1 LA LITURGIE DE L'EGLISE LUTHERIENNE Introduction L'Eglise chrétienne célèbre des cultes. Elle le fait essentiellement le dimanche, en souvenir de la résurrection de son Seigneur et Roi, et les jours de fête. Le mot "culte", apparenté à celui de "culture" ou de "cultivateur", vient d'un verbe latin qui signifie à la fois travailler la terre et adorer Dieu. En fait, le culte est un service, et un service qui va dans les deux sens, celui que Dieu rend à son peuple et celui que ce dernier rend à son Dieu. Il a pour acteurs Dieu et les chrétiens. Dieu y agit par la prédication de son Evangile et dans les sacrements, ainsi que dans l'absolution et la bénédiction, offrant le salut à son peuple, l'édifiant dans la foi et le comblant de ses bienfaits. Les chrétiens quant à eux le servent par la louange, la confession de leur foi, l'adoration et la prière. Dans le culte, la proclamation de l'Evangile et l'administration des sacrements sont encadrées par des éléments liturgiques qui sont autant d'actes d'adoration. L'Eglise luthérienne est par définition une Eglise liturgique. Cela signifie qu'elle célèbre ses cultes dans un cadre bien défini, selon un agencement précis que nous allons étudier dans ces pages. "Liturgie" vient de deux mots grecs qui signifient "service du peuple" ou "service commun". Le terme désigne tout ce qui encadre la prédication de la Parole de Dieu et l'administration de la Sainte Cène. Dans ses Confessions de foi, l'Eglise luthérienne dit son attachement à ces formes et l'importance qu'elles revêtent pour elle. Voici ce que déclare l'Apologie de la Confession d'Augsbourg: "Parlons de la liturgie. Ce vocable ne signifie pas, à proprement parler, un sacrifice, mais bien plutôt un service public, et cadre exactement avec notre doctrine, à savoir qu'un seul ministre consacrant présente au reste du peuple le corps et le sang du Seigneur, de même qu'un seul ministre enseignant présente l'Evangile au peuple. C'est ainsi que Paul déclare: "Qu'on nous considère donc comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu", c'est-à-dire de l'Evangile et des sacrements (1 Corinthiens 4:1)... De la sorte, "leitourgia" correspond exactement à "ministère" (Article XXIV, 79-81). Quant à la Confession d'Augsbourg, elle précise que l'Eglise luthérienne a conservé les cérémonies et rites qui sont de nature à édifier l'Eglise et y préservent le bon ordre (Article XXIV). Mais pourquoi une liturgie? Pour montrer la catholicité de l'Eglise. Au sens étymologique du terme, s'entend. En renonçant aux erreurs et aux fausses pratiques qui ont vu le jour au cours des siècles, l'Eglise luthérienne a voulu renouer avec l'Eglise
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LA LITURGIE DE L'EGLISE
LUTHERIENNE
Introduction
L'Eglise chrétienne célèbre des cultes. Elle le fait essentiellement le dimanche, en
souvenir de la résurrection de son Seigneur et Roi, et les jours de fête. Le mot "culte",
apparenté à celui de "culture" ou de "cultivateur", vient d'un verbe latin qui signifie à la
fois travailler la terre et adorer Dieu. En fait, le culte est un service, et un service qui va
dans les deux sens, celui que Dieu rend à son peuple et celui que ce dernier rend à son
Dieu. Il a pour acteurs Dieu et les chrétiens. Dieu y agit par la prédication de son
Evangile et dans les sacrements, ainsi que dans l'absolution et la bénédiction, offrant le
salut à son peuple, l'édifiant dans la foi et le comblant de ses bienfaits. Les chrétiens
quant à eux le servent par la louange, la confession de leur foi, l'adoration et la prière.
Dans le culte, la proclamation de l'Evangile et l'administration des sacrements sont
encadrées par des éléments liturgiques qui sont autant d'actes d'adoration.
L'Eglise luthérienne est par définition une Eglise liturgique. Cela signifie qu'elle célèbre
ses cultes dans un cadre bien défini, selon un agencement précis que nous allons étudier
dans ces pages. "Liturgie" vient de deux mots grecs qui signifient "service du peuple" ou
"service commun". Le terme désigne tout ce qui encadre la prédication de la Parole de
Dieu et l'administration de la Sainte Cène.
Dans ses Confessions de foi, l'Eglise luthérienne dit son attachement à ces formes et
l'importance qu'elles revêtent pour elle. Voici ce que déclare l'Apologie de la Confession
d'Augsbourg: "Parlons de la liturgie. Ce vocable ne signifie pas, à proprement parler, un
sacrifice, mais bien plutôt un service public, et cadre exactement avec notre doctrine, à
savoir qu'un seul ministre consacrant présente au reste du peuple le corps et le sang du
Seigneur, de même qu'un seul ministre enseignant présente l'Evangile au peuple. C'est
ainsi que Paul déclare: "Qu'on nous considère donc comme des serviteurs du Christ et des
dispensateurs des mystères de Dieu", c'est-à-dire de l'Evangile et des sacrements (1
Corinthiens 4:1)... De la sorte, "leitourgia" correspond exactement à "ministère" (Article
XXIV, 79-81). Quant à la Confession d'Augsbourg, elle précise que l'Eglise luthérienne a
conservé les cérémonies et rites qui sont de nature à édifier l'Eglise et y préservent le bon
ordre (Article XXIV).
Mais pourquoi une liturgie? Pour montrer la catholicité de l'Eglise. Au sens
étymologique du terme, s'entend. En renonçant aux erreurs et aux fausses pratiques qui
ont vu le jour au cours des siècles, l'Eglise luthérienne a voulu renouer avec l'Eglise
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chrétienne universelle de tous les temps. Luther et les siens ne se sont pas comportés en
innovateurs sectaires, cherchant à créer une nouvelle Eglise, mais étaient désireux et
heureux de confesser leur solidarité avec l'Eglise apostolique et les Pères de l'Eglise
ancienne. Ils savaient que bien des coutumes héritées du passé étaient louables, riches de
contenu, utiles et aptes à édifier le peuple de Dieu. Pourquoi les rejeter, sous prétexte
qu'elles avaient survécu dans l'Eglise catholique romaine de leur époque? Il s'agissait là
d'une richesse à laquelle ils ne voulaient pas renoncer et dont ils ne pensaient pas avoir le
droit de priver l'Eglise. Ce n'était pas un bien propre au catholicisme, mais un patrimoine
qui appartenait à tous les chrétiens du monde, donc aussi à ceux qu'on nommait déjà à
l'époque les Luthériens.
Voici encore un texte de l'Apologie: "Au reste, les traditions anciennes, établies dans
l'Église parce qu'elles sont profitables et qu'elles servent la paix, nous les observons de
bon gré et nous les interprétons dans un sens évangélique, en excluant l'idée selon
laquelle elles justifient. C'est à tort que nos ennemis nous accusent d'abolir les bonnes
dispositions et la discipline de l'Église. En effet, nous pouvons proclamer que dans nos
Églises la liturgie est plus belle qu'elle ne l'est chez nos adversaires. A en juger
correctement, nous observons les canons plus sincèrement qu'eux. Chez nos adversaires,
les prêtres subalternes célèbrent les messes à contrecœur, conduits par le salaire et, le plus
souvent, en vue de ce salaire uniquement. Ils chantent les psaumes, non pas pour
s'instruire ou pour prier, mais parce que c'est un rite, comme si cette œuvre était un culte,
oui, en toute certitude, à cause du salaire. Chez nous, beaucoup prennent part à la Cène
du Seigneur chaque dimanche, après avoir été instruits, examinés et absous. Les enfants
chantent des psaumes pour leur instruction; le peuple aussi chante, soit pour s'instruire,
soit pour prier" (Article XV, 38.39).
D'autre part, l'Église luthérienne est une Eglise riche en liturgie, parce qu'elle est une
Eglise orthodoxe. Tous ses éléments de culte sont foncièrement bibliques et ont un
contenu éminemment évangélique. Sa liturgie proclame et confesse les grands dogmes de
l'Ecriture, les principaux articles de la foi chrétienne, la Trinité, la personne et l'oeuvre du
Christ, le péché et la grâce, etc. Autant de vérités qui s'imprègnent dans l'esprit des
chrétiens lorsqu'ils confessent dimanche après dimanche le Credo ou le Symbole de
Nicée, qu'ils entendent la confession des péchés et reçoivent l'absolution de la part du
Seigneur, et qu'ils chantent le Kyrie, le Gloria in Excelsis, le Sanctus et l'Agnus Dei.
L'année liturgique avec ses cycles de fêtes, les péricopes et tout ce qui est particulier à
chaque dimanche leur permet d'entendre "tout le conseil de Dieu", l'ensemble des
révélations aptes à les instruire, les exhorter et les édifier dans la foi et dans la piété. La
liturgie a pour but d'orienter l'attention des croyants sur les vérités objectives et
immuables de l'Ecriture Sainte plutôt que sur leurs sentiments ou leurs émotions
personnels. C'est ainsi que, conformément à la volonté de l'apôtre, la Parole du Christ
arrive à habiter parmi eux dans toute sa richesse et qu'ils s'exhortent en toute sagesse par
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des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans leurs
coeurs sous l'action de la grâce (Colossiens 3:16). Martin Luther écrit: "C'est à cet effet
qu'ont été fondés les lieux de culte, que des heures ont été fixées, que certaines personnes
ont été ordonnées, que tout le service divin a été institué et que le culte public est célébré"
(Grand Catéchisme I, 94). Quant à l'Apologie, elle déclare: "Nous pensons que la
véritable unité de l'Eglise n'est pas lésée par des rites dissemblables institués par des
hommes. Cependant, il nous semble bon que les rites universels soient observés, et cela
pour que règne la paix. C'est ainsi que, pour notre part, nous conservons de bon gré dans
nos Eglises l'ordre de la messe, le jour du Seigneur et d'autres jours de fête solennels. Et
nous gardons avec soin et très volontiers les dispositions anciennes et utiles, surtout
quand elles renferment une valeur pédagogique qui sert à discipliner le peuple et à
instruire les ignorants" (Article VII/VIII, 33).
D'autre part, si la liturgie de l'Eglise luthérienne est riche, c'est parce que son
enseignement l'est. Elle prêche la Parole de Dieu dans toute sa pureté, en distinguant
correctement la Loi et l'Evangile, et administre les sacrements selon l'institution du
Seigneur. Ceux-ci ne sont pas pour elle de simples actes symboliques par lesquels les
croyants professent leur foi et leur attachement au Christ, mais de véritables sacrements,
des moyens de grâce dans lesquels Dieu agit puissamment. La doctrine luthérienne du
Baptême et de la Sainte Cène est quelque chose de merveilleux. Sa richesse trouve tout
naturellement son reflet dans sa liturgie, selon le principe suivant: "Lex orandi, lex
credendi", "on croit comme on prie", ce qui signifie que le culte avec sa liturgie est le
miroir qui reflète ce que l'Eglise enseigne, croit et confesse.
Enfin, l'Eglise luthérienne est une Eglise à caractère liturgique, parce qu'elle n'est pas une
secte rejetant tout ce qui n'est pas le produit d'elle-même, mais qu'elle confesse sa foi en
l'Eglise universelle et qu'elle entend conserver tout ce que cette Eglise a produit de beau
et d'édifiant au cours des siècles. Luther et ses collaborateurs ont eu pour principe de
renouer avec l'Eglise telle qu'elle professait sa foi et adorait Dieu à l'époque où hérésies et
fausses doctrines et pratiques n'avaient pas encore altéré son message et son culte. Ils
rejetèrent impitoyablement tout ce qui dans l'enseignement et la vie de l'Eglise de leur
époque était contraire à l'Ecriture Sainte, mais ne rejetèrent que cela. D'où la richesse
liturgique de l'Eglise issue de la Réforme luthérienne, centrée notamment sur une
doctrine biblique et riche des sacrements.
La liturgie est donc par définition quelque chose de solennel et de beau, comme doit être
beau le lieu où l'Eglise célèbre son culte. Pas nécessairement riche, mais beau, dans toute
sa sobriété, et empreint de dignité. C'est la maison du Seigneur, un lieu saint où tout doit
contribuer à la gloire de Dieu et à l'édification de son peuple. S'il faut y éviter tout ce qui
nuit à la méditation et l'adoration, il est juste que tous les dons artistiques que le Seigneur
accorde aux hommes soient mis au service du culte. Il y a dans toute église luthérienne un
autel sur lequel l'Eglise apporte à Dieu le sacrifice d'action de grâces qu'est l'eucharistiet
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distribue aux communiants le corps et le sang du Christ. Cet autel est surmonté d'un
crucifix représentant le divin Rédempteur. Des cierges rappellent qu'il est la lumière du
monde. La chaire est l'endroit où le serviteur de Dieu annonce le saint Evangile. Un
pupitre lui permet de procéder aux lectures bibliques, et les fonts baptismaux, bien en
vue, rappellent que c'est par le sacrement du Baptême qu'on entre dans l'Eglise
chrétienne, qu'on devient enfant de Dieu et héritier de la vie éternelle. Des couleurs
liturgiques situent chaque dimanche dans l'année. Quant à l'officiant, il porte des
vêtements liturgiques attestant qu'il agit non en son nom personnel, mais à la demande et
au nom du Seigneur. L'orgue est par excellence l'instrument chargé d'accompagner le
champ de l'assemblée, mais l'Eglise luthérienne conçoit très bien que d'autres instruments
viennent le remplacer dans d'autres formes de cultes. Seul ce qui fait l'objet d'une
révélation divine dans la Bible peut et doit être imposé au peuple de Dieu. Les adiaphora
sont des coutumes et des rites qui ne sont ni prescrits ni interdits par l'Ecriture Sainte.
Dans ce domaine doit régner la liberté chrétienne. L'Eglise luthérienne s'interdit donc en
matière de culte tout dogmatisme et tout légalisme, exigeant simplement qu'il soit festif
et digne, que tout ce qui s'y dit et fait soit conforme à la Parole de Dieu et de nature à
édifier l'assemblée. Elle n'a pas d'autre règle que cela, mais elle entend aussi ne pas
renoncer à tout ce qui fait la richesse et la beauté du culte. En un mot, l'Eglise luthérienne
se reconnaît aussi bien à son enseignement qu'à son culte.
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APERCU HISTORIQUE
De même que l'Eglise chrétienne plonge ses racines dans le judaïsme, de même la liturgie
chrétienne a ses origines dans celle du culte judaïque à l'époque du Christ.
Le culte synagogal:
A l'époque où Jésus-Christ exerçait son ministère sur terre et se rendait volontiers dans
les synagogues pour y prêcher l'Evangile (Luc 4:16), le culte judaïque était composé des
éléments suivants:
- la confession de foi en Yahvé, seul Dieu, le "Shemah Israel" (Deutéronome 4:6-9).
- la prière que le jeune Juif pouvait prononcer à partir de 13 ans.
- la lecture de la Thorah, c'est-à-dire de la loi de Moïse. Tout membre de l'assemblée
pouvait la faire. Le Pentateuque était divisé en 154 péricopes ou sections, si bien qu'on
pouvait le lire intégralement en trois ans. La lecture était précédée et suivie d'une
doxologie.
- la lecture des prophètes. Ces textes étaient choisis par les lecteurs qui pouvaient aussi
les interpréter librement, chose strictement interdite pour la Thorah.
- la prédication sur un texte librement choisi. Elle pouvait être faite par tout membre de
l'assemblée, en consultation cependant avec le chef de la synagogue.
- la bénédiction: ce qu'on appelle la bénédiction d'Aaron (Nombres 6:24-26), donnée par
un prêtre, en l'absence duquel l'assemblée se contentait d'implorer la bénédiction de Dieu.
Le culte chrétien plonge ses racines dans le culte synagogal. il est centré sur le Christ, le
Rédempteur promis par les prophètes et venu, quand les temps furent accomplis, mort et
ressuscité pour le salut du monde. Trois éléments nouveaux viennent s'y ajouter: la prière
du Seigneur appelée le Notre Père et les sacrements institués par lui, le Baptême et la
Sainte Cène. L'Evangile du salut apporté par le Christ vient à l'homme dans la Parole et
les sacrements. Jésus lui-même est ainsi au centre du culte chrétien.
Le culte de l'Eglise primitive:
Voici ce que nous dit la Bible du culte de l'Eglise chrétienne à l'époque des apôtres:
"Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés, et en ce jour-là le nombre des disciples
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augmenta d'environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres,
dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières" (Actes
2:41.42). Enseignement des apôtres, c'est-à-dire prédication de la Parole de Dieu,
Baptême, Sainte Cène et prières faisaient l'essentiel du culte chrétien, culte collectif qui
manifestait la communion fraternelle unissant les croyants. L'Eglise confessait sa foi et
s'édifiait en elle. Elle la chantait aussi, selon l'exhortation apostolique: "Entretenez-vous
par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de
tout votre coeur les louanges du Seigneur" (Ephésiens 5:19; Colossiens 3:16).
Les écrits des premiers Pères de l'Eglise (Clément de Rome, Didachè, Justin Martyr) nous
-C. Il était fait des éléments suivants:
- la lecture par un lecteur des Mémoires des apôtres (évangiles et sans doute aussi les
épîtres).
- la prédication par l'un des pasteurs de la paroisse.
- la prière pour laquelle l'assemblée se lève.
- l'offrande du pain et du vin (mêlé à de l'eau).
- la prière eucharistique à laquelle l'assemblée répond par Amen.
- la communion à laquelle participe toute l'assemblée, tandis que les diacres apportent
aux absents les éléments consacrés.
- les offrandes déposées devant les anciens et destinées aux veuves, aux prisonniers, aux
étrangers et à tous les nécessiteux.
- la prière d'action de grâces.
L'Apologie de Justin Martyr précise que seuls les baptisés sont admis à la Sainte Cène.
Puis la liturgie va s'enrichir rapidement de quelques éléments nouveaux dont nous
reparlerons plus loin: le Sanctus, l'Agnus Dei, la Salutatio ("le Seigneur soit avec vous"),
le Sursum corda ("les coeurs en haut"), le Gratiam agamus ("louons le Seigneur notre
Dieu"), l'anamnèse (rappel, dans la prière eucharistique, après la récitation des paroles
d'institution, de la mort rédemptrice du Christ), l'épiclèse (invocation du Saint-Esprit sur
le "sacrifice d'action de grâces" célébré par l'Eglise).
Quand le christianisme devint au IVe siècle religion d'Etat, le culte se déroula de la façon
suivante:
- Missa catechumenorum (messe des catéchumènes): Quatre lectures bibliques (loi,
prophètes, épîtres et évangiles) entrecoupées du chant de psaumes et suivies de la
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prédication assurée par l'évêque de la ville. Après quoi on congédiait ceux qui n'étaient
pas admis à la Cène (catéchumènes et pénitents) en intercédant pour eux. L'assemblée
répondait par "Kyrie eleison".
- Missa fidelium (messe des fidèles ou membres communiants) avec prière
ecclésiastique et "Kyrie eleison" de l'assemblée, salutation, offrande du pain et du vin,