Janika PÄt-t- Les savants sont plus ou moins d'accord (du moins en génér'al) sur le fait que les chants choraux grecs onr été dansés. C'est d'abord le vocabulaire qui le révèle, le mot chorós signifranr u danse, groupe de danseurs, chæur u et le verbe dérivé choreúein u danser en chceur2 >, mais à parr l'étyfirologie il y a beaucoup d'autres informations sur la danse des chceurs en Grèce. Ce sont les scholÈs de Pindare er les aurres remarques des philologues de I'Antiquité qui attestent que les odes triadiques de Pindare ont été dansées de la manière suivanre: pendant la strophe, le chceur se serait dirigé dans une direction, il aurait fait demi-tour pendant l'antistrophe et il se serait arrêté ou dirigé vers l'aurel (bomtiò pendant l'épode. Même si ces informations sont assez tardives, il n'y a pas besoin de les remettre en cause pour le moment3. Il y a deux aurres arguments en leur faveur, présentés par rwilliam Mullen dans son livre cboreia. II s'agit de I'analyse des auroréferences sur la danse, et de I'analyse thématique des odes, qui confirment une différence entre les strophes et antistrophes d'une part' et les épodes d'autre part. Mais le livre de Mullen ne concerne pas roures les odes de Pindare: il a laissé de côté les odes dites monostrophiquesa. Il s'agit d'un petit groLrPe parmi les épinicies de Pindare: la 14' Oþmpique5,les 6" er' 12' Pythiques, Les odes monostrophiques de Pindare ont-elles été dansées1 ? l. Je lernercie mes amis Martin Steinri.rck, Alexandre Rodnit et spécialement Marie-Hélène Delavaud- Roux, pour toute l'aide qfils m'out apportée dans les cor¡ections de français' Z. Cf. Cnir.lrn,ql N¡ l>., Dictionnnite éryntilogique de lz langue gecEte. Au¿c ttn sttPPlérnent sotr ln direction de Alain Blønc, chnrles de Lamberteie, Jean-Louh Perpillott. Paris, Klincksieck, 1999, p. 1269-1270. 3. Voir les inclices dans FÄRBER FI., Die Lyrile itz der Kunsttheot'ie der Antiþe, Mturich, Neuer Filser- y3¡, 1936, vol. II, 14-19 et la rraduciion anglaise avec discussion dans MuLIEN C., Chorcia: Pind¿r and Dnnce, Princeton, Princeton univcrsity Press 1 982, p. 225-230. Malheureusement je n,ai pas pu prendre en considérarion l'étucle de la performance des Odes pinclarique_ par Arlette N.u-"nì-H"rt.ann, pa¡le rour récemmenr, voir N¡UM¡rNN-HARTMANN A,, Epinileien und ihr Attfiihrungsrnhrn¿u, Hildesheim, Veidmann, 2009 ø.VoiU.phäistlon,PeripoiemøtozIVclans: HephaistionisEnchitilion,ediditM.Consbruch,Leipzig, B.G. Teubner 1906, p.66-67. 5.Pour14" Oþmpiqueåommeeîdosmonostophiþón,voir:Pindare.TbmeI,oþmpiqrc¡parPulcuA.' p"L¡, CUF, t958, p- 156 et les scholies mérriques dans: Scholi¿ ntetîicd uetettt in Pindari cnrntitn. Edidit A.Tr.sstr.tt, Leipzig 8.,G. Teubner, 1989, p- 12-13 1,55
10
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Les odes monostrophiques de Pindare - ont-elles été dansées? in: Marie-Hélène Delavaud-Roux (éd.). Musiques et danses dans l'Antiquité. Rennes 2011: Presses Universitaires de
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Janika PÄt-t-
Les savants sont plus ou moins d'accord (du moins en génér'al) sur le fait
que les chants choraux grecs onr été dansés. C'est d'abord le vocabulaire qui
le révèle, le mot chorós signifranr u danse, groupe de danseurs, chæur u et le
verbe dérivé choreúein u danser en chceur2 >, mais à parr l'étyfirologie il y a
beaucoup d'autres informations sur la danse des chceurs en Grèce. Ce sont
les scholÈs de Pindare er les aurres remarques des philologues de I'Antiquité
qui attestent que les odes triadiques de Pindare ont été dansées de la manière
suivanre: pendant la strophe, le chceur se serait dirigé dans une direction,
il aurait fait demi-tour pendant l'antistrophe et il se serait arrêté ou dirigé
vers l'aurel (bomtiò pendant l'épode. Même si ces informations sont assez
tardives, il n'y a pas besoin de les remettre en cause pour le moment3. Il ya deux aurres arguments en leur faveur, présentés par rwilliam Mullen dans
son livre cboreia. II s'agit de I'analyse des auroréferences sur la danse, et
de I'analyse thématique des odes, qui confirment une différence entre les
strophes et antistrophes d'une part' et les épodes d'autre part.
Mais le livre de Mullen ne concerne pas roures les odes de Pindare: ila laissé de côté les odes dites monostrophiquesa. Il s'agit d'un petit groLrPe
parmi les épinicies de Pindare: la 14' Oþmpique5,les 6" er' 12' Pythiques,
Les odes monostrophiques de Pindareont-elles été dansées1 ?
l. Je lernercie mes amis Martin Steinri.rck, Alexandre Rodnit et spécialement Marie-Hélène Delavaud-
Roux, pour toute l'aide qfils m'out apportée dans les cor¡ections de français'
Z. Cf. Cnir.lrn,ql N¡ l>., Dictionnnite éryntilogique de lz langue gecEte. Au¿c ttn sttPPlérnent sotr ln direction
de Alain Blønc, chnrles de Lamberteie, Jean-Louh Perpillott. Paris, Klincksieck, 1999, p. 1269-1270.
3. Voir les inclices dans FÄRBER FI., Die Lyrile itz der Kunsttheot'ie der Antiþe, Mturich, Neuer Filser-
y3¡, 1936, vol. II, 14-19 et la rraduciion anglaise avec discussion dans MuLIEN C., Chorcia:
Pind¿r and Dnnce, Princeton, Princeton univcrsity Press 1 982, p. 225-230. Malheureusement je
n,ai pas pu prendre en considérarion l'étucle de la performance des Odes pinclarique_ par Arlette
N.u-"nì-H"rt.ann, pa¡le rour récemmenr, voir N¡UM¡rNN-HARTMANN A,, Epinileien und ihr
les 2, 4" et 9" Néméennes et la 8" Istltmique. Dans ces ocles (comme aussidans les ocles monosrroÞhiqLres cle Sappho) le grand mouvemenr rythmiquene fecouft pas aux triades; par contre, c'est la même strucrur.e rythmiquequi se répète de srrophe en strophe. La question que je pose à i'égard-cleleur exécution, esr la suiva.re: si les odes iriadiques on, eie d"r-rre.r"p", unchceur, esr-ce que les odes non-triadiques n'onr pas été dansées ? coÅme lemouvement rythmique est différent dans ces ocles, il ne serair pas injusdfiéde poser une hypothèse qui exclue Ia danse.
Pour obtenir cles réponses, je chercherai cl'aurres inclices (à part lafoune triadique), qui puissent nous indiquer (ou non) la danse d^.r, l. .asdes odes de Pinclare. D'abord j'analyserai les indices autoréférentiels quipeuvenr éclailer le mode d'exécurion des odes. Deuxièmement j'ajouteraiun argument fondé sur l'analyse du rythme pour voir si clans les épiniciesde Pindare I'opposition enrre strucrures triadique er monosrrophique, quise révèle dans le grand mouvemenr rythmique, esr accompag"é. p"r i.tdiffërences au niveau microsrrucrural du rythme, c'est-à-diie Ë, -èrr., .,rythmes syllabiques.
Dans les analyses suivanres je pars cl'un pri'cipe un perl icléaliste, enm'attendant à ce qu'il y ait une différence dans les donnêes, qui m aide àfaire des distinctions, clu type suivanr:
par contre, les occurrences cle chorós, choreúein' donc' des chceurs de la
àanse circulaire, se seraient trouvés dans les odes triadiques'--
i",r"lyr. simple des radicaux n a pas dgnlé de résultats très significatifs.
Selon l'iídex de Pindare par Slatere' vériÊé à l'aide du TLG électronique'
s.,r lo 36 occurrences d. å.tt. racine, il se trouve 5 occurrences d'enleómion
ilÑ; de côté par la suite), 15 du nom-Éômos' 11 occurrences du verbe'ii*¿"r¡n
(sygkomrízeininclus) et 5 adjectifs.composés avec þômol Ilanalyse
indique une"répartition proportionnelle,des racines entre les deux types
d'o.lår: conrre ã o...rrr.n..í des þômos, hom¿ízein ou des composites avec
þô¡rnos dansles odes monostrophiques il se tl'ouve 25 occurrences clans ies
odes triadiques.
ilwi'#l,lil*ä
äfi1i
ç{fä't1
.:?,!i,l: ìiì
:i
I
,¡
TriadiquesNombre des odes 38
Kôrnos 12
(Syn)komtízein 9
Epi/pro/aglaókomos 4
Nombre to'al -þê:rn- 25
Fréquence 0'7 (25:38)
monostrophiques index: proportion7 ,,434Z 4,5
146 4,2
9,9 6:7)
Odes triadiques1. dansées
2. dansées
3. non dansées
4, non dansées
Odes non-triadiques (monostrophiques)dansées
non dansées
non dansées
dansées
La proportion cles odes monostrophiques et triadiques est 7 contre 38' il
u ^
do.r. 1 ode monostrophique sur 5,4 odes triadiques' Si on compare cette
il;ä.ìo;;;.. ..rr. då oËtu"t"ces de la taciie -hôm-' on peut parler
d,une distribution proportionnelle même si elle favorise légèrement les odes
Áonor,rophiquesfr' C.r,. ptoportion est 6:25'Iy a donc 1 occurrence
J. l" ,".in" -þô*- d^nr l., àdo monostrophiques contre 4'2 occurrences
J"n, 1.. odes triadiques. La fréquent" de' otcurrences dela racine -leôm-
est égalemen, ur. p.L plus granàt danl þs odes monostrophiques' Même
,i l"äiffér..,.e (O)) i.r, p"", très significative, le résultat confirme notre
;;"rhè;;. fi¡"iì .á s,atteÅdrait à une connexio' plus forte entre þômos,
þomázein et les motlostroPhes'
M"irrt.rrant il faut ,.'ro.,,r.ni, de Mullen, qui nous dit que le. motif
de l,arrivée de la troupe de danse est caractéristique,des'odes (triadiques)
de Pindare. On peut donc analyser les. occurrences de -hôm-' pour voir si
.. Jo", on p"rl. .t.rt que I'arrivée- de la troupe' le moment' où.la proces-
si,on est déji considéré. commt finie' On peut également tenir. compte
des cas où þornázeinest mis au futur. Ainsi ies occufrences de -l¿ôm- dans
les triadiques ne conrredisent pas I'hypothèse selon laquelle þômos indiclue
9J*t* \X/J , Lexicon to Phtdnt; Berlin' Walter de Gruyter' 1969'
10. La proportion cles ocles t"ãt""'"pftiq"* et triadiques est d'une ode rnonostrophique sur 5'4 ocles
rriadiques. Si l.index de r, ir"p""i."ä", o..urr.nå, d. q,reloues racines esr irlérieurc à ce nombre
(5,4), nous parlons cl,une [r.iä;;il;il.;"", r., å¿*'^o.ostrop'iques' si I'itrdex sttrpasse
à.'títtbr. (1,¿), it.'"git d'unt f'étlnttct-plus gLande dans les odes triadiques'
sur la base des informarions qu'on possède sur la danse des chæurs onpeut exclure les possibilités 3 et 4. Maintenant j'analyserai des référencessur le mode d'exécution des odes pour voir s'il y a une distinction dans lesdonnées qui coïncide avec norre hypothèse.
J'ai choisi comme critère d'analyse les mots/radicaux qui signalenrsouvent l'énonciateur ou son groupe6, à savoir þômos ou þomríàein eí chorós,choreúein7. Je suis partie de l'hypothèse selon laquelle les mots þômos etþ.omázein peuvenr indiquer la procession d.r groùp. des jeunes gens quis'amusenr et plutôt la marche que la danse circulaires. J'aíendais ã.. -o,,(kômos, homrizein) plutôt dans les odes monosrrophiques que triadiques;
6. Voir C,qnv¿ C., Le récit e n Gùce ancienne, paris, Méridiens Klinksieck, 19g6.7. En niinspirant du Mullen,.p.
^10-45, qui les analyse, mais d'une manière assez vag¡e sans discuter
tous les exernples et toutes les fonctions de ces mots.8. Le verbe leomtízain signiÊant u alle¡ en troupe pou¡ une partie cle plaisir, festiner >, voir
Cuar.rrnarNr P, op. cit., p. 606.
1,56 r57
JANITA Ur.L
la processio' plutôt que la clanse circurai.e. (Dans ces cas, /eômos ne setlouve pas clans un contexre qui est associé au mornent de I'exécution cleI'ode') Par conrre, selon notre hypothèse, les crescriptio* d., *,-emenr(au temps présent) clu leômos deviaient être réservées aux odes monosrro_phiques. J'ai clonc ajouté aux crirères d'anaryse res réferences possibles àl'actualiré de l'exécution des odes, à savoir le, in.li..s déictiquås sur l,axepersonnel (autoréferences au hômos, réferences à la 1,., 2., 3. personnes) etsur les axes spatio.-temporels (surtout les remarque, .on....r".r, le déplace-ment du chæur clans le remps er l'espace l r).
.. En analysant rous les contextes d., o..,-rrr..rces de la racine cle hômosd'une perspective déictique (à savoir les marqueurs personners et spatio-temporels) ainsi que les indications du mouvemenr actuer du chæur, j,aiobtenu les résultats suivants:
I 1. Voir Annexe I pour tous les exemples et leur description.
2.1.3 Général (incl.I uæu)2.2 Ti:mps: futur2.3 Ti:mps: passé
3. Nombre Total
Thiadiques94031
32
t69
3
3
3I6
25
MonostrophiquesJ2
I1
0
1
0
3)30
0
0
0
6
Proportion3t*
3
3
5,44,5
1
412
Lanalyse confirme I'hy.pothèse.selon laquelle le mouvement de la troupedes festoyanrs en processiãn se place
"., -o-..r, de l'exécution des odes,et plutôt dans les odes. monostiophiques que rriadiques. on voit que lenombre des réference.s à l'éno'ciai.urli¿
^i þô*or.rt toujo.r.s plus granddans les.odes.triadiques que dans les monosrrophes. Mais'e",.i"rJ*, t*proportions de ces deux types d'ode, on peur uåi, q.r. Ie leômoså, propor_tionnellement plus fréquent dans les odei -o'ort.åphiques (la proio.tio'1:3 dépasse celle de l:5,4 comme prédit p"r r" p.opå..ioi a'..ã, ¿.u*groupes). Dans le même remps, l.s å..urrÀ rr, [" -þô*- sans |autoréfe-
158 r59
JANIKA ttit.t.
menr clans le cas cle þômos,lnais les éléments en faveur cle I'hypothèse selonlaquelle les monostr-ophes n'ont pas été dansées en cercle, ,on, u"nu.r.
La seconcle analyse concerne le rythrne. Nous tenrons cle åir si letrairemenr cle la métrique.distingue ces deux groupes d'ocles. En général,il y a quatre types cle rythme dans les épinicies àe pìndare, I"r?èrr.,clactylo-épitritiq'e5, les mètres éoliens, Ies mètres iambiques, .t 1., -ètr.,choriambiques, Ies trois derniers peuvent également ,. ,ro.,*, a"", ¿læ_rentes combinaisons.
La distribution des rythmes parmi les rypes cl,ocle (triadiques: monos_tiophiques) se présente comme iuit (voir
"ursi r'"'rrerà tt¡,'
"-" ^^-
Ll|S ODLS IvIONOSIROPIIlQUIiS Dli PINDÅRI: ON Irt:l't't:S t:T't: DtlNSlitis?
On pourrait aussi travailler avec les critères anciens d'arsis et de thésis.
Si on pose le pied sur le sol pendant lathésis, on peut imaginer que pourune ode représentée avec un mouvemenr (soit dansé, soit marché), il fallait
avoir un nombre pair cle thésis. C'est pourquoi dans l'analyse suivante, j'aicalculé les nombres des théseis dans clifférents types d'ode, pour voir s'il y
avait des différences enrre les odes triadiques et les odes monostrophiques.
Mais comme dans les analyses précéclentes, le pourcentage des couples arsis-
thésis (pour le nombre des syllabes) est égal: à savoir 23 o/o dans tous les
types des odes. La seule fois, oir j'ai trottvé une clifférence (rnais de 5 o/o
,.,-rlem.nt), c'est en calculant les pourcentages cles syllabes se trouvant dans
Ies côla, dans lesquels le nombre des théseis et arseis n'est pas égal. Cela est
le cas des côlø qui peuvent être décrits comme instables, par exemple P2.2
cornporte trois paires de tbésis et d.rsis, mais la syllabe finale reste seule
dans l'air' -UU-UU
UU-UU-. Les 15 syllabes de
ce côlon métrique ont donc été comptées (dans I'annexe IV) comme des
syllabes dans des côla dêséqul\ibrés. Effectivement, le pourcentage des telles
syllabes est un peu plus élevé (38 o/o) dans les strophes et antistrophes cles
odes triadiques, er plus bas (33 %) dans les épocles cles odes triadiques et
dans les odes monostrophiques, mais on ne peur pas exclure la performance
dansée ni pour les unes ni pour les autres.
a*
En conclusion, sur la base des autoréférences att chæur et à la troupe,
mais aussi sur la base de I'analyse ctu rythme, on ne peut pas constater de
diffërences significatives entre les odes triadiques de Pindare d'une part et
les odes monostrophiques cl'autre part. Il faut donc conclure qu il est très
possible, que les odes monostrophiques, elles aussi, aient été dansées, mais
òt-t n. p..tt pas dire beaucoup sur la chorégraphie cle cette danse.
Annexes
Annexe 7r7 : Ies occanences de þômos, þomtízein
Ode: exemple Contexte : personnel/spatio- temporel
1) 0.3.6 Moloq ô' o'ijtto nor æopéoto por
veooí1olov etpóvtr tpóæov Acopírp $ovovevoppó(ot æeôiÀrp a'yl,aóror¡rov ' Pers 3sg, TE passé, général
lT.Yoir Pindnrus. Pnrs L Epiniüa, post SNl.Ll B. edìdit H. Mnrulln, Stuttgart-Leipzig 1997,la6ase
cles touces les analyses iuitantei. Les numéros des vers incliquent les occu¡rences des mots þò¡nos,
þomtizein et chorós, choreúein.
AeolicaCombinaisons I (1 :0)(14; tt:3) 3 (t:2)
5 (5 :0)4 (3:t)1 (1 :0)
Un seul rythme 7 (G: l)(31; 28:3)
iambi choriambi1 (1:0) I (1:0)3 (t:2) 3 (t:2)5 (5:0) 0
dacqylo-epitritica1 (1 :0)0
0
0
I (1:0)23 (21:2)
0
0
I (1:0)
4 (3:t)00
Tous les rythmes différents (i, p.rrq.r" routes les combinaisons) sontreprésentés dans les deux types d'oáela. ilo--..r, dire quelque chose surla.nature de la danse, les épìnicies, ,i l. .hoi* ã;;;;rh;:;, ;1rïurr., .r,tellement varié ?
^-r_9i gouulit comparer la distribution des syllabes longues à celle desDreves' r-Jans les urympiques 1-13 de pindare, l" pour..ntãge des rongues
est 52,6 o/o (53 %o dans les strophes et antistråphes et í2 o/o d,^n, læépodes)' Dans les odes monostråphiques .'.rt p..rq.r. u -é-" .lr"r.,5l o/o. on consrare à nouveau quil nly " p", d. diÊ¿;;;:ìglìn.",t,,.
entre les strophes et les a'tistroph., d,,,rr" p"rr, ., les épodes 3, i., oa.,monostrophiques d'autre part. De pl,rr, urrË telle propoitt""ã ,rl"U.,longues et brèves r'est même p", .rrr. caractéristique de la clanse, parce quela même distribution ,. ,.ouu. dans res hexamètres d'Homère: dans l,Iliade,
f ï:::.:,lgïÍ_.:l:"ru* syltabes est de 53 ø ". c.--.li;ö;pas dela canse chez Homère, ce critère n'esr pas pertinent porlr cette qu".rtìorr16.ãcttãìl*istttion uotrs enlève,aussi l'autre possibilité; les ryrhmes, clécrits comme processionnelsclans Ia théorie auriquc er rnodernc,
"..r",':o,,".",'p.r'à"", r., épinicies de tin,rn,i. Àìrs, ir ,iya pas cl'anrpestes' ¡rochóes' iambes, nÍ d.s prorodr"qie, lìr.niqr.i. r-., a".,y¡"-ipì,riì.r"ä ¡", ".^,- éoliens,air:si queleschoriambcsn'on,p"r',.11"r."i!rã,,,¡lir¿l p.";l;;;;:;rì;;r."""'.15. Je me s'is appuyée dans les calculs.urj.. dor,rJ.r-à."rr¿.1., aì"r,., q,,i.rorn. r.. po.,...n,"g.,des vers sponclaTques dans cliíftrentr .yp* a. t;t.*r-e1*, uor' v¡ru R^;;';;;' ,'R,i;r;;"o),io rrrn".Assen/Maasrricht, Van Gorcurn,
g;""a"t ""t.rt.r, d.änt l'affiux des étrangers, vers la demeure fortunée de
Chromios.M23) N.9.50 et la voix s'enhardit auprès du cratère. Emplissez-le donc' ce
doux prophète de I'hYmne joYeux'
i¿lÑ.t0.35 C.p.,ti",tt' d..,t fois déjà, heuretx prélude! les Athéniens'
dans l.urs fêtes sálennelles, I'ont accompagné de leurs douces acclamations.
ii) N 11.28 et à la colline boisée de Crono., il en serait revenu avec plus
d,honneurs que ses adversaires; il aurait fêté sa victoire à Ia solennité
quinquennale instituée par Héraclès' ")àj Ò.ZtAh I vos palais n'ignorenr pas, ô Thrasybule, Ies festins aimables,
ni le miel des hymnes glorieux'
2n ß14.8 En récompãnse de ses nobles exploits, il faut célébrer le vaillant;
il faut, en le fêtant, I'exalter par des chants généreux'
2g) L314.90b auparavant ¿¿jl (...) Il avait zu obéir aux conseils habiles du
ptf"r. l"iiitig."it r" b"rq.r.. A.o,i rappelons Ie nom d'Orséas' en distillant'
ooot l" célébrer (Mélissos), la rosée de nos louanges'
ióll.e .Saò iuttr., je suis venu dispenser I'hymne de louange à Phylacidas'
à iythéas et à Euthyménès; à la mocle argienne, je saurai m'exprimer'
Zoí t.l .zo Hé bien I maintenant, qLre les doux chants de tes hymnes
.¿l!br.rr, Strepsiade: il vient de remporter à I'Isthme la victoire du pancrace.
rr,ßrl l.g.¿ À clé",rdr., à sa jeunesse, apportons, ô jeunes qens., la rançon
fiotiá"t. de ses labeurs; allons, clevant le portique splendide de son père
?ler"rq,r., éveiller le chant de fête, récompense de sa victoire isthmique'
., ,r'o.rblions pas qu'à Némée aussi il a obtenu le prix des combats'
Tiaduction des textes de l'annexe 2 (d'après lø CUF)
Ml) O.14.9 Ecoutez-moi, c'est volls que j'invoque'-voLls à qui les mortels
.loií.nt tour ce qui fait leur joie et ieurs clélices : le talent, la beauté' la
gloirel Les dieux zux-mêmes, en I'absence cles charites atlgustes, ne peuvent
mener ni danses ni festins.
2) P.\.4 et les chanteurs obéissent à tes signaux, lorsque vibrante' tu fais
,éror-,.t., les premières notes des préludes qui guident les ch.æurs'
3) p.9.1 14 tl avaitplacé le ch.euià la fois à I'extrémité de la lice.
4) P.10.38 Chez eux, la Muse n'est point proscrite ; PartoLlt totlr.nent les
;i;; d. jeunes filles qu'accomPagnent les sons de la lyre et les notes
bruyantes de I'aulos.
l0) P.4.2Il faur r'arrêrer aujourd'hui chez un homme qui m,est cher, chezIe roi de cyrène aux beaux .ou.si.rr, "4;;". pour Arcésilas en fêre, Muse,tu donnes I'essor.à I'hymne dû aux .nfrnt, de Larone er à pvrhÂ
1l) P'5'22 Mais tu peux te fericiter encore d'¡.t, g"il, "";Jrrär,r,, gru..à res chevaux, la vicroire à r'iilustre Íèt. pyrhique er d'accueilrir ce chæurviril qui vienr te célébrer. F /
12) P'5'l 00 et tancris que les hymnes, répandus comme une douce rosée,an'oscnt lcur.s gr.arrtles gr.andes verrus.l3) PB'20 qui (Apollãn), d'un æir favorabre, a reçu le fils de Xénarcès,
:i:iXï**irrha, couronné de la verdure d, p;;;.;,
".J,;g"e a.,
14) P.8.70 ô souverain, je souhaite que ru jettes un regard favorable, surrour ce qu'en rour temps je chante ,ui d., Áo.r", diu..il À" J"** r,y-""que nous entonnons aujourd,hui, la Jusdce s,associe15) P.9.89 Ils réaliserumière d;, M** ;ir"å:J,i:ij'å;i,;jffli:terai puisse ra pure
16) P 10'6 Non; car c'est pithô ., É¿ti.,¿l fui -'"pp.lrenr, avec res enfants
Ë#fn#:::ux de me conduire
"",, Hi;;o.léå, [ ;Ë;,1r"ìì."* q*,
Ml7) N'2'24 célébrcz-re (Zeus), ô citoyens, en |honneur de ïmoclème,f :."i:.,r rerour glorieux; enronnez vorre chanr d,une voix ÃZf"lì.ìr":18) N.3.5 (Muse)... viens e' I,îte dori..,.,. d Ég;;l'ö;;:;r"i"'1i'. a.I'Asopos, le chceur des jeunes gens, habiles ou,r.i.r, du chant doux commel._Tt:l: arrend, impatient, incãpable d,écouter ta voix.Ml9) N'4'll' Tel soit re préråde qu" ¡. Jo.,ne à mon hymne en l,hon-neur de Zeus Ie Cronide èt de N¿mée'., di lurr.u;iñ"rrd. n,r,rr.l::::::lt:tn les remparts qui la..ign.nt, l" parri. des Eacides, asrre donr:^¿u:I.: r'ayonne pour rous les étrangers qu,.il. défend.20) N'6'32 La famite des Bassides"n'"rJ -"nq,re point; sa renomméeremonre aux anciens jours; Ieur navire esr chargé g. 1.i," práp.., ioo.rrg"r,et aux Iaboureurs des piérides irs son_r .rp"ble, de [ournir mainte matièrel?.tri 1.:
chanter, grâce à leurs magni6quå, .*ploitr.zlJ 1\.E.)0 Je me réjouis quand je doñne à un exploit une louange qu,ilmérite, er l'athlète voir res fatigu.s,. c"rm.r;";lïtr r;åì.iii,rï'o"rr,
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IANIKA t,/t:/t.
M5' 6) P'r2'26'27 er que laisse s'écouler
'airai'.réger, acrapté à ces fidèlesténroins cles choreurer,'r.r ,"r."." prìrìruri.¿. de Ia vi,e àes Grâces a'xbelles danses, dans l,enceinre a. dñy_îfie du Céphise.7) N'5'23 agire esr r'¿r"'' i. -.i;;;;il.'i:: aigres bo'dissenr au crerà desme^rs' Par amour pour
1T aussi, I"e .h*o, -.r,reilleux des Muses esr venuse faire enrendre sur Ie pélion "r,
;"-;iil; ä.ll.r, Apollon, p"r.our"n, d.son plectre d'or la ohorminx a ,.p, uoi*, fuidair leurs chants variés.8) 1.1.7 Cède ô parrie d,Apoii""', """.'rää..d", Dieux, je saurai atrelerensemble les deux ørâces que je voLrs dois, à l,une er à l,aurre ; je sauraicélébrer phoibos , ãon, l"lt.í.r"i. ìöÌå L *, o"n, Céos qu,enrotrre't
i.;,iï:, n:: j:,.mu ;lr,Jä; ;:;ï il,* G i; fù*. ä. ii rï,h _",9) I.2.7 Terpsichore n,a o u * . h
" n,í ;; :äi: :":;':j: i.ïå: #,^l:ïi"l .:i::: l
u f so n v isase ; ses:eurs n étaient pas à vendre.
r.tis 0DES MoNos't'ROpIIIQUIiS DE ptNDARI| ONTrt::LI.tis tit'lì DÀNsiLES?
Mon. : les odes monostrophiques; tot. : totale)2: le nombre total des syllabes
3: le nombre des syllabes longues4: pourcentage des syllabes longues5: index des syllabes longues6 : nombre des paires ørsis-thésis par strophe7 index des théseis
8: nombre des syllabes dans les côla dê.sê.quilibrés (avec vîe tli¿sis impaire)9 : l'index (8 :2).
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Marie -l{élène DELAVAUD -Ro ux ,SOúirlá direction de
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dnns I',{ntiquitéw
Musiques et danses dans I'Antiquité
Ye publication cles actes clu colloclue qui s'eSt tenu à Brest en 200ô met enlumière les rappot'ts complexes qni existent entre musicFres, rythmes etdanses: toute rnusique n'est pas fbrcément faite pour ôtre clansée, mais
lorsclu'une musique est composée poul l'orchestique elle est toujours yocale. Lacléconverte cle papyrus musicaux, les reconstitutions d'instruments antiques et leurpl"atique, l¡ restitution de Ia métrique et des rythmes antiques, I'exécution de choré_graphies antiques sur cles partitions musicales ont cléjà renorivelé consiclérablementles connaissances sul le srrjel.. ll lestail cepentlant à s'interroger.sut questionsmajeures telles que les mouvements cles instrumentistes, I'utilisation de la métrìic1qeet clu r'ythme pour danseÌ sur un texte dont la musirlue n'est pas conseryée (po¿àiqou théâtre), le rôle des accents grecs clans la méloclie et clans le ryth[re, I'utilisatioùcle sources spécifiques telles que l'épigraphie. :
[,es clébats'ont été orientés autour cle qnatle thèmes:musique et rnouvement;music¡re, rythme et métrique clans la clanse ; des moclèles clans la ãanse et la musiclue;mnsicFre, rythme et clanse face au christianisme, Le présent ouwage a permis encotgd'approfonclir Ia réflexion, La première partie regroupe les rapports entre rnusiqueet mouvement clans les périocles pharaonique, grecque, ou chrétienne, ainsi queles cléfinitions de l'¿tl¿os: il existe en effet un etltos des méloclies et. cles rythmes,clestiné à clonner sa couleur à chaclue molceau musical, à exprimer ainsi une ouplttsieurs érnotions par le tnouvelnenl rlu colps ou bien pal la dìnse. Le seconr[ axecle I'orwtage se pose la cluestion du texte grec, rythme ou rnusique, cFr'il s'agisse cletextes en vers olr en prose, clans la mesure où la langue grecrlue est musicale parnature, y compris ses accents clui ont une inciclence sur Ia méloclie et sur le rythrne.Le dernier volet clu liwe met en æu\.r'e la diversité des nréthocles cl'étucle, souventliée à l'étude de sources spécificlues: sources littéraires y compris les chroniques clel'époclue byzantine, épigraphie et archéologie.
Marie-Ilélèn'e Delauaud-llout: est mttître de con.ference eru ltistoire ancien¡te à llutiuerrsité, de ßretagne occid,entale. ses recherch,es portent sur la dcmse en, Grèce cuttique. Ellea publié attt Pttblications de l'uniuersité de Prouence Les danses armées en Grèceantique (199J), Les danses pacifiques en Grèce antique (19g4), Les clanses cliony-siaques en Grèce anticlne (199J). Elle a coctirigó au,r éd.itiotts tltlande Guerres etsociétés. Moncles grecs, lve siècIe (2000).
En couvertnre: clatèr'e en calice, Paris, mnsée du Lourre, å"ili;ïlrläJ:ï#l,iî;*;îi