UNIVERSITE D’ANTANANARIVO -------------- FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE -------------- DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE ------------ Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT LA VIOLENCE CONJUGALE A L’EGARD DES FEMMES Cas des femmes reçues au Centre d’Ecoute Thérapeutique et de Conseil Juridique du SPDTS Soamanandrariny Présenté par : RANDRIAMANARIVO Harinantenaina Tsihorintsoa Option : Educateur spécialisé Membres du jury : Président : Pr ETIENNE Stefano Raherimalala Juge : Dr RAKOTOSON Philippe Encadreur pédagogique : Madame ANDRIANAIVO Victorine, Maître de Conférences date de soutenance : 06 Février 2017 ANNEE UNIVERSITAIRE : 2016-2017
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
--------------
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
--------------
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
------------
Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement
MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT
LA VIOLENCE CONJUGALE A L’EGARD DES
FEMMES
Cas des femmes reçues au Centre d’Ecoute Thérapeutique et de Conseil Juridique
du SPDTS Soamanandrariny
Présenté par : RANDRIAMANARIVO Harinantenaina Tsihorintsoa
Option : Educateur spécialisé
Membres du jury :
Président : Pr ETIENNE Stefano Raherimalala
Juge : Dr RAKOTOSON Philippe
Encadreur pédagogique : Madame ANDRIANAIVO Victorine, Maître de Conférences
date de soutenance : 06 Février 2017
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2016-2017
LA VIOLENCE CONJUGALE A
L’EGARD DES FEMMES
i
REMERCIEMENTS
En premier lieu, nous remercions DIEU de nous avoir accordé la force et le courage
dans la réalisation de notre recherche.
Nous tenons à exprimer nos plus profondes reconnaissances :
A Monsieur le chef de Département de Sociologie, Pr ETIENNE Stefano
Raherimalala ; qui est le responsable de ce domaine.
A Monsieur SOLOFOMIARANA Rapanoel Bruno Allain, Directeur de notre
établissement FPTSD qui nous a donné l’autorisation d’effectuer ce mémoire.
A notre encadreur pédagogique, Madame ANDRIANAIVO Victorine ; pour l’intérêt
et pour la rigueur qu’elle a prodigué dans le suivi de notre travail malgré ses responsabilités,
A notre encadreur professionnel, Madame Norotiana JEANNODA; pour ses aides et
ses conseils judicieux. Malgré ses différentes obligations, elle a bien voulu accepter de nous
accueillir et de nous encadrer durant notre stage.
Nous adressons nos remerciements :
A tous les personnels du SPDTS Soamanandrariny pour leur appui et leur
collaboration durant notre stage.
A tous nos collègues et nos amis qui sont à la fois sources d’inspiration et de
motivation.
Nous remercions également nos parents, notre famille, les amis et ceux qui ont
participé à l’accomplissement de ce travail de recherche. Ils nous ont toujours soutenus et
encouragé tout au long de nos études. Que le Seigneur les bénisse pour leur précieux
investissement.
ii
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET DESCRIPTION DU CENTRE
DE STAGE
Chapitre 1 : Généralités sur la violence conjugale
Chapitre 2 : Repères théorico-conceptuels
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS D’ENQUETES, INTERPRETATION ET
ANALYSE DES REALITES SOCIALES
Chapitre 1 : Résultats quantitatifs
Chapitre 2 : les manifestations ; les causes et les impacts de la violence conjugale
Chapitre 3 : Vérification des hypothèses
TROISIEME PARTIE : ANALYSE PROSPECTIVE ; SUGGESTIONS ET
RECOMMANDATIONS EN VUE D’AMELIORER LES RELATIONS ENTRE LES
EPOUX
Chapitre 1 : Suggestions et Recommandations
Chapitre 2 : Acquisition professionnelle
CONCLUSION GENERALE
iii
LISTE DES ABREVIATIONS
AGR : Activité Génératrice de Revenu
CBV : Coups et Blessures Volontaires
CCM : Contribution à Charge de Ménage
CECJ : Centre d’Ecoute et de Conseils Juridiques
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernemental
PA : Pension Alimentaire
SPDTS : Syndicat des Professionnels Diplômés en Travail Social
VAD : Visite A Domicile
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition d’âge des femmes victimes ................................................... 28
Tableau 2 : Situations familiales des femmes enquêtées ........................................... 29
Tableau 3 : Représente les types de violence qui touchent les femmes ..................... 29
Tableau 4 : Les paquets de service fourni par le centre SPDTS ................................ 30
Tableau 5 : Nombre des cas par mois ........................................................................ 30
Tableau 6 : Niveau d’instruction des femmes victimes ............................................. 31
Tableau 7 : Catégorie socio-professionnelle des femmes cibles ................................ 32
Tableau 8 : Localité des enquêtés .............................................................................. 33
Tableau 9 : Image courant de l’homme et de la femme selon la société malgache ... 36
LISTE DE FIGURE
Figure 1 : Plan de masse du SPDTS............................................................................. 8
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Blessures sur le visage ................................................................................ 42
Photo 2 : Femmes qui souffrent psychologiquement ................................................. 43
Photo 3 : Souffrances des enfants .............................................................................. 46
1
INTRODUCTION
GENERALITES
Bien que la discrimination à l’égard des femmes ait diminuée dans la plupart des pays
plus ou moins modernisés, la femme n’est encore considérée comme égale à l’homme. A
l’aube de XXIème siècle, les femmes du monde entier continuent à lutter contre diverses
formes de discrimination. Le 8 mars 1979, l’Assemblé Générale des Nations Unies adopte
la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes. Ce
qui implique une adoption des droits de la femme. Cela énonce l’égalité de l’homme et de
la femme dans l’exercice de tous leurs droits civils, politiques, économiques et culturels.
Pour bien entamer les questions liées aux réalités des femmes, nous avons effectué un
stage de fin d’étude en L3 dans le Centre d’Ecoute thérapeutique et de Conseil Juridique au
SPDTS Soamanandrariny. Cela a débuté le 04 janvier 2016 et se terminait le 28 avril 2016.
Ce stage nous a permis de connaitre les difficultés issues à la vie du couple, plus précisément
la violence conjugale à l’égard des femmes.
Il est bien marqué que ce problème de violence conjugale concerne les deux sexes
confondus, mais la plupart du cas c’était le sexe féminin c’est pourquoi, nous nous sommes
focalisée sur la situation des femmes alors que nous mettons l’accent sur.
La violence conjugale existe presque dans tous les pays du monde. D’après l’histoire,
la société « Musulmane » désavantage le respect des droits de femme. Selon leur culture, le
mari est plus respectueux que la femme. Dans la société occidentale comme la France, ce
problème s’est aussi apparu, c’est pour cela qu’il avait eu la réclamation de droit de la
femme.
A Madagascar à l’époque royale,il y avait le cas de Victoire RASOAMANARIVO.
Elle était victime de violence conjugale par son mari RADRIAKA ; révélé par l’église
catholique Romane à Madagascar.
Tout cela c’est pour pouvoir dire que la violence conjugale faite aux femmes a été
existé partout et depuis la belle lurette.
2
MOTIFS DU CHOIX DU THEME ET DU TERRAIN
L’intérêt du choix du thème : « violence conjugale à l’égard des femmes » cas reçu
dans le CECJ de SPDTS Soamanandrariny, est de prime abord, de faire comprendre aux
gens que les problèmes familiaux ne sont pas toujours d’ordre financier, mais également
d’ordre relationnel qui se situe généralement au niveau du binôme mari et la femme.
D’ailleurs, actuellement ce problème apparu souvent et touche presque la moitié des femmes
dans notre grande île. On a aussi remarqué que ce problème est très fréquent presque dans
tous les pays du monde, même aux occidents, cette défaillance favorise beaucoup de cas, de
faits et des phénomènes sociaux.
Ainsi, ce thème choisi, susciterait certainement de grandes réflexions, des débats et
pourrait constituer l’une des préoccupations majeures d’un nombre important de cellule
familiale en général. Des leçons seront à tirer, des précautions et des dispositions à prendre
ainsi que des actions à mener pour une relation franche, conviviale et durable.
Alors, il est indispensable de conscientiser les deux sujets sur le danger que leur
mésentente puisse engendrer; vivre serait plus harmonieux si chacune des deux parties
veuille bien prévenir et éviter tout acte de violence que ce soit physique ou psychologique.
Cela demande une modification d’attitude, et un changement de comportement pour peu
qu’eux soient vraiment convaincus de la part de responsabilité qu’ils doivent assurer.
Si ce centre a été opté comme terrain d’étude, c’est qu’il présente des caractéristiques
divines, dans la mesure où cette localité est réputée pour son fort attachement à la tradition
et son profond respect aux valeurs ancestrales (Firaisankina, Fihavanana,…). Puis, il va
promulguer le droit de l’homme en raison d’éradiquer le stéréotype manifestant les femmes
qui sont considérés comme « kofehy manarapanjaitra » et « fanaka malemy » signifiant une
soumission inconditionnelle à leurs époux.
Beaucoup de femmes vivent dans une souffrance profonde, provoqué par son
partenaire. Alors, pour le cas de Madagascar, Quelles sont les causes de la violence conjugale
à l’égard des femmes femmes?
3
ETAPES DE LA RECHERCHE
Les fréquentes réceptions dans le CECJ ont permis par ailleurs d’effectuer des
observations de la vie de la population, d’acquérir de solides indications sur la vie intime du
couple, ainsi que des informations plus précises données nécessaires à la réalisation de ce
travail de recherche.
La réalité nous montre que les maris et les épouses ne parviennent pas à instaurer les
relations de stabilité, de confiance, de complicité, d’interdépendance, et de complémentarité
qui se font naturellement chez certains couples.
L’objectif de cette recherche est de mettre en pratique les acquis en matière de travail
social, de psychologie, d’anthropologie,… durant les trois années d’étude en analysant et
appréhendant les faits sociaux.
En outre, il est nécessaire de se familiariser avec les réalités sociales afin de mettre
en relief « l’homme », auteur et acteur du fait social ; de connaitre et de comprendre la
société et ses mécanismes.
Concernant le thème, il est primordial de cerner les raisons menant aux
mécontentements, aux désaccords et aux conflits entre le couple, de faire ressortir les
responsabilités de ces deux sujets, leurs statuts et rôles qui ne doivent ni s’interférer ni se
confondre et qu’il , qu’elle doivent assurer l’épanouissement et le bien être de son foyer et
de sa famille.
Globalement, notre grand objectif est d’améliorer la situation matrimoniale des
nombreux couples malgaches. Nous en spécifions par ces points suivants :
famille bien intégrée
mère de famille bien épanouie, motivée et vit dans une situation de bien être
diminution de nombre d’enfants qui ont des parents séparés
disparition de mauvaise considération de femme
En effet, pour en savoir davantage, nous avons dû procéder à une méthodologie de
recherche basée sur des différentes techniques à savoir la documentation, et les recherches
sur internet.
4
Par ailleurs, nous avons également mené des entretiens libres auprès de diverses
sources d’information (responsable du centre, simple personne de passage indéterminé).
Enfin, nous avons mené une enquête auprès des maris et des épouses, tout en se
servant du questionnaire, afin de mieux cerner leurs idées, connaitre leurs opinions et sondé
le fond de leurs pensées concernant le thème. A partir des entretient non directifs, nous avons
pu obtenir des données nécessaires à notre étude.
LIMITES DU TRAVAIL
Au cours de notre recherche, nous avons rencontré bien de difficultés.
Notons toutefois que la collecte d’informations n’était pas facile puisque nous avons
rencontré des difficultés au niveau des repères théoriques et des ouvrages relatifs à notre
thème. Non seulement elles sont rares, mais aussi leurs contenus ne concernent pas
directement le domaine du sujet.
En outre, nous avons eu plusieurs refus de personnes à enquêter. Durant nos séjours
de stage, nous avons mené des enquêtes sur les couples. Mais la plupart du temps, ce sont
les femmes issues des familles défavorisées qui viennent au centre. De ce fait, les points de
vue obtenus sont parfois similaires.
Aussi, beaucoup d’informations sont redoutable parce que, la plupart des personnes
enquêtées ne disent totalement pas la vérité.
ANNONCE DU PLAN
De par les différentes informations obtenues, nous avons pu entamer ce travail dont
les grandes lignes se présentent comme suit :
La première partie est consacrée au cadre théorique et à la description du centre de
stage.
Dans la seconde partie, le travail est centré sur les résultats d’enquêtes, interprétations
et analyse des réalités sociales.
Et dans la troisième et dernière partie, nous parlerons d’analyse prospective ; des
suggestions et recommandations en vue d’améliorer les relations entre les couples.
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET
DESCRIPTION DU CENTRE DE
STAGE
5
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est opportun de présenter dans un premier temps
le terrain où nous avons réalisé notre stage, plus précisément le centre « Syndicat des
Professionnels Diplômés en Travail Social ». Nous allons évoquer dans cette partie la
monographie du centre, la manifestation de la violence conjugale au niveau international que
national, ainsi que de nombreux volets qu’on puisse dire à propos de cette association. Dans
un second temps, nous allons présenter les repères théorico-conceptuels que nous avons
utilisés, dans la conceptualisation, dans le problématisation et la formulation des hypothèses,
et dans la détermination des objectifs spécifiques. Et dans le troisième, il sera le temps de
parler la méthodologie de recherche en mentionnant les outils et les techniques appliqués
durant notre recherche.
6
Chapitre 1 : Généralités sur la violence conjugale
Reconnu dans les quatre coins du globe, la violence conjugale est un fait social.
Avant d’énoncer les chiffres de données internationales et nationales concernant ce
problème, il est important de présenter notre terrain d’étude.
Section 1 : Présentation du terrain
Notre travail de recherche s’est déroulé le 04 janvier au 28 avril 2016 au sein du
Syndicat des Professionnels Diplômés en Travail Social ou SPDTS. Les diverses activités
entreprises par ce centre nous ont beaucoup aidées à l’exécution de notre stage et à la
recherche d’informations relatives à notre thème.
Le Syndicat des Professionnels Diplômées en Travail Social ou SPDTS
Le SPDTS est une association syndicale créé en 2005 par la Directrice de l’Ecole de
Service Social ISTS (Institut Supérieur en Travail Social actuellement) avec la participation
de quelques représentants des anciens de la dite Ecole, dans le souci majeur de
reconnaissance du travail social qui existe à Madagascar depuis 1960. Le SPDTS est régi
par la loi N° : 2003-044 du juillet 2004. Il a eu son récépissé le 07 novembre 2005. Le statut
du SPDTS stipule que tous les Travailleurs Sociaux Diplômés à Madagascar issus des
différents centres de formation en la matière sont membres d’office.
En 2009, devant la situation de crise socio-économique à Madagascar, le SPDTS a
décidé d’agir pour la protection de droit de la femme, des enfants et de la promotion de la
famille. Les travailleurs sociaux étaient conscients que l’évolution du social dépend de
l’histoire du pays. Ils étaient prêts à contribuer pour la professionnalisation de l’intervention
sociale. D’où la vision que ces professionnels ont décidé d’atteindre. Et c’est la raison d’être
des différentes interventions qui montrent la nécessité des interventions de ces acteurs d’élite
en travail Social.
En 2011, l’association syndicale étendait ses activités en créant un centre d’écoute et
du conseil juridique qui lui permet d’assister davantage les personnes en détresse surtout les
femmes et les enfants victimes de violence ou en danger.
7
Objectifs du syndicat
L’objectif du syndicat consiste à assumer le rôle de travailleurs sociaux d’une manière
professionnelle dans toutes les actions de développement à mettre en œuvre, avec les
différents partenaires dans le cadre du partenariat public privé.
Résultats attendus du Syndicat
Comme résultat, le SPDTS espère avoir en premier lieu, l’organisation de la structure
du Syndicat des Professionnels Diplômés en Travail Social est renforcée. En second lieu, la
communauté, la société civile et les medias adhèrent aux principes du Travail Social et
reconnaissent les prestations des travailleurs sociaux et les Intervenants Sociaux. Et enfin,
d’avoir un environnement politique favorable au travail social.
Activités principales à mettre en œuvre
Pour atteindre l’objectif susdit, le SPDTS a mis sur pied des activités à savoir :
- Coordination et planification de l’intervention en travail social (réunion de pilotage,
réunion stratégique, orientation) ;
- Mise en œuvre d’un état des lieux et de recensement sur les travailleurs sociaux
diplômés, les Intervenants sociaux et leur action y affèrent ;
- Mise en œuvre des séances de restructuration et team building (groupe de réflexion)
et de renforcement de capacités des travailleurs sociaux et des intervenants sociaux au niveau
régional ;
- Elaboration des propositions d’actions à intégrer dans les plans de développement ;
- Appui à la mise en œuvre du respect de l’éthique professionnelle en matière du
travail social ;
- Développement des actions d’informations et de mobilisation sur l’utilité du travail
social (table ronde, médiatisation, action spécifique) ;
- Sensibilisation de la population, de la société civile, des medias sur l’importance du
travail social par rapport aux zones vulnérables ;
- Elaboration, conduite des actions de plaidoyer en faveur du travail social auprès des
décideurs à différents niveaux ;
8
- Organisation des séances de dialogue politique permanente entre les travailleurs
sociaux, les intervenants sociaux et les autorités locales à différents niveaux : évolution de
la situation, synergie entre divers secteurs.
Ressources techniques et financière
Le budget de fonctionnement de la SPDTS est constitué par ;
- Les fonds propre du SPDTS
- Les apports de tous les partenaires techniques et financiers pour la
mise en œuvre des interventions des travailleurs sociaux au sein du SPDTS :
UNICEF, Union Européenne, Fonds social pour le développement, PNUD, secours
Islamique France ;
- Et ceux du Ministère de la population et les Ministère concernes par
l’intervention du SPDTS.
Localisation géographique
Le SPDTS est située dans le Fokontany Soamanandrariny, commune rurale
d’Ambohimangakely.
Figure 1 : Plan de masse du SPDTS
9
Prise en charge psychosociale des maris présumés « auteurs » et facilitation de la prise en
charge des femmes victimes de la maltraitance ou en danger
La prise en charge psychosociale des maris présumés « auteurs », et la facilitation de
la prise en charge des épouses victimes de la maltraitance ou violence ou en danger sont l’un
des volets construisant les activités de la SPDTS, C’est sur ce volet que nous avons mené
notre réflexion.
Objectifs de l’intervention
Le déduit volet adopte deux objectifs dont le premier consiste à promouvoir la
responsabilisation familiale en matière de réinsertion sociale des maris présumés « auteurs »,
des épouses victimes de la maltraitance ou de violence ou en danger ; et le deuxième consiste
à entamer et enclencher un service de prise en charge médico-légale, médico-sociale et
psychosociale des époux présumés « auteurs »,des femmes victimes de violence.
Résultats attendus de l’intervention
La facilitation de la prise en charge des femmes victimes de violence
conjugale ou en danger et de leur famille est améliorée au niveau des postes
de police/gendarmerie ;
Configuration ou vie du couple bien harmonisé ;
Prise de responsabilité envers leurs enfants bien respecté et surtout évolué en
tant que père et mère de famille ;
Le nombre des récidivistes est réduit ;
Un mécanisme de suivi post réintégration ou post placement fonctionnel avec
le paquet de services travailleurs sociaux mis en place.
Intervention des travailleurs sociaux
Les interventions des travailleurs sociaux en prise en charge psychosociale des
femmes victimes de violence conjugale et des maris présumés « auteurs » consistent en
premier lieu à collaborer avec la police/gendarme pour faciliter la prise en charge médicale
et juridique.
C’est utile de travailler avec les personnes proches des cas et leurs parents si possibles
pour pouvoir facilitr la médiation familiale, la thérapie familiale, le counseling parental,…Il
consiste à accompagner les femmes victimes en fournissant le paquet des services en soutien
psychosocial. Puis il consiste aussi à soutenir les femmes qui doivent comparaître devant le
10
tribunal et collaborer avec le service social du tribunal pour la rédaction du rapport d’enquête
sociale ou l’orientation post-processus judiciaire. Et enfin, il s’agit de faire des suivis post-
remise à la famille et ou post placement au niveau des services spécialisés.
Section 2 : Données chiffrés mondiales
« Une femme sur trois dans le monde est victime de violence de son partenaire ou de
la violence sexuelle exercée par d’autres, affirme l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), sur la base d’estimations à partir de données sur la population de 81 pays »1. « Ce
sont des statistiques choquantes », a estimé Flavia Bustreo, responsable de la division
familles, femmes et enfants à l’OMS. "Il est aussi choquant de voir que ce phénomène se
produit partout dans le monde".
« La plupart de ces actes sont des violences du partenaire intime, relève le rapport,
soulignant que dans le monde pas moins de 38% du total des meurtres de femmes sont
commis par des partenaires intimes. Le rapport estime que "presque un tiers (30%) de toutes
les femmes ayant eu une relation de couple ont subi des violences physiques et/ou sexuelles
de leur partenaire intime.
Les chiffres sont plus faibles pour les agressions sexuelles par une autre personne
que le partenaire, avec 7% de femmes concernées dans le monde.Ces violences entraînent
des problèmes de santé physique, mentale, sexuelle, reproductive chez les femmes
victimes ».
Pourtant, il y a quelques Etats qui ont de chiffres appropriées. « Entre 15% des
femmes au Japon et 71% des femmes en Éthiopie ont déclaré avoir subi des violences
physiques et/ou sexuelle de la part d’un partenaire intime ; entre 0,3 et 11,5% des femmes
ont déclaré avoir subi des violences sexuelles depuis l’âge de 15 ans de la part de personnes
qui n’étaient pas leur partenaire ;
1 : REUTEURS/DArrin Zammit Lupi, Violence d’un partenaire intime et violence sexuelle à l’encontre
des femmes, Aide-mémoire N°239, Décembre 2015, Principaux faits, Wikipédia, mars 2016
11
De nombreuses femmes ont déclaré que leur première expérience sexuelle s’est
déroulée sous la contrainte : 17% dans les zones rurales de Tanzanie, 24% dans les zones
rurales du Pérou et 30% dans les zones rurales du Bangladesh.
Ce rapport de l’OMS révèle aussi des disparités géographiques : parmi les femmes
agressées par un partenaire intime, 37,7% vivent en Asie du sud-est, 37% en Méditerranée
orientale et 36,6% en Afrique.
Ces chiffres varient lorsque l’on combine les données sur les violences du partenaire
intime et celles sur la violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire. « En effet,
dans ce cas-là, ce sont les Africaines qui en souffrent le plus [45,6%] suivies des Asiatiques
du sud-est [40,2%], des Américaines [36,1] puis des habitantes de pays à revenu élevé
[32,7%], des femmes du pacifique occidental [27,9] et des Européennes [27,2%] »23.
Source : OMS 2015
D’après ces chiffres, nous pouvons dire que la violence est plus fréquente dans le
pays du tiers monde. Alors, supposons que cette situation peut être l’un des facteurs qui
freinent le développement dans ces régions.
Section 3 : Données Chiffrées Nationales
Concernant la violence conjugale à Madagascar, le dernier recensement de l’inSTAT
de l’année 2012-2013 nous a permis de connaitre des chiffre très intéressantes. Les
Malgaches sont parmi les Etats dont les droits de la femme ne sont pas bien établis. Plusieurs
femmes souffrent à cause de la violence conjugale faite par son partenaire. Voici quelque
taux de violence conjugale de l’année qu’on a mentionné ci-dessus.
« Les données collectées montrent également que 30% des femmes subissent plusieurs
types de violence durant les 12 derniers mois précédant l’enquête dans tout Madagascar, et
la violence psychologique tient la première place parmi les violences les plus fréquentes.
19,0% des femmes l’ont subie. La violence physique, quant à elle, est endurée par 12,1%
2 : Idem, REUTEURS/DArrin Zammit Lupi, décembre 2015 3 : Enquête mené par l’OMS en 2015, Wikipédia, mars 2016
12
des femmes. La violence sexuelle et la violence économique sont respectivement supportées
par 7,2% et 5,3% des femmes. »4
Par ordre décroissant la violence sexuelle est très hausse, après la violence physique
et il y a peu de violence économique. A noter que la violence varie selon certaines
caractéristiques sociodémographiques. Les jeunes femmes ont beaucoup plus de risques de
subir des violences que leurs ainées. Et le fait d’appartenir aux quintiles des riches ne
protègent pas les femmes de la violence.
Selon la culture malgache, plusieurs femmes n’osent pas dénoncer la violence qu’elles
l’ont subi. Par contre, seulement moins d’une femme sur dix osent affronter physiquement
leurs partenaires. La proportion est identique pour celles qui ont déclaré ou non avoir tenté
de chercher de l’assistance.
Quelques régions ont de proportion remarquable. Nous allons voir ceux-ci dans le
donné suivant.
« La prévalence minimum de 20% se retrouve dans la région Amoron’i Mania. Dans
10 régions sur 22, cette prévalence dépasse la moyenne nationale (30%). Il s’agit d’Androy,
Analamanga et Betsiboka où 31% des femmes subissent au moins un type de violence ;
Alaotra Mangoro accuse 33% pour la même situation, Sofia 32%, SAVA 35%, DIANA 35%,
Anosy 40%, Menabe 42%, et Vatovavy Fitovinany 43%. Dans la région Melaky, plus de la
moitié (52%) des femmes subissent au moins un type de violence »5.
D’après ce pourcentage, il y a une variation à chaque région. La région plus sensible
c’est la région de Melaky parce que plus de la moitié des femmes dans cette région sont
touchées par ce phénomène tandis que la région d’Amoron’i Mania a un taux tolérable. Ceci
nous dire que la culture de chaque région compte beaucoup.
4 ENQUÊTE NATIONALE SUR LE SUIVI DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE
DÉVELOPPEMENT À MADAGASCAR, « Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », inSTAT, étude nationale 2012-2013
5 Ibidem, inSTAT, 2012-2013
13
Chapitre 2 : Repères théorico-conceptuels
Depuis toujours, le monde des couples, en sa majorité, est très menacé par des
problèmes sociaux. Dans ce sens, la vie accule certains d’entre eux dans toutes ses difficultés
au moment où ils ont de contestation. A cet effet, pour lutter contre ce décalage rendant
marginalisés les femmes, il a fallu avoir recours à un système de rééducation et de médiation.
C’est un système qui est capable de résoudre les problèmes, qui place les épouses dans le
contexte d’une vie satisfaisante et sans marginalisation.
Ainsi, nous allons consacrer cette première section à la conceptualisation sous forme
des notions de définition, à la problématisation et la formulation des hypothèses en
deuxième, et enfin, à la détermination des objectifs.
Section 1 : Conceptualisations
Dans cette section, nous allons voir quelques notions de définition. Après, nous
allons énumérer les droits des épouses.
La conjugale :
D’après le dictionnaire Larousse : C’est qui relève l’union entre le mari et la femme.
C’est le synonyme du mot « matrimonial »
La conjugalité :
Le mot « conjugalité » est entré dans Le Petit Larousse au début des années 2000
avec la définition « État de conjoint ; vie conjugale », le mot « conjoint » étant défini comme
« Chacun des époux considéré par rapport à l’autre. » Et le mot « époux » étant défini comme
« Personne unie à une autre par le mariage. »
Dans l’édition 2001 du Grand Robert, Alain Rey donne la définition « vie conjugale
» et cite une occurrence de ce mot dans un extrait d’un ouvrage de Jean-Louis Curtis paru
en 1971. Cette entrée n’est pas incluse dans l’édition 2010 résumée Le Petit Robert au
contraire de l’adjectif « conjugal » signifiant « Relatif à l’union entre époux. » Le mot époux
étant défini comme la « Personne unie à une autre par le mariage ».
14
Fin 2012, le dictionnaire en ligne des Éditions Larousse définit la conjugalité comme
la « Situation de quelqu’un qui est marié. » et l’adjectif « conjugal » comme « Relatif à
l’union des époux. », Le mot époux est défini comme la « Personne unie à une autre par le
mariage ».
Il est néanmoins probable que cette définition soit trop restrictive, l’étymologie de
conjugus, construite à partir de conjugo, incluant des unions non formelles, dont « l’amitié
fondée sur la conformité des goûts »6.
La notion de conjugalité est utilisée en droit et en sociologie pour englober toutes les
réalités concernant la situation d’un couple, quelle que soit leur forme.
Les modes de conjugalité connus sont donc :
Le mariage :
Union légale d’un homme et d’une femme, sa célébration, relation, association
harmonieuse.
Le partenariat enregistré et ses déclinaisons (telles que le PACS)
Le Pacte Civil de Solidarité est un contrat conclu par deux personnes physiques
majeures, de sexes différents ou de même sexe, pour organiser leur vie commune. L’article
515-2 du code civil interdit de conclure un PACS entre deux personnes dont l’une au moins,
est engagée dans les liens du mariage ou dont l’une au moins est déjà liée par un PACS. Le
PACS n’est pas ouvert aux mineurs, même émancipés.
Le concubinage :
Etat d’un homme et d’une femme qui vivent ensemble sans être marié
L’union libre :
Union de deux personnes de sexe opposé ou de même sexe qui n’a aucune personne
ne la connait.
6 Wikipédia, mai 2016
15
Violence conjugale :
La violence est « un moyen utilisé pour assurer le pouvoir sur l’autre. Il s’agit d’un
rapport de force dans lequel l’un est sujet, l’autre objet »7
Les violences conjugales comme toutes les violences sont intentionnelles et elles
représentent une atteinte au droit fondamental des personnes à vivre en sécurité, et une
atteinte à leur dignité. Elles entraînent aussi une atteinte à leur intégrité physique et
psychique et sont à l’origine d’importantes conséquences psycho traumatiques.
Selon l’auteur MAX Weber, « c’est en quelque sorte une violence qui trouve une
certaine légitimité dans la tradition, une tradition qui veut que l’homme domine la femme.
Il parle parmi ces idéaux-types de la domination traditionnelle reposant donc sur la tradition
et il donne l’exemple du patriarcal dans les sociétés domestiques ».
« La violence peut être exercée par un homme à l’égard d’une femme, par une femme
à l’égard d’un homme ou par n’importe quelle personne à l’égard de son partenaire dans un
couple homosexuel. Néanmoins, pour des raisons qui tiennent à la structure même de la
société, celle qui est exercée envers les femmes est de loin la plus répandue. Dans 98 % des
cas recensés, l’auteur est un homme. »8.
Les violences conjugales sont un processus au cours duquel un partenaire exerce à
l’encontre de l’autre, dans le cadre d’une « relation privée et privilégiée, des comportements
agressifs, violents et destructeurs »9. L’emprise et la peur du conjoint enferment la victime
dans un conditionnement dont il lui est difficile de sortir sans aide. La violence conjugale
entraine des conséquences graves qui peuvent aller jusqu’au décès de la victime.
Il s’agit donc de violences exercées par un partenaire au sein d’une relation de couple
(que les partenaires soient mariés, pacsés, ou vivant en concubinage, que le couple soit hétéro
ou homosexuel, que le couple soit séparé ou au sein des relations amoureuses).
En général cette violence peut caractériser en ces types suivants :
7 : Hanna Arendt. (Philosophe Allemande – ouvrage La crise de la culture – Gallimard, 1972). 8 : (Marie-France Hirigoyen, Docteure en médecine, spécialisée en psychiatrie – extrait de l’ouvrage «
Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple » – éditions Oh ! – 2005 9 : Ibidem, Marie-France 2015
16
Violence physique : les coups, les blessures, les gifles, les brulures par des
solides ou des liquides, les pinçades, l’arrachement des cheveux, l’empoisonnement,
les coupures, strangulation, les bousculades, les tires ou usage d’armes, les attaques à
l’acide ou tout autre acte occasion de douleurs, une gêne ou des blessures, … ;
Violence psychologique et émotionnelle : injures, brimades, insultes,
activités mesquines, activités humiliantes, énervantes et dégradantes, … ;
Violence sexuelle : viol comme la pénétration vaginale, pénétration anale,
pénétration buccale, ;
Violence économique : c’est une forme de violence où par privation
budgétaire
Abandon, négligence et privation de besoins : privation de nourriture,
privation de vêtement, privation de soins, privation de repos médical, privation de
jours de repos, privation d’espace, privation de libre circulation, privation de contact
avec la famille, privation de téléphone, privation de sommeil, … ;
Les violences conjugales sont basées sur « une relation de domination au sein du
couple ». Comme toutes les violences, elles sont intentionnelles et représentent une « atteinte
au droit fondamental des personnes » à vivre en sécurité, une atteinte à leur dignité et à
l’intégrité de l’autre. Elles peuvent mettre en péril la vie, la santé, l’intégration scolaire,
professionnelle et sociale des victimes et de leurs enfants. Elles aggravent ou génèrent des
situations de précarité, de pauvreté, voire de marginalisation.
Définition du travailleur social :
Le travailleur social est un terme générique pour désigner un ensemble de métiers
œuvrant dans le domaine de l’action sociale au sens large. Il se trouve sur la première ligne
pour gérer, comprendre, aider et répondre aux besoins du public. Le travailleur social doit
se conformer à leur ensemble de missions définies par l’institution qui l’emploie, soit dans
le but d’aider la personne dans les actes de la vie quotidienne, soit dans le but de faciliter
l’insertion de la personne accompagnée.
17
Définition de l’usager :
Un usager est une personne qui bénéficie l’aide d’un travailleur social, dont le but est
d’être autonome et redevable à la société. Ici les usagers ce sont les femmes qui sont victimes
de violence envers leur mari ; et aussi les époux disant auteurs ou présumés auteurs.
Définition de l’éducation thérapeutique :
« C’est un processus continu, intégré aux soins et centré sur le patient (usager), visant
l’apprentissage du patient et son entourage pour acquérir des compétences lui permettant
de comprendre sa maladie (problème) et son traitement, de prendre en charge sa maladie
(problème), ses soins et la prévention de la transmission en coopérant avec les
soignants(travailleur social), d’améliorer son observance thérapeutique, de maintenir ou
d’améliorer sa qualité de vie »10.
Pourquoi éducation thérapeutique ?
Tout d’abord, l’éducation thérapeutique permet de connaitre davantage la personne
concernée et ses ressentis. Elle doit aussi permettre au bénéficiaire de l’activité de mieux
comprendre sa situation, de vivre le plus sainement possible. L’éducation thérapeutique peut
se faire dans toutes les structures de prise en charge des personnes victimes de violence
conjugale, ou au domicile de patient. Cette éducation peut se porter sur les besoins des
patients, par exemple la séance de confrontation, l’évaluation de relation entre le couple, …
Du fait que c’est une éducation thérapeutique, elle se fait tout au long du traitement. En effet,
elle commence à la reconnaissance du vrai problème. L’éducation thérapeutique se poursuit
lorsque la personne commence le traitement. En dehors de ceci, il peut y avoir des séances
d’éducation thérapeutique selon la demande et les besoins de la personne concernée que ce
soit d’ordre psychologique, social, économique, juridiques.
Définition de prise en charge psychosociale en lien avec la violence conjugale
C’est un processus par lequel on amène la victime de cette violence, le partenaire
(auteur ou présumé auteur), la famille, son entourage à faire de nouveaux apprentissages, à
poser de nouveaux gestes pour arriver à satisfaire leurs besoins ou à résoudre les difficultés
face à la situation qui prévaut.
10 : Professeur Cheik Tidiane Ndour, Guide de formation à l’usage des paramédicaux, OMS-Afro, 2012
18
Section 2 : problématique et formulation des hypothèses
En dépit de norme sociale, des balises Juridiques à Madagascar et de la déclaration
mondiale qui met en exergue la favorisation du deuxième sexe comme son opposé, pourquoi
y-a-t-il encore des femmes victimes de violence conjugale ?
Ces violences entraînent des problèmes de santé physique, mentale, sexuelle-
reproductive, et économique chez les femmes victimes.
Comme hypothèses :
Pour l’auteur de violence, les facteurs de risque sont les suivants : un faible niveau
d’instruction, des antécédents de maltraitance pendant l’enfance ou de violence familiale,
l’utilisation nocive de l’alcool, l’acceptation de la violence au niveau de sa culture familiale
ou locale et de l’inégalité entre les sexes.
Pour la victime de violence, les facteurs de risque sont les suivants : un faible niveau
d’instruction, l’exposition à la violence inter parentale, des sévices pendant l’enfance et
l’acceptation de la violence et de l’inégalité entre les sexes.
Section 3 : Détermination des objectifs spécifiques
Comme nous avons énoncé dans la partie introductive, les objectifs spécifiques de
notre travail consistent à bien intégrer la famille ; c’est-à-dire, tous les membres de la famille
jouent leurs rôles respectifs par rapport à sa configuration. Pour plus précis en terme
sociologique c’est la « cohésion » et l’» inclusion » familiale. Ensuite, les mères de famille
bien épanouies, motivées et vivent dans une situation de bien-être sera notre deuxième
objectif. Cela exige alors l’élimination de regard stéréotypé qui préjuge les femmes et met
en œuvre la liberté et le droit de la femme. Il s’agit ici de la mise en place de la femme pour
le développement d’un Etat. Troisièmement, nous regarderons attentivement la diminution
de nombre des enfants qui ont des parents séparés. Dans ce cas, il convient de rendre meilleur
la pris en charge des descendants. Et dernièrement, nous penserons que la mauvaise
considération de femme sera éliminée.
19
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche
Il est indispensable qu’une recherche en sciences sociales adopte une démarche
méthodologique rigoureuse, pour assurer la scientificité des résultats et leur
opérationnalisation. Seule la rigueur de la méthodologie adoptée indique l’objectivité et la
validité des résultats d’une étude. Ainsi donc, le cadre méthodologique référentiel de notre
étude comporte plusieurs articulations.
Section 1 : Techniques de recherche
Dans le souci de collecter des informations pertinentes et suffisantes en rapport avec
notre sujet, des techniques ont été utilisées, telles: la technique documentaire, la technique
du questionnaire, la technique d’échantillonnage, la technique d’interview, et celle
d’observation.
I. La recherche documentaire
Cette étape de la recherche a permis d’approfondir les connaissances sur le phénomène
étudié. Elle nous a aussi permis de mieux cerner le problème, d’énoncer de façon plus claire
la problématique et de réaliser la revue de littérature de ce travail.
Pour ce faire, des recherches ont été effectuées à la bibliothèque de l’Université
d’Antananarivo et au siège de SPDTS.
Cette recherche a aussi été faite sur Internet et dans d’autres centres de documentation.
Dans ces différents lieux de recherche, des revues, des articles, des ouvrages d’ordre général
et méthodologique, des mémoires, des thèses et autres documents susceptibles de fournir des
éléments d’informations en rapport avec cette étude ont été consultés.
II. Questionnaire
A travers la collecte des données quantifiables, nous avons recueilli des informations
sur des opinions, des représentations, des renseignements factuels sur la population ciblée
par notre étude. Ceci, grâce à un questionnaire de deux sections comportant chacune des
questions fermées, semi-ouvertes ou ouvertes, susceptibles d’entraîner des réponses
décrivant la situation réelle du sujet observé.
20
1. Univers d’enquête
C’est l’ensemble des individus qui peuvent entrer dans le champ de l’enquête. C’est
au sein de cet univers que sera tiré l’échantillon de la recherche. L’univers de cette enquête
regroupe toutes les personnes victimes et présumées auteures qui suivent des thérapies et
d’autres paquets de services donnés par SPDTS.
2. L’administration du questionnaire
Les travaux de collecte des données par questionnaire nous ont conduit sur le lieu de
formation des enquêtés. Ces travaux ont duré 3 mois pendant lesquels nous avons procédé à
une administration directe du questionnaire avec des questions reformulées généralement en
langue malagasy.
III. L’échantillonnage
Il est généralement difficile de faire une étude exhaustive, couvrant l’univers ou le
nombre total d’une population ciblée par une étude. Ceci en raison du coût élevé en moyens
financiers et de la perte de temps que cela entraîne. Pour ces différents motifs, il revient au
chercheur de prélever sur la population-mère de l’enquête, un groupe restreint d’individus
appelé échantillon. C’est au sein de cet échantillon représentatif que seront recueillies les
informations que l’on pourra généraliser à l’ensemble du groupe cible.
En raison des difficultés que nous avons eu d’abord à joindre les sièges des
associations ou groupements et ensuite les personnes cibler elles-mêmes ; en raison de nos
moyens temporels très limités, nous n’avons pu joindre que 70 personnes. Ces personnes
sont venues sur le CECJ du SPDTS. En effet nous utilisons la technique d’échantillonnage
par quota. C’est une méthode d’échantillonnage qui consiste à s’assurer de la représentativité
d’un échantillon, en lui affectant une structure similaire à celle de la population mère, au
titre de plusieurs critères que sont, dans le cas d’une étude grand public, le sexe bien
évidement, l’âge, la profession, le niveau d’instruction, la situation matrimoniale, la région
et la catégorie d’agglomération ; puis à calculer le pourcentage de personnes appartenant à
chaque catégorie selon les données du recensement. Vu le nombre des usagers (70
bénéficiaires) arrivés dans le centre, il est préférable de les enquêter sans exception.
21
1. Sélection et justification des variables
Une variable constitue un élément distinctif ou mesurable, caractéristique d’un sujet
et qui peut prendre une ou plusieurs valeurs. On distingue deux types de variables : les
variables indépendantes et les variables dépendantes.
• Les variables indépendantes
Encore appelée variable explicative, une variable indépendante est manipulée dans
une étude afin de voir quel effet ces différentes variations auront sur les variables dites
dépendantes. Pour cette recherche, ses variables sont :
L’âge : l’âge est une variable importante en ce sens qu’il permet de distinguer
les différentes phases de la vie des enquêtés. Elle permet aussi de mesurer le degré de
maturité d’une personne.
Le sexe : à Madagascar, la division sexuelle des personnes reste encore très
remarquable. Cette division sexuelle telle que réglementée par les normes sociales
n’assigne pas toujours les mêmes tâches ou responsabilités ; et ceci dans tous les
domaines de la vie. Le variable « sexe » permit d’apprécier les capacités et
l’engouement des femmes à s’adapter et à suivre une thérapie, à s’insérer, à intégrer et
réintégrer sur sa vie intime ; dans les mêmes conditions que les hommes,
Le niveau d’instruction : l’instruction est d’une efficacité sans précédent dans
la vie d’une personne et surtout dans un processus des paquets de service que le SPDTS
la fournit. En effet, il permet aux acteurs sociaux et plus particulièrement aux
personnes victimes de s’ouvrir au monde extérieur, d’être éclairées sur leurs
perspectives d’insertion sociale, d’apprendre à mieux gérer leur foyer, bref de mieux
se prendre en charge.
La situation matrimoniale : aider et conseiller les afin d’avoir une
indépendance, une liberté et un épanouissement, et de mieux se prendre en charge
incombent à tous les acteurs sociaux. Mais, l’on ne ressent pas cette nécessité ou n’a
toujours pas les mêmes considérations quand on est en concubinage ou quand on est
en union libre ou quand on est marié légitimement.
Le type de violence : le type de violence détermine la nécessité ou non d’une
intégration, on peut classer comme : violence physique, violence sexuelle, violence
psychologique et émotionnelle, violence économique, et abandon ou privation des
besoins.
22
• La variable dépendante
Encore appelée variable à expliquer, la variable dépendante indique le phénomène
que le chercheur tente d’expliquer. Elle dépend des variables indépendantes en ce sens que
sa modification est étroitement liée ou découle du niveau ou de la qualité de ces dernières.
Nous retenons :
La thérapie du couple : quand le couple exerce une cohabitation harmonisée ou quand
on a une cohésion, on est autonome et épanouis, plus on contribue efficacement au
développement de sa société, mieux on se positionne dans la société où on est relativement
bien vu. Cette variable a permis de vérifier si le métier appris permet de gagner une relation
forte du couple, procure la vie du couple susceptible de mettre la personne concernée en
position d’indépendance sur le SPDTS et de se prendre efficacement en charge.
2. Les indicateurs
Les indicateurs peuvent se définir comme des données observables par lesquelles on
pourra appréhender les différentes dimensions analysées en constatant dans la réalité la
présence ou l’absence de tel attribut, l’état de telle variable.
• La proportion de personnes concernées par la violence conjugale ont eu besoin
d’une rééducation, de thérapie et de conseil juridique pour s’adapter à la vie pratique et plus
particulièrement à une formation,
• La proportion de personnes concernant à cette violence accompagnée ayant gagné
une vie meilleure où ayant ouvert dans un monde favorable,
• La capacité des violences à exercer un paquet de service. Ce dernier indique si à la
fin de l’accompagnement psychosocial les bénéficiaires arrivent à exercer convenablement
la réussite.
• Le revenu : il indique le degré d’intégration socio-économique et permet de savoir
si les cas arrivent à se prendre en charge avec leur revenu.
• Relation entre activité exercée et suivi : permet de savoir si la personne exerçant a
eu besoin d’un appui quelconque.
23
3. L’approche qualitative
C’est une forme de recherche permettant d’obtenir des réponses approfondies et
explicatives sur certaines questions grâce à des techniques spécifiques. Elle ne fait pas
intervenir les données statistiques mais permet ainsi d’avoir d’autres informations utiles que
nous n’aurions pas pu obtenir avec l’approche quantitative toute seule.
IV. L’interview ou l’entretien individuel approfondi
Les entretiens individuels approfondis, réalisés lors de cette enquête ont été rendus
possibles par un guide d’entretien. Ce guide a été adressé aux responsables de SPDTS et
quelques personnes valides.
A l’issue de ces entretiens, nous avons obtenu des informations sur les apports et
contenus des programmes ou stratégies du SPDTS, en matière des paquet de service à
fournir, d’intégration, de formation et de suivi des cas dans le cadre de leur prise en charge
psychosociale.
V. L’observation directe
L’observation est aussi l’une des phases essentielles à toute recherche en sciences
sociales. Elle a été très utile en ce sens qu’elle nous a permis d’obtenir des informations
complémentaires par l’analyse des réactions et comportements des enquêtés lors de nos
différentes rencontres.
1. Le pré-test
C’est la phase préliminaire ou exploratoire de l’enquête qui permet une prise de
connaissance du terrain. Elle a permis en effet de prendre contact avec les enquêtés et de
juger la fiabilité et la validité des différents outils de collecte des données afin de leur
apporter d’éventuels améliorations ou ajustements.
2. Traitement des données
Pour traduire en langage intelligible et compréhensible, les données brutes recueillies
lors de l’enquête, il nous a fallu d’abord les traiter avec des techniques appropriées. Le
24
traitement des informations recueillies lors de la recherche quantitative s’est fait
manuellement. En ce qui concerne les données qualitatives, nous avons tout simplement
procédé à leur analyse ; pour le traitement de l’ensemble du texte, nous avons fait usage du
logiciel Word.
3. Difficultés rencontrées
En dehors des difficultés d’ordre financier auxquelles sont confrontés la plupart des
étudiants lors de leurs recherches, nous avons eu également à faire face à d’autres difficultés.
Nous avions en effet eu du mal à avoir des statistiques récentes en rapports avec le
phénomène étudié. Nous avons aussi dû, lors de la réalisation de la revue, nous contenter des
écrits d’ailleurs en raison de la rareté des écrits en rapport avec notre thème sur le plan
national.
Lors des opérations de collecte des données, nous avons eu également à nous heurter
à d’autres difficultés. Etant donné que le questionnaire a été pour la plupart du temps
administré à nos enquêtés sur leurs lieux de formation, ceux-ci n’avaient pas suffisamment
de temps à nous accorder.
Ce fait a été surtout remarquable avec les enquêtés, les responsables et organismes
où nous avons vu nos rendez-vous reportés à plusieurs reprises en raison de leur emploi du
temps chargé. Toutefois, ces difficultés, quoique non négligeables, n’ont pas été de nature à
remettre en cause la collecte et le traitement des données et à nous empêcher d’avoir des
résultats pour cette étude.
Section 2 : Outils
Approche holiste
L’approche holiste est une approche initiée par Durkheim qui consiste à constater la
société pour déterminer l’individu dans la société. L’approche holiste, en sciences humaines,
s’intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des individus pris d’une manière
collective, au sein de la sociale. Elle considère que les faits sociaux doivent être expliques
en relation avec le groupe ou la société.
25
Durkheim, dans son ouvrage, explique que « la cause déterminante d’un fait social
doit être recherchée par rapport aux faits sociaux antérieurs et non parmi les états de
conscience individuelle »11.
En sociologie, les analyses holistes voient dans la société des contraintes qui
assujettissent les individus. Selon Durkheim toujours, « les actes individuels ne peuvent être
expliqués que si on étudie la société et les normes sociales qu’elle impose à ses membres.
Par l’éducation qu’il reçoit, l’individu intériorise des comportements, des façons de penser
et de sentir. En somme, toute une culture qui permettra d’expliquer ses agissements ou ses
croyances. Pour eux, les gouts et toutes les autres pratiques sociales se construisent
socialement »12.
L’holisme nous permet dans notre étude, de comprendre comment le comportement
de la société peut avoir un impact sur le comportement de l’individu.
Approche qualitative
L’approche qualitative a été ainsi choisie, en effet, cette approche vise
essentiellement la définition et l’explication des phénomènes comportant une dimension
socioculturelle mettant en jeu des croyances, des attitudes, nécessitants d’approfondir des
relations interpersonnelles, de connaitre le contexte et le sens donné à l’action sociale. En
outre, cette approche est utilisée pour évaluer un programme et éventuellement la
modification d’un programme existant. A cet effet, il s’agit de circonscrire et d’évaluer
l’efficacité et la qualité de service offert par l’association en matière de prise en charge
psychosociale. D’où, notre choix pour cette démarche qui vise généralement, à comprendre
en profondeur des attitudes ou le comportement.13
11 : Durkheim Emile, « les règles de la méthode sociologique », Paris, Alcan, 1895 12 : ibidem, Durkheim .E, 1895 13 : Claire COURATIER et Christian MIQUEL, Les études qualitatives : théorie, applications,
méthodologie, pratique, Paris, L’Harmattan, coll. « Pour comprendre », 30 mars 2007, 244 p
26
Pour terminer la première partie, nous avons eu l’occasion de parler que, la
méthodologie est une étape cruciale pour bien mener une recherche. Nous avons vu des
théories sociologiques et psychologiques et différentes démarches pour le recueil de données
auprès de bénéficiaires. Pour clore cette partie, nous avons pu voir trois chapitres
inéluctables ; cela nous amène à la deuxième partie, concernant les résultats d’enquêtes,
l’interprétation et l’analyse des réalités sociales.
DEUXIEME PARTIE :
RESULTATS D’ENQUETES,
INTERPRETATION ET
ANALYSE DES REALITES
SOCIALES
27
Dans cette deuxième partie, une analyse des données recueillies est nécessaire pour
les commenter ensuite. Une analyse de faits doit être faire dans une recherche scientifique.
Confronter à la lumière de différentes théories, ces données rendent compte des réalités
vécues par les acteurs de contexte qui est le leur. Aussi, cette deuxième partie se propose de
rendre compte de ces situations.
28
Chapitre 1 : Résultats quantitatif
A partir des questionnaires utilisés pour les usagers, nous avons élaboré ceux des
familles et de travailleurs de l’association pour reccueillir des informations et des résultats
concernant le thème abordé. Ainsi l’accueille de personne reçoit, en l’occurrence l’épouse
et/ou la mère de famille, façonne, construit l’identité sociale de la personne (niveau méso),
et le reflet de la société (niveau macro), dans laquelle est immergée cette personne. En
revanche, le membre du groupe qui s’écarte de la ligne de conduite ainsi établie est vite
étiqueté de délinquant.
Nous allons présenter quantitativement les résultats de notre recherche.
Tableau 1: Répartition d’âge des femmes victimes
Age Nombre des femmes victimes
[17 ; 20[ 9
[20 ; 25[ 13
[25 ; 30[ 17
[30 ; 35[ 18
[35 ; 40[ 10
[40 ; 45[ 3
Total 70
Source : Enquête personnelle mois de janvier jusqu’en avril 2016
A Madagascar, il n’y a pas d’âge idéal pour être femme. Toute personne qui a le sexe
féminin se considère comme femme, si elle a un partenaire conjugal, c’est-à-dire qu’elle a
une relation intime avec un homme, ayant ou sans enfant.
D’ailleurs, l’âge moyen des femmes enquêtées dans ce centre est de (17+45)/2=31
ans, cela veut dire qu’ici les femmes sont en générales, des adultes et en âge de procréer. De
plus, la majorité des femmes victime de ce phénomène est entre 30 et 35 ans. Mais, parmi
les interviewées, il y a une exception, une femme de 54 ans venait de plaindre chez nous.
Aussi, la plupart des femmes victimes vivent dans une situation socio-économique
difficile.
29
Tableau 2 : Situations familiales des femmes enquêtées
Situation matrimoniale Femmes enquêtées
Concubinage 35
Légitime Religieux civil tradition
7 12 11
Divorcée 9
Pacs
Union libre 2
Source : Enquête personnelle mois de janvier jusqu’en avril 2016
Notre pays est classé parmi les pays traditionalistes.
Le mariage en général, pour la population Malgache est de trois (3) sortes : le mariage
traditionnel « le vodiondry », le mariage civil et le mariage religieux. Quel que soit le type
de mariage, cela n’empêche pas la souffrance des femmes. Faisant référence au tableau ci-
dessus les femmes bénéficiaires de l’action de SPDTS sont en majorité des femmes en
concubinage.
Pour notre cas, nous n’avons pas obtenu aucun cas en union PACS.
Tableau 3 : Types de violence qui touchent les femmes
Types de violence nombre pourcentage
Violence physique 15 21.43%
Violence
émotionnelle/psychologique
34 48.57%
Violence sexuelle 3 4.29%
Violence économique 12 17.14%
Abandon, privation de besoin 6 8.57%
Source : Enquête personnelle mois de janvier jusqu’en avril 2016
D’après ce tableau, presque la moitié des femmes enquêtées sont victimes de la
violence émotionnelle/psychologique. Ce type de violence se traduit par des : insultes,
menaces, considérations énervantes et dégradantes, chantages, De plus, il peut être l’origine
des autres violences. Quelque soit la violence, il fallait de violence psycho-émotionnelle en
avant.
30
Alors, à partir de tous ces cas sociaux, le centre fournit des paquets de services. Le
tableau suivant nous présente les réponses fournies ou paquets de services donnés par le
SPDTS.
Tableau 4 : Les paquets de service fourni par le centre SPDTS
Paquets des services Nombre des cas appartient
Soutien émotionnel 70
Thérapie Individuelle Couple
56 62
Réunification familiale 30
Hébergement 1
Conseil juridique 14
Orientation 3
Source : Recherche personnelle avec le conseil des anciens travailleurs de SPDTS, janvier
2016
A partir de ce tableau, nous avons remarqué que tous les bénéficiaires de l’activité
de ce centre ont bénéficié de « soutien émotionnel ». La plupart d’eux suivent la thérapie et
la réunification familiale. Par contre, les restes sont dans le : hébergement, conseil juridique
et orientation.
En outre, beaucoup de femmes préfèrent venir fréquemment dans le centre tandis
qu’elles ne veulent pas être visitées à leur domicile.
En conclusion, les bénéficiaires sont plutôt bénéficiés des paquets de service donnés
par le centre. Des éducations sur la relation familiale, le savoir-vivre, le savoir-être, la
surveillance. D’ailleurs, comme nous l’avons mentionné auparavant, des femmes sont
motivées pour suivre leur thérapie dans le centre, il y a toujours des cas particuliers, certaines
femmes ne veulent plus parvenir chez nous après le premier entretien d’accueil.
Le tableau ci-dessous indique le nombre des cas des femmes victimes par mois
pendant le séjour de notre de stage.
Tableau 5 : Nombre des cas par mois
Mois Janvier 2016 Février 2016 Mars 2016 Avril 2016
Nombre de cas 18 29 25 14
Source : Données auprès de CECJ, Avril 2016
31
REMARQUE : Les données ci-dessus représentent tous les cas reçus pendant notre stage
ainsi que les cas que nous ne recevions pas.
D’après ce même tableau, depuis l’année 2016, les femmes qui viennent au CECJ,
diminuent en général. Mais, nous pouvons dire que cela varie suivant la période et la
situation qui se passe dans la société et dans l’Etat. Par exemple, les anciens travailleurs
nous avons dit que pendant la crise de 2009, les cas étaient très nombreux à cause de la perte
d’emploi, parce que beaucoup des entreprises ont enfermé leur porte comme les zones
franches,…
Tableau 6 : Niveau d’instruction des femmes victimes
Niveau d’instruction Nombre des femmes
Illettrée 2
Primaire 20
Secondaire 26
Lycéenne 18
Universitaire 4
Source : Enquête personnelle pendant notre stage, Janvier jusqu’en avril 2016
Les mesures prises en faveur de la scolarisation et du comportement relationnel du
couple jouent un rôle important dans l’action de SPDTS, en général et dans l’amélioration
du bien-être des femmes et de la famille.
D’ailleurs, depuis l’indépendance, l’éducation est toujours considérée par les
gouvernements qui se sont succédé, comme un secteur clé dans la stratégie du
développement intellectuel. Dans le cadre de la mise en œuvre des différents programmes et
reformes, des efforts ont été déployé en vue de développer quantitativement et
qualitativement le système d’éducation et de formation à Madagascar.
En outre, la plupart des femmes que nous avons enquêtées ici c’étaient arrêtées au
second cycle ; c’est-à-dire entre la classe de 6ème à 3ème. Cette situation nous amène à déduire
que les femmes qui viennent de ce centre ne sont pas très instruites.Concernant leur situation
économique, les catégories socio-professionnelles des femmes bénéficiaires se présentent
comme suit.
32
Tableau 7 : Catégorie socio-professionnelle des femmes cibles
Profession Pourcentage (%)
Commerçant ambulant 10
Transporteuse de briques 14
Lessiveuse 17
Epicier 1.4
Commerçant de bois 1.4
Coiffeuse 1.4
Vendeuse des légumes 2.9
domestique 12.9
Tailleuse de pierre 15.7
Zone franche 2.9
Sans travail 20
Pourcentage total 100
Source : Enquête personnelle, janvier en avril 2016
Comme nous avons dit à la précédente interprétation, le volet de la profession et
l’autre variable vont toujours de pair dans la recherche qualitative et quantitative.
La plupart des femmes enquêtées sont sans travail ou travaillent dans l’indépendance.
Ainsi, nous avons vu des lessiveuses, tailleurs de pierre, transporteuses des briques, et des
domestiques. De plus, elles restent encore dans le secteur informel.
Cette situation est due au manque d’expérience et au niveau d’étude assez bas.
Par ailleurs, elles ne touchent qu’un salaire minimum.
33
Tableau 8 : Localité des enquêtés
Localités des familles enquêtées Nombres des cas
Soamanandrariny 9
Akamasoa 23
Andraisoro 3
Ambohimahitsy 14
Mahazo 8
Ambomanga kely 10
Alasora 1
Ambatomanga (alarobia) 1
Sambava (mais sans domicile fixe à Antananarivo) 1
Total 70
Source : Enquête personnelle, janvier jusqu’avril 2016
Ce tableau nous montre que la majorité de nos bénéficiaires vivent dans le fokontany
Akamasoa ou plus précisément dans le village de père Pedro. Nous avons eu 23 cas. Ce
nombre n’est pas étrange parce que nous savons bien d’où vient la population de
l’Akamasoa. Ce sont de personnes qui viennent de niveau d’instruction limité et de situation
socio-économique précaire ; ils sont majoritairement « ex-sans abri », alors le système
familial ne peut pas être bien configuré. Ensuite, ce fokontany est un peu proche de SPDTS.
Dans le fokontany Ambohimahitsy qui en a 14 cas et Fokontany Ambohimangakely
qui en a 10, représentent encore la dizaine des bénéficiaires.
En outre, le Fokontany Mahazo qui en a 8 cas et le Fokontany Soamanandrariny qui
en a 9. Ici nous pouvons dire que, le nombre du cas ne dépend pas de la distance entre le
centre et le lieu où les bénéficiaires habitent, mais c’est une question de niveau socio-
économique et d’instruction.
La zone d’intervention du SPDTS n’est pas bornée à Antananarivo mais dans toutes
les régions de Madagascar. Comme le cas d’Ambatomanga Alarobia et le cas de Sambava.
Ce dernier est une femme qui a un enfant d’un an et deux mois, elle et son enfant viennent à
Antananarivo pour suivre son conjoint mais ce monsieur s’enfuit d’elle et son enfant. Alors
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ils n’avaient plus d’abri pendant une semaine. Après, elle entendait le SPDTS quelque part,
alors ils venaient chez SPDTS, et ils sont hébergées par ce centre.
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Chapitre 2 : Les manifestations, les causes et les impacts de la violence conjugale
Dans ce chapitre, nous allons essayer d’apporter des réponses sur les causes et les
impacts de la violence conjugale. Il sera divisé en deux grandes sections afin de mieux
étudier les hypothèses.
Section 1 : causes de la violence conjugale
I. Les pratiques coutumières
Les facteurs d’origine de la violence à l’égard des femmes sont multiples : la pauvreté,
l’inégalité de sexe et l’injustice sont des facteurs majeurs. Il s’avère nécessaire de voir si
certaines cultures malgaches aboutissent à cette inégalité de sexe. C’est ce qui nous fait
entrer dans notre première hypothèse qui est la suivante :
Le poids des pratiques coutumières négatives à l’égard de la femme constitue
un facteur de la violence dans le couple.
Les pratiques coutumières sont nombreuses à savoir :
Les expressions qui rabaissent le statut de la femme malgache
Il se trouve que certaines pratiques coutumières malgaches défavorisent le statut des
femmes et sont perçues comme des sources de domination masculine.
Le tableau suivant nous montre quelques expressions qui rabaissent les rôles de la
femme malgache :
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Tableau 9 : Image courant de l’homme et de la femme selon la société malgache
Pour les hommes Pour les femmes
1- « andry iankinana » : le père est le
« pilier », le grand chef de famille
a) « kitapo nifonosana » : une femme
enceinte n’est juse qu’une sorte de
« sac » pour son bébé
2- « loharanom-pianakaviana » :
source de descendances
b) « kofehy manara-panjaitra » : les
subordonées qui ne font que suivre
leur mari
3- « tompon’ny fanapahankevitra » : le
décideur
c) « akohovavy maneno » : si une
femme prend la parole en public, on
dit qu’elle est une « poule qui
chante »
4- “ Ny lehilahy tsy boka herintaona” :
toujours fort même dans les
situations difficiles
d) « izy sady lahy no mahery fa izaho
sady vavy no malemy » : lui c’est un
homme et à la fois il est fort, mais
moi je ne suis qu’une femme.
5- « Ny lehilahy tsy mba ratsy » : les
hommes ne sont jamais mauvais, ni
laids
e) « tsara tarehy petaka orona,
voatondro iray ny tsininy » : même
si une femme est belle, elle a
toujours un défaut.
6- « naniry zaza ka tera-dahy » : une
préférence pour un enfant de sexe
masculin, les parents sont félicités
s’ils donnent naissance à un fils
f) « arahabaina nahazo mpatsaka » :
si la mère a accouché d’une petite
fille, le bébé est moins considéré par
la société.
Source : Recherche sur les proverbes malgaches, avril 2016
Ce tableau montre le statut supérieur de l’homme par rapport à celui de la femme.
Avec ces expressions que l’on utilise quotidiennement, il est perçu que les hommes sont de
plus en plus valorisés alors que les femmes, à leur tour, le sont moins en moins. Or, notre
société n’est même pas consciente des effets que cela représente pour les femmes.
Durant les entretiens avec les couples, nous avons toujours entendu ces expressions.
Chez les hommes, ils disent « ny lehilahy no mandidy satria izy no lohan’ny fianakaviana »
(nous sommes les chefs de famille et c’est à nous de prendre les décisions au niveau du
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foyer), « izaho no mitady vola fa izy dia mikarakara tokantrano fotsiny no ataony » (les
hommes travaillent mais les femmes, elles s’occupent des tâches ménagères). D’un autre
côté, les femmes aussi se rabaissent inconsciemment d’elles-mêmes en disant : « efa niaritra
sy nandefitra ihany aho izay ela izay satria ny tokantrano fiafina fa tsy niova ianao… » (J’ai
souffert en silence et j’espérais que tu allais changer).
Avec l’expression courante comme : « ny tokantrano fiafiana » qui masque les
formes de violence dont la femme est victime. Elle est incapable de distinguer les simples
conflits de couple et les vraies violences conjugales.
Il y a aussi ce que l’on appelle le « kitay telo andalana » avant les années 1990. C’est
une façon de distribuer les biens après la séparation des époux où l’homme touche les deux
tiers (2/3) et la femme, à son tour, n’a que le tiers (1/3). Heureusement, à partir des années
1990, c’est le « zara mira » qui est appliqué (50% pour l’homme et 50% pour la femme)
dans les contrats de mariage civil.
« Ny tokantrano tsy ahahaka » (on ne révèle à personne les problèmes du ménage).
Nous avons mentionné auparavant à propos de la violence sexuelle, la plupart des femmes
n’osent dire cela. Il est vrai que le couple a sa vie privée qui ne regarde que les époux eux-
mêmes mais quand il y a abus de pouvoir de l’homme, même s’il est le chef de famille, il
faut que la femme ose le dire afin qu’elle puisse bénéficier de l’aide extérieure (famille,
voisins, assistances sociales, les centres ou associations qui luttent contre la violence à
l’encontre des femmes). Si cette phrase prédomine chez une femme malgache, elle
n’acceptera jamais de faire un témoignage de violence domestique même dans l’anonymat.
Ce qui ne la permet pas de trouver des solutions.
Les différentes expressions malgaches que l’on utilise quotidiennement et
inconsciemment permettent aux hommes d’augmenter de plus en plus leur domination sur
les femmes.
II. Violence au foyer
Cela fait partie de la culture malgache et de nos jours, certaines familles en pratiquent
encore. La société traditionnelle malgache pense que les mères de famille ne devront pas
pratiquer d’activités génératrices de revenu. Leur rôle est juste de s’occuper des enfants et
des tâches ménagères. Par ailleurs, les femmes, avec un inferieur niveau intellectuel, dans la
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plupart des cas, doivent dépendre de leur époux. Elles peuvent se retrouver dans une situation
de dénuement une fois que leur conjoint disparait ou ils se séparent (les cas de divorce sont
rares). N’ayant exercé de travail rémunérateur ni disposé de biens qui leur permettent de
s’adonner à des activités de production formelles, elles deviennent des proies faciles pour la
violence.
Avec notre, l’échantillonnage, certaines femmes ne subissent pas de violence
financière mais juste de type psychologique.
Voici des exemples où les mères de famille sont victimes de violence financière :
Une dame H, âgée de 34 ans, est une femme enceinte et mère de deux enfants de 10
ans et de 7 ans. Elle travaille comme domestique, or son salaire est loin d’être suffisant pour
les besoins de la famille ; elle s’occupe de ses enfants parce que son mari travail à Tsirinala
Moramanga, qui fait tout travail en bois, tandis que la dame enceinte avec ses enfants
habitent à Ambohimangakely. Ce mari est âgé de 31 ans, il ne donne presque pas d’argent,
il ne vient pas dans son foyer conjugal. C’est pour cela que la dame a demandé de l’aide au
centre SPDTS Soamanandrariny. Elle ajoute : «D’après notre mariage en mars 2015, mon
mari a trouvé de travail à Antsirinala Moramanga, mais j’ai décidé de rester à
Ambohimangakely, parce que j’avais mon travail à Ambohimangakely. De plus j’étais
enceinte (huit mois) de mon premier enfant et mes parents m’interdisaient d’y aller. Pendant
les 06 premier mois de son départ, il m’envoyait de l’argent et je n’avais pas eu de problème
d’argent. Après, ce financement a été rompu, nous n’avions plus de nouvelle de lui pendant
le septième jusqu’au quinzième mois de son départ. Mais je ne savais pas son lieu de travail
parce qu’il m’a dit que c’est dans la forêt à plusieurs kilomètres de Antsirinala, ni une
reconnaissance de son patron. Après il est revenu chez nous et il ne me donnait que
12000ariary. Je l’interrogeais pourquoi, et il m’a répondu que le marché était très mauvais.
Il reste chez nous pendant deux mois et demi, après il retournait et ne donne plus d’argent
pourtant j’étais tombé enceinte de lui. Il ne revenait pas que j’ai accouché quatre mois de
mon deuxième enfant. Tous nos besoins étaient financés par notre parent. Quand il est
arrivé, mes parents étaient très en colère de lui. Il a décidé d’arrêté son travail à Antsirinala
puis il a trouvé de travail à Itaosy. Jusqu’à maintenant il a travaillé toujours dans son
dernier lieu de travail mais depuis le mois d’aout 2015, il ne me donne plus d’argent, il ne
rentre plus dans notre foyer conjugal, mes parents ne peuvent plus financer parce qu’ils
arrivent à leur troisième âge, regarde c’est ma troisième grossesse ». C’est en arrivant au
SPDTS que le mari a donné 100 000 ariary par mois autre que les écolages de leurs deux
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enfants à l’assistance sociale comme contribution à charge de ménage. Cette assistante
sociale l’a donnée à la femme.
Source : Enquête personnelle au SPDTS, janvier 2016
Une autre enquêtée : Madame I, mère d’un bébé de 2 mois, est victime de violence
financière. Cette femme ne savait auparavent que son conjoint a été marié ; mais 1 mois
avant l’accouchement de madame I, le mari la donne 80000ariary pour l’accouchement et il
a dit : « je suis marié ». Et après ce moment-là, le monsieur ne revient pas, or madame I n’a
pas de travail, elle a loué, l’électricité,… Elle ne peut pas travaillé, à cause de son bébé.
Source : Enquête personnelle, avril 2016
Jusqu’à mon fin de stage, le SPDTS avec sa coopération avec le Fokontany allait
toujours à la recherche de ce monsieur.
A part les sources des violences citées plus haut, il en existe aussi d’autres que l’on
ne peut négliger dans la société à savoir :
III. L’instabilité professionnelle du conjoint
Actuellement, notre pays traverse une période d’instabilité politique. L’économie
Malgache est de plus en plus instable. Le taux de chômage n’arrête pas d’augmenter.
Dans la famille, lorsqu’il existe des problèmes au travail (risque de chômage
technique), l’homme devient irritable, stressé. Ce sont des facteurs qui le poussent à être
physiquement ou moralement agressif envers sa femme et ses enfants.
L’alcoolisme du mari est l’une des premières causes de la violence. Son agressivité
augmente de plus en plus et il est capable d’exécuter des choses dangereuses. Voyons cet
exemple :
« Depuis que mon mari a perdu son emploi (gardien), il a travaillé temporairement,
et est devenu alcoolique. Quand il est ivre, il nous insulte et quand on a une situation qu’il
ne plait pas, il me bat. Il a cassé la vaisselle. Il prend tout ce qu’il trouve pour frapper les
enfants. Quelques fois, il rentre tard, il m’a fait violer. Il fait pénétrer son pénis sur mon
anus. Je suis vendeuse de légume et il a volé notre petit épargne ».
Source : enquête personnelle, février 2016
Vu ce témoignage, l’homme est une « bête » lorsqu’il abuse de l’alcool et arrive à
faire des choses épouvantables à son entourage et sa partenaire est la première victime.
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Remarque : Dans presque tous les cas de violence conjugale que l’on observé et
étudié, les pères de famille sont tous alcooliques. D’après nos observations durant les
enquêtes, il y a même ceux qui prennent de la drogue mais il est difficile pour la femme de
l’avouer.
Mais quand même, beaucoup de femmes victimes aussi sont alcooliques et c’est à
cause de cela que leur mari arrive à faire la violence. Voici un cas de femme alcoolique,
victime de violence conjugale :
Une femme est arrivée au SPDTS. Elle était victime de violence physique : coups et