JESS FRANCO : LUST FOR FRANKENSTEIN Numéro 006 Décembre 2015
Jul 24, 2016
JESS FRANCO : LUST FOR FRANKENSTEIN
Numéro 006 Décembre 2015
Un peu par snobisme / racisme envers ces
Américains coincés, plus grands producteurs
mondiaux de pornographie mais effarouchés par
les outrances du petit Jesus, un peu par aversion
pour la censure sous toutes ses formes, je
n'avais jamais pris la peine de regarder les
versions US de films comme «Lust for Fran-
kenstein» ou «Mari-Cookie and the killer taran-
tula». Et je m'étais donc tapé les montages
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originaux, avec scènes de cul languissantes,
prise de son déficiente et dialogues incompré-
hensibles, ânonnés en un anglais aléatoire. Or,
contrairement à ce que beaucoup veulent bien
croire, les textes (voix-off et autres), aussi ténus
puissent-ils de prime abord paraître, demeurent
très importants dans le cinéma de Jess Franco.
En concomitance avec la musique, ils exaspèrent
souvent les situations les plus dramatiques
comme les climats délétères (qu'on pense aux
monologues d'Irina Karlstein dans «La com-
tesse noire»). Ou, à l'inverse, se font le véhicule
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des blagues, souvent référentielles et railleuses,
du petit Jesus. D'ailleurs, rien n'est pire que son
singulier humour mal traduit dans la langue de
Shakespeare. Du coup, je restais la plupart du
temps frustré par ma vision des productions
«One shot», ne réussissant jamais réellement à
comprendre ce qui se dissimulait derrière des
histoires en apparence dépouillées à l'extrême.
Jusqu'à ce dimanche après-midi de fin octobre
tout au moins. Car, n'ayant rien de vraiment
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particulier à bricoler ce jour-là, je décidais,
juste pour me rafraîchir la mémoire, après avoir
relu les «photo comics» édités par «Draculina»
et écris l'article que vous avez (peut-être) par-
couru le mois passé, je décidais de jeter un
nouveau coup d'oeil au premier titre du doublé.
Au cas où... On ne sait jamais...
Je glissais donc mon vieux DVD (celui édité par
«Shock-O-Rama Cinema» en deux mille un)
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Pour des questions de place et de mise en page, un
édito réduit à l'extrême. Juste pour vous signaler une
chose et vous en promettre une autre. D'abord, que si
la suite des aventures de Bernardo Otero n'est à
nouveau pas présente dans ce numéro (remplacée par
un mini-recueil de poèmes), ce n'est pas parce que ce
pauvre détective privé s'en est allé rejoindre le nombre
déjà conséquent de mes projets abandonnés en cours
de route. Au contraire, il serait même fort probable
qu'il débute l'année prochaine à la tête de sa propre
publication bimestrielle. Ne reste plus qu'à trouver un
brave illustrateur pour lancer le truc... Une affaire
donc, comme tout feuilleton qui se respecte, à suivre !
Ensuite, promis, ce long papier de quarante pages est
le dernier (pour un moment en tout cas !) consacré à
Jess Franco. Dès le mois prochain, je vous parlerai
d'opéra, de céramique et de que sais-je encore mais
plus du petit Jesus, c'est juré !
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COUNTRY COOKING : CAPE JAZZ (2015)
«Country cooking», la formation genevoise qui
rend hommage au «Cape jazz» (voir le numéro
trois de «La machine», au cas ou vous auriez
besoin de vous rafraîchir les papilles gusta-
tives) a publié, sur sa page bandcamp, une
délicieuse démo cinq titres.
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Au menu de ce trop frugal festin (moins de
vingt et une minutes — soit à peine le temps
s'écoulant généralement entre l'ingurgitaion et
l'inévitable régurgitation d'un infâme hambur-
ger !), que des plats solides et onctueux. De la
vraie bonne cuisine du terroir, aussi raffinée
(dans son apparente simplicité) qu'épicée. Et
composée à partir des meilleurs ingrédients
disponibles non pas sur le marché mais au
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«Qui se souvient encore de Capucine ?» Une
question qui pourrait paraître cruelle mais qui
se révèle surtout ridicule. Emblématique d'une
époque où des machins anodins sont sacrés
plus belles femmes du monde par des crétins
ethnocentrés autant qu'amnésiques (on voit d'ail-
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leurs bien qu'ils ne connaissent pas ma moitié,
ces pauvres hères, sinon ils feraient une syn-
cope !). Et puis, je n'ai jamais été très porté sur
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l'hagiographie. Je pourrais même dire que c'est
un genre qui me répugne particulièrement. Tant
pis pour Blaise Hofmann et son roman !
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Par chance, demeure tout le reste : de superbes
tirages d'époque de Georges Dambier, des affi-
ches à la composition saisissante, véritables ex-
plosions de couleurs («La septième aube») ou à
l'élégante recherche graphique («La rue chau-
de»), et du matériel publicitaire d'un temps où
vendre un produit n'empêchait nullement de
faire preuve d'un peu de bon goût, qualité qui
semble hélas aujourd'hui complètement perdue
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CEPENDANT QUE LES AUTRES CHERCHENT À RETROUVER
LE TITRE DU FILM DONT EST TIRÉE LA PHOTO CI-DESSOUS...
Vous pensez détenir la bonne réponse ? Alors
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abonnement d'une année à «La machine à dé-
monter le temps et l'espace». Bonne chance !
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La machine à démonter le temps et l'espace est éditée par «Les éditions de la saucisse et du saucisson» et paraît dix fois par année. Numéro 6, décembre 2015 Tous les textes sont de Stéphane Venanzi. Quant aux photos, qui demeurent la propriété exclusive de leurs ayant-droits, elles sont reproduites ici uni-quement à titre d'exemple. Abonnement pour 1 année (10 numéros) : 20 francs suisses à verser sur le CCP 87-190546-6 au nom de Stéphane Venanzi.