-
Le but le plus lev et le sens mme de la vie humaine est de
sefforcer au bien de son prochain ; ce qui nest possible que par un
renoncement conscient au sien.
(G. Gurdjieff, Rcits de Belzbuth son petit-fils )
Avertissement aux lecteurs
Le texte qui suit est une introduction
l'enseignement divulgu par G.I. Gurdjieff. Il est
crit en pleine indpendance de pense,
l'auteur de ces lignes n'appartenant aucun
groupe reprsentatif de cette cole.
Lorsque les voies ordinaires de la croissance de LAME se sont
fermes dans notre esprance, quand sous la pression dune existence
faite de malheurs dont on ne comprend pas le sens , les voies de la
religion naturelle appartenant notre culture, nous semblent tre
impraticables et coupes de la ralit, quand le mot amour a perdu,
nos yeux, sa vibration de pleine vivification, il reste lhomme en
qute dauthenticit, quelques voies difficiles, marginales, voies que
suivra une minorit dtres humains. Parmi celles-ci, nous allons nous
intresser la voie propose par Gurdjieff. Nous avons pris comme
principal support de lexpos qui suit, le livre dOuspensky :
Fragments dun enseignement inconnu .
-
Dans les conditions de dveloppement ordinaire, ces qualits
restent en nous ltat de potentialits. Elles ne sont rellement
efficientes que chez lhomme qui a russi dvelopper en lui la totalit
de ses corps.
Le dveloppement complet de lhomme aboutit l'existence de quatre
corps formant quatre organismes ayant des relations entre eux, mais
capable dactions indpendantes.
Tableau I
Terminologie 1er corps 2me corps 3me corps 4me corps
chrtienne charnel Naturel spirituel Divin
thosophique physique Astral mental causal
image voiture Cheval cocher Matre
Le tableau suivant aidera saisir les diffrences de
fonctionnement entre un homme possdant ces quatre corps et un autre
nayant que le corps physique.
Sont des qualits pouvant
appartenir l'homme
Immortalit
Individualit
Moi permanent
Conscience
Volont
-
Tableau II
Corps physique
Emotions Penses volont
Homme avec un corps
Automates travaillant sous la
pression des influences extrieures
Dsirs produits par
cet automatisme
Penses rsultant de ces dsirs
Multiples volonts
contradictoires produites par
ces dsirs
Homme avec quatre
corps
Corps obissant
aux dsirs ou motions soumis
lintelligence
Puissance motionnelle
et dsirs obissant la pense intelligente
Penses obissant
la conscience
et la volont
Moi. Conscience.
Volont
Le travail en nous sur les dsirs allume un feu intrieur qui met
en forme le second corps.
Arrtons-nous quelques instants sur le langage imag de certains
enseignements orientaux qui comparent lhomme un carrosse de
lancienne poque, comme indiqu dans le tableau suivant :
Le cheval symbolise la partie motionnelle de lhomme
La voiture est le corps physique
Le cocher symbolise lintellect ou la personnalit
Le voyageur transport par cet assemblage symbolise le centre de
dcision qui oriente lactivit de tout lassemblage
-
Le cheval
Si nous nous conduisons travers nos prfrences motionnelles, nous
emmenons notre suite la voiture, le cocher et le passager. La route
suivie nobit aucune rgle collective ; elle est le rsultat de nos
dsirs, dune vrit qui nest srement pas celle du cocher, ni celle du
passager de la voiture.
Si le cheval rencontre sur son chemin un homme bon qui le
caresse, lui donne quelques friandises dont il est gourmand, il
aura tendance suivre cet homme. En vrit le cheval sait bien ce quil
veut : il veut tre aim ; il na pas le pouvoir de raisonnement et
peut ainsi tre facilement tromp ; il est vulnrable surtout sil na
pas un contact harmonieux avec les autres composants de lensemble
auquel il appartient.
Bien souvent le cheval ne reoit en guise damour et daffection
que des coups de fouet venant du cocher. Ce dernier est un peu le
canalisateur et lexcuteur des rgles sociales et il contraint par la
menace (ou par la rcompense, ce qui est une autre faon de
contraindre) le cheval excuter ce quil lui demande.
Nous pouvons dire que le cheval reprsente notre essence, ce qui
est inn en nous en opposition avec ce qui est acquis.
La voiture
Faite pour le mouvement, la voiture en elle-mme ne possde pas
lnergie capable de la faire se mouvoir. Sans la motivation
provenant de ses dsirs, lhomme resterait avec son corps au repos.
Pour que le corps physique fonctionne bien, il doit tre entretenu ;
c'est le rle du cocher, c'est dire de la personnalit, de
l'intellect.
Le cocher
Il est cette partie de nous qui emmagasine toutes les
informations reues depuis notre naissance. Il sait parler,
compter,tout cela ayant t appris en allant lcole et au contact du
milieu environnant. Cette ducation reue lui est ncessaire ; le
cocher entend le langage du voyageur et sait son tour transmettre
au cheval par lintermdiaire des rnes, des ordres simples qui
permettent lquipage complet de se diriger en un lieu dtermin.
Le cocher a de lexprience ; il analyse, raisonne, calcule en
fonction de son vcu. Il est tout fait comparable avec nos fonctions
intellectuelles et, en ngatif, avec cette facult inne que nous
possdons dapprendre par cur nimporte quelle donne, pourvu que
celle-ci nous soit rpte suffisamment de fois.
Cheval ou cocher ?
Nous voyons donc quun fonctionnement correct de lhomme dpend de
chacune de ses parties qui le composent ainsi que des relations
existant entre elles.
-
Le malheur est quil se produit souvent un dveloppement unilatral
: le cheval ou le cocher, cest dire notre essence ou notre
personnalit.
Celui qui fonctionne en tant que cheval na aucun besoin du
cocher pour entraner la voiture ; il suffit dune motivation
extrieure en harmonie avec sa nature pour quil agisse, semballe,
sactive. Dans ce type dindividu, le cocher est endormi ; la
personnalit du sujet na pas t dveloppe suffisamment. Cela est
toujours vrai pour les enfants qui savent bien ce quils aiment,
mais nont aucun sens du danger, ni retenue, et sont de ce fait trs
vulnrables.
Le deuxime type dindividus, celui chez lequel prdomine
lintellect -ou la personnalit- exerce un certain contrle sur ses
motions. Souvent, il ne tient aucun compte dans ses dcisions, des
gots et besoins fondamentaux du cheval, ce qui entrane la longue un
dsquilibre de lensemble engendrant diverses problmatiques :
maladie, accident, nvrose
Le passager
Le rle jou par le passager de la voiture dans cet ensemble,
correspond celui jou par les influences extrieures qui pntrent en
nous . Deux cas peuvent se produire :
- lensemble se comporte en taxi, cest dire quil est la
disposition du premier venu qui, le louant, sen sert son profit
vers le lieu de sa destination. Puis de nouveau, une autre
personne, et ainsi tout lquipage va dun lieu un autre sans but
dfini autre que celui de chacun des nombreux voyageurs.
Tel est le plus souvent notre comportement. Nos buts changent,
se modifient au gr des circonstances extrieures. Au lieu daller
quelque part avec une volont dtermine de sy rendre, nous allons en
maintes directions souvent opposes, repassant rgulirement aux mmes
endroits, et cela nous rassure, nous laissant le got de quelque
chose de familier. Les multiples voyageurs que nous transportons
sont autant de petits "moi" qui tour tour, prennent le commandement
de l'ensemble.
- Le deuxime cas est celui o le voyageur de la voiture est
toujours le mme : il est le matre de tout lquipage ; il sait ce
quil veut, o il va et ne permet quiconque de prendre sa place.
Cest un bien grand bonheur davoir trouv en soi la voix du
matre.
Comparons les 4 corps avec une maison 4 chambres. Lhomme vit
dans la plus petite et la plus misrable, sans souponner lexistence
des 3 autres. Lorsquil en entend parler, il commence chercher les
cls de ces chambres, et spcialement la quatrime, la plus
importante. Lorsquil a trouv les moyens dy pntrer, il devient
rellement le matre de la maison. La quatrime chambre donne accs
-
limmortalit. Pour latteindre, il y a un trs grand nombre de
chemin classs selon 3 voies principales :
La voie du fakir : cest la lutte avec le corps physique. Le
fakir dveloppe le pouvoir sur son corps en sinfligeant toutes
sortes dpreuves corporelles. Sil ne tombe pas malade ou ne meurt
pas, la volont physique se dveloppe en lui ; il atteint alors la
quatrime chambre, mais ses fonctions motionnelles, intellectuelles
demeurent non dveloppes.
La voie du moine : cest la voie de la foi, du sentiment
religieux et des sacrifices. En luttant avec ses multiples dsirs,
lhomme parvient les assujettir une seule motion ; il dveloppe
lunit, la volont sur les motions, et par cette voie atteint la
quatrime chambre. Mais son corps physique et ses capacits
intellectuelles ne sont pas dvelopps.
La voie du Yogi : cest la voie de la connaissance, la voie de
lintellect. Le yogi travaille sur la troisime chambre pour parvenir
pntrer dans la quatrime par des efforts intellectuels. Son corps et
ses motions peuvent rester non dvelopps.
La voie de lhomme rus : elle ne demande pas au dpart comme les
autres voies, un renoncement la vie quotidienne. Cest un travail
immdiat sur les trois chambres la fois. Chacun ne fait que ce qui
lui est ncessaire.
Tous les hommes parvenus la quatrime chambre constituent le
cercle sotrique de l'humanit.
Dans lanalogie mettant en parallle la constitution dun homme
avec celle dun fiacre, nous avons mis en rapport le cheval avec
lessence dun tre, et le cocher avec sa personnalit.
Pour Gurdjieff, la personnalit (du latin personna : masque)
reprsente toute cette construction psychique acquise au contact de
la socit. En opposition elle, lessence constitue ce qui nous
appartient en propre. Bien souvent et du fait de notre type
dducation, ces deux constituants ne se dveloppent pas de manire
identiques. Vers lge de 4 - 5 ans, lessence dune personne vivant
dans une grande ville, cesse gnralement de se dvelopper ; elle
reste un stade primaire et cest la personnalit qui dirige
lensemble.
-
Or lessence est prcieuse, elle contient le germe de lme, et cest
partir delle quun travail sur la formation des corps subtils peut
vraiment se faire.
Nous avons dj dcrit certains composants de lhomme. Dune manire
plus complte Gurdjieff dcrit le travail de 7 centres dans lhomme
selon le tableau suivant :
Centre intellectuel
PENSEE - compare
Centre intellectuel suprieur (pleinement
dvelopp)
Centre motionnel
SENTIMENT - attire ou repousse
Centre motionnel suprieur (pleinement
dvelopp)
Centre moteur imite Centre sexuel Centre instinctif
Les centres moteur, sexuel, instinctif sont indispensables la
vie et travaillent sur le mme tage dans lhomme. Lune des
principales proprits du centre moteur, cest sa capacit dimiter. Il
imite tout ce quil voit sans raisonner de manire tout--fait
indpendante. Son imitation peut porter aussi bien sur un mouvement
que sur une motion ou un raisonnement, donnant ainsi lillusion dun
sentiment rel ou dune rflexion personnelle. Cest travers ce centre
que lon peut obtenir des animaux laccomplissement dactes paraissant
relever dune vritable comprhension de ce qu'ils font.
Le centre instinctif concerne principalement lactivit des
fonctions internes lorganisme : respiration, circulation sanguine,
digestion. Les seules fonctions externes qui appartiennent ce
centre sont les rflexes. Tout ce qui est en rapport avec le centre
instinctif est inn alors que ce qui concerne le centre moteur doit
tre appris, et appris par imitation.
Le centre motionnel fonctionne par jaime, jaime pas ; il ne
compare pas et ajoute simplement une note plaisante ou dplaisante
aux informations captes par les sens.
Le centre intellectuel travaille toujours par comparaison. Les
conclusions intellectuelles sont toujours le rsultat de la
comparaison de deux ou de plusieurs impressions.
Quant aux centre suprieurs, ils sont en nous pleinement
dvelopps, et cest le mauvais travail des centres infrieurs qui
empche tout contact avec eux. Le centre motionnel suprieur est en
rapport avec le corps astral, de mme que le corps mental est
indissociable du centre intellectuel suprieur.
Chacun de ces centres travaille avec des nergies diffrentes, et
nous verrons dans le chapitre G de cet expos, la table des
hydrognes qui donne une
-
organisation prcise des diffrentes nergies engendres par
lunivers et leurs relations aux centres.
Dans les rcits de Belzbuth son petit-fils , Gurdjieff dfinit
cette loi ainsi :
Tout nouveau surgissement provient de surgissements antrieurs,
grce un processus de fusion qui saccomplit ainsi : ce qui est en
haut sunit avec ce qui est en bas, afin de raliser par cette union
ce qui est mdian, lequel devient alors la fois le suprieur pour
linfrieur suivant, et linfrieur pour le suprieur prcdent .
Dans cette dfinition, la troisime force est identifie avec le
rsultat des deux premires, ce qui ne simplifie pas notre
comprhension de cette loi. Lauteur dit que la troisime force est
trs difficile percevoir, elle appartient au monde rel et objectif,
et dans notre vie subjective nous ne sommes pas capable de la
voir.
Lapproche dOuspensky de cette loi nous apporte dautres lments de
comprhension.
Selon cette loi, tout phnomne, sur quelque chelle et dans
quelque monde quil ait lieu, du plan molculaire au plan cosmique,
est le rsultat de la combinaison ou de la rencontre de trois forces
diffrentes et opposes. La pense contemporaine reconnat lexistence
de deux forces et la ncessit de ces deux forces pour la production
dun phnomne : force et rsistance, magntisme positif et ngatif,
lectricit positive et ngative, cellules mle et femelle, et ainsi de
suite. Encore ne constate-t-elle pas toujours ni partout lexistence
de ces deux forces. Quant la troisime force, elle ne sen est jamais
occupe, ou sil lui est arriv un jour de soulever cette question,
nul ne sen est aperu.
Selon la vraie, lexacte connaissance, une force ou deux forces
ne peuvent jamais produire un phnomne. La prsence dune troisime
force est ncessaire parce que cest uniquement avec son aide que les
deux premires peuvent produire un phnomne, sur nimporte quel
plan
Exemples de la loi de trois :
Dans le travail de la terre, le jardinier utilise une
motobineuse. Celle-ci, grace ces griffes mises en mouvement
ameublit la terre. Cette dernire reprsente la force passive et les
griffes la force active. O donc se situe la troisime force ? Elle
se matrialise dans ce que l'on appelle la barre de profondeur. Sans
sa prsence, le travail de la terre serait impossible, les griffes
courant sur le sol sans avoir le temps de s'ancrer en elle.
Dans la discipline martiale du Judo, deux protagonistes essayent
de projeter leur partenaire au tapis : les deux forces active et
passive sont clairement prsentes. Que peut tre la troisime force
dans cette exemple ? Elle est
-
certainement en rapport avec ce que lon appelle la technique.
Par exemple un des participants va crer une raction chez lautre,
puis utiliser celle-ci dans la direction voulue. Alors seulement
une projection pourra saccomplir.
Dans les conflits sociaux, lorsque la situation s'enlise, on
fait appelle un mdiateur, personnage neutre qui bien souvent permet
la rsolution des problmes. Ce mdiateur joue bien videmment le rle
de la troisime force.
Les diffrents noms de ces trois forces sont donns ainsi :
Force 1 affirmative force dimpulsion Dieu le Pre Force 2 ngative
force de rsistance Dieu le Fils
Force 3 conciliatrice force dquilibre, ou neutralisante Dieu le
Saint-Esprit
En ralit ces trois forces sont aussi actives lune que lautre ;
elles apparaissent active, passive et neutralisante, leurs seuls
points de rencontre, cest--dire seulement au moment o elles
rentrent en relation les unes les autres.
Lorsque la matire est conductrice de la force affirmative, elle
est appele dans le systme de Gurdjieff : CARBONE (C)
Lorsque elle est conductrice de la force ngative, elle est
appele : OXYGENE (O)
Lorsquelle est conductrice de la force neutralisante, elle est
appele : AZOTE ou NITROGENE (N)
Envisage indpendamment des forces qui agissent en elle, la
matire sappelle ; HYDROGENE (H)
Dans cette prsentation, on constate que le nombre trois se rfre
aux forces, tandis que le nombre 4 se rfre aux diffrents tats de la
matire. Il est dit que C. O. N. et H. correspondent aux quatre
lments de la tradition occidentale : feu, terre, air, eau.
La deuxime loi est troitement mle la premire. Elle affirme que
toute vibration se dveloppe de manire irrgulire, connaissant
certains moments des priodes de ralentissements importants capables
dorienter lnergie dans des directions trs diffrentes de lintention
originelle.
Plus prcisment, elle distingue dans une priode vibratoire
doublant de frquence, lexistence de 7 tapes -ou pas successifs-
avec des ralentissements au troisime pas, ainsi quau dernier. Si
nous reprsentons ce concept sur une ligne droite, nous obtenons le
schma suivant :
-
La gamme musicale diatonique de sept tons permet dillustrer
cette loi de sept et le principe de discontinuit des vibrations.
Dans cette gamme il y a entre chaque note deux demi-tons sauf entre
mi-fa, et entre si-do o un demi-ton manque.
De cette manire, la structure de la gamme musicale donne un bon
exemple de la loi cosmique des intervalles. Dans la loi de 7 seuls
les intervalles correspondant aux demi-tons manquants sont nomms
des intervalles. En ces lieux se produit un ralentissement
vibratoire, et limpulsion de dpart ne parvient pas franchir ce
nouveau pas ncessaire la continuation de ce qui a t entrepris.
Lnergie retombe et loctave commence se mouvoir dans une autre
direction qui na plus de rapport direct avec lintention
originelle.
Le but des coles fondes sur cette connaissance est de crer des
chocs artificiels aux endroits prcis o ont lieu les ralentissements
de vibration. Pour illustrer le fonctionnement des lois de trois et
de sept, nous allons maintenant tudier le rayon de cration.
Comme tout ce qui existe, lunivers dans son ensemble sest
dvelopp en conformit avec les deux lois prcites. Comme il sagit dun
processus cratif ou involutif, nous sommes en prsence dune
vibration descendante. Celle-ci part du tout, et finit rien, en
passant par 7 tapes intermdiaires qui sont :
- DO : ABSOLU ou TOUT (do : initiales du latin dominus : le
Seigneur*) - Intervalle - SI : TOUS LES MONDES (si : initiales du
latin siderea : les cieux*) - LA : VOIE LACTEE - Notre galaxie (la
initiale du latin lactea via : la voie lacte* - SOL : LE SOLEIL
(sol en latin : le soleil*) - FA : LES PLANETES (fa : initiales du
latin familia plantarium : les plantes*) - Intervalle - MI : TERRE
(mi : intiale du latin mira : merveille ou mirage*) - RE : LUNE (r
: initiales du latin rrum : les choses*) - DO : ABSOLU ou RIEN
-
(* cette origine sotrique des noms des notes de la gamme
musicale fut puise dans louvrage de Nicolas Tereshchenko Gurdjieff
et la quatrime voie page 175).
Le premier intervalle situ entre lAbsolu et tous les mondes est
combl par la volont de labsolu, car en ce lieu labsolu a plein
pouvoir sur sa cration. Il nen est pas de mme au second intervalle.
Entre FA les plantes, et MI la terre, le rayon de cration ne peut
se dvelopper sans un organisme spcial que Gurdjieff nous dit tre la
vie organique sur terre. La fine pellicule qui recouvre la terre,
pellicule dont nous faisons partie, est indispensable au
dveloppement du rayon de cration. Grce elle, lnergie peut passer de
toutes les plantes jusqu la terre puis la Lune.
A chaque tape du rayon de cration, des manations et des
substances sont engendres ; Gurdjieff les appelle des hydrognes qui
constituent la matire qui alimente les divers degrs de notre
fonctionnement. Le rayon de cration, envisag selon 3 octaves
reliant 4 points : lAbsolu, le Soleil, la Terre, la Lune, engendre
une douzaine dhydrognes. Voici cette table :
Notes loi de trois au sein de trois octaves.
Hydrogne Hydrogne aprs rduction
Hydrogne aprs seconde rduction
Aliments ou matires correspondants
DO - TOUT
H 6 H 1 SI
LA
LA
H 12 H 6 H 1 SOL
FA
FA
H 24 H 12 H 6
Matire alimentant le centre intellectuel suprieur
Intervalle
MI
MI
H 48 H 24 H 12
Matire alimentant le centre motionnel suprieur
RE
DO
DO - SOLEIL
H 96 H 48 H 24
Matire alimentant le centre moteur, et bien souvent aussi, le
centre motionnel
SI
LA
LA H 192 H 96 H 48 Matire
-
SOL alimentant le centre intellectuel FA
FA
H 384 H 192 H 96 Gaz rarfis Intervalle
MI
MI
H 768 H 384 H 192 Air RE
DO
DO - TERRE
H 1536 H 768 H 384 Eau SI
LA
LA
H 3072 H 1536 H 768 Aliments SOL
FA
FA
H 6144 H 3072 H 1536 Bois Intervalle
MI
MI
H 12288 H 6144 H 3072 Fer RE
DO
On remarquera que tous les intervalles dbutant une octave ne
sont pas reprsents. Gurdjieff dit, selon Ouspensky, quils sont
combls par la volont de lAbsolu, et par les masses du Soleil et de
la Terre. (Tereshchenko dans Gurdjieff et la quatrime voie dveloppe
un point de vue diffrent)
Nous pouvons maintenant appliquer tout ce qui vient dtre dvelopp
au fonctionnement dun tre humain.
Pour cela, reprsentons-nous lorganisme humain sous la forme dune
usine trois tages. Ltage du haut correspond la tte, celui du bas au
ventre, la partie
-
infrieure du corps, et ltage mdian la poitrine. Cette usine
absorbe et transforme 3 sortes de nourritures : les aliments, lair,
les impressions. Nous avons vu que la nourriture physique tait
lHydrogne 768 ou LA-SOL-FA dans la troisime octave cosmique de
radiations.
La nourriture physique se transforme sans encombre en des
hydrognes plus fins, jusqu ce quelle parvienne la note Mi. Ici se
trouve un intervalle combler. Et cest la seconde nourriture trique
(lair) qui va permettre le franchissement de ce stade.
Grce ce choc extrieur, lusine humaine va pouvoir fabriquer des
hydrognes plus subtils. Le tableau suivant montre le travail
complet de lorganisme aprs le premier choc de lair.
-
La troisime sorte de nourriture entre en nous comme hydrogne 48
sous forme dimpressions. Comme notre rception de celles-ci se fait
de manire mcanique, cette nourriture na pas la possibilit dun
dveloppement naturel en nous. Elle rsonne simplement en tant que DO
48 en nous, sans avoir la possibilit de donner de son nergie
loctave de lair, ni de poursuivre sa propre octave volutive.
Pour lhomme ordinaire, le travail de son usine sarrte l. Il
existe pourtant une possibilit dintervenir consciemment afin de
permettre aux diffrentes octaves de la nourriture de se transformer
au-del de ce que la nature a prvu.
Pas de formule magique, ni de poudre de perlimpinpin pour
booster le travail de notre organisme. La clef est simple et dpend
entirement de nous : se rappeler soi-mme au moment o une impression
entre en nous.
Si un homme parvient pratiquer le rappel de soi suffisamment
longtemps, si au moment o entrent en lui des impressions, il a la
conscience de ce qui se passe en lui, la nourriture des impressions
est comme double en intensit et le travail de lorganisme peut se
poursuivre et aboutir au rsultat suivant :
-
Pour le dveloppement ultrieur des deux octaves, il faut un
second choc conscient. La pratique de la non-expression des motions
dsagrables, de la non-identification intrieure est la prparation ce
second effort.
-
Rfrences des ouvrages utiles pour approfondir lenseignement de
Monsieur G. Gurdjieff. (voir aussi dans la bibliothque de
l'association) :
En premier lieu, je propose de lire louvrage de Pierre D.
ouspensky Fragments dun enseignement inconnu . Cest le livre le
plus accessible tant par les termes employs que par la richesse
dmotions qui habitent le livre.
Si la voie convient, alors il est possible de sengager dans les
trois livres crits par Gurdjieff lui-mme :
o Rcits de Belzbuth son petit-fils o Rencontres avec les Hommes
remarquables o La vie nest relle que lorsque je suis
Nicolas Tereshchenko a crit deux ouvrages fort intressants sur
les ides de Gurdjieff :
o Gurdjieff et la quatrime voie o Le message de Gurdjieff
de Benett : J.G. Gurdjieff et le nouveau monde.
de Claude G. Thompson : Lenseignement de G.I. Gurdjieff Les
dossiers H : Georges Ivanovitch Gurdjieff. Textes recueillis par
Bruno de
Panafieu.
Et bien sr, tous les livres que je ne connais pas, plus
particulirement ceux crits en anglais.
Pierre Cornuez
16 avril 2004