Lyon a vu naître officiellement son Conservatoire le 2 mai 1872 au numéro 14 de la rue Sainte- Hélène. Auparavant, et durant de nom- breuses années, plusieurs essais de création d’un lieu d’enseigne- ment musical à Lyon ont été tentés mais sans succès. Plusieurs personnalités lyonnai- ses sont à l’origine du Conserva- toire : Eugène Mangin, tout juste arrivé de Paris pour prendre ses fonctions de chef d’orchestre du Grand Théâtre de Lyon obtien- dra les autorisations nécessaires. Il sera alors le premier directeur du Conservatoire et recrutera 24 professeurs bénévoles. Ceux-ci ne seront rémunérés qu’à partir de l’année 1874. Onze directeurs se succèderont jusqu’à nos jours. La date exacte de création de la Bibliothèque du Conservatoi- re n’est pas connue, cependant plusieurs mécènes et musi- ciens font don de leurs partitions au Conservatoire dès ses débuts : « A une date inconnue, le Conservatoire a reçu un dépôt de partitions d'opéras français de la période 1760-1810 prove- nant du Conservatoire de Paris. Certaines de ces partitions portent aussi le tampon des Menus Plaisirs du Roi ; elles ap- partenaient probablement à l'École Royale de Chant, située dans l'Hôtel des Menus Plaisirs entre 1786 et 1830. Le Conservatoire a recueilli de nombreux volumes de musique instrumentale de la fin du XVIII siècle et du début du XIX e siècle ayant appartenu à Ludovic d'Assac, Octave de la Heau- me, Edouard Vannier et surtout Henry de Chaponay. Alexandre-Henry, comte de Chaponay (1812-1878), musicien et bibliophile, possédait une collection d'instruments des plus grands luthiers. Il organisait chez lui des concerts hebdo- madaires où se produisaient des musiciens lyonnais et des célé- brités de passage. LA MEDIATHEQUE DU CONSERVATOIRE DE LYON Historique et présentation LA MEDIATHEQUE DU CONSERVATOIRE DE LYON, Historique et présentation - Novembre 2015 Il a légué au Conservatoire ses recueils de duos, trios, qua- tuors et quintettes à cordes, reliés dans de forts volumes à dos de daim vert. On trouve enfin quelques partitions d'opéras ou de musique instrumentale qui portent les ex-libris d'Amédée Méreaux, Théodore Vautier [1852-1930, membre du Conseil d’adminis- tration du Conservatoire jus- qu’en 1899, dont la collection personnelle de partitions est entrée à la Bibliothèque Muni- cipale en 1922, quelques volu- mes sont présents dans le fonds ancien du Conservatoi- re], ou Joanny Gandon, chef d'orchestre lyonnais.» (1) En 1906, la ville se dote d’un nouveau bâtiment situé rue l’Angile et quai de Bondy qui abritera le Conservatoire, Le Palais Bondy. Il y est prévu une vaste bibliothèque au rez-de-chaussée aménagée de vitri- nes couvrant entièrement les murs et d’une grande table centrale destinée au public. La bibliothèque ne dispose pas de budget propre mais s’en- richit peu à peu, toujours grâce aux dons de bibliothèques particulières des professeurs, mécènes ou compositeurs de la région lyonnaise. « De nombreux traités d’harmonie, fugue, contrepoint, très anciens, témoignent de l’activité des classes d’écriture avant le début du XXe siècle. Des quantités de partitions d’opéras et d’opéras-comiques pour chant et piano, tou- jours en français, prouvent que les musiciens, profession- nels ou non, connaissaient Meyerbeer, Donizetti, Wagner, etc. La musique de chambre prend place peu à peu. Les ouvrages symphoniques apparaissent timidement […]. Les partitions instrumentales elles aussi dépendent de la générosité posthume des musiciens, professionnels ou amateurs. Pas de création de poste, donc pas de bibliothé- caire pour classer méthodiquement tous ces arrivages hété- rogènes. En 1924-1925 environ, la secrétaire du Conservatoire, Made- moiselle Lionnet […] effectue un travail efficace pour inté- grer les œuvres à la bibliothèque. Mais les élèves n’ont pas accès au local, ni aux ouvrages. Mademoiselle Lionnet, seu- le, possède la clé de la bibliothèque. Il faut un ordre d’un professeur pour qu’une partition sorte d’un rayonnage. » (3) Le Conservatoire, quai de Bondy, ca 1906 Le Conservatoire, vue rue de Langile, ca 1906 La Bibliothèque des Frères Jésuites en 1956 avant l’arrivée du Conservatoire Montée de Fourvière