Top Banner
C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°873 DU VENDREDI 7 AU JEUDI 13 AOÛT 2009 L'EMPLOI : PREMIÈRE VICTIME LA CGT REFUSE D’AVALISER LE RAPPROCHEMENT BANQUES POPULAIRES/CAISSES D'ÉPARGNE Les salariés ont droit à la vérité sur leur avenir PAGE 3 FRANÇAISE DE MÉCANIQUE : "CONGÉS 2009" UN CONTEXTE SOCIAL DÉLÉTÈRE AVEC LA POURSUITE DES SUPPRESSIONS D’EMPLOIS PAGE 7 FÊTE DE L’HUMANITÉ LES 11, 12, 13 SEPTEMBRE PROCHAINS MANU CHAO, LA PERMANENCE DU REBELLE PAGE 16 ARTS PLASTIQUES ET MONDE CONTEMPORAIN UN REMPART POUR LA LIBERTÉ PAGES 10 ET 11 CHÔMAGE PARTIEL, FOURS À LʼARRÊT, PRODUCTION AU RALENTI QUE VA-T-IL RESTER D’ARC INTERNATIONAL ? PAGES 4 ET 5 page 1:page 1 6/08/09 9:22 Page 1
15

liberté 62 873

Mar 25, 2016

Download

Documents

SKALSKI JEROME

Liberté 62 n°873
Welcome message from author
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
Page 1: liberté 62 873

CMJN

128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°873 DU VENDREDI 7 AU JEUDI 13 AOÛT 2009

L'EMPLOI : PREMIÈRE VICTIMELA CGT REFUSED’AVALISER

LE RAPPROCHEMENTBANQUES

POPULAIRES/CAISSESD'ÉPARGNE

Les salariés ont droit à la véritésur leur avenir PAGE 3

FRANÇAISE DE MÉCANIQUE :"CONGÉS 2009"

UN CONTEXTE SOCIALDÉLÉTÈRE

AVEC LA POURSUITEDES SUPPRESSIONS

D’EMPLOISPAGE 7

FÊTE DE L’HUMANITÉLES 11, 12, 13 SEPTEMBRE

PROCHAINS

MANU CHAO,LA PERMANENCEDU REBELLE

PAGE 16

AARRTTSS PPLLAASSTTIIQQUUEESS EETT MMOONNDDEE

CCOONNTTEEMMPPOORRAAIINN

UUNN RREEMMPPAARRTTPPOOUURR

LLAA LLIIBBEERRTTÉÉPAGES 10 ET 11

CHÔMAGE PARTIEL, FOURS À L̓ARRÊT, PRODUCTION AU RALENTI

QUE VA-T-IL RESTERD’ARC INTERNATIONAL ?

PAGES 4 ET 5

page 1:page 1 6/08/09 9:22 Page 1

Page 2: liberté 62 873

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009- 2 -

1789

CC ELUIELUI dont j'es-quisse aujour-d'hui la silhouettesort tout droit dela mythologie deshéros populaires

qui ont marqué les grandes jour-nées de la Révolution.Comme Drouet, le maître de postequi reconnut le roi à Varennes,comme Santerre, le brasseur dufaubourg Saint-Antoine quideviendra commandant en chef dela garde nationale, comme Elie, celieutenant des gardes-françaisesqui fit amener des canons devantle pont-levis de la forteresse etavec qui il partage le titre de vain-queur de la Bastille, Hulin est l'unde ces personnages dont l'autori-té, les actes, les paroles, ont coïn-cidé au bon moment avec les cir-constances et que la ferveur popu-laire a immédiatement juché sur lepiédestal de la renommée.Pierre-Augustin Hulin est né àParis le 6 septembre 1758. Nousignorons ce que fut son enfance,mais on le retrouve à la fin de1771, donc à l'âge de 13 ans,enrôlé au régiment deChampagne-infanterie.Il passe en 1772 au régiment desGardes suisses, où il est nommésergent le 7 août 1780.Las de l'état militaire, il troque lalivrée de soldat contre celle de

domestique et entre au service dumarquis de Conflans. Il y reste peuet préfère prendre au début de1789 la direction d'une buanderieà la Briche, près de Saint-Denis.Hulin, qui a alors 30 ans, est unsolide gaillard à la tournure athlé-tique et à la parole forte auquel lesseize années qu'il a passées sousl'uniforme ont donné l'expérienceet l'assurance de ceux qui «on vudu pays». Mais l'homme n'est paspour autant un soudard. Il est intel-ligent et montrera qu'il sait parfai-tement s'adapter aux circons-tances et aux différents milieuxqu'il côtoie.Et c'est la journée du 14 juillet1789 qu'un homme tel que lui,Parisien de surcroît, ne pouvaitpas vivre en simple spectateur. Ilest donc parmi la foule qui marchevers la Bastille au moment où desgardes-françaises surgissent entraînant des canons qu'ils sontallés chercher à l'Arsenal.Ressaisi par l'ambiance militaire,Hulin, qui a la voix du commande-ment et la prestance qui va avec,sait donner les ordres qu'il faut. Onl'écoute, on l'acclame, le voilà chefde guerre et héros populaire. Unpeu plus tard, quand la populacese saisira du marquis de Launay,gouverneur de la forteresse, Hulintentera vainement de le protéger,mais là, son autorité restera sans

effet, le malheureux sera massa-cré et sa tête promenée au boutd'une pique.Mais voilà Hulin distingué par lesautorités municipales et nommécapitaine dans la garde nationaleet commandant de la compagniedes Vainqueurs de la Bastille. Ilpasse très vite avec son gradedans l'armée régulière, au14e bataillon d'infanterie légère quiappartient à l'armée du Nord. Il sebat à Neerwinden, reçoit sesépaulettes de chef de bataillontemporaire, puis, suspecté demodérantisme, il est suspendu etjeté dans un cachot de la prison del'Abbaye en septembre 1793.Ayant échappé par miracle à laguillotine, il est libéré aprèsThermidor et réintégré dans l'ar-mée avec son grade.En l'an II, il commande à Nice puisà Livourne, en l'An III àKlagenfurth, en l'An IV à Milan, enl'An V à Ferrare. Il est chef d'état-major de la division Richepanseen l'An VIII, officier supérieur dupalais en l'An IX et en l'An X chefde l'état-major de la divisionRivaud en Espagne.En l'An XII, Hulin est promu augrade de général de brigade avecle commandement des grenadiersde la garde consulaire.Sa réputation de fidélité au pre-mier consul va lui valoir l'honneur

peu enviable de présider la com-mission militaire chargée non pasde juger, mais de condamner àmort le duc d'Enghien. Tâche d'au-tant plus délicate qu'une fois lasentence prononcée, Hulin, pasplus que les officiers qui lui serventd'assesseurs, ne sait à quelle loise référer. Dans sa méconnais-sance totale des formes de la jus-tice, il fait rédiger une sentence enlaissant des blancs pour le numé-ro de l'article et la date de la loi.Envoyé à la Grande Armée en1805 et chargé du commande-ment de Vienne ; il fait, en 1806, lacampagne de Prusse à l'issue delaquelle il reçoit le commandementde Berlin. À son retour à Paris, en1807, Hulin est nommé général dedivision avec le commandementde la première division militaire.C'est à la perspicacité de Hulinque l'Empereur va devoir de nepas perdre son trône au momentoù lui-même à 500 lieues de Parisest aux prises avec la crise militai-re la plus grave. Le matin du23 octobre 1812, un curieux visi-teur se fait annoncer de très bonneheure à l'hôtel du gouverneur mili-taire de Paris, place Vendôme, eninsistant pour être reçu par legénéral Hulin en personne. Il s'agitdu général Malet qui s'est évadéde la maison de santé où il étaitdétenu et qui, sur la foi d'un faux

sénatus-consulte annonçant lamort de l'Empereur en Russie et laformation dans la nuit d'un gouver-nement provisoire, tente un coupd'État.Mais Hulin est un vieux renard quiflaire aussitôt l'imposture. Il n'estpas dupe et le déclare à Malet. Sevoyant découvert, celui-ci s'affole,sort un pistolet et tire sur le gou-verneur qui s'écroule, la mâchoirefracassée. Mais l'aide de camp deservice fait aussitôt irruption etceinture Malet. La conjuration s'ef-fondre. De cette affaire, il restera àHulin une cicatrice profonde et,comme le projectile ne pourrajamais être extrait, le surnom quelui donneront les Parisiens de«Bouffe-la-balle»...L'échec de la conspiration vaut àHulin d'être maintenu à son postede gouverneur militaire de la capi-tale, ce qui l'amènera à vivrequelques mois plus tard un étran-ge retour des choses quand aumois de mars 1814, Paris étantmenacé par les armées alliées, lesParisiens viendront en foule scan-der sous les fenêtres de la placeVendôme «Des fusils ! Desfusils !» que l'ancien vainqueur dela Bastille, sachant mieux que per-sonne ce qu'on risque à armer lesfaubourgs, se gardera de donner...

Dr Michel Csanyi

HULIN, L'HOMME QUI PRIT LA BASTILLE

page 2:page 14 5/08/09 10:07 Page 1

Page 3: liberté 62 873

CMJN

- 3 -

Événement

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009

AA OÛT 2009,OÛT 2009, que font lesdéputés de la majorité pré-sidentielle à l'Assemblée ?

Ils votent des lois généralisant le tra-vail le dimanche, allongeant la duréehebdomadaire du travail, offrant desaides publiques au système bancai-re, offrant le bouclier fiscal, organisantla casse des services publics....Le constat est accablant, ils légifèrentsystématiquement en faveur des plusfavorisés contre l'intérêt du plus grandnombre des citoyens.Ces choix faits , au nom de la concur-rence libre et non faussée, se fontcontre les Hommes et les salariés. Lebouclier fiscal permet à 14 000 contri-buables privilégiés de toucher458 millions d'euros- 33 000 eurospar foyer-. Les aides aux banques sefont sans contre partie ni contrôle, etdans le même temps, rien pour lessalariés mis à la porte, alors que les

actionnaires touchent des dividendescolossaux- plus 65 % en un an à laBourse-. En revanche, refus d'aug-menter le pouvoir d'achat, alors quele salaire moyen des patrons du CAC40 équivaut à 20 000 SMIC !Ce sont des lois qui criminalisent lescitoyens, qui ont le courage d'êtresolidaires avec d'autres êtreshumains, qu'ils aient des papiers ounon.Ce sont des lois qui permettent à des«privilégiés» de travailler ledimanche.Encore des lois, qui , elles, désorga-nisent les territoires en mettant fin à lataxe professionnelle, qui va mettre àmal les finances locales. Des loispour servir des intérêts partisans etparticuliers en refondant la carte élec-torale et là encore de mettre enconcurrence les territoires, mais sur-tout les habitants entre eux.

Dernière idée en date, la taxe carbo-ne, soyons clairs : c'est un nouvelimpôt, inefficace pour l'environne-ment et injuste pour les familles.Inefficace, parce que la planète abesoin d'une révolution énergétiquepour résoudre la question des émis-sions et des modes de production.Injuste, parce sur les 8,3 milliardsattendus, plus de la moitié serontassumés par les familles, qui n'ontpas le choix (voir les réactions d'UFCQue Choisir à ce sujet) et que lessalaires, eux, stagnent.Respecter notre planète et sescitoyens, c'est savoir promouvoir denouveaux modes de développement,c'est développer la Recherche,l'Education... les communistes sontde ces combats là.Aujourd'hui, ne nous trompons pas,les privilégiés, ce ne sont pas les

salariés : ils sont dans le camp descapitalistes, qui pillent la Terre etexploitent les êtres humains.Le 29 mai, les députés communistesétaient porteurs de lois en faveur del'Emploi, des salaires et du pouvoird'achat. Qu'a fait la majorité présiden-tielle ? Elle les a ignorées et mépri-sées.De nombreux citoyens organisent lalutte et la résistance, et font vivre lessolidarités, quand ils permettent à desfamilles de partir en vacances, quandils permettent à tous les enfantsétrangers ou non d'être scolarisés,quand ils sont aux côtés des salariéslicenciés boursiers, quand ils sontavec les chercheurs, les artistes....Ces énergies, ces «redresseursd'espérance» font honneur et fontvivre les recommandations de laConférence de Londres (1945), qui

«fait obligation à tout citoyen de déso-béir, à des ordres ou des loiscontraires au respect des droits fon-damentaux de la personne humai-ne».Pour les communistes en 2009, il y aurgence à lutter contre ces «nou-veaux privilèges», à préparer lesmobilisations. Il y a urgence à s'unirautour d'un projet clair et résolumentà gauche pour un monde de Justice,d'Égalité et de Paix.C'est une nouvelle voix proposée parle Front de Gauche, venez en discu-tez, faire vos propositions à la Fête del'Huma en septembre, et toute l'an-née dans les départements auprèsdes fédérations et des militants duPCF.* ce terme appartient à M E Morin,philosophe.

Laurence Zadératzky

LES PRIVILÈGES4 Août 1789, les députés de l'Assemblée Constituante abolissaient les privilèges et mettaient fin au système féodal.

Édito

LL EE projet de rapproche-ment entre les Banquespopulaires et lesCaisses d'Épargne estengagé à marche for-cée, ne respectant pas

même le positionnement des ins-tances représentatives du person-nel. Ce projet est lourd de consé-quences pour les salariés de cesdeux groupes et aussi pour ceux deNatixis.La crise économique, la concurren-ce frénétique que se livrent lesbanques entre-elles, et les objectifsfinanciers et commerciaux que sesont fixés les futurs patrons du nou-vel organe central d'ici 2012, cesont bien les salariés qui vont enfaire les frais en priorité.De telles orientations et directivesvont se traduire par un accroisse-ment général de la dégradation desconditions de travail et par des sup-pressions d'emplois. Et que dire desbénéfices des banques ? Le récentchiffre (en hausse) de la BNP parlede lui-même...La cour dʼappel de Paris a stoppé leprojet mais seulement en Île-de-France. Les syndicats estiment quela décision devrait sʼétendre à lʼen-semble du territoire.«Cʼest déjà une grosse victoiremais il faut aller plus loin : lʼintégra-lité du processus doit être revue»,estime Patrick Saurin, déléguéSUD. Vendredi dernier, la cour dʼap-pel de Paris, saisie par le comitédʼentreprise de la Caisse dʼépargnedʼÎle-de-France, SUD et la CGT, astoppé la fusion qui doit donnernaissance à la deuxième banquefrançaise (8 000 agences et110 000 salariés). Lʼarrêt ne concer-ne que la caisse dʼÎle-de-France, laplus grande du réseau.Selon lʼarrêt de la cour dʼappel, lacaisse dʼÎle-de-France nʼa fourni«que des généralités quant à ladescription du projet». Elle doitdonc donner «aux représentants dupersonnel des informations et desdocuments complets et précisquant au projet industriel et à la

stratégie du groupe à venir, au busi-ness et aux conséquences sur lʼem-ploi». Lʼemploi, cʼest bien sûr la pré-occupation majeure des syndicats.La CGT a une analyse négative duprojet de rapprochement BFBP etCNCE et de la constitution du nou-vel ensemble.Ce projet, par la recherche de ren-tabilité et de productivité qui le soustend, va se traduire par la destruc-tion significative dʼemplois notam-ment dans les fonctions supports,une pression commerciale encoreaccrue et plus agressive, une stan-dardisation des produits commer-cialisés. Les capacités écono-miques et financières des Caissesd'Épargne - donc leur développe-ment - risquent dʼêtre gravementaffectées.Les analyses dʼexperts, le courrierde la direction, ses engagements

officieux vis-à-vis dʼorganisationssyndicales ne contredisent aucune-ment cette analyse.Les élus CGT au CE nʼont pasmodifié et ne modifieront pas leurposition partagée avec le SU (syn-dicat unifié UNSA) et dʼautres orga-nisations syndicales lors des précé-dentes consultations : reporter leuravis dans les Comités d'entreprise,exiger les informations sur le planstratégique, les business plans, lesconséquences sociales de ce pro-jet.Les élus du syndicat unifié viennentde rompre lʼunité syndicale qui aprévalu jusquʼici et annoncent leurvote contre le projet (rejoignantainsi la position de la CFDT et de laCGC) tout en reconnaissant lʼab-sence de réponse sur le projet stra-tégique, lʼabsence de businessplan, lʼimpact sur lʼemploi et la

menace sur la pérennité descaisses.

Les craintes de la CGTLes termes mêmes du courrier de ladirection (en l'occurrence, celui deM. Pérol) confirment les craintes dela CGT : «…nous sommes dispo-sés à…», «Chaque fois que lalégislation le permettra…», «Si desmétiers devaient être externali-sés…». Ainsi en réalité M. Pérol nesʼengage en rien sur le fond du dos-sier.A ce jour deux comités dʼentreprise,Midi-Pyrénées et IDF, dont la majo-rité est détenue par la CGT et SUD,font de la résistance en appliquantla décision unitaire et en assignanten justice les directions afin dʼobte-nir les documents."Nous devons, soulignent les syndi-

calistes de la CGT, et devrons tousensemble faire échec aux projetsde suppressions dʼemplois, de bais-se de rémunérations, de dégrada-tion des conditions de travail dontcette fusion est porteuse.La bataille que mènent les repré-sentants pour obtenir la vérité sur leprojet de fusion Banque Populaire-Caisse dʼEpargne, cʼest la bataillepour la défense des intérêts de tousles salariés des trois groupes BP,CE, Natixis.Votre engagement, votre interven-tion en grand nombre est et serasans aucun doute nécessaire pourcontraindre la direction desBanques Populaires, des CaissesdʼEpargne et de Natixis à renoncerà ses projets antisociaux.Ensemble exigeons la vérité sur lafusion Banque Populaire - CaissedʼEpargne"

L'EMPLOI : PREMIÈRE VICTIME

LA CGT REFUSE D’AVALISER LE RAPPROCHEMENTBANQUES POPULAIRES/CAISSES D'ÉPARGNELes salariés ont droit à la vérité sur leur avenir

Page 3:Page 3 5/08/09 9:56 Page 1

Page 4: liberté 62 873

DDÉBUTÉBUT du 19ème siècle.La forte demande deproduction de dames-jeannes (grosses bou-teilles de verre conte-nant de 20 à 50 litres)

incite négociants et propriétaires ter-riens à investir dans de nouvellesentreprises. Deux verreries sont alorscréées près de Saint-Omer pourrépondre aux besoins. La premièreen 1823 à Saint-Martin-au-Laërt parCharles Carpentier, la seconde en1825 à Arques par Alexandre desLyons de Noircarme. Elles fusionnenten 1826 et prennent le nom de«Verrerie des Sept Ecluses», sous ladirection de Charles Carpentier.En 1897, Prudent Avot, directeur del̓ époque se met à la recherche dʼunsuccesseur. Un jeune Sarthois de27 ans répond à la demande,Georges Durand. Un nom de famillequi va marquer l̓ histoire de la VerrerieCristallerie dʼArques. Il devient direc-teur et rachète l̓ entreprise en 1916.La fabrication du verre dans l̓ entrepri-se est alors manuelle ou semi-manuelle, et cela sera le cas jusquʼen1932.En 1927, Jacques Durand, fils deGeorges Durand, intègre l̓ entreprise.Après plusieurs voyages aux Etats-Unis, et riche des nouvelles tech-niques de fabrication qu i̓l y a obser-vées, il propose en 1933 l̓ installationà Arques du premier Four à Bassin.Egalement appelé «four continu», ilproduit du verre plat et du verre creuxen série, prend en charge sans inter-ruption la fonte des matières pre-mières, la mise en œuvre (le façonna-ge) et la recuisson. Le début de lamécanisation et une première enEurope !

A la pointe de lʼinnovationAprès la guerre, les études menéespermettent la mise en service de nou-velles presses.En 1948, cʼest la création du servicedécor et la création de la premièremarque du groupe : Luminarc.Jusquʼen 1960, la Verrerie CristalleriedʼArques est la seule entreprise pou-vant proposer des verres décorés. Lesuccès rencontré par cette productionde pointe, auprès notamment desmoutardiers, sera un élément déter-minant de l̓ essor de l̓ entreprise.Par ailleurs, «grâce» au PlanMarshall, les premières machinesindustrielles à souffler le verre,uniques en Europe, sont importéesdes Etats-Unis en 1950.La Verrerie Cristallerie dʼArques dis-pose alors dʼun équipement industrielsans équivalent en Europe, poursuitdans l̓ innovation et la modernité et sedéveloppe de manière exponentielle.La succession de révolutions tech-niques fait de l̓ entreprise un moteurde l̓ emploi dans la région.1958, les ingénieurs et techniciens

expérimentent la fabrication dʼunverre opale blanc, le fluosilicate. Cettenouvelle production propose unealternative révolutionnaire à la vais-selle en porcelaine : moins chère,plus légère et résistante. Cette mêmeannée, le verre de table entre dansl̓ ère de la solidité avec la mise aupoint dʼun procédé industriel appelé«trempe» (1), qui confère au verreune grande résistance. Cette nouvel-le avancée technique est promue parun «porte-parole» de poids : Arcoroc,et son fameux slogan «Un défi auxchocs !»En 1960, les premiers verres à piedfabriqués mécaniquement sortentdes lignes de productionAudomaroises. Puis, en 1966, la pre-mière filiale de vente est créée auxEtats-Unis, et deviendra J.G DurandInternational en 1970.1968, nouvelle révolution, la VCAbouleverse le marché des Arts de laTable en réalisant le tour de force deproduire des verres à pied en Cristal(à 24 % de plomb) en fabricationautomatique. Une première mondialequi permet une baisse significative duprix de vente du cristal, le rendantainsi accessible à tous les consom-mateurs. Une innovation portée parl̓ appellation «Cristal dʼArques».

1970, début de lʼextensionmondiale

En 1970, lʼentreprise franchit un passupplémentaire vers lʼinternationali-

sation, la société de commercialisa-tion AINA (Arc International NorthAmerica) devient la première filialeétrangère. Puis en 1980, VidrideriaCristaleria Lamiaco (VICRILA), loca-lisée près de Bilbao en Espagne,rejoint le groupe et devient la premiè-re filiale de production à lʼétranger.Deux ans plus tard, Durand GlassManufacturing Company (DGMC)est créée à Milville dans le NewJersey aux Etats-Unis. Lʼannée sui-vante cʼest la naissance de lamarque J.G Durand, spécialiséedans le cristal de prestige. Les inno-vations continuent de fleurir : en1984, cʼest la création de la célèbremarque Arcoflam (produits en vitro-céramique), de nombreuses évolu-tions vont suivre (récipients iso-thermes, création du bocal deconserve à ouverture instantanée,gravure au laser, création duKwarx...).En 1997, riche de ses 12.900 sala-riés, la verrerie Cristallerie dʼArquesest le 3ème employeur de France,juste derrière lʼusine Peugeot deSochaux et Michelin à Clermont-Ferrand.En 1998, Jacques Durand a85 ans, il décide dʼinstaller son filsPhilippe aux commandes de lʼen-treprise. Changement stratégique.A partir de 1999, le groupe entameune longue série de rachats demarques et dʼentreprises des arts de

la table dans le monde. Dʼabordacquisition de Salviati à Murano enItalie, entreprise de verrerie tradition-nelle, artisanale. En 2000, devant lechangement de structuration delʼentreprise, la Verrerie CristalleriedʼArques devient Arc International, etacquiert la société américaineMikasa, numéro 1 de la distributiondes arts de la Table aux Etats-Unis,dont lʼexpertise doit permettre unediversification du groupe et ainsi pro-poser des articles en faïence, engrès, en porcelaine, en coutellerie.Mikasa détenant un réseau demagasins solide et abritant égale-ment la marque Studio Nova.

Les difficultés…En 2001, Arc international annonceson projet dʼimplantation industrielleen Chine à Nonkin. Cʼest le réeldébut du départ de la productionvers les Pays à «bas-coût» de maindʼœuvre. Les premiers gobelets sor-tent des lignes de production chi-noises dʼAGN (Arc GlasswareNanjing), le 7 avril 2003.Le site dʼArques, qui maîtrisait saproduction verrière de A à Z (de latransformation de la matière premiè-re au produit commercialisable)commence à se séparer progressi-vement de certains pans de son acti-vité en externalisant cʼest le cas parexemple de lʼimprimerie, la chau-dronnerie… Les acquisitions, elles,se poursuivent : Barnett et Alcester

au Royaume-Uni, Enériz àSaragosse en Espagne. Arc interna-tional prend des participations dansRak Glass, société verrière situéedans lʼEmirat de Raz-Al-Khaimah.Le groupe acquiert le distributeuraméricain Cardinal International spé-cialisé dans le food service, puisacquiert le groupement Fliba. Rachatde Newell Cookware europe et de samarque Pyrex… etc.Une fièvre acheteuse pas toujoursheureuse… qui plombe les comptesde lʼentreprise historique audomaroi-se.En 2005, le groupe compte19.000 salariés dans le monde.Cʼest cette même année que sʼenga-ge un plan de restructuration devantconduire à la suppression de 3.600postes en 3 ans dans les unités deproduction dʼArques. Suivi en 2008dʼun autre plan portant sur près dʼunmillier de suppressions de postessupplémentaires en deux ans. Sʼilnʼy a pas de licenciements secs,lʼentreprise est toutefois sur le pointde passer sous la barrière des6.000 salariés sur le site dʼArques àtrès brève échéance.

Pierrette Catrel(1) : La trempe ou trempage est un trai-tement thermique des métaux. Cetteopération consiste à plonger un matériauchaud dans un fluide plus froid afin de ledoter de propriétés nouvelles. Elle estréalisée immédiatement après l'opéra-tion dite de mise en solution.

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009- 4 -

SocialVERRERIE CRISTALLERIE D’ARQUES / ARC INTERNATIONAL

184 ANS D’HISTOIREET DE REBONDISSEMENTS

Les menaces sur la survie du site audomarois dʼArc International nʼont jamais été aussipesantes. Peut-on imaginer voir un jour le paysage Arquois privé de ces grandes cheminées,de ces fours de production immenses ? La cristallerie est un monument, un morceaudʼhistoire, souvent aussi un petit bout de la famille. Qui sur lʼAudomarois nʼa pas un membrede la famille qui travaille directement ou indirectement pour le géant de verre ? Retour nonexhaustif sur 184 ans dʼhistoire… Une histoire sans fin ?

page 4:page 5 5/08/09 16:38 Page 1

Page 5: liberté 62 873

CMJN

- 5 -

Arc International

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009

— Patrice Pentel, depuis le mois de mai vous subissez despériodes de chômage partiel, que cela représente-tʼil pour vous ?• P.P - Dʼabord il faut savoir que cʼest la première fois quʼune telle chosese produit à la Cristallerie. Et cʼest un choc pour nous. Dʼabord, cela aun impact financier, jʼai perdu 160 euros sur ma paye du mois de mai parexemple, idem en juin, pour juillet et août les pertes seront moindres,mais de nouvelles périodes de chômage sont annoncées en septembrevoire au-delà. Cʼest aussi quelque part lʼéchec dʼune certaine stratégieindustrielle, que nous payons. Bien sûr le contexte économique est com-pliqué pour toutes les entreprises, toutefois la situation dʼArcInternational est particulière si lʼon considère les Plans de Sauvegardede lʼEmploi successifs que nous connaissons depuis 2002. Les difficul-tés datent dʼavant la crise. Disons que cette dernière est tombée à pointpour permettre à la direction dʼArc International de gérer les effectifs jus-quʼà la fin du PSE qui se terminera en août 2010. Du coup on ne peutpas sʼempêcher de penser que la mise au chômage partiel est la derniè-re mesure que nous subirons avant de véritables plans de licenciementssecs.— Le 3ème trimestre 2010 sera donc déterminant pour lʼavenir delʼentreprise ?• P.P – Cʼest évident, nous savons que la direction considère quʼil y atoujours des «sureffectifs» au sein de lʼentreprise, et cette fois ArcInternational ne pourra pas les gérer «en douceur» comme cʼest le casdepuis 2002. Le gouvernement refuse tout nouveau plan de départ enpré-retraite. De plus, les unités de production à lʼétranger continuentdʼaugmenter leurs capacités. Et malheureusement ce quʼil se passe surle site de Blaringhem nʼest pas pour nous rassurer. Dans 6 semaines leslignes de fabrication de Cristal stopperont définitivement. Terminée laproduction, mais ce nʼest pas la fin de la commercialisation, autrementdit, on va continuer de fabriquer du cristal, toujours sous lʼétiquette «cris-tal dʼArques», mais plus ici. Alors oui, nous avons de grosses craintespour lʼavenir de la Cristallerie, et pour lʼemploi.— Selon vous, y a tʼil des moyens de préserver lʼentreprise ?• P.P – Bien sûr, la situation dans laquelle nous sommes aujourdʼhui esten grande partie le résultat de choix stratégiques. Il est encore possiblede changer de cap, mais pour cela lʼentreprise doit investir sur le site,dans le matériel, mettre un accent tout particulier sur la recherche / déve-loppement et ainsi retrouver une dynamique qui nous permette dʼinnoverplus et être encore plus performants dans la qualité des produits quenous développons. De plus, il y a un réel intérêt économique à conser-ver le site de production dans la Région, pour des questions de proximi-té notamment, dʼefficacité, de savoir-faire des salariés. Aussi pour desquestions de logistique, de transport. Arc International doit développersa communication et valoriser mieux ses produits. Dʼautres très grossesentreprises ont traversé des crises et nʼont pas délocalisé pour autant,elles sont restées solides grâce à leur bonne image de marque et la qua-lité des prestations fournies aux clients. Arc International a ce potentiel,et le site dʼArques a un rôle très important à jouer. Reste à savoir si lastratégie de la direction est dʼassurer la pérennité de lʼentreprise et dugroupe…

«L’ÉCHEC D’UNE CERTAINESTRATÉGIE INDUSTRIELLE»Rencontre avec Patrice Pentel,

délégué CGT, 33 ans dʼentreprise

LL EE 1er juillet dernier, unerencontre était organiséesur Saint-Omer à lʼinitiati-

ve dʼAlain Bruneel, président dugroupe communiste au conseilRégional. Un débat réunissant,les élus des environs, et les syndi-calistes dʼArc International. «Lasituation préoccupante de lʼentre-prise Arquoise exige une réponsepolitique forte, et une mobilisationde tous les acteurs touchés par lasituation», expliquait alors AlainBruneel.A lʼissue de la rencontre lePrésident du Groupe Communistea notamment interpellé la Sous-Préfète de Saint-Omer. Depuislʼannonce en 2004 de la suppres-sion de 2.659 postes, et la mise enplace de lʼaccord de méthode (1) -sensés permettre à lʼentreprise depoursuivre son activité - les mau-vaises nouvelles continuent dʼaf-fluer.«La direction dʼArc Internationalvient dʼannoncer la mise en placedʼun nouveau plan social, visant àsupprimer 560 emplois dʼici 2010,tout en appliquant actuellementdes mesures chômage partiel quitouchent 6.000 salariés de la pro-duction», explique lʼélu communis-te dans son courrier. «Cetterestructuration, décidée par ladirection du groupe, a pour objec-tif de gagner 26 % de productivité

en 4 ans, avec les suppressionsdʼemploi comme seule variabledʼajustement », et Alain Bruneeldʼinsister, «la stratégie du groupedʼexternaliser sa production versles pays à bas-coût de maindʼœuvre, et la réalisation dʼinves-tissements massifs aux Etats-Unispour la rachat de réseaux de distri-bution, a fortement fragilisé le sitedʼArques».Le plan de redressement de2004 est loin dʼavoir rempli sonobjectif«Par ailleurs, le plan de redresse-ment lancé en 2004, a aujourdʼhuipour résultat un chiffre dʼaffaire quidécroît et de nouvelles pertes opé-rationnelles».Pour Alain Bruneel les résultats decette stratégie étaient«prévisibles».«De plus, le total cumulé desemprunts bancaires et des dettesfournisseurs du groupe atteindraitplusieurs centaines de millionsdʼeuros et serait lʼéquivalent dutotal des fonds propres de lʼentre-prise ». Une situation financièretrès inquiétante qui se nourrit desdissensions au sein de «lʼaction-nariat familial» et pourrait conduireà une vente du groupe à moyenterme «avec une activation rapidede son démantèlement par le biais

dʼune externalisation définitivevers les pays Low cost, en gardantéventuellement la recherche /développement en Nord-Pas-de-Calais (2)». Vigilance de misedonc. Alain Bruneel a égalementfait part à Madame la sous-Préfètede Saint Omer de la volonté col-lective dʼorganiser une table rondesous lʼégide de lʼEtat, en conviantlʼensemble des protagonistes du«dossier Arc International» (déci-deurs économiques, élus, syndi-cats, salariés du territoire) pourtrouver ensemble des solutionspermettant dʼassurer lʼavenir dusite audomarois. En insistant surle rôle que peut jouer le conseilRégional dans lʼimmédiat «avec,par exemple, ses dispositifs desécurisation des parcours profes-sionnels en faveur des salariéstouchés actuellement par lesmesures de chômage partiel».(1) : lʼaccord de Methode sʼest traduit pardes mesures dʼâge en faveur de1.700 salariés, les autres «bénéficiant»notamment de possibilités de reconversiondans le cadre de lʼimplantation deSaverglass (dont les salariés sont euxaussi, aujourdʼhui, touchés par desmesures de chômage technique)(2) : Pour rappel, Arc International est par-tie prenante du Pole de compétitivitéMAUD ( Matériaux à usage Domestique)dont lʼobjectif vise à développer la«recherche / développement» dans ledomaine de la Chimie. Le pôle étantnotamment financé par les fonds publics delʼEtat et de la Région

LES ÉLUS COMMUNISTES DE LA RÉGIONSUR LE PONT POUR DÉFENDRE ARC INTERNATIONAL

Le four H actuellement à l’arrêt.

LL ORSQUEORSQUE lʼon fait lescomptes de ces douze der-nières années, le nombre de

suppressions dʼemplois réalisé àArc International, sur le seul sitedʼArques, fait froid dans le dos…Alors que lʼentreprise comptait12.900 salariés en 1997, il ne resteen juin 2009 que 7.192 salariésactifs, 559 inactifs (salariés entre55 et 57 ans en pré-retraite), et14 CDD.Le 4ème PSE est en cours.Clairement, lʼobjectif est de passersous la barre des 6.000 salariéspour fin 2010. Et il semble que lepire soit encore à venir. Depuis lemois de mai, les salariés sont tou-chés par le chômage partiel etlʼusine tourne au ralenti.Seuls fonctionnent encore àplein les fours L, K (tous lesdeux en fin de vie) et lesfours B, D et J ; le four Sfonctionne partiellement,les fours H, R, P, N, T etU sont à lʼarrêt…Lʼentreprise dʼordinaire sibruyante, semble «avoirperdu de son âme», expli-quent les salariés. Unsilence quʼils vivent mal.«Tout a commencélorsque nous avonschangé de nompour devenir ArcInternational, la stratégiede mondialisation a dilapi-dé les trésors de guerrede lʼentreprise. Lesrachats de Mikasa etFLIBA ont plombé lescomptes de lʼentreprise,cʼest dʼailleurs toujours lecas».

Arc International a«perdu son âme »

Tous espèrent le redémarrage desfours au plus vite, mais pour lʼins-tant cʼest lʼattente et le constatdʼun «incroyable gâchis».Lʼusine historique quʼils appellent«lʼusine 1» est vide, fermée en2005.La municipalité dʼArques vient derécupérer les locaux.Les passerelles piétonnes qui sur-plombent la rue principale et fai-saient le lien physique, visuel entre«lʼUsine 1» et le reste du siteseraient en passe dʼêtre suppri-mées.La fabrication du cristal… terminéeen septembre…Les symboles qui ont fait lʼhistoire,la grandeur de lʼentreprise tom-

bent un à un. Externalisation de lachaudronnerie, de lʼimprimerie, dela menuiserie, du ménage, dugarage, bientôt des services desurveillance…Petit à petit les sites AudomaroisdʼArc international (Arques,Blaringhem, Aire-sur-la-Lys) sevident de leur substance et de cequi faisait la force de lʼentreprise. Ilest inconcevable de laisser lasituation sʼaggraver.Si la mobilisation des salariés estnécessaire pour sauver lʼentrepri-se, celle des élus et des acteurséconomiques du bassin dʼemploilʼest tout autant.Le diagnostic est clair, faut-ilattendre que lʼentreprise soit àlʼarticle de la mort pour tenter dela sauver ?

Pierrette Catrel

5.700 EMPLOIS PERDUSEN 12 ANS ET UN CONTEXTE

ENCORE INQUIÉTANT

page 5 :page 4 6/08/09 9:18 Page 1

Page 6: liberté 62 873

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009- 6 -

Social

““JJ EE pressens untrès mauvaisavenir pour lesite dʼIsber-gues”, laco-niques, ces

mots expriment, hélas, une triste réa-lité. Ils émanent dʼAlain Gambier, aunom de la CGT dʼArcelorMittal du site.Le premier semestre 2009 a étéémaillé de longues périodes de chô-mage partiel et ce nʼest pas fini. Débutjuin, la direction annonçait tout de goque la pérennité des lignes inox etdes trains seraient mis au ralenti etquʼune étude sur la fin des activitésest dans les tiroirs. Quand sʼouvriront-ils ? Cʼest toute la question.ArcelorMittal, pendant ce temps, pré-cise, ces jours-ci que la reprise est enroute avec un redressement du mar-ché de lʼacier pour le secondsemestre. Nous y sommes. Le mailla-ge sidérurgique à Isbergues fait partiedu tissu industriel du Pas-de-Calais(sous lʼentité UGINE) depuis deslustres. Les salariés, eux, se mobili-sent et des mouvements dedébrayages, des blocages de l̓ usine,des distributions massives de tracts,des manifestations se sont dérouléesdans les dernières semaines. Lapériode des congés nʼest pas du toutune parenthèse. Plusieurs hauts four-neaux, à Florange, à Gand enBelgique, à Gijon en Espagne, et auxEtats-Unis, mis en veille depuis plu-sieurs mois, vont être opérationnels.Cela montre bien que la stratégie“attentiste” durant la crise financièrese révèle payante pour ArcelorMittalet son PDG.Et les syndicalistes de la CGT dʼob-server que “cette stratégie repose surune volonté de maintenir des prix devente élevés (alors même que les prixdes matières premières sont enchute), afin de maintenir une fortemarge et garantir aux actionnairesdes dividendes égaux voire supé-rieurs.

La CGT dénonce vigoureusement cepilotage, basé exclusivement sur desintérêts financiers à court terme. Lesimpacts sont graves. Les salariéssont pris en otage, avec une imposi-tion de leurs congés. La stratégie dugroupe les met sous le coup perma-nent du chômage technique. Lesintérimaires paient très cher cette poli-tique.” À côté des emplois directs, il ya la longue liste des sous-traitants,PME, transporteurs ; ils sont pris à lagorge, au risque d”imploser, alorsmême que le groupe est fortementdépendant de leurs compétences.Les investissements sont stoppés, demême que l̓ embauche, alors que cesdeux axes sont essentiels pour l̓ ave-nir des sites.Le bras de fer sur les prix avec lesclients inflige une pression énorme àla direction.Cette politique est tout l̓ inverse dʼunepolitique citoyenne et socialementresponsable, les slogans du groupe !Le Nord/Pas-de-Calais, avec notam-ment, les sites sidérurgiques du littoraldunkerquois, est une zone tamponpour ArcelorMittal et l̓ amélioration deses bénéfices.Aussi, de fortes revendications ras-semblent la majorité des salariés dugroupe dans toute la région et au-delà : parmi elles, la reprise des inves-tissements, avec des garantiesécrites et l̓ intervention des pouvoirspublics dans la gestion du groupe, (lasidérurgie étant un secteur straté-gique dans l̓ industrie française etdans les différents bassins dʼemplois).

Vigilance à IsberguesÀ ArcelorMittal Isbergues, la vigilanceest la meilleure des préventions.Départs volontaires et suppressionsdʼemploi font partie du même vocabu-laire patronal. Aujourdʼhui, aux impor-tantes périodes de chômage partielsʼajoutent les vives inquiétudes pourle proche avenir. Guy Thimoté, secré-

taire de la CGT, est catégorique “lessalariés sont pris en otage, avec uneimposition de leurs congés. La ques-tion posée est celle des droits dessalariés. Peut-on longtemps encore,admettre que les salariés, leurs com-pétences, leur savoir-faire soientconsidérés comme de vulgaires mar-chandises échangeables sur les mar-chés financiers et soumises au bonvouloir des intérêts boursiers ?” Lespériodes de chômage partiel ont com-mencé en octobre 2008, (une semai-ne dʼarrêt) puis en novembre. Endécembre, l̓ arrêt a été de quinzejours. L̓année 2009 a démarré avecen janvier sept jours de chômage,prolongé en février, mars et avril et çaa continué dans les mois de mai etjuin. Les sidérurgistes posent légiti-mement la question de leur avenir. Lesecteur de la tôlerie est le plus touché.

Pressions de la directionDepuis la fermeture de l̓ aciérie, toutelʼusine a radicalement changé devisage. Aujourdʼhui, la direction avecles départs volontaires, au nombre de43, met une pression qui nʼa pas lieudʼêtre. À Isbergues, la CGT etdʼautres syndicats sont au premierrang dʼune importante mobilisation.Les informations sociales prennentde plus en plus d i̓mportance et laCGT se place, évidemment, dans cecontexte. La réalité dans le Nord/Pas-de-Calais est telle que l̓ emploi yoccupe une place prépondéranteavec un taux de chômage supérieur àla moyenne nationale et les salariésde tous les secteurs sont en attentedʼautres types de réponses face auxproblèmes qui les assaillent. Lacontre-offensive des salariés sʼappuiesur des revendications, récurrentescertes, mais qui recouvrent lʼen-semble des préoccupations.L̓ampleur de la riposte est un enjeucapital. Face à l̓ attitude du gouverne-ment et du patronat, les actions

dépassent le clivage habituel. L̓été2009 est celui de tous les dangerssociaux.Comment sortir de cette spirale infer-nale dans laquelle veulent enfermerles salariés gouvernement et patro-nat ? Où les travailleurs nʼont pas voixau chapitre ? Le message au Medefest clair. Les revendications, elles,sont permanentes, le panel est trèsvaste et à la première place il y a l̓ em-ploi, à Isbergues comme ailleurs.Le Nord/Pas-de-Calais a une positionstratégique pour ce groupe mais lescouperets fonctionnent toujours : fer-meture de l̓ aciérie à Ugine-Isbergueset la liquidation de Tréfileurope àLoison-sous-Lens et des restructura-tions dans la sidérurgie dunkerquoise.Mittal dégraisse de nouveau et orga-nise son jeu de domino avec, notam-ment, à Isbergues, le projet“Recyco”...

La fin de lʼInox ?Arcelor a lancé depuis le printemps2003 la restructuration de sa produc-tion inox qui sʼest traduite par unregroupement de celle-ci à Charleroiet par la fermeture progressive dessites de l̓ Ardoise dans le Gard etdʼIsbergues. On sait que lorsque despostes de travail disparaissent, ils nesont jamais remplacés et souventlʼexpression “pas de licenciementsec” est une argutie de façade.L̓aciérie dʼIsbergues représente à elleseule une part de l̓ histoire industriellede ce secteur qui a une belle chrono-logie de deux siècles.Des dizaines de salariés dʼIsberguesen sont déjà à leur troisième mutation.Les délocalisations comportent unrevers à la médaille, le départ pourIsbergues ne serait que le prélude àune concentration de la productiond i̓nox dʼArcelor sur les sites belges deGenk et Charleroi.ArcelorMittal serre aussi ses coûtssalariaux pour amortir les consé-

quences de son expansion internatio-nale par acquisitions, notamment àl̓ étranger. Chez ArcelorMittal l̓ objectifprioritaire semble pourtant de séduireles analystes boursiers en affichantdes ambitions de géant mondial quinʼhésite pas à gagner des parts demarché par des opérations de crois-sance externe au détriment de lacroissance interne.Drôle de fusions...A Isbergues, le groupe sidérurgique aliquidé la seule aciérie française quiproduisait de l̓ acier inox de hautequalité avec l̓ aide de fonds publicseuropéens. Lʼaciérie Carinox deCharleroi en Belgique atteint le millionde tonnes. Pour la direction, cʼest lacontinuité de l̓ activité sous dʼautrescieux mais, bien sûr, pas avec lemême personnel. Les emplois intéri-maires, les CDD, font partie du passé,ils ont été rayés de la carte.Lorsque des fusions se concrétisent,les postes de travail diminuent. PourÉric Delannay, secrétaire de la CGTdu Pas-de-Calais, “des mises enconcurrence dans des mêmes entre-prises aboutissent à des licencie-ments collectifs. Lʼhabillage defausses créations dʼemplois estinsupportable.” Quant à TKES UGO,site voisin dʼArcelorMittal (ancienneentité dʼUgine), la direction deThyssenKrupp évoque le prétextedes baisses de commandes pour fer-mer l̓ entreprise trois semaines, éche-lonnées entre fin février et fin avril. Lasérie des périodes de chômage par-tiel se poursuit. Les sous-traitants,depuis ces deux dernières annéesavec de multiples suppressions dʼem-plois, subissent l̓ explosion des prixdes matières premières, la délocalisa-tion des activités et la pression sur lescoûts. Lancer des nouveaux produits,sur un marché de plus en plusconcurrentiel, nʼest pas une garantiepour des postes de travail diversifiés...

Pierre Pirierros

LE NORD/PAS-DE-CALAIS, ZONE TAMPON POUR ARCELORMITTALET L’AMÉLIORATION DE LA RENTABILITÉ

LE SITE D’ISBERGUES MENACÉ À TERME

Actions et mobilisations, à Isbergues. (Photo Liberté 62)

page 6:page 14 6/08/09 9:49 Page 1

Page 7: liberté 62 873

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009 - 7 -

Social

RRÉORGANISATIONÉORGANISATION,charges de travailintenses, augmenta-tion des cadences detravail, rythme accé-léré, tout cela amène

la CGT de la Française deMécanique, à Douvrin, a tiré lesignal dʼalarme, a montré toute lavigilance qui sʼimpose face à unedirection occultant le chômagepartiel et qui, aujourdʼhui, met enplace des départs volontaires car ily a sureffectif. Une grève de diffé-rents postes, à l'appel de plusieurssyndicats dont la CGT, a permis,récemment, de mettre en exerguedes primes au rabais. C'est danscet état d'esprit que fut organisé letraditionnel barbecue de fin juillet,à l'occasion des congés 2009. Etseptembre prochain ?Les cadences sur les chaînes deproduction ne ressemblent pas àce quʼon pourrait imaginer dʼuneusine en sureffectif. Les suppres-sions de postes de travail concer-nent toutes les catégories. Lescongés habituels de quatresemaines lʼété ont été ramenés àtrois et il est très difficile dʼavoirdeux journées de congés consé-cutives. Sureffectif ? Qui parle,donc, de sureffectif ? Cʼest semoquer du personnel qui subit descadences insupportables et lʼin-tensification du travail dans lesateliers et dans les bureaux.

HypocrisieCe nʼest pas nouveau à la FM,pour masquer les effets de sa poli-tique de suppressions dʼemplois -plus de 2000 depuis 2003 et la fer-meture de la fonderie, la directionannonce ce vendredi 17 avril aucomité dʼentreprise un sureffectifde 180 personnes et engage uneprocédure de “départs volon-taires”. La parade est trop bellepour être honnête ! Car cesdéparts volontaires ne sont en faitque des suppressions dʼemplois àpeine déguisées ; “il faut savoir,soulignent, Régis Schneeraerts,Michel Darras, Jean-PierreRommelaere, syndicalistes de laCGT, quʼen six ans 2000 emploisont été rayés des effectifs, sansaucun plan de licenciement.Aujourdʼhui, la crise a bon dos etle patronat automobile se sert, unefois de plus, des salariés commedes variables dʼajustement. Lui quiaffiche des profits insolents, rému-nère très confortablement ses diri-geants et distribue des dividendesrecords à ses actionnaires. Danslʼentreprise, cʼen est (ou presque)des intérimaires, des CDD, et celaconcerne aussi les entreprisessous-traitantes, GSF, Sita, etc ;chaque année les départs ditsnaturels (dont les départs à laretraites) se chiffrent autour de300 personnes. Or, il est hypocrite

de dire que supprimer 180 emploisserait un élément satisfaisant pourla bonne marche des divers ate-liers. Pendant le même temps, lesconditions de travail se détério-rent.” Les réorganisations succes-sives avec les chantiers Titan,Kaizen, Hoshin, ont augmenté lacharge de travail. Des salariésdʼautres unités automobiles (STA,Sevenord, Tremery) sont en“prêts” à la FM pour le pôleRenault mais il en fut de même, ilnʼy a pas si longtemps, pour lepôle Peugeot.

"Départs volontaires..."La direction nʼa jamais attendu lacrise pour dégraisser, les syndica-listes de la CGT portent un éclairagedifférent sur “une mise en scène” deces départs volontaires. Cela se faitau nom de la rentabilité pour que lesactionnaires de Renault et PSAsoient assurés d'avoir les meilleursdividendes possibles. Tout cela souscouvert de la GPEC (Gestion prévi-sionnelle des emplois et des compé-tences, mise en place par la Loi deProgrammation pour la CohésionSociale de 2005 a instauré une obli-gation de négociation triennale sur ladite Gestion Prévisionnelle delʼEmploi et des Compétences.Lʼaccord de janvier 2007 à la FM nʼapas été signé par la CGT et pourcause ; cʼest lʼoccasion pour la direc-

tion dʼaugmenter la productivité surle dos des salariés en taillant dansles effectifs. La réalité est toute autreet en tenant un point de presse àquelques heures du comité dʼentre-prise, ce syndicat se place en défen-seur des salariés à un moment où latactique patronale est de diviser lestravailleurs pour une meilleureexploitation. “Quʼ en est-il”, sʼinterro-ge la CGT ; “Le département “D” tra-vaille tous les samedis matin, depuisplusieurs mois, et ces dernierstemps, les horaires rallongés ont étémis en place. La journée de travailest de 9 heures. Dans les ateliers du“TU” et du “TUF”, on travaille lesamedi matin et dans certains sec-teurs le lundi de Pâques et aussi le8 mai prochain.”

Quelle santé au travail ?Et que dire des maladies profession-nelles, elles sont en augmentation ;200 cas révélés sur trois ans, (2006,2007, 2008) dont 70 incluent destroubles musculo-squelettiques.Aujourdʼhui les maladies profession-nelles sont légion. La réglementationlégale est une chose mais lorsquʼel-le est bafouée, la direction seretranche derrière une opacité spéci-fique aux donneurs dʼordre et pro-priétaires de la FM, cʼest-à-direRenault et PSA. Les dépistageseffectués par les salariés (sur leurpropre initiative) sont étalés dans le

temps et nécessitent des visitesrégulières chez les spécialistes...La Sécurité sociale, elle, commedevant tout dossier sensible, a sespropres règles de fonctionnement etle patient doit très souvent être arméde la plus grande des patiences.Les fibres d'amiante lorsqu'elles ontété inhalées sont, de par leur dimen-sion, leur forme et leur persistance,très difficiles à éliminer. Elles entraî-nent l'apparition de pathologiesgraves et affectent la région pulmo-naire. Cette observation est, ainsi,réitérée par les anciens fondeurs dela FM et les salariés actifs actuels.

Salaires et criseVolontairement, les syndicalistesde la CGT nʼont parlé “salaires”cette fois-ci mais ils ont par devanteux la liste des dix plus hautssalaires et leur taux dʼaugmentationne ressemble, bien sûr, en rien à lamajorité des ouvriers, employés,agents de maîtrise ou autres moni-teurs ou responsables dʼunités.Pour PSA, le “cas dʼécole” est nonseulement une division parmi lepersonnel mais aussi une opposi-tion entre les différents sites. À laFM, pourtant, lʼactivité pourPeugeot est en augmentation de15, 9 %, ces dernières semaineset pour Renault de plus de 12 %.Qui parle de crise ?

P.P.

FRANÇAISE DE MÉCANIQUE : "CONGÉS 2009"UN CONTEXTE SOCIAL DÉLÉTÈRE

AVEC LA POURSUITE DES SUPPRESSIONS D’EMPLOIS

La CGT de la Française de Mécanique dénonce le plan de suppressions d'emplois (Photo Liberté 62)

page 7:page 9 5/08/09 8:48 Page 1

Page 8: liberté 62 873

EE NTRENTRE service public et ser-vice au public, la distinctionest immense ; en permettant

au patronat de maîtriser à la foislʼindemnisation des chômeurs, leurplacement et leur radiation, le gou-vernement organise la fusion entrelʼANPE et les Assedic, cʼest uneaberration. Dans cette "logique", ilorganise son désengagement dela formation professionnelle,l'AFPA.La notion de concurrence fait sonapparition à grands pas de préda-teurs, lorsque la droite parle de“modernisation des servicespublics”, ce nʼest pas une étapevide de sens, cʼest tout le contrai-re, avec la casse successive etévidente pour réduire les budgets.Le transfert de l'AFPA aux Régionsest programmé.Les personnels et les syndicalistesde la CGT sont inquiets quant aufinancement de lʼAFPA par lespouvoirs publics, lʼéventualité dʼuntransfert du dispositif dʼorientationà lʼopérateur unique né de lafusion entre lʼANPE et les Assedic.

Toutes les missions de l'AFPA sontcomplémentaires et font partiedʼun ensemble cohérent et stable.Il est plus que jamais nécessairede le maintenir.Au 1er janvier dernier, en applica-tion de la loi de décentralisation dejuillet 2004, la subvention autrefoisallouée par lʼEtat à lʼAFPA, sera àdisposition des conseils régionauxsans garantie pour le financementde lʼassociation.

P.P.

AALORSLORS quʼun plan socialvisant à licencier 674 sala-riés des 3 Suisses à

Roubaix est en cours, la directionde lʼentreprise propose une enve-loppe de 20.000 euros pour lessalariés qui seraient intéressés parun «départ volontaire». 130 à200 salariés auraient fait part deleur souhait de bénéficier de lamesure. Toutefois, il sʼagirait desalariés non compris dans le planSocial. Autrement dit, le nombre desuppressions de postes sʼélèveraità plus de 800. Une situation qui aappelé lʼintervention de la DirectionDépartementale du Travail : «dansla mesure où les départs de cespersonnes ne seraient pas régula-risés par des embauches, et quecela mènerait à plus de 800 sup-pressions dʼemploi au lieu de 674,cela vous contraint à respecter lesprocédures légales et réglemen-taires relatives à un licenciementcollectif de 130 personnes», indi-quait un courrier émanant de laDDT adressé à la direction de lʼen-treprise. La lettre précise en outre,que «dans le cas contraire, celaconstituerait un délit dʼentrave aucomité dʼentreprise (…) et une

infraction sur le contrôle de laDirection Départementale duTravail (…) qui serait pénalement

répréhensible». Si la réaction de laDDT constitue un frein à la straté-gie des 3 Suisses pour lʼinstant, la

direction semble déterminée àpoursuivre la casse de lʼemploi surle site Roubaisien.

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009- 8 -

Échos social

RÉSULTAT DE MARCHÉSECTION I : POUVOIR ADJUDICATEUR

I.1) NOM, ADRESSES ET POINT(S) DECONTACT :Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, hôtel deRégion 151 Boulevard Hoover, à l'attention de M. leprésident, F-59555 Lille Cedex.I.2) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR ETACTIVITÉ(S) PRINCIPALE(S) :Collectivité territoriale.Services généraux des administrations publiques.Le pouvoir adjudicateur agit pour le compted'autres pouvoirs adjudicateurs : non.SECTION II : OBJET DU MARCHÉII.1) DESCRIPTIONII.1.1) Intitulé attribué au marché par le pouvoiradjudicateur : travaux d'installation du GRETA auLycée Jean Moulin à Roubaix (Bassin 4) (Lot 1 :VRD et Espaces Verts).II.1.2) Type de marché et lieu d'exécution, delivraison ou de prestation :Travaux.Exécution.Lieu principal d'exécution : 59100 Roubaix.Code NUTS FR301.II.1.4) Description succincte du marché ou del'acquisition/des acquisitions :travaux d'installation du GRETA au Lycée JeanMoulin à Roubaix (Bassin 4) (Lot 1 : VRD etEspaces Verts).II.1.5) Classification CPV (vocabulaire communpour les marchés publics) :45223300.II.1.6) Marché couvert par l'accord sur les mar-chés publics (AMP) :Non.II.2) VALEUR TOTALE FINALE DU OU DESMARCHÉ(S)II.2.1) Valeur totale finale du ou des marché(s) :Valeur : 262 062,48 euros.Hors TVA.SECTION IV : PROCÉDUREIV.1) TYPE DE PROCÉDUREIV.1.1) Type de procédure :Ouverte.IV.2) CRITÈRES D'ATTRIBUTIONIV.2.1) Critères d'attribution :Offre économiquement la plus avantageuse appré-ciée en fonction

1. prix des prestations. Pondération : 80.2. valeur technique (appréciée en fonction de la

note méthodologique). Pondération : 20.IV.2.2) Une enchère électronique a été utilisée :Non.IV.3) RENSEIGNEMENTS D'ORDRE ADMINIS-TRATIFIV.3.1) Numéro de référence attribué au dossierpar le pouvoir adjudicateur :2008.218.IV.3.2) Publication(s) antérieure(s) concernant lemême marché :Avis de marchéNuméro de l'avis au JO : 2009/S25-036020 du06/02/2009.SECTION V : ATTRIBUTION DU MARCHÉMARCHÉ no : 090213INTITULÉ : Travaux d'installation du GRETA auLycée Jean Moulin à Roubaix (Bassin 4) (Lot 1 :VRD et Espaces Verts)V.1) DATE D'ATTRIBUTION DU MARCHÉ :26 juin 2009V.2) NOMBRE D'OFFRES REÇUES :11 V.3) NOM ET ADRESSE DE L'OPÉRATEURÉCONOMIQUE AUQUEL LE MARCHÉ A ÉTÉATTRIBUÉRAMERY TP, 334 rue de l'alloeu B.P. 401Erquinghem lys, F-59424 Armentières Cedex.V.4) INFORMATIONS SUR LE MONTANT DUMARCHÉEstimation initiale du montant du marché :Valeur : 452 000,00 euros. Hors TVA.Valeur totale finale du marché :Valeur : 262 062,48 euros. Hors TVA.V.5) LE MARCHÉ EST SUSCEPTIBLE D'ÊTRESOUS-TRAITÉ :Oui. Indiquer en valeur ou en pourcentage la partdu marché susceptible d'être sous-traitée :Inconnue.SECTION VI : RENSEIGNEMENTSCOMPLÉMENTAIRESVI.1) LE MARCHÉ S'INSCRIT DANS UN PRO-JET/PROGRAMME FINANCÉ PAR DES FONDSCOMMUNAUTAIRES :Non.VI.2) AUTRES INFORMATIONS :l'avis implique un marché public.Le présent avis vaut publicité de la conclusion duou des contrat(s). Conformément aux dispositionsde la loi no78.753 du 17 juillet 1978 modifiée, le oules contrat(s) pourront être communiqués sursimple demande adressée à la Direction desAchats et de la Commande Publique ou consultéssur place sur rendez-vous.Date d'envoi du présent avis au JOUE et auBOAMP : 30 juillet 2009.Références de l'avis initial paru au BOAMPParution no : 27 A, annonce no 116 du7 février 2009.VI.3) PROCÉDURES DE RECOURSVI.3.1) Instance chargée des procédures derecours :Tribunal Administratif de Lille, 143 rue JacquemarsGiélée, F-59800 Lille. E-mail : HYPERLINK "mail-to:[email protected]" [email protected]. Tél. 03 20 63 13 00. URL :HYPERLINK "javas-cript:BMP_openWindow(%22http://www.conseil-etat.fr/ta/lille/index.shtml%22,%22TestLien%22,%22%22);" http://www.conseil-etat.fr/ta/lille/index.shtml. Fax 03 20 63 13 47.VI.3.2) Introduction des recours :Précisions concernant le(s) délai(s) d'introductiondes recours : les candidats évincés peuvent intro-duire un recours pour excès de pouvoir contre ladécision de rejet de leur candidature ou de leuroffre, ou contre les actes détachables du marchédans un délai de 2 mois suivant notification oupublication de la décision attaquée conformémentaux dispositions de l'article R421-1 du code de jus-tice administrative. Les candidats évincés peuventintroduire dans un délai de 2 mois à compter del'avis de publicité de la conclusion du marché, unrecours de plein contentieux contestant la validitédu marché ou de certaines de ces clauses qui ensont divisibles. Le code de justice administrativeest consultable sur le site www.legifrance.gouv.fr.Pour plus d'informations, s'adresser au greffe dutribunal administratif de Lille.VI.4) DATE D'ENVOI DU PRÉSENT AVIS :30 juillet 2009.

ANNONCEANNONCELÉGALELÉGALE

128, boulevard Basly62300 Lens03 21 74 89 89Fax : 03 21 74 89 88E-Mail :[email protected]. D’ÉDITIONPRESSE HEBDOSARL au capital de 7.622,45 euros

SIR 389 113 333000 22Banquet Scalbert-Dupont 62300 Lens

n°229 100 105 390• Gérant Directeur de la publication : HervéPoly • Responsable du Comité de Rédaction :Hervé Poly.

Commission paritaire : n°83075Dépôt légal : ISSN 160-822 X.

Publicité : • MULTIPUB, SARL DʼÉDITIONSPRESSE HEBDO au capital de 7.622,45 euros• Comédiance : 32, rue Jean-Jaurès - 93528 -Saint-Denis Cedex. Journal dʼannonces légales.Montage et photogravure : Liberté62.

Membre inscrit à « Diffusion Contrôle »Bureau de la presse payante : OJD

Imprimé à l’imprimerie de l’Avesnois -L’Observateur, rue Pierre Charpy àAvesnes/Helpe.

On s’abonne à Liberté 62 !

Nom : ......................................................................................................Prénom : .................................................................................................Adresse : ....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Ville : .......................................................................................................Code postal : ..........................................................................................

Signature

Durée de l’abonnement :

� 1 an � 65 euros � 6 mois � 35 euros� 3 mois � 17 euros � 1 mois � 7 euros

Coupon à retourner à LIBERTÉ 62128, boulevard Basly - 62300 - LENS

(Pour plus de renseignements, faites le 03 21 74 89 89)

AFPA :

RÉAFFIRMERAVEC FORCE LA NOTION

DE SERVICE PUBLIC

3 SUISSES

PLUS DE 674 DÉPARTS ?

DISNEYABANDONNE

LILLE ET CALAIS

LL AA chaîne de magasins DisneyStores, qui commercialise lesjouets et autres produits déri-

vés Disney, a confirmé les informa-tions apparues dans Le Figaro, àsavoir la fermeture de neuf de sespoints de vente sur treize, dontceux de Lille et Calais.Evidemment, les 97 salariésnʼavaient pas été tenus au courantde ce projet. Le magasin de Lille,qui emploie neuf salariés, sʼapprê-tait à fêter ses quinze ans dʼexisten-ce et avait fait lʼobjet récemmentdʼune rénovation. Celui de Calaiscompte dix personnes.

VALÉO : LA GRÈVE PERMETD’AMÉLIORER LES INDEMNITÉS

LL EE travail a repris dans lʼusinede lʼéquipementier automobiledont les salariés grévistes ont

bloqué les portes depuis le 15 juillet.Ils ont obtenu la signature dʼunaccord sur lʼindemnisation des licen-ciements qui concernent 116 sala-riés du site de Valéo, en Haute-Garonne. "Un plancher de20.000 euros a notamment été fixé,

sachant quʼun salarié de 35 ans avec5 ans dʼancienneté devait partir audépart avec 4.000 euros", a déclaréDenis Briant, élu CGT au comitédʼentreprise du site et secrétaire ducomité de groupe. Par ailleurs, lʼac-cord prévoit que la direction aban-donne ses poursuites contre certainssalariés gévistes en raison du bloca-ge des mouvements de camions.

LL ʼAFFICHAGEʼAFFICHAGE dʼun bonrésultat du groupe EDF au1er semestre 2009 contraste

avec lʼalarmisme qui accompagnaitil y a quelques jours la demande deson Président de relever de 20 %les tarifs de lʼélectricité.Il est par contre vrai que la criseaffecte les résultats de lʼentrepriseen France. La baisse de consom-mation industrielle liée à la crisefinancière conduit à 2 % de baissede la consommation. Se rajoute encharges dans le résultat, une accé-lération des opérations de maintiendu patrimoine industriel qui vise àrattraper le fâcheux report dʼinves-tissement des années passées, tanten production que sur les réseaux,ainsi que lʼimpact de la tempête dedébut 2009. Enfin, sʼajoute aussi en

négatif, lʼeffet des mouvementssociaux du 1er semestre 2009 dontle coût est très supérieur aux reven-dications posées par les salariés sila Direction avait accepté de négo-cier. En contrepartie, lʼaugmentationdes tarifs de 2008 contribue à uneaugmentation de 3,5 % desrecettes. Pour la FNME-CGT, il estnormal quʼEDF contribue à com-battre les conséquences de la crisesans pour autant reporter sur lesusagers et les salariés le paiementde celle-ci. Si pour la CGT, la struc-ture des prix de lʼélectricité doit inté-grer le financement des investisse-ments, la couverture de ce besoinse réalise sur le long terme et, enaucun cas, par des augmentationsimmédiates pour les investisse-ments.

EDF : RIEN NE JUSTIFIEL'AUGMENTATION DES TARIFS

page 8:page 7 6/08/09 10:42 Page 1

Page 9: liberté 62 873

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009 - 9 -

InvitationSOIRÉE CONVIVIALE D’ÉTÉ

DES COMMUNISTES DU PAS-DE-CALAISAUTOUR D’UN BARBECUE

LE JEUDI 20AOÛTÀ PARTIR DE 18HRENDEZ-VOUS ESPACE VERT DELEURY

À SALLAUMINES(FACE À LA MAIRIE PAR LA RUE DE SOLESMES)

Département20ème FÊTE POPULAIRE DU BOIS CAMPAGNE

SAMEDI 15 AOÛT À CALAISOrganisée Rue Greuze, dans le quartier populaire du Beau Marais, la fête annuelle des communistes duquartier rassemble chaque année plusieurs milliers de personnes autour des stands politiques, de la brocan-te, et des stands de jeux, restauration de 8h à 18h.Ultime réunion d'organisation avec les militants ce mercredi 12 août à 18h au siège de la section.

MM ARTHA DESRUMAUX,ARTHA DESRUMAUX,une ouvrière qui ne se laissepas faire. Martha est née

dans le Nord de la France en 1897.À 10 ans, elle travaille commeouvrière dans le textile et prend sapremière carte à la CGT à 13 ans.En 1912, elle adhère à la SectionSocialiste de Comines. Evacuée àLyon, elle organise en 1917 sa pre-mière grève victorieuse aux usinesHassebroucq. Elle participe au comi-té pour lʼadhésion à la TroisièmeInternationale et devient membre duParti Communiste dès 1921.Revenue dans le Nord en 1921, elleprend très vite des responsabilitésau sein de la CGTU et du PartiCommuniste. En 1925, MauriceThorez lui confit la rédaction dʼuntélégramme au Président de laRépublique, dénonçant la guerrecoloniale faite au Maroc et les sur-impôts Caillaux. En 1928, elle entreà la Direction de lʼUnion RégionaleUnitaire de la CGTU. Elle est élue auComité Central du Parti Communisteen 1929.Durant toute lʼentre-deux guerres,elle organise la lutte des travailleursdu Nord du Textile et en particuliercelle des ouvrières. En effet, le com-bat de Martha sʼinscrit dans lesluttes pour lʼémancipation desouvrières et des femmes quʼellenʼoppose pas à celles de lʼen-semble des travailleurs : Combatpour les revendications desfemmes ouvrières : à travail égal,salaire égal - droit concernant letravail pénible. Combat pour le res-pect dû aux Femmes sur le lieu detravail, dans la vie domestique.Combat pour que les femmes puis-sent accèder, comme les hommes, àdes postes à responsabilités au seindes organisations politiques et syndi-cales. Combat pour que les femmespuissent avoir toute leur place dansles assemblées délibératives.Martha Desrumaux sera la seulefemme présente lors de la signaturedes accords de Matignon en 1936.

De 1939 à 1941, elle réorganisera leParti Communiste dans le Nord -Pas-de-Calais et la liaison entreBruxelles et Paris.Arrêtée en août 1941, elle est dépor-tée à Ravensbrück où elle participe àla direction de la Résistance dans lecamp au côté de Marie-ClaudeVaillant - Couturier et de Genevièvede Gaulle. Revenue à Lille, bien

quʼaffaiblie par le typhus, ellereprend des responsabilités au seinde lʼUD du Nord. Elle est élueAdjointe à la Mairie de Lille etDéputée du Nord. En 1954, elle quit-te ses responsabilités syndicales etsʼoccupe en particulier, au sein de laFNDIRP de la défense des déportés.(en partenariat avec le Comité régio-nal CGT Nord - Pas-de-Calais)

MARTHA DESRUMAUX“UNE FEMME DU NORD OUVRIÈRE,

SYNDICALISTE, DÉPORTÉE, FÉMINISTE”Un ouvrage de Pierre Outteryck aux éditions du GeaiBleu. L'auteur dédicacera son livre à la fête de BoisCampagne, le 15 août prochain.

LL EE musée de Calais invite Pat Andrea à exposer quarante-huitgrands dessins tendus sur panneaux de bois réalisés sur le thèmedes contes de Lewis Carroll. Présentée pour la première fois dans

un musée français, cette série est enrichie par un dessin mural éphémè-re et inédit de l'artiste et par des sculptures extérieures installées dansle parc Richelieu en face du musée.Pat Andrea a créé en 2005 un ensemble qui a servi à lʼillustration desdeux contes de lʼécrivain anglais : Alice au pays des merveilles et Delʼautre côté du miroir réunis dans un ouvrage publié en 2006. Habitédepuis toujours par lʼarchétype féminin dʼAlice, Pat Andrea a créé pourcette édition quarante huit tableaux qui mêlent gouaches, aquarelles,crayons de couleur, fusains, collages, feuilles dʼor et dʼargent.Jusquʼau 24 août.

Téléphone : 03 21 46 48 40

PAT ANDREANOUS INVITE À DÉCOUVRIR

ALICEAU MUSÉE DE CALAIS

page 9:page 6 5/08/09 11:58 Page 1

Page 10: liberté 62 873

CMJN

France

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009- 12 -

PP OURTANTOURTANT, dʼautresexemples de luttes mon-trent quʼil est aussi possible

par la mobilisation de renverserdes situations présentées commeinéluctables. Cʼest le cas toutparticulièrement dans le secteurautomobile où les grandsconstructeurs Renault et PSA ontcru profiter de la crise pour accen-tuer leur pression sur leurs sous-traitants particulièrement éprou-vés. Plusieurs conflits récents eten cours comme New Fabris poin-tent directement les politiquesdʼexternalisation menées par cesgrands groupes depuis desannées. Dʼailleurs, cʼest vers cesdonneurs dʼordre, parfois exclu-sifs, que les salariés et leurs syn-dicats se retournent pour quʼilsassument leurs responsabilitéssociales et industrielles.

RENCASTLe 17 mars les élus des C.E dugroupe sont convoqués à uneréunion de C.E extraordinaireavec lʼactionnaire de « ZEN » quileur annonce la mise en liquida-tion judiciaire du groupe. Quinzeminutes plus tard, la réponse syn-dicale tombe : les sites deChateauroux et de Thonon-les-Bains partent en grève illimitéeavec comme revendications «lemaintien des 5 sites de productiondu groupe Rencast». Sur lesautres sites lʼaction a été marquéepar des débrayages. Au bout detrois semaines de grève àChateauroux (120 grévistes sur126 salariés en CDI) et quatresemaines à Thonon-les-Bains, lesrevendications ont été prises encompte par les constructeurs PSAet Renault qui sʼengagent à neretenir que les offres de reprise deRencast comportant les 5 sites.Cʼest ce qui est obtenu finalement

avec lʼoffre de reprise de GMD. Audelà, les salariés arrachent égale-ment le maintien de tous leursacquis sociaux, une prime supralégale de 30000 euros pour lessalariés licenciés (pour les volon-taires) et une priorité de réem-bauche sur 2 ans.

SONASLʼéquipementier qui possèdequatre usines à La Souterraine,Bessines-sur-Gartempe, Beau-court et St Nicolas dʼAliermontavait été placé en liquidation judi-ciaire.Mais lʼaction des salariés et deleur syndicat CGT a permis defaire évoluer les offres de reprise,

là aussi en se retournant vers lesdonneurs dʼordre Renault et PSA.Ainsi lʼoffre de reprise dʼHalbergqui comportait 374 suppressionsde postes dans les quatre sites aété ramenée à 262 suppressions,permettant ainsi de sauver112 emplois.Par ailleurs les salariés ont obte-nu la création dʼun atelier protégépour 17 salariés, le reclassementdans la filière Auto sur le bassindʼemploi de sochaux pour30 postes.Egalement des mesures dʼaccom-pagnement telles que :- Une indemnité dʼincitation à la

reconversion de 18 000 euros parpersonne concernée par une sup-pression dʼemploi,

- 400 euros par année dʼancien-neté plafonnée à 20 ans.Un budget de 2000 euros par per-sonne concernée par une sup-pression dʼemploi pour financerdes mesures de mobilité, de for-mations, de reconversions.

SBFMAprès des mois de luttes depuislʼannonce de la liquidation ennovembre 2008, Renault sʼestengagé à trouver une "solutionpermettant dʼassurer la continuitéde la SBFM", à reprendre les actifset tous les salariés de la SBFMavec préservation de leurs acquis.Jusquʼà présent, aucune offre dereprise sérieuse nʼavait été pré-

sentée. Vendue corps et bien àFiat en 1998 pour faire entrer ducash chez Renault, puis ensuite àun sous-traitant peu scrupuleuxsur les investissements et le main-tien de lʼoutil de production, laSBFM avec tous ses salariésrevient dans le groupe Renault."11 ans après lʼabandon, Renaultprend enfin ses responsabilités", asalué lʼunion départementale CGTdu Morbihan. Pendant dessemaines lʼusine a tourné sansdirection générale, sans directiondes ressources humaines, sansdirection commerciale, sous laresponsabilité directe des salariéstoutes catégories confondues,montrant ainsi leur attachement,leurs compétences et leurs savoir-faire pour la poursuite de cetteactivité. Pour la fédération CGT dela Métallurgie, "après la réintégra-tion des fonderies de Cléon, cellede Caudan en appelle une nouvel-le : celle des fonderies du Poitousite spécialisées dans lesculasses et les blocs moteurs deRenault, elle aussi vendue à Fiatpuis Bavaria”.Pour la fédération CGT destravailleurs de la métallurgie, "cessuccès très importants en appel-lent dʼautres comme chez Molexou dans la réparation navale deMarseille". Cette période decongés ne constitue pas une trêvedans les mobilisations. Des solu-tions de reprise dʼactivités doiventêtre trouvées rapidement chezMolex par exemple. Ces bataillessymbolisent lʼengagement detoute la CGT autour de la recon-quête industrielle et des nombreuxemplois à préserver ou à conqué-rir dans les entreprises. Cesactions trouveront des prolonge-ments nationaux dès la rentrée deseptembre dans la campagnenationale engagée depuis ledébut de lʼannée.

FILIÈRE AUTOMOBILEMAINTENIR L’OUTIL DE TRAVAIL

ET LES EMPLOISDepuis plusieurs jours, de nombreux médias et le gouvernement essaient de réduire les luttessociales au seul combat, souvent désespéré pour lʼobtention dʼindemnités supplémentaires delicenciement.

AA LORSLORS que les employeursbénéficient depuis peu dela baisse de la TVA, la

situation des salariés ne sʼamélio-re pas et le patronat de ce secteurentend nʼaugmenter les salairesque de quelque 6 centimes de plusque le Smic pour 60 % de la pro-fession, tandis que le salaire descadres reste en-dessous du pla-fond de la Sécurité socialeLes trois syndicats demandent"notamment la création dʼune 6esemaine de congés payésconventionnelle et dʼautres

mesures phares qui pourraientrenforcer lʼattractivité du secteurauprès des jeunes"."Lʼamélioration de la situation dessalariés", notamment sur la rému-nération, est lʼun des quatre enga-gements pris par la professiondans le "contrat dʼavenir" signéavec lʼEtat en contrepartie de labaisse de TVA à 5,5 %, contre19,6 %.Une promesse de campagne deNicolas Sarkozy dont le coût pourla collectivité est évalué à 2.4 mil-liards dʼeuros.

RESTAURATION

TROIS SYNDICATSS’OPPOSENT

À UN ACCORD SALARIALINSUFFISANT

Les représentants des trois syndicats CGT,FO, CFTC de la branche ont jugé insuffisantlʼaccord négocié le 9 juillet, puis signé par lessyndicats CFDT et CFE-CGC.

LLESES bibliothèques seraient-ellesle point dʼentrée pour la généra-lisation de l̓ ouverture des ser-

vices publics le dimanche ? "Nous nepouvons ignorer, disent les person-nels CGT, quʼune telle évolution se faitdans un contexte largement défavo-rable aux droits des salariés : l̓ ouver-ture des bibliothèques le dimanchenʼest quʼune pierre de plus dans laremise en cause du code du travail etdu statut de la fonction publique. Lesprojets du gouvernement en place nenous laissent aucun doute là-dessus :le dimanche doit devenir un jour tra-vaillé comme les autres, ce qui réduità néant tous les arguments sur lameilleure» rémunération liée au tra-

vail dominical : quand une majorité desalariés (du public ou du privé) tra-vaillera le dimanche, toute majorationdes heures sera évidemment hors depropos.Dʼautres voies sont possibles commela multiplication des lieux de proximité,la gratuité dʼaccès, la multiplicationdes services à domicile, une réflexionprofonde et paritaire sur les horaires...mesures qui favoriseraient réellement

l̓ accès à la culture pour tous et par-tout. Nous refusons que le débat surl̓ ouverture du dimanche soit l̓ occa-sion de culpabiliser les agents qui lerefusent, au nom de la démocratisa-tion culturelle. Ceux qui sʼy opposent

seraient des privilégiés, sansconscience professionnelle puisquerefusant de sʼouvrir au plus grandnombre, et des «conservateurs» nepercevant pas là l̓ enjeu de la moder-nisation du service public”.

BIBLIOTHÈQUES ET SERVICE PUBLICNON AU TRAVAIL DU DIMANCHE

SSUITEUITE à lʼaccident du travail grave sur le complexe pétrochimique de TotalPetrochemicals de Gonfreville, du 4 août et à la recrudescence dʼacci-dents graves et mortels dans les sites industriels du groupe, la coordina-

tion CGT de Total a interpellé Christophe de Margerie, directeur général par uncourrier. Pour mémoire, le 4 août à Gonfreville, trois salariés ont été victimesdʼun flash sur un bac dʼacide mis en travaux. Dans son courrier, la CGT de Totalrappelle le PDG a sa "responsabilité, en tant que chef dʼentreprise dʼun grandgroupe et conformément au code du travail, dʼassurer la sécurité et la santé dessalariés." "Vous ne pouvez plus déclarer que la logique financière ne lʼemportepas sur la logique industrielle. Cette recrudescence dʼaccidents et incidentsgraves et mortels depuis le 1er janvier sʼinscrit dans un contexte de restructura-tion et de suppressions dʼemplois dans nos sites industriels (suppression de555 postes dans le raffinage et la pétrochimie). Elle sʼinscrit également dans unplan de réduction des coûts dans lʼensemble de nos branches dʼactivités." Pourla CGT, "ces accidents nʼauraient jamais dû avoir lieu si les moyens financiersavaient été donnés en termes dʼinvestissements, de maintenance, dʼeffectifs, deformation". Des moyens que les 400 militants de la CGT sont venus revendiquerle 29 mai dernier lors de notre manifestation au siège social de la Défense.

ACCIDENTS CHEZ TOTALLA CGT EXIGE DES RÉPONSES

ET DES MOYENS POUR LA SÉCURITÉ

page 12:page 15 5/08/09 16:42 Page 1

Page 11: liberté 62 873

CMJN

Agriculture

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009 - 13 -

Marie-George Buffet :“LES PAYSANS

ONT BESOIN DE VIVREDE LEUR MÉTIER”

“ I“ I LL faut affirmer qu'on ne demandera pas le remboursement deces aides et il faut mener un combat politique face à la commis-sion européenne pour qu'elle cesse de soumettre toutes les

activités à ce dogme de la libre concurrence", a souligné Marie-GeorgeBuffet, secrétaire nationale du Parti Communiste. "Toute la filière est ensituation de fragilité se demandant comment on va choisir ceux qui pour-raient ou non rembourser. Les paysans ont besoin de vivre de leur métier,qu'on leur assure des prix rémunérateurs. S'ils pouvaient se passer desaides de l'Etat ou de la commission européenne, ils le feraient volontiers".

LES INSTITUTIONS EUROPÉENNESSONT LES PREMIÈRES RESPONSABLES

LES PRODUCTEURS DE FRUITS ET LÉGUMESN’ONT PAS À PAYER

Les producteurs de fruits et légumes, qui refusent de rembourser des centaines de millions d'eu-ros d'aides, ont décidé de maintenir la pression sur le gouvernement malgré la promesse mardid'un "plan de soutien immédiat" et de l'examen des "problèmes structurels" de la filière.

CC EE n'est pas aux agri-culteurs de "payer leserreurs de l'Etat fran-çais", a dit pour sa partle secrétaire nationalde la Confédération

paysanne André Bouchut à la fin dela réunion. Aucune décision n'a étéprise à l'occasion de la rencontre.Ces dernières semaines les agricul-teurs, producteurs laitiers en tête, ontmultiplié les actions pour dénoncer lachute de leurs revenus.Le malaise a gagné, les producteursde fruits et légumes, inquiets de labaisse des prix. Ces derniers jours,ils ont eux aussi manifesté, déversantleur production sur la chaussée pourempêcher l'arrivée de fruits en prove-nance d'Espagne.Les maraîchers ont vu leurs revenusbaisser de 15 % en 2008. Ceux desarboriculteurs ont chuté de 37 %.Toutes productions confondues, lesagriculteurs ont vu leurs revenusreculer de 20 %.Il est inadmissible que les produc-teurs de fruits et légumes soient prispour responsables des erreurs del'Etat français qui a indûment attribuédes aides de 1992 à 2002. Les pro-ducteurs de fruits et légumes n'ontjamais eu le loisir de gérer les finan-cements de l'Etat, ce n'est donc pasaux producteurs qu'il revient de répa-rer les pots cassés, d'autant plus queces aides n'ont bénéficié qu'à unepartie des producteurs, inscrits dansles organisations de producteurs.Le gouvernement a une capacitéscandaleuse à mettre en place desmesures d'aide qu'il remet ensuitefacilement en question, à la moindreinterpellation de l'Europe. Le gouver-nement doit assumer la décision qu'ila prise et dans laquelle il a impliquédes milliers de producteurs.La Confédération paysanne deman-

de aux producteurs de ne pas rem-bourser ces aides qui sont déjà large-ment consommées.Le gouvernement demande auxmaraîchers de rembourser des aidesperçues il y a dix-sept ans. Lasomme friserait les 500 millions dʼeu-ros.Ils nʼarrivaient plus à vendre, voilàquʼils vont devoir payer. En crisedepuis le début de la saison faute depouvoir écouler leur récolte, les pro-ducteurs de fruits et légumes ontdécouvert, hier, le nouvel écueilauquel se heurte leur filière.Répondant à une sommation de

lʼUnion européenne, lʼÉtat françaisprévoit de leur faire rembourser dessubventions publiques perçues entre1992 et 2002. Soit 500 millions dʼeu-ros (intérêts compris) révélait hiermatin le Parisien-Aujourdʼhui enFrance, provoquant lʼhostilité instan-tanée et unanime des exploitants etde leurs représentants (lire ci-après).Intervenant sur France 2, lundi der-nier, Bruno Le Maire, fraîchementnommé ministre de lʼAgriculture, ten-tait de les rassurer. «Notre prioritéabsolue est dʼapporter des réponsesconcrètes aux difficultés des exploi-tants», insistait le ministre qui confir-

mait, toutefois, son intention de leurdemander des comptes. «Depuisdes années, nous essayons derepousser lʼéchéance. Aujourdʼhui,nous devons nous mettre en confor-mité avec les règles de l̓ UE.»Car l̓ affaire ne date pas dʼhier. Voilàsept ans que la Commission euro-péenne a lancé une enquête portantsur des subventions versées par l̓ ad-ministration française aux maraî-chers. Initialement, celles-ci étaientdestinées à pallier les situations dʼur-gence induites par les aléas clima-tiques ou encore une mauvaiserécolte. Mais la pratique sʼest systé-matisée au point dʼêtre devenue unesource de financement régulière,assure Bruxelles qui estime, dès lors,que ces aides ont faussé le principede concurrence.En janvier dernier, lʼUE intimait lʼordreà la France de récupérer lʼargentauprès des exploitants. Soit près de330 millions dʼeuros de subventions,auxquels sʼajoutent des intérêts fri-sant les 150 millions dʼeuros. En avril,Michel Barnier, ancien ministre delʼAgriculture, déposait un recoursdevant la Cour de justice européen-ne afin de contester, non pas le prin-

cipe, mais le montant établit par laCommission européenne. Bruno LeMaire entend poursuivre ladémarche de son prédécesseur.«Nous continuons à négocier le mon-tant réel des aides à rembourser, a-t-il expliqué sur France 2. Nous esti-mons que certaines étaient complè-tement légales.» De même, alorsque Bruxelles exige un rembourse-ment immédiat, le ministre espéraitobtenir un délai supplémentaireauprès de Marianne Fischer Boel,commissaire européenne chargéede l̓ Agriculture.Reste que Bruno Le Maire entendbien engager le processus de rem-boursement dès septembre comme ilsʼy est engagé, le 29 juillet dernier,dans une lettre adressée à laCommission européenne. Passécette échéance, «la France aurait dûpayer plusieurs dizaines de milliersdʼeuros dʼamende», a argumenté leministre. L̓État a préféré reportercette charge sur les producteurs defruits et légumes, dont il assure queles dossiers seront traités au cas parcas. Mais dont il ne promet pas quetous se relèveront de ce nouveaucoup de grêle.

«I«ILL nʼaura fallut que quelquessemaines, après les élec-tions européennes, pour que

les producteurs de fruits et delégumes découvrent une facette dela réalité de cette «Europe protectri-ce» sur laquelle ce sont faits élire lesdéputés UMP et bien dʼautres. Lepouvoir de droite veut aujourdʼhuifaire rembourser par les agriculteursdes aides publiques qui servaientdepuis 1992 à amortir les rudescrises que nʼont cessé de subir lesproducteurs. Pourquoi ne pas avoirdit avant le scrutin européen que laCommission de Bruxelles avait inti-mé un ordre de paiement à la Francele 28 janvier dernier.Cela aurait permis dʼéclairer le débateuropéen. Pourquoi le ministre delʼAgriculture, Bruno Le Maire sʼem-presse de vouloir faire payer les pay-sans aujourdʼhui et déclare que legouvernement découvre ce problè-me maintenant, alors que son prédé-cesseur Michel Barnier a déposé un

recours devant la Cour de justiceeuropéenne, le 8 avril dernier ?

Assez de fébrilitéAssez de tartufferie

La Commission européenne deM. Barroso invoque le fait que lesaides provoquaient des distorsionsde concurrence. La vérité est touteautre. Cʼest parce que nos produc-teurs ont subi chaque année desimportations abusives qui ont faitchuter les cours à la production quʼilsse sont battus pour obtenir des com-pensations partielles de leurs pertesde revenus. La concurrence selon ledroit communautaire issue du traitéde Maastricht et confirmée par celuide Lisbonne consiste à obliger lespaysans à accepter les prix les plusbas possibles. Voilà qui les mènent,les uns après les autres, à la ruine.Cʼest contraire à lʼemploi, au déve-loppement territorial, à la préserva-tion de lʼenvironnement.Et les institutions européennes sont

les premières responsables, ce sontelles qui ont refusé de mettre enplace une coordination des calen-driers de production et dʼimportationau sein de la Communauté euro-péenne, cʼest ce refus qui a placé lesproducteurs français, espagnols,portugais, italiens dans une concur-rence qui a fait chuter les prix au seulprofit des grands négociants et de ladistribution. Non seulement les agri-culteurs doivent refuser de rembour-ser, mais la France doit combattre etrefuser cette injonction à payer. Elleest déjà contributrice nette au budgeteuropéen.Notre pays doit sʼopposer avec forceà cet ukase, y compris en faisantappel à lʼopinion publique et aux pro-ducteurs agricoles, et protestercontre le comportement de laCommission européenne. Cetteaffaire dévoile une nouvelle fois lavéritable nature des traités euro-péens.Ne laissons pas faire.”

“LA RÉALITÉ CRUE DE L’EUROPEPROTECTRICE”

Une déclaration de Patrick Le Hyaric, député européen

Récente initiative du PCFpour défendre les produc-teurs de fruits et légumes .

page 13:page 13 5/08/09 11:57 Page 1

Page 12: liberté 62 873

Où regarder ?Pour voir les étoiles filantes, il suffitde regarder le ciel dans la bonnedirection, celle de la constellation dePersée qui leur a donné leur nom.Pour localiser Persée, rien de plussimple. Il faut repérer le très recon-naissable W de la constellation deCassiopée, en regardant vers lenord-est. Quelques points très lumi-neux du ciel peuvent être utiles pourmieux se repérer. La très visiblenébuleuse dʼAndromède se trouveà droite de Persée. Cette galaxiesituée à 2,25 millions dʼannées dela voie lactée, est lʼobjet céleste leplus éloigné visible à lʼœil nu. Il fautdire que son diamètre mesure160 000 années lumières brasinclus, notre Voie lactée se conten-tant de cent mille années lumières.À gauche de Persée, Capella, lasixième étoile pour son éclat dansle ciel nocturne, est nettementvisible. Entre ces points lumineux etle W, le ciel présente une zone plussombre, pauvre en étoiles, cʼest làque les chances de voir une étoilefilante sont optimales.

Quand regarder ?La Terre traverse le maximum del'essaim le 12 août. Mais cetteannée nous ne serons pas gâtés.En effet, nous serons dans la plusgrosse densité de poussière vers19 h 30, alors qu'il fait encore jour.Heureusement, le phénomène estvisible plusieurs heures et il suffitd'attendre le coucher du soleil(21 heures 13 le 12 août). Nʼayezcraintes ! Il restera encore de nom-breuses traînées lumineuses àadmirer dans le ciel probablementplusieurs dizaines par heure.Dʼautant que la météo nous prévoitun ciel dégagé.

La Lune trouble fêteSi lʼessaim que nous traversonscette année est particulièrementdense, son observation sera mal-heureusement, également, troubléepar une demi-lune descendante.Son lever est prévu à 23h11. Lesconditions optimales seront donccourtes et relativement tôt dans lanuit. Si vous voulez poursuivre unenuit romantique sous les étoilesfilantes plus longtemps, il faudravous abstenir de regarder ce demidisque très lumineux. Habituer sonœil à la vision nocturne demandevingt bonnes minutes et un éclair delune vous ferait perdre tout le béné-fice de cette accommodation. Maisnous ne sommes pas à l'abri d'unebonne surprise. En effet, le nuagede poussières de la comète est loin

d'avoir une forme homogène etl'heure traversée de sa zone densenʼest pas absolument précise.Les courageux qui veulent voir le

plus possible dʼétoiles filantes peu-vent commencer à lever les yeux auciel dès la nuit du 11 et recommen-cer la nuit du 13. Au cours de ces

trois nuits, on a de toute façon deschances de voir plusieurs gerbeslumineuses par heure. Bonnes nuitsdonc et nʼoubliez pas de quoi vous

réchauffer, les prévisions météoannoncent temps clément et doux,mais par ciel clair, la températurefraîchit vite.

LES LARMES DE SAINT-LAURENT

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009- 14 -

Sciences et Techniques

LE RETOUR DES ÉTOILES FILANTESComme chaque année, en ce début dʼaoût, les étoiles filantes sont de retour. La Terretraverse les Perséides et son nuage de poussières.Nʼoubliez pas de lever les yeux au ciel le 12 août, ce sera la nuit où vous pourrez en voir leplus. Les étoiles filantes, ces pluies de météorites, peuvent pénétrer lʼatmosphère terrestredans toutes les périodes de lʼannée.Mais, à chaque mois dʼaoût, la Terre traverse le nuage de poussières laissé par la comèteSwift-Tuttle lors de ses derniers passages à proximité du Soleil. Comme un automobilisteroulant par une nuit dʼété qui voit des insectes sʼécraser sur son pare-brise, nous pouvonsobserver ces «poussières cosmiques» lorsqu'elles sont aptées par notre planète. Fonçantdans l'espace à plus de 100.000 km/h, elles se consument au contact de lʼatmosphère bienavant de heurter le sol. Ces particules minuscules laissent une traîne lumineuse dans le cielen se désintégrant.

LL ORSQU'UNEORSQU'UNE comète passeà proximité du Soleil, elle lais-se sur son passage de la

poussière qui reste en suspensiondans l'espace. Lors de sa courseautour du Soleil, la Terre traverse cenuage de poussières. Lorsqu'ungrain de poussière même microsco-pique, pénètre dans l'atmosphère, ilsʼéchauffe. Chauffés «à blanc», lesgrains s'enflamment et donnentnaissance à un trait de lumière. C'estce qu'on appelle une étoile filante.

Les étoiles filantes sont donc deminuscules météores. Tout au longde l'année, la Terre est amenée àtraverser plusieurs de ces nuagesque l'on appelle des essaims. Leurpériode d'activité dépend de leurdensité, de la quantité de poussièresquʼelles contiennent. Toute périoded'activité est accompagnée d'unmaximum, c'est-à-dire un momentoù il y a le plus de météores à l'heu-re. L'essaim météoritique desPerséides est traversé entre le

27 juillet et le 24 août. Cette manifes-tation exceptionnelle a longtempsété appelée les "Larmes de Saint-Laurent" car son maximum se situeaux environs de la Saint Laurent(10 août). Lʼessaim des Perséidesprovient du passage de la comèteSwift-Tuttle qui repasse aux envi-rons de la Terre tous les 130 ans.C'est l'un des maxima le plus actif del'année. Cette comète a été décou-verte en 1862, mais on rapporte desobservations de son essaim dès l'an

36 ! Au siècle dernier le nombredʼétoiles filantes par heure, son tauxhoraire, de son maximum chutaitd'année en année. La comète estpassée à proximité de la Terre endécembre 1992. On attendait doncune véritable pluie de météores pouraoût 1993. Mais cette pluie n'a paseu lieu malheureusement ! Toutefoisle taux horaire des Perséides a, pournotre plus grand plaisir, considéra-blement augmenté depuis le dernierpassage de la comète.

page 14:page 14 6/08/09 9:16 Page 1

Page 13: liberté 62 873

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009 - 15 -

Monde

DDESES questionnementsaussi quant à la situa-tion en Afghanistan,aux Talibans et à leursliens avec la mouvan-ce de lʼislamisme poli-

tique radical dans la région, y com-pris au Pakistan. Il est nécessaireque les forces politiques etsociales qui veulent réagir à cettesituation, exprime leur refus de laguerre, leur volonté dʼun change-ment urgent et profond de lapolitique étrangère de la Francequi sʼaligne aujourdʼhui surWashington et sʼintègre complète-ment à lʼ OTAN. La sécurité nʼest-elle pas dʼabord à trouver dansune réponse politique et la recons-truction du pays par le peupleafghan ? La mort d'un soldat fran-çais survenue la semaine dernièreamène de nombreuses interroga-tions Ce sont 29 soldats françaistués en Afghanistan depuis 2001.La mort au combat de jeunes sol-dats en Afghanistan rappelle auxFrançais que, sans quʼils aient étéconsultés, leur armée était enga-gée aux côtés des forces améri-caines et de celles de lʼOTAN dansune guerre sanglante qui leurremet douloureusement enmémoire celles menées contre lespeuples vietnamien et algérien.Il ne sʼagit pas seulement de laguerre en cours contre le peupleafghan, qui ne saurait se parer dutitre dʼintervention «humanitaire»mais bien de la paix mondiale etdonc de lʼavenir même de lʼhuma-nité car les ambitions de lʼimpéria-lisme américain et de ses alliésvont bien au-delà de la mise soustutelle de lʼAfghanistan et de lʼIrak.Dans lʼentourage des militairesaméricains et autres va-t-en guer-re, on parle ainsi ouvertementaujourdʼhui de sʼattaquer à lʼIrandont les immenses ressources enhydrocarbures excitent lʼinsatiableappétit des monopoles pétroliers.Sans quʼaucune discussion ait étéouverte au Parlement sur un sujetaussi important, sous la pressionaméricaine et en accord avec lestenants de lʼEurope, la France deSarkozy a pris la décision dʼinves-tir des milliards (ces milliards refu-sés aux salaires, à la santé, àlʼéducation, au logement, auxtransports publics) dans laconstruction dʼune formidablebase à Abu Dhabi, face à lʼIranjustement, et en prévision delʼagression projetée contre cepays.Mais il est quantité dʼautres«points chauds», en Asie, enEurope, en Afrique, qui peuvent, àtout instant, devenir brûlants,sʼélargir et sʼapprofondir jusquʼàdéclencher le feu nucléaire surtoute la planète.Jamais la formule de Jaurès :«Le capitalisme porte en lui laguerre comme la nuée porte lʼora-ge» nʼa été aussi vraie. Jamais ilnʼa été aussi urgent pour tous leshommes de paix et de progrès

dʼen prendre conscience, dʼagir enconséquence et en premier lieu dese dresser contre cette politiquecriminelle et dʼaider à la mobilisa-tion de millions de Français pourdire résolument «non» à ceux qui,alignés sur la politique atlantiquede Sarkozy et des siens, envoientde jeunes Français se faire tuer enAfghanistan et ailleurs, de dire«non» à ceux qui engloutissentdes milliards dans la préparationde nouvelles guerres.

Un caporal britanniquecontre la guerre en AfghanistanLe jeune caporal britannique JoeGlenton, qui doit être prochaine-ment traduit en cour martiale pouravoir refusé de retourner servir enAfghanistan, est devenu le porte-drapeau des opposants à un conflitde plus en plus controversé auRoyaume-Uni.Joe Glenton, 27 ans, a fait les grostitres des journaux la semaine der-nière lorsqu'il a adressé auPremier ministre Gordon Brownune lettre ouverte en forme de plai-doyer contre l'engagement britan-nique en Afghanistan.Lundi, ce soldat du régiment de

soutien logistique Royal LogisticsCorps a brièvement comparudevant une cour martiale du sudde l'Angleterre, simple audiencepréliminaire avant son procès, àune date encore indéterminée.Selon son avocat, il devrait plaidernon-coupable de désertion. Ilrisque jusqu'à deux ans de prison.Joe Glenton, originaire de York(nord de l'Angleterre), s'était enga-gé dans l'armée en 2004. Deuxans plus tard, il est envoyé enAfghanistan, où plus de 9.000 sol-dats britanniques sont actuelle-ment déployés, principalementdans le sud du pays au contactdes talibans."Dès le départ c'était très difficile",a-t-il raconté au Guardian. "Il yavait une telle confusion sur lesraisons de notre présence, soitpour éliminer les cultures de pavot,soit pour la sécurité nationale, çasemblait changer tout le temps."Il rentre au Royaume-Uni à la finde sa première mission un an plustard. "Je ne voyais pas ce qu'onavait apporté à ce pays, j'avaishonte", poursuit-il.Dans sa lettre à Gordon Brown, ilva plus loin."La guerre en Afghanistan ne réduit

pas le risque terroriste et, loin d'amé-liorer la vie des Afghans, sème lamort et la désolation dans tout lepays. La Grande-Bretagne n'a rien àfaire dans ce pays", écrit-il.Lorsque l'armée lui annonce qu'il doitretourner en Afghanistan en 2007,Joe Glenton décide de déserter. Ils'enfuit en Asie."C'était une chose incroyablementdifficile à faire, j'aimais l'armée, maisj'avais perdu confiance dans la struc-ture, le gouvernement et la cause",dit-il au Guardian.Deux ans et un gros passage à videplus tard, il décide de se livrer auxautorités de son pays. Entretemps, ils'est marié en Australie et a rejointles rangs de la coalition pacifisteStop the War.La justice militaire le rattrape, l'incul-pe de désertion. Il devrait compa-raître devant une cour martiale dansles prochains mois.Hasard du calendrier, cette affairesurvient alors que le débat surl'engagement britannique a étérelancé ces dernières semaines parune brusque aggravation des perteshumaines britanniques enAfghanistan : 22 soldats tués pour leseul mois de juillet, 191 depuis 2001.Un bilan en partie due à une offen-

sive britannique particulièrementdure contre les talibans dans leurfief du Helmand (sud), lancée finjuin, et dont la phase la plus lour-de vient de s'achever.Dans la petite ville de WoottonBassett (sud-ouest del'Angleterre), par laquelle transi-tent les dépouilles des soldatstombés en Afghanistan ou en Irak,des centaines de personnes conti-nuent de venir saluer régulière-ment ces funestes convois de cor-billards.Mais alors que le conflit enAfghanistan bénéficiait à leursyeux d'une légitimité que n'ajamais eue la guerre en Irak, lesBritanniques semblent commen-cer à douter.Selon un récent sondage, unemajorité (58 %) d'entre eux consi-dèrent désormais que la guerre enAfghanistan est vouée à l'échec etque les soldats doivent être rapa-triés rapidement.Le prochain procès du caporalGlenton, où des experts doiventêtre appelés à commenter la léga-lité du conflit en Afghanistan,devrait être l'occasion d'un nou-veau débat national dont le gou-vernement se serait bien passé.

LA GUERRE EN AFGHANISTAN :NOUVELLE VICTIME DANS LES RANGS

DE L'ARMÉE FRANÇAISELa guerre en Afghanistan suscite beaucoup dʼémotion, dʼinquiétudes et dʼindignation, maisaussi de questionnements quant à la dangereuse logique de force de la coalition militairesous lʼégide des Etats-Unis et de lʼ OTAN, quant à lʼimpasse dramatique à laquelle conduitcette politique, quant au rôle de la France et des européens.

page 15:page 12 5/08/09 9:59 Page 1

Page 14: liberté 62 873

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009

- 18 -

Plage de la Corniche

X La maison où Georges Brassens est néet a vécu. Cette rue a l’originalité dedonner sur les rues de la Révolution et dela Liberté. (Photos Liberté 62)

Rue Georges Brassens.

x

x

Georges Brassens,le Sétois

Parolier, poète, chanteur : Georges Brassens a marqué des générations demélomanes tant ses airs étaient perceptibles dès les premières notes. Sa curiositénaturelle lʼa amenée à traiter des sujets les plus étonnants, mais toujours en point demire lʼhomme et ses problèmes. Son humour caustique en faisait une personnalitédes plus attachantes dans un monde où le succès ne rimait pas toujours aveclʼindépendance de la création artistique. Son esprit frondeur reste dʼactualité et lesnombreux disques disponibles aujourdʼhui attestent toujours de cette originalité.

page 18:page 14 5/08/09 8:45 Page 1

Page 15: liberté 62 873

CMJN

Liberté 62 n°873 - Le 7 Août 2009 - 19 -

La camarde, qui ne m’a jamais pardonnéD’avoir semé des fleurs dans les trous deson nezMe poursuit d’un zèle imbécile.Alors, cerné de près par les enterrements,J’ai cru bon de remettre à jour mon testa-ment,De me payer un codicile.Trempe, dans l’encre bleue du golfe duLion,Trempe, trempe ta plume, ô mon vieuxtabellion,Et, de ta plus belle écriture,Note ce qu’il faudrait qu’il advînt de moncorps,Lorsque mon âme et lui ne seront plusd’accordQue sur un seul point : la rupture.Quand mon âme aura pris son vol à l’ho-rizonVers celles de Gavroche et de MimiPinson,Celles des titis, des grisettes,Que vers le sol natal mon corps soitramenéDans un sleeping du «Paris-Méditerranée»,Terminus en gare de Sète.Mon caveau de famille, hélas! n’est pastout neuf.Vulgairement parlant, il est plein commeun oeuf,Et, d’ici que quelqu’un n’en sorte,Il risque de se faire tard et je ne peuxDire à ces braves gens «Poussez-vousdonc un peu!»Place aux jeunes en quelque sorte.Juste au bord de la mer, à deux pas desflots bleus,Creusez, si c’est possible, un petit troumoelleux,Une bonne petite niche,Auprès de mes amis d’enfance, les dau-phins,Le long de cette grève où le sable est sifin,Sur la plage de la Corniche.C’est une plage où, même à ses momentsfurieux,Neptune ne se prend jamais trop ausérieux,Où, quand un bateau fait naufrage,Le capitaine crie : «Je suis le maître àbord!Sauve qui peut ! Le vin et le pastisd’abord !Chacun sa bonbonne et courage!»Et c’est là que, jadis, à quinze ans révo-lus,

À l’âge où s’amuser tout seul ne suffitplus,Je connus la prime amourette.Auprès d’une sirène, une femme-poisson,Je reçus de l’amour la première leçon,Avalai la première arête.Déférence gardée envers Paul Valéry,Moi, l’humble troubadour, sur lui je ren-chéris,Le bon maître me le pardonne,Et qu’au moins, si ses vers valent mieuxque les miens,Mon cimetière soit plus marin que le sien,Et n’en déplaise aux autochtones.Cette tombe en sandwich, entre le ciel etl’eau,Ne donnera pas une ombre triste autableau,Mais un charme indéfinissable.Les baigneuses s’en serviront de paraventPour changer de tenue, et les petitsenfantsDiront : «Chouette! un château de sable!»Est-ce trop demander .. ! Sur mon petitlopin,Plantez, je vous prie, une espèce de pin,Pin parasol, de préférence,Qui saura prémunir contre l’insolationLes bons amis fair’ sur ma concessionD’affectueuses révérences.Tantôt venant d’Espagne et tantôt d’Italie,Tout chargés de parfums, de musiquesjolies,Le mistral et la tramontaneSur mon dernier sommeil verseront leséchos,De villanelle un jour, un jour de fandan-go,De tarentelle, de sardane...Et quand, prenant ma butte en guised’oreiller,Une ondine viendra gentiment som-meillerAvec moins que rien de costume,J’en demande pardon par avance à Jésus,Si l’ombre de ma croix s’y couche un peudessusPour un petit bonheur posthume.Pauvres rois, pharaons! Pauvre Napoléon!Pauvres grands disparus gisant auPanthéon!Pauvres cendres de conséquence!Vous envierez un peu l’éternel estivant,Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,Qui passe sa mort en vacances...Vous envierez un peu l’éternel estivant,Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,Qui passe sa mort en vacances.

Le cimetière matin où est enterréGeorges Brassens ainsi que satombe située sous un pin parasol.

SUPPLIQUE POUR ÊTREENTERRÉ À LA PLAGE DE SÈTE

page 19:page 14 5/08/09 8:47 Page 1