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LE MAGAZINE DU GROUPE FREYSSINET N° 225 Premier semestre 2007 & S tructures Sols TERRE ARMÉE L’expertise des applications industrielles RÉALISATIONS CONTOURNEMENT DE BALLINA : PREMIÈRE AUSTRALIENNE POUR LE PROCÉDÉ MENARD VACUUM ENTREPRISE NUKEM LIMITED HISTOIRE LE BÉTON PROJETÉ
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LE MAGAZINE DU GROUPE FREYSSINET · 2011. 5. 13. · LE MAGAZINE DU GROUPE FREYSSINET N° 225 Premier semestre 2007 Sols &Structures TERRE ARMÉE L’expertise des applications industrielles

Feb 08, 2021

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  • LE MAGAZINE DU GROUPE FREYSSINET

    225 P

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    e 2007

    &StructuresSols

    TERRE ARMÉEL’expertise des applicationsindustrielles

    RÉALISATIONS CONTOURNEMENT DE BALLINA :PREMIÈRE AUSTRALIENNE POUR LE PROCÉDÉMENARD VACUUM

    ENTREPRISE NUKEM LIMITED

    HISTOIRE LE BÉTON PROJETÉ

  • 2 Sols & Structures Premier semestre 2007

    P A N O R A M A

    SOMMAIREPANORAMAL’ACTIVITÉ ET LA VIE DU GROUPEEN BREF DANS LE MONDE 2

    GRAND ANGLENÉO-CONSTRUCTIVISME DANS LA PÉRIPHÉRIE DE MOSCOU 6

    DOSSIERTERRE ARMÉEL’expertise des applications industrielles 8

    RÉALISATIONSCONTOURNEMENT ROUTIER DE BALLINA (AUSTRALIE) 14

    TUNNEL DE FERNEY (SUISSE) 16

    PONT DE KONIN (POLOGNE) 17

    STRUCTURES CÂBLÉES (CORÉE DU SUD) 18

    PLANCHERS PRÉCONTRAINTS (SINGAPOUR) 19

    MÉTRO DE MONTERREY (MEXIQUE) 20

    CARREFOUR DE SRINAKARIN-THEPARAK (THAÏLANDE) 21

    SWANSON DOCK WEST (AUSTRALIE) 21

    TERMINAL DE SOUTH HOOK (ROYAUME-UNI) 22

    PONT DE SEREBRYANI BOR (RUSSIE) 24

    MOULIN DE WINSCHOTEN (PAYS-BAS) 26

    MINE DE CHARBON DE NEW ACLAND (AUSTRALIE) 27

    PONT D’ALLONNE (FRANCE) 28

    TERMINAL GNL ADRIATIC (ESPAGNE) 30

    RÉSERVOIR DE BAYONNE (ÉTATS-UNIS) 30

    MÉTIERLE JET GROUTING 31

    ENTREPRISENUKEM LIMITED 32

    HISTOIRELE BÉTON PROJETÉ 34

    La Terre arméene craint pas les chargeslourdesCanada. À Snider Diamond, près de Toronto (Canada), la filiale Reinforced Earth a prêté son concours à laconstruction d’un carrefourdénivelé ferroviaire en Terrearmée de 10 000 m2, dont elle aconçu et fourni les éléments. Habillé de parements cruciformes TerraClass, l’ouvrage a été conçu poursupporter les charges lourdesd’une voie destinée au transportde marchandises qui franchit une ligne de chemin de fer de banlieue. Un traitementarchitectural a été appliqué au parement dans une zone du mur faisant face à des immeubles résidentiels.

    DisparitionRoyaume-Uni. GordonWright s’est éteint le 14 mars dernier, à l’âge de 74 ans, dans le Devon (Angleterre), où il s’était retiré avec safemme Pauline en 1986.Directeur général de PSC Equipment Ltd,société qui a précédéFreyssinet Ltd auRoyaume-Uni, GordonWright avait rejoint PSC en1957 en tant qu’ingénieur

    d’affaires, alors que cette société était dépositaire des procédés Freyssinet, et il en avait été nommédirecteur général en 1967. Après la prise departicipation majoritaire de la Stup dans PSC, en 1972, Gordon Wright avait créé de nombreusesfiliales, à Hong Kong, en Malaisie, en Indonésie, à Singapour, au Nigeria, contribuant notoirement au développement international de Freyssinet et à saprééminence dans le monde anglophone. À tous ceuxqui l’ont connu, Gordon Wright laisse le souvenird’un homme chaleureux au dynamisme exceptionnel.Le groupe Freyssinet adresse à sa famille ses plussincères condoléances.

    Fin du haubanage du SOBRRThaïlande. Sur le tronçon sud du périphérique de Bangkok, entre Bang Phli et Suk Sawat,viennent de s’achever les travaux du Southern Outer Bangkok Ring Road (SOBRR), unouvrage qui franchit le fleuve Chao Phraya en zone industrielle. La structure est un ponthaubané symétrique à deux pylônes long de 950 m avec une travée centrale de 500 m.L’ouvrage comporte deux fois trois voies de circulation. Après avoir fourni les 168haubans de couleur blanche du pont principal, Freyssinet en a achevé en juinl’installation et l’ajustement en collaboration avec Freyssinet Thailand. Les travaux ontduré 12 mois et ont mobilisé 55 personnes.

  • Premier

    PANORAMA

    1500000 m2 de compactagedynamique

    Relèvement de ponts sur un canalFrance. Dans le cadre de la mise au gabarit européen classe Va (1 500/3 000 t) du canal Dunkerque-Escaut-Lille, maillon essentieldu réseau fluvial de la région Nord – Pas-de-Calais, neuf pontsroutiers doivent être relevés. Cette opération d’envergureprogrammée sur 18 mois a été confiée à Freyssinet. Après levagedes tabliers, les appuis des ouvrages seront reconstruits, les culées renforcées et de nouveaux joints de chaussée installés.

    Arabie saoudite. Ménard a remporté le marchéd’amélioration de sol de la plate-forme de près de 1,5 millionde mètres carrés où sera construite l’université dessciences et techniques King Abdullah. Le site se trouve à environ 50 km au nord de Djeddah, en bordure de la mer Rouge. Les travaux seront effectués par compactagedynamique et substitution dynamique.

    “SUSTAINABLE TECHNOLOGY” AU SERVICE DU NUCLÉAIRE

    Freyssinet a participéactivement au programmenucléaire civil français dès

    qu’il fut lancé par legouvernement, dans les années70. Les patrons et les ingénieursde l’épo que firent les choixtechniques qui contribuèrent àla durabilité et à la sécurité de laconstruction des bâtiments réacteurs. Ainsi, la précontraintede la totalité des enceintes enFrance fait appel au systèmeFreyssinet. En parallèle, noséquipes ont développé desactivités de maintenance, derenforcement, de monitoring etde réparation du génie civil,nous permettant d’acquérir denouvelles compétences,notamment pour le travail enmilieu radioactif. Depuis 2004,nous avons accéléré notredéveloppement dans les activitésnucléaires, en reprenant Salvarem, dont lescompétences s’exercent dans ledémantèlement et laradioprotection, puis Mecatiss,qui est spécialisée dans laprotection au feu et l’étanchéité à l’air et àl’eau. Millennium nous a ensuiterejoints en 2006, renforçant noscapacités d’ingénierie dans lacriticité notamment, suivie en2007 de la société Essor, quiexerce ses activités dans le service et la logistique auprèsdes opérateurs nucléaires. Toutcela constitue aujourd’hui un bel ensemble de spécialités quitravaille sur toutes les phases du cycle nucléaire construction-maintenance-services-déconstruction et qui regroupeprès de 500 collaborateurs en France.Nous venons d’élargirsignificativement le champ

    géographique de ces activités enmai dernier avec l’acquisition deNUKEM Limited, au Royaume-Uni. Cette très belle société de900 personnes (dont 400ingénieurs ou scientifiques) estprésente sur tous les sitesnucléaires de Grande-Bretagne;ses activités et compétences renforcent etcomplètent celles de l’ensemblefrançais. La France et leRoyaume-Uni étant les deuxprincipales nations nucléaires enEurope, Freyssinet se positionneà présent comme un leader pourtoutes ces activités au service des opérateurs nucléaires. Noussommes aujourd’hui capablesd’aborder avec succès lanouvelle phase dedéveloppement de l’énergienucléaire dans de nombreux pays du monde. Une énergie faiblement productrice de gaz à effet deserre, alternative aux énergiesd’origine fossile (pétrole, gaz,charbon). Un programme qui suppose queles sols anciens soient assainisen France, en Grande-Bretagneet ailleurs dans le monde. Des opérations techniques et complexes pour lesquelles

    88 haubans sur le DanubeHongrie. À Budapest, le pont Megyeri esten construction. Élément clé du nouveaupériphérique de la ville, cet ouvrage longde 4 km reliera Buda et Pest, soit l’ouest et l’est de la capitale hongroise, enfranchissant le Danube. PannonFreyssinet, la filiale hongroise du Groupe, a étéchargée de la conception et del’installation des 88 haubans de l’ouvrage,une opération qu’elle exécutera avec lacollaboration du pôle Structures deFreyssinet d’ici mai 2008. Munis de gainesextérieures de couleur gris clair, les câbles mesurentde 55 à 163 m et sont équipés, selon leur longueur, d’amortisseurs IED (Internal Elastomeric Damper), IHD (Internal Hydraulic Damper) ou IRD

  • P A N O R A M A

    4 Sols & Structures Premier semestre 2007

    Des colonnes ballastées en plein ParisFrance. Dans le XIIIe arrondissement de Paris, Ménard a réalisé pour le compte de Sicra (VINCI ConstructionFrance) un important chantier de colonnes ballastées (3 800 ml), préalable à la construction d’un immeuble de6 à 7 étages comportant 2 niveaux de sous-sol. Le choixs’est porté sur la solution proposée par Ménard, pluséconomique que des fondations profondes par pieuxavec plancher porté, puisque les colonnes permettent de ne descendre qu’à 5 m de profondeur au lieu de 25 avec les pieux. 750 colonnes associées à un radiergénéral ont ainsi été mises en œuvre pour traiter unesurface totale de 3 000 m2. C’est la deuxième foisseulement que cette technique de Ménard est utiliséedans le cadre de l’édification d’immeubles de grandehauteur. Pour l’entreprise, ce chantier s’est réalisé dans des conditions à la fois inhabituelles, en raison de l’environnement urbain, et difficiles, du fait de la situation de la plate-forme de travail en fond de fouilleet de la co-activité avec d’autres entreprises.

    États-Unis. Depuis le printemps 2006, Reinforced Earthintervient dans la reconstruction de la route 18, l’un desprincipaux axes de circulation du New Jersey, et plusprécisément dans l’aménagement de nouvelles voiesexternes destinées à renforcer la sécurité et à fluidifier letrafic des zones fortement urbanisées. Pour ce projet,RECo a assuré la conception et la fourniture de rampesd’accès pour quatre ponts et sept murs de soutènement ainsique la conception et les méthodes des barrières deprotection et des parapets des rampes d’accès. Pours’harmoniser avec l’environnement et ressembler à une vraiemaçonnerie, les parements des ouvrages ont été teints etpeints à la main. Le contrat doit se prolonger avec la fourniture d’une voûte préfabriquée TechSpan, dont la construction interviendra ultérieurement.

    15 800 m2 de mursFreyssisolMaroc. Passage obligé des échanges entre l’Afrique et l’Europe, le nord du Maroc manque d’axes de communication.Pour désenclaver la région, un projet de « rocademéditerranéenne » a vu le jour, portant sur le réaménagementde 250 km de routes existantes et la construction de 300 kmde routes neuves. Sur la section El Jebha-Beni Boufrah, une zone montagneuse du Riff marocain caractérisée par des versants souvent instables, Terre Armée France et le groupe italien Salini ont proposé l’édification de mursFreyssisol en variante de murs à contreforts très hauts en béton armé. 21 ouvrages ont été commandés au total, dont la hauteur varie de 8 à 16 m et la longueur de 100 à 500 m (surface totale : 15 800 m2). Les travaux ont démarré en novembre 2006 et se termineront fin 2007.Sur la route 18

    Renforcementde sol antisismiqueFrance. À Bourgoin-Jallieu(Isère), Ménard a mis en œuvre2 800 colonnes à modulecontrôlé (CMC) à uneprofondeur de 6 m pouraméliorer les sols d’une zone sismique oùva être construite une clinique.En prévention d’éventuels séismes, un matelas de remblaide 40 cm a été mis en placeentre la tête des CMC et les semelles de fondations, et des barres de renfort (HA20)ont été installées sur les 2,50 msupérieurs des colonnes.

  • PANORAMA

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 5

    s Précontrainte sur un chantierrecordDubaï. La construction de l’un desplus grands centres commerciaux du monde, où sera également édifiéel’une des plus hautes tours du monde,a commencé à Dubaï, sur un sitetraversé par des canaux artificielsreliés par de nombreux ponts.Freyssinet Middle East participe à la construction de quatre d’entre eux,longs de 400, 210, 167 et 140 m, pour lesquels l’entreprise fournit laprécontrainte (1 520 t) et l’assistancetechnique. Dans la perspective de ce chantier, l’entreprise a dûréaliser une maquette en béton de 70 m de long, précontrainte parun câble de 37 torons, afin de validerl’efficacité de l’injection des gaines.

    Rampes d’accès en sérieBrésil. Dans le cadre du doublement de la route RJ-140 dans l’État de Rio de Janeiro, la filiale brésilienne Terra Armadaprête son concours depuis septembre 2006 à la réalisation de deux ponts pour lesquels elle conçoit et fournit les matériauxdes rampes d’accès en Terre armée, soit une surfacede 7 870 m2. Plus au nord, dans la ville de Natal, Terra Armadaa conçu des ouvrages similaires pour accéder à un nouveaupont, long de 1,78 km et large de 21 m, qui franchit le fleuve Potengi. Composés de parements TerraClass, ces massifsreprésentent une superficie de 5 646 m2.

    33 étages de planchersprécontraintsMalaisie. Sur l’île de Penang, dans le nord-ouest de laMalaisie, la précontrainte de planchers a une nouvelle fois étéchoisie pour un projet d’immeuble de grande hauteur, le Skyhome (33 étages, 55 000 m2) en cours de construction.La conception, la fourniture et l’installation des 300 tonnesmétriques d’acier nécessaires à la réalisation du lot ont été confiées à la filiale malaise de Freyssinet. La fin du chantier est prévue pour septembre 2007.

    Haubans et précontrainteÉtats-Unis. À Parkersburg, à la frontière de la Virginie-Occidentale et de l’Ohio, Freyssinet participe à la constructiond’un nouveau pont franchissant l’Ohio, le Blennerhasset IslandBridge. Long de 265 m, l’ouvrage possède un tablier précontraintsuspendu par deux nappes de 26 haubans. Freyssinet assurel’installation des haubans et la précontrainte du tablier.

    Plots ballastés, compactage dynamique et CMCAllemagne. À Hambourg, BVT Dyniv, la filiale de Ménard en Allemagne, a achevé unchantier de plots ballastés (70 000 m2) sur une plate-forme où seront construits desentrepôts pour H&M. La filiale a par ailleurs lancé les travaux de deux opérations àTuttligen, près de Stuttgart, l’une de compactage dynamique pour un entrepôt logistique,l’autre de CMC pour un ensemble de logements.

    Ripage sous la ligne du PLMFrance. À Avignon, au printemps dernier, le Service centralisé câbles et manutention (SCCM) de Freyssinet a utilisé pour la deuxième fois la technique brevetée APS (Air Pad Transport System) de ripage sur coussin d’air couplée à un étaiement lourd (Megasteel). L’ouvrage à mettre en place, sous la ligne Paris-Lyon-Marseille, était cette fois un pont-rail de 2 200 t. L’opération a été menée à bien en deux heures et demie.

  • G R A N D A N G L E

    6 Sols & Structures Premier semestre 2007

    Cette structure métallique en construction à plus de 100 m de hauteur dans la périphérie de Moscou n’estpas le point haut des montagnes russes d’un nouveau parc d’attractions mais la clé de voûte de l’arche dupont de Serebryani Bor, un ouvrage à la géométrie complexe où la disposition des haubans, inédite, a mis àl’épreuve les capacités de calcul de plusieurs logiciels (voir aussi p. 24).

    Un pont signature à Moscou

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  • D O S S I E R S O U T È N E M E N T E T P R O T E C T I O N

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    8 Sols & Structures Premier semestre 2007

    UNE EXPERTISEDE TERRE ARMÉE:LES APPLICATIONS INDUSTRIELLES

  • DOSSIER

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 9

    En une trentaine d’années, les technologies de TerreArmée ont élargi leur domaine d’application au-delà de la route et fait valoir leurs atouts dans le mondeindustriel. Les mines, les installations de stockage, les sites fluviaux et maritimes ont ainsi recours aux murs de soutènement, aux silos de stockage, auxouvrages de déchargement ou de protection conçus par les entreprises du réseau mondial de Terre Armée.Panorama des marchés et de l’activité en Amérique du Nord, en Australie et en Afrique du Sud.

    Comme elles ont fait le succès deTerre Armée dans le domaine dela route, la souplesse, la durabilité etla facilité de mise en œuvre desouvrages de soutènement et desvoûtes TechSpan expliquent leurutilisation croissante dans lesapplications industrielles. Quellesque soient les conditions de hauteur,de chargement, d’aspect ou deforme des ouvrages, la techniques’adapte ! Conçues sur mesure pourdes applications spécifiques, cessolutions préfabriquées peuventaussi, le plus souvent, être mises enœuvre par les commanditaires eux-mêmes, moyennant une brèveformation. Facilité donc, mais aussirapidité : « Le rythme deconstruction est généralement dictépar la cadence du remblayage et ducompactage, observe Andrew Smith,le directeur de RESA (Afrique duSud). Et lorsque les terrassementssont terminés, la structure l’estaussi. » Pour John Shall, le directeurgrands comptes de RECo USA(États-Unis), un autre atout de poidsest « le soutien apporté au produitpar une équipe d’ingénieurs et detechniciens hautementexpérimentés, aussi présente auniveau des bu reaux de conceptionque sur site ».

    D’autres critères de choix

    Ces qualités des solutions TerreArmée gagnent la faveur desindustriels. «Nous nous adressons àdes clients privés beaucoup plusouverts aux propositions de solutionsalternatives ; le critère de choix aucours d’un appel d’offres n’est doncpas toujours le prix », souligneThomas Brunet, responsableexploitation chez RECo Canada.Nicolas Freitag, le directeur de la R&Dde Terre Armée, y trouve pour sa partun intérêt dans son domaine despécialisation : « Ces

    1. En France, la réglementation imposela construction de murs de rétentionautour des réservoirs de gaz liquéfié.Pour répondre à cette contrainte, desmerlons en Terre armée habillés deparements TerraSet ont été aménagésen 1998 autour des réservoirs d’ammoniac du site de Montoir-de-Bretagne, dans le port autonome de Nantes – Saint-Nazaire.2. Murs de soutènement en Terrearmée aux mines de Steepbank, auCanada.3. Grâce à sa grande souplesse, la Terre armée permet la réalisationd’ouvrages spectaculaires à l’image de ce silo de stockage à ciel ouvert ou glory hole construit en 1983 en Alberta, au Canada.

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  • 10 Sols & Structures Premier semestre 2007

    D O S S I E R S O U T È N E M E N T E T P R O T E C T I O N

    «En recyclant leurs résidus comme remblai des mursde soutènement, Terre Armée permet aux compagniesminières d’économiser des sommes considérables.»

    applications permettent à notrecellule de R&D de proposer plusfacilement des innovations qui nouspermettront de rebondir ensuite dansle domaine de la route. Nouscomptons bien nous appuyer ainsisur un ouvrage en Terre Composite®

    ancrée construit l’an dernier enAfrique du Sud. » Enfin, lesapplications industrielles ontl’avantage de générer un relationnelà long terme avec les clients. Aprèsavoir construit une premièrestructure pour 15 à 20 ans, ilsreviennent demander diversajustements à l’entreprise pour fairepasser des engins plus lourds,surélever la struc ture, prolonger sadurée de vie, etc.De toutes les applicationsindustrielles de la Terre armée, laplus importante concerne l’activitémi nière, un secteur qui connaît uneforte croissance dans le monde. «Ungrand avantage de nos solutionsdans ce secteur, poursuit NicolasFreitag, c’est la disponibilité degrandes quantités de remblaigénérées par l’activité. » Au Canada,RECo propose depuis longtemps àses clients miniers d’utiliser leursrésidus comme remblai pour lesmurs de soutènement. « Il faut entenir compte dans la conceptiondes ouvrages et dans les techniquesde construction, et cela impose desessais en laboratoire pour vérifierles interactions sur un mur de test,mais c’est un effort payant car ilpermet aux compagnies minièresd’économiser des sommesconsidérables », juge Thomas

    Brunet. Sur les sites miniers, TerreArmée édifie des murs desoutènement mais aussi desouvrages de déchargement. Aprèsavoir été extraits, les matériauxdoivent passer au concasseur ou aucribleur, des machines dontl’approvisionnement se fait par lehaut. Des rampes d’accès doiventdonc être aménagées pourpermettre aux dumpers de déverserleur chargement dans les trémiesd’approvisionnement.

    Tunnels de convoyage

    En Australie, où Terre Armée fournitégalement des voûtes TechSpanpour créer des tunnels de con voy a -ge, les murs de déchargement ensol renforcé s’élèvent à 15 ou 20 mde hauteur et reçoivent différentessortes de parements, soit en béton(Terra Class), soit en acier (TerraMet),« cela dépend, de la distance quisépare la mine du site depréfabrication et du potentiel decorrosion du produit minier »,explique John Ritchie, le directeurventes et marketing de RECo(Australie).La société sud-africaine RESApropose des parements TerraClass,TerraMet et TerraTrel,principalement pour les structuresde déchargement de dumpers maisaussi pour les structures de stockagede charbon et les ouvrages deprotection, non seulement enAfrique, mais aussi en Amériquecentrale et en Russie. Pour lesouvrages de déchargement, elle adéveloppé un panneau de

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    1. Les structures de déversement en Terre armée des mines de New Acland, en Australie, sont calculées pour supporter les manœuvres d’un tombereau de 280 t sur une durée de 25 ans (voir aussi page 27).2. Aux mines de Sishen (Afrique du Sud), Reinforced Earth a édifié un mur de 14 m de hauteur en combinant les techniques TerraTrel et TerraNail (Terre Composite®ancrée, qui permet de construire un ouvrage en sol renforcé de grande hauteur à très faible distance d’une paroi).3. À Tokyo (Japon), l’usine Eco-Cement est soutenue par une structure en Terre armée de 2 230 m2 culminant à 10,50 m.

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  • Premier semestre 2007 Sols & Structures 11

    DOSSIER

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    DOSSIER

  • D O S S I E R S O U T È N E M E N T E T P R O T E C T I O N

    revêtement TerraTrel spécifiquetrès rigide.En partie liées aux activitésminières, les installations destockage – des réservoirs de mineraià ciel ouvert (slot storages) aux abrispour munitions – sont le deux ièmegrand domaine des applicationsindustrielles de Terre Armée. Leurparticularité est qu’ils ne nécessitentgénéralement pas de fondationsspéciales. John Shall mentionnel’utilisation des voûtes TechSpandans la construction de struc turesde protection, destinées àl’entreposage de munitions pour ladéfense : « Cette solution, qui al’avantage d’être rapide de mise enœuvre, est économiquement

    comparable à d’autres techniquescomme les structures mixtes enbéton coulé en place et acier, maisbeaucoup plus durable – et lapréfabrication en rend l’installationtrès simple. » En Afrique du Sud,RESA a remporté plusieurs contratspour des réservoirs de minerai, desins tallations de stockage decharbon, des réservoirs de mineraià ciel ouvert et des glory holes, « depetits silos de stockage en forme decônes», explique Andrew Smith, quiprécise que la société travailleactuellement sur deux ouvrages dece type, de 9 600 t et 50 000 ttotalisant 20 000 m2.Les murs de soutènementintéressent aussi certains secteurs

    industriels en tant qu’ouvrages deprotection pouvant servir derempart contre les explosions, lesincendies ou les déversementsaccidentels. « Ce sont des ouvragesqui, par leur caractère ductile,peuvent encaisser de grandesquantités d’énergie sans se rompre»,indique Nicolas Freitag. Au Canadaet aux États-Unis, on les emploieainsi dans la construction desembases de réservoirs de gaz naturelliquéfié. En cas de fuite, la structureen Terre armée sert d’enceinte deconfinement qui empêche le gaz,le pétrole et le cas échéant tout autreproduit enflam mé de se répandredans l’environnement, en particuliervers les réservoirs voisins. En Afrique

    du Sud, ce marché florissant s’étendà des utilisations inédites. « Desmurs de protection à parementmétallique ont été construits le longdes taxiways d’une base militaireaérienne », indique Andrew Smith.Aménagements fluviaux et maritimes

    Le dernier volet de l’offre de TerreArmée dans le domaine industrielregroupe les ouvrages spécifiquesde sites fluviaux et maritimes: quais,murs de quais pour appontementsindustriels et barrages déversants.Pour les ouvrages immergés, unearmature particulière doit être miseen place. Terre Armée est aussiamenée à concevoir des applicationspeu courantes : « Nous avons utiliséla Terre armée pour construire unmur amont de barrage et lespourtours de l’évacuateur de crues.Et en ce moment, en Afrique du Sud,grâce à un mur de hauteur trèsmodeste, nous surélevons unbarrage existant », détaille NicolasFreitag.Quelles sont pour l’avenir lesapplications les plus prometteuses ?

    Les murs de soutènement peuvent être utilisés comme remparts de protectioncontre les explosions, les incendies et les déversements accidentels.

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  • DOSSIERDOSSIER

    John Shall mise sur le secteur del’énergie, tandis qu’Andrew Smithtable sur l’industrie minière : « Leséconomies indienne et chinoise, enforte deman de, entraînentl’augmentation de la production dematières premières. Il faudra adapterles équipements de transport fluvialà ces nouveaux volumes deproduction. » Au Canada, les mines de gypse, d’or,de diamant, de zinc et les entrepôtsde charbon devraient continuer àêtre pourvoyeurs d’activité pourRECo. Thomas Brunet estimetoutefois que les succès futurs del’entreprise dépendent aussi de safaculté d’adaptation: «Nous sommessouvent amenés à réfléchir à unbesoin unique d’un client, pourlequel il faut une solutionparticulière. C’est dans cette optiqueque nous avons développé unnouveau revêtement de mur desoutènement moins cher, que nousappelons Terra Trel Lite. »

    L’atout du conseil

    En Australie, où la marque

    Reinforced Earth® bénéficie d’unegrande notoriété, les clientscontactent régulièrement REColorsqu’ils ont besoin d’un conseiltechnique. « Ce service quel’entreprise a décidé de fournir est unavantage concurrentiel certain, quidevrait continuer à nous ouvrir desportes, estime John Ritchie. Ensuite,notre service après-vente etl’efficacité de nos produitscontribueront à maintenir notreréputation et notre leadership. »Nicolas Freitag prévoit pour sa partque les activités les plusprometteuses sont les digues et lesouvrages miniers, « mais pasforcément dans les pays où ils sont leplus construits aujourd’hui. Certains

    gisements vont s’épuiser. Il faudra entrouver d’au tres et créer de nouvellesstructures. À l’heure actuelle, lesmines de nickel se développent enBulgarie, tandis qu’en Nouvelle-Calédonie, en Afri que et enAmérique du Sud, l’exploitationminière reprend. Toutes ces bellesperspectives vont nous aider à nousdétacher un peu de la dépendance àun client principal qui est la route. »Pragmatique, Thomas Brunet insistesur l’enjeu de la qualité de servicedans la réussite : «À nous d’apporterune réponse rapide et une livraisondans les temps… »Pour mettre toutes les chances deleur côté, les entreprises de TerreArmée entendent également jouer la

    carte des synergies. « Avec uneapproche de plus en pluscoordonnée du marché, encollaboration avec Freyssinet et DGIMenard, nous nous placerons au-dessus de la concurrence par unecapacité de réponse plus globale surle marché de l’industrie »,pronostique John Shall. ThomasBrunet partage cette façon de voir :« Nous travaillons en joint-venturesur des projets avec d’autresentreprises du Groupe, et de grandsbureaux d’études apprécient notreaptitude à proposer des contacts àl’international.» «En Australie, noussommes encore loin de tirer tout leparti possible de notre appartenanceà un groupe international proposant

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    Premier semestre 2007 Sols & Structures 13

    1. Les voûtes TechSpan associées à la Terre armée sont une solution très avantageuse pour l’édification d’abris ou d’igloos de stockage, aussi bien en terme de rapidité de constructionque de durabilité.2. Sur les sites miniers, la combinaison voûtes TechSpan-Terre armée (ici avec parement en TerraTrel) permet d’aménager des galeries de convoyeurs.3. En 2001, en Alberta (Canada), la Terre armée a été utilisée pour la première fois pour construire des socles de réservoirs pétroliers sur le site des mines de Muskeg. 8 480 m2 de murscirculaires ont été édifiés pour 6 ouvrages, 2 de 54 m de diamètre et 4 de 43 m.4. La Terre armée appliquée aux retenues des barrages permet d’économiser sur le volume de remblai et d’optimiser le dimensionnement des conduites de dérivation et des prises d’eau et de vidange.

    DOSSIER

  • R É A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

    LONGEANT LA CÔTE EST DEL’AUSTRALIE, la Pacific Highwayest l’unique liaison autoroutièreentre les villes de Brisbane et deSydney, situées à près de 1 000 kmde distance. Voici plus de 10 ans, laRoad & Traffic Authority (RTA),l’administration des routes de l’Étatde Nouvelle-Galles du Sud, a lancéd’importants travaux pour assurer lacontinuité de cet axe. L’un de sesderniers « points noirs » reste latraversée de Ballina, située dans laplaine alluviale de l’estuaire de

    SOLS/CONTOURNEMENT ROUTIER DE BALLINA

    Première australienne pour le procédé Menard Vacuum

    L’exécution en cours d’un chantier pilote deconsolidation atmosphérique

    (Menard Vacuum), le premier jamais réalisé sur le continentaustralien, place Austress Menarden bonne position pour proposer ce procédé pour un important projet de contournement routier au sud de Brisbane.

    Richmond, 200 km au sud deBrisbane, où la réalisation d’unedéviation bute sur des difficultést e c h n i q u e s : 7 des 12 km de la rocade projetéedevant en effet être construits dansune zone inondable comportantune couche d’argile molle ensurface, profonde de 25 m parendroits. Ces terrains ont fait depuis1998 l’objet d’essais de tassementssur le principe de drains verticaux etde surcharge. Ces essais en vraiegrandeur ayant été jugés peu

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    14 Sols & Structures Premier semestre 2007

  • Maître d’ouvrage: RTA.Ingénieur-conseil sols:Coffey Geosciences.Entreprise spécialisée:Austress Menard.

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    INTERVENANTS

    démarrer dès le 12 mars commeprévu, sans risque d’instabilité. Cesrésultats, très encourageants àl’échelle de la zone pilote, dont lestravaux doivent durer six mois,permettent d’espérer que le procédéVacuum pourra être aussi utilisé pourles traitements des sols ducontournement de Ballina. Réponseprochaine puisque RTA a lancé débutavril un appel d’offres en vue de cestravaux, avec un objectif de mise enservice de la rocade en 2011. ■

    et installer les drains horizontaux,les instruments géotechniques, lamembrane et le système depompage, si bien que tout était prêtpour démarrer le 12 février 2007,deux mois avant la date prévue.L’application du vide n’a toutefoiscommencé que le 1er mars, après queRTA Operations eut réglé le problèmede la gestion environnementale deseaux potentiellement acides extraitesdu terrain pendant la consolidation.Depuis lors, les résultats enregistréssont parfaitement conformes auxprévisions : la dépression sous lamembrane, très homogène, a atteintau bout de quatre jours les – 70 kParequis et s’est établie après deuxsemaines à – 81 kPa. L’accélérationdes tassements après démarrage duVacuum a été très nette, et les travauxde mise en place du remblai au-dessus de la membrane ont pu

    des ventes d’Austress Menard, et lepetit monde de la géotechniqueaustralien le suit avec énormémentd’intérêt. » Les travaux ontcommencé en novembre 2006 ensynergie avec plusieurs filiales duGroupe, y compris des expatriés dela filiale coréenne Sangee-Menard,travail lant de concert avec lepersonnel australien afin d’assurer letransfert de cette technologie dansdes conditions irréprochables.

    Le Vacuum prêt avec deux mois d’avance

    Après l’aménagement d’une plate-forme préparatoire, réalisé par lafiliale travaux du maître d’ouvrage,RTA Operations, deux ateliers ontmis en place des drains verticauxMénard à des profondeurs de 12 à25 m. Janvier 2007 a ensuite été misà profit pour réaliser les tranchées

    concluants, il a été décidé de faireappel au procédé de consolidationpar le vide proposé par AustressMenard.Début 2004, l’entreprise a donc étésollicitée pour étudier la faisabilité etle coût de mise en œuvre de ceprocédé sur une zone pilote de10 000 m2 destinée à recevoir leremblai d’accès au pont d’EmigrantCreek. Cette solution, encompétition avec d’autresméthodes, ayant finalement étéretenue par RTA, le maîtred’ouvrage, Austress Menard a donclogiquement remporté l’appeld’offres pour ce lot séparé en août2006. « Cet essai, qui est ici unepremière pour le procédé MenardVacuum, se déroule dans un climattrès favorable de coopération entreles intervenants, souligne DanielBerthier, directeur du marketing et

    RÉALISATIONS

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    Le procédé Menard Vacuum est une technique de consolidationatmosphérique utilisée comme préchargement pour consolider les solscompressibles saturés de faible perméabilité (argile, limons, tourbe…). Ilconsiste à mettre en place dans le sol à consolider un réseau de drainage etde pompage sous vide vertical et horizontal. Le système est recouvert d’unemembrane étanche (1) et entouré de tranchées de confinementpériphériques qui servent à ancrer la membrane étanche et à maintenir lasaturation du sol à consolider (2). La dépression créée sous la membraneétanche par le système de pompage (3 et 4) permet d’appliquer sur le sol lacontrainte liée à la pression atmosphérique, dont la valeur atteintgénéralement 60 à 80 kPa suivant le rendement global du système (soitéquivalent d’un préchargement de 3 à

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 15

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  • R E A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

    STRUCTURES/TUNNEL DE FERNEY

    Ripage de nuit sur la piste des jets

    À Genève (Suisse), FreyssinetSuisse a pris part à laréfection de la dalle de

    couverture du tunnel de Ferney, sousla piste de l’aéroport international.Hautement technique, cetteopération a été réalisée par ripagependant les courts moments de lanuit où le trafic aérien s’interrompt.

    DEPUIS JUILLET 2005, le chantierde réfection de la piste del’aéroport international de Genève,en Suisse, se poursuit au niveau dutunnel de Ferney, un ouvrage routierconstruit en tranchée couverte audébut des années 1960, dont lacouverture doit être rénovée etrenforcée pour supporter lescontraintes liées à l’augmentationde gabarit des avions. Compte tenude l’impossibilité de suspendrel’utilisation de cette piste, la seulede l’aéroport, et de son exploitationquotidienne de 6 h 00 du matin àminuit, une mé thodologie

    exceptionnelle a été mise au pointpour la réalisation des travaux.« Proposée par Jean-François Klein,du bureau d’études Tremblet SA,cette solution consiste à remplacer ladalle existante par une nouvelle dallepréfabriquée précontrainte ripée surtrois poutres de glissement, expliqueC. Deleuze, chef de projet duconsortium d’entreprises. Ellereprésente un montant global detravaux de 25 millions de francssuisses (environ 15 M€) et ses voletsprécon trainte et ripage ont étéconfiés à Freyssinet Suisse. Denombreux mois de mise au point et

    de préparatifs opérationnels ont éténécessaires avant que le premierripage puisse être réalisé dans la nuitdu 5 au 6 octo bre 2006. »

    Sur la pisteet dans le tunnel

    Précisément phasées pour assurerla disponibilité des élémentspréfabriqués et leur utilisation sansperte de temps, les étapespréparatoires se sont déroulées sur lapiste et dans le tunnel. Sur la piste, audroit du tunnel, il a tout d’abord falluforer en deux lignes les pieux desparois berlinoises délimitant lenouveau gabarit de l’ouvrage. Dansle tunnel, les trois murs d’appui de ladalle existante ont dû être suppriméset remplacés par trois files d’appuisprovisoires en constructionmétallique équipés d’un appareillagede glissement. Le raccordement de ladalle de couverture et des dalles de

    piste a pour sa part été réaménagé.De part et d’autre de la piste, deuxtrémies d’une dizaine de mètres delargeur ont ensuite été découpéesdans la couverture du tunnel, l’unecôté Salève (Sud) pour l’installationdu dispositif de poussage etl’assemblage des nouvelles dalles,l’autre côté Jura (Nord) pour larécupération et la démolition del’ancienne dalle.« Le 5 octobre enfin ont commencéles opérations préalables au ripage :enlèvement des dalles “de fermeture”sur 6 m sur le côté nord de la piste ;mise en place des dallespréfabriquées sur les translateurs dela trémie d’alimentation à l’aide d’unportique mobile d’une capacité de180 t ; collage et mise enprécontrainte des dalles à l’aide debarres Freyssibar ; injection desbarres et coulage du “surbéton” (dalled’usure), énumère François Prongué,

    Acheminée depuis l’aire de préfabrication par un portique de 180 t de capacité, la dalle neuve de couverture est mise en place sur l’appareillage de glissement aménagédans le tunnel au niveau de la trémie sud. Le ripage, sur 6 m,n’est effectué qu’une fois la nouvelle dalle assemblée et« collée » à la précédente. À dr. : vue de la piste déplacée après4 poussages.

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    16 Sols & Structures Premier semestre 2007

  • RÉALISATIONS

    STRUCTURES/PONT DE KONIN

    Poussage sur 3 170 m

    LANCÉ EN 2006, LE CHANTIERDU PONT DE KONIN (Pologne),qui franchit la Warta 200 km environà l’ouest de Varsovie, bat son plein.Figurant parmi les plus longs ponts(1 675 m) du pays, l’ouvrage estcomposé de quatre structuresindépendantes : un pont extradosséde 200 m de long (trois travées) ettrois viaducs de 456, 540 et 480 m (8ou 9 travées).

    Des travées longues de 30 à 40 m

    À l’exception de quelques zones oùle tablier doit être coulé, la mise enplace des travées, courbes ourectilignes et longues de 30 à 40 m,s’effectue par poussages successifs.Chargée de cette opération, « quireprésente en réalité un poussagede 3 170 m puisque les travées sontdoubles », observe Krzysztof Berger,son directeur, la filiale polonaiseFreyssinet Polska assure en outre

    la préfabrication des travées surquatre bancs installés sur le site.Pour le poussage, des appareilsd’appui glissants ont été disposésen tête des piles, et des appuistemporaires mis en place àintervalles réguliers pour soutenir le

    Maître d’ouvrage:municipalité de Konin.Maître d’œuvre: Scetauroute.Bureau d’études:Transprojekt Gdansk.Entreprise spécialisée:Freyssinet Polska.

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    INTERVENANTSporte-à-faux du tablier pendant lesmanœuvres. Outre les méthodes deconstruction du tablier, FreyssinetPolska a été chargée de la mise enœuvre de la précontrainte (systèmeC de Freyssinet) pour l’ensembledes ouvrages. ■

    directeur technique de FreyssinetSuisse. Après quoi les quatre vérinsde 300 t de capacité chacun (1 200 tau total) loués par Hebetec, filialede Freyssinet spécialisée en levagelourd, sont entrés en action, et uneheure a suffi pour assurer lamanœuvre du chariot de ripage, soitun déplacement d’environ 7 000 tsur une distance de 6 m. Avant laremise en service de la piste, le matindu 6, il a encore fallu “bloquer” ladalle de couverture dans sa nouvelleposition provisoire à l’aide de 8vérins latéraux, refermer lescouvercles mobiles des trémies,sécuriser toutes les zonesd’intervention et évacuer l’ensembledes équipements mobiles mis enplace sur la piste pour le ripage. »L’opération s’est poursuivie aurythme d’un ripage toutes les

    semaines. À la fin février, la nouvelledalle de couverture était réalisée à100 %. Pour autant le chantier n’étaitpas entièrement terminé puisqu’ilrestait d’ici le mois de juillet àsubstituer de nouveaux murs enbéton armé aux files de ripageaménagées dans le tunnel, à fermerles trémies, à refaire l’étanchéité de

    Portail côté Jura

    Douanes de Ferney

    Route douanière

    Piste aéroport

    Taxi aéroport

    Portail côté Salève

    P48

    Tunnel de Ferney

    Maître d’ouvrage: Aéroportinternational de Genève (AIG) etDépartement de constructionset de technologies del’information (DCTI).Bureau d’études: Trembletingénieurs civils SA – Genève.Entreprise générale:consortium ImpleniaConstruction SA – Induni SA.Entreprise spécialisée:Freyssinet Suisse.

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    INTERVENANTS

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 17

  • R E A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

    STRUCTURES/CHANTIERS EN CORÉE DU SUD

    Les câbles à chape et les sellesmultitubes à l’honneur

    Ayant déjà participé à la construction de nombreux ouvragesprestigieux dans le pays, la filiale sud-coréenne du Groupe,Freyssinet Korea, est intervenue dernièrement sur trois projets

    mettant en œuvre les solutions les plus récentes en matière de haubans.

    DaejonDaejonDaejon

    ShindaeShindaeShindae

    Sam BongSam BongSam Bong

    AVEC L’AIDE DU MINISTÈRE DESSCIENCES ET DESTECHNOLOGIES sud-coréen, uneliaison à sustentation magnétiquelongue de 1 km a été ouverte en avrildernier à Daejeon, la cinquième villedu pays, considérée comme lacapitale scientifique du pays. Aprèsl’Allemagne et le Japon, la Corée duSud devient ainsi le troisième pays, às’équiper du train Maglev (de l’anglaismagnetic levitation), dont lefonctionnement est basé sur les

    propriétés des champs magnétiques.Reliant le parc de Daejeon au muséedes Sciences, son tracé emprunteune voie surélevée sur piles etfranchit l’autoroute de Daeduk parl’intermédiaire d’un pont haubanépar Freyssinet Korea. D’une longueurde 55 m sur 1,35 m de large, le tablierest soutenu par 10 haubans 12HD15fixés au moyen de chapes en partiessupérieure et inférieure. «Après avoirété préfabriqués en huit jours si l’oninclut la fourniture des matériaux,les câbles ont été installés à l’aided’une grue et mis en tension enseulement trois jours», souligne JYKim, le directeur général deFreyssinet Korea. ■

    Maître d’ouvrage :National Science Museum.Entreprise générale : DongWon Construction.Bureau d’études : KoreaRailroad Technical Corporation.Entreprise spécialisée :Freyssinet Korea.

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    INTERVENANTS

    SUR LA VOIE DU MAGLEV

    Maître d’ouvrage:Chungcheongnam-doConstruction.Maître d’œuvre: DohwaConsulting Engineers Co., Ltd.Entreprise générale: DaelimIndustrial Co. Ltd.Bureau d’études: YooshinEngineering Corporation.Entreprise spécialisée:Freyssinet Korea.

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    ▼INTERVENANTS

    Maître d’ouvrage:Korea Land Corporation.Entreprise générale:Dong Won Construction.Bureau d’études:Kyong Ho Engineering.Entreprise spécialisée:Freyssinet Korea.

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    INTERVENANTS

    CÂBLES CONTINUS

    SUSPENTES EXPRESS

    DANS LE NORD DU PAYS,Freyssinet Korea a été sollicitéepour mettre en œuvre les suspentesdu pont autoroutier Sam Bong 3, quirelie la Corée du Sud et la Corée duNord. Pour cet ouvrage long de 46 met large de 48 m, la filiale a dû

    recourir à des unités de 31 toronsprotégés par des gaines (dedifférentes couleurs) et équipés dechapes (réglables à l’ancrage bas) àchaque extrémité. Sept jours ont suffipour préfabriquer, mettre en place etrégler les cinq suspentes. ■

    DANS LE DISTRICT DE SHINDAE(région de Kyongsang-bukto), lafiliale sud-coréenne a prêté son con -cours à la construction d’un ouvrageextradossé franchissant un coursd’eau sur l’axe Daejeon-Geumsan.D’une longueur de 246 m et d’unelargeur variant de 20,57 m à 22,57 m,le pont possède deux travéesd’approche de 45 m, deux travéeshaubanées de 78 m et un pylône hautde 12 m. «Là aussi, la mise en place aété remarquablement rapide, soit unmois pour l’installation des 16haubans, commente JY Kim, deFreyssinet Korea, grâce à l’utilisationd’une technique innovante.

    Composés d’unités Cohestrand (31torons), les câbles traversent en effeten continu le pylône au moyen deselles multitubes qui ont été réaliséespar la filiale sud-coréenne.» ■

    18 Sols & Structures Premier semestre 2007

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  • RÉALISATIONS

    STRUCTURES/PRINT MEDIA HUB ET TRADEHUB 21

    Double succès enprécontrainte de planchers

    Deux projets qui viennent de s’achever à Singapours’ajoutent à la longue

    liste de références de Freyssinet en matière de planchersprécontraints dans la région.

    EN CORRÉLATION AVEC LESGOÛTS et les usagescontemporains, les tendancesarchitecturales modernes privilégientles espaces dégagés offrant le moinspossible de contraintesd’aménagement et se prêtantfacilement à toutes sortes detransformations. Or, en dehors de laprécontrainte de planchers par post-tension, qui permet de réaliser devastes plateaux avec un minimum depoteaux tout en réduisantsignificativement l’épaisseur desplanchers, toutes les techniquesconstructives ne sont pas à même desatisfaire ce type d’exigence .

    À Singapour, où ils sont d’usagefréquent depuis de nombreusesannées, les planchers précontraintsont été utilisés pour réaliserrécemment deux importants projets:Print Media Hub et Tradehub 21,dont Freyssinet a fourni et mis enœuvre les câbles. Pour la filialesingapourienne du Groupe, lestravaux ont commencésimultanément, en avril 2006, maisils étaient très différents. Print MediaHub, situé sur l’avenue Tai Seng, estun immeuble industriel de cinqétages, où 275 t d’acier de toron ontété mises en œuvre pour réaliser lesquelque 28 000 m2 de planchers

    capables de reprendre des chargesvives de 15 kPa. « Les planchersatteignent 12 m de portée et ont étédivisés en six zones de coulagependant les travaux de construction,explique Teng Wee Tan, directeur deFreyssinet Singapour. Et outre lescâbles, nous avons mis en place desbarres de précontrainte Freyssibar,ce qui était une première dans lepays, pour fixer des colonnessuspendues au deu xième étage. »

    Une usine de onze étages

    Le second chantier, Tradehub 21,correspondait à l’extension d’unensemble industriel et comprenait laconstruction d’une usine de 11étages (appelée bloc F), l’ouvrageprincipal, et d’une autre, en terrasse,de deux étages, soit un total de136 900 m2, où ont été installés 720 td’acier de précontrainte pour lesplanchers. Le calendrier d’exécutiondes travaux étant très serré,Freyssinet a dû mobiliser quatreéquipes au plus fort de l’activité, où

    la production atteignait 11 164 m2 debétonnage par mois. L’entreprise aégalement fourni et mis en œuvre laprécontrainte de la rampe d’accèsaux huit premiers étages du bloc F.« Dans ce projet, nous avonscollaboré avec le consultant pour laconception des planchersprécontraints qui ont été complexesvu les dimensions imposantes desbâtiments », poursuit Teng Wee Tan.Avec des portées de 8 m en moyen -ne, les planchers sont capables dereprendre une charge vive de 10 kPaavec des zones spéciales pouvantsupporter 15 kPa. Pour le bâtimentprincipal, qui a représenté à lui seul80 % du travail, les dalles ont étédivisées en 12 zones. ■

    Print Media HubMaître d’ouvrage: UnitedEngineers Development Pte Ltd.Entreprise générale:Greatearth Construction Pte Ltd.Maître d’œuvre:DE Consultants (S) Pte Ltd.Entreprise spécialisée:PSC Freyssinet (S) Pte Ltd.

    Tradehub 21Maître d’ouvrage:Midview Realty Pte Ltd.Entreprise générale:Yee Hong Pte Ltd.Maître d’œuvre:Ronnie & Koh Partnership.Entreprise spécialisée:PSC Freyssinet (S) Pte Ltd.

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    INTERVENANTS

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 19

    720 t de torons ont été utilisées pour la précontrainte des planchersde l’immeuble TradeHub 21.

  • R E A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

    SOLS/MÉTRO DE MONTERREY

    1 400 m de galerie souterraine en voûtes TechSpan

    D’importants travaux d’agrandissement duréseau métropolitain s’achèvent à Monterrey(Mexique). Freyssinet de México – Tierra Armada

    y a pris part en fabriquant et en mettant en place 1 042 éléments de voûtes TechSpan.

    L ’ORGANISME PUBLIC STCMETRORREY, qui exploite lestransports publics de la ville deMonterrey et en gère lesinfrastructures, a lancé en 2005 unvaste projet portant sur uneextension du réseau métropolitainde près de 23 km. Parmi les nouvellesliaisons en construction, la ligne n° 2,San Nicolas-Escobedos, a fait appelau savoir-faire des équipes de lafiliale mexicaine Freyssinet deMéxico – Tierra Armada, qui y aaménagé une galerie souterraine de1 400 m en voûtes préfabriquéesTechSpan. «C’est une variante qui l’aemporté sur la solution d’origine quiprévoyait la mise en place decaissons en béton armé coulés insitu, indique Enrique Sanroman, ledirecteur général de Freyssinet deMéxico – Tierra Armada. Les voûtesTech Span ont en effet été préféréesparce que la préfabrication deséléments sur un site périphériquepermettait de réduire notablementles nuisances en centre-ville.» Baséeà 12 km du chantier, l’aire depréfabrication a permis de réaliserles 1 042 éléments constituant la

    galerie entre novembre 2005 et mars2006, en commençant avec 4 mouleset en finissant avec 14.Dans ses parties rectilignes oulégèrement courbes, soit unelongueur de 1 025 m, le tunnelmesure 7,90 m de large et 6,10 m dehaut. Dans les zones courbes (225m), la largeur des voûtes atteint 8,30m et leur hauteur 6,25 m. La hauteurdu remblai au-dessus de la clé devoûte varie quant à elle de 1,50 à8,50 m. « Situé en plein cœur de laville, le chantier était délicat àréaliser, précise encore EnriqueSanroman, notamment en deuxendroits où le tunnel devait passersous un passage inférieur, rueAlfonso Reyes Ruiz Cortines, et sousune voie ferrée du service postal,avenue A. Reyes. À ces contraintess’est ajoutée la discontinuité d’untracé interrompu par diverséquipements (transformateursélectriques, bouches d’aération) etpar une station souterraine. »

    Murets et semelle de fondation

    Sur le plan structurel, les voûtesTechSpan reposent sur deux muretsde 0,50 m d’épaisseur et 1,80 m dehaut établis en section courante surune semelle de fondation dontl’épaisseur varie de 0,60 m à 0,85 m.La construction s’effectuant surdifférents types de sols a par ailleursnécessité des travaux deconsolidation. Aux endroits oùl’ouvrage est situé sous le niveau dela nappe phréatique, trois tranchéeset des fosses de pompage ont dûêtre créées pour évacuerd’éventuelles infiltrations d’eau.Le montage s’est effectué du 20 dé -cembre 2005 au 7 février 2007. Lamise en service de la premièresection, longue de 3,5 km, est prévuepour septembre 2007, et l’ouverture

    Longue de 8 km, la nouvelleligne du métro de Monterreycompte 7 stations. Son tracéest aérien sur 6 600 m et souterrain sur 1 400 m. La hauteur du remblai au-dessus des voûtes TechSpanvarie de 1,50 à 8,50 m.

    20 Sols & Structures Premier semestre 2007

  • RÉALISATIONS

    AMÉNAGÉ À LA PÉRIPHÉRIE DEBANGKOK (Thaïlande), unnouveau passage supérieur doitpermettre de fluidifier la circulationtrès dense du carrefour deSrinakarin-Theparak. D’unelongueur de 400 m et d’une largeurde 22 m, le tablier de l’ouvragecomprend 60 poutres préfabriquéesen I de 30 m de long. Si les poutresdes travées d’approche sont misesen place à la grue, celles des partiescentrales nécessitaient une méthodespéciale pour ne pas perturber ouinterrompre la circulation très densesur un autre pont situé en contrebas.« Freyssinet étant réputé pour sonexpérience dans la construction detablier, nous avons été appelés pour

    STRUCTURES/CARREFOUR DE SRINAKARIN-THEPARAK

    Une méthode antinuisancesétudier et mettre en œuvre unesolution de hissage des poutres »,indique Borvornbhun Vonganan, ledirecteur général de FreyssinetThailand. Le système imaginé parl’entreprise associe des barres deprécontrainte et des vérins disposéssur un portique. « C’est un dispositifmobile qui se déplace sur deslongrines fixées en tête de pile »,poursuit Borvornbhun Vonganan.Les poutres sont acheminées jusqu’àl’aire de levage (sous le tablier) parcamion. Elles sont ensuiterécupérées par le portique, hisséesau-dessus des piles puisredescendues en position finale surleurs appuis définitifs. Trois poutressont ainsi mises en place chaque

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 21

    STRUCTURES/SWANSON DOCK WEST

    Chantier de réparation sous un quai

    DANS LE PORT DE MELBOURNE,EN AUSTRALIE, les travaux deréparation du Swanson Dock West,un quai vieux de 30 ans fortementcorrodé, ont été confiés à Freyssinet.Long de 994 m et large de 14 m,l’ouvrage est constitué de 80 poutresen béton armé et de 1 160 pieux

    métalliques. Sous l’effet del’environnement marin, très agressif,les bétons de structure ont éclaté etles éléments métalliques (pieux etrideau de palplanches) ont étéattaqués sur une partie de leurépaisseur.Visant la poursuite de l’exploitationde l’ouvrage sur les 30 prochainesannées au minimum, la réparationde l’ouvrage est un chantier difficile,car la totalité des opérations sontréalisées sous le quai. Les opérateurstravaillent donc en combinaisonétanche, les jambes dans l’eau, surdes plates-formes spécialessuspendues à l’ouvrage. Quant auxtravaux, ils sont réglés par desconsignes de sécurité très stricteset doivent s’interrompre à maréehaute et – l’exploitation du quai sepoursuivant – à chaque manœuvred’un porte-conteneurs.Le chantier comprend deux volets

    Maître d’ouvrage: Port ofMelbourne Corporation (POMC).Ingénieur-conseil : KBR.Maître d’œuvre: Maunsell.Entreprise spécialisée:Austress Freyssinet (VIC) Pty Ltd.

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    INTERVENANTS

    Les travaux s’effectuentdans des conditions difficiles et s’interrompentà chaque manœuvre d’un porte-conteneurs.

    principaux: la réparation des bétons,réalisée en trois phases successives :hydrodémolition, réhabilitation desaciers, application de béton projeté,et la protection cathodique despoutres. Des anodes sont installéessur la partie submergée et les pieuxmétalliques sont protégés en têtepar des chemisages. Les opérationsse déroulent par tronçons successifssuivant un phasage prédéfini avecl’exploitant. Elles devraient prendrefin en février 2008, au terme de18 mois de travaux. ■

  • R É A L I S A T I O N S

    STRUCTURES/ TERMINAL DE SOUTH HOOK

    La force d’une offre de groupe

    Freyssinet Ltd, CCSL et Freyssinet France ont unileurs compétences

    pour gagner le marché de remise à neuf de l’appontement de South Hook (Royaume-Uni), une référence décisive pour defuturs projets similaires.

    DANS L’ESTUAIRE DE MILFORDHAVEN, à la pointe occidentaledu pays de Galles (Royaume-Uni), lechantier de remise à neuf d’un portpétrolier désaffecté qui serareconverti en terminal GNL (gaznaturel liquéfié) se poursuit depuisl’automne 2005. Pour l’essentiel, lestravaux consistent à réaménagerl’appontement de South Hook, unestructure longue de 2 km, construiteil y a plus de 30 ans. Cette opération,qui représente le plus importantcontrat signé à ce jour Outre-Manche pour ce genre de travaux(10 M€), a été confiée aux équipesde Freyssinet. « Les synergiesinternes au Groupe sontincontestablement l’une des raisonsde ce choix, estime Patrick Nagle, ledirecteur général de Freyssinet Ltd,car nous étions sûrement la seuleentreprise au Royaume-Uni dontl’offre associait une expertise enprotection cathodique et en bétonprojeté ainsi qu’un managementlocal, pour un projet de cetteampleur. »Ces synergies ne sont pas restéesvirtuelles : sur le chantier, qui doitêtre terminé à la fin 2007, FreyssinetLtd supervise la construction et gèrela logistique des travaux ; sa filialeCCSL (Corrosion Control Services)

    est responsable de la protectioncathodique des pieux de fondationen acier et du béton armé ; etFreyssinet France, appelée en renfortde l’équipe de réparation, apporte samaîtrise du béton projeté.

    Des champs d’expertisecomplémentaires

    Dans le projet, le système élaborépar CCSL pour la protectioncathodique des armatures du bétonet des pieux de fondation en acierimmergés tient la place majeure.« C’est un procédé basé sur lacirculation d’un courant électriqueet tout à fait adapté au milieumaritime, assure Jim Preston, ledirecteur de CCSL, car il permetd’éliminer la corrosion présente surles armatures de béton et évitequ’elle s’y redépose. »Parallèlement à la mise en place dece système, il faut réparer lessurfaces endommagées et lesrenforcer. C’est la mission des porte-lance de Freyssinet France, dont lerenfort est d’autant plus appréciéque le chantier se déroule dans unenvironnement où le travail estrendu difficile par le vent, le froid etla pluie : « Le site où nousintervenons est quasiment en pleinemer avec des amplitudes de marée

    22 Sols & Structures Premier semestre 2007

  • d’environ 8 m qui compliquentnotoirement le travail puisque nousne pouvons projeter le béton sur lespieux qu’à marée basse », expliqueAlain Maguet, un spécialiste enbéton projeté du bureau techniquede Freyssinet France. Difficultésupplémentaire, les porte-lancen’ont pas le droit à l’erreur, carl’efficacité à long terme de laprotection cathodique nécessite uneexécution parfaite du renforcement.L’accès limité à l’appontement, lesdifficultés d’approvisionnement (lesproduits doivent être emballés dansdes sacs), l’environnement trèsprésent et le nombre de contraintesde sécurité mettent donc à rudeépreuve le profes sionnalisme desporte-lance.

    Une chantier international

    La cohabitation de plusieurs culturesest un autre trait marquant duchantier – et pour Patrick Nagle undes aspects les plus attractifs duprojet : « Le chantier a un côtéinternational : le Royaume-Uni, laBelgique, la France, le Qatar et lesÉtats-Unis sont représentés ici. C’estune réelle opportunité de partagerdes approches et des méthodes detravail différentes, mais qui onttoutes le même but. » Ce partage etcet enrichissement de compétencessont d’autant plus importants que leprojet de South Hook doit servir decarte de visite pour d’autres projetsde ce type, « car il existe un vraipotentiel, pour des marchéssimilaires au Royaume-Uni, et nouscomptons bien développer nosactivités dans ce sens à l’avenir. » ■

    Maîtres d’ouvrage:JV Qatar Petroleum (70 %) -ExxonMobil Corporation (30 %).Maître d’œuvre:Groupement Besix/Kier.Entreprise générale:Freyssinet Ltd, FreyssinetFrance, CCSL.

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    INTERVENANTS

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    Premier semestre 2007 Sols & Structures 23

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    Pour traiter et prévenir la corrosion des armatures du béton, de l’appontement, Freyssinet et sa filiale CCSL mettent en œuvre un système de protection cathodique basé sur la circulation d’un courant électrique. En parallèle, les ouvragesendommagés, comme les piles, sont renforcés et reconstitués par béton projeté (1 et 2).Le site inhabituel du chantier et l’accès limité à l’appontement ont conduit le Groupe à optimiser l’approvisionnement des matériaux (3).

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    RÉALISATIONS

  • R É A L I S A T I O N S

    STRUCTURES/PONT DE SEREBRYANY BOR

    Un pont high-tech en lisière d’un parc naturel

    Au nord-ouest de Moscou (Russie), le nouveau pont autoroutier construit sur la Moskova le long du parc de la Forêt d’argent est

    un ouvrage hors du commun dont Freyssinet a réaliséles études de modélisation et installé les haubans.

    DE TOUS LES CHANTIERSMOSCOVITES ACTUELS, quisont légion, celui de l’autorouteKrasnopresnenskaya (près de 1,3milliard d’euros de coût global), quirelie le centre-ville au boulevardpériphérique et à l’autoroute

    conduisant à Riga, est l’un des plusimpressionnants. De nombreuxouvrages exceptionnels sont en effetconstruits sur son parcours, enparticulier à la hauteur du parc de laForêt d’argent, où son tracéemprunte un tunnel à deux niveaux

    de 1 700 m de long et 14 m dediamètre environ (galerie réservée àla circulation automobile en partiesupérieure, au métro en partieinférieure), et surtout le pont deSerebryany Bor, qui constitue lecouronnement architectural du

    projet.Long de 1 100 m avec un pontprincipal de 800 m, cet ouvrageunique en son genre est composéd’un tablier suspendu parl’intermédiaire de haubans à unearche monumentale qui culmine à102 m de hauteur.

    Dans le lit du fleuve

    « C’est un projet original en toutpoint, juge Boris Artukhov, directeuropérationnel de Freyssinet Russie,d’une part en raison de ladisposition inédite des haubans surla travée centrale (420 m de portée et45 m de large) d’autre part pour laposition de l’ouvrage sur le fleuve,puisqu’il est construit dans le litmême de la Moskova, qu’il suit aulieu de la franchirperpendiculairement. » Inhabituelle,cette configuration a été dictée parl’interdiction formelle d’empiéter

    24 Sols & Structures Premier semestre 2007

  • RÉALISATIONS

    sur le parc de la Forêt d’argent, quiest une zone naturelle protégée.Ainsi l’arche prend appui sur lesberges du quartier résidentiel deKrylatskoye sur une rive et reposedans le fleuve de l’autre côté, àquelques centimè tres seulement dela berge du parc.Tous deux métalliques, le tablier etl’arche ont été construitssimultanément. Installé sur desappuis provisoires distants de 7 men attendant d’être haubané, letablier (large de 45 m et haut de3,20 m) a été mis en place parpoussage, à l’exception des partiescourbes qui ont dû être posées à lagrue. En parallèle, des pieux réaliséspar jet grouting ont été fondésjusqu’à 8 à 10 m de profondeur pourancrer les deux jambes doubles del’arche. Au total, six mois ont éténécessaires pour assembler celles-ci,dont les éléments (de 10 x 11 mpour la section courante et de 10 x 5m en clé de voûte) ont été mis enplace à la grue. Le tablier et l’archeétant achevés, les opérations dehaubanage ont pu commencer enfévrier dernier. « C’est un ouvragehors du commun, explique Boris N.Monov, ingénieur en chef du bureaud’études Gyprotransmost, et ladisposition des haubans a dû êtreoptimisée. D’importants calculs ontdonc été effectués à l’aide deplusieurs programmesinformatiques (Cosmos, Solidworks,etc.), et de nombreux essais ont étéréalisés en soufflerie. » La géométriecomplexe de l’ouvrage, dont letablier présente un gradient de 2 %(soit un dénivelé de 8 m) entre lesextrémités ouest et est, a nécessitéun haubanage sur mesure avec descâbles de longueurs différentes dontles unités varient de 20 à 45 toronsen fonction de leur emplacement, etqui sont enfilés dans des gaines decouleur rouge dotées d’une spiralehélicoïdale de protection contre leseffets du vent et de la pluie. « Encours d’exploitation, le pont aura àsubir des écarts de températures deprès de 20 °C dans la journée aucours de certaines périodes de

    l’année, souligne M. Konikh, ledirecteur général de la sociétéOrganizator, maître d’ouvragedélégué. C’était donc un ouvragedélicat à réaliser, et c’est pourquoinous avons fait appel à Freyssinetpour modéliser l’arche et installer leshaubans. »Le haubanage a commencé avec lamise en place des quatre premierscâbles, longs de 14 m, au droit del’arche et s’est poursuivi enremontant vers la clé de voûte. Desamortisseurs du type IRD (InternalRadial Damper), les plus puissantsde la gamme Freyssinet, ont parailleurs été mis en place sur lescâbles les plus longs (200 m) pourabsorber les vibrations.Avant que les appuis provisoires nesoient déposés et que les haubanssoient définitivement mis entension, il reste à assembler, sur letablier, la structure métallique (33 mde long, 24 m de large, 13 m de hautet 1 000 t) du restaurantpanoramique qui sera levée parFreyssinet avec les vérins d’Hebetec(la filiale de Freyssinet spécialiséeen levage lourd) d’une capacité de400 t, pour être boulonnée ausommet de l’arche. Il ne restera plusdès lors qu’à installer l’ascenseurd’accès au restaurant et à appliquerla couche de peinture rouge definition de l’arche – et le pont pourra

    Maître d’ouvrage:municipalité de Moscou.Maître d’ouvrage délégué:Organizator.Architecte: M. Chumakov.Conception générale et avant-projet sommaire: Mostovik.Bureau d’études principal :Metrogyprotrans.Bureau d’études d’exécution et vérification:Gyprotransmost.Bureau d’étudesaérodynamiques:Gypostroymost Saint-Pétersbourg.Entreprise générale:Mosmetrostroy.Entreprise adjudicataire du pont: Mostotrest.Fournisseur de l’arcmétallique: Mostovik.

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    INTERVENANTS

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 25

    « Pour faciliter l’ajustement des haubans et corriger lesdéviations angulaires querisquait de susciter la forme complexe de l’arche, Freyssineta développé un systèmed’ancrage sphériquecompatible avec le presse-étoupe breveté. Un système deguidage laser spécifique a parailleurs été mis au point et a permis d’installer trèsprécisément les 72 haubans en seulement huit semaines », indique Christophe

  • R É A L I S A T I O N S

    STRUCTURES/ENDESMOLEN

    Un moulin prend de la hauteur

    Dans le nord des Pays-Bas,une municipalité a décidé de rehausser un moulin

    à vent classé monument historiqueet a confié l’opération à Freyssinet.

    26 Sols & Structures Premier semestre 2007

    Modélisation de l’embase du moulin et de la structure d’implantation des vérins de levage à l’extérieur et à l’intérieurde l’ouvrage.

    ÀLA FIN DU XIXE SIÈCLE, les Pays-Bas ont défini des normesréglementant la construction autourdes moulins à vent afin d’obtenir lerendement maximal des ouvrages etde protéger le voisinage du

    mouvement des ailes. À Winschoten,dans le nord du Pays, cetteréglementation a fini par poserproblème, car elle interdisait touteconstruction d’une hauteur de plusde 10 m dans un rayon de 240 m

  • RÉALISATIONS

    autour du plus ancien moulin de laprovince, Edensmolen, érigé en 1763dans ce qui est devenu le pleincentre-ville.En septembre 2003, pour pouvoirmener à bien un projet immobilier,la municipalité a décidé de suréleverl’ouvrage, classé monumenthistorique, et a confié l’opération àFreyssinet dans le cadre d’un marchéd’entreprise générale.

    Un levage en deux phases

    « La première étape a consisté àdémolir l’assise en béton existante etla maçonnerie pour mettre en placel’armature à vérins nécessaire aulevage. La structure en bois a ensuiteété partiellement démontée, et nousavons procédé au levage de l’ouvrageen deux phases, en utilisant lesystème LAO (levage assisté parordinateur) pour chaque manœuvre,explique Caspar Lugtmeier,responsable technique etcommercial chez FreyssinetNederland BV. Le moulin a d’abordété soulevé d’un mètre, la chargeétant maintenue sur l’armature enacier au moyen de 20 vérins. Dansl’espace ainsi dégagé, de nouvellesfondations ont été coulées, puis lasolive et la nouvelle assise ont étémises en place. Dans un deuxièmetemps, la structure a été levée jusqu’à3 m avec 16 vérins extérieurs et 4 àl’intérieur du moulin, et 8 colonnesen béton préfabriqué ont été placéessous les anciennes colonnes. » Lastructure, de 280 tonnes métriques,a alors été redescendue et mise enplace sur ses nouveaux appuis.L’intervention s’est terminée début2007 avec la réfection de la

    Maître d’ouvrage:Gemeente Winschoten.Maître d’œuvre:Witteveen en Bos.Entreprise générale:Freyssinet.Bureau d’études : Snetselaar.Entreprise spécialisée:GoorberghFunderingstechnieken.

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    INTERVENANTS

    SOLS/MINE DE CHARBON DE NEW ACLAND

    Prestation complète en Terre armée

    Revenue construire unsecond ouvrage dedéversement en Terre armée

    sur le site de la mine de charbon de New Acland (Australie),Reinforced Earth a élargi sa prestation à la construction.

    EN 2002, LA FILIALEAUSTRALIENNE REINFORCEDEARTH avait conçu, pour la minede charbon à ciel ouvert de NewAcland, située 150 km environ àl’ouest de Brisbane (Queensland),une structure de déversement enTerre armée destinée à l’alimentationdu concasseur. Calculé poursupporter les charges occasionnéespar les manœuvres d’un tombereaude 280 t sur une durée de 25 ans, cetouvrage haut de 14 m et de 533 m2

    avait été réalisé en système TerraPlus.

    Capacité doublée

    Quatre ans plus tard, suite à ladécision de la société exploitant lamine d’accroître sa productionannuelle de 4 à 7,5 millions detonnes, des travaux d’extension ont

    dû être réalisés, qui intègrentnotamment le doublement de cette structure enTerre armée. Chargée du chantier, lasociété Sedgman Pty Ltd aimmédiatement sollicité ReinforcedEarth pour ce nouvel ouvrage.Identique au précédent, celui-cireprésente néanmoins une grandenouveauté pour l’entreprise, qui s’estengagée à le construire au lieu des’en tenir, comme c’est généralementle cas pour les sociétés de TerreArmée, à la conception et à lafourniture des éléments. «SedgmanPty Ltd a proposé que nousconstruisions le mur, explique GaryPower, directeur général deReinforced Earth, car cela donnaitune garantie supplémentaire auclient que la construction serait

    strictement conforme à laconception. Nous savions égalementque nous pouvions travailler deconcert avec Sedgman Pty Ltd grâceaux relations étroites que nousentretenons avec eux depuis desannées.» Après avoir déblayé 15 000m3 de terre pour créer l’espace oùsera construit le nouvel ouvrage ets’être assuré de la capacité portantedu sol, Reinforced Earth a lancé laconstruction proprement dite. Lesparements ont été préfabriqués sur lesite de la société à Wacol, près deBrisbane. «La proximité de l’usine,située à seulement deux heures deroute du chantier, nous a permis deprogrammer au plus juste la livraisondes matériaux en fonction del’avancement des travaux», préciseJohn Ritchie, le responsablemarketing et ventes de ReinforcedEarth. Ce même souci de méthode atrouvé son prolongement dansl’organisation rigoureuse de lacirculation des engins de chantierqui ne devaient à aucun momentperturber l’exploitation de la mineet le va-et-vient des tombereaux.Après l’achèvement du mur, il nerestait plus qu’à réaliser la dalle dedéversement en béton. Une fois miseen place la forte armature d’acier,

    En tant qu’entreprise pilote des travaux de géniecivil, Reinforced Earth a toujours privilégiéla sécurité et la qualité.

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 27

  • R É A L I S A T I O N S

    STRUCTURES/PONT D’ALLONNE

    Rotation sur l’A16

    En France, près de Beauvais,Freyssinet a mis en œuvre laprécontrainte et les haubans

    d’un nouveau pont autoroutier et spectaculairement démontré samaîtrise d’un procédé peu courant :la rotation d’ouvrage.

    SUR LA COMMUNE D’ALLONNE,DANS L’OISE (France), le pont àhaubans sobrement baptisé OA17franchit désormais l’A16. Construitpar le groupement ChantiersModernes BTP (filiale de VINCIConstruction France) – Freyssinet Î le-de-France sur la déviation sud deBeauvais par la RN31, l’ouvragemesure 125 m de long et comporteune travée centrale avant de 87 mainsi qu’une travée d’équilibre arrièrede 22 m. Son tablier en béton a étécoulé sur cintre avec une

    précontrainte longitudinaleintérieure en unités 19 et 27C15réalisée par Freyssinet, et son pylônedouble culmine à une hauteur de47 m. « Nous avons éga lementassuré la mise en œuvre des 28 haubans de l’ouvrage, soit 18 câbles répartis de part et d’autrede la travée principale (19T15 pourles 7 premiers, 22T15 pour lesderniers) et 5 de chaque côté de latravée de retenue (37T15), préciseMartin Duroyon, ingénieur d’affairesau sein de la cellule SCCM (Service

    centralisé câbles et manutention)de Freyssinet. Il s’agit demonotorons gainés, cirés etgalvanisés, qui sont insérés dansune gaine collective en polyéthylènehaute densité (PEHD) extrudée decouleur blanche. Celle-ci comporteune spirale de protection contrel’action combinée du vent et de lapluie. »L’originalité de l’ouvrage ne résidepas tant dans ses dimensions, saprécontrainte et ses haubans quedans le fait qu’il n’a pas été édifié «enplace » mais parallèlement àl’autoroute, afin d’éviter de perturberla circulation, et qu’il a donc fallu lemettre en place après coup parrotation. Cette opération renduedélicate par la dissymétrie et lacourbure de l’ouvrage a été réaliséele 10 mai dernier par une équipe decinq personnes. «L’ouvrage repose àla fois sur deux appuis situés sous lespylônes, et sur une culéecontrepoids, explique Jean-LucBringer, responsable de la celluleSCCM. Le triangle de sustentationde l’ouvrage est notamment forméde l’appareil d’appui qui sert d’axede rotation et d’une cale provisoiremontée sur des plaques de

    glissement. Pour pousser la masse de7 500 t, des vérins de 200 t ont étéutilisés, et deux haubanssupplémentaires de 100 m de longont été ajoutés provisoirement afinde soutenir l’extrémité du tablierprincipal pendant la rotation jusqu’àce que la structure soit calée sur laculée est. Une fois le pont en place,après six heures de travail, il nerestait plus qu’à poser lessuperstructures et le revêtement dela chaussée, à effectuer le réglagefinal des haubans et à poser les jointsde chaussée. Ce chantier auramobilisé une quinzaine depersonnes chez Freyssinet. ■

    Maîtrise d’ouvrage: ministèrede l'Équipement – Beauvais.Maître d’œuvre général :DDE de l’Oise. Coordinateur SPS:cabinet Klein.Entreprise générale: Groupement ChantiersModernes BTP – Freyssinet Ile-de-France.

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    INTERVENANTS

    28 Sols & Structures Premier semestre 2007

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  • RÉALISATIONS

    La rotation d’ouvrage est une méthode de constructionpermettant de mettre en place des structures sans perturber letrafic (routier ou fluvial). L’ouvrage est réalisé parallèlement à lavoie à franchir, puis déplacé jusqu’à son emplacement définitifpar rotation. Pendant l’opération, la structure repose sur desappuis spéciaux : un appui pivot servant d’axe de rotation, etdes appuis glissant sur des longrines, souvent à l’aide de patinsde Néoprène.Chez Freyssinet, la technique est bien connue, puisqu’elle a étéutilisée en 1991 pour le pont des Martyrs, à Grenoble (France),et en 2001 pour le pont de Cernavoda, au-dessus du canalreliant le Danube à la mer Noire, en Roumanie.

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    Longs de 30 à 80 m,les câbles ont été

    réglés au moyen du procédé Isotension

    de Freyssinet.

  • R É A L I S A T I O N S

    STRUCTURES/TERMINAL GNL ADRIATIC

    3 870 t de précontrainte pour un terminal GNL préfabriqué

    ALORS QUE DE NOMBREUX RÉ -SERVOIRS de gaz naturel liquéfié(GNL) sont en chantier un peupartout dans le monde, un projet

    inédit de terminal complet, l’AdriaticLNG Terminal, est en construction àAlgésiras, en Espagne. Ce GBS (gravitybase structure) aux dimensions mo -

    numentales – 180 m de long, 88 m de large et 47 m de profondeur –comprend deux réservoirs et pourracontenir jusqu’à 250 000 m3 de GNL.

    SOLS/RÉSERVOIR DE BAYONNEUn atelier de CMC dans un réservoir de pétrole

    EN FÉVRIER ETMARS 2007, DGI-Menard a mené uneopération originale

    de confortement dans un complexede stockage pétrolier situé àBayonne, sur la rive ouest del’Hudson, dans le New Jersey (États-Unis). Quelques mois plus tôt, desdommages constatés sur l’un desréservoirs, construit il y a environ

    30 ans sur une zone de remblaislâches et profonds où aucunprogramme d’amélioration n’avaitjamais été réalisé, ont conduit legestionnaire des installations àsuspendre l’exploitation. « Nousavons proposé de mettre en œuvredes colonnes à module contrôlé(CMC) qui, outre leurs avantagestechniques et économiques,permettaient de répondre à une

    Outre les structures de stockage,l’ouvrage intègre des équipementsd’accostage et de mouillagedimensionnés pour l’accueil denavires de transport de GNL d’unecapacité maximale de 152 000 m3.

    Cap sur la côte adriatique

    Après la fabrication des radiers, desparois et de la dalle de couverture,Freyssinet SA, qui est leader dugroupement PT Adriatico, a lancé lamise en œuvre des 3 870 t deprécontraintes verticale ethorizontale prenant place au niveaudes parois et des dalles de couvertureet latérales.Une fois terminée sa fabrication encale sèche, l’ouvrage sera mis à flot etremorqué jusqu’à son lieud’exploitation, à 15 km de la côteadriatique italienne, au large deVenise, un endroit retenu après delongues études afin de garantir lasécurité des installations et un impactminimal sur l’environnement. Leterminal y sera lesté et partiellementimmergé pour reposer et s’ancrer aufond de la mer. En service, il assureral’alimentation de la ville de Venise. ■

    Ménard (France) et Enteco (Italie),ont entrepris de modifier l’engin deforage Enteco E500 afin de réduiresignificativement la hauteur du mât.Une ouverture de 5,5 m par 5,5 m aensuite été pratiquée dans la paroidu réservoir pour permettre à lamachine de pénétrer. 220 CMC de30 cm de diamètre ont ainsi étémises en œuvre à une profondeurmoyenne de 7,50 m en moins de3 semaines. ■

    30 Sols & Structures Premier semestre 2007

    demande très précise du client,IMTT, l’un des plus importantsopérateurs de terminaux pétroliersaux États-Unis, qui souhaitait unesolution permettant de réparer leréservoir sans avoir à déposer letoit », explique Frédéric Massé,directeur général adjoint de DGI-Menard. Pour cela, les équipes del’entreprise, en étroite collaborationavec le département matériel de

  • M É T I E R

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 31

    Contrairement à ses autresprocédés, qu’elle a développéselle-même, Ménard est alléeapprendre le jet grouting en Italie,pays où il est le plus utilisé, au milieudes années 1990. « À cette époque,cette technique introduite en Francepar l’ingénieur Claude Louis faisaits e s premiers pas, mais l’entreprise s’yintéressait pour compléter sa gam mede solutions de traitement etd’amélioration de sol », indique

    LE «JET GROUTING», UNE TECHNIQUE EXIGEANTE À FORT POTENTIEL

    Michel Bic, ingénieur d’affaires chezMénard.Dans son principe, le procédéconsiste à forer le sol en petitdiamètre pour y injecter un coulis deciment pur à très forte pression(jusqu’à 600 bars) qui destructure lesol et se mélange à lui pour formerune colonne (ou plot) de « béton desol ». Comme les plots ballastés oules CMC, il s’agit donc d’unetechnique d’inclusion, mais lesindications différentes de ces

    procédés les rendentcomplémentaires. Le jet groutingpermet en outre de descendreprofondément dans le sol (jusqu’à50 m) et d’exécuter des inclusions enprofondeur uniquement sur lahauteur compressible. «On réalise lagéométrie que l’on veut où l’onveut », résume Michel Bic.

    Report de charges

    Cette malléabilité fait des reprisesen sous-œuvre et du traitement descouches profondes les domainesd’application par excellence de latechnique. « Quand on ajoute desétages à un ouvrage ou qu’un sol asubi une décompression, les plotsréalisés en jet grouting permettent dereporter les charges sur les couchesd’assise plus profondes. » Enjuxtaposant les injections en« colonnes sécantes », la techniquepermet de réaliser des paroisétanches, rectilignes ou circulairesou encore des murs-poids. Dans lesterrains où l’eau est fortementprésente, elle constitue unealternative radicale et rapide au rabattement de nappe.« En centre-ville de Clermont-Ferrand, où l’eau est présente sous

    Travaux de « jet » sur la LGVUne particularité géologique de certaines zones traversées par lafuture LGV Rhin-Rhône dans la Haute-Saône est leur relief de karst :un substrat calcaire altéré où l’on trouve notamment des pochesd’argiles et des cavités. Sur trois chantiers d’ouvrages d’art (ponts-rails et remblais, massifs de sol sous des piles de viaduc) des lots B3et C2, Ménard réalise des travaux de consolidation par jet grouting.« La technique permet de forer en petit diamètre pour réaliser descolonnes de diamètre important et s’est imposée face à la solutiondes pieux qui aurait nécessité d’importants forages préalables. Pourpallier les efforts latéraux appliqués aux structures et l’altération dessols, qui se poursuit, les colonnes ont par ailleurs été armées par destubes métalliques qui s’enfoncent parfois jusqu’à 25 m deprofondeur », indique Benoît Pezot, l’ingénieur d’affaires de Ménarden charge de ce chantier.

    pression à 3 m de profondeur, un“bouchon étanche” réalisé en jetgrouting au fond d’une enceinte depalplanches a permis en 1995 deterrasser deux niveaux de parkingsouterrain à l’abri des venues d’eau.»Souple, le jet grouting mobilise desmoyens plus importants que d’autresprocédés – une foreuse, une pompe,dont la puissance doit être compriseentre 450 et 600 chevaux, un mala -xeur, un silo à ciment – et davantagede temps dans l’installation dechantier, car les travaux ne peuventdémarrer sans que soient réalisésdes plots dits de calibration. « Lepropre de la technique, c’est que l’ontravaille “à l’aveugle”. C’est pourquoil’on procède à des sondages sur lesplots de calibration, qui permettent,pour le client, d’établir lacorrespondance du travail effectuéavec les données de conception et,pour l’équipe, de déterminer les bonsréglages d’exécution que sont ledébit, la pression et le tempsd’injection. Dans ce métier,l’expérience est la donnée clé et 15ans de pratique ont donné à Ménardla maîtrise des paramètresessentiels », assure Michel Bic.L’entreprise n’en continue pas moins

  • E N T R E P R I S E

    32 Sols & Structures Premier semestre 2007

    sensible que l’environnement,l’innovation et la sécurité sont deuxpréoccupations majeures etpermanentes de la société, cequ’atteste le prix Contractor of theYear Award for Safety 2005-2006(entrepreneur de l’année dans ledomaine de la sécurité) remportéen 2006 pour la conception, laconstruction et la mise en service dunouveau centre de retraitement des

    connu une croissanceexceptionnelle et compte désormaisplus de 900 collaborateurs présentspartout au Royaume-Uni sur lessites nucléaires importants –Dounreay, Sellafield, Risley, Harwell,Winfrith – ou à proximité. « Noussommes organisés pour répondreaux besoins de nos clients, souligneMichael Down. Nos prestationspeuvent aller de la conception à laconstruction clés en maind’installations importantes ets’étendent à des activités de conseilen matière de sécurité, en passantpar la gestion de programmes ou lecontrôle de la radioactivité deterrains potentiellementcontaminés. »Dans un secteur d’activité aussi

    UN SPÉCIALISTE DUDOMAINE NUCLÉAIRE

    Avec l’acquisition de la sociétébritannique NUKEM Limited, intervenuecourant mai, le groupe Freyssinetélargit son offre et renforce sonexpertise dans le domaine des activités spécialisées de services à l’industrie nucléaire. Présentation.

    «Nous sommes ravis de fairepartie du groupe Freyssinet.Toutes les conditions sont réuniespour que nous poursuivions notredéveloppement au Royaume-Uni età l’international. Nous avons hâte denous intégrer à notre nouvellesociété mère et de tirer parti desopportunités offertes par un groupeinternational de cette envergure »,confie Michael Down, directeurgénéral de NUKEM Limited.La société est aujourd’hui l’un desprestataires indépendants deservices spécialisés dans le domainenucléaire les plus importants duRoyaume-Uni et l’un des plusdynamiques. Elle offre depuis 40ans des services pré-études etintervient dans la conception et la

    construction d’installations, lesopérations complexes dedémantèlement nu cléaire, la gestiondes déchets, la décontamination dessols et la radioprotection.L’entreprise collabore avec diversministères et autoritésréglementaires, au Royaume-Unicomme à l’international, et compteparmi ses clients des organismesfaisant autorité comme l’UKAEA (United Kingdom AtomicEnergy Authority), British Energy,AWE, British Nuclear GroupSellafield Ltd, le ministère duCommerce et de l’Industrie et leministère de la Défensebritanniques.

    Une présence sur tous les sites importants

    Ces dernières années, la société a

    NUKEM LIMITED

    1

    Membres du comité de direction. De gauche à droite : Franck Cullinane (directeur financier), Keith Collett (directeurcommercial et des opérations), Michael Down (directeur général) et Ken Jackson (directeur projets et ingénierie).

    Chiffre d’affaire 2006 : 120 M€.Effectifs : 900 collaborateurs,dont 400 ingénieurs ouscientifiques.Directeur général :Michael Down

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    FICHE D’IDENTITÉ

  • ENTREPRISE

    Premier semestre 2007 Sols & Structures 33

    déchets de la société AWE sur le sited’Aldermaston. Cette installationassocie un système d’évaporationet d’osmose inverse, et permet detraiter les effluents radioactifs envue de leur mise au rebut sansdanger ; elle a notamment permis à AWE de fermer officiellement le pipeline dePangbourne, sur la Tamise, le 16 mars 2005. L’innovation n’est pas en reste,comme en témoignent les

    références de l’entreprise sontnombreuses. Depuis plusieursannées déjà, elle intervient dans ledémantèlement du réacteur rapidede Dounreay (DFR), dans le nord del’Écosse, en concevant et enconstruisant une installationd’élimination du NaK (alliagesodium-potassium). Premierréacteur au monde à exporter del’électricité vers le réseau national,celui-ci avait atteint son pleinrendement (15 MW) en 1963 avantd’être fermé en 1977. Sur le prototypede réacteur à neutrons rapides (PFR)d’UKAEA, arrêté pour sa part en1994, l’entreprise prête son concoursau démantèlement du caloporteurmétallique liquide primaire etsecondaire et à son retraitement. Surce programme, en coo pération avecAreva NP, NUKEM Limited conçoit etexploite l’installation d’éliminationdu sodium (SDP) permettant demettre au rebut les 1 560 t decaloporteur métallique liquideradioactif (sodium et NaK) du PFRavec un rendement de2,5 tonnes/jour. En 2001, sur le sitede Winfrith de l’UKAEA, l’entreprisea décroché l’un de ses contratsphares : le Womad (WinfrithOperations, Maintenance &Decommissioning), portant sur ladécontamination, le démantèlementet la démolition finale del’installation A59 d’examen post-irradiation (PIE) et sur la conception,la construction et l’exploitation del