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ACTES, 9 : LES MANUSCRITS LITURGIQUES Ædilis (http://aedilis.irht.cnrs.fr/) – Actes, 9 : Les manuscrits liturgiques Les lectionnaires grecs http://aedilis.irht.cnrs.fr/liturgie/05_1.htm 5. Lectionnaires latins et grecs, 11 mars 2004 Les lectionnaires grecs Auteur : Sysse G. ENGBERG ([email protected] ) Université de Copenhague Mots clés : église byzantine, lectionnaire, Évangéliaire, Apostolos, Prophétologion, notation ekphonétique Résumé : L’église byzantine avait trois livres différents pour la lecture biblique : deux lectionnaires du Nouveau Testament, l’Evangeliarion et l’Apostolos, et un lectionnaire de l’Ancien Testament, le Prophetologion. Ce travail en esquisse le contenu et l’organisation, et examine le système de sélection des péricopes bibliques de ces trois lectionnaires. On évoquera en outre les caractéristiques paléographiques des manuscrits, et en particulier la notation ekphonétique inventée pour la récitation solennelle de l’Écriture sainte. Introduction et définitions Lectionnaires grecs, lectionnaires latins Avant de commencer, je voudrais préciser deux choses concernant la différence entre lectionnaires grecs et lectionnaires latins. Quand je parle de lectionnaire grec, j’entends par là le lectionnaire de Constantinople, plus précisément celui de sa cathédrale, l’église Sainte-Sophie . Il y avait, bien sûr, différents systèmes de lectures locaux, notamment celui de Jérusalem, de l’église arménienne et géorgienne, mais aussi des traditions locales d’Égypte et de Syrie, et il existait peut-être aussi des systèmes locaux au centre de l’empire byzantin, mais Sainte-Sophie a imposé son lectionnaire à toute l’église byzantine qui a, par conséquent, un système de lecture assez homogène. Deuxièmement, il faut préciser que l’année liturgique grecque s’organise autour de Pâques et que la fête de Noël (historiquement secondaire à celle de l’Épiphanie) n’y a jamais acquis l’importance qu´elle a dans l’église latine : l’Avent n’existe pas dans l’église orthodoxe. Les lectionnaires sont les manuscrits qui contiennent les péricopes de la sainte écriture dans l’ordre dans lequel ils sont récités à l’église pendant toute l’année. Il existe d’autres livres de textes, également lus à l’église, à savoir les vies de saints, les homélies des pères de l’église (s. Jean Chrysostome, André de Crète, Ephraem le Syrien, etc.), mais ces textes sont lus comme de la prose, et non pas récités. Il faut aussi remarquer que le psautier n’est pas un lectionnaire. Les psaumes de l’Ancien Testament ont une double fonction dans l’église byzantine : ou bien ils sont lus en entier, comme texte continu, souvent 1 2 Side 1 af 19 Les lectionnaires grecs, article de Sysse G. Engberg 11-09-2010 http://aedilis.irht.cnrs.fr/liturgie/05_1.htm
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Les lectionnaires grecs

May 15, 2023

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ACTES, 9 : LES MANUSCRITS LITURGIQUES

Ædilis (http://aedilis.irht.cnrs.fr/) – Actes, 9 : Les manuscrits liturgiques Les lectionnaires grecs

http://aedilis.irht.cnrs.fr/liturgie/05_1.htm

5. Lectionnaires latins et grecs, 11 mars 2004

Les lectionnaires grecs

Auteur : Sysse G. ENGBERG ([email protected] ) Université de Copenhague

Mots clés : église byzantine, lectionnaire, Évangéliaire, Apostolos, Prophétologion, notation ekphonétique

Résumé : L’église byzantine avait trois livres différents pour la lecture biblique : deux lectionnaires du Nouveau Testament, l’Evangeliarion et l’Apostolos, et un lectionnaire de l’Ancien Testament, le Prophetologion. Ce travail en esquisse le contenu et l’organisation, et examine le système de sélection des péricopes bibliques de ces trois lectionnaires. On évoquera en outre les caractéristiques paléographiques des manuscrits, et en particulier la notation ekphonétique inventée pour la récitation solennelle de l’Écriture sainte.

Introduction et définitions

Lectionnaires grecs, lectionnaires latins

Avant de commencer, je voudrais préciser deux choses concernant la différence entre lectionnaires grecs et lectionnaires latins. Quand je parle de lectionnaire grec, j’entends par là le lectionnaire de Constantinople, plus précisément celui de sa cathédrale, l’église Sainte-Sophie . Il y avait, bien sûr, différents systèmes de lectures locaux, notamment celui de Jérusalem, de l’église arménienne et géorgienne, mais aussi des traditions locales d’Égypte et de Syrie, et il existait peut-être aussi des systèmes locaux au centre de l’empire byzantin, mais Sainte-Sophie a imposé son lectionnaire à toute l’église byzantine qui a, par conséquent, un système de lecture assez homogène.

Deuxièmement, il faut préciser que l’année liturgique grecque s’organise autour de Pâques et que la fête de Noël (historiquement secondaire à celle de l’Épiphanie) n’y a jamais acquis l’importance qu´elle a dans l’église latine : l’Avent n’existe pas dans l’église orthodoxe.

Les lectionnaires sont les manuscrits qui contiennent les péricopes de la sainte écriture dans l’ordre dans lequel ils sont récités à l’église pendant toute l’année. Il existe d’autres livres de textes, également lus à l’église, à savoir les vies de saints, les homélies des pères de l’église (s. Jean Chrysostome, André de Crète, Ephraem le Syrien, etc.), mais ces textes sont lus comme de la prose, et non pas récités. Il faut aussi remarquer que le psautier n’est pas un lectionnaire. Les psaumes de l’Ancien Testament ont une double fonction dans l’église byzantine : ou bien ils sont lus en entier, comme texte continu, souvent

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plusieurs psaumes à la fois (surtout dans les monastères) ; ou bien quelques versets d’un seul psaume sont chantés comme versets d’alléluia, comme koinonikon ou encore comme prokeimenon, c’est-à-dire avant une lecture biblique.

La notation ekphonétique [bibliographie]

Comment peut-on savoir quels éléments textuels étaient chantés, lesquels étaient récités, lesquels simplement lus ? Les Byzantins ont inventé deux notations, une musicale pour les textes chantés, et une autre, appelée ekphonétique, pour les textes récités sur un ton solennel. Cette notation, historiquement antérieure à la notation musicale, consiste en une douzaine de paires de signes, ou neumes, qui encadrent un petit morceau de texte (colon) et indiquent la manière dont il doit être récité ; les neumes ekphonétiques sont écrits à l’encre rouge. En revanche, les neumes de la notation musicale, noirs ou bruns, sont placés sur chaque syllabe du texte. La différence entre les deux notations est apparente dans la liste de neumes ekphonétiques du manuscrit Sinaiticus 8, une liste qui comporte aussi bien la notation musicale en noir, que les neumes ekphonétiques en rouge.

Image 1 : Sinai gr. 8, f. 303r Liste des signes ekphonétiques avec notation musicale et notation ekphonétique

Le manuscrit Sinaï gr. 215, auquel appartient le fragment Sinaï NE Μ Γ 13, est un lectionnaire du Nouveau Testament du IXe s. avec notation ekphonétique.

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Image 2 : Sinaï NE Μ Γ 13 (= Sinaï gr. 215) Évangéliaire du IXe siècle (Aland : l849)

On ne trouve jamais de notation ekphonétique sur les vies de saints, dans les homélies ou dans le psautier, mais seulement sur les péricopes de l’écriture sainte. La seule exception semble être le manuscrit Oxford, Holkham 6, un synodicon dont les canons de conciles sont munis de notation ekphonétique, ce qui montre qu’ils étaient destinés à la récitation liturgique.

Nombre de lectures [bibliographie]

Depuis Devreesse, Hanssens et Baumstark, il existe un « axiome universellement admis selon lequel la messe à deux lectures (comme nous la connaissons) viendrait de l’abandon, plus ou moins tardif, d’un système à trois lectures : Ancien Testament, Apôtre, Évangile » ; on suppose un « schème primitif » à trois lectures, qui à Rome et à Constantinople aurait été réduit, de sorte qu’il ne reste que deux lectures, Apôtre et Évangile, comme dans les usages romain et byzantin.

F. Van de Paverd, dans son impressionnante étude sur les lectures dans l’église ancienne , soutient ce point de vue traditionnel. En fait, très peu d’historiens de la liturgie se sont opposés à la théorie des trois lectures, mais il y a eu des réserves de la part de Battifol, et aussi de P.-M. Gy . Dans un article paru en 1984, A. G. Martimort a soutenu que les arguments ne sont pas suffisants, et qu’on doit relire les sources sans idée préconçue. Le théologien danois H. Villadsen a examiné une source nouvelle, les homélies de Sévérien de Gabala, contemporain de s. Jean Chrysostome, et s’est appuyé sur elle pour défendre le point de vue de Martimort, selon lequel le système des deux lectures (Apôtre et Évangile) à la messe de Constantinople est ancien. J’avoue que je trouve la théorie des trois lectures difficile à

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soutenir, et je crois que l’Ancien Testament était récité depuis un âge très ancien, non pas à la messe mais dans d’autres occasions, et normalement comme préparation au baptême.

Les livres à texte continu Qu’avons-nous comme témoignage de l’ancienne lecture biblique à Constantinople ?

Malheureusement assez peu de choses : dans des vieux manuscrits de texte biblique continu, il existe des notes marginales liturgiques, et même parfois une notation ekphonétique, qui attestent qu’une partie du texte était destinée à la lecture. On a adapté le manuscrit pour l’usage liturgique :

¡ par l’addition des mots αρχή et τέλος au commencement et à la fin des péricopes,

¡ en ajoutant des formules servant à introduire la leçon, comme « Dans ce temps-là » (Τω καιρώ εκείνω, Εν τάις ημέραις εκείναις), « Ainsi dit le Seigneur » (Τάδε λέγει κύριος), « Mes frères », ou « Mes amis » (Αδελφοί, ou Αγαπητοί),

¡ et finalement en ajoutant la date liturgique dans la marge.

Paris. gr. 9, le fameux Codex Ephraemi rescriptus, est un palimpseste dont l’écriture inférieure date du Ve siècle et contient le texte biblique continu ; ici, notation et notes liturgiques ont été ajoutées après coup. Sur le folio 60v apparaît le neume paraklitiké au-dessus du mot Ούτως [image 3], et plus bas sur le même folio ont été ajoutés les mots σα ιβ ματθ (douzième samedi de Matthieu), et τω καιρώ εκεινω pour indiquer le commencement de la péricope Matth. 20, 29-34 [image 4].

Image 3 et 4 : Paris. gr. 9 (Aland 04), Ve siècle (écriture inférieure),

f. 60v : notation et notes liturgiques ajoutées après coup

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Le Paris. gr. 48, du IXe-Xe siècle, est un livre des évangiles qui a été adapté à la lecture, de manière qu’il a presque pris l’apparence d’un lectionnaire. Sur le folio 91r [image 5] on remarque la notation ekphonétique et la date liturgique ajoutée dans la marge droite : κυριακή προ των φώτων, dimanche avant l’Épiphanie.

Image 5 : Paris. gr. 48, IXe-Xe siècle, les 4 évangiles (Aland : l 021), f. 91r

On devrait pouvoir à travers ces sources découvrir d’éventuels systèmes anciens, mais cela pose des problèmes : il est souvent difficile de dater avec précision les notes marginales et la notation ekphonétique, surtout dans les palimpsestes ; en outre, les manuscrits adaptés pour la lecture n’ont pas encore été suffisamment étudiés.

Les lectionnaires : typologie, codicologie

Les divers types de lectionnaires

Les lectionnaires byzantins apparaissent à partir du VIIIe siècle. Dans son étude approfondie de 1972, K. Junack a montré que les quelques fragments antérieurs à cette date, et qui sont souvent bilingues, proviennent d’Égypte ; ils n’appartiennent donc pas à la tradition de Constantinople, que nous connaissons à partir du VIIIe siècle seulement. Junack s’est basé sur les lectionnaires du Nouveau Testament, mais d’après mon expérience, le lectionnaire de l’Ancien Testament suit la même tendance : les plus anciens datent également du VIIIe siècle.

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Dans le Moyen Âge grec, il existait trois types de lectionnaire : l’évangéliaire, l’apostolos et le prophetologion ; il faut noter que cette terminologie n’est pas ancienne, mais elle reste celle qui convient.

→ Image 2 : évangéliaire du IXe siècle, Sinaï NE Μ Γ 13 (= Sinaï, gr. 215).

Image 6 : apostolos du XIIe siècle (Aland : l 59),

Moscou, Mus. Hist. Vlad.21 (Synod. 4).

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Image 7 : prophetologion du Xe siècle,

Sinaï, gr. 7, f. 2r.

Il existe aussi des types mixtes, comme par exemple l’apostolo-évangéliaire, qui contient les péricopes des Actes et des Épîtres, et celles de l’Évangile. Le Paris. gr. 375 a été écrit en Occident, peut-être à Cologne, en 1021 [image 8] ; comme d’autres lectionnaires grecs copiés en Occident, celui-ci n’a pas de notation ekphonétique.

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Image 8 : Paris. gr. 375, f. 79v, Lectionnaire ‘mixte’ des Épîtres, des Actes et de l’Évangile (Aland : l 60), écrit par la main de ηλιού πρεσβυτέρου

και μοναχού του σπιλεότου, κάστρο δεκολονίας, en 1021.

Il est possible de combiner ce lectionnaire mixte avec les péricopes de l’Ancien Testament et de créer ainsi un lectionnaire comportant l’ensemble des lectures, mais je n’en connais qu’un seul exemplaire, le ms. Athos Philothéou 6 qui est un manuscrit très dense et difficile d’usage, car la matière est organisée différemment dans les trois lectionnaires. Parfois on trouve aussi des lectures écrites in extenso dans les livres liturgiques proprement dits : un manuscrit qui se définit τριωδοπρόφητον, ou προφητότριωδον (sic) contient la matière liturgique et les hymnes du Triodion combinés avec les lectures de l’Ancien Testament pendant le Carême.

Pour avoir une idée du nombre des lectionnaires qui existaient, et de la relation quantitative qu’il y avait entre eux, on peut consulter la liste dressée par K. Aland des lectionnaires du Nouveau Testament ; elle dénombre 2 403 manuscrits, en incluant cependant des manuscrits qui ne sont pas des évangéliaires, mais des apostoloi, des livres liturgiques, et même des prophetologia, comme par ex. le Paris. gr. 308. Plusieurs prophetologia ont été depuis longtemps classés avec les lectionnaires néotestamentaires, puisqu’ils contiennent six lectures tirées des Épîtres catholiques de s. Jean et s. Pierre.

Junach estime qu’il existe environ deux mille évangéliaires et trois cent soixante-quinze apostoloi ; la liste des prophetologia que j’ai dressée moi-même compte à présent deux cent deux manuscrits. La Bibliothèque nationale de Paris compte dans ses collections quelque quatre-vingt-dix évangéliaires,

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vingt-cinq apostoloi et sept prophetologia. Dans les « nouvelles trouvailles » du monastère de Sainte-Catherine au Sinaï, il y a vingt-six évangéliaires et treize apostoloi entre le IXe et le XIVe siècle, et six prophetologia datant du Xe au XIIIe siècle ; on trouve en plus huit apostolo-évangéliaires copiés entre le XIe et le XVIe siècle. Ces lectionnaires « mixtes » du Nouveau Testament semblent être une invention plus récente que les lectionnaires purs, et on peut se demander pourquoi le lectionnaire mixte est apparu. Il faut supposer qu’on avait trois livres séparés parce que chaque type de texte biblique avait son propre lecteur, ou anagnostes : il existait trois catégories de lecteur, chacun spécialisé dans son type de texte. Aux temps et lieux où régnait la pauvreté, une même personne avait plusieurs fonctions et récitait plus d’un type de texte biblique ; par conséquent il était plus logique d’avoir l’épître et l’évangile dans le même manuscrit. Le « triple » lectionnaire Athos Philotheou 6, qui combine les péricopes de l’Ancien Testament avec celles du Nouveau, était probablement écrit pour une église très pauvre et très petite, avec un seul lecteur.

Caractéristiques matérielles

Les trois lectionnaires présentent entre eux une assez grande similitude en ce qui concerne la mise en page. Dans les plus anciens témoins on trouve deux types de mise en page, l’une en deux colonnes, et l’autre en une seule colonne (voir Paris. gr. 375, image 8). Dans la période qu’on peut appeler classique, c’est-à-dire les XIe et XIIe siècles, le type le plus commun est celui à deux colonnes, en onciale ou en minuscule, décoré de grandes initiales au commencement de chaque lecture et d’une ornementation discrète pour séparer les jours liturgiques, employant une écriture distincte, ou « Auszeichnungsschrift », pour les éléments de texte qui ne sont pas lecture (« off text », ou « rubrique »), et une notation ekphonetique à l’encre rouge. On trouve de beaux lectionnaires produits en Italie du Sud au Xe siècle, mais sous une forme modifiée et sans notation. Après la quatrième Croisade en 1204 et l’exil de l’empire byzantin à Nicée jusqu’en 1261, la notation ekphonétique disparaît des lectionnaires, mais la mise en page et le style de Constantinople, quoiqu’appauvris, subsistent encore.

Type oncial :

→ Image 7 : Sinaï, gr. 7, f. 2r, prophetologion du Xe siècle.

→ Image 2 : Sinaï, NE Μ Γ 13 (= Sinaï, gr. 215), évangéliaire (Aland : l 849), IXe siècle

Type « classique » :

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Image 9 : Patmos, 210, f. 89v Prophetologion du XIIe siècle

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Image 10 : Paris, suppl. gr. 905, f. 82r Évangéliaire de l’an 1055 (Aland : l 372)

→ voir aussi Image 6 : Moscou, Mus. Hist. Vlad.21 (Synod. 4), apostolos du XIIe siècle (Aland : l 59)]

Type tardif, sans notation :

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Image 11 : Paris. gr. 311, f. 1r Évangéliaire (Aland : l 86), écrit par Chariton pour Ignatios abbé

au mon. de la Théotokos των Οδηγών en 1336

Type occidental, sans notation :

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Image 12 : Vat. Reg. gr. 75, f. 36r, Prophetologion écrit par Symeon presbyter environ 982

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Image 13 : Vat. gr. 2138, f. 35r, Évangéliaire écrit par Cyriacus presb. et monachus à Capua en 991 (Aland : l 562)

Contenu des lectionnaires

Année Liturgique et ordre des lectures

L’année liturgique dans l’église orthodoxe

L’année mobile se compose de deux périodes, l’une avant Pâques, le triodion, l’autre après Pâques, le pentekostarion.

Le triodion commence avec le dimanche dit « de l’enfant prodigue » (Septuagésime), suivi par le dimanche du carnaval, ou της απόκρεω (Sexagésime), et celui « des laitages », ou της τυροφάγου (Quinquagésime) ; suivent les six semaines de Carême proprement dit, et la Semaine Sainte. Le pentekostarion commence le dimanche de Pâques et se termine à la Pentecôte, ou bien le dimanche qui suit, que l’on appelle le dimanche de tous les saints.

Le cycle des fêtes fixes, souvent nommé menologion, va du 1er septembre au 31 août. Les typika, qui

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indiquent le sommaire de la pratique liturgique pour toute l’année, commencent avec le triodion et situent l’année fixe, le menologion, en dernier lieu ; les lectionnaires, en revanche, sont organisés différemment.

L’ordre des lectures

La différence entre les trois lectionnaires se trouve, évidemment, dans leur contenu, mais aussi dans l’organisation de la matière.

Beaucoup de liturgistes ont supposé que primitivement la lecture biblique « faisait l’objet d’une lectio continua, c’est-à-dire l’ordre dans lequel on devait lire les livres étant déterminé, le lecteur reprenait la lecture du même livre au point où elle avait été arrêtée à la célébration précédente », selon le système qu’on connaît de la synagogue. Cette théorie est contestée, mais il est certain qu’on entrevoit dans l’église grecque le système de Bahnlesung, qui doit être dérivé de la lectio continua : les péricopes se suivent selon l’ordre des chapitres, sans qu’il y ait directement continuité.

Le lectionnaire néotestamentaire [bibliographie]

Il existe deux types de lectionnaire néotestamentaire, un type ancien qui ne contient que les lectures pour le samedi et le dimanche, et un type plus récent avec des lectures également pour les jours de semaine. Dans les grandes lignes, les lectures sont distribuées d’après les quatre évangiles, qui sont lus pendant l’année mobile, dans l’ordre : Jean, Matthieu, Luc et Marc ; la miniature de chaque évangéliste marque souvent le début de son cycle particulier. Au premier coup d’œil il est difficile de trouver un ordre logique quelconque dans la suite des péricopes ; pourtant, si l’on regarde isolément les dimanches, les samedis et les jours de semaine, trois différents systèmes de Bahnlesungen commencent à émerger. On peut prendre les trois premières semaines de Matthieu comme exemple [voir annexe 1] : le deuxième dimanche de Matthieu on lit la péricope Matth. 4, 18-23, et le dimanche suivant on continue avec Matth. 6, 22-33 ; le premier samedi de Matthieu on lit Matth. 5, 42-48, le deuxième samedi Matth. 7, 1-8, et le troisième samedi Matth. 7, 24 - 8, 4 ; des Bahnlesungen de Matth. 4, 25 - 7, 18 sont lus de mardi à vendredi la première semaine, pour être poursuivis la semaine suivante. Il apparaît que les péricopes de samedi et de dimanche ont été choisies les premières, tandis que celles des jours de semaine ont été ajoutées à une époque plus tardive.

Dans les lectionnaires du Nouveau Testament le menologion évolue constamment, et de nouveaux saints viennent rejoindre aux établis jusqu’au point où, en principe, chaque jour a sa commémoration, ou même plusieurs. La sélection des fêtes n’est pas la même dans tous les manuscrits et peut avoir été dictée par des besoins locaux, ce qui veut dire qu’il est parfois possible de placer un manuscrit dans un contexte géographique spécifique ; de même façon, on peut souvent le dater d’après le dernier saint entré dans le menologion.

Le lectionnaire vétérotestamentaire [bibliographie]

En revanche, le menologion du lectionnaire de l’Ancien Testament reste limité et traditionaliste : à la période « classique » des manuscrits des XIe-XIIe siècles il n’y a que 30 commémorations pour toute l’année [voir annexe 2]. De plus, toutes ces fêtes sont propres à Constantinople et il est très difficile de les dater. La seule exception est celle de la dédicace d’une église, ou enkainia : dans certains manuscrits c’est l’église locale qu’on fête, et dans ce cas on peut situer géographiquement le manuscrit en question, si on réussit à identifier l’église.

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Une autre différence entre le lectionnaire de l’Ancien Testament et les deux lectionnaires néotestamentaires est que le prophetologion, en plus des lectures, contient aussi de la matière liturgique ; on le constate en comparant le prophetologion [Images 7, 9 et 12] avec l’évangéliaire [Images 2, 10, 11 et 13].

Pour la période du triodion, le prophetologion contient le tropaire et les prokeimena à chanter avant les lectures ; parfois il contient aussi des directions détaillées pour l’office de Noël, de l’Épiphanie et de Pâques, et pour certaines fêtes fixes.

La base stable du prophetologion est le Carême : à partir de la semaine « des laitages » jusqu’au Samedi saint, tous les jours de semaine on lit l’Ancien Testament, pour préparer les catéchumènes au baptême, qui aura lieu le samedi des Rameaux et le Samedi saint. Les six semaines du Carême proprement dit, on lit chaque matin une prophétie d’Isaïe pendant la célébration du tritekté, un service religieux particulier à Sainte-Sophie, dont on connaît très peu de choses ; le soir, avant la liturgie des présanctifiés qu’on célébrait pendant le Carême depuis le concile « in Trullo » en 692, on lisait une lecture de la Genèse et une des Proverbes. Les trois lectures, Isaïe, Genèse et Proverbes, suivent le principe de la Bahnlesung.

La semaine Sainte, du lundi au vendredi, on lit un programme différent, mais également disposé comme une sorte de Bahnlesung. Pour le reste de l’année l’Ancien Testament est lu seulement la paramoné, c’est-à-dire le soir avant une fête importante, les fêtes du pentekostarion inclues ; à cette occasion on lit toujours une série de trois lectures de l’Ancien Testament. Le Samedi saint, la paramoné de la résurrection, on lit douze lectures de l’Ancien Testament ; il y a également de longues séries de lectures vétérotestamentaires pour Noël et l’Épiphanie. Comme je l’ai déjà mentionné, le prophetologion inclut deux séries de textes du Nouveau Testament : une série tirée de la première lettre de Jean, et une autre des deux lettres de Pierre ; les deux séries sont de minuscules Bahnlesungen.

Organisation de la matière

Les lectionnaires du Nouveau Testament commencent avec l’année mobile, mais ils inversent l’ordre des typika (triodion-pentekostarion) en plaçant le dimanche de Pâques au début : pentekostarion-triodion ; comme dans les typika, l’année fixe constitue un cycle à part.

Au contraire, le prophetologion a beaucoup de manières différentes pour organiser la matière, et il n’y a pour ainsi dire pas deux manuscrits qui ont la même disposition et un même contenu pour les fêtes fixes. Seule la partie consacrée au Carême reste stable dans tous les manuscrits. L’organisation qui paraît être la plus ancienne est celle qui commence avec la semaine « des laitages », c’est-à-dire le Carême, comme le font aussi les typika. Un autre type, pas très logique et également ancien, commence avec les deux fêtes fixes de Noël et d’Épiphanie et continue avec l’année mobile (triodion-pentekostarion), pour finir avec le menologion ; ce type est caractéristique de la période « classique », et c’est celui qu’on a appliqué dans l’édition du prophetologion des Monumenta Musicae Byzantinae. Un troisième type, plus récent, commence avec 1er septembre, c’est-à-dire le commencement de l’indiction, et continue avec les fêtes fixes et mobiles, intégrées ou séparés en deux cycles.

Ainsi, alors qu’il existe une organisation unique pour le lectionnaire du Nouveau Testament, le lectionnaire de l’Ancien Testament peut être organisé de plusieurs manières différentes, aucunes de ces organisations ne correspondant à celle des évangéliaires. Cette divergence dans l’organisation des lectionnaires reste à expliquer. Une des raisons possibles est, à mon avis, que le prophetologion est historiquement plus ancien que les deux lectionnaires du Nouveau Testament et qu’il a pu, par conservatisme, préserver des organisations plus anciennes.

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Page 17: Les lectionnaires grecs

Les lectionnaires après la conquête de Constantinople

Après la conquête de Constantinople par les Turcs ottomans en 1453 la production de manuscrits a changée et s’est adaptée aux conditions nouvelles, plus difficiles. La production de manuscrits du prophetologion s’arrête peu à peu, tandis que les péricopes de l’Ancien Testament entrent dans les livres liturgiques du triodion, du pentekostarion et des ménées. Ces livres contiennent aujourd’hui toutes les lectures bibliques, celles du Nouveau Testament inclues. La naissance du livre imprimé aura une influence profonde sur le développement des lectionnaires : une fois imprimé, le contenu (et le nom) d’un livre liturgique se stabilise et se fixe. Au XVIe siècle l’évangéliaire et l’apostolos ont été imprimés environ vingt fois dans diverses éditions, tandis qu’on en connaît une seule (ou peut-être deux) du lectionnaire vétérotestamentaire. De même, les livres liturgiques du triodion et du pentekostarion ont été imprimés une vingtaine de fois chacun, tandis que les ménées l’ont été beaucoup moins.

Le prophetologion n’est plus copié ou imprimé, et il devient peu à peu obsolète ; aujourd’hui ce type de lectionnaire est connu seulement par quelques érudits, et pas du tout du clergé grec. Le livre n’est plus nécessaire puisque son contenu se trouve dans d’autres livres. On aurait pu s’attendre à une évolution parallèle pour les deux lectionnaires du Nouveau Testament, dont le contenu se trouve également dans les livres liturgiques. Ceux-ci existent pourtant encore, et cela pour des raisons de tradition et d’usage liturgique : l’évangéliaire est porté en procession solennelle pendant l’entrée de la messe, la ε ί σ ο δ ος, et l’évangile du jour est récité par le prêtre qui tient le lectionnaire sacré entre ses mains ; évidemment chaque église devait posséder une copie de ce livre. L’apostolos doit peut-être d’avoir pu continuer son existence à la coutume grecque de laisser la lecture de l’Apôtre à quelque personne importante de la communauté, pour qui c’est un honneur de participer activement à la célébration. De plus, l’apostolos est devenu un livre d’éducation grecque pendant la domination turque, et même longtemps après, un livre avec lequel on apprenait à lire. C’est pourquoi les deux lectionnaires du Nouveau Testament subsistent de nos jours, tandis que le lectionnaire vétérotestamentaire a disparu.

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