-
n10 mai 2013
e dploiement desrseaux mobiles de 4me
gnration illustre bienltape charnire quaaujourdhui atteint
le
secteur des communications lec-troniques. Elle se caractrise
partrois volutions profondes : unrenouvellement technologique,marqu
par le passage du haut autrs haut dbit, sur le fixe commesur le
mobile ; une volution desmodles daffaires, entre des services daccs
haut dbit (3G,ADSL) qui ont atteint un certaindegr de maturit
technologiqueet commerciale, et des servicesmergents lis au trs
haut dbitqui restent cependant concevoir ;une volution potentielle
de lachane de valeur et des rapportsentre les acteurs de
lcosystmenumrique. Ce numro des Cahiersde lARCEP vise apporter des
l-ments danalyse et de rponse, travers les points de vue de
multi-ples acteurs franais et trangersimpliqus, et dessiner ainsi
lescontours de la mobilit numriquede demain.
Un renouvellementtechnologique
Les technologies mobiles dequatrime gnration, LTE dans unpremier
temps puis LTE-Advanced,vont avant tout permettre dhono-rer une
promesse que la 3G na faitqueffleurer : offrir, en mobilit,
unconfort dusage dans laccs auxrseaux comparable celui offertpar
une connexion fixe. Laugmen-
tation des dbits (100 Mbit/s dedbit crte descendant dans
unpremier temps, beaucoup plus terme), mais surtout la rductionde
la latence et laugmentationtrs significative des dbits mon-tants
(upload) marquent en effet,par le progrs massif de la qualitdu
service offert ainsi lutilisateur,une vritable rupture, mme
parrapport aux volutions les plusrcentes de la 3G.
Contrairement au lancementde lUMTS, au dbut des annes2000,
lensemble de lcosystmematriel du LTE, des rseaux aux
terminaux, est prt. Les bandes defrquences utilises ont
gale-ment fait lobjet dune assez largeharmonisation, lchelle
dechaque continent. Cette situation,comme la forte demande
desconsommateurs pour laccs internet en mobilit, donne penser que
la 4G va constituerune tape importante pour fairevritablement
entrer nos socitset nos conomies dans laire de lamobilit numrique
et renforcerencore la place des infrastructuresde communications
lectroniquesdans la vie des entreprises, desservices publics et des
particuliers.Avec le dveloppement desrseaux fixes trs haut
dbit(fibre optique jusqu labonn etrseaux cbls moderniss), dontils
constituent le ncessaire com-plment, ces rseaux mobiles denouvelle
gnration offriront
galement aux oprateurs locca-sion dadapter leur offre un
envi-ronnement technologique entire-ment renouvel.
Ainsi, et mme si le succs nestjamais garanti, les ingrdients,
commencer par une trs fortedemande, sont en tout cas runispour
faire de la 4G non seulementune russite technique mais ga-lement
une opportunit cono-mique.
Une opportunitconomique
Lacclration des dploiementset les ouvertures commerciales
deservices 4G qui se succdent enFrance et en Europe montrent
limportance que les oprateursmobiles accordent ce servicepour les
prochaines annes. Ils se trouvent en effet un croise-ment : les
services traditionnels(tlphonie, SMS) sont dsormaisperus comme des
commoditsquil devient plus difficile de valo-riser. Les services de
donnes, quivhiculent par consquent lessen-tiel de la valeur, font
galementlobjet dune intense comptitionsur le march de dtail. La
4Gpourrait ainsi offrir aux opra-teurs la possibilit de se
diffren-cier en proposant une meilleurequalit de service aux
utilisateursqui le souhaitent.
Mais la 4G devrait aussi permet-tre de faire apparatre de
nou-veaux usages, dont certains sontesquisss dans ces cahiers,
quilssoient fonds sur le temps rel, laproduction accrue de donnes
parlutilisateur ou des modes daccspermanent ces donnes grceaux
nuages numriques . Pources services, les oprateurs ont nonseulement
faire valoir laqualit et la disponibilitde leurs
infrastructures,
La 4G va rvolutionner linternet mobile. Tlchargerinstantanment
des fichiers, regarder des vidos en hautedfinition, synchroniser
ses donnes avec son PC, sa tablette,son smartphone Tous les usages
que nous connaissonsactuellement vont tre dmultiplis grce aux
dbitsbeaucoup plus importants offerts par cette nouvelle
technologie, sans parler de lmergence de nouveaux usagesencore
inventer. A lheure o les oprateurs franaisdploient leur rseau et
lancent leurs premires offres,lARCEP dresse un panorama technique,
conomique et entermes dusages, en France et dans le monde, de la
4G.Loccasion de rassembler les points de vue
dquipementiers,doprateurs, dlus et de spcialistes, mais aussi
decomprendre les nouveaux dfis, notamment en termes defrquences,
induits par cette nouvelle technologie.
Le trs haut dbit mobilesur orbite
Dossier
Jean-Ludovic Silicani prsident de lAutorit
Lditorial
L
Suite page 2
2013, anne cl pour la
-
Dossier
Dossier2013, anne cl pour la 4G 1 56
Sommaire
ARCEP7, square Max Hymans - 75730 Paris Cedex 15www.arcep.fr -
01 40 47 70 00Abonnement : [email protected] : 2109-2540Responsable
de la publication : Jean-Ludovic SilicaniDirecteur de la rdaction :
Benot Loutrel
Rdaction : Ingrid Appenzeller, Jean-Franois Hernandez, Anne-Lise
Lucas (quipe communication de lARCEP).
Ont aussi contribu ce numro : Agns Domergue, Thomas
Gouznes,Aurlie Gracia, Maxime Forest, Maeva Jouglet et Agathe
Puget.Crdit photo : Jean Chiscano (page 30) Maquette : Emmanuel
ChastelImpression : Corlet Imprimeur
Ralisation
2 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
Les Cahiers de lARCEP sontimprims sur du papier couchcompos de
60 % de fibresrecycles et de 40 % de fibres vierges.
LES ENJEUX Lditorial
......................................................1 Acclrer la
transition vers les services
4G LTE, A. Bouverot (GSMA) ..............3 11 Le dveloppement de
linternet mobile :
nouveaux usages, nouveaux dfis..........4 5
QUELS USAGES ? Les killer apps : vido et tl
O. Ezratty (consultant) ................................6
Ubiquit, immdiatet, productivit,
A. Mchaly (Alcatel-Lucent) ........................7 La 4G,
technologie reine de la data,
M. Toumi (Booz & Co) ................................7 Jeux
vido et 4G, P. Forest (SNJV) ..............8 Une promesse
stimulante
pour les muses, R. Amit (RMN) ................9 Un catalyseur du
"boom"
de l'internet des objets, X. Dalloz (XDC) ..10 La vitesse au
service des usages,
D. Mignot (Sony Mobile) ............................11
PANORAMA MONDIAL Le LTE travers le monde,
F. Pujol (IDATE) .................................. 12-13
tats-Unis : marche force Verizon Wireless, R. Rosendaal
..............16 Dj deux ans dexprience,
G. Nahon (Orange Labs San Francisco) ....17
Asie : la course en tte Core du Sud : un succs
phnomnal, F.J.S. Song (consultant) ....18 Chine : lempire du
milieu acclre,
J. Wei et W. Maxwell (Hogan Lovells) ....19
Technologies Au coeur des rseaux mobiles,
A. Maloberti(Orange Labs Networks)....................20 21
Proprit intellectuelle Guerre des brevets : pourquoi tant
de haine ? C. Ducourtieux (Le Monde) ..15
La parole aux quipementiers Alcatel-Lucent
............................7 24 25 Cisco
..........................................................24
Ericsson......................................................23
Huawei ....................................................22 Nokia
........................................................25 Nokia
Siemens Networks ..................14 44 Sony
..........................................................11
LE MARCH FRANCAIS Du GSM la 4G : une aventure
historique, M. Feneyrol ............................27 Le march
franais laube de la 4G,
T. Gadault (journaliste)..............................26
La vision des oprateurs Bouygues Telecom, D.
Casas....................31
Iliad, M. Lombardini ..............................28 Orange, P.
Louette ................................29 SFR, S. Roussel
......................................30
Comment couvrir le territoire ? Licences 4G :
des objectifs ambitieux....................32 33
Quen pensent les lus ? V. Feltesse, B. Retailleau ............32
33
La mthode allemande, R. Hahn (BNetzA)
..................................34
Mutualisation dinfrastructures et itinrance, N. Deffieux,
(Adlc)............35
REPORTAGE au MWC de Barcelone ....................36
QUESTIONS CONOMIQUES La 4G gnratrice de revenus ?
D. Levy, B. Grau (Arthur D. Little) et A. Pradayrol (Exane BNP
Paribas) ..40 41
Le partage de rseaux, P. Pladeau et S. Pattheeuws (Booz &
Co) ......42 44
La difficult de montiser la 4G en Europe,V. Maulay (Oddo
Securities) ............43 44
Investissements : mme pas peur ! , S. Dufour (Swisscom)
..............................45
LES FRQUENCES Les diffrentes bandes de frquences
utilises par la 4G LTE dans le monde(Informa Telecoms &
Media)......................51
Comment traduire la valeur conomique des frquences ?
..........46 47
Enchres 4G : la mthode labore par lARCEP ............48
La rutilisation de la bande 1800 MHz : en France / en
Belgique,M. Van Bellinghen (IBPT) ........................49
800 MHz et TNT, G. Brgant (ANFR) ......50
La bande 700 MHz Les enjeux de la CMR,
F. Rancy (UIT) ..................................52 53 Mener la
rvolution du mobile :
une occasion en or pour lEurope, G Hkmark (Parlement europen)
..........54
La position de la Commission europenne..................54
Les espaces blancs aux tats-Unis, G. de Salins (ambassade de
France
Washington)..............................................56
GRAND ANGLE La thorie de linformation , interview dA. Bellanger
(romancier) ..........57
NOMINATIONS ........................................58
ACTUALITS ....................................59 60
comme ils le font dj, mais peu-vent aussi activement contribuer
faonner ce nouvel environne-ment numrique en proposant
desapplications innovantes.
Un facteur de croissancede lcosystme numrique
Si les nouveaux usages quiaccompagneront le dvelop-pement du trs
haut dbit mobilene sont pas tous identifis, il estvraisemblable que
la vido etlimage, sous toutes ses formes,en reprsenteront une
compo-sante majeure, elles qui consti-tuent dj lessentiel de la
bandepassante consomme sur lesrseaux fixes haut et trs hautdbit
comme sur les rseaux 3G.Dans ce contexte, la place desterminaux
mobiles, crans multi-usages complment des cranstraditionnels, va
encore gagneren importance, de mme que lesservices en ligne qui y
sontproposs. Il existe donc desopportunits de croissance
pourlensemble des acteurs de lco-systme numrique, et la
France,comme dautres conomies euro-pennes, a de rels atouts
fairevaloir dans ce domaine. Cettenouvelle tape du dveloppe-ment
numrique ne peut cepen-dant porter pleinement ses fruitsque si le
partage de la valeurgnre se fait quitablement,permettant notamment
auxoprateurs de faire face auxlourds investissements que repr-sente
la mise niveau de leurinfrastructure.
Quel rle pour les rgulateurs ? Les rgulateurs des communi-
cations lctroniques nont pasvocation se substituer auxacteurs de
march pour choisir lestechnologies quils entendentadopter et
gnraliser. Ils doiventprserver un principe de neutra-lit lgard des
technologies etlaisser aux acteurs conomiquesles choix quils
estiment les mieuxadapts leur stratgie et leurcroissance. Leur
intervention nendemeure pas moins dterminanteds lors quil leur
revient dedfinir, avec les gouvernements,le calendrier et les
conditionsdattribution des ressources
publiques rares que constituentles frquences. Ils doivent
notam-ment, dans la conception desconditions dattribution,
tenircompte des objectifs dintrtgnral, quil sagisse de prserverles
conditions dune concurrencesuffisante ou de favoriser unelarge
couverture du territoire. Uneintervention efficace du rgula-teur
pourra ainsi faciliter ledploiement de nouvelles techno-logies
mobiles par les oprateurs,favorable la fois linvestisse-ment et
lemploi.
En matire de technologiesmobiles en gnral, et pour la 4Gen
particulier, lARCEP a uvrpour que les frquences nces-saires,
notamment celles issues dudividende numrique, soient attri-bues aux
oprateurs dans les meil-leurs dlais. Cest ce quelle a faiten
attribuant, fin 2011, au momentmme de la fin de lextinction de
latlvision analogique, les autorisa-tions dans les bandes 800 MHz
et2,6 GHz. Le cadre dappel candi-datures tabli par lAutorit
etaccept par le Gouvernementprvoyait un triple objectif qui at
rempli : favoriser lamnage-ment numrique du territoire,objectif
prioritaire voulu par leParlement, prserver la concur-rence et
permettre une bonnevalorisation du domaine publiquehertzien. LARCEP
a galementjou son rle en autorisantBouygues Telecom, en avril 2013,
rutiliser en LTE les frquences2G dont il dispose dans la bande1800
MHz et en conditionnant cetaccord une restitution pralablede
spectre. Cette dcision sinscriten effet dans lesprit autant quedans
la lettre des textes commu-nautaires de 2009 qui entendaient,en
flexibilisant lutilisation duspectre, en rendre lutilisation
plusefficace et plus apte intgrer lesprogrs technologiques.
LARCEP veillera enfin, pourlavenir, ce que le secteur disposedes
frquences dont il a besoinpour faire face la trs forte crois-sance
des trafics que la gnralisa-tion de la mobilit trs hautdbit annonce
et dont ces Cahiersrendent compte.
Par Jean-LudovicSilicani
prsident de lAutorit
Suite de la page 1
-
a tlphonie mobile est un secteur dynamiqueet innovant au cur de
la vie quotidienne deplusieurs milliards de personnes travers
lemonde. Il reprsente bien plus quun simpleoutil de communication :
il fournit des services
qui peuvent amliorer, et parfois sauver, la vie de ces
personnes. Actuellement, 3,2 milliards de personnes dans le monde
utilisent les
services mobiles, soit prs de la moiti de la population mondiale
(il y aenviron deux fois plus de connexions et cartes SIM cause du
multi-quipement). 700 millions dutilisateurs supplmentaires
devraient lesrejoindre dici 2017 et le chiffre de 4 milliards
dutilisateurs devrait treatteint au cours de lanne 2018. En mme
temps, le nombre dutilisa-teurs mobiles haut dbit devrait passer de
6,8 milliards en 2012 9,7 milliards avant la fin de lanne 2017.
Avec cette augmentation de lusage du mobile haut dbit, et de
laprolifration des smartphones et tablettes, on commence voir
unecroissance exponentielle du volume de donnes qui transite sur
lesrseaux mobiles. Selon le dernier Visual Networking Index(VNI)
publi par Cisco, environ 0,9 exaoctet de donnes onttransit par les
rseaux mobiles chaque mois en 2012, soitlquivalent de 300 milliards
de chansons au format MP3. En2017, ce chiffre devrait atteindre
11,2 exaoctets par mois,soit une croissance de 66 %. Illustration
de cette envolespectaculaire des donnes mobiles : le volume de
trafic en2012 est lquivalent de la somme de tous les trafics
dedonnes des annes prcdentes !
Un investissement ncessairedans les rseaux 4G
Afin de rpondre cette demande, il faut que les oprateurs
mobilescontinuent investir dans les rseaux 3G et 4G. Les rseaux 4G
LTEpermettront doffrir en zone urbaine un service mobile trs haut
dbit.Ils permettent en effet des vitesses de connexion comparables
cellesdune ligne fixe haut dbit, donc des tlchargements plus
rapides etdes possibilits enthousiasmantes pour la diffusion de
contenus vidosur les tlphones, tablettes, ordinateurs portables et
bien dautresterminaux encore.
Bien entendu, ce projet nest pas sans dfi relever. Il va de
lavenirde la tlphonie mobile de sassurer que les oprateurs aient
accs auxfrquences ncessaires de faon raisonnable et en temps
opportun. LaGSMA travaille, aux cts de ses membres oprateurs, des
rgulateurset des dcideurs politiques, afin dacclrer la mise
disposition desbandes de frquences ncessaires et lharmonisation de
ces bandes auniveau rgional et global. La transition vers le LTE
ncessite en effetdavantage de frquences que les autres technologies
: le LTE requiert2x5 MHz minimum, mais il natteint pleinement son
potentiel que lorsquildispose de 2x10 MHz, soit 20 MHz au total. Ce
point est trs impor-tant : il ne sagit pas seulement de mettre
disposition la bonne quan-tit de frquences, mais de disposer de
bandes harmonises au niveaumondial.
Lharmonisation des frquences est galement essentielle
pouratteindre les conomies dchelle dans les rseaux et les
terminaux, qui
permettent in fine aux consommateurs de bnficier deservices
mobiles accessibles et abordables. Lharmonisationpermet aussi de
garantir linteroprabilit des terminaux, cequi donne aux abonns
lassurance que leurs services fonctionneront enitinrance o quils
voyagent dans le monde. La commercialisation deliPhone 5, terminal
seulement compatible avec trois bandes defrquences LTE dans le
monde ce qui signifie quil ne fonctionne quedans certains pays et
avec certains oprateurs , en a fait la dmons-tration a
contrario.
Les rcentes discussions, au sein de la Commission europenne,
surla mise en place dun march europen unique des
tlcommunications,sont positives car cela permettrait de simplifier
les procdures dallo-cation de frquences et donnerait une impulsion
nouvelle lharmonisa-tion pan-europenne. Afin dencourager les
oprateurs se concentrersur leurs investissements dans la
construction des rseaux 4G, il estgalement important de mettre les
frquences disposition un prixraisonnable.
Il est tout aussi primordial dtablir un mcanisme permettant
demieux lier les investissements raliss par les oprateurs dans
leursrseaux, pour rpondre laccroissement de la demande de
donnes,aux bnfices quils peroivent des services qui gnrent ces
donnes.La situation actuelle, qui voit les oprateurs mobiles
raliser les investis-sements alors que dautres entreprises de la
chane de valeur en bnfi-cient et ralisent des profits, nest pas
tenable.
Il est enfin essentiel de permettre la consolidation du march l
oelle est approprie, et dviter ainsi une concurrence artificielle
traversde nouveaux entrants subventionns, ce qui fausse le paysage
concur-rentiel et surtout freine les importants investissements
dont les infra-structures mobiles ont besoin pour rpondre la
croissancespectaculaire du trafic. Les frquences sont une ressource
rare ; la clefde notre avenir mobile rside dans lquilibre entre une
concurrencesaine et un niveau dinvestissement fort. Actuellement,
notre avenir nestpas bien servi par un march domin par des services
2G bas degamme et un dfaut dinvestissement dans les services haut
dbit 3Get 4G.
Maintenir la comptitivit des oprateurs europensLEurope a invent
le standard GSM et a t prcurseur et leader
dans la fourniture des services mobiles 2G et 3G, ainsi que
desservices mobiles haut dbit : TeliaSonera a construit le
premierrseau mobile LTE commercial en dcembre 2009.
Acclrer la transitionvers les services 4G LTE
LES ENJEUX
L
Il va de lavenir de la tlphonie mobile de sassurer que les
oprateurs aient accs aux frquences
ncessaires de faon raisonnable et en temps opportun.Il ne sagit
pas seulement de mettre disposition labonne quantit de frquences,
mais de disposer de
bandes harmonises au niveau mondial.
LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 3
Par Anne BOUVEROT, directrice gnrale de la GSMA
Suite page 11
-
Le dveloppement de linternet mo es services de communications
mobiles sont entrain de suivre la mme volution que celle
desservices fixes : une transition acclre vers lehaut et le trs
haut dbit. Au 4me trimestre 2012,45% des abonns en France ont
utilis, au moins
une fois au cours du dernier mois, un service mobile en 3G.
Les nouveaux usages permis par linternet mobileL'accs internet
mobile s'inscrit dans le prolongement des offres
internet fixe haut et trs haut dbit. Mais pas uniquement. Il
assure eneffet lutilisateur la continuit et l'ubiquit de l'accs
personnel auxservices internet, en dehors de son domicile ou de son
entreprise,lamlioration de la qualit de service des rseaux leur
permettant dtredisponibles partout, et tout moment, avec le mme
confort d'utilisa-tion et la mme richesse d'usages que les accs
fixes domicile. Desurcroit, le dveloppement de linternet mobile
offre certains utilisa-teurs la possibilit daccder linternet l o la
couverture des rseauxfixes ne le permet pas.
Mais linternet mobile permet aussi de disposer dun moyen
instantandaccder au rseau, dveloppant par l mme de nouveaux usages
qui,pour certains, tirent leur intrt de la mobilit. Cest le cas des
applica-
tions de golocalisation, quioffrent, par exemple, la
possibilitde trouver un restaurant ou uneboutique, de bnficier des
bonsplans dans la zone o se trouvelutilisateur, ou de gotagger une
photo qui peut ensuite treposte directement sur les
rseaux sociaux. Linternet mobile peut galement permettre
lutilisationde fonctionnalits de ralit augmente (superposition sur
linterface duterminal de lutilisateur aujourdhui, le smartphone,
demain deslunettes ? dinformations golocalises).
Avec des rseaux performants, les utilisateurs peuvent aussi
profiterdun accs leurs donnes stockes distance, par exemple dans
lecloud, usage qui demande de disposer dun bon dbit. Enfin,
linternetmobile peut contribuer au dveloppement des objets
connects.
Laccs linternet mobile offre ainsi de nouvelles perspectives
enmatire de loisirs, de mode de consommation des contenus
num-riques et d'accs la culture et permet, dores et dj et plus
longterme, de dvelopper de nouveaux services et contenus.
Les raisons du succs de linternet mobileLa conjonction de
plusieurs facteurs a enclench le dveloppe-
ment de ces usages. Le dploiement des rseaux haut dbit a permis
dobtenir une qualitde service comparable celle atteignable sur les
rseaux fixes.Les nouvelles technologies mobiles fournissent ainsi
des performancesen adquation avec les attentes du march, toujours
plus importantes,par exemple en ce qui concerne les services
incluant de la vido. Lesrseaux mobiles haut dbit la norme HSPA+
offrent aujourdhui,grce aux techniques dagrgation de porteuses, des
dbits maximumthoriques jusqu 42 Mbit/s. Les enqutes de qualit de
service menes
en 2012 par lARCEP ont fait apparatre des dbits mdians de
tlchar-gement compris entre 3,3 et 7,1 Mbit/s, selon les oprateurs,
et desdbits pouvant atteindre, avec un terminal compatible, 25
Mbit/s pour lesplus rapides.
Sagissant de la 4G, le LTE ("Long Term Evolution") permet
datteindre des dbits pics de plusieurs dizaines de Mbit/s, voire
sup-rieurs 100 Mbit/s grce la mise en uvre de canalisations larges.
Lesoffres 4G que dploient actuellement les oprateurs devraient
ainsi offriraux utilisateurs des latences suffisamment faibles pour
amliorer leconfort gnral dutilisation de linternetmobile, mais
galement favoriserle dveloppement d'appli-cations interac-tives,
comme lesjeux en ligne. la disponibilit de termi-naux adapts, parmi
lesquels lessmartphones. La sortie de terminauxpermettant un usage
ergonomique de lin-ternet, tel que liPhone dApple, a t
llmentdclencheur de lengouement autour de laccs internet en
mobilit. Depuis lors, lemarch des smartphones sestlargement
diversifi etdmocratis, et il estdsormais possible, pourtout
utilisateur, de trouver unsmartphone adapt ses besoins. Ainsi,
selon le baromtre de lco-nomie numrique de la chaire conomie
numrique de Paris-Dauphinepour le 4me trimestre 2012, ralis par
Mdiamtrie, 55,8% des individusquips dun mobile possdent un
smartphone. Par ailleurs, la gnrali-sation des tablettes et la
cration de nouveaux terminaux intermdiairesentre la tablette et le
smartphone, appels tabphones, tel que le SamsungGalaxy Note,
permettent dsormais un meilleur confort dutilisation quunsmartphone
pour ldition de documents ou, par exemple, la visualisationde
contenus vidos.
La fourniture, par les oprateurs mobiles, de forfaits adapts
uneconsommation libre du web, et notamment les offres dabondance.
Ladiversification actuelle des forfaits, depuis les forfaits bloqus
jusquauxforfaits o le dpassement dun seuil dusage raisonnable
entrane unique-ment une rduction du dbit maximum atteignable,
permet aux utilisateursde matriser leur consommation en trouvant
une formule adapte leursbesoins. Larrive des offres 4G, plus
consommatrices de contenus,devrait amener les oprateurs poursuivre
ladaptation de leurs forfaitsaux usages de leurs clients.
L
Larrive des offres 4G, plus consommatrices decontenus, devrait
amener les oprateurs
poursuivre ladaptation de leurs forfaits auxusages de leurs
clients.
55,8 % des individusquips dun mobilepossdent unsmartphone.
Dossier
4 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
-
bile : nouveaux usages, nouveaux dfis Lapparition dun nouveau
type de services que sont les applicationsdisponibles sur les
magasins en ligne. Ces logiciels, que lutilisateurinstalle sur son
terminal, constituent de facto un service part, grceauquel des
acteurs varis comme des journaux, des commerants,des diteurs de
jeux vido ou des nouvelles gnrations dentrepreneursdu web peuvent
proposer de nouveaux services. Ces applicationsspcifiques,
disponibles uniquement sur les terminaux mobiles, contri-buent
lattractivit de linternet mobile.
Lexplosion du trafic mobileLa libration des usages de linternet
mobile
entrane sa diffusion dans la socit, ainsi que desexigences et
des besoins croissants pour des services inno-
vants et de qualit. Ainsi, les chiffres actuels font le constat
duneforte augmentation du trafic mobile : au niveau mondial, le
traficde donnes mobiles double environ chaque anne. Selon
lesstatistiques ralises par Ericsson, le trafic de donnes mobilesau
3me trimestre 2012 a doubl par rapport au 3me trimestre2011, qui
lui-mme avait doubl par rapport au 3me trimestre2010. Les donnes de
trafic communiques par les opra-
teurs mobiles lARCEP permettent de constater quenFrance, les
volumes du march mobile sont
cohrents avec les tendances mondiales.Selon les diffrentes tudes
disponibles ce jour, cette phase dexplosion devrait
tre suivie dune croissance toujours expo-nentielle, avec un taux
de croissance annuel
compris entre 40% et 80% par an. Dici 10 ans, letrafic mobile
pourrait ainsi tre multipli par un facteur allant de 30 300.
Les oprateurs sont donc aujourdhui confronts une situation
danslaquelle les utilisateurs souhaitent disposer de dbits levs,
pour desusages de linternet mobile en augmentation. Pour rpondre au
dvelop-pement des usages, plusieurs leviers existent.
Il sagit, en premier lieu, de la ralisation dinvestissements
dans lesrseaux mobiles de nouvelle gnration. Au cours des
prcdentesannes, les oprateurs ont dploy les rseaux mobiles 3G, qui
ontrendu possible le dveloppement de linternet mobile. Ces
investisse-ments trs importants ont permis datteindre une
couverture 3G dsor-mais trs tendue : en France, au 1er juillet
2012, 99,7% de la populationtait couverte en 3G par au moins un
oprateur mobile.
Les oprateurs ont galement modernis leurs infrastructures afin
demettre en uvre les versions les plus rcentes de la 3G, offrant
une meil-leure efficacit spectrale et les dbits les plus levs : il
sagit notam-ment du HSPA+ qui autorise des dbits maximum thoriques
de21 Mbit/s, voire 42 Mbit/s grce lagrgation de porteuses. Enfin,
lesoprateurs ont engag, depuis 2012, le dploiement de leurs rseaux
la norme LTE. La mise en uvre de ces nouveaux rseaux au cours
desprochaines annes reprsente un chantier stratgique qui permettra
ledploiement des capacits ncessaires la fourniture, aux
consom-mateurs, comme aux entreprises, doffres daccs au trs haut
dbitmobile.
Par ailleurs, la mise en uvre de nouvelles architectures de
rseaupeut galement contribuer la prise en compte de lexplosion du
trafic
mobile. Les quipementiersproposent de nouvelles solu-tions
visant densifier le rseau mobile, travers des cellules de
petitetaille ( small cells ). Grce ces solutions, les oprateurs
apportent unerponse locale des besoins de capacit supplmentaire. Il
est galementpossible de dcharger une partie du trafic mobile vers
des bornes Wifi oudes femto-cellules installes chez les abonns.
Cisco estime que 32% dutrafic mobile mondial a ainsi t dcharg vers
les rseaux fixes en 2012.
Identifier de nouvelles ressources en frquences Enfin, laccs des
frquences additionnelles est un lment cl pour
rpondre la croissance du trafic et offrir des dbits plus levs.
Lamise en uvre de futures nouvelles normes trs large bande, commele
LTE-Advanced, permettra des dbits maximum thoriques deplusieurs
centaines de Mbit/s, condition dutiliser des canalisations
trslarges (jusqu 100 MHz pour le LTE-Advanced ) qui ncessiteront
degrandes quantits defrquences. Ces bandesde frquences
suppl-mentaires seront nces-saires, la fois dans lesbandes basses,
pour lacouverture du territoire etla couverture lintrieurdes
btiments, et dansles bandes hautes, pour rpondre la demande en
capacit. Cest pour-quoi, au-del des bandes 800 MHz et 2,6 GHz dj
attribues la 4G,et de la rutilisation en 4G de frquences dj
attribues aux oprateursmobiles pour la 2G et la 3G (1800 MHz), il
est ncessaire didentifier denouvelles bandes de frquences en vue de
leur mise disposition diciquelques annes.
Des travaux ont t initis au niveau international pour identifier
cesressources spectrales supplmentaires qui permettront de rpondre
la croissance attendue des besoins. LUnion europenne a ainsi
adopt,le 15 fvrier 2012, son premier programme en matire de
politique duspectre radiolectrique (RSPP Radio spectrum policy
program). Ilprvoit lidentification de nouvelles ressources pour
rpondre aux futursbesoins en spectre et fixe lobjectif didentifier
au moins 1200 MHz (cfarticles p. 54 et 55) pour les applications
large bande sans fil dici2015. Des travaux en ce sens sont en cours
au plan europen,auxquels les autorits franaises participent
activement.
Par ailleurs, au niveau mondial, lUnion internationale des
tlcommuni-cations (UIT) a dcid, en fvrier 2012, de lattribution de
la bande 694 790 MHz (dite bande 700 MHz ) en rgion 1 (Europe,
Afrique et unepartie de lAsie) au service mobile (1). Cette dcision
rend possible sanslimposer lattribution en France et en Europe de
cette bande, aujourdhuiutilise pour la diffusion de la tlvision
numrique terrestre, au dploie-ment de futurs rseaux mobiles,
constituant ainsi un deuxime dividendenumrique . Il appartient
maintenant la France et lEurope de dcidersi cette affectation sera
mise en uvre et dans quel calendrier.
(1) La bande 700 MHz est dj identifie pour les services mobiles
dans les autres rgions du monde.
Laccs des frquencesadditionnelles est un lment
cl pour rpondre lacroissance du trafic et offrir
des dbits plus levs.
LES ENJEUX
LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 5
-
par Olivier EZRATTYconseil en stratgies de linnovation, auteur
du Rapport du Consumer Electronics Show 2013
Dossier
Vido et tl : les killer apps du LTE
Les usages de la
omme sur linternet fixe, la vido et la tlvision sont lesscnarios
dusage du LTE les plus mis en avant par lesoprateurs tlcoms aux
Etats-Unis. Au dernier Consumer
Electronics Show 2013 (CES 2013) , qui se tient chaque anne
LasVegas, les constructeurs de mobiles rivalisaient ainsi de
solutions LTEen proposant des modems-data 4G mais aussi en mettant
en valeur lescapacits de cration et de consom-mation de contenus
qui en tirent parti.
Premier symptme qui date de2011 : laugmentation de la taille
descrans des smartphones qui dpassentmaintenant 5 pouces, tout
comme deleur rsolution. Les smartphones 2013chez Sony, HTC, Samsung
ou encoreHuawei sont des crans Full HD dunersolution 1920x1080. La
rsolution destablettes a aussi augment en 2012 pouratteindre et
dpasser le Full HD.
Les usages de cesmobiles en second cranTV voire en premiercran
TV se multiplient.Les offres de cloud TV multi-crans se gnralisent
comme chezBoxee avec son enregistreur de programmesTV en rseau, ou
avec Aereo qui propose sonoffre de broadcast IP des chaines de
tlvision eninstallant des milliers de tuners TNT dans ses
datacenters !
Services multi-crans enrichis en donnesToujours aux Etas-Unis,
la tlvision mobile reprend du poil de
la bte avec, dune part, les offres broadcast passant par lusage
duntuner, dveloppes par la Mobile 500 Alliance et Dyle, et, dautre
part,les offres pures IP , avec notamment MobiTV, commercialis
enmarque blanche par les oprateurs mobiles. Les premires
sonthybrides et associent les chaines live en broadcast hertzien
descontenus non linaires diffuss en data. La consommation de la
tlvi-sion se libre ainsi de toute contrainte despace et de
temps.
Chez Verizon comme chez Qualcomm, le sport est utilis
commeproduit dappel du LTE avec des services multi-crans trs
enrichis endonnes. Chez Qualcomm, les courses Nascar sont diffuses
simulta-nment sur deux crans : la TV prsente limage principale
avecquelques donnes de contexte et le mobile visualise des points
de vuediffrents issus des voitures, et encore plus de donnes. Les
deux
fonctionnent de concert.
Technologies multicast adaptes aux mobilesLe spectre des
frquences tant limit,
il sera bien entendu ncessaire
doptimiser les rseaux mobiles dans les usages vido. Les
techno-logies multicast adaptes aux mobiles bases sur le standard
eMBMS(Multimedia Broadcast Multicast Services) seront dployes par
laforce des choses, commencer par Verizon lhorizon 2014(cf page
16). Elles optimisent le spectre pour la diffusion decontenus live.
Pour le non linaire, il faudra compter sur lvolution
des codecs. En Full HD, le HEVC, qui vient toutjuste dtre
standardis, est trs prometteurdans ses applications mobiles, avec
un tauxde compression deux fois meilleur que celui duH264/MPEG4
habituel.
Lautre moyen de promouvoir le LTE est depermettre aux
consommateurs de publier descontenus riches sur les rseaux sociaux.
EnFrance, deux startups se sont lances sur cecrneau. Evergig permet
aux internautes depublier des vidos de concerts qui sont
auto-matiquement montes sur un serveur, aveclaccord des ayants
droits et la piste son offi-cielle, donnant un point de vue
diffrent descamras de production classiques. Le concertest mont en
diffr, mais terme, il pourra
ltre en direct. Vimies, de son ct, propose larencontre entre
Instagram et Vimeo pour la publi-
cation de vidos des utilisateurs directe-ment partir de Facebook
sur son mobile.
Appareils photo connects et rvolution de la 4K
Autre tendance du CES 2013 : la gnralisa-tion des appareils
photo connects, pour linstant
en Wi-Fi, certains, comme chez Samsung ou Nikon, tournant
mmesous Android. Ils vont terme intgrer la 4G ou utiliser le
hotspot 4Gdes mobiles et il sera possible de publier de plus en
plus de photosde qualit en temps rel sur ses rseaux sociaux et
autres sites departage de photos.
Et nous nen sommes quau dbut. La rvolution de la 4K, lequadruple
de lactuel Full HD, se prpare. Il faudra attendre la fin dela
dcennie pour que son cosystme broadcast soit en place, maisles
mobiles pourraient acclrer le mouvement. Les premierscapteurs
photo/vido supportant la 4K ont t annoncs en 2012 parOmnivision,
Aptina, Samsung et Sony. Les processeurs embarqusdans les mobiles
supportant la 4K ont t annoncs au CES, notam-ment chez nVidia et
Qualcomm. Ils utilisent souvent la technologie decompression HEVC
du franais Allegro. Les premiers smartphonesLTE captant des vidos
4K seront probablement lancs courant2014, avant mme que des camras
4K soient installes dans lesstudios TV. Ce pourrait tre une
tonnante inversion historique dansladoption des nouvelles
technologies de la chaine de limage.
http://www.oezratty.net
C
Lapplicationtablette de
U-Verse propose parAT&T et dveloppe par le
canadien QuickPlay Mediasappuie sur le LTE
Dmonstration delapplication Nascar
double cran deQualcomm au CES
2013.
6 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
-
La 4G, technologie reine de la dataInterview de Mohssen
TOUMIprincipal, Booz&Co
La 4G est la premiretechnologie avoir tspcifiquement
dveloppepour la data. Elle permet une
vitesse de chargement sept fois plus rapideque la 3G+ (HSPA), et
un dlai de latencedivis par cinq. Les usages lis la vido vonttre la
killer app de la 4G. Sans pouvoirencore le quantifier, nous pensons
galementque le cloud (synchronisation des donnesavec le PC, la
tablette, le smartphone etc)tiendra une place importante dans
lesnouveaux usages permis par la 4G. Dautresusages vont
certainement merger, mais nousne pouvons pas encore les
imaginer.
Daprs les analystes, 258millions de personnes dans lemonde
utiliseraient cettetechnologie en 2013. On estimequaux Etats-Unis,
o Verizon et
AT&T ont dmarr depuis deux ans, 10% duparc est en LTE, en
majorit chez Verizon dont
les revenus et laprofitabilit(chiffres daffairesen croissance
de4 %, etcroissance delEBITDA de+12 % entre Q32011 et Q32012) se
sontamliorssimultanment.Verizon a profitdu LTE pour
repenser compltement sa stratgie tarifaire etmis en place
diffrents niveaux de prix pourdiffrents usages en cherchant
montiser laquantit de donnes permises. En Suisse,Swisscom a
structur son offre autour de lavitesse (cf page 45). Ce processus
est long, il apris un an danalyse dtaille des comportementsclients
chez Verizon. Il ncessite un importanttravail dducation auprs des
consommateurs. Il
faut en effet les convaincrequils disposent dun rseaude bien
meilleure qualit quauparavant.
Les usages de la data sont encroissance forte, de lordre de30%
chaque anne. Notreconviction est que lesoprateurs doivent profiter
decette opportunit quoffre la
4G pour rebattre les cartes tarifaires, valoriser lerseau et en
extraire plus de valeur. La mmeapproche peut fonctionner en France
malgrlenvironnement low cost dans lequel voluentles oprateurs. Il
pourrait y avoir de la place pourun march premium en France. Tout
dpend ducomportement des oprateurs principaux, quidevront avoir des
nerfs solides pour ne pasbaisser les prix. Dans nos benchmarks,
onconstate que lcart entre les offres low cost etpremium peut aller
jusqu 40%-50 % selon lesmarchs.
http://www.booz.com
Quels sontles usages dela 4G ?
L o estlance la 4G,est-ce que amarche ?
La mmeapprochepeut-ellefonctionneren France ?
LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 7
LES USAGES
4G sont-ils dj l ?
Interview dAndr MCHALY,directeur marketing, Alcatel Lucent
Ubiquit, immdiatet, productivit
Suite page 24-25
Cest difficile dire ce stade.Les innovations mnent desruptures
mais on ne sen rendpas immdiatement compte. Il
faut les observer pour en avoir conscience.Larrive de liPhone en
est un exemple :personne na vu arriver cette rupture parce quetout
le monde attendait le nouveau terminalNokia, alors leader
mondial.Par le pass, on a souvent eu limpression que lesnouvelles
technologies ne faisaient que reprendrecelles qui existaient dj,
mais en mieux. Lors dupassage du minitel linternet, on sest
demandpourquoi aller sur Netscape, alors quavec leminitel tout
fonctionnait trs bien. Quand ontait dans linternet 56 Kbits, on se
demandaitpourquoi prendre du RNIS 128 Kbits. Etpourtant Les usages
que lon trouve naturelsaujourdhui taient tout simplement
impossiblesavec la technologie prcdente.
Trois choses : Lubiquit, le always
connected , car la 4G est lapremire technologie qui permet le
trs hautdbit en frquences basses (800 MHz). Cesfrquences permettent
de faire de lacouverture massive, soit dans des zonesrecules
(pri-urbaines ou rurales), soit - dansdes zones urbaines - en
pntration dans lesbtiments. La 4G arrive dans des endroits
o,conomiquement, on ne pouvait pas amenerla 3G son lancement.
Pourquoi ce besoin ubiquitaire ? Lutilisateur,qui a plusieurs crans
(six par foyer, enmoyenne, selon Mdiamtrie on appelle cephnomne le
multiscreen), veut pouvoiraccder son contenu (stock dans le
cloud),quel que soit son cran et son mode deconnexion. Il y a donc
le cloud dun ct, lemultiscreen de lautre, et au milieu, le
rseau
(fixe ou mobile). Pourque lexprienceutilisateur soit
performante, ce dernier doittre connect partout au trs haut
dbit,parce que les contenus sont de plus en pluslourds, notamment
avec lusage de la vido.
La latence : lutilisateur a besoin dune trsbonne fluidit dans
lchange dinformations.Larchitecture du rseau 4G est plate : aulieu
davoir des quipements de rseau qui serpondent en cascade, ils
communiquentdirectement entre eux, ce qui amliore lalatence.
La 4G, ce sont aussi les dbits montantsplus performants. Cest
important aumoment o nos terminaux sont, de plus enplus, des outils
de production (photos, vidos,etc.). Le dernier BlackBerry Z10, par
exemple,est lui seul, une station de montage vido.
La 4G,rupture oucontinuit ?
Quapportela 4G ?
Source : GSMA
En m
illio
ns
Nombre dutilisateurs duLTE dans le monde
Nombre de rseauxLTE dans le monde
-
Jeux vido et 4G :le jeu en vaut-il la chandelle ?
Dossier
8 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
n lespace de peu de temps, le march du jeu vidosest trouv
significativement impact par le dvelop-pement rapide des terminaux
mobiles connects. Avec821 millions de smartphones et tablettes
vendus dansle monde en 2012, ces appareils intelligents
reprsen-
teront rapidement jusqu 70% du total de tous les terminaux
mobiles(1). En2016, les deux tiers de la population active
devraient ainsi utiliser un smart-phone. 30% des applications
tlcharges sur smartphones ou tablettessont des applications
ludiques, de sorte que ces appareils sont en passede devenir les
plateformes de jeux vido les plus largement utilises dansle
monde.
O en est le jeu vido ?Cette impressionnante irruption dans le
domaine du jeu vido a dores
et dj permis de dgager plusieurs tendances majeures. Les
caractris-tiques des tlphones connects (taille des crans, commandes
tactiles,golocalisation, puissance des processeurs embarqus, dure
des batte-ries) poussent des gameplay spcifiques et innovants.
Lorsque cesqualits sont matrises par les studios naissent des jeux
originaux ausuccs parfois phnomnal.
La gnralisation du modle Free 2 Play coupl aux magasins
rsi-dents type App Store ringardisent les anciens modles payants et
enparticulier celui dun jeu 39 sur cartouche dans lcosystme ferm
dela console portable. En sens inverse, montiser son audience
devient unexercice toujours plus dlicat et un nombre de
tlchargements significa-tifs ne garantit en rien un retour sur
investissement.
Les volumes induits par le mobile poussent les jeux web based
detype Facebook exister sous forme dapplications pour largir
leurscommunauts, leurs canaux de distribution et, partant, leur
indpendance.Ceci tant, cette indpendance reste limite quelques
acteurs surlesquels les OS de Google et dApple rgnent plus de 79
%(2). Si lesvolumes sont plthoriques et laudience au rendez-vous,
le march prendnanmoins des allures de jungle o le rfrencement et la
visibilit dechaque jeu deviennent un enjeu toujours plus
crucial.
Les promesses de la 4GDans ce contexte dsormais bien connu des
acteurs du jeu,
larrive de la 4me gnration de tlphonie mobile annonce des
dbitsthoriques suprieurs 100 Mb/s. Quest-ce que cela est cens
changerpour le jeu vido ?
Certes, la 4G nexiste encore que dans les brochures marketing
desoprateurs : les zones couvertes, les appareils compatibles(3)
sont rduitspour linstant peau de chagrin autant dobstacles lever
pour arriver un march porteur. Mais lexprience a montr avec quelle
vitesse leschoses voluent : anticiper est dsormais indispensable la
survie dunstudio. Avec de tels dbits, cinq fois suprieurs la 3G+
enrception et dix fois plus en mission, les promessesde la 4G se
concentrent au moins vers troisdirections : lmergence de jeux
toujours plus
lourds, donc plus labors, repous-
sant encore les frontires entre jeu sur consoleet jeu sur
mobile. Mais ici comme ailleurs, les limitations lies auxcomposants
du terminal (CPU, mmoire), mais aussi sa nature (taillede lcran,
commandes, batterie), auront le dernier mot.
lmergence de vritables jeux en rseaux : jouer en mobilit sur un
appa-reil qui rfrence par dfaut tout votre carnet dadresses ouvre
des pers-pectives videntes pour le multi-joueurs. Or, aujourdhui,
les rares jeuxmobiles multi-joueurs contournent les problmes
techniques existants enproposant des sessions asynchrones, o chaque
joueur rpond lunaprs lautre. La 4G pourrait changer la donne.
lmergence du cloud gaming : lexcution dporte sur des
serveursdistants de jeux trop gourmands en ressources pour un
tlphone mobilepermet dimaginer toute une srie dopportunits. Par
exemple, la possi-bilit de jouer immdiatement, sans mme tlcharger
et installer lap-plication. Ou encore, la mise disposition de jeux
plus volus que nepeuvent supporter les terminaux mobiles. Enfin, la
synergie avec les boxdes oprateurs ou les tlvisions connectes,
offrant ainsi lopportunitde lancer un jeu sur sa tl, puis de
poursuivre la partie en mobilit. Cesservices prsentent en outre
lavantage de pouvoir tre proposs autravers de modles dabonnement,
parfaitement adapts au mode defacturation des oprateurs. En cela,
on peut sattendre des offres simi-laires ce que proposent Deezer ou
Spotify dans la musique comme lefont dj des socits comme KDDI,
Wildtangent ou Exent.
Freins et interrogations Ceci tant, limage dEpinal pourrait bien
souffrir de plusieurs facteurs
quil est bon de garder en tte. Dabord, on est en droit de
sinterroger surla ralit des dbits qui seront offerts : puisque la
bande passante estpartage entre les utilisateurs actifs prsents
dans une mme cellule radio,en pratique les dbits vont tourner
autour de quelques dizaines de Mb/s.Ds lors, il nest pas certain
que la rvolution promise soit aussi rapide-ment au rendez-vous.
Cet embouteillage prvisible sur les rseaux semble devoir tre
anticippar les oprateurs qui peaufinent des offres forfaitaires
limites en termesde donnes mensuelles transfrables. On parle de
forfaits tournant autourde 3 6 Go mensuels. Regarder un film d1h40,
en qualit correcte,consommera autour d1 Go ; on peut donc se
demander si tout est prtpour rpondre aux attentes des joueurs,
habitus jouer rgulirement etsur de longues priodes.
Enfin, il nest pas sr que le cloud gaming soit une rponse
totale-ment adapte sur mobile. Offrir des jeux gourmands et
dvelopps pourun autre environnement sur un tlphone est certes une
prouesse tech-nique mais il nest pas sr que le joueur en retire du
plaisir. Cest pourtantlui, au final, qui dcidera sil veut jouer sur
sa tl ou sur son mobile ou silprfrera une exprience diffrente,
laquelle le tlchargement via les
App Stores semble dj rpondre.
(1) Source Gartner(2) Source GFK : part de march IOS + Androd
sur smart-
phones(3) 4% en 2012 selon GFK
EPar Pierre FOREST, directeur gnral de Metaboli, membre du
conseil dadministration du Syndicat national des jeux vido
(SNJV)
www.snjv.org
-
e monde culturel en gnral, et la Runion desmuses nationauxGrand
Palais en particulier, partici-pent dsormais pleinement la
rvolution numrique.Les changements induits par cette rvolution
impactent en profondeur lensemble de nos mtiers et
surtout nos relations avec nos diffrents publics. Mme si et
peut-tre plus que jamais lexprience de la visite relle la rencontre
physique avec luvre dart reste unique et irremplaableen soi, nos
publics sont de plus en plus connects et nos contenus deplus en
plus relationnels. Avant, pendant et aprs la visite, mais aussi
enparallle de celle-ci, ou de manire dcorrle, les contacts et
interac-tions avec nos publics sont des enjeux majeurs, porteurs de
sens et devaleurs.
La perspective dun rseau 4G, plus rapideet plus performant,
reprsente ainsi pour nousune promesse stimulante, qui nous pousse
faire voluer notre offre culturelle et notre stra-tgie. Plusieurs
nouveaux usages pourraientainsi bnficier pleinement de cette
technologietrs haut dbit mobile ds la saison prochaine.
Nouvel cosystme numrique Ce printemps, la RmnGP lance son
nouvel
cosystme numrique. Bien plus quun siteinternet, ce nouveau
concept se dcline lafois en canal dinformations pratiques, en
vri-table mdia et en outil de mdiation culturelle,mais il est aussi
un espace social dchanges et dinteractions. Il articuledes sites
web et des applications mobiles. Avec les smartphones, lac-cent
sera mis sur les services ; les utilisateurs de tablettes
pourrontprofiter dapplications de type magazine ; les changes et
les inter-actions avec et entre les internautes seront aussi
encourags et incitsau partage, notamment sur les rseaux sociaux.
Des contenus ddis,riches en textes, images et vidos, seront proposs
quotidiennement des publics diffrents sur des supports diffrents, y
compris en mobilit,do limportance de rseaux performants.
Visite participative Notre future application Dynamo offre un
exemple prcis de cette
volution. A loccasion de lexposition Dynamo, un sicle de lumire
etde mouvement dans lart, 1913-2013 , qui a lieu au Grand Palais
entreavril et juillet 2013, la RmnGP, en partenariat avec Orange,
met gratui-tement la disposition des visiteurs une application pour
smartphonesiOS et Android invitant, pour la premire fois,
participer une exp-rience numrique innovante et originale.
En cohrence avec le concept dart cintique qui incite le
spectateur devenir partie prenante de la cration, cette application
permet unevisite enrichie et participative autour d'une slection
d'uvres-phares delexposition. Elle offre les outils permettant de
prendre des photos, decrer des vidos et dajouter des commentaires ;
elle permet aussi de lesposter sur le mur dimages numriques de
lexposition, sur le site web dela RmnGP, et de les partager sur les
rseaux sociaux.
Le public peut tlcharger lapplication depuis le site web dela
RmnGP et sur les magasins dapplications avant la visite,mais aussi
ds son arrive au Grand Palais, do limportancedun rseau de donnes
haut dbit, doubl dun rseau Wifi. Ce faisant, etavant mme daccder
lexposition, les visiteurs pourront ainsi se familia-riser avec les
uvres et le propos artistique de Dynamo.
Au cours de la visite, chaque uvre du parcours est signale par
uncartel muni dun code et dun tag NFC. Aprs avoir tap le code sur
leclavier de lapplication ou bien approch son smartphone du tag
deluvre choisie pour afficher lcran de contribution, le visiteur
pourraassocier ses impressions numriques cette uvre, et les poster
entemps rel. Le visiteur participera ainsi une exprience
numriquecollective indite en haut dbit, cest--dire llaboration de
la perception
et de la mmoire de lexposition o les uvres sont prsen-tes en
volume et jouent avec les perceptions des visiteurs ;la seule
manire de les reproduire est dagrger les points devue subjectifs
manant du public.
Muse hors les mursUn autre exemple remarquable est lapplication
innovante
dveloppe pour lexposition Le Grand Atelier du Midi, orga-nise de
juin octobre dans le cadre de Marseille-Provence2013, au Muse des
Beaux-Arts de Marseille et au MuseGranet dAix en Provence. La RmnGP
a de nouveau engagun partenariat avec Orange pour proposer
gratuitement aupublic une application smartphone qui invite
dcouvrir, cettefois-ci hors les murs, de faon ludique et
participative, une
slection duvres de lexposition. Lapplication est base sur la
golo-calisation des lieux peints par les artistes.
Le public accde aux informations sur les expositions et sur la
slec-tion duvres, mais il peut surtout les golocaliser sur une
carte. Le visi-teur est invit participer lvnement en prenant des
photos de pointsde vue connus ou les retrouver, tels quils ont t
peints par les grandsartistes ayant travaill dans la rgion et
prsents danslexposition : Czanne, Matisse, Van Gogh etBonnard,
notamment. Les contributions du visiteur safficheront ct des
tableaux pour comparer les pers-pectives ; le visiteur pourra
galement accder auxcontributions des autres visiteurs sur son
smartphone,sur le site de la RmnGP et sur les rseaux sociaux. Dans
ce type dinteraction, un rseau haut dbitmobile couvrant lensemble
du territoirefacilite normment les changes et lescontributions. Il
inscrit lutilisateur dans un tissunumrique aux buts pdagogique
etartistique et transforme la rgion duMidi en un lieu dexposition
grandeurnature. Le positionnement de la RmnGP, comme porte dentre
dans laculture, voit ainsi son rle concrtis pleinement,mme hors les
murs et en mobilit.
www.rmngp.fr www.grandpalais.fr
La 4G : une promesse stimulante pour les muses
L
LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 9
Par Roei AMIT, responsable du digital et du multimedia la Runion
des muses nationaux - Grand Palais
LES USAGES
-
La 4G : catalyseur du "boom" de l'internet des objets
Dossier
es milliards d'appareils connects fourniront bientt unflux
continu de donnes en temps rel qui vontpermettre de r-inventer les
produits traditionnels. Ilsvont devenir des supports de services
runis dans cequi est commun dappeler l'internet des objets.
Pour
que celui-ci fonctionne, les appareils doivent tre connects en
perma-nence, o quils se trouvent. La 4G va permettre cette
connexion perma-nente et sera au cur du modle conomique de
l'internet des objets.
Numrisation de la socitLes annes 1990 ont t marques par les
transactions commer-
ciales en ligne avec l'arrive dAmazon et deBay et de la publicit
surGoogle remplaant de nombreuses formes moins efficaces de
publicittraditionnelle. Puis, sest ajout la collaboration
"immersive" avec lepartage social travers des sites comme Facebook
ou LinkedIn, et lacollaboration grce des services tels que
Skype.
La prochaine dcennie sera celle de la numrisation de la
socit,celle du "smart everything". Elle sera possible grce aux
rseaux decapteurs, aux machines communicantes et aux donnes cres
par cesusages (big data). Cette connectivit gnralise aura besoin
d'une conti-nuit de connexion, dans laquelle la 4G jouera le rle de
l'autoroute,l'ADSL celui de la nationale, le Wi-Fi la
dpartementale, et les Bluetooth4.0, Zigbee, Zwave, EnOcean, les
chemins vicinaux.
Dans ce contexte, la 4G jouera un rle cl avec trois autres
tendancesmajeures. L'intgration de capteurs a commenc dans les
annes 90avec les tiquettes RFID pour marquer les objets et les
suivre. Mais toutva changer avec l'arrive de capteurs et de
processeurs associs pluspetits, plus conomes en nergie, et moins
chers. Dots de plus de puissance de calcul et de mmoire, ils
faciliteront la capacit desmachines communiquer entre elles.
Paralllement, le cloud computing(l'informatique distribue) permet
dj aux entreprises de stocker etd'analyser dnormes quantits de
donnes issues de ces capteurs. Enfin,le passage lIPv6 permettra
daugmenter le nombre d'adresses IP desorte que chaque appareil dans
le monde pourra avoir la sienne propre.Ainsi, 50 milliards dobjets
devraient tre raccords au rseau d'ici 2020 (contre 10 milliards
aujourd'hui).
Voitures intelligentesPrenons le cas de la voiture. Les
automobiles ont commenc rece-
voir des informations dinternet de manire passive lafin des
annes 2000. En 2009, Mercedes prsente
son systme MyCommand . En 2010, Toyotaimagine une LTE Connected
Car (voiture
connecte trs haut dbit via linternetmobile). En 2011, une Yaris
propose unautoradio volu (le Toyota Touch ) quipermet daccder aux
services Touch& Go (recherche locale avec GoogleMaps, trafic,
radars, prix de lessencedans les stations proches, et mme
places de parking disponibles).Depuis avril 2011, toujours
chez
Toyota, un projet de 12 millions de dollars esten cours avec
Microsoft, pour quiper en services cloud les vhiculesde la marque
japonaise et les transformer en vritables smart cars .Cette voiture
intelligente est capable de raliser un autodiagnostic etden
analyser le contexte (golocalisation, liste des services de
proxi-mit, etc.) afin de trouver, en cas de besoin, le
concessionnaire ou legaragiste le plus proche et lui envoyer le
pr-bilan quelle a gnr.
Avec l'internet des objets et la 4G, le systme ne se contentera
plus detracer la carte des embouteillages. Il sera capable de
prvoir de manireproactive, et en quelques secondes, o et comment
vont se dplacer lesbouchons et de renvoyer linformation aux
chauffeurs qui pourront choisirle trajet le plus rapide. Ce monde
massivement interconnect avec tout uncosystme intgrant le trafic
(en intgrant des systmes connects colla-boratifs comme Coyote par
exemple), les garages, les assureurs, lesparkings, est en passe de
rinventer la voiture et les dplacements.
Maison, textile, mdecine, etc.Dautres secteurs de la vie seront
galement impacts. Imaginons,
dans l'lectromnager, le cas dun four connect un rfrigrateur. Si
onslectionne une recette, le rfrigrateur va prrgler le four selon
le typede met concocter. Le consommateur peut surveiller le statut
des appa-reils en utilisant un smartphone, mme hors de chez lui. En
outre, cesquipements lectromnagers seront connects un service de
diagnostic permettant de dtecter des dysfonctionnements distance.
Encas de panne, le propritaire est directement alert via son
smartphone.
La maison et lindustrie automobile ne sont pas les seuls
domainesconcerns par cette rvolution. Le textile pourrait lui aussi
tre totalementchang avec larrive des vtements connects dont les
dbouchstouchent aussi bien la mdecine (outil de diagnostic) que le
sport (cardio-gramme, mesure de vitesse et de distance) ou la vie
de tous les jours(tlchargement dillustrations sur un t-shirt
modifiable). De trs nombreuxautres domaines peuvent aussi bnficier
dune interaction augmenteavec chaque citoyen / consommateur :
chauffage, ventilation, climatisa-tion, clairage, scurit/accs,
nergie, feu/scurit, ascenseurs,gestion de l'eau, amnagement
paysager/irrigation, audiovisuel, signali-sation numrique, gestion
du parking, etc.
Au final, le concept MADAM offre un bon rsum des services
quiseront proposs dans un smart building . Le Monitoring : le
systmedoit afficher, piloter et contrler lusage de chaque service
utilis par lapersonne qui effectue une transaction utilisant
l'objet connect.LArchivage : toute larchitecture doit non seulement
vrifier et validerchaque transaction mais doit galement en assurer
la traabilit et lasauvegarde pendant toute la priode ncessaire aux
traitements. LeDiagnostic : larchitecture doit tre capable de
formuler des propositionsdintervention. LAssistance / Alerte : le
service utilis doit sadapter aubesoin et au contexte dusage de
sorte quaucun logiciel, ni aucun mat-riel spcifique, ne doive tre
install, appris ou mis en uvre par lutilisa-teur. La Maintenance /
Montisation : cest probablement le pointessentiel. Il faut que le
systme soit rentable et permette de garantir saprennit
(maintenance) au fur et mesure des volutions technologiqueset
fonctionnelles. Il doit tre scalable (volutif).
www.dalloz.com
DPar Xavier DALLOZ, analyste, XDC
10 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
-
La 4G : la vitesse au servicedes nouveaux usages
LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 11
Par David MIGNOT, directeur gnral de Sony Mobile
LES USAGES
ui aurait pu imaginer, dans les annes 50, que les grostlviseurs
tube cathodique se transformeraient encrans compltement plats et
que limage en noir etblanc laisserait place de la 3D ? Qui aurait
puimaginer, dans les annes 60, que les appareils photosargentiques
deviendraient numriques, rvolutionnant
ainsi lusage mme de la photographie ? Qui aurait pu imaginer
dans lesannes 70, en coutant tranquillement un 45 tours dans son
salon,quune dcennie plus tard, un appareil permettrait demmener
etdcouter de la musique partout avec soi et chaque instant ?
Lide de dpart est parfois simple, le rsultat souvent
rvolutionnaire,lavance susceptible damliorer la vie pratique de
tous. Nos vies quoti-diennes sont transformes par le dveloppement
rapide et massif desnouvelles technologies, et ce que nous ne
pouvions imaginer quelquesannes auparavant peut soudain devenir un
lment incontournable denotre quotidien.
Cest le cas du smartphone qui ne nous quitte plus et sans lequel
nousnous sentons souvent perdu. Alors que tlphoner hors de chez soi
avecun appareil sans fil relevait encore de la fantaisie imaginaire
dans lesannes 80, ce geste est devenu aujourdhui compltement
naturel.Pourtant, lutilisation mme du smartphone volue une vitesse
fulgu-rante puisque la voix et les SMS ne reprsentent dsormais
que30% des usages au profit dune utilisation dinternet et
dapplicationsmultimdias. Dsormais, nous prenons des nouvelles,
photographons,filmons en HD, lisons, coutons, jouons, discutons,
organisons notre vieavec cet indispensable compagnon.
Toujours plus viteFace des utilisateurs toujours plus exigeants
sur le
contenu, le divertissement et lexprience qui leursont proposs,
nous - constructeurs - devonsanticiper ces besoins et ces attentes
qui necessent dvoluer. Je suis convaincu quelarrive de la 4G va
constituer un vraitournant dans le dveloppement denouveaux usages
et lavnement du fast-entertainment .
Imaginons un peuTlcharger un film de 700 Moen quelques secondes
la gare avant de prendre son train Envoyertoutes ses photos en
haute dfinition sur le cloud pour les conserver etles partager
linfini, sans sa playlist en quelques secondes avant demonter dans
lavion Jouer en ligne avec ses amis sur des jeux augraphisme
saisissant de ralisme depuis son smartphone
Grce la 4G, plus besoin dimaginer. Un film de taille standard
pourratre tlcharg en deux minutes grce ce nouveau dbit, contre
16minutes en 3G. Mais alors, pourquoi aller toujours plus vite ?
Pourquoiavoir conu des tlvisions plates quand les TV analogiques
fonctionnentparfaitement ? Pourquoi avoir dvelopp la fibre optique
quand nouspouvions nous contenter dun modem 56 Ko ? Tout simplement
parce quectait devenu possible.
Parce que nous naccepterions plus aujourdhui dattendre 5 minutes
lechargement dun site internet ou de regarder une mission en noir
etblanc. Parce que demain, il nous semblera normal daccder tous
noscontenus en quelques secondes, laroport, depuis la voiture, dans
lap-partement ou simplement en marchant dans la rue. Et pour
optimiser desnouveaux contenus en qualit toujours plus haute, nous
construc-teurs , avons la responsabilit de proposer des smartphones
lahauteur de cette nouvelle technologie.
Depuis 60 ans, nous sommes de toutes les innovations
technolo-giques. Des radios aux tlvisions, du Walkman aux CD, des
consoles dejeux aux camras vido, Sony a rvolutionn la vie
quotidienne des
Franais. Nos crans sont full HD pour visionner des vidoscomme
jamais auparavant. Nos appareils photos sont enhaute qualit pour
capturer tous les moments forts de nosvies. Et nos derniers
smartphones sont bien videmment 4G.
Les consommateurs attendent toujours davantage, lesusages
voluent et les technologies samliorent. La 4G, couple
lexpertise de Sony, va rendre possible cette exigence de
qualit,pour une fluidit et une spontanit dsormais sans compromis.
Avec la4G, nous imaginons dj les usages de demain en commenant
les
crer ds aujourdhui, en attendant le prochain bouleversement
quiviendra encore modifier notre ralit. Et chacun dentre nous
peutdj commencer limaginer
www.sonymobile.com/fr/
Q
Alors que les opra-teurs europens
avaient t trs innovateurs, dautres pays parmi lesquels le Japon,
la Core du Sud et les Etats-Unis , ont mainte-nant pris la tte des
dploiements du LTE. Ces trois pays sont actuelle-ment lorigine de
presque 90 % des connexions LTE dans le monde ;par comparaison,
seulement 6 % de ces connexions viennent dEurope !
Il est clair que la pntration du haut-dbit mobile est un
facteurdamlioration direct du PNB dun pays ; elle est donc un outil
essen-tiel de la reprise et de la croissance conomique. Ainsi, et
afin de main-tenir leur comptitivit avec les marchs mondiaux, les
oprateurs en
Europe doivent continuer investir dans les technologies 4G.Dans
cette course, la France se situe au mme niveau que la majo-
rit de ses homologues europens, avec une adoption plus
lentecompare dautres continents et la Scandinavie, rgion
numriquepionnire o plusieurs oprateurs ont lanc trs tt les
technologies4G de nouvelle gnration. Mais il me parait essentiel,
pour le dve-loppement et la comptitivit de lconomie franaise, que
denouvelles conditions conomiques permettent aux oprateurs de
conti-nuer dployer les services 4G, et aux citoyens de rcolter les
bienfaits de cette nouvelle technologie.
www.gsma.com
Suite de la page 3
Anne BOUVEROT,GSMA
-
e LTE (ou Long Term Evolution) est la nouvelle tech-nologie de
rseau mobile qui, dans sa version 10(galement appele LTE Advanced
et qui seralance partir de lt 2013), constitue la vraie 4G au sens
de lUnion internationale des tlcom-
munications, avec des dbits crte de 1 Gbps sur la voie
descen-dante pour des utilisateurs nomades et 100 Mbps en
mobilit.
Les premiers dploiements LTE dans le mondeLe premier rseau LTE a
t lanc en dcembre 2009 par lop-
rateur sudois TeliaSonera avec une couverture gographique
trslimite en raison de lutilisation initiale de la bande haute des
2,6 GHz.Loprateur na pu tendre sa couverture de manire
significativequaprs lacquisition de frquences dans la bande 800
MHz.
TeliaSonera a t suivi, en 2010, par MetroPCS et Verizon
Wirelessaux Etats-Unis, ainsi que par NTT DoCoMo au Japon et
quelquesautres petits rseaux. Le premier dploiement massif a t men
parVerizon Wireless aux Etats-Unis partir de 2010 et loprateur,
quicouvre aujourdhui prs de 90% de la population du pays,
comptaitplus de 20 millions dabonnements LTE la fin 2012 (cf page
16). Denombreux lancements commerciaux ont eu lieu en 2011 en
Europe,aux Etats-Unis et dans la zone Asie-Pacifique. Lan dernier,
toutes leszones gographiques ont connu une forte activit avec des
ouver-tures de rseaux en Amrique latine, la poursuite des
dploiements auMoyen Orient et probablement les premiers pas du LTE
en Inde.
A la fin 2012, 65,3 millions dabonnements LTE sur 150
rseauxactifs taient recenss dans le monde. Les Etats-Unis, avec
environla moiti du total, sont loin devant et sont suivis par la
Core du Sudet le Japon. Lanne 2013 devrait tre marque par une
croissancetrs rapide des abonnements LTE avec le lancement
commercial de100 nouveaux rseaux, pour atteindre, en fin danne,
plus de 150millions dabonnements. Dici la fin 2016, il devrait y
avoir plus de915 millions d'abonnements LTE travers le monde. cette
date,l'Asie-Pacifique devrait reprsenter 41,6% du total, l'Amrique
duNord 21,6%, lEurope de l'Ouest 15,8%, l'Afrique &
Moyen-Orient7,5% et lEurope de l'Est 4,9%.
Etats-Unis : le leader incontestEn 2009, les dcisions de
Verizon
Wireless puis dAT&T de choisir la technologieLTE pour
lvolution de leurs rseaux 3G et ladisponibilit de la bande 700 MHz,
premierdividende numrique aux Etats-Unis partirde 2010, ont t des
facteurs dterminantspour ladoption rapide du LTE dans le pays.
La tentative de lancement dun oprateur de gros LTE utilisant
desfrquences satellites a fait long feu la fin 2011
lorsqueLightSquared, son promoteur, a t oblig dabandonner ses plans
la suite des interfrences gnres par ses quipements sur les GPSde
prcision. Autre acteur du satellite, DISH pourrait mettre en uvreun
rseau de gros LTE Advanced dici deux ans en utilisant la bandeS (2
GHz).
Les tats-Unis constituent de loin le premier march LTE avec
prsde 32 millions d'abonnements fin 2012 (cf page 17).
Plusieursfacteurs importants tirent l'cosystme LTE : la
fragmentation delcosystme 3G dans le pays avec plusieurs normes et
des inves-tissements plus limits quen Europe, les dploiements
massifs deVerizon Wireless, le lancement de AT&T Mobility en
2012, les dploie-ments de la technologie LTE par Sprint Nextel
T-Mobile USA etClearwire et l'activit des Tier 2 que sont Metro PCS
ou USCellular. Selon les prvisions de lIDATE, il devrait y avoir
197 millionsd'abonnements LTE en Amrique du Nord la fin de
2016.
Japon : un march trs dynamique
Habituellement trs en avance en termesde technologie, le Japon
et son oprateurhistorique NTT Docomo sont toujours inno-vants. Sous
limpulsion de Softbank, onassiste une concurrence exacerbe et une
acclration des offres de services hautdbit mobile, en particulier
autour de la vido. NTT Docomo, qui aouvert le LTE en dcembre 2010,
envisage de fournir des services
LTE 50% de la population d'ici 2014 en utilisant 20.000
stationsde base. Ses concurrents, KDDI et Softbank, ont lanc
leursservices LTE au dbut 2012. Cette concurrence accrue dynamisele
march du LTE dans larchipel o lon comptait 9,5
millionsd'abonnements LTE fin 2012.
Inde et Chine : les promoteurs du TD-LTE
En Inde, le premier service TD-LTE at lanc par Bharti Airtel en
avril 2012.Il est bas sur le mode duplex TDD (TimeDivision Duplex,
qui fonctionne dans unebande de frquence unique) la diff-rence de
la grande majorit des oprateurs dans le monde quiutilisent le mode
FDD (Frequency Division Duplex, qui utilise deuxblocs de frquences
diffrents pour lmission et la rception). Il
L
12 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
Le LTE travers le monde : premiers Par Frdric PUJOL, directeur
dtudes, responsable du ple technologie radio et spectre, IDATE
Prvisions dabonnements LTE (milliers dabonnements)
Dossier
-
reste toutefois desfreins au dveloppe-
ment du LTE dans ce pays car la vente auxenchres de la bande 700
MHz n'a pasencore t confirme par le dpartementdes tlcommunications.
Les questionsadministratives lies au spectre et la dispo-nibilit
des terminaux TD-LTE seront dtermi-nantes pour l'adoption de la
technologie LTE en Inde. En septembre2012, Bharti Airtel annonait
seulement 3000 abonns.
La Chine (cf page 19), qui constitue dsormais le premier
marchpour les smartphones dans le monde, attend avec impatience
lelancement du LTE par ses trois oprateurs. Le gouvernement
pourrait accorder des licences LTE la fin de 2013 et
contrainttoujours China Mobile poursuivre son dploiement TD-SCDMA,
latechnologie chinoise de troisime gnration. Toutefois,
l'oprateurest fortement engag dans le TD-LTE car il mne de nombreux
testset ses sites cellulaires peuvent tre rutiliss pour le rseau
LTE.China Mobile dploie cette anne 200.000 stations de base
TD-LTEet sera donc en mesure de mettre trs rapidement en service le
LTE,ds que le gouvernement signera sa licence.
Core du Sud : dploiement et adoption rapides La Core du Sud (cf
page 18) a connu le
dploiement LTE le plus rapide au monde.Ainsi, le service
commercial a dbut enjuillet 2011 pour LG U+ et SK Telecom et
enjanvier 2012 pour KT Telecom. A la mi-2012,les trois oprateurs
ont affirm quils avaientatteint une couverture de 100% de la
population. En septembre etoctobre 2012, ils ont lanc le service de
voix sur LTE (VoLTE) ettrs rapidement, LG U+, SK Telecom et KT se
sont clairementorients vers des services trs consommateurs de data,
commela vido HD, les jeux en ligne et les services de cloud
computing,afin dexploiter au mieux leurs forfaits avec des volumes
de dataimportants (jusqu 24 Go par mois).
Le cas de LG U+ est trs intressant ; cet oprateur, qui taitrest
sur la technologie CDMA 2000 et n'avait pas - contraire-ment ses
concurrents SK Telecom et KT- dploy la technologieW-CDMA, a vu son
ARPU mobile baisser fortement entre 2010 et le2me trimestre 2012.
Ds lors, miser sur le LTE a t un choix haute-ment stratgique pour
redresser la situation. C'est pourquoi LG U+a t le premier lancer
des offres LTE en juillet 2011. Il a galementrussi acqurir 60 MHz
de spectre rpartis entre les bandes 800MHz, 1800 MHz et 2,1 GHz. En
outre, loprateur a t le plus inno-vant en termes de services
fournis.
Ce positionnement stratgique a permis LG U+, dont la base
declients mobiles compte la plus grande proportion dabonns LTE(36%
pour LG U + contre 21% pour SKT et 15% pour KT), d'accrotreson ARPU
sur trois trimestres conscutifs compter du 2me
trimestre 2012.
LEurope du LTE enlise ?Ladoption du LTE a t plus lente que
prvu en Europe de l'Ouest en raison duretard dans lattribution
des nouvellesbandes de frquences pour le LTE et de ladisponibilit
tardive des smartphones ettablettes LTE.
La majorit des enchres pour lespectre LTE a eu lieu en 2012 et
les frquences les plus utilisesau niveau du continent se situent
dans les bandes 1,8 GHz et 2,6GHz, ce qui a eu pour effet de
limiter la couverture gographiquedes rseaux mobiles de nouvelle
gnration. Ainsi, entre 2010 et2012, le nombre dabonnements LTE en
Europe a t multipli parun facteur 72, passant de 36 000 environ 2,6
millions, contre unfacteur 458 pour lAmrique du Nord et 14 000 pour
lAsie-Pacifique.
Les smartphones pour les bandes europennes des 800 MHz et2,6 GHz
sont arrivs seulement en mars 2012 en Allemagne et enSude,
renforant l'attractivit des offres LTE au-del des simplesdongles.
L'iPhone 5 est arriv en Europe au cours du 3metrimestre 2012, mais
ne supporte que la bande des 1800 MHz etest, par consquent,
uniquement utilisable en LTE dans un nombrelimit de pays
europens.
En Sude, l'utilisation des frquences du dividende numrique(800
MHz) partir de mars 2011 a grandement facilit lextensionde la
couverture gographique pour les services LTE, mais le paysa connu
un dcollage plus lent quespr. Au-del des bandes utili-ses ou de la
politique de dploiement, cette situation sexpliquepar la quasi
absence de terminaux LTE au moment du lancementcommercial et par
une stratgie doffres misant sur un prix de ladata mobile bas et
labsence dinnovation en termes de services.
Premier march du LTE aujourdhui en Europe, l'Allemagne(cf page
34) a galement t le premier pays de lUnion euro-penne vendre aux
enchres le dividende numrique (800 MHz)en mai 2010. Aprs la
couverture impose des zones rurales en800 MHz, acheve en mai 2012,
les oprateurs mettent galementen uvre les bandes 1800 MHz et 2,6
GHz. L'arrive tant attenduedes smartphones, dbut 2012, a permis de
faire dcoller les abon-nements LTE qui sont passs de 1000 fin 2010
plus de 570 000 fin 2012 dans le pays.
Le Royaume-Uni, la France et l'Italie ont vu les
premiersdploiements fin 2012 ; un dcollage commercial estattendu en
2013.
dploiements, principaux marchs, perspectives
LE PANORAMA MONDIAL
LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 13
Entre 2010 et 2012, le nombre dabonnementsLTE en Europe a t
multipli par un facteur72, contre un facteur 458 pour lAmrique
du
Nord, et 14000 pour lAsie Pacifique.
Suite page 50
-
Core du Sud, Japon, Etats-Unis :croissance exponentielle du
trafic et des usages
Dossier
n ce printemps 2013, le LTE est dj une ralitpour plus de 60
millions de personnes dans lemonde. 90% de ces utilisateurs se
trouvent auxEtats-Unis, au Japon et en Core du Sud o sa pn-tration
a atteint 30 % de la population la fin de
lanne 2012. Cest pourquoi nous partageons ici les
enseignementstirs du dploiement du LTE dans ces trois pays o Nokia
SiemensNetworks (1) est partenaire de huit oprateurs denvergure
nationale.
Les facteurs cls de succs du LTE Des smartphones en abondance,
une stratgie de couverture ambi-
tieuse et une dcouverte facile au bon prix sont parmi les
facteurs desuccs du LTE. Aux Etats-Unis, au Japon et en Core du
Sud, ces troisingrdients critiques du dcollage du LTE sont runis.
En effet, lco-systme des terminaux mobiles sest mis en place trs
tt, avec ungrand choix de smartphones compatibles LTE disponibles
pour lesclients. Par ailleurs, les offres de prix des oprateurs ont
rapidementpermis au plus grand nombre dessayer le LTE tout en
montisant laconsommation de donnes. Enfin, la couverture du pays en
LTE est
dj totale en Core du Sud et au Japon pour les principaux
opra-teurs, tandis quelle le sera pour Verizon ds la fin de cette
anne.Ainsi, la courbe dadoption du LTE par la population en 2012
fut exponentielle ; en tmoigne lacquisition dun million de clients
LTE parDocomo en moyenne entre juin et septembre 2012.
Avec le LTE, les utilisateurs profitent dun dbit montant et dun
dbitdescendant largement suprieurs ce dont ils bnficiaient
jusqualors,tandis que la latence est significativement rduite. La
combinaison deces trois amliorations est le catalyseur dusages
diffrents que lonpeut dj observer sur le terrain. Ainsi, la
consommation de tlvisionmobile en haute dfinition, les services
voix enrichis ou encore les jeuxen ligne se gnralisent. En
consquence, si la consommation moyennedes smartphones 3G aux
Etats-Unis, en Core du Sud et au Japon sesituait lgrement sous 1 Go
par mois, elle a dj doubl pour les utili-sateurs de smartphones
LTE, et mme quadrupl pour atteindre 4 Goen moyenne par mois chez
ceux qui font un usage intensif de leurmobile pour accder la
tlvision haute dfinition.
Augmentation du trafic et des usages Laugmentation du trafic et
des usages va bien au-del de la 3G,
avec la TVHD en premire ligne. Ce changement dusage est
structu-rant pour loprateur, qui voit son trafic mobile crotre de
manire expo-nentielle du fait de la multiplication des utilisateurs
LTE et de leurconsommation moyenne, elle-mme dj en forte
croissance. Unoprateur sud-coren a ainsi vu son trafic mobile LTE
multipli par dix
en moins dun an et dj dpasser la totalit deson trafic 3G ! Par
ailleurs, loffre LTE a eu pourconsquence de faire migrer de
nombreux clients du rseau 3G versle rseau LTE, librant des
ressources capacitaires en 3G. Les utilisa-teurs restant en 3G ont
donc profit dune meilleure performance durseau qui sest traduite
par une consommation accrue du rseau3G par utilisateur.
En ce qui concerne les dbits montants et descendants pour
lessmartphones, lasymtrie mesure est plus forte en LTE quen 3Gjusqu
prsent : on passe en moyenne dun coefficient 8 (huit foisplus de
trafic descendant que montant) un coefficient 14. Il sembledonc que
le streaming vido soit lusage prdominant. Le coefficientdescend 5
dans le cas de laccs via une cl LTE o le service peer-to-peer est
cette fois prpondrant. On doit cependant sattendre une monte en
puissance du trafic montant dont lexprience estunique avec le LTE.
Ainsi, en octobre dernier, on a pu mesurer, lorsdun concert gant en
plein air, que 45 % du trafic montant provenaitde terminaux LTE.
Qui na pas envie de filmer Madonna en concert etde partager sur le
champ la vido sur les rseaux sociaux ?
Lautre dfi non moins redoutable relever dans le rseau
estlexplosion de la signalisation. En effet, limpact du lancement
duLTE ne sanalyse pas seulement au travers du dbit, mais ausside la
signalisation, dont nous avons, l aussi, pu constater lacroissance
exponentielle. Le volume de signalisation a t multi-pli par dix
chez certains oprateurs, qui ont d redimensionnerleur cur de rseau
pour pouvoir contenir cette vritabletornade.
LTE-Advanced et voix sur LTE en mobilit (IMS) : dj des
ralits
Face cette explosion des besoins en bande passante, les
opra-teurs envisagent, dans ces pays, la mise en place de
technologiesinnovantes, lorsque ce nest pas dj fait. Ainsi, au
Japon, Docomo arcemment annonc le dploiement du LTE-Advanced , qui
permetdagrger plusieurs bandes de frquences pour dmultiplier la
capacit du rseau. Au niveau du cur de rseau, les oprateurs quiont
dploy une plateforme IP Multimedia Subsystem (IMS) ont pumesurer la
diffrence des problmatiques entre les services pour latlphonie fixe
et ceux pour la tlphonie mobile.
Un cur IMS enregistre, par exemple, six fois plus de requtes
dela part dun smartphone LTE que de la part dun terminal fixe.
Demme, les profils et identits des utilisateurs mobiles sont
beaucoupplus complexes grer ils sont en mobilit que dans le monde
dela tlphonie fixe.
Enfin, les terminaux mobiles ont des comporte-ments en matire de
connectivit au rseau trsdivers entre eux et au cours du temps.
(1) Nokia Siemens Networks est spcialiste mondial duhaut dbit
mobile et a sign 79 contrats commerciaux LTE ce jour. Il est le
seul quipe-mentier fournir la technologie LTE aux
principauxoprateurs en Core du Sud et au Japon.
EPar Alain FERRASSE-PAL, prsident directeur gnral, Nokia Siemens
Networks France
Il semble que le streaming vido soit lusageprdominant. Qui na
pas envie de filmerMadonna en concert et de partager sur le champla
vido sur les rseaux sociaux ?
14 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
Suite page 44
-
Guerre des brevets :pourquoi tant de haine ?
anne 2012 a t marque par un match judiciaire haute tension
devant les tribunauxentre les deux gants de l'lectronique, Apple
etSamsung. L'amricain accusait le coren d'avoircopi ses brevets
pour la conception de sa
gamme de smartphones Galaxy. En aot 2012, Samsung avait tcondamn
une amende record de 1,5 milliard de dollars par un jury dutribunal
de San Jos, en Californie. Dernier pisode en date de ce feuil-leton
rebondissements : cette norme amende a t rduite de moiti,dbut mars,
par la juge Lucy Koh, San Jos
Les deux groupes sont loin d'tre les seuls ferrailler sur ce
terrain dela proprit intellectuelle. Tous les industriels du
secteur du tlphonemobile ou presque sont aujourd'hui en conflit les
uns avec les autres. Fin2012, Apple avait par exemple plus de 140
procs en cours un peupartout dans le monde, avec Samsung, donc,
mais aussi Motorola etNokia. Ce dernier s'oppose BlackBerry, et au
tawanais HTC. Blackberryse bat contre Motorola, Sony contre LG et
Samsung...
Ces guerres de brevets ont exist dans toutes les industries de
tech-nologie mergentes : la conception des bateaux vapeur, des
aronefs,des voitures, et mme des couches-culottes... , rappelle
Kevin Rivette,spcialiste de la proprit intellectuelle, la tte du
cabinet de conseil
californien 3LP. La spcificit des tlcoms, c'est que les
affrontementsse droulent une chelle mondiale. Et que la production
de l'innovationn'est pas concentre dans les mains de quelques
groupes, mais clateentre des multitudes de socits ,
ajoute-t-il.
Elaborer des normesPourquoi l'industrie du mobile en est-elle
arrive l ? Trs rapidement
dans l'histoire de son dveloppement, il a fallu que les
concepteurs detlphones s'entendent pour que leurs technologies
soient interopra-bles. Les industriels ont d se mettre autour de la
table pour laborerensemble des normes [le GSM, l'UMTS, etc.] ,
raconte Cyrille Amar,
avocat du cabinet Lavoix, Paris.Ces normes sont constitues d'un
ensemble de spcifi-
cations techniques qui impliquent des technologiesprcises, donc
potentiellement des brevets. Ces
derniers sont dits essentiels , car incon-tournables pour se
conformer la norme. Pour
permettre une adoption la plus large possible dela norme par
lindustrie, les dtenteurs des
brevets essentiels se sontdonc engags n'exiger que
des rtributions (des royalties) raisonnablespour l'usage par des
tiers de leurs innova-tions. C'est ainsi qu'est apparue la notion
de brevets Frand (pour Fair,reasonable and non-discriminatory
).
Cela a fonctionn pendant la premire moiti des annes 1990
,raconte Me Amar. Les premiers procs apparaissent lorsque des
acteursdes premires normes mobiles (la 2G et la 3G) commencent
sortir dumarch de la tlphonie (ainsi de Bosch, de Philips,
dAEG...).Et exiger, pour certains, une revalorisa-tion de leurs
paquets de brevets auprsdes nouveaux entrants sur ces marchs(Sony,
Samsung, LG, Apple...). Aumotif que leurs efforts antrieursde
recherche et dveloppement neseraient pas justement valoriss.Ou par
pur opportunisme, commeles amricains Qualcomm ouInterDigital, de
gros dtenteurs debrevets essentiels, qui sont ainsi aucoeur de
bagarres avec les fabricants Nokia,Samsung, etc., pour faire valoir
leurs droits.
Armes de dissuasionLes nouveaux entrants protestent, les sommes
exiges par leurs
adversaires pouvant atteindre plusieurs dizaines de dollars de
royalties par appareil. Au premier rang desquels Apple, qui n'a pas
debrevets essentiels, mme s'il a dpos beaucoup de brevets se
rappor-tant au design ou l'ergonomie de ses produits , rappelle Me
Amar.
Entre autres procdures, Motorola exige une rvision de la valeur
deses Frand, Apple et Microsoft protestent auprs de la Commission
euro-penne qui a ouvert une enqute... Les brevets Frand n'ayant pas
de dfinition juridique, tout cela s'apprcie devant les tribunaux,
dans desbatailles interminables.
Si la bataille des brevets a encore gagn en intensit ces
derniersmois, c'est parce que la concurrence sur le mobile s'est
exacerbe. Etqu'accuser un autre de violation de brevet, c'est un
moyen de lui faireperdre du temps et de ternir son image. C'est ce
qui se joue dans l'affrontement Apple/ Samsung. Il y a aussi, en
arrire-plan, un bras de ferentre Apple et Google, l'diteur du
systme d'exploitation pour mobilesAndroid, quutilise Samsung dans
la plupart de ses smartphones. Dans cecadre, les brevets sont
utiliss comme des munitions, voire des armes dedissuasion. Plus on
en amasse, plus on acquiert des moyens de pression , explique
l'inventeur franais Jacques Lewiner. Ce qui compte,c'est moins le
contenu des brevets certains font des centaines depages, personne
n'y comprend rien que leur nombre. Il sagit d'impressionner
l'adversaire , selon Christophe Fourtet, directeur scien-tifique de
la socit SigFox, et expert reconnu des radiofrquences.
Comment tout cela va-t-il se terminer ? La situation est
chaotique,mais quand un secteur gagne en maturit, les innovations
sont reconnues[par les tribunaux], les industriels finissent par
s'entendre et signer desaccords , pronostique Kevin Rivette.
www.lemonde.fr
L
Si la bataille des brevets a encore gagn en intensit ces
derniers mois, c'est parceque la concurrence sur le mobile
s'estexacerbe. Et qu'accuser un autre deviolation de brevet, c'est
un moyen de lui faireperdre du temps et de ternir son image.
Par Ccile DUCOURTIEUX, adjointe au chef du service conomie au
quotidien Le Monde
LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013 15
LE PANORAMA MONDIAL
-
Dossier
16 LES CAHIERS DE LARCEP MAI 2013
4G-LTE aux tats- Verizon Wireless : le plus grand rseau 4G du
mondepar Rob ROSENDAAL,directeur des affaires publiques et
rglementaires EMEA, Verizon Enterprise Solutions
est le 5 dcembre 2010 que Verizon Wireless a inaugurson rseau 4G
LTE. Ce rseau, le plus tendu aux Etats-Unis et mme dans le monde,
couvre ce jour
273 millions de personnes sur 486 zones de couverture, soit 89 %
dela population amricaine. Et ce nest pas fini. Dici quelques
semaines,sa couverture 4G sera quasiment la mme quen 3G, mais avec
unevitesse de connexion dix fois suprieure. Car la 4G est la 3G
cequune autoroute vingt voies est une route nationale Dans lemonde
4G, tout se passe plus rapidement : envoyer une photo
haute-dfinition, regarder un flux vido, tout va presque dix fois
plus vite quen3G. Finies les lentes et rptitives mises en mmoire
tampon !
La 4G va bouleverser le monde des entreprisesLa 4G va permettre
aux entreprises et aux particuliers de bnficier
des produits et des solutions les plus innovantes et va, ipso
facto, refa-onner notre faon dutiliser les services de
communication. Notreexprience mobile avait dj t bouleverse par les
applications surles smartphones, et par la golocalisation.
Dornavant, cest la totalitde lactivit conomique que la 4G va
mtamorphoser, en permettantlinnovation une chelle jusqualors
inconnue. Un exemple ? Les entre-prises vont pouvoir utiliser des
solutions collaboratives, comme leMachine to machine (M2M), qui
leur permettront dtre plus efficaces,tout en amliorant leur retour
sur investissement. Les technologies delinformation et de la
communication (TIC) sont dj au coeur de touteentreprise qui russit,
et le secteur des TIC aux Etats-Unis est classdans les dix premiers
au monde. Selon un rcent rapport du McKinseyGlobal Institute,
lintgration des TIC dans la chane de production indus-trielle a
lanc un processus de convergence dans la chane de fabri-cation en
permettant la fusion de fonctions et de systmes jusquprsent spars,
dgageant ainsi de nouvelles capacits dinnovationau sein de
lentreprise. En mettant les hommes, les procdures et latechnologie
au diapason, les industriels vont pouvoir atteindre desperformances
encore plus leves, innover de faon plus efficace,modifier plus
rapidement leurs gammes de produits, mieux valoriserleurs
ressources, et exploiter de nouvelles opportunits.
Linvestissement est massif dans les rseauxPour permettre ce
cycle dinnovation continu, les oprateurs amri-
cains de tlcommun