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Clment
Les effets sociaux du programme d'ajustement
structurelmarocainIn: Politique trangre N4 - 1995 - 60e anne pp.
1003-1013.
AbstractThe Social Effects of the Moroccan Structural Adjustment
Programme, by Jean-Franois ClmentAfter having centred its
development policy on import-substitution and on state
intervention, Morocco, in the early 80's,implemented a structural
adjustment programme, stressing state disengagement, deregulation,
promotion of the private sectorand opening-up to global markets.
This has not prevented rising unem-ployment, particularly among
young graduates, and thegrowth of the illegal eco-nomy. However,
has led to the gradual emergence of a civil society in the face of
an all - powerful state,more widespread wealth and put an end to a
climate of latent terror. This has notably brought about an
enhancement of women's and prisoners' rights, as well as freedom of
expression. But this programme should be complemented by a social
plan,especially in housing and in the reduction of inequalities, as
well as by political reform, in order to build a genuine state of
law.
RsumLe Maroc, aprs avoir ax sa politique de dveloppement sur la
substitution aux importations, assise sur une forte emprise
del'Etat, a mis en place au dbut des annes 80 un plan d'ajustement
structurel, insistant sur le dsengagement de l'Etat,
ladrglementation, la promotion du secteur priv et l'ouverture au
march mondial. Il n'a pas empch la monte du chmage, enparticulier
des jeunes diplms, et l'essor notable de l'conomie illgale.
Cependant, l'enrichissement gnralis a entran laformation
progressive d'une socit civile face un Etat tout-puissant, et a mis
fin la terreur latente. Ceci se traduit,notamment, par
l'amlioration de la condition des femmes et des prisonniers, et de
la libert d'expression. Toutefois, ce plandevrait s'accompagner
d'un projet social, surtout en matire de logement et de rduction
des ingalits, et d'une rformepolitique visant la formation d'un
vritable Etat de droit.
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Clment. Les effets sociaux du programme d'ajustement structurel
marocain. In: Politique trangre N4 - 1995 - 60e anne
pp.1003-1013.
doi : 10.3406/polit.1995.4476
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1995_num_60_4_4476
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POLITIQUE TRANGRE / 1003
Jean-Franois CLMENT Les effets sociaux du programme d'ajustement
structurel marocain
Depuis son Indpendance, le Maroc a connu, si l'on simplifie
quelque peu, deux grandes politiques conomiques. Il y eut, tout
d'abord, une politique de substitution aux importations qui dura
jusqu'aux dbuts des
annes 80 [1]. Avec des moyens limits qui furent l'exportation de
produits agricoles et de la pche [2], une industrie textile
naissante [3], les revenus des travailleurs migrs et les
phosphates, le pays entreprit un premier dveloppement. En effet, il
ne disposait pas de ptrole, ce qui l'empcha de crer une industrie
industrialisante l'instar de son voisin algrien. Le premier
dveloppement du Maroc indpendant fut donc caractris par une forte
action de l'Etat : en faveur de l'agriculture tout d'abord, avec
une politique de construction de barrages et l'objectif
d'irrigation de 1 million d'hectares ; en faveur du tourisme
ensuite ; enfin, en faveur d'industries de transformation protges
du march mondial par d'importants droits de douanes. L'objectif
tait d'obtenir une croissance conomique suprieure 3,3 %, chiffre
correspondant l'ancien taux de croissance naturel de la
population.
L'abondance, l'poque, de ressources bancaires internationales,
mais aussi l'existence, au Maroc, de codes d'investissements trs
favorables ainsi que la faiblesse des salaires [4] ont pu attirer
les investisseurs trangers. Mais ceux-ci pouvaient aussi tre rebuts
par la faiblesse de la demande solvable ou par les ventuels risques
politiques lis, par exemple, aux lois de marocanisation , aux
menaces manant de l'arme ou aux rvoltes urbaines. Enfin, durant la
priode 1960-1980, une dette sans cesse accrue et un dficit
budgtaire important al
imentrent une forte inflation.
Les consquences sociales de cette politique furent l'apparition
d'une bourgeoisie locale assez dynamique avec une myriade
d'entreprises familiales de petite taille. Les disparits sociales
se sont accrues [5]. Mais l'Etat-providence veillait : il
fournissait des emplois en dcuplant, par exemple, la taille de
l'administration ou en crant des entreprises publiques [6]. Il
construisait des lotissements pour les nouveaux habitants des
bidonvilles et veillait la sant publique, faisant pour cela
toujours plus appel des prts trangers, entranant des dsquilibres
internes et externes croissants.
Faute d'une intgration entre ses diffrents secteurs, l'conomie
marocaine restait trs dpendante de la pluviosit annuelle et des
variations des conditions
* Professeur Sup 'Est, groupe ICN, Nancy.
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1004 / POLITIQUE TRANGRE
naturelles [7]. Diffrents freins le cot de l'nergie, les
monopoles des transports, l'absence de recherche scientifique et
technique [8], la faiblesse des tlcommunications, les attitudes
mercantilistes d'un patronat protg [9] limitaient la comptitivit
des entreprises. Certains y voyaient le rsultat d'une alliance
privilgie entre l'Etat et les notables paysans bridant la
croissance de la bourgeoisie afin d'viter des changements sociaux
trop brutaux et donc la fin de la prdominance de la dynastie
alaouite [10]. Cette politique fut interrompue brutalement aprs
1978, et surtout aprs 1983. La chute des prix des phosphates, le
cot de la guerre du Sahara, une scheresse longue et gnralise, le
renchrissement du cot de l'nergie, la limitation de l'migration
marocaine en Europe, et par consquent la croissance continue de la
dette et des dsquilibres conomiques1 [11], conduisirent la mise en
place d'un plan de stabilisation en 1978 [12] et d'une nouvelle
politique d'ajustement structurel en 1983. Ds lors, l'Etat, cours
de devises mais aussi de moyens de paiement proprement nationaux,
cesse d'intervenir, en optant pour une vision librale dans les
domaines de la production. Il prend aussi la dcision de privatiser
une partie du secteur public productif [13]. Il cherche ainsi
rduire ses dpenses sociales dans les domaines de la sant, de la
construction ou du soutien la consommation des produits de premire
ncessit. Les dpenses d'quipement sont galement diminues. L'Etat
s'efforce, en outre, de se procurer des ressources nouvelles en
privilgiant la demande externe, et donc les exportations. En mme
temps, il dmantle les protections douanires pour ouvrir le pays au
march mondial afin de moderniser les entreprises ou d'en crer
partir de l'initiative prive et au moyen des capitaux marocains ou
trangers. Il procde aussi des rformes fiscales [14] ou celle du
march financier. Il opre la libralisation des changes lie la
dprciation du dirham et tente d'augmenter le volume des rserves de
change 2. Les prix sont librs, les subventions, abaisses et les
monopoles, supprims [15]. On esprait ainsi relancer la croissance,
qui s'levait seulement 2 % en 1983, et galement rduire le taux
d'inflation, qui tait l'poque de 10 %. Avec cette politique
strictement conomiste, un Etat moins ambitieux 3 attend que la
concurrence au sein du secteur priv augmente la productivit. Ceci
aurait pour consquence de modifier les valeurs de la socit
marocaine, l'individualisme prvalant dsormais sur le
communautarisme et l'entrepreneur sur le fonctionnaire. L'ouverture
au march mondial devrait briser les replis communautaires ou
identitaires (rgionaux, nationalistes ou islamistes car les
identits tribales sont dsormais inoprantes). De nouvelles lites
devraient apparatre cette occasion. Les classes moyennes devraient
se renforcer et donc une socit civile se mettre en place face
l'Etat avec des revendications nouvelles, ceci tant le prix payer
pour la rduction des fonctions de l'administration. Comme la
rduction de la croissance dmographique est dj amorce, cela devrait
enfin conduire un enrichissement rgulier du pays. En effet, une
croissance cono-
1. Le dficit budgtaire est pass depuis de 12 % du PIB, en 1983,
3 % en 1994, tandis que le dficit de la balance des paiements a
volu de 12 % 2,3 %. 2. Celles-ci taient nulles en 1983. Elles
reprsentaient 6,5 mois d'importations la fin 1994. 3. La part des
administrations publiques dans la formation brute du capital fixe
(FBCF) est passe de 28,8 % du PIB en 1981 13,4 % en 1990.
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LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL MAROCAIN/ 1005
mique moyenne suprieure 2,4 %, aujourd'hui suprieure 2 %, serait
assure de dpasser les nouveaux taux de croissance dmographique. Un
premier problme est de savoir si ces esprances, entrevues par les
thoriciens libraux, se sont ralises dans les faits. On pourrait
donc dj poser la question des effets de cette nouvelle politique
dans le domaine conomique 4. Mais on pourrait galement se demander
quels sont les effets dans le domaine social, tout en sachant que
les consquences de cette nouvelle politique ne peuvent se faire
sentir que sur le long terme. Si celle-ci a t instaure il y a douze
ans, les rformes ont t progressives et sont loin d'tre acheves.
Celle-ci est- elle vraiment la cause des changements sociaux en
cours ? Qu'en est-il donc des effets sociaux dj visibles ?
Cette politique de rforme a-t-elle modifi la dmographie du pays
? A-t-elle transform le march du travail en rduisant le chmage ?
A-t-elle frein l'exode rural et la mobilit au sein de la population
active ? A-t-elle transform l'ducation afin de mieux l'adapter au
march de l'emploi ? A-t-elle fait apparatre de nouvelles couches
sociales, et enfin est-elle l'origine de la constitution d'un Etat
de droit ? Les questions ne manquent pas et il y en aurait bien
d'autres. Tout d'abord, les rformes structurelles mises en uvre
partir de 1983 n'ont eu aucun effet notable sur le plan
dmographique. La baisse de la fcondit en milieu urbain avait dj
commenc bien auparavant. Elle rsulte essentiellement de la
scolarisation mais aussi des dpenses antrieures de sant 5. Elle est
aussi lie l' individualisation des femmes en milieu urbain 6. Elle
est cependant trs prononce 7. La population lgale s'lve 26 073 717
personnes seulement en 1994, aprs le recensement gnral, alors que
l'on s'attendait un chiffre beaucoup plus lev. Cette chute de la
croissance dmographique va rduire le poids des jeunes dans la
population, mais pas avant une quinzaine d'annes. Paralllement
apparatra un groupe de personnes du troisime ge dont le
dveloppement sera li l'augmentation de la dure moyenne de la
vie.
En tenant compte des changements trs rapides de la variable
dmographique, observe-t-on maintenant des modifications dues la
politique d'ajustement structurel sur le march de l'emploi ?
Apparemment oui. La population active occupe (selon la dfinition
marocaine de cette population active, les personnes
4. Le plan d'ajustement structurel a eu d'excellents rsultats
dans un premier temps, avec une croissance moyenne du PIB de 5 %
entre 1985 et 1990. Les dsquilibres internes et externes ont t
rduits de faon spectaculaire, le dficit budgtaire est pass de 10 %
du PIB 7,7 % en 1985 et 1,4 % en 1990 avant de s'accrotre
brutalement la suite d'une scheresse persistante [16]. 5. La
politique d'ajustement structurel a eu pour effet de diminuer les
dpenses publiques de sant, sauf dans les CHU (Centres hospitaliers
universitaires) de Rabat et de Casablanca. Les hpitaux publics, qui
assuraient 90 % des soins en 1980, n'en assurent plus que 66 % en
1987, les cliniques prives ayant augment leur part. Dsormais les
hpitaux fonctionnent 50 % de leur capacit par manque de matriel.
Or, 80 % de la population est sans couverture sociale. 6. La
contraception a pratiquement doubl en dix ans. 35,9 % des femmes en
ge de procrer utilisaient des moyens contraceptifs en 1987, contre
19,4 % en 1979. Dsormais plus d'une femme sur deux vivant en ville
matrise sa fcondit. 7. On comptait, selon l'indice synthtique de
fcondit, 5,9 enfants par femme en 1977, 5,5 en 1982 et 4,5 en 1987,
soit 1 enfant de moins par femme en cinq ans, 1,5 enfant de moins
en milieu urbain. Cet indice est de 4,2 en 1994. Mais il y a
d'normes disparits rgionales. Ceci a pour consquence la rduction de
l'accroissement naturel qui tait de 2,4 % en 1987, soit 2,8 % la
campagne et 1,8 % en milieu urbain. Le taux actuel est de 2,06 % en
1994 [17].
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1006 / POLITIQUE TRANGRE
de plus de 7 ans qui travaillent) a trs fortement augment ds la
mise en place de cette politique. On est en effet pass de 8,7
millions de personnes ayant un emploi en 1986 9,9 millions en 1990.
Mais peut-on y voir un effet de la nouvelle politique ou seulement
de la pluviomtrie favorable dans la seconde moiti des annes 80 ? On
pourra y rpondre en comparant ces rsultats ceux du dbut des annes
90 o les conditions climatiques ont t beaucoup moins favorables. De
1985 1990, malgr les rformes, seulement la moiti des emplois
ncessaires pour absorber les jeunes se prsentant chaque anne sur le
march du travail ont t crs. En consquence, le taux de chmage a
augment rapidement, passant de 9,3 % de la population active en
1986 12,1 % en 1990. D'une part, l'Etat ne cre dsormais plus que
trs peu d'emplois [18] ; d'autre part, le secteur priv privilgie,
dans le cadre de la nouvelle politique qui favorise l'exportation,
les emplois peu productifs et mal rmunrs. Une catgorie nouvelle
apparat donc au Maroc, celle des jeunes diplms chmeurs, issus de la
formation professionnelle ou de l'universit. Toutefois, le taux de
chmage baisse trs fortement aprs l'ge de 25 ans. Si, avec la
politique d'ajustement structurel, l'Etat diminue considrablement
ses dpenses, il ne le fait pas de manire homogne. Il privilgie les
zones urbaines et donc la rgion ctire qui s'tend de Knitra Safi.
Comme l'emploi non qualifi est par ailleurs favoris, les villes de
la cte attirent des ruraux un point tel qu'aujourd'hui 43 % des
actifs ruraux sont des femmes, le phnomne tant particulirement
accentu dans certaines rgions (mais, pour les trois quarts d'entre
elles, ces femmes occupent des fonctions d'ouvrires agricoles et
non de chefs d'exploitation). On observe donc une double volution.
Dans les villes, alors que la population s'est accrue de 16 % de
1985 1989, la population active occupe a augment de 21 % et celle
la recherche d'un emploi, de 24 %. Le chmage des jeunes, qui en
touche un sur trois, est ainsi devenu un problme essentiel 8 [19].
Des rformes importantes du systme scolaire, indpendantes du
programme d'ajustement structurel, ont commenc partir de 1984-1985.
La nouvelle politique n'a pas touch au budget de l'ducation qui
reprsente un tiers du budget de l'Etat. Mais, comme il semble moins
utile d'tre scolaris, on observe une baisse des effectifs dans
l'enseignement primaire, surtout la campagne o la carte scolaire a
t modifie et o les coles ont t regroupes. Dsormais, en milieu
rural, seulement un tiers des filles et deux tiers des garons vont
l'cole primaire. On a amlior les taux de russite dans
l'enseignement secondaire. En effet, en sixime et en neuvime annes
de l'enseignement de base et en troisime anne du nouvel
enseignement secondaire, un nombre accru d'lves sont orients vers
la formation professionnelle (108 000 lves en 1989-1990 contre 38
000 en 1983-1984). En consquence, le nombre des candidats au
baccalaurat 9 a considrablement diminu mais leur taux de russite a
aussi augment.
8. Des grves de la faim de docteurs s-sciences chmeurs eurent
lieu en 1995 Rabat et Safi. Ces jeunes dveloppent l'ide d'un droit
l'emploi car le favoritisme et l'ingalit face l'emploi sont jugs
inacceptables. 9. On est pass de 177 000 candidats en 1987, 103 000
en 1989, en rduisant le nombre des candidats libres.
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LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL MAROCAIN / 1007
L'enseignement suprieur a vu surtout se dvelopper le nombre des
licencis en sciences et des diplms du troisime cycle. Le
dsengagement de l'Etat induit, dans tous les domaines, y compris
dans celui, nouveau, de la formation professionnelle, le
dveloppement d'un secteur priv actif. Par exemple, les
investissements agricoles ont augment en moyenne de 11 % entre 1981
et 1990. La part de l'Etat, qui tait de 73 % en 1981, est passe 26
% en 1990. Les investissements agricoles de l'Etat n'ont augment
que de 3,1 % en moyenne durant la dernire dcennie, ce qui est
infrieur l'inflation. En revanche, le secteur priv a connu une
croissance annuelle moyenne de 25 %. Aujourd'hui, ce secteur est le
premier investisseur agricole (64 % des investissements en 1990
contre 27 % en 1981). Une nouvelle bourgeoisie rurale (en partie
citadine pour la floriculture et le marachage) est donc en train
d'apparatre. Elle a profit de la politique de construction de
barrages mais aussi de la diffusion des engrais 10, dsormais
produits au Maroc, pour augmenter de plus de 1 million d'hectares
les superficies cultives en utilisant les serres, les semences
slectionnes et les irrigations par aspersion ou par goutte--goutte
[20]. La consquence est que le Maroc a pratiquement recouvr, sauf
pour les crales n [21], l'huile et le sucre, son autosuffisance
alimentaire [22]. Dsormais, le bl tendre dpassant le bl dur, les
paysans consomment du pain blanc comme les citadins, ce qui est un
changement symbolique trs important. Mais nul ne peut encore prvoir
les rcoltes futures qui dpendent des alas climatiques (94 millions
de quintaux de crales en 1994 et 25 millions en 1995 par exemple,
la chute globale de la production agricole tant en 1995 de 56 %).
Or le PIB dpend troitement, aujourd'hui encore, de la production de
crales (qui a connu une croissance globale de 11,5 % en 1994, tout
fait exceptionnelle, mais une dcroissance en 1995) 12. La politique
d'ajustement structurel a surtout eu un effet sur les nouvelles
formes de bourgeoisie urbaine. Les choix en faveur de l'exportation
ont dvelopp des secteurs qui existaient dj, comme le textile, ou
qui en taient encore l'tat artisanal, comme la pche. Mais, dans
l'analyse, il convient de distinguer l'conomie officielle avec ses
principaux secteurs (production industrielle, secteur financier,
banques et Bourse) des autres formes de l'conomie, conomies
spontane, clandestine et illgale, ces deux derniers secteurs
correspondant environ 40 % de la production totale de biens et de
services.
En ce qui concerne l'conomie officielle, l'Etat avait cr un
secteur priv marocain aprs 1973 par le biais de l'Office de
dveloppement industriel (ODI). Cette politique a t efficace puisque
le nombre d'entreprises est pass de 1 918 en 1969 2 980 en 1980. En
1988, les deux tiers des entreprises existantes avaient
10. Depuis juillet 1990, l'Etat cesse de soutenir les prix des
engrais. Comme les surfaces cultives resteront sans doute les mmes,
les rendements risquent de varier plus fortement. 11. Du point de
vue du consommateur, le problme se pose de savoir s'il ne vaut pas
mieux acheter du bl tendre sur le march mondial o il est la fois
moins cher et de meilleure qualit. 12. L'agriculture reprsente 20 %
du PIB en 1994. La rduction de 56 % de la production agricole en
1995 va donc diminuer mcaniquement le PIB de 10 % mais il faut y
ajouter les effets en amont et en aval. D'o la dcroissance du PIB
de 4 5 % en 1995 en termes constants, ce qui peut relancer
l'inflation ou provoquer une dvaluation du dirham. Mais, en mme
temps, un accroissement de 10 % des exportations et de 20 % des
investissements des entreprises, des achats l'tranger de produits
alimentaires, un contrle rigoureux des prix et un programme
d'urgence d'aide au monde rural devraient prvenir d'ventuels
mouvements sociaux.
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1008 / POLITIQUE TRANGRE
t cres aprs 1973. Le nouveau code des investissements de 1983
avec ses avantages particuliers pour les entreprises exportatrices,
la dprciation du dirham, l'assouplissement des rgimes douaniers et
d'octroi du crdit avec des taux bonifis pour l'exportation, tout
cela a encourag l'mergence d'un nouveau groupe de dirigeants de
PME-PMI, essentiellement celles qui exportent, mme s'il y a eu
dprotection graduelle des entreprises et si la valeur ajoute des
tablissements industriels est reste au mme niveau, en dirhams
constants, entre 1980 et 1990. La part de l'industrie dans les
exportations est passe de 38 % en 1980 53 % en 1985 et 68 % en
1990. Ce pays, qui exportait jadis des matires premires et des
produits agricoles, est devenu exportateur de produits textiles,
d'acide phosphorique et d'engrais. On a donc pu parler d'un nouveau
dragon , l'instar des pays que l'on nomme ainsi en Asie, aux portes
de l'Europe [23]. Mais, si les balances commerciales partielles
sont devenues excdentaires pour le textile et le cuir aprs 1978, et
pour les produits chimiques aprs 1983, elles sont trs dficitaires
pour les industries mtallurgique, mcanique et nergtique,
c'est--dire pour les biens d'quipement (seulement 10 % des
importations sont couvertes, ce qui est un frein majeur pour
l'expansion conomique du pays). L'industrie marocaine demeure donc
une industrie fabriquant des produits semi- finis avec une faible
valeur ajoute. Les entreprises sont, pour l'essentiel, ct des
entreprises publiques et de leurs filiales, des entreprises
familiales avec peu de fonds propres. Il n'y a en ralit que trois
vritables groupes industriels dans le pays, l'OCP (Office chrifien
des phosphates) et l'ONA lis l'Etat, et le groupe priv Kittani
[24]. Il en faudrait d'autres, comme en Turquie, qui puissent
servir de moteur au dveloppement. C'est l'une des causes les plus
importantes de la faiblesse de la grande bourgeoisie marocaine.
Celle-ci tient aussi la raret des vritables entrepreneurs qui sont
le plus souvent jeunes, bien forms et familiariss avec les
techniques modernes de gestion. Ils travaillent avec l'tranger et
sont regroups sur l'axe Knitra-Casablanca (et parfois Tanger et
Fs). Mais la plupart des dirigeants sont soit des hommes du secteur
tatique protg, souvent arrogants et extrmement dpensiers, soit des
travailleurs acharns, autodidactes, qui se sont enrichis mais qui
continuent se soucier du sort de leurs concitoyens. Ils sont fiers
de leur russite mais n'acceptent pas les gaspillages. Ils refusent
l'assistance des banques et n'utilisent pas les techniques modernes
de gestion. On s'est demand si le processus de privatisation aurait
des effets sur les classes moyennes qui accderaient, ainsi, au
march financier. Fouad Filali, directeur de l'ONA, a dclar qu'il
s'interdisait de participer aux privatisations en cours. Le Maroc a
besoin d'entreprises libres et srement pas de monopoles . Les
tablissements bancaires marocains et leurs filiales dtenues plus de
20 % de leur capital par les maisons-mres ne peuvent, selon la loi,
soumissionner dans les oprations de privatisation. Mais qui achte
vraiment les actions offertes sur le march cette occasion ?
S'agit-il d'hommes de paille du palais, d'anciens groupes de la
haute bourgeoisie ou de segments nouveaux de la moyenne bourgeoisie
? On ne peut rpondre de manire prcise. On sait simplement que 150
000 personnes ont particip des achats d'actions la Bourse de
Casablanca qui a dsormais un chiffre d'affaires quotidien moyen de
50 millions de dirhams.
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LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL MAROCAIN / 1009
53 % des acheteurs sont originaires de Casablanca et de la rgion
Centre. Les autres rgions sont trs peu reprsentes. Les Marocains de
l'tranger ont achet 23,3 % des actions. La privatisation renforce
donc la puissance conomique de Casablanca. On sait aussi que 3 765
salaris des entreprises privatises ont achet 486 994 actions. Le
capital tranger, pourtant sollicit, a peu particip ces oprations.
La part du capital national a t en moyenne de 64 %. Le premier
investisseur tranger a t la Suisse avec 12 % des achats d'actions,
suivie du Royaume-Uni avec 8,6 %, de la France avec 7 % et des
Etats-Unis avec 6,6 %. Mais on s'est bien gard de faire la moindre
enqute sur l'origine sociale des bnficiaires marocains de la
privatisation. Autour des entreprises qui se sont dveloppes pour
l'exportation, de nombreuses microentreprises pratiquant la
sous-traitance se sont cres ces dernires annes. C'est ce que l'on
peut appeler l'conomie spontane, qui n'avait pas t prvue par les
plans de dveloppement 13. Ces nouvelles socits ne sont pas toujours
enregistres car elles demeurent le plus souvent familiales.
L'conomie illgale fournit environ 40 % de la production. Le travail
clandestin est le plus important. Il s'agit de microentreprises non
dclares et qui n'acquittent aucun impt, patente ou cotisation la
scurit sociale [25]. Certaines sont spcialises dans la contrefaon
de produits occidentaux sans paiement de droits, ce qui les oblige
amliorer sans cesse leurs productions, ne serait-ce que pour tre
crdibles comme dans l'industrie du cuir [26]. Toutes les
entreprises des secteurs de la contrebande [27] et de la drogue
entrent galement dans ce cadre. Les premires approvisionnent le
march marocain et font baisser les prix, les secondes exportent
vers l'Europe et rapportent des devises. Ces volutions crent
nanmoins une socit civile qui arrive limiter le pouvoir de l'Etat.
On ne vit plus actuellement au Maroc dans une atmosphre de terreur
latente. Les leaders potentiels des oppositions non lgales ne sont
plus menacs de torture ou de disparition. Des citoyens en arrivent
mme demander des comptes l'administration et faire condamner, ce
qui est vraiment nouveau, des policiers corrompus. Une organisation
marocaine des droits de l'homme est dsormais trs active et dfend
aussi bien le droit de runion que celui de remontrance des
chansonniers et des humoristes comme Senoussi ou Bziz. Les
universits n'hsitent plus organiser des colloques sur les droits de
l'homme ou sur l'thique islamique et la dmocratie. Un ministre-dlgu
charg des Droits de l'homme a mme t nomm rcemment. Des parents de
prisonniers politiques vont jusqu' protester publiquement. La
dfense des droits des prisonniers, politiques ou de droit commun,
et l'amlioration de leurs conditions de dtention deviennent donc
des proccupations gnrales. Ces dmarches ne sont pas sans effets.
Les dtenus, 46 000 actuellement rpartis dans 40 pnitenciers, voient
leurs conditions de dtention s'amliorer effectivement et leurs
droits plus souvent respects. Mais la promiscuit reste importante
(par exemple, on trouve de 18 24 prisonniers par cellule el Jadida
en 1995). Par ailleurs, l'alimentation reste trs insuffisante, ce
qui entrane des risques de
13. Il s'agit, par exemple, d'un ouvrier qui achte en Europe une
machine pour faire les vignettes qui signalent la marque ou la
taille des chemises. Il fournit alors son ancien patron, ou
d'autres, les vignettes ncessaires des prix infrieurs ceux des
vignettes importes.
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1010 / POLITIQUE TRANGRE
contagion. Un dtenu cote en moyenne, en 1995, 11 dirhams par
jour. Gale et tuberculose sont des maladies frquentes dans les
prisons marocaines. Trs peu de dtenus sont scolariss ou peuvent
travailler en ateliers. En tout cas, depuis quelques annes, un
nouveau regard sur ces prisonniers commence se faire jour. Des
exils ont pu rentrer au Maroc et des amnisties gnrales ont t
promulgues. Enfin, le bagne de Tazmamart a t ras, mais les disparus
sahraouis ne sont toujours pas librs. Par ailleurs, des mouvements
fministes se sont dvelopps ces dernires annes. Des collections de
livres de rflexion consacrs aux femmes ont t cres et ont une
audience importante, ce qui est exceptionnel dans le monde arabe
[28]. Toute cette effervescence laisse entrevoir des changements
ultrieurs et des volutions qui seront trs diffrentes de celles
observes en Algrie. Mais, actuellement, le march de l'emploi n'est
globalement pas trs favorable pour les femmes. Reste que la prsence
d'un trs grand nombre de femmes dans les filires universitaires
peut, dans l'avenir, avoir des rpercussions sur leur statut et donc
rduire les discriminations leur gard. L'apparition de groupes
d'intellectuels et d'une presse diversifie constitue un autre
indice de la naissance d'une socit civile. Un trs grand nombre de
revues ou de maisons d'dition fournissent dsormais, des prix
abordables, les ouvrages dont les jeunes Marocains scolariss ont
besoin pour leurs tudes. En effet, les livres en provenance de
l'tranger, n'tant pas subventionns, sont devenus peu peu
inaccessibles. Le Maroc n'est pas encore un Etat de droit mais
l'volution en cours, depuis 1992, y conduit peu peu. Est-ce li la
politique d'ajustement structurel ? Cela semble tre le cas, l'image
de la politique qui a progressivement conduit la mise en place de
FEtat-providence en Europe et qui a t le prix payer pour y assurer
la paix sociale depuis le XIXe sicle. Il reste donc maintenant
reconnatre officiellement l'existence de disparus 14, et prendre en
compte les dommages subis par les prisonniers politiques et les
personnes tortures. La solidarit au sein de la socit civile doit
tre renforce afin que l'on ne se contente plus d'ignorer ou de
punir les marginaux sans les aider se resocialiser . Si des efforts
ont t raliss pour les handicaps physiques, la situation est bien
diffrente en ce qui concerne les dtenus ou les malades mentaux.
Globalement, la socit marocaine s'enrichit, lentement mais srement.
Si sa croissance dmographique naturelle est aujourd'hui d'un peu
plus de 2 %, la croissance conomique annuelle moyenne a t de 4 %
entre 1985 et 1994. Le PIB par habitant a donc doubl en vingt ans.
Mais, paralllement, la politique d'ajustement a chou au vu du
dficit de la balance des paiements qui est nouveau considrable en
1995, aprs avoir t matris jusqu'en 1994. Tant que la croissance
moyenne du Maroc ne sera pas d'au moins 7 %, ce qui supposerait le
passage un autre niveau de dveloppement ou une intgration accrue
l'conomie europenne, la russite sera incertaine.
14. Les disparus qui ont t librs, aprs plusieurs annes de mise
au secret, ont aujourd'hui un statut de disparu. Certains peroivent
des allocations, de 5 000 dirhams mensuels, mais n'ont pas reu
d'indemnits pour le dommage subi. Ces personnes attendent toujours
la ralisation des promesses concernant leur rinsertion sociale et
la dlivrance de passeports.
-
LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL MAROCAIN / 1011
Les ingalits s'accroissent bien que, globalement, la proportion
de pauvres se rduise *5 ou que le revenu moyen augmente 16. Il peut
donc y avoir croissance sans dveloppement. La dernire enqute
nationale sur le niveau de vie des mnages, effectue en 1990 et
1991, en tmoigne, ainsi que l'importance de la mendicit ou le
dveloppement de la violence. Celle-ci, surtout juvnile, se dplace
des quartiers priphriques vers les centres urbains. La police,
devant le dveloppement des nouvelles demandes sociales en matire de
droits de l'homme, ne recourt plus la torture. Dsormais, les
commissariats et les prisons ne font plus peur. En consquence, les
dlinquants semblent plus audacieux. Des bandes, sur le modle
amricain, commencent apparatre et vivent la loi comme une extriorit
absolue. La formation de ghettos est possible dans les annes venir.
La rpression accrue de la contrebande ou du trafic de drogue
encourage et c'est trs visible actuellement Tanger ce type de
drive. Le plan d'ajustement structurel devrait donc tre complt par
un plan d'ajustement social qui pourrait constituer le grand projet
de la prochaine dcennie. En effet, on constate tout d'abord que
l'apprhension de ce plan conomique n'a pas t la mme selon les
diffrentes catgories sociales. Ceux qui disposaient dj d'avantages
sociaux taient favorables ce changement, contrairement aux plus
dfavoriss. Si les jeunes qui sont instruits acceptent plus
facilement que leurs ans de mme niveau d'instruction les
ajustements en cours, et donc les changements de valeur qui leur
sont associs, ceux qui ne sont pas instruits sont plus hostiles aux
transformations que leurs ans de mme niveau. Mais le statut
socioconomique ne dtermine pas lui seul les ractions la nouvelle
politique. L'acculturation, mesure par le degr d'instruction et
l'accs aux mdias, joue un rle central, dsormais aussi pregnant que
le statut socioconomique, d'o l'importance de la question de la
prsence des antennes paraboliques.
Les plus pauvres, surtout des ruraux, devront tre aids soit
directement, soit indirectement par une augmentation des rendements
agricoles. Les licenciements de salaris, pour des raisons
conomiques, ne devraient plus se faire sans consultation pralable
de leurs reprsentants. D'autres proposent la mise en place
d'oprations mains propres au Maroc, en particulier pour
l'assainissement de la gestion des entreprises publiques. Mais
l'urgence est de fournir des logements dcents et surtout des
emplois aux jeunes dsoeuvrs susceptibles de sombrer dans la
violence. Un programme de 200 000 logements vient d'tre engag et
l'ide d'un droit au logement commence se faire jour 17. Une
politique de
15. Il y a trente ans, 30 % des plus pauvres se partageaient 10
% des revenus globaux; ils taient 16,1 % en 1989 et sont 13,9 %
aujourd'hui. Les ingalits sont donc maintenant plus gographiques
que sociales. La socit marocaine, qui pouvait tre pense en termes
de lutte des classes dans les annes 60 et 70, ne peut plus l'tre
aujourd'hui. Toutefois, la politique rgionale de l'Etat ne bnficie
qu' ceux qui sont dj privilgis. Dans les campagnes, les carts de
consommation entre les plus riches et les plus pauvres
s'accroissent [29]. La seule rponse envisage est de proposer un
abattement de 50 % sur les impts dans les rgions les plus
dfavorises. 16. Le revenu moyen est pass, en quinze ans, de 3 600 6
780 dirhams (en dirhams courants) et le SMIC a t multipli par 3.
17. Le dsengagement de l'Etat a favoris les initiatives des
promoteurs immobiliers. Aujourd'hui 48 % des Marocains sont
propritaires de leur logement contre 37 % en 1983 et la proportion
de l'habitat insalubre en milieu urbain est passe de 26 % il y a
quinze ans 14 % aujourd'hui. Ceci signifie que les bidonvilles ont
t considrablement rduits. L'objectif de construction de 200 000
logements va permettre, en outre, de crer des emplois. Ds prsent,
110 000 logements vont tre mis en chantier, 48 000 raliss par
l'Etat et 57 000 par le secteur priv.
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1012 / POLITIQUE TRANGRE
mise en place de divertissements bon march, en particulier dans
les petits centres urbains, semble aussi ncessaire. Enfin, la
cration de syndicats diversifis de lycens, plutt que ranimer
l'ancien syndicat UNEM (Union nationale des tudiants marocains),
serait aussi importante afin de briser les tentatives
d'appropriation entreprises par les islamistes. Tout ce qui peut
permettre de pallier la faiblesse de la socit civile doit dsormais
tre encourag.
Un retour aux missions fondamentales de l'Etat, avec sa
dimension sociale, est ncessaire. Ceci est parfaitement compatible
avec l'extension de l'initiative prive, qui semble tre le seul
moyen de redonner aux Marocains confiance en eux, alors que cette
absence de confiance a eu, jusqu' prsent, des effets nfastes.
D'autre part, la nouvelle constitution de 1992 reprsente certes un
changement, mais encore limit [30]. Le dsengagement de l'Etat a, de
fait, augment le pouvoir des autorits locales. Toutefois, au-del
des nouveaux quilibres entre pouvoirs centraux et pouvoirs locaux,
un pays en proie aux transformations multiples et parfois trs
rapides se doit d'inventer de nouveaux modles [31]. Ainsi ce plan
d'ajustement structurel, essentiellement conomique, aura surtout
des effets politiques, car le Maroc reste une socit o l'conomie est
dpendante des alas climatiques. La tche primordiale, l'avenir, sera
d'assurer l'autonomie de la sphre conomique. En fait, le combat
pour l'indpendance ne fait que commencer.
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157, p. 48- 52, Rabat, 1986 ; id., Fiscalit indirecte, pouvoir
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publiques au Maroc et leur participation au dveloppement,
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LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL MAROCAIN / 1013
[12] La croissance du dsquilibre financier est analyse par Jamil
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Akesbi, La rforme de la fiscalit marocaine a l'heure de
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rgion de l'Oriental (ouvrage collectif), Oujda, 1987. [28] Par
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Casablanca, 1988 ; Abdessamad Dialmy, Sexualit et discours au
Maroc, Afrique-Orient, Casablanca, 1988 ; ouvrage collectif (sous
la direction de Acha Belarbi), Corps au fminin, Le Fennec,
Casablanca, 1991 ; ouvrage collectif (sous la direction de F.
Mernissi), Femme et pouvoirs, Le Fennec, Casablanca, 1990 ; ouvrage
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Casablanca, 1990 ; id., Chahrazad n'est pas marocaine, Le Fennec,
Casablanca, 1991 ; Acha Belarbi, Enfance au quotidien, Le Fennec,
Casablanca, 1991 ; etc. [29] Voir Ahmed Trachen, Dveloppement et
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Les entrepreneurs marocains, pouvoir, socit et modernit, Karthala,
Paris, 1994. [31] Abdelali Benamour, Le Maroc interpell, Eddif,
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