Paraissant le TMT©r*cr"e<ïi. — IVo 3 •Si Janvier 1925 ^SPOTO^S &* jfiP^r* ABONNEMENTS: v • , ' ; • , , Sijc mois. Un an Issoire 2 fr. 75 4 fr. 50 Département. 3 fr. 50 6 fr. »» Hors du Département 4 fr. »» 7 fr. »» JOURNAL D'INFORMATIONS GÉNÉRALES . ANNONCES JUDICIAIRES, AGRICULTURE, LITTÉRATURE &' NOUVELLES ANNONCES : Annonces Judiciaires . 1 fr. 25 la ligne Réclames et Avis divers 2 fr. la ligne UN NUMÉRO : 1 0 c. L'Abonnement se continue jusqu'à réception d'Avis contraire. Tout ce qui concerne le Journal doit être adressé à l'Imprimerie VESSELY, ^\iccr de Bouoïier-ori et Vessely BOULEVARD D É LA MANLIÉRE ET RUE DE CHATEAUDUN, A ISSOIRE Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont insérés gratuitement. Guillaume ÎII ? Le Président Ebert, après l'échec subit par le Chancelier Marx, pour la constitution d'un nouveau cabi- net, chargea le docteur Luther de procédera cette formation dont ce dernier n'est venu à bout que par- tiellement, puisqu'il a encore deux portefeuilles à pourvoir. Nos grands quotidiens, en ren- dant compte de cette situation et en faisant connaître l'opinion po- litique des nouveaux ministres, ont déclaré que ce gouvernement était favorable à la restauration de la monarchie. « II n'y a natu-. Tellement pas deux façons, écrit l'un d'eux, de caractériser le nou- veau ministère. Nous nous trou- vons bel et bien., en présence d'un cabinet national à l'extérieur et anti républicain à l'intérieur ». Ce qui donne du poids à cette affirmation, c'est la manifestation, qui eut lieu à Nuremberg, pen- dant les pourparlers engagés par le docteur Luther. * i ¥ M- Ce jour-là, se trouvaient réunis, à propos d'un festival, organisé par l'association militaire d'ail- leurs illégale, dite Reichsflage, c'est-à-dire Bannière de l'Empire, tout un bouquet de princes : le Kronprinz Ruprecht de Bavière, le prince Oscar de Prusse, troisiè- me fils du Kaiser, et autres sei- gneurs de moindre importance. On escomptait aussi la présence de l'ancien Kronprinz de Prusse, qui manqua au rendez-vous. Cer- tains prétendent que s'il ne vint pas, c'est qu'il avait un motif im- portant pour faire faux bond pour le moment. D'après des tuyaux plus ou moins sûrs, dans le cas de la res- tauration de la Monarchie si la lutte entre Ruprecht de Bavière et Frédéric de Hohenzollern restait indécise, c'est le fils aine de ce der- nier Guillaume de Hohenzollern qui serait choisi et qui serait Guil- laume III succédant à Guillau- me II. Comme on peut s'en rendre compte, Guillaume II est bien fini, il ne lui reste plus, à défaut de l'amour de son peuple, que la ten- dresse de son Herminie ; ce qui n'est pas suffisant pour remonter sur le trône. # * * Ceux qui voient déjà un Hohen- zollern ou un Wittelhbach, por- tant la couronne royale ou impé- riale, vont un peu vite. Les con- servateurs allemands, qui sont plus nombreux que ceux qu'on qualifie chez nous de républicains, ont des besognes préparatoires à accomplir avant d'en venir à la nouvelle Restauration. Une Restauration monarchique allemande pour avoir des chances doit d'abord ne pas être brusquée; il faut lui aplanir la voie, en ré- duisant les difficultés d'une entre- prise qui pourrait mettre l'Alle- magne en mauvaise posture. Il y a deux grands partis mo- narchiques en Allemagne, celui qui a son siège à Berlin et l'autre qui a son centre à Munich. Il faut que les deux partis tombent d'ac- cord, comme ce fut le cas en 1871, lorsqu'il fut question de restaurer I Empire allemand. Ce qui se dégage de la politique suivie actuellement chez nos voi- sins, c'est que l'Allemagne se relève économiquement et mili- tairement, c'est qu'elle pelote en attendant de jouer la grande par- tie, c'est qu'elle espère par des voies détournées, arriver à l'heure marquée par elle pour avoir une revanche complète. L'an de malheur 1814. ne lui avait pas suffii pour venger com- plètement Iéna; elle a attendu 1924, qui ne lui a pas réussi. Maintenant elle se prépare pour une autre date, qui sera 19... Voilà ce que nous ne devons pas oublier, quel que soit notre idéal politique; donc France, avant tout. HENRI NICOLE. Pas d'Inflation ! MM. Herriot et Clément'el ont déclaré à la Chambre qu'ils sont opposés à toute inflation, que la valeur du franc tient à sa stabili- sation, que faire donner la planche à billets, c'est courir à la ruine. Toute la Chambre, même l'oppo- sition, a accueilli par son approba- tion cette politique de véritable salut. Ou nous nous restreindrons, ou nous ferons un saut dans l'in- connu II faut donc espérer que nos re- présentants seront également con- tre toutes les revendications non fondées, qu'on ne les verra plus faire assaut de promesses, quitte à ne pas pouvoir les tenir, sans danger pour le pays. Un Amnistié ! On a bien fait de voter une am- nistie large, mais on a malfait en l'étendant à des individus indignes. Ainsi on vient d'arrêter à Paris « la Terreur des Halles » un apa- che qui avait été déjà cinq fois con- damné et interdit de séjour, il venait de commettre un nouveau meurtre. Il .avait profité de l'am- nistie ! Il ne doit pas être le seul dans ce cas. L'Office des Prestations . en nature La Chambre a voté un projet de loi qui autorise la création, au Ministère des Affaires étrangères, d'un office de prestations en nature, doté de l'autonomie financière et destiné à assurer la livraison des prestations en nature à recevoir de l'Allemagne. La France, jusqu'ici, n'a été dé- bitée que de 91 millions de marks- or au titre de ces prestations. Chif fre insignifiant, car c'est l'Allema- gne qui devrait payer et c'est nous qui sommes obligés de réparer les ruines qu'elle a causées de parti- pris chez nous. , it LES HOMMES DU JOUH paraissent tous les samedis — Le N° 50 c. C'est devant une saile comble et élégante qu'a eu lieji > JLundi der- nier, à 20 h, 30, à l'Hôtel de Ville, la conférence audition musicale organisée par le Groupement Ré- gionaliste « Pour l'Auvergne ». C'était à prévoir, le programme de la soirée était de nature à satis- faire les plus difficiles et aussi à plaire à tous ceux qui aiment la belle et bonne musique. M. le docteur Delanef, président dugroupement, avant de « donner la parole » — qu'on nous permette cet- te expression, car elle est fort juste dans l'espèce — aux artistes qui prêtaient leur concours, les a tout d'abord en termes bien choisis pré- senté au public. Il a ensuite, avec la compétence musicale qu'on lui connaît, donné des éclaircissements sur les au- teurs dont on allait exécuter les oeuvres et sur l'importance de ces dernières dans le développement de l'art. Il y avait, en effet, au program- me de véritables maîtres qui ont influé sur leur siècle et qui conti- nuent leur action artistique et bienfaisante : César Frank, Chopin, Barbella, J Aubert, J. Philipp, Locatelli, Mondonville, Rimsey- Korsakov, Erlanger, Ch. Widor, Chabrier, F. Lizt, une double pléiade. Il a terminé en remerciant les auditrices et les auditeurs d'être venus si nombreux, malgré le brouillard, en leur promettant qu'ils ne seraient pas déçus dans leur attente. En eff"t, le public est resté sous le charme, depuis le commence- ment jusqu'à la fin. Si nous vou- lions dire quels compliments mé- ritent les artistes qui sont, de- puis longtemps bien connus, non seulement à (lermont, mais enco- re dans toute la région, les colon- nes de notre journal seraient trop courtes, nous sommes donc obli- gés de nous borner. Mlle Lammers qui . déjà s'était fait entendre avec succès à Issoire, a joué avec un style impeccable Ma Mie au Gay d'Aubert, avec M. Lammers, son père, morceau spé- cial pour deux violons seuls, qui se répondent et se renvoient en quelque sorte la balle musicale dont l'audition fut un ravissement. Elle joua seule Hymne au Soleil de Rimsey-Korsakov et là aussi fit apprécier sa maîtrise et la finesse de son sens artistique. M. Lammers, magnifique violo- niste, dont l'éloge n'est plus à faire; les succès de ses élèves, sont la meilleure preuve de son talent, s'est l'ait entendre dans une Sonate pour violon et piano de César Frank. Il avait pour partenaire Mlle Jeanne-Pierre Hennebains, une pianiste de la grande école qui possède un jeu d'une précision par- faite, dénotant un merveilleux tempérament artistique ; leur suc- cès fut aussi grand que mérité, Mlle Jeanne-Pierre Hennebains, en outre a joué ce qu'on peut appeler la haute difficulté avec la Ballade de Chopin, Feux Follets de J. Philipp, Scherzo-Valse de Chabrier et la Valse de MéphisLo de F. Lizt. Mme Maurice Vallet qui est de tous les beaux concerts de Cler- mont où l'art musical s'est taillé une belle part, et qui est une can- tatrice à la voix bien timbrée, aux notes étendues, qu'elle conduit avec une aisance admirable, a chanté Chant funèbre de la Polo- gne de Chopin, un Lied de C. Frank, Fedia d'Erlauger et Conte mystique de Widor, au contente- ment général de l'assistance. En résumé, une soirée dont on parlera dans tous les cercles de no- tre petite ville qui goûtent le plai- sir des belles auditions. Nous manquerions à tous nos devoirs d'un bon et juste chroni- queur, si nous n'offrions pas nos remerciements au groupement pour cette véritable fête et particu- lièrement à M. le docteur Delanef, son président, qui fut la cheville organisatrice du concert Nous espérons qu'il nous per- mettra bientôt de dire : la séance continue. Les Ries el Plies ûlssoire La rue de la Berbiziale coupe la rue du Palais et a pour parallèle, la rue de l'Aumône. Les étrangers sont intrigués et se demandent de quel Palais il s'agit. Il ne le seraient pas, si le mot Palais était complété par les termes : de Justice; car c'e&t au Tribunal, • installé dans l'ancien couvent des soeurs de St-Benoît, que la rue doit son nom. La prison se trouve dans le mê me édifice, au rez-de-chaussée. De là, l'expression issoirienne : il a fait un séjour à St-Benoît, pour exprimer par un euphémisme, que la personne en question a été sous les verrous à Issoire. Cette rue n'existait pas dans le vieil Issoire. Tout le quartier qu'elle dessert était occupé par le couvent flanqué de sa chapelle et entouré de vastes dépendances. On voit encore, quand on monte l'es- calier qui mène à la salle d'audience du Tribunal, dans une voûte, les deux trous par lesquels passaient les deux cordes des cloches. Une petite place et une étroite rue adjacente du nom de St-Benoîl rappellent l'ancien couvent tandis que la rue de la Prison en indique la destination actuelle. Dans les mêmes parages existe la rue de Boutade. Pour quel motif a-t-on donné à cette petite voie, le nom d'un terroir fort éloigné de ce point? Jusqu'ici il a été impossible de le savoir. Est-ce que ce ne se- rait pas plutôt rue de Bolade, qu'elle devrait s'appeler, du nom d'un bourgeois d'Issoire, qui joua un rôle important dans la cité et fut même chargé de présenter au roi Henri III, les revendications de ses concitoyens? La rue de l'Aumône fait partie de l'ancien Issoire. Dans un bâtiment de cette rue appartenant aux soeurs de St- Benoît ou soeurs bénédic- tines; les dites religieuses distri- buaient, à certains jours, l'aumône aux pauvres. On y remarquait autrefois le pont Charral placé sur le ruisseau qui la traverse et aussi la tour Gente- molle à laquelle les soldats du fa- meux capitaine protestant Merle donnèrent l'assaut, pour pénétrer dans la ville. Il ne reste rien de cette tour qui devait appartenir au système de fortification du fort de la Berbiziale. Cependant on y voit encore le moulin dit de l'Aumône, un des sept moulins auxquels Issoire doit une partie de son dicton. A noter que trois de ces moulins ceux de Guillard, de Barrière et de l'Es- paillat appartenaient aux religieu- ses de St-Benoït dont la richesse portait ombrage aux bourgeois du quartier. Le quartier du Chastel, qui va de l'église actuelle jusqu'à la ruede l'Aumône et qui comprend la rue du Chastel, la rue des Caves, la rue St-Paul, est le plus vieux quartier d'Isaoire; le quartier du Pont ne vient, comme ancienneté, qu'après lui. Là s'élevait, s'il faut en croire la légende, un temple consacré à Diane chasseresse, selon les uns, à la déesse Isis, selon les autres, il aurait été transformé en un su- perbe château, ou chastel, par le prince Dorus. Ce qui est certain, c'est qu'au cours des guerres de religion, le chastel était devenu un fortin avancé, où nuit et jour, des soldats montaient la garde. Dans des pans de murs, quelques fenê- tres, quelques portes, de style ro- man, c'est tout ce qui reste du pas- sé du quartier. La rue des Caves porte un nom qui parle; c'est l'endroit où les ri- ches bourgeois avaient leurs caves entièrement indépendantes de leurs habitations. Elles ne servaient pas seulement à garxler, dans d'excel- lentes conditions, le bon vin d'Is- soire, mais encore étaient des cen- tres de réunions. C'est là qne les Issoiriens se ren- contraient quand ils avaient à se concerter pour les choses de la cité ; c'est la que furent tramés bien des complots contre les gou- verneurs ou les consuls; c'est là que se préparèrent même des at- tentats sanglants, tel que l'assas- sinat du marquis d'Allègre et de sa maîtresse. On peut voir encore quelques- unes des caves hautes, voûtées, bien dallées, aux murs épais de plus d'un mètre. Elles donnent l'impression de demeures d'une grande sécurité. On y discutait ferme à la lueur des chaleils suspendus aux voûtes, ou accrochés aux piliers; on y buvait aussi de bons coups au bousset passant à la ronde. Il est souvent question, dans les annales. d'Issoire, de ces réunions auxquelles assistaient bourgeois et gens du commun. Si les murs pouvaient parler que de choses ils nous feraient connaître sur le bon vieux passé ! Deux petites rues qui ont nom l'une : rue du Coude, parce qu'elle n'est qu'un coude et l'autre rue du Plumet, donnent dans la rue des Caves. Ce dernier nom dont l'ori- gine est inconnue,, cadre bien avec la rue où l'on trouvait de quoi avoir un plumet sérieux. U. XOL. (à suivre) VIN DE PROPRIÉTAIRE 200 fr. la pièce de 215 litres, port, congé et fût compris. Ecrire : Mme Lucie RIROT, viticulteur, SOMMIÈRES (Gard). Echoa. 1,50. -'•S