1 L’IMPACT ÉCONOMIQUE ET FINANCIER du retour potentiel des Expos de Montréal Étude réalisée pour le compte de la société Montreal Homerun Project et de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain Le Conference Board du Canada – Novembre 2013 Par Maxim Armstrong
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L’IMPACT ÉCONOMIQUE ET FINANCIER du retour potentiel des … · 2016. 9. 30. · 3 Résumé Impact économique et financier du retour potentiel des Expos de Montréal Le groupe
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L’IMPACT ÉCONOMIQUE ET FINANCIER du retour potentiel des Expos de Montréal
Étude réalisée pour le compte de la société Montreal Homerun Project et de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain Le Conference Board du Canada – Novembre 2013
Par Maxim Armstrong
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TABLE DES MATIÈRES Résumé ......................................................................................................................................................... 3
Chapitre 1 ― Introduc on ............................................................................................................................ 4
Chapitre 2 ― La phase de construction ........................................................................................................ 6
PIB par industrie .................................................................................................................................... 7
Emplois par industrie ............................................................................................................................ 8
Les importations par produits ............................................................................................................... 9
PIB par industrie .................................................................................................................................. 12
Ventilation des emplois par industrie ................................................................................................. 13
PIB par industrie .................................................................................................................................. 18
Emplois par industrie .......................................................................................................................... 19
Impact économique et financier du retour potentiel des Expos de Montréal Le groupe Montreal Homerun Project a confié au Conference Board du Canada (CBdC) la mission d’analyser
l’impact économique sur l’économie de la métropole et de la province de Québec du retour potentiel d’une équipe
de baseball professionnel à Montréal. L’analyse porte sur les retombées d’un tel projet à trois niveaux : la
construction d’un nouveau stade, l’exploitation d’un stade sportif et l’afflux de touristes lié à la présence d’une
équipe de la Ligue majeure de baseball à Montréal. Les simulations d’impacts économiques évaluent les
retombées sur le plan de l’emploi, du Produit intérieur brut (PIB), du revenu du travail et des importations. Nous
avons également analysé les impacts financiers que représenterait le retour d’une équipe professionnelle de
baseball à Montréal pour les gouvernements du Québec et du Canada.
Points saillants de l’étude :
Les impacts économiques
La construction d’un nouveau stade contribuerait à soutenir 1 900 emplois par année de construction et
un total de 470 M$ de PIB.
Montréal hériterait des deux tiers des retombées économiques. Plus de 80 % des retombées se feraient
sentir au Québec.
L’exploitation d’un stade, de même que l’équipement et les services de soutien de l’équipe se traduiraient
par la création de 825 emplois directs et soutiendrait environ 1 600 emplois au total, si l’on tient compte
des emplois indirects et induits. Cela injecterait 96 M$ dans l’économie québécoise.
L’augmentation du flux touristique au Québec entraînerait des dépenses de consommation
supplémentaires de l’ordre de 50,8 M$ à 58,1 M$ par année.
Cette vague de touristes soutiendrait entre 630 et 720 emplois par année.
Les impacts financiers
La construction d’un stade devrait produire des recettes d’environ 55,6 M$ pour le gouvernement du
Québec et de 51,3 M$ pour le gouvernement fédéral.
L’exploitation du stade, de même que les services de soutien et l’équipement assurant le maintien de
l’équipe de baseball, engendreraient des recettes de 19,6 M$ par année pour le gouvernement du
Québec et de 18,3 M$ par année pour le gouvernement fédéral.
Les revenus générés par l’afflux touristique lié à la venue d’une équipe de baseball pourraient atteindre
entre 6,3 M$ et 7,2 M$ par année pour le gouvernement du Québec et entre 6,4 M$ et 7,3 M$ pour le
gouvernement fédéral.
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Chapitre 1 ― Introduction Il y a près de 10 ans, les Expos quittaient Montréal en direction de Washington. Peu de gens se souviennent de la
période où, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, les Expos de Montréal attiraient en moyenne
5 000 personnes de plus par rencontre que la moyenne de toutes les équipes majeures de baseball réunies.
Malheureusement, les gens se souviennent plutôt d’un Stade olympique vide au début des années 2000 et d’une
équipe qui croupissait au bas des classements. Difficile de raconter toute cette histoire en quelques paragraphes,
surtout lorsque l’on sait que Jacques Doucet et Marc Robitaille ont eu besoin de plus de 1 500 pages pour raconter
l’histoire des Expos1. Cependant, il faut rappeler que le contexte économique des dernières années des Expos était
particulièrement difficile, ne serait‐ce qu’en raison de la faiblesse du dollar canadien. Ce facteur a particulièrement
contribué à réduire la marge de manœuvre financière des propriétaires des équipes de sport canadiennes.
Le contexte a toutefois changé depuis. En fait, dans une note d’information portant sur le sport professionnel dans
les villes du Canada et publiée en juillet 2011, le Conference Board du Canada (CBdC) concluait que les conditions
économiques nécessaires au soutien d’une équipe de la Ligue majeure de baseball (LMB) à Montréal étaient
réunies.
En effet, grâce à une population de près de quatre millions d’habitants, Montréal aurait la masse critique
généralement jugée nécessaire pour soutenir une équipe de la LMB. Le revenu moyen des habitants y est
également suffisamment élevé pour soutenir la vente de billets. De plus, la présence d’un nombre important de
sièges sociaux de grandes entreprises dans la métropole permet d’espérer un appui financier de la part de celles‐ci,
un élément essentiel au soutien d’une équipe de sport professionnel. Enfin, le retour à la parité du dollar canadien
avec le dollar américain donnera une plus grande marge de manœuvre financière aux équipes canadiennes pour
leur permettre de concurrencer les équipes américaines.
C’est dans un tel contexte que le Montreal Homerun Project a vu le jour. Ce groupe, composé de divers acteurs
économiques intéressés au retour du baseball professionnel à Montréal, de concert avec la Chambre de commerce
du Montréal métropolitain, a lancé l’initiative d’évaluer la faisabilité d’un tel projet.
Le Montreal Homerun Project a ainsi mandaté le Conference Board du Canada (CBdC) afin d’évaluer les impacts
économiques et financiers pour l’économie de la métropole et de la province, du retour potentiel d’une équipe de
baseball professionnel à Montréal. L’analyse porte sur les retombées d’un tel projet à trois niveaux : la
construction d’un nouveau stade, l’exploitation d’un stade et le maintien d’une équipe de sport professionnel et
une présence touristique accrue liée au retour d’une équipe de baseball. Les simulations d’impacts économiques
nous permettent de faire des prévisions quant aux retombées sur le plan de l’emploi, du Produit intérieur brut
(PIB), des revenus de travail et des importations.
En plus des retombées économiques, nous évaluerons les rendements financiers auxquels pourraient s’attendre
les gouvernements du Québec et du Canada. Ces rentrées d’argent comprennent les impôts versés par les
entreprises et les travailleurs rattachés au projet de l’équipe de baseball, de même que les taxes à la
consommation.
Les résultats de cette analyse d’impact seront présentés en trois temps : l’impact de la construction d’un stade est
examiné au chapitre 2, l’impact de l’exploitation d’un stade est exploré au chapitre 3 et l’impact du tourisme, au
chapitre 4. Au chapitre 5, nous présentons une discussion sur les modèles entrées‐sorties et sur la méthodologie
retenue dans le cadre de cette étude. On vise notamment à préciser la définition des modèles de type entrées‐
1 Voir Il était une fois les Expos, tomes 1 et 2.
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sorties et les types de résultats qui en découlent, nous mettrons aussi en lumière les hypothèses que nous avons
formulées pour produire nos simulations économiques.
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Chapitre 2 ― La phase de construction
Faits saillants La phase de construction d’un stade de 426 M$ soutiendrait près de 1 900 emplois en moyenne pendant
chacune des trois années de la phase de construction.
Montréal récolterait les deux‐ tiers de tous les effets en PIB, emploi et revenus de travail et plus de 80 % des effets demeureraient au Québec.
Les secteurs des services professionnels, de la finance, des assurances de même que le secteur manufacturier, seraient les plus grands bénéficiaires de l’effet d’entraînement des chaînes d’approvisionnement, récoltant plus de la moitié des effets indirects et induits.
Le gouvernement du Québec pourrait toucher 55,6 M$ en revenus supplémentaires. Quant au gouvernement du Canada, il pourrait engranger des recettes supplémentaires de près de 51,3 M$.
L’impact économique Grâce à cet investissement de 426 M$ (soit 142 M$ en moyenne pendant chacune des trois années de la phase de
construction), la construction d’un stade devrait générer 470 M$ au chapitre du Produit intérieur brut (PIB).
Notons que ces deux montants ne sont pas comparables. En effet, un investissement de 426 M$ ne se calcule pas
en valeur ajoutée, comme c’est le cas pour le PIB. D’ailleurs, au tableau 1, on peut voir que l’impact direct de cet
investissement de 426 M$ sur le PIB se chiffre à 64,5 M$ par année pendant trois ans, soit une augmentation
totale du PIB de 193,5 M$ .
Au chapitre des emplois, ce sont près de 1 900 postes qui seront soutenus pendant trois ans, ce qui produirait des
revenus de travail évalués à 100 M$ par année. (Voir tableau 1.)
Total 68,9 84,0 100,2 68,7 83,8 *Les impacts du Canada englobent ceux du Québec. Ceux de Montréal sont inclus dans ceux du Québec. Sources : Le Conference Board du Canada; Statistique Canada, 2009, Modèle interprovincial d’entrées-sorties.
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Cet investissement de 470 M$ entraînerait des retombées directes de 193,5 M$, des retombées indirectes de
160,1 M$ et des retombées induites de 116,6 M$. Les impacts indirects représentent les effets d’entraînement de
cet investissement dans la chaîne d’approvisionnement. Pour ce qui est des effets induits, il s’agit de l’impact sur la
consommation généré par les revenus tirés des retombées directes et indirectes. Ainsi, la construction d’un stade
aurait un effet multiplicateur de 1,43. Autrement dit, chaque dollar de PIB direct entraînerait 1,43 dollar en
activités indirectes et induites.
Selon nos données, le Québec bénéficierait d’environ 83 % des retombées totales sur le PIB, l’emploi et les revenus
de travail. En effet, des 1 855 emplois soutenus, 1 538 demeureront au Québec, d’où une augmentation des
revenus de travail de l’ordre de 84 M$ pendant chacune des années de la phase de construction du projet.
L’économie de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal bénéficiera de 1 283 emplois soutenus
et récoltera près de 70 M$ en revenus de travail pendant chacune des années de la phase de construction. Plus des
deux tiers des impacts totaux de ce projet devraient profiter à Montréal.
PIB par industrie Les travaux de génie, le secteur de l’industrie de la construction responsable de la construction de ce type de
bâtiment, récolteraient l’ensemble des effets directs de l’investissement. Ceux‐ci représentent 41 % de l’ensemble
des retombées lorsque l’on tient compte des impacts indirects et induits. Ce sont les services professionnels et
techniques qui récolteraient la plus grande part des effets d’entraînement des chaînes d’approvisionnement
(indirects) et des effets sur les revenus (induits), récoltant 21 % des impacts. Parmi ceux‐ci, les services
d’ingénierie et les services d’architecture récolteraient la grande majorité des retombées, soit 70 %.
Quant aux secteurs manufacturier, de la finance, de l’assurance, et du commerce de gros et de détail, ils
récolteraient entre 7 % et 17 % des effets chacun. (Voir tableau 2.)
Cotisations aux programmes de sécurité sociale (assurance‐emploi, CSST, RQAP) 3,1 6,7
Taxe sur la production, à l’importation et à la consommation 13,0 5,9
Taxe sur les produits et services 3,9 3,6
Autres revenus 0 0,8
Total 55,6 51,3 Source : Le Conference Board du Canada.
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Chapitre 3 — L’exploitation du stade
Faits saillants
L’exploitation du stade, de même que les services de soutien et l’équipement assurant le maintien de l’équipe créeraient 825 emplois directs au Québec, ajoutant directement 50,3 M$ au PIB.
Les effets en cascade des chaînes d’approvisionnement et des revenus de travail injecteraient une somme supplémentaire de 45 M$ dans l’économie du Québec et de 15 M$ dans l’économie des autres régions du Canada.
Une multitude d’industries se partageraient près de 40 % des impacts. Les principales industries touchées sont les services financiers et d’assurances, les services immobiliers, les services professionnels et techniques, les industries de l’information, le secteur manufacturier et le commerce de détail et de gros.
Le Québec récolterait plus de 85 % de tous les impacts économiques prévus et Montréal en conserverait plus de 70 %.
L’exploitation du stade de même que les services de soutien et l’équipement assurant le maintien de l’équipe généreraient des revenus de 19,6 M$ par année pour le gouvernement du Québec et de 18,3 M$ pour le gouvernement fédéral.
L’impact économique
L’exploitation du stade de même que les services de soutien et l’équipement assurant le maintien de l’équipe de
baseball à Montréal feraient augmenter le PIB au Québec d’environ 50 M$. En ajoutant l’effet domino des chaînes
d’approvisionnement et des revenus, on voit l’apport atteindre près de 45 M$ au Québec, dont 29 M$ pour la
région métropolitaine de Montréal. Les autres régions du Canada profiteraient d’un apport d’environ 15 M$. (Voir
tableau 5.)
Pour ce qui est des emplois, l’exploitation du stade et les services de soutien à l’équipe contribuerait à créer 825
emplois directs et à supporter 1 609 emplois au total si l’on tient compte des effets indirects et induits. Plus de
83 % de l’ensemble des emplois seraient concentrés à Montréal et près de 89 % le seraient au Québec. On prévoit
que plus de 500 des 825 emplois directs seront des emplois à temps partiel, les employés ne travaillant que les
jours de match ou lors d’événements spéciaux. On pense, par exemple, aux préposés à l’accueil et à l’information,
aux placiers, ainsi qu’aux employés des services d’entretien qui devront nettoyer le stade après les parties. Les
autres types d’emploi comprennent les travailleurs à temps plein qui soutiennent l’équipe, dont les comptables,
les préposés aux ressources humaines, les spécialistes en santé et autres.
Les activités engendrées par l’exploitation du stade sportif génèreraient des revenus de travail de plus de 74 M$.
Le Québec en retirerait la part du lion, soit près de 90 %. L’apport en revenus de travail totaliserait 58,5 M$ pour la
seule RMR de Montréal.
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Tableau5Détailsdesimpactsd’uneannéed’opérationtypeparrégionEn dollars constants de 2014
PIB en millions $ Montréal RMR Québec Canada
Part de l'impact total en %
Montréal Québec
Impact direct 50,3 50,3 50,3 100,0 100,0
Impact indirect 14,3 22,3 29,0 49,4 77,0
Impact induit 14,7 23,0 31,0 47,5 74,3
Total 79,3 95,7 110,3 71,9 86,7
Emplois
Impact direct 825 825 825 100,0 100,0
Impact indirect 269 305 390 68,8 78,2
Impact induit 245 295 393 62,4 75,1
Total 1 339 1 426 1 609 83,2 88,6
Revenus de travail en millions $
Impact direct 42,2 42,2 42,2 100,0 100,0
Impact indirect 9,8 12,9 17,2 57,3 75,4
Impact induit 6,7 10,6 14,9 44,8 71,1
Total 58,8 65,8 74,3 79,1 88,5 Les impacts du Canada englobent ceux du Québec. Ceux de Montréal sont inclus dans ceux du Québec. Sources : Le Conference Board du Canada; Statistique Canada, 2009, Modèle interprovincial d’entrées-sorties.
Les activités analysées dans le cadre de cette étude excluent celles de l’équipe de sport professionnel. Cette étude
porte plutôt sur l’activité économique engendrée par l’exploitation du stade et les activités de soutien à l’équipe.
Les salaires versés aux joueurs et aux entraîneurs de l’équipe de baseball sont donc exclus de notre analyse. Afin
de nous limiter aux apports nets pour la province, nous avons également préféré exclure de notre d’étude les
concessions alimentaires et les détaillants de marchandises situés à l’intérieur du stade. À cet effet, des
explications plus détaillées seront présentées dans le chapitre consacré à la méthodologie.
PIB par industrie L’industrie des sports, des arts, des spectacles et des loisirs obtiendrait la plus grande part de tous les impacts
économiques puisque l’activité principale du stade serait axée sur la tenue d’événements sportifs et de spectacles.
Néanmoins, une multitude d’autres industries se partageraient près de 40 % des retombées totales prévues. (Voir
tableau 6.)
L’industrie des services financiers, d’immobiliers et d’assurances est celle qui bénéficierait le plus de l’effet
d’entraînement des chaînes d’approvisionnement et des revenus. En outre, ce secteur récolterait 7,0 % des
retombées totales générées par l’exploitation du stade et les services de soutien de l’équipe, soit près de 18 %
lorsque l’on tient compte exclusivement des effets indirects et induits. Les services immobiliers récolteraient 41 %
des retombées, les services financiers plus de 37 % et les services d’assurances, environ 15 %. Le solde serait
réparti entre divers services de location. Le segment des services immobiliers récoltera la plus grande part des
retombées puisque nous supposons que le stade sera loué par les exploitants.
Quant aux services professionnels et techniques, ils récolteraient 11 % des effets indirects et induits. Les services
de publicité récolteront près de 30 % de ces effets puisque la vente et le marketing sont un poste de dépenses
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important dans les opérations commerciales de l’équipe. Les services de conception de système informatique
suivraient de près, car ces services sont essentiels aux activités de gestion de la billetterie. Les achats de logiciels
influenceraient également ce poste.
Les services juridiques, de comptabilité et autres services connexes récoltent le cinquième des retombées en
services professionnels et techniques. Toutefois, nous avons supposé que la majorité des activités de comptabilité
seront faites à l’interne, ce qui veut dire que l’apport des comptables de l’équipe serait consigné dans la catégorie
de l’industrie des sports, des arts, des spectacles et des loisirs. Ainsi, les impacts qui découlent des retombées
indirectes et induites sont principalement attribuables à une demande supplémentaire pour ces services en
réaction à l’activité économique dans le reste de la chaîne d’approvisionnement. En effet, cette activité crée une
demande pour les services de l’industrie de la comptabilité et les services juridiques.
L’industrie de l’information et l’industrie culturelle récoltent également 11 % des retombées indirectes et induites.
Les services de télévision payante récoltent 40 % de ces effets et les services d’édition de journaux et de
périodiques en feraient presque autant. Cela s’explique par les dépenses importantes de l’équipe en achat de
réclames publicitaires dans chacun de ces médiums.
Conjointement, le commerce de détail et de gros profiterait de 13 % des effets indirects et induits.
Sports, arts, spectacles et loisirs 51 449 62,9 1,9
Finance, assurances, services immobiliers et services de location 10 744 7,0 17,9
Services professionnels, scientifiques et techniques 6 726 4,8 11,2
Industrie de l’information et industrie culturelle 6 510 3,2 10,9
Fabrication 5 123 3,0 8,5
Logements occupés par leurs propriétaires 4 936 3,0 8,2
Commerce de détail 4 835 2,9 8,1
Services administratifs, gestion des déchets et services d’assainissement 3 133 2,4 5,2
Commerce de gros 2 773 1,9 4,6
Services publics 2 723 1,6 4,5
Hébergement et services de restauration 2 451 1,4 4,1
Transport et entreposage 2 152 1,1 3,6 Sources : Le Conference Board du Canada; Statistique Canada, 2009, Modèle interprovincial d’entrées-sorties.
Ventilation des emplois par industrie Outre les 825 emplois directs créés dans le secteur des arts, des spectacles et des loisirs, l’exploitation d’un stade
sportif soutiendrait plus de 780 emplois répartis entre plusieurs autres secteurs. Parmi ceux qui récolteraient le
plus grand nombre d’emplois, notons les secteurs du commerce au détail, des services professionnels et
techniques, des services d’hébergement et de restauration, des services financiers et d’assurance, de même que
les services immobiliers. Ces cinq industries devraient se partager plus de la moitié des emplois indirects et induits
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découlant de l’activité économique soutenue par l’exploitation d’un stade et les services de soutien et
d’équipement assurant le maintien d’une équipe sportive. (Voir tableauTableau 7.)
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Tableau7Impactsurl’emploiparindustrie
Impact sur
l'emploi
Part de l'impact total en
%
Impacts indirects et induits en %
Total 1 609 784
Sports, arts, spectacles et loisirs 857 53,2 4,0
Commerce de détail 129 8,0 16,5
Services professionnels, scientifiques et techniques 98 6,1 12,5
Hébergement et services de restauration 89 5,5 11,3
Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement 67 4,2 8,6
Finance, assurances, services immobiliers et services de location et de location à bail et sociétés de portefeuille 64 4,0 8,2
Industrie de l’information et industrie culturelle 61 3,8 7,8
Fabrication 56 3,5 7,1
Autres services (sauf les administrations publiques) 39 2,4 5,0
Commerce de gros 31 1,9 3,9
Transport et entreposage 30 1,9 3,9
Soins de santé et assistance sociale 19 1,2 2,5 Sources : Le Conference Board du Canada; Statistique Canada, 2009, Modèle interprovincial d’entrées-sorties.
L’impact financier L’exploitation du stade et les services de soutien de l’équipe produiraient des recettes de 19,6 M$ par année pour
le gouvernement du Québec et de 18,3 M$ pour le gouvernement fédéral. Le Québec irait chercher près de la
moitié des retombées prévues sous forme d’impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés. L’autre moitié
proviendrait des taxes sur la production, à l’importation et à la consommation. (Voir tableau 8.)
Cotisations aux programmes de sécurité sociale (assurance‐ emploi, CSST, RQAP) 913 1 838
Taxe sur la production, à l’importation et à la consommation 8 308 5 780
Taxe sur les produits et services 6 5 245
Autres revenus 30 282
Total 19 621 18 275 Source : Le Conference Board du Canada.
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Chapitre 4 — L’augmentation du flux touristique
Faits saillants
La présence d’une équipe de baseball professionnel à Montréal pourrait attirer entre 110 000 et 125 000 visiteurs par année et injecter entre 50,8 M$ et 58,1 M$ de nouvelles dépenses de consommation dans l’économie.
L'afflux de ces nouveaux touristes ajouterait entre 34 M$ et 39 M$ au PIB du pays. La moitié des retombées seraient ressenties à Montréal et plus des deux tiers, au Québec.
L’augmentation du tourisme soutiendrait entre 630 et 720 emplois par année.
Les secteurs de la restauration, de l’hébergement et du commerce au détail se partageraient une très large part des impacts économiques.
Les retombées fiscales devraient atteindre entre 6,3 M$ et 7,2 M$ par année pour le gouvernement du Québec et entre 6,4 M$ et 7,3 M$ pour le gouvernement fédéral.
L’impact économique
Comme l’impact sur le tourisme dépendra fortement de la popularité de l’équipe sportive et du taux de
participation des spectateurs aux parties, le le CBdC présente les résultats d’impacts selon deux scénarios, un
scénario conservateur et un scénario plus optimiste. Cela permettra d’offrir une fourchette d’impacts possibles.
Selon l’estimé conservateur, les dépenses des nouveaux touristes qui visiteront la province en raison de la
présence d’une équipe de baseball s’élèveront à 36,7 M$ (en dollars de 2014). Un scénario plus optimiste porte ce
chiffre à 56 M$ (en dollars de 2014)2.
Le tableau suivant résume les hypothèses relatives à ces deux scénarios. Des précisions supplémentaires à cet effet
sont présentées dans la section méthodologique.
Scénario Réaliste Optimiste
Taux de participation moyen aux parties* 27 678 31 632
Taux de participation total pour la saison 2 241 918 2 562 192
Nombre de spectateurs provenant de l'extérieur de la province par année (11 % du total) 246 611 281 841
Nombre de visites attribuées au baseball (2/3 de l'ensemble des spectateurs. Chaque touriste assiste à 1,5 partie) 109 605 125 263
Dépenses moyennes par touriste 463,9
Dépenses supplémentaires totales liées au baseball 50 846 520 58 110 309 *Les prévisions du taux de participation moyen reposent sur les résultats de l’étude réalisée par Léger Marketing. Sources : Le Conference Board du Canada; Statistique Canada, Léger Marketing, Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des Communes.
Les tableaux 9 et 10 résument les impacts prévus selon chacun des deux scénarios. Nous constatons que
l’augmentation du nombre de touristes en raison de la présence d’une équipe de baseball au Québec pourrait
2 Les hypothèses et la méthodologie utilisées aux fins de notre analyse sont présentées en détail dans la section méthodologique.
17
ajouter entre 25 M$ et 38 M$ par année à l’économie québécoise. En gros, cet afflux touristique permettrait de
soutenir entre 455 et 694 emplois, augmentant ainsi les revenus de travail de l’ordre de 20,4 M$ à 23,3 M$.
Cette nouvelle activité économique engendrée par l'augmentation du flux touristique injecterait entre 22,5 M$ et
24,8 M$ dans l’économie du Québec. À Montréal, on prévoit que les retombées en matière de PIB varieraient
entre 16,1 M$ et 18,4 M$, qu’entre 371 et 425 emplois seraient touchés et que les retombées en matière des
revenus de travail oscilleraient entre 10,5 M$ et 12 M$ respectivement, selon un scénario conservateur ou
optimiste.
Environ la moitié des retombées demeureraient dans le RMR de Montréal alors qu’entre 66 % et 76 % des impacts
devraient profiter à l’ensemble du Québec, selon l’indicateur économique analysé. (Voir tableaux 9 et 10.) Une
part moins importante des impacts totaux demeurerait localisée à Montréal et au Québec comparativement aux
autres impacts analysés dans cette étude, puisque les touristes sont mobiles. Il est prévu que l’incidence
économique des dépenses de ces visiteurs supplémentaires touche également les régions avoisinantes. Autrement
dit, il est probable que les visiteurs venant à Montréal pour voir une partie de baseball iront également visiter
d’autres régions du Québec, voire même d’autres régions du Canada.
Total 10,5 13,8 20,4 51,5 67,4 *Les impacts du Canada englobent ceux du Québec. Ceux de Montréal sont inclus dans ceux du Québec. Sources : Le Conference Board du Canada; Statistique Canada, 2009, Modèle interprovincial d’entrées-sorties.
Total 12,0 15,7 23,3 51,5 67,4 *Les impacts du Canada englobent ceux du Québec. Ceux de Montréal sont inclus dans ceux du Québec. Sources : Le Conference Board du Canada; Statistique Canada, 2009, Modèle interprovincial d’entrées-sorties.
Puisque les résultats du modèle entrées‐sorties sont linéaires, il est possible d’extrapoler les impacts d’un nombre
de touristes attendus en créant un ratio avec le nombre de visites utilisé dans cette analyse et d’appliquer ce ratio
pour chacun des impacts. Par exemple, pour trouver l’impact d’un nombre de visites qui serait 20 % plus élevé que
dans le scénario conservateur, il suffit d’augmenter tous les impacts de 20 %. Ceci suppose intrinsèquement que la
répartition des dépenses de chacun des touristes sera la même que la moyenne utilisée pour générer les impacts.
PIB par industrie Trois industries profiteraient nettement plus des répercussions économiques de l’augmentation du flux touristique
dans la province. Les services de restauration et de débits de boissons, l’hébergement et le commerce de détail se
partageraient en effet, dans une proportion équivalente, les retombées de cette vague de touristes attirés par le
baseball . Ils récolteraient conjointement près de 40 % des impacts totaux. (Voir graphique 3)Peu importe le
scénario choisi, la répartition des impacts par industrie serait la même. Seul le degré d’intensité varierait. Par
exemple, pour le secteur des services de restauration et des débits de boissons, l’impact varie entre 4,4 M$ et 5
M$, selon un scénario conservateur ou un scénario optimiste.
Cotisations aux programmes de sécurité sociale (assurance‐emploi, CSST, RQAP) 211 479
Taxes à la production, importation et consommation 4 403 3 103
Taxes sur les produits et services 3 307 2 817
Autres revenus 0 77
Total 7 178 7 296 Source : Le Conference Board du Canada.
21
Chapitre 5 — Méthode et hypothèses Dans le cadre de cette étude, le CBdC a évalué les impacts économiques et financiers d’un éventuel retour du
baseball professionnel à Montréal. Cette section contient l’information relative aux modèles utilisés pour réaliser
les simulations ainsi que les hypothèses retenues.
Impacts économiques pour le Québec et le reste du Canada Les impacts économiques pour le Québec et pour le reste du Canada ont été simulés à l’aide du modèle détaillé
d’entrées‐sorties de Statistique Canada. Ce modèle produit des estimations d’impact sur le PIB du Québec et sur
celui du reste du Canada, sur l’emploi au Québec et dans le reste du Canada, ainsi que sur les importations et les
revenus du travail pour le Québec et le reste du Canada. Il est composé d’environ 300 industries et porte sur plus
de 700 types de biens et services.
Les modèles entrées-sorties Un modèle de type entrées‐sorties consiste en une large matrice décrivant l’ensemble des chaînes
d’approvisionnement en liant chacun des biens et services produits dans une économie avec les intrants utilisés
par les industries dans la production. Un tel type de modèle génère une représentation détaillée de la structure
d’une économie, ce qui permet par la suite d’évaluer les impacts d’un changement particulier dans la chaîne sur le
reste de l’économie. Puisque les modèles arrivent à quantifier les effets d’une activité économique précise tout au
long de la chaîne d’approvisionnement, les modèles d’entrées‐sorties peuvent dégager trois types d’effets ou de
retombées :
Les effets directs : résultat direct de l’activité analysée. Les travailleurs de chantier recrutés pour la
construction du stade ou les employés affectés à l’entretien du stade seraient des exemples d’effets
directs.
Les effets indirects : résultat de l’activité supplémentaire générée pour fournir les intrants utilisés
dans l’activité principale. Ces effets sont aussi appelés effets de chaînes d’approvisionnement et
représentent les emplois et l’activité économique qui sont générés pour fournir les biens et services
nécessaires aux activités directes. Les manufacturiers qui approvisionnent les entrepreneurs en béton
ou les fournisseurs d’électricité qui alimentent l’établissement durant la phase d’exploitation sont des
exemples d’effets indirects.
Les effets induits : ils mesurent les effets de la hausse de la consommation découlant des revenus
supplémentaires générés par les effets directs et indirects. Puisque les travailleurs directs et indirects
ont un revenu supplémentaire grâce à l’activité principale, ils consommeront davantage de biens et
services à leur tour. Lorsqu’on parle d’effets induits, on parle de cette consommation supplémentaire.
Les impacts économiques pour Montréal Les impacts économiques pour la métropole ont été calculés à partir des résultats d’impact pour le Québec à l’aide
du modèle Tourism Economic Assessment Model (TEAM) développé par le CBdC. Ce modèle utilise une technique
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qui répartit les impacts générés pour l’ensemble de la province entre les régions. En partant de la région centrale
où se produit l’activité principale, ce modèle applique certaines contraintes à la capacité de répondre à l’entièreté
de la demande par la région et attribue les excédents aux autres régions. Cette capacité repose sur l’intensité
économique d’une région relative à la production de ce bien. Par exemple, une région qui ne possède que très peu
de capacité de production de béton atteindrait rapidement la contrainte de capacité et par conséquent, le modèle
attribuerait une plus grande part de la demande aux autres régions. À l’opposé, si une région est fortement
concentrée relativement à la production d’un certain produit, la capacité serait peu contraignante et la principale
partie de l’activité économique serait attribuée à la région centrale.
Grâce à un facteur de coûts de transport, cela permet également de tenir compte de la facilité des transferts de
chaque type de biens entre régions. Par exemple, le facteur coût défavorise le transport de béton par rapport aux
produits électroniques. Dans le premier cas, la valeur est faible et le poids élevé, rendant le transport sur de
longues distances coûteux. Le modèle limitera alors le transfert entre régions.
La région de Montréal fait référence à la Région métropolitaine de recensement (RMR) tel que défini par
Statistique Canada3.
Impacts financiers Le CBdC a utilisé son propre modèle entrées‐sorties pour générer les simulations d’impacts financiers. Ce modèle
est basé sur le modèle de Statistique Canada et bien que les industries y soient agrégées à un plus large niveau,
l’avantage de ce modèle est de produire des estimations en faisant usage d’une plus grande gamme d’indicateurs
économiques, incluant les impôts sur le revenu des travailleurs et sur les bénéfices des entreprises et les taxes à la
consommation. Ce sont ces impacts qui font l’objet de cette analyse.
Hypothèses
1. Simulation de la construction du stade Pour simuler l’augmentation générée par la construction du stade de baseball, le modèle de simulation évalue
l’impact d’une hausse de la production dans l’industrie de la construction des travaux de génie en structures autres
que les infrastructures de transport, de l’énergie ou des communications.
La valeur du stade est estimée à 426 M$ en dollars de 2014, c’est‐à‐dire que les coûts de construction ont été
ajustés à l’inflation, mais évalués en tenant compte de la valeur du dollar de 2014. Les travaux sont étalés sur une
période de trois ans. Le quart des coûts, soit 106,5 M$, a été attribué aux intrants intangibles tels que les services
d’ingénierie et d’architecture alors que le solde a été réparti entre les biens tangibles, incluant les matériaux et les
travaux de construction.
Cette estimation a été élaborée par Ernst and Young et concorde avec l’estimation utilisée dans l’étude de
planification financière.
2. Simulation de l’exploitation du stade et des opérations de l’équipe L’analyse d’impact vise à mesurer les effets de l’exploitation du stade et de l’équipe à long terme. Pour ce faire,
nous avons utilisé les dépenses d’exploitation estimées par Ernst and Young dans l’étude de planification
financière réalisée pour le Montreal Homerun Project.