L'Échodes pacages
JOURNAL DE LA FÊTE DE LA MONTAGNE LIMOUSINE - SUPPLÉMENT
À IPNS N°52 - N° DE COMMISSION PARITAIRE : 1017 G 81 797 - 7 SEPT. 2015
C'est bientôt
C'est quoi cette fête ?
Des producteurs et des cuisiniers locaux seront là tout au long de la fête : laCarriole aux mille plats et ses falafels, l'hôtel des Voyageurs, les Hélianthes etleur veau à la broche, Tampopo et sa cuisine japonaise, le Pain levé, et despizzas, les biscuits du plateau, des sorbets, des barbecues, de la cuisineexotique réalisée par des résidents des centres de demandeurs d'asile dePeyrelevade et Eymoutiers, etc. Et on ne vous dit pas tout !
On pourra manger sur place ?
C'est quoi ce journal ?Les médias associatifs locaux (Radio Vassivière, Télé Millevaches et IPNS)seront présents à la fête de la Montagne limousine. I ls réaliseront, avec tousceux qui voudront bien y apporter leur coup de plume, un journal de la fête.Trois numéros paraîtront. Réalisé en direct et avec la participation de qui veut,il sera le témoin de cette fête. Le premier numéro est entre vos mains. Venez àTarnac "Place des médias" nous aider à fabriquer la suite !
Et de la musique pour tous !Accordéon, garage rock, bal trad, boum pour enfants, caraïbe, DJs, électro,musique à danser, chansons, etc. Tous les soirs de l'apéro jusqu'au bout de lanuit !
La première fête de la Montagne Limousine, organisée par plus de centhabitants de nombreuses communes du Plateau de Millevaches et desalentours, s'installera pendant trois jours dans le bourg de Tarnac. Ouverte àtous, c'est une fête gratuite avec des concerts, un marché de producteurs, desstands, des animations, des débats, des films, des buvettes et mille et uneoccasions de rencontres. Venez nombreux !
n°1
I l y a la bouteil le à moitié vide : la perte de
la diversité des mil ieux naturels avec la
monoculture du douglas, la spécial isation
et la déprise agricoles, la difficulté des
abeil les. . . Mais il y a aussi la bouteil le à
moitié pleine : les expériences de
restauration et d'entretien des landes à
bruyère par des pratiques agricoles
appropriées, les envies et petits pas vers
l 'autonomie al imentaire de la montagne en
diversifiant les productions et en cultivant
les variétés anciennes, la remise
au goût du jour de la culture et
de la consommation de sarrazin
(venez moissonner une parcel le
de blé noir et découvrir
comment le cuisiner) . Et entre
les deux, les paysans, leur
métier, leur vocation, leurs
difficultés. . .
I l y aura le Café des Enfants
d'Eymoutiers avec sa
buvette, ses jeux et ses
l ivres, et les P'tits Bouts de
Sornac proposeront des
atel iers (langues des signes,
portage en écharpe). On pourra voir un
film sur le système éducatif scandinave,
participer à un atel ier de réparation de
doudous. Et accompagner (ou non) les
enfants à la boum du samedi (avec la
friperie de la Loutre par les Cornes de
Gentioux pour se déguiser) , et au bal du
dimanche
(avec le
Duo Eva).
Voilàmaintenant des années que de« sauvegarde des traditions » en
« accueil de nouvelles populations », sur« le Plateau » ou sur « laMontagne »,selon qui veut bien les nommer, s'est tisséun imaginaire bigarré autour de ceterritoire sans limites précises. On parledu « Plateau deMillevaches », de la« Montagne limousine », de certains deses bourgs, de ses habitants, dans laFrance entière et même bien au-delà desfrontières.
Bastion de paysans rouges etd'antimilitaristes, terres de prédilectiondes Francs-Tireurs et Partisans et ducolonel Guingouin, refuge de nombreuxjuifs et anti-fascistes espagnols en 39-45,des réfractaires à la guerre d'Algérie,écrin de l' « étoile des Monédières », terreàmoutons et à bruyères, paradis dubroutard et du Douglas, pays d'accueild'expériences de coopération sociale, decollectifs de vie, de « porteurs deprojets » hors normes mai aussi decoureurs des bois et de chasseurs detruites entre autres « terroristes deproximité ».
Personne ne peut aujourd'hui dénier quece territoire, par quelque angle qu'on leprenne, a son rythme et ses manièressingulières, qu'il n'est le satellite de rienni de personne, qu'il se fiche des « airesmétropolitaines » chères aux
aménageurs. Et que tout cela s'est fait entricotant d'un côté à l'autre des« frontières » administrativesdépartementales... en passant par lespistes…
Aujourd'hui encore, alors même que toutle monde ressasse jusqu'à la nauséel' « attachement au territoire », lesappellations d'origine, les « marquesterritoriales », on s'évertue à ne donneraucune forme de levier institutionnel à cepays que l'on veutmaintenirpériphérique, marginal, dépendant desoit-disant « bassins de vie » qui n'ensont pas. On ne lui laisse aucune chance.
Qu'à cela ne tienne ! Ce qui s'est faitici déjà s'est fait sans l'aide depersonne, à nous aujourd'hui de penserles prochaines étapes. Les « Fêtes duPlateau » au Villard dans les années 1980avaient un temps été le symbole d'unnouvel élan, elles ont eu et ont encorebeaucoup de prolongations :communauté de communes du Plateaude Gentioux, Réseau d'acteurs de laMontagne Limousine, Télé Millevaches,IPNS, le PNR lui même à sa façon,différentes vagues d'installationsnouvelles jusqu'à aujourd'hui, amenantchacune leurs propres textures, leurspropres couleurs que nous ne pouvonsdétailler ici.
« Débattre des questions qui nous préoccupent »
Comment avez-vous procédé ?
Amélie : Nous voulions montrer ce quise fait sur la Montagne et profiter de laprésence de nombreux habitants à la fêtepour débattre des questions qui nouspréoccupent aujourd'hui ici. Nous noussommes évidemment retrouvés avec unetrès longue liste...Antoine : Pour des raisons pratiquesd'organisation, nous avons essayé de lapartager en thèmes. Comme toujours,ces regroupements sont un peuarbitraires, mais ils nous ont permis decréer des petits groupes de travail.Jackie : Ensuite, chacun a travaillé aumieux, et comme il a pu, à partir de sesaffinités, ses contacts.
Tout n'a pas l'air encore trés calé ?
Lucie : Les grandes idées sont là maistout va se jouer en septembre avec larentrée et les retours de vacances desuns et des autres. Nous aimerions quetoute la diversité de la Montagne soitprésente mais cela ne dépend pas que denous. Il faut aussi que l'informationarrive dans toutes les chaumières et quetoutes celles et ceux qui veulent en êtrenous contactent et nous rejoignent.
C'est un appel ?
Amélie : Oui. Et selon qui répondra, lacouleur de la fête sera différente.
La terre, les activités, la santé, les âges de la vie, le territoire...Amélie, Antoine, Jackie et Lucie racontent comment, avec leurgroupe de travail, ils ont pensé et préparé le thème qu'ils ont choiside traiter pendant la fête.
Que devenons-nous alors que les centres de décisions s'éloignent àcoups de transfert de compétences et de fusion de communautésde communes et de régions ? A réfléchir sous peine de subir.
Pour que la Montagne marche de son propre pas
Amélie : "Une place pour l'enfance"
Jackie : "Où va le pays, ses paysanset ses paysages ?"
Notre montagne a une histoire, des
traditions, des recettes et des
chansons, des contes et des jeux
issues de mil le influences.
Inlassablement col lectés par l ' Institut
d'études occitanes du Limousin, i ls
nourrissent sa bibl iothèque (qui fera le
déplacement à Tarnac), inspirent les études
de Marie-France Houdart (ne manquez pas
sa conférence) et seront là, bien vivants
dans les rues en fête.
Mais l 'histoire continue, le monde
vient toujours à nous. Après des
Kurdes dans les années 1 980 et des
Bosniaques au mil ieu des années
1 990, Peyrelevade reçoit aujourd'hui
des demandeurs d'asile aux parcours
chaotiques (à écouter). L'occasion de se
demander quel accueil offrir aux réfugiés
dans notre montagne. A Tarnac ils nous
apporteront une fresque (à découvrir) et
des contes.
Ce territoire est aussi gouverné. D'où et
par qui ? La question se pose à l 'heure des
redécoupages politico-administratifs
(nouvel les région et com coms).
La réforme territoriale et laLoi NOTRe (Nouvelleorganisation territoriale de laRépublique) viennent depasser sur nos montagnes etnous voici rattachés à laMétropole de Bordeaux, dans un territoirequi va d'ici jusqu'au Pays Basque.
On brasse et re-brasse lescompositions intercommunalespour obtenir le juste poids d'habitants aukilomètre carré. La logique comptable està son comble. Les élus sortent lescalculettes et scrutent les recompositionsde la carte administrative et fiscale. On yva, on n'y va pas ? Et les ordures alors ?On va payer plus cher ?Et si nous faisions un autre pari ? Que lamorphologie de laMontagne, ses bourgset ses villages épars, sa structure« urbaine » en constellations dénuées decentre soit une chance et non unhandicap, que des petites communesrurales et des espaces de coopérationintercommunaux de petite taille, sanshégémonie, soient de vrais espacespropices à la discussion, au débat, à ladécision et donc à une actionintelligente pour ce territoire et seshabitants.
Tout aujourd'hui nous pousse, auxprétextes usurpés de lamodernité et del' « ouverture », à nous détourner de cechemin : la nouvelle structuration en« pays », la professionnalisation descommunautés de communes que lesfutures fusions vont encore
accentuer,la
centralisation accruedes institutions, la
reproduction des familles politiquesinstallées que ces réformes renforcentencore... Plutôt que de laisser venir ceschangements en spectateurs, saisissonsl'occasion de discuter de ce que nous, ici,nous voulons.Il y a demultiples façons de ne pas selaisser déprendre des questions quifaçonnent la vie commune. Mettre cesquestions au centre des places, réfléchirensemble à la vie que nous voulons, à nosmoyens d'agir, à comment accueillir denouveaux habitants, sont les paris quis'offrent à nous.Depuis ce point tout est possible.
« Débattre des questions qui nous préoccupent »
On goûtera les saveurs d' ici au marché
des producteurs. On partagera les
savoir-faire dans une grande foire
débordante d'atel iers, de
démonstrations, d'expositions (si vous
savez faire quelque chose, que vous
soyez un particul ier, une association, une
entreprise.. . rejoignez-nous) . On
retrouvera aux quatre coins de Tarnac
les restaus, cafés et autres camions-
pizzas qui émail lent la montagne.
On discutera de l ieux étranges qui
poussent depuis plusieurs années par ici,
ces l ieux de multi-activités, agricolo-
numérico-resto-socio-artisano-culturo-
produiloco.. . où se réinventent (ou non)
les l iens, les façons d'échanger et de
vivre les bourgs.
Lucie : "Montrer et partager ce quenous faisons, au quotidien, dans lamontagne"
Ca fourmil le dans notre
désert : un réseau de
professionnels (Mil lesoins) ,
un tout nouveau planning
famil ial , un groupe d'habitants qui
soutient des personnes en souffrance
psychique, et tous les guérisseurs et
autres herboristes. Tout cela vaudra
bien quelques présentations, une carte
(à compléter sur place) pour les situer,
une balade de reconnaissance des
plantes qui soignent, ou encore une
bonne discussion autour de :
Comment se réapproprier la santé ?
Quelles pratiques col lectives locales en
matière de soin, de prévention ? C'est
quoi "la santé communautaire" ? Bref,
dégrossir et entammer une réflexion à
pousuivre par la suite.
Antoine : "Un territoire ouvert où circulent humains, bêtes, langues, jeuxet chansons"
ONEN
DÉBAT
PENDAN
T LA F
ÊTE
La Monta
gne limousin
e écartelé
e ououbli
ée ?
PNR,Pays
, Comcom, gran
de Région.
.. et nous,
on est où l
à-dedans ?
RDVdim. 27 s
ept. à16 h
Pour que la Montagne marche de son propre pas
Amélie : "Comment les gens sesoignent dans notre désertmédical"
Par le passé, d'autres rencontres festives ont existé qui témoignent que le Plateau de Millevaches a déjàcherché à se retrouver de façon fédérative et non institutionnelle.
Les fêtes de village sont presque aussivieilles que les villages. Elles
marquaient des temps forts de la viecollective comme les moissons et secouplaient souvent avec des foires,espaces autant sociaux qu'économiques.Avec l'évolution de l'agriculture, la baissede la population et la reconfiguration dela vie rurale sur le Plateau deMillevaches, ces fêtes ont peu à peudisparu.Beaucoup de fêtes locales, la plupart dutemps limitées à une commune ou à uneparoisse (on parlait de fêtes patronales)se sont étiolées. N'en subsistaient plusque des reliquats sous une forme plus oumoins folklorisée (les fêtes de la batteusequi faisaient revivre le temps d'unejournée les efforts d'antan) oucommercialisée (les fêtes foraines avecleur cortège uniforme de manèges et destands).
Quelques-unes ont résisté et se sontinscrites dans la durée comme la fête deNedde, tous les premiers week-endsd'août, présentée, justement, dans lapromotion touristique du Lac deVassivière comme « une vraie fêteauthentique de village comme on n'enfait plus ! ».
Les fêtes occitanesLa fête avait changé d'allure. Moinscommunautaire et plus thématique,
moins villageoise et davantageidentitaire, elle se déclinait sous d'autresavatars : rencontres ou festivals, fêtes dela pomme ou de la châtaigne, plusrécemment « Chemins de rencontre » oufestival éolien, qui, de fait, drainaient au-delà des limites communales.Certaines affichaient même unedimension carrément extra-territoriale.C'était le cas des fêtes occitanes dontquelque-unes eurent lieu ici.
Ainsi en 1975, à Féniers, une grande fêteoccitane organisé par le mouvementVolem viure al païs affiche la volonté de« Vivre et travailler au Pays ».Elle réunit des militants venus de tout leLimousin et de Dordogne et proclame laconvergence des luttes :autogestionnaires, féministes,écologiques. Même si elle ne mobilisepas l'ensemble de la population, elleaffirme haut et fort un « projet deterritoire », comme l'on dit maintenant,s'inscrivant dans les mouvementsrégionalistes de l'époque.
Les fêtes du PlateauQuelques années plus tard, en 1979, àl'initiative de l'association les Plateauxlimousins, une série de nouvelles fêtesest inaugurée. Portées par les prêtresouvriers de la Mission de France et desChrétiens de gauche, elles ne sontnullement confessionnelles et serevendiquent comme de véritables fêtesouvertes à tous afin, certes de se réjouirensemble, mais tout autant, d'échanger,de discuter, de débattre des grands sujetsqui marquent le Plateau : la forêt (déjà !),le tourisme, l'élevage, la vie associative,la communication.
Leur cheville ouvrière, Charles Rousseau,curé de Peyrelevade, fondateur de TéléMillevaches et activiste dudéveloppement local (décédé en 1987),expliquait ainsi le sens de ces fêtes :« Des fêtes comme ça, apparemment, cesont des fêtes pour rien. Ce sont des fêtesgratuites en quelque sorte, puisqu'ellesne sont pas payantes et qu'on ne peut pasdire que ce sont des fêtes rentables !Alors on peut nous dire : c'est de l'argentfichu par les fenêtres ! A quoi bon ? Et
Êtes-vous plutôt Montagne limousineou Plateau de Millevaches ?
Entre les deux la Fête a tranché. Mais quels enjeuxse cachent donc sous ces appellations ? L'avis de Jean-MarieCaunet, maraîcher à la Nouaille (23) et tête chercheuseà l'Institut d'estudis occitans dau Lemosin.
D'où vient la "Montagne limousine" ?
C'est le nom dont, historiquement, les gens d'ici affublent leur territoire. Ilsopposaient los montanhiers, la montagne, au "pays bas" (Eymoutiers, Felletin,Meymac, Ussel...). En 1911, le géographe Albert Demangeon publie un articledans les Annales de géographie. Il y tente une délimitation et une caractérisation(exploitation, peuplement...) de "la montagne dans le limousin". Il y écrit : "Onchercherait vainement le nom de la Montagne sur nos cartes ; les géographesparaissent l'avoir oubliée : mais c'est une figure vivante, pittoresque dans l'espritdes gens de la contrée."
Et le "Plateau de Millevaches" ?
Le nom apparait sporadiquement sur des cartes au cours du 1er tiers du 19èmesiècle, mais la région qu'il désigne n'est pas très définie. Il y a confusionpermanente entre Plateau de Millevaches, Plateaux limousins, Plateau deGentioux... Jusqu'au summum d'aujourd'hui avec le Parc naturel de"Millevaches en Limousin" dont les frontières ne correspondent plus à rien.
« La Fête de la Montagne limousine est une première ! » Vraiment ?
Affiche de 1974 imprimée chez Rivet à Limoges
(l'imprimeur de notre journal !)
Par le passé, d'autres rencontres festives ont existé qui témoignent que le Plateau de Millevaches a déjàcherché à se retrouver de façon fédérative et non institutionnelle.
bien nous, ce n'est pas du tout comme çaque nous voyons les choses. Qu'uneinformation sur les atouts de l'avenir sepasse dans un contexte comme celui-ci,où l'on n'est pas chacun chez soi mais oùon est ensemble dans une fête qui estquand même une fête d'espérance, nousparaît être un facteur tout à faitimportant pour un processus dedéveloppement. Ce n'est pas le toutd'avoir des programmes, ce n'est pas letout d'avoir des gens qui font des projets,il faut qu'il y ait un peuple qui se lève, ilfaut qu'il y ait une conscience communequi se fasse ! »
De 1979 à 1986, huit fêtes réuniront auVillard (sur la commune de Royère-de-Vassivière) jusqu'à 2 000 personneschaque dernier dimanche de septembre.Elles constituent un rendez-vous trèsfédératif des habitants du coin et de tousles acteurs associatifs du Plateau. C'estaussi une occasion de rencontre et dedécouverte du territoire pour lesnouveaux arrivés qui font laconnaissance de toux ceux qui l'animent.
Les fêtes du BAM, du parc... etpuis plus rienEn 1987, l'association des Plateauxlimousins, un peu fatiguée, décide depasser le relais à une jeune associationd'élus qui vient de se créer : le Bureaud'accueil de la Montagne limousine(BAM) dont un des projets phares serade créer... un parc naturel régional.L'édition de la première fête du BAM, en1987, affiche sa filiation avec la fête desPlateaux en en conservant la date, maisaffirme sa spécificité en changeant delieu. Elle se déroule à Meymac sur lethème de la forêt.
Une seconde aura lieu en 1988 sur lethème de l'accueil. Mais l'esprit« populaire » et « citoyen » des fêtes duPlateau n'est plus vraiment là. Et leschoses s'accentueront encore lorsquedeux ou trois fêtes du même acabitseront portées par le syndicat mixte depréfiguration du PNR... avant que cettemanifestation ne soit définitivementabandonnée par les institutions qui enavaient pris le relais.
Quelques moments fortsPendant vingt ans, il n'y aura plus derendez-vous régulier de cet ordre, mêmesi les occasions de rencontres semultiplient sur le Plateau avec unefoultitude de manifestations diverses etvariées. De temps en temps, un momentplus fort fait revivre l'esprit des fêtes duPlateau. Par exemple en 2001 àl'occasion du centenaire de la loi de1901, des associations organisent troisjours de fête au Villard. Les éditions desdeux premiers forums sociaux duLimousin sont organisés en 2002 et2003 encore au Villard.
Toujours au même endroit, en 2004, ontlieu des rencontres nationales du réseauRELIER sur le thème "culture etruralité". En 2011, à Peyrelevade, sedéroulent les « Nuits du 4 août » quirassemblent quelque 2 000 visiteursvenus du Plateau et d'ailleurs.C'est dans la continuité de ces fêtes,rencontres et autres forums que lapremière fête de la Montagne limousineest organisée cette année à Tarnac etpeut-être l'année prochaine dans uneautre commune. Le début d'un nouveaucycle ?
Êtes-vous plutôt Montagne limousineou Plateau de Millevaches ?
Cette appellation ne semble pas avoir tes faveurs ?
Quand quelqu'un me dit qu'il vient du Plateau de Millevaches, je lui demande d'où ilest, c'est tellement confus. Le terme a connu un certain succès à partir des années1970, les soixante-huitards venus s'installer ici se le sont approprié, de même que desinstitutions, comme les chambres d'agriculture.Il faut croire que le mot est séduisant. Le secteur touristique et les collectivitésl'utilisent très largement dans leur "marketing territorial". Certains parlent mêmemaintenant "du Millevaches" ou disent venir "en Millevaches", ça m'agace.Personnellement, je reste attaché à la "Montagne". Une montagne, c'est plus fort qu'unplateau et j 'aime me placer dans une continuité historique.Sei fier d'esser montanhier.
« La Fête de la Montagne limousine est une première ! » Vraiment ?
VOUS A
USSI, D
ANSLES
PROCHA
INSNUM
ÉROS,
répondez à la question :
« Êtes-vous plutôt
Montagne limousine
ou Plateau de Millevaches ? »
Affiche de la première fête des Plateaux
AGRICULTURE : « C’est l’avenir mais c’est pas le progrès »Pour préparer les rencontres sur l'agriculture, Guillaume, unhabitant de Tarnac, est parti à la rencontre des agriculteurs de sacommune. Un quinzaine d'entre eux l'ont reçu. Et plus tard, c'est luiqui les a invités à manger, tous ensemble. Au début, ils parlent desprimes, des prix : comme à la télé, c'est la crise économique. Mais iln’y a pas de misère à l’intérieur des maisons qu’on lui a ouvertes ; lamisère matérielle, seules quelques familles anciennes s’ensouviennent.
Quelques mots, avant tout, sur lasituation et les mécanismes
économiques dans la productionovine et surtout bovine de laMontagne : l’immense majorité deséleveurs de bovins s’est spécialiséedans le fragment d’une filière, lebroutard. Ces broutards, commechacun sait, sont engraissés par lesindustriels italiens, mais la filièresemble en sursis.
Derrière le fatalismeéconomique...« Avant, mon père vendait sa viandeà 21 francs/kg, c'est-à-dire le mêmeprix qu’aujourd’hui. » Maintenant, ily a les primes en plus : elles sontdevenues indispensables etreprésentent les deux tiers desrevenus, mais leur sens est pervers etleurs influences néfastes. Ellesservent aux consommateurs pourmaintenir le prix de la viande, maisforcent surtout les exploitations às’agrandir et à investir sans cesse.Les primes mettent les agriculteurssous la tutelle de l’État, deses directives européennes,de ses contrôles inopinés, deses normes et de sesstandards industriels. Lesexploitations s’agrandissent pourtoucher plus de primes européennesqui sont liées à la surface et au tauxde chargement. Toucher plus deprimes est la seule façon de négocierun sursis avec les banques car, pourles banques, les bénéfices ne sontplus pris en compte. Investir, pour nepas payer d’impôt et améliorer lesconditions de travail.
Tous vous le diront : au final, ça neleur a rien rapporté de grossir, ça lesempêche juste de perdredéfinitivement le bras de fer qui s’estengagé avec les banques il y a unetrentaine d’années déjà. Ils ne sontque des maillons de la chaîne entreles industries mécanique, chimiqueet autres. Ça, ils le voient sur leursfactures. Comme disait l’autre :« C’est l’avenir mais c’est pas leprogrès, on a pris la mauvaisehabitude de confondre les deux… »
Comment négocier une transmissionfoncière avec si peu de bénéfices ettant d’investissements ?
…il y a le métier qui change
Le métier quant à lui, n’est déjà pluscelui qu’ils avaient choisi ou connu.Le métier qu’ils avaient choisi, pourceux qui ont eu le choix, était unepromesse de liberté, d’indépendance,de grand air ; pas de patron, pasd’horaires imposés […] ; ceux qui sesont installés dans les années 1970,1980 ont été séduits par l’ambiance,les soirées dans les granges, laconvivialité des villages quipersistait. Le métier était déjàdevenu plus facile et l’ambiance étaitencore au rendez-vous. En fin desoirée, les constats sont amers, les« cow-boys du plateau » sont enpasse de devenir fonctionnaires. Ilssavent encore comment faire debonnes choses. Mais pourquoi leferaient-ils, quand tous les endécouragent. Ce n’est pas ce qu’onleur demande.
Ce qu’on leur demande, de plus enplus, c’est de faire des produitsstandards, c'est-à-dire des produitsqui seront conformes à l’étapeindustrielle suivante. Les normesprogressent tous les ans, créantchaque année de nouvelles dépensespour les uns, de nouveaux marchéspour les autres (servicescomplémentaires). Pourcorrespondre aux nouveauxstandards de l’industrie qui maîtriseles filières, de nouvelles recettesdoivent être appliquées ; lesaliments, les engrais, les méthodessont de plus en plus complètes, lesconseils sont donnés par Internet(réseau herbes), plus grand mondene fait sortir ses agneaux – trop deparasites, trop de mauvaisessurprises, ce n’est pas gérable pourun « produit standard ».
Certains parlent déjà des bêtescomme de machines à viande…
Yvette : « À une misère matériellesuccède une misère morale. »
PRATIQUEParkingDes parkings seront aménagés en diverslieux de Tarnac. Soyez gentils avec lesplaciers : offrez-leur des fleurs !
AccueilL'accueil de la fête aura lieu sur la placede l'église de Tarnac. Vous pourrez ydécouvrir le programme de chaquejournée.
CampingLe camping de Tarnac sera ouvert.
ConcertsUne scène sera installée dans le bourg deTarnac et une autre pour les concerts dusoir à la sortie du bourg route deRempnat. Prévoir des bottes.
Coups de mainBesoins pour l'organisation de la fête :hébergements disponibles (payants ouchez l'habitant), équipes de sécurité-circulation, bras pour monter lesbarnums les 23 et 24 septembre...
Pour tout renseignement : [email protected]
AGRICULTURE : « C’est l’avenir mais c’est pas le progrès »
Sur le plan agricole, pour toutes les
raisons évoquées ci-dessus, nous
assistons à la fin d’une époque. Les
intérêts nationaux et
internationaux ont modifié cette
Montagne tout au long du
XXe siècle (bois, hydroélectricité
et broutard), sans contrepartie
collective pour notre territoire. I l
n’y a plus guère que des broutards
et quelques agneaux, la diversité de
la production agricole s’est
considérablement appauvrie.
Certes, personne ne regrette pour
autant les conditions de travail et
de vie du début du siècle passé.
Nous pourrions penser que le plus
dur est passé (par exemple, la
population de la commune de
Tarnac a été divisée par sept en un
siècle), que si la compagne a son
salaire, la ferme paye les charges de
la maison, et ça ne va pas si mal.
Mais, si on prend un tout petit peu
de recul, on s’aperçoit que dans les
quinze dernières années seulement,
le nombre d’agriculteurs a encore
été divisé par trois, et les deux
tiers de ceux qui restent ont plus
de 50 ans.
Bon… On va faire la fête tous
ensemble, parce que cette fête
participe d’un mouvement qui nous
est nécessaire à tous. Ce travail
d’enquête, par exemple, ne
demande qu’à s’approfondir mais,
déjà, les problèmes de l’agriculture
ne sont plus seulement les
problèmes des agriculteurs.
Modestement, et d’une manière
qu’il faudra développer d’année en
année, ils ont été écoutés et
trouveront dans cette fête un
moyen de réfléchir entre eux et
avec l’ensemble des habitants qui
voudront bien se joindre aux
débats que nous avons préparés à
partir des entretiens. Déjà des
propositions existent ; pas de quoi
retrouver une liberté, mais tous les
géants ont commencé petits.
On n’est pas plus cons qu’à
Paris ou Bruxelles.
Un tournant important de l'histoire de notre montagne
Que vont devenir nos paysans ?Demandez aux artisans ce quel’industrie a fait d’eux. Ne vousinquiétez pas trop : sur unegénération, on ne le sent presque paspasser…Déjà, la génération qui part à laretraite avait pris la place de 4, 6, 12fermes anciennes ; déjà, à quelquesexceptions près, les agriculteurs sontseuls dans leurs villages et lesvillages où il en reste sont rares.
Désormais, les derniersregroupements commencent àformer des exploitations de plusieurscentaines d’hectares ; la mêmeattention, le même travail de fondn’est plus possible : « les bords serapprochent du milieu », comme ondit. Ceux qui chérissaient leurs terresle regrettent. « Avant, mon père nousdemandait d’enlever nos bottes pourmonter sur les foins », mais lechasseur de prime passe en bagnoleet ne s’arrête plus dans le village, ilest pressé ou absent.
DISCUS
SIONS
PENDAN
T LA F
ÊTE
Autour de
l'agricultu
re sur la m
ontagne
samedi 26 sep
tembre, 14h et
16h
dimanche 27
septembre, 1
0h
CharadeMon premier ne sent pas bonMon second est le contrairede l'amourMon troisième divagueMon tout a peur de voir sonlabel se faire la belle...
Au Barycentre del'Europe
Situé à 2 heures de vol deBarcelone, Paris et Genève,Tarnac a su rester à10 minutes de Faux-la-Montagne, Peyrelevade et
Rempnat. Conjuguanttradition et modernité, elle asauvegardé son identité et aréussi à prendre le virage dunumérique. Si demain a unsens, il vous conduira àTarnac !
Patrimoine et artcontemporain
Profitez de la fête pouradmirer la dernièreinstallation de l'artisteaméricain John WilliamBotherus, digne émule deChristo, qui avec "Church
nativity" propose unemmaillotement de l'églisede Tarnac.
Pendant cetemps, à Veracruz
Une centaine d'habitantsd'Atzacan bloque la routeVeracruz-Puebla pourréclamer des travaux sur laroute Atzacan-Contla,toujours pas terminée malgréles promesses.
VENDREDI 25 SEPTEMBRE
1 8 h 30Bernat CombiChanteur solo, entre chant detradition du pays limousin etpoésie20 hChris CortèsAccordéon, musette & variété22 hOlivier PhilippsonAccordéon solo, chansons etbal folkDépart en musique22 h 30Petit BonhommeTrans folk noise, hommeorchestre , jeux de jambes,tambours mécaniques, banjo
0 h 1 5Guns’n’GanseblumchenGarage rock1 h 45DJ Petit BonhommeMusique à danser3hDJ Makina Laver
SAMEDI 26 SEPTEMBRE
1 7 hChorale des résistances sociales1 8 h 30MillenotesBal trad21 h 1 5Départ en musique
21 h 30Lord RectangleRelecture électrisée ducalypso caraïbéen23 h 1 5Aquaserge orchestraRock psychédélique, pop,jazz1 hLD.KharsPost-core sans paroles etplein de nuance2 h 1 5Clotaire 1 erElectro Breakbeat3 hBoum dépurative
CONCERTS
Sauvegarde de la languelimousineCollecte de récitsde vie, en occitan ou, àdéfaut, en français, pendantla durée de la fêteGoûtersproposés par le Café desEnfantsJeux traditionnels du LimousinJeu de quilles, jeu desBarres...Moisson de sarrasin à l'ancienneLibrairie sur l'histoire et la culturede la Montagne limousineDe l'Institut d'étudesoccitanesJeux géants et jeux fils rougesavec Cadet Roussel
Charpente à l'ancienneConstruction de jeux pourenfantsMarchés des producteurssamedi et dimancheCochonpréparé le samedi pourgrillades en soiréeMéchouis avec 1 1 agneaux(Un de chaque troupeau deTarnac) sur la broche samedimidiFriperieAvec Arc En Cielles.Vêtements en bon état àacheter ou échanger.Caravane-photoPrises de vues et tirages surplace
Télé Millevaches : Atelier vidéo,projections et vidéomaton mobileAtelier de réalisation ouvertavec l'équipe de TéléMillevaches, son matériel oule vôtre. Filmer la fête,rendre compte de sonbouillonnement, faire tout enapprenant, apprendre tout enfaisant. Projections dereportages de TéléMillevaches et de films enlien avec la fête. Vidéomatonmobile où chacun-e pourrase filmer et enregistrer desmessages
... ET PLEIN D'AUTRES CHOSESENCORE
ET AUSSI
Il y a un site pardieu ! http://fete.montagnelimousine.net
VENDREDI 25 SEPTEMBRE
1 6 h- Atelier vidéoTélé Millevaches1 7 h- Inauguration
SAMEDI 26 SEPTEMBRE
1 0 h- L'autonomie alimentaireConférence de Jean-ClaudeChataur- Atelier vidéoTélé Millevaches- Atelier de réparation dedoudous- Quelle autonomie pour la santésur la Montagne limousine ?1 4 h- Les fruits oubliésPrésentation de ChloéDequeker- Agriculture: échanged'expériencesDéminéralisation, sélénium,déparasitage, fertilisation dessols, prairies et céréales.- Etat des eauxExposé de Vincent Magnet- Expression corporelleavec Les P’tits Bouts- Quel accueil pour les réfugiéssur la Montagne ?Débat1 6 h- Agriculture : discussionsEngraissement, nouveauxdébouchés, valorisation,autoproduction des
aliments...Nouvel abattoir deBourganeuf, vente directe,GIE, coopérative de vente,valorisation, label...- Boum des enfants- Infrastructures internet sur laMontagne, état des lieuxAvec Ilico, internet libre enCorrèze1 7 h 30Atelier planning familial1 8 h- Pour une campagne vivante etconviviale : des lieux pour seretrouver
DIMANCHE 27 SEPTEMBRE
1 0 h- Agriculture : discussionsTransmission des fermes,nouvelles installations,solidarité.Redimensionnement desexploitations, poly-activités,évolution du marché,productions globale et locale,nouvelles formes de solidarités- Promenade de découverte desplantes médicinales- Atelier vidéoTélé Millevaches- Qi Gong- Et pourquoi pas unecommunauté de communes de laMontagne limousine ?Débat
1 1 h- Atelier de gravure buissonnièreInventaire des plantessauvages et cultivées de Tarnac1 1 h 30Atelier langue des signesOuvert à tous les âges1 3 h- Karaoké en occitanInstitut d'études occitanes1 4 h- Histoire, analyse des sols etpratiques culturalesLaurent Richard, pédologue- Des femmes et leur rôle dansl'histoire et la vie de la MontagnelimousineMarie-France Houdart,anthropologue- Internet et anonymatAvec Ilico, internet libre enCorrèze1 5 h- Duo EvaBal trad' pour les enfants1 5 h 30- Atelier agriculture etbiodiversitéAvec Cédric Deguillaume etJohanna Corbin1 6 h- La Montagne limousine,écartelée ou oubliée ?Débat- Internet libre sur la Montagnelimousine, un état des lieuxAvec Ilico1 8 hClôture
DÉJÀ AU PROGRAMME
Est-il trop tard pour proposer quelque chose ?
Où donc aura lieu la deuxième fête de la Montagne limousine ? Quelle est la communeassez téméraire et foldingue pour accueillir la seconde édition en 2016 ou 2017 ?
Vous découvrez cette fête en lisant l'Écho des Pacages ? Il n'est jamais trop tard.Jusqu'aux derniers jours on peut enrichir la fête. Ecrire à [email protected]
Et pour avoir les dernières informations ?
La grande question de la fête