collection résultats Race caprine du Rove Répertoire 2010 des Eleveurs Mars 2011 Compte rendu n° 001172 011 Département Génétique – Service Aptitudes et Sélection des Races Laitières Delphine DUCLOS Chèvrettes de F. Borel Troupeau du GAEC GOUIRAN Photo : Slowfood Photo : C. Vanderstein
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collection résultats
Race caprine du Rove Répertoire 2010 des Eleveurs
Mars 2011Compte rendu n° 001172 011Département Génétique – Service Aptitudes et Sélection des Races LaitièresDelphine DUCLOS
Chèvrettes de F. Borel
Troupeau du GAEC GOUIRAN
Photo : Slowfood
Photo : C. Vanderstein
Référence : 001172 011 Mars 2011
Institut de l'Elevage – Département Génétique – DD 1
1.2 TAILLE DES TROUPEAUX ...................................................................................................................................... 3
1.3 REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ELEVAGES ...................................................................................................... 3
1.3.1 Répartition par département ....................................................................................................................... 3
1.3.2 Répartition par région ................................................................................................................................ 4
1.4 TYPE DE PRODUCTION ......................................................................................................................................... 4
1.4.1 Classification par ateliers majeurs ............................................................................................................. 4
1.4.2 Des élevages aux signes particuliers .......................................................................................................... 5
1.5 FLUX DES REPRODUCTEURS MALES ..................................................................................................................... 5
1.6 PRINCIPAUX CRITERES DE SELECTION .................................................................................................................. 6
1.7 PRESENTATION DU REPERTOIRE ........................................................................................................................... 6
2 LES RESULTATS DU CONTROLE LAITIER CHEZ 4 ELEVEURS FROMAGERS .......................................... 7
3 LA PRESENTATION D’UNE EXPLOITATION TYPE FROMAGER FERMIER, ELEVEUR DE CHEVRES DU ROVE ........................................................................................................................................................................... 7
REPERTOIRE D'ELEVEURS DE CHEVRES DU ROVE POUR L'ANN EE 2010 ………………………….…11
TYPE DE PRODUCTION, TAILLE DES CHEPTELS ET ORIGINE DES MALES PAR ELEVEUR ………16
Référence : 001172 011 Mars 2011
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Remerciements: Ce répertoire a pu voir le jour grâce à la participation des éleveurs, au relais apporté par l'ADCR1 et par le technicien caprin des Bouches du Rhône, Cyril VANDERSTEIN, qui ont consacré du temps à diffuser les questionnaires et à récolter l'information. Nous les en remercions ici.
Introduction Les inventaires des éleveurs réalisés successivement en 1987 (M. LAGACHERIE, ITOVIC/INRA), 1995 (L. AVON, Institut de l’Elevage), 2000 (C. DANCHIN-BURGE, Institut de l’Elevage), 2003 et 2007 (C. DANCHIN-BURGE, Institut de l’Elevage), ont montré une progression régulière des effectifs de la chèvre du Rove qui reste «la plus grande des petites » races caprines locales. L’inventaire 2010 a été réalisé principalement à partir des envois de questionnaires par courrier effectué en 2010. Ce sont un peu plus d’une centaine d’éleveurs qui ont répondu à ce questionnaire soit directement par renvoi du questionnaire, soit suite à une relance par téléphone. Néanmoins 200 questionnaires ont été envoyés en tout aux personnes connues comme ayant des chèvres du Rove. Nous avons décidé de conserver dans cet inventaire les éleveurs qui avait répondu à l’enquête précédente de 2007 estimant que la plupart d’entre eux existaient encore. Il s’agit de plus d’élevages de plus faible importance (une vingtaine de chèvres en moyenne) pour lesquels les relances ont été moins fréquentes. Ce sont en effet en priorité les plus gros élevages que nous avons cherché à contacter. On peut donc supposer que si les données ne sont pas exhaustives, celles des élevages les plus importants sont quasiment complètes. Le collectif des éleveurs de chèvres du Rove était déjà difficile à faire vivre jusqu’à présent mais l’augmentation du nombre d’éleveurs ne facilite pas le travail de l’ADCR et du technicien des Bouches du Rhône qui essaye de le faire vivre au mieux. La population en chèvre du Rove continue de croître et les effectifs d’éleveurs et de chèvres augmentent dans les différents types d’élevage (allaitant ou laitier) avec 38 % d’effectifs de chèvres en plus. Même si ce chiffre est peut-être légèrement surestimé du fait de la probable prise en compte d’élevages ayant disparu depuis 2007, l’engouement pour cette race et les installations de nouveaux élevages constatés se confirment. Nous profitons de la publication de cet inventaire des éleveurs pour présenter des résultats proposés par le technicien caprin des Bouches du Rhône : les premiers résultats du contrôle laitier de 4 élevages et la présentation des résultats technico-économiques d’une exploitation type fromager-fermier élevant des chèvres du Rove dont les références sont issues du cas-type « grand pastoral PACA 2011» . Cette nouvelle analyse confirme qu’il est tout-à-fait possible de vivre de l’élevage de chèvres du Rove.
1 Résultats de l'inventaire 2010
Comme en 2007, on ne peut pas considérer que cet inventaire est exhaustif dans le recensement des adresses d’éleveurs. Leur nombre étant en augmentation, il est en effet de plus en plus difficile de les recenser et de les contacter tous. Les élevages les plus influents (par leurs effectifs ou par la vente de reproducteurs) ont néanmoins été pris en compte.
1.1 Effectifs totaux
143 éleveurs ont été recensés comme possédant un cheptel de chèvres du Rove et faisant reproduire tout ou une partie du troupeau en race pure. La liste de ces éleveurs figure en fin de ce document.
Au total il a été recensé :
dont 7 918 femelles
8 143 animaux
et 342 mâles
Le sex-ratio moyen est d’un bouc pour 23 femelles, et il est probablement sur estimé. Ce chiffre reste plutôt faible ce qui est un bon point pour la gestion de la variabilité génétique de la race car cela signifie que chaque bouc a un nombre limité de descendants.
Tableau 1: Evolution des effectifs femelles pour la race caprine du Rove
Date du recensement
1987 1995 2000 2003 2007 2010
Nombre de chèvres 1 832 3 200 + 75%
4 514 + 41%
5 263 + 17%
5 701 + 8%
7 918 + 38%
1 ADCR: Association de Défense des Caprins du Rove
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Une douzaine d’élevages recensés en 2007 ont cessé leur activité depuis. Il s’agit notamment d’élevages d’agrément situés en dehors du berceau traditionnel de la Rove (à savoir le Sud-Est), ce qui montre le danger de vendre des animaux hors berceau, ces élevages étant souvent plus fragiles.
1.2 Taille des troupeaux
La taille moyenne des troupeaux (cheptel femelle) est de 55 femelles, ce qui montre que la tendance est toujours à l’augmentation de la taille des cheptels, celle-ci était de 40 chèvres en moyenne en 2003 et de 45 en 2007. Les petits élevages (moins de 25 chèvres) sont proportionnellement moins nombreux (41 % des éleveurs en 2010 contre 56 % en 2003). On peut néanmoins supposer que leur nombre est sous-estimé car ce sont ces petits cheptels qui sont en particulier difficile à recenser correctement. Les élevages de taille moyenne à grande (de 25 à 100 chèvres) sont à peu près en nombre équivalent à 2007 avec une soixantaine d’élevage et compte le même nombre d’animaux (un peu plus de 3000). Ce n’est donc pas ce type d’élevage qui a participé à l’augmentation des effectifs.
Tableau 2: Répartition des troupeaux par leur taille
Taille du troupeau Nombre
d'éleveurs 2010
% 2010 % 2007 Nombre de
femelles 2010
% 2010 % 2007
Moins de 25 chèvres 59 41% 43% 630 8% 11%
De 25 à 49 chèvres 32 22% 21% 1 097 14% 15%
De 50 à 99 chèvres 30 21% 26% 2 246 28% 40%
De 100 à 150 chèvres 15 10% 6% 1 764 22% 16%
Plus de 150 chèvres 7 5% 4% 2 181 28% 18%
TOTAL 143 7 918
Ce sont en fait les troupeaux de grande taille (>100 chèvres) qui ont augmenté : on en compte 22 en 2010 alors qu’il n’était que 12 en 2007. Ces élevages représentent actuellement la moitié de l’effectif femelle de la population alors qu’il n’en représentait que le tiers en 2007.
1.3 Répartition géographique des élevages
1.3.1 Répartition par département
Tableau 3: Répartition des élevages par département
Rang Département Nombre d'éleveurs en
2010 % 2010 Département
Nombre d'éleveurs en 2003
% 2003
Département Nombre
d'éleveurs en 1987
% 1987
1 Bouches du Rhône 28 20% Bouches du Rhône 30 21% BDR 8 22%
9 Alpes Maritimes 5 3% Saône et Loire 5 4% Autres 5 14%
9 Gard 5 3% Autres 51 36%
11 Vaucluse 4 3%
11 Hautes Alpes 4 3%
Autres 37 26%
Le département qui compte le plus d’élevages reste le berceau historique de la race, c’est-à-dire les Bouches du Rhône avec 20% des éleveurs et 31% des effectifs de femelles comme en 2007. Les deux plus gros élevages (Pitrat et Gouiran) sont situés dans ce département.
La Drôme est le département dont les effectifs femelles ont connu la plus forte progression puisqu’ils sont passés de moins de 300 animaux en 2007 à plus de 800 en 2010. Cela est notamment dû au référencement de deux nouveaux élevages comptant plus de 150 femelles (Dupré et Mougenot) dans ce département.
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Tableau 4: Répartition des effectifs par département
Rg Département Nombre de
femelles en 2010 % 2010 Département
Nombre de femelles en
2003
% 2003
Département Nb de
femelles en 1987
% 1987
1 Bouches du Rhône 2 418 31% Bouches du Rhône 1 489 28% Bouches du Rhône 447 24%
Hormis la forte augmentation des effectifs dans ce département, pour les autres la répartition que ce soit du nombre d’élevage ou du nombre de femelles reste assez similaire à 2007 et aussi à 2003 puisque les résultats étaient déjà très semblables entre 2003 et 2007.
1.3.2 Répartition par région
La répartition des élevages par région est proche de celle de 2007. On constate néanmoins un renforcement du nombre d’éleveurs et de chèvres en Rhône-Alpes alors que le nombre de femelles dans les régions « autres » est le seul à diminuer. Cela traduit donc une concentration de la race dans le Sud-Est qui correspond à son berceau élargi. La taille des troupeaux hors berceau qui avait eu tendance a augmenté entre 2003 et 2007 s’est donc inversée : les effectifs hors berceau représentent 6 % des femelles, soit presque comme en 2003 où ils étaient de 7 %. Les nouveaux élevages ou les augmentations de cheptel ont eu lieu plutôt en PACA et en Rhône-Alpes.
Tableau 5: Répartition des élevages et des effectifs par région
Dans le tableau ci-dessous la catégorie "ovins + cabris" correspond aux moutonniers qui élèvent pour le plaisir des chèvres du Rove. Comme en 2007, nous avons conservé la catégorie « ovins + fromages » : dans ce cas l’élevage de la Rove a un rôle économique, et suivant les éleveurs, c’est ou l’atelier fromage ou l’atelier ovin qui représente un élément de diversification par rapport à l’atelier principal. Nous avons différencié une nouvelle catégorie appelée « fromages + cabris » qui correspond aux éleveurs qui le plus souvent laissent les cabris sous la mère en début de lactation jusqu’à leur vente en boucherie, puis traient les chèvres pour la production fromagère : on retrouve donc bien le caractère mixte de la chèvre du Rove.
Tableau 6: Type de production réalisée avec la race Rove
Nbre d'éleveurs 2010
% d'éleveurs 2010
% éleveurs 2007
Nbre de femelles 2010
% de femelles 2010
% femelles 2010
Taille troupeau 2010
cabris 46 32 % 31% 2 163 27 % 23% 47
ovins + cabris 46 32 % 35% 2 083 26 % 29% 45
Total non laitiers 92 64 % 66% 4 246 54 % 52% 46
Fromages 21 15 % 29% 1 838 23 % 41% 88
Fromages + cabris 25 17 % 1 448 18 % 58
Ovins + fromages 4 3 % 4% 303 4 % 7% 76
Total laitiers 50 35 % 33 % 3 589 45 % 48% 72
51 élevages déclarent l’atelier caprin Rove comme activité principale et ce sont en grande majorité (plus de 75%) des
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éleveurs laitiers. Au contraire, on trouve peu d’éleveurs laitiers pour lequel l’activité caprine est complémentaire. Comme cela avait déjà été dit dans l’inventaire 2007, la production laitière s’accompagne toujours d’un atelier de transformation fromagère.
En 2003 on avait noté pour la première fois qu’une majorité des effectifs de femelles étaient traits, ce qui représentait un changement historique pour la race. L’enquête 2007 n’avait pas confirmé cette tendance puisque les effectifs laitiers n’étaient pas restés majoritaires avec 48%. On retrouve en 2010 une situation proche de celle de 2007 puisque 45 % du cheptel femelle se trouve dans des troupeaux laitiers. Les moutonniers et les éleveurs de cabris conservent globalement les mêmes proportions qu’en 2007. L’augmentation du nombre d’élevage et du nombre de chèvre a donc eu lieu dans les différents types de production : on compte en effet 8 troupeaux laitiers et 7 non laitiers en plus par rapport à 2007. La taille des troupeaux a elle-aussi augmenté dans les 2 types d’élevage : elle était de 35 en 2007 dans les troupeaux non laitiers et est passée à 46 en 2010, pour les troupeaux laitiers elle est passée de 65 à 72 chèvres par troupeau en moyenne. La taille des troupeaux est la plus importante chez les éleveurs fromagers avec une moyenne de 88 chèvres par élevage. Une démarche d'obtention d' Appellation d'Origine Protégée (AOP) est en cours pour une spécialité fromagère fabriquée uniquement avec du lait de chèvres du Rove : la brousse du Rove.
1.4.2 Des élevages aux signes particuliers
Tableau 7: Signes particuliers de certains élevages
Agriculture biologique
Elevage d'agrément
Ferme pédagogique
Utilisation pour le débroussaillage
Nombre d'élevages 28 25 5 13
% élevages 20% 17% 3% 9%
Nombre de femelles 1 472 580 57 592
% femelles 19% 7% <1% 7%
Taille troupeau 53 23 11 46
Le nombre d’élevage en agriculture biologique augmente par rapport à 2007 et représente maintenant 20 % des cheptels contre 14 % en 2007. Ce sont en particulier les éleveurs laitiers puisque 21 des éleveurs AB sont des laitiers. La proportion d’éleveurs AB est donc de plus de 40 % pour ce type de production.
Le nombre d’élevage d’agrément et de ferme pédagogique est proche de ceux de l’inventaire 2007, leur proportion a donc diminué dans le cheptel total de chèvre du Rove. Cela semble donc aller dans le sens de la professionnalisation des éleveurs de Rove, en particulier des nouveaux installés.
Les troupeaux utilisés pour le débroussaillage sont quant à eux moins nombreux qu’en 2007 et ne représente plus que 9 % des élevages. Ce chiffre est sans doute sous-estimé, tous les éleveurs ayant une activité de débroussaillage ne l’ont en effet pas forcément précisé. Comme cela avait déjà été dit en 2007, l’utilisation de la chèvre du Rove pour l’entretien de terrain est courante. Son action est particulièrement appréciée dans la protection contre les incendies des zones sensibles de la région méditerranéenne. D’autres races locales caprines sont utilisées dans la gestion et l’entretien de territoire en particulier la chèvre pyrénéenne dans le sud-ouest de la France ou la chèvre des Fossés dans la moitié nord de la France du fait de son adaptation au climat humide.
1.5 Flux des reproducteurs mâles
65 élevages ont indiqué une origine pour leurs boucs et 44 origines différentes ont été citées, ce qui est moins qu’en 2007 mais les questionnaires ont été moins renseignés sur ce point (près de 90 réponses en 2007). L’analyse des résultats obtenus concernant ce sujet ne peuvent donc être représentatif de toute la population.
Il semblerait que la pratique de l’auto-renouvellement continue de diminuer (25 % des élevages ayant répondu contre 31 % en 2007).
Tableau 8: Evolution des origines des boucs
Date inventaire 2003 2007 2010
Auto-renouvellement 43 % 31 % 25 %
Origine des boucs les plus fréquentes
Vinson (10 boucs), Servonnet (9 boucs), Dupuy (8 boucs), Del Olmo (8 boucs), Benoit P. (7 boucs), Gros D. (6 boucs), Trouillard Cl. (6 boucs), Tavan (5 boucs), Faure T. (5 boucs), Blaise (5 boucs)
Ces 10 éleveurs ont vendu 68 boucs Ces 10 éleveurs ont vendu 60 boucs Ces 8 éleveurs ont vendu 48 boucs
L’élevage le plus important en terme de vente de boucs restent le même qu’en 2007, il s’agit de l’élevage Dupuy avec 11 boucs vendus. Ensuite, plusieurs élevages présents en 2007 le sont également en 2010 : Borel, Blaise, Del Olmo, Gouiran et Servonnet, alors que d’autres ne le sont plus. Comme en 2007 on retrouve parmi ces 8 élevages une majorité
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de laitiers (5/8), les éleveurs laitiers cherchant plutôt à trouver un bouc de renouvellement dans un autre troupeau laitier en particulier les plus connus d’entre eux.
Les résultats, même partiels, obtenus en 2010 confirme ce qui a été constaté dans les inventaires précédents : les élevages vendant des reproducteurs sont divers et aucun ne diffuse anormalement dans la race. Cela est un très bon indicateur de l’absence de problèmes de consanguinité dans la race. Cela n’exclut pas le fait que certains éleveurs pratiquent la consanguinité au sein de leur troupeau.
1.6 Principaux critères de sélection
56 éleveurs ont indiqué leurs principaux critères de choix pour leurs chevrettes de renouvellement. Il ne s’agit donc pas ici de dresser un bilan exhaustif des critères recherchés mais plutôt de dégager quelques tendances au travers des réponses reçues.
Nous avons ensuite regroupé ces critères dans plusieurs catégories correspondant aux réponses les plus fréquentes. Ces catégories sont :
- « caractère de race » qui inclut tous les critères concernant plutôt le standard de race : couleur, cornage, oreille etc
- « production laitière » que ce soit la quantité ou la qualité du lait - « gabarit » : nous avons également inclus ici les critères de taille de l’animal - « rusticité » : adaptabilité des animaux aux parcours - « docilité » indiqué quand était mentionné le caractère de l’animal - « autres » pour les critères ne pouvant être regroupés ou trop imprécis
Tableau 9 : Critères de sélection indiqués
Critère de sélection Fréquence du critère
Pourcentage des éleveurs ayant cité ce critère
Caractère de race 41 73 %
Production laitière 27 48 %
Gabarit 19 34 %
Rusticité 10 16 %
Docilité 4 7 %
Autres 19
Ce sont les critères correspondant au standard de race qui ont été le plus souvent cités. Les éleveurs ont indiqué attacher une importance particulière au cornage ce qui est compréhensible puisque c’est l’une des caractéristiques emblématiques de la race, et aussi à la couleur de la robe : certains recherchent exclusivement des animaux unis rouges, d’autres au contraire souhaitent avoir dans leur troupeau une diversité de couleur.
La production laitière est mentionnée dans la moitié des cas ce qui semble logique pour les chèvres traies. Ce critère a également été donné par plusieurs troupeaux allaitants (5/28), les éleveurs souhaitant des mères capables d’élever leurs cabris sans difficulté.
On peut s’étonner que la rusticité ou même la docilité des chèvres ne soient pas plus souvent citées. Une explication possible pourrait être que ces critères ne posent pas de problèmes particuliers dans la race, ainsi les éleveurs ne s’en préoccupent pas en priorité.
1.7 Présentation du répertoire
Le répertoire en fin de document propose deux présentations d'une liste de 143 éleveurs de chèvres du Rove:
• D'une part une liste par ordre alphabétique des éleveurs, avec leurs coordonnées postales.
• D'autre part une liste des éleveurs, par département, avec indication de la production principale réalisée avec le cheptel Rove, de l'effectif total femelle du troupeau et de l'origine des boucs, quand ces informations ont été communiquées.
Remarque : les éleveurs pour lesquels il est précisé « Info ADCR » sont inclus dans ces listings mais n’ont pas été pris en compte dans les effectifs car ils n’ont pas renvoyé le questionnaire et sont seulement connus par l’association.
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2 Les résultats du contrôle laitier chez 4 éleveurs fromagers
Tableau 10 : Résultats du contrôle laitier chez 4 éleveurs fromagers
Les résultats ci-dessus proviennent des contrôles laitiers réalisés sur la campagne 2009 chez 4 éleveurs du Sud (3 sur le département des Bouches-du-Rhône et 1 sur le département de l’Hérault). Les 4 élevages sont considérés comme extensifs utilisant des parcours comme ressource alimentaire principale. Ceci dit, la complémentation en foin, le niveau de concentrés distribués, et la qualité du pâturage expliquent les différences de résultats.
Les troupeaux peu complémentés en foin, en pâturages de cultures, ou en céréales sont ceux qui obtiennent les meilleurs taux en ayant les niveaux la lactation les plus bas. En revanche, le cas de l’éleveur 2 qui pâture beaucoup sur luzerne, en misant aussi fortement sur le distribué (foin et concentré) obtient de bons résultats en quantité de lait produite tout en ayant les taux les plus bas.
Les rendements fromagers moyens observés sont de l’ordre de 200 grammes de matière (fromage) par litre de lait. Les résultats moyens observés sur les 311 chèvres du Rove contrôlées (242 multipares et 69 primipares) sont les suivants : 0,9 litre en moyenne / chèvre (soit moins de 250 litres / chèvre / an) avec un TP moyen de 34 g/kg et un TB de 48 g/kg. Donc un TP plutôt assez proche des moyennes observées sur d’autres races dans d’autres systèmes d’élevage et un TB tout de même bien plus élevé. Ce qui explique que les rendements induits majoritairement par le taux protéique soient sensiblement identiques aux moyennes rencontrées dans d’autres systèmes (environ 200 grs / litre en technologie lactique). Les bons taux butyreux (matière grasse) permettent l’obtention de produits ayant plus de goût.
3 La présentation d’une exploitation type fromager fermier, éleveur de chèvres du Rove
Références issues du cas-type « grand pastoral PACA 2011»
Ce système est caractérisé par une conduite extensive des animaux et par une utilisation maximale des surfaces pastorales disponibles autour du siège d’exploitation. L’objectif est de limiter au maximum les charges liées à l’alimentation du troupeau. Le niveau de production laitière des animaux, sans être négligé, n’est pas prioritaire. La taille du troupeau sert de variable d’ajustement pour atteindre un litrage objectif. L’exploitation décrite dans cette fiche possède un troupeau de chèvre du Rove. Pour assurer une bonne valorisation du lait, l’éleveur mise sur la fabrication de produits à fortes valeurs ajoutées (fromages et brousses du Rove) et la commercialisation sur des circuits de proximité est dominante. L’exploitation dispose :
• de 5 ha de surfaces fourragères (sainfoin, vesce-avoine, …) cultivées au sec (sans irrigation).
Ces surfaces sont utilisées en soupade (repas complémentaire pris par la chèvre sur une culture fourragère pendant un temps limité avant ou surtout après une journée de pâturage sur parcours),
Raynaud H (34) Borel F (13) Falcot L (13) Lucas M (13)
TB : 38TP : 32
1,3 l / chèvre / jour11 % de primipares
TB : 55,6TP : 34,6
0,9 l / chèvre / jour3 % de primipares
TB : 54,3TP : 36,1
0,6 l / chèvre / jour
Eleveur 1 Eleveur 2 Eleveur 3 Eleveur 4
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• de 180 ha de parcours (soit 2 ha par chèvre).
Les animaux ont également accès selon les années à un territoire encore plus vaste (conventions de pâturage). On y trouve des sous-bois de chêne valorisés à l’automne (glands), des landes et des bois clairs mais aussi des secteurs embroussaillés. L’orientation, la distance avec l’exploitation, la présence de points d’eau et de zones plus ou moins fraîches ou de ressources particulières guident l’éleveur dans la gestion de son pâturage. Les animaux sortent toute l’année en gardiennage et en parcs fixes ou mobiles.
Conduite du troupeau :
80 % des chèvres mettent bas en janvier. L’ensemble des animaux est tari à partir de mi-octobre. Les boucs réalisent 2 à 3 saisons de monte avant d’être réformés. Le taux de renouvellement des chèvres est de 17 %. La majorité des chevreaux sont vendus à 8 jours. Une quinzaine d’entre eux sont engraissés pour l’autoconsommation et sur commande pour une clientèle d’habitués.
L’engraissement de chevreaux est conditionné par la présence de place dans le bâtiment, par de la main d’œuvre disponible et par l’existence d’une structure d’abattage à moins d’une heure de route.
La transformation :
Le lait est transformé en fromages de type lactique (75 % des volumes) et en brousses (25 % des volumes). Pour limiter le temps de travail, la gamme de lactiques est réduite. De même, la vente de fromages frais est privilégiée. Les brousses constituent un produit d’appel pour les lactiques et permettent un très bon niveau de valorisation.
Les eaux blanches de la fromagerie et de la traite sont dirigées vers une fosse toutes eaux et épandues sur les surfaces à l’aide de drains. Le lactosérum est épandu sur le fumier pour accélérer le compostage.
La commercialisation : La vente des produits est assurée par : • 1 marché par semaine, • la vente à la ferme, • 1 à 2 tournées de livraison auprès de détaillants selon la saison (épiciers, crémiers, superettes). Au final, 60 % du chiffre d’affaires fromage provient des circuits de vente via un intermédiaire. La vente directe assure les 40 % restants.
L’alimentation du troupeau :
Concentré / chèvre : 110kg par chèvre / an soit 390 grs/litre de lait. 85 % de la ration de base est prélevée sur les surfaces pâturées.
Les chevrettes sont élevées au lait en poudre, puis sortent avec les mères dès l’âge de 2 mois. Dans ce type de système, l’apprentissage et l’éducation des animaux au parcours sont primordiaux.
Les animaux sortent en gardiennage au minimum 4 heures par jour toute l’année. Des parcs fixes ou mobiles sur les zones plus herbeuses ou au contraire très fermées, permettent des durées de pâturage plus longues. En période chaude (mai à septembre), les animaux restent jusqu’à 12 heures dehors. Un peu de foin est mis à disposition des chèvres les jours de pluie. En fin de journée, les animaux passent une heure sur les zones cultivées de l’exploitation (soupade). La présence de parcs donne à l’éleveur de la souplesse dans son travail : gestion des aléas, participation à des journées de formation, jours de commercialisation,…
La technicité et le savoir-faire de l’éleveur assurent un bon renouvellement des ressources ligneuses mais évitent aussi que l’embroussaillement des parcours ne gagne.
Le bâtiment et l’installation de traite :
Le bâtiment (tunnel d’élevage de 250 m2) et l’installation de traite (un quai de 16 places et 8 postes) doivent être dimensionnés pour 90 chèvres (135 m2 d’aire paillée). Piloter un système extensif ne doit pas conduire à négliger les conditions de travail !
Le matériel :
L’exploitation ne produit pas de foin. Elle dispose d’un tracteur pour le curage. Le travail de renouvellement des prairies est confié à une entreprise. Elle possède du matériel spécifique pour le débroussaillage et la réalisation de parcs.
La fromagerie :
Une fromagerie d’une surface de 50 m2 doit être aménagée. Elle doit comporter une zone spécifique pour la fabrication des brousses (chauffage du lait).
Le travail : Deux personnes travaillent à temps plein sur l’exploitation. Le travail se répartit entre : � 560 heures de travail d’astreinte réparties entre :
* la traite et les soins aux animaux (33 %), * la garde et la confection des parcs mobiles (30 %),
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* la transformation fromagère (24 %), * la commercialisation (13 %), avec un marché (9 heures de travail), deux livraisons (2 fois 3 heures) et de la vente à la ferme (1 heure par jour en semaine et 2 heures le weekend), � 11 jours de travail de saison consacrés à l’entretien du territoire (8 jours) et au troupeau (3 jours pour le curage).
10% Primes et subventions 7 470 €
Tableau 11 : Résultats économiques de l’exploitation
PRODUITS Fromages et brousses : 25 000 litres : ▪ lactiques 18 500 litres à 2,20 €/litre ▪ brousses 6 500 litres à 3,30 €/litre Viande : � 12 Réformes à 30 € � 100 chevreaux de 8 jours à 12 € � 15 chevreaux de 10 kg à 100 €
58 450 € 37 000 € 21 450 €
3 060 € 360 € 1 200 €
1 500 € Primes et subventions : PHAE : 7470 € TOTAL PRODUITS 68 980 €
CHARGES
Charges opérationnelles : Maïs 0,9 tonnes à 300 € : Orge 9,8 tonnes à 280 € CMV Foin (13,7 tonnes à 150 €) Poudre de lait 0,6 tonne à 2 220 € Frais vétérinaires Frais de reproduction : 1 bouc Divers Surfaces fourragères - frais de fertilisation 1,5 ha à 300 € Frais de transformation 0,080€/1 Frais de commercialisation 0,077€/1 (Hors amortissements et frais financiers)
Revenu disponible pour vivre et autofinancer = EBE – annuités 31 284€
Un réseau caprin pastoral méditerranéen a été créé en 2008 pour mieux valoriser les espaces pastoraux avec troupeaux caprins fromagers. Il rassemble le CERPAM en Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’OIER SUAMME en Languedoc-Roussillon, la Chambre régionale d’Agriculture de Corse et l’Institut de l’Elevage, en collaboration avec les techniciens caprins des différents départements concernés. A l’échelle du grand sud méditerranéen, son objectif est de refonder des références de caractérisation et de gestion des milieux pastoraux par les troupeaux caprins qui assurent une bonne cohérence des systèmes d’élevage en fonction de leurs objectifs de production.
Le Réseau mobilise pour cela une dizaine de fermes de références, dont trois élevages de chèvres du Rove (F.BOREL, T.FAURE et V.HERMIER), dans ces trois régions du grand Sud, pour explorer les savoir-faire et mieux comprendre le comportement animal dans l’espace pastoral. Sur chacune de ces exploitations, le travail initial de recueil des données consiste à enregistrer le calendrier annuel de production et d’alimentation (de pâturage) afin de mieux caractériser les parcours utilisés. Les parcours pourront alors intégrer les calculs de ration des animaux de manière plus objective.
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Contacts Association
ADCR: Association de Défense des Caprins du Rove
- Président: M. Luc Falcot, 2507 RN8 la Messuguière, 13780 Cuges les Pins. Tél. 04 42 73 97 67 - 06 - Courrier: M. Cyril VANDERSTEIN Technicien caprin, EDE 13, 22, avenue Henri Pontier, 13626 Aix en Provence. Tél. 04 42 23 86 45
Contacts techniques
Action nationale
Mme Coralie DANCHIN-BURGE, Institut de l'Elevage, Dept. Génétique, 149 rue de Bercy ,75595 Paris Cedex 12. email : [email protected] - Tél. 01 40 04 52 84
Action régionale
M. Cyril VANDERSTEIN, EDE 13, 22, avenue Henri Pontier, 13626 Aix en Provence. Email : Tél. 04 42 23 86 45
Références
AVON L., 1995. Inventaire des éleveurs de chèvres du Rove. Institut de l'Elevage. Non publié.
BLANC J, 1972. Sauvegarde des espèces domestiques, espèce caprine, race du Rove. Ethnozootechnie N°8, 5-6.
DANCHIN C., LAUVERGNE J.J., 2000. Rapport de mission sur la situation de la race caprine du Rove en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, avril 2000. Institut de l'Elevage et Laboratoire de génétique factorielle de l'INRA, Paris et Jouy en Josas, pp 8.
DANCHIN-BURGE C., 2001. Race Caprine du Rove – Répertoire 2000 des éleveurs. CR n° 3098 de l'Institut de l'Elevage. Juillet 2001, pp 22.
DANCHIN-BURGE C., 2004. Race Caprine du Rove – Répertoire 2003 des éleveurs. CR n° n°3467 de l'Institut de l'Elevage. mars 2004, pp 22.
DANCHIN-BURGE C., 2007. Race Caprine du Rove – Répertoire 2007 des éleveurs. CR n° n°010772067 de l'Institut de l'Elevage. novembre 2007, pp 26.
GOUIRAN A, 1999. Le Rove, ses chèvres et ses collines. Paul Tacussel, Marseille, pp 192.
LAUVERGNE, J.J., 1988. Méthodologie proposée pour l'étude des Ovicaprinae méditerranéens en 1986. In Populations traditionnelles et premières races standardisées d'Ovicaprinae dans le Bassin méditerranéen, colloque INRA, Gontard/Manosque, 30 juin / 02 juillet 1986. Lauvergne J-J (éd.), Paris, 77-94.
LAGACHERIE M., 1988. Eleveurs caprins utilisateurs de la race Rove. ITOVIC et INRA Ecodéveloppement, Paris et Montfavet, pp 41 + annexes.
POEY d'AVANT F., 2001. A propos d'un rapport sur la chèvre du Rove en Provence. AGRI N°29, pp 61-69.
VIVICORSI M.P., 1998. Contribution à l'étude de la sauvegarde des races domestiques menacées de disparition. L'exemple de la chèvre du Rove. Thèse à l'Université Claude Bernard-Lyon I, pour le grade de Docteur vétérinaire, thèse N°56, pp 139.
Répertoire 2010 des éleveurs de chèvres du Rove
NomPrénom Adresse CP Ville Téléphone
ACHARDSébastien 18 avenue général de miribel 38190 Villard Bonnot 06 88 02 54 79
ALDAGChristophe Plan de Suvière 83610 Colobrières 06 20 44 67 47
Race caprine du Rove Répertoire 2010 des EleveursLa population de chèvre du Rove continue de croître et les effectifs d’éleveurs et de chèvres augmentent dans les différentstypes d’élevage (allaitant ou laitier), en particulier dans son berceau élargi que constituent les régions PACA, Rhône-Alpeset Languedoc-Roussillon : on compte actuellement près de 8000 chèvres dans 150 élevages. L’engouement constaté pourcette race se confirme et les installations de nouveaux élevages se poursuivent.La publication de cet inventaire est également l’occasion de présenter des résultats proposés par le technicien caprin desBouches du Rhône : les premiers résultats du contrôle laitier de 4 élevages et les résultats technico-économiques d’uneexploitation type fromager-fermier élevant des chèvres du Rove dont les références sont issues du cas-type « grand pastoralPACA 2011». Cette nouvelle analyse confirme qu’il est possible de vivre de l’élevage de chèvres du Rove.
Édité par :l'Institut de l'Élevagewww.inst-elevage.asso.fr