité dimensionnelle du matériau. Des études par RMN du solide montrent qu’après
traitement thermique, il y a une importante dégradation des hémicelluloses et de la cellulose
amorphe (Wikberg et Maunu, 2004). Cela a pour conséquence une augmentation du taux de
cellulose cristalline dans le bois traité.
2.3.3.Avantages et inconvénients du traitement thermique
Les modifications chimiques intervenant lors du traitement thermique sont accompagnées
par des changements favorables pour certaines des propriétés physiques du bois.
- Réduction du retrait et du gonflement (stabilité dimensionnelle)
- Le bois devient hydrophobe et possède une teneur en eau moins importante
- Meilleure résistance aux attaques fongiques
Cependant, malgré certains avantages, des inconvénients peuvent également apparaître :
- Coloration du bois pouvant ou non être considéré comme un inconvénient
- Forte odeur
- Diminution des propriétés mécaniques
- Homogénéité du traitement.
2.3.3.1.Résistance aux champignons
Un des avantages considérables du traitement thermique est la résistance du bois contre
les attaques des champignons (Kamdem et al.1999 ; Tjeerdsma et al. 2000). La durabilité des
bois traités à des températures au-dessus de 180°C augmente considérablement. Pour des bois
traités à 280°C, la résistance aux champignons est totale, mais les propriétés mécaniques
deviennent très médiocres. La résistance au pourrissement dépend donc de la température du
traitement. Les modifications chimiques durant le traitement thermique sont une hypothèse
plausible pour expliquer l’amélioration de la durabilité du bois.
Le fait que C. versicolor, capable de dégrader la lignine et les polysaccharides du bois, soit
incapable de s’attaquer au bois traité à 280°C, semble indiquer qu’il n’y a pas seulement la
dégradation des hémicelluloses mais aussi les modifications chimiques de la lignine qui sont
impliquées dans l’augmentation de la durabilité du bois (Hakkou et al. 2005b).
25
2.3.3.2.Hygroscopie du bois et mouillabilité
Le traitement thermique diminue le caractère hygroscopique du bois. En effet, le
gonflement du bois après traitement est considérablement diminué (Militz,2002). Cette
diminution du gonflement est mesurée par l’ASE (Anti-Swelling Efficiency). Cette
diminution du caractère hygroscopique du bois est plus importante sous atmosphère oxydante
qu’en atmosphère inerte pour les mêmes conditions de température. Cela a pour conséquence
une augmentation de la stabilisation dimensionnelle du bois. On peut expliquer ce phénomène
par la dégradation des hémicelluloses qui sont les polymères les plus hygroscopiques dans
bois (Yildiz, 2002).
C’est aux alentours de 160°C que le caractère hydrophobe du bois apparaît, le bois
absorbe moins d’eau. Cette propriété hydrophobe est mesurée par la mesure de l’angle de
contact grâce à la méthode de Wilhelmy. Après traitement thermique, pour des températures
comprises entre 100° et 160°C, la mouillabilité du bois change soudainement et l’angle de
contact atteint une valeur proche de 90°. Pour des températures supérieures à 160°C, le bois
garde son caractère hydrophobe. Cependant, le traitement thermique à de plus fortes
températures ne semble pas affecter la mouillabilité. Cela montre que les dégradations
thermiques ne sont pas à l’origine du caractère hydrophobe du bois. Cette variation peut être
causée par une réorganisation des substances macromoléculaires du bois (Hakkou et al.
2005b).
2.3.3.3.Propriétés mécaniques
Après traitement thermique, le bois devient plus fragile (Hakkou et al. 2005b; Yildiz,
2002, Mburu et al. 2008). Pour le traitement thermique réalisé par procédé Plato, une perte de
solidité de l’ordre de 5 à 18% a été observée. Durant ce procédé, de fortes tensions peuvent
s’exercer à l’intérieur du bois du fait du traitement réalisé en trois étapes dans lesquelles le
bois est exposé à de fortes températures et à une évaporation rapide de l’eau (Militz, 2002)
2.3.3.4. Surface, couleur, odeur
Du fait des hautes températures utilisées, tous les bois traités thermiquement ont une
couleur brune caractéristique. La couleur dépend de l’intensité de la température du
traitement et de la durée de celui-ci. Plus la température est élevée le temps de cuisson
26
important, plus la couleur devient foncée. Cette modification de la couleur suggère des
changements dans la composition chimique du bois. Bourgois et al. 1991, ont montré que la
couleur du bois traité thermiquement évolue avec la température du traitement. D’autres
auteurs dont Joscak et al 2007, ont rapporté que ces changements de couleur étaient causés
par des modifications des extraits phénoliques et par la dégradation de la lignine et des
hémicelluloses. Un autre problème du bois traité thermiquement concerne son odeur. Le bois
a une odeur de caramel très caractéristique. Cette propriété semble liée à la formation de
furfural. Après traitement thermique, on note une diminution de la rugosité de la surface du
bois en passant simplement la main sur sa surface (Brischke et al. 2007).
2.3.3.5.bilan global
Les conséquences globales des transformations intervenant lors du traitement thermique sur
les propriétés du matériau peuvent être schématisées par la figure 17.
HemicelluloseDécomposition avec libération
d'acide acétique
ArabinoseGalactose
XyloseMannose
Augmentation de la résistance biologique
Propriétés mécaniques
durabilité en conditions extérieures
adhésion collage
Cellulose amorphe/ cellulose cristalline
Augmentation du taux de cristallinité
Changement structuraux, formation
de radicauxLignine
Extractibles
Modification du taux d'humiditéstabilité dimensionnelle
Migration, diminution,
augmentation
Figure 17. Bilan global des conséquences des modifications chimiques intervenant lors du traitement thermique
27
2.3.4.Effet du traitement thermique sur les procédés de finition ou de collage
Peux d’études sont rapportées dans la littérature sur le comportement de finitions ou le
collage de bois traités thermiquement. Des travaux effectués par le VTT rapportent que le bois
traité thermiquement est sujet à un important grisaillement lorsqu’il est exposé aux
intempéries. L’application de finitions ou de peintures en phase aqueuse ou solvantée sur du
bois traité thermiquement conduit à des résultats similaires à ceux obtenus sur des
échantillons non traités indiquant un comportement similaire vis à vis des produits de finition
commerciaux (Jamsa et al. 1999 et 2000).
Dans une étude plus récente, Petric et al. ont étudié le mouillage de bois traités
thermiquement par différentes finitions en phase aqueuse comme en phase solvant. Les
résultats obtenus montrent un important mouillage du bois traité thermiquement aussi bien par
les finitions aqueuses que solvantées (Petric et al. 2007).
L’effet du traitement thermique sur l’adhésion a été décrit récemment dans deux
articles (Poncsa�k et al. 2007 ; Sernek et al. 2008). Pour les deux études, il a été observé que,
même si le bois traités thermiquement pouvait être collé, les performances de différentes
colles étaient moins bonnes dans le cas des échantillons de bois traités thermiquement que
dans ceux du bois non traité.
2.4. Modification chimique du bois
Le bois est un biopolymère fortement anisotrope composé de carbone d’hydrogène et
d’oxygène. Principalement constitué de lignine, de cellulose et d’hémicelluloses, il est
fortement hygroscopique du fait de la présence de nombreux groupements hydroxyle qui lui
confèrent également une bonne partie de sa réactivité chimique proche de celle des alcools.
De ce fait, le bois est rapporté pour réagir avec différents types de réactifs (Rowell, 2005 ;
Hill, 2006), parmi lesquels les plus fréquemment utilisés sont :
- les anhydrides d’acides et les dérivés d’acides,
- les isocyanates,
- les époxydes,
- les halogénures d’alkyle…
28
2.4.1. Réactions avec les anhydrides d’acides
L’acylation permet de transformer les groupements hydroxyle du bois fortement
polaires en groupements ester faiblement polaires rendant le bois plus hydrophobes, stable
dimensionnellement et plus résistant aux attaques fongiques (Chang et Chang ,2002 ; Özmen
et Cetin, 2002).
Bois -OH + (RCO)2O Bois -OCOR + RCOOH
Figure 18. Réaction d’acylation du bois
La réaction d’acylation peut être effectuée dans différents solvants (toluène, benzène,
diméthylformamide, pyridine...) ou sans solvant en présence de catalyseurs acides ou basiques
(chlorure de zinc, triéthylamine, pyridine…) à des températures comprises entre 100 et 120°C
(Rowell, 1984). Les changements dans la structure chimique du bois après traitement sont
étudiés par la spectroscopie infrarouge, en comparant les spectres du bois traité à ceux du bois
non traité. Les spectres des échantillons modifiés par des anhydrides d’acides présentent une
forte absorption à 1750 cm-1 caractéristique du groupement carbonyle associée à une
diminution de l’intensité de la bande à 3365cm-1 caractéristique des groupements hydroxyles.
L’acylation entraîne une diminution de l’hygroscopie du bois et une augmentation de sa
stabilité dimensionnelle (ASE comprise entre 60 et 70%). (Chang et al. 2002). La réactivité
des anhydrides d’acides est liée à leur structure influençant leur vitesse de diffusion dans le
bois. La faible réactivité de certains anhydrides est la conséquence d’un encombrement
stérique trop important qui limite l’accessibilité aux sites réactifs du bois (Dawson et al. 1999;
Hill,2003). L’effet de la taille de l’anhydride sur la cinétique de diffusion et de réaction a
également été étudié pour différents anhydrides acétique, propionique, butyrique et
hexanoïque (Hill, 2003 ; Hill et Jones,1996). Les résultats obtenus montrent que la réactivité
augmente quand la taille du groupement R diminue. L’absence de solvants ou de catalyseurs
polaires tels que la pyridine ou la diméthylformamide capables de gonfler la structure du bois
diminue la vitesse et le taux d’acylation. L’acylation des hémicelluloses modifie leur
solubilité. Elles deviennent solubles dans la pyridine à 80°C et dans le DMSO à 40°C,
partiellement solubles dans le chloroforme et le tétrahydrofurane à température ambiante. Ces
nouvelles propriétés peuvent être exploitables dans la production de plastiques biodégradables
(Sun et al. 2000).
La réaction d’acétylation du bois est une réaction d’acylation particulière du bois
impliquant l’anhydride acétique (Rowell, 1982 ; Rowell et al.1994, Hill et al.1998). C’est
29
probablement la réaction de modification chimique du bois qui a fait l’objet des études les
plus poussées à ce jour conduisant à la mise en place d’unité pilote de production au Pays Bas
et au Royaume Uni et par la société Titan Wood.
Bois -OH + (CH3CO)2O Bois -OCOCH3 + CH3COOH
Figure 19. Réaction d’acétylation du bois
Elle permet de rendre le bois stable dimensionnellement et plus résistant aux attaques
biologiques (Beckers et al. 1998 ; Beckers et Militz, 1994; Rowell et al. 1989; Singh et
al.1992). L’acétylation serait plus importante sur les lignines que sur les carbohydrates. Elle
génère de l’acide acétique comme sous produit qui doit être éliminé en fin de réaction. La
réaction est plus rapide en présence de faibles concentrations d’acide acétique qu’en présence
de concentrations plus importantes (Hill, 2003). La réaction peut aussi être réalisée dans le
xylène pour des températures allant de 100 à 130°C. Il est connu que l’acétylation par
l’anhydride acétique est un processus lent nécessitant l’utilisation d’un solvant ou d’un
catalyseur capable de gonfler la structure du bois. La pyridine est utilisée comme solvant et
catalyseur permettant la pénétration des réactifs. Il faut alors s’assurer de l’élimination de
l’excès de solvant en fin de réaction (Hill et Jones., 1996 ; Hill et al.1998). A l’échelle semi-
industrielle, l’acétylation est réalisée par l’anhydride acétique sans solvant (Hill et al.2000 ;
Hill et al.1998). La réaction d’acétylation par l’anhydride acétique sans solvant et catalyseur a
été étudiée sur des fibres de peuplier et de riz (Sun et Sun, 2002). Ces travaux ont permis
d’établir 3 paramètres ayant une influence sur le taux d’acétylation: la taille des particules, le
temps et la température de réaction. Le problème de l’acide acétique formé au cours de la
réaction peut être évité par l’utilisation du cétène.
Bois -OH + Bois -OCOCH3H2C C O
Figure 20. Réaction d’acétylation du bois à l’aide du cétène
Les modifications du bois utilisant des anhydrides d’acides cycliques (phtalique,
succinique et maléique) ont fait l’objet d’importants travaux.
30
Bois -OH + Bois -OCORCOOHR o
o
o
Figure 21. Réaction d’acylation à l’aide d’anhydrides cycliques
La modification du bois par des anhydrides cycliques suivie par une deuxième
modification impliquant des époxydes permet de rendre le bois thermoplastique (Matsuda,
1985 et 1993). Le degré de cristallinité du bois ainsi modifié par l’anhydride maléique décroît
(Marcovich et al. 2000). Les sciures modifiées par l’anhydride maléique peuvent également
trouver des applications comme échangeur d’ions pour piéger des cations métalliques
(Marchetti et al.1998 ; Geay et al. 2000). L’anhydride maléique peut également être utilisé
pour fixer différents polyols à des fins de stabilisation dimensionnelle (Roussel et al. 2001 )
ou à des fins de préservation (Pizzi ,1993 ).
Les anhydrides crotonique, méthacrylique et maléique ont été utilisés pour modifier
les propriétés de surface de fibres de bois afin de permettre le greffage ultérieur de différents
monomères vinyliques (Hill et Cetin, 1999 ; Rozman et al.1997; Banks et al.1995 ; Li et
al.1998; Hill et al. 2000). Ce type de modification chimique confère au bois une compatibilité
accrue avec les monomères hydrophobes et va permettre la formation de liaisons covalentes
entre le bois et les monomères vinyliques.
O OOCOOH
I X
XBois -OH
Bois -OOC
Figure 22. Utilisation de l’anhydride succinique comme maillon d’ancrage
L’utilisation des co-polymères polyethylène/anhydride maléïque ou
polypropylène/anhydride maléïque permet d’améliorer la compatibilité du bois avec les
thermoplastiques (De Roover et al.1995 ; Matuana et al. 2001 ; Michaud et al. 2003 ; Vaca et
al. 2003).
31
O OOn
OO
O
Bois -OH
Figure 23. Amélioration de la compatibilité du bois avec les thermoplastiques
Une autre application importante de la réaction d’estérification concerne la production
d’acétate de cellulose utilisé pour de nombreuses applications industrielles comme dans les
films photographiques ou les fibres textiles (Sjöström, 1981).
2.4.2. Réactions avec les isocyanates
La réaction des groupements hydroxyles des constituants pariétaux du bois avec les
isocyanates conduit à la formation de liaisons carbamate. Contrairement aux réactions
d’acylation, cette réaction ne génère pas de sous-produits et la liaison formée est stable à
l’hydrolyse. Cependant, les difficultés de manipulation des isocyanates liées à leur toxicité et
à leur réactivité particulièrement vis à vis de l’hydrolyse rend cette réaction difficile à mettre
en œuvre. L’utilisation d’acyle azides (Gérardin et al.1995) permet d’éviter le problème
précédent en travaillant dans des conditions, où l’eau contenue dans le bois est d’abord
évaporée avant de générer la fonction isocyanate réactive.
Bois -OH + RNCO Bois -OCO-NHR
Figure 24.Réaction des isocyantes avec le bois
La réaction des isocyantes avec l’eau conduit à la formation d’acide carbamique, qui
se décarboxyle spontanément pour donner une amine capable de réagir avec l’isocyanate de
départ pour former une urée non fixée au bois. Il est de ce fait impératif de travailler sur du
bois préalablement séché.
RNCO + H2O RNHCOOH RNH2 + CO2 RNHCONHRRNH2
Figure 25.Hydrolyse des isocyanates et formation d’urée
32
La réaction du bois avec les isocyanates est catalysée par les acides et les bases, la
catalyse basique étant souvent la plus efficace. Elle est sensible à l’encombrement stérique et
les isocyanates avec un groupement R peu volumineux sont plus réactifs. La réactivité des
isocyanates est donc plus importante avec les alcools primaires, qu’avec les alcools
secondaires, ces derniers étant plus réactifs que les alcools tertiaires.
Les isocyanates ont également été rapportés pour augmenter la stabilité
dimensionnelle du bois et sa résistance au champignons lignivores (Rowell,1980 ; Cardias
Williams et Hale, 2003 ; Ellis et Rowell ,1984 ; Kalnins, 1982). Différents isocyanates, tels
que les isocyanates de méthyle, d’éthyle, de n-propyle, d’isopropyle, de n-butyle, de p-tolyle
ou de phényle ont ainsi été étudiés dans la littérature. Le bois de pin (southern pine) modifié
par l’isocyanate de méthyle devient résistant à G. trabeum au contact du sol pour des gains de
masse de 19% (Rowell, 1980). Le taux de greffage a été déterminé sur la fraction
holocellulose après délignification en utilisant le chlorite de sodium, ainsi que sur la fraction
lignine après hydrolyse des polysaccharides par l’acide sulfurique. Le dosage de l’azote
présent par la méthode Kjeldahl a permis de mettre en évidence que le degré de substitution
des groupements hydroxyle de la lignine était plus important que celui de l’hollocellulose (59
% pour la lignine comparé à 11.7% pour le polysaccharides).
Les diisocyanates ou polyisocyanates ont également été rapportés et sont
abondamment utilisés comme liants dans le domaine des panneaux de particules
(Papadopoulos et al., 2002). Les diisocyanates peuvent être utilisés comme maillon d’ancrage
pour greffer différents alcools gras ou perfluorés sur le bois rendre ce dernier hydrophobe
(Engonga et al. 1999 et 2000).
2.4.3. Réactions avec les époxydes
Les premières études portant sur la réaction des époxydes avec le bois ont été menées
avec l’oxyde d’éthylène gazeux par Mac Millan en 1963 puis Barnes et al. en 1969.
L’absence de sous-produits et la formation d’une liaison éther très stable rendent cette
réaction particulièrement attractive.
33
Bois -OHO
RBois -OCH2CHR
OH
Figure 26.Réaction des époxydes avec le bois
La réaction l’oxyde d’éthyle avec le bois en présence d’un catalyseur basique conduit
à des augmentations de masse très importantes conférant au bois une plus grande stabilité
dimensionnelle (Rowell, 1994). Des éprouvettes de pin traitées par de l’oxyde de propylène
ou de l’oxyde de butylène dans la triéthylamine à 120°C et 150 psi présentent une ASE
comprise entre 60 et 70% pour des gains de masse de 22 à 33% (Rowell et al. 1976). Pour des
gains de masse de 34%, le bois devient résistant aux termites (Rowell et al. 1979).
Différents époxydes ont été proposés comme agent de couplage pour permettre le greffage de
monomères vinyliques hydrophobes. C’est le cas notamment de l’allyl glycidyl éther (AGE)
et du méthacrylate de glycidol (GMA), qui ont été utilisés pour modifier des fibres de bois
afin de permettre le greffage de différents monomères (Cetin et Hill, 1999).
Bois -OHO
Bois -OCH2CH-CH2O
OHO
OO
Figure 27.Utilisation du GMA pour activer les fibres ligno-cellulosiques
Ces époxydes peuvent réagir avec le bois ou polymériser directement dans ce dernier
et nécessitent l’emploi de catalyseurs comme la pyridine pour se greffer.
Une application autre application de la réaction des époxydes concerne la synthèse
hydroxyalkyl cellulose utilisée comme épaississant dans les peintures ou produit de finition
pour les papiers (Sjöström, 1981).
2.4.4. Réactions avec les halogénures d’alkyle
La réaction du bois avec les halogénures d’alkyle nécessite des conditions particulières
et reste relativement occasionnelle. Le bois est généralement traité par une solution aqueuse
de soude puis mis au contact du dérivé halogéné.
34
Bois -OH Bois -OR1) NaOH
2) RX
Figure 28 .Réaction du bois avec les halogénures d’alkyle
Différents réactifs comme le bromure d’allyle (Kiguchi, 1990 ; Ohkoshi, 1990),
l’iodure de méthyle (Narayanamurti et Handa, 1953), le chlorobutane (Risi et Arseneau, 1957)
ont été étudiés sans grand succès concernant l’amélioration de la stabilité dimensionnelle. La
benzylation a été étudiée pour conférer au bois des propriétés thermoplastiques et modifier ses
propriétés de surface (Hon et Ou, 1989 ; Kiguchi ,1990 ; Kiguchi et Yamamoto, 1992).
D’un point de vue industriel, les éthers de cellulose ont différentes applications
(Sjöström, 1981). La carboxymethylcellulose (CMC) de sodium est un dérivé de la
cellulose soluble dans l’eau utilisée dans des produits très variés comme les détergents, les
aliments en tant qu’épaississant, le papier, les peintures, les cosmétiques ou encore les
produits pharmaceutiques (Sjöström, 1981).
Cell -O CH2COONaCl Cell-CH2COONa
Figure 29.Synthèse de la CMC
RESULTATS ET DISCUSSION
35
3. RESULTATS ET DISCUSSIONS
Comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, l’objectif principal de ce travail était de
compléter les connaissances actuelles sur la compréhension des réactions de dégradation
intervenant lors du traitement thermique du bois par pyrolyse douce avec comme objectifs
sous jacents de pouvoir prédire certaines propriétés du matériau. Ce dernier point est
particulièrement important si on considère l’utilisation commerciale du bois traité
thermiquement. En effet, en tant que nouveau matériau, le bois traité thermiquement possède
des propriétés différentes du bois initial qui peuvent influencer ses utilisations ultérieures. Il
est en effet admis que le traitement thermique augmente la stabilité dimensionnelle et la
durabilité du matériau permettant des utilisations en classe 3 sans avoir recours à l’utilisation
de biocides.
Au moment ou ce travail a débuté, différents points avaient été établis suite aux travaux de
Mohamed Hakkou (thèse 2006):
- le changement de mouillabilité du bois apparaît dans une zone de température
comprise entre 140 et 160°C (Pétrissans et al. 2003 )
- le bois subit peut de dégradation jusqu’à 180°C, l’essentiel des dégradations intervient
au-delà de 200°C (Hakkou et al. 2005 a et b)
- la structure anatomique du bois est peu modifiée lors du traitement thermique bien que
sa masse volumique diminue
- les composés extractibles générés lors du traitement thermique ont peu d’effet sur la
durabilité du bois (Hakkou et al. 2005 b)
- les hémicelluloses sont fortement affectées suite au traitement thermique, alors que la
lignine et la cellulose semble moins affectée par le traitement (Hakkou et al. 2005 b)
- la durabilité conférée suite au traitement apparaît être liée directement à la perte de
masse générée
Suite à ces travaux, il semblait important de poursuivre les investigations sur le traitement
thermique en axant les recherches sur des méthodes permettant de caractériser la dégradation
des constituants macromoléculaires du bois de façon à proposer des méthodes susceptibles
d’être utiliser pour permettre de prédire les performances en service du matériau en se basant
sur l’analyse de sa structure chimique.
36
Dans ce contexte, nous nous sommes dans un premier temps orienté vers l’étude de la
réactivité chimique du bois traité thermiquement. En effet, la réactivité chimique peut non
seulement influencer différents procédés de transformation du bois tels que le collage ou
l’application de finitions, mais aussi donner des indications indirectes sur la structure du
matériau. Par analogie avec les travaux rapportés par Boonstra en 1996, l’acétylation du bois
permet de quantifier la quantité de groupements hydroxyle libres dans le bois (Boonstra et
al.1996 ). La dégradation des hémicelluloses constituant la fraction des constituants du bois la
plus réactive devrait donc de ce fait influencer directement la réactivité du matériau. L’étude
de la réactivité du bois peut donc de ce fait donner des informations indirectes sur le degré de
dégradation du matériau.
Suite aux résultats obtenus, nous avons orienté nos recherches sur l’utilisation de la
spectroscopie de photoélectrons X (XPS), méthode peu utilisée jusqu’à présent pour
caractériser la composition chimique du bois. Les études qui avaient été rapportées sur
l’utilisation de cette technique concernaient principalement des applications dans le cadre de
l’étude des propriétés de surface de fibres lignocellulosiques destinées à des applications
papetières (Johansson et al.1999 ,2004 ,2005 ; Johansson, 2002 ;Koljonen et al.2003 ; Fardim
et al.2005 ; Li et Reeve, 2004 ). Quelques exemples rapportaient des applications au bois
mettant en évidence principalement de phénomènes de modification de la composition
chimique de la surface suite à différentes méthodes de préparation de cette dernière ou liés à
la présence ou non d’extractibles susceptibles d’influencer les propriétés finales du bois( Sinn
et al.2001, 2004 ; Sernek et al. 2004 ; Nzokou et Kamdem, 2005).
Suite à ces études XPS, nous avons poursuivi nos travaux en mettant en évidence la formation
de produits de carbonisation à l’intérieur de la matrice bois mettant en évidence que la
dégradation du bois dans la gamme de températures utilisées pour le traitement thermique ne
conduisait pas seulement à la formation de sous produits volatils, mais également à des
quantités plus ou moins importantes de produits de déshydratation à l’intérieur du bois.
Enfin, dans la partie finale du travail, nous nous sommes attachés à vérifier les corrélations
existant entre la composition chimique du bois et certaines de ses propriétés telles que sa
réactivité chimique et sa durabilité.
Les résultats sont présentés sous formes de différents articles d’ores et déjà acceptés pour
publications ou en cours de soumission. La première partie concerne l’étude de la réactivité
37
chimique du bois traité thermiquement sous forme d’un article publié dans Wood Science and
Technology :
- Chemical reactivity of Heat Treated Wood
G. Nguila Inari, M. Petrissans, P. Gérardin. Wood Science and Technology, 41, 157-168,
2007.
La seconde partie concerne l’étude par de la spectroscopie de photoélectrons X des
modifications chimiques intervenant lors du traitement thermique sous la forme de deux
articles déjà publiés ou non :
- XPS Characterization of wood chemical composition after heat treatment
G. Nguila Inari, M. Petrissans, J. Lambert, J.J. Ehrhardt, P. Gérardin. Surface and Interface
Analysis, 38 (10), 1336-1342, 2006
- Evidence of extractives migration during XPS analysis of softwoods
G. Nguila Inari, M. Pétrissans, J. Lambert, J.J. Ehrhardt, , M. Sernek, P. Gérardin. Soumis
pour publication dans Surface and Interface Analysis.
La troisième partie concerne la mise en évidence de produits de carbonisation à l’intérieur de
la matrice bois. Les résultats sont publiés sous forme d’un article accepté dans Polymer
Degradation and Stability.
- Evidence of char formation during heat treatment by mild pyrolysis
G. Nguila Inari, S. Mounguengui, S. Dumarçay, M. Petrissans, P. Gérardin., Polymer
Degradation and Stability, 92(6), 997-1002, 2007.
La quatrième partie rapporte les résultats concernant la corrélation entre l’évolution de la
composition chimique du bois traité thermiquement déterminée par microanalyse et la perte
de masse occasionnée au matériau dans l’optique de mettre en évidence un marqueur
susceptible de développer une méthode de contrôle de la qualité du bois traité thermiquement.
Dans cette partie est également discuté l’évolution de la réactivité des groupements hydroxyle
du bois vis à vis de l’anhydride acétique au cours du traitement. Les résultats sont présentés
sous forme d’un article soumis à Polymer Degradation and Stability.
- Elemental composition of wood as a potential marker to evaluate heat treatment
intensity.
Gildas Nguila Inari, Mathieu Pétrissans, Philippe Gérardin. Soumis pour publication dans
Polymer Degradation and Stability.
La dernière partie de ce travail concerne l’étude de la durabilité de bois traités thermiquement
à différents niveaux de dégradation afin de vérifier s’il existe une corrélation entre la
composition chimique directement liée à l’intensité du traitement et la durabilité.
38
3.1. Etude de la réactivité chimique du bois traité thermiquement
L’évolution de la composition chimique du bois lors du traitement thermique joue un
rôle prépondérant sur les propriétés finales du matériau. En effet, les réactions de dégradation
modifient la structure moléculaire, macromoléculaire et supramoléculaire des principaux
constituants du bois lui conférant de nouvelles propriétés telles qu’une meilleure résistance
aux agents de pourriture, une plus grande stabilité dimensionnelle, un caractère hydrophobe
plus marqué, alors que sa résistance mécanique se trouve généralement diminuée. De
nombreuses études sont rapportées dans la littérature sur les transformations chimiques
intervenant lors du traitement thermique. Il a ainsi été montré que les différents constituants
du bois n’avaient pas le même comportement face au traitement thermique. Alors que la
cellulose est relativement stable, les hémicelluloses sont fortement dégradées avec libération
d’acide acétique et de furfural. Dans le même temps, la lignine est rapportée comme moins
réactive, subissant toutefois différentes réactions de condensation et thermo-réticulation
observées par RMN.
Ces modifications ont un effet important sur la réactivité du matériau qui se trouve très
fortement modifiée suite au traitement. Ainsi, le bois traité thermiquement devient plus stable
dimensionnellement et moins hydrophile (Metsa-Kortelainen et al. 2006 ;Welzbacher et al.
2007). La mouillabilité du matériau se trouve également très fortement modifiée (Pétrissans et
al.2003 ; Hakkou et al.2005). Ces différentes modifications s’expliquent aisément sur la base
des changements de relations pouvant exister entre les groupements hydroxyles des
constituants macromoléculaires du bois et de l’eau. Peu de données sont cependant
disponibles sur l’effet du traitement sur la réactivité du bois vis à vis de réactifs tels que des
anhydrides d’acides ou des isocyanates utilisés dans différents procédés de transformation du
bois tels que le collage, les finitions ou l’amélioration des interfaces dans le cas des
composites bois / plastique.
La diminution du caractère hydrophile du matériau limitant les problèmes d’hydrolyse
des différents réactifs connus pour réagir avec le bois pourrait favoriser ainsi la réaction de
greffage La baisse de réactivité des groupements hydroxyle du bois vis à vis de la formation
de liaisons hydrogène observée dans les phénomènes de stabilisation dimensionnelle pourrait
avoir le même effet sur les différentes de greffage de façon à répondre à ces différentes
39
interrogations, nous avons étudié la réactivité chimique de sciures de hêtre ou de pin traitées
thermiquement vis à vis de différents anhydrides et isocyanates. Les principaux résultats
obtenus sont rapportés dans l’article intitulé « Chemical reactivity of Heat Treated Wood »
publié dans Wood Science and Technology.
Abstract Chemical reactivity of heat-treated wood was compared with thatof untreated wood. For this purpose, heat-treated pine or beech sawdust wasreacted with different carboxylic acid anhydrides in pyridine or with phenylisocyanate in dimethyl formamide. Compared to controls, weight gains ob-tained with heat-treated sawdust are smaller showing a lower chemical reac-tivity. FTIR analyses of lignin and holocellulose fractions, isolated after acidichydrolysis of polysaccharides or delignification with sodium chlorite, indicatethat both components are involved in the reactions. Compared to lignin, ho-locellulose exhibits important infrared absorptions of about 1,730 cm–1,characteristic of ester or urethane linkages formed. Lower reactivity of heat-treated sawdust is explained by the decrease in free reactive hydroxyl groupsin holocellulose due to the thermal degradation of hemicelluloses, consideredmore reactive than cellulose.
Introduction
Increasing environmental pressure appeared in the last years in many Euro-pean countries leading to important changes in the field of wood preservation,particularly regarding biocide toxicity promoting the development of non-biocidal alternatives. Among these alternatives, wood heat treatment by mild
G. Nguila Inari Æ M. Petrissans Æ P. Gerardin (&)Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur le Materiau Bois,UMR_A 1093 Faculte des Sciences et Techniques,Universite Henri Poincare Nancy I,BP 239, 54506 Vandoeuvre-les-Nancy, Francee-mail: [email protected]
Received: 23 November 2005 / Published online: 7 July 2006� Springer-Verlag 2006
pyrolysis has been intensively investigated leading to the development ofseveral industrial processes in Europe (Patzelt et al. 2002; Militz 2002).
Heat-treated wood possesses new properties such as improved decayresistance and higher dimensional stability while strength properties areconsiderably reduced (Kamdem et al. 2002; Gosselink et al. 2004). Chemicalmodification of wood components occurring during heat treatment is mainlyresponsible for these new properties (Weiland and Guyonnet 2003; Sivonenet al. 2002; Tjeerdsma et al. 1998; Hakkou et al. 2005) and could confer to thenew reactivity of the material. This last point is particularly important fortreatments involving chemical reactions with wood-reactive groups. Amongthe different reagents able to react with wood, isocyanates and carboxylic acidanhydrides are most frequently used. Acid anhydrides are used to improvewood reactivity by subsequent grafting (Banks et al. 1995; Rozman et al. 1997;Hill and Cetin 1999), wood compatibility with thermoplastics (Gauthier et al.1998) or produce acetylated wood (Rowell 1982; Hill et al. 1998; Chang andChang 2002; Stefke and Hinterstoisser 2002). Isocyanates are also used toimprove wood’s compatibility (Quinney and Banks 1995; Gauthier et al. 1998)and find important applications in the field of wood adhesion for the pro-duction of composites and the gluing of laminated products (Papadopouloset al. 2002; Frihart 2005). Moreover, it is well known that heat treatmentsresult in wettability changes associated with a decrease of hygroscopicity andequilibrium moisture content of wood (Kamdem et al. 2002; Petrissans et al.2003), which could favourably modify the reactivity of organic reagents sen-sitive to moisture. This paper reports about our results concerning the study ofthe reactivity of heat-treated wood with different reagents in order to improvethe knowledge on this new material. Separation of lignin and holocellulose ofchemically modified sawdust allowed determining the behaviour of eachcomponent during chemical modification.
Materials and methods
Beech (Fagus sylvatica L.) heartwood and pine (Pinus sylvestris L.) sapwoodwere used during this study.
Heat treatment
Heat treatment was performed on blocks (10 mm · 20 mm · 50 mm, thelatter dimension corresponding to longitudinal direction) prealably dried at103�C for 48 h. The blocks were placed in a reactor under nitrogen and heatedat 240�C in an oven for 8 h. The oven temperature was increased by20�C min–1 from ambient to final temperature. Mass loss of the sample due tochemical degradation during heat treatment was calculated according to theformula:
MLð%Þ ¼ 100ðm0 �m1Þ=m0;
158 Wood Sci Technol (2007) 41:157–168
123
where m0 is the initial oven-dried mass of the sample before heat treatmentand m1 the oven-dried mass of the same sample after heat treatment.
Chemical modification of wood
To increase the reactivity, chemical modifications were performed on sawdust.Blocks were ground and passed through different sieves to obtain a granul-ometry between 0.2 and 0.5 mm. The sawdust, thus obtained, was washed in aSoxhlet extractor with toluene/ethanol (2:1, v/v) mixture (6 h) and ethanol(6 h) and dried at 103�C for 48 h.
Reaction of sawdust with acid anhydride
Washed sawdust (2 g) was mixed with acid anhydride (25 mM) in anhydrouspyridine (30 ml). The mixture was heated at 70�C under magnetical stirringfor 15 h. After cooling and filtration, the sawdust was filtered on a Buchnerfunnel, rinsed with acetone and finally washed with acetone in a Soxhletextractor (6 h) before drying at 103�C. Weight percent gain (WPG) was cal-culated according to the formula:
WPGð%Þ ¼ 100ðm2�m3Þ=m3;
where m3 is the initial oven-dried mass of the sawdust before chemicalmodification and m2 the oven-dried mass of the sawdust after chemicalmodification. Each experiment was duplicated and the weight gains aver-aged.
Reaction of sawdust with isocyanate
Reactions with phenyl isocyanate were carried out as described above usinganhydrous dimethyl formamide as solvent at 105�C for 16 h.
Separation of lignin and holocellulose
Delignification
Sawdust (500 mg) was placed in a 100 ml flask containing 30 ml of distilledwater and heated at 75�C. Acetic acid (0.1 ml) and 15% aqueous sodiumchlorite (2 ml) were then added each hour for 7 h. The mixture was filtered ona Buchner funnel and the residue washed with water, Soxhlet extracted for 2 hwith ethanol and dried at 103�C to a constant mass.
Hydrolysis of holocellulose
Sawdust (500 mg) was mixed with 72% H2SO4 (10 ml) for 4 h at room tem-perature. The mixture was then diluted with 240 ml of distilled water, heated
Wood Sci Technol (2007) 41:157–168 159
123
under reflux for 4 h and filtered. The residue was washed with hot water anddried at 103�C to a constant mass.
FTIR analysis
FTIR spectra were recorded as KBr disks on a Perkin Elmer Spectrum 2000FTIR spectrometer. Finely divided sawdust, approximately 10 mg, was dis-persed in a matrix of KBr (300 mg) and pressed to form pellets. Due to thedifficulty in defining a reference spectral band remaining completely invari-able to perform quantitative measurements, all comparisons were madequalitatively. All spectra were smoothed and presented without baselinecorrection or normalization.
Results and discussion
Chemical modification of wood has been intensively studied during the lastfour decades to improve or modify its original properties. Isocyanates andcarboxylic acid anhydrides are among the most frequently used reagents dueto their high reactivity towards hydroxyl groups of wood cell wall polymers.Acetylation with acetic anhydride has been reported to increase wood’sdimensional stability and resistance to decay (Rowell 1982; Rowell et al. 1994;Hill et al. 1998). Cyclic anhydrides were investigated to improve wood com-patibility with different polymers (Hill and Cetin 1999; Banks et al. 1995;Quillin et al. 1992; Lu et al. 2000) or improve its ability to trap heavy metals(Marchetti et al. 2000; Geay et al. 2000). Similarly, isocyanates are reported toincrease wood’s dimensional stability and resistance to decay (Rowell 1980;Cardias Williams and Hale 2003; Ellis and Rowell 1984; Kalnins 1982).Diisocyanates are also widely used in wood industry as adhesive for theproduction of panels and composites (Papadopoulos et al. 2002). Three acidanhydrides (acetic, maleic and succinic anhydrides) and phenyl isocyanatewere chosen as model compounds to investigate the reactivity of hydroxylgroups of heat-treated wood. Reactions were carried out on prealably ex-tracted sawdust to improve the reactivity and avoid competitive reactions dueto the presence of extractives. Mass losses and chemical characteristics ofheat-treated and untreated sawdust are given in Table 1. As described in theliterature (Weiland and Guyonnet 2003; Sivonen et al. 2002; Tjeerdsma et al.1998; Hakkou et al. 2005), heat treatment causes important degradations ofthe material resulting in a decrease of the hemicellulose content. Holocellu-lose content determined before heat treatment is approximately 75% for bothspecies, while the values determined after heat treatment are between 50 and60%.
The results concerning the reactivity of heat-treated sawdust are given inTable 2. Except for the case of phenyl isocyanate, pine sawdust is morereactive than beech sawdust. Indifferent to the species and the reagent used,heat-treated sawdust is less reactive than the untreated one. The decrease in
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123
reactivity is between 30 and 50%. Compared to acetic and succinic anhy-drides, maleic anhydride is less reactive leading to very low levels of substi-tution confirming the results previously reported by Dawson on the reactivityof Radiata Pine sapwood (Dawson et al. 1999). The presence of a double bondconjugated with the carbonyl function of the anhydride is probably due to itslower reactivity. Weight gains obtained with phenyl isocyanate are moreimportant and in good agreement with data reported in the literature onunmodified wood (Rowell 1980; Cardias Williams and Hale 2003). Reaction ofwood hydroxyl groups with the different reagents was confirmed by infraredspectroscopy indicating strong carbonyl absorptions in the 1,730 cm–1 regionascribable to the ester or urethane linkages formed during the reaction.
Table 1 Chemical characteristics of untreated and heat-treated sawdust
HT heat treatedaHolocellulose content measured after delignification with sodium chloritebHolocellulose content estimated by difference with lignin contentcLignin content measured after acidic hydrolysis of polysaccharidesdLignin content estimated by difference with holocellulose content
Table 2 Reactivity of untreated and heat-treated sawdust with different reagents
Substrate Reagent WPG (%) OH groups substituted(mmol g–1)
Decrease in wood hygroscopicity after heat treatment has no beneficialeffect on its reactivity with moisture-sensitive compounds like acid anhydridesor isocyanates. Changes of reactivity can be explained on the basis of thechemical composition. After removal of extractives, untreated pine and beechcontain approximately the same quantities of lignin and holocellulose, 25 and75%, respectively. After mild pyrolysis, the lignin content increases to valuesbetween 40 and 50%. Similar trends have been reported in the literature,where the increase of the lignin content is attributed to the degradation ofwood hemicelluloses (Nuopponen et al. 2004; Wikberg and Maunu 2004).Compared to hemicelluloses, cellulose is generally less reactive due to itshigher crystallinity, reducing the accessibility of the reagents to reactive hy-droxyl groups (Efanov 2001) explaining the lower reactivity of heat-treatedsawdust. Regioselectivity of the reaction with wood’s polymeric componentshas been investigated using classical 72% H2SO4 holocellulose hydrolysis andsodium chlorite delignification. Due to the instability of the ester linkage inacidic medium, experiments were performed on phenyl isocyanate modifiedsawdust containing a stable urethane linkage. The results are presented inTable 3. Contrary to the results presented in Table 1, where the measured andestimated holocellulose and lignin contents are in good agreement, resultsobtained with phenyl isocyanate modified sawdust show important differ-ences. Holocellulose content measured after reaction with sodium chlorite ishigher compared to the indirect value estimated from Klason lignin indicatingpartial delignification. Similar results were previously described in the litera-ture on the ineffectiveness of sodium chlorite procedure to remove lignin fromstrongly modified sawdust (Rowell 1980). Consequently, observations per-formed on holocellulose fractions must be interpreted with precautions due tothe ineffectiveness of the delignification procedure. Contrary to holocellulose,lignin content determined after acidic hydrolysis is more adequate, withawaited results indicating that Klason lignin determination associated with anindirect determination of holocellulose content can be retained to analysewood’s macromolecular composition.
Table 3 Chemical characteristics of phenyl isocyanate modified untreated and heat-treatedsawdust
aHolocellulose content measured after delignification with sodium chloritebHolocellulose content estimated by difference with lignin contentcLignin content measured after acidic hydrolysis of polysaccharidesdLignin content estimated by difference with holocellulose content
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123
FTIR spectra of untreated and heat-treated chemically modified orunmodified sawdust and their lignin and holocellulose fractions are shown inFigs. 1, 2, 3 and 4. The formation of urethane bond between wood hydroxylgroups and phenyl isocyanate was evidenced by strong absorptions at 1,730,1,222 and 750 cm–1, characteristic of the C=O, C–N and N–H bonds, respec-tively, appearing after chemical modification. Additionally, strong absorptionbands appeared at 1,600, 1,540 and 1,445 cm–1 characteristic of the aromaticvibrations of the phenyl groups. Behaviour of untreated and heat-treatedsawdust is at this point quite similar. FTIR spectra of holocellulose fraction ofchemically modified untreated or heat-treated sawdust indicated an importantparticipation of wood’s polysaccharidic components in the reaction withphenyl isocyanate. FTIR spectra of lignin fraction of chemically modifiedsawdust are less affected showing smaller carbonyl and C–N absorptionsbands. At this point, our results differ slightly from the results of the literatureindicating a higher reactivity of lignin compared to cellulose and hemicellu-loses (Rowell 1980; Efanov 2001). Contrary to these studies carried out
Fig. 1 FTIR spectra of unmodified sawdust: a unmodified sawdust, b holocellulose fraction,c lignin fraction
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without solvent, the use of dimethyl formamide (DMF) or pyridine, able toswell the polysaccharidic cell wall polymers, is probably the origin of thesedifferences. Lignin of heat-treated sawdust seems to be more affected bychemical modification with phenyl isocyanate than lignin of untreated sawdustas indicated by the smaller carbonyl absorption observed. At the same time,characteristic C–O absorption band of polysaccharidic components at1,058 cm–1, corresponding to C–O stretching vibrations (Pandey 1999), de-creased significantly in comparison to lignin-characteristic band at 1,510 cm–1
confirming the effectiveness of the hydrolysis procedure. From these results itseems that phenyl isocyanate reacts mainly with holocellulose explaining thelower reactivity of heat-treated sawdust under the tested conditions, due tothe decrease in the free reactive hydroxyl group associated with hemicellu-loses degradation. FTIR spectra of sawdust modified with different acidanhydrides indicated the same trends. Except for the case of maleic anhydride,
Fig. 2 FTIR spectra of phenyl isocyanate modified sawdust: a modified sawdust, b holocellulosefraction, c lignin fraction
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all spectra present strong characteristic absorptions at 1,740 cm–1 ascribable tothe carbonyl of acyl groups.
Conclusion
Chemical reactivity of untreated and heat-treated pine or beech sawdust wasinvestigated in polar solvent using different reagents like carboxylic acidanhydrides and isocyanates. In all cases, heat-treated sawdust exhibits lowerreactivity compared to the untreated one. Separation and FTIR analysis of themain polymeric components of wood indicate that reaction occurred on ligninand holocellulose fractions. Due to the higher quantity of free hydroxyl groupspresent in wood’s polysaccharidic components, reacted chemicals are princi-pally located on holocellulose. Degradation of hemicelluloses during heattreatment significantly reduces the amount of free reactive hydroxyl group,decreasing wood’s reactivity. Lower hygroscopicity of heat-treated sawdust
Fig. 3 FTIR spectra of heat-treated beech sawdust: a heat-treated sawdust, b holocellulosefraction, c lignin fraction
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has no beneficial effect on its reactivity with moisture-sensitive compounds,while degradation of hemicelluloses seems to be the main reason for its lowerreactivity. Such changes in reactivity can have important consequences onwood transformation processes justifying the consideration of heat-treatedwood as a new material.
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Fig. 4 FTIR spectra of phenyl isocyanate modified heat-treated sawdust: a modified heat-treatedsawdust, b holocellulose fraction, c lignin fraction
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168 Wood Sci Technol (2007) 41:157–168
123
52
3..2. Application de la spectroscopie de photoélectrons X à l’étude du bois traité thermiquement
Les résultats obtenus lors de l’étude de la réactivité du bois traité thermiquement ont
permis de mettre en évidence une forte diminution du taux de greffage, pouvant s’expliquer
en grande part par la dégradation des hémicelluloses. Du fait de leur caractère amorphe, ces
dernières sont généralement plus réactives que la lignine et la cellulose. Dans le but de mettre
en évidence des marqueurs susceptibles de quantifier l’intensité du traitement et permettre de
prévoir les propriétés du matériau, nous avons poursuivi nos investigations en nous intéressant
à des méthodes susceptibles de suivre l’évolution des hémicelluloses au cours du traitement
thermique. La spectroscopie de photoélectrons X (XPS) est une technique décrite pour
caractériser la composition chimique de différentes surfaces. Utilisée couramment dans le
domaine des pâtes à papier pour caractériser l’état de surface des fibres cellulosiques
(Johansson et al. 1999 ,2004 ,2005 ; Johansson, 2002 ;Koljonen et al.2003 ; Fardim et
al.2005 ; Li et Reeve,2004 ), elle a également été rapportée par quelques auteurs pour
analyser différents échantillons de bois ( Sinn et al.2001, 2004 ; Sernek et al. 2004 ; Nzokou
et Kamdem, 2005)
Dans la continuité de nos travaux portant sur l’analyse de la composition chimique du
bois traité thermiquement, nous avons développé une collaboration avec l’équipe du
Professeur Ehrhardt du LCPME, spécialisée dans cette technique. L’analyse XPS permet ainsi
de quantifier les éléments chimiques présents à la surface du bois, mais également de
déterminer l’environnement des atomes de carbone en fonction du nombre d’oxygène qui leur
sont liés : les carbones de classe C1 correspondent aux atomes de carbone liés uniquement à
du carbone et de l’hydrogène, les carbones de classe C2 aux carbones liés à un seul atome
d’oxygène, les carbones de classe C3 aux carbones liés à deux atomes d’oxygène et les
carbones de classe C4 aux carbones liés à trois atomes d’oxygène. L’analyse effectuée en
surface peut alors être transposée à l’échantillon dans sa globalité sous réserve que la
composition en surface soit la même que celle dans la masse. Une application de l’analyse
XPS dans le domaine des fibres papetières concerne la mise en évidence de la lignine
résiduelle à la surface des fibres (Johansson et al., 1999,2005 ; Johansson, 2002) . Il nous a
ainsi semblé intéressant de suivre le degré de dégradation des hémicelluloses en analysant
l’évolution du rapport O/C et des différentes classes de carbone. En effet les carbones de
53
classe C1 ne sont principalement présent que dans la lignine et les extractibles, si bien que
l’évolution de l’intensité relative de ce signal par rapport aux autres signaux peut permettre
d’estimer le taux de dégradation des polysaccharides. Les résultats
obtenus sont présentés sous la forme de deux articles. Le premier est consacré au cas du hêtre
traité thermiquement ou non et a eu pour objectif de valider la méthode dans le cas d’une
essence contenant peu d’extraits. Le second, réalisé dans le cas de résineux tels que le pin et
l’épicéa, met en évidence les limites de la méthodes dues à une importante migration des
extraits lipophiles à la surface.
SURFACE AND INTERFACE ANALYSISSurf. Interface Anal. 2006; 38: 1336–1342Published online 4 September 2006 in Wiley InterScience(www.interscience.wiley.com) DOI: 10.1002/sia.2455
XPS characterization of wood chemical composition
after heat-treatment
G. Nguila Inari,1 M. Petrissans,1 J. Lambert,2 J. J. Ehrhardt2 and P. Gerardin1∗
1 Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur le Materiau Bois, LERMAB, UMR1093 INRA, Universites Nancy, Faculte des Sciences, BP 239, 54506
Vandoeuvre les Nancy, France2 Laboratoire de Chimie Physique et de Microbiologie pour l’Environnement, LCPME, UMR 7564 CNRS, Universites Nancy, 405, rue de Vandoeuvre
54600 Villers les Nancy, France
Received 21 March 2006; Revised 24 May 2006; Accepted 28 June 2006
XPS was used to characterize the chemical changes occurring after drying or applying a heat-treatment to
beech wood samples. Our results indicate that the surface of this air-exposed material could be strongly
affected either by the ambient atmosphere during storage or by the complex atmosphere in the oven
during drying or heat-treatment. However, the O/C ratio measured after removal of a thin slice of a
few millimetres of an untreated sample is in reasonable agreement with that calculated from the well-
established chemical composition of beech. Through this methodology (equivalent to scraping for hard
materials) it is expected to get a realistic characterization of the wood. The reliability and repeatability of
the XPS measurements have been checked and the method applied to the study of the chemical changes of
the beech samples subjected to heat-treatment. Heating at 240 °C induces a significant decrease of the O/C
ratio from 0.55 before to 0.44 after the treatment. Heat-treatment induces also a decrease of the C2 carbon
contribution (carbon atom bound to a single non-carbonyl oxygen) associated with an increase of the C1
carbon contribution (carbon atoms bound only to carbon or hydrogen atoms), in agreement with chemical
modifications reported previously in the literature. Thanks to the small analysed area of the equipment
used in this study, different spots were analysed to demonstrate the presence or absence of a gradient
of chemical composition due to thermal degradation or migration of extractives from within the wood
structure to its surface. At the scale of our observations, the different wood samples investigated (dried or
heat treated) appear to be homogeneous. Copyright 2006 John Wiley & Sons, Ltd.
KEYWORDS: chemical composition; degradation; extractive; heat-treatment; VOC; wood; XPS
INTRODUCTION
Wood is a complex material constituted mainly of three
biopolymers: lignin, cellulose and hemicelluloses. In addition
to these polymeric components, wood may contain extrac-
tives in more or less large quantities including several classes
of organic compounds like sugars, flavonoids, tannins, ter-
penes, fats or waxes. Well-suited for the study of surface
chemistry of complex organic materials, X-ray photoelec-
tron spectroscopy has been widely used for the investigation
of the surface chemical composition of numerous lignocellu-
losic materials especially in the field of pulp and paper, where
the surface chemistry is of considerable importance for the
properties of the final products.1 – 7 It has been demonstrated
very recently that a specified sample-handling procedure
and limited X-ray exposure are crucial for reproducible and
reliable data when XPS is used for the analysis of real wood
pulp fibers and filter paper.8 Similarly, some studies have
been reported on wood to investigate the changes of surface
ŁCorrespondence to: P. Gerardin, Laboratoire d’Etudes et deRecherches sur le Materiau Bois, LERMAB, UMR1093 INRA,Universites Nancy, Faculte des Sciences, BP 239, 54506 Vandoeuvreles Nancy, France. E-mail: [email protected]
chemistry after different wood transformation processes.9 – 12
However, while most papers devoted to wood XPS anal-
ysis give valuable qualitative results, most of them fail on
reliability and repeatability to allow quantitative analyses.
To obtain a deeper insight into the various functional
groups, the C 1s signal is usually deconvoluted into four
components according to the number of oxygen atoms
bonded to C:
ž The C1 class corresponds to carbon atoms bonded only
with carbon or hydrogen atoms, and it is usually pointed
out at a binding energy (BE) of 284.6 eV.
ž The C2 class reveals the carbon atoms bonded with one
oxygen atom, and it appears at a higher BE compared to
C1 ⊲BE D C1.5 š 0.2 eV).
ž The C3 class corresponds to carbon atoms bonded to
a carbonyl or two non-carbonyl oxygen atoms (BE D
C2.8 š 0.2 eV).
ž Finally, the C4 class is associated with carbon atoms
bonded to a carbonyl and a non-carbonyl oxygen atom
(BE D C3.75 š 0.2 eV).
Even in the case of simple organic compounds, O 1s BE
data are relatively sparse in the literature and the assignment
Copyright 2006 John Wiley & Sons, Ltd.
XPS characterization of wood 1337
of the various functional groups is still debated. Very
recently, in the framework of the interaction of polyethylene
terephtalate with Al, it has been suggested that the BE of the
O 1s involved in the functional group C O would be located
at around 531.4–532.3 eV, whereas the fingerprint of C–O–
would appear at 533.0–534.0 eV.13 However, the presence of
water in wood is very likely and would also give rise to a
signal at 533.0–533.5 eV.
Furthermore, wood, as all materials exposed to air, is
susceptible to contamination problems resulting in extra
carbon and oxygen signals. However, as the surface analysis
is exclusively based on the shape and intensity of these
two levels, it could be difficult to separate the contribution
from wood and those from the contaminants. Finally, wood
is well known to be a heterogeneous material, which may
complicate surface analysis, and a judicious choice of the
sampling procedure and a critical interpretation of the results
are necessary.
In the course of our studies devoted to wood properties,
we were interested in spectroscopic methods to investigate
chemical modifications due to heat-treatment of wood.14
Numerous investigations have been reported in the literature
concerning either the use of FTIR spectroscopy, MAS 13C
NMR spectroscopy or microscopic analysis.14 – 17 The aim
of this paper is basically to report on additional results
obtained through high-resolution XPS. In this first paper,
we are particularly interested in the methodology to obtain
reproducible XPS spectra. This is a necessary condition to get
better knowledge of the chemical transformations occurring
during heat-treatment to propose a safe interpretation in
terms of mechanisms. This methodology will be applied
to modifications of beech samples resulting from drying at
103 °C and heating at 240 °C. Therefore, we will focus mainly
on the O/C ratio evolution8 and on the changes in the various
components of the C 1s and O 1s lines.
EXPERIMENTAL
MaterialsBeech (Fagus sylvatica) heartwood was used throughout
this study. To reduce contaminations due to handling,
blocks (10 ð 20 ð 35 mm in radial, tangential and longitu-
dinal directions, respectively) were prepared just before
experiments taking care to avoid all contacts with bare
hands. Wood samples were oven-dried at 103 °C for 48 h
before determining of their anhydrous mass. Elemental
analysis of untreated beech wood was performed on a
Thermofinnigam Flash EA1112 microanalyser. The mois-
ture content of untreated beech wood, previously dried at
103 °C and stored at room temperature in the laboratory, was
determined with an Ohaus MB45 moisture analyser.
Heat-treatmentHeat-treatment was carried out on blocks at 240 °C for
8 h under nitrogen atmosphere. The oven temperature was
increased by 20 °C min�1 from ambient temperature to the
desired temperature. Weight loss after heat-treatment was
estimated according to the formula:
WL ⊲%⊳ D 100 ð ⊲m0 � m1⊳/m0
where m0 is the initial mass of the wood sample oven-dried
at 103 °C before heat-treatment and m1 the mass of the same
sample after heat-treatment.
XPS analysisSamples were prepared with a cutter blade, thoroughly
cleaned and degreased, by removal of a chip of approxi-
mately 5 ð 2 ð 1 mm tangentially to the surface to minimise
the time necessary to obtain the appropriate vacuum in the
XPS analysis chamber. All preparations were carried out
just before analysis avoiding all contact with bare hands,
and the samples were immediately placed in the vacuum
chamber of the apparatus. The XPS analyses were carried
out with a Kratos Axis Ultra (Kratos Analytical, UK) spec-
trometer with a hemispherical energy analyser and using a
monochromatic Al K˛ source (1486.6 eV). The power applied
to the X-ray anode was reduced to 90 W to avoid sample
degradation.7,8 The instrument work function was calibrated
to give a BE of 83.96 eV for the Au 4f7/2 line for metallic
gold. The samples were then kept under vacuum overnight
prior to analyses. The pressure in the analysis chamber dur-
ing the XPS analysis was below 10�9 mbar. All spectra were
recorded at a 90° take-off angle, the analysed area being
about 700 µm. Survey spectra were recorded in 1.0 eV steps
and 160 eV analyser pass energy, and the high-resolution
regions with 0.05 eV steps and 20 eV pass energy (instru-
mental resolution better than 0.5 eV). As the wood samples
studied here behave as non-conducting materials, a charge
neutralizer was used and the binding energies were cor-
rected using adventitious aliphatic carbon (BE at 284.6 eV)
as an internal reference. Spectra were analysed using the
Vision software from Kratos (Vision 2.2.0). A Shirley ‘base-
line’ was used for background subtraction, whereas Gaussian
(60%)–Lorentzian (40%) peaks were used for spectral decon-
volution. The peak widths (FWHM) of the fitted components
were in the range 1.1–1.2 eV for C 1s, i.e. significantly lower
than the BE difference in the neighburing C 1s compo-
nents (1.7 eV, see ‘Introduction’). The FWHM for O 1s was
determined to be 1.5 eV.
Effects of surface contaminationTo evaluate the influence of carbonaceous contaminants,
two types of analyses were performed (Fig. 1). The first
one involved direct analysis of the air-exposed surface,
and the second one the analysis of a freshly prepared
surface obtained by removal of a few millimetres of the
sample. The impact of contamination was investigated under
different conditions: (i) after 15 days without any particular
precaution under laboratory conditions, (ii) after drying at
103 °C for 48 h and (iii) after heat-treatment at 240 °C.
RepeatabilitySeveral experiments were performed in order to evaluate
repeatability of the XPS measurements (Fig. 2). A first series
of analyses were performed on samples taken from just
below the surface and repeated three times to check the
reliability of the measurements (U1 to U3 and HT1 to HT3). A
second series of analyses were performed on samples taken
after splitting of the block at its middle to determine possible
Stored in laboratory for 15 days.Analysis of the tangential face:surface (Us) and a few mm belowthe surface (Ubs)
Oven dryed for 2 days at 103˚Cfollowed by storage for 13 days at50˚C.Analysis of the tangential face:surface (Ds), a few mm below thesurface (Dbs) and in the middle ofthe block (Dm)
Heat treated for 8 hours at 240˚Cunder nitrogen (WL=18.5),followed by storage at 50˚C for 14days.Analysis of the tangential face:surface (HTs), a few mm below thesurface (HTbs) and in the middle ofthe block (HTm).
Figure 1. Description of the procedure used for the determination of the effect of contaminants (U, untreated; HT, heat treated).
AA B35
mm
10 mm
20 mm
A'
U1 U2 U3
A'
U4
U5
U6
U7
U8
Analysis on
the freshly cut
tangential
face : U4 to U8
Heat treatment at 240˚C for 8
hours under nitrogen. Analysis
on the tangential face on
samples taken a few mm under
the surface (HT1 to HT3)
Analysis on the
freshly cut tangential
face : HT4 to HT8
5 mm
10 mm
10 mm
10 mm
Control oven dried for 24 hours
at 103˚C. Analysis on the
tangential face on samples
taken a few mm below the
surface (U1 to U3)
BB'
HT1
HT2HT3
10 mm
10 mm
B'
HT4
HT5
HT6 HT7
HT8
5 mm
10 mm
Figure 2. Description of the procedure used for the determination of repeatability and compositional variation with location
13. Ardelean H, Petit S, Laurens P, Marcus P, Arefi-Khonsari F.Appl. Surf. Sci. 2005; 243: 304.
14. Hakkou M, Petrissans M, Zoulalian A, Gerardin P. Polym.Degrad. Stab. 2005; 89: 1.
15. Weiland JJ, Guyonnet R. Holz Roh-Werkst. 2003; 61: 216.16. Sivonen H, Maunu SL, Sundholm F, Jamsa S, Viitaniemi P.
Holzforschung 2002; 56: 648.
17. Tjeerdsma BF, Boonstra M, Pizzi A, Tekely P, Militz H. Holz Roh-Werkst. 1998; 56: 149.
18. Fengel D, Wegener G. in Wood Chemistry, Ultrastructure,Reactions, 1984; 27.
19. Liu FP, Rials TG. Langmuir 1998; 14: 536.20. Omoike A, Chorover J. Biomacromolecules 2004; 5: 1219.21. Koubaa A, Riedl B, Koran Z. J. Appl. Polym. Sci. 1996; 61: 545.
Evidence of extractives migration during XPS analysis of softwoods G. Nguila Inari 1, M. Pétrissans1, J. Lambert2, J.J. Ehrhardt,2 , M. Sernek3, P. Gérardin1* 1Laboratoire d'Etudes et de Recherches sur le Matériau Bois, UMR_A 1093, Nancy
Université, Faculté des Sciences et Techniques, BP 239, 54506 Vandoeuvre lès Nancy,
France. 2Laboratory of Physical Chemistry and Microbiology for the Environnement, UMR 7564
CNRS, Nancy Université, 405 rue de Vandoeuvre, 54600 Villers lès Nancy, France. 3University of Ljubljana, Biotechnical Faculty, Department of Wood Science and
Technology, Rozna dolina, C. VIII/34, SI-1000 Ljubljana, Slovenia.
X-ray photoelectron spectroscopy has been widely used for the(Johansson and al.
1999 ,2004 ,2005 ),(Johansson, 2002 ;Koljonen and al.2003 ; Fardim and al.2005 ; Li and
Reeve,2004 ), investigation of the surface chemistry of different lignocellulosic materials like
paper or wood (Sinn et al. 2004; Nzokou et al. 2005). Most of these studies afforded valuable
informations on chemical composition of the surface, which is of considerable importance for
the understanding of the properties (Johansson and al. 2004) or the transformation processes
of the products(Johansson and al. 1999,2005). However, XPS is a very sensitive technique
susceptible to numerous contamination problems due to exposure to ambient atmosphere or
inadequate manipulation procedures during sample preparation. Consequently,
characterisation of elemental and chemical composition based on XPS data should be carried
out carefully to avoid misleading interpretations. In a previous paper, we have focussed our
attention on the methodology to obtain reproducible XPS spectra and therefore safe
quantitative interpretation of the results (Nguila and al.2006). Analysis performed on freshly
prepared surfaces of beech wood, a hardwood species, indicated chemical composition in
good adequacy that obtained from microanalysis or literature data. In the same time, results
indicated that surface chemical composition is very sensitive to contaminations due to
deposition of volatile organic compounds (VOC) during storage or drying. The aim of this
paper is to report on complementary results obtained with different softwood species
indicating some limits of XPS analysis of these types of samples.
EXPERIMENTAL
Materials Pine (Pinus sylvestris) and Norway spruce (Picea abies Karst) heartwood were used during
this study. All samples were air dried under laboratory conditions.
Microanalysis Wood was grounded to fine sawdust and passed through different sieves to obtain a powder of
granulometry comprised between 0.2 and 0.5 mm. Sawdusts were oven dried at 103°C for 24
h. and stored in closed bottle before analysis. Elemental analyses were performed on a
Thermofinnigam Flash EA1112 micro-analyser.
XPS analysis
63
To reduce contaminations due to handling, samples were prepared just before experiments
avoiding all contacts with hands. Samples were prepared with a cutter blade, thoroughly
cleaned and degreased, by removal of a small chip of approximately 5 x 2 x 1 mm on the
tangential surface to minimise the time necessary to obtain the appropriate vacuum in the XPS
analysis chamber. To avoid air contaminations samples were immediately placed in the
vacuum chamber of the apparatus. XPS analysis of extractives was performed in a similar
manner by placing a drop of product on a glass plate.
The XPS analyses were carried out with a Kratos Axis Ultra (Kratos Analytical, UK)
spectrometer with a hemispherical energy analyser and using a monochromatic AlKα source
(1486.6 eV). As the delay-line detector allows a high count rate the power applied to the X-
ray anode was reduced to 90 W so that the possible X-ray induced degradation of the sample
was minimised. The instrument work function was calibrated to give a binding energy (BE) of
83.96 eV for the Au 4f7/2 line for metallic gold and the spectrometer dispersion was adjusted
to give a BE of 932.62 eV for Cu 2p3/2 line for metallic copper.
The samples were attached to the sample holder and then evacuated overnight prior to
analyses. The pressure in the analysis chamber during XPS analysis was in the low 10-9 mbar
range. All spectra were recorded at a 90° take-off angle, the analysed area being currently
about 700 µm. Survey spectra were recorded with 1.0 eV step and 160 eV analyser pass
energy and the high resolution regions with 0.05 eV step and 20 eV pass energy (instrumental
resolution better than 0.5 eV). In both cases the hybrid lens mode was employed. As the wood
samples studied here behave as non conducting materials, the charge neutraliser was used and
the binding energies have been corrected using adventitious aliphatic carbon (BE at 284.6 eV)
as an internal reference.
Spectra were analysed using the Vision software from Kratos (Vision 2.2.0). A Shirley
“baseline” was used for background subtraction whereas Gaussian (60%) - Lorentzian (40%)
peaks was used for spectral deconvolution. The peak widths (FWHM) of the fitted
components were in the range 1.1 to 1.2 eV for C1s components.
Extraction Extraction of sawdust was performed using an Accelerated Solvent Extractor (Dionex ASE
200, Voisins Le Bretonneux, France). Two extractions were performed successively on 5 g of
sawdust with acetone followed by toluene/ethanol mixture (2/1) in 33 mL cell size at 100°C
under a pressure of 100 bar (3 static cycles of 5 min. for each extraction). Extracts were mixed
together and the solvent evaporated under reduced pressure and the crude extract weighed.
64
Extraction of solid wood necessary for XPS experiments was performed on small bocks (2 x 5
x 15 mm in radial, tangential and longitudinal directions respectively) using Soxhlet extractor
by two successive extractions with acetone during 12 h. followed by toluene/ethanol mixture
(2/1) during 8 h. After extraction, blocks were oven dried at 103°C during 24 h.
GC-MS analysis GC-MS analysis was performed on a Clarus 500 GC gas chromatograph (Perkin Elmer Inc.,
USA) coupled to a Clarus 500 MS quadrupole mass spectrometer (Perkin Elmer Inc., USA). Gas chromatography was carried out on a 5 % diphenyl / 95 % dimethyl polysiloxane fused-
silica capillary column (Elite-5ms, 60 m x 0.25 mm, 0.25 mm film thickness, Perkin Elmer
Inc, USA). The gas chromatograph was equipped with an electronically controlled split /
splitless injection port. The injection (injection volume of 1 µl) was performed at 250°C in the
split mode (split flow of 20 ml/min). Helium was used as carrier gas, with a constant flow of
1.2 ml/min. The oven temperature program was as follows: 30°C constant for 6 min, 30°C to
330°C at a rate of 5°C/min and then constant for 14 min. Ionisation was achieved under the
electron impact mode (ionisation energy of 70 eV). The source and transfer line temperatures
were 250°C and 330°C, respectively. Detection was carried out in scan mode: m/z 35 to m/z
450. The detector was switched off in the initial 10 min (solvent delay). Compounds were
identified by comparison with spectra from the NIST (US National Institute of Standards and
Technology, Gaithersburg, MD, USA) mass spectral library.
RESULTS AND DISCUSSION Previous experiments carried out on beech wood have shown that XPS analyses of wood
aimed to obtain data on bulk chemical composition are very susceptible to contaminations
leading to possible erroneous interpretations (Nguila and al.2006). XPS analyses performed
on freshly prepared surfaces to avoid artefacts due to contaminations like deposition of VOCs
(Sernek and al.2004; Nguila and al.2006) allow reliable and repeatable analyses. O/C ratios
thus obtained are coherent with those calculated from wood microanalysis or estimated from
literature data(Fengel and Wegener, 1984). Application of this methodology, to the analysis of
Norway spruce wood leads to quite different results. Indeed, XPS survey spectra of freshly
prepared Norway spruce samples indicated low contents of oxygen comparatively to the
carbon contribution leading to O/C ratios near of 0.25 (table 1) incompatible with chemical
composition of wood described in the literature. Indeed, Norway spruce heartwood contains
approximately 27.5% of lignin, 23.3% of hemicelluloses and 48.7% of cellulose and 0.4% of
65
Table 1. Atomic percents, O/C ratio, C1, C2, C3, C4 distribution and C1/C2 ratio of Norway spruce samples
ature¼ 60 �C and nebulizer gas pressure¼ 50 psi). The data
were recorded with the Empower software. The analytical
measurements were obtained on a Supelco (SigmaeAldrich
Chimie sarl, Saint Quentin Fallavier, France) Discovery LC-
NH2 column (250 mm� 4.6 mm i.d) at 30 �C with an acetoni-
trile (78%)/water (20%)/methanol (2%) mixture as mobile
phase and a flow rate of 1.5 ml min�1. Each sugar hydrolysate
was analyzed 3 times and the values averaged. Glucose con-
tent (%) was determined on the basis of glucose and cellobiose
contents.
3. Results and discussion
CP/MAS 13C NMR spectra of untreated and thermally
modified beech sawdusts are presented in Fig. 2. Untreated
sawdust shows classical signals ascribable to main wood poly-
mer components. Cellulose appears in the region between 60
and 105 ppm. The signals comprised between 72e75 ppm
are assigned to C-2, 3, 5 carbons, while the signal at
105 ppm is ascribable to C-1 hemiacetallic carbon. C-4 and
C-6 signals are duplicated due to the presence of amorphous
and crystalline cellulose. The signals at 89 and 84 ppm are as-
signed to the C-4 of crystalline and amorphous cellulose, re-
spectively. Similar observations are made with signals at 65
and 62 ppm characteristic of the C-6 carbon of ordered and
disordered cellulose. Signals of hemicelluloses are less obvi-
ous due to their overlapping with those of cellulose. The
shoulder at 102 ppm on the C-1 signal of cellulose is assigned
to hemiacetal carbon of hemicelluloses, while acetyl groups
are detected at 20 and 173 ppm. Methoxyl groups of syringyl
and guaiacyl units of lignin appear at 56 ppm, while aromatic
carbons appear between 120 and 160 ppm. Aliphatic carbons
of phenylpropane units of lignin are partially masked by poly-
saccharide signals. Evolution of NMR spectra of heat treated
sawdust is in good agreement with observation reported on
blocks [3,5,9,13]. Deterioration of hemicelluloses is particu-
larly obvious. The shoulder at 102 ppm on the C-1 signal of cel-
lulose at 105 ppm strongly decreases after heat treatment,
indicating degradation. The signals of the methyl at 20 ppm
and carbonyl at 173 ppm of the acetyl groups also decrease after
heat treatment. Changes in the lignin signals are less significant
indicating its higher stability. The appearance of signals be-
tween 125 and 135 ppm could be ascribable to thermal cross-
linking of lignin as reported previously by us and by others in
the literature [3,5,9,13]. At the same time, the appearance of
a new signal at 35 ppm has been assigned to the formation of
methylene bridges. The behaviour of holocellulose fraction af-
ter heat treatment is reported in Fig. 3. NMR spectra of un-
treated holocellulose fraction indicate characteristic signals of
wood polysaccharide components. Similar to observations
made for thermally modified sawdust, heat treatment of hol-
ocellulose fraction results in an important degradation of
hemicelluloses characterized by the decrease of the signal
at 102 ppm characteristic of C-1 carbon of hemicelluloses
and of signals at 20 and 173 ppm characteristic of acetyl
groups. More surprisingly, signals previously attributed to
ppm 0255075100125150175200
a)
b)
c)
Fig. 2. CP/MAS 13C NMR spectra of thermally modified or not beech sawdust: (a) unmodified sawdust; (b) heat treated at 240 �C during 5 h 30 min, WL¼ 17.7%;
(c) heat treated at 240 �C during 21 h, WL¼ 23.6%.
999G.N. Inari et al. / Polymer Degradation and Stability 92 (2007) 997e1002
lignin thermal crosslinking are still obvious on holocellulose
fraction. These results clearly show that new signals appearing
between 125 and 135 ppm and 35 ppm on NMR spectra of heat
treated wood are not due to lignin modification, but due to deg-
radation of holocellulose. Assignment of these new signals
could probably be attributed to the beginning of formation of
carbonaceous material within the wood polymers. Indeed,13C NMR studies reported during cellulose thermal treatment
performed in the range of temperature from 300 to 600 �C in-
dicate quite similar observations for samples treated at 300 �C
[15]. Thermal degradation of cellulose leads initially to the ap-
pearance of new signals ascribable to aliphatic carbons (10e
50 ppm), aromatic or alkene carbons (110e160 ppm) and
carbonyl groups (205 ppm). At this temperature, cellulose is
reported to undergo depolymerization by transglycosylation
to form, after dehydration reactions, anhydromonosaccharides
like 1,6-anhydro-b-D-glucopyranose (levoglucosan) and 1,6-
anhydro-b-D-glucofuranose. These products are involved in
subsequent reactions leading to char formation [16]. These
types of structural changes have also been reported by others
[17]. Fig. 4 reports the evolution of lignin fraction. The un-
a mass loss due to thermal treatment b atomic ratio c weight gain due acetylation
Results indicate an important decrease of oxygen content of heat treated samples
comparatively to untreated ones. In the same time, the accessibility of free hydroxyl groups
decreases strongly as demonstrated by the lower weight gains obtained after acetylation.
Reactivity of hydroxyl groups is inversely proportional to the intensity of the treatment. For
mass losses superior to 25 %, reactivity of both species tends to zero indicating that most of
free reactive hydroxyl groups have disappeared. Evolution of oxygen and carbon contents as a
function of mass loss is reported in figures 1 and 2.
85
y = -0,2738x + 46,121
R2 = 0,9596
y = -0,2619x + 44,854
R2 = 0,9623
35
37
39
41
43
45
47
0 5 10 15 20 25 30 35
Mass Loss (%)
O (
%)
Beech Pine--------
Figure 1. Correlation between Mass Loss and Oxygen content
y = 0,2979x + 47,875
R2 = 0,9638
y = 0,2726x + 49,3
R2 = 0,9836
46
48
50
52
54
56
58
0 5 10 15 20 25 30
Mass Loss (%)
C (
%)
Beech Pine -------
Figure 2. Correlation between Mass Loss and Carbon content
For the two species, evolution of oxygen and carbon content is linear and present a
good confidence coefficient. It seems therefore reasonable to use oxygen or carbon content as
a marker of wood degradation in the tested conditions. Moreover, the important increase of
carbon content associated with the decrease of oxygen content confirms the formation of
carbonaceous materials previously reported (Nguila and al.,2007). Indeed, according to the
reactions involved in wood thermo-degradation atomic composition will differ significantly.
86
Degradation reactions involving formation of volatile products from less stable carbohydrates
will only slightly affect chemical composition of the material, while formation of
anhydromonosaccharides involved in further polymerization reactions will result in an
important decrease of the O/C ratio. Cellulose O/C ratio is equal to 0.83, while O/C ratios of
hemicelluloses and lignin, more difficult to calculate precisely, have been estimated to 0.8 and
0.33 respectively (Johansson and al.2004). Cellulose, hemicelluloses and lignin contents are
49%, 27% and 24% for beech and 52%, 22% and 26% for pine (Fengel and Wegener,1983).
Knowing the chemical composition of each of these components, it is possible to calculate
theoretical O/C ratios, which are equal to 0.70 and 0.69 for beech and pine, respectively.
These values are in good agreement with values obtained from microanalyses (see table 1).
Evolution of O/C ratio during heat treatment allows identification of the main reactions
involved in wood thermo-degradation. Indeed, thermo-degradation of hemicelluloses to
volatile by-products will result in a material constituted of approximately two third of
cellulose and one third of lignin corresponding to an O/C ratio of 0.65. The important
decrease of O/C ratios with increasing the treatment time indicates that high amounts of
carbonaceous materials are formed within the wood structure. These products can result from
polymerization of dehydration products like levoglucosan (O/C = 0.5) or furfural (O/C = 0.4)
resulting from degradation of amorphous polysaccharides.
Evolution of weight gain due to acetylation of more or less degraded sawdusts is reported in
figure 3.
87
0
5
10
15
20
25
0 5 10 15 20 25 30
Mass Loss (%)
Wei
ght G
ain
(%)
Beech Pine
Figure 3. Correlation between Mass Loss and reactivity of hydroxyl groups
Contrary to results obtained with chemical composition, no evident correlation was
observed in the case of chemical reactivity. For both species, heat treated sawdusts exhibit
lower reactivity compared to untreated ones. Chemical reactivity is inversely proportional to
treatment time. Degradation of less stable polysaccharides during heat treatment reduces
significantly the amount of free reactive hydroxyl group decreasing wood’s reactivity. The
poor correlation observed between weight gain due to acetylation and mass loss due to
thermal degradation could be explain by the different types of hydroxyl groups involved in
acetylation and to their behaviour during heat treatment. Phenolic hydroxyl groups are less
susceptible to degradation due to the higher stability of lignin, while hydroxyl groups of
polysaccharides are more affected by treatment explaining the reactivity decrease observed.
For mass losses superior to 25%, no weight gains were observed for both species even if FTIR
analyses indicate low level of acetylation (figure 4). Characteristic absorption band of
carbonyl at 1730 cm-1 is particularly obvious in the case of acetylated control and for samples
presenting intermediate mass losses, while strongly degraded samples are only weakly
acetylated.
88
4000.0 3000 2000 1500 1000 400.0
-5.7
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
64.8
cm-1
%T
Control Acetylated control, WG = 20.6%
Heat treated sawdust, ML = 16% Acetylated heat treated sawdust, ML = 16%
WG = 5.1%
4000,0 3000 2000 1500 1000 400,0
-3,8
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
52,8
cm-1
%T
Heat treated sawdust, ML = 29.2% Acetylated heat treated sawdust, ML = 29.2 % WG = 0%
Figure 4. FTIR spectra of pine samples heat treated for different times and subjected to acetylation
4000.0 3000 2000 1500 1000 400.0
-2.5
0
5
10
15
20
25
29.0
cm-1
%T
4000.0 3000 2000 1500 1000 400.0
-2.6
0
5
10
15
20
25
29.5
cm-1
%T
4000.0 3000 2000 1500 1000 400.0
-6.5
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50.9
cm-1
%T
4000.0 3000 2000 1500 1000 400.0
-1.4
5
10
15
20
25
30
35
40
45
51.2
cm-1
%T
89
These results clearly show that the number of free available hydroxyl groups decreases during
thermal treatment. This decrease depends of the treatment intensity, even if no evident linear
correlation was observed.
Conclusion
The results of this study confirm that mild pyrolysis of wood resulted in an important
formation of carbonaceous materials within the wood structure. Even if degradation of less
stable polysaccharides has been reported to lead to the formation of volatile products like
acetic acid, formic acid, methanol, furfural and other volatile compounds, heat treatment
performed at 240°C induces also an important decrease of O/C ratio incompatible with
previous scheme of degradation. This behaviour can be explained on the basis of dehydration
reactions leading to anhydrosugars like furfural or levoglucosan involved in further
polymerization reactions increasing carbon content of the material. Such reactions already
described in the literature have been previously described at higher temperature, but their
importance has been up to now underestimated for the range of temperatures used. Chemical
reactivity of wood’s hydroxyl groups, which depends of the quantity, of the nature and of the
accessibility of these latter ones, decreases with increasing the treatment time and presents
poor correlation with treatment intensity. Oxygen and carbon contents present a good
correlation with mass losses due to treatment intensity under investigated conditions.
Elemental analysis appears therefore as a potential tool to evaluate mass losses due to
treatment and consequently treatment intensity to develop quality control methods aimed to
certify the product quality to the customers. Further investigations are however necessary to
evaluate the effect of treatment intensity, which is directly connected to treatment temperature
and treatment time, on the evolution of wood’s elemental composition.
90
3.4.2.Utilisation de la composition atomique comme marqueur de la dégradation thermique dans le but de prévoir la durabilité face aux agents de pourriture 1. INTRODUCTION
Un des paramètres les plus évidents influençant la durabilité du bois du bois traité
thermiquement est lié à la perte de masse occasionnée par le traitement. Il a ainsi été montré
que du bois de hêtre présentant des pertes de masses de l’ordre de 20 à 25% obtenues pour des
couples temps de traitement/ température de traitement différents devenait durable vis à vis de
Coriolus versicolor (Hakkou, 2006). Plus récemment, Welzbacher (2007) a montré que le
bois d’épicéa devient résistant à Poria placenta pour des pertes de masse comprises entre 10
et 15%. Ce même auteur rapporte également que pour une perte de masse similaire obtenue
pour des temps et des températures de traitement thermique différents, la durabilité conférée
au matériau pouvait être plus ou moins importante mettant en évidence l’influence des
modifications chimiques intervenant dans le matériau. La nature de ces modifications et la
perte de masse ne sont toutefois pas toujours faciles à déterminer à l’échelle industrielle, où
les bois sont généralement traités à des niveaux d’humidité plus ou moins important pour
limiter les problèmes de déformation et de fissuration.
Suite aux résultats précédents et à la bonne corrélation existant pour des conditions de
traitement données entre la perte de masse et l’évolution de la composition centésimale, il
nous a semblé intéressant de corréler la durabilité à l’évolution des taux d’oxygène et de
carbone contenu dans le bois. Dans tous les cas, la mesure du rapport O/C directement lié à la
perte de masse due au traitement thermique peut constituer un marqueur facile à mettre en
place pour déterminer l’intensité du traitement et de ce fait prévoir la durabilité du matériau.
2. MATERIEL ET METODES
2.1. Essences utilisées
Des éprouvettes de hêtre (Fagus sylvatica) et d’aubier de pin sylvestre (Pinus
sylvestris) de dimensions 20 x 15 x 5 mm, la plus grande dimension correspondant à la
direction longitudinale ont été utilisées. Chaque produit est testé sur 6 éprouvettes de chaque
essence.
91
2.2. Traitement thermique Les échantillons de hêtre et de pin utilisés pour cette étude sont de dimensions 40 x 25
x 15 mm3, la dimension la plus longue étant prise selon l’axe longitudinal. La masse initiale
(m0) de chaque échantillon est déterminée après séchage à l’étuve pendant 24 heures à 103°C.
Le traitement thermique est réalisé sous balayage d’azote à 240°C. Les échantillons sont pesés
après traitement thermique (m1) afin de déterminer le pourcentage de perte de masse généré
par le traitement thermique (ML%), à partir de la relation ci dessous :
ML (%) = [(m0 – m1)/ m0] x 100
où m0 est la masse initiale anhydre et m1 la masse anhydre après traitement thermique.
Le traitement est effectué dans un four de chromatographie spécialement destiné au
traitement thermique dont la précision en température est de plus ou moins 1°C. Le bois est
placé dans un réacteur muni d’une entrée et d’une sortie d’azote et d’un doigt de gant dans
lequel est introduit un thermocouple permettant de relever la température, au niveau du bois, à
l’intérieur du réacteur. Le volume du réacteur est de 450 mL et la vitesse de montée en
température est constante et fixée à 20°C. mn-1. Les temps de cuisson retenus pour notre étude
varient de 0,5 à 30 heures.
2.3. Essais biologiques
Les blocs précédemment traités à des taux de dégradation variables en fonction de la
durée de cuisson sont découpés en lamelles d’environ 5 mm d’épaisseur pour être exposés aux
agents de pourriture (figure 1).
40 m
m
15 mm
25mm
Figure 1. Préparation des échantillons pour les essais biologiques
92
Les blocs traités ou non ont été mis sur un milieu gélosé en présence de Coriolus
versicolor, champignon de pourriture blanche, dans le cas des éprouvettes de hêtre ou de
Poria placenta, champignon de pourriture brune, dans le cas des éprouvettes de pin pour
évaluer l’effet du traitement sur la résistance du bois. Le milieu est constitué d’un mélange de
15g d’extrait de malt et 15g d’agar dans un litre d’eau. Le pH du mélange est ajusté à 4,8 à
l’aide d’acide chlorhydrique 1N, puis le mélange stérilisé à l’autoclave pendant environ 20
minutes à 120°C et sous une pression de 1 bar, avant d’être coulé dans les boîtes de pétri sous
une hotte à flux luminaire. Après refroidissement et gélification, les milieux sont inoculés
avec les différents champignons. Les boîtes sont ensuite incubées dans une enceinte
climatique Binder KBF 115 à 22°C et 70% d’humidité relative jusqu'à colonisation complète
de la surface de la boîte par le champignon. Deux éprouvettes traitées et une éprouvette
témoin préalablement séchées à 103°C sont alors placés dans chaque boite à raison de trois
répétitions par condition de cuisson. Après 12 semaines d’incubation, les éprouvettes sont
retirées du milieu de culture, débarrassées de leur mycélium puis séchées à 103° C pendant 48
heures. La perte de masse est déterminée selon la formule :
Perte de masse (%) = 100 × (m0 ou 1 -m2) / m0 ou 1
où m0 est la masse initiale sèche des éprouvettes non traitées, m1 la masse initiale sèche des
éprouvettes traitées thermiquement et m2 la masse sèche des éprouvettes traitées ou non après
12 semaines d’incubation.
2.4.Microanalyses
Les échantillons de bois sont broyés à l’aide d’un vibro-broyeur à disques pour obtenir une
granulométrie comprise entre 0.2 et 0.5 mm. Les poudres ainsi obtenues sont séchées à 103°C
pendant 24 heures puis stockées dans des flacons bouchés. Les analyses élémentaires sont
réalisées à l’aide d’un appareil de type Thermofinninngam Flash EA 1112.
93
3. RESULTATS ET DISCUSSION Les résultats obtenus sont rapportés dans le tableau 1. Tableau 1 Pertes de masse dues à la dégradation thermique (ML), composition centésimale et pertes de masse dues à l’attaque fongique (WL)
Essence ML (%) C (%) H (%) O (%) O/C WL (%)a Pine 0 49,28 6,04 44,68 0,68 20,58 Pine 6,36 50,88 6 43,12 0,63 14,65 Pine 10,8 52,01 5,03 42,96 0,62 8,34 Pine 16,05 54,03 5,78 40,19 0,56 0 Pine 19,63 55,25 5,69 39,06 0,53 0
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La réactivité chimique du bois traité thermiquement a été étudié vis à vis de différents réactifs tels que des
anhydrides d’acides et des isocyanates. Les résultats obtenus indiquent une forte diminution de la réactivité du
bois traité thermiquement comparativement au bois non traité. Cette baisse de réactivité s’explique par une
dégradation importante des hémicelluloses lors du traitement thermique conduisant à une diminution de la
quantité de groupements hydroxyle libres susceptibles de réagir avec les réactifs utilisés. Suite à cette étude,
nous nous sommes intéressés à l’utilisation de la spectroscopie XPS pour suivre l’évolution de la composition
chimique du bois au cours du traitement thermique. Utilisée dans le cas d’éprouvettes de hêtre traitées
thermiquement ou non, cette technique a permis de mettre en évidence une forte diminution du rapport O/C
traduisant la formation de produits de carbonisation à l’intérieur du bois. Appliquée à des résineux comme le pin
ou l’épicéa, la spectroscopie XPS n’a pas permis d’obtenir des résultats exploitables du fait de problèmes liés à
la migration des extractibles lipophiles à la surface des échantillons durant l’analyse. La formation de produits de
carbonisation résultant de la dégradation des polysaccharides a par la suite été confirmée par analyses chimiques
et par RMN du solide. L’évolution du taux de carbonisation du bois a finalement été évalué par analyse
élémentaire en fonction de différentes conditions de traitement. L’étude de la composition centésimale du bois
met en évidence une forte corrélation entre l’évolution des pourcentages de carbone et d’oxygène et la perte de
masse causée par les réactions de thermodégradation lors du traitement.
Mots clés : bois, réactivité chimique, traitement thermique, anhydride d’acide, isocyanate, hémicelluloses, lignine, XPS, rapport O/C, CP/MAS 13C RMN
Contribution to the comprehension of the molecular and macromolecular modifications occurring during wood heat treatment - Effect on the chemical reactivity and the durability of the material. ABSRACT
The chemical reactivity of heat treated wood was studied using various reagents such as acid anhydrides and
isocyanates. The results indicate an important decrease of the reactivity of heat treated wood compared to
untreated one. This decrease of reactivity is explained by an important degradation of hemicelluloses during the
heat treatment leading to a reduction in the quantity of free hydroxyl groups able to react with the reagents used.
Evolution of the chemical composition of wood during the heat treatment was then investigated using XPS
spectroscopy. This method indicated an important decrease of O/C ratio of heat treated beech wood attributed to
the formation of carbonization products inside the wood structure. Applied to softwood species, like the pine or
the spruce, XPS spectroscopy do not allow to obtain useable results because of the migration of lipophilic
extractives on the surface of the samples during the analysis. The formation of carbonization products resulting
from the degradation of polysaccharides was confirmed by chemical analyses and CP/MAS 13C NMR.
Formation of carbonization products was finally investigated by micro-analysis on samples subjected to different
heat treatment conditions. Centesimal composition of wood highlight a strong correlation between the evolution
of the carbon and oxygen percentages and the loss of mass caused by the reactions of thermodegradation during
the treatment.
RESUME
Keywords: wood, chemical reactivity, heat treatment, acid anhydride, isocyanate, hemicelluloses, lignin, XPS, ratio
O/C, CP/MAS 13C NMR,
Contribution à la compréhension des modifications moléculaires et macromoléculaires intervenant lors du traitement thermique du bois- Effet sur la réactivité chimique et sur la durabilité du matériau