»">• .Année.— N» 10.700.— Saint-Acace évè LE NUMERO o CENTIMES Jeudi 31 Mars 191U. LE LITTORAL ORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grassa ABONNEMENTS "Cannes, Alpes-Maritimes * Basses-Alpes. Fr. Autres Départements > Etranger & Union Postale* » !••* Ah«ii«»M partent 4n le Six Mois I» 18 t» I «l« ckMH UnAn ** FoHnDé KOICAUUV, Fondateur : Rédacteur en Chef : Edotiurd PECUJII/HAN Administration et Rédaction : Rue Hoche, «4, («\Vt:8 — TÉLÉPHONE S 35 LM«molli m Mi*Mwt pu ntn. u. i,ttm M U ligue Annoncesfrcol.l.^pagc) O f. * 5 Annonces (lé|<ales(()co.4'p.) Of. »& Annonces légales ()* page) O I. SO Annonces (y page) .. Of 50 Chronique locale i fr. > Echos • fr. Avis de Décès, de Messe et de Remerciements.. ifr. la ligne Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches LA SEMAINE D AVIATION de> Cannes QUATRIÈME JOURNÉE »* NOMS NATIONALITÉ 2 POPOFF Russe 3 BARATOUX Français... 4- BABLOT Français... 5 CHRISTIAENS ... Belge ...... 6 WEISSEMBACH .. Français... 7 DE BlEMSDYCK . Hollandais . 8 MOLON Français... 9 GAIJBERT Français... 10 RIGAL Français... 11 CROCHON Français... 12 FREY Anglais .... 13 EDMOND Français... 15 SANDS Anglais .... Interview de Léon MOLON Joindre un aviateur dans son han- gar, lui poser mille questions oiseuses tandis qu'il met au point, son appareil, en un mot lui tenir la jambe pendant que son moteur pétarade à merveille, c'est une chose malaisé. Et pourtant à qui peut-on demander une opinion judicieuse sur la locomo- tion aérienne, si ce n'est aux pionniers de l'air ? J'ai affronté la difficulté et j'en suis venu à bout. 11 est vrai que je me suis adressé au plus aimable de tous les aviateurs, à celui qui, toujours maître de lui-même, sait répondre par un sourire aux plus tenaces importuns et dont la bonne hu- meur est déjà proverbiale à Cannes. Je trouve Léon Molon devant son mo- noplan. Il a la tête entourée d'un ban- dage qui, en lui couvrant le front et ljoeil droit, semble lui donner l'allure d'un joueur de colin-maillard. Tout de suite je lui demande son avis sur l'aviation. De son oeil libre il me lance un re- gard malicieux qui veut dire : « Voilà bien ce que je craignais : Une interview. Mais puisque je suis pris je m'incline.>' Et le sympathique aviateur de ré- pondre : « —Ona dit, —je crois même que vous l'avez imprimé, —que les avia- teurs étaient des acrobates. C'est une erreur profonde. Rien, en somme, n'est aussi facile que de diriger un aéroplane bien équi- libré. Le tout est d'apprendre, cl de sa- voir s'y prendre. - D'ailleurs tous les aviateurs français l'ont démontré. On vite tout aussi aisément en aéro- plane qu'en bicyclette. Au fond, qu'est-ce donc qu'un aéro- plane, mot composé d'une racine de langue grecque aer qui a formé le mot français air et du verbe planer ? Ce n'est autre chose qu'un cerf-vo- lant, mais un cerf-volant à moteur, un cerf-volant mécanique. Le moteur actionne une hélice. Cette hélice en tournant se visse dans l'air comme un tire-bouchon dans le liège ou l'hélice des navires dans l'eau. Et de même que le navire fend l'onde, de mê- me l'aéroplane glisse sur,les couches inférieures de l'air. Si vous voulez une définition scien- tifique du principe d'après lequel vo- lent les aéroplanes, le voici : un plan oobliqne déplacé face au vent subissant une pression de bas en haut qui tend à l'élever. C'est d'ailleurs cette même règle qui explique l'ascension (les cerfs-volants. En effet près dusol le. vent est nul, ou capricieux, ou encombré de remous comme Veau des rivières au-<lessus des APPAREIL MOTEUR WRIGHT Wright-Barriquand. WRIGHT Wright-Barriquand. WRIGHT Wright-Barriquand. FARMAN Gnome 50 II. P. WRIGHT modifié Wright-Barriquand. CURTISS Curtiss BLIÎRIOT Anzani 25 H. P. WRIGHT Wright-Barriquand. VOISIN Darracq 30 H. P. FARMAN Gnome 50 H. P. FARMAN Gnome 50 H. P. FAR.MAN Renault 50 H. P. ANTOINETTE .. Antoinette bas-fonds. Pour lancer te cerf-volant et lui faire gagner les régions supérieu- res où le vent se régularise et déploie sa puissance, l'enfant se met à courir et fait ainsi lui-même du vent. C'est également ce que fait le moteur de l'aé- roplane en plus grand et en plus fort. En d'autres termes le moteur est pour un aéroplane ce que sont pour un cerf- volant la corde et l'enfant qui court. L'hélice mise en mouvement l'appa- reil se met à rouler. Son déplacement accroît la résistance de l'air et lui crée un point d'appui. On voit alors l'arriè- re plus léger que l'avant se soulever. La vitesse' s'accélère jusqu'à son ma- xima. A ce moment le pilote offre son gouvernail de hauteur à l'action de l'air qui agit aussitôt et, enlève l'appa- reil. Tant que le moteur et l'hélice gar- dent la même vitesse, l'aéroplane reste en l'air. Quand l'un de ces deux orga- nes s'arrête ou faiblit il retombe au sol. Et voilà. » A ce moment Molon, appelé par son frère, Louis Molon, — un malin qui doit avoir pour consigne de chasser les raseurs, — s'éloigne de quelques pas. J'attends simplement. Mais comme l'a- viateur ne semble pas pressé de reve- nir me trouver, je vais à lui comme la Montagne à Lagardère. Et je m'obstine à lui demander son sentiment sur les monoplans. Léon Molon, résigné, me dit : « —Les monoplans ont une seule surface sustenlulrice dans la forme d'une gigantesque libellule, tandis que les mullipluns en ont plusieurs super- posées. Le plan unique de gltssentent du mo- noplan donne à l'appareil la forme d'un oiseau. A ce propos laissez-moi vous dire qu'on a longtemps cru que les oi- seaux pour voler, imprimaient à leurs ailes xin simple battement vertical. En les étudiant de plus près on a reconnu que leurs mouvements pendant le vol étaient beaucoup plus compliqués et ctmiprenaienl, outre un battement obli- que, des déformations continuelles de l'aile liaviiillant à la façon d'une hé- lice. El voilà pourquoi le système qui vou- drait imiter mécaniquement le vol des oiseaux n'est pas pratique ni réalisa- ble. En réalité c'est par le glissement sur les couches d'air que l'on viendra à bout du problème de l'aviation. Pour ma part je préfère, les mono- plans malgré leur manoeuvre plus déli- cate que celle.des biplans. Le monoplan, en effet, ne présente à l'air, s'il est bien construit, quele mi- nimum de résistance à l'avancement, que le moins de sailli-es et de fils possi- ble. Ondirait un fuseau qui fend l'air à In manière d'un projectile. C'est pourquoi le monoplan peut évoluer par vent relativement fort. Il est à coup sûr le schéma de la machine volante de de- main,, de la machine pratique. Il ne lui faut pour cela qu'un moteur sans défaillances. Car le moteur lui est ce que le coeur est à l'oiseau. » Molon s'est tu. Il se dispose une fois encore à me fausser compagnie. Je l'ar- rête à la manière de pandore, en le te- nant par un pan de son veston kaki. Il se résigne .stoïque. » —Croyez-vous, lui dis-je, que la locomotion aérienne devienne réelle- ment pratique ? « —Mais certainement, me décla- re-t-il d'un air convaincu; je ne dis pas que ceci se passera demain; mais, un jour viendra où les aéroplanes seront d'une utilisation commune. Il en sera d'eux comme des automobiles qui, en dix ans, se sont perfectionnées dans les extraordinaires conditions" que vous connaissez. Très probablement les aéroplanes commenceront par être des véhicules de grand luxe. Puis, peu à peu ils se démocratiseront, se vulgariseront jus- qu'à devenir des aérobus et des vais- seau? de guerre. Mais on n'arrivera à ce résultat qu'en améliorant les appareils. El je crois que ce perfectionnement s'opérera plus par les à peu près de l'empirisme que par les calculs des savants en chaise. C'est.par des tâtonnements, des essais, des épreuves sans nombre qu'071 arrive- ra à la perfection. Et voilà pourquoi je crois à l'influence créatrice des meetings qui forcent les aviateurs à te- nir compte davantage de la pratique que de la théorie. H est probable, que lorsque les aéro- planes seront entrés dans la pratique courante, ils évolueront de préférence à une grande hauteur de manière à ren- contrer des courants aériens de direc- tion et de vitesse constantes, à pouvoir réaliser des différences de niveau sen- sibles sans risquer de s'accrocher à un clocher ou à un arbre et enfin, en cas de panne, à avoir un plus grand rayon d'atterrissage.. A mon sens la zone pra- tique de navigation aérienne sera de 150 à 300 mètres. » Molon s'arrête un instant, me regar- de et, se tâtant le bandage qui lui re- couvre l'oeil blessé, me dit avec le plus grand sérieux •: , .. . « —Excusez-moi, dit-il, mais en voilà assez. Mon médecin m'a défendu de parler trop longtemps. » J'acquiesce volontiers, car il ne faut pas abuser des complaisances. J'en se- rai quitte à reprendre langue un autre jour. En. PEGUILHAN. C'est une guigne. Après les deux premiers beaux jours, voici que la journée d'hier a 6té gâtée par un vent capricieux mais persistant. Du coup les vols ont été peu nombreux à l'Aérodrome. Et la foule aété grande quand même malgré qu'on ait arboré la flamme blanche qui signifie ; On volera probable- ment. Le matin, pourtant, Gaubert a passé sa 2 e licence de pilote. Ua été chronométré par MM. Jeanc;Lrd et Spinabelli. A midi, on a cru que le vent allait mollir Fausse joie. Il acontinué de plus belle. Vers trois heures, la princesse de Saxe- Mciningen, accompagnée de son mari, le prince héréditaire Bernard de Saxe-Meinin- gen, du prince héritier Charles de Hesse, du baron Rcrner, grand chambellan de la Cour, et de M. Emile Eckhardt, secrétaire particu- lier, visitait hier aprôs-midi les hangars de l'aérodrome de La Napoule. Elle s'entretint avec tous les aviateurs, avec Molon à qui elle demanda des nouvelles de sa blessure, avec Crochon qui lui présenta le Farman avec là distinction d'un parfait homme du monde, avec Frcy, avec Sands. A ce moment, le premier ronflement de moteur de la journée se fait entendre. C'est celui du biplan Farman, de Crochon. Cinq minutes après, le recordmen de la totalisa- tion du meeting prenait le départ. L'appa- reil roula IOO mètres, puis, pris dans un re- mous de vent, il dévia de sa route pour pas- ser à l'intérieur du pylône ; laroue droite rencontra malheureusement un obstcale et le choc brisa net le châssis d'atterrissage, pro- jetant brusquement l'appareil sur la droite. Le longeron fut littéralement démoli ; le pilote n'eut heureusement aucun mal, mais cet accident stupide l'a navré, car U l'cmpe- chera de disputer aujourd'hui les épreuves portées au programme. Le biplan a été aussitôt ramené au han- gar et l'équipe de monteurs des Farman s'est mise à l'ouvrage pour réparer les dégâts. A 5 h. 15, malgré le vent qui arrive tou- jours par rafales irrégulières, le gracieux mo- noplan Blériot, de Molon, sort du hangar, le moteur est mis en marche et, en avant ! Comme d'habitude, l'appareil quitte le sol après une soixantaine de mètres, mais, au même point quetantôt pour Crochon, un remous surprend Molon qui, plus maître de sa direction, coupe l'allumage pour atterrir. Mais l'élan est tel que le monoplan va donner contre la frêle barrière de bois, la dé- fonce, passe dans le champ voisin. Molon saute prestement à terre. On accourt. — Ce n'est rien, dit-il, rien qu'un peu de guigne... . En effet, il n'y a pas de dégâts sensibles •. à peine quelques rils tendeurs casses. Edmond essaie à son tour de s'envoler. Il part à 2 ou 3 mètres du sol : Mais après un tour de piste il rentre. A ce moment Popofï amène son appareil au rail de lancement. L'hélice est mise en marche ; il part, et devant la foule stupéfaite d'abord, enthou- siasmée ensuite, il s'enlève à 70mètres et lut- te contre les formidables remous qui font dangereusement tangue^ l'aéroplane. Po- poff lutte victorieusement. Tous ses passa- ges sont salués par d'entliousiiistes ovations ; plusieurs aviateurs qualifient l'opoff de té- méraire et craignent pour lui, avec le vent irrégulier qui souffle à ce moment, les pires catastrophes. U n'en est rien, car l'audacieux russe réussit tous ses virages avec grande fa- cilité ; il va même voler au-dessus des arbres qui longent la Siagnc et atterrit d'une façon impressionnante devant les hangars. S. A. I. la grande-duchesse de Mecklem- bourg-Schwerin, qui a suivi des tribunes la belle envolée de Popoff, vient personnelle- ment au hangar féliciter le jeune aviateur qui a tenu l'air pendant 8'o" 3/5. A 5 h. 45, Edmond sort son biplan Farman; la mise au point du moteur est assez longue et il est près de 6 heures lorsque l'appareil prend son vol. Edmond fait un tour et demi et atterrit ensuite, car l'heure de la fin de la journée approche. Baratoux a également amené son Wright devant les tribunes, mais après une demi- heure de tâtonnements, l'appareil n'étant pas au point, est rentré à nouveau. C'est tout ! deux vols et deux chutes, rel est le bilan de cette quatrième journée du meeting. Les résultats précédents des épreuves n'ont donc pas changé, sauf pour Popoff, à qui l'on doit ajouter les 8 minutes de son vol d'hier. Edmond n'ayant fait qu'un seul passage sur la ligne de pointage, ne bénéficie de rien. En somme, la journée d'hier, qu'on aurait pu croire nulle, permit d'assister à labelle performance de Popoff. Et par le temps qu'il faisait cette prouesse est encore à retenir. Programme d'aujourd'hui Le vent est tombé; mais une petite pluie fine a imité le vent. C'est donc que le temps ne semble pas très favo- rable aux vols. Il ya lieu d'espérer toutefoisque l'on pourra voler à l'aérodrome dans le courant de l'après-midi. Voici l'ordre de départ des avia- teurs : 1. Molon, 8. 2. Baratoux, 3. 3. Weisseinbarh, 6. 4. l'opolf, 2. "1. Cristiiiens, 5. II. Edmond, 13. 7. Sands, 15. 8. Frey, 12. '.). De Rinnsdyrk, 7. 10. Croclion, 11. Rappelons que pour identifier les aviateurs en plein vol nos lecteurs n'au- ront qu'à regarder le n" qui est inscrit à l'arrière de chaque aéroplane et de rechercher au tableau de tète tous les renseignements qui peuvent l'intéres- ser. 1 PRIX DU TOUR DE PISTE II PRIX DE DUREE Aviateurs engagés : 2 — 3 — 5 — 6 — 7 — 8 — 9—10—11 — 12 — 13— 14—15. III PRIX DE REGULARITE Aviateurs engagés : 2— 3 •—5 •— 6 — 7 — 8 — 9—10 — H — 12 — 13—14 — 15. IV GRAND PRIX DE CANNES Aviateurs engagés : 2 — 3 — 5 — 6 — 7 —8 —9—10 — 11 — 12 — 13— 14 — 15. PRIX DE VITESSE Ce prix sera volé à lafinde la jour- née et un seul aéroplane sera autorisé en piste. Toutefois, un autre appareil engagé pour le prix de hauteur pourra sortir en même temps. La piste sera fermée pour tous lés autres prix. Les aviateurs qui comptent prendre part à ce prix devront aviser les com- missaires sportifs avant midi, de façon à leur permettre d'établir le minutage du départ qui sera communiqué avant 1 heure. PRIX DEHAUTEUR 1 * II a été créé un prix de hauteur de 5.000 francs qui sera réparti à raison de 3.500 fr. au premier, 1.500 fr. au second. S'il n'y a qu'un gagnant, il lui sera attribué les 5.000 francs de prix. 2° Ce prix sera disputé jeudi, ven- dredi et dimanche de 3 heures à 6 heu- res. 3° Ce prix ne sera attribué que si l'altitude atteinte dépasse cent, mètres. 4° L'altitude sera mesurée dans le plan vertical de la ligne de départ, en- tre l'observatoire des commissaires et le poteau de départ. Autant que possi- ble, les aviateurs devront se tenir dans l'axe de la piste. Aujourd'ui jeudi 31 mars, demain vendredi Ici 1 avril et dimanche 3 avril,à partir de 3 heures de l'après-midi, en sus des autres prix, seront disputées les épreuves du prix de hauteur. Mini- mum d'altitude 100 mètres. CROISIERE AERODROME- ILES DE LERINS Samedi 2 avril, à partir de 2 heures de l'après-midi, et dimanche 3 avril toute la journée, croisière à l'île Sain- te-Marguerite. HOTEL DES PALMIEHS ET DES PRINCES craliale —Confort moderne. —Ouvtrt du ]" •>tt*tri «a i- -MI». - E. OEÛROKS. propriétaire. «ïi» CASINOJUNICIPAL Programme du 31 Mars au 2 Avril Jeudi 31 Mais : A 4 li. J de l'apiès-mi- di, Cinématographe Pallié Frères. Entrée, 1 franc. A8 h. \ du soir, Première représentation. Création à Cannes, MAIDA, Conte lyrique en 4 actes et 5 tableaux de Charles Ilety-Darcours. Musique d'André li'loch. Vendredi 1" Avril : A 3 h. -J de l'après- midi, 13- GRAND CONCERT CIJS- SIQI'E sous la direction de M. Louis Laporte, chef d'orchestre des Concerts Colonne. A 8 h. J du soir, QUAND CONCERT SYMPIIOr NIQI'E. A 0 heures du soir. Ciné- matographe Pathé Frères. Entrée, 1 franc. Samedi 2 Avril : A8 h. -} dusoir. LA VIE DE BOHEME, D'rame lyrique en 4 actes de MM. G. Giacosa et L. Ulica. Version française de M. Paul Ferrier. Musique de 0. Puc- cini. Propriété de MM. (i. Ricordi et Cie.