La symphonie du nouveau monde 1 Dossier Pédagogique Opéra de Reims 13 rue Chanzy 51100 Reims Location tél : 03 26 50 03 92 [email protected]SAISON 2011-2012 La Symphonie du Nouveau Monde Concert Quand le cor s’échappe du répertoire cynégétique, il redevient un instrument incomparable de virtuosité et de modernité. Le corniste David Guerrier en est le magnifique exemple. Soliste de l’Orchestre National de France puis de l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg, il accompagne l’Orchestre de l’Opéra de Reims sous la direction de Mark Foster pour ce concert qui sublime le cor. OEuvre de jeunesse de Richard Strauss, le Concerto N°1 inscrit le cor et l’orchestre dans une palette très romantique. La 9ème Symphonie de Dvorák dite « du Nouveau Monde » offre, quant à elle, un continent d’expressivité que les interprètes peuvent sillonner à travers la limpidité de l’écriture, la qualité des motifs, les emprunts au folklore américain, l’impact dramatique de certains passages et la jubilation d’autres mouvements. La partition s'organise autour d'une succession de tableaux et l'emploi récurrent d'un thème cyclique, énoncé par les cors, en scelle l'unité . Programme : Rossini : Rendez-vous de Chasse Richard Strauss : Concerto n°1 pour cor Dvorak : Symphonie du Nouveau Monde Distribution Direction musicale : Mark Foster Cor soliste : David Guerrier Orchestre : Opéra de Reims Sommaire Litterarum formas human 2 itatis per seacula quart 2 a decima et quinta deci 3 ma. Per seacula quarta 4 Samedi 19 novembre 20h30 Jeu ne p
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La Symphonie du Nouveau Monde Concert - Opéra de Reimsoperadereims.com/IMG/pdf/symphonie_du_nouveau-2.pdf · Dvorak : Symphonie du Nouveau Monde Distribution ... Largo - Scherzo,
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Premier mouvement - Adagio - Allegro Molto L'introduction mystérieuse est brutalement interrompue par des interventions forte des cors puis des cordes, appuyées par les timbales. Le premier
mouvement enchaîne sur un Allegro Molto très entraînant. Le caractère "américain" du thème initial (mesure 24), au rythme pointé, nous plonge
aussitôt dans une ambiance mouvementée. Nous pouvons ressentir l'émerveillement du nouveau venu dans cette contrée si différente, le tourbillon de
la vie américaine et peut-être aussi les trépidations des locomotives et des bateaux à vapeur. Un second thème nostalgique (mesure 91) s'apparente à
un rythme de polka. Un troisième thème (mesure 149) sera même introduit de façon suprenante par la flûte solo - une entorse à la forme sonate qui, à
l'époque, disqualifia la partition auprès de certains milieux conservateurs français...
Très lumineux, ce premier mouvement introduit de façon habile les thèmes musicaux qui parsèment la symphonie, de façon cyclique. Une fougueuse
coda termine de brillante façon ce mouvement initial.
Deuxième mouvement - Largo Avec le Largo, Dvořák plonge l'auditeur dans un recueillement qui tranche totalement avec l'allure exubérante du mouvement précédent. Dvořák a
expliqué que ce mouvement, à l'origine intitulé "Légende", fut inspiré par la poignante scène des "funérailles dans la forêt" du poème de Longfellow. Ce
passage est extrait du chapitre XX : Hiawatha est parti chasser au milieu de la forêt désolée, en plein hiver ; il doit à tout prix ramener de quoi manger
au foyer, car la famine sévit, et son épouse Minehaha ("Eau-riante") souffre d'inanition.
Si l'inspiration est, du moins en partie, littéraire et "indienne", certains procédés sont proches du Negro Spiritual.
L'introduction par le choral des vents, une sorte d'équivalent de l' "Il était une fois..." des légendes, laisse bientôt la voix au cor anglais solo pour une
touchante et délicate mélodie. Excellent orchestrateur, Antonín Dvořák aurait choisi le cor anglais pour une raison précise : cet instrument lui rappelait
sans doute la voix de l'un de ses élèves favoris, Harry Burleigh, qui lui chantait souvent des chants d'esclave.
Chap. XX La famine (extrait) …
Et le malheureux Hiawatha,
Loin au milieu de la forêt,
Très loin au milieu des montagnes,
Entendit le soudain cri d'angoisse,
Entendit la voix de Minnehaha
L'appelant dans l'obscurité,
"Hiawatha! Hiawatha! "
Par les champs enneigés et désolés,
A travers les branches recouvertes de neige,
Hiawatha revint en hâte,
les mains vides, le cœur gros,
Il entendit Nokomis, gémissant, pleurant:
"Wahonowin! Wahonowin!
Il vaudrait mieux que j'aie péri à ta place,
Il vaudrait mieux que je sois morte comme tu l'es!
Wahonowin! Wahonowin!"
Et il s'est précipité dans le wigwam,
a vu la vieille Nokomis doucement
se balancer d'avant en arrière en gémissant,
Il a vu sa belle Minnehaha
Etendue morte et froide devant lui,
Et, son cœur en éclatant dans sa poitrine,
Poussa un tel cri de douleur,
Que la forêt gémit et frissonna,
Que les étoiles mêmes dans le ciel
S'émurent et tremblèrent de son angoisse.
Alors il s'est assis, toujours sans rien dire,
sur le lit de Minnehaha,
aux pieds d'Eau-Riante,
à ces pieds chéris, qui jamais
plus ne courraient légèrement à sa rencontre,
Qui jamais plus ne le suivraient légèrement.
Avec les deux mains il se couvrit le visage,
Sept long jours et sept longues nuits il resta assis là,
Comme sans conscience il restait là,
Sans voix, immobile, sans connaissance
Du jour ou de la nuit.
Alors ils enterrèrent Minnehaha;
Dans la neige une tombe ils lui firent
Dans la forêt profonde et sombre
Sous les fleurs plaintives; Ils la vêtirent de ses plus riches vêtements
Troisième mouvement - Scherzo Brutal retour sur terre : le scherzo démarre forte et avec une grande acuité rythmique, à la façon de Beethoven dans le scherzo de sa 9ème symphonie.
Nous retrouvons instantanément l'atmosphère fiévreuse du premier mouvement.
Dvořák a indiqué que ce scherzo devait évoquer une "scène dans la forêt où les Indiens dansent".
Le délicat trio central est cependant d'inspiration européenne, évoquant une sousedská, danse tchèque. Il s'agit d'un îlot de lyrisme et de sérénité, où
l'on peut de nouveau se croire en Bohême au coeur de la nature. Mais l'urgence de ce mouvement prend rapidement le dessus. Le scherzo se termine
de façon dramatique, sur un ralentissement presque cinématographique et un accord tranchant.
Quatrième mouvement - Allegro con fuoco Malgré les beautés des parties précédentes, c'est par cet ultime mouvement que la symphonie de Dvořák a pu enthousiasmer un si large public. Son
introduction spectaculaire et dramatique - une vertigineuse ascension des violons, prodigieuse d'intensité - aboutit à l'exposé ff du thème "américain"
enfin dans son intégralité. Le thème est repris par les cuivres, soutenus par des accords telluriques des violons, puis par les cordes seules. L'agitation
de cette première partie laisse la place à une intime mélodie de la clarinette.
Ce mouvement constitue à la fois la synthèse des éléments déjà exposés dans la symphonie et leur aboutissement. On y retrouve les influences
européennes et "locales", y compris un rythme obstinato proche du cake-walk écossais.
Tantôt impétueux, tantôt lyrique ou méditatif, ce mouvement s'achève dans un mode majeur inattendu, sur une longue note jouée par tout l'orchestre et
qui s'éteint pianissimo.
La fête de mariage de Hiawatha
(chapitre XI, extrait)
Au son des flûtes et du chant,
Au son des tambours et des voix,
Se leva le beau Pau-Puk-Keewis,
Et il commença ses danses mystiques.
D'abord il dansa une mesure solennelle,
Au pas et au geste très lent,
Se glissant parmi les pins,
A travers les ombres et le soleil,
Marchant délicatement comme une panthère,
Puis plus vite et encore plus vite,
Tourbillonnant, tournoyant en cercles,
Sautant par-dessus les invités réunis,
Tourbillonnant en cercles autour du wigwam,
Jusqu'à ce que les feuilles se mettent à tourbillonner avec lui,
Jusqu'à ce qu'ensemble la poussière et le vent
Balayent tout alentour par leurs remous tournoyants.
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La symphonie du nouveau monde Écrite entre janvier et mai 1893, la symphonie "Du Nouveau Monde" est la première grande oeuvre "américaine" de Dvorak. Créée le 15
décembre 1893 au Carnegie Hall de New York, elle remporta immédiatement un immense succès.
C'est la neuvième et dernière symphonie du compositeur. Certains de ses éléments proviennent d'un projet d'opéra basé sur The song of
Hiawatha, poème épique de Henry Longfellow dont la lecture avait permis à Dvorak de se familiariser avec quelques-uns des aspects de la
civilisation des indiens d'Amérique. Certains des thèmes de l'œuvre reflètent également l'esprit des airs traditionnels noirs américains. Toutefois,
Dvorak n'utilise aucun élément préexistant. Il adapte avec une grande homogénéité des éléments mélodiques (modes pentatonique et mineur) et
rythmiques (rythme pointé et syncopé) imités des musiques rencontrées en Amérique. Cependant, l'élément bohémien est également présent
dans cette oeuvre.
Éléments thématiques du 1er mouvement : Adagio - molto allegro
Les cors et les cordes exposent un thème très décidé, héroïque qui reviendra, plus ou moins
ostensiblement, de manière cyclique dans tous les autres mouvements de la symphonie.
Le rythme pointé et syncopé de ce thème atteste une certaine influence américaine.
Par son rythme de polka, le second thème exposé par les flûtes et les hautbois rappelle les danses paysannes d'Europe centrale. Cependant,
son modalisme le rapproche de la musique du continent américain.
Le troisième élément thématique, présenté par la flûte, fait référence par son rythme et son aspect au thème initial de l'œuvre.
Éléments thématiques du second mouvement : Largo
Le cor anglais chante un belle et nostalgique mélodie, imitation des chants du Far West
La flûte et le hautbois développent une sorte de longue arabesque
qui s'articule autour de la note do dièse.
Les hautbois présentent un épisode plus pastoral qui précèdera le premier retour cyclique du thème du 1er mouvement.