la revue Prix de vente hors adhésion 1€ Editrice responsable : Sylvia Vannesche, rue de l’Oratoire 34, 7700 Mouscron Tél : 00 32 (0)56 33.72.13 Dans ce numéro : Le Togo, présentation générale Pp. 2 à 5 Intervention d’Oxfam Pp. 8 à11 Coka P 12 & 13 Momo et Jean- Luc Pp. 14, 15 Grisou raconte P 16 Jacques Varrasse P.17 & 18 1 H pour les Droits de l’Homme P. 20 L’Atelier Solidaire P. 21 264 ECO-VIE est une association à voca- tion écologique, reconnue en Education Per- manente et membre d’Inter- Environnement Wallonie, de la Maison des Associations de Tourcoing, du CRIE de Mouscron, de la Coalition Climat, de Nucléaire STOP !, du réseau Idée ainsi que du Contrat rivière Escaut-Lys, d'Escaut Sans Frontière et du Collectif Lys-Deûle Envi- ronnement Tout est parti de notre atelier djembé au cours duquel les participants, au delà de la pratique d'un instrument, découvrent d'autres cultures, d'autres femmes, d’autres hommes. C'est ainsi qu'est née l'idée de faire « plus », c’est-à-dire de mener con- crètement un projet au Togo. Le choix s’est porté sur l’achèvement d’un dis- pensaire à Tchihé. Il est en effet impératif de ter- miner ce dispensaire et de le mettre sous toit, c’est une priorité pour le vil- lage. Mais avant de concrétiser cette idée et au vu des questionnements d'une partie de nos membres, nous avons pensé qu’il était important d’entamer une réflexion globale sur les relations Nord-Sud et sur la notion de coopéra- tion. C’est pourquoi, grâce à une aide toute spéciale de la Fédération Wallonie- Bruxelles, nous avons or- ganisé, à Blandain, le 1er et 2 octobre dernier, un week-end consacré à des échanges, des conférences sur ces thèmes mais aussi à des rencontres d’hommes et de femmes de « là-bas », des immi- grés venus nous parler de leur pays, de leur vie, de leurs coutumes, de leur musique, de leur cuisine. Cette revue « spéciale To- go » est là pour vous rela- ter ces deux journées. Nous voulons vous faire partager ces instants pri- vilégiés, ces rencontres afin que vous aussi, vous puissiez réfléchir, modes- tement mais concrète- ment, avec nous aux rela- tions Nord-Sud. Le 2 octobre, lors de l’éva- luation avec les partici- pants, la dynamique était bel et bien lancée : devant la satisfaction plus qu’évi- dente des participants et à leur demande, nous avons décidé de programmer un nouveau moment de ré- flexion. Cette fois-ci, ce sera à Mouscron, le ven- dredi 24 février et le sa- medi 25 février. Au pro- gramme : une expo « photos », des confé- rences, un jeu qui vous aidera à mieux com- prendre la notion de « dette », un atelier djem- bé, un atelier de cuisine du monde… Vous trouve- rez tous les détails pra- tiques à l’intérieur de cette revue. En espérant vous rencon- trer nombreux, nous vous souhaitons une excellente année 2012. Qu’elle soit douce pour vous et vos proches, qu’elle soit solidaire et empreinte d’humanité. Sylvia http://www.eco-vie.be/
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la revue - eco-vie.be filela revue Prix de vente hors adhésion 1€ Editrice responsable : Sylvia Vannesche, rue de l’Oratoire 34, 7700 Mouscron Tél: 00 32 (0)56 33.72.13 Dans
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la revue P r i x d e v e n t e h or s a d h é s i o n
1€
Editrice responsable : Sylvia Vannesche, rue de l’Oratoire 34, 7700 Mouscron Tél : 00 32 (0)56 33.72.13
Dans ce numéro :
Le Togo,
présentation
générale
Pp. 2 à 5
Intervention
d’Oxfam Pp. 8 à11
Coka P 12 & 13
Momo et Jean-
Luc Pp. 14, 15
Grisou raconte P 16
Jacques
Varrasse P.17 & 18
1 H pour les
Droits de
l’Homme
P. 20
L’Atelier
Solidaire P. 21
2 6 4
ECO-VIE est une association à voca-
tion écologique, reconnue en Education Per-manente et membre d’Inter -Environnement Wallon ie , de la Maison des Associations
de Tourcoing, du CRIE de Mouscron, de la Coal it ion
Cl imat, de Nucléaire STOP ! , du réseau Idée ainsi que du Contrat r ivière Escaut-Lys, d'Escaut Sans Frontière et
du Col lecti f Lys-Deûle Envi-
ronnement
Tout est parti de notre
atelier djembé au cours
duquel les participants, au
delà de la pratique d'un
instrument, découvrent
d'autres cultures, d'autres
f e m m e s , d ’ a u t r e s
hommes.
C'est ainsi qu'est née
l'idée de faire « plus »,
c’est-à-dire de mener con-
crètement un projet au
Togo. Le choix s’est porté
sur l’achèvement d’un dis-
pensaire à Tchihé. Il est
en effet impératif de ter-
miner ce dispensaire et de
le mettre sous toit, c’est
une priorité pour le vil-
lage.
Mais avant de concrétiser
cette idée et au vu des
questionnements d'une
partie de nos membres,
nous avons pensé qu’il
était important d’entamer
une réflexion globale sur
les relations Nord-Sud et
sur la notion de coopéra-
tion.
C’est pourquoi, grâce à
une aide toute spéciale de
la Fédération Wallonie-
Bruxelles, nous avons or-
ganisé, à Blandain, le 1er
et 2 octobre dernier, un
week-end consacré à des
échanges, des conférences
sur ces thèmes mais aussi
à d e s r e n c on t r e s
d’hommes et de femmes
de « là-bas », des immi-
grés venus nous parler de
leur pays, de leur vie, de
leurs coutumes, de leur
musique, de leur cuisine.
Cette revue « spéciale To-
go » est là pour vous rela-
ter ces deux journées.
Nous voulons vous faire
partager ces instants pri-
vilégiés, ces rencontres
afin que vous aussi, vous
puissiez réfléchir, modes-
tement mais concrète-
ment, avec nous aux rela-
tions Nord-Sud.
Le 2 octobre, lors de l’éva-
luation avec les partici-
pants, la dynamique était
bel et bien lancée : devant
la satisfaction plus qu’évi-
dente des participants et à
leur demande, nous avons
décidé de programmer un
nouveau moment de ré-
flexion. Cette fois-ci, ce
sera à Mouscron, le ven-
dredi 24 février et le sa-
medi 25 février. Au pro-
gramme : une expo
« photos », des confé-
rences, un jeu qui vous
aidera à mieux com-
prendre la notion de
« dette », un atelier djem-
bé, un atelier de cuisine
du monde… Vous trouve-
rez tous les détails pra-
tiques à l’intérieur de cette
revue.
En espérant vous rencon-
trer nombreux, nous vous
souhaitons une excellente
année 2012.
Qu’elle soit douce pour
vous et vos proches,
qu’elle soit solidaire et
empreinte d’humanité.
Sylvia
http://www.eco-vie.be/
LE TOGO, UN PETIT PAYS
D’AFRIQUE DE L’OUEST Le Togo est un pays africain de 56 785 km² dont la longueur est de
600 km et dont la largeur varie de 50
à 150 km. Le pays possède 1 700 km de frontière avec le Burkina Faso, le
Ghana et le Bénin et 50 km de côtes
donnant sur le Golfe de Guinée. Le
Togo est divisé en cinq régions et une commune (Lomé).
1. la région maritime
2. la région des plateaux 3. la région centrale
4. la région de la Kara
5. la région des savanes
QUELQUES CHIFFRES CLÉS Dans la mesure du possible, nous
donnons les chiffres de la Bel-
gique afin de rendre possibles les
comparaisons.
Superficie : 56.790 km²
Belgique : 30.513 km2
Environnement : Régime tropical
sec à deux saisons au Nord et climat
subéquatorial au Sud.
Population : 6.600.000 millions
d'hab.
Belgique : 11.000.000 d’hab.
Projection 2050 : 13.544.000 mil-
lions d'hab.
Croissance démographique :
2,62%
Belgique : 0,07%
Population de -15 ans : 43,9%
Belgique : 15,5%
Densité de la population : 122
hab./km²
Belgique : 349,2 hab./km²
Population urbaine : 41,4%
Espérance de vie : 57,86 ans
Belgique : 78,92 ans
Mortalité infantile : 10%
Belgique : 0,31 %
Alphabétisation : 53,2%
Belgique : 99%
Scolarisation : 66%
Indice de développement humain
(2003) : indicateur : 0,479 ; rang :
159 (sur 175 pays)
Belgique : indicateur : 0,867 ; rang :
18 (données 2010)
Langues usitées : Ewés, Kabiés,
Minas…
Religions : Animistes, catholiques,
musulmans, protestants…
QUELQUES DONNÉES ÉCONOMIQUES TOGO
- RNB par habitant PPA :
890$/habitant (RNB –PPA– 5,618 mil-
liards de dollars)
- PIB : 2,855 milliards de dollars
BELGIQUE
- RNB par habitant PPA :
36.610$/habitant
- PIB : 471.161 milliards de dollars
P a g e 2
Au moment de préparer cette re-
vue spéciale, il nous est revenu la
réflexion d’une jeune fille fort in-vestie dans un projet d’aide au Sé-
négal et qui s’étonnait que des Sud
-Africains ne désirent pas s’investir
« d’office » dans l’organisation d’une soirée destinée à récolter
des fonds. « Pourtant ce sont des
Africains » s’était-elle exclamée ! A l’époque on lui avait expliqué,
qu’il y avait plus de distance entre
Dakar et Durban qu’entre Bruxelles et Chicago. S’étonnait-elle aussi
que les habitants de Chicago ne se
sentent pas tout à fait concernés par les problèmes d’égouttage à
Mouscron ?
Cette anecdote est significative d’une certaine perception occiden-
tale du continent africain, qu’on
conçoit bien trop souvent comme une sorte de bloc homogène… Il
s’agit aussi ici de casser cette
image et de tâcher de donner à voir toute la complexité des
choses.
Nous avons donc décidé de rendre
compte de façon (peut-être un peu
scolaire) de la région d’Afrique qui nous concerne ici.
P a g e 3 2 6 4
La part la plus importante du PIB pro-
vient de deux secteurs d’activité émi-
nents : le port de Lomé et l’exploita-
tion d’un important gisement de phos-
phates apportant plus de 40 % des
recettes d'exportation (5ème produc-
teur mondial).
Le port en eau profonde est une réali-
sation hautement politique, et d’enver-
gure internationale, puisqu’une mise en
œuvre aussi coûteuse ne pouvait se
justifier que si elle concernait les pays
enclavés au nord du Togo (notamment
le Burkina Faso et le Niger) et bien sûr
les réseaux mar-
chands des bailleurs
de fond, ce qui indui-
sait la création, éga-
lement, d’un réseau
routier vers ce nord.
Une zone franche
s’est mise en place à
la fin des années 80.
Une petite industrie
de PME couvre de
nombreux secteurs
de la consommation
courante. L’agricul-
ture concerne plus
des 2/3 de la population active. Les
cultures d'exportation portent essen-
tiellement sur le café-cacao et le coton.
Un barrage hydroélectrique (réalisation
conjointe du Bénin et du Togo) fournit
près du tiers des besoins en électricité
des deux pays. Togo et Bénin dépen-
dent pour 70% du Ghana.
L'économie togolaise, naguère équili-
brée, a été très fragilisée par l'instabili-
té politique des dernières années (voir
page 4 les « données historiques ») et
par la suspension de l'aide extérieure.
Depuis juin 2001, cette aide ne repré-
sente plus que 5% du Produit Intérieur
Brut.
E n l ' a bse n ce d ' E tat ,
l a po pu lat ion s 'o rgan is e
La population togolaise assure sa sur-
vie dans un pays en régression, grâce
notamment à une dynamique associa-
tive assez développée (micro-crédit,
animation rurale, etc.) avec un rôle
particulier des mouvements féminins
d’entraide et de conscientisation.
Les conséquences de la détérioration
de la situation économique sur les
plans scolaire et sanitaire sont bien sûr
ravageuses. Le manque d’écoles et de
fournitures, la faible qualification d’une
grande partie des enseignants et le
caractère aléatoire de leur rémunéra-
tion posent deux problèmes majeurs :
l’accès à l’éducation et sa qualité (voir
en page XXX).
Le RNB est le revenu national brut. On
peut exprimer le RNB en PPA, c’est-à-
dire en parité de pouvoir d'achat, PPA. Cette dernière méthode permet (en
théorie) de gommer les différences de
prix entre pays. Pour un pays donné,
un dollar US exprimé en PPA (valant alors, par exemple, 1,13 dollar US) a le
même pouvoir d'achat dans ce pays
qu'un dollar américain aux États-Unis.
Le revenu national brut (RNB) est la
somme du PIB (produit intérieur brut) et du solde (soit positif, soit négatif)
des flux de revenus avec le reste du
monde. En termes plus simples, il s’agit de la différence entre de l’argent
qui entre et sort du pays ; par
exemple, les revenus expatriés par des
entreprises et/ou des résidents étran-gers et des revenus importés dans le
pays, en provenance d’entreprises ou
de nationaux travaillant à l’étranger. Dans de nombreux pays, les flux en-
trants et sortants tendent à s’équili-
brer, de sorte que le PIB et le RNB ne diffèrent guère. Mais, par exemple, en
Irlande, les sorties de bénéfices et de
revenus, effectuées essentiellement par les grandes entreprises multinatio-
nales qui y sont implantées, excèdent
de très loin les rapatriements de reve-nus. De façon générale, en Afrique, la
situation est totalement inverse ; les
personnes expatriées envoient des
sommes importantes dans leurs pays d’origine…
Pour les PMA africains (les « pays les
moins avancés), les envois de fonds sont estimés à 6,4 milliards de dollars
en 2007.
Un exemple : envois de fonds
vers le Sénégal
Mine de phosphates au Togo
P a g e 4
27 avril 1960 Proclamation de l'indé-
pendance.
9 avril 1961 Victoire de Sylvanus
Olympio à l'élection présidentielle.
13 janvier 1963 Coup d'Etat militaire.
Assassinat du président Sylvanus
Olympio. Nicolas Grunitzky lui succède.
15 mai 1963 Victoire de Nicolas Gru-
nitzky à l'élection présidentielle.
12 janvier 1967 Coup d'Etat du lieu-
tenant-colonel Etienne Gnassingbé
Eyadema.
12 mai 1967 Dissolution des partis
politiques.
29 novembre 1969 Création d'un
parti politique unique, le Rassemble-
ment du peuple togolais (RPT).
9 janvier 1972 Victoire du général
Gnassingbé Eyadema à l'élection prési-
dentielle.
Janvier-février 1974 Nationalisation
de l'industrie des phosphates.
30 décembre 1979 Adoption d'une
nouvelle Constitution et réélection du
général Gnassingbé Eyadema.
13 janvier 1980 Proclamation de la
IIIe République.
8-10 août 1985 Visite du pape Jean-
Paul II.
24 septembre 1986 Tentative de
coup d'Etat de mercenaires venant du
Ghana et du Burkina Faso (100 morts).
Intervention militaire de la France.
21 décembre 1986 Victoire du géné-
ral Gnassingbé Eyadema (3ème man-
dat).
5 octobre 1990 Violentes manifesta-
tions à Lomé (5 morts).
12 mars-12 juin 1991 Manifestations
des étudiants et grève générale lancée
par l'opposition.
11 avril 1991 Massacre de la lagune
de Bé, à Lomé (26 morts).
8 juillet-28 août 1991 Conférence
nationale à Lomé : réduction des pou-
voirs du président Gnassingbé Eyade-
ma, élection d'un Haut Conseil de la
République (HCR), instauration d'un
régime semi-présidentiel, nomination
d'un Premier ministre de transition,
Joseph Kokou Koffigoh.
1er octobre 1991 Tentative de coup
d'Etat militaire (5 morts).
27 novembre-3 décembre 1991
Tentative de coup d'Etat militaire
contre le Premier ministre Joseph Ko-
kou Koffigoh. Le Premier ministre, cé-
dant à l'armée, forme un nouveau gou-
vernement.
5 mai 1992 Tentative d'assassinat
contre l'opposant Gilchrist Olympio.
27 août 1992 Le HCR rétablit le prési-
dent Gnassingbé Eyadema dans ses
prérogatives.
27 septembre 1992 Adoption par
référendum d'une nouvelle Constitu-
tion.
25 janvier 1993 Violente répression
d'une manifestation de l'opposition (16
morts). Exode de milliers de Togolais
vers le Ghana et le Bénin.
25 mars 1993 Tentative de coup
d'Etat militaire.
25 août 1993 Victoire de Gnassingbé
Eyadema à l'élection présidentielle
(4ème mandat), boycottée par l'oppo-
sition.
1997-1998 Lancement du processus
de privatisation des filières du coton et
des phosphates.
21 juin 1998 Victoire de Gnassingbé
Eyadema à l'élection présidentielle
(5ème mandat).
29 juillet 1999 Signature d'un accord
entre les partis politiques de la mou-
vance présidentielle et de l'opposition
afin d'enrayer la crise politique qui per-
dure depuis les années 1990.
30 décembre 2002 Modification par
le Parlement de l'article 59 de la Cons-
titution qui limitait à deux le nombre
de mandats présidentiels.
1er juin 2003 Victoire de Gnassingbé
Eyadema à l'élection présidentielle
(6ème mandat).
5 février 2005 Décès du président
Gnassingbé Eyadema.
7 février 2005 Investiture de Faure
Gnassingbé en tant que président.
25 février 2005 Sanctions diploma-
tiques et militaires de l'Union africaine.
Démission de Faure Gnassingbé.
24 avril 2005 Victoire de Faure Gnas-
singbé à l'élection présidentielle ; élec-
tion suivie de violences (plus de 400
morts).
27 mai 2005 Levée des sanctions de
l'Union africaine.
21 avril 2006 Reprise du dialogue
entre le gouvernement et les princi-
paux dirigeants de l'opposition.
20 août 2006 Signature à Lomé d'un
accord politique global mettant fin aux
violences et prévoyant la formation
d'un gouvernement d'union nationale
et l'organisation d'élections législatives.
14 octobre 2007 Elections législa-
tives.
29 novembre 2007 Rétablissement
de la coopération avec l'Union euro-
péenne après 14 ans de suspension.
12-13 avril 2009 Tentative d'interpel-
lation de Kpatcha Gnassingbé, impliqué
dans une tentative d'atteinte à la sûre-
té de l'Etat.
15 avril 2009 Arrestation et inculpa-
tion de Kpatcha Gnassingbé.
23 juin 2009 Abolition de la peine de
mort.
8 janvier 2010 Attentat des rebelles
du Front de libération de l'enclave de
Cabinda (FLEC) contre le bus de la sé-
lection nationale de football du Togo
lors de la Coupe d'Afrique des Nations
en Angola (2 morts).
4 mars 2010 Réélection de Faure
Gnassingbé.
15 septembre 2011 Condamnation
de Kpatcha Gnassingbé à 20 ans de
prison, pour avoir fomenté un coup
d'Etat en avril 2009.
P a g e 5 2 6 4
Nous nous arrêtons ici sur la poli-
tique de la France en Afrique parce
que le Togo appartient à cette
sphère d’influence. On comprendra
que la France n’est pas la seule à
pratiquer de la sorte. Et que la Bel-
gique pourrait être elle aussi large-
ment pointée du doigt (qu’on se
souvienne de l’assassinat de Pa-
trice Lumumba…).
La politique africaine de la France re-
lève du domaine réservé du chef de
l’État. Elle échappe donc dans une très
large mesure à tout contrôle démocra-
tique. Le résultat, c’est que la réalité
de la Françafrique, c’est à dire des
liens politiques, économiques et mili-
taires entre la France et ses anciennes
colonies africaines (mais malheureuse-
ment pas seulement), paraît tout à fait
incroyable tant elle est en décalage, et
même en opposition totale, avec
l’image que les médias donnent géné-
ralement de l’action généreuse de la
France sur le continent africain.
Pourtant, des investigations aussi im-
portantes que minutieuses (1) ont per-
mis de dresser un début de cartogra-
phie de cet univers occulte où se mê-
lent quête du pouvoir, prédation éco-
nomique et trafics en tout genre, et
leur corolaires que sont la violence et
la misère qui frappent les populations
africaines.
Une décolonisation de façade
Pour comprendre le système de la
Françafrique, il faut remonter à ses
origines.
A son retour au pouvoir en 1958, De
Gaulle se voit contraint par le mouve-
ment de l’histoire et les pressions in-
ternationales à accorder officiellement
leur indépendance aux anciennes colo-
nies subsahariennes de la France. Mais
dans le même temps, il charge son
fidèle homme de l’ombre Jacques Foc-
cart de faire l’inverse, c’est-à-dire de
maintenir la dépendance de fait.
C’est le point de départ de la Fran-
çafrique : d’un côté une légalité inter-
nationale proclamée haut et fort, les
indépendances, mais de l’autre la mise
en place de mécanismes perpétuant la
dépendance, et donc forcément illé-
gaux puisqu’en contradiction avec
l’indépendance reconnue en droit.
La soumission politique contre
l'enrichissement personnel
Le système s’est d’abord mis en place
par l’installation quasi-systématique de
chefs d’États « amis de la France », ce
qui permet de donner une illusion
d’indépendance.
L’exemple le plus flagrant est sans
doute celui du gabonais Omar Bongo,
pilier historique de la Françafrique, qui
a reconnu être issu des services se-
crets français.
Différentes méthodes sont utilisées
pour arriver à ces fins.
D’abord, la violence extrême, comme
ce fut le cas au Cameroun où le popu-
laire mouvement indépendantiste de
l’UPC, mené par Ruben Um Nyobé, a
été littéralement écrasé dans un bain
de sang par la France et ses alliés lo-
caux, provoquant entre 1957 et 1970
entre cent et quatre cent mille morts,
selon les estimations. Dans d’autres
cas, quand la population était parvenue
à se doter de leaders éclairés et élus,
on a procédé par l’assassinat pur et
simple des dirigeants. Ce fut notam-
ment le cas au Togo où Sylvanus
Olympio fut froidement assassiné par
des officiers franco-togolais fraîche-
ment débarqués des guerres coloniales
indochinoises et algériennes, parmi
lesquels se trouvait Etienne Eyadéma.
Celui-ci prendra par la suite la tête du
pays, instaurant une dictature militaire
impitoyable durant près de quarante
ans.
Retenons aussi, quelques années plus
tard, le cas de Thomas Sankara, leader
charismatique du Burkina-Faso qui fut
renversé et assassiné par l’actuel chef
d’État burkinabé Blaise Compaoré,
avec le soutien de la France (et l’appui
de l’indéfectible Félix Houphouët-
Boigny).
Autre méthode, la fraude électorale
massive qui a permis d’écarter systé-
matiquement tout candidat issu des
aspirations des peuples concernés,
pour installer des dirigeants dévoués à
la cause française.
(1) notamment par François-Xavier Ver-
schave, et ses continuateurs dont les tra-
vaux, compilés en différents ouvrages cu-
mulant plusieurs milliers de pages, ont subi
par deux fois l’épreuve de la justice fran-
çaise. La justice n’a pourtant pu que recon-
naître, pour reprendre les termes du juge-
ment, « l’importance des sujets évoqués,
mais aussi le sérieux des investigations ef-
fectuées ». Celle-ci a donc admis que
« malgré la vigueur des attaques, il n’appa-
raît pas que la démarche de François-Xavier
Verschave soit critiquable. » voir le site
http://survie.org/auteur/survie
Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville)
Atelier stretching postural® de 18h précises à 19h -Crie de Mouscron (rue de la Vellerie, 135)
Vendredi 03, 10 et 17
février
Atelier djembé de 19h30 à 21h30 –Ecole communale de Leers Nord (22, rue de Mésanges, 7730
Leers-Nord)
Lundi 06, 13 et 27 fé-
vrier
Atelier stretching postural® de 18 à 19 h.–Ecole communale de Leers Nord (22, rue de Mé-
sanges, 7730 Leers-Nord) ; accueil à partie de 17h45
Mercredi 15 févier Atelier Patoisant, de 17 à 18h30 -Maison de l’Environnement (Néchin), contacts chez Françoise
(069/35 16 31)
Samedi 18 février Atelier « Cuisine végétarienne » à 17h45 –Ecole communale de Leers-Nord (22, rue de Mé-
sanges, 7730 Leers-Nord)
Vendredi 24 février De l’Aut’Côté (rue des Brasseurs, 21, a, Mouscron) 19 heures. Vernissage de l'exposition photo "Visages d'exil" et conférence-débat avec Anne-Sophie Rogghe, avocate spécialisée dans le Droit des Etrangers & Droit des personnes
Samedi 25 février La Prairie. Dès 9h et jusque 23h : deuxième journée organisée par notre asbl sur les rapports
Nord-Sud (programme dans cette revue)
Jeudi 01, 08, 15, 22 et
29 mars
Atelier stretching postural® de 18h précises à 19h -Crie de Mouscron (rue de la Vellerie, 135)
Vendredi 02, 09, 16, 23
et 30 mars
Atelier djembé de 19h30 à 21h30 –Ecole communale de Leers Nord (22, rue de Mésanges, 7730
Leers-Nord)
Lundi 05, 12, 19 et 26
mars
Atelier stretching postural® de 18 à 19 h.–Ecole communale de Leers Nord (22, rue de Mé-
sanges, 7730 Leers-Nord) ; accueil à partie de 17h45
Samedi 17 mars Atelier de cuisine végétarienne, 17h45 -La Prairie (rue de la Vellerie, 121, 7700 Mouscron)
Dimanche 18 mars Balade des patrimoines : Ten Brielen (entité de Comines-Warneton). Découverte de Ten Brie-len et de son moulin. Rendez-vous à 14h sur le parking de l'Office du Tourisme de Comines (21 Chemin du Moulin Soete) à proximité du moulin.
Mercredi 21 mars Atelier Patoisant, de 17 à 18h30 -Maison de l’Environnement (Néchin), contacts chez Françoise
(069/35 16 31)
Mon Jardin au Naturel Le samedi 28 avril : Mon jardin au naturel A 14h, dans les jardins de la Maison du Patrimoine à Evregnies
P a g e 2 3 2 6 4
LE 24 FÉVRIER, À 19 HEURES.
De l’Aut’Côté (rue des Brasseurs, 21,
a, Mouscron).
19 h : Vernissage de l’exposition photos :
« Visages d'exil »
19h15, conférence-débat, avec Anne-Sophie Rogghe, avocate spé-