La Noyade Florian Coggio
La Noyade
Florian Coggio
De quoi parle-t-on?
Le terme « noyade » regroupe 2 entités dans la littérature anglophone:
- « drowing »: DC <24h
- « near-drowing » DC>24h
Classification internationale code les noyades selon:
- leurs léthalités (délai)
- leurs causes
Comparaisons épidémiologiques plus complexes !
Epidémiologie
Noyade dans le monde: 140 000
En France: 1154 dont 435DC(38%)
Epidémiologie: 2003
Age < 5ans: piscines +++
Age>25-65ans : mer+++
Incidence: 1.9/100 000 l’été (0.7 année)
H>F (2.7 vs 1.3/100 000)
Le risque de DC est max: cours d’eau>plan d’eau> mer>piscine (surveillance croissante)
Epidémiologie: répartition géographique
Zones côtiéres
Zones de montagnes:
-cours d’eau, lacs
-Zone de densité de population (IdF)
-Remarque: plus de noyades sans DC côte atlantique (surveillance +++)
Epidémiologie: évolutionPériode estivale
EtiologiesIncapacité à maintenir la tête hors de l’eau
Ne sait pas nager, AVP+incarcération
Incapacité à réagir au contact de l’eau: noyade 2aire
Causes neurologiques:AVC, épilepsie, intoxication Cause cardiaque: IDM=VC chaud-froid Cause traumatique: plaie, PNO, etc...
Accidents de plongée:(apnée et bouteille) Barotraumatisme Narcose à l’azote Syncope hypoxique, problème de matériel
Physiopathologie (1)Conséquence de l’immersion:
Le syndrome asphyxique
Spasme laryngé qui persiste 1 à 2 minutes ( gouttes) Puis mouvements de déglutition (sous l’effet de l’hypoxie) qui remplit l’estomac. .
PUIS levée du laryngospasme : inondation de l’arbre respiratoire (sauf dans 15 %).
Œdème pulmonaire : Mécanisme lésionnel prédominant (que ce soit eau douce ou eau de mer).
Lésions alvéolo-capillaires, perte de surfactant, encombrement pulmonaire, infection pulmonaire. Caractère parfois retardé des lésions pulmonaires => Hospitaliser tout noyé quelle que soit la gravité initiale
Physiopathologie(2)Conséquences secondaires: Hypothermie:
perte calorique vers l’extérieur: interface peau-eau Perte calorique de l’intérieur: interface Milieu int-eau
Instabilité hémodynamique: Hypoxie, hypothermie, IDM, stress catéch, Bas débit cardiaque: hypovolémie, diarrhée osmotique
Troubles hydroélectrolytiques: Hyponatrémie et ou hyperNa+, hypoK+ Acidose métabolique: hypoxie, clonie µR Troubles de l’hémostase: CIVD, coagulapathie
Troubles Neurologiques: Pronostic HTIC, œdème cérébral Cause et conséquence Hypoxie
Troubles Infectieux: Origine de l’eau inhalée: bactéries, corps étrangers..
Conduite d’urgenceSortie ou maintenir le patient hors de l’eau
Lutter contre hypothermie: vêtement, vent, séchage
Commencer les gestes de réanimation élémentaires
Conduite d’urgence dans l’eau
Conduite d’urgence dans l’eau : Extraire le noyé au plus vite
Attention à la survie des secouristes. Libération des voies aériennes supérieures au doigt. Pas de Bouche-à-bouche si arrêt respiratoire. Massage cardiaque externe impossible dans l’eau. Délai entre repêchage et installation sur un plan dur le plus court possible. Penser aux possibilités de lésions traumatiques associées.
Conduite d’urgence hors de l’eau :
Bilan initialVentilation: Fréquence amplitude respiratoire. Coloration. Signes de lutte.
Circulation : Pouls carotidien ou fémoral et fréquence cardiaque. Marbrures. Pression artérielle.
Neurologique : Etat de conscience, score de Glasgow.
Mouvements anormaux éventuels Recherche de lésions traumatiques associées : Maintien de l’axe tête – cou – tronc.
Réanimation
Techniquer le patient: Scope,O2, VVP+Sérum physio 0.9%, SNG (aspi), PNI,
couverture survie, parage plaie, IOT « crush induction » selon état CGS(<8), détresse
respiratoire, sédation , support vasoactif, macromolécules Plan dur, minerve
Classification pour PEC hospitalière:
- groupe I = aquastress
- groupe II= petit hypoxique
- groupe III= grand hypoxique
- groupe IV= anoxique
Traitement hospitalier:selon le stade
Bilan paraclinique systématique: Iono sg, urée glycémie, créat, NFS,plq, bilan coag, GDS,
alcoolémie, Toxique sg et Ur, enz cardiaque..... ECG 12 dériv, RP, écho ou TDM selon orientation
Aquastress: Immersion sans inhalation Hospit 24h, surveillance paramétres vitaux RP, Rx sinus, après12h Sortie si: abs temp, pas trble neuro, avis psy.
Réanimation hospitaliére
Petit hypoxique= Petite quantité d’inhalation Géne respiratoire= tachypnéique SpO2= normale Conscience normale
Ttt symptomatique USI pendant 48h Bilan paraclinique hémoc Restriction hydrique modérée Prévention MTVE Pas d’ATB systématique
Grand hypoxique-anoxique
Support respiratoire nécessaireTraitement symptomatiqueVent: PEEP élevéProtection cérébrale: PPC, narcoseSupport vasoactif: dobutamine++Soluté sérum physiologiqueRéchauffement;
RPE+++RAE: attention vasoplégieRAI: dialyse, soluté,..
PronosticDépende de:
L’état neurologique Initiale, et son évolution
Indice pronostic de noyade CGS>6 (enfant) récup neuro=100% Indicateur d’Orlowski: 1 points/item
Péjoratif si score>3 Score de Szpilman
Limites : population différente et définitions internationales.
Conclusion: les noyades augmentent
Le meilleur TTT est la prévention Facile, pas chére : éducation population, surveillance
zones à risque
Au cours de la noyade: Sortir impérativement le noyade Préserver axe Tête-cou-tronc
Hors de l’eau: Réchauffement Ttt symptomatique et facteur déclenchant Toujours Hospitaliser (Sd « intervallaire ») Particularité: PEEP élevé, pas d’ATB initiale, PEC
comme un TC Si gène respi= USI ou réa
Drame familiale: 1DC/3 sera un enfant
reférences
Ronchi L. Noyades. Enc.M.Chir.2000;24:115-121
Coninx P. Les noyades. SAMU 92. 2003
Céline Ermanel. Surveillance épidémiologique des noyades accidentelles en France au cours de l'été 2003. Institut Veille Sanitaire. BEH N°10. Mars 2004
Flurin R. Prévention des accidents chez l'enfantConseils pour la santé. RPC.santé publique.avril 2001