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Thème introductif. Les enjeux du développementMise au point scientifique
Du développement au développement durable
I. Un développement inégal et déséquilibré à toutes les échellesI.1. La notion de développementI.2. Les inégalités de développement à l’échelle mondialeI.3. Les inégalités de développement à l’échelle des ÉtatsI.4. Les inégalités de développement à l’échelle intra-urbaine
II. De nouveaux besoins pour plus de neuf milliards d’hommes en 2050II.1. Une croissance démographique aujourd’hui ralentie mais demeurant très inégaleII.2. Combien d’habitants en 2050 et selon quelle répartition ?
III. Mettre en œuvre des modes durables de développementIII.1. La nécessité d’un développement durable (ou soutenable)III.2. Les trois dimensions d’un développement durableIII.3. Quelle mise en œuvre de modes durables de développement ?III.4. Est-il possible de mesurer le développement durable ?
Documents de la mise au point�� Document 1. Le produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat.
�� Document 2. L’indice de développement humain (IDH).
�� Document 3a. L’indicateur de pauvreté humaine (IPH).
�� Document 3b. L’indicateur de pauvreté humaine des pays en développement (IPH 1).
�� Document 3c. L’indicateur de pauvreté humaine des pays développés (IPH 2).
�� Document 4. Évolution de l’IDH médian depuis 1975.
�� Document 5. Les inégalités internes de revenus : l’indice de Gini.
�� Document 6. L’indice de développement humain (IDH) des États brésiliens (2007).
�� Document 7. La pauvreté à Bogota (Colombie) en 2005.
�� Document 8. La pauvreté à New York en 2006.
�� Document 9. La croissance démographique annuelle 2005-2010.
�� Document 10. La population mondiale de 1950 à 2050.
�� Document 11. Évolution de la population mondiale par zones géographiques de 2005 à 2050.
�� Document 12. Les trois piliers du développement durable.
�� Document 13. Les acteurs du développement durable.
�� Document 14. Exemple d’un Agenda 21 en milieu rural : Vallorcine dans le massif du Mont-Blanc
(416 habitants en 2007).
�� Document 15. Évolution des émissions de CO2 dans quelques pays de l’OCDE.
�� Document 16. Indice de performance environnementale.
�� Document 17. Un indicateur synthétique du développement durable
Pistes pédagogiques
Piste 1. Exploiter une vidéo : Le tour du monde en 80 secondes.Piste 2. Réaliser une carte heuristique pour évaluer les besoins de l’Inde.Piste 3. Evaluer la dimension «durable» d’une politique de développement
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Mise au point scientifique — Du développement au développement durable 1.
delacroissancequiestpurementquanti-tative.Cettedernièrepeutsemesurerencentimètres,enpoidsouenvolumepouruneplanteouunanimal,enPIB(produitintérieurbrut)pouruneéconomienationale.Àl’inverse,ledéveloppementimpliqueunchangementqualitatif:lamétamorphosedelachenilleenpapillonou,pourl’huma-nité,l’améliorationdubien-êtrehumainquipeuts’observerdedifférentesmanières,parexempledanslesdomainesdel’éducation,delasanté,del’alimentation.NouspouvonsretenirladéfinitiontrèssimpleproposéedansleDictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés 1:«Accroissementdesrichessesassociéàl ’améliorationdesconditionsdevied’unepopulationsurunterritoire.»Ledéveloppementpeutainsis’analyseràtoutesleséchellesdeterritoires:unÉtatcomparéauxautres;unerégioncomparéeauxautresrégionsd’unmêmeÉtat;unsystèmeurbain;unquartierurbainparmid’autresquartiersurbainsd’unemêmeagglomération.
Lethèmeintroductifduprogrammedegéographieinviteàs’interrogersurlelienentre développement et développementdurable.Demanièresignificative,l’intitulédecethèmeneseréfèrequ’auseul«dévelop-pement».Enétablissantunerelationforteentrelesdeuxtermes,leprogrammeexprimeaussiunchoixconceptuelenaffirmantqueledéveloppementdurabledoitêtreavanttoutundéveloppement,postulatquin’estpaspartagépartous,notammentparceuxquipensentquelaprotectiondel’environnementdevraitprévaloirsurtoutautreobjectif.
Dès le départ, le développement estperçu,aumoinsprovisoirement,commeiné-galselonlesÉtats.Danssoncélèbreouvragesur Les étapes de la croissance économique (1960),l’économisteWhitmanWaltRostowthéorisemêmelepassaged’une«sociététraditionnelle»à«l ’èredelaconsomma-tiondemasse».Lesgéographesfrançaissesontaussiemparésdelanotionet,dès1965,YvesLacostedansGéographie du sous-développement2,présentelesous-développe-mentcommeuneincapacitédelacroissanceéconomiqueàfairefaceauxbesoinsd’unepopulationenfortecroissance.Laquestiondudéveloppementnesembleainsiconcernerquelespaysditssous-développés,ceuxquiconstituentalorsle«tiers-monde»,selonlaformuled’AlfredSauvy.Danslesannées1970,leralentissementdestauxdecrois-sancedespaysindustrialisésapoureffetdereposerentermesnouveauxlaquestiondudéveloppementdanslespayslesplusavancésoùilsemblaitacquis.Denouvellesrecettessontcherchéesetlanotionde«développe-mentlocal»apparaîtcommeuneréponsepourdesrégionsenretardouvictimesdelacriseindustrielle(laLorraineparexemple).
Depuislesannées1970,uncourantdepenséeremetencausel’idéemêmededéve-loppement.En1986, l ’économisteSergeLatouchepublieFaut-il refuser le développe-ment ?ouplusrécemment(2007)unPetit traité de la décroissance sereine.Cesidées,ins-piréesenpartiedesuniversitésaméricaines,influencentlecourantaltermondialisteetremettentencausel’idéemêmed’undéve-
I.1.2. Comment mesurer le développement ?Pour rendre compte d ’un développe-
mentinégal,ilfautd’abordpouvoirmettreaupointdesinstrumentsdemesure,desindicateurscapablesdereflétercesinégali-tés.Ilnes’agitpasd’unequestionannexe,purementtechniquemais,àl’inverse,d’unequestioncentralepuisquelesstatistiquespubliéesetcartographiées,diffuséedanslesmanuelsdegéographieouauprèsdugrandpublicdans les journaux, inf luencentdemanièredéterminantelesreprésentationssurl’étatdumonde.Ellesdéterminentaussilesclassements,lafixationdescatégoriesetlespolitiquesd’aideaudéveloppement.Or,ilesttrèsdifficiledetrouverlemeilleurindicateur.Ilnefautpass’étonnerdeleurévolutionaucoursdestemps.Latendanceforteetpositiveestàlapriseencomptenonseulementdeparamètreséconomiquesmaisaussihumains.Troisgrandstypesd’indica-teurspeuventêtreretenus:
• Pourcentage de personnes privées d’accès à l’eau potable.• Pourcentage de personnes privées d’accès aux services de santé.• Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans souffrant d’insuffisance pondérale.
Indicateur de conditions de vie.
Pourcentage de personnes vivant en dessous de la demi-médiane de revenu disponible des ménages.
Accès à l’emploi. Pourcentage de personnes en chômage de longue durée.
�� Le PIB ou PNB à parité de pouvoir d’achat par habitant (PIB/hab PPA)
Issu de la comptabilité nationale, le PIB (produit intérieur brut)
est la somme des valeurs ajoutées produites à l’intérieur d’un
territoire en une année.
Le PNB (produit national brut) s’obtient en prenant en compte la
balance des revenus du capital et du travail reçus ou versés au
reste du monde. Ces indicateurs sont censés exprimer le niveau
de richesse d’un pays. Ils posent en fait beaucoup de problèmes
et doivent être considérés avec circonspection surtout quand on
les rapporte au nombre d’habitants d’un pays pour calculer par
exemple un revenu par jour et par habitant comme le fait la FAO
(Food and agriculture organization – Organisation des Nations unies
pour l’alimentation et l’agriculture).
Outre le problème de la fiabilité des données publiées par les États,
pas seulement les plus pauvres comme l’a montré la crise grecque,
on retiendra le rôle de trois autres données :
• le fait que la comptabilité nationale ne prend en compte que les
échanges légaux et monétaristes. Elle « oublie » donc toutes les formes
d’économie souterraine ou informelle ainsi que l’autoconsommation ;
• les variations de parité monétaire. La baisse du taux de change
ou la sous-évaluation d’une monnaie (cas de la Chine) peut faire
baisser considérablement la valeur d’un PNB exprimé en dollars ;
• l’absence de signification du PNB quant au niveau de vie et à la
qualité de la vie. Par exemple, comme le fait remarquer le géographe
Bernard Bret, la pollution contribue à l’accroissement du PNB « si
elle fait naître des activités correctrices touchant l’environnement et
la santé publique ». La prise en compte de la notion de « parité de
pouvoir d’achat », proposée par les économistes de la Banque mon-
diale, facilite les comparaisons entre pays riches et pays pauvres.
Elle réduit les écarts entre les valeurs extrêmes. Ainsi en 2008, la
Suisse a un PNB/hab de 65 330 dollars réduit à 46 460 en PPA,
alors que le Mali a un PNB/hab de 580 dollars augmenté à 1090 en
PPA. Il est donc préférable de se référer à cet indicateur.
��Document 1. Le produit intérieur brut par habitant
en parité de pouvoir d’achat.
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Malgré les progrès accomplis dans lamesurestatistiquedudéveloppementhumain,ilsubsisteunsentimentd’insatisfaction.Parexemple,lePIBneprendpasencompteleseffetsnégatifsdesactivitéséconomiquessurl’environnementoulasanté.Beaucoupd’éco-nomistesplaidentdoncpourl’inventionetsurtoutlagénéralisationdenouveauxindi-cateurscapablesdemesurerladurabilitéd’undéveloppement.EnFrancelePrésidentdelaRépubliqueaconfiéunemissionderéflexionàdeuxprixNobeld’économie,JosephEugeneStiglitzetAmartyaKumarSen,maisseulunindicateuracceptéparlacommunautéinter-nationaleetvalidéparl’ONUpourraitchan-gerlesreprésentationsetlespolitiques.
I.2. Les inégalités de développement à l’échelle mondiale 3
I.2.1. Des inégalités considérables et en accroissement malgré des progrès d’ensembleLesécartsdedéveloppemententrelesÉtats
I.2.2. Comment classer les États en fonction de leur développement ?Lesvingtdernièresannéesontapporté
des changements très notoires dans latypologieclassiquedesÉtats.Levocabu-lairepeineparfoisàrendrecomptedelacomplexitéderéalité.Siletermede«tiers-monde»aquasimentdisparu,onemploietropindistinctementceuxde«payssous-développés»,«paysendéveloppement»,«payspauvres»,«paysduSud».Lasitua-tionn’estpasbeaucoupplusclaireauseindespaysditsdéveloppésoùlesécartspeu-ventêtreconsidérablesentrelesplusrichescommelaNorvègeetlaSuisseetlespaysissusdel’éclatementdel’Unionsoviétique.Demême,siellegardesapertinence,latra-ditionnellelimiteNord-SuddevientdifficileàtracerenAsieorientale.
Les pays développés ne représententqu’unepetitepartiedelapopulationmon-diale(15%)maisilspossèdent78%delarichessemondiale.Ilsneconstituentpasunensemblehomogène.Onpourraiteneffetdistinguer:
– les pays à revenus intermédiaires,actuellementlesplusnombreux.Maisilfautdistinguerparmieuxceuxquipeuvents’ap-puyersurdesressourcesnaturellesimpor-tantes (comme lespayspétroliers)et lesautres,plusdémunis.
I.3. Les inégalités de développement à l’échelle des ÉtatsLesindicateursexprimantdesmoyennes
II. De nouveaux besoins pour plus de neuf milliards d’hommes en 2050
La population mondiale a très forte-mentaugmentédurantladeuxièmepartieduxxesièclepassantde2,5milliardsen1950à6,8milliardsen2010.Pourautant,leniveaudeviemoyenaplutôtprogressédurantcettepériode,ycomprisdanslespayspauvresetlaproductionagricolemondialeaaugmentéplusvitequelapopulation.Faceàuneaugmentationprobabledelapopula-tionmondialequidevraitatteindreenviron9milliardsd’habitantsàl’horizon2050pourensuitesestabiliser,ondoitseposerlaques-tiondelacapacitédelaplanèteàrépondreauxbesoinsdecettepopulationdanstousles
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Mise au point scientifique — Du développement au développement durable 7.
II.2. Combien d’habitants en 2050 et selon quelle répartition ?Selonl’ONU(révisionde2008),lapopu-
lationmondialepourraitatteindre9,1mil-l iards d ’habitants en 2050. Ce chiffreconcerne toutefois un scénario moyen.L’estimationhauteestà10,4milliards,l’es-timationbasseà7,9milliards.Ladifférencen’estdoncpasnégligeable.
du développement durable de MadameBrundtland,méritequelquesprécisions.Le Petit Robertparlede«cequiestnécessaireàl’existence».Lebesoindoitêtredistinguédudésir.Cettenotionasurtoutétéexploréepardesphilosophesoudespsychosociolo-gues.Depuisl’Antiquité(Epicure),onsaitdis-tinguerlesvraisbesoinsquicorrespondentàdesexigencesnaturelles(manger,boire,s’abriter…)desfauxbesoinsquidépendentdel’imaginationouaujourd’huidelapressiondelapublicitédanslecadred’unesociétédeconsommation.Eneffet,les«besoinsduconsommateur»sontaussibiendesbesoinsprimairesquedesdésirsouenvies,cequel’onpourraitappelerdesbesoinssuperflus.Unbesoinnonsatisfaitengendreunesensationdemanquequidéclenchedesactionspourlecombler.Lesbesoinssontrelatifsàunlieuetuneépoque.Ilssontaussienpartiesubjec-tifs.Lesbesoinsencaloriesd’unepersonnevarientavecl’âgeetlesexe.LesbesoinsdechauffagenesontpaslesmêmesenLorraineetenLanguedoc.Lamondialisationdel’in-formationchangeaussilanaturedesbesoinscommeentémoignageleseffetsdel’arrivéedelatélévisionoudutéléphoneportabledanslescampagnesafricaines.L’augmentationdesbesoinsimpliquedetrouverlesressourcescapablesdelessatisfaire.
sancedémographiqueetlasatisfactiondesbesoinspuisesesoriginesdanslesthéoriesdeThomasRobertMalthus(1766-1834)expri-méesdanssoncélèbreEssai sur le principe de population (1798):«Jedisquelepouvoirmultiplicateurdelapopulationestinfini-mentplusgrandquelepouvoirdelaterredeproduirelasubsistancedel ’homme.»Cesidéesontétécontestéesaulongdesxixeet
xxesiècles;onciteraparexemplel ’écono-mistedanoiseEsterBoserup(1910-1999)qui,danssonouvrageÉvolution agraire et pression démographique,soutientquecettedernièreexerceuneffetpositifsurleprogrèstechniqueetsurlaproductionagricole.Pourtrouverunéquilibreentrecroissancedémo-graphiqueetressources,certainsontpuêtretentésdedéterminerun«optimumdepopu-lation».Ledépassementdecetoptimumconduiraitàl’idéede«surpeuplement».
Jusqu’alors,lesthéoriesmalthusiennesn’ontpasétévalidéespuisquel ’explosiondémographiquemondialeduxxesiècles’estglobalementaccompagnéed’unmieux-être.Toutefoisledébatsurl’impossibilitédepour-suivrecetteévolutionfavorableàl’aveniraétérelancédanslesannées1970àlasuitedelapublicationdel’ouvragedubiologisteaméricainPaulEhrlich,The Population Bomb, (1968)etdufameuxrapportduclubdeRomeThe limits of growth(1972).L’exigenced’unepolitiquedecontrôledesnaissancesestlaconséquence des inquiétudes expriméesdanscesouvragespharesetdansbeaucoupd’autres.
De 1970 à aujourd’hui, la volonté deréduirelacroissancedémographiquerépondàtroistypesd’arguments:
–lacroissancedémographiquedégra-derait gravement et irrémédiablementl ’environnement. Ce «malthusianismeécologique»(Gérard-FrançoisDumont)estleplusradical.Ilpréconisenonseulementunestabilisationde lapopulationmon-dialecommelefontlespartisansd’uneZero Population Growth(ZEG),mouvementfondéparPaulEhrlich,maisunefortediminution,voireuneextinctionprogressivedel’espècehumaine…Ces idéesextrémistes,cellesdeladeep ecology,sonttrèspeuinfluentesenFrancemaisdavantagedans lespaysanglo-saxons.
Lesinstitutionsinternationalesrelayentpartiellement ces inquiétudes, mais entermesmodérés,carlesopinionsnatalistesdemeurentfortesetgénéralementsoute-nuesparlesreligions.LeFondsdesNationsuniespourlapopulation(UNFPA)aainsipubliérécemment,àl’occasiondusommetdeCopenhaguesurlechangementclima-tique(2009),unrapportestimantque«sansreprisedel’effortenfaveurdelacontracep-tion, on pourrait atteindre 11milliardsd’habitantsen2050».Enpratique,lacrois-sancedémographiques’estspontanémentfortementralentie.Certainsscénariospré-voientmêmeunediminutionpourlafinduxxiesiècle,aprèslepicdumilieudusiècle,dufaitduvieillissementdelapopulationquivadevenirunproblèmemajeurnonseu-lementdanslespaysdéveloppés,maisaussienChineoumêmeenAmériquelatine.Enfait,labaissedelaféconditérépondàd’autresraisonsquecellesinvoquéesparlesantinata-listes.Ils’agitdavantagedechoixpersonnelsetfamiliauxdanslesquelsl ’éducationdesfilles,doncdesfuturesmères,joueungrandrôle.L’urbanisation,souventsynonymededifficultésdelogement,lesprogrèsdel’ensei-gnementsecondaire,quigénèredesdépensesnouvellespourlesfamilles,ledésird’uneaméliorationduniveaudeviesontdesfac-
La prospective n’est pas une scienceexacteets’appuieaussibiensurdesméthodesstatistiques,devenuestrèspuissantesgrâceauxprogrèsdel’informatique,quesurl’in-tuitionpermettantd’identifierdes«faitsporteursd’avenir»(HuguesdeJouvenel,fondateurdelarevueFuturibles).Maisellefaitl ’objetd’uneattentionsoutenuedelapartdesdécideurspolitiques.EnFrance,leministèreduDéveloppementdurabledéve-loppedepuis2006unprogrammedepros-pectiveetlaDélégationàl ’aménagementduterritoireetàl’actionrégionale(DATAR,ex-Délégationinterministérielleàl’aména-gementetàlacompétitivitédesterritoires–DIACT)alancé,en2009,unprogramme«Territoires2040»quiserarendupublicen2011.Laprospectiveestdoncàprendreausérieuxdèslorsquel’ons’inscritdansuneréflexionsurla«soutenabilité»d’unpro-
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–commentpeuventévoluerlesbesoinsaujourd’hui connus? Ils concernent desdomainesvariés,dontcertainsserontana-lysésplusendétailparlethème2dupro-gramme:besoinsalimentaires,besoinseneau,besoinsénergétiques.Ilsposentlaques-tiondeladisponibilitéenressourcesetdeleurpartageéquitableentreNordetSud;
Pendant les deux premiers tiers duxxesiècle,cetteproblématiquedeprotectionpasseausecondplandufaitdetroisévéne-mentsmajeurs:lesdeuxguerresmondiales,l’apogéeduproductivismecapitalistedel’âgeindustriel, lerayonnementde l ’idéologiecommunistequiproclameladominationdel’hommesurlaNature.Ilfautdoncattendrelesannées1970pourquelecontexteidéo-logiquechangeprofondémentsousl ’effetdesidéesde1968,desconséquencesdespre-mièrescrisespétrolièresetdelamontéeducourantécologiste.
C’esten1980,dansunrapportcommunduPNUE,duWorld Wide Fund for Nature (WWF)etdel ’Unioninternationalepourlaconservationdelanature(UICN)intituléLa conservation des ressources vivantes au ser-vice du développement durablequeletermedesustainable developmentestutilisépourlapremièrefois.Maisilfautattendre1987pourqueseproduisecequel’onpourraitappelerl’actefondateurdudéveloppementdurable:larédactiondurapportBrundtland,Our common future,(publiéenfrançaisen1989sousletitreNotre avenir à tous).Ils’agissaitd’untravaildelaCommissionmondialepourl’environnementetledéveloppement,insti-tutiononusienneaniméeparMadameGroHarlemBrundtland,alorschefdugouverne-mentdeNorvège.
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Dansce rapport, se trouvecequiestdevenuladéfinitionderéférence,reprisedanslescirculairesduministèredel’Éduca-tionnationalesurl’éducationaudéveloppe-mentdurable:«Ledéveloppementdurableestundéveloppementquirépondauxbesoinsduprésentsanscompromettrelacapacitédesgénérationsfuturesderépondreauxleurs.»Lerapportinsistesur«lesbesoinsessentielsdesplusdémunis,àquiilconvientd’accorderlaplusgrandepriorité».
LerapportBrundtlandaservidebaseàl’organisationd’unesériedeconférencesinternationales,généralistesouplusthéma-tiques(habitat,climat,eau,forêts,etc.)quiontpermisdepréciseretdepopulariserl’idéededéveloppementdurableetdelarendreopérationnelle aux moyens de quelquesgrandesrecommandations(voirencadréci-
Ledéveloppementdurableadoncdesoriginesbienspécifiquesqu’ilestimpor-tantdeconnaîtrepourmieuxenmesurersaportée. Il s’agitdeprincipesd ’actioninventésetportésparl ’ONUetquelquesgrandesorganisationsnongouvernemen-tales(ONG),souventtrèsliées.Ilssontfor-tementinfluencésparunecultureanglo-saxonneetpar lesdémocratiesdespaysduNord,lespaysduSud,trèsmajoritairesà l ’ONUayantcependantplusoumoinssuivi.Cesprincipesontétéensuitereprisetappliquésconcrètement,avecplusoumoinsd’enthousiasme,parlesÉtatsoulesassocia-tionsd’Étatscommel’Unioneuropéenne.Ledéveloppementdurablen’estdoncpasunconceptscientifiqueniunedoctrineouunmodèlemais,pourreprendreladéfinitionduDictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés(Belin,2003),«uncadrededébatpolitiqueetd’actionpublique».
III.2. Les trois dimensions d’un développement durableLedéveloppementdurableseveutun
Ladimensionenvironnementaleaétéjusqu’alorsclairementprivilégiée,générantuneconfusionregrettable,enparticulierauprèsdugrandpublic,entredéveloppementdurableetprotectiondel’environnementoudelanature.Cesdernierstermesméritentd’ailleursd’êtrebiendéfinis.L’environnementn’est pas seulement naturel. C’est «l ’en-sembledesélémentsqui,danslacomplexitédeleursrelations,constituentlecadre,lemilieu,lesconditionsdeviepourl’homme.»(Dictionnaire de la géographie, PierreGeorge,1970).Ilexistedoncaussiunenvironnementurbain.Demêmela«nature»estrarementnaturellemaisrésultedel’actionmillénairedeshommes.Vouloirprotégeroureconstituerunenature«vierge»n’aainsipasgrandsensd’autantplusquelemilieuphysiqueestparnatureévolutif,nonfigé.Cesquestionsfontl’objetdedébatsentreceuxquivoudraientprotégeroupatrimonialiseràtoutprixuneNaturemagnifiée,etceuxquiacceptentunegestionraisonnéedesécosystèmes.CedébatestparticulièrementvifàproposdesgrandsparcsnaturelsvisantàprotégerlafauneoulafloreenAfrique,parfoisencontradictionaveclesintérêtsdespopulationslocales.
Latouche,remettentencausel’idéemêmededéveloppementetaccusent l ’idéededéveloppementdurablederecouvrird’unesimple«peintureverte»desméthodesdeproductionnéfastesaussibienpourl ’homme que pour l ’environnement. Àl’opposé,lesentreprisesoulesgouverne-mentssesatisfontd’unedurabilitéfaiblequiviseparexempleàintégrerdanslesys-tèmed’élaborationdesprixd’unproduitlesnuisancesenvironnementales(écotaxes)ouàpromouvoirdenouvellestechniquesdeconstructionpluséconomesenénergie.Cequel’onappellela«croissanceverte»peutdoncdevenirunnouveaumoteurdedéveloppement.
Ledéveloppementdurablevéhiculedoncuncertainnombredeprincipesetvaleurs(ladémocratieparticipative, lasolidaritéinteretintragénérationnelle,la«justicesociospatiale»(AlainReynaud),laresponsabilitéenvironnementale)qui,comme tout principe, sont autant desobjectifsquedesréalitéstangibles.Encela,ils’agitd’unprogrammetrèsambitieuxdontlamiseenœuvrenepeuts’inscrireelle-mêmequedanslalonguedurée.Deplus,lesréponsesauxquestionstrèscom-plexesqueposeledéveloppementdurablenesontniuniquesnicertaines.Ellesdoi-ventfairel’objetdedébats.L’analysegéo-graphiqueviseàmettreenquestionplutôtqu’àprendreparti.C’estpourquoiilestpréférabledeparlerde«modesdurablesde
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À l ’échellemondiale, lacommunautéinternationalepeineàproduiredestextescontraignantsmaisellepeutdéfinirdesgrandesorientationsquiinspirentensuiteunelégislationnationale.Laquestionduréchauffementclimatiqueenoffreunebonneillustration.
LesobjectifsduprotocoledeKyotonesontpasatteints,maislareprisedecettethé-matiqueparl’Unioneuropéennedébouchesurdesorientationspluscontraignanteset,allantencoreplusloin,certainsÉtatsmettentenplacedes«Plansclimat»trèsvolontaristescommeenFrance l ’objectif«Facteur4»,énoncéen2003etreprisparleGrenelledel’Environnementen2007quiviseàdiviserparquatrelesémissionsdegazàeffetdeserreàl’horizon2050(voirl’encadrédelapagesuivante:Lalégislationfrançaiseenmatièrededéveloppementdurable).
III.3.3. La diversité des modes durables de développement
III.3.3.aUneentréethématiqueLes modes durables de développe-
Plusieursdecesobjectifsfontl ’objetdequestions du programme de seconde, parexemple:nourrir leshommes,préveniretgérerlesrisquesmajeurs,etc.(voirtableaupagesuivante:Lesobjectifsd’undéveloppe-mentdurable).
PourlespaysduSud,ledéveloppementdurable«paraîtconstituerunluxederiches»(YvetteVeyret).LecolonelBoumediene,chefdel’Étatalgériennedéclarait-ilpasdèslesannées1970:«nousnesacrifieronspasnotredéveloppementsurl ’auteldel ’environne-ment».Enréalité,laquestiond’unmodedurable de développement se pose aussiauSud.Illuifautnotammentmieuxgérerdesvillesàlacroissancetotalementanar-chique,traiterleproblèmedesdéchetset,parexemple,celuidel’envahissementdesembal-
Les objectifs d'un développement durable
Satisfaire les besoins de chacun aujourd'hui (solidarité intragénérationnelle)
• Se nourrir (lutter contre la faim).• Être en bonne santé (lutter contre les grandes maladies notamment au Sud).• Se loger.• Être éduqué.• Réduire les inégalités en luttant contre la pauvreté.• Maîtriser les enjeux démographiques (croissance de la population, mais aussi vieillissement et mobilité/répartition dans l’espace). Donc, pour une part majoritaire de l’humanité, vivre mieux (se développer).
Vivre dans un environnement sûr et de qualité
• Aménager des territoires durables (villes et campagnes, littoraux).• Maîtriser les mobilités (hommes et marchandises).• Domestiquer l’effet de serre pour limiter la variabilité climatique.• Préserver ou restaurer la qualité de l’air, de l’eau, des paysages.• Prévenir et gérer les risques majeurs naturels et technologiques.
Gérer et partager les ressources pour demain (solidarité intergénérationnelle)
• Les ressources hydrauliques.• La question énergétique (ressources renouvelables ou non renouvelables, l’enjeu nucléaire).• Les ressources halieutiques.• Les ressources forestières.• La biodiversité.
Produire et consommer autrement
• Vers une agriculture durable.• Vers une industrie non polluante.• Vers un tourisme durable.• Vers un commerce équitable.• La question des déchets : en produire moins, les collecter, les trier, les recycler.
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Àl ’échellemondiale,la«communautéinternationale»,regroupéeauseindesins-titutionsonusiennes,sedonnepourobjectifdedéfinirlesgrandesprioritéspourcréerlesconditionsdemodesdurablesdedéve-loppement,leplussouventàl ’occasiondegrandesconférences.Elleétablitdespréconi-sationsdanspratiquementtouslesdomainesdudéveloppementdurable:protectiondelanature,améliorationdesconditionsdeviehumaine(éducation,santé,alimentation),lutte contre le changement climatique,préservationdesressourcesnaturellesparexempleforestières.Maislesrésultatssontpourlemomenttrèsmodestescarlagou-
III.4. Est-il possible de mesurer le développement durable ? 5
Pourmesurerlesprogrèsetlesinégalitésenmatièrededéveloppementdurable,commeenmatièrededéveloppement,onressentlebesoind’avoirdesindicateurspertinents,tâche particulièrement difficile et peut-êtremêmeimpossibletantlesparamètresàprendreencomptesontmultiplesetdifficile-mentquantifiables.Quelquestentativescher-chentàproduireunindicateursynthétique,construitàpartirdeplusieursparamètres,commel’estl’IDH.Maiselless’appuienttropsouventsurdesparamètresessentiellementenvironnementaux. «L’empreinte écolo-gique»,populariséeparleWWF(voirlerap-portannuelenlignePlanète vivante)chercheàmesurerparuneunitédesurfacel’impactdel’hommesurlaplanète.Pourl’OCDE,ils’agitdela«mesureenhectaresdelasuperficiebio-logiquementproductivenécessairepourpour-voirauxbesoinsd’unepopulationhumainedetailledonnée».Lesmeilleuresperformancessontatteintesparlespayslespluspauvres,cequipeutdifficilementconstitueruneréférencepourlerestedel’humanité.
Onpeutmentionnerdeuxindicateurssynthétiquesrécemmentélaboréspardesins-titutsderecherche:l’indicedeperformanceenvironnementaledes Yale and Columbia University;l ’indicateurdedéveloppementdurableduWorld Data Center.
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Exemple d’un Agenda 21 en milieu rural : Vallorcine dans le massif du Mont Blanc (416 habitants en 2007)
Le programme d’actions du village de Vallorcine (Haute-Savoie), labellisé en 2008, s’organise suivant les cinq finalités du développement durable, définies par le ministère de l’Écologie.
Finalité 1. Lutte contre le changement climatique et protection de l’atmosphère• Installation d’une chaufferie bois qui alimentera les bâtiments communaux et certains bâtiments privés.• Création d’une microcentrale électrique.• Mise en place d’un éclairage public économique au lieu-dit La Villaz-Le-Mollard.• Mise en place d’un bilan énergétique (nouvelles actions possibles d’économie sur le bâtiment de la mairie et sur le bâtiment
de l’office du tourisme).• Mise en place du covoiturage.
Finalité 2. Préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources• Manœuvre de déboisement.• Défrichage du site skiable de la Poya.• Assainissement de La Villaz-Le Mollard : installation de tuyaux au Mollard (eau usée) et raccordement au réseau communal
(eau potable).• Étude sur le compostage des cartons.• Mise en place d’un compost public.
Finalité 3. Épanouissement de tous les êtres humains• Réhabilitation du patrimoine et création de logements sociaux.• Installation de toilettes publiques.• Réhabilitation de bâtiments communaux.
Finalité 4. Cohésion sociale et solidarité entre territoires et entre générations• Création d’un site Internet-mairie.• Mise en place d’un plan de circulation des piétons.
Finalité 5. Dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables• Installation d’une deuxième exploitation agricole.• Valorisation d’un sentier thématique autour de l’artisanat• Participation active aux journées du patrimoine.• Informations sur les critères environnementaux.
Piste pédagogique 1 – Exploiter une vidéo : Le tour du monde en 80 secondes
Piste pédagogique 1
Exploiter une vidéo : Le tour du monde en 80 secondes
ÎÎProblématiqueÎd'ensemble« Un développement inégal et déséquilibré à toutes les échelles »
ÎÎObjectifs• Évaluer la maîtrise des acquis du collège par les élèves, tant au niveau du contenu scientifique que des savoir-faire.• Lancer l’apprentissage des premières capacités et méthodes du lycée tout en prenant en compte le niveau de départ des élèves.
ÎÎCapacitésÎtravaillées• Utiliser ses connaissances générales pour comprendre un document (cf. appropriation).• Nommer et localiser les grands repères géographiques terrestres.• Nommer et localiser un lieu dans un espace géographique.• Repérer un lieu ou un espace sur des cartes à des échelles ou systèmes de projection différents.• Mettre en relation des faits de localisations spatiales différentes.• Identifier des documents.• Prélever, hiérarchiser et confronter des informations.• Lire un document et en exprimer par écrit les idées clés, passer de l’observation à la description.
Accompagnement et remédiationLes professeurs peuvent s’appuyer sur une grille récapitulative de capacités.À la fin de l’activité proposée ci-dessous, chaque élève complète une grille de ce type. Elle permet :• de préparer les séquences suivantes et même le programme ;• d’aborder la remédiation au cours des heures d’accompagnement.Les élèves cochent le tableau en fonction du niveau de difficulté qu’ils ont retenu à chaque fois et de leur faculté à réussir l’activité.
Grille de capacités pour l’accompagnement et la remédiation
Capacité Acquise En coursd’acquisition ou
non acquis
Absence de réponse
Utiliser ses connaissances générales pour comprendre un document (cf. appropriation).
Localiser et nommer les continents.
Localiser et nommer les pays.
Localiser les villes.
Sélectionner des informations dans une vidéo : passer de l’observation à la description.
Mettre en relation des faits de localisation spatiale différente.
Confronter des informations.
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 1 – Exploiter une vidéo : Le tour du monde en 80 secondes
ÎÎDocumentsÎsupports• Une vidéo de 80 secondes, (il s'agit en réalité d’une publicité pour un appareil photo) :http://www.tourdumonde80.fr/#/home• Elle est accompagnée d’une carte du voyage indiquant les villes : http://www.tourdumonde80.fr/#/carnet-de-voyage
ÎÎPrésentationL’activité proposée intervient en début d’année, au cours du thème introductif. Elle veut :• répondre à la problématique d’ensemble ;• amener les élèves à acquérir les capacités visées (voir ci-dessus), notamment la compétence à s’approprier le document.Elle est conduite en trois temps.
Premier temps – Évaluer la maîtrise des grands repères terrestres.Proposer aux élèves de réaliser l’exercice en choisissant leur planisphère en fonction de leur niveau de compétence :Le premier planisphère correspond à une projection centrée sur un autre espace que l’Europe.Le deuxième est une projection polaire. Cela oblige les élèves à utiliser divers repères géographiques et à ne pas seulement
utiliser leur mémoire visuelle.
1. Reporter des éléments sur un planisphèreReporter sur le planisphère suivant le nom des villes apparaissant dans le film, aux bons endroits, et tracer le trajet effectué
par les deux photographes en choisissant un (ou les) planisphère(s) proposé(s).�� Document 1. Planisphère centré sur l'Océan pacifique.
�� Document 2. Planisphère à projection polaire.
2. Relever les informations dans le (ou le) planisphère(s) pour compléter le tableau
Villes visitées et photographiées
À quel continent appartient cette ville ?
À quel pays appartient cette ville ?
À quel enesmble de développement
appartient cette ville ?
RemédiationSi l’élève a rencontré des difficultés avec les deux projections proposées, reprendre la projection classique, éventuellement
sur les heures d’accompagnement personnalisé. L’élève doit y indiquer le nom des continents, des pays traversés et les villes photographiées.
Réexpliquer la limite Nord Sud�� Document 3. Planisphère à projection « classique »
Deuxième temps – Exploiter la vidéo publicitaire « Le tour du monde en 80 secondes. »Travail sur postes individuels à l’adresse suivante : http://www.tourdumonde80.fr/#/home
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 1 – Exploiter une vidéo : Le tour du monde en 80 secondes
Relever des informations dans la vidéo• Visionner le film en utilisant la souris pour faire des arrêts sur image pour chaque ville.• Proposer des exemples définissant les attributs d’un espace de vie : travailler, habiter, se déplacer à travers les villes proposées.
AccompagnementEn cas de difficulté à nommer les attributs, l’enseignant peut guider les élèves en proposant d’utiliser la liste suivante : habitat
collectif ou individuel, habitat horizontal ou vertical, commerce informel ou commerce formel, transport collectif ou individuel pour amorcer la construction du tableau.
Troisième temps – Relever les informations dans un autre site pour compléter un tableau et les croiser
1. Relever les informations dans le site suivant pour compléter le tableau ci-dessoushttp://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=CMPTEF01114
Villes visitées et photographiées
Nombre d’habitants pour chaque agglomération
Rang de chaque ville en 2007
Taux d'évolution de la population entre 2005-2010
Londres
Le Caire
Bombay
Hong Kong
Tokyo
San Francisco 7 millions d'habitants.
New York
• Quelle est la caractéristique de ces villes lorsque l’on observe le nombre d’habitants et le rang de la ville à l’échelle du monde ?• Colorier dans le tableau les villes qui ont connu la plus forte croissance de population.
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 1 – Exploiter une vidéo : Le tour du monde en 80 secondes
2. Relever les informations dans le site suivant pour compléter le tableau ci-dessoushttp://www.journaldunet.com/economie/expliquez-moi/villes-les-plus-riches/4-londres.shtml
Villes visitées et photographiées
PIB en 2005 de chaque ville
Rang en 2005 de chaque ville
PIB en 2020 de chaque ville
Londres
Le Caire
Bombay
Hong Kong
Tokyo
San Francisco
New York
• Colorier dans le tableau les villes parmi les sept visitées considérées comme les plus riches du monde en 2005.
3. Croiser et confronter les informations des différents documentsLes élèves sont invités à choisir entre les deux groupes de questions suivantes, le premier étant plus guidé.
Groupe 1• Où peut-on localiser en général les villes à forte croissance démographique par rapport à la limite Nord Sud ?• Où peut-on localiser en général les villes les plus riches par rapport à la limite Nord Sud ?• En croisant les deux informations précédentes, quelles seraient en général les caractéristiques d’une ville du Nord ?• Utiliser le travail mené dans le deuxièmement, est-il possible de différencier l’habitat, le travail et les déplacements selon
des critères de développement ?
Groupe 2• Où peut-on localiser en général les villes à forte croissance démographique par rapport à la limite Nord Sud ?• Où peut-on localiser en général les villes les plus riches par rapport à la limite Nord Sud ?• En croisant les deux informations précédentes, quelles seraient en général les caractéristiques d’une ville du Nord ? Est-il
nécessaire d’être une mégapole pour peser économiquement à l’échelle du monde ? Argumenter en prenant un exemple de ville dans le tableau.
• À travers l’exemple des villes, comment les inégalités de développement sont-elles perceptibles ?• D’après les projections indiquées dans les tableaux, ces inégalités sont-elles amenées à se réduire ou s’amplifier ?
Accompagnement et remédiationÀ la fin de ces exercices, chaque élève peut compléter une grille récapitulative de capacités afin de préparer les séquences
suivantes et même le programme de remédiation au cours des heures d’accompagnement (voir page 1 de la piste pédagogique).
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 2 – Réaliser une carte heuristique pour évaluer les besoins de l’Inde
Piste pédagogique 2
Réaliser une carte heuristique pour évaluer les besoins de l’Inde
La carte heuristique (du grec eurisko = je trouve – mind map en anglais) est un schéma ou organigramme, plus qu'une carte au sens géographique du terme. Elle permet de visualiser une représentation arborescente des informations.
ÎÎProblématique« De nouveaux besoins pour plus de 9 milliards d’hommes en 2050. »Les élèves ont à déterminer ainsi les défis pour l’Inde pour le xxie siècle. Il s'agit de constituer une carte heuristique en prélevant dans divers documents les informations nécessaires.Les élèves travaillent sur l’exemple de l’Inde qui, en 2050, sera le plus grand foyer démographique du monde. Le tableau du document 2 peut servir de support.
ÎÎObjectifs• Préparer à la construction de l’argumentation.• Dans ce but, mettre en évidence les liens logiques entre les idées et la nécessité de classer et hiérarchiser les informations pour les rendre lisibles.
ÎÎCapacitésÎtravaillées• Lire un document (un texte ou une carte) et en exprimer oralement ou par écrit les idées clés, les parties ou com-posantes essentielles ; passer de la carte au croquis, de l’observation à la description.• Prélever, hiérarchiser et confronter des informations.• Réaliser des graphes de différents types.
ÎÎDocumentsÎsupportsDocuments supports pour construire la carte heuristique.• Carte heuristique à compléter (document 1).• Tableau : « Quelques indicateurs de base sur l’Inde » (document 2).• Vidéo 1 « Tata lance la voiture la moins chère du monde ». Vidéo à visionner sur le site de France 24. Le texte de l’article peut aussi être utilisé :http://www.france24.com/fr/20090323-ratan-tata-nano-automobile-inde-lancement-prix-europe-low-cost-voiture• Texte : « Le mythe du miracle économique en Inde » (document 3) :à l’adresse : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7953• Vidéo 2 : « L’eau pompée de Coca-Cola ». Vidéo à visionner sur le site Dailymotion à l’adresse :http://www.dailymotion.com/video/xano7n_l-eau-pompee-de-coca-cola_news
ÎÎOutils• Un logiciel gratuit pour construire un schéma heuristique.Il existe de nombreuses applications d’accès libre permettant de construire des schémas raisonnés, par exemple ThinkGraph, FreeMind ou XMind. Ces graphes partent d’une idée centrale et en déterminent les attributs.• Deux cartes heuristiques.La première est destinée aux élèves qui vont la compléter ; la seconde, à l’intention de l’enseignant, montre ce que l’on peut espérer des élèves à la fin de l’activité.• Tableaux récapitulatifs selon les trois axes du développement durable.
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 2 – Réaliser une carte heuristique pour évaluer les besoins de l’Inde
ÎÎPrésentationPour un premier contact avec une carte heuristique, l’enseignant doit guider la réflexion des élèves : il peut le faire soit grâce au tableau blanc interactif (TBI) s’il en est équipé ou, de façon plus habituelle, faire travailler des binômes d’élèves sur un ordinateur. Il peut alors proposer un cadre structurant qui leur permettra de compléter les branches de l’arborescence, c’est le choix retenu ci-dessous.Il peut aussi proposer une plus grande autonomie en leur laissant la possibilité de construire les branches de l’arbo-rescence par eux-mêmes.
Démarche proposéePour déterminer les défis de l’Inde pour le xxie siècle et réfléchir, à la fin de l’exercice, aux besoins de l’Inde, les élèves vont
devoir compléter la carte heuristique ci-dessous à l’aide de quatre documents successifs.
1. Classer les données du document 2 : « Quelques indicateurs de base sur l’Inde » selon les trois pôles du développement durable
Les intitulés de colonnes sont coloriés en fonction du code couleur retenu sur la carte heuristique, une couleur par domaine, quelques attributs plus complexes sont déjà indiqués sur la carte heuristique.
Le bleu, du plus clair au plus foncé, est attribué au pôle économique.Le jaune, puis orangé clair, orangé foncé et ensuite rouge sont attribués au pôle social.Le vert, du plus clair au plus foncé est attribué au pôle environnement.
Classer les données du tableau selon les trois axes du développement durable • Les intitulés de colonne sont coloriés en fonction du code couleur retenu sur la carte heuristique, une couleur par domaine,
quelques attributs plus complexes sont déjà indiqués sur la carte.
Économie Social Environnement
Taux de croissance : 7,7 pour 2010Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : 2000 2007Agriculture 23% 17,8% Industrie 26% 29,4% Services 50% 52,8%
Démocratie, république fédéralePopulation : 1 139 millions (2008) Croissance démographique : 1,3% (2008)Espérance de vie à la naissance : 65 ans (2007)Taux d’alphabétisation : 61% (2007)Indice de développement humain : 0,62, 128e rang mondial (2007-2008)
Commencer la construction de la carte heuristique en reformulant les données prélevées dans le tableau.Le contenu de chaque case étant limité, il est nécessaire :• d’utiliser des mots clefs ;• de compléter les cases des couleurs suivantes :
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 2 – Réaliser une carte heuristique pour évaluer les besoins de l’Inde
3. Classer les données du texte « Le mythe du miracle économique de l’Inde » (document 3) selon les trois pôles du développement durable.
Économie Social Environnement
Forte croissance économique.Multinationales.Secteur informel.Travailleurs pauvres.Surendettement des paysans.
77 % des Indiens pauvres.Sous-alimentation.Malnutrition des enfants.Suicide de paysans.Croissance des disparités sociales.
Compléter la carte heuristique• compléter les cases des couleurs suivantes :
4. Classer les données de la vidéo 2 « L’eau pompée de Coca-Cola » selon les trois axes du développe-ment durablehttp://www.dailymotion.com/video/x1adn2_l-eau-pompee-de-coca-cola_news
Économie Social Environnement
Implantation d’une multinationale en Inde. Usines d’embouteillage.Aridité des terres agricoles.
Mouvement civique.Ruine du paysan/devient ouvrier agricole.Pas d’eau potable.
Épuisement des nappes phréatiques.Pollution des eaux.
Compléter la carte heuristique• compléter les cases des couleurs suivantes :
embouteillagescroissance du parc automobilepollution de l’air
Environnement
développement du marché intérieurmultinationale Tata
ouverture à la mondialisation
hausse de l’industrie
Économie
suicide des paysans
Les dé�s de l’Inde pour 2050
en croissance
Très faible IDH
faible espérance de vie
40 % d’analphabètes
non accès à l’eau potable
émergence d’une classe moyenne
croissance des disparités sociales77 % de paysans pauvres
malnutrition/sous-alimentation
Démocratie
Plus d’1 milliard d’hommesSocial
Fort taux de croissance
travailleurs pauvres secteur informel
surendettement des paysans
domination du tertiaire
baisse de l’agriculturearidité des terres
bouleversement des secteurs d’activités
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 2 – Réaliser une carte heuristique pour évaluer les besoins de l’Inde
Voici ce que l’on peut espérer des élèves à la fin de l’activité lorsque l’on prend en compte les deux vidéos, le texte sur la mondialisation et le tableau Indicateurs de base sur l’Inde :
• À partir de la carte heuristique achevée, dégager les paradoxes et les défis de l’Inde au début du xxie siècle, en reprenant les trois pôles du développement durable : économique, social et environnemental.
épuisement des nappes phréatiques
pollution des eaux
embouteillagescroissance du parc automobilepollution de l’air
Environnement
usines d’embouteillage implantation de multinationales étrangères
volonté d’exportation
développement du marché intérieurmultinationale Tata
ouverture à la mondialisation
hausse de l’industrie
Économie
déclassement social
suicide des paysans
Les dé�s de l’Inde pour 2050
en croissance
Très faible IDH
faible espérance de vie
40 % d’analphabètes
non accès à l’eau potable
émergence d’une classe moyenne
croissance des disparités sociales77 % de paysans pauvres
malnutrition/sous-alimentation
mouvement civiqueDémocratie
Plus d’1 milliard d’hommesSocial
Fort taux de croissance
travailleurs pauvres secteur informel
surendettement des paysans
domination du tertiaire
baisse de l’agriculturearidité des terres
bouleversement des secteurs d’activités
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
▼ Document 1. Carte heuristique : Pour évaluer les besoins de l’Inde
pollution de l’air
Environnement
ouverture à la mondialisation
ÉconomieLes dé�s de l’Inde pour 2050
Démocratie
Plus d’1 milliard d’hommesSocial
6. Piste pédagogique 2 – Réaliser une carte heuristique pour évaluer les besoins de l’Inde
Piste pédagogique 3 – Évaluer la dimension « durable » d’une politique de développement
Piste pédagogique 3
Évaluer la dimension « durable » d’une politique de développement
ÎÎProblématiqueÎd’ensembleMettre en œuvre des modes durables de développement.
ÎÎObjectifs• Prendre la mesure de la difficulté à mettre en place et évaluer la dimension « durable » des politiques de développement.• Porter un regard critique sur les indicateurs fréquemment utilisés.
ÎÎCapacitésÎtravaillées• Sélectionner et classer des informations.• Mener à bien une recherche dans le cadre d’un groupe.Activité 1• Compléter un schéma simple.• Préparer un court argumentaire en utilisant un vocabulaire géographique.Activité 2• Présenter à l’oral un exposé construit et argumenté en utilisant un vocabulaire géographique.• Décrire une situation géographique.• Comprendre l’emboitement des échelles.• Étudier une action inscrite dans une démarche durable de développement.
ÎÎDocumentsÎsupportsActivité 1• Vidéo de 80 secondes (voir piste pédagogique n°1 , « Le tour du Monde en 80 secondes ») :http://www.tourdumonde80.fr/#/home • Carte : L’indice de développement humain (document 2 de la mise au point scientifique).• Carte : L’empreinte écologique.• Graphique croisant l’IDH et l’empreinte écologique :http://www.e-sige.ensmp.fr/cms/libre/edd/module1/m1_chap4_indicateurs.htm• Carte : L’indice de performance environnementale (document 16 de la mise au point scientifique).Activité 2• Exemples d’actions de développement durable sur divers sites :– le site de l’ambassade costaricaine en France ;http://www.ambassade-costarica.org/le_costa_rica/Ecologie%20et%20developpement%20durable.html• Le portail d’informations touristiques de l’ile Maurice : http://www.ilemaurice-tourisme.info/article.php?id=159• Le site de la revue Courrier International :http://www.courrierinternational.com/article/2007/01/04/cuba-a-fait-sa-revolution-bio• Le site d’une coopérative de commerce équitable :http://www.ethiquable.coop/fr/filieres-impacts/cafe/cafe/producteurs/fondo-paez.php• Le site de l’école supérieure de journalisme de Lille :http://www.esj-lille.fr/atelier/js/js00/a4.htm• Le site du Programme des Nations unies pour l’Environnement :http://www.unep.org/ourplanet/imgversn/151/french/rodriguez.htmlATTENTION : en cas de rupture de ces liens, l’enseignant peut trouver sur internet une action de développement durable similaire pour chaque État, qui pourra être étudiée par les élèves.
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 3 – Évaluer la dimension « durable » d’une politique de développement
ÎÎOutilsÎd’aide• Fiche d’évaluation formative.• Fiche de relevé d’informations.
PrésentationLa dimension durable des politiques se mesure à l’échelle des États. Les élèves sont organisés en binômes dont chacun va
construire un argumentaire qui pourra être présenté à l’oral.La séquence se déroule en partie en salle informatique : les élèves qui travaillent ensemble sur le même poste utilisent des
ressources internet. Le professeur choisit une des deux activités proposées ci-dessous.
Activité 1. Analyser des indicateurs d’évaluation du mode de développementAprès un retour sur la notion de développement durable abordée au collège, chaque groupe doit répondre aux questions sur un
des pays abordé dans le cadre de la piste pédagogique n°1 (« Tour du Monde en 80 secondes ») puis rédiger un court paragraphe argumenté, en s’aidant de la fiche d’évaluation formative.
1. À partir de différents indicateurs : l’indice de développement humain ; l’empreinte écologique.
Utiliser les documents supports correspondants.• Choisir un pays dans la liste suivante : Royaume-Uni, Égypte, Inde, Chine, Japon, États-Unis.• Réaliser, en binôme, une « évaluation » de la politique de développement mise en place.• Répondre, pour le pays choisi, aux questions suivantes.
L’indicateur référence de mesure du développement humain• Quelle est la valeur de l’IDH en 2007 ?• Est-elle considérée comme élevée, moyenne ou faible ?• Quelle était la valeur de l’IDH en 2000 ?• Cette valeur a-t-elle fortement, moyennement ou faiblement progressé entre 2000 et 2007 ?
Un indicateur environnemental• Quelle est la valeur de l’empreinte écologique (EE) ?• Est-elle considérée comme élevée, moyenne ou faible ?• Quelle était sa valeur en 2000 ?• Quelle évolution cette valeur a-t-elle connu entre 2000 et 2007 ?
Compléter progressivement le tableau ci-dessous (en couleur, les éléments à retrouver).
Indicateur social Indicateur environnemental
IDH en 2007 En 2000 EE en 2008 En 2000
Royaume-Uni 0,947 0,932 5,6 5,35
Égypte 0,703 0,655 1,4 1,49
Inde 0,609 0,561 0,8 0,77
Chine 0,772 0,719 1,6 1,54
Japon 0,960 0,943 4,4 4,77
États-Unis 0,956 0,949 9,6 9,7
Moyenne mondiale 0,753 0,722 2,7 2,6
L’ISIGE (Institut supérieur d’ingénierie et de gestion de l’environnement) propose d’évaluer les politiques durables de dévelop-pement en croisant les deux critères abordés précédemment. Situer le pays étudié sur le graphique ci-dessous.
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
Piste pédagogique 3 – Évaluer la dimension « durable » d’une politique de développement
2. À partir d’un indicateur synthétique, l’indice de performance environnementale (IPE)•Présenter l’IPE et son mode de calcul.Après cette phase, les élèves sont invités à travailler à partir de la carte Indice
de performance environnementale. Ils peuvent aussi se connecter sur le site internet de l’IPE, proposé par les universités de Yale et Columbia : http://epi.yale.edu/.
•Retrouver le rang des six pays étudiés à l’étape 1 dans le classement IPE.•Préparer, à l’aide des réponses aux questions précédentes, un rapide argu-
mentaire. Il doit répondre à la question suivante : « selon vous, le mode de dévelop-pement adopté par le [pays] est-il pleinement durable ? Justifiez votre réponse. »
▼ Fiche d’évaluation formative
Critères de réussite Fait Non fait Éléments de remédiation
Sélectionner des informations
Sélection de la page adaptée à la question
Réponses validées aux questions
Hiérarchiser des informations
Associer un indicateur, un chiffre et un qualificatif
Confronter des informations
Associer des informations différentes(celles liées à l’IDH et celles liées à l’EE))Confronter des points de vue différents(classement IPE et classement ISIGE)
Utiliser un vocabulaire géographique
Utiliser des notions (développement, développement durable)Utiliser des mots-clés (les indicateurs)
Piste pédagogique 3 – Évaluer la dimension « durable » d’une politique de développement
Activité 2. Étudier les pays du Sud considérés comme des États « exemplaires » en termes de développe-ment durable selon l’IPE
L’activité peut être conduite selon les deux temps proposés ci-dessous.
1. Sélectionner des informations•Repérer sur la carte et localiser les pays du Sud ayant un indice de performance environnementale (EPI en anglais) supérieur
à 70. Ces États sont considérés comme des États proposant des politiques durables de développement.•Par binôme, retrouver pour l’un de ces pays la valeur :– de l’IDH ;– de l’empreinte écologique.•Placer le pays étudié sur le graphique de la page précédente :– son mode de développement peut-il être considéré comme « durable » au regard de la définition proposée par l’ISIGE ?Une conclusion de l’enseignant peut permettre de relativiser la pertinence des indicateurs les plus fréquemment utilisés par
les médias pour évaluer avec rigueur les politiques nationales de développement durable.Voir le recueil de textes « Indicateurs et développement durable ».
2. Étudier une action de développement durable dans un pays en développementTravail en binôme. Les élèves ont à étudier une action inscrite dans une démarche durable de développement.L’enseignant propose aux élèves une liste de sites, permettant d’étudier des actions de ce type (voir liste des documents supports).•À partir d’une sélection d’informations, ils doivent compléter une fiche descriptive de l’action.•À l’issue de cette étape, les binômes sont invités à confronter leur conclusion et à justifier leur réponse à l’aide de la fiche
descriptive.•À partir du document, préparer la présentation orale d’une action.À cette fin, compléter la fiche suivante en décrivant cette action développée dans le pays choisi :– quelle activité est développée ?– qui contribue à la mise en place de l’action ?– pourquoi cette action a-t-elle été mise en œuvre ?– comment a-t-elle été mise en œuvre ?– quand a-t-elle été développée ?Compléter la fiche en retrouvant les conséquences économiques, sociales et environnementales de cette action.Choisir l’action parmi les pays suivants : Costa Rica (préservation ressources naturelles) ; île Maurice (écotourisme) ; Cuba
(agriculture bio) ; Colombie (commerce équitable) : Chili (filets à nuages) : Panama (préservation ressources océaniques).
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
À court terme À long terme À court terme À long terme À court terme À long terme
Dans d’autres régions du monde ? Dans d’autres régions du monde ? Dans d’autres régions du monde ?
À court terme À long terme À court terme À long terme À court terme À long terme
En conclusion, retrouver trois caractères qui permettent de qualifier un mode durable de développement ?
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
▼ Indicateurs et développement durable
Mesurer le durable : l’impossible harmonisation des indicateurs ?
La course aux indicateurs […] n’est peut-être pas la voie la plus efficace pour faire progresser la notion de développement durable. L’affirmation de Jean Baneth, ancien Directeur économique de la Banque Mondiale, mérite d’être méditée : « un indicateur universel n’a strictement aucun sens ; même les indicateurs, partiellement élaborés à partir de la valeur pondérée de diverses statistiques, n’ont pas pour effet d’améliorer la compréhension de réalités complexes mais plutôt de les occulter et même de les déguiser ».
Yvette Veyret, Paul Arnould, Atlas des développements durables, Autrement, 2010, p. 82.
L’empreinte écologique n’est pas un indicateur de développement durable, elle ne permet pas de comparer différents modes de gestion du territoire. Peut-on faire abstraction […] du volet social des pays à faible empreinte écologique pour en faire des modèles parce que l’emprise des sociétés sur le milieu « naturel » serait réduite ? L’empreinte écologique contribue à la globalisation et les généralisations qu’elle induit à la dramatisation, fondement même des dis-cours de certains acteurs (ONG de protection de la nature notamment) ; ces discours militants, non explicites et bien peu scientifiques, sont d’abord des éléments de communication, de mobilisation du grand public pour le plus grand profit des mêmes associations.
Yvette Veyret, Le développement durable, SEDES 2007, p. 50.
Le concept d’empreinte écologique a été inventé au début des années 1990. Son unité est «l’hectare global », dont les capacités de production ou d’absorption des déchets correspondent à la moyenne mondiale des « performances » des terres agricoles et des écosystèmes (biocapacités). L’empreinte écologique d’un pays correspond au nombre d’hectares globaux nécessaires pour fournir les denrées alimentaires et les fibres textiles consommées par sa population, pour construire ses villes et ses infrastructures, et pour absorber ses déchets, gaz à effet de serre compris.Les émissions de CO2
sont converties en nombre d’hectares de forêt requis pour les absorber.Le concept a fait l’objet de nombreux travaux en France, dans le cadre de la réflexion sur l’élaboration de nouveaux indicateurs de bien-être. Ni la commission Stiglitz sur la mesure de la performance économique et du progrès social ni le Conseil économique, social et environnemental (CESE) n’ont préconisé de l’utiliser en priorité. Ils lui ont préféré le bilan carbone, jugé plus simple et plus robuste. « L’empreinte écologique est un concept séduisant et pédagogique, mais il présente des limites, note Philippe Le Clézio, rapporteur d’un avis du CESE sur le sujet en juin. Par exemple, il ne prend pas en compte les pollutions. L’utilisation d’engrais augmente la productivité des sols, donc diminue l’empreinte écologique, mais elle crée aussi une pollution. »Alain Grandjean, membre du comité stratégique de la Fondation Nicolas Hulot fait partie des sceptiques. « C’est un indicateur pionnier, qui a permis de montrer que l’humanité prélève plus que ce que les ressources renouvelables peuvent fournir, mais il pose des problèmes méthodologiques, explique l’économiste. Il veut mesurer avec une unité commune des données incomparables. Les émissions de gaz à effet de serre se mesurent en tonnes, pas en hectares. La capacité d’absorption du CO2 par les forêts est un sujet très débattu, les écarts entre les estimations peuvent être importants.»L’économiste Jean Gadrey, qui a participé aux travaux de la commission Stiglitz, défend le concept. « Il existe peu d’indicateurs aussi performants pour sensibiliser les personnes qui ne sont pas spécialistes, affirme-t-il. Il nous montre que nous dépendons de territoires qui peuvent se trouver loin de nous. Il a un intérêt pour réfléchir plus largement que sur la seule question du carbone. » M. Wackernagel répond aux critiques que son concept est « une comptabilité qui repose sur des outils scientifiques et mesure une question précise, à savoir quelle biocapacité nous utilisons. »L’intérêt majeur de l’indicateur est de mesurer l’évolution des consommations de ressources dans le temps. Il met aussi en relief les inégalités entre modes de vie.
Piste pédagogique 3 – Évaluer la dimension « durable » d’une politique de développement
Specimen offert avec l’aide de la Casden. FOREDD 2011
L’indice de performance environnementale (IPE)
L’édition 2010 de l’indicateur de performance environne-mentale (IPE) classe 163 pays en fonction de 25 indicateurs de performance prenant en compte les objectifs de santé environnementale (accès à l’eau potable, pollution de l’air...) et de vitalité des écosystèmes (biodiversité, usage des pesticides, état des forêts, protection des mers, émissions de CO2
...).Ces indicateurs permettent d’évaluer à l’échelle nationale l’écart entre les objectifs à atteindre et le résultat des poli-tiques environnementales.
http://epi.yale.edu/
Ce palmarès est-il parfait ? Sans doute pas, les scientifiques de Yale et de Columbia sont les premiers à en convenir. On peut sans doute discuter longtemps de la pertinence des indicateurs retenus ou de la pondération qui leur est appliquée pour composer l’indice final de performance environnementale. Surtout, regrettent les chercheurs, les statistiques manquent cruellement pour évaluer un certain nombre de pays ou d’enjeux.« Lors de la conférence de Copenhague sur le climat, en décembre 2009, l’existence de données fiables sur la performance environnementale est apparue fondamentale », rappelle Daniel C. Esty, directeur du Yale Center for Environmental Law and Policy.En conclusion, les auteurs de l’étude appellent la communauté internationale à effectuer « des investissements substantiels dans des indicateurs systématiquement relevés et publiés de manière transparente ».
Grégoire Allix, Le Monde, 30 mai 2010.
De quoi se compose cet indiceSi la santé environnementale et la vitalité des écosystèmes comptentpour moitié chacune, les vingt-cinq indicateurs qui les composent fontl’objet de pondérations très variables, de 0,7 % à 25 %.