Le rôle de la migration dans le renouvellement des ... 2.pdf · changement démographique en cours, ... population active et dans les professions qui se développent est plus significatif.
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La partie II examine le rôle qu’ont joué différents groupes démographiques (lesjeunes, les nouveaux immigrés, les personnes d’âge de forte activité, les personnesplus âgées) dans l’évolution du niveau d’éducation de la population active et de ladistribution des professions.
* L’OCDE est reconnaissante de l’appui financier de la Commission européenne pour les analyseseffectués pour ce chapitre.
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
communautaire sur les forces de travail en ce qui concerne les pays européens, de l’American
Community Survey pour les États-Unis et de l’Enquête sur la dynamique du travail et du
revenu (EDTR) pour le Canada.
4. Le rôle des immigrés sur le marché du travailAvant d’étudier plus en détail les données concrètes, il est utile de se pencher sur la
relation entre la demande de main-d’œuvre et la présence de nouveaux migrants sur le
marché du travail. Cette question revêt un intérêt particulier du fait que la plupart des
étrangers qui arrivent n’ont manifestement pas été recrutés directement depuis l’étranger
pour des emplois précis dans lesquels le besoin de main-d’œuvre serait avéré, mais ont
émigré pour des raisons familiales ou humanitaires, voire par le biais de filières illégales.
Bon nombre d’entre eux sont entrés sur le marché du travail, soit dès leur arrivée, soit plus
tard, et ont été embauchés à des postes dont le niveau de qualification ne correspond pas
toujours à leur formation théorique. Ils ne sont pas seuls dans ce cas : certains jeunes
faisant leur entrée sur le marché du travail se trouvent dans la même situation. Toutefois,
certains migrants peuvent arriver avec une connaissance limitée de la langue du pays de
destination, ainsi qu’avec des compétences et une expérience acquises à l’étranger, dans
un contexte économique différent, qui pourront se révéler difficiles à mettre en valeur sur
le marché et le lieu de travail du pays d’accueil.
Il n’en reste pas moins que de nombreux immigrés, en particulier ceux arrivant dans
le cadre d’un régime de libre circulation ou par des moyens illégaux, peuvent avoir été
informés au préalable quant aux opportunités d’emploi par les médias ou par des réseaux
de migrants, notamment des amis ou des proches installés dans le pays de destination. Il
est même possible qu’un emploi les attende à leur arrivée.
Il en va de même pour les migrants qui entrent chaque année sur le marché du travail
alors qu’ils sont venus initialement pour des raisons autres que le travail, et qu’ils se sont vu
accorder un permis de résidence d’une autre catégorie. Ainsi, d’après une étude portant sur
les entrées en France d’immigrés dans la population active au cours de la période 2004-06,
90 % d’entre elles concernaient des migrants entrés pour un autre motif que le travail, à un
moment où les recrutements directs représentaient moins de 5-10 % du total des entrées
dans le pays (Léger, 2008). Plus des trois quarts des entrées sur le marché du travail de
migrants appartenant à ce groupe se sont produites dans l’année qui a suivi leur arrivée.
Les statistiques et résultats présentés dans cette partie sont le reflet de l’impact sur le
marché du travail d’immigrés hétérogènes, les personnes n’ayant pas été recrutées
spécifiquement par les employeurs se trouvant majoritaires dans de nombreux pays. Si la
migration de travail devient plus importante à court ou à moyen terme, on peut s’attendre
à un changement dans l’impact de la migration, car il y aura plus d’immigrés arrivant pour
des emplois spécifiques et relativement moins entrant sur le marché du travail pour
chercher un emploi comme n’importe quel autre résident du pays. L’expérience des
pays de migration de travail pourrait s’avérer instructive à cet égard pour les pays qui
s’attendent à accroître leur migration de travail dans les décennies suivantes.
5. Démographie de l’évolution des niveaux de formation de la population activeLa population active a augmenté en moyenne de quelque 0.9 point de pourcentage par
an entre 2000 et 2010, et l’on s’attend à ce que ce chiffre soit ramené à moins de 0.2 % par an
d’ici la fin de la prochaine décennie. Le tableau II.1 présente la composition démographique
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
de cette évolution, selon la méthode de décomposition exposée dans l’annexe II.A1. La
population active s’est renouvelée d’à peu près un quart au cours de la période considérée,
les flux entrants (nouveaux venus sur le marché du travail et immigrés) remplaçant les flux
sortants (départs à la retraite). Les immigrants constituent en moyenne 19 % des entrées,
mais la proportion est beaucoup plus élevée en Espagne (40 %), en Irlande (34 %), au
Luxembourg (57 %) et en Suisse (40 %).
Les arrivées de jeunes travailleurs résidents sur le marché du travail ont dépassé les
sorties de travailleurs plus âgés d’environ 5 % de la main-d’œuvre en moyenne. La
population active ayant connu une augmentation totale de 11 % au cours de la période
visée, il s’ensuit que les immigrés représentent plus de 57 % de cette augmentation, bien
que cette part soit nettement plus faible (moins de 25 %) pour ce qui est des entrées sur le
marché du travail. Dans certains pays (Suisse, Italie, Luxembourg et Royaume-Uni), la
croissance de la population active découle intégralement ou presque de l’arrivée de
nouveaux immigrés.
Tableau II.1. Contribution à la croissance de la population active selon le groupe démographique, 2000-10
Pourcentages
Croissance totale de la population
active(A + B + C + D)
Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)
(A)
Nouveauximmigrés
(B)
Travailleurs d’âge de forte activité
(C)
Travailleurs âgés (retraités)
(D)
Turn-over net(cf. notes)
Surplus (entrées de jeunes + départs
des plus âgés)(A + D)
Autriche 11 22 6 –1 –17 23 5
Belgique 10 24 8 –4 –17 27 7
Canada 21 22 12 –1 –11 23 11
Suisse 13 19 12 –1 –17 25 1
République tchèque 3 21 1 3 –21 23 0
Allemagne 5 27 3 –2 –23 27 3
Danemark –1 18 2 –2 –20 21 –2
Estonie 5 26 1 –1 –20 24 6
Espagne 30 25 17 2 –14 29 11
Finlande 2 19 2 0 –19 20 1
France 10 26 3 1 –20 25 6
Grèce 10 22 5 1 –19 23 4
Hongrie 5 22 1 2 –20 23 2
Irlande 24 25 13 –2 –12 26 13
Italie 6 17 6 0 –18 21 –1
Luxembourg 23 20 26 –5 –18 35 2
Pays-Bas 8 21 2 –2 –14 19 8
Norvège 10 21 5 –1 –16 21 5
Portugal 8 22 4 0 –19 23 4
Suède 12 24 6 2 –20 26 4
Royaume-Uni 9 24 11 –5 –20 30 4
États-Unis 13 20 6 –1 –13 20 7
Moyenne OCDE 11 22 7 –1 –18 24 5
Notes : La contribution de chacun des groupes est la variation nette de la population active du groupe, divisée par le nombre total depersonnes dans la population active en 2000. Le turn-over net est la moitié de la somme des valeurs absolues des contributionsindividuelles. Il sous-estime le turn-over total, car des entrées et sorties à l’intérieur du groupe d’âge de forte activité, et plusgénéralement résultant des mouvements de résidents, peuvent s’annuler. Les données pour l’Allemagne et le Royaume-Uni sur lacomposition de la croissance par groupe démographique sont basées sur les variations entre 2005 et 2010, ajustées pour tenir compte del’évolution constatée de la population active sur la période 2000-10.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646639
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Notes : « Bas » fait référence ici à un niveau inférieur au niveau secondaire supérieur, « moyen » au secondaire supérieur et postsecondaire nontertiaire, « élevé » au tertiaire. Les deuxièmes et troisièmes colonnes de chaque niveau présentent la différence entre le pourcentage depersonnes ayant atteint ce niveau et le pourcentage correspondant dans la cohorte qui est partie à la retraite. Les données sur les niveaux baset moyen pour le Danemark et la Norvège n’ont pas pu être utilisées à cause de ruptures de séries dans les données sur les niveaux atteints.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646658
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Graphique II.1. Contributions à l’évolution du niveau d’éducation de la population active selon la source, 2000-10
Milliers
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645214
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Jeunes travailleurs (nouveaux entrants) Croissance de la population active 2000-10 (%, échelle de droite)Nouveaux immigrés Travailleurs d’âge de forte activité Travailleurs âgés (retraités)
Europe États-Unis
Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé
Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé
Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé
Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé
Suisse Royaume-Uni
Espagne Suède
Canada Allemagne
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Graphique II.2a. Contributions à l’évolution de la population activeayant atteint un niveau d’enseignement tertiaire,
selon le groupe démographique, 2000-10Pourcentages
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645233
Graphique II.2b. Contributions à l’évolution de la population activeayant atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur,
selon le groupe démographique, 2000-10Pourcentages
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645252
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Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)
Croissance de la population ayant atteint un niveau d’enseignement supérieur 2000-10 (échelle de droite)
Travailleurs d’âge de forte activité
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Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)
Croissance de la population ayant atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur 2000-10 (échelle de droite)
Travailleurs d’âge de forte activité
Travailleurs âgés (retraités)
Nouveaux immigrés
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II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
remplacement à ce stade précoce du processus de vieillissement, du moins en termes de
niveau d’études. La part des immigrés dans l’augmentation du nombre de diplômés du
supérieur dans la population active est en moyenne de 15 % environ, les chiffres étant
particulièrement élevés au Luxembourg (68 %) et en Suisse (46 %), et en Autriche, en Belgique,
en Espagne et au Royaume-Uni (entre 20 et 30 %).
On notera qu’il n’existe pas de lien clair entre, d’une part, le degré de remplacement des
travailleurs âgés par des plus jeunes et, d’autre part, la proportion d’immigrés dans
l’augmentation du nombre de diplômés de l’enseignement tertiaire. À l’inverse, on dénombre
relativement peu d’arrivées de travailleurs faiblement instruits sur le marché du travail par
rapport au nombre de départs à la retraite dans cette même catégorie, les entrées équivalant
en moyenne à 40 % des départs environ (graphique II.2c). S’agissant des individus qui
affichent un bon niveau d’études, les entrées de jeunes travailleurs de niveau secondaire ont
également tendance à être plus nombreuses que les départs à la retraite, sauf dans quelques
pays, notamment la République tchèque et la Suisse. On compte en moyenne 1.5 nouveau
travailleur de niveau secondaire sur le marché du travail pour chaque départ en retraite.
Le rôle des migrations dans l’évolution de la population active peu et moyennement
instruite (graphiques II.2b et II.2c) est plus manifeste qu’il ne l’était pour les travailleurs
titulaires d’une bonne formation ; là encore, cependant, il n’y a pas de lien évident entre un
« déficit de remplacement » et l’importance des entrées de migrants peu ou moyennement
instruits.
Graphique II.2c. Contributions à l’évolution de la population activen’ayant pas atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur,
selon le groupe démographique, 2000-10Pourcentages
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645271
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Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)
Croissance de la population n’ayant pas atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur 2000-10 (échelle de droite)
Travailleurs d’âge de forte activité
Travailleurs âgés (retraités)
Nouveaux immigrés
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II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Le tableau II.3 énumère les types d’emplois en Europe et aux États-Unis et donne, pour
chacun d’eux, le taux de croissance moyen enregistré entre 2000 et 2010 dans les pays
examinés, ainsi que le pourcentage d’emplois, par profession, pour l’ensemble des travailleurs
et des migrants. S’agissant des pays européens, sur les treize professions qui présentent un
taux de croissance supérieur à 15 % pour cette période, trois seulement n’entrent pas dans une
catégorie d’emplois hautement qualifiés, à savoir : Manœuvres de l’agriculture, de la pêche et
assimilés, Personnel des services directs aux particuliers et des services de protection et de
sécurité, Employés non qualifiés des services et de la vente. Les métiers dans lesquels le déclin
atteint au moins 15 % concernent l’artisanat, les industries manufacturières ou les ouvriers
qualifiés de l’agriculture et de la pêche.
Tableau II.3. Professions en croissance et en déclin, 2000-10Pourcentages
Pays européens
Code CITP-88
Croissance2000-10
Part moyenne de l’emploi 2010
(tous les travailleurs)
Part moyenne de l’emploi 2010
(immigrés)
24 Autres spécialistes des professions intellectuelles et scientifiques 52 5.8 5.4
21 Spécialistes des sciences physiques, mathématiques et techniques 50 3.9 4.1
32 Professions intermédiaires des sciences de la vie et de la santé 43 3.0 2.4
33 Professions intermédiaires de l’enseignement 39 1.5 1.0
11 Membres de l’exécutif et des corps législatifs, et cadres supérieurs de l’administration publique 28 0.2 0.2
34 Autres professions intermédiaires 36 8.9 6.0
12 directeurs de société 29 4.2 3.5
51 Personnel des services directs aux particuliers et des services de protection et de sécurité 25 9.9 12.1
31 Professions intermédiaires des sciences physiques et techniques 22 4.0 2.8
22 Spécialistes des sciences de la vie et de la santé 22 2.2 2.4
92 Manœuvres de l’agriculture, de la pêche et assimilés 22 0.5 1.0
23 Spécialistes de l’enseignement 21 4.6 3.0
91 Employés non qualifiés des services et de la vente 21 6.4 13.6
42 Employés de réception, caissiers, guichetiers et assimilés 12 2.1 1.7
52 Modèles, vendeurs et démonstrateurs 10 5.5 5.2
93 Manœuvres des mines, du bâtiment et des travaux publics, des industries manufacturières et des transports 6 2.5 4.3
83 Conducteurs de véhicules et d’engins lourds de levage et de manœuvre 5 4.0 3.8
71 Artisans et ouvriers des métiers de l’extraction et du bâtiment –1 5.4 7.0
13 Dirigeants et gérants –3 3.3 3.1
41 Employés de bureau –6 8.6 5.5
81 Conducteurs d’installations et de matériels fixes et assimilés –11 0.9 0.9
72 Artisans et ouvriers des métiers de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés –12 4.7 3.9
61 Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l’agriculture et de la pêche destinées aux marchés –16 3.3 1.3
82 Conducteurs de machines et ouvriers de l’assemblage –19 2.6 3.5
74 Autres artisans et ouvriers des métiers de type artisanal –29 1.7 1.8
73 Artisans et ouvriers de la mécanique de précision, des métiers d’art, de l’imprimerie et assimilés –31 0.6 0.5
Toutes les professions 9 100.0 100.0
Note : CITP-88 : Classification internationale type des professions, version 1988. La moyenne est calculée pour lespays figurant dans le tableau II.A2.2.
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Aux États-Unis, la situation apparaît moins tranchée. Bien que la classification des
professions n’associe aucun niveau de compétences ou de formation aux différents groupes
de professions, on peut faire plus ou moins la distinction entre les emplois qui paraissent
globalement plus qualifiés et ceux qui le sont moins. Il s’agit des catégories numérotées de
11 à 29 dans le tableau II.3, pour lesquelles le pourcentage de travailleurs diplômés de
l’enseignement tertiaire varie entre environ 55 % et 85 %. Elles sont comparables aux groupes
des professions intellectuelles et scientifiques, des cadres supérieurs et des directeurs dans
les pays européens (grands groupes 11 à 26 de la CITP), dans lesquels le pourcentage de
travailleurs diplômés de l’enseignement tertiaire varie entre 55 et 90 %6.
Sur les neuf groupes de professions dont le taux de croissance est supérieur à 15 % aux
États-Unis, cinq correspondent à des emplois moins qualifiés, les deux groupes réunissant le
plus grand nombre de métiers très qualifiés étant ceux des professionnels et techniciens de la
santé, et des enseignants, formateurs et bibliothécaires. Parmi les groupes où le déclin est très
marqué figurent les installateurs, les agents d’entretien et réparateurs (–17 %), ainsi que les
agents de production (–25 %).
Pendant les années 2000 à 2010, la répartition des professions dans les pays de l’OCDE a
enregistré une évolution d’environ dix points de pourcentage en moyenne (graphique II.3) ;
en d’autres termes, il faudrait réaffecter 10 % des personnes employées en 2010 pour revenir
à une répartition identique à celle de 2000.
Tableau II.3. Professions en croissance et en déclin, 2000-10 (suite)Pourcentages
États-Unis
Code SOC
Croissance2000-10
Part moyenne de l’emploi 2010
(tous les travailleurs)
Part moyenne de l’emploi 2010
(immigrés)
39 Soins et services aux personnes 37 3.6 4.431 Auxiliaires de santé 35 2.5 2.837 Entretien et propreté des bâtiments et des jardins 31 4.0 8.329 Professionnels et techniciens de la santé 27 5.5 5.035 Cuisiniers et serveurs 26 5.7 8.221 Professions des services sociaux et communautaires 21 1.7 1.033 Professions de la protection sociale 20 2.3 1.125 Enseignants, formateurs et bibliothécaires 18 6.3 3.913 Professions liées aux opérations commerciales et financières 16 4.7 3.611 Gestionnaires 12 9.7 7.415 Professions des sciences mathématiques et de l’informatique 8 2.5 3.445 Métiers de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture 8 0.7 2.141 Vendeurs et assimilés 6 11.2 9.053 Transporteurs 4 6.1 6.827 Professions artistiques, du design, du divertissement, sportives et des médias 4 1.9 1.519 Professions des sciences biologiques, physiques et sociales 1 0.9 1.223 Juristes 0 1.0 0.547 Métiers de la construction et de l’extraction –2 5.1 7.717 Métiers de l’architecture et de l’ingénierie –6 1.8 2.043 Métiers de bureau et d’appui administratif –6 13.6 9.149 Métiers liés à l’installation, la maintenance et la réparation –17 3.2 2.651 Métiers de la production –25 5.9 8.4
Toutes les professions 6 100.0 100.0
Note : SOC – Standard Occupational Classification.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646677
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Ainsi que le montrent les chiffres, une bonne partie des pays ayant accueilli d’importants
contingents de travailleurs immigrés pendant cette décennie – Espagne, Irlande, Italie,
Luxembourg et Royaume-Uni, par exemple – ont également vu évoluer sensiblement les
professions. Ce n’est pourtant pas le cas partout. Ainsi, les États-Unis, la Grèce et la Suisse ont
également connu une forte immigration de travail – essentiellement illégale dans le cas des
États-Unis – mais enregistrent des changements moins marqués dans les professions.
Une évolution de 10 % de la répartition des emplois ne semble pas énorme. Le taux net
de renouvellement de la population active7 au cours de cette période pour les quatre groupes
démographiques considérés a représenté, par comparaison, 24 % de la population active
de 2000 (voir le tableau II.2). Une évolution de 10 % par rapport à ces 24 % serait
effectivement considérable si la totalité des changements étaient dus aux entrées et aux
sorties. Mais il en est certains qui concernent également la main-d’œuvre d’âge de forte
activité, lorsque certains travailleurs changent de métier : exploitation dans une profession
des compétences et de l’expérience acquises dans une autre, perfectionnement des
connaissances, formation. Les évolutions dans le domaine professionnel pourraient bien
s’avérer beaucoup plus étendues que ne le laissent entrevoir les statistiques utilisées ici,
mais c’est le changement net qui est intéressant et, plus particulièrement, la part imputable
aux différents groupes démographiques.
8. Composantes démographiques de l’évolution des professionsPour les besoins des analyses présentées dans cette section, les groupes de professions
ont été divisés en quintiles pour chaque pays, la désignation du quintile reposant sur
la croissance de l’emploi dans la profession concernée au cours de la décennie 2000-10.
Graphique II.3. Évolution totale de la distribution de l’emploipar profession, 2000-10Pourcentage de l’emploi total
Notes : Les valeurs représentent l’indice de dissimilarité entre les distributions des années 2000 et 2010,respectivement. L’indice est la moitié de la somme des valeurs absolues des différences dans la part des travailleursdans chaque profession en 2000 et 2010. Il s’interprète comme le pourcentage de travailleurs en 2010 qui devraientêtre affectés à d’autres professions pour garder inchangée la distribution des professions entre 2000 et 2010.
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.
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II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Graphique II.4. Contributions à l’évolution des professions selon la sourceet le quintile de croissance de la profession, 2000-10
Milliers
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
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Nouveaux immigrésTravailleurs âgés (retraités)
Europe États-Unis
Quintile Quintile
Quintile Quintile
Quintile Quintile
Quintile Quintile
Suède Suisse
Allemagne Espagne
Canada France
Travailleurs d’âge de forte activitéJeunes travailleurs (nouveaux entrants) Croissance de l’emploi 2000-10 (%, échelle de droite)
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
variations professionnelles en général (coefficients de corrélation avec le taux de
croissance de 0.80 et 0.85, respectivement, sur l’ensemble des professions)9. L’évolution
imputable aux travailleurs âgés (notamment les départs à la retraite) constitue une
covariable plus faible (0.62), celle due aux entrées de migrants sur le marché du travail
étant plus faible encore (0.35).
Il est fort possible que les caractéristiques particulières des entrées d’immigrés dans
les différentes professions (répartition égale entre les quintiles aux États-Unis et forte
présence dans le premier quintile en Europe) soient associées au faible niveau de
formation en moyenne de ces personnes ou à la nature des compétences qu’elles
apportent dans leur pays d’accueil. Les nouveaux immigrés ne maîtrisent pas toujours la
langue aussi bien que les autochtones, et arrivent parfois avec des compétences et une
expérience que les employeurs ne reconnaissent pas ou qui s’avèrent difficiles à exploiter
dans un environnement de travail différent.
Le graphique II.4 montre en outre que le nombre net d’entrées est beaucoup plus élevé
que celui des départs à la retraite dans les professions des deux derniers quintiles de
croissance. La notion de remplacement ne semble donc guère pertinente pour ces
professions, bien que le surplus d’entrées par rapport aux sorties n’exclut pas la possibilité
d’une pénurie. Celle-ci peut être régionale, affecter des professions ou des domaines
d’étude très spécifiques, ou concerner des compétences de haut niveau pour lesquelles
l’offre intérieure est limitée. On ne peut exclure la possibilité de recrutements à l’étranger
dans certains cas particuliers, mais les données d’observation dont on dispose ne
plaident pas en faveur de l’argument démographique qui explique les besoins prévus en
main-d’œuvre par le départ à la retraite de nombreux travailleurs de la génération des
baby-boomers. Il semble que l’évolution de la nature de la demande en main-d’œuvre, et
plus particulièrement des professions, pèse plus lourdement dans la balance.
Alors que de nouveaux emplois sont créés, beaucoup d’autres disparaissent (premier
quintile). En d’autres termes, seule une fraction des travailleurs qui quittent ces emplois
pour prendre leur retraite sont remplacés. Le rôle des nouveaux immigrés peut alors
s’avérer crucial, surtout lorsque les emplois en question ne paraissent pas attrayants à la
population active locale.
Tableau II.4. Entrées et sorties dans les professions et croissance de l’emploi, 2000-10Pourcentages
Quintile de croissance
de la profession
Pays européens États-Unis Canada
Croissance 2000-10
Contribution des entrées-sortiesà la croissance
de l’emploi
Part desentrées-sorties
dans la croissance nette de l’emploi
Croissance 2000-10
Contribution des entrées-sortiesà la croissance
de l’emploi
Part desentrées-sorties
dans la croissance nette de l’emploi
Croissance 1998-2008
Contribution des entrées-sortiesà la croissance
de l’emploi
Partdes entrées-sorties dans la croissance nette de l’emploi
1 –22 –12 55 –14 –7 52 –1 –1 96
2 –1 –2 291 1 1 123 16 5 34
3 12 4 36 9 3 31 20 12 57
4 26 10 37 20 13 64 33 20 61
5 49 22 44 31 16 51 54 31 58
Notes : Les entrées font référence aux entrées de jeunes travailleurs et les sorties aux départs à la retraite des travailleurs âgés. Leschiffres des entrées et sorties présentés sont nets des changements de profession effectués par les travailleurs jeunes et âgés.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646696
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Dans la quasi-totalité des pays, les immigrés sont moins nombreux à figurer parmi les
entrées dans les professions des deux premiers quintiles que dans celles des deux
derniers, mais l’écart est légèrement moins marqué que dans le cas des nouveaux entrants
(tableau II.5). Certains pays font exception, cependant : le Danemark, la Norvège, les
Pays-Bas et la République tchèque, où les immigrés se dirigent moins souvent vers les
métiers à forte croissance que vers ceux dont le développement est moindre. Les derniers
quintiles correspondant aux professions qui se développent, on s’attend logiquement à ce
que certains groupes s’y trouvent surreprésentés, mais il n’était pas acquis d’avance, loin
s’en faut, que les immigrés soient dans ce cas. Il convient de souligner en particulier que
c’est dans les pays du sud de l’Europe, où l’immigration de travail a été importante pendant
la dernière décennie, ainsi qu’au Luxembourg, au Royaume-Uni et en Suisse, que les
professions à forte croissance accueillent le plus d’immigrés.
Tableau II.5. Entrées de nouveaux immigrés dans les professionsen croissance et en déclin, 2010
Répartition des entrées d’immigrés Part des nouveaux immigrés parmi toutes les entrées
Dans les professions en croissance
A
Dans les professions
en déclinB
DifférenceA – B
Différence pour les jeunes
travailleurs résidents
Dans les professions en croissance
C
Dans les professions
en déclinD
DifférenceC – D
Pourcentages Points de pourcentage PourcentagesPoints
de pourcentage
Danemark 34 44 –10 30 10 30 –20
Norvège 41 50 –9 22 12 27 –14
Pays-Bas 36 42 –6 13 6 10 –4
République tchèque 42 47 –5 18 3 7 –5
Irlande 41 42 –1 55 29 82 –53
Canada 42 40 2 16 22 31 –9
États-Unis 41 39 2 14 20 28 –8
Suède 31 29 2 8 9 15 –6
France 40 37 2 7 5 10 –5
Autriche 40 37 3 16 12 24 –12
Finlande 38 30 8 14 4 6 –2
Belgium 46 37 9 8 20 24 –4
Allemagne 42 32 10 24 8 14 –6
Royaume-Uni 47 37 11 15 22 32 –10
Portugal 47 34 12 38 10 24 –14
Grèce 52 34 18 24 17 25 –8
Suisse 50 31 19 19 34 40 –5
Espagne 53 34 19 25 33 43 –10
Hongrie 60 32 27 24 3 4 –1
Luxembourg 60 30 30 20 50 58 –7
Italie 59 24 35 11 22 22 0
Moyenne, nouveaux immigrés 45 36 9 20 17 26 –10
Moyenne, jeunes travailleurs résidents (détail par pays non précisé) 49 29 20
Notes : Les professions en croissance sont celles des deux quintiles supérieurs et les professions en déclin celles des deux quintilesinférieurs. Les entrées comprennent les nouveaux immigrés et les jeunes travailleurs résidents ainsi que la mobilité professionnellenette des travailleurs d’âge de forte activité (lorsqu’elle est positive).Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646715
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
La progression des professions peu qualifiées est très marquée dans certains pays : de
22 % en Suède à 39 % en Autriche et au Royaume-Uni. Pour autant, leur nombre demeure
limité ; leur contribution à la croissance totale (9 %) de l’emploi au cours de la période
considérée représente environ 1 % en moyenne pour l’ensemble des pays.
On dispose ainsi d’un tableau général pour l’ensemble de l’économie. Comment le niveau
de compétences des emplois occupés par des immigrés a-t-il évolué pendant la dernière
décennie ? Nous avons vu qu’une proportion relativement plus forte d’immigrés s’oriente vers
les professions qui se développent, et que ces dernières exigent en moyenne des compétences
élevées. On pourrait être tenté d’en conclure que les nouveaux immigrés trouvent des emplois
dans des métiers hautement qualifiés. Si cela est vrai pour certains d’entre eux, les immigrés
de fraîche date sont sensiblement moins nombreux à occuper des postes qualifiés que les
jeunes travailleurs entrant sur le marché du travail ou changeant d’emploi (graphique II.6).
Dans les emplois très qualifiés (cadres dirigeants, professions intellectuelles et scientifiques,
professions intermédiaires), 20 points de pourcentage séparent les immigrés récents et les
jeunes travailleurs en ce qui concerne la part des emplois qualifiés dans l’emploi total de
chacun des deux groupes. Cette apparente contradiction s’explique par le fait qu’au nombre
des professions en expansion figurent également les ouvriers de l’agriculture, de la pêche et
assimilés, ainsi que les employés non qualifiés des services et de la vente, avec une forte
présence d’immigrés récents dans ces emplois.
Graphique II.6. Différences de répartition des compétences professionnelles des travailleurs entrant en activité ou changeant d’emploi (2000-10)
selon le niveau de qualification, nouveaux immigrés comparés aux jeunes travailleurs résidents
Pourcentages
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.
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Techniciens et professions intermédiairesProfessions élémentairesProfessions intellectuelles et scientifiques, cadres de direction et gérants
Relativement plus de nouveaux immigrés
Relativement plus de jeunes travailleurs résidents
Employés de type administratif, personnel des services, vendeurs qualifiés, conducteurs de machines
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II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Ce n’est qu’en Hongrie, au Luxembourg et en Suisse que l’on trouve davantage
d’immigrés récents que de jeunes travailleurs dans des emplois hautement qualifiés
(professions intellectuelles et scientifiques, hauts fonctionnaires et cadres dirigeants).
Dans tous les autres pays, les immigrés récents sont relativement moins nombreux que les
jeunes travailleurs à prendre un emploi qualifié, l’écart étant compris entre 10 points de
pourcentage en Belgique et en Suède, et entre 35-40 points dans le sud de l’Europe et en
Irlande. De même, on constate dans quasiment tous les pays une plus forte présence des
immigrés dans les emplois peu qualifiés, avec un pourcentage supérieur de 18 points, en
moyenne, à celui des jeunes travailleurs.
Enfin, les graphiques II.7a et II.7b fournissent une synthèse détaillée de la situation
quant aux entrées et aux sorties par niveau de compétences et par groupe démographique.
Dans la plupart des pays, les immigrés de fraîche date sont proportionnellement plus
nombreux que les jeunes travailleurs à prendre des emplois non qualifiés, et leur présence
dans ces professions est souvent importante. Seuls quelques pays affichent une tendance
moins prononcée dans ce sens : la Hongrie, le Luxembourg, la République tchèque et la Suisse.
Dans les pays du sud de l’Europe, quelque 30 % – voire davantage – des migrants arrivés
entre 2000 et 2010 ont été embauchés dans des métiers non qualifiés. Ces pays sont également
ceux dans lesquels la part des emplois hautement qualifiés a enregistré, au cours de la
décennie, la plus forte augmentation parmi les jeunes travailleurs par rapport aux travailleurs
âgés. De fait, on note une corrélation positive modérément marquée (0.68) entre le relèvement
du niveau de qualification chez les jeunes travailleurs qui sont entrés sur le marché du travail
entre 2000 et 2010 et la proportion de nouveaux immigrés ayant pris des postes faiblement
qualifiés11.
Graphique II.7a. Composition par niveau de qualification des entrées et sorties des professions, selon le groupe démographique, 2000-10
Pourcentages
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Professions intellectuelles et scientifiques, cadres de directions et gérantsEmployés de type administratif, personnel des services et vendeurs qualifiés Professions élémentaires
Les emplois peu qualifiés sont de plus en plus souvent « réservés » aux immigrés :
c’est ce qui ressort du graphique II.7b, lequel montre qu’en moyenne, dans l’ensemble des
pays, la moitié des emplois faiblement qualifiés sont occupés par des migrants. Toutefois,
la proportion est comprise entre moins de 15 % en France et en Hongrie à plus de 90 % en
Espagne et en Irlande.
9. ConclusionCe chapitre avait pour objet d’examiner la place de la démographie dans l’évolution
des tendances en matière d’éducation et d’emploi, afin de mieux comprendre le rôle
qu’ont eu les immigrés à cet égard et celui qu’ils devraient jouer à l’avenir, à mesure que
les marchés du travail s’adapteront au départ des baby-boomers et à l’entrée dans la vie
active d’un moins grand nombre de jeunes.
Les dix dernières années ont vu l’entrée sur le marché du travail de cohortes de jeunes
beaucoup plus instruits que les travailleurs ayant atteint l’âge de la retraite. Par ailleurs, les
niveaux d’éducation atteints par les migrants arrivant sur le marché du travail se situent
dans une plage intermédiaire. En moyenne, plus d’un tiers d’entre eux possède un niveau
d’études élevé, mais ils sont presque aussi nombreux à n’avoir pas achevé le deuxième
cycle du secondaire. Cette situation reflète non seulement la préférence qu’ont la plupart
des pays pour les travailleurs immigrés dotés d’une bonne formation, mais aussi
la prépondérance dans les entrées de migrants venus pour raisons familiales ou
humanitaires, avec un bagage scolaire souvent limité. Dans bon nombre de pays, les
immigrés représentent une part significative des arrivées de personnes peu instruites sur
Graphique II.7b. Composition par groupe démographique des entrées et sorties des professions, selon le niveau de qualification, 2000-10
Pourcentages
Note : Dans la plupart des pays, le nombre de travailleurs d’âge de forte activité dans les professions moyennement qualifiées a diminué surla période 2000-10, raison pour laquelle il n’apparaît pas dans la partie centrale du graphique et, pour certains pays, dans la partie de droite.
Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat).1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645404
Pour certains d’entre eux, un faible niveau d’instruction limite le choix professionnel
et les confine aux emplois peu qualifiés ; pour d’autres, la formation et l’expérience
professionnelles acquises à l’étranger ne leur permettent pas toujours de rivaliser avec les
compétences des jeunes travailleurs fraîchement diplômés ou des travailleurs d’âge de
forte activité ayant déjà trouvé leur place sur le marché du travail.
Ces analyses soulignent bien le fort dynamisme du marché du travail. En se
concentrant sur le vieillissement de la population, de nombreux travaux ont souligné
surtout les déséquilibres démographiques et leurs conséquences – actuelles et futures –
sur le volume de la population active et les besoins en compétences. La présente étude vise
à mettre plus particulièrement l’accent sur les répercussions du vieillissement quant au
niveau de formation de la main-d’œuvre, et sur l’évolution des professions.
Ce qui en ressort, c’est que l’évolution du marché du travail est plus rapide que les
changements démographiques et que nombre de futurs emplois seront différents de ceux
occupés par les personnes qui partiront à la retraite au cours des vingt prochaines années.
Les immigrés seront souvent appelés, non à remplacer les baby-boomers partant à la
retraite, mais plutôt à répondre aux besoins en main-d’œuvre et en compétences d’un
marché du travail en constante évolution.
Notes
1. Ce groupe est, en moyenne, plus important d’un tiers environ que celui de la cohorte décennaleprécédente.
2. Les termes « très qualifié » ou « hautement qualifié » sont généralement utilisés ci-après dans lesens de « très instruit » ; pour les nouveaux recrutements, en effet, les emplois très spécialisésexigent le plus souvent une formation de niveau tertiaire ou des qualifications équivalentes. Demême, les termes « moins qualifié » ou « peu qualifié » signifieront généralement « moins instruit »ou « peu instruit », bien qu’il existe dans chaque pays une proportion de personnes très instruitesqui occupent des emplois peu qualifiés. Lorsqu’il sera nécessaire de faire la distinction entre leniveau de formation et le niveau de qualification, le contexte l’indiquera clairement.
3. Parmi les personnes qui quittent une profession donnée, par exemple, un certain nombre sontdécédées ou ont quitté le pays au cours de la période considérée. L’essentiel est qu’à la fin de laditepériode, elles ne fassent plus partie de la population active ou n’occupent plus d’emploi dans cetteprofession. De même, parmi les personnes qui entrent dans une profession il y a des expatriés nésdans le pays qui rentrent de l’étranger et qui ne sont pas identifiés spécifiquement.
4. Le groupe des individus ayant achevé leurs études n’inclut pas les personnes qui ont obtenu unpremier diplôme de l’enseignement tertiaire après l’âge de 25 ans. Ces personnes figurent dans lesestimations relatives au groupe d’âge de forte activité.
5. Deux groupes ont été exclus : Agriculteurs et ouvriers de l’agriculture et de la pêche de subsistance(sous-grand groupe 62) et Forces armées (grand groupe 0).
6. La part des diplômés du supérieur dans les emplois de la catégorie professionnelle baissefortement à 30 % par la suite aux États-Unis, tandis que dans les pays européens, la catégorie desprofessions intermédiaires comprend entre 33 et 50 % de diplômés du supérieur. Les professionsdans cette catégorie semblent être occupées par des personnes très éduquées appartenant augroupe de sous-catégories 1-à-10 aux États-Unis.
7. Le taux de renouvellement devrait en principe indiquer dans quelle mesure la composition de lamain-d’œuvre a évolué du fait des entrées et des sorties. La mesure donnée ici (taux net derenouvellement) est approximative, et sous-estime le renouvellement total (voir la noteaccompagnant le tableau II.3).
8. Le nombre de personnes employées par quintile ne représente pas exactement 20 % ; en effet,l’exigence selon laquelle un groupe de professions doit figurer intégralement dans un quintile créeun certain déséquilibre dans la taille des quintiles.
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
9. Corrélations calculées, sur l’ensemble des professions, entre le taux de croissance de la professionconcernée et la contribution de chaque groupe démographique à la croissance totale.
10. Aux États-Unis, la nomenclature type des professions ne comprend pas de classification selon lescompétences ; il a donc été décidé, pour les besoins de la présente analyse, d’attribuer des niveauxde compétences en fonction du niveau d’études des titulaires. Les professions hautementqualifiées sont celles pour lesquelles 55 % au moins des personnes qui les exercent ont un diplômede l’enseignement tertiaire, et les professions moyennement qualifiées celles, parmi les autres,pour lesquelles au moins 70 % des personnes employées sont titulaires d’un diplôme égal ousupérieur au deuxième cycle du secondaire.
11. Le Luxembourg, qui constitue un cas atypique, n’a pas été pris en compte dans les calculs.
Références
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OCDE (2011), Regard sur l’éducation 2011 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris.
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Notes : Les composantes de l’évolution pour l’Allemagne et le Royaume-Uni sont basées sur les évolutions entre 2005 et 2010, qui ont étéajustées pour rendre compte de l’évolution nette de la population active constatée entre 2000 et 2010. Les données du Danemark et de laNorvège sur les niveaux d’éducation bas et moyen n’ont pas pu être utilisées à cause de la présence de sauts dans les séries. Voir l’annexe II.A1pour une description de la méthodologie de la décomposition. Certaines estimations de l’évolution présentées, en particulier celles inférieuresà 5 000, peuvent ne pas être significativement différentes de zéro.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
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Tableau II.A2.1. Décomposition de la croissance de la population active selon le niveau d’éducation et la source, 2000-10 (suite)
Milliers
Jeunes travailleurs
Nouveaux immigrés
Travailleursâgés
Travailleurs d’âge intermédiaire
Encore en éducation
RésiduVariation nette
de la population active
Population active2000
II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES
Notes : Les quintiles représentent en principe 20 % des personnes occupées en 2010. En pratique, le pourcentage peut différer de 20 carune profession doit être comprise intégralement dans un même quintile. Voir l’annexe II.A1 pour une description de la méthodologie dedécomposition. Certaines estimations de l’évolution présentées, en particulier celles inférieures à 5 000, peuvent ne pas êtresignificativement différentes de zéro.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.
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Tableau II.A2.2. Décomposition de la variation de l’emploi par profession selon le quintile de croissance et la source, 2000-10 (suite)