TRIMESTRIELD’INFORMATIONSAGRICOLES, DUMONDERURAL ETDEL’ENVIRONNEMENT-Prix: 1500FCKIN-2000 FCProvinces LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS www.lavoixdupaysancongolais.com CINQUIEME ANNEE-N°15- OCTOBRE 2011-EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEURDE LAPUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA ACTUALITES LeCNAPAC devient la CONAPAC P.6 REPORTAGE P.11-12 PROVINCES Kinshasa: sa périphérie peut le nourrir Qui sauvera le café du Kivu ? P.14 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu [email protected]./www.lavoixdupaysancongolais.com Techniques de conservation des produits agricoles FICHE TECHNIQUE P.22 Les Paysans exigent la promulgation de la loi agricole avant les élections Les Paysans congolais vivent au taux du jour, affirme Paluku Mivimba , Président de la CONAPAC Deuxième Carrefour Paysan LIRE EN PAGE.4 LIRE EN PAGE.2
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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS · forestières et minières car ils sont tous les jours au centre de conflits des terres dont les paysans sont victimes d’expropriation et de délocalisation
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TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT- Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC Provinces
LA VOIX DU PAYSANCONGOLAIS
www.lavoixdupaysancongolais.com
CINQUIEME ANNEE-N°15- OCTOBRE 2011- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA
Les Paysans exigentla promulgation dela loi agricole avant
les élections
Les Paysans congolais vivent autaux du jour, affirme Paluku
Mivimba , Président de la CONAPAC
Deuxième Carrefour Paysan
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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.02
Editorial
Par Emmanuel Kokolo
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ACTUALIT
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Paysans et électionsa République Démocratique du Congo amorce un importantvirage démocratique avec l’organisation des électionslégislatives et présidentielle prévues ce 28 novembre 2011.Sur la ligne de départ l’on note une multitude des partis
politiques, 11 candidats présidentiables et plus de 18.000 candidats àla députation nationale. De tout ce beau monde, rare sont les groupesou candidats qui portent réellement les problemes spécifiques despaysans dans leurs programmes de société.
Ceci n’est pas un bon signal d’autant plus que cette législature finissanten’a laissé qu’une impression d’inachevé car bien que la loi portantprincipes fondamentaux relatifs au secteur agricole ait été adoptée auParlement en mai 2011, elle entend d’être promulguée par le Chef del’Etat. Malgré le forcing des paysans qui veulent à tout prix avoir leurloi, le débat est toujours resté bloqué à ce niveau.
Pas très sûr que cette promulgation se fasse avant la fin de lacampagne électorale comme ils l’ont souhaité lors du DeuxièmeCarrefour paysan, tenu à Kinshasa du 20 au 22 octobre 2012. Une foisencore les paysans doivent prendre leur mal en patience en espérantque l’on fera un peu cas à leur soucis.
Les paysans attendent pas mal de choses de politiques. Hormis lapromulgation de la loi agricole, il y a les mesures d’application decette loi dont la commission mise en place en août dernier par leMinistre de l’Agriculture n’a pas encore demarré. Il y a la loi foncière, la loi sur l’élévage, la loi sur la pêche, la loi sur l’élevage, la loisemencière et aussi et surtout l’harmonisation des lois foncières,forestières et minières car ils sont tous les jours au centre de conflitsdes terres dont les paysans sont victimes d’expropriation et dedélocalisation souvent sans compensation ni indemnisation.
Aussi, les paysans congolais espèrent obtenir une loi sur lesorganisations paysannes à l’instar de certains pays de l’Afrique del’Ouest. Devant tout ceci, les paysans qui constituent 80 % del’électorat ne savent pas faire un choix judicieux lors du vote.Toutefois,ils promettent de donner leurs voix en faveur des candidats qui prennenten compte la promotion de l’agriculture familiale en RDC
Deuxième Carrefour Paysan
Les paysans exigent la promulgationde la loi agricole avant les élections
es réflexions et des débats ontdébouché sur un certain nombrede recommandations adresséesau gouvernement, au Président de
la République ainsi qu’au Parlement. Leurpremière exigence reste la promulgation dela Loi portant principes fondamentauxrelatifs au secteur agricole d’ici le début de lacampagne électorale le 28 octobre 2011.Ensuite, ils ont demandé entre autres augouvernement de coordonner l’élaborationdes mesures d’application de la loi agricoleet au Parlement d’amender la loi foncière enfaveur des intérêts des agriculteursfamiliaux...Pendant trois jours, les délégués desorganisations paysannes ont partagé leursexpériences et informations sur l’état deslieux de l’agriculture en RDC et les pistes de
272 délégués des organisations paysannes, venus de 10 sur 11 provinces de la RDC, ont pris part du 20 au 22 Octobre 2011 à la deuxième éditiondu Carrefour paysan, organisée à Kinshasa au Guest House Kabinda center. Ce carrefour qui s’est tenu dans un contexte électoral, a été organisé parle Réseau pour la Promotion de la démocratie et des droits économiques et sociaux, PRODDES et le Cadre de concertation nationale des producteursagricoles du Congo, CNAPAC autour du thème centrale : « Paysans, où sommes-nous ? ».
solutions pour son développement avec lesconcours de certains experts et desorganisations d’appui.Au cours des travaux, différents sous thèmesont été abordés, à savoir : La sécurité foncièrequi constitue un problème majeur pour lespaysans agriculteurs qui sont souventvictimes du phénomène d’accaparement desterres par des puissants politiques etéconomiques. Ainsi donc, les paysans sontsouvent face aux pressions foncières. Les paysans ont aussi abordé le sous thème :les paysans congolais face aux importationsmassives des produits alimentaires. Cesexportations qui inondent le marché local,asphyxient la production agricole locale alorsque toutes ces denrées importées peuvent êtreproduites sur place en RDC. Selon AlainHuart, la RDC importe 1 million de tonnes
de vivres par an pour 1 milliard de dollars. Sices fonds sont utilisés rationnellement dansle secteur agricole, la RDC peut relancer cesecteur et devenir exportatrice des vivres.Les paysans congolais doivent aussi êtrepartenaires dans l’organisation et lastructuration d’un marché intérieur porteur.Pour ce faire, ils doivent avoir desinformations nécessaires concernant ce
marché. Des producteurs agricoles isolés nepeuvent pas produire en grande quantité etaccéder aux marchés internationaux. D’où, lastructuration en filières agricoles s’imposeen vue d’améliorer non seulement la qualité,mais aussi d’augmenter la quantité.Les savoirs et compétences paysans existenten RDC, mais les difficultés résident dans lefait qu’ils ne sont pas inventoriés, nienregistrés dans des banques de données etni réellement mis en valeur.Le cinquième sous thème a porté sur laprofessionnalisation des paysans agricolesqui passe comme une voie de sortie pour quenotre agriculture quitte l’étape de subsistancepour une agriculture moderne où l’on cultivenon pas pour se nourrir soi-même, mais pourse nourrir et aussi nourrir les autres en misantsur la qualité et la quantité.
Enfin, les paysans ont réfléchi sur les électionsqui constituent un droit pour tous, mêmespour les paysans. Mais, le choix des dirigeantspar des paysans ne doit pas être guidé par desdons électoraux (T-shirt, pagnes, sel, sucre,boissons et autres libéralités électorales) quiapparaissent seulement pendant la campagneélectorale.Leurs choix doivent porter sur des dirigeantscapables de défendre leurs intérêts et
l’agriculture familiale en général. A chaque sous thèmes sont assorties desrecommandations dans les travaux engroupes. C’est ainsi qu’ils ont demandéaussi au gouvernement de respecter desengagements pris dans le cadre de l’accordde Maputo en réservant progressivement aumoins 10 % du budget national au secteuragricole ; l’harmonisation de différentes loisqui touchent à l’agriculture ; Laréhabilitation des centres de recherchesagricoles dans les provinces et les connecteraux dynamiques paysannes ; Lerenforcement de la mécanisation agricole àtous les niveaux (production,transformation, conservation) ; lafacilitation d’octroi des titres fonciers auxproducteurs agricoles et l’accès aux intrants.
Au parlement, les paysans ont demandél’amendement de la loi foncière en faveurdes intérêts des agriculteurs familiaux ; Ledéveloppement d’un nouveau type derelation entre les élus et les agriculteurs basésur la transparence, la représentation réelle etla redevance ; L’adoption de la loi portantprotection de la production agricole
Par Emmanuel Kokolo
Vue des participants au 2 ème Carrefour paysan (Photo LVPC)
De nombreuses organisations paysannes ont pris part au IIème Carrefour paysan (Photo LVPC)
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Déclaration Finaleous,organisations.paysannes de laR é p u b l i q u eDémocratique duCongo, nous nous
sommes réunies en CarrefourPaysan, deuxième édition, àKinshasa, au Kabinda Center, du 20au 22 octobre 2011. En tout, 272délégués, mandatés par leursorganisations paysannes, enprovenance des 11 provinces dupays, ont participé à cet évènementmajeur, qui avait comme thèmeprincipal : « Paysans, oùsommes-nous, où allons-nous ? »
Les délégués paysans ont partagé desinformations diverses sur l’état del’agriculture congolaise dans leursenvironnements divers, et ontcontribué aux analyses participativesde la situation du monde paysancongolais en général et del’agriculture congolaise enparticulier :1.La sécurité foncière reste unpréalable important pour ledéveloppement durable del’agriculture. Force est de constaterque le paysan congolais ne se sentpas sécurisé par la législation envigueur ou par la façon que celle-ciest appliquée.
2.Le métier d’agriculteur est unmétier noble et respectable. Pour quele producteur agricole puisse menerune vie décente grâce aux fruits deson travail, une professionnalisations’impose, et mérite un appui detoutes les composantes de la société.
3.Les marchés agricoles intérieurssouffrent de nombreusesdéfaillances qui proviennentnotamment de l’état des routes dedesserte agricoles, de l’absenced’infrastructures de stockage, detransformation et deconditionnement, d’un manqued’information sur les prix, d’unefiscalité non-règlementée, etc. Laplanification de la production enfonction des besoins des marchésreste ainsi difficile.
4.L’importation massive de denréesalimentaires coûte un milliard dedollars chaque année à la nation, etnie l’immense potentiel agricole dupays.
5.Le savoir et les pratiques despaysans font partie du patrimoineculturel du Congo, mais restentméconnus et risquent de se perdre àtout jamais.
6.Le monde paysan constitue aumoins deux tiers de l’électorat, et lesproducteurs agricoles ont de grandesattentes légitimes envers lesdirigeants de demain qu’ils élirontbientôt.
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De ce qui précède, nous, délégués desorganisations paysannes audeuxième Carrefour Paysan, nousavons formulé une série derecommandations dont lesprincipales sont :
1.Au Président de la République etau Gouvernement :
-Promulguer la Loi portantprincipes fondamentaux relatifs ausecteur agricole avant le début de lacampagne électorale.
-Coordonner l’élaboration desmesures d’application de la loiagricole en concertation étroite avectous les acteurs du secteur, dontnotamment les organisationspaysannes.
-Respecter l’engagement de laRépublique Démocratique duCongo dans le cadre de l’accord deMaputo, en réservantprogressivement au moins 10% dubudget national au secteur agricole.
-Harmoniser les différents codes quitouchent à l’agriculture: le codeforestier, minier, foncier et la loiagricole.
-Rétablir la sécurité sur tout leterritoire national pour ainsipermettre aux producteurs agricolesd’exercer leur métier en toutequiétude. La constitution d’unearmée professionnelle qui paie lasolde aux militaires, et la lutte contrel’impunité doivent faire partie de lastratégie.
-Réhabiliter les Centres de rechercheagricole dans les provinces et lesconnecter aux dynamiquespaysannes.
-Renforcer la mécanisation agricolenon seulement au niveau de laproduction, mais également de latransformation/conservation.
-Faciliter l’accès des producteursagricoles aux intrants agricoles.
-Faciliter l’octroi de titres fonciersaux producteurs agricoles familiaux
pour les encourager à investir dansune agriculture durable.
2.Au Parlement de la RépubliqueDémocratique du Congo:
-Amender la loi foncière en faveurdes intérêts des agriculteursfamiliaux, notamment en leuroctroyant des titres fonciers.
-Adopter une loi portant protectionde la production agricole intérieureen prenant des mesures tarifairesappropriées visant la réduction del’importation de produitsalimentaires.
-Développer un nouveau type derelation entre les élus et lapopulation, basé sur la transparence,la représentation réelle et laredevabilité.
Nous avons pris conscience del’importance de nous doter d’une
organisation interlocutricecommune avec les autorités de notrepays et avons ainsi décidé de créer laCNAPAC – ConfédérationNationale des Producteurs Agricoles
du Congo, qui a comme vision : Unmonde paysan solidaire,professionnel et prospère.Nous avons formulé la mission dela CNAPAC comme suit :« Représenter et défendre,au niveau national et
international, les intérêtsdes producteurs agricolescongolais pour permettre àces derniers de participerpleinement à la vie socio-
économique, culturelle etpolitique dans la société, etde s’y épanouir. »
Les objectifs principaux de laCNAPAC sont les suivants :défendre et promouvoir les intérêts
des producteurs agricoles ; informerles producteurs agricoles par tous lesmoyens pour leur permettre demieux valoriser leur métier ;accompagner la structuration dumonde paysan suivant les intérêtsspécifiques de chaque catégorie deproducteurs ; promouvoir et veillerà la bonne gouvernance au sein desorganisations membresNous avons élaboré un projet destatuts qui sera finalisé à brèveéchéance.
Finalement, nous nous engageons à :Restituer les travaux du Carrefouraux autres organisations paysannesn’ayant pas participé au deuxièmeCarrefour Paysan de Kinshasa ;Sensibiliser nos bases pour voter enfaveur des candidats et des partispolitiques qui prennent en comptela promotion de l’agriculturefamiliale ; Participer à lavulgarisation et à la mise en œuvrede la Loi portant principesfondamentaux relatifs àl’Agriculture.
Fait à Kinshasa, le 22 octobre2011
Un groupe des participants au 2 ème Carrefour paysan pose pour la postérité (Photo LVPC)
Intervention de Ivan Godefroid de l’Alliance AGRICONGO (Photo LVPC)
Le savoir-paysan a fait l’objet d’une exposition (Photo LVPC)
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.03
Deuxième Carrefour Paysan
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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.04
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Les paysans congolais vivent autaux du jour
es paysans producteursagricoles de la RépubliqueDémocratique du Congo seposent régulièrement la
question de savoir où se trouve leur placedans la société congolaise lorsqu’ilsobservent l’organisation sociale des autresacteurs socioprofessionnels par rapport à leursituation sociale, économique et politique,par rapport à l’évolution technologiqueagricole du monde, ainsi que par rapport à lastructuration et à l’organisation du marchéinternational.Le secteur agricole congolais est caractérisépar l’amateurisme, une agriculturetraditionnelle de subsistance, moinscompétitive sur le marché international etqui offre moins d’opportunités de créationd’emplois et génère peu de revenus décentsqui puissent attirer la jeunesse au métier detravailleur de la terre et permettre de protégerles ressources pour les générations futures.Nous pouvons continuer de pratiquerl’agriculture comme l’ont fait nos pères, lespères de nos pères et leurs grands-parentsavant nous : cultiver, manger avec sa petitefamille, épuiser toute la récolte de la saisonet recommencer le même cycle. Pasd’économie! Aucun tableau des prévisions!On vit au ‘taux du jour’…En effet, l’agriculture n’est pas un simple actemécanique de tenir la houe et la machette.Elle exige des connaissances techniques etdes pratiques que devrait s’efforcer d’acquérirchaque agriculteur qui n’aimerait pasdisparaître dans la société actuelle qui semodernise de plus en plus et nécessite desstratégies nouvelles pour produire beaucoupet vite. Ces notions ne peuvent êtretransmises aux paysans que par desmoniteurs avertis. Ces derniers ne peuventqu’être des agronomes formés et notre paysn’en manque pas. Ils ne sont répertoriés nisollicités aussi bien par le gouvernement quepar les paysans eux-mêmes. Faute d’être sûrsde rentabiliser leur présence auprès despaysans et producteurs agricoles, ilss’ennuient dans nos villes…Où en sommes-nous?C’est une question d’interprétation de notrepropre conscience, nous les agriculteursd’abord, et celle des autres acteurssocioprofessionnels qui vivent grâce auxfruits de nos efforts et qui semblent ignorernotre contribution à la sécurité sociale,économique et politique dans notre pays.L’agriculture contribue à plus de 37% au PIBdans l’économie nationale de notre pays etelle est capable de créer plus de 70%d’emplois si elle est soutenue. Le paysan estle seul acteur économique dont l’activité estd’une importance capitale pour tous. Tous,petits et grands, puissants et faibles, riches etpauvres sont nourris par l’agriculteur.L’agriculteur paysan est le responsableprincipal de sa situation économique etsocioprofessionnelle. Il ne pourra se libérerque lui-même. C’est pourquoi le CNAPAC(Cadre de Concertation Nationale despaysans et Producteurs Agricoles du Congo)prône l’autopromotion paysanne qui, seule,conduira à la transformation des conditionséconomiques et professionnelles desagriculteurs paysans par eux-mêmes.
L’accès à la terre et la sécurité foncière.Nous vivons dans une insécurité permanenteen milieu rural suite aux pressions foncières.Nous ne sommes pas propriétaires des terressur lesquelles nous travaillons. La loi foncièrecongolaise reconnaît la propriété foncière àla seule personne qui possède le titre depropriété foncier (certificatd’enregistrement). Nonante-neuf virgule
neuf pourcents de petits producteurs n’ontpas de titre foncier sur les terres qu’ilsexploitent. Nous perdons ainsi du jour au journotre capital terre au profit des plus nantisqui ont la capacité de concentrer les moyensde production sous leur pouvoir. Des chefsterriens assoiffés d’argent ou desfonctionnaires avides d’enrichissementillicite sont les auteurs de cette situation. Àtitre d’exemple, par la volonté des puissants,notre pays a été subdivisé en carrés miniersvendus sur la place publique internationaleavec comme conséquence la délocalisationpure et simple des paysans sans
relocalisation ni indemnisation. Le Katangaet le Kasaï, en particulier, sont les provincesles plus touchées par cette exploitationminière à outrance. Au Kivu, et même ici àKinshasa, on peut observer de grandesconcessions de terres vides d’exploitantsappartenant à des noms des puissantsresponsables nationaux ou des institutionsou personnalités étrangères de la haute financeinternationale.
Le CNAPAC s’engage à mener desnégociations et des concertations avec leParlement et le Gouvernement pour que desformules d’obtention des titres fonciersaccessibles à toutes les catégories de citoyenssoient mises en place.
De l’importation massive des produitsalimentaires.On nous dit incapables de nourrir notre peupleau moment où nos productions agricolespourrissent dans les villages faute de moyensd’évacuation vers les centres deconsommation par manque d’infrastructures
(routes, entrepôts, chaîne de froid…). Nousacceptons un libéralisme concerté dans lesecteur agricole; cependant, dans le contexteactuel d’une agriculture congolaise etafricaine qui se recherche, la mondialisationprésente le risque d’un envahissement desmarchés agricoles locaux pouvant conduire,ipso facto, à l’asphyxie des petits producteursagricoles. Chaque année, des millions detonnes d’aliments sont importés par notrepays pour des millions de dollars qui
serviraient largement à rentabiliserl’agriculture nationale s’ils y étaientconsacrés. Un kilo de haricots par exemple,rendu au marché local le plus proche de sonproducteur, revient à 0,5 dollars américains.Ce qui veut dire qu’un million de dollarsaméricains serviraient l’État congolais àracheter deux millions de kilos de haricotssoit la production d’une seule saison d’aumoins 4000 petits producteurs!
J’accuse bonne réception dutrimestriel Voix du Paysan Congolais,et t’en remercie. La revue est pleined’ambitions et s’est enrichi au fil desannées. Car il n’est pas facile d’aller à laconquête de l’information dans le mondepaysan, connaissant les contrainteslogistiques y afférentes. Je vous enfélicite et vous souhaite bon courage! Pour ma part, je suis très interressé parles articles sur la filière pêche et surl’adoption de la loi agricole auparlement. En effet, je suis chargé dumonitoring des projets SécuritéAlimentaire FOOD 2006 et FOOD2009 financé par l’UE. Au début dumois de juillet, j’ai visité le projetDJAMBA NDJALE à Inongo à traversle projet Pêche APEFE/UE (2011-2014). Ces informations me serontd’une grande utilité pour la suite. Par contre, les partenaires bénéficiairesémargent différentes approches sur lastructuration du monde paysan. Est-ceque la loi donne-t-il des précisions à cesujet? Pourriez-vous me latransmettre si c’est possible? sinon,comment se la procurer facilement? Meilleures salutations, Eric MATANDResponsable chargé de MonitoringExterne Projets FOOD RDC 2009Programme Sécurité Alimentaire RDC/ Union Européenne.
On nous écrit
Réponse :Nous sommes très fiers de l’interêtque vous manifestez vis-à-vis de notrejournal. LA VOIX DU PAYSANCONGOLAIS est distribué danstoutes les provinces de la RDC à traversle réseau des ONG de développement;Toutefois, l’on peut découvrir lesversions PDF en parcourant le site web:www.lavoixdupaysancongolais..com
(suite en page 5)
Le président de la CONAPAC, Paluku Mivimba à côté de Mme Espérance Nzuzi de la FOPAKO(photoLVPC)
Des délégués au Carrefour paysan se font photographier en groupes(photo LVPC)
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Réactions Réactions
De manière globale, il se dégage une impression de satisfaction du fait que :-Une seconde occasion nous est offerte pour des échanges qui édifient les uns et les autres surplusieurs points d’intérêt commun;-Le présent carrefour offre l’occasion de réfléchir davantage sur les bases ou racines sur lesquellesles paysans veulent bâtir un mouvement paysan national de consensus-La rencontre a permis aux mandataires des producteurs agricoles du pays de réfléchir sur leurposition actuelle;Par rapport aux thèmes, certains d’entre eux sont si importants que le temps a paru insuffisantpour un partage plus profond, c’est le cas de la professionnalisation, une voie imposée,lesimportations massives;…Il est souhaitable que, même par correspondance, les échanges autour de ces thèmes sepoursuivent et que des alliances soient davantage conclues entre diverses dynamiques pourune véritable solidarité agissante.
Jérôme Bodi, président de RepamBas Congo
Mes impressions sont satisfaisantes du pointde vue : organisation, pédagogique et analysedes problèmes de fond, comme exemple lesstatuts du CNAPAC.J’ai la nette satisfaction que la volonté desproducteurs agricoles de la RDC de s’unirpour être fort est manifeste et bien déterminée.Ce carrefour nous permet d’évaluer leparcours suivi depuis le premier carrefour parles paysans et les efforts consentis de
Donatien Malonda de RepamBas Congo
constituer une classe agissante pour valoriserle métier d’agriculteur. Une nette prise deconscience personnelle favorise unengagement personnel de s’unir autour duCNAPAC.Nous encourageons ces genres d’initiativeset que les médias nous accompagnent pourque nous soyons compris par les acteursextérieurs ( Etat, partenaires).
Le deuxième carrefour paysan s’est réuni à un moment bien choisi: les jours qui précèdent leForum Social Congolais, ce qui permet de valoriser les recommandations du monde paysanà un niveau supérieur; quelques jours avant le début de la campagne électorale, ce qui permetd’envoyer un message très clair aux candidats aux élections présidentielle et législatives, et aumoment où la loi agricole a été renvoyée au président de la République pour sa promulgationtant attendue.
L’analyse qu’ont fait les leaders paysans de leur situation ne devrait laisser personne indifférente:le Congo possède un potentiel agricole immense, et dispose de tous les atouts pour arriver àune souveraineté alimentaire durable, mais les nombreuses opportunités ne sont pas saisies,faute d’une vision de l’avenir et d’un engagement politique inspirés. J’espère que le cri de cœurde ceux qui alimentent la nation aura été bien entendu par tous ceux qui se présentent devantle souverain primaire pour gérer le pays pendant les 5 prochaines années.
Ivan Godfroid, Représentant de l’AllianceAgriCongo au Carrefour paysan
« Personnellement, ma réaction est positive,surtout avec les différents thèmes traités. Lacréation de CNAPAC. D’ici là nous auronsnotre cadre national de paysan selon lesouhait de l’assemblée. Il faut que ce cadres’étende au niveau de la province. Avec lesamis des autres provinces, nous avons eu deséchanges pour savoir comment ilstravaillent. »
Mme Benda Malio Marie
Thérèse, viceprésidente de l’Union
paysanne pour ledéveloppement de
Kisangani
Province Orientale
« Que ce carrefour continue pour nous affermirdans notre domaine. C’est très bien pourmoi. ça m’a donné une leçon de sagesse etd’intélligence. J’ai appris beaucoup de chosesqui me manquaient et surtout ce qui se passedans d’autres provinces.J’aimerai qu’on organise ça un jour àl’Equateur… »
NAKENDA FAREED,Coordonateur de la
Confédération
paysanne au Congo
Equateur
« Depuis le début jusqu’à ce jour, tout a ététrès bien passé. Les exposés ainsi que lesinterventions des participants étaientenrichissants. Ils méritent d’être appuyés parles différents partenaires étatiques et nonétatiques. Malgré le niveau dereprésentativité, nous qui sommes venus detrès loin, nous ne sommes pas nombreux.C’est quelque chose qui nous a agacés unpeu »
Fataki Kabwe Stéphane,président de laSOCOODELIFE
Solidarité et coopération de
développement intégral
dans des femmes et enfants
KATANGA
LIRE SUITE EN PAGE 7
C’est pourquoi nous recommandons, defaçon permanente au gouvernement de laRépublique de veiller à mettre en place unelégislation sélective pouvant protéger lesintérêts des agriculteurs nationaux dans lesdomaines où le pays dispose des potentialitéscompétitives.Par rapport à l’organisation et la structurationd’un marché intérieur porteur.Les marchés ruraux et internationaux, commeespaces (publics) où se définissent les prixdes produits agricoles présentent un grandintérêt pour les agriculteurs. En vue deprotéger les prix des produits agricoles etaccéder à un marché rémunérateur, ces petitsproducteurs isolés ne peuvent pas produireet accéder aux marchés internationaux quiexigent de grosses quantités et des normesrigoureuses. C’est pourquoi notre stratégieest celle d’organiser et de structurer lesproducteurs par filières agricoles en vued’améliorer la qualité et augmenter la quantitépour répondre aux besoins grandissants desmarchés.Par rapport à nos savoirs et pratiques paysans.Il s’avère qu’à ce jour, personne n’a prisl’initiative de capitaliser nos savoirs etpratiques paysans. Ils ne sont inventoriés nienregistrés dans une documentation quiconstituerait notre patrimoine historique.Sans cela nous perdons, et perdrons, chaquejour, les valeurs culturelles et utiles de nosancêtres.
Par rapport à la professionnalisation agricole.Nous refusons de faire comme nous l’avonstoujours fait en nous justifiant que cela atoujours été ainsi depuis toujours. Nousacceptons d’essayer toute nouvelleproposition sur les nouvelles techniques,méthodes et technologies agricoles quis’avéreront nécessaires et utiles.La libéralisation économique ne passe-t-ellepas par l’augmentation du revenu? Et celui-ci dépend de l’augmentation de la production
agricole. L’augmentation de la production estconditionnée par l’application stricte et lerespect des techniques et normes agricoles.C’est à la seule condition d’une telle prise deconscience que nous serons définitivementconduits à l’agriculture familialeprofessionnelle. Et que veut dire agriculturefamiliale professionnelle? C’est celle où l’onne cultive plus seulement pour nourrir sapetite communauté familiale et cela pendantmoins de temps avant d’arriver à la prochaine
récolte; c’est celle où l’on sait d’avancequelles quantités on veut obtenir et à quelrythme de production et surtout pour de butsbeaucoup plus larges qu’alimenter quelquesbouches pendant quelques jours. Ces butssont, par exemple, créer la richesse par sontravail et élargir la gamme de ses activitésrentables ou encore relever le défi durendement de nos terres ou de la sécuritéalimentaire pour son territoire, sa province,notre pays ou le monde entier…
Faute de quoi, nous cesserons d’être appelésagriculteurs au profit de ceux qui ont desmoyens financiers et qui auront décidé de lesinvestir dans le secteur agricole. Leprofessionnalisme agricole est donc notreseul salut! Par l’acte de signature de la chartedu PDDAA, nous sommes des partenairesprivilégiés des pouvoirs publics en matièreagricole. C’est pourquoi nous prenons leferme engagement
Les paysans congolais vivent autaux du jour(suite de la page 4)
Réactions Réactions
Mme JoséphineMugoto, présidentede FOPSIPAFC Sud Kivu« Nous espérons que lesrecommandations formuléespar les participants serontprises en considération parles décideurs », a-t-elle dittout en affirmant que « lecarrefour c’était un momentimportant car nous avonsexprimé nos diff icultés etproposé des pistes desolutions à tous cesproblèmes ».
(suite en page 7)
Cette dame paysanne de la banlieu de Kinshasa vit chaque jour de son champ de légumes
Deuxième Carrefour Paysan
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e deuxième carrefour tenu àKinshasa, a été l’occasion pourdes délégués des organisationspaysannes d’examiner le statut et
le règlement d’ordre intérieur du Cadre deconcertation nationale des paysansproducteurs agricoles, CNAPAC, mis enplace en avril 2011. A l’issue des discussionsqui se sont poursuivies après le carrefour auPrefed, les participants ont décidé de créer le25 octobre 2011 la Confédération nationaledes producteurs Agricoles du Congo,CONAPAC en lieu et place du cadre deconcertation nationale des producteursagricoles du Congo, CNAPAC. Ils ont retenucomme vision : un monde paysan solidaire,professionnel et prospère. Sa mission est de« Représenter et défendre, au niveau nationalet international, les intérêts des producteursagricoles congolais pour permettre à cesderniers de participer pleinement à la viesocio-économique, culturelle et politiquedans la société, et de s’y épanouir. » Sesobjectifs principaux sont : défendre etpromouvoir les intérêts des producteursagricoles ; Informer les producteurs agricolespar tous les moyens pour leur permettre demieux valoriser leur métier ; Accompagnerla structuration du monde paysan suivant lesintérêts spécifiques de chaque catégorie de
Le CNAPAC devient la CONAPACproducteurs ; Promouvoir et veiller à la bonnegouvernance au sein des organisationsmembres. Les délégués ont prisl’engagement de restituer les travaux duCarrefour aux autres organisationspaysannes n’ayant pas participé au deuxième
LCarrefour Paysan de Kinshasa ; Sensibilisernos bases pour voter en faveur des candidatset des partis politiques qui prennent encompte la promotion de l’agriculturefamiliale. Au même moment, la COPACO aannoncé son retrait de la CONAPAC, sous
prétexte qu’elle est déjà une confédération etqu’elle trouve mal qu’elle puisse se muer àune autre confédération qui vient de naîtrepréférant s’allier à d’autres organisationscomme l’UNAGRICO.
Jean Baptiste Lubamba
’ai beaucoup apprécié leséchanges/réflexions entre lesleaders paysans sur les 6thèmes. Les résultats de travauxde groupes étaient intéressants et
ont permis de formuler desrecommandations importantes aux différentsacteurs du secteur agricole, à la fin duCarrefour.Aussi, le discours du président PalukuMivimba le matin de la deuxième journée,je le trouvais très inspirant, c’était une trèsbonne base pour le reste du Carrefour.Ce que j’ai regretté, c’est le manque de tempset comment le temps était géré par lesorganisateurs. Toute la première journée aquasiment été perdue pour le Carrefour, unebonne partie des participants ayant été à N’seleà une rencontre avec le Ministre del’Agriculture, ce qui ne faisait pas partie duprogramme du Carrefour.Le Carrefour était programmé depuislongtemps, donc pourquoi n’a-t-on pasexaminé avec le Ministre comment organisercette visite/rencontre à N’sele avant ou aprèsle Carrefour. Aussi le deuxième jour, les deuxcents participants ont dû attendre jusqu’à 10heures avant que les travaux ne commencent.Seulement, parce que un ou deuxorganisateurs du Carrefour se permettent devenir en retard.Deux cents paysans et paysannes souventvenus de loin, ayant laissé leurs travauxchampêtres pour venir représenter leurscollègues doivent attendre des heures parcequ’un ou deux animateurs des ONGorganisatrices du Carrefour rencontrentquelques problèmes pour venir à temps auCarrefour. Je considère une telle attitudecomme irresponsable/voir une insulte àl’adresse de tous ces paysans.Dommage aussi que certaines provincesn’étaient pas ou faiblement représentées alors
que de telles rencontres sont d’excellentesoccasions pour les leaders paysansd’échanger leurs différentes expériences, maiségalement de construire et solidifier l’unitéentre les producteurs et productrices agricolesdes différents coins de la RDC pour petit àpetit constituer une force paysanne vis-à-visdes autres acteurs du secteur agricole.
Franz Van Hoof : «Les résultats des travaux de groupes étaient intéressants et ont permis deformuler des recommandations importantes aux différents acteurs du secteur agricole»
J’espère donc que de telles rencontres vontcontinuer à avoir lieu au moins une fois paran, mais peut-être sous d’autres formes et dansd’autres lieux (à tour de rôle des différentesprovinces) et surtout entièrement organiséespar les Organisations Paysannes elles-mêmes
«Je suis très contente de nous retrouver ensemble au deuxième carrefour paysan ici à Kinshasa,nous, les paysans de la RDC pour réfléchir ensemble sur les problèmes qui touchentles congolais, savoir où sommes-nous,? où allons nous? Car, si les paysan congolais ne fontpas attention, ils risquent d’être engloutis face à la mondialisation.Les paysans congolais doivent s’unir comme un seul homme pour être forts en vue devaloriser le niveau de la production de l’agriculture congolaise et de faire face aux importationsétrangères.»
Rosalie Biuma de l’AFRIKI : «Lespaysans doivent s’unir pour faire
face aux importations étrangères»
Espérance Nzuzi, présidente dela Fopako : «les paysans doivent
se professionnaliser»«Encore une fois, le deuxième carrefourpaysan qui a regroupé des délégués de 10 sur11 provinces que compte notre pays, nous adonné l’occasion de nous rencontrer etd’échanger nos informations et nosexpériences pour le développement de notre
secteur qui est l’agriculture. Toutes lesquestions majeures liées au dévleoppementagricole ont été examinées et des pistes desolutions ont été envisagées.. Pour s’en sorit,les paysans doivent se professionnaliser.».
Concertation pour examiner le statut et le R.O. I de la CONAPAC
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Franz Van Hoof très critique vis-à-vis de l’organisationDe g à dr Mme Espérance NZUZI et Rosalie BIUMA
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de mettre fin à la situation qui a longtempsduré où le paysan a été traité en simple sujetpar les pouvoirs publics. Désormais, nousexerçons les droits liés à ce partenariat avecles pouvoirs publics et voulons être associés àl’élaboration des lois et à la conception desdécisions qui touchent : à l’élaboration et àla gestion des budgets publics à tous lesniveaux; à la gestion des taxes agricolesdestinées à l’encadrement des producteursagricoles et pour lesquelles nous serons descogestionnaires; à la mise en place desrèglements liés aux marchés agricoles; à ladéfinition des politiques agricoles.Nous réclamons l’augmentation du budgetagricole de 10% selon les Accords de Maputo.Les 10% devront être utilisés rationnellementc-à-d. pour les besoins réels du secteur agricoleaprès une planification concertée et uneaffectation équitable. Cette augmentation sefera progressivement année par année. Par
exemple 5% pour l’année 2012, 7% pourl’année 2013 et 10% pour l’année 2014.Nous veillerons aussi à avoir desreprésentants crédibles au Parlement pourdéfendre nos intérêts.En échange de cepartenariat nous encourageons les paysansagriculteurs à s’acquitter de leurs devoirslégalement définis.Nous œuvrons pour un monde rurallaborieux, solidaire, équitable et prospère oùseul le travail libère la personne humaine.Mais cette libération économique ne peut êtreque la résultante d’une solidarité entrepaysans. Notre grand rêve est de construireun vaste mouvement paysan qui défendra lemonde rural pour qu’advienne enfin unesociété juste et équitable, une justice et uneadministration publique pour tous c’est-à-dire sans discrimination des acteurssocioprofessionnelsDiscours de Paluku Mivimba, Président
de la CONAPAC au carrefour paysan.
Les paysans Congolaisvivent au taux du jour
our le Chef de l’état congolais,on doit prévoir des restrictionssubstantielles sur lesacquisitions de terres agricolespar des entités étrangères et de
préciser l’impératif pour les nationaux decontrôler l’actionnariat des personnesmorales.Réagissant à cette décision, monsieur PalukuMivimba, président de la Force Paysanne duCongo, FOPAC et président du Cadre deConcertation nationale des paysansproducteurs agricoles du Congo, CNAPAC,estime que cette décision du Chef de l’étatest importante dans la mesure où il soulèvele vrai problème d’accaparement des terrespar des individus qui ont des moyensfinanciers au détriment des paysans qui seretrouvent sans terres à travers tout le pays.
DES RESTRICTIONS POURLES ÉTRANGERS ET LES
CONGOLAISLa loi foncière actuelle indique qu’au-delàde 2.000 hectares, il faudrait solliciter l’avisdu Parlement, souligne Paluku. « Commentdes individus arrivent à acquérir dans ce paysdes vastes étendues de terres, plus grandes demanière non conforme à la loi foncière, et quine sont pas ou peu mises en valeur ? »s’interroge –t-il.Il pense qu’il faudrait que ces mesures derestriction sollicitées au parlement soientapplicables à tous aussi bien aux étrangersqu’aux congolais, car il peut y avoir risqueque les étrangers se cachent derrière lescongolais.Quelques inquiétudes subsistent tout demême sur la convocation de la session
(suite de la page 5)
es membres de la Cellule deplaidoyer, réunis à Kinshasa cejeudi 29 septembre 2011 auPREFED, ont été préoccupés par
l’amendement de l’article 16 alinéa 2 de laloi portant principes fondamentaux relatifsau secteur agricole tel que proposé par le Chefde l’état dans sa lettre du 11 août 2011envoyée au Parlement.Ils ont décidé de faireun plaidoyer vendredi 30 septembre 2011 àla présidence de la République et auParlement pour avoir les plus amplesinformations sur cette question d’une
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Les paysans font des propositions en rapportavec la revision de la loi agricole
parlementaire au moment où tous lesparlementaires sont déjà en pré campagneélectorale pour les élections de novembre2011, affirme-t-il . Il a émis le souhait devoir la loi agricole promulguer avant la findu mandat du Chef de l’état le 6 décembre2011 pour qu’elle ne revienne plus à la casedu départ.L’URGENCE DE RELANCER
LA CELLULE DEPLAIDOYER
La cellule de plaidoyer, mise en place aucarrefour paysan en décembre 2010 alargement contribué au vote au parlement dela loi portant principes fondamentaux relatifsà l’agriculture en mai 2011.Au moment où tous les acteurs agricolesattendaient la promulgation de cette loi parle Chef de l’état, mais elle est plutôt renvoyée
encore au Parlement pour une seconde lecturenotamment en son article 16 alinéa 2 portantsur l’acquisition de terres en RDC.Dans le contexte électoral actuel où lesdéputés sont plus préoccupés par leur surviepolitique, les paysans membres duCNAPAC pensent qu’il faut vite reconstituerla cellule de plaidoyer pour suivre les travauxau niveau du Parlement et faire un plaidoyerau niveau de la Présidence de la Républiquepour qu’une fois l’article amendé, cette loisoit promulguée rapidement.
LE RISQUE DE NONPROMULGATION DE LA LOI
EST PRÉSENTLes producteurs agricoles pensent que si celan’est pas fait maintenant, il y a risque que
La Présidence de la République veut plus derestrictions générales dans l’acquisition des
terres agricoles en RDCNouveau rebondissement dans le processus de la promulgation de la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture. Dans sa lettre du 11août 2011, le Président de la République Démocratique du Congo a demandé, au président de l’Assemblée Nationale de revoir la loi, notamment ladisposition de l’article 16 alinéa 2 sur les conditions d’attribution des terres agricoles en RDC.
cette loi soit renvoyée aux calendes grecqueset annihiler tous les efforts consentis par lesuns et les autres et l’agriculture en RDC vacertainement en pâtir.Certains membres de la cellule de plaidoyer,présents à Kinshasa n’ont pas des moyenspour soutenir un tel plaidoyer. Dans unentretien avec le journal La Voix du PaysanCongolais, mardi 27 septembre 2011,monsieur Paluku Mivimba, président de lacellule lance un appel aux membres del’Alliance Agricongo et autres partenairespour que des moyens soient mis à leurdisposition pour continuer le plaidoyer à tousles niveaux pour sauver cette loi agricole. Illes appelle aussi à continuer le plaidoyer auniveau supérieur. JB Lubamba
importance capitale. A partir des informationsreçues, ils vont déposer leurs propositionssur les conditions d’attribution des terresagricoles en RDC à la commissionRessources naturelles du Parlement, chargéede re examiner cette question.Les problèmesdes terres sont très récurrents en RDC, car 80% des conflits traités dans les parquets ettribunaux et qui durent souvent plusieursdécennies, sont liés à cette questiond’acquisition des terres. Donc, il estimportant qu’on puisse revoir et surtout bienclarifier cet article pour éviter que des paysans
perdent toujours des procès face aux gens quiont des moyens financiers, explique MmeNzuzi Espérance, Présidente de la ForcePaysanne du Kongo, FOPAKO et membrede la cellule de plaidoyer.Selon certaines informations recueillies parLa voix du Paysan Congolais, même si laconférence des présidents au Parlement n’apas encore eu lieu pour arrêter le calendrierdes travaux, des juristes de la commissionRessources naturelles et Environnement sont déjà à pieds d’œuvre pour proposer desamendements à cette loi et ils ont dix jours
maximum pour terminer les travaux. « Sinonalors, ça sera difficile d’atteindre le quorumdes députés qui sont déjà en campagneélectorale même si elle n’a pas encore débutéofficiellement », explique un membre de cettecommission.Pendant ce temps, les membresde la cellule de plaidoyer en lien avec leMinistère de l’Agriculture, travaillentd’arrache pieds pour présenter une premièremouture des propositions de révision de laloi ce week-end Jean Baptiste Lubamba
Réactions sur le Carrefour paysan
Quadratus Muganza,président du Réseau
des éleveurs deKisangani Province
Orientale« On a appris beaucoup de choses. Nousavons appris l’existence des conflits fonciersdans d’autres provinces. Ça va nous permettreaussi de prévenir ce genre de conflit dans notreprovince.» . « Aux importations, on aconstaté que dans d’autres provinces, il y al’importation de riz alors que chez nous, lesriz pourrissent. On a compris qu’il y a dedébouchées dans des provinces de l’Est et del’Ouest. » - Les savoirs et les pratiquespaysans. Nous avons remarqué que nousavons des compétences et si nous lesvalorisons, ça va nous aider à l’augmentationde la production, santé (améliorer de qualitéde santé) - Améliorer le rendement de notreélevage. Recommandation : « Que ce genrede rencontres puisse continuer dans l’aveniret trouver des mécanismes pour les réaliserdans d’autres provinces ».
« Par rapport au carrefour, je demanderai dansle futur qu’on puisse organiser d’autrescarrefours de la manière la plusprofessionnelle.
Pour cette édition, j’ai constaté qu’il y a eubeaucoup de manquements sur le planlogistique, organisationnelle etcommunicationnelle. »
Leçons tirées: « J’ai rencontré d’autrespaysans avec qui j’ai échangé d’autresexpériences. On a fait des contacts fructueuxpour de partenariat futur avec des partenairesdes autres provinces. ».
« Il y a eu de recommandations fortesadressées au gouvernement. On a eu lepremier draft du statut de CNAPAC. »
Kapalay KabembaJean Pierre, membre
de l’ONGSLOWFOOD
Katanga« J’aimerai qu’on puisse prendre desreprésentants à partir de chaque district au lieude se baser dans la province de Kinshasa. »
Bombuli Octave,Coordonateur del’Union Bana Lac
Bandundu
Globalement mes impressions sontpositives : Réunir les paysans congolais dansun forum de concertation; Permet d’échangerles expériences et de se connaître; Faireentendre de vive voix les préoccupations depaysan de la RDC nonobstant la conjoncturedifficile de déplacement, de prise en chargeindividuelle etc…; Contribuer à l’éclosiond’une plate forme porte étendard desaspirations paysannes de la RDC
Butikima Léon, de l’actionpour le développement
agropastoral et de l’habitat,ADAH
Sud Kivu
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Des organisations paysannes impliquéesdans l’élaboration des mesures d’application
de la loi agricole
La RDC exploite 10% de son potentielde terres arables,
selon l’INS
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a Loi portant principesfondamentaux relatifsau secteur agricole a été
adoptée et votée au Parlement dela RDC au mois de Mai 2011.Depuis, tous les acteurs du secteuragricole attendent sa promulgationpar le Chef de l’Etat.En attendant, le Ministre del’Agriculture a signé l’arrêtéministériel numéro 005/CAB/MIN/AGRI/2011, rendu public le 3Août 2011, portant création etfonctionnement de la commissionchargée d’élaborer des mesuresd’application de la Loi agricole dontles travaux doivent prendre fin en
novembre 2011. Dans cettecommission, des organisationspaysannes vont y siéger aussi bienau niveau de la cellule permanentequ’au niveau de l’équipe élargie.Ainsi, des organisations paysannessont représentées au sein de la cellulepermanente par Paluku Mivimba(FOPAK Nord Kivu), MalembeSimplexe (Forum des Amis de laTerre –Nord Kivu), Jacques Mitini(FOPABAND – Bandundu),Malonda Donatien (FOPAKO –Bas-Congo), Mme Nzuzi Espérance(FOPAKO – Bas-Congo) et RosalieBiuma Ilunga (AFRIKI – Kinshasa).
Tous ces leaders paysans faisaientpartie de la cellule de plaidoyer miseen place lors du premier CarrefourPaysan en décembre 2010. Soutenuepar l’Alliance AgriCongo, cettecellule a favorisé le vote de la loiagricole au niveau de l’Assembléenationale par un lobby des paysansaux niveaux du Ministère del’Agriculture, des députés nationauxou de la population à travers lesmédias.Les autres membres de la cellulepermanente viennentprincipalement du Ministère del’agriculture avec sept délégués. Le
Ministère du Développement rural,le Ministère de la Recherchescientifique et la Fédération desentreprises du Congo (FEC)comptent chacun un délégué. Lespartenaires sont représentés par AlainHuart, expert sur des questionsagricoles et de développement ruralen RDC.Au sein de l’équipe élargie, onretrouve des délégués des Ministèresde l’Agriculture, des AffairesFoncières, de la Décentralisation, del’Environnement et des Mines, desmembres de l’Alliance AgriCongo
et des points focaux des dynamiquespaysannes de tout le pays.Pour Malembe Simplexe du Forumdes Amis de la Terre (FAT) la présencedes organisations paysannes danscette commission est très importantedans la mesure où elles vontcontinuer la lutte qu’elles ontcommencée au niveau du Parlementpour que la voix du paysan soitécoutée et prise en compte dansl’élaboration des lois et politiquesagricoles en RDC.
Jean Baptiste Lubamba
a Républiquedémocratique du Congo(RDC) possède unpotentiel de 80 millions
d’hectares de terres arables.Cependant, 8 millions seulementsont exploités, soit 10%.Cesdonnées ont été fournies par l’Institutnational des statistiques (INS),mercredi 31 août, lors de l’atelier surl’importance du systèmed’information statistique pouraméliorer la sécurité alimentaire dansce pays. Selon cet établissement, 3%de ce potentiel sont utilisés pour lescultures et 7%, pour l’élevage. Mais,avec ce potentiel exploité (10%), lepays peut couvrir l’ensemble de sesbesoins alimentaires. Cependant, les10% de ce potentiel ne sont pasconvenablement exploités, a précisél’expert du ministère del’Agriculture, Pèche et Elevage,Thomas Kembola.Plusieursfacteurs empêchent la meilleureexploitation de ce potentiel, indiqueThomas Kembola, citantnotamment le faible pourcentage dubudget, alloué chaque année ausecteur de l’agriculture (3%). Selondes normes internationalesauxquelles la RDC a souscrit, lesecteur de l’agriculture devraitbénéficier de 10% du budgetnational, explique ThomasKembola.Il se plaint du fait que laminime part allouée à l’agriculturen’est souvent liquidée qu’à hauteurde 30 ou 40 % : «Pour l’exercice 2011par exemple, le ministère del’agriculture pêche et élevage
attendait 200 milliards des francscongolais (217 391 304 $US). Mais,il n’a reçu que 92 milliards, (100 000000 USD), soit en moyenne 40% dubudget qui lui était alloué.»
UNE FAIBLEPRODUCTION LOCALE
Cette absence d’appui financierentraîne une faible production locale,qui ne parvient pas à couvrir lesbesoins alimentaires des Congolais,ajoute l’INS.«C’est ce quioccasionne que les produits les plusconsommés par les Congolais,comme le riz ou le maïs, soientimportés à hauteur de 60%» selon lerapport de l’Institut international depolitique alimentaire (IFPRI). Lesexperts pensent, de leur côté, que lesprix de ces produits alimentaires nesont pas adaptés au pouvoir d’achatde la population.«Il faut aussi ajouterl’absence de formation desagriculteurs et les difficultés qu’ilséprouvent pour accéder aux intrantset à la technologie agricole»,affirment-ils. Ils déplorentnéanmoins que certains produitspourrissent à l’arrière pays pendantque les centres urbains restentaffamés.L’absence d’infrastructuresde base, tant pour le transport quepour la conservation des produits,handicape justement laconsommation. Pour remédier àcette situation, les experts proposentla mise en place d’un programme quifavorise les investissements dans lesecteur agricole congolais.
n atelier a été organisé jeudi8 septembre dernier àl’hôtel Sultani (Kinshasa-Gombe), sur le diagnostic
des reformes légales, commercialeset institutionnelles du secteuragricole de la Rd Congo (AgCLIR). Dans son mot de circonstance, JamesF. Entwistle, ambassadeur des Usaen RDC, a rassuré que son pays estfier de soutenir le gouvernement etle peuple congolais dans leurs effortspour promouvoir la croissance dusecteur agricole et améliorer le climatdes affaires pour les entrepreneursopérant dans ce secteur. « Enaméliorant le climat des affaires pourles petits agriculteurs et lesCongolais travaillant dans ce secteurclé, la RDC va atteindre le brillantavenir qu’elle mérite », a-t-ilindiqué.Pour l’ambassadeur américain, il estbien important de comprendre lesfacteurs qui favorisent ledéveloppement agricole en RDCongo et ceux qui le font reculer.Encourager les conditionsfavorables à une agricultureaméliorée, ainsi qu’éliminer lesRadioOkapi.net septembre 2011
Les USA soutiennent la RDC dans lapromotion de la croissance agricole
obstacles à la croissance, permettrontd’améliorer les conditions de vie demillions de Congolais, a-t-il ajouté.C’est pour cette raison que, a-t-ilcommenté, en partenariat avec legouvernement de la Rd Congo, ainsiqu’avec le secteur privé congolais,l’USAID a parrainé au moisd’octobre 2010, une équipe de 7experts pour mener une évaluationcomplète de l’environnementjuridique, commercial etinstitutionnel qui affecte lesinvestissements dans le secteuragricole (AgCLIR).Le but de cette mission de diagnosticAgCLIR était de mieux comprendrecomment les lois et lesrèglementations ainsi que lesinstitutions du secteur agricole de laRdc affectent le climatd’investissement pour les petitsagriculteurs et les intervenants dusecteur agroalimentaires. L’équipe arencontré plus de 200 représentantsdes organismes du secteur public, dusecteur privé, et de la société civile àKinshasa et dans les provinces deBandundu, du Bas-Congo et du Sud-Kivu.
Premièrement, l’étude a constaté queles micros, petites et moyennesentreprises, n’ont pas de subventionsadéquates pour fonctionner commedes entreprises commercialesformelles. Ce qui affecte l’accès aucrédit, l’investissement dans lesinfrastructures tangibles, et l’accèsaux services sociaux au sens large.Deuxièmement – et en relation avecle précédant – l’inefficacité dusystème judiciaire, et par conséquent,le manque de confiance de lapopulation dans la protectioneffective de leurs droits de propriété,résultent en une activité économiqueplus faible. Et troisièmement, l’étudea constaté que la politique foncièreet la politique de promotion desinvestissements ne sont pasappliquées de manière à encouragerl’investissement commercial.Tout ceci est important parce que, aattesté l’ambassadeur James F.Entwistle, l’étude a trouvé que lafaible rentabilité de l’agriculturecommerciale en RDC empêche lespetits agriculteurs de développer larésilience commerciale nécessairepour surmonter les chocs
périodiques. En d’autres termes,l’absence de développement dans lesecteur agricole laisse le Congo dansune situation de vulnérabilité élevéeà l’insécurité alimentaire, qui met enpéril potentiellement des millionsde personnes et freine ledéveloppement du pays.Par conséquent, a attesté le diplomateaméricain, le défi de cet atelier étaitde permettre aux services concernésd’aller de l’avant avec des efforts pourrésoudre ces contraintescommerciales, juridiques etinstitutionnelles dans le secteuragricole de la RDC. Les enjeux étantélevés, note-t-il avant de déclarer :« Mes collègues de l’USAID medisent que la RDC possèded’énormes potentialités agricoles. Siles rendements agricoles dans cepays parvenaient à atteindre leslimités de la technologied’aujourd’hui, la Rdc pourraitnourrir un tiers de la population detoute la planète. Atteindre même unefraction de ce potentiel aura unimpact positif énorme sur lapopulation congolaise ». Lepetit Baende/L’Avenir
Les organisations paysannes sont très impliquées dans la construction du Code agricole
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Depuis la nuit des temps, la viehumaine est liée à la nature et lagestion rationnelle de cette dernièrepeut être source de développement.
Malheureusement les femmes et les hommesl’exploitent sans pour autant tenir compte deses exigences et cela entraîne la dégradationdes ressources naturelles et pour ce fait,l’instabilité alimentaire. A cet effet, lesagriculteurs congolais ont trouvé utile demener un plaidoyer auprès des autoritéscompétentes afin de réglementer les principesfondamentaux relatifs au secteur agricole.
C’est ainsi que, pour répondre tant soit peuaux doléances des agriculteurs, une loiagricole a été mise en place, afin quel’agriculteur en soit, la communauté de base,les peuples autochtones et la nationcongolaise toute entière en profitent pour:·Connaître les droits et obligations desagriculteurs;·Connaître leurs interdits cardéjà en infraction, personne ne peut se dire nepas connaître la loi « nul n’est censé ignorerla loi» , dit - ton ; ·Permettre la participationà la prise de décision en ce qui concerne lesecteur agricole.
Dans le souci de faciliter la compréhensionde ces dispositions, la Fédération desOrganisations des producteurs Agricoles du
Un Guide pour lacompréhensionde la loi agricole
Congo/RDC, « FOPAC « en sigle a décidé,pour la mise en œuvre de son plan d’action de2011, de vulgariser cette loi et de remettreson condensé dans une brochure dite « guidepour la compréhension de la loi agricole «,aux Organisations des ProducteursAgricoles, en sigle OPA de son rayon d’action.Cette brochure dont la synthèse a étéexplicitée aux paysans (voire séance devulgarisation), servira d’accompagnateur etde soulagement pour ceux qui ont mené leplaidoyer pour l’adoption de la loi agricoleet pour tous ceux dont la vie entière dépenddes productions agricoles.
Cette brochure ne reprend pas toutes lesdispositions de la dite loi mais essaie demontrer les grandes lignes et surtout lesarticles visant directement les producteursagricoles résumés en ces points : lesinstitutions intervenant en matière agricole,le droit d’accès et la sécurisation des terresagricoles, les intrants et les infrastructuresagricoles, la prévention et la gestion desrisques majeures et calamités agricoles, laformation et la recherche en matière agricole,le développement agricole, le régimedouanier et fiscal et enfin, les sanctionsprévues en cas de violation de la loi agricole.
Source: Agriterrahttp://w1p.fr/39883
e Ministre de la Coopération et l’Ambassadeur de Belgique en RDC ont procédéjeudi à la signature de quatre conventions spécifiques par lesquelles la partie belgeapporte des appuis financiers à quatre secteurs prioritaires de la RDC ciblés dans lecadre de la coopération belgo-congolaise
Le gouvernement de la RDC, représenté par son ministre de la Coopération internationale etrégionale, Raymond Tshibanda, et celui de la Belgique par son ambassadeur en RDC,Dominique Struye de Swielande, et le directeur général à la Coopération au développement,Peter Moore, ont signé mercredi, à Kinshasa, quatre conventions spécifiques, indique uncommuniqué déposé jeudi à l’ACP.Les conventions signées concernent quatre secteurs prioritaires de la coopération entre lesdeux pays et portent sur la mise en place des unités d’appui à la gestion au sein des ministèresde l’Agriculture, de la pêche et de l’élevage, du Développement rural et de l’Enseignementprimaire, secondaire et professionnel pour un montant total de 19.500.000 euros ainsi que surune contribution pour la construction du Pont Nyemba.
Ces conventions marquent aussi une avancée significative de la coopération belgo-congolaisedans ce sens qu’elles introduisent le principe de la coresponsabilité dans la gestion des fonds,mettant fin à la pratique antérieure où cette responsabilité incombait à la seule partie belge. Leministre de la Coopération internationale et régionale avait à ses côtés, lors de cette cérémonie,son collègue des Infrastructures, des travaux public et de la reconstruction, Fridolin Kasweshi,et le vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel,
Arthur Sedea Ngamo.
Coopération Belgo-congolaise: quatre
conventions pour renforcerl’Agriculture en RDC
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L’Organisation des Nations unies pourl’alimentation et l’agriculture, (FAO) a lancéce mardi 12 juillet à Kinshasa son pland’action pour la gestion des risques decatastrophe alimentaire et agricole en RDC.Ce plan dont le coût est estimé à 152 millionsde dollars américains s’étend sur deuxans.Dans un rapport rendu public le mardi 12juillet, la FAO indique que dans la plupartdes régions du pays, l’accès à l’alimentationreste insuffisant. Cette situation conduit prèsde 70% de la population à vivre en étatd’insécurité alimentaire chronique.Le plande la FAO prévoit notamment: de réhabiliterles marchés pour relancer l’économieagricole ; de réhabiliter les routes pour évacuerles productions agricoles ; de construire desentrepôts de produits agricoles pour unemeilleure conservationSelon lecoordonnateur des opérations d’urgence etde réhabilitation à la FAO/RDC, Luc Lompo,ce plan va aussi aider les exploitants agricolesà constituer des petites épargnes
e Programme AlimentaireMondial en RépubliqueDémocratique du Congo, RDC,promet d’acheter une partie de
récoltes invendues des petits producteurs duterritoire de Bikoro dans la province del’Equateur, située au Nord-Ouest de la RDC.C’est ce qu’a indiqué le représentant du PAMen RDC, Martin Ohlsen, à l’issue de lasignature d’une convention axée sur lacontribution financière de la France à l’EtatCongolais, qui a eu lieu à l’ambassade deFrance à Kinshasa, a-t-on constaté. « L’achatd’une partie des produits agricoles despaysans Congolais basés à Bikoro s’inscritdans le cadre de l’opération « Achat pour leprogrès » que nous avons démarré en 2009au Katanga-province située au Sud-Est dela RDC –Nous allons assister près de deux
La FAO lance unplan pour soutenirle secteur agricole
congolaisINVESTIR EN AGRICULTUREPOUR LUTTER CONTRE LA
HAUSSE DES PRIX DESPRODUITS ALIMENTAIRES
Le représentant de l’Organisation des nationsunis pour l’alimentation et l’agriculture(FAO) en République démocratique duCongo (RDC), Ndiaga Gueye suggère quele pays investisse davantage dansl’agriculture pour atténuer les effets de lahausse mondiale des prix des produitsalimentaires sur la population.«Un pays quine produit pas et qui consomme est toujoursexposé», a ajouté Ndianga Gueye, à l’occasionde la célébration, le 16 octobre de chaqueannée, de la journée internationale del’alimentation.Il regrette que le niveau desinvestissements soit faible en RDC, alorsqu’elle a l’avantage d’avoir «un potentielagricole extrêmement important.» «C’estvrai que c’est un pays où les priorités sont
partout, mais nous pensons que c’estl’investissement en agriculture qui peut réglerce problème des prix à long terme.». Le thèmeretenu cette année est : »Prix des denréesalimentaires: de la crise à la stabilité ».
cents paysans dans les opérations destockage et de transport pour l’écoulementde leur produits agricoles ; nous nousengageons à acheter une partie de la récoltesi celle-ci n’a pas été écoulée sur le marchélocal», a rappelé Martin Ohlsen. « La contribution de la France au PAM pource projet est de l’ordre de 800 .000 Euros. Etcet appui financier révèle la volonté dugouvernement Français d’assister lespopulations Congolaises. Chaque annéenous lançons des appels à candidatures àtoutes les organisations pour permettre auxunes et aux autres de gagner un tel marché.Dans presque toutes les occasions c’est lePAM qui manifeste l’intérêt et obtient cela», a noté l’ambassadeur de France en RDC,Luc Hallade.
Le PAM achète désormais les récoltesinvendues en RDC
L L’opération « Achat pour le progrès » connaitun succès dans la province du Katanga oùprès de neuf mille petits producteurs ontréussi cette année avec notre soutien et appuifinancier de la France et ceux de différentspartenaires à moissoner environ 23.000tonnes de maïs », a expliqué le représentantdu PAM, Martin Ohlsen. L’ambassadeur deFrance en RDC, Luc Hallade a affirmé quel’engagement de son pays, dans le cadre del’aide alimentaire pour la période 2008-2011est de l’ordre de 22.600.000 dollarsAméricains. « Pour la seule année 2011, plus de 3millionsde dollars soit environ 2.300.000 Euros ontété engagés par la France dans des projetsde sécurité alimentaire dans les provincesdu Nord-Kivu, Equateur et orientale », a-t-il conclut. ACP.
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Zoom sur la question de taux d’intérêtACTUALIT
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Lesmaraîchersde Mokali àdépossédésde leur site
nviron cinqmaraîchers, a majoritédes femmes,exploitent depuisplusieurs décennies, lesite agricole de Mokali,
situé non loin de la cité del’Espoir dans la commune deKimbanseke à Kinshasa, sontdépossédées de leur site suiteau lotissement de celui-ci parles enfants du chef coutumierde cette contrée.Ces maraîchers, i ndique l’ACP,exploitent, depuis plusieursdécennies, le site agricole deMokali, situé non loin de la citéde l’Espoir, sont contraintsd’abandonner ce terrain auprofit des nouveauxpropriétaires qui commencentà construire des maisonsd’habitation.Toutes les démarches menéespar les maraîchers, regroupésau sein de l’ONGD, conseild’appui aux initiatives JosephKabila (CIJK) n’ont abouti àaucun résultat positif, signalela même source.Devant cette situation, laprésidente nationale de CIJK,Mme Berthe Biamba Kabuya,a lancé un appel aux autoritéscompétentes de se pencher surce problème en vue d’unesolution appropriée.Pour elle, les maraîchers du sitede Mokali, de surcroît électeurs,sont frustrés au motif qu’ilssont dépossédés de ce terrain,qui jusque-là, constitue, laseule ressource de survie deleurs foyers
Il est admis que le taux d’intérêt est lerésultat de différents facteurs : les fraisgénéraux de l’institution de micro finance(son train de vie, frais de personnel et defonctionnement) ; les créancesirrécouvrables (pertes sur crédits) ; lescoûts de la ressource financière (les dépôtsd’épargne, l’argent emprunté localementou internationalement) ; le taux decapitalisation (bénéfice) souhaité. En tantqu’ Institution de Microfinance, IMF quefaites-vous pour minimiser ces coûts ? Unpersonnel réduit au strict nécessaire.Recruter localement tant que cela estpossible. Conditions relativement ‘’dures’’pour les garanties à présenter pour l’octroides crédits. Quelle est votre priorité ? Entant que « client », quelle opinion avez-vousdes « efforts » réalisés par l’IMF qui voussert dans ce domaine ?
Le client souvent ne comprend pas les effortsréalisés par l’Institution de Microfinance,IMF. Pour lui tout cela n’est que‘’tracasserie’’.
On lit souvent que ce qui importe, c’est plusl’opportunité d’accès au service financierque son coût en tant que tel. Donc, que letaux d’intérêt n’est finalement pas unélément très important … Plusieurs étudesont notamment démontré la faible élasticitéde la demande de crédit par rapport aux
L
E
e gouvernement congolais aofficiellement lancé, jeudi 20octobre à la ferme de la N’Seledans l’est de Kinshasa, le projet
d u système Bio économie intégré(BEI). Initié avec l’appui de Programmedes Nations unies pour le développement(Pnud) et le Fonds international pour ledéveloppement agricole (Fida). Ce projetconsiste à la vente du Biogaz sur base desexcréments humains, des animaux maiségalement de la fiente des volailles. Ce gazpermet notamment à la RDC desauvegarder ses forêts, deuxième poumonde la planète. ‘‘Nous allons baisser la coupedu bois et promouvoir une agriculturemoderne par des engrais biologiques avec
a question des taux d’intérêt est l’un des sujets les pluscontroversés dans le secteur de la micro finance. Il existe unelittérature abondante sur le sujet (chercheurs, bailleurs defonds, …) mais il nous paraît également intéressant
d’aborder la question en faisant réagir un certain nombre depraticiens et utilisateurs à des points de vue que l’on retrouve dansdifférentes publications.De manière générale, deux points de vue sontsouvent mis en avant : ceux qui estiment que si les taux sont élevés,c’est normal puisque faire de la micro finance coûte cher et estrelativement risqué et, en outre, les services rendus sont nettementmeilleur marché que ceux « offerts » par les usuriers ; ceux quitrouvent que demander des taux aussi élevés à des pauvres estvraiment excessif, que les pauvres paient en fait pour des« investisseurs » qui placent leur argent dans la micro finance commedans une autre activité commerciale.Dans ce débat, les activités agricoles occupent une place à part dans lamesure où leur rentabilité intrinsèque et leur caractère risqué nepermettent généralement pas de supporter les taux proposés par lesecteur. Voici quelques questions que Monsieur Clament Nsumbu,PCA de la Coopec Mayombe a voulu répondre.
taux d’intérêt. C’est le même argument quijustifie généralement une rémunération trèsfaible, voire nulle de l’épargne, Qu’enpensez-vous ?
Les gens dans le besoin d’un emprunt sontprêts à accepter n’importe quel taux exigé.
de mettre son argent hors de portée des autreset aussi de soi-même. Habituellement dansles caisses de microfinance, les frais de tenuede compte sont nuls, contrairement à ce quise passe dans les banques. C’est un argumentqui a son poids.
A votre avis, est-il justifié de limiter les tauxd’intérêt (définir un plafond maximum) demanière à protéger le « consommateur » ?
Oui, il est nécessaire de légiférer sur un plafondà ne pas dépasser. En effet on trouve des tauxd’intérêt de 30 % par mois, même dans desinstitutions qui ne fonctionnent pas dansl’informel (exemple de la CADECO : Caissed’Epargne du Congo).
Que pensez-vous du contre argumentsuivant : si on plafonne les taux, les IMFvont se concentrer sur les clients les plusprofitables, augmenter le crédit moyen etexclure de fait les plus défavorisés.
Une crainte, celle de continuer à exclure lesplus pauvres existe réellement. Les servicesde microfinance, qui sont réellement à laportée des conditions des véritables paysansne sont pas nombreux, ou même sontinexistants.
Leur seul souci est de satisfaire un besoinimmédiat, sans penser à la difficultéultérieure du remboursement. Ceux qui n’ontpas un besoin très urgent d’emprunt peuventêtre attirés par un taux inférieur de crédit. Ence qui concerne la rémunération très faible ounulle de l’emprunt, cela ne pose pas deproblème, car un des motifs de l’épargne est
Estimez-vous qu’il y a suffisamment detransparence sur le coût global du servicefinancier : les modalités de calcul du tauxd’intérêt (flat ou sur solde restant dû) ? lescommissions et autres frais ? l’obligationfréquente d’épargner pour accéder aucrédit ?
Les emprunteurs comprennent assez bienl’importance d’un taux d’intérêt, même si celan’est pas inscrit dans les habitudestraditionnelles. Mais tout ce qui s’ajoute estmal perçu (commission pour le suivi…).C’est aux opérateurs de la microfinance àexpliquer patiemment le calcul de tauxd’intérêt et des autres prélèvements relatifs àun prêt. C’est un besoin qui n’est souventpas satisfait. L’obligation d’épargner pouraccéder au crédit est pour moi une bonne leçonà inculquer aux bénéficiaires de microcrédits.
Que pensez-vous du modèle sous-tendu parla micro finance ? Jusqu’à présent, on asoutenu que la compétition et l’existenced’un marché constituaient la meilleuregarantie d’une baisse des taux d’intérêts(vision libérale). Cette vision a été« complétée » par une forte remise en causedes subsides (considérés comme desmesures de soutien non pérennes). Commentréagissez-vous à cette vision ? Enparticulier pour les zones rurales ?
L’existence de plusieurs offres demicrofinance dans une même région jouesûrement un rôle pour garantir une baisse detaux d’intérêt. Les subsides accordés aufonctionnement d’un service demicrofinance devraient aussi servir à créer des
moyens de subsistance à long terme duservice, pour que ce soutien soit limité dansle temps. Le soutien à accorder à un service demicrofinance fonctionnant dans une zonerurale doit être plus conséquente par rapportau milieu urbain.
Propos recueillis par par SOS FAIM.
Le Gouvernement lance le projet Biogaz
Lcette production’’, a affirmé le ministre del’Agriculture, Pêche et Elevage, NorbertBasengezi Kantitima. Il a soulignél’importance de cette technologie dans leshabitants des milieux périurbains et rurauxdu pays. «Les paysans peuvent récupérer lesdéchets de leurs bétails pour les transformeren énergie et en engrais», a poursuivi leministre Basengezi. De son côté, FidèleSarosoro, coordonnateur du système desNations unies en RDC et représentant pays du Pnud, a estimé que les bénéfices pourraientêtre immédiats pour que la populationcongolaise puisse en tirer profit. «Il est prévuqu’un grand nombre de paysans de chaqueprovince soient formés à Kinshasa pourqu’ils puissent répliquer ces techniques dans
leurs milieux de vie», a renchéri FidèleSarasoro.
Le Pnud se propose de former également desétudiants et chercheur, appelés à apprendre etappliquer cette le projet BEI. Utilisé commeénergie, le biogaz, sert à faire tourner lesmotos, cuisinières et autres moteurs à gaz etpeut servir également pour l’éclairage. Ceprojet pilote va utiliser tous les déchets desfermes de la ville de Kinshasa. Il s’agit de lafiente de la volaille, explique un expert, lesmatières fécales et d’autres déchets, qui sontles matières premières pour la production dugaz méthane. Ces matières organiques serontmises dans des cuves avec du feu, sansoxygène, sans air. Cela produira du méthane,
qui est un combustible qui sera utilisé pourproduire la chaleur susceptible d’êtreconvertie en énergie électrique.
Estimé à plus de 3 millions de dollarsaméricains, ce projet constitue une valeurajoutée pour tous les habitants de ces milieuxet permettra en même temps d’avoir del’énergie supplémentaire pour les zones oùl’électricité n’arrive pas. Le projet du système bioéconomie intégréBEI est implanté en RDC après la visite enEthiopie, des experts congolais desministères de l’Agriculture, Pêche et Elevagedes provinces de Kinshasa, Bas-Congo etSud-Kivu L
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REPORTAGE
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Le riz est la céréale la plus importante sur le plan mondial et la deuxièmecéréale la plus consommée en République Démocratique du Congo suivide maïs. Originaire de l’Asie Orientale, Oriza Sativa est son nomscientifique. C’est la plus importante céréale du fait qu’il constitue lanourriture de base de l’homme, aussi par sa contribution dans le secteurbrassicole lors de la fabrication de la bière. Le riz sert, en outre àl’alimentation du bétail sous forme de graines de son de riz et de paille. EnRépublique Démocratique du Congo, la production rizicole est pratiquéedans les zones forestières en générale (où le sol est argileux) et le long dufleuve et des rivières (pour le sol marécageux). Sa production dans lazone périphérique de Kinshasa intéresse plusieurs paysans. Ainsi, noustrouvons plusieurs sites rizicoles regroupant plusieurs OrganisationsPaysannes. Le Comité des Riziculteurs du Pool Malebo est une union desorganisations paysannes qui sont spécialisées dans la production du riz
Kinshasa : sa périphériepeut le nourrir
’association des femmesriziculteurs de Kingambwa,AFRIKI, en sigle, existe depuisprès de deux décennies (1993).Elle s’est fixée comme objectif
principal la lutter contre la pauvreté etl’insécurité alimentaire à travers laproduction du riz en RDC précisément dansla partie périphérique de Kinshasa.Dirigée par Mme Rosalie KADIMA,présidente de la dite association, Cettedernière regroupe en son sein 60 membresdont 48 femmes et 12 hommes. Elle œuvredans deux sites d’exploitations dans la zonepériphérique de la ville de Kinshasa,notamment les marécages de Kingabwa etde Ntshuenge situés le long de la rive gauchedu fleuve Congo.Le site de Ntshuenge se trouve dans lacommune de N’sele avec une superficie de 30ha. Tandis que le marécage de Kingabwa estlocalisé dans la commune de Limete etsubdivisé en trois grandes parties appelées« Chantier » : Chantier 1, Chantier 2, etChantier 3. Dans ce site, l’AFRIKIn’intervient que sur le chantier 3. Il sied designaler que les riziculteurs de ces deux sitesont la production du riz en première positioncomme activité principale et le maraîchageen seconde position.Les contraintes liées à la production sontmultiples à l’occurrence l’impossibilitéd’augmenter la production suite au nonaménagement des sites rizicoles pour laculture. Cette difficulté s’explique par unmanque d’ouvrages hydro-agricoles pouvantainsi permettre un bon assainissement dessites ; le manque d’engin pour le drainage etl’irrigation. Etant donné que le site estmarécageux, il demande un aménagementtrès efficace pour son utilisation. Faute desmoyens financiers, les maraîchères font unaménagement sommaire, partiel pour sepermettre de cultiver. Ce qui ne favorise pasle rendement adéquat ; affirme Mme RosalieKADIMA ». Pour Mme TSHITALAThérèse, rizicultrice depuis 1975, le manquede financement du secteur rizicole conjugué
dans la ville de Kinshasa. Ce Comité regorge une superficie de 6.000 hadont 1250 ha seulement qui est mis en exploitations. Parmi les sitesrizicoles du Pool Malebo, nous pouvons citer : le site de Kingabwa, le sitede Masina rail I et Masina rail II, le site de Mafuta Kizola, le site deNtshuenge, le site de Mikonga, le site de Kinkole, et le site de Maluku.Notre reportage s’est focalisé sur quatre sites du Comité de Riziculteursdu Pool Malebo lesquels sont tirés au hasard. Et ces sites proviennentd’une stratification de trois organisations paysannes regroupées :AFRIKI, CDS et APR. Une brève analyse de chaque association peutêtre présentée dans les lignes qui suivent. Le Journal La Voix du paysancongolais entamme la publication d’une série d’articles sur le potentielagricole autour de Kinshasa. Dans ce numéro, nous parlons de laproduction du riz.à Kinshasa. Dans les prochains numéros nousparlerons de la production des poulets, porcs et autresproduits agricoles.
Un reportage de PETRA IYELI BOLIAMBALI
L’AFRIKI produit un bon riz, mais l’unité detransformation a une faible capacité estimée
à 500 kg par heureà l’insuffisance des moyens matérielssouvent rudimentaires sont à la base de lafaible productivité. Le riziculteur travaillantaffamés parce qu’ayant peu ou presque pasmangé, il est incapable de travailler pendantlongtemps et exploiter une grande surface.La construction anarchique de la cité du fleuveCongo qui bloque le bon parcourt de l’eau etla construction sur les sites rizicoles qui réduitl’espace de terre cultivable. Les déversementsdes immondices par les compagniesbrassicoles causant ainsi la pollution de la
que pour séparer des grains des épis ou destiges, les paysans utilisent un morceau dubois frappé de manière répétitive sur la récoltemise à ensemble ; c’est l’étape du battage.Tandis que celle du vannage consiste à secouerdans un vent les grains de façon à les nettoyer,en les séparant des pailles, des poussières etdes déchets. Cela montre que latransformation se fait de manièretraditionnelle. Pour Mme Rosalie K.,« l’unité de transformation a une faiblecapacité estimée de 450 à 500 kilogrammes
terre. Enfin l’insécurité liée au vol desproduits agricoles pour ne citer que ça.Quant à la transformation et lacommercialisation du riz, les riziculteurs ontrelevé ces quelques problèmes. Pour leurpart Mme KAPINGA, rizicultrice depuis1983 et Mme NZOLANI Josée, le manqued’outils appropriés pour la transformationdu riz, le battage et le vannage se fontmanuellement. Elles poursuivent en disant
par heure. La quantité produite n’est pastransformée par l’unique machine à faiblecapacité disponible fonctionnant au moyendu carburant.Toute hausse du prix du carburant se percutesur le coût de transformation. En plus del’inexistence des dépôts, laditetransformation se fait à la résidence de laprésidente de l’association suite au manqued’endroit approprié ». Pour la
commercialisation, l’écoulement desproduits sur le marché fait face à de difficultéssuivantes qui sont subdivisées en deuxpoints, à savoir : l’offre et la demande. Dupoint de vu de l’offre : le prix de vente pratiquésur le marché n’est pas réel, car il ne tient pasen compte des coûts et des dépenses engagéslors de la production et de la transformationde produit à l’absence d’une comptabilité.Le manque d’emballage national constitueen outre une difficulté majeure pour lacommercialisation du riz et autres produits
agricoles. Du point de vu de la demande :L’inadéquation de la quantité produitelimitée par rapport à la demande. Ce quirevient à dire que la quantité produite estinférieure à la quantité demandée. Lesassociations ne se contentent que des moyensdérisoires, insignifiants pour produire tantsoit peu. Du fait que l’AFRIKI est exonéréede certaines dépenses. Ce qui fait que le prix
de leurs produits soit revu à la baisse. Ceciest perçu comme un moyen de lutte contreles produits importés et en même temps lesriziculteurs font la promotion de leur produiten incitant la population à consommer le rizproduit localement. Néanmoins, la quantitéproduite ne répond pas aux attentes de lapopulation.
PISTE DE SOLUTIONSComme pistes de solution, la subvention dela riziculture par les ONG ou des particuliers
en général et par l’Etat en particulier s’avèrenécessaire pour permettre à tout le monde desuivre la formation et acquérir deséquipements nécessaires tels que les houes,les brouettes, les machettes, les bassins, ladécortiqueuse, etc… La mise à la dispositiondes riziculteurs des structures des crédits etautres politiques visant à améliorer leursconditions de vie et de travail
Le premier vannage du riz se fait à l’aide de courant d’air (Photo LVPC)
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es membres de cette associationfont face à des difficultés diverses :du point de vue de la production, le problème majeur est le nonaménagement du site. Pour
pratiquer la culture du riz, chaque riziculteurest obligé d’aménager de manièreindividuelle sa concession et de canaliserl’eau. Mais, ceci n’est pas sans conséquence,car les canaux d’eaux sont souvent bouchés
L’Association des PaysansRiziculteurs (APR) : «Que la ville de
Kinshasa soit la lumière du riz»L’APR travaille dans la commune de Masina avec une superficie de 400ha. Elle a vu le jour le 21 Novembre 2000 et rassemble en son sein 400membres dont 100 membres actifs. Autrement appelée l’association desPaysans Riziculteurs de Masina rail II, elle est dirigée par MonsieurBUKALAMBI Cléophase qui est en même temps le président du comitéde riziculteurs de Pool Malebo (CRPM). Pour atteindre son objectif quiest celui de lutter contre la famine, elle produit du riz en première positionet en seconde position les légumes, les maïs, les haricots, les feuilles demanioc, les aubergines et autres.
suite au refus de certainnes personnes qui neveulent pas assainir leurs terrains et participerà la canalisation des eaux, selon MonsieurAlphonse LUKE, secrétaire de l’APR.Pour Monsieur KAYIBA MUNGANGA,membre de cette association, « avec untracteur, on peut facilement labourer unesuperficie de 10 hectares par jour,malheureusement avec la houe il estimpossible d’atteindre ce record. L’utilisation
de la houe exige une force manuelle trèsimportante que ne pourra pas fournir unriziculteur travaillant parfois sans rienmanger le matin ». Les riziculteurs font parfois appel à unemain-d’œuvre externe, par exemple, laconstruction d’une digue de 50 mètres delongueurs et 40 mètres de largeurs, ils payentune somme de 12.000Fc. Ils manquent aussides semences pures, ajoute -t-il .L’insuffisance des engrais chimiques (Urée,NPK 3X17) et des matières organiques(compost, fumier, gadoue, drêche) peuventaussi justifier la faible production, car laréussite du riz est fonction de l’amendementde sol en engrais chimiques et en matièresorganiques. Les riziculteurs éprouvent desdifficultés pour y remédier. Selonl’expérience du Président du Comité desRiziculteurs de Pool Malebo (CRPM), avec
utilisation des engrais chimiques, leurproduction avoisine par saison 7 à 8 Tonnespour la variété supy et 4 à 5 Tonnes pour cellede l’hobei dont le coût d’achat par kilo est de1.5 US dollars. Cependant, sans apport desfertilisants, la production par saison est endessous de 4T pour les deux variétés précitées.Du point de vue de la transformation, lesriziculteurs ne disposent pas d’équipementstels que : la batteuse, la décortiqueuse, lesemballages mentionnant l’origine duproduit. En plus, de ces difficultés, nousavons pu remarquer l’insuffisance des bâches,les bassins et brouettes. L’inexistence desdépôts au niveau du site oblige les riziculteursde transporter les paddy (riz non décortiqué)à leurs domiciles pour la conservation, cequi augmente des coûts supplémentaires. Latransformation du riz paddy en riz blanc (rizdécortiqué) exige le déplacement du domicilejusqu’à N’djili Q.7 au PNR (ProgrammeNational du Riz) où se trouve ladécortiqueuse.Quant à la commercialisation, les paysansriziculteurs déplorent la faible productivité.La quantité produite est faible suite aux aléasexprimés ci-haut. Le prix de vente du rizproduit localement est inférieur au prixd’équilibre et au prix du riz importés. Selonces riziculteurs, ce prix inferieur se justifiepar leur objectif principal poursuivi celui delutter contre la famine et par ce prix même lespopulations à faible revenu peuventl’acquérir. Pour les riziculteurs, les ONG etl’Etat doivent les aident à aménager l’espacepour leur permettre d’exploiter des grandessurfaces pour enfin augmenter la productionpar le truchement des subventions financièreset matérielles (équipements) afin d’atteindreleur objectif.Bukalambi Cléophace a formulé son souhait: « Que la ville de Kinshasa soit la lumière duriz »
e CDS a vu le jour le 10 Octobre2004 avec comme objectifs :conscientiser les paysans à l’autopris en charge, encourager
l’entrepreneuriat féminin, lutter contre laviolence faite à la femme. Avec un effectif de75 membres travaillant sur une superficie de4 ha, ce centre a comme activité principale laculture rizicole et le maraîchage commeactivité secondaire.Dans ce Centre de Développement Siloé, lesmembres travaillent ensemble c’est-à dire ilsont des champs communautaires. Larépartition de la récolte se fait en quatreparties : la première partie est réservée pourl’achat des semences, la seconde est vendueet constitue l’argent de caisse, la troisième
est repartie entre les membres d’une manièreéquitable et enfin la quatrième est gardée envue de faire face aux aléas éventuels commeles cas sociaux. Ce Centre est sous la directionde Monsieur Christian MATONDO enqualité du président. Le site se trouve àMafuta Kizola, dans la commune de Masinale long de la rive du fleuve Congo.Les difficultés liées à la culture rizicole ausein de centre sont légions. Ainsi, le problèmede base est l’aménagement du site et pour laconstruction des digues et la canalisation del’eau. Ils ont une pénurie des machines :tracteurs, motoculteurs lesquelles pourrontfaciliter l’exploitation des grandes étendues ;L’insuffisance des semences de bonnesqualités (pures) constitue aussi un motif du
faible rendement pour les paysannes ; Lemanque de moyens financiers pour payer lamain-d’œuvre, financer l’achat des bâches,les boutes. Les riziculteurs doivent luttercontre l’insécurité des prédateurs tels que :les voleurs et les oiseaux.Pour ce qui est de la transformation, lemanque d’engins susceptibles de faciliter lamoisson, le battage et le vannage. Letransport du paddy du site à la maison se faitpar le bassin ou le sac n’ayant pas autresmoyens de transport à l’exemple desbrouettes. Le transport d’un sac de paddycoûte entre 2 000 Fc à 2500 Fc et le prix dela décortication est fixé à 500 Fc le kilo, nousa précisé Monsieur MABAYA André.Pour la commercialisation : « malgré toutesles autres difficultés précitées, nous vendons
toujours à un prix un peu bas par rapport auriz importé ; comme nous ne payons pascertains frais et taxes. Et nous encourageonsla population kinoise à consommer le riz localdu fait que ces derniers croient que le riz localest de mauvaise qualité à cause de sa couleur,déclare Monsieur Christian MATONDO,Président du Centre. Il a aussi relevé que lemanque d’emballage national constitue enoutre une difficulté majeure.Il a souligné qu’il faudrait disposer desmoyens financiers pour le centre, renforcerles capacités des riziculteurs par desformations et échanges d’idées etd’expériences avec des partenaires locaux etinternationaux et enfin mécaniserl’agriculture pour augmenter la production.
Le Centre de Développement SILOE (CDS) :«L’insuffisance des semences de bonnes
qualités (pures) Influe sur le faiblerendement»
L
Lisez etFaites
lireLa
Voix duPaysan
Congolais
Pour lutter contre la famine, l’APR produit du riz en première positiont en seconde position les légumes, les maïs, les haricots, les feuilles demanioc, les aubergines et autres(Photo LVPC).
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FOCUSe rôle que jouent les forêts de la
RDC dans la préservation duclimat planétaire et la survie deplusieurs communautés n’est
plus à démontrer. Cependant, les activitésliées à l’utilisation des terres affectentconsidérablement le couvert forestiermodifiant ainsi l’environnement. A longterme, ces activités peuvent aussi affecter lescommunautés elles-mêmes si on ne lesrationalise pas. D’où, la nécessité desensibiliser les communautés pour renverserla tendance. C’est dans cette optique que leWWF, dans le cadre de son projet R-PAN(REDD for people and nature) financé parl’Agence norvégienne de développement(NORAD) s’emploie à renforcer les capacitésdes ONG dans la sensibilisationcommunautaire en mettant le plus d’accentsur le changement climatique. Et ce, dans lesouci de préparer les communautés auprocessus REDD+ en termes d’activités, dedroits et bénéfices qui leur reviennent.
C’est pourquoi il se tient du 22 au 24 août2011 au centre catholique Caritas, un atelierde formation des sensibilisateurs sur lechangement climatique. Objectif : renforcerles capacités des ONG dans la sensibilisationcommunautaire en matière de changementclimatique. Afin de bien les outiller à cettetâche, il est prévu au cours de ces assises, unerestitution des informations sur les moteursde déforestation dans les six terroirs ciblésdu territoire de Bolobo et la présentation desoutils de sensibilisation validés par les deuxcomités (national et interministériel)REDD+ lors de l’atelier de mai 2011 àKisantu.
Préparation des communautés au processusREDD+ : les ONG à l’école de la
sensibilisation sur le changement climatiqueLes communautés locales nécessitent d’être bien informées sur le changement climatique afin de participer activement auprocessus REDD. Le WWF à travers son projet R-PAN s’attèle à former des sensibilisateurs au niveau des ONG pour accomplircette tâche.
L
Renforcer les capacités des ONG dans la sensibilisation communautaire en mettant le plus d’accent sur lechangement climatique
Le chef du projet R-PAN, M. Flory Botamba,a précisé que ces assises trouvent leurjustification dans les trois objectifs quepoursuit le projet-R-PAN. Le premierconsiste à faire en sorte que les communautésparticipent activement au processus REDD+.Le second vise la mise en place desmécanismes qui réduirait de 50% ladéforestation d’ici 2020, notamment par le
mesurage, le suivi et la vérification de ce quiest produit et en faire un rapportage (MRV).Le troisième objectif vise, quant à lui, unmécanisme de partage d’information. « C’estpour répondre aux objectifs du projet quiconsistent à préparer les communautés auprocessus REDD+ qui consiste en laréduction des effets de la déforestation et dela dégradation forestière, la conservation de
la nature, la gestion durable des forêts etl’augmentation des puits carbone », a déclaréM. Flory Botamba. Avant d’expliquer queles sensibilisateurs formés vont effectuer desdescentes sur le terrain pour sensibiliser lespopulations des sites visées à adopter uncomportement responsable. Le chef du projetR-PAN a souligné que la zone cible c’est laprovince du Bandundu dans sa partie qui
regroupe Inongo, Mushi, Yumbi,Bolobo etKutu.
Pour ce faire, l’atelier qui regroupe 12participants venues de six ONG en raison dedeux personnes par organisation a prévu aumenu du premier jour, la présentation de l’étatactuel du projet R-PAN, la restitution desétudes sur les moteurs de déforestations dansles six terroirs de Bolobo, la présentation etl’utilisation du guide de sensibilisation ainsique le premier module de ce guide qui portesur la notion de l’arbre et le climat. Ledeuxième jour est consacré aux modules 2respectivement sur les forêts et le changementclimatique et 3 sur les causes et lesconséquences du changement climatique. Letroisième jour se penchera sur les modules 4relatif à la ferme modèle et 5 sur l’utilisationdes messages clés du code forestier de la RDCà l’usage de la communauté locale.
Pour une meilleure assimilation, leprogramme prévoit des échanges et desexercices de simulation en petit groupe et desrestitutions en plénière.
Soulignons également que le présent atelierfait suite à l’étude des moteurs dedéforestation dans le territoire de Bolobodurant la période allant de 1990-2011. Cetteconnaissance des moteurs de la déforestationet de la dégradation forestière constitue uneligne de base qui orientera les activitéssensibilisation sur le changement climatique,et le code forestier. Il y sera associé la bonnepratique de l’agriculture, le reboisement, ainsique la création des forêts communautairesdans le but de renverser la tendance desémissions et contribuer à l’atteinte desobjectifs que s’est fixés WWF, en particulierle projet RPAN, qui vise 50% de réductiondes émissions dans la zone ciblée d’ici 2020.
Raymond Senga/Le Potentiel
l’occasion de la Journée Mondialede l’Alimentation, célébrée le 16octobre de chaque année, leMinistre de l’Agriculture, pêcheet élevage, Norbert Basengezi a
invité les populations congolaises às’adonner à l’agriculture familiale.Il a fait ces déclarations lors de la cérémoniemarquant la Journée mondiale del’alimentation, placée sous le thème : « Prixdes denrées alimentaires-de la crise à lastabilité », organisée lundi 17 octobre 2011à N’sele, dans la banlieue de Kinshasa.Pour Norbert Basengezi, « le seul moyenpour baisser les prix des denrées alimentairespour la RDC est de travailler pour produire ».Il a souligné qu’ « il faut que chacun résolvele problème de la faim d’abord chez lui à lamaison ». Pour le représentant de la FAO, MonsieurNdiaga Gueye, le thème de cette année attirerl’attention de la communauté internationalesur une situation qui préjudicie lesconsommateurs pauvres, celle de l’inflationdes prix des produits alimentaires. Selon
Ndiage. Il est plus important de réfléchir surcomment atténuer cette situationinflationniste des produits agricoles. En effet, les prix de denrées alimentaires necessent de galoper dans le monde chaqueannée et cela fragilise les pays en voie dedéveloppement qui s’enfoncent davantagedans la pauvreté et augmentent le problèmede la faim dans le monde. Selon la Banquemondiale, l’augmentation des prix desaliments en 2010-2011 a jeté près de 70millions de personnes dans l’extrêmepauvreté.En RDC, le gouvernement importechaque année un million de tonnes desaliments pour un milliard de dollarsaméricains. Ces importations asphyxient laproduction locale qui ne permet pas d’assurerla sécurité alimentaire dans ce pays où selonla Banque mondiale 40 millions descongolais vivent dans l’insécuritéalimentaire. Or, ces moyens dépensés pourles importations des denrées agricolespeuvent financer la production et à relancer lesecteur agricole qui emploie près de 80 % dela population E.Kokolo
«Résoudre d’abord le problème de la faim chez soi»
A
Des enfants souvent victimes de la malnutrition (Photo LVPC)
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ES P
ROVINCES
’après les études récentes, lessurfaces potentiellementfavorables à la culture de café dansles deux Provinces sont de plus de20. 000 hectares susceptibles
d’être affectées à cette culture.Economiquement, jusqu’au milieu desannées 1990, le café est demeuré le secondproduit générateur des recettes d’exportationaprès le secteur minier, soit 248,8 millionsde dollars en 1994. Ce montant représentaitprès de 30 % du total des exportationsagricoles avec une participation de 15 % auP.I.B du Pays d’après la Banque Mondiale.
La production de ces deux Provinces sechiffrait en 1989 à ± 16.000 tonnes. Lesactivités économiques générées par le café(sur toute la chaîne de valeur) en fait la plusimportante spéculation agricole après lesplantes alimentaires pour les populationsévoluant en milieu rural. La culture du caféreste un moyen certain pour lutter contre lapauvreté en milieu rural.Cependant, la situation actuelle démontre quela production caféière a connu une forte chutedepuis 1996, les deux Provinces avaientproduit seulement 10.000 tonnes dont 5.000tonnes exportés régulièrement. Le secteur
Qui sauvera le café du Kivu?
La C.P.N.C.K lance un S.O.S aux acteurs impliqués àla relance du café du Nord Kivu et Sud Kivu
Selon les enquêtes réalisées dernièrement par la Coopérative des Planteurs et Négociants du Café au Kivu,CPNCK en sigle, la culture de café abandonnée depuis des décennies à cause desguerres ; a repris ces dernières années dans les deux Kivu précisement en territoire de Beni I et Lubero , Rutshuru , Masisi et Walikale pour le Nord-Kivu et dans la Province du Nord Kivuet Kalehe, Idjwi, Kabare, Uvira, Fizi et Walungu au Sud Kivu. La position géographique de ces deux Provinces (Nord et sud Kivu), ses caractéristiques pédoclimatiques et édaphiques ainsique ses reliefs particulier font de ces Provinces une terre de prédilection pour la culture du café (arabica au bord du lac Kivu et des moyens plateaux ; Robusta dans la plaine de la Ruziziet à Fizi).
D
caféier dans le Kivu est donc actuellementconfronté à des contraintes majeures dontnotamment : Au plan agronomique, lesplantations organisées n’existent presqueplus suite à une mauvaise application de lamesure de zaïrianisation en 1973.
La dégénérance du matériel végétal et lasénilité des quelques plantations qui ontsurvécu et ont provoqué la chute drastique dela production ainsi que la baisse de la qualitédu produit. L›abandon de cette filière par lesopérateurs économiques qui préfèrents’adonner aux activités d’exploitation desminerais. Le coût élevé de la main d’oeuvre,l’exode rural suite aux mauvaises conditionssécuritaires dans la campagne ; ainsi que lemanque de financement agricole entraînentune exploitation partielle des plantations decafé. Le faible rendement de la variété catuaivulgarisée. Manque d’encadrement desplanteurs du Café et enfin, le remplacementdes plantations de café par les bananiers, mais,manioc, haricot. . Pour résoudre ces défismajeur , la CPNCK avec l’appui de l’OfficeNational du Café (ONC) et de ses Partenairescompte renouveler le verger caféier (10.000ha en 5 ans) de manière à augmenter laproduction, améliorer la qualité de produit etaugmenter les recettes pour absorber lapauvreté en milieu rural.
La Province du Sud Kivu compteactuellement deux usines dont : KAKONDO(J. T MBAYO)/Usinier et Exportateur ; etUTCKA (Ets BAKULIKIRA) une petiteusine de plantation. Quant à la Ville de Gomaet ses environs ; nous avons Trois usines dont: JAMBO SAFARI/occupée à temps pleinpar une tierce personne ; SOTRAKI etRUCAF se trouvant à Rutshuru/ 72 kms dela Ville de Goma. Il y a donc une urgentenécessité d’acquérir 3 usines de déparchagede café dans la Région et surtout les stationsde lavage pour le traitement de Café par voiehumide afin d’en améliorer la qualité. L’office
National du Café (ONC) devra être doté d’unlaboratoire d’analyse et de taxation de Café.
La Contrainte majeure du secteur caféier dansla Région reste la sortie frauduleuse de Cafévers le Rwanda, Burundi Tanzanie etl’Ouganda. La R.D .Congo perd plus de 5.000Tonnes de Café par chaque campagne Caféièrepar manque d’encadrement des producteursdu café. Ce commerce illicite a plusieurscauses tel que l’Interdiction d’accès auxpoints de sortie et aux Ports aux Agents del’Office National du Café, le manque definancement des campagnes d’achat Café,l’instabilité sécuritaire qui handicape le bondéroulement des campagnes d’achat ainsi quele manque d’acheteurs et la pratique des prixnon rémunérateurs aux planteurs, lamultiplicité de taxes à la production jusqu›àl’exportation du café, la porosité de frontièresde la R.D .Congo ainsi que la complaisancede certains services publics y commis, la nonimplication de l’Office National du Café dansl’achat de Café.
Jacques SEMANDWA, un caféiculteurd’Idjwi explique « si nous étions encadrésdepuis tout ce temps ; nous ne serions pluspauvres comme nous les sommes maintenant.Puisque nous aurions déjà accédé à desCertificats Fairtrade, UTZ-Organique etpourquoi pas Rainforest et ainsi vendre notrecafé au prix concurrentiel et bénéficier laprime/bonus accordé par ce système. Lesautres qui achètent frauduleusement notrecafé ; bénéficient de cette prime/bonusaccordé par le système et nous, restonstoujours dans la pauvreté totale ».
Tandis que, selon KATAMBARAPENDAZA Appolyne ausi une caféicultriced’Idjwi et Veuve de son état « la fraude decafé rend beaucoup des femmes veuves. Ayantperdues leurs maris par suite de noyade/naufrage voulant amener frauduleusementle café au Rwanda .Nous pensons que si nousétions encadrées, personne ne prendrait
jamais le risque d’aller vers le Rwanda ».De l’autre côté au Nord de la province du Nord-Kivu, madame MASIKA KAVIRA Wivinne,caféicultrice de Kirumba en territoire deLubero déplore en ce sens:
« Toute notre production de Café va enOuganda par manque d’acheteurs .Nousn’avons pas d’acheteurs et nous ne sommespas non plus encadrées. Quelque fois, nouspercevons l’argent avant même laproduction et quel argent mon Dieu ! C’estsoit 0.5 us/Kg. Cette situation nous affaiblitdavantage.
Il y a nécessité de se regrouper en coopérativeenfin de pouvoir produire ensemble etorganiser notre marché. Signalons que legouvernement de la RDCongo a adoptédernièrement la stratégie de relance de la filièreCafé dès 2011-2015 avec une nouvelle visionde stratégie«Améliorer lesPerformances de la filière Café surtoute la chaîne de valeur et créerdes richesses en milieu rural àtravers une Caféicultureprofessionnalisée et Compétitive».
Son souhait est de voir tous les planteursregroupés en structures locales etcoopératives et ainsi permettre aux planteursd’exporter seul leur café sur le marchéInternational. Voilà pourquoi la C.P.N.C.Klance un S.O.S à tous les partenaires impliquésdans le secteur caféier de mettre ensembleleurs efforts afin de la relance du café de laRDCongo.
Gilbert MAKELELE (Président duConseil
d’Administration de la Coopérative desPlanteurs et Négociants du Café au Kivu
« C.P.N.C.KI
es habitants de la ville de Kananga,dans la province du KasaïOccidental rencontrent ces
derniers temps de sérieuses difficultés pourleur approvisionnement en huile de palme.L’acheminement d’huile de palme duterritoire de Mweka et d’Ilebo sont à la basede la hausse des prix sur le marché de la villede Kananga. Le prix d’une bouteille d’huile de palme de 72 Cl, connaît actuellement une hausse sur le marché de la ville de Kananga,au Kasaï-occidental, passant de 600 FC à 800
Montée en flèche des prixde l’huile de palme à
KanangaFC, a-t-on constaté. Ce produit se négocieactuellement à 1000 FC, à la surprise totaledes consommateurs. La rupture de stock àlaquelle s’ajoutent d’autres difficultésconjoncturelles de la SNCC (Société nationale des chemins de fer du Congo) pouracheminer l’huile de palme du territoire deMweka et celui d’Ilebo, expliquent cettehausse. Cependant, l’apport des colporteurscommunément appelés « Bayanda » nesaura pas remettre rapidement la situationà la normale.
L
800 000 euros pour 2000paysans de l’Equateur
La France a accordé 800 000euros au PAM pour 2000paysans de la province del’equateur dans le cadre de sonprojet «Achat pour le progrès.»L’ambassadeur de France enRDC, Luc Hallade, et lereprésentant du Pam, MartinOhlsen, ont signé un
mémorandum d’entente enfaveur de ce projet, mercredi 12octobre à Kinshasa. Ce projetconsiste à relancer laproduction et le commerce desdenrées agricoles en RDC,selon un communiqué del’ambassade de France àKinshasa.
Le café est demeuré le second produit générateur des recettes d’exportation après le secteur minier
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15 .P.15
a Ligue des organisations desfemmes paysannes du Congo ;LOFEPACO en sigle s’investitactuellement dans la dynamique
de la mise en valeur de ses champs pour unevision d’autofinancement en vue de sepositionner par rapport au processus dedésengagement qui est déjàannoncé par son principal Bailleur de fondsAGRITERRA. C’est depuis l’année 2007que la Ligue s’est engagée dans la logiqued’acquisition des concessions pour mettre enpratique les recommandations arrêtées à l’issudes échanges et la réflexion sur le thèmeinternational à l’occasion de la célébration dela journée internationale de la femme ruraledu 15 Octobre 2007 intitulé « LESFEMMES RURALESAGISSENT ET PRODUISENT ».Les femmes se sont décidées d’avoir leurschamps propres pour renforcer leur pouvoird’action et produire. Il s’agit du champ deNdarayi ( 0.8ha) ; le champ de Kyatenga(1ha)pour l’axe Kasindi en territoire de Beni ;lechamp de Musienene(2ha) ;le champ de Mulo(0.8ha) en territoire de Lubero et la ferme écolede Mandimba d’une superficie de 7 hectares.
Dans le champ de la ferme école les femmespaysannes ont choisi la culture de la pommede terre pour l’année 2011 pour expérimenterles exploits de l’approche GIFS ( GestionIntégrée de la Fertilité du Sol) qu’ellesviennent de suivre dans une formation surl’utilisation des engrais, organisé en faveurdes femmes leaders venues de plusieursvillages de territoire de Beni et de LUbero .
A Chaque participant il a été recommandé defaire la restitution dans son village etd’appliquer les acquis de la formation dansson propre champ. Mandimba est un villagesitué à dix huit kilomètres à l’Est de la villede Butembo dans la chefferie des Bashu, routeIsale-Bulambo en territoire de Beni, provincedu Nord -Kivu. C’est sur cette dernièreconcession que la LOFEPACO exploite lapomme de terre qui suscite le grandétonnement des visiteurs et habitants dumilieu par sa grandeur et surtout par la
Nord-Kivu: les femmes de la LOFEPACO font preuved’engagement dans l’application du GIFS
transformation de la texture du sol etvégétation.
Le village de Mandimba avait un sol très acideavec une couverture végétale composée desfougères qui est un signe de pauvreté du sol.Mais avec l’approche GIFS , qui est unegestion intégrée de la fertilité du sol ,Mandimba a changé et la culture de la pommede terre prospère , suscite de l’espoir etpersuade les femmes paysannes des effetspositifs de la GiFS dans l’amélioration dessols. Tout en sachant que le bien fondé de laLOFEPACO est de promouvoir lesfemmes rurales en renforçantleurs capacités et en les informantdes innovations, elle s’est inspirée de cethème international et s’est procurée en 2008d’un terrain d’une superficie de 7 hectares quisert de champ modèle et pilote pourl’application des techniques culturales etd’élevage auprès des femmes paysannes desorganisations membres et de ses environs.
Les exploits de la culture du riz à Kyatenga et de la pomme de terre dans le champ école de Mandimba témoignent les résultats de la GIFS
L
Pour valoriser le terrain, la LOFEPACO apensé à son exploitation également pourdémontrer aux paysannes commentintensifier l’agriculture par la technique de laGIFS avec l’appui financier de IFDC dansson programme CATALIST. Etant un champécole et pilote, la LOFEPACO y organise lesformations en faveur des femmes paysannespour y démontrer les technologies de la GIFS,les techniques de l’élevage en semistabulation et bientôt l’attelage.Actuellement, elle est répartie comme suit :2,4 hectares destinés à la culture de la pommede terre, 1,2 hectare pour la patate douce, 1hectare pour le trypsacum et 1 hectare nonexploité est réservé à la rotation de la pommede terre pour la prochaine campagne.Ce qui donne au total une superficie de 5,6hectares qui a été exploitable par l’agriculture.Avant de commencer avec les travaux denettoyage du terrain, l’agronome VutsemeLouise s’est servie d’une GPS pour faciliter
l’exactitude dans la délimitation de laconcession.Ce qui lui a permis de programmer les culturesqui ont été analysées être économiquementrentables et favorables au nettoyage du terrainentre autre la pomme de terre et la patate douce.La culture de la pomme de terre répondfavorablement à l’attente des femmes du faitqu’elle ne présente pas assez des difficultésd’adaptation écologique au milieu deMandimba. Pour renforcer l’entrepreunariatagricole chez les femmes, la Lofepaco a invitécinquante femmes en provenance desdifférents sites pour venir appliquer la GIFSdans la culture de la pomme de terre : 1 hectareavec engrais de fond et puis l’engrais decouverture et 1,4 hectare comme champtémoin.La végétation était dominée par lafougère qui est une plante propice dans lesmilieux acides.
Tout a débuté par l’épandage de l’herbicide(round up) sur toute la superficie destinée àl’exploitation agricole. Ensuite,l’enfouissement des matières mortes pourgarder l’humus s’est fait par labour. Pourlabourer ce terrain, la LOFEPACO s’est servid’une main d’oeuvre en provenance des hautesterres précisément de Magheria qui a fait 3,5hectares pendant un mois. La LOFEPACOs’est approvisionné 1,5 tonne de semence depomme de terre variété Clone auprès deSYDIP, Syndicat de Défense des Intérêtspaysans, qui est son organisation membre àtravers son departement genre. « Cette variétéa un cycle végétatif de 4 mois.Son évolution végétative est bien promettantdans le champ à Mandimba et nous estimonsla production à plus ou moins 40 tonnes dela pomme de terre et la récolte intervient audébut de ce mois de septembre 2011 »Confirme Madame Vea, la coordinatrice decette plate forme féminine.L’introduction de l’approche GIFS dans lespratiques agricoles des productricesaccompagnées par l’intensification agricole
est un remède à la rareté de terre et une réponseà la sécurité alimentaire dans notre pays engénéral et la province du Nord Kivu surpeupléeen particulier.
L’intensification de la culture de la pommede terre dans le champ école de Mandimbaconstitue une deuxième expérience del’application de la GIFS par les femmespaysannes de la LOFEPACO après celle del’intensification du riz dans la plaine deKyatenga qui adonné de bons résultats soit une productionqui est de 2 tonnes à 8 tonnes à l’hectare.Cependant la grande difficulté connue dansl’application de la GIFS est le problème detrouver en quantité suffisante des matièresorganiques comme le fumier sur place quidoivent être associé aux engrais chimiques .
Qu’il s’agisse de Kyatenga ou de Mandimbace problème s’est présenté comme unedifficulté majeure dans cette nouvelleapproche d’intensification agricole. Dans laculture de la pomme de terre à Mandimba lesgrandes quantités de matières organiques ontpu être achetés malgré la présence d’un élevageen stabulation des chèvres ; lapins ; cobayeset poules pratiqué à la ferme école.
Etant donné que la pratique de cette élevagerentre dans la vision de produire du fumierpour l’agriculture à la ferme. Donc les femmespaysannes vont certainement se buter à cettemême difficulté dans l’application de la GIFSsur leurs propres terroirs car les matièresorganiques sont aujourd’hui vendues dansplusieurs villages.
DesAnges Kanyere Mastaki (Animatricechargée de la communication)In Wakulima Amkeni n°22
ECHOS DES PROVINCESLes Femmes de la LOFEPACO lors d’une marche de revendication à Goma
Les femmes paysannes du Sud Kivu dans un champ de pomme de terre (Photo Wakulima Amkeni)
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.16
ECHOS DES PROVINCES
e congrès a eu commeobjectif de « réveillerle reflexe paysan sur lad i m e n s i o nsocioéconomique de
l’agriculture familiale au Sud-Kivu » et les objectifs spécifiquesont été :changer/capitaliser lespratiques/stratégies paysannes del’économie agricole au niveau del’agriculture familiale et des grandsproducteurs agricoles (FOP SIPAFet FOPAC/ SUD-KIVU) ; Releverle niveau actuel d’opérationnalitédes filières agricoles autour descultures porteuses ; Arrêter les
hers camarades paysans et délégués des forces paysannes departout en RDC,Messieurs les représentants des Organisations d’Appui etd’accompagnement des Organisations paysannes,
Dames et messieurs les représentants attitrés des institutions des tutelles etservices publics,Dames et messieurs représentants les partenaires techniques et financiers,
En date du 11 au 13 octobre 2011, une frange des dynamiques paysannes duSud-Kivu s’est réunie au Centre de Recherche en Sciences Naturelles de Lwirodans le Territoire de Kabare.A l’issu de cette rencontre, dite « journées-conférence paysanne » un messagedont les destinataires sont les camarades paysans et participants au 2ème
Carrefour Paysan de Kinshasa et au 3ème Forum social Congolais.Pour les membres des dynamiques paysannes, plurielles du Sud-Kivu, leséléments de cette rencontre constituent l’essentiel du message des dynamiquesdu Sud-Kivu.Le paysan partout où il se trouve en RDC se doit de passer de l’agricultured’autosubsistance à l’économie agricole :Il apprendra à être un acteur collectif de changement du système social,économique, culturel et politique pour l’accomplissement des quatre élémentsmajeurs inhérents à son activité : Le renforcement de la structuration afind’établir le rapport des forces sociales ; L’adoption des nouvelles technologiesagricoles ainsi que les intrants qui les accompagnent ; La recherche du marchépar la mise en place des coopératives et pré-coopératives agricoles travaillanten réseau pour mieux aborder les exigences du marché tant local, national,sous régional que régional ; Agir sur le politique, c’est-à-dire, développer desstratégies et un plaidoyer efficace afin que les questions agricoles et paysannes
soient traitées au niveau des hémicycles, mais aussi gérer des bonnes relationsavec les institutions publiques.A l’issu de ces journées-Conférence paysanne qui ont été sanctionnées par undialogue politique, sept recommandations ont été arrêtées : Développer desmeilleures stratégies organisationnelles et relationnelles entre organisationspaysannes (travail en réseau) afin de relever le défi des marchés et de plaidoyerpolitique ; Favoriser l’adoption et la diffusion des technologiesécologiquement acceptables permettant d’améliorer le rendement agricole etpar voie de conséquence de relever l’économie agricole dans l’agriculturefamiliale et auprès des grands producteurs paysans ; Amorcer le dialoguepolitique avec les autorités et les futures autorités à travers un «Contrat Socialélectoral » basé sur la redévabilité du représentant du Souverain primaire ;Que les élections en RD Congo se déroulent dans un climat de paix detransparence et de fairplay ; Que le prochain mandat politique à donner auxélus soit le mandat du social, réduisant la charge qui pèse sur le paysan entermes d’accès aux soins de santé, de scolarisation des enfants et jeunes, desroutes de dessertes agricoles et voies d’accès dans les sites agricoles ; Que legouvernement poursuive le processus de la décentralisation et davantage celledu secteur agricole ; Réduire la pauvreté et l’ignorance dans lesquellescroupissent la majorité des congolais.Enfin, nous réitérons la nécessité de l’accompagnement des Organisationsd’Appui aux dynamiques paysannes. Leur soutien tant technique que financierreste une option incontournable pour l’émergence efficiente du mouvementpaysan dans le Sud-Kivu en particulier et la RDC en général.Que les partenaires techniques et financiers, les partenaires étatiques ainsi queles ONG d’appui trouvent dans la présente toutes nos émotions de gratitude.
Fait à Bukavu, le 14 octobre 2011Pour la FOP SIPAF
Joséphine MUGOTO,Présidente de la fédération
Message des paysans du Sud-Kivuau 2 ème Carrefour Paysan
De l’agriculture de subsistance àl’agriculture économique, c’est
possible !Jamais un sans deux ! La première conférence fut organisée à Kamanyola. Depuis, elle a consacré une traditioncommunautaire des rencontres annuelles dites journées paysannes ou conférence paysanne du Sud-Kivu. Du 11 au13 octobre 2011 au CRSN/Lwiro, les organisations paysannes de diverses dynamiques du sud kivu en collaborationavec Diobass et le réseau Prodess ont tenu à matérialiser ce vœu afin de toucher les performances du moment sur laquestion de sécurité alimentaire.L’organisation des journées-conférence paysanne a été cette année portée par la FOP SIPAF (Fédération desOrganisations Paysannes en Synergie pour l’Intensification Agricole et la Promotion de l’Agriculture Familiale).Ces journées paysannes ont été une occasion pour discuter sur les paramètres susceptibles d’amener au passage « del’agriculture de subsistance à l’agriculture économique ! ».Des stratégies communes sur base des expériences pratiques des participants, de l’analyse des filières agricolesexistantes, des technologies adoptées par les producteurs agricoles et la recherche des marchés ont été au centre deséchanges.
stratégies et mécanismes paysanspar métissage des pratiques « depassage de l’agriculture d’autosubsistance à l’économieagricole »susceptibles d’éradiquer lafaim et la grande vulnérabilitééconomique dans le milieu paysan ;A titre de plaidoyer, définir un pacteet/ou proposition pour ledéveloppement de notre agricultureimpliquant l’engagement desfutures autorités-élues de notreprovince et obtenir de celles-ci unesignature de contrat social avant lesélections de novembre 2011 etdavantage.
A l’issue de ce congrès, quatrerésultats ciblés par les journées-conférence paysanne sont atteints. Ilse présente que pour passer del’agriculture de subsistance àl’agriculture économique, il requiertune performance au niveau de :l’organisation des producteursagricoles, c’est-à-dire lastructuration. ; l’adoption destechnologies agricoles ont permis
d’augmenter et d’améliorerquantitativement et qualitativementla production ; la maîtrise du marché,et enfin ; l’action sur le politique.
Quelques points d’attention sontrelevés dans les conférences. Ilsenrichissent l’axe d’interpellationfaite aux organisations paysannes etproductrices agricoles mais aussi auxacteurs politiques.Il s’agit : des meilleures stratégiespour développer des synergies entreles acteurs (OP, OP-OP, OP-OA etOP-CARG) ; d’amplifier lesexpériences des coopératives et précoopératives en place par les paysans.(Comment les développer ?) ; demieux s’organiser pour accéder aumarché local et régionalDe mettre la question d’accès auxterres et de leur sécurisation surtoutdans les zones surpeuplées (face àl’expropriation ou accaparement desterres) ; de la question desinfrastructures qui permettent depasser de l’agriculture de subsistanceà l’économie agricole ; de la relationentre les dynamiques paysannes ; del’agriculture paysanne face à ladécentralisation du secteur agricole ;de la promotion des technologies quipermettent/favorisent le passage dela subsistance à l’économique ?
Une vue des participants à cette rencontre(Photo DIOBASS)
QUELQUESRECOMMANDATIONS :
1.Développer des meilleuresstratégies organisationnelles etrelationnelles entre organisationspaysannes (travail en réseau) afin derelever le défi des marchés et deplaidoyer politique.
2. Favoriser l’adoption et ladiffusion des technologiesécologiquement acceptablespermettant d’améliorer le rendementagricole et par voie de conséquencede relever l’économie agricole dansl’agriculture familiale et auprès desgrands producteurs paysans.
3.Amorcer le dialogue politique avecles autorités et les futures autorités àtravers un «Contrat Social électoral »basé sur la redévabilité dureprésentant du Souverain primaire.
4.Que les élections en RD Congo sedéroulent dans un climat de paix detransparence et de fairplay.
5.Que le prochain mandat politiqueà donner aux élus soit le mandat dusocial, réduisant la charge qui pèsesur le paysan en termes d’accès auxsoins de santé, de scolarisation desenfants et jeunes, des routes dedessertes agricoles et voies d’accèsdans les sites agricoles,
6.Que le gouvernement poursuive leprocessus de la décentralisation etdavantage celle du secteur agricole
7.Réduire la pauvreté et l’ignorancedans lesquelles croupissent lamajorité des congolais
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2ème Conférence paysanne du Sud-Kivu
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ECHOS DES PROVINCES
l a été noté que cettestratégie était le résultatd’une actionvolontariste de l’Etat du
Congo Belge. Sa mise en œuvre avaitexigé une forte mobilisationd’importantes ressources internes etd’investissements. Au point dedépart, il avait fallu créer d’abordl’INEAC. Dans un premier temps,cette institution technique avaitconseillé à son Gouvernementd’installer des paysannatsexpérimentaux de Gandajika,Yangambi et Bambesa. De procheen proche, cette expérience s’étaitétendue sur tout le pays avec succès.Par rapport à sa responsabilitérégalienne, l’Etat colonial belge avaitdéfini les principes de basecommuns à tous les paysannats,mais leur application devait seconformer aux réalités de chaquemilieu. Il en était de même desméthodes d’implantation et del’encadrement. Les études préalablesétaient effectuées sur différentesparties du pays. Elles incluaient lesaspects éco-climatiques,agronomiques et socio-économiques. Mais, concernant lesformalités administrativesd’ouverture d’un paysannat, mis àpart le cas des paysannatsexpérimentaux qui étaient initiés parl’INEAC, tout dépendait d’unedemande de la communauté localeadressée aux autorités publiques. Euégard à leur configuration physique,les paysannats étaient organisés enterroirs structurés selon lesdispositions naturelles du milieu.Les paysannats devaient serapprocher de l’organisationclanique traditionnelle. Lesdifférentes parties du paysannatétaient des terroirs différenciés à basede leurs aptitudes agricoles. Cetteintégration culturelle témoigne de lapréoccupation du pouvoir colonialde vouloir obtenir l’appropriation deson initiative à la base.
Le résultat de cette recherche – action dont cette dissertation rend compte est partie du constat d’un des problèmes majeurs qui empêchent le décollage de l’économie de la République Démocratiquedu Congo en général, et son économie rurale en particulier. Il s’agit de l’absence d’une politique et des mécanismes de promotion de la production en milieux ruraux et partant, l’exclusion defait d’une très importante main d’œuvre du circuit formel. Cette situation est un véritable goulot d’étranglement dans un pays aux immenses potentialités agricoles, et où les ruraux constituentl’écrasante majorité de la population. Vu la complexité du problème et pour besoin méthodologique, l’étude s’est limitée à enquêter sur le cas concret du Territoire LUKULA dans le Bas Congoà partir des associations paysannes dont les membres sont des paysans vivant principalement du revenu tiré des activités agricoles.Les populations de la République Démocratique du Congo ont de tous les temps pratiqué principalement l’agriculture. Comme l’indique l’enquête, cette agriculture se limitait d’abord àl’autosubsistance. Par la suite elle s’est diversifiée et spécifiée à l’époque coloniale à la suite de la rencontre avec les autres peuples notamment les européens. Mais, les organisations paysannesau sens de groupes auxquels les membres ont adhéré consciemment et volontairement pour la poursuite des buts communs existent depuis plus ou moins deux décennies. Il a été expliqué que lesnotions Unions et/ou Mouvements paysans en devenir sont générales. Elles couvrent de multiples diversités. Les groupes ainsi désignés par ces concepts sont organisés de diverses manières, ilsévoluent dans les contextes culturels différents, et leurs niveaux de structurations sont également différents.Avant de plancher sur le Territoire de Lukula proprement dit, la recherche était orientée vers l’histoire du monde rural congolais pour essayer de comprendre comment il était arrivé à se sédentariseret à se maintenir dans sa position malgré l’absence des mécanismes officiels de son encadrement comme souligné précédemment.Ce regard rétrospectif a permis de rapprocher les mouvements paysans actuels et le paysannat de l’époque belge dont une des définitions reprises à travers cette étude est la forme d’organisationde l’économie rurale dans laquelle, avec le concours des pouvoirs publics, des groupes de familles indigènes mettent systématiquement en valeur et exploitent rationnellement, pour leur compte,des terres où ils s’établissent durablement.. En quoi consistait cette stratégie paysannat au juste ?
Certes, la participation n’y étaitpas très prononcée en amont étantdonné l’origine étatique de lastratégie, mais elle était sollicitée enaval. L’étude a montré que le succèsdes premiers paysannats avait incitéles autres communautés de plus enplus nombreuses non encore serviesde solliciter l’implantation despaysannats chez – elles.D’après l’analyse du paysannatréalisée par cette étude, l’Etat belgeavait parmi ses préoccupations larentabilité des activités du paysan.Pour assurer celle - ci, l’Etat colonialrecommandait notamment depratiquer dans les paysannats lescultures vivrières à côté des culturesindustrielles en musant sur lesplantes les plus rentables. Lastratégie ainsi appliquée permettait
à la fois de répondre aux besoinsalimentaires des populations etentraînait effectivement lacroissance de la production ruraledestinée à la commercialisation.Etant donné le passage de l’économiede l’auto subsistance versl’économie du marché, les besoinsdes paysans croissaient rapidement.Conscients de cette évolution, lespouvoirs publics s’étaient employésà accompagner ce changement. Unedes retombées positives directes decette pratique était la contribution àla lutte contre le chômage parce queles hommes adultes non salariésexerçaient un travail rémunérateurtout en restant dans leurs villages.Le pouvoir public intervenait dansla commercialisation pourrèglementer les prix afin de protéger
le producteur contre les abus descommerçants malveillants.Dans ce contexte, le pouvoir colonialveillait à la promotion des droitséconomiques et sociaux. D’après leschiffres repris à travers cette recherche,ce pouvoir orientait effectivementl’aide venant de différentsorganismes de financement vers lessecteurs de base comme la santé,l’éducation, l’eau etl’assainissement, les installationspubliques, etc aussi bien en milieuxurbains que ruraux.Les parties prenantes du paysannatétaient: les indigènes, l’INEAC, lespouvoirs publics, les sociétéscotonnières et les grandesplantations. Chacune de cescomposantes avait son cahier decharges approprié. L’Etat exerçantson pouvoir régalien veillait à la
stricte réalisation de ces cahiers decharges. La gestion du paysannatétait assurée par les experts expatriésqualifiés en sciences agronomiqueset/ou administratives assistés desauxiliaires autochtones. L’autoritéTerritoriale était en même temps lepremier responsable du paysannatétabli au sein de son entitéterritoriale. Chaque paysannattravaillait avec au moins uneentreprise et/ou une coopérative quis’occupait des aspects derenforcement des capacitéstechniques des paysans, dudésenclavement du milieud’implantation du paysannat, del’approvisionnement en produitsmanufacturés de première nécessitéet de la commercialisation desproduits des paysans. Les questions
techniques de l’amélioration durendement au producteur et denormes d’exploitation étaient prisesen charge par l’INEAC. Concernantla voie agronomique de conservationde la fertilité du sol, c’est la techniqued’assolement à alternance deplusieurs cultures avec jachère deplusieurs années qui était utilisée.Cette technique culturale suppose ladisponibilité de grandes étendues deterre par cultivateur. Ceci prouvequ’il n’y avait pas tellement desproblèmes fonciers, les terres fertilesétaient abondantes par rapport aunombre d’habitants. Dans cesconditions, le paysannat constituaitune voie à même de permettred’obtenir des résultats durables parrapport à la conservation des sols touten assurant leur meilleure utilisationen entraînant la stabilisation sociale.Tout était donc mis en œuvre pouramener le paysannat au succès.A titre d’exemple, cette recherche adonné comme preuve de réussite leschiffres croissants des nombresd’hectares prospectés, de fermettesloties, de paysannats créés et desprogrammes spéciaux dans lesdifférentes provinces du pays. Lesrevenus par ménage et par an enpaysannat croissaient dans le mêmesens entre 1950 et 1959.Les activités des paysannats,s’étaient arrêtées avec l’accession dupays à l’indépendance en 1960 à
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Promotion des mouvements paysans en RDCet production en milieux ruraux : cas duTerritoire de Lukula dans le Bas Congo
Par Pierrot Nkole , Conseiller au Prefed
(suite en page 18)
Des femmes paysannes attendent cette restructuration pour qu’elles en soient aussi bénéficiaires(Photo PRODDES)
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.18
Lisez etfaites lire
La VoixDu Paysan Congo-
ECHOS D
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ROVINCES
L’élevage constitue aussi un atout important dans le développment agricole (Photo tiers)
cause des troubles intestines sanglants quiavaient suivi cet important évènementpolitique.Au cours des trois décennies qui avaient suivil’indépendance, les activités agricoles sepoursuivaient sans doute parce que lacatégorie sociale paysanne existait déjà et lamonnaie servait de stimulant à la production.De même, l’Etat post colonial naissant malgrésa faiblesse et une très lourde dette extérieurehéritée de la colonisation devait sans doutetout mettre en œuvre pour assurer unminimum de production agricole intérieureafin de nourrir sa population. C’est dans cesens qu’a été maintenu tant bien que mal lenom du Ministère de l’agriculture dont le rôlen’est joué que très partiellement par rapportaux exigences du secteur. Mais, au cours decette période il n’existait plus dans le paysune organisation à grande échelle du monderural.Il ressort de cette étude que les organisationspaysannes isolées avaient commencé à êtrerepérées de nouveau vers les années quatre -vingts du siècle passé et les organisationscomme Solidarité Paysanne et PREFEDavaient pris très tôt soin de les accompagnerdans leur structuration. En Territoire de Lukula, ces organisationsidentifiées depuis 1993 ont actuellementdépassé le niveau local et/ou des villagespour constituer les unions qui aspirent àdevenir des mouvements paysans. LePREFED a été présenté comme l’une deprincipales Organisations NonGouvernementales qui accompagnent ces
associations territoriales depuis plus d’unedécennie. Au regard des résultats de cetteenquête, l’objectif avéré de ces organisationsest la création des mouvements forts, capablesde mobiliser des ressources internes etexternes pour défendre les intérêts de leursmembres face aux autres forces socio-économiques. Il a été relevé que cesorganisations et leurs accompagnateursfocalisent depuis plusieurs années leurattention principalement sur l’aspectsyndical tourné vers la promotion demouvements paysans au détriment del’aspect professionnel axé sur l’améliorationdu rendement au producteur. Le paysannatquant à lui agissait dans le sens contraire àcelui-ci, le rendement au producteur était aucentre de son action. Le rendement auproducteur en effet est capital dansl’affirmation de la viabilité du métier paysanet son intégration dans le circuit formel. L’unde principaux signes visibles de la force d’uneassociation paysanne se traduit par la qualitéet la quantité de la production de sesmembres.S’agissant du Territoire de Lukula, le résultatde l’enquête a montré que sa productionpaysanne est encore très faible et partant, sonrendement au producteur. Par rapport à cettefaiblesse, une lacune flagrante a été identifiéedans le domaine des techniques statistiqueset dans les autres méthodes de collecte desdonnées quantitatives fiables sur lerendement de l’exploitation paysanne. Parailleurs, la revue documentaire sur lesrapports des activités du PREFED et desautres ONG intervenant à Lukula a prouvéque les informations récoltées sur terrain selimitent généralement aux aspects qualitatifs.Les aspects quantitatifs basés sur lesstatistiques ne sont presque pas exploités,d’où la difficulté d’établir le baseline del’exploitation agricole des associations. Cecia été attesté d’une part par l’analyse despotentialités et dynamiques paysannes enTerritoire de Lukula, et d’autre part parl’enquête sur l’accompagnement des ONGet son impact sur la production paysanne.Concernant ces deux volets de la recherche,la question centrale était de savoir si les
pour combattre la pauvreté individuelle et lapauvreté communautaire en produisant pluset mieux. Avec la réalisation de cet objectif, letaux de la pauvreté du Territorial diminueraitsensiblement. Malheureusement, lesstatistiques agricoles couvrant plus ou moinsles cinq dernières années n’ont pas donnégain de cause aux paysans. Leur déclarationde vouloir promouvoir la production agricoleest apparue comme une simple intention.Pour corroborer cette affirmation, l’enquêteest revenue sur un examen minutieux duphénomène mouvements paysans à Lukula
en le replaçant dans son contexte et sonenvironnement. La première démarche a d’abord consisté às’imprégner des réalités de l’environnementphysique et du cadre administratif danslesquelles évoluent les associations. Cemême regard a été porté sur le sous-sol,
associations et leurs accompagnateurs nereprésentent pas encore une alternative depoids capable d’y combattre efficacement lapauvreté. Pour pallier à cette situation, unevoie d’orientation pour le futur a étéproposée.De même, une attention particulière était jetéesur la typologie des formations actuellementréalisées par les ONG auprès des associationspaysannes de Lukula avec objectif d’endéterminer le degré d’efficacité. La formationpratique sur l’amélioration de la quantité etde la qualité de la production du manioc à
partir de neuf champs écoles a été identifiéecomme la principale formation sur laquellese greffent les autres formations. En plus desfaiblesses déjà soulignées, le calcul de lacorrélation entre le nombre de ces formationset le nombre de tonnes de manioc produits à
formations proposées par les ONGd’accompagnement sont-elles adaptées ? Ces questions ayant trait aux hypothèses dudépart de cette recherche ont été abordées toutau long l’enquête. En guise de conclusion, ilimporte de revoir les réponses de l’étude à cequestionnement afin de dresser le bilan desacquis et indiquer les perspectives d’avenir.
Dans l’ensemble, cette étude a permis demieux comprendre le contenu de plusieursconcepts et d’élucider quelques problèmes
relatifs à l’organisation rurale en RDCogoen général, et à Lukula en particulier.
A propos de l’adéquation ou pas de la créationde mouvements paysans, l’étude a démontréqu’elle est adéquate mais, elle implique unprocessus qui n’est encore qu’au stade initial.Le cas de Lukula a permis de comprendrecomment le monde rural s’organise enréunissant d’abord et en unissant ensuite tousles acteurs. L’unité des acteurs demandenécessairement la détermination de la naturede l’organisation, une vision et une missionpartagées. Les objectifs, les résultats et lesactivités découlent de ces trois fondementspour illustrer leur matérialisation. Lesobjectifs, les résultats attendus et les activitéschangent suivant les contextes, les intérêtscommuns et individuels et le degré d’éveilde conscience collective et des individusmembres de l’association. Les problèmesmajeurs que les paysans de Lukula ont relevésfrisaient l’attentisme qui bloquait lamobilisation des ressources internes etexternes, mais cette faiblesse a été encore unefois assimilée à une étape d’une évolutioncertaine.
(suite de la page 17)
associations paysannes actuelles et leurpromotion en mouvements paysansconstituaient une garantie pour accroître laproduction agricole dans les milieux rurauxde Lukula, et partant le revenu du paysan.Ceci constituerait le gage pour l’intégrationde ces associations dans le circuit formel duTerritoire. D’après les avis qui ont été recueillis auprèsdes paysans membres des associations et deleurs leaders, la finalité de leur unité étaitjustement de constituer un front commun
l’énergie et la communication. S’en est suivil’analyse critique de la production paysanneà Lukula. Une opportunité était offerte auxpaysans regroupés autour des champs écolessupervisés par l’association APROFEL dedonner leurs avis sur la pauvreté des paysanset de leurs associations. Du lot des avis récoltéssur terrain, certains facteurs historiques etcoutumiers défavorables à la productionétaient relevés et analysés. Le constat généraltiré de cette étape est que la stratégie« mouvements paysans » utiliséeactuellement en Territoire de Lukula par les
Lukula pour une durée de huit ans entre 2003et 2010 a donné un résultat négatif.Eu égard à cette preuve, peut – on encoreaffirmer que la stratégie de la création desmouvements paysans est adéquate ?, A quoipeut-on attribuer la grande difficulté pour cesmouvements paysans à mobiliser lesressources internes et externes ? La pauvretéaccusée par les mouvements paysans vient –elle du manque de moyens d’évacuation deleurs produits vers les centres de grandesconsommations ou de l’absence despolitiques étatiques pour les appuyer ? Les
La production paysanne est encore très faible sur le territoire de Lukala .Par rapport à cette faiblesse, une lacune flagrante a été identifiée dans ledomaine des techniques statistiques et dans les autres méthodes de collectedes données quantitatives fiables sur le rendement de l’exploitation paysanne
(suite en page 19)
Promotion des mouvements paysans en RDCet production en milieux ruraux : cas duTerritoire de Lukula dans le Bas Congo
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.19
ECHOS DES PROVINCES
Promotion des mouvements paysans en RDCet production en milieux ruraux : cas duTerritoire de Lukula dans le Bas Congo
(suite de la page 18)
Les paysans congolais figurent donc parmi les premières victimes del’explosion démographique au monde et en RD Congo, les guerres répétéesau pays, les crises mondiales actuelles financière, alimentaire, énergétique,la mondialisation et son corollaire l’ultralibéralisme etc.
Concernant la pauvreté des mouvementspaysans, le cas de Lukula a montré que lespaysans membres en ont généralement unenette conscience. Ils savent en identifier lessignes, mais la découverte de certainesdimensions quantitatives et qualitatives descauses de ces signes nécessite généralementl’apport technique extérieur. Il en va de mêmedes solutions possibles. Avec l’expérience dupaysannat, l’étude a montré l’importance dela volonté politique dans le développement
de l’exploitation paysanne. Les mouvementspaysans ne figurent pas encore dans lespriorités de l’Etat, ils évoluent avec lesmoyens précaires sans soutien durable. Souscette condition, les droits économiques desmouvements paysans sont constammentbafoués, ce qui les maintient dans unepauvreté persistante.S’agissant des formations dispensées par lesONG auprès des associations paysannes, ilressort de l’étude du cas qu’elles ne sont pasinutiles parce qu’elles permettent auxpaysans d’approfondir leur recherche sur leur
propre développement. Cette recherchepaysanne est l’autocritique faite par lespaysans sur eux – mêmes. Plus cetteautocritique est profonde, plus l’éveil deconscience est élevé. Toutefois, dans le casd’espèce, il a été prouvé, chiffres à l’appui,que les formations paysannes doivent tenirrigoureusement compte à la fois de ladimension mouvement allant dans le sensdu syndicalisme, et de la dimensionprofessionnelle basée sur le rendement auproducteur. Ces formations doivent en plusinclure la conciliation des intérêts collectifset les intérêts individuels à tous les niveaux
afin de prévenir les éventuels conflits quipourraient découler de cette divergence.L’ensemble des paysans pauvres ne peutdonner qu’une organisation paysanne pauvre.Les organisations paysannes pauvres nepeuvent donner que des Unions pauvres etdonc incapables de se muer en mouvementspaysans forts. Les dimensions culturelles ethistoriques ne doivent pas être éludées.L’exemple de difficulté d’accès à la terre enTerritoire de Lukula a montré que la causeprofonde de la pauvreté peut s’enraciner dans
le mode de vie, les mœurs ou les valeurs d’unecommunauté. Les descendants des ayantdroit héritiers des lignages sont devenus trèsnombreux, leur nombre croît davantage, maisles espaces cultivables légués par leursancêtres respectifs restent dans les mêmeslimites. Certains héritiers ont même vendudes portions importantes de leurspatrimoines sans tenir compte des intérêtsde générations futures.Les formations doivent prendre en comptetoutes ces exigences, sinon leur impact resteinsignifiant.
Pour répondre un tant soit peu à la questionde la lacune notoire dans la collecte desdonnées quantitatives à la base, la recherchea proposé un outil approprié àl’accompagnement dans laprofessionnalisation du paysan de Lukula etd’ailleurs. Il s’agit de la matrice d’analyse-diagnostic sommaire de l’Economie Rurale,MADER en sigle, repris en annexe de ce travail.Un bon usage de cet outil pourrait à tout lemoins faciliter l’accès des intervenants deplus en plus nombreux qui manifestent del’intérêt pour les associations paysannes, aux
informations économiques de base du milieuoù ils veulent intervenir. C’est par cette voiequ’il peut être facile d’établir le baseline de laperformance productive de ces associationspaysannes, et même de déterminer lesniveaux de leurs apports dans leurs milieuxrespectifs.Comme perspectives d’avenir, il importe denoter que généralement les problèmes posésau niveau macro – social se répercutent avecplus d’intensité encore au niveau micro –social. Ceci trouve une illustration pertinentedans cette étude à travers les cas de la faiblesse
de l’Etat congolais postcolonial et celuid’ajustement structurel dont lesrépercussions négatives sur le monde ruralcongolais étaient ressenties avec acuité.Toutes les crises mondiales et nationalesactuelles frappent sans ménagement lemonde rural congolais. Les paysanscongolais figurent donc parmi les premièresvictimes de l’explosion démographique aumonde et en RD Congo, les guerres répétéesau pays, les crises mondiales actuellesfinancière, alimentaire, énergétique, lamondialisation et son corollaire
l’ultralibéralisme etc. Ces facteurs doiventêtre pris en compte dans les différentesinterventions au sein du monde ruralcongolais déjà très fragilisé depuis lelendemain de l’indépendance.Point n’est besoin de répéter que le rôle del’Etat est capital dans cette entreprised’organisation du monde rural. A titred’exemple, la pression démographique enmilieux ruraux se manifeste par la croissancedu nombre d’habitants en progressiongéométrique alors que l’espace de terrescultivables reste le même. C’est à l’Etatcongolais que reviennent les tâches de :
-Mettre à jour la loi foncière coloniale pourprévenir les conflits du contexte actuel ;-Prendre les précautions de maintenir lafertilité des sols afin de renforcer lasédentarisation des populations ;-Décider de l’emploi des fertilisants (engraischimiques ?, bio fertilisants ?,…) et dessemences (OGM ?,…) ;-Organiser la recherche agronomique ;-Assurer la régulation de la production parrapport à l’optimal ;-Veiller au respect des normes relatives aurendement ;-Intervenir sur le marché pour protéger leproducteur contre les commerçantsmalveillants ;-Organiser les études adéquates avant la prisedes décisions importante dans le secteuragricole ;-Règlementer l’agriculture1 et exercersciemment le pouvoir régalien de l’Etat dansle but de la promotion de celle - ci.Ce qui est affirmé de la pressiondémographique l’est aussi de toutes les autresquestions touchant au secteur agricole engénéral, et rural en particulier. L’engagementvolontariste de l’Etat congolais est plusqu’indispensable aujourd’hui pour amenerle pays à trouver une solution au paradoxeainsi stigmatisé par Monsieur PatrickMAKALA : « la République Démocratiquedu Congo possède un potentiel agronomiqueexceptionnel et une superficie de terresagricoles inégalée en Afrique, qui luipermettrait, sur base d’une agricultureintensive, de nourrir 2 milliards de personnes.
Mais hélas ! 10% à peine des superficiesagricoles estimées à 100 millions d’hectaresdes terres arables sont mises en valeur et lesrendements à l’hectare s’apparentent à ceuxdes pays du sahel »2 La faiblesse avérée de l’Etat congolais dansle domaine agricole laisse entrevoir leslimites même de cette étude. Il est en effetdifficile d’évaluer la production paysannedans un Territoire où a disparu la notion demesure objective. La tâche d’imposer lamesure dans les échanges incombe à l’Etat,mais celui de la RDCongo a démissionné
Mais, en dépit de ses limites, cette rechercheconstitue une contribution, quelque modestesoit-elle, à la recherche de solution à ceproblème complexe du secteur agricolecongolais.
Son objectif consistait à analyser la stratégiemouvement paysan et son influence sur laproduction agricole en Territoire de Lukula.Si elle a réussi à indiquer le bon boutd’aborder l’accompagnement desassociations paysannes de cette entité dansl’optique de les guider à mieux s’intégrer dansl’agriculture locale en corrigeant les lacunesactuelles, et affirmer leur viabilité à ce niveau,elle aura atteint son but
sur ce point. Face à cette lacune règlementaire,les paysans de Lukula comme tous les autresà travers le pays, se contentent desapproximations si bien qu’ils ignorent lavaleur de leurs propres produits aussi bien àla production qu’à la vente. C’est dans ce sensqu’il a été indiqué que cette recherche nepouvait pas dégager le ratio du rendement del’ensemble de membres des associationspaysannes de Lukula et leur part par rapportà la production générale du Territoire. Vu souscet angle, cette étude est donc restée aussi plusqualitative que quantitative.
Règlementer l’agriculture et exercer sciemmentle pouvoir régalien de l’Etat dans le but de lapromotion de celle - ci.
La femme doit aussi jouer un rôle dans la structuration du mouvement paysan (Photo PRODDES)
LaVoix duPaysan
Congolaispour la défensedes intérêts des
paysans
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.20
ECHOS DES PROVINCES
L
e 1er Congrès desPaysans du Maniema aréuni 120 paysans(dont 20 femmes) venusdes différentes
dynamiques paysannes structuréesen Noyaux des Paysans Actifs(NPA), en Unions des ProducteursAgricoles (UPA), en Fédérations desProducteurs Agricoles (FPA), enMutuelles d’Eleveurs, enGroupements Paysans (GP), enConseils de DéveloppementCommunautaire (CDC) ; desdynamiques paysannesopérationnelles dans tous les septTerritoires de la Province duManiema.Des participants à ce 1er Congrèsétaient venus principalement desdynamiques paysannesaccompagnées par le CRONGD-Maniema, UPKA et la CARITASDEVELOPPEMENT/Diocèse deKindu.Dans son mot, le Ministre Provinciala salué l’initiative de l’organisationd’une rencontre provinciale desdélégués des paysans. Il a terminéson adresse par des mots d’espoir etd’encouragement des délégués des
Maniema: Plus de 120 paysans ontparticipé au Premier Congrès
dynamiques paysannes réunis encongrès à Kindu.Les participants ont suivi quelquesexposés autour des thèmesdéveloppés suivants : Etat de lieuxde l’agriculture dans la Province duManiema ; Les interventions de
CHRISTIAN AID dans le secteuragro pastoral au Maniema; Leconseil agricole et rural de gestion(CARG) et le mouvement paysan auManiema ; L’entreprenariat agricole;L’organisation, le fonctionnement,l’importance et les acquis du
mouvement paysan en RD Congo ;L’impact du code agricole sur ledéveloppement du secteur agricoleen RD Congo (par MonsieurPALUKU MIVIMBA, PrésidentNational de la FOPAC) ; L’impactdu VIH /SIDA sur les ménagesagricoles au Maniema ; Informationgénérales sur l’épargne et l’octroi descrédits au secteur agricole auManiema; L’expérience duCRONGD- Maniema et de l’UPKAdans l’émergence et la consolidationdu mouvement paysan au Maniema.RECOMMANDATIONS Les participants au 1er congrès despaysans du Maniema ont formuléquelques recommandations auxstructures d’accompagnement(UPKA et CRONGD-Maniema) :La restitution à la base ;L’indentification à la base desstructures paysannes pouvantadhérer à structure provinciale ;
L’identification des grandesorganisations accompagnant lespaysans au Maniema ; Lalégalisation des textes de base(statuts et R.O.I) du SYPAM ;L’harmonisation de la structurationet les appellations des noyaux auniveau des territoires et des Entitésterritoriales décentralisées(ETD) auManiema ; La structuration despaysans avec priorité aux territoiresde Punia et de Lubutu ;L’organisation des échangesd’expériences entre les paysans duManiema et entre eux et ceux desautres provinces de la RD Congo ;L’organisation des rencontrespériodiques entre les paysans, lesautorités provinciales et les élus(locaux, provinciaux et nationaux)pour discuter sur les questions debonne gouvernance et dedéveloppement agricole et rural ;L’organisation des réunionspériodiques des organes. JBL
L
La femme rurale représente 80 %de la main-d’œuvre agricole dans
le Bas-Congoa femme ruralereprésente 80 % de lamain -d ’œuvreagricole dans le Bas-Congo, a déclaré,
samedi à Kasangulu, la ministreprovinciale en charge duDéveloppement rural, Genre etfamille, Mme Manoka NzuziLudovick, à l’occasion de lacélébration de la journéeinternationale de la femme ruraledont le thème national : « Reconnaissance et promotion dudroit à la terre et à la succession pourla femme rurale ».Prenant la paroleau cours de cette cérémonie, MmeManoka a indiqué que, selon leDocument des stratégies pour lacroissance et la réduction de lapauvreté (DSCRP), le secteuragricole fournit dans le Bas-Congo,la majorité d’emplois (76 %) et ilest porteur de la croissance de laprovince. Majoritaire dans cesecteur, la femme rurale assure laplus grande production agricole quinourrit et inonde les grands marchésurbains, particulièrement, Kinshasa.
Cependant, a fait observer laministre, cette femme n’est pas
propriétaire de terre et n’a pas accèsaux créditspouvant l’aider à accroitresa productivité. Le manqued’investissement réel dans ce secteurcondamne des femmes, majoritaires,
décrétant le 15 octobre, journéeinternationale de la femme rurale envue d’attirer l’attention des décideurspour appuyer les efforts de celle-ci.
En RDC, elle a salué la signature, le1er décembre 2004, par le Chef del’Etat de la loi foncière où ladiscrimination entre l’homme et lafemme est supprimée. Elle a, en outre,évoqué les efforts du gouvernementprovincial visant la réforme du droitfoncier traditionnel. Mme la ministrea également, plaidé pourl’accroissement des moyensfinanciers alloués à l’agriculture afind’assurer le développement de cesecteur vital qui est le levier le plusimportant pour faire sortir le pays dela pauvreté.
Elle a, enfin, avec sa suite dontl’ASBL, Kin-Accueil, regroupantles femmes de différentesnationalités, visité l’exposition –vente des produits agricoles et autresréalisés par plusieurs associationsféminines implantées dans leterritoire de Kasangulu en présencede l’Administrateur de cette entitéterritoriale. ACP
dans l’agriculture et dans la pauvreté.C’est pourquoi, a-t-elle souligné,l’Organisation des Nations Unies,(ONU) a relevé l’intérêt depromouvoir la femme rurale, en
La production agricole du districtdu Sud-Ubangi dans la province del’Equateur a baissé de moitié parrapport à l’année passée à la mêmepériode. En 2010, elle s’élevait à 3000 tonnes. L’inspecteur provincialde l’agriculture, Flavien KandaMoke, qui l’a déclaré, vendredi 21octobre, à Radio Okapi, indique quecette baisse concerne les culturesvivrières et les cultures pérennes(dont la durée de vie peut s’étalersur plusieurs années).FlavienKanda a cité l’exemple du secteurde Banga-Kungu dont laproduction de maïs est passée de 2
800 à 1 400 tonnes. Le secteur deMbari a vu sa production passée de 1300 à 918 tonnes.Il a expliqué cettebaisse par l’irrégularité desprécipitations et la mauvaise qualitédes semences indiquant quel’inspection provinciale del’agriculture n’a pas de moyensfinanciers et matériels pour y faireface. Le vice-président de laFédérationdes entreprises du Congo(Fec)/Sud Ubangi, MartinMokalwa, a affirmé, par ailleurs, quecette baisse de la production entraînela hausse des prix des produitsagricoles
La production agricoledu Sud-Ubangi abaissé de moitié
Majoritaire dans ce secteur, la femme rurale assure la plus grandeproduction agricole qui nourrit et inonde les grands marchés urbains,
NPM: Des paysans lors de travaux en groupes
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e poivron (Capsicum annuum)est une plante annuelle quiappartient à la famille dessolanacées. Le poivron estoriginaire du Mexique et de
l’Amérique centrale. Très peu connu enAfrique il y a une dizaine d’années, le poivrons’impose de plus en plus comme l’une desépices les plus consommées aujourd’hui surle continent. Les ménagères, les restaurateurset autres vendeurs de grillades ne tarissentpas d’éloges sur ce légume fruit aux grandesqualités gustatives qui joue un très grand rôledans leurs prouesses culinaires. Pour cultiverle poivron et avoir une bonne production, ilfaut respecter scrupuleusement lesdifférentes opérations et consignes de culture,car cette plante est très exigeante. Saconservation à grande échelle poseégalement problème dans la durée, ce quiimplique que les techniques de récolte et deconditionnement doivent être bienmaîtrisées, et le circuit de commercialisationbien huilé. Au-delà du plan alimentaire, desétudes ont montré que le poivron a denombreuses vertus thérapeutiques quipeuvent contribuer efficacement au bien-êtrecorporel.
QUELLES SEMENCESACHETER
Nombreuses sont les variétés de poivrondisponibles sur les marchés. Il importe defaire un choix judicieux en tenant compte ducaractère productif de la variété et de l’aspecttolérance ou résistance à certaines maladies.Quel que soit le choix, opter pour les variétéssélectionnées par des spécialistes et éviterautant que possible les variétés d’originedouteuse. La technique qui consiste à préparersoi-même sa semence à partir de saproduction est à proscrire si l’on veutoptimiser sa production. Les 2 variétés lesplus cultivées et commercialisées auCameroun sont :
Le poivron : Un légume fruit à trèsforte demande
Comment bien le produire, Réussir sa commercialisation, Exploiter ses vertus médicinales...- La variété Yolo Wonder ou CaliforniaWonder de couleur verte foncée, de courtetaille, plus ou moins arrondie, vulgairementappelée poivron court est plus apprécié descommerçants et des ménagères en raison desa résistance contre les casses et laputréfaction, bon voyageur.- La variété Navral qui est couleur verte claire,de forme allongée.Un hectare demande près de 250-300grammes de semences. Il y a 150-200 grainespar gramme de semences. Le pouvoirgerminatif des graines se conserve 4 à 5 ans.Il est recommandé de semer suffisammentde plants afin de pouvoir remplacer lesmanquants à peu près un mois après lerepiquage.
LE CHOIX DU SITE DECULTURE
De nombreux spécialistes s’accordent à direque le meilleur endroit pour produire lepoivron est là où on ne l’a jamais cultivé. Lesmeilleurs rendements sont obtenus dans lesterrains vierges ou nouvellement acquis,n’ayant pas été occupés par une autre solanacéependant les 4 ou 5 dernières années.Le poivron s’accommode assez bien de tousles sols mais affectionne ceux qui sont : nitrop lourds, ni trop légers, profonds et biendrainés, riches en matières organiques et enéléments fertilisants. Il importe tout de mêmede choisir les terrains qui sont proches d’uncentre de consommation, facilement acces-sibles, d’aménagements faciles, irrigablesavec approvision-nements en eau. Les terresayant eu comme précédents culturaux de lafamille des solanacées (poivrons, tomates,aubergines, pomme de terre, …) sont à éviter.
Les exigences du poivron en chaleur sont plusgrandes que celles de la tomate. Sonoptimum de croissance se situe à 24°C. Sonzéro végétatif se situe à 8°C, mais la
croissance de la plante ralentit à destempératures inférieures à 13°C. Le poivronest très sensible aux températures basses. Lestempératures supérieures à 35°C réduisent lafructification et la photosynthèse.Les exigences de la culture en lumière sonttrès grandes. Dans les vergers ou sous
ombrage, le poivron ne donne pas desrendements satisfaisants. Le poivron est fortexigent en humidité de sol. Celui-ci doit avoir80-85% d’humidité afin d’obtenir de bonsrendements.Lorsque l’humidité relative de l’air est basse(inférieure à 60%) et la température est élevée,
les fruits ne grossissent pas. Le poivronfatigue rapidement le sol. Il est très exigenten rotation des cultures. La disséminationrapide de beaucoup de maladies interdit lamonoculture. Le poivron est un bonprécédent cultural pour les légumes racines.Le poivron peut réussir presque partout auCameroun mais les grandes zones deproduction du poivron au Cameroun sont :La plaine de Foumbot et ses environs,Dschang et Bangangté toutes dans la régionde l’Ouest, la plaine de Santa dans la régiondu Nord-Ouest, etc.
Tiré in La Voix du paysan,Février 2009.
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.22
FICHE TECHNIQUE
Techniques de conservationdes produits agricoles.
1. Causes des pertes des stocks
Les pertes de stocks peuvent être dues auxconditions du milieu naturel, à l’état labiologie du produit stocké, aux insectes etautres ravageurs.Les pertes ou les détériorations des stocks nesont pas uniquement dues au stockage, ellespeuvent se produire au cours de la récolte etde différentes opérations postérieures.Les pertes post-production se présentent sousforme de perte de poids par séchage, perted’éléments nutritionnels, de qualité oud’accessibilité et de perte de valeuréconomique. Elles se produisent à différentsstades du système post-production, en coursde récolte, de battage, de séchage,d’entreposage au moment de lacommercialisation ou de l’utilisation de larécolte.
2.. Conditions du milieuLe développement des insectes est dû auxclimats favorables associés aux techniquesde conservation et d’hygiène de stocks trèsrudimentaires.Selon Appert (1985), les pertes totalespeuvent représenter 40% dans les régionsclimat chaud et humide et 10% dans lesrégions à climat sec.
3. Biologie du produit stockéLes grains à stocker doivent avoir uneintégrité absolue. La variété des grains peutfavoriser ou défavoriser le développementpotentiel des ravageurs.En effet, les variétés des grains à tégumentdur et intact, des glumes enfermant la graineopposent une résistance mécanique à lapénétration des insectes et à celle de leurslarves. Les grains à surface rugueusediminuent la ponte des bruches chinoises.
4. InsectesLes insectes sont des petits animaux dontcertains, qualifiés des « nuisibles », disputentavec l’homme des produits de la terre aussibien avant qu’après leur récolte.Ils sont responsables des pertes considérables,aussi est-il nécessaire de les combattre et pour
ce faire, il importe d’avoir à leur sujet quelquesconnaissances élémentaire :Les insectes des denrées stockéesappartiennent généralement aux deux ordresde Coléoptère et de Lépidoptère.
Les ColéoptèresLes adultes possèdent une paire d’ailesantérieures sclérifiées appelées élytres quiprotègent la paire d’ailes membraneusesutilisées pour le vol. ceci donne à ces insectesune certaine résistance qui leur permet de sedéplacer dans la masse des grains à la recherchedes conditions favorables dedéveloppement : température, humide, teneuren oxygène. Les larves souvent responsablesdes dégâts sont vermiformes.Les bruches sont les coléoptères deslégumineuses. Chaque espèce semble êtrerelativement spécifique à une plante(Anonyme, 1988).·COLLOSBRUCHUS MACULATUS oubrute du niébé et du pois chiche ;·ACANTHOSCELIDES OBTETUS oubruche du haricot ;·CARYEDON SERRATUS ou bruche desarachides,…
BIOLOGIEL’attaque des bruches peut commencer auchamp ou dans les stocks. Dans le champ, lesœufs sont déposés sur les gousses. Les larvespénètrent dans celle-ci et gagent les graines.Dans le stock les œufs sont déposésdirectement sur les graines et colles à l’aidedes sécrétions. Les femelles choisissent desvariétés à surface lisse plutôt que rugueuse.Après éclosion, la larve se rend dans lescotylédons qu’elle évide (effet de fenêtre). Lanymphose commence une fois la fenêtre desortie aménagée. L’adulte est un petitcoléoptère brun. Le cycle de développementdure 4 à 5 semaines.
DEGATSLes larves pénètrent dans les graines et s’ennourrissent. L’infestation commence engénéral dans le stock mais les adultes peuventvoler une distance d’un demi-mille (925 m)
et ainsi, attaquer des champs depuis le lieu destockage.
AUTRES COLEOPTERESLes principaux coléoptères rencontrés dansles stocks sont :-TRIBOLIUM CONFUSUM-RHIZOPERTHA DOMINICA-SITOPHILUS ORYZAE ouCHARANCON de riz-SITOPHILUS ZEAMAIS ou charançon dumaïs-PROTEPHANUS TRUNCATUS-TROGODERMA GRANARIUM.
b. Les lépidoptères
Vulgairement appelés papillon, ils possèdenteux paires d’ailes membraneuses recouvertesd’écailles. Ils sont relativement fragiles etn’infestent que la surface des lots. Pour senourrir, ils ne disposent que d’une trompe ;ce sont donc exclusivement les larves ouchenilles, qui, disposant des fortes piècesbuccales, vont attaquer les graines.Les principaux lépidoptères sont :-SITOTROGA CEREALELLA appeléL’ALUCITE des céréales-PLODIA INTERPUNCTELLE appelé« teigne es fruits secs »-EPHESTIA SPP.
5. Dégâts causes par les insectes
Les insectes consomment les grainsnotamment au cours du développementlarvaire. Par conséquent on observe des pertesen poids. En consommant le germe du grain,les larves entraînant d’importantes pertes dupouvoir germinatif.Les insectes contaminent les grains par lesrestes de leur développement larvaire (déchet,œufs…), par leurs déjections, par lessécrétions malodorantes et parfois toxiquesdes adultes et des larves qui déprécientfortement la denrée.La présence d’insectes dans les masses desgrains a également d’autres conséquences.Leur développement, leur invasion surtout
des coléoptères morts, des nymphes et descocons de larves, qui contiennent desdangereux poisson, peuvent rester dans lesdenrées stockées : dans certaines parties decoléoptère par exemple de TRIBOLIUMCONFUSUM, on a trouvé des quinones debenzène et dans le tégument deSITOPHILUS GRAMARIUS, desquinones d’éthyle, de méthyle et des méthodechimiques sont résistants à la chaleur et onne peut les éliminer par cuisson. Leurprésence va permettre le développement desmicro-organismes.L’activité biologique des insectes entraîneoccasionner des dégâts au niveau desstructures, les larves de TROGODERMA parexemple peuvent endommager les sacs.
6. Méthodes de lutte
6.1. Luttes traditionnellesa. Exposition au soleilL’exposition des denrées au rayonnementsolaire favorise le départ des insectes adultesqui ne supportent pas de fortes chaleurs ni lalumière intense. Les insectes dans les zonescachées, les larves, les œufs ne sont pasatteints.
b. EnfumageEst une méthode qui consiste à stocker lesdenrées au dessus des foyers domestiques etsont ainsi enfumées presque en permanence.Cette méthode appelée à tord« FUMIGATION » ne tue pas les insectesmais les éloigne et empêche la réinfection.
c. Utilisation des plantes répulsivesDans certaines régions, on a coutume demélanger aux graines de plantes qui agissentcomme insectifuges. Des études sont menéespour connaître leurs propriétés et leursprincipes actifs.L’utilisation de nombreux produits dérivés,de ces plantes est une veille méthode pour laprotection des récoltes sur les champs et desgrains stockés contre les parasites. Oxley,(1948), Roak (1919), .Indoo et al (1945),Worsely (1932) et Patterson et al. (1975) in
Anonyme (1981) ont établi une liste avec pasmoins de plusieurs certaines de plantesdifférentes ayant un effet d’insecticide,répulsif et ou de contact telles que la nicotineet l’analasine obtenus à partir du tabac,NICOTINIA GLAUCA et ANABASISAPHYLLA L ; pyréthrine extrait duC H R Y S A N T H E M U MCINERARIAEFOLIUM ; quassias extraitdu bois de PIERASENA EXCELSA etQUASSIA AMARA ; LONCHOCAPUSSpp appelé « BARBASCO » ou « HIARI »en Amérique Centrale et Amérique du Sud ;les racines et les tiges de TEPHROSIA SPP,une plante largement répandue en Afrique del’Est, les graines écrasées et l’écorce intérieurede MUNDELEA SUBEROSA, unelégumineuse qu’on trouve dans la plupart desrégions tropicales et subtropicales del’Afrique ; RYANIA SPESTICOSA,HELLEBORE, VERTUM ALBUM ; lesgraines et les racines d’ANNONA L. etANNONA SQUAMOSA L. ; les feuilles etles graines de l’ardre de NEENAZADIRACHTA INDICA et d’une espècevoisine MELIA AZADARACH L.Les expériences ont encore été menée sur cesplantes à effet insecticide selon Stoll 1988)comme l’accoré odorant (ACORUSCALMUS : ARACEAE ;CURCUMACURCUMA DOMESTICA :ZINGIBERACEAE ; HYPTISSPECIGERA ; CASSIA NIGRICANS ;MENTHE CREPUE, MENTHASPICATA : BABIATAE ; MUNA,MINTHOSTACHYS GLABRESCENTS,MINTHOSTACHYS MOLLIS :LABIATAE ; PIMENT, CAPSICUMFRUTENSCENTS : SOLANACEAE).
d. Utilisation des matières inertes ou encoreappelées Produits Minéraux
Dans les récipients de stockage en vrac (jarre,grenier), on mélange parfois aux grains de lacendre ou du sable fin, selon les propositionset des pratiques qui varient suivant lesrégions. Il semblerait qu’en remplissant lesvides entre les grains, ces matériauxpulvérulents constituent une barrière à laprogression des femelles cherchant à pondre.Ils ont également un rôle abrasif sur lesinsectes et entraînement leur déshydratation.Il faut donc que ces matériaux soient propreset suffisamment fin.
e. Conservation en Atmosphère ConfinéeCette méthode traditionnelle utilisée danscertaines régions consiste à appauvrir enoxygène l’atmosphère inter granulairejusqu’au taux létal pour les insectes.L’obtention des structures étanches (siloenterré, bidon de 200litres) est le principalobstacle à sa mise en œuvre.
f. Utilisation d’huileLe mélange d’huile (arachide, coco,…) auxgrains (notamment légumineuses) dans despropositions de 5ml/Kg est une techniquequi a été récemment proposée pour la luttecontre les insectes. Elle pourrait êtreappliquée en milieu villageois sur desquantités relativement modestes
La décortiqueuse de l’AFRIKI (Photo Petra )
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°15.P.23
ECHOS DES MARCHES
Source:
Observatoire
Economique
des Marchés-
Bulletin n°059
AGRISUD
Prix moyens des produits agricoles au détail (Fc/Kg) et en gros(Fc/unité de vente) - Période du 1er au 15 Octobre 2011
ECHOS DES MARCHESPrix moyens des produits agricoles au détail (Fc/Kg) et en gros
(Fc/unité de vente) - Période du 1er au 15 Octobre 2011
La Voix duPaysan
Congolais
MENSUEL D’INFORMATIONS DUMONDE RURAL ET DE L’ENVI-
RONNEMENTEditeur
Baudouin Hamuli
Directeur de PublicationJean Baptiste Lubamba
Rédacteur en ChefEmmanuel KokoloComité Editorial
Baudouin Hamuli, Jean-BaptisteLubamba, François Cajot, Jeanine
Mukanyirwa, Albert Kabuya, FreddyMumba, Emmanuel Kokolo, Danny
SingomaCollaboration
Thomas Mukoko, Petra Iyeli, AlainHuart, Hygin Mandiangu, Dina
Buhake, Jean Baptiste Musabyimana,Baende Lepetit, Raymonde Senga
Administration et FinancesJustin Kangwenyenye
DistributionThomas MukokoChrispin Assimbo
ImpressionIPC Services
Kinshasa
CINQUIEME ANNEE-N°15-OCTOBRE 2011 EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA
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TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT- Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC Provinces
Le 56ème Congrès de la Fédération des journalistesagricoles, IFAJ, aura lieu en Suède en Août 2012
l
es journalistes etcommunicateurs, venus del’Afrique, de l’Europe, del’Amérique et de l’Asie ont
participé au master class du 10 au 12septembre 2011 à l’Hôtel Westen deGuelph sur initiative de l’Ong Agliterra ,en prélude du 55 ème Congrès de l’IFAJ.Les matières ayant fait l’objet d’échangeset de débat ont été : Le journalisme et lacommunication ; Les anciens et lesnouveaux médias ; Le rôle des journalistesagricoles dans la lutte contre la pauvreté ;L’éthique et la liberté de la presse …. Desjournalistes et des communicateursagricoles ont réactualisé leursconnaissances dans ces différentes
matières et ont aussi échangé leurs expériencespar rapport à leurs pays respectifs notammentsur la liberté de la presse et le travail desjournalistes agricoles. L’expérience de lacréation de l’AJAC en RDC a été partagée avecles autres hommes de médias. Les discussions ont été fort animéesconcernant les anciens et nouveaux médias. Lesanciens médias comme la télévision, la radio,la presse écrite existent et ils ont encore uneplace dans notre société. Mais, il y a desnouveaux médias comme Twitter, face boook,blog, youtube… qui sont aussi les plus utilisésactuellement. Leurs coûts de création etd’utilisation sont faibles et ne nécessitent pasdes gros moyens d’investissement comme lesmédias anciens.
Ils présentent aussi d’autres avantagescomme la possibilité offerte aux lecteurs deréagir directement sur le net, de donne r leurspoints de vue. Le sujet a suscité un long débatde part son importance et des participants ontsouhaité que des modules de formation surles nouveaux médias soient développés et
’ouverture du Congrès del’IFAJ a eu lieu dans la salle deconférences de l’Hôtel Delta à
Guelph le 14 septembre 2011 en prèsencede 250 journalistes et communicateursagricoles du monde. Pour le Ministrecanadien de l’agriculture dont le messagea été lu par son délégué, l’agriculture a unavenir prometteur. La demande mondialeen aliments ne cesse de croître et lesproducteurs agricoles canadiens peuventrépondre à cette demande lorsqu’ilsdisposent des outils appropriés quipermettent à leurs entreprises de demeurerrentables et novatrices. Il a souligné queson gouvernement travaille fort ici et surla scène internationale pour penser auxagriculteurs d’abord dans ses décisions….Après l’ouverture du Congrès, lesparticipants ont assisté à la foire agricolequi s’est tenue à quelques kilomètres de laville de Guelph. Cette foire qui a duré troisjours, a drainé beaucoup de visiteurs, maisdeux faits ont retenu l’ attention desvisiteurss à savoir : l’exposition denombre des engins agricoles allant depetits jusqu’aux plus gros tracteurs et aussides champs de démonstration pour laculture de maïs, du soja et d’autres culturesagricoles. Aussi, une bonne partie del’exposition a été consacrée à l’élevage desbœufs.En effet, l’agriculture au Canada est
Les nouveaux médias restent un défipour les journalistes agricoles
se sont convergées vers Niagara falls ou a eulieu la clôture du Congrès, samedi 18septembre 2011. Après l’évaluation desactivités réalisées au cours de l’année, parmiles grandes décisions du Congrès, il a étédécidé que le prochain congrès de l’IFAJ setienne en Suède en août 2012 et en 2013 enArgentine et en 2015 en Allemagne (etpouruquoi pas en 2020 en RDC ?). Descertificats ont été remis aux participants duMaster Class, au Comité d’organisation et àdes personnes qui ont gagné les concours del’IFAJ 2011.
Des journalistes agricoles, venus du quatre coins du monde, ont participé au 55 ème congrès de l’IFAJ qui s’est tenu du 14 au 18 septembre 2011 au Canada dans les villes de Guelph etde Niagara Falls. Placé sous le thème : « Les nouvelles expériences du monde agricole », ce congrès a été précédé par un Master class des journalistes et communicateurs agricoles .
très développée, surtout dans cette ville deGuelph, située dans la région de Ontario, réputéepour l’agriculture et elle a une grande universitéde Guelph avec une faculté de l’agriculture.Ensuite, le Congrès s’est subdivisé en cinqgroupes qui avaient chacun son itinéraire pourvisiter les fermiers/paysans et le point de chutesa été la ville touristique de Niagara Falls, réputéepour ses chutes qui attirent beaucoup de
touristes. En ce qui nous concerne, nousavons visité des éleveurs de buffalo sur la routedu Lac Ontario, des plantations de raisins etdes usines de fabrication de vin à la base desvignes. Nous avons vu des champs de maïs,des haricots à perte de vue réalisés grâce à lamécanisation de l’agriculture. Lesproducteurs agricoles nous ont raconté nonseulement leurs problèmes, mais des défis
notamment des études, des recherches quisont menées pour protéger les plantes contrele froid ou adapter certains produits agricolescontre le climat qui prévaut au Canada.Atravers d’immenses champs de maïs, de soja,de vignes,des haricots...le Canada a démontréqu’il est un grand pays agricole dont lamécanisation constitue un atout majeur.Après ces différents tours,toutes les équipes
L
Par JB Lubamba
distribués aux journalistes etcommunicateurs membres de l’IFAJ pourque ces nouveaux médias puissent êtrecompris et bien utilisés par tous. Même sices médias ne sont pas très développés enAfrique, une formation des journalistes à cesujet est nécessaire.
JB Lubamba
NPM: Les participants au Master class en marge du55 ème congrès de l’IFAJ au Canada
NPM: Les participants au 55 ème congrès de l’IFAJ à Niagara falls au Canada (photo LVPC)