L’apprentissage du lexique ` a l’´ ecole : comment ´ elargir et enrichir le lexique des ´ el` eves ? Laurie Chardron To cite this version: Laurie Chardron. L’apprentissage du lexique ` a l’´ ecole : comment ´ elargir et enrichir le lexique des ´ el` eves ?. ´ Education. 2013. <dumas-00993131> HAL Id: dumas-00993131 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00993131 Submitted on 19 May 2014 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ ee au d´ epˆ ot et ` a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´ es ou non, ´ emanant des ´ etablissements d’enseignement et de recherche fran¸cais ou ´ etrangers, des laboratoires publics ou priv´ es.
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L’apprentissage du lexique a l’ ecole : comment elargir et ... · proposées par le corps enseignant et les didacticiens, et les notions qui se dégagent de l’apprentissage
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L’apprentissage du lexique a l’ecole : comment elargir et
enrichir le lexique des eleves ?
Laurie Chardron
To cite this version:
Laurie Chardron. L’apprentissage du lexique a l’ecole : comment elargir et enrichir le lexiquedes eleves ?. Education. 2013. <dumas-00993131>
HAL Id: dumas-00993131
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00993131
Submitted on 19 May 2014
HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinee au depot et a la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publies ou non,emanant des etablissements d’enseignement et derecherche francais ou etrangers, des laboratoirespublics ou prives.
� Les relations sémantiques essentielles � Les relations sémantiques accessoires � Les relations sémantiques en interaction
I.4. Articulation des éléments théoriques avec la problématique du mémoire I.5. Travaux de Claudine Garcia-Debanc
a) Constat et objectif de l’apprentissage du lexique
b) Mise en place d’un protocole expérimental
6
Deuxième partie : Activités de classe II.1. Mon positionnement initial
a) Mes observations
b) Mes choix didactiques et pédagogiques
II.2. Le dispositif utilisé
a) Le protocole en Master 1 : recueil de données et analyse
b) Le protocole en Master 2 : recueil de données et analyse
Conclusion
7
Première partie : Cadre théorique
I.1. Les constats
Il s’agit de faits relevés lors de mes lectures.
a) La place du vocabulaire dans l’enseignement
La lecture d’ouvrages sur le sujet de l’enseignement du vocabulaire fait ressortir trois
principaux types de problèmes.
D’abord un problème relatif aux élèves. Ils auraient un déficit en vocabulaire. Ce constat est
relevé de manière brusque et idéologique par Renée Léon dans son ouvrage sur
l’enseignement du lexique dans les écoles : « les enfants d’aujourd’hui manquent cruellement
de mots » (2008 : 23).
Ensuite deux problèmes relatifs à l’enseignement du lexique.
- La place mineure accordée à l’enseignement du vocabulaire : « Le vocabulaire, ce grand
oublié» (2004 : 7) : tels sont les premiers mots employés par Philippe Vancomelbeke2 pour
souligner la petite place du vocabulaire dans l’enseignement. Cette moindre place est, selon P.
Vancomelbeke, un paradoxe dans la mesure où il existe des dizaines de milliers de mots
(2004 : 7), ce qui rend l’apprentissage du vocabulaire plus complexe que celui de la
grammaire. Même idée chez R. Léon (2008) : pour elle, le vocabulaire est aussi important que
la grammaire et l’orthographe. Il faut inverser les tendances et mettre le vocabulaire au
premier plan (2008 : 122). Elle estime, par ailleurs, que la moindre place accordée au
vocabulaire explique le déficit qu’on les élèves. On retrouve cette idée chez Micheline
Cellier3 (2008) qui estime que les élèves passent plus d’heures à apprendre la grammaire et
l’orthographe que le vocabulaire (2008 : 8) : la place de l’apprentissage grammatical est
« infiniment plus grande » (2008 : 7) que celle de l’apprentissage lexical.
- La manière dont ce vocabulaire est enseigné : M. Cellier reproche à l’enseignement du
vocabulaire d’être un enseignement de mots nouveaux fait « majoritairement au hasard ».
C’est de manière violente qu’elle dénonce cet enseignement du lexique : « Il est évident qu’on
ne laisserait pas l’apprentissage des mathématiques au hasard et [réclame] tout comme les
2 P. Vancomelbeke est un enseignant de français. 3 M. Cellier est maître de Conférences à l’IUFM.
8
Instructions Officielles de 2008, un enseignement lexical davantage structuré avec des
activités spécifiques, systématiques et régulières ». De même, elle prône de ne pas envisager
l’enseignement du vocabulaire comme une accumulation de mots qui se présente de manière
éparse et désorganisée : « l’acquisition des mots [ne doit pas se faire] majoritairement au
hasard ». Il faut créer toute une organisation et structure. Il s’agit encore, selon Alise
Lehmann, de privilégier la qualité plutôt que la quantité de mots en mémoire.
L’enrichissement du vocabulaire passe par la fréquence4 de mots mais aussi par la
compétence qu’ont les élèves à créer des liens entre les mots plutôt que d’apprendre des mots
dénoués de contexte.
Comme le dit R. Léon (2008) : « Un recentrage des objectifs et un rééquilibrage des activités
s’imposent donc de façon urgente ».
Enfin un problème relatif aux enseignants. Ils auraient peu ou pas de formation dans le
domaine de la lexicologie (cf. A. Lehmann, 2011), à quoi s’ajoute le fait, signalé déjà en 1987
par Pierre Davinroy qu’il existe peu d’ouvrages consacrés au vocabulaire (1987 : 9), et ce,
contrairement aux autres domaines (grammaire, orthographe). C’est donc un problème
constant.
b) Une « dérive mécaniste »
D’après Jean-Claude Simonet5 (2008 : 7), apprendre des listes de mots ne fait que créer « une
dérive mécaniste et purement fondée sur des modes de restitution déclaratifs ». Le problème
qui se révèle d’après les recherches, c’est que les élèves ne découvrent pas comment ni
pourquoi les mots fonctionnent de cette manière. Ils n’y voient aucun intérêt.
A. Lehmann réagit en listant les idées préconçues que nous avons de l’enseignement du
lexique depuis ces trente dernières années. D’abord le lexique est vu comme une liste de mots
à apprendre alors qu’en réalité, les mots ne sont pas étudiés de manière isolée, sans créer de
relation de sens, à moins que ce ne soit pour faire des « regroupements thématiques » pour
une raison donnée. Par ailleurs, le lexique n’est pas qu’une approche référentielle : il ne suffit
pas d’associer un mot à un objet. Se cantonner à associer un nom à un objet revient à délaisser
les autres catégories grammaticales telles que le verbe, l’adjectif ou les pronoms, qui ne
permettent pas d’étiqueter des objets concrets. C’est pour A. Lehmann une « conception
4 La fréquence des mots dépend du classement général par catégorie grammaticale (nom, adjectif, verbe…) et à partir des mots les plus utilisés dans la littérature enfantine. On retrouve sur le site de l’Education Nationale des listes de mots établis selon ces deux critères. 5 J-C Simonet est adjoint de l’inspecteur d’Académie. Il s’exprime dans la préface de l’ouvrage de J-C Denizot.
9
réductrice » qui ne fait que mettre « des étiquettes sur les choses ». Ensuite le lexique ne doit
pas être considéré comme un domaine complexe et hors de portée. On a tendance à penser que
les mots sont complexes et parfois difficiles à comprendre alors que ce n’est pas toujours le
cas. Il faut aider les élèves à analyser la formation des mots pour mieux les comprendre et
faire des liens. Ils auront ainsi moins de difficulté à saisir le sens de nouveaux mots. Les
séances spécifiques sur les notions lexicales deviennent, en ce sens, importantes.
Ces préjugés ne font que nous enfermer dans une dérive mécaniste et répétitive sur
l’enseignement du lexique.
Il faut donc créer chez les élèves, comme le suggère J-C Simonet, une « appétence lexicale »
(2008 : 10) pour qu’ils trouvent un intérêt de travailler le lexique.
c) Un apprentissage cloisonné et non contextualisé
Deux reproches principaux sont relevés concernant l’apprentissage du vocabulaire à l’école.
D’abord le vocabulaire est travaillé de manière cloisonnée. L’article d’Annie Camenisch6
souligne le fait que les élèves doivent maîtriser le sens et la forme des mots par des activités
lexicales spécifiques comme l’imposent les programmes mais que leur apprentissage « reste la
plupart du temps cloisonné dans un espace réservé à l’étude de la langue » (2011 : 14, L’école
aujourd’hui). Le vocabulaire spécifique reste confiné à chaque discipline. Le premier
désavantage de cette façon de procéder est le manque de mise en relation entre les mots. Les
élèves se retrouvent avec une accumulation lexicale désorganisée, ce qui peut les amener à
faire des confusions.
Puis il y a un manque de contextualisation des mots. A. Camenisch reproche « [un]
empilement de connaissances ou [une] succession d’exercices, tous deux coupés de tout
contexte réel d’utilisation des mots» (2011 : 14). Les élèves restent effectivement centrés sur
les tâches demandées sans pouvoir transférer les savoirs d’une discipline à une autre. Ils ne
peuvent pas comprendre le fonctionnement du lexique.
d) Les difficultés lexicales Des difficultés liées à l’enseignement du vocabulaire apparaissent de manière constante.
D’abord les élèves ne s’approprient pas les mots appris par manque d’activités lexicales. Ils
restent dans un vocabulaire passif. M-N. Roubaud dit qu’un mot connu et compris représente
6 A. Camenisch est maître de conférences en Sciences du langage et formatrice à l’IUFM.
10
le vocabulaire passif. Il devient actif si le mot peut être réutilisé dans d’autres contextes, dans
d’autres disciplines (2011 : 19, L’école aujourd’hui). L’école doit donc créer des situations de
réemplois des mots appris ou étudiés et favoriser ces situations dans toutes les disciplines et
de manière interdisciplinaire.
Ces constats permettent de voir différemment l’enseignement du lexique et de mettre en place
non seulement de nouveaux objectifs mais aussi d’aller vers de nouveaux horizons.
I.2. Travaux du corps enseignant7 et de linguistes
Face aux constats cités précédemment, du personnel de l’Education Nationale ainsi que des
linguistes ont fait le point sur ce que le lexique représente, les enjeux, les implications pour
les enseignants et les élèves, ainsi que les pistes pédagogiques qui peuvent être mises en
place.
a) Le rôle de l’élève et de l’enseignant
� L’enseignant
L’enseignant a un rôle important pour aider les élèves à apprendre et mémoriser le lexique. Il
travaille avec eux l’aspect sémantique : le sens des mots et les relations de sens entre les mots,
le champ lexical et enfin les registres de langue. Il travaille aussi sur l’aspect morphologique
en pratiquant des activités de dérivation et de composition. Enfin, il travaille sur l’aspect
historique des mots en se centrant sur l’étymologie et l’emprunt. On trouve dans l’ouvrage de
M. Cellier un tableau récapitulatif (2008 : 17) des notions et des progressions que peut utiliser
l’enseignant8. Elle construit son tableau en trois domaines : le domaine sémantique qui prend
une part importante puisqu’il est présent pour les trois cycles, le domaine morphologique est
étudié à partir du cycle 2, l’aspect historique n’est pas exigé par les progressions de 2008 mais
peut être étudié en classe. Chaque domaine doit être travaillé dans des séances spécifiques
pendant tout l’élémentaire pour apporter progressivement des bases solides aux élèves.
L’enseignant doit concevoir un enseignement progressif, systématique et organisé sur les
notions qu’il travaille avec ses élèves.
� L’élève
Les compétences lexicales que les élèves doivent acquérir se font progressivement pendant le
primaire, le secondaire, le supérieur et le reste de leur vie.
7 Le corps enseignant comprend les enseignants et les inspecteurs de l’Education Nationale. 8 En annexe le tableau des notions proposées par M. Cellier pour les enseignants.
11
L’étude d’une notion telle que les termes génériques qui regroupent un ensemble de mots,
s’étale sur l’ensemble de la scolarité primaire. D’autres notions ne sont travaillées qu’à des
cycles précis. Il faut construire une progression qui se base sur le niveau des élèves et la
classe dans laquelle ils se trouvent. C’est par exemple en maternelle que les élèves travaillent
les champs lexicaux de la vie quotidienne (habillage, hygiène, repas) mais, c’est en
élémentaire que les élèves doivent manipuler avec aisance des outils sur le lexique comme les
dictionnaires. Ils doivent aussi être capables de réutiliser les notions travaillées en classe.
D’après Paul Aïm, enseignant en IUFM et Gisèle Mayet-Albagnac, conseillère pédagogique
(2008), les élèves acquièrent les connaissances puis les capacités à utiliser ces connaissances à
travers les activités mises en place par l’enseignant. Pour M. Cellier une programmation ne
s’établit qu’en fonction des compétences à acquérir. Elle fait un tableau récapitulatif (2008 :
19-20) des compétences attendues pour chaque élève à la fin de chaque cycle9. Son tableau,
qui est une suggestion, doit être adapté à telle classe particulière et aux élèves. Dans sa
progression, le niveau des élèves ainsi que leur vécu personnel ne sont donc pas pris en
compte puisqu’ils sont différents d’un élève à un autre. L’enseignant peut ainsi s’appuyer sur
la progression proposée par M. Cellier.
Une fois que le rôle de l’élève et de l’enseignant est bien délimité, l’enseignant peut mettre en
place de manière pertinente des activités et des outils selon des objectifs visés.
b) Les objectifs d’apprentissage
Le corps enseignant et les linguistes font ressortir cinq principaux objectifs pour concevoir un
travail sur le vocabulaire.
D’abord un apprentissage régulier. Par la mise en place d’activités spécifiques, les élèves
apprendront de nouveaux mots. Ils pourront être capables de les identifier à l’oral ou à l’écrit,
de les réemployer dans un autre contexte, de les définir et de les orthographier. Cependant, il
faut retrouver dans ces activités les mêmes mots plusieurs fois pour qu’ils restent stockés en
mémoire. La découverte et la mémorisation de mots passent par un apprentissage répétitif et
progressif.
Un objectif de précision pour s’exprimer avec justesse et pertinence. Cet objectif peut se
décomposer en trois points:
9 En annexe le tableau des notions proposées par M. Cellier pour les élèves.
12
- Pour Alain Bentolila, professeur de linguistique (2011), plus le vocabulaire s’affine et plus
nous pouvons exprimer nos pensées et nos idées de manière précise. La citation suivante :
« les mots ne pèsent pas tous le même poids » exprime le fait que certains mots dits hors
contexte ont beaucoup moins de poids que des mots exprimés dans une phrase. En reprenant
l’exemple d’A. Bentolila, le mot table n’a pas le même « poids informatif » que le mot table
en verre ou table de multiplication car ceux-ci apportent une précision que seul le mot table
n’apporte pas. Le mot prend sens et pertinence quand il est associé à d’autres mots.
- De même, A. Bentolila explique qu’il faut inciter les enfants, dès leur plus jeune âge, à
utiliser des mots justes sur ce qu’ils veulent exprimer. Pour ce faire, il propose d’aider les
enfants à ranger dans leur mémoire tous les mots nouveaux selon leur forme et leur sens. Les
enfants doivent percevoir les affinités sémantiques des mots pour que, plus tard, « l’appétit du
nouveau mot [leur vienne] d’autant mieux [qu’ils sauront] lui trouver sa juste place sur les
étagères bien rangées de leur stock lexical ».
- Amener les élèves à être plus rigoureux avec les mots utilisés. Plus les élèves accroissent
leur vocabulaire, plus ils ont la possibilité de développer de la précision dans leurs propos.
Ensuite un objectif d’enrichissement et d’élargissement du vocabulaire qui amène les élèves à
créer un système de réseau entre les mots.
Les mots sont étudiés entre eux par un système de réseau, ce qui explique qu’on n’étudie
jamais un mot isolé dans la langue. Etudier le vocabulaire permet donc d’étudier la langue et
de mieux l’utiliser. Cette idée est développée par A. Bentolila qui émet l’hypothèse que si
tous les élèves arrivent à créer des liens entre les mots, ceux-ci seront maîtrisés, et les élèves
feront des « choix judicieux » pour s’exprimer à l’oral et à l’écrit. Ils exprimeront ainsi leurs
idées avec précision.
On retrouve cette idée chez M. Cellier qui articule cette idée de liens entre les mots. Elle
préconise une structuration et une diversification du vocabulaire car plus l’élève dispose de
mots, plus il pourra établir de liens entre eux. Les mots doivent être catégorisés par thème ou
par comparaison de cohyponymes pour être diversifiés.
R. Léon précise qu’enrichir son lexique c’est « accéder à une lecture plus fine de la réalité »
(2008 : 123). Lorsqu’elle fait un état des lieux sur la grammaire aujourd’hui, elle associe le
vocabulaire à la grammaire. Quand on parle de grammaire, on parle de vocabulaire car celui
ci en fait partie intégrante. En effet, on se rend compte que tout est lié puisque les relations
syntaxiques des phrases en grammaire sous-tendent des relations sémantiques en vocabulaire,
qui elles sous-tendent des relations avec l’orthographe (les accords, le pluriel…). La
13
grammaire participe à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Pour cela, il faut aussi
comprendre les mots et les relations syntaxiques et sémantiques qu’ils ont entre eux. Prenons
un exemple connu: « les poules du couvent couvent » où l’élève doit comprendre que couvent
et couvent sont deux mots de sens différents, de natures grammaticales différentes, mais de
même orthographe. C’est la mise en mots de la phrase qui permet de relier les mots entre eux
et de comprendre ce qu’ils signifient. Les relations syntaxiques et sémantiques deviennent
importantes. C’est en ce sens que nous pouvons voir toute « la machinerie » de la grammaire
lié à l’apprentissage du vocabulaire.
Un objectif d’interdisciplinarité pour aider les élèves à créer des liens entre les mots. A.
Camenisch propose de travailler le lexique dans toutes les disciplines pour favoriser les mises
en relations de mots. Elle propose d’envisager des activités où les mots font petit à petit sens
aux élèves. Pour elle, « les mots ces joyaux, les mots c’est joyeux » (p.10, L’école
aujourd’hui). Plus les enfants seront sensibles aux mots, plus ils joueront avec car la langue
est un trésor.
Un objectif d’autonomie pour permettre aux élèves d’être acteurs de leur apprentissage
P. Aïm et G. Mayet-Albagnac (2008: 12-16) proposent de « viser l’approfondissement de la
connaissance de la langue avant son extension. » Pour eux, étudier la langue en profondeur,
c’est découvrir de nouveaux mots par l’intermédiaire d’autres mots, c’est faire des activités de
recherche plutôt que de « dresser par exemple des listes de mots supposés inconnus du plus
grand nombre ». Ils se placent du côté de la pédagogie active. Il faut engager les élèves et les
rendre actifs dans leur travail. On retrouve cette optique avec Carole Brach, enseignante en
élémentaire. Pour elle, l’apprentissage du lexique a pour objectif de rendre les élèves
autonomes et actifs face aux mots nouveaux. Ils doivent être capables de comprendre et
réinvestir les mots nouveaux.
c) Approche des méthodes Les enseignants proposent des activités spécifiques, des interactions orales et des lectures de
textes pour aider les élèves à enrichir leur stock lexical. Ces activités permettent aux élèves de
valider petit à petit les compétences attendues selon les documents officiels.
Dans les ouvrages cités en annexe, de multiples méthodes sont proposées. Celles-ci se
construisent dans un apprentissage progressif.
14
Proposer des situations de langage est la première approche à privilégier. Ainsi, dès la
maternelle, il faut favoriser la réussite pour tous. Philippe Boisseau10 (2011) annonce qu’un
enfant de 3 ans doit connaître les 750 mots les plus usuels. Quand cette base est acquise, il
peut passer de 1500 à 2500 mots à 5 ans. Pour que cette première acquisition soit possible, P.
Boisseau propose de mettre en place quotidiennement des activités qui amènent à des
situations de langage. Plus ces activités intéressent les enfants (faire un gâteau, une action en
motricité, un jeu de construction…) plus ils s’expriment avec aisance et facilité.
Utiliser une pédagogie ludique est une autre méthode qu’on peut trouver aux trois cycles.
Proposer un apprentissage plus ludique et plus engageant pour les élèves peut les inciter à être
curieux des mots. On peut impulser cet apprentissage ludique par la mise en place de jeux tels
que les jeux de familles et les jeux utilisant des flashcards11.
Constituer des classements et des familles de mots est une autre méthode pour aider les élèves
à mieux comprendre et créer des systèmes de réseaux entre les mots. Les enseignants
proposent de classer les termes des plus simples au plus compliqués (des termes génériques
aux termes spécifiques) en fonction de la formation des mots et de leur sens. Ils proposent de
constituer des familles de mots comme le demandent les programmes d’enseignement de
l’école primaire.
Travailler sur l’étymologie des mots est une méthode proposée par P. Aïm et G. Mayet-
Albagnac (2008). Elle permet d’analyser les mots et de mieux en comprendre leur sens.
Pour eux, il faut procéder par deux études. Une étude sur le sens des mots où les élèves
travaillent sur ce que désignent et signifient les mots12 et par un travail sur « l’anatomie du
corps du mot » (2008 : 13), c’est-à-dire sa morphologie. Ces deux études permettent de mieux
cerner l’étymologie des mots.
Même visée avec l’article « le plaisir des mots » de C. Brach qui précise qu’il faut créer des
stratégies comme travailler sur les origines latines ou grecques des mots pour aider les élèves
à comprendre et mémoriser les nouveaux mots. Travailler sur l’étymologie permet de mieux
comprendre les relations entre les mots, comme sur l’exemple cité ci-dessus.
10 P. Boisseau est Inspecteur de l’Education Nationale. 11 Cartes plastifiées permettant d’apprendre de façon ludique. 12 P. Aïm et G. Mayet-Albagnac distinguent désigner de signifier. Il faut faire parler les mots « au-delà de ce qu’ils disent immédiatement, même dans le cas où nous pouvons dire ce qu’ils désignent », et apporter une définition. Un mot peut signifier une chose dans un contexte mais dire autre chose dans une situation autre. Se référer aux relations sémantiques en interaction.
15
Sylvie Plane13 (2011, L’école aujourd’hui) met l’accent sur plusieurs points. Elle répond à
deux questions essentielles: Comment approcher le lexique? Comment procéder? Pour
répondre à la première question, elle propose deux orientations, « la découverte des processus
lexicaux et l’enrichissement du vocabulaire » (2011 : 11). Cette première réponse permet de
travailler sur la morphologie et l’étymologie des mots. Pour répondre à la seconde question,
elle propose de faire réaliser une production écrite qui crée le besoin d’avoir de nouveaux
mots « pour dire ce qu’on a envie de dire » et avoir « des mots appropriés aux idées que [les
élèves] souhaitent exprimer ». Elle souligne trois avantages sur le fait qu’écrire permet
d’accroître du vocabulaire, « créer le besoin de mots, créer des zones de tâtonnement…et
travailler en contexte ». ». Ecrire un mot, le changer s’il ne convient pas ou encore activer des
réseaux pour faciliter les liens entre les mots par la manipulation quotidienne du lexique est
une méthode à exploiter parmi d’autres. S. Plane conseille de favoriser le tâtonnement quand
l’élève cherche à exprimer quelque chose de complexe et de l’aider à introduire le mot juste
s’il a compris la fonction et l’utilité de ce mot. Reprenons son exemple:
« Un élève peut dans une phase de découverte, employer le mot tuyau pour parler de
l’œsophage…Ce n’est pas le mot juste mais il montre que l’élève a compris la fonction de
cette organe ». [Pour que le mot œsophage ne devienne pas une simple étiquette], « il ne faut
l’introduire que pour répondre au besoin de dénommer cet organe ».
P. Aïm et G. Mayet-Albagnac proposent aussi une méthode pédagogique qu’ils jugent rare.
Elle consiste à ce que l’enseignant accepte « les aléas d’une démarche ouverte » (2008 : 14) et
décide des prochains objectifs selon le niveau des élèves et non selon une programmation
préétablie. Ce procédé serait la pratique de la maïeutique. Elle demande à ce que l’enseignant
pose des questions graduées qui sont plus ou moins proches ou éloignées de la réponse.
Reprenons leur exemple:
« On étudie cuire, on cherche les mots de la même famille. On a obtenu cuisson, cuisine,
cuisant… [On précise aux élèves qu’il existe un autre mot de la même famille. Il s’agit du
mot charcuterie. Comment ce mot se rattache-t-il à cuire ?] Le savoir communiqué est pris
dans [la] question, dont il induit la réponse sans la donner. [Pour y parvenir] les élèves
doivent décomposer le mot –cuterie à –cuiterie, [comme chaircuiterie qui signifie chair cuite
en ancien français] à partir de quoi seulement ils verront –char s’éclairer en chair(…) »
(2008 : 15).
13 Sylvie Plane est professeur des Universités en Sciences du langage à l’IUFM.
16
Même optique avec R. Léon qui suggère de s’appuyer sur le tâtonnement et l’imagination des
élèves. Il ne faut pas laisser de côté « la germination de la langue et ses herbes folles » (2008 :
14). La germination étant la première étape d’une culture, elle ne se produit que si les
conditions sont favorables à son développement. Les élèves ont besoin de passer par l’étape
du tâtonnement pour que la langue puisse germer et être maîtrisée en profondeur. Cet
apprentissage, qui doit être régulier, est la condition nécessaire pour que les élèves
développent la langue.
Le travail sous forme de projet permet d’impliquer et de rendre les élèves acteurs de leur
apprentissage. P. Aïm et G. Mayet-Albagnac conseillent « d’engager, autant que possible, le
travail en vocabulaire dans des aventures interdisciplinaires. » (2008 : 13, introduction).
Travailler sous forme de projet, en faisant intervenir plusieurs disciplines, permet aux élèves
de faire plus facilement des liens entre les mots et de comprendre qu’un même mot peut avoir
plusieurs significations selon la discipline (le sommet d’une montagne en géographie, le
sommet d’un carré en mathématiques). C’est une approche qu’on retrouve dans les
Instructions Officielles où « tous les domaines d’enseignement contribuent au développement
et à la précision du vocabulaire des élèves » et où « l’enseignement [doit être] organisé de
façon globale et éventuellement transversale, en fonction de projets ».
d) Les outils mis en place
Des outils se mettent en place et sont à la disposition des élèves. Pascale Colé, professeur à
l’université, (2011) reprend les recherches de Scott et Nagy (1997) sur les stratégies à
développer pour aider les élèves à acquérir de l’autonomie face aux mots inconnus. Il y a
d’abord l’utilisation du dictionnaire pour rechercher la définition d’un mot. Cependant cet
outil devient lassant pour les élèves car chaque jour, ils se trouvent face à des mots qu’ils ne
connaissent pas. Toujours d’après les études menées par Scott et Nagy, P. Colé explique que
les élèves ne comprennent généralement pas les définitions des dictionnaires et ne peuvent
donc pas utiliser les informations apportées par ceux-ci. Si le dictionnaire est un outil
important à l’école primaire, il ne suffit pas pour aider les élèves à enrichir leur vocabulaire.
Les carnets et les répertoires sont aussi des outils beaucoup employés en classe. Ils permettent
le réinvestissement des nouveaux mots.
M. Cellier propose d’établir un répertoire organisé, non sous forme alphabétique mais plutôt
par champ lexical ou par famille de mots. Cela inciterait les élèves à créer des liens entre les
17
mots. Françoise Pétréault14 (2008) propose une logique pédagogique différente pour
l’utilisation des répertoires. Pour elle, il faut prendre en compte d’autres critères, tels que le
niveau réel de chaque élève qui n’est pas le même pour tous, prendre des mots qui soient
inconnus à l’ensemble de la classe pour une recherche collective, et les réutiliser pour mieux
les fixer.
Françoise Hervé, enseignante en élémentaire, opte pour un autre type d’outil. Elle propose
que l’acquisition du vocabulaire se fasse aussi en insérant des images ou des dessins. En effet,
les élèves peuvent organiser eux-mêmes les mots selon les relations de sens en dessinant. Ils
dessinent la signification du mot. Ils peuvent aussi, s’ils le souhaitent, faire une recherche
informatique pour trouver l’image qui correspond à la définition de leur mot. Ces images et
dessins sont ensuite collectés dans un livre de vocabulaire. Cet outil a l’avantage d’être
distrayant pour les élèves mais a l’inconvénient de prendre beaucoup de temps car il faut se
mettre d’accord sur la définition et sur l’illustration qui représentera le mot. De même, il est
difficile d’illustrer sous forme de dessin certains termes génériques car ils renvoient à un
nombre trop conséquent de mots. Par exemple que faut-il dessiner si on décide d’illustrer le
terme animal ? Un chien ? Un cheval ? Un hamster ?... Un classement par généralisation et
spécialisation devient nécessaire pour mieux représenter ces mots.
En revanche, Scott et Nagy ne proposent pas d’outils concrets tels que le dictionnaire ou le
répertoire organisé. Ils suggèrent une autre méthode pour travailler le vocabulaire; le contexte.
C’est par le contexte qu’on peut arriver à trouver le sens général du mot. Cependant « le
contexte ne donne pas toujours suffisamment d’indices pour déterminer le sens d’un mot peu
familier ». Ce n’est donc pas l’unique stratégie à employer.
L’étude morphologique du mot reste, pour P. Colé, un outil à ne pas négliger puisqu’elle a
l’avantage de mettre l’élève en autonomie face aux mots inconnus. L’élève ne se contente pas
d’apprendre et mémoriser des mots, il apprend à reconstruire le sens d’un mot qu’il ne connaît
pas en analysant sa morphologie.
C’est donc par un ensemble d’outils apportés aux élèves que le vocabulaire pourra s’enrichir
et se développer.
14 Françoise Pétréault est directrice académique des services de l’Education Nationale.
18
M. Cellier (2011) est dans une réflexion plus pédagogique en proposant une démarche en trois
temps pour apprendre et mémoriser de nouveaux mots. D’abord le contexte des mots, « le
sens d’un mot en contexte doit être travaillé de la PS au CM2 ». Cependant, M. Cellier relève
un inconvénient de cette stratégie. Les mots sont définis de manière superficielle ou trop
rapidement et ils sont répétés une fois ou deux, ce qui est insuffisant pour que le mot reste en
mémoire. Elle soulève aussi le problème d’une surabondance de mots qui « surviennent » tout
le long de la journée, ce qui ne fait que provoquer une « déperdition » lexicale. Il faut donc
choisir les mots à retenir selon leur fréquence d’utilisation ou des besoins qui se créent à un
moment donné. Puis, lorsque le mot a été contextualisé une première fois, il faut le
décontextualiser. Les élèves doivent être capables de réutiliser les mots nouveaux dans
d’autres contextes. Elle incite à utiliser par exemple la fleur de pétales ou le papillon15 pour
que les élèves écrivent les mots nouveaux appris qui représentent ou signifient autre chose
que dans le premier contexte rencontré. Ils sont ainsi décontextualisés. « La
décontextualisation [permet aux mots de passer] du domaine du discours (pris dans
l’environnement d’une phrase) à celui de la langue [où les mots sont pris comme dans un
dictionnaire]. Enfin, la recontextualisation des mots. Quand les mots ont été mémorisés, grâce
à l’utilisation de la fleur de pétales, ils doivent être réutilisés à bon escient. « L’outil devient
une banque de mots susceptible de nourrir une production d’écrit ». L’écrit permet, pour M.
Cellier, de réactiver la mémoire.
P. Vancomelbeke propose le fonctionnement d’un jeu télévisé « Pyramides » pour que les
élèves cernent le concept des relations sémantiques ainsi que l’exploitation qu’on peut en
faire. Ce jeu peut aussi se pratiquer en famille, l’élève devenant le présentateur du jeu. On
retrouve une illustration de ce jeu16 au chapitre 4 de son ouvrage.
Enfin, il est aussi possible d’utiliser des outils tels que la grille sémique. Elle a l’avantage
d’affiner le sens des mots, de les catégoriser et ainsi de mieux organiser le lexique. P.
Vancomelbeke propose des exemples de grilles sémiques17.
Pour citer M. Cellier : « Les bons outils doivent donc être récapitulatifs et évolutifs pour
soutenir l’effort de mémorisation et de réactivation ».
15 En annexe un modèle de classification à partir de pétales de fleur et d’un papillon. 16 En annexe la description du jeu « Pyramides ». 17 En annexe des exemples de grilles sémiques.
19
Viser de nouveaux objectifs et avoir une première approche des outils et des méthodes
d’enseignement sont une première étape pour l’étude du lexique.
I.3. Les notions
Le lexique est un domaine large. Avoir une connaissance de certaines notions peut aider à
comprendre les mots et les relations qu’ils entretiennent entre eux.
Avant de s’intéresser aux différentes notions, il faut définir deux termes qui semblent, en
apparence, être synonymes.
a) Lexique ou vocabulaire ?
L’opposition entre les termes lexique et vocabulaire n’est pas toujours faite. Ils sont employés
comme deux termes équivalents. C’est le cas de M. Cellier qui emploie « indifféremment les
termes vocabulaire et lexique [puisque] les deux étant considérés comme synonymes » (2008 :
9).
Pourtant, il existe une distinction spécifique entre ces deux termes. Jacqueline Picoche18
(2011) définit le lexique comme un « ensemble des mots faisant partie de la langue
française ». Le vocabulaire représente « un sous-ensemble du lexique », à savoir, les mots
connus et employés par un locuteur dans sa vie de tous les jours. Il y a des mots qu’on
apprend à l’occasion, au travail, dans une discipline ou un domaine précis(e)… Ainsi, on peut
apprendre des mots à chaque moment.
C’est aussi en linguistique que nous pouvons faire une différence. Le lexique est « l’ensemble
complet des mots d’une langue » alors que le vocabulaire est « l’ensemble des mots
effectivement employés par une personne dans un énoncé écrit ou oral » (p.9). Nous
adopterons ce second ensemble de définitions.
b) La notion de mot
Les mots servent à nommer quelque chose. Selon Jean Claude Denizot, « c’est attribuer à un
mot un pouvoir » (2008 : 15). Mais avant de lui accorder « ce pouvoir », il faut pouvoir le
définir. En effet l’exploration du lexique nécessite qu’on traite des mots et donc, qu’on en
précise la définition.
D’un point de vue graphique, le mot est un groupe de lettres formant une unité segmentée. La
combinaison des lettres permet de former un mot. Par exemple les lettres s, a, u, t, e, r
18 J. Picoche est linguiste, professeur à l’Université et spécialiste de lexicologie.
20
permettent de former le mot sauter. D’un point de vue phonétique, il peut avoir plusieurs
graphèmes pour un même phonème. Par exemple les trois phonèmes [d] [ã] [s] permettent de
former les mots suivants : danse, danses, dansent, dense.
Un même mot peut aussi paraître sous plusieurs formes. C’est le cas de certains noms comme
journal et journaux dont la forme change quand le mot devient pluriel et, c’est le cas de
nombreux verbes où cette fois-ci, c’est la base qui varie selon la personne et/ou le temps tels
qu’aller, être, valoir, falloir… De même un mot, selon le genre auquel il se rapporte, peut
recouvrir deux sens différents. C’est le cas par exemple du mot mémoire. Selon qu’il est au
féminin ou au masculin (un mémoire/une mémoire), il ne signifie pas la même chose. Il s’agit
donc de deux mots différents avec la même morphologie. Au contraire, d’autres mots gardent
le même sens et la même morphologie au féminin et au masculin, c’est le cas de un enfant et
une enfant. Il s’agit donc d’un seul et même mot.
D’un point de vue linguistique, un mot est un signe, il a donc un signifiant (forme concrète du
signe) et un ou plusieurs signifié(s) (signification du mot).
La notion de mot recouvre un ensemble de concepts spécifiques.
c) Les trois types d’approche
Définir le mot est une première étape. Il faut aussi relier le mot selon trois types d’approche.
� L’approche référentielle
L’approche référentielle est en lien avec l’objet du monde. Elle permet d’associer chaque
objet à un mot. C’est selon P. Vancomelbeke un travail « d’étiquetage du réel » (2004 : 23)
qu’il faut faire dès la maternelle. L’enfant découvre et manipule les objets en même temps
qu’il les nomme. Cette approche permet de classer les objets pour ne pas confondre par
exemple un fruit et un légume. Cette approche peut s’avérer utile quand il s’agit d’employer
des termes spécifiques dans un domaine. C’est le cas en mathématiques où chaque mot
correspond à quelque chose de précis (un sommet, un angle dans une figure géométrique). Le
vocabulaire spécifique devient nécessaire à la compréhension.
� L’approche syntaxique
L’approche syntaxique se divise en deux types de relations. Il y a la relation syntagmatique où
les mots sont liés entre eux. Prenons l’exemple traité par P. Vancomelbeke: Les freins de la
voiture ont lâché (2004 : 52). Les mots freins et voiture ont une relation d’appartenance
syntagmatique. Les freins représentent une partie d’un ensemble, la voiture représentant cet
21
ensemble. Il y a la relation paradigmatique où un mot peut être substitué à un autre à
l’intérieur d’un même contexte. Par exemple le mot voiture peut être substitué à camionnette,
moto… D’après P. Vancomelbeke « la synonymie (relations d’équivalence) et l’antonymie
(relations de contraire) sont à ranger parmi les relations paradigmatiques » (2004 : 53).
� L’approche sémantique
L’approche sémantique est liée à l’approche syntaxique. L’approche sémantique se centre sur
le signifié du mot. Cela suppose, pour P. Vancomelbeke, que « le mot possède un sens hors
contexte » (2004 : 31). Même sous différentes occurrences, le mot garde « un invariant
sémantique ». J. Picoche précise que le mot existe aussi en relation avec les autres: « C’est
l’apparition de la relation entre les termes qui est la condition nécessaire de la signification »
(1992 : 38). Le « sens » d’un mot dépend de ceux qui l’entourent, se situe par rapport aux
autres mots car le lexique est fait par un système de réseau. Ces liens doivent se faire
naturellement, quand le besoin de distinguer deux mots devient nécessaire.
On peut s’approprier du lexique par ces trois approches.
d) Les relations sémantiques
L’approche sémantique est une approche importante puisqu’elle permet de distinguer
plusieurs notions essentielles qui sont les suivantes : la synonymie, l’antonymie,
l’hyperonymie, l’hyponymie, la généralisation, la spécialisation, la cohyponymie
� Les relations sémantiques essentielles
Le plus souvent à l’école, les élèves travaillent sur les notions de synonymie et d’antonymie,
pourtant il existe aussi d’autres notions telles que l’hyperonymie et l’hyponymie. Patrick
Charaudeau (1992 : 50) parlera de « relations d’équivalence » où les sens des mots peuvent se
rejoindre partiellement sans pour autant parler de synonymie. Par exemple chaise, tabouret,
banc… sont équivalents du point de vue du sens. Ce sont trois mots qui désignent trois objets
avec pour fonction de s’asseoir. P. Charaudeau parle aussi de « relations de contraire » : un
mot tel que petit change complètement le sens de la phrase lorsqu’il remplace le mot grand ou
géant. En effet, les mots peuvent se différencier, se rapprocher, s’apparenter ou s’assimiler.
Enfin il emploie le terme « d’opposition sérielle » quand il s’agit de différencier avec justesse
le sens des mots comme tulipe et rose. « Ce n’est pas une tulipe qu’il lui a offert mais une
22
rose » (1992 : 59). Il s’agit d’hétéronymie car les mots ne sont ni classés comme des
synonymes ni comme des antonymes.
P. Vancomelbeke organise les relations sémantiques essentielles en trois types (2004 : 59-76).
- Les relations d’identité. Il y a une relation d’identité quand deux mots sont dans une
relation de synonymie. Cependant une synonymie entre deux ou plusieurs mots n’est pas
totale. Certains aspects doivent être pris en compte. En effet on parle de parasynonymie
quand les mots signifient presque la même chose. Prenons un exemple de P. Vancomelbeke.
Les verbes bouillir , braiser, frire, griller sont présentés comme des synonymes mais se
distinguent aussi par la spécificité de leur sens (2004 : 60). On s’intéressera aussi au registre
de langue. Il y a le langage soutenu, familier, courant, argotique, littéraire, scientifique… qui
mettent en évidence la parasynonymie. Jacqueline Bastuji (1975 : 32) est aussi de cet avis ;
une synonymie entre deux ou plusieurs mots n’est pas totale: « Pour que deux mots soient des
synonymes parfaits, il faudrait qu’ils soient interchangeables dans tous les contextes et que
cette substitution n’entraîne aucune modification de sens ».
- Les relations d’identité/d’altérité. Ce sont des relations qui distinguent la ressemblance de
la différence. On distingue quatre types de relation d’identité/d’altérité: la généralisation, la
spécialisation, la cohyponymie et l’antonymie relative. P. Vancomelbeke explique ces
notions comme suit. Il y a généralisation lorsqu’on passe de l’hyponymie c’est-à-dire « d’un
mot qui désigne un sous-ensemble » à l’hyperonymie c’est-à-dire « un mot qui désigne
l’ensemble, le genre » (2004 : 64). Il y a spécialisation, le contraire de la généralisation,
lorsqu’on passe de l’hyperonymie à l’hyponymie. Voici un exemple pour illustrer ces
notions :
Rose → généralisation→ fleur
Fleur → spécialisation → rose
La cohyponymie désigne des mots de même hyperonyme. Par exemple rose, coquelicot sont
deux hyponymes de l’hyperonyme fleur. Quand deux mots sont hyponymes d’un même
hyperonyme, on dit qu’ils sont cohyponymes. Mais en plus d’être cohyponymes de fleur, ces
deux mots, rose et coquelicot, ont chacun leurs spécificités sémantiques.
L’ antonymie relative désigne une certaine relation ‘d’opposition’ entre deux mots. On parle
d’échelle graduée quand on part d’un mot et qu’on s’éloigne petit à petit du même sens par
d’autres mots. Par exemple : « bouillant, brûlant, chaud, tiède, frais, froid, glacial » sont des
antonymes relatifs car ils s’opposent graduellement.
23
- Les relations d’opposition. Il y a opposition absolue seulement quand le premier terme se
distingue par un deuxième terme comme gauche existe en corrélation avec droite ou la mort
existe s’il y a la vie. Cette opposition reçoit plusieurs dénominations. P. Charaudeau parle
« d’opposition symétrique » ; J. Picoche préfère employer le terme de « réciprocité » (1992 :
76).
� Les relations sémantiques accessoires
Ce sont des relations non essentielles que P. Vancomelbeke classe en cinq catégories.
- Les relations centrées sur l’agent et l’action. L’agent, celui qui agit, est « un animé humain
ou animal » (2004 : 79). L’action apparait sous forme verbale ou nominale. L’objet de l’action
est inanimé comme un lieu ou un objet. A partir de ces éléments, on peut construire des
relations sémantiques. Par exemple il y a relation sémantique entre l’agent et l’objet de
l’action, ou entre l’action et l’agent. Par exemple:
Le médecin (agent) écoute les battements du cœur (action) avec le stéthoscope (objet de
l’action).
Le médecin (agent) prend le pouls (action) de son patient.
- Les relations centrées sur le lieu. Le lieu permet aussi la relation entre l’agent et/ou l’objet.
Le boulanger (agent) pétrit (action) du pain (objet de l’action) dans sa boulangerie (lieu
de l’action).
- La relation sémantique parties/tout et les relations associées. On parlera d’holonymie et de
méronymie lorsqu’un tout forme plusieurs parties constituantes et vice versa quand plusieurs
parties forment un tout. L’exemple du mot repas au restaurant qui est l’holonyme c’est-à-dire
le tout, peut être partagé en différents temps : entrée, plat de résistance, dessert et addition,
appelés méronymes.
- Les relations centrées sur la caractérisation. Il y a caractérisation par un adjectif (Il est
grand.), par un nom (Il est d’une beauté !/ Il est médecin), par un adverbe (Il a révisé
longuement.), par un verbe ( Il rougit). La caractérisation donne des informations relatives
concernant la forme, la taille, la couleur, la qualité ou à un changement d’état. La
caractérisation apparaît dans la synonymie et l’antonymie. Un homme peut être obèse, gros,
rondelet ou mince, svelte, maigre.
24
- Les relations centrées sur la quantification. Ce type de relation se divise en deux points.
D’une part, il y a « L’expression du collectif » (2004 : 104) pour désigner un ensemble ;
l’ensemble peut être désigné par un nom ; c’est le cas dans un bouquet (de fleurs), un
outillage (ensemble d’outils) ou une boite (de crayons). Cet ensemble peut être précisé si on
décide d’apporter une ou plusieurs informations supplémentaires (une boite de crayons de
couleur). La précision met en œuvre l’hyponymie. L’idée d’ensemble, de collectif peut
également être liée à la suffixation. Ainsi, le suffixe -age par exemple dans le mot outillage
désigne l’ensemble des outils.
D’autre part, il y a « L’expression du singulatif » (2004 : 105) pour désigner une infime
portion non quantifiable qui a besoin de son ensemble pour être quantifiable comme c’est le
cas du mot grain de sable qui est singulatif et qui a besoin d’une certaine quantité de sable
pour être quantifiable.
� Les relations sémantiques en interaction
Les relations sémantiques se complètent entre elles ou entrent en concurrence. En effet, un
mot de même morphologie peut avoir plusieurs sens ; celui-ci dépend du contexte. Par
exemple19 :
Il a de la mémoire. → Faculté de conserver et de rappeler des faits passés.
Il écrit un mémoire. → Ecrit destiné à être exposé.
A la mémoire de mon vieil ami. → Au souvenir laissé.
- Deux mots peuvent être dans une relation d’identité (un citron et une orange par exemple)
quand il y a un hyperonyme (un fruit) et un hyponyme (agrumes).
- Un même mot peut représenter un lieu ou un objet. Le contexte syntaxique entre en jeu.
Dans l’exemple qui suit, les deux constructions sont différentes : Dans travailler dans un
champ, « champ » désigne un lieu alors que dans labourer le champ, « champ » désigne
l’objet de l’action. Un mot hors contexte a donc un sens premier mais a aussi un sens différent
quand le contexte de la phrase n’est pas le même.
- Un groupe de mots peut avoir une relation sémantique spécifique. Par exemple : Peler une
pomme, on ne peut pas utiliser d’autres verbes comme détacher, déplumer… En revanche on
utilise aussi le verbe éplucher très proche dans ce cas-ci du verbe peler.
19 D’après Le Nouveau Petit Robert de la Langue Française, 2008.
25
- Il peut y avoir des relations sémantiques de caractérisation et de quantification entre les mots
comme à poing fermé et d’un œil ; les deux signifient une intensité, mais l’un, le haut degré,
et l’autre, la faible intensité ; d’où leur relation d’antonymie.
I.4. Articulation des éléments théoriques avec la problématique du mémoire
La problématique sur l’apprentissage du lexique était la suivante : Comment enrichir et élargir
le lexique des élèves ?
La lecture d’ouvrages sur le sujet de l’enseignement du vocabulaire fait ressortir des éléments
de réponse aux questions que je me posais au début de ma recherche :
- La différence entre lexique et vocabulaire.
- La définition d’un mot d’un point de vue graphique et linguistique.
- Les différentes approches pour travailler le vocabulaire.
- Les constats actuels concernant l’enseignement du vocabulaire.
Suite aux constats énoncés dans le cadre théorique concernant l’apprentissage du vocabulaire,
des suggestions sont proposées :
- Rééquilibrer le temps horaire entre l’enseignement du lexique, de la grammaire et de
l’orthographe.
- Favoriser l’interdisciplinarité pour ne pas rester dans un apprentissage cloisonné et
décontextualisé, pour permettre aux élèves de réactiver le lexique connu.
- Explorer de nouvelles méthodes qui peuvent être mise en place dans les classes.
Ces propositions permettent de penser à de nouveaux objectifs et à de nouvelles pistes
pédagogiques.
Cependant, à partir de ces lectures, je me pose une autre question : Comment articuler
l’apprentissage du lexique (découverte et mémorisation de mots nouveaux et de leur sens)
avec d’autres activités en français et/ou avec d’autres disciplines ?
Concilier l’apprentissage du lexique avec l’expression écrite semble être la démarche la
plus adéquate à adopter. Cette démarche permettra de créer une atmosphère de travail positif
chez les élèves et des résultats plus gratifiants, ils éprouveront du plaisir à écrire, à enrichir
leur stock lexical et à lire leurs productions.
26
Cependant écrire s’apprend. Il faut mettre en place des situations d’écriture qui permettent
d’aboutir à des projets de classe ou d’école ; des projets qui font sens aux élèves et procurent
de la satisfaction. En effet vouloir constamment augmenter le lexique des élèves sans enjeu
s’avère être une utopie pour Patrick Joole (2011) : « Enrichir le stock lexical des élèves relève
plus du fantasme capitalistique que d’une réalité scientifique ». Il faut intégrer lecture,
production orale, production écrite dans une même séquence. Le vocabulaire n’est plus le seul
élément à être travaillé. Les élèves se nourrissent par la lecture, l’écriture, l’échange, le
partage dans un même projet. C’est l’optique proposée dans l’article de Claudine Garcia-
Debanc.
I.5. Travaux de Claudine Garcia-Debanc a) Constat et objectif de l’apprentissage du lexique
Claudine Garcia-Debanc commence son article20 en se basant sur des travaux de recherche en
didactique des langues. Ces travaux révèlent que les locuteurs ont tendance à s’exprimer avec
des verbes génériques lors de tâches écrites. L’objectif de l’enseignement est d’aider les
élèves à utiliser des verbes spécifiques quand cela devient nécessaire, par exemple au moment
d’une situation d’écriture. Mais elle souligne dans son article que les enseignants se posent
beaucoup de questions sur les programmes de 2008 concernant l’enseignement du lexique.
Quelles conditions permettent aux élèves d’avoir un vocabulaire actif ? Quels supports
utiliser ?
C. Garcia-Debanc propose trois paramètres à prendre en compte pour mener une recherche
didactique sur l’apprentissage du lexique. D’abord il faut avoir une question de départ
« formulée par les acteurs du champ scolaire », puis il faut trouver du temps libre pour la mise
en place d’un cadre d’analyse, enfin il faut connaître les conditions d’apprentissage. La prise
en compte de ses paramètres et la formulation d’hypothèses permettra la mise en place de
« l’ingénierie didactique ». Autre contrainte relevée, le nombre de classes doit être assez
conséquent pour arriver à voir les effets sur les apprentissages.
C’est à travers un travail conduit en langue sur les verbes de déplacement que C. Garcia-
Debanc construit une problématique : « Comment peuvent s’articuler activités de production
écrite, analyse des emplois du lexique d’un domaine donné en discours et travail systématique
en langue et quels effets peut avoir une telle étude sur les productions écrites des élèves ? »
20 Claudine Garcia-Debanc, Karine Duvignau, Claire Dutrait, Michel Gangneux, 2009, Enseignement du lexique et production écrite. Un travail sur les verbes de déplacement à la fin de l’école primaire, Pratiques n°141/142.
27
b) Mise en place d’un protocole expérimental C’est dans la perspective d’un « enseignement de la langue au service de l’écriture et de la
construction d’aides lexicales à la production écrite » que s’inscrit ce protocole. Il montre le
lien intrinsèque entre lexique et écriture.
C. Garcia-Debanc a écrit son article en se basant sur une étude faite à partir de verbes de
déplacement. Elle justifie son choix par « un besoin récurrent en situation d’écriture » de
décrire les lieux et les déplacements des personnages.
L’étude a été réalisée avec des élèves d’une classe de CM2. L’hypothèse établie est qu’ « un
travail de classement des verbes d’un domaine donné permet une meilleure appropriation de
ce lexique et l’emploi approprié de verbes variés dans des productions écrites ».
- Les bases fondamentales
C. Garcia-Debanc propose quelques règles à respecter pour l’enseignement du lexique. Il faut
travailler sur des mots fréquents et polysémiques et les mettre en relation avec du vocabulaire
déjà acquis. Il faut réutiliser plusieurs fois les mêmes mots dans des situations différentes pour
qu’il y ait une meilleure assimilation. Le travail lexical doit se faire sur les verbes mais aussi
sur les adjectifs qualificatifs et les noms. Il faut aussi travailler avec les élèves les
constructions syntaxiques des verbes. Enfin, il faut construire ensemble des aides lors des
productions écrites. Le dictionnaire peut être une de ces aides.
C. Garcia-Debanc explique les différents dictionnaires qu’il serait bien d’utiliser lors d’un
travail de recherche lexical. Il y a les dictionnaires qui ont une approche « sémasiologique »,
ce sont des dictionnaires qui partent du mot pour en étudier le sens. Il y a les dictionnaires
« onomasiologiques », ce sont les dictionnaires qui partent d’une idée pour en étudier les
mots. Il y a aussi les dictionnaires de synonymes, ce sont des dictionnaires qui donnent des
synonymes sans préciser la signification de chacun des mots donnés. Or pour utiliser de
manière fréquente les mots, il faut connaître « leurs significations spécifiques ».
- Déroulement du projet
A partir de l’hypothèse donnée ci-dessus, le logiciel PROX est utilisé pour sélectionner des
verbes de déplacement. Voici les 37 verbes sélectionnés par ordre alphabétique :
28
Aller Arriver
Atteindre Courir
Devancer Distancer
S’échapper Errer
escalader
S’élancer S'enfuir Flâner
Franchir Galoper Glisser
Grimper Marcher Nager
Naviguer Parcourir
Poursuivre Se précipiter
Quitter Ramer Ramper
Se rapprocher Revenir
Rôder Rouler Sauter
Sautiller Suivre Traîner
Traverser Trébucher
Venir voler
La première étape de ce projet est de classer les verbes de déplacement selon leur
signification, les nuances de sens qu’ils peuvent avoir. Une confrontation entre élèves sera
ensuite faite afin de vérifier la pertinence de leur classement.
La deuxième étape consiste à ajouter un épisode supplémentaire d’un album de jeunesse.
Cette étape a pour but de fixer le lexique travaillé lors de la première étape et lors du projet.
Le Roi des Trois Orients de François Place est l’album utilisé pour ce projet.
Des étapes intermédiaires sont à faire avant de passer au stade de l’écriture avec les élèves.
D’abord en séance 1, un travail de recensement a été effectué pour « activer le vocabulaire
passif ». Les élèves ont dû se réapproprier les verbes de déplacement qu’ils connaissent ou
qu’ils ont déjà entendus. Ils les ont intégrés dans des phrases pour vérifier s’ils les
employaient de façon appropriée. Beaucoup de verbes utilisés par les élèves représentaient
des déplacements d’animaux (bondir, galoper, ramper, voler…). Les verbes recensés seront
rappelés par les élèves à chaque début de séance.
En séance 2, les premières pages de l’album ont été lues à voix haute. Le récit littéraire est
mis en réseau avec les œuvres travaillées auparavant. Les élèves doivent, à l’issue de cette
séance, repérer, analyser et constater la diversité des verbes de déplacement utilisés dans ces
premières pages.
En séance 3, une première tâche d’écriture est demandée aux élèves. Il s’agit d’ajouter un
épisode supplémentaire au voyage. Cet exercice, qui se fait par binôme, commence par un
tirage au sort des différents lieux qu’on peut trouver dans le récit. Les élèves devront décrire
le lieu tiré au sort et imaginer une situation. Pour réussir cette tâche, les élèves ont à
disposition l’incipit du récit et les illustrations. Ils ont dû jouer avec leur imagination pour
créer toute une histoire.
29
En séance 4, une deuxième tâche d’écriture est demandée aux élèves. Il s’agit de la même
situation que lors de la séance 3 à l’exception que les élèves ne disposent plus du texte.
L’enjeu en séance 3 est d’écrire un épisode fictionnel basé sur l’imagination des élèves,
l’enjeu en séance 4 est d’écrire un épisode fonctionnel basé sur la réutilisation du lexique
travaillé lors du projet.
La deuxième étape, qui s’inscrit dans les séances 3 et 4 et qui consistait à ajouter un épisode
supplémentaire à l’album Le Roi des Trois Orients, « invite à des voyages dans le temps et
dans l’espace de l’imaginaire comme du réel21 ». Les illustrations, les couleurs, les paysages,
les différentes thématiques du récit, les différentes figures évoquées… sont autant d’effets et
d’approches qui aideront les élèves à s’identifier et à s’inspirer au moment d’écrire un
épisode. « Le regard du lecteur [et donc des élèves], aime à se perdre dans les images, avant
d’approcher le texte ».
Les élèves ont la possibilité de s’appuyer sur le texte et les illustrations au moment d’écrire.
« Scruter le texte littéraire » permet aux élèves d’être vigilants à la construction du texte et
« au repérage des caractéristiques stylistiques ».
- Analyse des classements proposés par les élèves
Lors de la première étape, les élèves divisés en dix groupes de deux ou trois élèves, ont établi
les classements suivants.
Les groupes d’élèves Le classement des verbes selon leurs critères
Groupe 1 - une destination précise - traîner à un endroit - aller en l’air - avancer
Groupe 2 - ce qui est sportif - ce qui signifie arriver ou partir
Groupe 3 - sur l’eau - en l’air - en montant - déplacements rapides
Groupe 4 - aller - venir - courir
Groupe 5 - ce qui monte - ce qui est dans l’eau - partir
21 Citation de l’article, empruntée à Delattre, Dupin, 2003.
30
- ce qui est au sol Groupe 6 - être en l’air
- aller quelque part Groupe 7 - un déplacement difficile
- s’évader d’un endroit - se déplacer sur ou sous l’eau - déplacement simple
Groupe 8 - quand on ne sait pas où l’on va - quand on a un but - quand on parvient à atteindre son but
Groupe 9 - ceux où on ne se presse pas - ceux où on se presse - ceux où on va quelque part - ceux où on est dans l’eau
Quand les élèves parlent de « destination précise », ils regroupent les verbes de « polarité
initiale » (aller, s’échapper, s’élancer, devancer, venir…) et les verbes de « polarité finale »
(arriver, revenir, atteindre…). Certains groupes ont classé les verbes de manière précise : sur
l’eau, en l’air, sur le sol, en haut… Ce qui permet de retrouver les éléments « eau », « air » et
« terre ». On retrouve aussi des verbes qui indiquent une direction précise (en haut, en bas) et
une vitesse de déplacement (vite, doucement, en se pressant ou pas).
Après confrontation entre élèves des différents classements, une mise en commun collective a
permis de classer ces verbes en six groupes :
- Partir d’un endroit/aller à un endroit
- Aller vite/aller lentement
- Suivre quelqu’un
- Aller avec un moyen de transport
- Monter/descendre
- Se déplacer avec difficulté
Lors de la deuxième étape, les élèves ont pu utiliser une diversité de verbes de déplacement et
employer eux même des effets stylistiques.
Ce projet a permis par les différents classements, d’activer du vocabulaire déjà disponible
chez les élèves, de dégager le sens spécifique de chacun des verbes et de les utiliser de
manière pertinente lors de productions écrites. Cependant le nombre conséquent de verbes de
déplacement entraîne les élèves à « des classements partiels et dispersés ». La liste de verbes
de déplacement du logiciel PROX a donc été modifiée :
31
Arriver Atteindre Bondir
S’échapper Errer
S’enfuir flâner
Franchir Gagner Galoper
Gambader Nager
Naviguer parcourir
Partir Parvenir
Se précipiter Se promener
Quitter Ramer ramper
Rejoindre Rôder Rouler Skier
Traîner traverser
Cette liste peut servir pour les expérimentations futures dans les classes.
Cet article m’a permis de montrer les liens entre lecture, lexique et écriture.
Dans ma deuxième partie, en reprenant le protocole de C. Garcia-Debanc sur les verbes de
déplacement et en l’adaptant selon la classe dans laquelle je me trouve, j’expliquerai que
l’enseignement lexical peut être au service de la production écrite.
Deuxième partie : Mes activités de classe II.1. Mon positionnement initial a) Mes observations
Depuis que je suis en stage, j’ai eu l’occasion d’observer les enseignants. Après un an
d’observation en master 1, j’ai pu conclure trois choses. La première est qu’on ne peut pas
enseigner la totalité du lexique puisque celui-ci est en perpétuel évolution, la deuxième est
que la capacité de notre mémoire est limitée, il faut donc faire des choix avec les élèves, la
troisième est que les élèves manquent de précision lorsqu’ils s’expriment à l’oral ou à l’écrit.
Ils emploient trop souvent des termes génériques22, ce qui les empêche d’être précis dans leurs
propos.
Avant mon entrée en master, je pensais qu’il n’y avait pas d’enseignement spécifique du
lexique. Je pensais que l’étude du lexique était quelque chose d’aléatoire, qu’on le travaillait
quand la situation le permettait ou quand on « tombait sur » un mot inconnu. Je n’ai d’ailleurs
pas de souvenir d’avoir eu des cours spécifiques sur le vocabulaire. J’estimais sans doute qu’il
suffisait de faire comme je l’ai toujours fait : de lire régulièrement, d’enrichir son lexique par
les lectures, par la curiosité qu’on peut ressentir devant un mot particulier. En réalité, les
élèves d’aujourd’hui, tout comme les élèves d’autrefois, ont besoin d’être captés, motivés et
intéressés par un projet pour avoir envie d’enrichir leur culture lexicale.
22 D’après le Petit Robert de la Langue Française, il s’agit de mots de sens général, commun.
32
Aujourd’hui, c’est autrement que je vois les choses. Et je me questionne sur l’enseignement
du lexique : que mettre en place pour que chaque élève acquière une richesse lexicale et qu’il
l’utilise de manière autonome et pratique dans ses productions écrites?
b) Mes choix didactiques et pédagogiques
A l’école, « l’acquisition du vocabulaire exige des séquences spécifiques, des activités
régulières de classification, de mémorisation de mots, de réutilisation du vocabulaire
acquis »23. La mission de l’école est d’aider les élèves à enrichir leur capital lexical par des
activités quotidiennes et pertinentes.
Apprendre des listes de mots peut paraître dérisoire et inutile pour les élèves si ces mots ne
sont pas étudiés et retravaillés de manière approfondie.
Le manque, possible, de vocabulaire chez les élèves, peut se répercuter dans leurs productions
écrites. Lors de mes différents stages d’observation, j’ai pu constater l’hésitation des élèves au
moment d’écrire. Il y a un temps de flottement, un trou noir qu’ils n’arrivent pas toujours à
dépasser.
On peut se poser la question suivante : Que mettre en place pour aider les élèves à démarrer
en écriture ?
On supposera dans notre étude que c’est l’articulation lexique et écriture qui permettra aux
élèves de mieux fixer les mots nouveaux et d’augmenter leur lexique.
Notre projet d’étude se base sur l’article que Claudine Garcia-Debanc consacre à
l’enseignement des verbes de déplacement et s’inscrit dans la perspective d’un enseignement
lexical au service de l’écriture.
Pour apprendre et fixer de nouveaux mots, il faut aussi parfois vivre les choses, être en action.
Ainsi nous intégrerons une dimension pluridisciplinaire à notre projet. Nous étudierons les
verbes de déplacement dans des pratiques d’écriture relatives à ce que les élèves
expérimentent en éducation physique et sportive. Les élèves seront en action lors des séances
d’EPS et en réflexion lors des pratiques d’écriture.
Nous montrerons que c’est par le vécu mais aussi par l’action que les élèves utiliseront plus
facilement des verbes de déplacement et évolueront dans leurs productions écrites.
Un proverbe dit : C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est donc par l’utilisation
réitérée, que les mots vont se fixer chez les élèves et faire sens pour eux.
23 Les programmes de 2008 à l’école primaire.
33
Quelles conditions mettre en place pour que les élèves acquièrent du vocabulaire ? Sur quels
contenus faire porter l’enseignement du lexique ?
Pour construire et enrichir le lexique des élèves, on peut supposer qu’il faut créer un projet qui
les intéresse. L’élaboration de ce projet doit prévoir un travail qui se fasse sous la forme d’un
ensemble d’activités et dans des conditions ordinaires de classe L’analyse des productions
écrites des élèves se fera en référence aux activités physiques et sportives et en lien avec les
différentes œuvres littéraires lues et entendues.
La création d’une séquence sur les verbes de déplacement permettra d’évaluer la pertinence
du dispositif proposé par C. Garcia-Debanc e.a. Cependant l’évaluation aura des limites
puisqu’elle ne pourra être expérimentée que dans une classe de cycle 3 avec des élèves de
CE2.
Pourquoi choisir de travailler sur des verbes de déplacement ?
Dans les pratiques d’écriture, le besoin d’utiliser des verbes de déplacement est récurrent. En
effet, lorsque les élèves écrivent ou inventent la suite d’une histoire qu’ils ont travaillée en
classe, ils racontent les faits et gestes de leur(s) personnage(s) dans différents lieux. La
dimension spatiale représente aussi un aspect important. Se pose donc la question : quels
verbes utiliser pour décrire les mouvements des protagonistes et leurs déplacements si ce ne
sont des verbes précis pour permettre au lecteur de s’imaginer au mieux l’histoire. L’EPS
entrera en jeu pour permettre aux élèves d’expérimenter les mouvements que suggèrent les
verbes de déplacement et ainsi, mieux différencier, les nuances qu’ils peuvent avoir.
D’après les programmes de 2008 à l’école primaire, on trouve deux points importants relatifs
à la lecture-écriture.
Lecture et écriture
« Rédaction »
La rédaction de textes fait l’objet d’un apprentissage régulier et progressif : elle est une
priorité du cycle des approfondissements. Les élèves apprennent à narrer des faits réels, à
décrire, à expliquer une démarche, à justifier une réponse, à inventer des histoires, à résumer
des récits, à écrire un poème, en respectant des consignes de composition et de rédaction. Ils
sont entraînés à rédiger, à corriger, et à améliorer leurs productions, en utilisant le vocabulaire
34
acquis, leurs connaissances grammaticales et orthographiques ainsi que les outils mis à
L’élève est capable de rédiger un texte d’une quinzaine de lignes (récit, description, dialogue,
texte poétique, compte rendu) en utilisant des connaissances en vocabulaire et en grammaire.
II.2. Le dispositif utilisé
Pendant mes deux années de master, j’ai eu l’opportunité de mettre en place deux séquences
d’apprentissage du lexique.
La première est une étude menée à l’école Dulac au Mans, dans une classe de CE2 lors de
ma première année de master. J’ai fait le choix de mettre en place une séquence sur les verbes
de déplacement sans m’appuyer sur un corpus de textes ou de livres ; en effet, je voulais
montrer qu’on découvre et apprend de nouveaux mots aussi en dehors de la lecture de textes.
Ce choix de travailler le lexique, est également motivé par l’envie de répondre aux exigences
des Instructions Officielles qui sont de travailler le lexique en favorisant la transversalité et
d’enrichir le lexique des élèves à travers des activités spécifiques sur les relations de sens
entre les mots.
La deuxième est aussi une étude menée, lors de ma deuxième année de master, dans une
classe « double niveau » à Arnage, avec des élèves de CE1 et CE2. Il n’a été possible de
mener le protocole qu’avec les 14 élèves de CE2. Mon choix de départ reste le même : une
séquence sur les verbes de déplacement. Cependant, d’un point de vue didactique, j’ai modifié
certains points. Je choisis de m’appuyer de manière plus fine sur l’article de C. Garcia-
Debanc e.a. sur les verbes de déplacement.
Avec l’appui théorique donné par mes lectures et mes premières observations faites en classe
ainsi que les difficultés d’adapter un dispositif répondant aux besoins des élèves, j’ai mis en
place deux séquences.
a) Le protocole en Master 1 : recueil de données et analyse J’ai mis en place un protocole qui permet d’apprendre à percevoir les nuances sémantiques
entre différents verbes de déplacement. Pour ce faire, je présuppose que c’est en mettant en
place un projet captivant liant l’EPS et la classification de verbes de déplacement, que les
élèves développeront une capacité plus fine à distinguer les traits sémantiques des verbes. La
35
situation de départ proposée aux élèves est d’écrire un parcours de gymnastique puis de la
mettre en pratique lors d’une séance d’EPS. Lors des séances suivantes, les élèves tenteront
d’établir des critères de classification pour arriver à élargir et enrichir la production écrite
faite en séance 1 sur le parcours de gymnastique.
Je propose une séquence en quatre séances. Par manque de temps, je n’ai pas eu l’occasion
d’approfondir la séquence avec les élèves. De même, j’ai préféré avancer selon leur niveau et
leur rythme.
Séance 1 sur le parcours de gymnastique
La séance 1 intitulée Le corps: recherche d’enrichissement du vocabulaire, a servi
d’évaluation diagnostique.
Première activité. Les élèves ont dû produire un écrit en un temps limité (10 minutes) et en
individuel selon la consigne suivante :
‘Imagine des consignes sur un parcours de gymnastique que tes camarades feraient.’
Les mots suivants étaient écrits au tableau pour les aider à créer ce parcours : Une échelle, un
tapis, des cerceaux, une poutre, un banc, un cheval de saut, un trampoline, des plots, une
corde, des ballons, une corde à sauter, un espalier. Avant de commencer la production écrite,
les mots inconnus tel que cheval de saut et espalier ont été expliqués et représentés sous
forme de dessin au tableau.
Lors de cet exercice, je m’attendais à deux choses. D’abord à ce que les élèves utilisent
« naturellement » les mots notés au tableau, puis qu’ils décrivent les différentes actions qu’ils
peuvent faire lors d’un parcours de gymnastique. Je n’exigeais pas un nombre de lignes précis
mais je m’attendais aussi à une utilisation « naturelle » de l’impératif ou du présent car le
mode impératif et le temps du présent sont les plus utilisés lorsqu’on donne une consigne. Le
critère de réussite pour cet exercice : utiliser des verbes de déplacement.
Voici quelques productions écrites des élèves24 :
24 Les productions des élèves sont réécrites avec une modification orthographique et au niveau de la ponctuation. Les verbes dont les verbes de déplacement sont soulignés en caractères gras. Les productions originales des élèves sont en annexes.
36
Production élève 1 : Sautez sur le premier tapis puis sur le trampoline. Ensuite sautez dans
le cerceau, montez l’échelle et redescendez l’échelle. Montez sur la poutre, traversez là sur
la pointe des pieds.
Sautez trois fois sur le trampoline puis faites une galipette sur le tapis. Montez la corde puis
il faut faire du cerceau. Traversez la poutre en arrière.
Production élève 2 : Fais un salto très haut, ensuite fais des passes avec un ballon.
Puis rattrape la corde et balance-toi sur le tapis. Ensuite saute sur le trampoline. Saute au
dessus du cheval de saut et fais des roulades.
Production élève 3 : Un tapis : Vous devez courir et faire un salto avant.
Un trampoline : Vous devez sauter le plus haut possible.
Un cerceau : Vous devez le faire tourner le plus longtemps possible.
Une corde : Courez le plus vite possible et sautez sur la corde et allez le plus haut possible.
Les plots : Empilez les plots pour faire une grande tour de plots.
Production élève 4 :
- des ballons : Tire dans les ballons.
- une échelle : Monte dessus.
- un tapis : Faire une roulade.
- un cheval de saut : Monter et faire un salto.
- trampoline : Vous faites un salto.
- corde : Se balancer pendant 10 minutes.
Dans les productions précédentes, on peut constater que la consigne est respectée, les élèves
ont choisis s’ils le souhaitaient, certains mots qui étaient notés au tableau et ont bien imaginé
un parcours de gymnastique. On constate, dans leurs productions écrites, qu’ils ont
« naturellement » utilisé des verbes de déplacement On remarque cependant une différence
dans l’utilisation des temps. L’élève 1, par la terminaison des verbes a utilisé de l’impératif
avec par exemple « faites une galipette » et de l’indicatif avec « il faut faire ». L’élève 2 a
utilisé de l’impératif à la deuxième personne du singulier alors que l’élève 3 a choisi
l’impératif à la deuxième personne du pluriel. L’élève 4 devait probablement se sentir bloqué
sur l’utilisation des temps. Ne sachant pas lequel prendre, il a utilisé aléatoirement différents
temps, passant de l’impératif présent à la deuxième personne du singulier « tire, monte »,
37
l’indicatif présent « vous faites », et à l’infinitif « monter, faire, se balancer ». Les élèves ont
utilisé très peu le présent de l’indicatif alors que c’est un des temps qu’ils emploient le plus
souvent dans leur vie. Peut être que d’imaginer des consignes les a placés dans une autre
posture ; ils passent de l’élève qui apporte une réponse aux consignes à celui qui produit les
consignes d’où l’utilisation de l’impératif. Un deuxième temps d’écriture aurait été nécessaire
aux élèves pour qu’ils puissent retravailler leur premier écrit.
Les 15 minutes suivantes ont servi à la lecture de quelques productions d’élèves volontaires
ainsi qu’à la comparaison de ce qu’ils avaient écrit. Un questionnement oral a permis de
compléter leur réflexion sur certains verbes. Par exemple les élèves ont pu constater que
« faire des petits sauts » c’est aussi « sautiller ». Ce type de remarque est un premier pas pour
aux vers une signification précise des verbes. Ils se sont aperçu aussi qu’il y avait des verbes
répétés dans leurs écrits: courir, sauter, faire, monter. Cette constatation peut faire naître le
besoin de trouver des synonymes. Certains élèves ont aussi utilisé les verbes balancer,
traverser, escalader et tirer (dans un ballon). On constate ainsi une première différenciation
entre les élèves, entre ceux qui utilisent des verbes courants, des verbes « étiquettes » et ceux
qui utilisent des verbes plus précis dans la « description » des actions du parcours de
gymnastique. Conclusion : les élèves connaissent beaucoup de verbes de déplacement mais ne
les emploient pas. Cette lecture de productions écrites a donc permis aux élèves de réactiver le
vocabulaire qu’ils connaissaient.
Les productions des élèves sont des traces qui leurs permettront également de se rendre
compte, avec l’aide de l’enseignant, de l’évolution de leur travail.
Deuxième activité. D’une durée de 10 minutes, elle a permis d’observer, sous un aspect plus
« théorique », les connaissances lexicales mobilisées ; il s’agit de revenir avec les élèves sur
quelques notions de lexicologie qu’ils avaient travaillé avec leur enseignante telles que la
synonymie, l’antonymie, et les mots de même famille.
Troisième activité : une trace écrite25. Elle donne la définition d’un verbe de déplacement :
« Marcher, courir, sauter sont par exemple des verbes de déplacement. Ils permettent
d’aller d’un lieu à un autre ou de changer la position de son corps ».
Si cette séance s’articule bien autour du lexique et de la production écrite, son défaut est de ne
pas avoir laissé le temps aux élèves de trouver le terme « verbe de déplacement ».
25 Une trace écrite est une mise à l’écrit sous forme de résumé de ce qui a été fait en classe. Elle permet de mémoriser une notion ou un point important travaillé en classe. Elle peut être individuelle ou collective.
38
Il est par ailleurs à noter que les élèves n’ont pas eu la possibilité de mettre en pratique leur
parcours de gymnastique car l’école ne dispose pas du matériel nécessaire (poutre, cheval de
saut, trampoline…).
Séance 2 sur la classification de verbes de déplacement
La séance 2, dont l’objectif était de comprendre les différents sens des verbes de déplacement
en construisant une grille sémique26, a permis d’établir une première classification des verbes.
Le travail était essentiellement collectif.
Un rappel de la séance 1 a été fait. Nous nous sommes remis en mémoire la trace écrite qui
donne la définition de la notion de verbe de déplacement en fournissant quelques exemples.
Puis cette séance s’est divisée en deux temps. D’abord un temps de classification. J’ai réparti
les élèves en groupes de cinq. Je leur ai donné une feuille qui contenait la consigne et une liste
de verbes intentionnellement choisis. Ma consigne orale était la suivante : ‘A partir de la liste
des verbes donnés, établissez une catégorisation (soit un classement) de ces verbes en
trouvant des critères de distinction.’
J’attendais des élèves qu’ils échangent entre eux leurs idées, qu’ils se mettent d’accord sur des
critères. Un dictionnaire était à la disposition de chaque groupe pour une recherche éventuelle
des verbes inconnus. J’ai apporté des pistes de réflexion pour les groupes en difficulté. Puis,
un membre de chaque groupe a eu la possibilité d’expliciter la logique de leurs
regroupements.
Puis un temps de « correction ». L’ensemble de la classe a dû se mettre d’accord sur les choix
des critères que l’on garderait ou pas. Le critère de réussite pour ce travail : classer des verbes
de déplacement pour commencer à percevoir les nuances sémantiques des différents verbes.
Par manque de temps, ce travail collectif n’a pas pu prendre plus de 30 minutes. Une grille
sémique s’est construite27 à partir des critères retenus par les élèves. Certains verbes de
déplacement correspondaient à plusieurs critères ce qui ne facilitait pas la lecture de la grille
sémique. Il n’y a donc pas eu de trace écrite de cette grille sémique sur leur cahier car je l’ai
considéré trop compliquée pour leur niveau et leur âge. Néanmoins j’ai réutilisé les critères
qu’ils ont donnés pour la séance 3.
26 Une grille sémique est une grille qui permet de regrouper des verbes à partir de « critères de distinction adéquats ». 27 En annexe la grille sémique établie en classe.
39
Deux principaux problèmes se sont produits lors de cette séance ; la non compréhension de
ma consigne et le type d’activité mis en place.
La consigne était expliquée de manière différente à l’oral et à l’écrit, ce qui a provoqué des
incompréhensions. J’ai dû passer dans l’ensemble des groupes pour réexpliquer ce que
j’attendais d’eux. J’aurai dû simplement donner comme consigne : ‘Comment peut-on classer
ces verbes ?’ plutôt que d’utiliser le terme « catégorisation ».
La classification des verbes de déplacement était difficile et compliquée pour de jeunes
élèves. Cette complication venait du nombre conséquent de verbes de déplacement à analyser.
Il aurait peut-être été souhaitable de donner les critères en cours de phase de recherche ou de
limiter le nombre de verbes. De cette façon, il a été impossible de produire une trace écrite.
Séance 3 sur le classement de verbes de déplacement
La séance 3 a pour objectif de classer des verbes selon des critères précis, ce qui sert de
remédiation à la séance précédente (la séance 2 n’ayant pas, je l’ai dit, fonctionné comme je
l’aurais souhaité). Trop de verbes étaient proposés aux élèves, ils n’ont pas eu le temps de tout
traiter. La classification des verbes n’a donc pas pu être approfondie. Cette séance a donc été
simplifiée et modifiée selon le niveau et le rythme des élèves. Un rappel des séances
précédentes a été fait sur la définition et la classification des verbes de déplacement.
Cette séance se divise en trois temps. Un premier temps de recherche. La consigne était moins
complexe et les critères de classification étaient donnés cette fois ci aux élèves, à la demande
de la titulaire. Je leur ai demandé d’abord de dessiner six bulles sur leur cahier de brouillon et
d’écrire dans chacune d’elle un des critères notés au tableau. Leur tâche fut ensuite de classer
les verbes donnés dans les bulles adéquates. Puis, les élèves étaient par groupe de deux pour
échanger leurs réponses.
Deuxième temps. Les réponses entre élèves étant échangées, je leur ai distribué une feuille où
les bulles étaient pré-dessinées. Ils devaient les compléter à nouveau en individuel selon les
critères donnés et selon la confrontation avec un camarade28. Pour les élèves en difficulté sur
la compréhension de certains verbes, je proposais qu’un autre élève mime le mouvement
indiqué par le verbe pour en avoir une meilleure représentation. Ce fut par exemple le cas
avec le verbe cheminer où des élèves ayant vu le mot « chemin » ont compris un des sens du
verbe, marcher.
28 En annexe quelques travaux d’élèves sur les bulles.
40
Troisième temps avec une correction collective. Nous avons utilisé le TBI29 où étaient
dessinés au préalable les bulles et les critères de classification étaient écrits dans chacune
d’entre elles. La correction aura pris 20 minutes car il était essentiel que les élèves
comprennent ce qui reliait les verbes entre eux.
Pour consolider le travail effectué et pour vérifier si les élèves se rendaient bien compte des
nuances de sens à travers les critères vus ensemble, je leur ai proposé un exercice rapide et
individuel sur ce que l’on venait de voir. Ils devaient colorier d’une même couleur les verbes
associés au même critère. Ces critères étaient les suivants : la rapidité, la lenteur, la
profondeur, le mouvement, la hauteur, la descente.
Les élèves ont bien répondu à la consigne mais certains d’entre eux n’ont pas associé les bons
critères aux bons verbes. Par exemple, nous avions vu ensemble que s’accroupir, abaisser,
descendre étaient des verbes de déplacement qui correspondaient au critère de la descente.
Cependant, certains ont placé par exemple s’accroupir et descendre dans la rapidité en
justifiant leur choix ainsi : on peut faire ces actions très vite. D’autres élèves ont eu des
difficultés avec le critère du mouvement. Celui-ci correspondait aux verbes rouler,
tourbillonner et tourner. Mais pour eux, tous les verbes de déplacement induisent un
mouvement. Le critère que nous avions choisi ensemble a donc porté confusion pour certains
élèves. Enfin, les critères de la profondeur et de la descente étaient trop proches
sémantiquement. Certains élèves ont regroupé descendre, plonger et baigner dans un même
critère, celui de la profondeur, laissant ainsi de côté le critère de la descente. Le verbe baigner
peut donc être associé à plusieurs critères.
Cet exercice a révélé qu’un travail réussi collectivement ne garantit pas un travail réussi
individuellement. En effet, l’exercice collectif sur les bulles fut mieux réussi que celui en
individuel avec le coloriage des verbes de déplacement. Je me pose alors la question
suivante : Certains de nos critères de distinction ne sont-ils pas subjectifs ? Pour les élèves, il
a été plus facile de se mettre d’accord ensemble sur les verbes qui correspondent à tel ou tel
critère. En travail individuel, l’élève n’a plus personne pour valider ou réfuter ses choix de
classification de verbes. Il se met alors à hésiter et propose de nouveaux critères auxquels
personne n’avait pensé en classe entière. Il aurait été judicieux de demander aux élèves
d’argumenter leurs choix pour mieux comprendre la logique de leurs regroupements.
29 Le TBI, tableau blanc interactif, peut aussi être nommé le TPI, tableau pédagogique interactif.
41
Les productions suivantes sont des exemples de ce qu’ils ont fait :
Pour faciliter la correction de cette activité en individuel, il aurait été préférable que je précise les
couleurs pour chaque critère.
Séance 4 sur la consolidation des verbes de déplacement
42
La séance 4, qui a pour objectif de comprendre et jouer sur les nuances des verbes de
déplacement, clôture cette courte séquence. Cette séance se compose de plusieurs moments.
La première activité permet de mettre les élèves en compétition. La classe se divise en deux
équipes. Le but de l’activité est de faire participer tous les élèves et les rendre acteurs de leur
apprentissage. Trois jeux sont proposés. Chacun d’eux a été reformulé par un élève et chacun
des verbes travaillés était écrit au tableau pour avoir un support visuel.
Le jeu de devinettes où il faut découvrir le verbe de déplacement par l’intermédiaire d’indices.
Le jeu de mimes où un élève de l’équipe adverse doit mimer les actions que suggère un verbe
de déplacement à la deuxième équipe qui devra trouver le plus rapidement possible de quel
verbe il s’agit. Pour ce faire, chaque élève a écrit, au préalable, sur un petit papier, un verbe de
déplacement qu’on a mis dans une boite. Et le jeu des contextes où les deux équipes doivent
trouver deux sens possibles d’un même verbe et les réutiliser dans des phrases. Pour cette
activité, le chronomètre a été utilisé car les deux équipes devaient gagner le plus de points en
un minimum de temps.
Si les élèves manquaient d’idées, je proposais des verbes connus de tous les élèves (courir,
sauter, marcher…) pour servir d’exemple. Ces trois jeux ont permis une coopération active et
enjouée des élèves.
Les critères de réussite pour ces jeux : Réutiliser les verbes de déplacement travaillés lors de
la séquence et jouer sur le sens des mots.
Pour le jeu de mimes, j’aurais dû proposer aux élèves d’utiliser leur cahier pour avoir plus de
variétés de verbes car ils manquaient d’inspiration. Sur leur petit papier on retrouvait souvent
les mêmes verbes. J’aurai pu aussi faire évoluer le jeu en proposant aux élèves une feuille
avec des images représentant des actions et leur demander d’écrire de quel verbe il s’agissait.
Sachant qu’une image peut induire plusieurs verbes de déplacement, les élèves auraient eu
plusieurs possibilités de réponses. Par exemple sur l’image ci-dessous30, on peut citer comme
verbes : glisser, sauter, sautiller, zigzaguer…
30 Image extraite du site internet : http://www.takatrouver.net/histoires_illustrees/index.php?id=2288
43
La dernière activité se fait cette fois ci individuellement pour rétablir le calme et se remettre
dans les conditions de travail. Il s’agit d’une production écrite similaire à celle de la séance 1
et qui m’a permis de constater et comparer les évolutions des élèves au cours de la séquence.
Les élèves ont écrit à nouveau des consignes sur un parcours de gymnastique. Les mêmes
mots qu’à la séance 1 ont été écrits au tableau pour aider les élèves à entrer dans l’exercice.
La reprise de cette activité a l’avantage de se réapproprier le vocabulaire vu et travaillé.
Cependant, j’ai opéré un changement par rapport à cette première séance. Pour les élèves en
difficulté, j’ai proposé des images afin qu’ils aient une meilleure compréhension et
représentation des mots au tableau. Les images pouvaient stimuler leur imagination.
Le critère de réussite de cette production écrite est d’utiliser des verbes de déplacement. Cette
production écrite, parce qu’elle est similaire à ce qui a déjà été fait, est un premier indicateur
d’un éventuel apprentissage. En effet, elle devrait permettre de mesurer si les élèves ont
enrichi et élargi leur vocabulaire.
La séquence se clôt par « la fleur de pétales » inspirée du travail de M. Cellier (2008). Il s’agit
pour les élèves de dessiner une fleur au cœur de laquelle est inscrit « verbes de déplacement »
et de laisser les élèves compléter les pétales de la fleur par tous les verbes de déplacement
qu’ils connaissent ou qu’ils ont appris durant la séquence.
Le critère de réussite de ce travail : écrire des verbes de déplacement qu’on connait ou qu’on a
appris lors de la séquence.
Voici, ci-dessous, quelques exemples de ce que les élèves ont fait :
44
Elève 1 :
Elève 2 :
45
Entre la séance 1 et la séance 4, les élèves ont réactivé le vocabulaire qu’ils connaissaient.
Cette séquence leur a permis d’utiliser d’autres verbes de déplacement que ceux qu’ils
employaient. Ils ont pris plaisir à participer à cette dernière séance. Ils ont compris qu’on
pouvait jouer avec les mots.
La séquence m’a permis de montrer que la classification de verbes de déplacement est un
moyen pour cerner le sens des verbes. Cependant j’ai constaté que nous avons tous des
représentations différentes des verbes puisqu’avec les élèves, il a été difficile de nous mettre
d’accord sur les critères de classification. Cette constatation rappelle les propos de P.
Vancomelbeke : chaque mot « garde un invariant sémantique ». Les verbes travaillés en
séances 2 et 3 par exemple, ont montré qu’instinctivement on ne pense pas tous aux mêmes
critères pour classer ces verbes. Peut-être qu’en les employant dans différentes phrases ou en
recherchant leur définition dans les dictionnaires, on pourrait se mettre d’accord sur leur
premier sens et établir ainsi d’autres critères plus judicieux ou plus spécifiques.
Cette séquence répond bien à ma problématique de départ sur l’enrichissement et
l’élargissement du vocabulaire des élèves. Les élèves découvrent, mémorisent ou réactivent
du vocabulaire. Cependant l’EPS n’a pas été intégrée à la séquence comme je l’aurai souhaité,
cela étant dû au manque de matériel. De même, la séquence ne permet pas aux élèves de
vraiment faire le lien entre lexique et production écrite. Nous nous sommes trop attardés sur
les classifications de verbes et nous n’avons pas assez accordé de temps pour les situations
d’écriture. Je propose pour y remédier de m’appuyer un peu plus sur l’article de C. Garcia-
Debanc lors de ma pratique en deuxième année de master.
b) Le protocole en Master 231 : recueil de données et analyse J’ai mis en place un protocole qui permet d’articuler apprentissage de verbes de déplacement
et production écrite. Pour ce faire, je présuppose que c’est en mettant en place un atelier
lecture-écriture à partir d’une œuvre que les élèves pourront enrichir et élargir leur
vocabulaire. La situation de départ proposée aux élèves est soit d’écrire une histoire de vol
soit d’écrire la suite d’une œuvre dont le chapitre 1 aura été lu au préalable (Kolos et les
quatre voleurs). Lors des séances suivantes, les élèves continueront d’écrire la suite des
31 En annexe, les productions de tous les élèves de chaque séance.
46
chapitres jusqu’à ce que chacun crée son petit livret. Toutes les productions écrites des élèves
seront lues en classe pour aider ceux qui sont bloqués dans l’écrit.
Je propose une séquence en six séances. A chaque séance, les verbes de déplacement trouvés
par les élèves lors de leur lecture ou de leur recherche seront affichés. Ce relevé servira d’outil
pour leurs productions et permettra de matérialiser l’évolution du travail.
Le critère de réussite de cette séquence est l’enrichissement et l’élargissement de verbes de
déplacement au fur et à mesure de l’écriture de son livret.
Séance 1 : Première production écrite Division des élèves de CE2 en 2 groupes de 7. La situation proposée a pour objectif de
comparer la quantité des verbes de déplacement utilisés chez les élèves. Le premier groupe
produira un texte dans une situation décontextualisée. Le deuxième groupe travaillera à
l’inverse, dans une situation contextualisée en écrivant la suite du chapitre 1 de Kolos et les
quatre voleurs. Dans les deux groupes, l’objectif est le même ; il s’agit d’observer quel
groupe utilise spontanément des verbes de déplacement.
������������� ������: - Ecrire un texte
- Utiliser des verbes de déplacement
1er groupe : Distribution d’une liste de verbes de déplacement. Cette liste est issue du premier
chapitre de Kolos et les quatre voleurs. On demande aux élèves de raconter une histoire de
voleurs.
Consigne donnée : Vous allez devoir inventer une histoire avec des voleurs. Pour cela je vous
ai donné une liste de verbes sur laquelle vous pouvez vous appuyer.
Certains verbes donnés sont issu du chapitre 1 de Kolos et les quatre voleurs : approcher,
→ Les élèves se retrouvent dans une situation décontextualisée.
2ème groupe : Après lecture du chapitre 1 de Kolos et les quatre voleurs, les élèves continuent
l’histoire des personnages. C’est le moment où ces personnages entrent dans la maison du
géant.
Que vont-ils faire? Comment vont- ils faire? Ces questions apportent une aide pour que les
élèves puissent imaginer une suite.
47
Consigne donnée : Vous allez devoir continuer la suite de l’histoire en insistant sur les faits et
gestes des personnages. La consigne donnée a pour but d’orienter les élèves sur l’utilisation
des verbes de déplacement.
→ Les élèves produisent à partir d’un support. Ils se retrouvent dans une situation différente
du groupe 1 puisqu’ils ont pris connaissance de l’album.
Cette situation qui a pour objectif de comparer la quantité des verbes de déplacement utilisés
chez les élèves permet d’observer si les élèves qui n’ont pas lu le premier chapitre de Kolos et
les quatre voleurs utilisent spontanément des verbes de déplacement variés ou des verbes
d’action et si, les élèves qui ont eu connaissance du premier chapitre vont respecter la
consigne en utilisant des verbes de déplacement.
Kolos et les quatre voleurs, Jean-Claude Mourlevat ; illustrations de Isabelle Chatellard. Ribambelle Chapitre 1 : La maison du géant
Il était une fois au fond de la forêt un géant qui s’appelait Kolos.
Tout le monde avait peur de lui. Personne n’approchait jamais sa maison,
Pas même les animaux sauvages : les sangliers n’y allaient pas… Les lièvres n’y couraient pas… Les oiseaux n’y chantaient pas…
On disait de lui :
-Il est capable de manger un bœuf entier !
-Avec son énorme massue, il peut fendre la montagne en deux !
-Lorsqu’il chevauche son cheval géant, la terre tremble sous lui !
Un soir, quatre voleurs entrent dans la forêt. Ils s’y perdent et arrivent près de la maison du géant.
-J’ai faim dit le premier voleur. J’attendrai que la nuit se fasse, j’entrerai dans la cuisine et je volerai une pomme.
-J’ai soif, dit le deuxième. J’attendrai que la nuit se fasse, je descendrai à la cave et je volerai un tonneau de vin.
-Mon âne est vieux et fatigué, dit le troisième. J’attendrai que la nuit se fasse, j’entrerai dans l’écurie, j’y laisserai mon âne et je volerai un cheval.
-Moi, dit le dernier, je suis amoureux. Je resterai ici et je rêverai à celle que j’aime.
Les verbes de déplacement utilisés dans ce premier chapitre :
La nuit arrive. Un croissant de lune éclaire encore la campagne…..
48
Le titre du chapitre 2 est donné aux élèves. Il peut servir d’indice pour la suite de l’histoire. Analyse de la séance 1 : 1er groupe : Les verbes utilisés32 :
Elèves Verbes de déplacement Verbes d’action Wendy Venir/revenir
Entrer
Nathan Aller Approcher
Chloé Descendre/redescendre Courir* Entrer/sortir Avancer Monter* Partir
Accrocher Voler* Mettre
Samuel Voler* Appeler Apporter mettre
Paul Approcher Courir Entrer Monter Descendre
Voler
Capucine Entrer Marcher S’approcher
Prendre
Morgane Descendre Entrer
Voler Prendre
2ème groupe : Les verbes utilisés :
Elèves Verbes de déplacement Verbes d’action Andréa Approcher
Chevaucher Entrer Aller
Voler
Clara Entrer Approcher Courir Partir
Cambrioler Couper Tirer Prendre Appeler
Alexandre Approcher Arriver
Prendre
32 Les verbes annotés d’un astérisque sont des verbes qui ont plusieurs sens. Ils représentent chacun soit un verbe de déplacement soit un verbe d’action selon le sens employé dans les productions écrites des élèves.
49
Entrer Partir Chevaucher Aller
Cyprien Chevaucher Aller Arriver Rentrer Approcher Sortir
Jeanne Courir Aller Monter Chevaucher Approcher Aller Rouler Glisser*
Attraper Voler Prendre
Avec ce classement, on totalise 23 occurrences de verbes de déplacement (dont 12 verbes
différents) et 11 occurrences de verbes d’action (dont 6 verbes différents) pour les élèves du
1er groupe ; 37 verbes de déplacement (dont 14 verbes différents) et 14 verbes d’action (dont 8
verbes différents) pour les élèves du 2ème groupe. Après coup, on peut remarquer que la
consigne incitait aussi les élèves à utiliser des verbes d’action.
On constate que les élèves du premier groupe utilisent spontanément d’autres verbes de
déplacement que ceux qui ont été donnés. Cette observation confirme ce besoin d’utiliser des
verbes de déplacement lorsqu’on raconte une histoire. On retrouve cette observation dans
l’article de Claudine Garcia-Debanc 33: « Un travail explicite sur les verbes de déplacement se
justifie par un besoin récurrent en situation d’écriture : la localisation spatiale et la description
de déplacements font partie intrinsèque de la narrativité ».
33 Claudine Garcia-Debanc, Karine Duvignau, Claire Dutrait, Michel Gangneux, 2009, Enseignement du lexique et production écrite. Un travail sur les verbes de déplacement à la fin de l’école primaire, Pratiques n°141/142, Toulouse.
50
Aussi, on remarque une utilisation de verbes de déplacement deux fois plus fréquente des
verbes d’action. Pour ce qui est des élèves du deuxième groupe, ils ont bien respecté la
consigne en utilisant des verbes de déplacement. On retrouve le verbe « chevaucher » du
premier chapitre, utilisé par 6 élèves sur 7. Par ailleurs la quantité de verbes de déplacement
utilisés est plus importante dans les écrits de ce deuxième groupe. Cette observation confirme
que les élèves utilisent les nouveaux verbes lus et entendus alors que les élèves du premier
groupe utilisent des verbes de déplacement qu’ils ont en tête.
De même on constate que la distinction entre un verbe de déplacement et un verbe d’action
n’est pas toujours nette pour les élèves puisqu’un verbe de déplacement induit une action
alors qu’un verbe d’action n’induit pas toujours un déplacement. Ce travail de distinction sera
fait à l’oral au fur et à mesure de la séquence.
Il aurait été intéressant de demander aux élèves d’écrire une suite en se centrant sur les verbes
d’action. La consigne aurait été d’imaginer une suite sur ce que les quatre voleurs peuvent
faire au moment du vol. J’aurai gardé la même situation : élèves avec le support textuel et
élèves sans support textuel. Cette situation aurait permis de révéler si les élèves ont une
utilisation plus fréquente des verbes de déplacement ou des verbes d’action lors des
productions écrites.
Séance 2 : Production écrite sur les verbes de déplacement A partir de cette séance, je construis avec les élèves un affichage qui servira de trace écrite.
Celui-ci deviendra un outil pour les élèves et un indicateur de réussite pour moi-même. Je
pourrai ainsi savoir si, à la fin de la séquence, les élèves ont enrichi et élargi leur vocabulaire.
A chaque séance, les élèves écrivent d’abord sur leur cahier les verbes de déplacement qu’ils
ont lus et entendus dans Kolos et les quatre voleurs. Puis je les note sur notre affiche. Sur
cette affiche, on retrouve le recensement des verbes du livre ainsi que le regroupement des
verbes de déplacement utilisés par les élèves dans leurs productions écrites.
��������: - Raconter/inventer la suite de l’histoire (chapitre 2/3) de Kolos et les 4 voleurs en utilisant des verbes de déplacement. ���������� : -Etre capable de rédiger un texte d’une quinzaine de lignes (récit, description) -Etre capable d’utiliser le dictionnaire pour l’orthographe d’un mot. - Etre capable d’utiliser des verbes de déplacement/mouvement.
51
��� �� : Fiche « verbes de déplacement » de la séance 1 et du chapitre 2. 1er temps : Lecture
-Lecture du premier chapitre « La maison du géant », de Kolos et les quatre voleurs pour le
groupe 1 qui le découvre.
- Lecture de quelques productions écrites des deux groupes pour que les élèves prennent appui
sur les productions faites.
Cette lecture a deux objectifs. D’abord elle permet de voir les différences entre les élèves qui
ont eu la lecture du premier chapitre et ceux qui ne l’ont pas eue. Les élèves peuvent se rendre
compte qu’ils ont utilisé des verbes de déplacement communs malgré une consigne différente.
Les élèves ont pu voir ce besoin récurrent d’utiliser des verbes de déplacement lors de
production écrite.
Un élève qui bloque lors d’une situation d’écriture parce qu’il manque d’idées, qu’il manque
de confiance ou qu’il manque de vocabulaire, pourra s’appuyer sur ce que ses camarades ont
écrit.
Les élèves ayant des besoins différents, un travail de réécriture individualisé a été établi à
partir de consignes opératoires.
- Lecture du chapitre 2, les voleurs se retrouvent pris au piège dans la maison.
2ème temps : Ecriture
Donner le titre du chapitre 3 « Sauve qui peut». Après avoir écrit la suite du chapitre 1, les
élèves écrivent la suite du chapitre 2. Le titre du chapitre 3 est une indication donnée aux
élèves pour les aider à imaginer ce qui se passe dans la suite de l’histoire.
Consigne donnée : Imaginez la suite de ce chapitre. Que font les voleurs ? Comment les
voleurs vont-ils s’échapper de la maison ? Vous devez comme la dernière fois utiliser des
verbes de déplacement et de mouvement.
→ Tous les élèves utilisent le même support (les chapitres 1 et 2).
Chapitre 2 : Pris au piège
La nuit arrive. Un croissant de lune éclaire encore la campagne.
Le premier voleur dit à ses frères :
-J’y vais.
Mais ne quittez pas des yeux la fenêtre de la cuisine : si tout va bien, je craquerai une allumette et vous pourrez me rejoindre. Il se glisse dans la maison, entre dans la cuisine et vole la plus belle
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pomme.
Mais comme il s’apprête à sortir, une clé tombe* 34 de sa poche et tinte sur le sol :
« Kling kling kling… ».
Le géant Kolos ne dormait qu’à moitié, parce qu’il avait mal aux dents.
Il se réveille tout à fait et sa voix terrible retentit :
-Qui fouille dans ma cuisine ? Si je l’attrape, je l’écrabouille !
Tremblant de tous ses membres, le voleur s’enfuit dans la cave.
Il plonge dans un tonneau vide, claque* 35 le couvercle sur sa tête et ne bouge plus !
A ce même moment, un ver luisant se met à briller sur le rebord de la fenêtre !
-Tout va bien, se dit le deuxième voleur, qui pense que c’est son frère. J’y vais !
Mais tendez l’oreille : si la voie est libre, je pousserai le cri de la chouette et vous pourrez me rejoindre. Il se glisse dans la maison, descend à la cave et charge sur son épaule le tonneau où est caché son frère.
Comme il monte l’escalier, il renverse une cruche qui traînait là.
Elle roule sur le sol :
« Blang…blang…blang… ».
La voix terrible de Kolos retentit de nouveau :
-Qui fouille dans ma cave ? Si je l’attrape, je l’écrabouille et je l’écrasibouille !
Epouvanté, le voleur se sauve. Il arrive dans l’écurie.
Le cheval géant est là, attelé à une carriole remplie de paille.
Le voleur jette le tonneau dans la carriole, se cache sous la paille et ne bouge plus !
C’est alors que le vent se met à souffler dans les arbres :
« Hou…hou…hou… ».
-Tout va bien, dit le troisième voleur, qui pense que c’est son frère. J’y vais !
Il entre dans l’écurie, descend de son âne, monte sur le cheval géant et chuchote :
-Hue !
Le cheval fait un pas et renverse un seau qui traînait là :
« Badaglang…glang… ».
La voix du géant retentit pour la troisième fois :
-Qui fouille dans mon écurie ? Si je l’attrape, je l’écrabouille, je l’écrasibouille et je le zigouille !
Les verbes de déplacement utilisés dans le chapitre 2 :
34 Les verbes annotés d’un astérisque sont ambigus. On peut avoir un doute. Ainsi : Une clé tombe : la clé fait du bruit en tombant et « se déplace » lors de la chute. 35 Il claque le couvercle : claquer est un verbe d’action, il n’y a pas de déplacement.
Analyse de la séance 2 : Cette séance a pour objectif de voir l’évolution de l’utilisation des verbes de déplacement par
les élèves. Utilisent-ils des verbes « passe-partout », c’est-à-dire des verbes qui peuvent
convenir partout (un usage général des verbes) ou des verbes nouveaux vus en séance 1.
Recensement des verbes de déplacement utilisés par les élèves :
Elèves Verbes de déplacement Wendy Sortir
Aller Marcher Sauter Partir Retrouver (les autres) Galoper
Nathan Chloé Sortir
Courir Franchir Aller
Samuel Monter Valdinguer Tomber Enfouir (dans la forêt)
Paul Sortir Entrer Descendre S’enfuir
Capucine S’enfuir Courir Glisser Marcher Se relever
Morgane Sortir Courir S’enfuir Partir
Andréa Sortir S’enfuir
Clara Aller Avancer Glisser
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Courir Alexandre Courir
Sortir Aller Marcher Chevaucher Sauter Se rassembler Partir Galoper Arriver
Cyprien Courir Chevaucher Aller
Constance Sortir Courir Partir
Maewenn Chevaucher Aller
Jeanne S’échapper Arriver Suivre Sortir Rejoindre
On note deux choses. D’abord, les élèves ont retravaillé leur premier jet des productions
écrites en séance 1. Il s’agissait essentiellement de valoriser le travail fait, puis de retravailler
la ponctuation, d’éviter les répétitions et de poser des questions incitant chaque élève a
développer sa pensée pour sa prochaine production écrite.
Puis les élèves ont pu entamer une nouvelle production, écrire la suite du chapitre 2. On
comptabilise 26 verbes de déplacement différents. Certains verbes restent très utilisés par les
élèves tels que courir, aller, rentrer, sortir. Il faut donc inciter les élèves à utiliser le
dictionnaire pour éviter les répétitions.
Séance 3 : Production écrite sur les verbes de déplacement ��������: - Raconter/inventer la suite de l’histoire (chapitre 2/3) de Kolos et les 4 voleurs en utilisant des verbes de déplacement. ���������� : - Etre capable de rédiger un texte d’une quinzaine de lignes (récit, description) - Etre capable d’utiliser le dictionnaire pour l’orthographe d’un mot. - Etre capable d’utiliser des verbes de déplacement.
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1er temps : Rappel
- Chapitre 1 « La maison du géant » avec 4 voleurs perdus en forêt, qui arrivent près de la
maison du géant. Le 1er voleur qui décide de voler une pomme, le 2nd, un tonneau de vin, le
3ème, un cheval et le 4ème qui ne volera rien et rêve d’amour.
- Chapitre 2 « Pris au piège » avec le 1er voleur qui entre dans la maison et se glisse dans la
cuisine pour y voler une pomme, la clé de sa poche tombe. Il réveille le géant qui crie qu’il va
« l’écrabouiller ». Il s’enfuit dans la cave. Le 2ème voleur vole le tonneau de vin dans la cave
mais renverse une cruche. Il réveille le géant. Tremblant, il se réfugie dans l’écurie. Le 3ème
voleur vole un cheval mais renverse un sceau. Il réveille le géant, celui-ci crie de nouveau
qu’il va « l’écrabouiller ».
- Lecture du chapitre 3 « Sauve qui peut », les voleurs cherchent à tout prix à s’échapper.
Chapitre 3 : Sauve qui peut !
Le voleur, fou de peur, appelle ses frères :
-Au secours ! Où êtes-vous ?
Il entend une première voix :
-Je suis dans le tonneau !
Puis une seconde :
-Je suis sous la… atchoum… sous la paille !
-Sauvons-nous vite ! dit le troisième voleur, en frappant du pied le flanc du cheval.
Mais le cheval ne bouge pas.
-Tu vas avancer espèce de canasson ! Hue ! crie le voleur.
Le cheval pique la tête dans son avoine et se met à manger.
Alors le voleur saute à terre, attelle la carriole à son vieil âne, le monte* 36 et lui crie :
-Hue ! Dia ! Mon vieil âne !
Le vieil âne se met en marche sans se presser et sort de l’écurie :
« Clop clop clop… »
-Plus vite ! dépêche-toi ! supplie le voleur sur l’âne.
-Dépêche-toi ! gémit le voleur dans le tonneau.
-Dép… atchoum… dépêche-toi ! éternue le voleur sous la paille.
-Je fais ce que je peux ! dis l’âne.
36 Le verbe monter, employé dans ce contexte est un verbe d’action qui induit un déplacement. On peut donc aussi le considérer comme un verbe de déplacement. Ici il s’agit de se déplacer vers un lieu plus haut, de grimper.
56
Les verbes de déplacement utilisés dans le chapitre 3 :
Se sauver- avancer- sauter à terre- se mettre en marche- sortir
2ème temps : Ecriture
Donner le titre du chapitre 4 « Sauvés».
Consigne donnée : Vous allez comme aux séances précédentes écrire la suite de l’histoire. On
garde le même objectif : utiliser des verbes de déplacement. Vous devez cependant utiliser le
dictionnaire afin d’éviter d’écrire les même verbes. Il faut trouver des synonymes.
→ Tous les élèves utilisent le même support.
3ème temps : Lecture du dernier chapitre
Chapitre 4 : Sauvés !
C’est alors que la terre commence à trembler. Kolos a enfourché son cheval géant et s’est lancé à leur poursuite.
-Je les écrabouille ! Je les écrasibouille ! Je les zigouille !
-Avance donc, vieux bourricot ! supplie le voleur sur l’âne.
-Avance donc, vieux bourricot ! gémit le voleur dans le tonneau.
-Av… av… atchoum… avance donc, vieux bourricot ! Eternue le voleur sous la paille.
-J’ai mal aux pattes ! dit l’âne.
Derrière eux, le cheval géant galope dans un bruit de tonnerre. Il va droit devant lui en renversant les arbres et Kolos brandit son énorme massue.
-Adieu mes frères ! dit en pleurant le voleur sur l’âne.
-Adieu mes frères ! se lamente le voleur dans le tonneau.
-A… tchoum… adieu mes frères ! murmure le voleur sous la paille.
Les verbes de déplacement utilisés dans le chapitre 4 :
Enfourcher- avancer- galoper
Analyse de la séance 3 :
Recensement des verbes de déplacement utilisés par les élèves:
Elèves Verbes de déplacement Wendy Sortir
Se diriger vers Partir Aller Suivre
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Nathan Chloé Galoper
Avancer Filer Passer son chemin
Samuel S’agripper Se rapprocher Suivre
Paul Courir Sortir Détaler S’emballer Aller Partir
Capucine Tomber S’écrouler Chevaucher Détaler
Morgane Avancer à reculons Descendre Courir à pied Rouler S’enfuir
Andréa Courir
Clara Partir S’enfuir Rouler
Alexandre S’enfuir Poursuivre Dégringoler Aller (en dessous) Sortir Tituber Sauter
Cyprien Grimper Se précipiter Foncer Monter Pénétrer
Constance S’échapper Courir Arriver vers
Maewenn Dévaler Glisser Déraper Stopper Faire une chute
Jeanne Avancer Courir
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S’échapper Rentrer
Les élèves ont utilisé le dictionnaire lors de la recherche de nouveaux verbes. On comptabilise
ainsi 34 verbes de déplacement différents.
Lors de cette séance, les élèves ont pu constater par eux-mêmes l’évolution de leur travail. Le
nombre de verbes de déplacement qu’ils ont trouvé ensemble est plus conséquent que ceux
utilisés par l’auteur dans Kolos et les quatre voleurs.
Il aurait été pertinent de réinvestir de manière plus approfondie tout le lexique travaillé depuis
le début de la séquence. L’affichage dans la classe n’était pas suffisant pour aller plus loin
dans le travail lexical. Les élèves ont toutefois travaillé les notions de synonymie et
d’antonymie en parallèle avec les élèves de CE1. Ce travail fait à des moments différents (en
dehors de la séquence) a permis aux élèves de CE2 de réutiliser ce qu’ils connaissaient et ce
qu’ils avaient appris lors de la séquence sur les verbes de déplacement. Pour les élèves de
CE1, ces deux notions de synonymie et d’antonymie étaient nouvelles, ils n’ont donc pas
travaillé ces notions dans le même contexte que les élèves de CE2.
Aussi, il n’a pas été possible de retravailler sur les productions de tous les élèves. En effet, il
m’a semblé plus pertinent, en fonction de l’objectif visé, de faire écrire aux élèves un texte en
utilisant les verbes de l’affichage plutôt que de complexifier la tâche en leur demandant de se
centrer en plus sur l’orthographe. Nous avons donc retravaillé ensemble une seule production
d’élève à chaque nouvelle et début de séance.
Séance 4 : Recherche sur les verbes de déplacement Sur notre affiche des verbes de déplacement, on continue de retrouver les verbes des élèves
utilisés dans leurs productions écrites ainsi que ceux relevés dans Kolos et les quatre voleurs.
Cependant notre affiche ne suffit plus. Il faut la réorganiser et mieux classer les verbes.
��������������� ���������������������
�Nos productions écrites : Venir/revenir- entrer/rentrer/sortir- aller- descendre/redescendre- courir- avancer- monter- partir- marcher- approcher- chevaucher- arriver (vers)- glisser- rouler- franchir- retrouver- s’enfuir- valdinguer- s’enfouir- se relever- Sortir- sauter- se rassembler- galoper- arriver- S’échapper- suivre- rejoindre- se diriger vers- filer- passer son chemin- s’agripper- se rapprocher- tomber- détaler- s’emballer- s’écrouler- avancer à reculons- courir à pied- poursuivre- grimper- se précipiter- dégringoler- foncer- tituber- pénétrer- dévaler- déraper- stopper- faire une chute- retrouver (les autres)
59
Kolos et les quatre voleurs : Approcher- aller- courir- chevaucher- entrer- arriver- descendre- rejoindre- glisser- sortir- s’enfuir- plonger- bouger- monter- rouler- se sauver - faire un pas- avancer- sauter à terre- se mettre en marche- enfourcher – galoper.
Consigne donnée : En plus des verbes que nous trouvons en classe, vous allez rechercher à la
maison, d’autres verbes de déplacement. Ensuite nous ferons ensemble un classement de tous
ces verbes.
Ce travail présuppose une aide de la part des parents. Ceux-ci étant quasiment tous concernés
par le travail scolaire de leurs enfants, ils ont accepté de les aider à rechercher de nouveaux
verbes de déplacement. Cependant, pour éviter toute inégalité, car deux élèves n’avaient pas
la possibilité d’être aidés par la famille, ils ont fait ce travail de recherche dans un premier
temps ensemble puis dans un second temps avec moi.
Après avoir rassemblé les verbes de déplacement, nous les avons triés selon des critères
établis collectivement : aller vite- aller lentement- aller/partir d’un endroit- aller selon un
moyen de transport- aller sur un animal/ à la manière d’un animal- aller vers le haut/ le bas-
mouvement de va-et-vient- changement de direction.
Les élèves ont ainsi à disposition la liste de verbes créée par eux-mêmes à la maison et en
classe.
Leur recherche s’est aussi faite par groupe pour trouver des verbes supplémentaires pour
Annexe 5 : Exemples de grilles sémiques de P. Vancomelbeke, emprunté à Bernard Pottier :
73
74
75
Annexe 6 : Productions écrites des élèves de CE2 sur un parcours de gymnastique en 1ère séance : (Séquence 1, master 1)
Production élève 1 : Sauté sur le premier tapis puis sur le trampoline ensuita soté dans le
cerceau, monté l’échelle et redéssendez l’échelle, monté sur la poutre traversé la sur la
pointe des pied.
Soté trois fois sur le trampoline puis faite une galipète sur le tapis, monté la corde puis il faut
faire du cerceau, traversé la poutre en arière.
Production élève 2 : Fais un salto trè haut, ensuite fais des passe avec un ballon
Puis ratrape la corde et balence toi sur le tapis, ensuite saute sur le trampoline saute au
dessus du cheval de saut et fais des roulade.
Production élève 3 : Un tapis Vous devez courir et faire un salto avant.
Un trampoline Vous devez sauter le plus aux possible.
Un cerceau Vous devez le faire tourner le plus longtemps possible.
Une corde Courez le plus vite possible et sauter sur la corde et aller le plus haut possible.
Les plots Empilez les plots pour faire une grande tour de plots.
Production élève 4 :
- des ballons : tire dans les ballons
- une échelle : monte dessus
- un tapis : fair une roulade
- un cheval de saut : monter et faire un salto
- trampoline : vous faite un salto
- corde : se balanser en 10 minute
Annexe 7 : Grille sémique construite avec les élèves de CE2 en 2ème séance :
76
Voici une liste de verbes de déplacement. En utilisant des critères, classez les verbes selon les points communs qu’ils ont. Arriver- avancer- bondir- cheminer- courir- déplacer- s’échapper- enrouler- escalader- franchir- galoper- glisser- grimper-marcher- monter- nager- passer- plonger- ramper- rouler- sauter- sautiller- tourner- traverser- trottiner- venir
Verbes de déplacement
La rapidité
La lenteur sauter À pied Dans l'eau
Mots de la même famille
Point de départ
Aller vers le haut
arriver +
avancer + +
bondir +
cheminer +
courir +
déplacer + +
s’échapper +
enrouler +
escalader +
franchir + +
galoper +
glisser + +
grimper +
marcher + +
monter +
nager +
passer
plonger +
ramper +
rouler + +
sauter +
sautiller +
tourner +
traverser
trottiner +
venir + Annexe 8 : Deux travaux d’élèves sur les bulles en 3ème séance :
77
Elève 1 :
Elève 2 :
78
79
Annexe 9 : Les productions des élèves de CE2 à l’école Gérard Philippe, Arnage (Séquence 2, master 2) L’orthographe originale a été respectée. Séance 1 Le 6 décembre 2012 Elèves du 1er groupe Wendy : Venir/revenir- entrer Un jour des voleurs sont venus cambrioler la maison de mes voisins, mes voisins ne le savait pas car ils été en vacances. Le lendemain mes voisins sont revenus. Ils sont entré dans leur maison. Et ils ne voyait plus rien, plus de télévision dans la maison, plus de table dans la maison, plus de canapé dans la maison, plus de table de nuit dans la chambre, plus de meuble dans la cuisine. Nathan : Aller- approcher Chace le voleur est aller cambrioler une entrée de magasin de bichous, il c’est approché des bichous et les a volé. Chloé : Descendre/redescendre- courir- entrer/sortir- avancer- monter- partir Il y avait deux voleurs qui avancent avec des chevaux blancs jusqu’à la maison ? Ils descendent de leurs chevaux, ils les accroche aux branches et coururent jusqu’à la porte d’entrée. Ils forcent sur la poigner et entrent. Ils avancent doucement et volent le télé, les billet de 50 euros et 100 euros volent aussi la nitendo DS, montent les escaliers et volent tout les bonbons. Ils redescendent , sortent de la maison et mette tout se qui sont voler sur le dos de leurs chevaux et partent. Samuel : Il y a des voleurs dans une maison et il vole des bijou sur le petit garcon qui a apelé la police et la police qui a apporter de la ficel et ils l’ont mis en prisont. Paul : Approcher- courir- entrer- monter- descendre Il était une fois deux voleurs nommés Djac et Jojo et alors qu’ils approcher une maison ils on entendu un bruit. Djac dit à Jojo cour et ils ont couru et à forse de courir ils ont trouver la porte allors ils vont entrer dans la maison et ils ont monter les escalier et ont voler tout largent. Ils sont descendu les escalier et sont parti ent cheval. Capucine : Entrer- marcher- s’approcher Il était une fois quatre voleurs qui entre dans une maison, ils marche marche très lentement. Et dans la maison il y a des bijous, les voleurs s’approche très près des bijous. Et ils les prène. Aussitôt ils s’approche de quelque chose qui ne conese pas « une bague ». « Mais quesque c’est que ça ? » « Je ne c’est pas. » Morgane : Descendre- entrer Les cambrioleurs vont voler dans plusieurs maisons, ils vont prendre des bijoux de l’or et de l’argent. Ils vont descendre toute les choses et vont entrer dans une autre maison.
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Elèves du 2ème groupe Andréa : Approcher- chevaucher- entrer- aller Il était un jour des voleurs qui avais voler chez ma mamie c’est lunette. Ils ont approcher en cheval en chevauchant. Ils sont entrer par la fenêtre et ils sont allez dans la chambre de ma mamie et ils ont regarder dans les placars et ils ont regarder sur la table de chever et ils ont vu son appareil danterre. Clara : Entrer- approcher- courir- partir Il était une fois trois voleurs, le 1er qui cambriolé la maison, le 2ème qui coupé la tête et le 3ème avez juste tiré la chasse d’eau. Un jour le 1er a entré dans la maison et il a tout cambriolé, il a approché doucement devant Lucie le bébé et il la prie dans ses brats et il a couru et il est parti chez lui. Le lendemain les parent de Lucie ont appelé la police parce que Lucie été plus là (dans son lit). Le 1er cambrioleur la prie comme ça fille. Alexandre : Approcher- arriver- entrer- partir- chevaucher- aller Il y avait trois voleurs qui s’approcher de la maison et ils était arriver dans la maison. Puis ils était entré sans bruit, après ils cherchait dans toute la maison. Et ils avait rien trouvé et après ils avait trouvé une porte qui allait dans la cave. Ils entras puis ils ont trouvé les diaments et des chevaux. Ils prenne trois chevaux et ils partait en chevauchant. Ils allait chez eux. Cyprien : Chevaucher- aller- arriver- rentrer- approcher- sortir Les voleurs chevauchent sur leur chevaux et vont dans une maison ou il y avait un bijoutier. Dans la maison ils dorme et les voleurs coure et ils vont aller dans le salon ou il y avait les bijou les plus précieu. Dans le salon ils regarde partout et ils le trouve, ils vont jusqu’au palier et ils sorte de la maison en courant et ils vont aller dans une autre maison et la ils vont tuer les personne qui abite dans la maison et ils rentre dans la maison, et ils s’approche des personnes et ils sorte un couteau de sa poche et coupe la tête et ils sorte de la maison. Constance : Approcher- chevaucher- arriver Les voleurs approche pour aller dans la maison pour volé de l’argent. Les voleurs chevauche et arrive pour volé un tonneau d’eau. Maewenn : Entrer- chevaucher- courir- descendre- arriver- monter- partir Les voleurs entre et chevauche et vole la télévision, le téléphone et les bijou et coure et descend les escaliers et arrive devent la porte et pare. Le voleur arrive et monte l’escalier et vole tous les présieu bijou et pare. Jeanne : Courir- aller- monter- chevaucher- approcher- aller- rouler- glisser Une fois des voleurs courait pour aller voler une cave d’une maison. Mais ils avait trop mal aux jambes, donc ils monte sur leur cheval et commence a chevaucher. Ils approche tout doucement pour aller dans la cave sauf qu’il y avait des pièges donc ils roule sur des tonneaux, puis ils attrape une liane pour aller voler l’or au bout de la cave, mais la liane ne va pas jusqu’au bout de la cave. Parterre il y avait des peaus de bananes donc ils glisse jusqu’au bout de la cave et praine l’or. Séance 2 Le 20 décembre 2012
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Wendy : Sortir- aller- marcher- sauter- partir- retrouver (les autres)- galoper Le premier sort sans bruit, il fait des pas de souris et sorti de la maison du kolos. Le deuxième sort mais il fait tombé sa bouteille mais le kolos dormait toujours et il sorti de la maison. Le troisième va avec le cheval a l’extérieur mais le cheval marche sur les palles mais le kolos dormait toujours. Le quatrième voleur se réveilla a coté du kolos qui ronfler, il sorti doucement et il sauta par la fenêtre et les quatre frères se rassemblais et partais en chantan jusqu’à la maison de plus en plus fort. Ils se retrouve dans leur maison ils mange ils boit ils galope ils rêve. Chloé : Sortir- courir- franchir- aller Sauve qui peut ! Le premier voleur sort sa tête et regarde tout autour de lui, il chuchote « personne en vue », « la voie est libre », il sort de son bidon de vin vide et coure sur le chemin en pierre, sort du chemin et va sur le trottoir et il dit « je suis sauver, je ne suis plus dans la maison de Kolos ». « Maintenant à mes frères de sortir de cette maison ». Le deuxième voleur sort de la palle et dis « personne en vue », « la voie est libre », il sort de la palle en entie et coure sur le chemin en pierre et sort du chemin, franchis le portail et va sur le trottoir et dis « je suis sauver, je ne suis plus dans la maison du Kolos ». « Maintenant à mes frères de sortir de cette maison ». Le troisième voleur arrive à sortir tout sauf comme les autres voleurs, coure dans le chemin de pierre. Il arrive à franchir le portail et dis « ouf ! Je suis sauver, j’ai réussi à sortir de son château entée ». Et le dernier voleur était déjas dehord. Les trois voleurs vont réveiller le 4ème voleur qui est entrain de dormir quonfortablement dans un lit bien douller. Samuel : Monter- valdinguer- tomber- enfouir (dans la forêt) Les voleur monte sur leur âne et Kolos monte sur son cheval et les âne vont valdingué et le cheval de Kolos s’arrête et Kolos tombe par terre. Les autre voleur s’enfouisse dans la forêt. Paul : Sortir- entrer- descendre- s’enfuir Deux voleurs se retrouvère dans la paille. Le premier sorti de son tonneau de vin. Le deuxième hurla et sorti de la paille là il vit son frère et dit il y un monstre dans la paille, le deuxième dit allons voir et ils entrère dans la paille et ils vire leur frère mais ils entre dire à Kolos qui a hurlé si je le trouve je le tue et il descendi dans l’écuri. Les trois voleur s’enfuir et sortire de la maison. Capucine : S’enfuir- courir- glisser- marcher- se relever Le premier voleur veut s’enfuire mais Kolos a un chien et le chien mord le voleur. Le deuxième voleur coure coure et s’enfuis mais il glisse. Le troisième voleur marche marche vite mais Kolos l’écrabouille en entier. Et le quatrième voleur pense encore à son amoureuse dans l’herbe, un peu mort il se relève et il coure très vite verre le portail et coure coure coure. Il se prend un arbre dans la tête et ce fait mal. Morgane : Sortir- courir- s’enfuir- partir Le premier voleur essait de sortir du tonneau de vin de l’autre côté de la cave. Le deuxième voleur vole une pomme dans la cuisine et le troisième voleur vole le cheval du géant et ils coure pour senfuir et partir loin. Andréa : Sortir- s’enfuir Le premier sort par la fenêtre mais Kolos le géant essaille de l’attraper mais il réussit a s’enfuir. Le deuxième prend le tonneau et s’enfuis avec le tonneau ou est son frère et il se cache dans la paille mais c’est lui qui est sur le cheval de Kolos mais Kolos essaille de le
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ratrappé avec le cheval et celui qui est dans la paille se fait emporté par son frère qui est sur le cheval de Kolos. Et le quatrième voleur continue a rêver sur l’erbe et il rêve de son amoureuse. Clara : Aller- avancer- glisser- courir Le premier a faim, il va dans la cuisine mais sait mouillé et il avait pas vu que cété mouillé. Il avance il prend la tarte et glisse et ce prend la tarte sur la goule. Le géant se réveille et dit « selui qui ose aller dans ma cuisine je le zigouille ». Le 2ème dit « je vais te sauvé » et le 2ème a froit alors il coure dans la chambre du géant et prent son pénoire, et le géant se lève et dit « je vais t’attraper ». Alexandre : Courir- sortir- aller- marcher- chevaucher- sauter- se rassembler- partir- galoper- arriver Le géant dit au premier voleur « je vais te tuer avec ma plus forte attaque » et le deuxième dit « pas moi ». Puis il sort et coure a plene vitesse et le troisième dit « j’ai un couteau dans la main » et le quatrième voleur marche avec le tonneau mais le tonneau se casse. Ils chevauche alors les chevaux. Les chevaux sautais tellement ils courais vite. Ils vont alors chez eux se rassembler avec la télé qu’ils avait volé, avec une bague en or et aussi le téléphone. Et le géant part et coure après eux mais les chevaux sont fatiguer de galoper alors ils vont dans une écurie ou il y a plein de chevaux. Le géant pendant ce temps c’est fait tué par un chasseur et puis les voleur ont pus arriver dans leur maison. Cyprien : Courir- chevaucher- aller Sauve qui peut ! Sauve qui peut ! Aller en avant ! It it cris le cheval de Kolos. Il est très faché et décide de courir après les voleur a traver tout la ville. Il chevauche avec son cheval et écrase tout sur son passage. Constance : Sortir- courir- partir Les voleurs arrive à sortir de la maison et aprè avoir voler la pomme le vin le cheval et le tonneau, ils coure et part chez eux. Maewenn : Chevaucher- aller Sauve qui peut ! Ils chevauche jusqu’a la maison, ils ont faim, soif et veule un cheval mais un des frère a mouru. « Comment vatons réussir a voler chez Kolos ou chez quelquin d’autre ? » On verra demain bonne nuit. Jeanne : S’échapper- arriver- suivre- sortir- rejoindre Chapitre 3 : Sauve qui peut ! Celui qui est dans la paille essaye de s’échapper et il arrive dehors donc il dit au autre « Venez, suivez moi ». Mais celui qui est dans le tonneau sort et fait sursauter les autres. Ils sortent tous de l’écurie pour rejoindre l’autre qui est dehors. Séance 3 Le 10 janvier 2013 Wendy : Sortir- se diriger vers- partir- aller- suivre Kolos c’est rendormi et les 4 voleurs ont pu sortir de leur cachette. Ils ont voulu sortir de la maison mais elle été fermé a clé. Un voleur se dirige doucement vers la chambre de Kolos et
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prend les clé puis pars de la chambre. Il va dans la cuisine suivre les autres voleurs, ils ouvre la porte et sorte vite de la maison. Ils ont pris tout ce qu’ils voulais. Chloé : Galoper- avancer- filer- passer son chemin Kolos galope avec son cheval. Le troisième voleur tient les rênes de son âne et donne des coups de talon et dit « hu hu mon âne ! Aller galope !!! » Kolos regarde à gauche, à droite et … l’âne avance à gauche dans un petit chemin de terre avec pleins de caillous sous de grand arbre, mais… Kolos et son cheval décide de filer en galopant droit devant et les voleurs dise tous en cœur « ouf on est sauvé ! » Kolos se dit « Ou ils sont passer ? » « Sale petit morveut. » Les voleurs passe leur chemin de terre. Et l’histoire se termine bien. Samuel : S’agripper- se rapprocher- suivre Kolos s’agripe sur son cheval pour se rapprocher des 4 voleur. Il se cogne contre un arbre mais continue quand même de les suivre. Il ne les trouva jamais. Paul : Courir- sortir- détaler- s’emballer- aller- partir Les voleurs crie en même temps hu hu hu. Le premier dit dépèche toi, le deuxième dit coure et le troisième dit sort par la porte et retrouve notre frère et cache toi. Maintenant rentrons à la maison. Au retour il croise Kolos sur son cheval géant et crie « je vais vous tuer ». Les 4 voleurs coures pendant que Kolos détalai sur eux. Son cheval détalais plus vite, il s’emballais alors que les chevaux des voleurs allais bocoup moins vite. Ils se cache et attende que Kolos parte. Capucine : Tomber- s’écrouler- chevaucher- détaler Aller va plus vite l’âne cil te plait, aller. Et hop le deuxième voleur tombe, s’écroule et se fait mal partous. Mais les autres voleurs ne voient rien. Les autres voleurs vont vrément pas vite dutout. Ils chevauchent, ils chevauchent encore. Et attention Kolos détale avec son cheval qui va plus vite. Morgane : Avancer à reculons- descendre- courir à pied- rouler- s’enfuir Les voleurs crient plus vite mais ils avance à reculons. Alors le 1er voleur descend de l’âne et coure a pied. Le 2ème voleur roule sur le tonneau de vin. Le 3ème prend la pomme et s’enfuit quand le 4ème reste dans la maison. Andréa : Courir Le premier voleur demande de se dépécher parce que si Kolos nous attrape, il nous écrabouille, écrasibouille et sisicrabouille donc il faut courir et courir. Donc ils coure mais Kolos arrive a les ratrapper avec son cheval géant. Ils ne sont pas sauvé. Clara : Partir- s’enfuir- rouler Le 1er voleur est parti dehors et il a vu un squate et il s’est dit qu’il pouvais le prendre et s’enfuir mais le 2ème avais trouvé une voiture donc il a conduit et roulé loin. Pas de chansse pour le 3ème qui est mort. Les voleurs 1 et 2 l’on enterré le lendemain sous la tombe de la mamie du voleur 1. Alexandre : S’enfuir- poursuivre- dégringoler- aller (en dessous)- sortir- tituber- sauter Le 1er voleur, le 2ème voleur et le 3ème voleur essaillent de s’enfuir mais Kolos est toujours en train de les poursuivre. Kolos se prend le frigo alors qu’un des voleur se cache sous la table. Un autre dégringole dans les escaliers. Kolos assomé, le voleur en profite pour aller en dessous de la table chercher son ami. Les voleurs tournent la poignet de la porte et sortent
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vite. Mal à la jambe, Kolos se réveille et titube jusqua la porte, sauta a la fenêtre et sur son cheval pour rattraper les voleurs. Cyprien : Grimper- se précipiter- foncer- monter- pénétrer Le 1er voleur et le 2ème et 3ème grimpe sur l’âne et le géant monte sur son cheval. Il se précipite sur eux tandis que les voleurs pénètre dans un abri pour se cacher. Kolos décide de foncer dans cet abri mais ne les trouva jamais alors il décida d’abandonné. Constance : S’échapper- courir- arriver vers Les quatre voleurs arrive à s’échapper en courant avant que Kolos arrive vers eux. Maewenn : Dévaler- glisser- déraper- stopper- faire une chute Je n’ai pas de chance il y a une pente alors le 1er voleur s’arrête et dit tanpi je préfère me fair manger par le géant. Le 2ème voleur dit moi aussi. Ils s’arrête tous et tanpi. Le géant dévale la pente, dérape et ah ah ah il fait une chute. Il na pas le temp de stopper et glisse dans un trou profond. Jeanne : Avancer- courir- s’échapper- rentrer Chapitre 4 : Sauvés. Le premier dit à l’âne « allez avance plus vite ! Allez ! » Mais le géant continue de crier « si je vous attrape, je vous écrabouille. » Le géant continue d’avancer, il coure de plus en plus vite et il les rattrape. Mais les voleurs réussisse quand même a s’échapper dans la forêt et dans le noir. Kolos ne les retrouve pas donc il rentre chez lui.
L’apprentissage du lexique à l’école : Comment élargir et enrichir le lexique des élèves ?
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Date de soutenance : 29 mai 2013 Résumé : Comment élargir et enrichir le lexique des élèves ? Cette étude permet d’apporter des éléments de réponse. Le cadre théorique établi permet dans un premier temps de relever les différents constats liés à l’enseignement du lexique aujourd’hui. Le corps enseignant et des didacticiens apportent un nouvel éclairage sur les orientations pédagogiques à adopter. Le protocole expérimental permet dans un second temps d’articuler le lexique et l’écriture pour permettre aux élèves de mieux fixer les mots nouveaux et d’augmenter ainsi leur lexique. L’objectif de cette étude est d’avoir une nouvelle perception du lexique et d’introduire de nouvelles conditions d’apprentissage qui apporteront une meilleure réussite des élèves. MOTS-CLES : Ecriture / Elargir/ Enrichir / Enseignement / Lexique. Presentation of a memoir: May 29th 2013 Abstract: How to expand and to enrich students' vocabulary? This study allows us to bring elements of the response. Firstly, the established theoretical framework allows for the assessment of the different observations related to the teaching of vocabulary today. Teachers and educational specialists present a new perspective on the pedagogical orientations to be adopted. Secondly, the experimental protocol makes it possible to structure vocabulary and writing allowing students to focus better on new words and increase their vocabulary. The objective of this study is to establish a new perception of vocabulary and to introduce new learning conditions that will bring better academic success among students. KEY WORDS: Enrich / Expand / Vocabulary / Teaching / Writing.