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MEDIAIN FRANCIA.,, Ræreil & mébrtges offert à K eat Pr,nolltt atrt o W n nN E R ù fwion fu eon 65' anniversaire W æ ænlr. d ællegues françai,s Avec une préface de Georges Duby de I'Académie française r:Énaurr.r-Éorrrorvs
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La tombe de Clovis

May 02, 2023

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Page 1: La tombe de Clovis

MEDIAIN FRANCIA.,,

Ræreil & mébrtges offert à

K eat Pr,nolltt atrt o W n nN E R

ù fwion fu eon 65' anniversaire

W æ ænlr. d ællegues françai,s

Avec une préface de Georges Dubyde I'Académie française

r:Énaurr.r-Éorrrorvs

Page 2: La tombe de Clovis

Paffick Pértn

IJT TOMBE DE CLOVIS *

(avec planohes)

Àlors que nous connaissons Ia tombe de son père Childéric (l) etque nous avons une idée assez précise des usages funéraires quifurent ceux de ses successeurs (2), nous ne savons rien de la tornbede Clovis, sinon qu'elle se trouvait dans la basilique parisienne desSaints-Apôtres (qui prirent ultérieurement la titulature de Sainte-Geneviève). Cette lacune est d'autant plus regrettable pour les his-toriens et les archéologues que le mode de sépulture du vainquanrde Vouillé, premier des Mérovingiens à être devenu chrétien et avoirété inhumé dans une église, a marqué un toumant décisif par

* M. Martin HEINZELMANN, Institut Historique Allemand de Paris, spécialistede sainle Geneviève (voir n. 8), a eu l'amàbilité de relire cette -étude

etdo nou§ faire bénéficier de piécieux conseils. Nous l,en remercions trèsamicalement, ainsi que Mme KAZÀNSKI, en ce qui concerne d'utilesréférences bibliographiques sur les Saints-Apôtres de Constantinople.(l) |ean.lacques Currur, Anastasis Chîlderici I Francorum regls..., Anvers, 1655.On en trouvera Ia bibüographie actualisée dans Michel lü%lcsKr et pahickP.ÉnIU- Le mobilier _furyérairi de Childéric I"'. Etat de la question et percWc-tlrves, à pgraître à la fin de 1988 dans les Actes des y11ie lsumées-intdrna-tiorules d-'Archéo-lo^gie mérovingienne (Soissons, 1986), Revue archéologiquede Picardie, p. 13-38.

(2) §arl-Hctnrlch KnücBn, Kônigsgrabkirchen der Franken, Angelsachsen unilI.qngoQarden bis zur Mitte des 8. lahrhunderts. Ein histortscher Katalog,Munich, 1971. Voir également I'utile synthèse de Michael Mürr.en-WrlrB,Kônigsgab und Kônigsgrabkirche. Funde und Belunde im frühgeschichtlichenund mlttelalterllchen Nordeuropa, dans Bericht der Rijmisch-GernunischenKotnmisslon, 65, 1982, p. 55C558.

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Patrîck Périn

rapport aux traditions funéraires de ses ancêtres paiens, illustréesau premier chef par la tombe de son père. En revanche, il n'estpas certain que la tombe de Clovis ait servi de modèle direct à sessuccesseurs, sinon par le choix désormais irrémédiable d'une églisecornme lieu de sépulture. Il semble en effet, ainsi que le suggèreun passage de Grégoire de ïours, que Clovis, considéré comme un« nouveau Constantin u, bénéficia d'un mode d'inhumation particulier,peut-être comparable à celui des empereurs byzantins. Il nous adonc paru intéressant d'envisager celui-ci, non pour faire de l'« ar-chéologie-fiction rr, mais pour susciter le projet d'une fouille decontrôle à l'emplacement de l'ancienne basilique des Saints-Apôtres,oir des possibilités d'investigation subsistent. S'il est sans douteutopique, comme nous le verrons, d'espérer encore la découverte destombes de Clovis et de Clotilde, du moins peut-on attendre d'unetelle recherche une meilleure connaissance archéologique de l'égliseprimitive, voire la localisation du mausolée royal.

I. DONNEES HISÎORIQUES SUR LA TOMBE DE CLOVIS

[.es seules précisions topographiques concernant la tombe deClovis sont fournies par Grégoire de Tours dans les Libri histo-riarum X (3). Un premier passage indique que le souverain, mortà Paris cinq ans après la bataille de Vouillé (donc en 511), à lâgede 45 ans et après 30 ans de règne, fut enseveli dans la basiliqueparisienne des Saints-Apôtres qu'il avait édifiée avec Clotilde (4).Dans un second passage relatif à la mort de Clotilde (544), Grégoireest plus précis et relate que la reine fut enterrée in sacrario basilicaesancti Petri ad latus Chlodovechi regis sepulta. est a filîis sais (5).Nous apprenons encore par l'historien des Francs que c'est auprèsde Clovis que reposèrent ultérieurement sa fille Clotilde, épouse duroi des Wisigoths Amalaric (6), ainsi que ses deux petits-fils Theu-doald et Gontaire, les enfants de Clodomir assassinés en 524 surordre de Clotaire et de Childebert (7). Par la suite, il n'y eut plus dedépositions royales mérovingiennes aux Saints-Apôtres, tandis que latombe de sainte Geneviève, sur laquelle Clovis et Clotilde avaientélevé üeur basilique funéraire, entraînait la formation d'une vastenécropole ad sanctos, aussi bien à lTntérieur qu'à ses abords (8).

(5) GnÉcornr »r Touns, Libri historiarum X, éd. B. Knuscn et W. LEvrsoN,Hanovre, 19361951, (M.G.H., §.R.M., I, l).Ibid.l,48.Ibld,, lv, l.Ibld. Üt,10.Ibtd., ilt, 18.

tcr

latqlck PÉnrx, avec la collaboration de Philippe Vruy et Laurent RnNou,Colltctlone mérovîngiennes du Musée Carntivàlet, Paris, 1985 (Cataloguesd'Art ot d'Hlrtoirp du Mueée Carnavalet, II), p. 148-173. Nous y proposons,

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La tombe de Clovis f'On a parfois considéré que le terme de sacrariun, utilisé par

Grégoire de Tours, désignait soit le sanctuaire (9) des Saints-Apôtres,soit son chæur proprement dit (10), lieu privilégié par excellencesous lequel se trouvait de plus la tombe de sainte Geneviève. Clovis,Clotilde et leurs proches auraient donc ainsi reposé à côté de lagrande sainte parisienne. On a également suggéré que ce sacrariutnavait été plutôt une annexe du monument(11). Deux argumentsprincipaux sont en faveur de cette seconde hypothèse. Il est toutd'abord peu probable que les souverains mérovingiens aient étéenterrés à proximité immédiate de la tombe de sainte Geneviève.En effet, même si l'on ignore tout de sa disposition primitlve, onpeut cependant supposer qu'elle se trouvait dans une memoriaétablie sous le chæur et peut-être déjà accessible aux fidèles, commeelle l'était à l'époque de saint Eloi(l2). Quoiqu'il en soit, on imaginemal que Clovis et Clotilde aient pu envisager de placer leurs tombesdans I'espace sacré réservé au culte de la sainte pour laquelle ilsavaient eu une si grande vénération.

Un second argument, direct cette fois, plaide également enfaveur d'une annexe de la basilique. Il s'agit de Ia signification dumot sacrarium dans les æuvres de Grégoire de Tours. Grâce aurécent ouvrage de Madame Weidemann, la chose est désormais

après d'autres, que sainte Geneviève mourut vers 502 et que sa tombe,immédiatement vénérée, ne fut pas déplacée quand Clovis et Clotilde firentconstruire leur basilique funéraire, mais servit au contraire de noyau à lanouvelle église, Sur sainte Geneviève, voir notamment Dom ]acques Dusorset Laure BreuuoNr-Mlrrtnr, Saînte Genevïève de Pmis. La vîe, le culte,I'art, Pais, 1982, et Martin HBrNzELrr{ANN et }oseph-Claude PouLtN, Les Viesanciennes de sainte Genevîève de Paris. Etudes critîques, Paris, 1986,D'après ces derniers, les versions C. B, D et E de la Vie de sainte Gene»îève(VIIIe/IX' siècles) ne mentionnent plus I'oratorium de bois.

(9) Alain Enr.luor-BnauDENBURc, Le roi est mort. Etude sur les funérailles,les sépultures et les tombeaux des roîs de France iusqu'à la fin du XIIIg siècle,Paris, 1975, p. 50.

(10) May Vrrrlr.annTnorurounorr, Denise Fosslnp, Elisabeth Crurm et ColetteLutry-Lesseur, Les anciennes églises suburbaînes de Paris (IVo-X' siè-cles), dans Parîs et lle-de-France, Mémoires de la Fédération des Sociétéshistoriques et archéologiques de Paris et de flle-de-France, t. xt (1960),p. 170.

(1t) May VIrrlr,ln»Tnoïrrounorr, Les monutnents religîeux de la Gaule d'aprèsles æuvres de Grégoire de Tours, Paris, 1976, p. 206.

(12) SerNr OueN, Vita Eligîi, éd. Krusch, Hanovre 1888 (M.G.fr., §.R.M., IV,pp. 634-771), I, chap. 17, p. 688. De nombreux exemples archéologiquesinontrent que de telles memoriae, situées sous des églises et accessiblesaux fidèles, étaient courantes aussi bien à l'époque paléochrétienne gu'àl'époque mérovingienne. Voir notamment r Charles Bor.nrr, Les premiersédîfices chrétîens de la Madeleine à Genève, Genève, 1977 ; Renée Corm'or:lte, Grenoble aux premîers tetnps chrétiens, Paris, 1986 (Guides archéo'logiques de la France, no 9); Monique ]r,tNtwr-Ver.ut,_ Roger L,ruxBnnoIset-Jèan-FranÇois Rpntarm, Vîenne aux premiers temps chrétîens, Paris, 1986(îbtd., a" 11); Iean-François Rrrrveuo, Lyon aux premiers temps chrétîens:basiliques et nécropoles, Paris, 1986 (ibid., rf l0).

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Patrick Périn

tlt6o, cc. tcrme ayant bénéficié, avec beaucoup d'autres, d,une analysecxomplalre (13). Dans l'église de Berny-Rivière (Àisne), il s,agis§aitd'un local situé de telle manière qu'on pouvait entendre ce [ui sedlsalt dans le chæur sans être vu. e sàint-Agricola-et-saint-vitalisde Clermont, le sacrarium était séparé de l,église proprement ditepar un rideau (sans que l'on sache s'il y avait une porte). C,estencore dans un local désigné par ce nom que l,on conservait lesvases sacrés, les reliques ou les dons votifs. L'interprétation d'autrespassages de Grégoire montre encore que c'est dans le sacrarium de lacathédrale que l'évêque se retirait, lors des messes et des officesqu'il ne célébrait pas lui-même, ou qu'il pouvait recevoir la visited'un confrère. si ces diverses mentions dénotent la relative impré-cision du terme sacrarium quant à la destination du lieu qu,il diési-gnait, du moins, dans la langùe de Grégoire de Tours, sa loôafisationen- tant que pièce annexe d'une église, proche du chæur, est par-faitement établie. on doit donc en conclüre que les tombes royàlesmérovingiennes n'ont pu se trouver à l,emplJcement du chæur dessaints-Apôtres, mais dans une annexe de la basilique sans douteproche du chæur.

2. MODE DE SEPULTURE DES EMPEREURS BYZANTINSA ILIEPOQUE DE CLOVIS

La localisation approximative des tombes de clovis, de clotildeet de leurs proches paraissant acquise, il reste à s'interroger sur lanature architecturale du sacrarium qui les reçut ainsi qüe sur lamanière dont les souverains furent enterrés. Fâute de dèscriptionscontemporaines ou postérieures, on ne peut tenter de répondre àces qtrestions qu'en recherchant des points de comparaison iossibles,aussi bien pour le mausolée que pour le mode d-'inhumation qui yfut pratiqué.

Modèles possibles pour le mausolée

si les lieux de sépulture des descendants de clovis nous sontassez bien connus, notamment à saint-Germain-des-prés et à saint-Denis (14), ils ne nou-s sont pas cependant d'un grand r""o* po*une meilleure compréhension du sacrarium des saints-epôtres (14^bis).

(t3) {argarete wBrpnuanx,_Kulturgeschichte der Merowingerzeit nach den werken.- _- Gregors von Tours, Mayence, 1982, 2 vol., t. rr, p. -131.(14) Kntlorn, o!, git. supra, note 2 : sur Saini-Oe*irail-dèJ-irés, p. 10I et se.;rur Saint-Denis. p. 171 et ss.(llDis) N-éanmoins, cômme nous l'a fait remarquer M. Heinzelmânn. on Deur

6t0bllr un intéressant parallèle entre les modes de sépulture -de

Cfovis0t do rcn lils clotaire.,sènrant sa mort approcher

".t,ri-ri 6iï"nt À--soissonitr oorpr do ralnt Médard de Noyon (dè'même qd-èiovir'èeiîri-ae sainte

lcc

La tombe de Clo'vis I"'

En effet, les souverains mérovingiens et leur famille, autant qubnen puisse juger par l'archéologie(15), furent enterrés dans le chæurou la nef de leurs églises funéraires et non dans des locaux adjacents.Force nous est donc de recourir à d'autres exemples pour tenter deprogresser.

S'appuyant sur Grégoire de Tours et d'autres sources, les histo-riens n'ont pas manqué de souligner les relations diplomatiques queByzance s'efforça de nouer avec Clovis(16). Leur meilleure illustra-tion est sans conteste la fameuse « cérémonie de Tours » où l'empe-reur romain d'Orient Anastase fit remettre au vainqueur de Vouilléle " diplôme du consulat » (17). Selon Grégoire de Tours, Clovisrevêtit une tunique de pourpre et une chlamyde, plaçant sur satête un diadème et défilant dans les rues de la ville tel un généralromain lors de son triomphe, se faisant appeler consul ou auguste.C'est alors qu'il décida de fi.xer sa capitale à Paris oir il devait édifierpar la suite son mausolée des Saints-Apôtres. Dès Grégoire de Toursau moins, qui célèbre Clovis comme un « nouveau Constantin « (18),on n'a pas manqué de mettre en parallèle ces événements avec cer-taines étapes du règne de Constantin le Grand, telle sa conversion,ses victoireg, son æuvre unificatrice, enfin son choix d'une nouvellecapitale, Constantinople, où il devait élever son mausolée dynastiquedes Saints-Apôtres (18 bis). S'il n'est pas douteux que les conver-sions spectaculaires des deux souverains aient inspiré a posteriori lacomparaison édifiante de leurs règnes, on ne peut cependant rejeterl'éventualité 'd'une imitatio imperii volontaire, peut-être inspirée àClovis par son entourage « romain », err ce qui concerne le choixd'une capitale et l'érection d'un mausolée dynastique portant lamême titulature que celui de Constantin. Dans cette mesure, il n'est

Geneviève dont on peut gupposer qu'il aurait dû trouver place dans la basiliquede Saint-Denis) et il édifia à son emplacement un oratarium de bois (cequ'avait fait Clovis à Paris sur la tombe de Geneviève), avant de leremplacer par la basilique funéraire qu'il se destinait. Il en fut dilÏéremmentavec Childebert qui ne fonda pas sa basilique funéraire sur une tombevénêrée préexistante, mais y plaça les précieuses reliques qu'il avait appot-tées d'Espagne (tunique de saint Vincent et fragment de la Vraie Croii).

(15) Mürr,Bn-WrLLE, op. cit., supra, note 2 ; sur Saint-Germain-des-Prés, PÉnrH,op. cit, supra, note 8, p. 268 et ss. ; sur Saint-Denis, voir Sumner McKr.rrourCnossy et Pamela Z. Bwn, The royal abbey of Saint-Denis lrom itsbeginnings to the death ol Suger (475-1151), Yale. 1987, en ce qui concernel'histoire du monument ; la dernière mise au point relative à la nécro-pole mérovingienne est due à Michel Fr,suny et Albert Fnexcr-Lmrono,Bijoux et parures mérovingiens de la reine Arégonde, belle-fîlle de Clouis,dans Dosslers de I'Archéologie, n' 32, janvier-février 1979.

(16) A. Gnsourr, L'Empire byzantin et la monarchie franque, Pais, 1888,p. 124-134,

(17) GnÉcornr oE TouRs, op. cit. supra, note 5, II, 38.(18) Ibid., fi, 31.(18bis) Voir en dernier Knücrn, op. cit. supta, note 2, p, 5l-52, en ce qui

concerne le parallèle byzantin,

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pas interdit de vouloir pousser plus loin le parallélisme à prolrosde ce dernier.

A l'époque de Clovis, les Saint-Apôtres de Constantinople ser'vaient dè mausolée impérial depuis Constantin le Grand ( + ggZ) etjusqulà Constantin VIII ( + 1028), Ia plupart des empereurs byzantinsy eùrent leur sépulture. Il ne subsiste rien du sanctuaire primitif,â'ailleurs partielÈment reconstruit sous Justinien à partir de 536,

l'Apostoteiôn ayant été détruit en 1469 et remplacé par la mosquée duCoàquérant (ta f'atifr)(19). Il est néanmoins possible d'avoir une idéedu monument et de ses aménagements successifs grâce à diversessources littéraires. La plus ancienne, et la plus précieuse pour nous,est la description que donne Eusèbe de la basilique de Constantin, ce

témoignage ètant côntemporain du règne de l'empereur.L'Apostoleîons'élevàit au centre d'une vaste cour bordée de portiques. Son plan étaiten forme de croix latine, mais on ignore si ses bras étaient dotés ounon dq bas-côtés. Leur croisée était surmontée d'un tambour percé de

baies à grilles de bronze et coiffé d'un toit conique. C'est à la croiséedes braJque se trouvait le sarcophage de Constantin, entouré par les

cénotaphei des douze Apôtres. ceux-ci étaient disposés à I'intérieurd'une èlôture otr était également l'autel. Cette disposition montre àl'évidence qu'on avait fris le parti d'assimiler volontairement lemausolée impérial au martyriim dédié aux Apôtres, Constantinapparaissant comme le treizième disciple du Christ. L'arrivée àCànstantinople de reliques des douze Apôtres, en 356/357, mit fin àcette situati,on que d'atrcuns jugeaient peut'être peu orthodoxe. Lesarcophage impérial fut transféré dans un mausolée adjacent circu'laire de type traaitionnel, tandis que la basilique était réservée auculte martÿrial. Cette dernière, dont le plan devait être fréquem'ment copié à la fin du IV" et au début du V" siècle, fut entièrementreconstruite par Justinien (527-565) qui respecta naturellement lemausolée de Ôonstantin et y ajouta le sien. Deux s/oz, situées au nordet au sud de la basilique, devaient également recevoir par la suitedes sépulrures impériales.

L'aipect originel de I'Apostoleion peut encore être précisé grâceà des monuments contemporains de même type, partiellement conser'vés ou révélés par les fouilles. L'un d'entre eux, situé à la périphériede Rome, constitue sans doute le parallèle le plus saisissant- Il s'agitde l'ancienne basilique Saint-Pierre-et-Saint-Marcellin et du mausoléeadjacent, dit d'Hélène (ou encore Tor Pignattara en raison despi§natte, petites amphores intégrées à sa votte pour l'alléggr), enpafiie conservé. Grâce aux fouilles, cet ensemble monumental a pu

(19) Sur loo Saints-Apôtres de Constantinople : A. HusENta*o, Grabeskirche und' A,poctetklrcho, Leipziü, 1908, II; Itichard KneurnBtlurn, Early chrlstlanaàd byzanttnb architeTture, The Pelican History of Art, 1965, p. 72 ol tt'

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être reconstitué(20). La basilique à chevet occidenté offrait un plancirciforme, le prolongement de ses collatéraux dans le chæur formantdéambulatoire, et était précédée par un avant-corps rectangularre.Celuici communiquait d'un côté avec la nef par trois ouvertures etde l'autre avec un mausolée en rotonde dans les parois duquel onavait aqrénagé en alternance quatre niches de section semi-circulaireet trois autres de section rectangulaire. La plus grande de ces

dernières, disposée dans l'axe du mausolée et de la basilique avaitété réservée de toute évidence au sarcophage du défunt le plusillustre. Diverses considérations archéologiques ont permis deconclure que la basilique proprement dite avait été élevée vers32û, le mausolée adjacent lui étant de peu postérieur. On admetgénéralement que celui-ci était primitivement destiné à Constantinlui-même avant qull ne choisisse Constantinople pour capitale etne fasse construire l'Apostoleion paur sa sépulture, et qu'iü reçuten définitive la tombe de sa mère, sainte Hélène. Il est encore inté-ressant de noter que la basilique et le mausolée étaient entourésau nord et au sud par deux cours bordées de portiques. Des mauso-lées secondaires s'y greffèrent, ainsi que sur la nef de la basilique,au cours du IV" siècle.

Abstraction faite du plan de leurs basiliques, les ensembles monu'mentaux do Saint-Pierre-et-Saint-lVlarcellin et des Saints'Apôtres deConstantlnople devaient avolr un aspect général assez voisin, l'unede leura almllltudoc, Gt non dea molndreg, étant l'emplacement desmausolécs ct do leur tombE la plua lllustro. La description des sar'cophagea lmpérlaux de l'Apostolelon par Nikolaos Mesarites(2l)montro alnsl quc commê à la Tor Pignattara,le mausolée en rotondese trouvalt à l'cst dc la basilique puisque le sarcophage de Constantinfaisait face au vlslteur quand il pénétrait dans le monument parson seul accès occidental, donnant dans la nef.

Les sarcophages

La description du mausolée de Constantin aux Saints-Àpôtres deConstantinople, de même que l'exemple du ., mausolée d'Hélène " àRome ne laissent planer aucun doute sur le mode de sépulture quiy fut pratiqué. Les défunts y reposaient dans des sarcophages placésdans des niches, et donc visibles, avant que l'augmentation dunombre des défunts ne conduisent aux Saint-Apôtres à disposer cer-tains sarcophages dans l'aire centrale du mausolée. Le grand sar-

(20) Jean GuvoN, La catacombe « aux deux lauriers>>, dans Les dossiers deI'archéologie, Débuts de I'art chrétien: Rotne, û" 18, septembre-octobre 1976,p. 66 et ss,; on y trouvera une copieuse bibliographie sur cet ensemblemonumental et sa reconstitution.

(21) Glanvilte DowNrv, The tombs of the byzantine emperors at the churchof the Holy Apostles in Constantinople, dans The lournal ol hellenic studies,vol. LXXIX (1959), p. 27-51.

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cophage de porphyre orné de scènes de batailles que l'on découvrità la lor Pignattara au début du Moyen Age et transporta au Vaticanfut peut-être celui que Constantin se destinait. Il donne en toutcas une itlée de la nature de ces tombeaux qui n'étaient en aucuncas des cénotaphes.

Autres modèles possibles

On ne peut clore cette brève analyse des mausolées impériauxayant pu servir de modèle pour la sépulture de Clovis sans citerdeux exemples empruntés aux « royaumes barbares », bien qu'ilssoient légèrement postérieurs à sa mort.

Il s'agit tout d'abord du mausolée de Théodoric le Grand (+ SZ01

à Ravenne, imitation évidente des mausolées impériaux même si lemonument demeure quelque peu énigmatique par son architectureet son relatif isolement monumental(22). Le prestige de Clovis ayantété comparable à celui de Théodoric, on est en droit de supposerque la sépulture du roi des Francs ne fut pas moins grandiose quecelle du roi des Ostrogoths, d'autant que leurs règnes furent mar-qués par une égale îmîtatio imperii.

Il s'agit ensuite du mausolée découvert en 1959 dans le sous-solde l'actuelle cathédrale de Cologne (23). Ce petit monument, sansdoute semi-hypogé, semble avoir été édifié dans l'atrium de la cathé-drale primitive. Il abritait deux caveaux où furent inhumés despersonnages anonymes de haut rang, sans doute apparentés auxrois francs de Cologne : une femme morte vers 530/540, qui futpeut-être la princesse lombarde Wisigarde, décédée peu après sonmariage avec Théodebert (534-548), et un jeune garçon, mort vers540. Si ce type de mausolée, dont on ignore ici l'élévation, dérive demodèles antiques bien connus, sa situation intra nxuros et dansl'enceinte même de la cathédrale demeure pour l'instant unique dansle monde mérovingien. De même que l'aristocratie franque prit rapi-dement l'habitude de se faire inhumer dans des églises à l'imitationde ses souverains, il n'est pas exclu que la sépulture de Clovis ait puservir de modèles à ces sépultures royales ou princières de peupostérieures.

3, CONJECTURES A PROPOS DU MAUSOLEE DE CLOVIS

Si l'on considère pour acquis que le sacrarium où, Clovis futonterré était une annexe de la basilique des Saints-Àpôtres, l'exis-tence d'un mausolée s'impose donc, sa disposition n'ayant pu être(22) R. HErosNnBrcH et H. fonaNNns, Das Grabmal Theodorichs zu Ravenna,

lVleebaden, 1971.(2t) Otto Doppnr,rslp et lV. Wnynns, en coll., Die Ausgrabungen im Dom zu

Kdln, Mayence, 1980.

t?0 371

La tombe de Clottîs I"inspirée que par un modèle de l'Antiquité chrétienne, au même titreque le sanctuaire proprement dit, et peut-être même par un modèleimpérial. Ce mausolée, cornme nous I'al'ons vu, a toutes les chancesd'avoir été proche du chæur de Ia basilique sous lequel avait déjàété aménagée la confession de sainte Geneviève. Faute de descrip-tions anciennes ou de découvertes archéologiques, il est actuellementimpossible de déterminer quel pouvait être l'aspect de ce monument:une rotonde située à l'est du chæur (dont l'orientation est attestéepar l'emplacement de la tombe de sainte Geneviève), ou plus simple-ment, une salle (semi-hypogée ?), adossée au chevet de la basiliqueet communiquant avec son chæur ? Quoiqu'il en soit, la présenced'un véritable mausolée a sans doute déterminé un mode d'inhu-mation adapté, les sarcophages de Clovis, de Clotilde et de leursproches parents ayant dû trouver place dans des niches, à moinsqu'il ne se soit agi, comme à Cologne, de caveaux aménagés dansune construction semi-hypogée. fl en sera tout autrement par lasuite où les rois mérovingiens ne paraissent plus avoir disposé devéritables mausolées, leurs sarcophages étant enfouis dans le so1des basiliques funéraires.

4. DESTINEES POSSIBLES DE LA TOMBE DE CLOVIS

Parvcnut I ccttc étapo do notre étude, quelques réflexions s'im-poocnt qurnt aux dcstlnées posslbles du mausolée et des tombeauxoù Clovlr, Clotlldo ct leurs proches furent ensevelis. Il est toutd'abord étonnant de constater le mutisme des sources historiques àleur_propoa (23 blo), En effet, il ne semble pas y avoir eu à l'abbayede Salnte.GcnGvlèv€ une tradition comparable à celle qui existàitencore à §alnt.Germain.des-Prés au XVfI" siècle. A cette époque, etmalgré Ia coupuro dcs raids normands, on conservait encoie [e sou-venir de I'cmplacement effectif d'un certain nombre de tombesroyales mérovlnglennes qui se trouvaient sous le chceur de l,abba-tiale. Plualeurs d'entre elles, notamment celles de Childebert I"" etde son épouse Ultrogothe, furent déplacées en 1645 lors de tra-vaux (24). D'autres travaux entrepris au même endroit en 1656 entrai-nè1ent la mise au jour de nouveaux sarcophages, les uns intacts, telcelui de Childéric lI (+ 674), les autres violés (dont certains auraient

(25âls) .Lee versions C, B, D et E de la Vie de sainte Geneÿîève ne laisantnulle mention aux VIII"-IXe siècles des tombes royales (bien qu,ellesmentlonnent le rôle de Clovis et de Clotilde comme bâtisieurs cie la baiiliquedes Salnts-Apôtres), _on peut se demander, avec M. Heinzelmann, ii'ièsouvenir de leur emplacement n'était pas déjà perdu à cette époque.

(24) Dom |acques Bourlrenr, Histoîre de- I'abbàye- royale de Saiu-dermain desPrez, P.aûs,.1724, p.251 et ss. Voir dans PÉnrN, ob. cit, supra note g, p. 272et ss. l'analyse critique de cette documentation.

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Patrick Pérîn

pourtant été vus intacts onze ans plus tôt). Dans l'ignorance duplan de la basilique primitive, fondée par Childebert en 558, il estbien difficile de dire si les sarcophages étaient bien à leur emplace-ment originel ou s'ils avaient fait l'objet de translations lors de lareconstruction de l'abbatiale au XI" siècle. Il est d'autre part intéressant de noter que l'identification des sarcophages, dont on connais'sait encore I'emplacement approximatif, n'était cependant pas assu'rée. C'est ainsi que la déposition de Childéric II ne put être iden'tifiée que par l'inscription gravée à l'intérieur de son sarcophage.Quoiqu'il en soit, la plupart des sarcophages royaux, même déplacés,avaient été pieusement préservés jusqu'en 1645 or) un moine indélicat,profitant des travaux, pilla une partie d'entre eux. Il confessa ceforfait sur son lit de mort, avouant avoir négocié au poids de l'or lesobjets précieux qui s'y trouvaient. Selon Dom Bernard de Mont'faucon, le religieux était encore en possession d'un reliquat de13 000 livres qui servirent à la construction des orgues de l'abbayeen 1664(25).

Il est donc curieux qu'aucune tradition analogue n'ait existé àSainte-Geneviève où le souvenir de ses illustres fondateurs, si chersà la monarchie française, n'a pu manquer d'être perpétué. La chosen'est cependant pas étonnante dans la mesure oir les premiers histo-riens de Sainte-Geneviève avaient échaffaudé une construction histo-rique qui excluait d'emblée une telle tradition (26). Selon eux, eneffet, les tombes de Clovis, de Clotilde, de leur fille et de leurs petits-enfants avaient été placées dès l'origine sous le maître-autel, dans lacrypte qui reçut le sarcophage de sainte Geneviève. Saint Eloi en fitun revêtement d'orfèvrerie vers 630, sans que le tombeau soit ouvert.Lors de la première incursion normande, en 845, les restes de Iasainte furent prélevés et placés dans une châsse, mise en lieu sûr.Il en fut de même en 850, 857 et 885, où l'abbaye fut saccagée. Enrevanche, on ne sait pas quel fut le sort des tombeaux royaux encette période troublée.

L'église bénéficia d'une reconstruction complète à partir duXI" siècle, époque à laquelle il convient de rapporter le chevet, lacrypte et les premières travées de la nef(27). Ces travaux se pour-suivirent jusqu'au milieu du XII' siècle, puis furent repris sousI'abbatiat d'Etienne de Tournai (1176-119l) et continués au XIII"

(25) Dom Bernard pn MoNtmucory Zes monuruens de la monarchïe françoise,Paris, 1729, t. t, p, 174,

(26) Dom F. CÂrnoi èt Dom Henri LBclrnca, Dictionnaire d'archéologie chré-tienne et de liturgie, Paris, tome rIt, 2, Paris, 1914, article « Clovis (baptêmeeépulture) ", p. àOlt et ss.: on y trouvera l'exposé des -thèses avancéestrâaitionnel[ement par les historiens de Sainte-Gêneviève- à. propos de latombe de Clovis ; ôette documentation est reprise et actualisée par MadamoVtur.unp-TnoïErouRorr, op. cit., supta, îote 10, p. 173 et ss.

(271 lbld., p, 173 et ee,

177

La tombe de Clovls I'siècle. Le sarcophage de sainte Geneviève fut roplaeé clEnr la nouvellecrypte, établie à l'emplacement de Ia précédanto, tandlr tluo rer rcli-ques étaient exposées dans une châsse déporéo dtnr l'égllro, tur l'outeldes Saints-Àpôtres. C'est seulement au XVII' rlèclo quo ln cuvc clusarcophage de la sainte, mutilé par doa générrtlonr do pélcrlnr, futplacée à l'intérieur d'un cénotapho do morbro, tendh quÉ le châascétait élevée sur quatre colonnoa dorrlèro lo mettnrrutel do l'églluehaute.

Selon Du Breul, e'ert ù c€ttË épguc qua lc eerdlnel de ln Roche-foucauld avait remplocé l'rnclon glrrnt du tul lrar un nouvcau (28).M. Erlandc-Brandonburs l ddmoatrÉ qu'll n'on étâlt rlen et que lecardinal s'étalt borné I dlrporr h monument iur un gocle demarbre (29). Inrtllll drnt lc ohour dt l'dgllro heutc au moins depuis1627, cclul-cl fut tnntporta ru futur Murdo clor Monuments françaisen 1793, pulr er lllÉ I tllnt.Denlr, oü ll oat toujours visible. Ladatatlon do oo dimt 0rl prrlrllomont étublie aujourd'hui, cetterculpturc ryrnt ata clÉOutâc danr lot annéeu 1220-1230. Nous ignoronstout dct dllHaütf Él €l Slmnt ontro lc XIII' et le XVII" siècle, latndltlon vanlrnt gurll rll Ôtd lnltlnlcrncnt placé dans la crypte.

tl l'hlrt€lrl du tonnhenu et cler rcliqucs de sainte Geneviève, ainsiEu'Olh tlt npportéc per lor hlstoriens de l'abbaye, paralt biendtrËlh, td nfgrt dono pnr la cns de celle des tombes royales méro-dndænfr que ü'on pout néonmoins tenter de reconstituer. Un0onladlt Frdrlable t'lntpono tout d'abord puisque, comme nous l'avonsYü,1|l tltlophagor cle Clovln, clc Clotilde et de leurs proches n'ont purvgtf al, orl;lnelloment cllrposés clans la memoria ou reposait sainteOmwlàW, }llrlr denr ttRo nnncxe de la basilique. Il est d'autre partlmpoftrnt dc aoter quo len sources du XVII" siècle, les premièresI âtrr nlrtlwmenl prdclucs cn la matière, ne font nulle mentionpour CtoYll d'un mrcophugc, mais seulement d'un mausolée sur-monté d'Un Slranl, rlnvunlugc assimilé alors à un cénotaphe qu'àun tonbtlu froélent let cenclrcs du roi. Ces considérations prélimi-nrlrcr noul ooRdulront en clclfinitive à envisager plusieurs hypothèses0onerfnlnt lfr dertlnéer possibles des tombes royales.

âl l'on rc f,e à la trnclltion génovéfaine, dont on peut douter del'lnolenngté, lo lonrbeuu dc Clovis serait demeuré dans la crypteEtlnl€.O€novlàve .lttrrltr'h sn reconstruction au XI" siècle où il auraitÉtd tranrfét{ denr l'églisc haute. Son emplacement primitif ayantdt âtru uno ânndxa rlu sanctuaire, il faudrait donc admettre qu'il aitdtd déplrcd su cotlr'lr clu Haut-Moyen Age, peut-être à l'occasion dela rupprerrlttn cttt sûcruriutn, lors de travaux d'agrandissement del'ddllleo, ou ëncore À l'occasion de l'aménagement d'une véritablecrypto denr la rcconclc moitié du XIII" siècle. Si ce fut le cas, on

(28) Dom Jsçgucr uu Bnuuu, Le théâtre des antiquitez de Paris, Paris, 1639,p. 20t.

(29) Enr.rnun Br.rxuuuuuno, op. cit. supro îote 9, p. 133-134.

373

Page 8: La tombe de Clovis

Patrick Périn

lgnoro ce qu'il advint des tombes royales lors des raids normands.ltlcn nc pcrmettant d'assurer que les moines aient pris soin ou eulo tcmps de mettre à l'abri les restes royaux, comme ils le fi.rent pourlcs reliques de sainte Geneviève, on est en droit de supposer que lestombcs furent pillées, sinon détruites, ce qui expliquerait que lesarcophage de Clovis n'ait pas été conservé et qu'on ait fabriqué parla suite un tombeau postiche.

On peut également pallier le silence des sources par un secondschéma explicatif, variante du précédent. Il est fort possible, en effet,que le sacrarium ait été détruit lors de travaux d'agrandissement(seconde moitié du VIII" siècle ?) ou de reconstruction (XI" siècle)de la basilique primitive. Dans la première éventualité, ces travauxintervinrent avant les raids norrnands, c'est-à'dire à une époque oùil y a tout lieu de croire que les tombes royales étaient encore àleur emplacement primitif. Trois cas de figures peuvent être alorsenvisagés : soit le transfert des sarcophages dans la crypte carolin-gienne, soit leur enfouissement sur place (surtout s'il s'agissait commeà Cologne d'un mausolée semihypogé) (30), soit enfi.n leur enfouis'sement dans le chæur ou la nef de l'église, selon les usages funérairesdes successeurs de Clovis, poursuivis par les Carolingiens. Dans cesdeux dernières éventualités, on pourrait envisager que les tombesroyales, comme celles de Saint-Germain-des-Prés ou de Saint-Denis,aient échappé aux destructions normandes et peut-être même à uneviolation ultérieure à l'occasion de travaux, aucune découverte ourelation a contrario n'étant connue (31). Le souvenir de I'emplacementdes sarcophages ayant été perdu, on conçoit volontiers qu'un tombeaupostiche aft éré placé dans la crypte au XIII" siècle pour commé-morer la mémoire du fondateur de Sainte-Geneviève.

Ces éventualités deviennent évidemment caduques si le sacrarîumétait encore conservé lors des invasions normandes, la violation dessarcophages royaux apparaissant alors inéluctable et justifiant lafabrication ultérieure d'un tombeau postiche pour Clovis (32).

(30) Op. cit. supra, note 23.(31) Cet argument négatif est recevable pour la fin de l'Ancien régime, où toute

découvêrte d'objéts précieux (officielle ou clandestine) n'aurait pas manqtéd'être signalée, comme à Saint-Germain-des-Prés ; il apparaît beaucoup glusaléatoire-quand on remonte les siècles du Moyen Age, bien que les tombesaient eu alors toutes les chances d'être sauvegardées pieusement si elles étaientencore rntactes.

(32) Si la bague sigillaire figurant dans le trésor du prétendant . Gondovald(tué lors âu sièÈe de Comminges en 585) était bien celle de Clovis, on pour-rait envisager que la tombe royale ait été violée tout ou partie avant la findu VI' siècle (lors de sa translation ?). Il n'est pas du tout certain, cependant,que Clovis aif été enterré, comme son père, avec sa bague sigillail% ce .quiic fut pas le cas de Childéric II (+ 674) : c|. supra notes 24 et 25: Libethlsloria.e Francorum, éd. Krush (M.G.H., S.R.M., II)' p. 257: o'Irr thcsauris regis ...anolum Ch\odovechî inscriptionem vel imaginem ins-erlplun »,

374

La tombe de Clovls I"5. INTERET D'UNE FOUILLE DE CONTROLE

A L'EMPLACEMENT DE IÀ RUE CLOVIS

Comme il est aisé de le démontrer, l'exécutlon d'unc foulllo docontrôle à l'emplacement de l'ancienne église §alnto.Gonovlàvo cstencore possible puisque l'essentiel de son omprlÊê ao tltuo tousl'actuelle rue Clovis. Il serait ainsi permis do vérlflor, lu molns par.tiellement, un certain nombre des hypothèro! lvtncéêt. §l l'on faitexception des multiples découvertcr eflectuéor aux rbordr do l'abba-tiale, du XVII" siècle à noc Jourt, c'ort.l.dlro à l'emplrcament de lavaste nécropole mérovinglonno ad, tanolo§(33), lot lculca fouilles àavoir porté sur le monumênt pnoprÊmont dlt furent celles que lepréfet Frochot ordonna ên lt07 I lr domcndo dc Napoléon I"', afinde rechercher les tombêt roytlot, llllor furcnt menées par les archi-tectes Rondelet ot Bourlr (11) st rulvlor par Alexandre Lenoir (35),qui devait fondor It Murû dor Monuments français, alors quel'église, fort délEbré0, étrlt ên courr dc démolition (une nouvelleéglieo Salnto-Goncvllvr, l'mtucl Panthéon, avait été consrruite plus àl'ouolt prr gouElot I prrtlr do 1755). Dcux plans, l'un au niveau du!ol, l'lutro an fondrtlon, furÉnt lovér ot aont reproduits par AlbertI*nolr drnr lr Statktlqw 'rl,onuil.ntar dc Parls (gC). I.e sôcond ptanIgyq! pou-r nour un lntérêt archéologlquo partlculler car ll donne toutl'égllro, fort ddlnbréo, étdt on cours dè clémolltlon (une nouvolled'abord un rolové pr6cls de la cryptc ct de,ses annexes. Le sarco-phago dc salnte Geneviève ne s'y'trouvait plus: reconnu quelquesannées auparavant, il avait été transporté dans l,église voisine Sâint-Etiennedu-Mont, où il est d'aiületrrs toujours coniervé. Le plan desfondations de la nef et des sépu,ltures qui y furent découvèrtes en1807 figure également sur ce précieux document que complètent lesaquarelles de Bourla ,fils d'après les esquisses de son père (32). On yvoit.une rimportante série de sarcophages du Haut-Moyen Age, doniplusieurs étaient décorés, ainsi que des tombes maçonnêes ou anthro-pomor.phes plus nécentes, ces dernières principalement situées à l,ex-trémité occidentale du collatéral nond de l'église (38). plusieurs sarco-phages furent hâtivement attribués à Clovis, à Clotilde et à leurs pro-ches en naison de leur décor et de leur emplacement privilégié (ils(lI) Vpit PÉnrg op. cit. supra, note 8, fre.27, p. I48.(J4) Alexandre Bounr.e, dii Bounr"e üils, Docîtments archéolosisues pour écrire

I'histoire de I'ancienne abbaye sainte-Geneviève de paris,-dànt I'Zgtise a étéf91tit1p9 en 1807 pat mon père pour trouÿer les tombes àes rois iiovis Io*...,Cl-o1i!!e". et autrcs, Bibl. historique de la Ville de paris, ancien manuscrii16.565 fol.

(35) Alexaqdle LrNorn, dans Le Moniteur du 19 mai 1807, p. 547, article reprisdans Mémoires de I'Académie celtique, t. r, 1807, p. ZSS-SA[.

(36) Albert LrNorn, Statistique monumeitale de Paris, pâris, 1867, 2 vol. in-fol..__. (Atlas) et I vol. in4" (Explication des planches), pl. r et v.(57) Bibl. nat,, Est. coll. Destailleur, t. rr, lol 62, n.

-J02, et 6j, n 30j.(58) La seule à avoir été fouillée si l'on en croit le plan de Lenoir.

375

Page 9: La tombe de Clovis

Patrick Périn

avaient été enfouis contre le rnur occidental de la crypte). La meil-leure connaissance que ,nous avons aujourd'hui de la chronologie de

ces sarcophages prouve qu'ils ne peuvent avoir été contemporainsdes inhumations royales (39) : ils reçurent sans doute à partir de laseconde moitié du VI' siècle les dépouilles de personnages de hautrang désireux de reposer au plus près des reliques de sainte Gene-viève. Contrairement à certains auteurs (40), on peut assurer que ces

sarcophages étaient bien à leur emplacement originel et n'avaientpas été déplacés à l'occasion des travaux du XI" siècle. D'autresexemples, telles les fouilles de la basilique Saint-Denis, témoignentà l'évidence que le plan de Iænoir et l'aquarelle de Bourla montrentune nécropole in situ. Bien plus, et comme à Saint-Denis, on peutproposer que les murs entre lesquels étaient comprises les tombesmérovingiennes, distants de 9 m, correspondaient très probablementaux murs extérieurs de la basilique primitive. Arasés lors de lareconstruction du XI" siècle, ils servirent à la fondation des piliersde la nef de la nouvelle église(41).

L'ancienne église Sainte-Geneviève ayant été démolie, la rueClovis fut aménagée à son emplacement, entre le mur goutterot méri'dional de Saint-Etienne-du-Mont et les bâtiments monastiques quiconstituent aujourd'hui le Lycée Henri IV (notamment le réfectoiredu XIII" siècle et le cloître du XV"), la << tour Clovis » (base duXI" siècle et étages du XV") étant le seul vestige conservé en élé'vation de l'abbatiale médiéva1e.

Autant qu'on en puisse juger, les fondations du monument nefurent pas détruites et si dix-huit sarcophages furent envoyés parAlexandre Lenoir au Musée des Monuments français (où ils ne furentmalheureusement pas conservés en 1817), les autres paraissent êredemeurés en place quand on combla l'excavation. C'est ce queconfirment les découvertes effectuées rue Clovis en 1946 et surtout en1963 (42), oir une tranchée ouverte par I'Electricité de France le longde Saint-Etienne-du-Mont révéla diverses fondations à fleur de solde l'ancienne église Sainte-Geneviève, ainsi que des sarcophagesmérovingiens non reconnus en 1807 à l'emplacement de son bas-côténord, très partiellement fouillé.

(59) Voir Gilbert-Robert Drr,lrnvB, dans PÉnrx, op. cit. supru, note 8, Les sarco'phages mérovingiens de pierre découverts à Paris, p. 689 et ss. (les sarcophagolàe prerre ornés découvèrts en 1807 relèvent de types qui ne semblont prrattestés avant le milieu du VIe siècle).

(40) VrsrLLenD-TRoîEKouRosn, op. cit. supru, îote 10, p. 185.(41) Sur cette question, voir PÉnrx, op. cit. supru, îote 8, p.^15f. . -(+zi ur.iu-eamèe MrqrBl, Alain Eni.eNoB-Bnlxorxsuno ef Cathorln! Outilrtx,- -'

Coiie iicheobgique âe Paris, l'" série, Commission du Yhtx Pesh, lttlt,1971, noticee n" 519-521.

t76

La tombe de Clopis I"I1 est donc inutile d'insister sur l'intérêt d'un réexamen du sous-

sol de la rue Clovis, peu perturbé depuis les fouilles de 1807 (43).

L'étude des maçonneries subsistantes selon des méthodes d'analysescientifique qui ont fait leurs preuves ne manquerait pas d'êtreriche d'ènseignement (44). lt serait par exemple possible de vérifierdans quelle mesure les murs de l'abbatiale médiévale ont pu se

greffer sur des fondations plus anciennes, notamment en ce quiconcerne les piliers de la nef. L'examen des vestiges de Ia crypte etde ses annexes revêtirait un égal intérêt, et notamment celui de lachapelle septentrionale. Du fait de sa situation particulière, de sonplan et de l'épaisseur de ses murs, celle-ci pourrait fort bien avoireu pour origine le sa.crqrium dont elle aurait conservé le plan etpeut-être même les fondations sinon une partie des murs (45). Àjou-tons à ce programme de recherche, la remise au jour de certains dessarcophages laissé en 1807 ainsi que la découverte prévisible denouvelles sépultures mérovingiennes !

La solution d'une partie des hypothèses que nous avons crupossible d'avancer à propos de la tombe de Clovis se trouve doncsous la rue parisienne du même nom. Bénéflciant d'un aménagementet d'un revêtement récents, cette voie scelle aujourd'hui une réserve

(43) Grâce à l'amabilité de M. Bauda, lngénieur à la Dlvtrlon dca plano devoieriee et ouvragee d'art do la villo do Parlr, ll nour r ôt6 pomiblo d'avoirconnaisssnce dcslésesux aoutotralnr cxhtrnt rctuollomont rour le ruo Clovie(égoutr, gaz, élcctrlclté, t6llDhonc, rto,) !t do vérlflor quo dc lmgor roctoursdC lr ruc ételcnt rrchlolôrlourmrnt rooenlblor tt Dru touché! par lesrue étrlcnt rrchlolodqutmant rocËnlblcr ct pcu touché! par les

of,ootuû dcpulr b iilËut Ou rlloh drrnlrr. 'tt vrux of,ootuû dcpuh b illhtl(t{) l,o ttry.ur Cr Chrrlo.EeûâJr I

I du rllolr drrnlu.rfblelolur orntonrl de (isnàvo, st dG sonDhlnr at onl ata lprouvür rn t'ranco pariE prnleulhr Rrnéc Colrrdollo à Gronoblen rt Vlamr t or, olr, rupra, noto 12.

(1r)

êqulDo rcnt .n lr

lr Drroho du « Bourg-Salnto-,, §clon LËNotn, op. ctt, §upta,

llertlon do plrnohu, lr chapollo roctan-drilr Drr lul du XIIIo rlèclo, eervit de

l; conrlruc$on ür Erlnt'-Etlonnodu-Mont, au XVI' siècle.

du Haut-Moyen Age, Lo plan do Lenoir indique une sépulture

iord ot rud du dsux éSllror étant pratiquement mitoyens,oônrtltua unc snolrvo danr la nouvelle église. Les relevésDrücloux rglont.lh, no pormettent pas de vérilier si cetteôu non dor [ondatlons ou des murs antérieurs. Il est encorenotor quo oollo-cl, dont l'étage était la « chambre du). avec uno trlbune, comportait une salle basse. Faute derâhéolocioucr. on icnore si le sol de cette salle basse a putroouDamhti-rrôhéologiquol, on ignore si le sol de cette salle basse a pu

ôu-nôn dttrulro des-fôndatlone bu des tombes apPartenant à l'époquem6rovtndonno, Lo chevet do I'abbatiale se situant à la rupture de pente

do h cd'lllno, ll n'ast pas lntordlt de penser que le sol de cette salle, pourdo la colllno, ll n'êst pa8 Intordlt de pen§er que le sol de cette ,salle, .pourdsa ralsono ds n1v66[r,-ait pu ro sltuei au-dessus des couches archéologiquesdu [Iaut.Moven Aqe, Lc tlan do Lenoir indique une sépulture anthropo-morpho, sani quo

-l'on pulrrc vérlfier si elle fut établie avant ou aprèsl'aménalement üu col de-lr mllo bacse'

377

Page 10: La tombe de Clovis

Patrick Périn

archéologique inestimable qui ne paraît pas menacée dans l'immédiat.Puissent les autorités compétentes savoir la préserver pour que, lemoment venu, il soit permis, comme récemment à Tournai pour latombe de Childéric(46), de réexaminer à Paris l'environnement decelle de Clovis !

(46) Raymond Bnulrr, Archéologie du quartier Saint-Brîce à Tournal, Tournal,r986.

379

lryffi»td P0llrllvlN

roltlT lGlluMAN, l.'Al,l,llM^(lNE ET L'EUROPE( le4t.le52)

[a tllfr, Un p6tt r,(||trpll(lud, tlo nrn conlt'lbttlion corresponcl àUn! Éfllta qul ntÉ thtnn$ l'tttrtrâtlull tlc l'tllt'c uttc prtrmièrc rcmarquepfdltmlnflff' f l'tltllttde rlo l(uborl §cltttttruu luce uu problèmeillcmrnd tl üm rôlp clnttr lË t,orrrlrrrt'lkrrr r,ttt'opc1t'turc sont lntltrtcurcntllôr, Uru &urlàtr t,éntrt'(luÉ pldllrrrlnnlls l'llrrpors : Itobt'rl Sc:ltt"turan

totttntt $lnlrtffi tlnr l,lltattltlr ptllr sll t;rtulllé tlt' prCsltlt:rtt clu

ClJ|tr0ll f lll lfrltmrnl âh11'hd pet' tlttr plrrltlètttcr clc pglitiquelntürlCUff t l'lnllrllr»r, ln rltttnlltttt dçtrttrltttk,ltlc, lçn grèvcs insur-f0tttlunnglltt,,, ll ltlme tltlci ll'àr lergn llhcrltl tle tttlttttuttvrc tt GcorgcsË[l1rlt, ron ttllnlrlt'o tler Àll'ullt'r dlt'ttttgèt'er: cc tl'cst qu'à partirdU pflntfnfnr l01t (lll'll lltl6l'vhttl plrrr xrttvcllt «lttlts Ics clucstionslnleinlllottàlor, tl t,xt vrnl (ltla l'ttvolttlkrlt clu protrlètnc allcnrand lui0nIrg plttt'r rlo rdt'lrttr tttttt'lr cn rttlsctn clc l'tttituclc prise par lesAttghl.Ârtrdllt.ttlttl Jot'n tlt's rtt{p,ot:iutiotts clc Londrcs sur l'avenir des

lltrlr r,ottcx ot't'irk:ttlulcs. Scltuntitn rerplrclle au Conseil des ministresrlu t0 rrrut's 1948 qu'il ticnt à unc occupation prolongée de la Ruhrcl ru nlilinlic:n tt'un régime d'occupation militaire (1). Six semaines

;rlrrs lurtl, il insistc pour clire « qu'il faut courir la chance d'éviteri'rrrrllé rrllt'rnitnrlc ct d'clbtenir un gouvernement fédéral » (2). LesklCr.n rlt. Sclrurrran sur lc problème allemand ne restent pas confi'tlorrllcllen: il k's Cvoquc avec force dans le discours qu'il prononce

(f ) V, Armtor., lournul du Scptcnnat, 1948, p. 136-137.lll lhlil,, p, ltl2,

Page 11: La tombe de Clovis

Fig. 20. - Base n' 14.

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Fig" 2n. - Ease n' 15.

l. 'rl"'Jl ,'*;,i'' à."t[ur;b''r^"i'l;iiècre .r'-r-irr xvrr:début \vrr ,iècte. 4. r807.

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1.1. tq7.r. 34. t9?6 lq l946. 30. lq6l. :r. isài. 32. tg.ls.

IiS. t. - La nécropole mérovingienne des Saints-Apôtrcs, à p,ris(avec emplacement de l'ancienne égrise saintc-Gcncvièvc).D,'après Périn, op. cit. note 8, lig. 27, p.-14g.

Fig. 22, - Base n" 17.

Page 12: La tombe de Clovis

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Fig. 2. - La basilique Saint-Pierre-et-Saint-Marcellin et le malr-solée dit " d'Hélène ", à Rome. R.econstitution axonométriclucidéale de l'ensemble n-lonumental (par H. Broise, Ecole I'ran-çaise de Rome). D''après Guyon, o,p. cit. note 2t, p.72-73.

Page 13: La tombe de Clovis

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Fig. 7. .- Plurr clc l'a'rcicrrr-re égliscr Sairrlc-Gcncviù.vc ;lur. t_cn,ir,op. cit. n«rtc 36, l. Clich(' Mtrscr. Cnrtruvalct, st,r.r,icr. lrlrologr.l-phiquc"

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Page 15: La tombe de Clovis

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Fig. 8. - Plan de la crypte et des fouilles exécutées dans lade l'ancienne église Sainte-Geneviève en 1807 par Lenoir, op.note 36, V. Photo Musée Carnavalet, service photographicprc

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Page 16: La tombe de Clovis

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Fig. 10. - Coupes dans I'axe du transept et de la nef de l'atr-cienne église Sainte-Geneviève. Lenoir, op. cit. note 36, pl. ClichttMusée Carnavalet.

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Page 17: La tombe de Clovis

fie.. tZ. - Sarcophages mérovingiensl_ielise Sainte-Geneviève. Lenoirl op.Musée Carnavalet.

découverts encit. note 36,

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Fig. 13. - La rue Clovis vers I'est. Et.l irt.l.r,l, (,lrt lrr. lr. Pr.t.lrr.