Les Grandes Esprances 1
Les Grandes Esprances
Les Grandes Esprances
Auteur Charles Dickens
Signature de Charles Dickens vers1860.
Genre Bildungsroman pseudo-autobiographique, critique sociale et
morale
Version originale
Titre original Great Expectations
diteur original All the Year Round (dition en feuilleton), puis
Chapman and Hall (dition en volumes)
Langue originale anglais
Pays d'origine Royaume-Uni
Date de parutionoriginale
1860-1861
Version franaise
Traducteur Lucien Guitard, Pierre Leyris, Andr Parreaux,
Madeleine Rossel (publi sous le titre de De grandes esprances
avecSouvenirs intimes de David Copperfield)
Lieu de parution Paris
diteur Gallimard (La Pliade)
Date de parution 1954
Nombre de pages 1568 pages
ISBN 9782070101672
Chronologie
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AGreat_Expectations_dans_All_the_Year_Round.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Charles_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ADickens%2527s_signature.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chapman_and_Hallhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Langue_anglaisehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Royaume-Unihttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=ISBNhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sp%C3%A9cial:Booksources/9782070101672
Les Grandes Esprances 2
A Tale of Two Cities Our Mutual Friend
Les Grandes Esprances ou De grandes esprances (en anglais Great
Expectations) est le treizime roman deCharles Dickens (1812-1870),
le deuxime, aprs David Copperfield, tre racont entirement la
premirepersonne par le protagoniste lui-mme, Philip Pirrip, dit
Pip[1]. Le sujet principal en est la vie et les aventures d'unjeune
orphelin jusqu' sa maturit. D'abord publi en feuilleton de dcembre
1860 aot 1861 dans le magazine deDickens All the Year Round, il
parat ensuite en trois volumes chez Chapman and Hall en octobre
1861.Conu pour tre deux fois plus long, le roman doit son format
des contraintes de gestion affectant la revue laquelle il est
confi. Ramass et dense, avec une conomie de moyens inhabituelle
chez Dickens, il reprsente, parl'quilibre de sa structure, la
perfection de son droulement et l'aboutissement des intrigues,
l'apoge de la maturitde son auteur. Il se situe dans la dernire
partie de sa carrire, l'aprs-midi de sa vie et de sa gloire (the
afternoonof his life and glory) selon G. K. Chesterton, et aprs
lui, seul tre complet, ne parat que L'Ami commun.L'histoire
commence vers 1812, comme la prime enfance de Dickens passe dans le
mme cont rural du Kent, pourse terminer vers 1846. D'emble, le
lecteur est rgal (treated)[2] par la terrifiante rencontre entre le
hros et leforat vad Abel Magwicth ; Great Expectations est un livre
violent, marqu par des images extrmes, la pauvret,les
bateaux-prisons au large, the hulks, les entraves et les chanes,
les luttes mort[2]. Il associe donc une intriguenourrie de
rebondissements imprvus une posture autobiographique comprenant
diffrentes tonalits deremmoration, et, indpendamment de sa
technique narrative, il reflte sinon les vnements de la vie, du
moins lesproccupations de l'auteur, et surtout sa conception de la
socit et de l'homme.Les Grandes Esprances prsentent une panoplie de
personnages hauts en couleur, qui sont rests dans la
consciencepopulaire : l'implacable Miss Havisham et Estella la
beaut glace, Joe le forgeron tout raison et bont,
l'onclePumblechook, la fois dbonnaire et dessch, la figure coupante
de l'avou Jaggers, celle, deux facettes, de sondouble oppos
Wemmick, l'ami disert et sage Herbert Pocket.En un long et
convulsif processus de changement, les thmes conflictuels,
classiques chez Dickens, de la richesse etde la pauvret, de l'amour
et du rejet, du snobisme et de l'amertume, finissent par cder peu
ou prou le pas au pouvoirde la bont et sa victoire sur les forces
de l'obscurantisme et du mal[2].Les critiques sont partags la
parution : Carlyle parle de cette loufoquerie de Pip (all that
Pip's nonsense)[3]
alors que G. B. Shaw loue un bel ensemble sonnant juste de bout
en bout (All of one piece and consistentlytruthfull)[4]. Dickens,
lui, a le sentiment qu'il s'agit d'une de ses meilleures uvres,
dont il aime l'ide, une trsbelle ide (a very fine idea), et la
ralisation[5], et il se montre trs sensible aux compliments de ses
amis : BulwerLytton, crit-il, est on ne peut plus entich du livre
(Bulwer is so strongly taken with the book)[6].De fait, trs
populaire et traduit dans de nombreux pays, il connat plusieurs
adaptations cinmatographiques etinspire diffrents crateurs.
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Les Grandes Esprances 3
Gense du roman
Charles Dickens, vers 1860.
Alors qu'il commence Great Expectations, Dickens est pris dans
untourbillon de lectures publiques le conduisant de ville en ville
traversle royaume. la fois dbordant d'nergie et puis, grandiose
etmesquin, conventionnel et excentrique, sortant tout juste d'une
crisepersonnelle majeure, gardant secrte une liaison amoureuse avec
unetrs jeune femme, il y a quelque chose d'immense, voire de
dmesuren lui : vaste demeure, vaste famille, vastes amours, haines
puissantes,popularit universelle.
Pourtant, les dbuts de Great Expectations n'ont rien de
glorieux,artistiquement parlant, du fait que l'ide du roman va se
heurter descirconstances conomiques qui en dictent la conception et
laralisation[7].
Prmices
Dans son carnet pense-bte (Book of Memoranda), commenc en 1855,
Dickens crit des noms pour d'ventuelspersonnages : Magwitch,
Provis, Clarriker, Compey, Pumblechook, Horlick, Gargery, Wopsle,
Skiffins, dontcertains seront des familiers de Great Expectations.
S'y trouve galement une rfrence un homme qui sait (knowing man),
peut-tre une esquisse du futur Bentley Drummle[8] ; une autre voque
une maison pleine de flagorneurs et de charlatans (Toadies and
Humbugs) prfigurant les visiteurs de Satis House au chapitre
11[9],[8].De plus, Margaret Cardwell suppute une premire prmonition
de Great Expectations dans une lettre de Dickensadresse W. H. Wills
le 25 novembre 1855, dans laquelle il parle de recycler une ide
bizarre (odd idea)destine au numro spcial de Nol, Maison louer (A
House to Let), en un pivot autour duquel tournera[son] prochain
livre (the pivot round which my next book shall revolve)[10],[11].
L'ide bizarre concernequelqu'un, prmaturment dgot du monde, qui se
retire dans une vieille demeure isole [], se gardant de toutcontact
avec l'extrieur ( retires to an old lonely house [] resolved to
shut out the world and hold no communionwith it [12].
Le 8aot1860, Dickens, dans une lettre au comte Carlisle, fait
tat de son agitation, celle-l mme qui l'habitechaque fois que se
prpare un nouveau livre[8]. Un mois plus tard, il crit Forster
qu'il vient d'avoir une nouvelleide[13].
Une bien belle ide (Charles Dickens)
Publicit pour Great Expectations dans All theYear Round.
En effet, Dickens est content de lui, car, crit-il, c'est une
bien belleide, la fois novatrice et grotesque ( such a very fine,
new andgrotesque idea ) : crire une histoire courte, une petite
chose (alittle piece) la fois tragi-comique et grotesque (grotesque
tragi-comicconception), une nouvelle donc, avec un trs jeune hros
qui devientl'ami d'un forat vad ; ce dernier fait fortune en
Australie et lui lgueses biens, mais en demeurant anonyme. la fin,
l'argent est perdu caril est confisqu par la Couronne. En somme,
l'axe Pip-Magwitch estpos, mais sans Miss Havisham ni Estella, ni
aucun des personnagesultrieurement greffs, ce que confirme Forster
dans sa biographie : l
se trouve le germe de la relation entre Pip et Magwitch, qu'il
entend servir de base une histoire selon l'ancienne
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Charles_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ACharles_Dickens_-_Project_Gutenberg_eText_13103.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ellen_Ternanhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=8_ao%C3%BBthttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ao%C3%BBthttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=1860http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=John_Forsterhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3APublicit%C3%A9_pour_Great_Expectations_dans_All_the_Year_Round.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Australie
Les Grandes Esprances 4
formule des vingt numros ( was the germ of Pip and Magwitch,
which at first he intended to make thegroundwork of a tale in the
old twenty-number form )[14].De fait, l'ide s'est toffe, les
ambitions de l'auteur aussi, et Dickens commence la rdaction.
Bientt cependant, dsseptembre, les choses se gtent : l'hebdomadaire
All the Year Round voit ses ventes chuter l'automne, sa
publicationphare, The Day's Ride de Charles Lever, dcourageant le
public de faon alarmante. J'ai runi un conseil de guerre ( I called
a council of war ), explique Dickens : lui seul, le Chef (The
Chief), comme disent ses collaborateurs,peut sauver la situation,
et il faut faire vite ; il lui faut frapper un grand coup ( the one
thing to be done was forme to strike in )[15]. La bien belle ide
s'adapte son prochain support : publications hebdomadaires, cinq
centspages, peine plus d'une seule anne (1860-1861), trente-six
pisodes, commencer le 1er dcembre. Le roman deLever est poursuivi
jusqu' son terme (23 mars 1861)[16], mais passe au second plan.
Aussitt, les ventes reprennentet la critique ragit bien, le Times
donnant le ton : Notre Dickens nous comble en cette uvre d'encore
plus demerveilles qu'il ne l'a fait depuis longtemps ( Our Dickens
has in the present work given us more of his earlierfancies than we
have had for years )[17].Comme toujours lorsqu'il manque d'espace,
Dickens, dont la sant, en outre, n'est pas au mieux, se sent la
peine : planifier de semaine en semaine s'est avr incroyablement
difficile ( The planning out from week to week wasunimaginably
difficult ), mais il avance d'un pas sr[18]. Il pense avoir trouv
un bon titre (a good name), utilise la premire personne partout
(throughout), trouve le dbut on ne peut plus bouffon (excessively
droll) : J'ai mis un enfant et un bon bougre idiot dans une
relation qui me parat trs drle ( I have put a child and
agood-natured foolish man, in relations that seem to me very funny
)[19]. Quatre pisodes hebdomadaires sont ainsi sortis du moulin
(ground off the wheel) en octobre[20], et part une allusion l'
esclavage de sa lourde tche(bondage)[21], les mois dfilent sans les
cris d'angoisse ponctuant d'habitude la rdaction des romans[18]. Il
ne se sertmme pas de ses Number Plans, ses Mems[22] ; quelques
notes seulement avec l'ge des personnages, les coefficientsde mare
pour le chapitre 54, une bauche de conclusion. Mary Boyle, il crit
fin dcembre que GreatExpectations est un franc succs et
universellement apprci ( Great Expectations [is] a very great
success anduniversally liked )[23].
Les derniers pas et une soudaine dcision
Charley Dickens (en 1874),peut-tre le modle de Herbert
Pocket.
Ultime mise au point
Six lectures publiques sont donnes du 14 mars au 18 avril, et en
mai, Dickensprend quelques jours de vacances Douvres. La veille de
son dpart, il emmnehuit ou neuf amis avec trois au quatre membres
de sa famille pour une excursion envapeur de Blackwall Southend ;
apparemment destine au plaisir, lamini-croisire est en fait une
sance de travail : Dickens scrute les rives du fleuveen prparation
du chapitre consacr la tentative d'vasion de Magwitch[14]. Uneseule
rvision importante est ensuite apporte : la prsentation de Herbert
Pocket etde sa famille est modifie, sans doute, pense Margaret
Cardwell, pour qu'ilressemble davantage son propre fils
Charley[24]. Le 11 juin, Dickens crit Macready que Great
Expectations est termin, et le 15, il demande l'diteur d'enprparer
la publication[18].
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Timeshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ADickensjunior-1874.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Douvres
Les Grandes Esprances 5
Soudain, une deuxime conclusion
Une semaine plus tard, Dickens procde la rvision la plus
drastique de toute sa carrire[18] : sur le conseil deBulwer-Lytton,
il supprime sa conclusion et la remplace par une autre. La premire
n'a rien d'heureux : un brvevision d'Estella Londres, veuve de
Bentley Drummle, plutt morose dans un second mariage et
vivotantprcairement, avec un Pip vou au clibat[18]. Cette fin a
toujours plu Dickens par son originalit : l'pilogue,crit-il,
s'loigne de tous les sentiers battus ( [the] winding up will be
away from all such things as theyconventionally go )[25],[18]. Dans
la version revue et corrige, Pip et Estella se rencontrent sur les
ruines fumantesde Satis House o ils se jurent une ternelle amiti,
Pip supputant la possibilit qu'il ne sera pas spar d'elle ( the
shadow of no parting from her )[18], ce qui est encore chang pour
l'dition de 1863 en jentrevis lesprancede ne plus me sparer
dEstelle [26] ( I saw no shadow of another parting from her
)[27].Dans une lettre Forster, Dickens s'est expliqu sur sa
soudaine dcision : Vous serez surpris d'apprendre que j'aichang la
fin de Great Expectations partir du retour de Pip chez Joe. Bulwer,
qui, comme vous le savez, s'estvraiment entich de ce livre, a plaid
cette cause avec tant de conviction aprs avoir relu les preuves,
que je me suisrsolu la modification [] J'ai commis un aussi joli
petit morceau que possible et je suis bien d'accord quel'histoire y
gagne en crdibilit ( You will be surprised to hear that I have
changed the end of Great Expectationsfrom and after Pip's return to
Joe's [] Bulwer, who has been, as I think you know, extraordinarily
taken with thebook, strongly urged it upon me, after reading the
proofs, with such good reasons that I have resolved to make
thechange []. I have put in as pretty a piece of writing as I
could, and I have no doubt the story will be moreacceptable through
the alteration )[28].Pourquoi cette substitution ? D'une conclusion
pessimiste, le roman passe une autre qui le parat peine moins.Que
Pip et Estella ne soient point ou plus spars n'est qu'un
pressentiment de Pip ; le narrateur, qui se sert ici d'unelitote
(littralement, pas l'ombre d'une autre sparation [no shadow of
another parting]), n'voque pas de runion,a fortiori d'union.
Pourtant, ajoute Earle Davis, onze annes ont pass, et il est sans
doute moralement acceptable quePip entrevoie une rcompense aprs
avoir mri en caractre, et peut-tre Estella a-t-elle aussi eu le
temps dechanger ( Eleven years might change Estella too )[29].Earle
Davis, reprenant Forster selon qui la deuxime version est plus
cohrente (more consistent) et plusnaturelle (more
natural)[30],[31], ajoute que la conclusion est bien reue par le
public[32]. Gissing cependant regrettece changement : drle d'ide
qu'a eue l Dickens ( a strange thing, indeed, to befall Dickens ;
uniquement d,selon lui, la dfrence envers Lord Lytton, il le juge
totalement incongru, nuisant au mcanisme du roman qui, sanscela,
serait presque parfait[33],[34]. l'inverse, John Hillis-Miller,
estimant que la personnalit de Dickens est si affirme que
l'influence deBulwer-Lytton n'a pu qu'tre minime, y voit une
ouverture bienvenue : les brumes de l'entichement se sontdissipes,
crit-il, ils (Pip et Estella] peuvent tre unis ( The mists of
infatuation have cleared away, they can bejoined )[35]. Earle Davis
note que G. B. Shaw publie le roman en 1937 pour le The Limited
Editions Club avec lapremire conclusion, et que The Rhinehart
Edition de 1979 prsente les deux versions[36],[37],[38].
Contrat, texte et parutionL'absence de contratDickens et Wills
tant les co-propritaires de All the Year Round, l'un 75%, l'autre
25, Dickens est son proprediteur et ne requiert pas de contrat si
l'uvre est de sa plume[39]. Bien que destin une parution
hebdomadaire, lemanuscrit est divis en neuf sections mensuelles,
avec une nouvelle pagination pour chacune[31]. Le roman est
publidans le Harper's Weekly du 24 novembre 1860 au 5 aot 1861, et
dans All the Year Round du 1er dcembre 1860 au3 aot 1861. Harper's
aurait pay 1 000 de droits. D'autre part, Dickens s'est rjoui d'un
contrat sign avecTauchnitz le 4 janvier 1861 pour une parution en
anglais destine au public du continent.Les diffrentes ditions
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Edward_Bulwer-Lyttonhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Estellehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Litotehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_Gissinghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_Bernard_Shawhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Round
Les Grandes Esprances 6
Robert L. Patten signale quatre ditions amricaines en 1861 et
voit dans la prolifration des ditions tant en
Europequ'outre-Atlantique un tmoignage extraordinaire
(extraordinary testimony) de la popularit de GreatExpectations[40].
Chapman and Hall ralise la premire dition en trois volumes ds 1861,
que suivent cinqrimpressions entre le 6 juillet et le 30 octobre,
enfin une dition en un seul volume en 1862. L'dition dite bonmarch
parat en 1863, celle dite de bibliothque (Library Edition) en 1864
et l'dition dite Charles Dickens en 1868. cette liste, Paul
Schlicke ajoute deux ditions lui paraissant particulirement rudites
et mticuleuses (two meticulous scholarly editions), celle que
conduit Margaret Cardwell chez Clarendon Press en 1993 et celle
deEdgar Rosenberg chez Norton en 1999[31].Calendrier des premires
parutions
Partie Date Chapitres
I-5 1, 8, 15, 22, 29 dcembre 1860 (1-8)
6-9 5, 12, 19, 26 janvier 1861 (9-15)
10-12 2, 9, 23 fvrier 1861 16-21)
13-17 2, 9, 16, 23, 30 mars 1861 (22-29)
18-21 6, 13, 20, 27 avril 1861 (30-37)
22-25 4, 11, 18, 25 mai 1861 (38-42)
26-30 1, 8 15, 22 29 juin 1861 (43-52)
31-34 6, 13, 20, 27 juillet 1861 (53-57)
35 3 aot 1861 (58-59)
IllustrationsLes publications du Harper's Weekly s'accompagnent
de quarante illustrations ralises par John McLenan[41] ;celles de
All the Year Round, en revanche, et c'est la premire et seule fois
chez Dickens, n'en comportent aucune. En1862, cependant, Marcus
Stone (1840-1921)[42], voisin et fils d'un vieil ami lui-mme
peintre, Frank Stone, est invit raliser huit gravures sur bois pour
l'dition dite de Bibliothque . D'aprs Paul Schlicke, ces
illustrations restentmdiocres ; pourtant, Stone est appel rcidiver
pour L'Ami commun et ses dessins sont repris dans l'dition Charles
Dickens [31]. Plus tard, Henry Mathew Brock (1875-1960) a lui aussi
illustr Great Expectations, ainsi,d'ailleurs, que Un Conte de Nol
(1935)[43], de mme que d'autres dessinateurs ou peintres, tels John
McLenan[44], F.A. Fraser[45] ou Harry Furniss[46].
AccueilRobert L. Patten calcule que All the Year Round vend 100
000 exemplaires de Great Expectations chaque semaine,et Mudie, le
mammouth des bibliothques ambulatoires (circulating libraries), qui
en achte 1 400, ajoute quechaque numro est lu par au moins trente
personnes[47]. L'intrigue dramatique mise part, c'est l'humour
dickensienqui sduit surtout le public : d'ailleurs, l'auteur en est
bien conscient qui crit Forster ds octobre 1860 qu'il n'aurapas se
plaindre du manque d'humour comme dans Le Conte de deux cits [48],
ce que Forster corrobore sansrserve lorsqu'il juge qu'en effet,
l'humour de Dickens, pas moins que sa puissance cratrice, tait son
plus hautdans ce livre ( Dickens's humour, not less than his
creative power, was at its best in this book )[14]. De plus,
selonPaul Schlicke, les lecteurs y trouvent le meilleur de son
ancienne et de sa nouvelle manire[49].Toutes les critiques ne sont
pas favorables, celle de Margaret Oliphant, par exemple, qui, dans
son compte-rendu paru dans Blackwood's de mai1862, vilipende le
roman sans appel. Dans l'ensemble, cependant, le livre a t presque
universellement acclam comme l'une des plus belles russites de
Dickens[49], quoique pour des raisons parfois opposes : ainsi, G.
K. Chesterton s'intresse plutt son optimisme , tandis qu'Edmung
WIlson en admire le
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chapman_and_Hallhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=L%27Ami_communhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Un_Conte_de_No%C3%ABlhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Le_Conte_de_deux_cit%C3%A9shttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Margaret_Oliphanthttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Blackwood%27s_Magazinehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gilbert_Keith_Chesterton
Les Grandes Esprances 7
pessimisme . Humphry House privilgie en 1941 son contexte
social, et en 1974, J. H. Buckley y voit avant tout
unBildungsroman. John Hillis-Miller crit en 1958 que Pip est
l'archtype mme de tous les hros dickensiens et en1970 Q. D. Leavis
se demande en un chapitre sans nuance Comment on doit lire Great
Expectations (How WeMust Read Great Expectations). En 1984, Peter
Brook, dans la mouvance de Jacques Derrida, en offre une
lecturedconstructioniste[50],[51]. L'analyste le plus profond,
selon Paul Schlicke, reste sans doute Julian Moynahan qui,dans un
essai de 1964 sondant la culpabilit du hros, fait de Orlick le
double, l'alter ego et le sombre reflet de Pip ( Pip's double,
alter ego and dark mirror image). La longue tude du roman que
prsente Anny Sadrin en 1988compte aussi, ajoute-t-il, parmi les
plus remarquables (the most distinguished)[52].
Personnages
Le protagonistes et les siens Philip Pirrip, dit Pip, orphelin,
protagoniste et narrateur de Great Expectations. Il a pass son
enfance dans l'ide
de succder un jour son beau-frre Joe Gargery, forgeron au
village. Sa vie bascule lorsqu'il est brutalement misen contact
avec Abel Magwitch, forat vad, qui subvient anonymement son
ducation. Dsormais, Pip est Londres et acquiert peu peu le statut
de gentleman , dont il abuse aux dpens de sa propre famille.
Persuadd'tre le protg de l'excentrique Miss Havisham, il doit
s'accommoder d'un douloureux chec amoureux etapprendre respecter
son bienfaiteur avant de prtendre tre devenu un authentique homme
de bien, ruin maishonnte et loyal.
Joe Gargery, forgeron, beau-frre du hros et sa premire figure de
pre. D'une bont sans faille, malgr sadception que Pip choisisse la
vie londonienne plutt que sa forge, il va le voir aprs qu'il a
commenc sonducation. La visite lui est pnible : ne sachant plus
s'il doit dire Pip ou Monsieur (Sir), Joe s'en retournedignement,
mais le cur gros.
Mrs Joe Gargery, sur de Pip qu'elle accueille aprs le dcs de
leurs parents. Bougonne, acaritre et parfoismchante, elle rudoie sa
famille, se plaint sans cesse du fardeau reprsent par sa nouvelle
charge leve lamain , qu'elle a lourde[53],[54]. Brutalement attaque
par Orlick, le journalier de son mari, elle reste infirmejusqu' la
fin de ses jours.
Mr Pumblechook, oncle de Joe Gargery, clibataire et ngociant en
bl. En son for intrieur, il n'prouve quempris pour Pip et flatte
Mrs Joe sans vergogne, vantant sa noblesse d'me de devoir s'occuper
d'un tel chenapan.Comme c'est lui qui organise la premire visite de
Pip Miss Havisham, il se vante d'tre le grand architecte de
sarussite sociale, et se gonfle d'importance. Lorsque Pip finit par
le dnoncer comme l'imposteur qu'il est, il russit dtourner la
conversation, mettre l'auditoire de son ct et se faire passer pour
un parent vertueux et efficace.
Miss Havisham et ses familiers Miss Havisham, vieille dame
fortune ayant arrt le temps depuis qu'elle a t abandonne par son
fianc
l'autel du mariage il y a de nombreuses annes. Elle invite Pip
sous le prtexte qu'elle a besoin de compagnie et cedernier la
considre comme sa bienfaitrice. Miss Havisham ne le dtrompe pas,
car l'illusion du jeune garonl'aide mettre en uvre son plan
malfique de briser le cur des hommes par Estella interpose. Bien
plus tard,elle prend conscience de sa faute et lui prsente ses
excuses. Le jeune homme lui pardonne et la sauveopportunment des
flammes lorsque sa robe de marie prend feu prs de la chemine.
Grivement brle,cependant, elle meurt bientt de ses blessures.
Estella, fille adoptive de Miss Havisham, beaut suprme au nom
d'toile et au cur de glace, dont Pip s'prend passionnment au
premier regard et que sa passion accompagne tout au long du roman.
En ralit, mais cela, le lecteur, comme le protagoniste, l'apprend
au dernier moment, elle est le fruit des amours illicites d'Abel
Magwitch et de Molly, la gouvernante de Jaggers, et elle a d tre
adopte aprs que sa mre a t condamne pour meurtre. Aux yeux de Pip,
Estella reprsente tout ce quoi il aspire, un monde de beaut, de
richesse et de culture. Cependant, prive de tout sentiment par
l'ducation qu'elle a reue de Miss Havisham, Estella est
incapable
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bildungsromanhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Peter_Brookhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Jacques_Derridahttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Alter_ego
Les Grandes Esprances 8
d'aimer, ce dont elle avertit Pip en de multiples occasions et
qu'il refuse de croire ou d'accepter. Matthew Pocket, membre de la
famille Pocket, cousine de Miss Havisham et prsume hritire de ses
biens.
Matthew est le patriarche de la famille, l'un des seuls ne rien
convoiter pour lui-mme. sa maisonne comprendneuf enfants, deux
nounous, une gouvernante, une cuisinire et une jolie pouse
incapable. Matthew enseigne dejeunes messieurs, dont Bentley
Drummle, Pip et son propre fils Herbert, qui vivent tous sous son
toit.
Herbert Pocket, fils de Matthew Pocket, il rencontre Pip enfant
lorsque ce dernier effectue sa premire visite Satis House et est
dcrit comme un jeune gentleman ple ( pale young gentleman ). C'est
lui qui dfie Pip la boxe et qui, ensuite, devient son prcepteur en
bonnes manires Londres o les deux jeunes gens partagent
unappartement. Ami fidle, il est toujours prsent dans les moments
difficiles comme dans la joie.
Cousin Raymond, cousin g de Miss Havisham, vivant sur sa proprit
et s'intressant essentiellement sonhritage.
Georgiana, cousine ge de Miss Havisham, l'une des mouches
(flies) qui virevoltent autour de la vieilledame pour essayer de
capter sa fortune.
Sarah Pocket, autre parente ge de Miss Havisham, qui ne
s'intresse qu' son argent. Elle est dcrite commesche et ride telle
une vieille tle ondule, avec une face en coquilles de noix et une
bouche de chat prive de sesmoustaches.
Personnages lis la jeunesse de Pip Abel Magwitch, alias Provis
Londres, alias Mr Campbell une fois repr par son mortel ennemi
Compeyson ;
c'est le forat d'abord rencontr dans les marais, qui a
anonymement pris Pip sous sa protection. Il s'chappe dubagne, est
repris puis dport en Australie o il fait fortune, enfin revient
Londres afin de constater le rsultat del'ducation qu'a reue Pip, au
risque de la peine de mort pour non-respect d'une clause de sa
dportation.Compeyson, qui l'pie, faisant chouer sa tentative
d'vacuation vers la France, il est condamn la pendaisonmais chappe
la potence en mourant des blessures que lui a infliges son
ennemi.
Mr and Mrs Hubble, couple habitant le village de Pip, qui a
l'art de se prendre pour beaucoup plus importantqu'il n'est.
Mr Wopsle, alias Mr Waldengarver, employ aux critures dans
l'glise du village. Il prouve la passion desplanches, pour
lesquelles il n'est que mdiocrement dou, et finit par tenter sa
chance Londres o, en qute derle dans les thtres, il est connu sous
le nom de scne de Waldengraver.
Biddy, cousine au second degr de Wopsle, elle dirige chez elle
son propre tablissement d'enseignement, ouvertle soir, et ce titre,
elle a t la matresse d'cole de Pip. Intelligente, sensible et
pauvre, elle-mme orpheline, elleapparat comme le double oppos
d'Estella. Pip ne remarque pas l'amour qu'elle lui porte, tant il
est fascin parl'inaccessible beaut de la pupille de Miss Havisham.
Cependant, aprs avoir compris toute l'tendue et la portede ses
erreurs de jugement, il revient au village pour demander la main de
Biddy, mais arrive trop tard car elle apous Joe Gargery de qui elle
aura deux enfants, l'un portant son nom et qu'Estella croit tre son
fils dans lapremire conclusion. Orlick a lui aussi convoit Biddy,
mais sans espoir de retour.
L'homme de loi et son entourage Mr Jaggers, homme de loi
londonien en vue, il reprsente plusieurs clients au civil comme au
pnal. C'est lui qui
s'occupe des affaires de Magwitch et aussi de Miss Havisham. En
affaires et dans la vie, il est aussi coupant quel'indique son nom
( Dchiqueteur ).
John Wemmick, jamais apel autrement que Mr Wemmick sauf par son
pre avec qui il vit Walworth dans unminuscule chteau, l'exacte
reproduction en miniature d'un vrai fort avec pont-levis et foss.
Employ de Jaggers,il sert d'intermdaire privilgi entre l'homme de
loi et ses clients, et c'est lui, le plus souvent, qui a faire
avecPip.
Le vieux parent (The Aged Parent), ou Le vieux P. (The Aged P.),
ou encore Le Vieux (The Aged), pre de JohnWemmick.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Walworth_%28Londres%29
Les Grandes Esprances 9
Molly, gouvernante de Jaggers qui l'a sauve de la potence aprs
sa condamnation pour meurtre. La conclusion duroman rvle qu'elle a
t la matresse de Magwitch et qu'elle est la mre d'Estella.
Les antagonistes de Pip
Chapitre 15 : Joe envoie Orlick dans letas de charbon, par F. A.
Fraser.
Compeyson ou, dans certaines ditions, Compey, forat ennemi jur
deMagwitch. Escroc professionnel, il s'est fianc Miss Havisham,
avec lacomplicit d'Arthur Havisham, frre ivrogne de la jeune femme,
pour captersa fortune, puis l'a abandonne l'autel. Lorsqu'il
apprend que Magwitch estde retour Londres, il le poursuit de sa
vindicte et n'a de cesse de ledmasquer. Il russit l'agripper bord
d'une embarcation avant queMagwitch ne soit vacu l'tranger, et il
prit, noy dans les eaux de laTamise, au cours de la bataille mort
qui s'ensuit.
Dolge Orlick, forgeron la journe dans l'atelier de Joe
Gargery,homme renferm et grossier, la force redoutable, aussi peu
amne que sonpatron est ouvert et accueillant. Habit par l'amertume
et le ressentiment, comme congnitalement hargneux, ilblme son
entourage pour ses checs et ses frustrations. Il se dispute avec
Joe au sujet de Mrs Gargery qui, il estvrai, ne lui pargne pas ses
piques, et s'ensuit une bagarre dont il sort dpit et honteux tant
il a t surpass. Sarancur n'en est qu'accentue et il s'attaque
secrtement Mrs Gargery qu'il laisse infirme vie, puis, vers la
findu roman, tente d'assassiner Pip qui est sauv in extremis. Il
finit par tre identifi comme le coupable et estarrt.
Bentley Drummle, l'Araigne (the Spider) d'aprs Jaggers,
grossier, stupide, Drummle a pour seuls atouts letitre dont il est
l'hritier et la fortune de sa famille. Pip le rencontre chez Mr
Pocket o lui aussi reoit uneducation de gentleman. Il s'aline tous
ses camarades et la socit entire, sauf Estella qui, sensible son
rang,finit pour son malheur par l'pouser, mais le quitte bientt
tant il la maltraite. Il rapparat la fin du roman pourmourir dans
un accident conscutif au mauvais traitement qu'il fait subir un
cheval.
Autres personnages Clara Barley, future pouse de Herbert Pocket.
D'origine trs humble, elle vit avec son pre malade de la
goutte.
Elle n'aime pas beaucoup Pip car elle se rend compte qu'il
incite Herbert la dpense. Elle finit cependant par luiaccorder son
amiti.
Miss Skiffins, future pouse de Mr Wemmick. Elle apparait assez
tt dans le roman, surtout dans le chteau miniature appartenant
Wemmick. Elle arbore des gants verts en compagnie de Pip, gants
qui,exceptionnellement, deviennent blancs lors de la description de
son mariage.
Startop, comme Bentley Drummle, fait partie des camarades de
Pip, mais sa diffrence, c'est un brave garon,aux gots, est-il
suggr, quelque peu effmins. Il aide Pip et Herbert tenter
l'vacuation de Magwitch[55].
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3A%28ch._15%29_%22Orlick_._._._._was_very_soon_among_the_coal-dust%2C_and_in_no_hurry_to_come_out_of_it%22.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Goutte_%28maladie%29
Les Grandes Esprances 10
Intrigue
Rsum
Brise-lui le cur ! , par H.M. Brock.
Pip divise son histoire en trois parties, correspondant aux
trois tapes (stages) deson voyage (journey) : son enfance et sa
prime jeunesse dans le Kent alors qu'ilrve de s'lever au-dessus de
son humble condition, puis sa jeune maturit Londresaprs avoir reu
ses grandes esprances , enfin sa dsillusion de connatre la sourcede
sa fortune quoi s'associe sa lente prise de conscience de la vanit
de ses faussesvaleurs[56]. Dans sa prsentation du spectacle
construit sur le roman de Dickens, lethtre Kayonan appelle ces
tapes les trois esprances de Pip. Le rsum qu'ildonne de l'intrigue
a servi de base celui qui suit[57].
Le Kent
Great Expectations : carte des lieux.
Dans un petit village anglais du Kent, le jeune orphelin Pipmne
une existence humble auprs de sa sur acaritre et deson mari, le
bienveillant forgeron Joe Gargery. Un soir aucimetire o lenfant est
venu sincliner devant la tombe de sesparents, se produit un vnement
qui changera plus tard lecours de son existence : il est surpris
par un vieux foratfrachement chapp de prison qui le contraint
violemment aller chercher des outils dans la forge pour scier ses
entraves etlaider dans sa fuite.
Malgr ladversit de son existence, Pip mne une vie insouciante
jusquau jour o il est pris comme garon decompagnie par l'antique
Miss Havisham qui vit retire du monde dans un vaste manoir dlabr,
cern d'herbes folles,Satis House. Cette dame trange, toujours
assise dans la pnombre, porte ternellement une robe de marie
endcomposition et un seul soulier en soie. Sur une table est dress
le gteau nuptial envelopp de toiles d'araigne etl'horloge du salon
s'est fige sur une heure prcise ; Pip rencontre aussi la fille
adoptive de la maison, la belle Estella au-cur-de-glace et en tombe
perdument amoureux. En mme temps, le regard mchant qu'elle lui
porte lui faitressentir son infriorit sociale : elle ne le considre
pas comme un compagnon de jeu, encore moins un ami, juste unpetit
manuvre sans intrt, aux mains calleuses et avec de grosses
chaussures dmodes.Mais voil quun personnage important, l'homme de
loi Jaggers en personne, lui annonce quil est le bnficiaire de
grandes esprances , une vraie fortune que lui laisse un bienfaiteur
anonyme. Avec la promesse d'tre ainsi enrichi,Pip part pour la
capitale, laissant avec mpris derrire lui sa pauvret, sa famille,
son enfance.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ABreakhisheart.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ACarte_G._E.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Kent
Les Grandes Esprances 11
Londres
Great Expectations, carte de Londres.
Londres, Pip tudie auprs de Matthew Pockett, tuteur excentrique
maisefficace, fait des rencontres, acquiert les attitudes de son
nouveau rangsocial et exprimente la vie mondaine, la plupart du
temps en servantd'escorte Estella. Parmi ses amis se trouvent les
personnages les plusrocambolesques, comme l'employ modle Wemmick
qui se btit peu peu un chteau miniature. Il est convaincu que son
bienfaiteur anonyme estla vieille Miss Havisham qui le met sans
cesse en contact avec la belleEstella, lincitant ainsi laimer. Or
Estella, entoure de nombreuxprtendants, essaie de lui faire
comprendre quelle a t forme dans le seulbut de nuire aux
hommes.
Dpit, Pip subit une autre dception, immense cette fois,
lorsquildcouvre enfin et avec horreur la vritable identit du son
mcne : le vieux forat rencontr jadis dans le cimetire.Et il
comprend enfin que Miss Havisham s'est jou de lui pour faire
souffrir les hommes et ainsi se venger de sonpropre fianc qui la
abandonne le jour mme de leur mariage.
La rdemption
En schappant de prison afin de rencontrer son protg, le forat
Abel Magwitch met sa vie en pril et Pip doit faireface la ralit :
son protecteur nest quun vulgaire criminel ; Miss Havisham l'a
tromp ; Estella ne laimera jamais; il a cru aux valeurs dune socit
superficielle et hypocrite ; il a trahi sa famille, ses racines. Il
dcide alorsdemmener loin dAngleterre cet vad encombrant. Mais, lors
de leur priple, il apprend de lui les relationscomplexes qui lient
tous les protagonistes de son histoire : lidentit de la mre
dEstella, les circonstances de sanaissance, le nom du fianc qui a
trahi Miss Havisham. Il ressent aussi la compassion qui est due un
homme traqu,bless et condamn la potence. Aprs de nombreuses et
souvent violentes pripties, il comprend enfin que labont du cur est
le bien le plus prcieux et ne dpend nullement du statut social.
Dsormais, il fait sienne l'ancienneformule de son prcepteur,
exprime au chapitre 22 :
il avait pour principe quun homme qui nest pas vraimentgentleman
par le cur, na jamais t, depuis que le mondeexiste, un vrai
gentleman par les manires. Il disait aussiquaucun vernis ne peut
cacher le grain du bois, et que plus onmet de vernis dessus, plus
le grain devient apparent[58].
It is a principle of his that no man who was not a truegentleman
at heart, ever was, since the world began, a truegentleman in
manner. He says, no varnish can hide thegrain of the wood; and that
the more varnish you put on,the more the grain will express
itself[59].
Synopsis
Premire tape
Premire partie (1 dcembre 1860)
1. Philip Pirrip, dit Pip, se souvient du jour o, par une sombre
veille de Nol, alors qu'il se recueille sur la tombe deses parents,
il est soudain empoign par un homme hirsute, un forat vad qui lui
demande de lui rapporter de lanourriture et une lime.2. De retour
chez sa sur qui l'a lev la main (by hand), il est puni pour tre
rentr tard mais se laisse consolerpar son beau-frre, le forgeron
Joe Gargery. Au souper, il cache son morceau de pain et, le matin
de Nol, prend unpt au porc et du brandy dans le garde-manger, puis
une lime dans la forge, et se glisse l'extrieur
jusqu'auxmarais.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AExpectations_london_map.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Rocambolehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=M%C3%A9c%C3%A9nathttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=P%C3%A9rip%C3%A9tiehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gentleman
Les Grandes Esprances 12
Deuxime partie (8 dcembre 1860)
Mr Pumblechook fait sa sempiternellemorale, gravure de John
McLenan.
3. Rendu sur les lieux, il est surpris par un autre forat vad,
jeune homme auvisage barr d'une cicatrice. Il rejoint ensuite
l'homme en guenilles qu'ils'meut de voir dvorer la nourriture, puis
limer les entraves qu'il porte lajambe. Le forat entre dans une
violente colre lorsque Pip lui parle dudeuxime vad, rencontr dans
le marais.4. Au cours du repas de Nol, alors qu'il s'attend tre
svrement grond pouravoir pill le garde-manger, il est l'objet d'un
discours de l'oncle Pumblechooket des autres invits l'enjoignant la
gratitude et le mettant en garde contre latendance qu'ont les
garons tre naturellement vicieux (naterallywicious[60]). Au moment
o sa sur s'en va chercher le pt qu'il a vol, uneescouade de soldats
apparat la porte.
Troisime partie (15 dcembre 1860)
5. Les soldats demandent Joe de rparer une paire de menottes,
puis Joe et Pip les suivent dans leur chasse auxforats. Les deux
vads sont repris tandis qu'ils se battent dans les marais. Avant
qu'il ne soit renvoy sur lebateau-prison (the hulks) ancr dans la
Tamise, le premier forat avoue avoir vol de la nourriture dans
legarde-manger de Mrs Gargery, ce que Joe pardonne aussitt :
Nous ne savons pas ce que vous avez fait, mais nous ne voudrions
pasvous voir mourir de faim pour cela, pauvre infortun ! "Nest-ce
pas,mon petit Pip?"[61].
We don't know what you have done, but we wouldn't have
youstarved to death for it, poor miserable fellow-creetur[62],
"would us,Pip?"[63].
Quatrime partie (22 dcembre 1980)
6. Pip ne se sent pas capable de dire la vrit Joe et garde le
silence sur le vol de la nourriture.7. Il attend de pouvoir entrer
en apprentissage la forge ; pendant ce temps, il reoit quelques
rudiments d'ducationde la part d'une grand-tante de Mr Wopsle et de
sa petite-fille Biddy, suffisamment pour se rendre compte que Joe
nesait pas lire. Une anne passe et un jour, Mrs Joe annonce que son
oncle, Mr Pumblechook, a obtenu de MissHavisham, vieille dame du
petit bourg voisin vivant en recluse dans son manoir, qu'il aille
jouer chez elle.
Cinquime partie (29 dcembre 1860)
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3A%28Pumblechook%29_%22Leave_this_lad_to_me%2C_Ma%27am%3B_leave_this_lad_to_me.%22.jpeg
Les Grandes Esprances 13
Pip est charg de distraireMiss Havisham, par Marcus
Stone.
8. Pumblechook conduit le jeune garon Satis House. Pip y
rencontre Estella,hautaine bien qu' peine plus ge que lui, puis
Miss Havisham, vieille dame vtue desguenilles de sa robe de marie.
La maison est en ruines, l'intrieur est jauni par lepassage des
ans, les pendules sont arrtes neuf heures moins le quart.
MissHavisham ordonne aux deux enfants de jouer aux cartes, puis
intime Estella l'ordre de lui briser le cur. Pip rprime
difficilement ses larmes lorsque Estella, moqueuse,le traite de
rustre grossier et vulgaire. Il s'chappe en pleurs dans le jardin o
une visionle saisit : Miss Havisham est pendue une poutre et
l'appelle.
Sixime partie (5 janvier 1861)
9. De retour la maison, Pip embellit son aventure lorsqu'il
raconte Mrs Joe etPumblechook avoir vu un carrosse de velours noir,
quatre chiens et une panired'argent remplie de ctelettes de veau.
Plus tard, il avoue Joe avoir tout invent parcequ'il se sentait
vulgaire (common). Joe le console en l'assurant qu'il est
ordinaire
de petitesse et extraordinaire d'rudition (oncommon small and an
oncommon scholar).
10. Pip demande Biddy de lui apprendre tre non vulgaire
(uncommon). Un samedi soir, Pip trouve Joe l'auberge du Jolly
Bargeman ( Au joyeux marinier ) en compagnie d'un trange convive
qui remue sa boisson avecune lime. L'tranger lui donne une pice
d'un shilling enveloppe dans deux billets de 1. Pip s'inquite au
cas oses rencontres avec le forat seraient rvles.
Septime partie (12 janvier 1861)
Partie de whist chez MissHavisham, par Marcus Stone.
12. Les visites de Pip Satis House se font plus frquentes. Il
pousse le fauteuil roulantde la vieille femme de pice en pice, joue
aux cartes avec Estella, tandis que MissHavisham chuchote :
Brise-leur le cur, toi, ma fiert et mon esprance . Un jour,elle
remarque que Pip grandit et elle lui demande d'amener Joe avec elle
lors de saprochaine venue.13. Deux jours plus tard, voici Joe
endimanch en compagnie de Pip. Miss Havishamlui demande si Pip n'a
jamais mis le moindre doute sur son futur mtier de forgeron, etsi
Joe s'attend une rcompense au cas o il le prendrait comme apprenti.
Joe rpond non par l'intermdiaire de Pip, mais elle lui remet
vingt-cinq guines flambant neuvespour payer l'apprentissage du
jeune garon. Les Gargery ftent l'occasion par un dnerau Sanglier
bleu. Pip, cependant, se sent dsespr, convaincu que jamais il
n'aimera lemtier de Joe.
Huitime partie (19 janvier 1861)
14. Pip de dit rien Joe de ses sentiments, mais ses visites
Satis House hantent son souvenir alors qu'il travaille, etil a des
visions du visage d'Estella dans le feu de la forge.15. Bien que
Joe le lui dconseille, Pip prend une demi-journe de vacances pour
se rendre Satis House. Soncamarade de forge, Dolge Orlick, renfrogn
et contrariant, demande la mme faveur Joe. Cependant, ses
remarquesdsobligeantes envers sa femme irritent le forgeron qui,
d'un coup de poing, l'envoie rouler dans le tas de charbon. Satis
House, Pip apprend qu'Estella est l'tranger pour parfaire son
ducation ; Miss Havisham lui dit qu'il peutvenir la voir chaque
anne pour son anniversaire, mais qu'il n'a rien attendre d'elle. De
retour la forge, il apprendque quelqu'un est entr par effraction
dans la maison et que Mrs Joe a t violemment assaillie par un
inconnu et aperdu conscience.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3APip_waits_on_Miss_havisham%2C_by_Marcus_Stone.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AA_Rubber_at_Miss_Havisham%27s%2C_by_Marcus_Stone.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Guin%C3%A9e_%28monnaie%29
Les Grandes Esprances 14
Dixime partie (2 fvrier 1861)
16. L'arme du crime est une ancienne entrave mtallique de forat.
Pip la reconnat et se sent coupable, comme s'ilavait lui-mme reu le
coup fatal. Mrs Joe reste paralyse et prive de parole ; du coup,
son caractre change et ellese fait aimable. Bien que les soupons se
portent sur Orlick, elle demeure indulgente son gard. Biddy,
camaraded'cole et aussi tutrice de Pip, vient la maison des Gargery
pour s'occuper du foyer.17. Le jour de son anniversaire, Pip rend
visite Miss Havisham qui lui donne une guine et lui ordonne de
revenirau bout d'un an. Biddy et lui deviennent trs proches, et
c'est elle qu'il avoue son secret dsir de devenir ungentleman, pour
Estella, prcise-t-il. Pour la mortifier ou pour gagner son cur ?
demande Biddy. Alors que sepoursuit leur promenade dans la
campagne, Orlick les suit de loin, puis se rapproche.
Onzime partie (9 fvrier 1861)
Les au-revoir avec Joe sontempreints de gne, par Marcus
Stone.
18. Pip est apprenti depuis quatre ans lorsque Jaggers, qui gre
les intrts de MissHavisham Londres, lui fait une visite surprise.
Il lui annonce que de grandesesprances s'offrent lui la condition
que Joe accepte de rsilier son contratd'apprentissage. Si tel est
le cas, Pip ira Londres pour apprendre devenir ungentleman. Quoi
qu'il arrive, il ne doit en aucune faon chercher identifier
sonbienfaiteur. Joe accepte de librer Pip sans la moindre
compensation financire,mais le dner clbrant l'heureuse fortune de
Pip se passe dans la tristesse gnrale.
19. Le contrat d'apprentissage est symboliquement brl et Pip
voque les projetsqu'il entretient dj pour aider la bonne fortune de
Joe ; il fait ses adieux Pumblechook qui s'enorgueillit de son
succs, puis s'en va saluer Miss Havisham.Les au-revoir avec Joe
sont empreints de gne et, enfin, Pip prend le chemin dela
capitale.
Deuxime tape
Douzime partie (23 fvrier 1861)
20. Londres, Jaggers, homme de loi spcialis dans les affaires
criminelles, grant les intrts de Miss Havisham,entour d'une cour de
vritables clients, fait savoir Pip qu'il le reprsente auprs de son
bienfaiteur anonyme. Sonbureau est situ prs de Smithfield Market,
et Pip y trouve une foule de personnages louches rclamant
l'attention dumatre des lieux. Pour tromper son attente, il se rend
dans la prison de Newgate qui est tout prs.21. Jaggers donne pour
instruction son clerc Wemmick de conduire Pip Barnard's Inn, o il
doit loger avecHerbert Pocket, le fils de son prcepteur Matthew
Pocket. Les deux jeunes gens se reconnaissent et Pip se souvientdu
grand garon ple qui l'avait provoqu la boxe dans le jardin de Satis
House.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ATaking_Leave_of_Joe%2C_by_Marcus_Stone.jpg
Les Grandes Esprances 15
Treizime partie (2 mars 1861)
Les hommages de Pip Mrs Pocketdans les jardins de Hammersmith,
par
Harry Furniss (1910).
22. Herbert apprend les bonnes manires Pip. En hommage l'auteur
duclbre joyeux forgeron (The Harmonious Blacksmith)[64], son
compositeurfavori, il le surnomme Handel . Il lui explique
qu'Estella a t adopte parMiss Havisham dans le seul but de se
venger de la gent masculine. Il raconte cequ'il sait de la vie de
la vieille dame : fille d'un riche brasseur, elle a hrit avecson
frre Arthur de l'entreprise paternelle. Elle s'est prise d'un
escroc lalangue bien pendue qui lui a propos le mariage et l'a
persuade de racheter lapart de son frre au prix fort. Les deux
hommes se sont ensuite partag lemagot et l'escroc a disparu alors
qu'il devait rejoindre sa fiance l'autel. MissHavisham s'est alors
retire dans Satis House o toutes les pendules ont tarrtes 9 heures
moins 20.
Quatorzime partie (9 mars 1861)
23. Chez Matthew Pocket, Pip fait la connaissance des autres
lves, Bentley Drummle, aussi dsagrable que riche,et Startop, dlicat
et amical. Matthew, qui a tudi Eton et Harrow, puis Cambridge, n'a
aucun sens pratique. Sonpouse, Belinda, dont le pre a t anobli en
knight, n'a cure que de son rang et nglige ses devoirs envers le
foyer.24. Lorsque Pip se rend chez Jaggers pour lui soumettre son
intention de partager un logis avec Herbert, il est tmoinde la faon
dont l'homme de loi intimide ses interlocuteurs au tribunal ; il
apprend aussi mieux connatre sonpremier clerc, Wemmick, qui lui
montre les masques mortuaires de quelques anciens clients, lui
conseille d'acqurirdes titres et lui demande, l'occasion d'un dner
chez Jaggers, d'observer la gouvernante, vritable bte
sauvageapprivoise (a wild beast tamed) selon lui. Il l'invite aussi
venir voir sa maison situe dans les faubourgs deLondres.
Quinzime partie (16 mars 1861)
25. Bien que certains membres de la famille Pocket en veulent
Pip de s'tre immisc dans le cercle des prtendants la fortune de
Miss Havisham, il est bien accueilli par Mathew, le seul ne
solliciter de faveur de personne.D'ailleurs, Pip est un bon lve et
fait des progrs remarqus. Comme prvu, il se rend Walworth chez
Wemmick,et l, il le trouve mtamorphos : ce n'est plus l'employ dur
et sans tat d'me de la City, mais le paisible rsidentd'un petit
chteau avec foss, pont-levis, jardins, parcs pour animaux. Il
partage cet endroit bucolique avec son vieuxpre, le vieux P. .
Jaggers ignore compltement cet aspect de sa vie, car Wemmick garde
sa vie prive l'abri desregards.26. Pip se rend chez Jaggers en
compagnie de Startop et Drummle pour un dner ; Jaggers impose sa
gouvernantede montrer ses poignets, la fois robustes et marqus de
cicatrices. L'homme de loi semble fascin par Drummlequ'il appelle
L'Araigne et qu'il incite vanter sa force et aussi avouer
l'aversion qu'il ressent envers Pip. Jaggersconseille ce dernier de
se tenir l'cart de Drummle.
Seizime partie (23 mars 1861)
27. Joe est venu Londres pour rendre visite son jeune beau-frre.
Maladroitement endimanch, il est intimid parl'accueil de Pip,
conforme aux rgles de la bonne socit, avec un majordome lou pour
l'occasion, si bien qu'il nesait comment l'appeler, Pip ou
Monsieur. Il raconte Pip que Wopsle est Londres pour tenter sa
chance commeacteur, qu'Estella est de retour et serait heureuse de
le revoir. Il lui rappelle qu'il est toujours le bienvenu la
forge,puis prend cong.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3APip_and_Mrs_Pocket_in_the_garden_at_Hammersmith.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Eton_Collegehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Harrow_Schoolhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Universit%C3%A9_de_Cambridgehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Knight_Bachelorhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Cit%C3%A9_de_Londres
Les Grandes Esprances 16
28. Pip s'en va aussitt retrouver Estella ; dans la diligence,
il voyage avec deux forats dont l'un raconte avoir port un garon au
village deux billets de 1, ce qui trouble beaucoup le jeune homme
qui n'y voit cependant qu'unesimple concidence. Une fois rendu au
village, il dcide de prendre une chambre au Sanglier Bleu plutt que
deretourner la forge.
Dix-septime partie (30 mars 1861)
29. Pip est choqu de constater qu'Orlick est dsormais le gardien
de Satis House ; Estelle, cependant, est plus belleque jamais, et
elle a beau l'assurer qu'elle n'a pas de cur, il se sent encourag
par la recommandation de MissHavisham qui lui rpte : Aime-la,
aime-la ! , et se convainc qu'il a t choisi par la vieille dame
pour sa filleadoptive. Il se sent plus gn que jamais de devoir
aller rendre visite Joe.
Dix-huitime partie (6 avril 1861)
Pip pntre dans la loge deMr Wopsle, par Harry
Furniss (1910).
30. Pip se promne dans le village o, dans la grand-rue, le garon
de course du tailleurse moque de sa dmarche et de son lgance en
faisant semblant de ne pas lereconnatre. Pip met Jaggers en garde
contre Orlick et obtient la promesse qu'il serarenvoy de Satis
House. De retour Londres, il avoue son amour pour Estella Herbert
qui reste trs dubitatif. Herbert lui apprend qu'il est secrtement
fianc ClaraBarley, fille d'un commissaire de la marine
marchande.31. Pip et Herbert assistent une reprsentation de Hamlet
dans laquelle Mr Wopsletient le rle principal, prestation si
mauvaise qu'elle suscite l'hilarit gnrale. Aprsquoi, les deux
jeunes gens invitent l'acteur, Waldengarver de son nom de scne,
dner.
Dix-neuvime partie (13 avril 1861)
La prison de Newgate, vue de l'Ouest, par GeorgeShepherd
(1784-1862).
32. Estella demande Pip de l'attendre l'arrt de la diligence
Londres. Comme il arrive avec quelques heures d'avance,
Wemmickl'emmne visiter la prison de Newgate. Il revient juste temps
pourapercevoir Estella qui lui fait un signe de la main par la
fentre.
33. Elle lui dit qu'elle est sur le point de faire ses dbuts
dans la hautesocit et qu'elle ira peut-tre le voir Richmond, ce que
Pip interprtecomme une tape dans la ralisation du plan conu par
Miss Havishampour les unir.
Vingtime partie (21 avril 1861)
34. Pip dpense inconsidrment. Herbert et lui dressent la liste
de leurs dettes, mais, en compagnie des autresmembres du club
auquel ils appartiennent, ils continuent mener grand train et leur
dficit financier ne fait ques'aggraver. Pip apprend la mort de sa
sur.35. Il retourne au village pour assister aux obsques ; Biddy
lui raconte les derniers instants de sa sur : elle a russi
prononcer trois mots, Joe , pardon , Pip . Pip promet de venir
rgulirement voir Joe et s'offusque de ceque Biddy mette sa parole
en doute.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3APip_enters_Mr_Wopsle%27s_dressing_Room%2C_by_Harry_Furniss_%281910%29.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Hamlethttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prison_de_Newgatehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ANewgate_West_View_of_Newgate_by_George_Shepherd_1784-1862_edited.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prison_de_Newgate
Les Grandes Esprances 17
Vingt-et-unime partie (27 avril 1861)
Herbert donne une leon degestion Pip, par Marcus
Stone.
36. Pip a vingt-et-un ans et il reoit 500 de Jaggers pour qu'il
rembourse ses dettes.L'homme de loi l'informe que dsormais, la mme
somme lui sera remisergulirement jusqu' ce que son bienfaiteur se
fasse connatre. Pip sollicite l'aide deWemmick pour qu'une partie
de cet argent soit consacr la promotion des projets deHerbert.
Wemmick lui conseille solennellement, en tant que clerc officiant
dans sonbureau, de n'en rien faire, mais Pip insiste pour tre
autoris lui poser la mmequestion en priv, chez lui Walworth. il
recommande 37. L, Wemmick est d'un avisdiffrent : il recommande au
contraire Pip de financer l'entre de son ami chezClarriker,
courtier de frt maritime. Wemmick demande Skiffins, son
futurbeau-frre, de monter l'opration dans le secret, afin que
Herbert ne connaisse pasl'identit de son bienfaiteur.
Vingt-deuxime partie (4 mai 1861)
38. Pip rend souvent visite Estella qui, tout en lui rappelant
son insensibilit, aiguise sa jalousie. Lors d'une visite Satis
House, Miss Havisham se rjouit des conqutes de sa fille adoptive,
mais l'accuse de faire preuve d'indiffrenceet de froideur envers
elle. Je suis ce que vous m'avez faite , rpond la jeune femme, avec
la hautaine fiert qui lacaractrise. Pip remarque que Miss Havisham
hante les couloirs en se lamentant. De retour Londres, il s'irrite
de ceque Drummle lve son verre la sant d'Estella lors d'un dner au
cercle des Finches et s'empresse de la mettre engarde contre cet
individu, mais elle lui rpond qu'elle ne cherche le sduire que pour
mieux le tromper.
Vingt-troisime partie (11 mai 1861)
39. Une semaine aprs, Pip fte son vingt-troisime anniversaire.
La nuit est temptueuse et il prouve une sourdeinquitude, d'autant
plus que, trs tard, une voix qu'a prcde un pas lourd gravissant les
marches,l'appelle soudainde l'escalier. C'est un homme d'environ
soixante ans, la chevelure grisonnante, en habits de voyage, qui
lui prendles mains comme pour le saisir dans ses bras. Pip reconnat
alors le forat qu'il a secouru dans les marais. L'hommelui raconte
qu'il a lev des moutons en Nouvelle Galles du Sud et qu'il est son
bienfaiteur. Contemplant le logementde Pip avec la fiert d'un
propritaire, il s'arrte plus particulirement sur le jeune gentleman
auquel il affirme : Jesuis ton second pre . Pip en ressent une
horreur absolue et reste sans voix. Toutefois, trs troubl par la
menace dependaison qui pse sur le forat depuis son retour en
Angleterre, il prend peu peu conscience que ses convictionssur Miss
Havisham et Estella n'taient que des illusions et qu'il s'est loign
de Joe et de Biddy pour se retrouver endfinitive li un criminel
recherch par la justice.
Troisime tape
Vingt-quatrime partie (18 mai 1861)
40. Le lendemain matin, Pip apprend que son bienfaiteur se nomme
Abel Magwitch, qu'il se fait dsormais appelerProvis[65], qu'il est
dfinitivement revenu en Angleterre, au risque d'tre pendu s'il est
pris. Pip l'habille en fermierprospre et l'installe dans un
logement proche de chez lui. Jaggers confirme, de loin et par
prtrition, que c'est bienMagwitch qui finance Pip. Il ajoute qu'il
l'a mis en garde contre un retour en Angleterre, mais qu'il n'a pas
tenucompte de son conseil. Au retour d'Herbert, Magwitch lui fait
jurer de garder le silence son endroit.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AHerbert_lecturing_on_capital%2C_by_Marcus_Stone.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Nouvelle_Galles_du_Sudhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pr%C3%A9t%C3%A9rition
Les Grandes Esprances 18
Vingt-cinquime partie (25 mai 1861)
41. Herbert et Pip sont d'avis de ne plus profiter des largesses
de Magwitch et de lui faire quitter tout prix leterritoire
national.42. Magwitch leur raconte l'histoire de sa vie : environ
vingt ans plus tt, il s'est fait complice d'un certainCompeyson,
faussaire et escroc, qui, de mche avec un certain Arthur, venait de
s'emparer de la fortune d'une richehritire. Arthur, trs malade
l'poque, souffrait de cauchemars au cours desquels il voyait une
vieille femme vtuede blanc le couvrir d'un linceul. Lorsqu'ils ont
t arrts pour leurs forfaits, Magwitch a t condamn quatorzeannes de
travaux forcs, alors que Compeyson, un monsieur , tait bien plus
lgrement sanctionn, ce qui l'aincit la vengeance. Incarcr sur le
mme bateau-prison que son complice devenu son ennemi, il l'a frapp
auvisage, ce qui lui a laiss une cicatrice lui barrant la face.
Puis il a russi s'vader et appris peu aprs queCompeyson avait fait
de mme. Repris, il a t condamn la dportation en Australie pour
avoir favoris la capturede Compeyson, mais il ignore ce que ce
dernier est devenu. Aprs avoir cout Magwitch, Herbert explique
Pipqu'Arthur n'est autre que le frre de Miss Havisham et Compeyson
le fianc qui l'a abandonne.
Vingt-sixime partie (1 juin 1861)
Ne rentrez pas chez vous , parMarcus Stone.
43. Pip revient au village pour revoir Estella. Au Sanglier
bleu, il trouve Drummledont Orlick est le valet. Drummle est lui
aussi venu voir Estella.44. Pip accuse Miss Havisham et Estella de
lui avoir cach l'identit de sonbienfaiteur. Miss Havisham admet
l'avoir tromp de bout en bout, mais lui assurequ'il s'est lui-mme
pris son propre pige. Elle se justifie en expliquant qu'elle avoulu
tourmenter ses parents avides de sa fortune. Pip s'panche sur
l'amour qu'ilprouve pour Estella qui lui rpond qu'elle ne ressent
rien pour lui et qu'elle al'intention d'pouser Bentley Drummle. Pip
s'en retourne Londres pied, en proieau dsarroi le plus complet. Il
arrive tard dans la nuit et trouve le veilleur saporte, porteur
d'une note de Wemmick l'enjoignant de ne pas entrer chez lui :
(Don't go home).
Vingt-septime partie (8 juin 1861)
45. Pip passe une mauvaise nuit dans un htel. Le lendemain,
Wemmick l'informeque ses appartements sont pis par Compeyson et
qu'il lui faut faire quitter le pays Provis.46. Pip monte un plan
avec Provis, dsormais appel Mr Campbell : il fera le guet alors que
le fugitif descendra lefleuve en barque. Herbert et lui dcident
d'amarrer une embarcation l'escalier du Temple et de s'exercer
faire letrajet sur la Tamise pour tromper l'attention. Lorsque le
moment sera venu, ils sortiront le forat de sa cache et
leconduiront sur le continent.
Vingt-huitime partie (15 juin 1861)
47. Pip attend que Wemmick donne le signal que le jour de
l'opration est venu ; en attendant, comme prvu, Herbertet lui
descendent rgulirement le cours du fleuve dans leur embarcation.
Mais un soir o il a assist unereprsentation donne par Wopsle au
thtre, l'acteur lui apprend que le deuxime forat occupait un sige
justederrire lui dans la salle. Pip se rend compte que Compeyson ne
cesse de l'pier et il explique Wemmick que ledanger ne cesse de
crotre.48. Au cours d'un dner chez Jaggers, Pip remarque les
poignets de Molly, et il a la vision de la main d'Estella
luifaisant un signe depuis la fentre de la diligence. Wemmick lui
explique qu'il connat l'histoire de Molly : alorsqu'elle tait
poursuivie pour le meurtre par strangulation d'une femme bien plus
forte qu'elle, Jaggers a cach lapuissance de ses mains pendant le
procs, arguant qu'elle n'avait pas la capacit physique de perptrer
un tel crime ;bien que souponne d'avoir tu sa fille de trois ans
pour se venger du pre de l'enfant, elle a t acquitte et Jaggers
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Travaux_forc%C3%A9shttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=D%C3%A9portation_p%C3%A9nalehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ADon%27t_Go_Home%2C_by_Marcus_Stone.jpg
Les Grandes Esprances 19
l'a recueillie et employe comme gouvernante.
Vingt-neuvime partie ( 22 juin 1861)
Miss Havisham implore le pardon, parF. A. Fraser (vers
1877).
49. Pip se rend Satis House pour en savoir plus sur Estella. Il
trouve MissHavisham accable par le remords. Elle lui raconte
qu'elle a pris une enfant quelui a remise Jaggers et l'a leve avec
un cur de glace. Elle ne sait rien desantcdents familiaux de la
jeune fille, mais a appris qu'elle est maintenantmarie et vit
actuellement Paris. Elle donne de l'argent Pip pour payerl'entre de
Herbert chez Clarriker et le supplie de lui pardonner. Pip
faitquelques pas dans le jardin, et une fois encore, a la vision de
Miss Havishampendue une poutre. Il rentre lui faire ses adieux,
mais la robe de la vieilledame, dont un pan a tran dans l'tre,
s'enflamme soudain. Il russit teindreles flammes, mais se brle les
mains et Miss Havisham est grivement blesse.
Alors qu'il se prpare retourner Londres, elle rpte comme dans un
rve : Qu'ai-je donc fait ? (What have Idone? )
50. Herbert soigne les brlures de Pip tout en lui racontant ce
qu'il a appris de l'histoire de Magwitch. Il a eu une filledont il
a perdu la trace lorsqu'il a pris la fuite au moment du procs de la
mre de l'enfant. Compeyson n'a eu decesse de le faire chanter en
menaant de rvler aux autorits o il se cachait. L'enfant, si
toutefois elle a vcu,devrait avoir peu prs le mme ge que Pip. Ce
dernier en conclut que Magwitch est le pre d'Estella.
Trentime partie (29 juin 1861)
51. Pip met Jaggers en demeure de confirmer ses conclusions sur
l'ascendance d'Estella. Jaggers lui rpond de faondtourne : son seul
but, dit-il, a t de sauver une enfant abandonne en la confiant Miss
Havisham, et il ajoutequ'il ne sert rien pour le moment, que ce
soit dans l'intrt de Molly, Magwitch ou d'Estella, de rvler la vrit
; iltermine en conseillant Pip de garder pour lui ses pauvres
rveries (poor dreams).52. Wemmick donne le signal attendu : l'heure
est venue de tenter l'vacuation de Magwitch, mais les mains de
Pipsont encore trop fragiles pour qu'il tienne les avirons. C'est
Startop qui s'en chargera. Cependant, arrive une lettremystrieuse,
l'enjoignant de venir le soir mme au four chaux situ sur les marais
s'il veut des renseignements sur son oncle Provis (information
regarding your uncle Provis).
Trente-et-unime partie (6 juillet 1861)
53. Pip est au rendez-vous. Dans l'obscurit de l'cluse, il est
soudain attaqu par derrire et un nud coulant enserreson corps.
C'est Orlick qui l'accuse de tous les maux : il lui a fait perdre
son travail chez Miss Havisham ; il s'estinterpos entre lui et
Biddy. Oui, c'est lui qui a attaqu Mrs Gargery avec l'entrave des
forats, mais ce n'est pas luiqui a frapp, mais bien Pip par son
bras. Il est au courant de tout concernant Magwitch. Il s'apprte
frapper avec unmarteau lorsque surviennent Startop, Herbert et le
garon de courses de chez Trabb. Pip, puis, malade d'angoisse,n'a
plus qu'un souci : protger Magwitch.
Trente-deuxime partie (13 juillet 1861)
54. Le lendemain matin, Pip, Herbert et Startop se mettent en
route sur le fleuve. Ils prennent Magwitch bord et serendent la
rame jusqu' une auberge isole o ils ont le projet de passer la nuit
avant de rejoindre le paquebot enpartance pour Hambourg. Pip
s'inquite de voir deux hommes inspecter leur embarcation. Le
lendemain matin, ilsreprennent leur descente au fil de l'eau mais
s'aperoivent qu'ils sont suivis par une embarcation quatre avirons
quiles somme de faire demi-tour. S'ensuit une bousculade au cours
de laquelle Magwitch et Compeyson passentpar-dessus bord, puis
s'empoignent en une treinte mortelle. Seul Magwitch refait surface
et Pip le reconduit Londres, bless et trs oppress. Le jeune homme
n'prouve plus la moindre aversion envers cet homme qui lui
tient,
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AGreat_Expectations%2C_Miss_Havisham_begging_forgivance%2C_by_F.A._Fraser_c.1877.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Four_%C3%A0_chaux
Les Grandes Esprances 20
d'autant qu'il sait dsormais que sa fortune va tre confisque par
la Couronne.
Trente-troisime partie (20 juillet 1861)
55. Magwitch a t arrt et son procs est fix au mois suivant.
Herbert, maintenant agent maritime, se prpare partir pour l'gypte
afin d'y grer la succursale Clarriker au Caire. Il offre Pip de
l'accompagner et d'y occuper lesfonctions de premier secrtaire.
Jagger et Wemmick dplorent que Pip ne se soit pas proccup de mettre
les biensde Magwitch l'abri. Wemmick l'invite un dernier
petit-djeuner Walworth, aprs quoi Pip l'accompagne pourson mariage
avec Miss Skiffins lors d'une crmonie improvise.56. Chaque jour,
Pip rend visite Magwitch dans l'infirmerie de la prison o il est
hospitalis, et il lui tient la mainau cours du procs qui le
condamne la pendaison. Magwitch, gravement malade, meurt avant que
la sentence nepuisse tre excute. Pip est rest ses cts pendant son
agonie. Sur son lit de mort, Magwitch l'a remerci de nepoint
l'avoir abandonn, et Pip l'a inform que sa fille est bien vivante
et qu'il l'aime.
Trente-quatrime partie (27 juillet 1861)
57. Pip est cras de dettes et tombe gravement malade. Lorsque
les officiers de police viennent l'arrter, il est enplein dlire et
perd conscience. son rveil, il dcouvre Joe ses cts, vritable
ange-gardien qui l'a soign. Saconvalescence est longue : lors de
ses entretiens avec Joe, il apprend que Miss Havisham est morte en
laissant tousses biens Estella, hormis une somme de 4 000 destine
Matthew Pocket ; Orlick est en prison aprs avoirattaqu Pumblechook.
Au fur et mesure que Pip reprend des forces, Joe se montre plus
rserv et distant, puis ils'en retourne chez lui. Pip apprend alors
qu'il a pay toutes ses dettes et il envisage soit de retourner la
forge et dedemander Biddy de l'y accompagner, soit d'aller
travailler avec Herbert au Caire.
Trente-cinquime partie (3 aot 1861)
58. Pip ne fait plus partie des nantis : aussi est-il reu assez
froidement au Sanglier bleu et Pumblechook retrouveavec lui ses
faons condescendantes de nagure. Il repart la forge et arrive le
jour mme du mariage de Joe et deBiddy, dont il ignorait tout. Il
leur demande pardon, promet de rembourser Joe et s'en va pour
l'gypte o il prendlogis chez Herbert et Clara, paie sa dette Joe,
gravit les chelons et occupe le troisime rang dans la hirarchie de
lasuccursale gyptienne. C'est alors seulement que Herbert apprend
qu' l'origine, sa participation financire l'entreprise a t assure
par Pip.59. Onze annes ont pass. Pip revient au pays et s'en va la
forge. Joe et Biddy ont un fils, prnomm Pip. Il visitele site des
ruines de Satis House au crpuscule et, au bout d'un moment, y
trouve Estella qui a prouv la mmenostalgie. Elle est veuve et a
souffert des brutalits de son mari ; elle demande Pip de lui
pardonner, l'assurant quele malheur lui a ouvert le cur et qu'elle
comprend les sentiments qu'il a pu ressentir pour elle autrefois.
Ils se jurentune ternelle amiti et, aprs quelques pas dans le
jardin, quittent Satis House. Pip prend enfin la main d'Estella
quis'est appuye sur son paule. Ainsi se termine son rcit, avec
l'assurance sibylline qu'il ne peroit pas l'ombre d'uneautre
sparation .
Les Grandes Esprances 21
Rcapitulation
Sources et contexte
Le Londres de Dickens.
Le seul prdcesseur littraire de Great Expectationsest l'autre
roman d'apprentissage de Dickens, DavidCopperfield. Ces deux livres
retracent ledveloppement psychique d'un jeune garon jusqu'
samaturit, son passage d'un environnement campagnard la mtropole
londonienne, les vicissitudes de sonducation sentimentale,
l'exposition de ses espoirs etrves juvniles et leur mtamorphose, le
tout en unriche et complexe rcit rtrospectif donn la
premirepersonne[66]. Dickens est conscient de cetteressemblance et,
avant d'entreprendre son nouveaumanuscrit, il relit David
Copperfield pour viter, dit-il,les redites, ce qui l'meut aux
larmes[19].
Deux romans du retour aux sourcesLes deux romans, en effet,
relvent de la mme proccupation : un retour aux sources, mme si
David Copperfield senourrit beaucoup plus des faits et vnements
vcus par Dickens, Great Expectations, le premier de ses livres
dpeindre un jeune garon de trs humble condition, ressortissant
plus, selon Paul Schlicke, l' autobiographieintime et spirituelle (
the more spiritual and intimate autobiography )[67]. Encore que
plusieurs lments yrelvent du domaine vnementiel : le personnage de
Miss Havisham, par exemple, en partie inspir par uneduchesse
parisienne dont la rsidence, toujours close et plonge dans
l'obscurit, entoure d'un jardin tel une mervgtale morte (a dead
green vegetable sea), rappelle Satis House[68],[69] ; ou la
campagne jouxtant Chatham etRochester, dont pourtant aucun toponyme
n'est cit[70] ; ou encore l'poque choisie, signale entre autres par
lesanciennes diligences, le titre de His Majesty destin George III
et le Pont de Londres renvoyant l'ancienLondon Bridge d'avant la
reconstruction de 1824-1831 (voir Un Bildungsroman mtin de
sous-genres)[71]
Une fbrile et nostalgique transitionAu cours des quelques annes
prcdant le roman, ce retour aux sources s'annonce par la
convergence de plusieursfacteurs. Dickens se montre inquiet, agit,
insatisfait ; il rompt avec son pass, tant concrtement
quesymboliquement. Dans le mme temps, il semble la recherche de
l'imaginaire de ses jeunes annes[67].Ainsi, en 1856, il achte Gad's
Hill Place, son rve d'enfance, et s'y installe dfinitivement deux
ans plus tard, loin deLondres, dans la campagne du Kent ; en 1858,
il rompt dans la douleur son mariage de vingt-trois ans avec
CatherineDickens ; il se spare aussi de certains de ses plus
proches amis, Mark Lemon par exemple ; il se brouille avec
sonditeur Bradbury and Evans qui publie ses livres depuis quinze
ans ; comme pour parachever ce grandchamboulement, il fait un feu
de joie au fond de son parc de toutes les lettres accumules depuis
deux dcennies, etregrette amrement que celles qu'il a crites ne
puissent tre ajoutes au brasier[72],[73] ; il arrte son
hebdomadaireHousehold Words, pourtant au somment de sa popularit,
et le remplace par All the Year Round[67]
Conjointement cette fbrilit, se manifeste sa nostalgie du pass
lointain : dans The Uncommercial Traveller,recueil de nouvelles et
textes divers, qu'il commence publier en 1859 dans son nouvel
hebdomadaire, il insrequelques mditations semi-autobiograhiques
concernant son enfance, par exemple Dullborough Town (Morneville )
et Nurses' Stories ( Histoires de Nounous ). Rien de surprenant,
crit Paul Schlicke, que leroman en cours soit un retour aux
racines, situ dans une partie de l'Angleterre o il a grandi, et o
il vient de serinstaller ( it is hardly surprising that the novel
Dickens wrote at this time was a return to roots, set in the part
ofEngland in which he grew up, and in which he had recently
resettled )[67]
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ALondon_map_950.pnghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Roman_d%27apprentissagehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chatham_%28Kent%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Rochester_%28Kent%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Toponymiehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_III_du_Royaume-Unihttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pont_de_Londreshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bradbury_and_Evanshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Household_Wordshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Round
Les Grandes Esprances 22
Emprunts et divers essaisMargaret Cardwell attire aussi
l'attention sur le fait que Going into Society ( Entre dans le
monde ), latraditionnelle histoire de Nol de Dickens pour 1858,
prsente un personnage, Chops le nain (Chops the Dwarf), qui,comme
le futur Pip, entretient l'illusion qu'il est l'hritier d'une
fortune, puis connat la dception une fois sesambitions sociales
ralises[74]. Dans une autre veine, Harry Stone pense que les
aspects gothiques et feriques deGreat Expectations ont t en partie
inspirs par un ouvrage de Charles Matthews l'an, At Home
Entertainements (Amusements au foyer ), que prsentent en dtail
Household Words et son supplment mensuel HouseholdNarrative. Il
montre galement que The Lazy Tour of Two Idle Apprentices (Le Tour
paresseux de deux apprentisoisifs), crit de concert avec Wilkie
Collins aprs leur promenade dans le nord de la Grande-Bretagne en
1857, etpubli dans Household Words du 3 au 31 octobre de la mme
anne, prsente une certaine tranget des lieux et unamour passionn
mais sans retour annonant eux aussi Great Expectations[75].Une
fable de son temps (Robin Gilmour)Au-del des aspects biographiques
et littraires, Great Expectations apparat, selon l'expression de
Robin Gilmour,comme une fable reprsentative de son temps (a
representative fable of the age)[76]. Dickens, analyse-t-il,
estconscient que son roman parle une gnration appliquant au mieux
le principe du self help et persuade d'avoir,de ce fait, progress
dans l'ordonnance de sa vie quotidienne. Que le hros Pip aspire
comme beaucoup s'amliorer,ne relve pas du snobisme, mais de la
conviction victorienne que l'ducation, le raffinement social, le
confortmatriel sont des objectifs nobles et dignes. Toutefois, en
fondant les esprances de Pip sur le crime, la tromperieet mme le
bannissement aux colonies, Dickens stigmatise la nouvelle gnration
en l'opposant la prcdente, cellede Joe Gargery, moins sophistique
mais plus solide, et surtout mieux ancre dans de saines valeurs ;
il y aurait doncl, de sa part, une critique oblique des prtentions
de son temps[76].
Une impression d'excellence
Le format hebdomadaire contraint Dickens la rigueur, note Paul
Davis. Il lui faut des chapitres concis, bien centrssur un seul
sujet, et une structure narrative quasi mathmatique[77], chacune
des trois tapes se divisant ainsi endouze pisodes d'gale longueur.
Cette symtrie contribue l'impression de fini qu'ont souligne nombre
decommentateurs, dont George Gissing qui, comparant les personnages
de Joe Gargery et Dan'l Peggotty (de DavidCopperfield), opte pour
le premier, plus solide ses yeux, indemne de tout mlodrame et
vivant dans un mondequotidiennement rgi par des causes et des
effets ( in a world, not of melodrama, but of everyday cause and
effect)[78].La dcantationDonc, compactly perfect ( ramass et
parfait ), tel est le jugement de G. B. Shaw sur Great Expectations
; etSwinburne de renchrir : Ses dfauts sont aussi imperceptibles
que les taches sur le soleil ou l'ombre sur une meren pleine lumire
( The defects in it are as nearly imperceptible as spots on the sun
or shadow on a sunlit sea)[79],[80]. Cette impression d'excellence
tient aussi, selon Christopher Ricks, la brusque vivacit du ton
narratif ( the briskness of the narrative tone )[81] ; ainsi, le
souvenir du monologue intrieur de Pip alors qu' Londres, il
seprpare la visite de Joe, son plus vieil ami et son protecteur de
toujours[82] :
Ce ntait pas avec plaisir, bien que je tinsse lui par tant
deliens. Non ; ctait avec un trouble considrable, un peu
demortification et un vif sentiment de mauvaise humeur en pensant
son manque de manires. Si javais pu lempcher de venir, endonnant de
largent, jen aurais certainement donn[83].
Not with pleasure, though I was bound to him by somany ties;
with considerable disturbance, somemortification, and a keen sense
of incongruity. If Icould have kept him away by paying money, I
certainlywould have paid money[84].
Semblable concision touche la dcantation , commente Ricks,
particulirement dans la deuxime phrase,glaante d'impitoyable
indiffrence mais dnue de tout talage surfait ( without making a
terrific demonstration ofmercilessness ), registre difficile
atteindre, parfois manqu par Dickens, mais ici port au
sublime[85].
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Mouvement_gothiquehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Household_Wordshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Wilkie_Collinshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Household_Wordshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Snobismehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89poque_victoriennehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_Gissinghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_Bernard_Shawhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Algernon_Swinburnehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=D%C3%A9cantation
Les Grandes Esprances 23
Une structure cadenasseDe plus, comme l'explique Henri Suhamy
dans son cours d'agrgation sur Great Expectations, au-del des
squenceschronologiques et du tissage de plusieurs histoires en une
intrigue serre, la situation sentimentale et morale despersonnages
forme un schma (pattern) d'une cohrence absolue[86]. Il dcrit ce
schma avec deux ples centraux,celui des Parents adoptifs et celui
des Jeunes gens qu'entourent deux autres ples intituls
Amantsdangereux (Dangerous Lovers). D'un ct, Compeyson ; de
l'autre, Bentley Drummle et Orlick. Au milieu, MissHavisham,
Magwitch et Joe d'une part, et Estella, Pip et Biddy de l'autre.
Pip se situe au centre de cette toile d'amour,de rejet et de
haine.
Schma de la structure de Great Expectations.
Tel est le cadre gnral du roman (the general frame of the
novel), arrt au moment de la crise accablant Piplorsqu'il prend
conscience de sa situation et de celle d'Estella. Henri Suhamy
prcise que le terme love qu'ilemploie est gnrique, vritable amour
de Pip pour Estella, attirance sociale d'Estella envers Drummle, la
belle ne sefaisant aucune illusion sur le personnage et tant
incapable, par dfinition, de sentiment. De mme, ajoute-t-il, le mot
rejet (rejection), appliqu Estella envers Magwitch relve de
l'interprtation, la jeune femme ignorant qu'il estson pre, mais
restant habite par le mpris de tout ce qui lui parat au-dessous de
sa condition[87].Great Expectations apparat alors comme une
histoire tragique, puisque tous les personnages reprsents
souffrentphysiquement ou psychologiquement, et parfois les deux la
fois, ou meurent, souvent de faon violente, pendantson droulement.
En outre, si l'amour demeure jamais strile, la haine, en revanche,
prospre de toutes parts. Seulemerge comme sentiment positif l'amiti
qui unit Biddy et Joe, scelle en amour conjugal par la naissance de
deuxenfants, car les rconciliations finales, hormis celle de Pip
envers Magwitch, symbolique de sa mutation, n'altrentpas
l'ordonnance gnrale. Quant Pip, extirp du rseau de la haine mais
exclu du bonheur dans la premireconclusion, il n'entrevoit qu'un
avenir incertain dans la seconde, d'o le point d'interrogation qui
clt satrajectoire[88].
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Henri_Suhamyhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Agr%C3%A9gation_de_l%27enseignement_du_second_degr%C3%A9_%28France%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AStructure_de_G._E._%28Sch%C3%A9ma%29.pnghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Trag%C3%A9die
Les Grandes Esprances 24
Le point de vue
Pip inquiet juste avant le retour deMagwitch, par John
McLenan.
Bien qu'il soit crit la premire personne, le lecteur sait - et l
se situe lepralable essentiel que Les Grandes Esprances n'est pas
une autobiographiemais un roman, uvre de fiction donc, avec des
vnements et despersonnages, hros-narrateur y compris, sans
existence relle, pures crationsvirtuelles de l'imagination de
Dickens qui, in fine, par la seule virtuosit de sonverbe, reste le
vritable matre du jeu et orchestre seul la subtile complexit
desdiffrentes strates de discours.
De plus, comme le souligne Sylvre Monod, le traitement de
l'autobiographien'est pas le mme que dans David Copperfield : Great
Expectations n'est pascompos d'vnements de la vie de Dickens ;
[t]out au plus y peut-on trouverquelques traces d'une introspection
psychologique et morale de porte gnrale[89].
Pour autant, comme l'analyse Paul Pickrel, Pip est la fois
narrateur et hros ; en tant que tel, il raconte avec tout lesavoir
qu'il a acquis, vnements de sa vie, maturation de ses idaux,
acquisition de la sagesse, l'histoire du jeunegaron qu'il a t, et
qui, lui, ne connaissait du monde qu'un troit environnement
gographique et familial. C'est parla confrontation des deux strates
de temps que se dessine peu peu l'orientation du roman. Au dbut, en
effet, lelecteur peut considrer qu'il concerne un orphelin
maltrait, rptition des situations prsentes dans Oliver Twist
etDavid Copperfield, ce qui est vrai mais s'avre vite dpass. Le
thme se manifeste par l'veil de la conscience dujeune Pip
l'existence d'un autre monde que celui des marais et de la forge,
seul avenir, d'ailleurs, qu'envisage Joepour lui, le moment dcisif
se situant lorsque Miss Havisham et Estella entrent comme par
effraction dans sa vie[90].Le lecteur attentif, cependant, peut
percevoir qu'il s'agit l d'une fausse piste, tant la dcrpitude de
Satis House, toutcomme celle de l'trange dame qui l'habite,
signalent la fragilit d'une impasse. Ds ce stade, il en sait plus
que lehros, procd d'ironie dramatique lui confrant une supriorit
qu'il partage avec le narrateur[91].Il faut attendre le retour de
Magwitch, surprise absolue que prpare cependant le remue-mnage des
lments, pourque, peu peu, le point de vue du hros rejoigne celui
des deux observateurs suivant sa trajectoire[92]. Dans cetteoptique
de rvlation progressive, les vnements sensationnels peuplant la fin
du roman apparaissent comme autantde tests suprmes destins mettre
son point de vue l'preuve. Ainsi se succdent, selon la formulation
de A. E.Dyson, les immolations de Pip (The Immolations of
Pip)[93].
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ALet_me_sit_listening_as_I_would%2C_with_dread.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Autobiographiehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Roman_%28litt%C3%A9rature%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sylv%C3%A8re_Monodhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Autobiographiehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Introspectionhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Oliver_Twisthttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ironie_dramatique
Les Grandes Esprances 25
Thmatique : signification du romanLe mot Esprances
(Expectations) du titre renvoie d'abord son sens victorien,
c'est--dire un hritage venir ( a potential legacy )[94]. Ainsi
est-il d'emble annonc que l'argent tient une grande place dans le
roman, thme,cependant, qui s'insre dans un ensemble plus vaste dont
la cohrence a t mise en vidence par John Hillis-Millerdans son
ouvrage Charles Dickens, The World of His Novels[95].
Exclusion et espoir
Mr Pumblechook : Permettez,permettez , par John McLenan.
John Hillis-Miller montre d'abord que, comme dans beaucoup de
romansdickensiens, la plupart des personnages importants, et, en
premier, le hroslui-mme, sont des exclus (outcasts) vivant dans
l'inscurit. Ainsi, Pip,orphelin, grandit dans un monde bouch par de
sinistres tombes et dedangereux marais, que dominent au large,
mergeant du brouillard, lesmenaantes masses des bateaux-prisons.
Son existence mme lui est matire reproche : Je fus donc toujours
trait, crit-il au chapitre 4, comme si jeusseinsist pour venir au
monde, malgr les rgles de la raison, de la religion et dela morale
[96] ( I was always treated as if I had insisted on being born
inopposition to the dictates of reason, religion and morality
)[97].
L'exclu se sentant superflu, poursuit John Hillis-Miller, et son
attitude envers lasocit refltant celle de la socit son gard, il se
fait agressif et, par tous les
moyens, va tenter de se saisir d'une place en son sein.
D'oppress, il devient oppresseur : Jaggers domine Wemmickqui domine
les clients de Jaggers ; Magwich utilise Pip comme instrument de
vengeance, et par un premier gestesymbolique, il le retourne pieds
en l'air et tte en bas dans le cimetire ; Miss Havisham se sert
d'Estella pourdtruire, comme elle le confesse au chapitre 49 : avec
mes bijoux, avec mes leons et avec ce fantme demoi-mme, toujours
devant elle pour lavertir de bien profiter de mes leons, je lui
drobai son cur et mis de laglace sa place [98] ( with my jewels and
with my teachings, and with this figure of myself always before
her, awarning to back and point my lessons, I stole her heart away
and put ice in its place )[99].
Parallle au thme de l'exclusion, se dploie chez le personnage
principal, ajoute Henri Suhamy, celui de l'espoir[100]
: Pip est convaincu que la providence lui doit une place dans la
socit, qu'Estella lui est destine ; et lorsque labonne fortune, en
effet, croise son chemin, il ne manifeste aucune surprise : enfin
sont reconnues sa valeur d'hommeet sa nobl