Maison N-D – Les Sarrières – 05230 Montgardin – Email : [email protected] – Tél. : 04 92 54 70 76 – Abbé Laurençon LE PETIT ÉCHO DE NOTRE DAME – 53 – Juin 2018 ☼ Souvenons-nous de notre Première Communion ☼ Tout le monde est-il obligé de communier ? Tous les chrétiens qui ont fait leur première com- munion sont obligés de communier au moins une fois par an, à Pâques. Pourquoi faut-il communier ? Il faut communier parce que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous y apporte les grâces dont nous avons besoin pour rester de bons chrétiens. Est-il bon de communier plus souvent qu’une fois par an ? Oui, cela est très utile et cela nous aide beaucoup à éviter le péché et à faire le bien. Jésus désire-t-il que nous communiions souvent ? Oui, Jésus désire venir souvent à nous par la communion, parce qu’il nous aime. Devons-nous aussi désirer de communier souvent ? Oui, nous devons beaucoup désirer de communier souvent, pour aimer davantage le bon Dieu et lui rester très fidèles. Mgr Gaston de Ségur, La piété enseignée aux petits enfants Présenté par mon frère Laci, je devins très jeune le benja- min des enfants de chœur d’Erzsébetváros. Un jour, le sacris- tain Karloy bacsi* nous annonça : – Mes enfants, voici qu’arrive le temps de l’Avent. Tous les matins, messe de l’aube à six heures ! J’en fis immédiatement part à maman et lui demandai de me réveiller chaque matin. Maman sourit : – Ce sera bien, au moins nous pourrons partir ensemble, car je dois être, moi aussi, pour six heures à mon travail à l’hôpital. Auparavant nous passerons par l’église. Si seule- ment je pouvais assister, moi aussi, à la messe de l’aube ! Avec ma mère, à Latrány, nous y allions toujours, pourtant la maison était loin de l’église. Nous partions avec de grandes lampes et enfoncions souvent dans la neige jusqu’aux genoux. Ta grand-maman disait toujours que celui qui assiste aux messes de l’aube peut demander ce qu’il veut au Petit Jésus, il le reçoit. Chaque fois que j’aidais à dis- tribuer la sainte communion, je regardais avec envie cette toute petite hostie, toute blanche dans la main du prêtre, et qui resplendissait comme le soleil, se réfléchissant dans le plateau comme dans un miroir, et c’est presque en trem- blant que je tendais celui-ci. Bientôt, l’église devint mon second foyer. J’y servais deux ou trois messes, chaque matin, puis je courais à l’école… Première rencontre avec le Grand Roi Le grand événement de 1925 fut ma Première Commu- nion. Comme j’envie les enfants d’aujourd’hui qui peuvent très tôt rencontrer le Petit Jésus, le Roi des rois. Dans ce temps-là, on ne pouvait faire sa première communion qu’à l’âge de dix ans. Maman me prépara à ma première communion avec tout l’amour de son cœur maternel. Le soir de Noël, à la lueur des bougies, elle me murmura : – Mon Pityuka ! Ce sera bientôt ton vrai Noël, quand le Petit Jésus naîtra dans ton cœur, le jour de ta première com- munion. Elle me l’avait maintes fois répété : bientôt viendra le Grand Roi et, avec lui, tout le paradis. Pendant la récitation du chapelet, elle me disait souvent : – Maintenant, prions la Sainte Vierge qu’Elle prépare ton petit cœur. Tu sais, c’est Elle qui a su le mieux attendre l’Enfant Jésus. Quand crois-tu qu’eut lieu la première com- munion de la Sainte Vierge ? C’est au saint jour de l’Annonciation, au jour de « la Conception de Notre Dame », comme nous disons si joliment en hongrois. Nous appartenions, ainsi que l’école où j’allais, à la pa- roisse de Saint-Dominique. Un père dominicain nous prépara avec zèle. L’histoire du petit Tarcisius me plaisait tout parti- culièrement, ce petit enfant de chœur romain qui portait le Corps du Seigneur aux pauvres prisonniers et devint le martyr de la Sainte Eucharistie. Il ne se laissa pas arracher le saint Corps du Seigneur par les enfants païens qui l’attaquaient, il préféra verser son sang et son corps protégea son cher Roi. Toute la famille assista à la cérémonie, Mammie en tête. Moi, tout ému, je marchais sagement en socquettes blanches et sandales neuves, court pantalon noir et chemise blanche à col rabattu, mon missel à la main. Nous étions beaucoup de pre- miers communiants. J’étais agenouillé au premier rang et tout ce dont je me sou- viens c’est que, à peine la Sainte Hos- tie eût-elle touché ma langue, je me sentis comme étreint par Quelqu’un. Oui, ce fut un grand moment, ce fut le paradis pour moi. « Enfin, Te voilà, mon cher Jésus ! Que je puisse être toujours Tien, que je puisse toujours Te défendre comme le petit Tarcisius. » À la maison, on m’offrit la place d’honneur. Au milieu de la table trônait un grand kugelhof aux raisins qu’Anna néni* nous avait envoyé. On me donna un peu de vin. – Maintenant, tu es enfin un grand garçon, me dit solen- nellement papa. – Maintenant, tu es vraiment mien, murmura maman, car maintenant Jésus nous unit. C’est avec une joie encore plus grande que j’allais à la messe désormais, puisque je pouvais rencontrer Jésus chaque jour. Maintenant, je savais vraiment combien Il m’aimait. István Regöczi : L’envol des Aiglons * basci, néni : en Hongrie, les enfants et jeunes gens appellent les hommes et les femmes plus âgés par leurs prénoms, suivis de bácsi (oncle) ou néni (tante) Illust. Lionel Royer : Première communion de Ste Jeanne d’Arc