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«Les raisons du catalogue», Cahiers du Musée national d’Art moderne 56/57 (été / automne 1996), pp. 5-20.

Jan 21, 2023

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Page 1: «Les raisons du catalogue», Cahiers du Musée national d’Art moderne 56/57 (été / automne 1996), pp. 5-20.

L'HORTODE I SEMPLICI

di Padoue,Oue fi vede primieramente la fornra di ru:ia

la Pianta con le fue nrrftrre : & indi iIuoi ÿ i diftrn ti per N u-

cialiunarella,

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LES RAISONS DU CATALOGUEPATRICIA FALGUIÈRES

On s'est aperçu dans I'ordre rigoureux nécessitépar les affaires qu'il fallait classer Ie classement ltti-même. Lhomme d'affaires s'adjoint des membres derenfort : sa secrétaire, son comptable, etc. Ses docu-ments doivent trouver une place suivant leur nature;ils vont rejoindre des casiers précis et le jeu desfiches permet instantanément de les retrouver; desemployés sont commis à cette tâche avec leursmeubles. Le "bureau américain" faisait du classementen désordre. Alors voici l'agencement précieux descasiers exacts et circonstanciés. Cette nouvelle clas-sification qui est une détermination de besoins agitsur le plan de Ia chambre, sur le plan des locaux. IIreste à faire entrer cette méthode dans I'appartementet c'est le sort de l'afi décoratif : meubles types etarchitecture.

Le Corbusier, L'Art décoratif d' aujourd' huil

Il serait possible de lire les chapitres centrauxde L'Art décoratif d'aujourd'hui comme uneversion "moderne" des antiques traités demémoire artificielle, à ceci près que l'identi-fication des "besoins-types" de I'humanité ymobilise une anatomie là où les artes memoriaes'autorisaient d'une topologie des lacultés.Mais il s'agit bien dans I'un et l'autre cas dedéployea à partir d'une physiologie et de sondiagramme, une "orthopédie" de Ia mémoire.Le propos de I'architecte moderne est expli-cite : conjurer de toutes les puissances de la"loi du Ripolin" Ies spectres de la réminis-

CIROUMO PORROL'HORIO DEI SfuPLICI DI PADOUA, FRONTISPICE

VENISE, ]59]RtIMPR EDllORtAt I PROCmUUa Ot paOOVa, tqaO

cence autant que la fétichisation du "souve-nir", cette forme domestiquée de la revenance :

Quand I'ombre et les coins noirs vous entourent,vous n'êtes chez vous que jusqu'à Ia limite troublede ces zones obscures que votre regard ne percepas; vous n'êtes pas maître chez vous. [...] Nous,hors la loi du Ripolin, nous conservons et faisonsde Ia maison un musée ou un temple à ex-voti[sic] : nous faisons de notre espdt un concierge, uncustode [...] lâcheté de n'oser se séparer, laideurd'accumuler; nous instaurons le culte du souvenir.2

Y. ": ' lllti!9 one'td rl rre qt!!&

Antidote aux puissances obscures de la mé-moire involontaire, lurre topique: elle assurerala disponibilité autant que Ia mise à distancedes "choses à notre usage" à quoi se réduiradésormais Ia mémoire - Ie "rebut" qu'ellene manquera pas de produire trouvant place,vrai "capital de souvenirs", dans le double-fondd'un "troisième sous-sol. derrière une ported'acier". Classeurs, fichiers, armoires, dossiers

LE CORBUSIIRL' ART D Éc o MTI f D' AU tou R D' H u IPARts, c. cRÈs, r925, P il

LES CAHIERS du Musée national d'art moderne s6/s7 ÉTÉ-AUTOMNE 1996

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PATRICIA FATGUIÈRES

agencements, qu'elle suppose l'accord de lalettre ou du nombre à la disposition spatiale(c'est-à-dire l'index), c'est ce que confirme icile projet moderniste, pour ordonné qu'il soitaux dispositifs méthodiques de la fonction-nalité industrieller - qui valent bien, dans larigueur de leurs enchaînements, Ia méthodi-cité des dialectiques anciennes : ne témoi-gnent-elles pas, les unes et les autres, d'uneidentique régulation technologique de la pen-sée, de cette opérativité procédurale à quoiI'on a pu identifier Ie travail de la raison ? Or,c'est bien de ce qu'il participe aux protocolesde Ia raison ainsi succinctement énumérésaque le catalogue tire sa substance et se dis-tingue de I'inventaire, simple rassemblementempirique de faits, dépourvu de principed'ordre, "pittoresque" au sens propre, puisquerédigé au lil de la promenade de son rédacteurdans la chambre qu'il visite - autant diresoumis à l'irrépressible afllux du mémorable.

Que l'établissement d'un catalogue ait pupasser pour une performance conceptuelleprodigieuse, "admirable" (mais "admirable" a

ici la puissance dtt thaumaston - la merveille,Ie miracle) qui devait valoir à son auteur dedurer dans la mémoire des hommes, c'est ce

qu'il nous est aujourd'hui bien diflicile decomprendre. Mettant en æuvre des catégoriesIà où I'inventaire se fie à l'assentiment auxobjets donnés, supposant un principe d'ordre,de classement, et un principe de désignation,

sont les formulations mécaniques de cet art deslieux qu'ordonne la "sérénité tonifiante descertitudes"; "Ronéo" est son nom. Que toutevéritable topique suppose en son centre unedétermination des usages et des besoins(l'antique ad manum, ad usum de l'Orateur oudu Prince, les khrêmata du sophiste, ce dontl'homme est la mesure\, qu'elle réclame uneanthropométrie autant qu'une formalisationdes procédures rationnelles pour établir ses

EN HAUT :LE CORBUsIER

L, ART DÉCORATIF D, AUJOU RD, H U IPARts, c cRÈs, 1925, P 70 fl 78

IL MU'EO DI ANTONIO CICANTI, BOLOCNAMANUSCRIT, V I784PIANTA DELLO STUDIOFACCIATA A DELLO SîUD|OLOtRÉ DE : ctcuolA FRAcNlro, /N MUsEo ilN v/laVENIsE, ARSENALE,1988, P 163 ET 165

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LES RAISONS DU CATALOGUE

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sTENDHAL ISCALIER DE LA MAIrcN TEISSEIRECABINET DE M TE ROY

srFNDHA|, GDRE DE MÉDA|LtEs EN_ PLÂTREBIANC PAR I I PTRE DUCROS, BIBLIOTHICAIRt,,,

STENDHAT, Z. GEINET D'HISTOIRErarururrÉ, n r. urrÉuux, orsauxSTENDHAL, GEINET D'HISTOIRE NATURELTTr ARMOIRES FERMEES

DEsstNs MNUscRtrs rRÉs DE :STENDHAL, YIE DE HENRY SRUARDBIBLIoTHÈQUE MUNIcIPAIE DE CRENoBTE

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PATRICI.A FALGUIÈRES

une déictique, le catalogue témoigne de cetteintelligence "mécanicienne" qui est apte àmettre en place des procédures, à édilier desdispositifs, à décliner les agencements dumontrer-s'orienter-classer. Ces perlormancesde la raison connurent au XVI' siècle un épa-nouissement décisif, sur lequel il est indis-pensable de laire retour.

On sait avec quelle jubilation, quelle fré-nésie d'invention, Ies polygraphes de la Re-naissance déclinèrent toutes les ligures ducatalogue; en témoignent I'inventaire de labibliothèque de I'abbaye de Thélème ou les576 pages des Sept Livres de Cataloguessd'Ortensio Lando (déjà auteur d':ur. Cataloguedes inventeurs des choses qui se mangent et des bois-sons qui sont en usage en notre temps6) présentésau lecteur comme le catalogue de tous les

catalogues possibles. Mais I'on ne sauraitoublier à quel point les catalogues au sensstrict furent rares et suscitèrent une sorte destupeur lorsqu'ils vériliaient leur efficacité.Leur domaine d'élection fut la botanique, plusprécisément ces jardins botaniques qui appa-rurent vers Ie milieu du siècle en Italie etconstituaient par eux-mêmes une immenseinnovation.

L'un des tout premiers catalogues dontnous ayons connaissance est un opuscule deGirolamo Porro, publié en 159I, Le Jardin des

simples de Padoue, où l'on trouvera première-ment la forme de toutes les plantes avec leursmesures, leurs compartiments distingués par leursnombres pour chaque case, le tout gravé sur cuivre.(Euvre très-utile à la mémoire des studieux, wpetit in-12, Iormat de poche aisément maniabledestiné au promeneur puisqu'il se présentecomme un petit guide du jardin botanique,constitué d'un plan suffisamment détaillé pourreproduire avec précision le dessin des com-partiments. Quatre de ses planches étaientconsacrées aux quatre carrés qui divisaient Iejardin, les numéros attribués à chacun descompartiments qui se regroupaient en carrésy étaient portés, puis une suite de seize pagespour chacun des carrés - divisées en autantde rubriques que de compartiments danschaque carué lt+4) - s'offrait au regard. Unindex énumérait, selon I'ordre alphabétique deIeurs noms latins, toutes les plantes que I'onpouvait trouver en l'année 1591 dans Ie jardinde Padoue. Le préambule de I'ouvrage donnele mode d'emploi de cette "belle et mer-veilleuse posture" :

Ainsi voulant garder mémoire dans ce livret dequelque simple, on devra premièrement regarderdans quelle case farella) Iadite simple aura été plan-tée, et sur Ia réponse de M. le Président [du Jardin]on pourra en inscrire Ie nom dans l'index de cetteaire au numéro correspondant à ladite case.I/ouvrage de Porro propose ainsi un disposi-tif, Ie montage inédit d'une ordonnance géo-métrique de casiers ou compartiments - lagrande innovation du jardin de Padoue -

CIROIAMO PORROI'HORTO DEI SWPLICI D' PADOUÀ, PLANCHES E ET E 2VENISE, ]59]RÉtMpR EDtToR|ALE pRocuMMA Dt pADovA,1986

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PlAt(',r'Â l)tiLtr lt()trI'() l)t: I §tiMpLIct t)t p.\l)oy,\ LES RAISONS DU CATALOGUE

dimorares'1 parce qu'il embrasse les raisons detoutes choses et les compétences de chacun, Iechantier qu'il organise aux calculs de la raison

- autant dire l'ensemble des métiers et desprocédures rationnelles qui leur sont propres -trouvant dans la disparité des cycles végétatx,Ieurs dilférentes résistances à l'ensoleille-ment, leurs "affinités" et "répulsions", I'iden-tilication des espèces aux dillérents stades deIeur croissance, les intérêts divergents de sesusagers (médecins, agriculteurs, etc.), cettestructure analogique où se vérifierait expéri-mentalement Ia vocation ordonnatrice del'architecture. "Méta-architecture" donc, enquelque sorte, que Ie jardin botanique, puisquel'ordre y est I'objet même du dispositil cons-tructif et non plus le moyen de l'édifice.

Autrement dit, c'est parce que les espècesvégétales ne connaissaient aucun principe declassification qui leur fût propre que leurordonnance acquit vers Ie milieu du siècleune importance cruciale. Loin de traduirequelque effort taxinomique ou classificatoirenouveau, les jardins créés à Padoue, Bologneet Florence avaient pour fin de mettre enordre un ensemble d'objets résolument dis-parates dans leurs nominations, leurs emplois,leurs usages et leurs provenances. Les inté-rêts divergents et les compétences concur-rentes des agriculteurs et des jardiniers d'uncôté, des simplistes et des praticiets de la mate-ria medica de l'autre, obéraient toute appré-hension systématique des espèces végétales.Les Anciens eux-mêmes n'avaient légué aucunprincipe d'ordre dont on pût se réclamer, etl'on devait se rabattre sur une sommaire diü-sion des végétaux en "arbres" (tout ce qui a fûtindivis des branches aux racines), "arbustes"(tout ce qui est ramifié à partir des racines),"sous-arbrisseaux" (composés de plusieursfûts ramifiés à partir des racines), "herbes"enfin (dont les leuilles surgissent de la racinemême et dont les sèmes sont contenus dans lacaule), division toute fonctionnelle et, corrmele reconnaissait son auteur, le plus illustredisciple d'Aristote, contingente : "La nature

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A I DI!NICNI LElTOÀT,ôt mdif.@ ifrüi, &riod('o6 küori, (h. ..tr«i*ft il,li.io trl§ Él kF ê[c qùrl.|Ic ni€D thl,e d.rt pur§ &iediæ è lxo fü. t ri*iil.e.[1c'!.oi&uk nrkdi 6J{nirtN | ( @dFAo & ü C{0olMe trobft,& bslmûe ffiiidtsE h.mffi âÛr êbmhar&ilc& aÉ&*{rnr fecuhàrlclleror r@Jr rÀiil, næG& $@li trü Dm*r§, ilqrth h r!ùrilci@ M lirlo lc nrne 6

'rn(or S{1.ûtuiru'dd &qn'îra& r.((llo

et d'un livre : l'ordre réglé des chilfres et desIettres assurant la correspondance de l'un àI'autre et permettant l'orientation du visiteuret le repérage des plantes, c'est-à-dire leurnomination : "Connais leurs noms / Tel unnouvel Adam" peut à juste titre promettrel'épître dédicatoire de Porro. Autant dire quece dispositif supposait une localisation régléedes simples, une ordonnance, cet "ordre admi-rable" dont justement Ie jardin de Padoueavait donné, en 1545, une première formula-tion si saisissante que les contemporains Iuiconsacrèrent les éloges les plus enflammés,Iui associant Ie nom illustre du grand com-mentateur de Vitruve et protecteur de Palladio,Daniele BarbaroT. Le jardin padouan exhibaiten effet que l'architecture est bien l'art deI'ordonnance et de la distribution, la "vertuhéroique" de qui demeure au centre de tousles arts (come virtu heroica nel mezzo di tutte le arti

CIROBMO PORRO(HORTO DEI SEMPLICI OI PADOUA, PANCHE D

VENISE, ]59IRÉtMpR EDtToR|ALE pRocMMMA Dt pADovA, 1985

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PATRICIA FATGUIÈRES

ne possède pas de nécessité [...] nos distinctionsdonc, et l'étude des plantes en général, devrontêtre évaluées en conséquence."e Faute degenres morphologiques, on ne pouvait fixer detable des espèces et l'on devait se contenter declassilications partielles et fonctionnelles, àcompélences strictement locales, qui. regrou-pant autour de plantes parangons des tribus deplantes parlois apparentées, parfois fort éloi-gnées, répondaient aux besoins de telle outelle catégorie d'utilisateurs. De sorte que,lorsque Ie fil continu des usages et des pra-tiques, des familiarités empiriques était rompu,c'est I'identification même des plantes qui sevoyait compromise. I-ressor de Ia philologiehumaniste ne fit qu'accroître la confusion dela terminologie botanique : elle introduisaitdans Ia coexistence traditionnelle des usagesempiriques I'exigence perturbante de Ia pré-cision lexicographique. Les émendations appor-tées par les humanistes à d'antiques répertoiresde végétaux et de recettes médicinales, tellel'Histoire naturelle de Pline, Ia confrontationde ces "trésors" de nomenclatures avec leurssources grecques, et les laborieuses tentativesde traductions des textes anciens en languesvernaculaires suscitèrent de violents affron-tements scientifiques et explicitèrent qu'il y

MARCEL BRæDTHAERSLA MUPE DE OAGUERRE,1975

r2 PHOTOS EN COULEUR5,52,A X 51,6@ ESTATI M BROODTHAERS

PHOTO RTUNION DES MUSEES NATIONAUX

avait 1à un empire qui échappait à peu prèsentièrement au discours savantr0. Disposerd'une "pierre de touche", d'un index qui per-mît - au même titre que Ia déterminationdes diflérents systèmes de poids et mesures enusage chez les Anciens et les Modernes - dedépartager d'une véritable ostensio simplicium lesdiverses traductions possibles d'un nom grecou latin, constituait I'une des revendicationsessentielles des philologues. Exigence dont ladécouverte des nouveaux mondes accroissaitI'urgence : ne fallait-il pas nommer les "herbesnues", les plantes sans nom des Indes ?Problème tort quantitatif, puisque au-delà d'uncertain seuil, faute d'une codification des affi-nités et des dissemblances morphologiques,les nomenclatures et classifications du senscommun ne peuvent plus produire de diffé-rence systématique entre les types de base.

La mise en æuvre d'un jardin botaniquevers le milieu du siècle constitue donc un casexemplaire de cet art de la "fabrique" à quoiVitruve, ou Barbaro, son co[rmentateur, iden-tilie l'architecture. Une "méditation incessan-te" des usages, des savoirs et des gestesrégionaux, au fil de laquelle l'architecte dégageune forme constructive régulatrice des connais-sances empiriques ainsi délimitées dans leurscompétencestt. Le jardin botanique est uneordonnance, c'est-à-dire tn index: il assure,d'un dispositif spatial, une règle de concor-dance entre des objets et leur nomenclature,des objets et leurs usages. Ce qui à Padoue,Florence ou Pise, suscite I'enthousiasme des

STANLEY BROUWNTHIS WAY BROUWN,1961MONCHENCLADBACH, MUSTUM ABTEIBERC

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contemporains, c'est le compartimentage spa-tial des jardins en "alvéoles" ou "cases" à par-tir de matrices géométriques d'engendrementdu plan (inscription d'un carré dans un cercle,subdivision du carré, etc.) et le système derepérage des espèces botaniques qu'il propose.Ainsi à Padoue,on imagina Ïort savamment d'y faire toutes les prin-cipales figures de la géométrie, Ie cercle en toutpremier lieu, qui contient toutes les autres, d'y divi-ser le carré en quatre cadrans, d'y inscrire le trian-gle à.chaque côté des quatre carrés, à quoi cor-respondent huit jardins triangulaires à quatre por-tails [...]. On obtint de la sorte un jardin circulairedivisé en douze jardins 1...f stupenda e meravigliosaarchitettura e disegno\2.À Florence, c'est aussi I"'admirable ordon-nance" du jardin "bien divisé et segmenté"qui suscite l'éloge, et partout, comme au jar-din de Pise, les tableaux de compartiments(quadri di scompartimenti) du jardin local, c'est-à-dire le diagramme de leur ordonnance, figu-rent parmi les pièces de choix des collections"publiques". Non que Ie compartimentagegéométrique des jardins fût en soi une inno-vation : sans rappeler les centuriations agrairesde l'Antiquité, les traités d'architecture de laRenaissance - Serlio en particulier - offraientdes nrodules d'organisation des jardins d'agré-ment, divisiones, aiuole, areolas, spaldi, quadri,app artamenti déclinant j usqu' au labyrinthe Iamatrice typologique des ludi geometricitl. Maisleur adaptation aux linalités nouvelles du jar-din botanique, telle est l'invention particu-lière, "stupéfiante", 1"'artifice admirable etvraiment singulier" dont témoignent le iar-din de Padoue et ses émules. Un Traité d'agri-culture vérifiéeta du milieu du siècle lournit laprocédure à suivre pour mettre en æuvre unetelle ordonnance : ayant divisé en huit car-rés l'espace délimité, on attribuera à chacunune Iettre de I'alphabet, puis on divisera lescarrés en compartiments de forme ovale, cir-culaire ou en étoile, etc., et on Ieur attribueraun numéro fixé sur une étiquette, obtenant dela sorte plus de trois cents numéros par lettre,

LES RA]SONS DU CATALOGUE

"tout cela pour que, à l'aide de ton livret enguise de répertoire (libretto ad uso di reperto-rio) qui aura même ordre que le jardin, tupuisses trouver quelles plantes sont disposéesdans chacun des numéros de chaque lettre".Plus encore que de nommer et reconnaîtreles plantes, il sera alors possible d'ordonner,selon l'ordre des lettres et des chiffres, lesplantations et d'organiser les semis en fonctiondes rythmes de croissance, des couleurs, desparfums, etc. On notera que ce dispositif indi-ciel - le montage d'une topographie et d'unordre alphabétique ou arithmétique - consti-tuait l'enjeu essentiel, en 1545-1546 précisé-ment, de Ia réorganisation de I'Arsenal deVenise, l'un des plus puissants pôles industrielsdu temps ; "ordine meraviglioso", "stupore e mara-viglia dell'architettura e del disegno", qui asso-ciait à une topographie rigoureuse de leursemplacements une numérotation précise desappareillages, permettant ainsi de repérervoiles, rames, cordages, ancres, pièces d'artille-rie, etc., et d'équiper sans délai chaque vaisseaude Ia llotte vénitienne :

Lordre merveilleux des choses tel qu'en un seulcoup d'æil on trouve et dispose de tout l'armementd'une galère, de tous les instruments. Tout I'appa-reil est ainsi non seulement visible en son lieu, maisil se peut immédiatement mettre en æuvre de sortequ'outre l'ordinaire de Ia flotte, qui, pour la sécuritéde la mer se trouve toujours sorti, c'est l'appareil deplus de cent galères qui, avec toute facilité, se meutpour ainsi dire hors de son lieu, de manière à peinecroyable. Cabestans, roues, treuils, [..] tout est ingé-nieusement préparé, posé et mis en ordre et il n'estrien de si grand qui ne se mette en mouvementavec la plus grande véIocité [...] ordre si bel et com-mode que non moins que le nombre et la dimensiondes choses, Ieur ordre suscite l'admiration.l5Une relation anonytne de l'époque ne manquepas d'associer dans une commune louange lesdeux "merveilles" de Venise que sont le Trésorde Saint-Marc et l'Arsenal, et passe sans rup-ture de ton de I'énumération des vases et del'orfèvrerie sacrée au compte rendu détailléde l"'ordre admirable" "où est noté ldans les

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magasins d'armement des vaisseauxl lenuméro en lettre majuscule [sic] avec l'ins-cription pour chaque chambre de l'armementde nos 25 saints"16.

Cette logique constructive dont témoi-gnent aussi bien Ies jardins botaniques quel'Arsenal est donc doublement indépendante;des cosmologies traditionnelles d'abord, à quoion a trop souvent voulu ramener les ordon-nances des jardins botaniques (l'historiographieIa plus récente et la plus accréditée ne manquepas d'invoquer le jardin d'Éden, Cytère ou lathéorie des Signatures pour rendre compte dela lorme circulaire du jardin de Padoue, etc.).Mais plus généralement elle s'est affranchie dusouci ontologique. La division et la distributionlonctionnalisée des espaces délimités ne sup-posent d'autre primat logique que celui descatégories : les substances demeurent à leur hori-zon le plus lointain. Aux ordres du monde,

l'ordre des catalogues que sont les jardinsbotaniques (et par suite des catalogues au sensstrict qui leur sont associés structurellement)substitue l'artifice pleinement assumé des caté-gories et de leur efficace; de même, il s'estIibéré de cette affinité réelle, de cette relationnécessaire qui devait associer, dans Ia traditionscolastique, la logique à I'ordre des choses : Iesprocédures de mise en ordre et de repéragedes espèces au sein du jardin botanique nepréjugent en rien de l'usage qui en sera lait, pasplus qu'elles ne livrent quelque saÿoir que ce soitquant à leur nature. EIIes s'effacent une foismises en æuvre. Lordre du catalogue, commela logique dont il relève, est purement acci-dentel et instrumental. C'est du reste ce quiautorisait ce type inédit de dispositif à faireappel à l'ordre Ie plus méprisé qui fût, à"l'ordre sans ordre" : l'ordre alphabétique.

Il faut en effet insister sur la rareté d'emploide l'ordre alphabétique et sur f innovationque constitue au XVI' siècle son emploi sys-tématique. Rappelons qu'il manque à la miseen ordre des grandes sommes encyclopédiquesde l'Antiquité, tant l'on répugne alors à l'usaged'un ordre si peu déterminé. Pline lui-mêmen'y a recours que lorsque, ayant épuisé tous lesmodes d'exposition et de classiTication -logique, chronologique, géographique. poli-tique, etc. -, il se voit contraint d'emprunterà telle de ses sources (c'est-à-dire à ses fichesde lecture classées par ordre alphabétique) unfragment d'énumération - Ies noms de plantesdont il n/a pu, en I'occurrence, relever aucunusage - selon I'ordre des lettres; séquencequ'il greffe comme un corps étranger, etcomme par négligence, dans son propre texte.Rappelons également que les inventaires desbibliothèques ne l'emploient pas davantage :

ils reproduisent Ia répartition géographiquedes ouvrages dans la salle de lecture, ou reflè-tent I'ordre d'acquisition des ouvrages, leurprovenance, ou les hiérarchies du trivium et dtquadriviumlT; de même les archives, lesregistres, ordonnés chronologiquement - aufil de Ia rédaction des documentst8. I1 n'est

BARTHOLOME FERRIOL Y BOXERAUSRECLAS UTILES PARA LOs A.ICIONADOS A DANZARNAPLES, ]795IIRE DE: L,ECRITURE DE LA DANSEOUVRACE TDITE A L'OCCASION DE LEXPOSITIONDANSES rMCÉEs, |É.&TURË Dr u DANSEpARlc, BIB| lotHteLr DI L'opfRA. lcq,. p 45

aNêm,I&€I

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guère que deux types de pratiques qui aient faitappel à l'alphabet pour mettre en ordre leursobjets : la lexicographie et, à partir de Ia fin duXV" siècle, la comptabilité marchande. Autantdire que, dans I'un et I'autre cas, l'index est làson propre matériau.

Il est pourtant un "art" ou une pratiquequi, dans ses manilestations les plus banales,ne manquait pas de mettre à profit la fonda-mentale plasticité de l'ordre alphabétique :

l'ars memoriae dans ses formes les plus cou-rantes, les plus modestes, celles qui n'ont qu'àpeine attiré l'attention des historiens tant leurambition était triviale : mémoriser un discoursde banquet, dresser la liste d'achats à venir,programmer des semailles. Un art tout domes-tique, étranger à Ia greffe métaphysique dulullisme par exemple et au prodigieux essor,contemporain pourtant, des grands syslèmes

- les "théâtres de mémoire" de Camillo ou deBruno - et qui ne trouvait vraiment sa place,entre les recueils du "parfait secrétaire", lesrecettes médicinales, les vies des saints et lesalmanachs de toutes sortes, que sur les étagèresdu foyer familial, dont il ne manquait pas, dureste, de mettre à profit chaque détail topo-graphique pour constitu er ses lieuxte . CommeIes portes, les autels, les entrecolonnements, lescolonnes, les tombes, Ïes bénitiers et tous leséléments saillants d'une église familière four-nissent au besoin ces énumérations suiviesqui scandent le travail de la mémoire (on leuradjoindra par exemple la série des vertus, oucelle des neuf preux, ou des ancêtres du Christcomme série complémentaire d"'images"), ou,dans Ia cité natale, Ies places, les palais, lescroix et les images votives, les carrefours etIes niches, Ia maison offrait le déroulementde ses scansions visuelles et spatiales à laconstitution de l'index memoriae. Or, si lesimages sont I'axe complémentaire de la sériedes lieux et mettent en mouvement la sériedes chaînes associatives qui fixera lelle chose otttel mot à tel lieu, nombre de praticiens de I'arsproposent en lieu et place d'images des "alpha-bets", vériliant par l'expérience que la scansion

LE COREUSIERL'ART D ECOMTI F D' AUJOU RD' H U I

PARts, c cRÈs, 1925, P 7l

LES RAISONS DU CATALOGUE

d'une succession temporelle et spatiale, Iasuite réglée d'unités discrètes, l'ordre, en ttmot, est le principe actif de l'art de Ia mémoire.Ce qui amenait un auteur médiéval, fidèle encela à l'Aristole des Parua naturalia, à identifierles lieux de la mémoire - les "petites archesde mémoire" ou "réceptacles singuliers" -aux casiers du changeur constitués de pocheset de subdivisions qui permettent l'évalua-tion et la distinction des valeurs monétaires, ledépôt et le repérage immédiat des monnaies dechaque nation2o. Lalphabet, "pour ceux qui leconnaissent", comme dit l'auteur de l'adHerennium, vérifiait donc la pertinence detoute succession réglée d'unités discrètes, detoute liste stabilisée dans son déroulement,dans la constitution du dispositif de mémoire.Mois de I'année, signes du zodiaque, hiérar-chies célestes, etc. : chacun doit pouvoir tirerparti de Ia compétence culturelle qui est lasienne pour constituer son index mnémo-technique. De là cette formidable dilfusion deI'ars à travers toutes les strates de la société :

Ia constilution d'un index relativise toute hié-rarchie de savoirs à ne considérer ceux-ci quesous l'angle de leur performance associative,de leur laculté ordonnatrice. Par où Ie dispo-sitif mnémotechnique s'identifiait à cette lech-nologie intellectuelle dont se nourrissaitl"'invention" ,les lieux commltns2t, et garantis-sait à chacun ces sortes de fichiers, de casiersordonnés, ces cabinets tantôt monumentauxpar la richesse de leur agencement, tantôt

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PATRICIA FALGUIÈRES

légers comme des valises à compartiments oudes sacoches de cuir, ces "panoplies" otvademecum que le voyageur traîne après soi au Iilde ses pérégrinations - toutes structures demémoire dont le XVI" siècle multipliera lestraductions matérielles dans le foisonnementdu mobilier "maniériste" : cabinets, Kuwtschrànke,médailliers, buffets, casiers de bois, registres22.

Que I'un des premiers praticiens du jar-din botanique, Agostino del Riccio, ait été,Iidèle à Ia tradition de l'ordre dominicain, ungrand pourvoyeur de systèmes de mémoire,plus précisément d'alphabets mnémotech-niques, ne saurait donc nous étonner. Sesalphabets s'offrent corrme des suites d'imagesfigurant de manière schématique des objetsusuels, des animaux, des plantes qui présen-tent avec les lettres de I'alphabet une res-

MAQUETE D,UN ENSEMSLE DE SACS HERMÈSPOUR L'ESPRIT NOUVEAU,24 11924)

L,ÉQUIPEMENT D,UN SOLDAT FRANÇAI5 PENDANT u GUERRE/ l// us/Â4//oN. tÈvR[R tq]oTIRE DE : BIATRIZ COLOMINA

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CAMBRIDCE MASS, THE MIT PRESS, ]994, P ]69 ET ]70

semblance lormelle (un cor pour la lettre C, unrâteau pour le E...) ou quelque affinité moinsprévisible (comme f initiale du nom d'un ani-mal). Ses compétences naturalistes lui permi-rent de composer des "alphabets de fleuves, delacs, de poissons, de pierres précieuses, defleurs, de fruits, etc.", dont les séries de nomss'offrent comme lieux au dépôt de ce dont onvoudra conserver Ia mémoire, l'ordre alpha-bétique des noms assurant la réversibilité deleur succession, c'est-à-dire la réversibilité deleur parcours mental, conformément auxrègles classiques de l'ars. Inversement, si l'onveut mémoriser les listes de noms de plantesou d'animaux, on pourra les "disposer" surIa suite des lieux du corps humain, ou encoresur la série des scansions monumentales deIa ville de Florence. On voit donc comment lesprocédures fondamentales d'une immémo-riale technique de "remémoration assistée"ont pu donner naissance à l'ordonnance des

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jardins botaniques : les catalogues sont appa-rus au relais des procédures de l'47,r memoriae.

Le compartimentage du jardin était bien legeste décisif : il ne s'agissait plus de disposersommairement les grandes classes végétalesen quatre ou cinq grandes zones du jardin enfonction des cycles végétatifs ou de l'enso-leillement; il convient désormais d'attribuer àchaque plante son lieu, att, sens que ce termepeut avoir dansl'ars, c'est-à-dire d'en rendrepossible f indexation : d'établir nomenclatureset répertoires. Autant dire que Ie Iieu ici nefonde rien, qu'il n'est ni archè ni substrat. Attrebours de la chora, le topos î'est qù'occasio,privé de toute relation nécessaire aux chosesqu'il ordonne, comme l'hermès aux carre-fours, Iequel oriente le voyageut'r, ou "coûlmeIa trace que laisse le cerf [qui] ne fait pas par-tie du cerf (car il n'est pas composé de traces) ;elle n'est que l'occasion qui permet de Ieleyer"2a: on ne saurait assez souligner le pro-

LES RAISONS DU CATALOGUE

fond accord de cet art de la disposition dontrelève le lieu avec la temporalité du kaiTos,du moment opportun, revendiquée par l'esthé-tique "maniériste"25. Résolument situé dansIe monde sublunaire de l'accident et du contin-gent, rétif à toute ontologie des substances,adhérant à une logique des qualités et de laquantité qui assure le primat de la relationsur I'objet, le praticien des catalogues bota-niques assume - comme tout praticien del'invention qui aura renoncé aux exigences del'hylèmorphisme - le retrait du fondement.Par quoi le catalogue aura eu partie liée avecIa modernité.

De tait, c'est bien ici et maintenanr auxlins (ad manum, ad usum) de chaque usagerparticulier que doit fonctionner le dispositifindiciel - alphabet/compartiments - queparachève Ie livret de Porro. Ses cases blanchesnumérotées, que le visiteur remplira du nomdes plantes qu'on lui aura désignées au lil de

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:l'7sa visite, matérialisent ces signes linguistiquesvides auxquels chaque performance linguis-tique, chaque usage hic et nunc de la languelournit un réÏérent provisoire avec lequel iln'entretient donc qu'une relation arbitraire. Demême, Ie pronom "je" ou "tù" ilest lié à aucunlocuteur en particulier et s'offre à l'usage detoute instance de discours dès lors qu'elleassume subjectivement Ia langue commune,sort commun à lous Ies "embrayeurs" du dis-cours, adverbes et locutions adverbiales (ce/cette, ici/là-bas, maintenant/plus tard, etc.),prépositions et expressions prépositionnelles(à gauche/à droite, etc.) pour lors que leurfonction déictique est corrélative à l'instancedu discours et aux conditions uniques et par-ticulières de I'énonciation. Que cet agence-ment déictique général, au-delà du mincelivret de Porro, ait pu être doué d'efficace, Ievolume des sommes botaniques que suscitaIa vague de créations de jardins au milieu dusiècle le conli-rne. Tel, par exemple, le Cataloguedu théâtre botanique de Caspar Barr}rin (PinaxTheatri Botanici) publié à Bâle en 1623, dont letitre offre comme un résumé de la généalogiedu jardin botanique, et qui parvient à I'exploitde décrire plus de six mille végétaux - Iasomme des végétaux alors connus - sansfaire appel aux notions de genre, d'espèce oude famille naturelle, mais en combinant lesdivers systèmes de ségrégation et de classe-ment du sens co[rmun, au risque d'une hété-rogénéité "qui frise la confusion" dans lesaffiliations de nomenclature et de morpholo-gie, mais autorise une richesse incomparablede l'inventaire des lormes pour chaque groupevégétal et valut au Pinax de demeurer un outilinégalé de repérage des végétaux pendant plusde deux siècles26.

Dès le milieu du siècle aussi, d'autreschamps du savoir, à la suite de la botanique,s'ouvrirent à I'efficace de la logique de l'inven-tion et de son appareillage topique. Un indexalphabétique des ouvrages, associé à un inven-taire topographique numéroté, est introduitprogressivement après I548 à Ia Bibliothèque

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sa visite, matérialisent ces signes linguistiquesvides auxquels chaque perÏormance linguis-tique, chaque usage hic et nunc de la languelournit un référent provisoire avec lequel iln'entretient donc qu'une relation arbitraire. Demême, le pronom "je" ou "tu" n'est lié à aucunIocuteur en particulier et s'offre à l'usage detoute instance de discours dès lors qu'elleassume subjectivement la langue commune,sort commun à tous les "embrayeurs" du dis-cours, adverbes et locutions adverbiales (ce/cette, ici/là-bas, maintenant/plus tard, etc.),prépositions et expressions prépositionnelles(à gauche/à droite, etc.) pour lors que leurfonction déictique est corrélative à l'instancedu discours et aux conditions uniques et par-ticulières de l'énonciation. Que cet agence-ment déictique général, au-delà du minceIivret de Porro, ait pu être doué d'efficace, levolume des sommes botaniques que suscitaIa vague de créations de jardins au milieu dusiècle Ie confirme. Tel, par exemple, le Cataloguedu théâtre botanique de Caspar Bauhir. (PinaxTheatri Botania) publié à Bâle en I621, dont letitre offre comme un résumé de la généalogiedu jardin botanique. et qui parvient à l'exploitde décrire plus de six mille végétaux - lasomme des végétaux alors connus - sansfaire appel aux notions de genre, d'espèce oude lamille naturelle, mais en combinant lesdivers systèmes de ségrégation et de classe-ment du sens commun. au risque d'une hété-rogénéité "qui Irise la conÏusion" dans lesaffiliations de nomenclature et de morpholo-gie, mais autorise une richesse incomparablede l'inventaire des formes pour chaque groupevégétal et valut att Pinax de demeurer un outilinégalé de repérage des végétaux pendant plusde deux siècles26.

Dès le milieu du siècle aussi, d'autreschamps du savoir, à la suite de la botanique,s'ouvrirent à I'efficace de Ia logique de l'inven-tion et de son appareillage topique. Un indexalphabétique des ouvrages, associé à un inven-taire topographique numéroté, est introduitprogressivement après 1548 à la Bibliothèque

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Vaticane : "Chaque livre a son titre inscritsur la reliure, avec son numéro; chaque bancsa tablette numérotée, de sorte que chacunpeut facilement, à regarder la tablette, trou-ver le livre qu'il cherchait."27 Le travail mêmede l'érudition s'en remit à la mise en place defichiers dont l'élaboration, d'une extrêmecomplexité, mobilisa les compétences ac-quises Iors de l"'invention" des cataloguesbotaniques. Plus : le travail savant en vint às'identifier au rassemblement catégoriel dessubstances, sans plus se sentir tenu par lesréquisits de la prédication hylèmorphiquetelle qu'elle avait organisé Ies grandes sommesmédiévales. I- encyclopédie est la pensée de cerassemblement, la formulation, dans l'ordre dusavoir, de cette logique de l'invention que leshumanistes entendaient substituer à toutemétaphysique. Purs faits, dégagés de toutecausalité, décontextualisés par I'opération derassemblement elle-même. les choses s'oflrentdésormais sous l'angle unique d'une déter-mination des usages et des savoirs techniquesdont l"'admirable ordonnance" de I'Arsenalvénitien avait montré l'exemple. L'intelli-gence procédurale pouvait dorénavant sub-stituer son mouvement propre à celui de lanature dans Ia détermination des causalités.

S'il apparaît donc que le catalogue, en tantque dispositil indiciel, procède de ce déman-tèlement de la métaphysique qui coïncide avecle triomphe des Iogiques humanistes de I'in-vention et de I'imitation, il ne doit pas cepen-dant nous échapper que la mise en question del'ordre de l'ordre, c'est-à-dire de l'arbitraireassumé de toute liste, vint immédiatementenrayer d'un remords Ie triomphe trop aisé-ment acquis. Lapplication de l'enchaînementprocédural aux étapes de l'art de s'orienter

- la "méthode" -, l'appel à des ordonnancesqui émanent "des choses mêmes", "de la naturedes choses" plutôt qu'à des séquences énu-mératives accréditées par le sens commun, Iesouci chez quelques (rares) botanistes demettre en æuvre des différences essentielles etun principe de définition qui permettent de

fixer, au fil d'une division dichotomique (oubien/ou bien), une véritable taxinomie desgenres et des espèces mettaient en péril Iapromotion épistémologique de l'objet et l'avè-nement trop tôt célébré du catalogue. Commetout classement fondé sur une véritable dicho-tomie, une taxinomie, réintroduisant subrep-ticement un discours (rénové) de l'essence,anéantissait, avec Ie catalogue, la consistancede l'objet garantie par les appréhensions dusens commun en le dépeçant en autant d'élé-ments pertinents au fil des articulations deI'axe déTinitionnel (si I'on ne peut trancherquant à l'appartenance de l'éponge aux ani-maux ou aux végétaux, il sera impossible depoursuivre la division et donc d'assurer ladéfinition sémantique). En somme, le tableaumenaçait le catalogue et l'horizon épistémiqueauquel il appartenait. C'est dans cette conjonc-ture du savoir, dans cette eflervescence clas-silicatrice de la {in du siècle, que le cataloguedevint un genre en soi, suscitant polémiqueset parodies. Il est remarquable que le musée aitpu apparaître alors comme la sauvegarde ducatalogue, son lest d'objets, d'architecture etd'institution, son relais monumental qui, plussûrement que les "musées de papier" quil'avaient précédé, garantirait les objets du senscommun.

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NOTES

l. Le Corbusier, L'Art décoratif d'auiourd'hui, Paris,G. Crès, 1925, p.77-78, \ote de bas de page.2. Id, p. r9t.3. On lira à cet égard (op. cit., p. 16, note l) Ie trai-tement exemplaire réservé par Le Corbusier à lastandardisation des formats du papier à lettres.4. Sur I'opérativité procédurale, je me permets derenvoyer à mon article : « Le Théâtre des opéra-tions. Notes sur I'index, Ia méthode et Ia procé-dure », Les Cahiers du Musée national d'art moderne,n" 48, juin 1994, p. 65-81.5. Ortensio Lando, Sette Libri de cathaloghi, avarie cose

appartenenti, non solo antiche, ma anche moderne : operautile molto alla histoia, e da ati prender si puo materia perfavellar d'ogni proposito che ci occorra, Venise, 1552.6. Catalogo degli inventoi delle cose che si mangiano e dellebevande che oggi s'usano, supplément au Commentariodelle più notabili et mostruose cose d'Italia, et altti luoghi,di lingua Aramea in ltaliana trddotto, nel quale s'impara

et prendesi estremo piacere, publié à Venise en 1548,sous le pseudonyme d'Anonymo di Utopia.7. Sur l'élaboration du Jardin, voir (non sansréserves) Margherita Azzi Visentini, L'Orto botanicodi Padova e il giardino del Rinascimento, Milan, I1Polifilo, 1984.8. Daniele Barbaro, I Dieci libri dell'Architettura diVitruvio, tradotti e commentati da D.B. (1567\, Milan, IlPolifilo, 1987 (1, 7, Proemio, p. 6-71.9. Théophraste, Histoire des plantes, 14, ); voirGeoflrey Ernest Rich Lloyd, « Théophraste, les hip-pocratiques et les "coupeurs de racines" : l'usagedes plantes entre science et Tolklore », Science, Folkloreand ldeology. Studies in the Life Sciences in Ancient Greece,III, 2, Cambridge, Cambridge University Press, 1981.10. Voir K.M. Reeds, « Renaissance Humanism andBotany », Annals of Science, t" )), 1976, p. 519-r42,ainsi que Charles Garfield Nauert, « Humanists,Scientists and Pliny : Changing Approaches to aClassical Author », The American Historical Review,841 l, fiévrier 197 9, p. 7 2-85.

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ll. Je renvoie ici au beau livre de Pierre Caye, ZeSavoir de Palladio. Architecture, métaphysique et poli-tique dans la Venise du Cinquecento, précédé de :

Daniele Barbaro, Commentaire az De Architecturade Vitruve, livres 1, 2 et 3, Pais, I(lincksieck, 1995.12. Marco Grazzo, Historie, Padoue, 1546, p. )72.I3. Lucia Tongiorgi Tomasi a donné une premièreapproche de ces manuels d'organisation dans :

« Projects ïor Botanical and Other Gardens : ASixteenth Century Manual », Journal of GardenHistory, )ll, 198).14. Il s'agit del'Agricoltura sperimentata du domini-cain Agostino del Riccio, Mss, BNCF (Florence),fonds Targioni Tozzeûi, D" 56, | & 2. Deitlef Heikampa édité la partie centrale de ce texte dans « DelGiardino di un Re », in Giovanna Ragioneri (dir.), 1/Giardino storico italiano, Florence, L.S. Olschki, 198f,p. 65-12).15. Daniele Barbaro, op. cit.,y, p. 271. Sur I'organi-sation de I'Arsenal de Venise, voir Ennio Concina,« LArsenale, una fabbrica ininterrota », Architetturae Utzpia nella Venezia del Cinquecento, Milan, L. Puppi,1980, p. l0l-106; L'Arsenale della Republim diVenezia,Milan, Electa, 1984. Voir surtout Manfredo Tafuri.Venezia e il Rinascimento : religione, scienza, architet-tura, T\rin, G. Einaudi, 1985, p. 777 sq., ainsi queson introduction au commentaire, par D. Barbaro,dt Dell'Architettura, op cit., p. X-XLI.76. Descrittione del Tesoro di San Marco e dell'Arsenale diVenezia, Bibliothèque Vaticane, Mss Barberini Latins5297 , {-olio 70.17. Voir Albert Derolez, Les Catalogues de bibliothèques,coll. "\pologies des sources du Moyen Âge occi-dental", n' 11, l, Tumhout (Belgique), Brepols, I979.18. Leonard W. Daly, « Ear\ Alphabetic Indices in theVatican Archives », Traditio, t" 19, 196), p. 483 sq.I9. Voir (outre I'ouvrage classique de Frances AmeliaYates, L'Art de la mémoire, trad. Daniel Arasse, Paris,Gallimard, 197 5 et 19 87 | les travaux de Jean-PhilippeAntoine, « Ad perpetuam memoriam. Les nouvellesfonctions de l'image peinte en Italie, 1250-1400 »

("MéIanges de l'École française de Rome, MoyenÂge-Temps modernes", lOO, 198812, p. 541-6I5) etde Mary J. Carruthers, The Book of Memory : A Studyof Memory in Medieval Culture (Cambridge, CambridgeUniversity Press, 1990), ainsi que les études ras-semblées par Lina Bolzoni et Pietro Corsi dans IaCultura della memoria, Bologne, Il Mulino, 1992.20. Voir Grover A. Zinn, « Hugh of Saint Victor andthe Art of Memory », Viator, f 5, 1974, p. 2l).-2)4.2I. Sur les dispositifs de lieux communs, je me permetsde renvoyer à mes trois articles : « Inventaires dumémorable », Feux pâles [Jne pièce à conÿiction, cata-logue d'une exposition réalisée avec Ie concours del'agence LES READv MADE AIIARTIENNENT À Tour LE

LE CORBUSIERL' ART D ECOMTI F D' AUJO U R D' H U I

PAR]S, C CRES, ]925, P 98

LES RAISONS DU CATALOGUE

MoNDE/Philippe Thomas, Bordeaux, CAPC/Muséed'Art contemporain, 1990, p. l5-30; « Fondationdu Théâtre ou Méthode de l'exposition universelle.Les Inscriptions de Samuel Quicchelberg (1565) »,Les Cahiers du Musée national d'art moderne, n" 40,été 1992, p. 9l-1f 5; « Le douaire magique », intro-duction à l'ouvrage de Julius von Schlosser, tresCabinets d'art et de merveilles de la Renaissance tardive(1908), p. VIII-CXXVIII, à paraître chez Macula.22.ÿoir le livre classique de J. von Schlosser, op cll21. Sur I'analogie de l'index ou "note communedes choses" à l'hermès, telle qu'elle est développéepar les dialecticiens du XVI'siècle, voir « Inventairesdu mémorable, et n Le douaire magique,, art. cir.24. D. Barbaro,IDieciLibri.., op cit,I, p.4. Voir surce point le commentaire de P. Caye, op. cit., p. 42O sq.25. Concernant Ie retrait de l'esthétique maniéristesur la compétence exclusive de la disposition, voirl'ouvrage essentiel de Carlo Ossola, Autunno delRinascimento : « ldea del Tempio » dell'arte nell'ultimoCinquecento. Florence. L.S. Olschki. 1971, lè"panie.26. Voir Scott Atran, Fondements de l'histoire natu-relle : pour une anthropologie de la science, Bruxelles,Paris, Complexe éd./PUF, 1986, p. 68 sq.27. Cilé par Pierre Petitmengin, « Recherches surI'organisation de la Bibliothèque Vaticane à l'époquedes Rinaldi 11,547-16451 », Mélanges d'Archéologie etd'Histoire, n" 7512, 19$, p. 561-628.

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