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Notre Assemble Gnrale se tiendra le samedi 9 dcembre 2006 14
heures;;;;
la Bourse du Travail, Salle Jean Jaurs, 3, rue du Chteau-dEau,
75010 Paris.
Mtro Rpublique.
La CommuneLa CommuneBULLETIN DE LASSOCIATION DES AMIS DE LA
COMMUNE DE PARIS-1871
2006Automne-Hiver
NUMRO
29
n :ren :g,d,rf,d,ir,s,
rdM
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Le soixante-dixime anniversaire du Front PopulaireTout a commenc
le 6 fvrier 1934quand les ligues dextrme droitetentent de renverser
la Rpubliquesous prtexte dun scandale finan-
cier o sont compromis des hommes poli-tiques radicaux (laffaire
Stavisky). Les rai-sons profondes de cette situation explosivesont
lies la situation conomique queconnat la France de 1930 1935 et qui
estune rpercussion de la crise mondiale. Lesouvriers subissent les
consquences duneconjoncture peu favorable (bas salaires etchmage).
Le 9 fvrier 1934, les Communis-tes ripostent nergiquement la menace
fas-ciste. Leur action est durement rprime parla police hostile la
gauche rpublicaine.Le 12 fvrier 1934, les grandes centrales
syn-dicales (C.G.T. - C.G.T.U.) sassocient pourdclarer la grve
gnrale et cest aussi lapremire bauche du rassemblement despartis de
gauche. La puissante manifestationantifasciste du cours de
Vincennes sera la
rplique populaire au 6 fvrier. Le 12 juillet1934 est sign un
pacte dunit daction socialo-communiste et le 14 juillet 1935, le
grand dfil de la Bastille au cours de Vincennes, consacre la
cration du Front Populaire par les Communistes, les Socialis-tes et
les Radicaux.Le 25 mars 1936, C.G.T. et C.G.T.U. rali-sent lunit
syndicale tant souhaite par lestravailleurs. Le 3 mai 1936, le
Front Popu-laire remporte un succs important aux lec-tions
lgislatives. Le 4 mai, le gouvernementLon Blum est constitu avec le
soutien desCommunistes. A la suite dun mouvementgrviste sans
prcdent, accompagn doc-cupation dusines, des ngociations senga-gent
entre la dlgation syndicale ouvrireet la dlgation patronale. Le
mouvementgrviste de juin 1936 est le plus gigantesquequait jamais
connu le mouvement ouvrierfranais dclarent Monmousseau et Fra-chon.
Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, les
EDITORIAL
La BarricadeEdouard Manet (1832-1883)
Peintre n et mort Paris. Il fut un des matres de
limpressionnisme.Pendant la Commune, il devient membre de la
Commission des sta-tuts en compagnie dAlavoine, de Da Costa. La
rpression inspire Manet deux lithographies clbres : La Barri-cade
et Guerre civile. Les annes de raction politique qui suivi-rent le
furent aussi dans le domaine artistique. Courbet, fut au Salonde
1872, dclar indigne dexposer. La rprobation atteint Delacroix,
Corot, Millet, Daumier...Loffre faite par Manet de dcorer la salle
des sances du nouvel Htel-de-Ville fut laisse sans rponse. Peindre
une srie de compo-sition reprsentant le Ventre de Paris ctait pour
le pouvoir dalors,glorifier le Paris qui avait fait la Commune.
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accords de Matignon sont signs. Cest unevictoire dont les
revendications lgitimessont satisfaites : augmentation gnrale
dessalaires, semaine de quarante heures, cra-tion des Conventions
collectives, congspays, reconnaissance de lexercice du
droitsyndical, lection des dlgus dentreprise.Pain, Paix et Libert
sont les mots dordre dela grande fte du Front populaire le 14
juillet1936. Elle rassemble un million de partici-pants. Lcrivain
Andr Malraux qui, cettepoque, nest pas encore un homme poli-tique,
vit intensment cette priode inou-bliable de lhistoire sociale.Il
note, brivement et sans emphase, ses impressions journalires : Juin
36 a fait delouvrier un homme libre, fier de sa condi-tion ouvrire.
Il ny a quun prcdent cette libration totale, cest la Commune
deParis en 1871 (il ne sagit pas de la reproduc-
tion littrale de la note de Malraux mais deson esprit). Ce
rapprochement audacieuxentre la Commune et le Front populaire
sym-bolise la dignit retrouve de travailleur quipeut enfin discuter
sur un pied dgalit avecson exploiteur. Hlas ! Leuphorie de la
vic-toire sera brve. Le 18 juillet 1936, le soul-vement militaire
du gnral Franco contre laRpublique espagnole, avec lappui de
lIta-lie fasciste et de lAllemagne hitlrienne,vient assombrir
lhorizon politique. Sinistreprlude la Seconde Guerre mondiale.Le
Front populaire va seffriter dans soncombat ingal contre le mur de
largent etles 200 familles vont rtablir leur pouvoir, unmoment
branl.
Marcel Cerf
1. Andr Malraux, Carnet du Front Populaire, 1935-1936, p. 59,
Gallimard.
Honor Daumier au Ratapoil...
Dans un angle dune salle de restaurant* se trou-ve un automate
unique en Europe. Vous pouvezlui commander undessin, il
sexcute-
ra avec dextrit.Ce personnage se nom-me Honor Daumier, nen 1808
Marseille, dcd en 1879 Val-mondois et inhum au cimetire du
Pre-Lachai-se Paris.Dessinateur, peintre, litho-graphe, sculpteur,
une ca-ricature irrvrencieuse
de Louis-Philippe lui vaudra 6 mois de prison (Gargan-tua,
1832). Il continua cependant dfendre ses
idaux libraux, il caricatu-ra les notabilits politiqueset prit
pour cible les tra-vers et ridicules bourgeoisen popularisant le
typeRatapoil.Merci aux restaurateurspour cette belle ide de faire
revivre lami Honor.
Alice Belem
* Le Ratapoil43, Grande-Rue95760-Valmondois
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histoireCeux qui ont lu des ouvrages sur la Commu-
ne de Paris ne peuvent ignorer le nom deLissagaray, dont
lHistoire de la Communede Paris publie en 1876, reprise en 1896
avec une nouvelle prface de lauteur dans une versiondfinitive,
et constamment rdite au long du XXe
sicle (1), reste un classique, un ouvrage de rfren-ce. Mais si
des Communards qui nont pas ncessaire-ment jou un rle essentiel
font plus ou moins rguli-rement lobjet darticles ou de confrences,
si des associations se sont consti-tues pour perptuer le souvenir
et les ides de cer-taines personnalits du mou-vement ouvrier de
lpoque,tel nest manifestement pasle cas de Lissagaray.Je ne cache
pas que mes ori-gines barnaises et mon nom,qui est celui dune
rivire dela Basse-Navarre, ne sont pastout fait trangers
unecertaine proximit avec ceGascon qui portait le patrony-me basque
de ses anctres(Lissagaray = lglise denhaut) et que la ville dAuch
ho-nore dune stle pas trs loi-gne, sur les bords du Gers,de la
statue de dArtagnan.Chacun pourra juger quil mrite un autre sort
que ce-lui qui lui est fait (2).N Toulouse en 1838, mort Paris en
1901, cethomme plutt petit et trapu, dallure militaire, taitconnu
pour son indpendance desprit, son tempra-ment fougueux, son courage
physique alli une d-termination politique sans dfaillance, qui lont
conduit des duels dont le plus clbre fut celui qui lopposa son
cousin Paul de Cassagnac, un mameluck du Second Empire. On a dit
parfois, pour minimiserses mrites ou mettre des doutes sur sa
qualit d-
crivain, que Lissagaray fut lhomme dun seul livre -bien quil ait
crit dautres ouvrages aujourdhui introu-vables (3) - en considrant
avec quelque injustice queson Huit journes de mai derrire les
barricades pu-bli ds 1871 ntait quune simple prparation de songrand
uvre.Dans ces deux principaux crits, les vnements de laCommune de
Paris sont dcrits et analyss presque chaud, et bouleversent encore
le lecteur comme devritables reportages raliss par un
correspondant
de guerre, ou plutt corres-pondant de rvolution selonle mot de
lhistorien Jean Bru-hat. Simple du rang, nimembre, ni officier, ni
fonc-tionnaire de la Commune ain-si quil la lui-mme
soulign,Lissagaray sest fond sur saconnaissance personnelle
etdirecte de lvnement auquelil a particip dans les rangs dela Garde
nationale, combat-tant sur les barricades.Au cours de son exil
Lon-dres, de 1871 1880, il a b-nfici des conseils de KarlMarx, qui
sest employ faireraliser une bonne traductionallemande de son
livre, alorsquEleanor, la fille cadette du
matre, sa fiance malgr lopposition paternelle, encrivait la
premire traduction anglaise. Pendant desannes, Lissa, ainsi que ses
compagnons lappelaient,a fait uvre dhistorien, recherchant les
tmoignages,remettant sans cesse son texte sur le mtier
car,crivait-il, le vainqueur guettera la moindre inexactitu-de pour
nier tout le reste. Son livre tait une analysecritique, quilibre,
car celui qui fait au peuple defausses lgendes rvolutionnaires,
celui qui lamusedhistoires chantantes, est aussi criminel que le
go-graphe qui dresserait des cartes menteuses pour les
4
H
4444
AU COURS DE SON EXIL
LONDRES,
DE 1871 1880,
IL BNFICIE DES CONSEILS
DE KARL MARX,
QUI SEST EMPLOY
FAIRE RALISER
UNE BONNE TRADUCTION
ALLEMANDE DE SON LIVRE.
Lissagaray, le Michelet de la Commune, mousquetaire de la
Sociale
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navigateurs. Une apprciation dautant plus remar-quable quelle
tait formule quelques annes peineaprs les vnements.Tout cela
explique pourquoi son oeuvre a gard toutesa fracheur et rsist
lusure du temps.Personnage aux multiples facettes, Lissagaray a
commenc sa carrire Paris dans les annes 1860comme animateur des
Confrences littraires de larue de la Paix avec le concours de
personnalits djclbres ou qui le deviendront, Jules Valls,
EugnePelletan, Charles Floquet, Elise Reclus... et une conf-rence
retentissante sur Alfredde Musset.Il fut un orateur rpublicaincout
dans les nombreusesrunions publiques qui se tin-rent Paris aprs la
publica-tion de la loi de 1868, et lorsde la campagne
plbiscitairede 1870, pourchass par lestribunaux de Napolon III.
Pen-dant la guerre franco-alleman-de, aprs le dsastre de Se-dan, il
exera les fonctions decommissaire de guerre dansles armes de la
Rpubliqueleves par Gambetta.Mais Lissagaray tait avanttout un
journaliste. Dj, souslEmpire, il avait fait ses premires armes dans
le m-tier comme rdacteur en chef de lAvenir du Gers,puis collabor
divers journaux, La Rforme de Ver-morel, La Marseillaise de
Rochefort, et pendant lesvnements de la Commune, il publiera deux
journauxphmres, LAction, et Le tribun du peuple. Aprsson retour
dexil, en 1880, il a tenu une place mar-quante dans la presse de
tendance socialiste, par desjournaux quil a fonds, et dont il tait
le directeur ou lerdacteur en chef. La Bataille, seul quotidien
poli-tique se rclamant du socialisme avant la parution du
Cri du peuple de Jules Valls, reparaissant aprs uneinterruption
de trois annes pour mener une ardentebataille contre le gnral
Boulanger alors que dautresanciens Communards pactisaient avec lui
ou restaienten dehors de laction sur le fondement
danalysescontestables du type Ni Ferry ni Boulanger. Puis LaGrande
Bataille pour la France aux rpublicains,contre les corrompus du
scandale de Panama, et descollaborations occasionnelles diverses
autres publi-cations. Dans la continuit des activits littraires
de sa jeunesse, il dotait cesjournaux, ce qui tait pluttnovateur
pour la presse de l-poque, de rubriques consa-cres la littrature,
au th-tre et aux arts.Ce redoutable polmiste, quicrivit
quotidiennement unditorial pendant une dizainedannes, tait connu
bien au-del de laudience des jour-naux o il crivait. Les
tmoi-gnages de ses contempo-rains concordent pour leconsidrer comme
une desmeilleures plumes, avec JulesValls, parmi les journalistesde
cette mouvance socialistedisperse et divise en cha-pelles. Les
titres de ses arti-
cles faisaient mouche, il avait des trouvailles dans unstyle
riche, color, incisif, affublant ses adversaires oules personnalits
politiques quil combattait de sur-noms ridicules. Il tait aussi un
matre formateur denouveaux talents et des journalistes vous un
certainrenom lui doivent beaucoup.Journaliste militant, il tait
engag dans les luttes poli-tiques et sociales, candidat aux
lections lgislativesde 1885 et 1893 et plusieurs lections
partielles,non pour obtenir un sige, mais pour exprimer sesides.
Des ides qui ne manquaient pas doriginalit,
CE REDOUTABLE
POLMISTE, QUI CRIVIT
QUOTIDIENNEMENT
UN DITORIAL PENDANT
UNE DIZAINE DANNES,
TAIT CONNU BIEN
AU-DEL DE LAUDIENCE
DES JOURNAUX
O IL CRIVAIT.
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histoiremarques dun anticonformisme qui le situait en de-hors de
toute discipline et le conduisait parfois desconflits et des
accrochages violents, notammentavec Paul Lafargue et son pouse
Laura, une des fillesde Karl Marx quil excrait pour des raisons o
sentre-mlaient les divergences politiques et les ressenti-ments lis
la plaie ouverte que reprsentait la ruptu-re impose avec Eleanor.
Toute sa vie, Lissagaray,personnage inclassable, est rest fidle la
Rpu-blique, aux liberts, aux aspirations ouvrires, la recherche de
lunit du mouvement socialiste.On a bien raison de penser quil fut
le Michelet de laCommune par son incomparable Histoire de la
Com-mune de Paris, et quil fut aussi un mousquetaire dela Sociale
par un clin dil ses origines gasconnes, ses convictions, et aux
combats de sa plume alerte.
Ren Bidouze
1. Louvrage de Lissagaray a t rdit par diffrentesmaisons
ddition, notamment en 1909, en 1929
avec une prface dAmde Dunois, puis en 1947, en 1967 et 1969 avec
une prface de Jean Maitron, en 1971 loccasion du centenaire de la
Commune,et plus rcemment, en 1990 et 1996, sans parler desditions
anglaises et allemandes et en dautres langues.Jean Bruhat a crit
une prface de Huit journes de maiderrire les barricades en
1975.
2. Ren Bidouze, Lissagaray la plume et lpe, Editions ouvrires,
Collection La part des hommes, 238 pages, 1991.
3. Jacques Bonhomme. Entretiens de politique primaire,crit
pendant une incarcration la prison Sainte-Plagie,Catchisme
rpublicain, galement crit la fin du Second Empire, deux pamphlets,
Vision de Versailles et Rouge et noir, publis Londres pendant
lexil, des anecdotes sur les femmes de la Commune, un ouvrage
anonyme de fiction Plus dAngleterre publi en 1887.
4
H
6666
Lissagaray... (suite)
Trois romans de Jules Verne ont pour origi-ne le texte dun autre
crivain, PaschalGrousset, ancien dlgu aux Affairestrangres de la
Commune de Paris.
Condamn la dportation dans une enceinte fortifieen
Nouvelle-Caldonie en septembre 1871, il svadede la presqu'le Ducos
en 1874 avec cinq de ses ca-marades (Rochefort, Jourde, Pain,
Ballire et Gran-tille), pour stablir ensuite Londres o il cherche
vivre de saplume. Il prend alors contact avec lditeur
Pierre-JulesHetzel, quil avait dj rencontr en 1869, grce soncousin
Adrien Hbrard le directeur du journal LeTemps. Hbrard est
originaire dun petit village de Gri-solles, dans le
Tarn-et-Garonne, o Grousset a passson enfance. Exil Londres, il
propose Hetzel, en1875, un manuscrit intitul Lhritage de
Langevol.
Hetzel napprcie gure ce texte, mais lui achte nan-moins le
manuscrit pour quil soit rcrit par une autrecrivain. Ainsi Lhritage
de Langevol deviendra, parla plume de Jules Verne, Les 500 millions
de la Bgum et sera dit en 1879. Dans leur correspondance, Hetzel et
Jules Verne enparlent mots couverts sous le nom de code de roman de
labb, labb Gaston de Manas, vicaire Notre-Dame-de-Lorette et lui
aussi originaire du Tarn-et-Garonne, servant dintermdiaire entre
lexil et lditeur.Un deuxime manuscrit subira le mme sort. Le
dia-mant bleu, entrepris en 1880, deviendra Ltoile duSud publi en
1884. Le troisime roman daventuresrcrit par Jules Verne a un statut
diffrent. Il se tra-duit par la double signature de Jules Verne et
de AndrLaurie (pseudonyme de Paschal Grousset). Ce roman
Paschal Grousset le Communard et... Jules Verne
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est publi hors du cycle des Voyages extraordinai-res. Le
manuscrit dorigine est peu retouch, et Het-zel finit par reconnatre
la qualit de la plume de Grous-set. Il publiera de nombreux romans
daventure,dimagination scientifique, et une srie in-titule La vie
de collge dans tousles temps et tous les pays. Pas-chal Grousset
est aussi lauteurde la premire traduction enfranais du clbre roman
deStevenson, Lle au trsor.Sous le pseudonyme de Philip-pe Daryl, il
publie chez le m-me diteur une srie intituleLa vie
partout.Aujourdhui, les manuscrits origi-nels des deux premiers
textes re-visits par Jules Verne la demandede son diteur ayant
disparu, on ne peutque faire de prudentes approches sur son
ap-port, grce notamment la correspondance quils ontchange. Cela
pose encore aujourdhui des difficultsquant la prise en compte de
ces textes pour ltude
des Voyages extraordinaires. Lintrt de cette his-toire ditoriale
rside aussi dans le caractre croisde linspiration des deux auteurs,
dont les romans pr-
publis dans le Magasin dducation et de r-cration. Au fil de la
correspondance
quils entretiennent chacun avec leurditeur, ils voquent
dailleurs par-
fois la proximit de leurs travaux.Leurs romans font lobjet
decomptes rendus communs aumoment des trennes. AndrLaurie est
parfois prsentcomme le disciple, le cadetou le rival de Jules
Verne.
Grousset confie dailleurs sonditeur, le 31 dcembre 1879,
avoir beaucoup appris de Verne. Quisait si le travail de
rcriture de Jules
Verne na pas contribu la naissance delcrivain Andr Laurie ?
Xavier Nol Auteur dun mmoire de Matrise de Lettres Modernes
lUniversit de Nantes (1981-1982)
Cest une parenthse : Rossel (un capitaine decarrire la Commune
aprs avoir t curpar la capitulation de Bazaine Metz)... (1).Cest un
peu court, et pas tout fait juste.
Rossel, certes cur, ne se contente pas de cetcurement mais svade
aprs la capitulation et partse mettre la disposition de Gambetta.
Ce nest quensuite, aprs larmistice, que le lieute-nant-colonel (et
non pas capitaine) Rossel se met, le20 mars, la disposition de la
Commune. Le 1er mai ilsera nomm dlgu la guerre, poste dont il
d-missionnera dix jours plus tard. Arrt par les Ver-saillais le 8
juin, condamn mort, il sera fusill le 28novembre 1871 (2).
Grand crivavain sans doute, pas rvolutionnaire, un tantinet naf
comme bien dautres avant et aprs lui, Chateaubriand, vers 1830,
prophtise : Un tempsviendra o lon ne concevra pas quil ft un ordre
social dans lequel un homme comptait un million de revenu, tandis
quun autre navait pas de quoi payerson dner (3).Un temps
viendra.... Srement...
Joseph Siquier
1. Les voix de la Libert. Michel Winock, Seuil, 2001.2. Bruhat,
Dautry, Tersen :La Commune de 1871.
Editions sociales, 1961, p. 414.3. Les voix de la Libert. Michel
Winock, Seuil, 2001.
Rossel, la mise au point...
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histoire
Obsques en tricoloreFin Mai 1885, la maladie dAmouroux - onparle
de phtisie laquelle sajouterait unefivre typhode - saggrave dun
coup et il
meurt le 23. Une disparition salue ainsipar un journal
conservateur : Quoique de profondesdivergences politiques nous
sparassent de lui, nousavions conu une telle estime pour son
caractre, etnous avions exprim avec tant de sincrit ladmira-tion
que nous avait inspir son rle en Nouvelle-Cal-donie pendant la
rvolte des Canaques, que des rela-tions cordiales existaient entre
lui et plus dunrdacteur de ce journal. [...] Le dput
intransigeantqui meurt aujourdhui, laissant une jeune veuve
in-consolable, tait en mme temps un bon Franais ;nous ne saurions
loublier, et nous tenons exprimeraux siens tous nos regrets.
Lenterrement de Mon-sieur Amouroux dput de la Loire (dixit le
commis-saire Clment) se droule du dbut la fin dans leplus grand
ordre. On ne signale aucun incidentlorsque la troupe rend les
honneurs militaires au d-put dfunt, malgr la prsence de 6 7 000
per-sonnes. Lorsque le convoi quitte la maison mortuairesuivi par
une trentaine de dputs avec leurs insi-gnes, un grand nombre de
conseillers municipaux,cinq corporations avec leurs bannires,
plusieurs lo-ges maonniques dont celle des Droits de lhomme,des
reprsentants des comits radicaux, de LAllian-ce socialiste
rpublicaine, de La Libre pense, etune foule de manifestants value 3
500 ou 4 000
personnes, une brigade de gardiens de la paix lac-compagne sur
le ct droit sans que cela pose probl-me. On remarque aussi de
nombreux reprsentants dela presse dans ces obsques mdiatiques qui
attirentjusqu 10 000 curieux.Si lon note le dploiement de trois
drapeaux rougesdans le cimetire, il nen reste pas moins que la
cr-monie avec les lus et son caractre corporatif estrespectable. Un
rapport de police prcise que peude socialistes ont suivi le convoi
; contrairement auxjournes prcdentes les anarchistes ne se sont
pasmontrs affirme un autre, bien quun indicateur en repre une
vingtaine. Ceux-ci se font discrets. Il est cependant probable que
ce sont eux qui ont cri Vivela Commune ! au moment de lapparition
des dra-peaux rouges, la foule restant indiffrente. Pour sapart le
commissaire Clment na rien entendu puisquilrapporte quaucun cri
sditieux na t pouss ni lentre ni la sortie de la ncropole. Une
seule excep-tion remarque : ce cri anonyme de Vive la Commu-ne !
pendant le discours dEudes qui parle au nom desAnciens combattants
de 1871 devant le caveau provi-soire. Un informateur conclut ainsi
ses observations :Il ny avait pas de groupes rvolutionnaires
propre-ment dit mais seulement quelques socialistes isols!.A la fin
de la crmonie, ils ne sont quune dizaine din-dividus, des
anarchistes, se rendre sur la tombedes Fdrs tandis que la foule se
disperse rapide-ment et trs calmement.
Alain Dalotel
4
H
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Amouroux, un Communard tricoloreUn incident informatique,
indpendant de notre volont, a amput de quelques lignes larticle de
notre ami AlainDalotel sur ce Communard mconnu. Nous lui prsentons,
ainsi qu tous nos lecteurs, toutes nos excuses.Nous publions
ci-dessous le dernier paragraphe de cet article.Loccasion nous est
donne de rappeler que les procs verbaux de la Commune de 1871 ont t
sauvs de jus-tesse de lincendie de lHtel-de-Ville par Charles
Amouroux et son ami Gustave Mayer. Celui-ci, sur les indica-tions
dAmouroux, se rendit lHtel-de-Ville peu de temps avant son
incendie, et, passant tous les contrles, sesaisit des prcieux
documents. Amouroux dport en Nouvelle-Caldonie, il les conserva
durant tout ce temps,et les lui restitua son retour. Il faut savoir
que Gustave Mayer tait assez peu engag dans les vnements* dela
Commune (il fut membre de la Commission des statuts). Saluons cette
amiti exemplaire et rendons homma-ge au courage de cet anonyme,
sans qui nous ne disposerions pas aujourdhui de ces documents si
prcieuxet si mouvants. Le Comit de Rdaction
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A COMMUNEDE PARIS-1871
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A quelques pas du sige des Amis de la Communerue des
Cinq-Diamants, le passage Barrault des-cend en pente assez raide
sur la rue Barraultqui, en 1871, domine la valle de la Bivre.
Au temps de la Commune, le passage porte le nom deson
propritaire, le pharmacien Dubois qui, fortune fai-te, sest retir
dans cette agreste venelle. Il habite ungrand pavillon entour dun
jardin. Une servante d-voue est ses petits soins. Dubois sest
acquis, peu de frais, une rputation de philanthrope en distri-buant
gratuitement quel-ques mdicaments aux in-digents du
quartier.Paternaliste, il prche labonne parole aux tra-vailleurs de
son entourage,leur conseillant respect etsoumission aux
autorits.Depuis linstauration de laCommune, il ne cesse debrocarder
ouvertement lesFdrs et il leur prdit enricanant que, tt ou tard,
ilsseront battus plate coutu-re par les Versaillais. Dansla journe
du 23 mai 1871,les gardes de la 2e Cie du101e Bataillon
construi-sent une barricade lex-trmit du passage et ilsdemandent
Dubois lautori-sation de pntrer dans son jardin pour en crneler le
mur.Le pharmacien refuse et dit quelques-uns des Fd-rs qui sont
aussi ses locataires : Au lieu dleverdes barricades, vous feriez
mieux de me payer lar-gent que vous me devez. Lun deux rpond :
Soissans crainte, mon vieux, on te paiera ! Dubois na ja-mais digr
le dcret du 3 mars 1871 faisant remiseaux locataires des trois
derniers termes de loyer.Le lendemain, 24 mai, il aperoit de sa
fentre le fac-teur qui traverse le passage ; il lui demande sil
est
vrai que les Versaillais sont entrs dans Paris. Le fac-teur
ayant confirm le fait, le pharmacien exulte, il nar-gue les Fdrs
qui saffairent la barricade. Il leur lan-ce des quolibets et les
provoque mchamment.Les combattants ripostent ; on le traite de
raction-naire. Dubois rpond : Si je suis ractionnaire, vousntes que
des canailles ! Un garde lui crie, excd :Oui, mais avant que les
Versaillais soient ici, on aurargl ton affaire, car ton compte est
bon !Consciente que la querelle senvenime, la servante
conseille son matre da-bandonner la place et dechercher un asile
chez desamis. Ils sen vont versquinze heures, mais le fac-tionnaire
qui garde la barri-cade, souponnant quel-que tratrise, les empchede
passer et tire un coupde semonce pour leur fairerebrousser chemin.
Ils re-gagnent alors prcipitam-ment leur domicile.Dans latmosphre
fivreu-se des combats pour la pri-se de la Butte-aux-Cailles,les
passions sont exacer-bes. Les Fdrs veulentneutraliser Dubois.
Celui-cise rfugie au premiertage et lance contre ses
assaillants le contenu dun flacon dacide sulfurique.Trois gardes
sont srieusement brls au visage. Puis,Dubois jette un pot de fleurs
la tte dun jeune hom-me de 19 ans, Jean-Pierre Rouillac. Ensuite,
le forcenbrandit un revolver mais ses poursuivants, plus rapi-des,
tirent dans sa direction, et Dubois scroule, fou-droy. Qui a port
le coup fatal ? Nul ne le sait. On tra-ne le corps sur le balcon
et, le lendemain, il sera enfouiau fond du jardin. Rouillac russit
fuir lors de loccu-pation de la Butte-aux-Cailles par larme
rgulire. Il
Le drame du passage Barrault
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histoirese croit labri des poursuites et, le 28 mai il
djeunedans un petit restaurant, 13 rue de Pot-de-Fer. Aprs un
repas, peut-tre trop arros, il parle des vnements tragiques
auxquels il a t ml. Son compagnon, Garochot, lui aussi du 101e, se
mon-tre plus discret.Rouillac voque imprudemment lexcution du
sieurDubois. Pauline Lenoir, la patronne de lestaminet,
vasempresser de dnoncer le jeune homme, en dfor-mant ses
propos.Jean-Pierre Rouillac est n le27 fvrier 1852 Lacaze,
ar-rondissement dEspalion(Aveyron). Comme beaucoupdAuvergnats qui
ne trouventpas de travail au pays, il estall chercher un emploi
Pa-ris o il arrive en 1868 pourexercer le mtier de journa-lier.
Garde mobile pendant lepremier sige, il est incorporau 101e
Bataillon de la Gardenationale fdre, le 21 mars1871. Il participe
aux diffren-tes campagnes de cette uni-t, particulirement Neuillyet
dans les tranches de Ca-chan. Il est rentr dans Parisle 22 mai et
reste aux barricades jusquau 25 mai.Rouillac est dabord accus
davoir particip lassas-sinat des Dominicains dArcueil, bien que sa
compa-gnie ne ft pas sur les lieux ; il est cependant condam-n la
dportation en enceinte fortifie, par le 6e
Conseil, le 17 fvrier 1872.Mais il nest pas quitte pour autant,
car laffaire dusieur Dubois fait lobjet dune instruction
spcialeconfie au 14e Conseil, sigeant Saint-Cloud, la plusterrible
juridiction militaire. Rouillac est interrog par lerapporteur du
14e Conseil. Il dit avoir pass une partiede la journe du 24 mai la
barricade du passage Du-bois, et lautre partie au 17 rue Grard, o
il a couch
la nuit du 24 au 25 mai.Il rfute le tmoignage de Pauline Lenoir
qui affirmequil sest flatt davoir fusill le nomm Dubois. Il a
cet-te riposte pertinente : Il nest pas possible que jaiefait ces
confidences la demoiselle Lenoir ; commentvoulez-vous que je lui
dise des choses aussi compro-mettantes, au moment o les troupes de
Versaillestaient entres dans Paris ?Dans un supplment
dinterrogatoire, le 22 fvrier
1872, Rouillac confirme quila quitt la barricade du pas-sage
Dubois le 24 mai, versune heure de laprs-midi,quil y est revenu le
soir verscinq heures, et quil a vumonsieur Dubois tendu,mort, sur
son balcon. Le len-demain, 25 mai, il est retour-n dans le passage,
huitheures du matin. Mais, de-vant lavance des troupes
deVersailles, les Fdrs doi-vent vacuer le passage auxenvirons dune
heure de la-prs-midi.Confront la domestiquede feu Dubois, celle-ci
ne lereconnat pas. Cependant, le
15 mars 1872, le 14e Conseil condamne Rouillac lapeine de mort.
Le 10 mai, la Cour de Cassation rejettele pourvoi du condamn, et le
26 juin la grce est refu-se.Lexcution de Rouillac est fixe au 6
juillet 1872, enmme temps que celle du marchal des logis Baudoin,de
la 1re batterie fdre, accus darrestations arbi-traires et de la
fusillade de lun des dtenus de lgliseSaint-Eloi.Rouillac et
Baudoin, aprs leur condamnation mort,sont transfrs la caserne du
Gnie, rue de Noailles Versailles, dans une des deux caves de la
casernetransformes en cachots.
4
H
11110000
Le drame du pasage Barault (suite)
LEXCUTION
DE ROUILLAC EST FIXE
AU 6 JUILLET 1872,
EN MME TEMPS
QUE CELLE DU MARCHAL
DES LOGIS BAUDOIN,
DE LA 1RE BATTERIE
FDRE.
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 9
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A COMMUNEDE PARIS-1871
11111111
Une dizaine de Communards sont entasss dans cerduit obscur,
humide et sans air.Chaque jour, les condamns mort sont autoriss
faire quelques pas dans une sorte de boyau trs troit,situ derrire
la caserne. Les prisonniers se gaussentdes gendarmes et leur
promettent de bons pruneauxpour la prochaine Commune !Gaston da
Costa, substitut du procureur de la Commu-ne, galement condamn
mort, a partag la mmecellule que Rouillac : Leplus jeune dentre
nous taitun petit Auvergnat trapu, dunom de Rouillac, condamn mort
pour stre vant davoirdescendu quelques officierspendant lattaque de
la Butte-aux-Cailles.Rouillac, curieux de connatrele droulement des
diffren-tes phases dune excutioncapitale, interroge le gardien-chef
de la prison, un mar-chal des logis de gendarme-rie. Celui-ci lui
dcrit lesdiffrentes tapes de la cr-monie funbre : le dpart
envoiture, le plateau de Satory,les soldats formant un carrdont un
ct fait face la grande butte dartillerie, lestambours qui battent
et les clairons sonnant AuChamp La description termine, Rouillac ne
peutsempcher de conclure en vrai Gavroche de Saint-Flour : Tant de
monde que cha pour voir fugiller unAuvergnat ! Le 6 juillet 1872,
au matin, on fait lappeldes noms des condamns. Baudoin sexclame :
Cequi mem cest daller l-bas avec une chemise saleet dchire ! Da
Costa lui donne alors une de seschemises, dune blancheur
impeccable. Baudoin esttout joyeux de se sentir propre pour le
grand dpart,et il recommande son compagnon de ne pas flan-cher
devant les Versaillais.
- Chois tranquille, pre Baudoin, rpond Rouillac, jechaurai bien
leur montrer quun Auvergnat cha na paspeur ! Vougrrri !Lheure du
dpart venue, les deux prisonniers embras-sent leurs compagnons de
cellule Le commissaire central de police, dans un rapport aumaire
de Versailles, retrace le droulement de lexcu-tion : // Transfrs 4
heures du matin de la ca-serne de Noailles la prison des chantiers,
Baudoin et
Rouillac, aprs avoir t en-tretenus sparment par M.labb Follet,
sont monts, cinq heures vingt minutes,dans une voiture du train
desquipages ; Baudoin, seulavec deux gendarmes et fu-mant une
cigarette, Rouillac,accompagn de M. labbFollet et ayant sa pipe
labouche.Le cortge - form des deuxvoitures du train, de deux
pe-lotons de cuirassiers et de12 gendarmes cheval sest de suite mis
en marcheet, cinq heures cinquante-cinq minutes, les
claironssonnant et les tambours bat-
tant Au Champ annonaient larrive des condamnsen face des poteaux
o les attendaient les pelotonsdexcution.Rouillac avait encore la
pipe la bouche et na pas vou-lu sen sparer malgr lobservation que
lui a faite M.labb Follet. Conduits immdiatement aux
poteaux,lorsque les gendarmes ont voulu les attacher et leurbander
les yeux, ils ont fait lun et lautre une vive op-position,
sopposant nergiquement cette opration. Baudoin vocifrait contre les
gendarmes en les traitantde canailles, frappait du pied, et a
arrach deux fois lebandeau qui lui couvrait la figure.Rouillac
jurait des Noms de D tout en conservant
CHAQUE JOUR,
LES CONDAMNS MORT
SONT AUTORISS
FAIRE QUELQUES PAS
DANS UNE SORTE
DE BOYAU TRS TROIT,
SITU DERRIRE
LA CASERNE.
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 10
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histoiresa pipe. Enfin, forcs de se rsigner cette opration,ils
ont cri VIVE LA COMMUNE ! et quelques secon-des ne staient pas
coules que tous deux tom-baient, frapps mort, six heures, cinq
minutes.Baudoin avait reu sept balles en pleine poitrine,
etRouillac cinq, galement en pleine poitrine. Leur morta t
instantane, et le coup de grce na pas t n-cessaire.Aprs le dfil des
troupes, les deux corps ont t d-poss dans deux cercueils et
transports au cimetireSaint-Louis, o ils ont t inhums dans des
fosses spares.A sept heures quinze minutes, tout tait termin.
Lescurieux taient peu nombreux : peine cent person-nes se
trouvaient dans la rue Saint-Pierre1 au momentde la sortie des
condamns de la prison et, commedes cordons de troupes sont placs
autour du lieu delexcution, les curieux se trouvaient une grande
dis-tance, et sauf les militaires, les civils taient en
petitnombre.Excut au dbut de juillet 1872, Jean-Pierre
Rouillacavait eu vingt ans la fin du mois de fvrier de la mme
anne.La condamnation de Rouillac a t fonde sur des pr-somptions trs
douteuses. Les tmoins charge sontsujets caution : Mademoiselle
Pauline Lenoir, tenan-cire dun estaminet, est sans doute
indicatrice de po-lice. Le sergent Garochot2, du 101e Bataillon,
cherche se disculper aux dpens de son compagnon.Mme dans la presse
versaillaise, on est quelquefoisperplexe au sujet de ce jeune
homme, qui parat intelli-gent et contre qui on ne peut invoquer
rien de particu-lirement dfavorable.Les arguments de laccusation
sont plutt fragiles et,pour la renforcer, le rapporteur croit bon
dajouter aupalmars de Rouillac encore un assassinat supplmen-taire,
celui du jardinier dune proprit de Neuilly, miseau pillage par le
101e bataillon. De ce prtendu pillage, Rouillac aurait tir un
normeprofit : Un manche de gigot en argent Circons-tance aggravante
dans son procs. On vita cepen-
dant de trop insister sur cet pisode rocambolesque.Cest donc
lexcution du sieur Dubois qui reste laconsidration essentielle
ayant dtermin la dcisionde la justice militaire.
Marcel Cerf
Sources : Commissaire central de Police de Versailles
Rapport M. le Maire, 6 juillet 1872 Archives communales de
Versailles
Da Costa (Gaston) La Commune vcue, tometroisime, pp. 248 253.
Ancienne Maison Quantin, diteur. Paris 1905
Du Camp(Maxime) Les convulsions de Paris, tome quatrime Hachette
et Cie dit. pp. 216 219. Paris 1880
1.Le commissaire central a fait une erreur dans la rdactionde
son rapport. Il a signal la sortie des condamns de laprison de la
rue Saint-Pierre, alors que, plus haut, il a critque Baudoin et
Rouillac ont t transfrs de la casernede la rue de Noailles la
prison des chantiers. Cest bien en effet, la prison de la rue
Saint-Pierre quicorrespond la ralit. La Gazette des tribunaux, du 7
juillet 1872, le confirme. Dautre part, limprcision de la rdaction
tendrait faire croire que lexcution a eulieu rue Saint-Pierre,
alors que cest du Polygone de Satory quil sagit.
2. Garochot (Jean-Louis) N le 9 dcembre 1831 Paris.Mari, un
enfant. Journalier, demeurant rue des Cinq-Diamants. Sergent au
101e bataillon.Condamn par le 14e Conseil, le 15 mars 1872,
ladportation en enceinte fortifie, pour complicit dans lemeurtre de
sieur Dubois et pillage de sa maison, les 24 et 25 mai 1871.
Embarqu le 13 juin 1872 sur La Guerrire, il arrive Nouma le 2
novembre1872. Peine commue, le 26 novembre 1878, endportation
simple. Remise de peine en 1879. Rapatri par La Picardie.
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H
11112222
Le drame du passage Barrault (suite)
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 11
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A COMMUNEDE PARIS-1871
11113333
On peut tre un grand historien et ne pas biencomprendre ce qui
se passe en son sicle. Ainside Michelet et de la Commune. On ne
disposepas, note Jean-Claude Caron1, de lettres de Mi-
chelet produites sur le moment mme (). Micheletsexprime dans
laprs-coup : sans relle surprise, ilfustige les barbares pays par
Bismark, voque lemonstre social que nous portons en nous. Plus
vindi-catif encore, il se laisse aller chose rare des pro-pos
xnophobes : Paris est devenu un ramassis h-trogne et discordant, un
capharnamdtrangers.Dans ses carnets il affirme : Victor Hugo crit
etpense bien plus avec son sexe quavec son cerveau2.Peut-tre ; aprs
ou avant le Hugo bte, voil(pour le condamner) le Hugo sexuel (ce
quil ne nieraitpas). Mais Hugo, lui, ironique, notait dans ses
papiers :Jai tch davoir la rputation dtre bte et je croisque jy ai
russi3. Est-ce une remarque de quelquunde bte ?Hugo a des principes
et sy tient. Il lutte, par exemple,inlassablement, contre la peine
de mort : Je me dci-de crire lEmpereur dAutriche que la peine
demort, pour tout homme civilis, est abolie (21 dcem-bre 1882).
LEmpereur dAutriche ntait sans doutepas civilis : il ne tint pas
compte de la lettre. Aujourdhui Hugo sadresserait de la sorte Bush
sans plus de succs videmment.Mais Hugo ne se contente pas de
lettres inutiles. Il vavoir Thiers, quil naime pas : Je lai engag
ne lais-ser excuter aucun condamn. Il sagissait, bien sr,des
Communards. Thiers se contente de cette re-marque mielleuse
rapporte sans commentaire : Jene suis quun pauvre diable de
dictateur en habit noir(1er octobre 1871).Hugo ne se dcourage pas :
Je lui ai passionnmentconseill lamnistie (4-11-71). Dj ! a d penser
letriste personnage. Pour toute rponse, le journal LeRappel est
supprim pour deux articles (). Larrtest sign Thiers (25 novembre
187171).Quant aux excutions : Rossel a voulu commander
le feu. On le lui a refus. Il sest laiss bander les yeux Voil la
peine de mort politique rtablie. Crime (28novembre 1871).Crime. Le
mot est sans quivoque.Deux jours aprs : Gaston Crmieux () beau et
in-telligent jeune homme de trente ans (). On vient de lefusiller
Marseille (30 novembre 1871).Pourtant, Hugo insiste, revoit Thiers,
lui arrache la pro-messe denvoyer Rochefort aux Iles Marguerites
pluttquen Nouvelle-Caldonie. Thiers nose renier sa paro-le, mais,
lui parti, le nouveau pouvoir sempresse dex-pdier le rvolt aux
antipodes : Rponse de M. deBroglie au sujet de Rochefort. Cest une
fin de non-re-cevoir (11 aot 1873). Plus tard, il notera :
Roche-fort sest vad. Avec Jourde et Paschal Grousset ().Bonne
nouvelle (30 mars1874)En attendant il maintient ses opinions : Le
duc dAumale () ma demand ce que je pensais du 18 mars. Je lui ai
rpondu que cest lAssemble qui la fait () LAssemble a commis le
crime de pro-voquer Paris (15 dcembre 1871). Le crime. Le mot
juste, toujours.Quant au pouvoir : Bazaine () a livr Metz et lonva
fusiller Rossel.Mac-Mahon, vaincu et fait prisonnier Sedan avec
Na-polon III, rgne dsormais. Ses actes ? Mac-Mahonabsout Bazaine.
Sedan lave Metz. Lidiot protge letratre (13 dcembre 1873)Vraiment,
la btise dHugo est incommensurable.
Joseph Siquier
1. Dans le Revue dhistoire du XIXe sicle, n22, 2001,p.179.
2. Id. p.180.3. uvres politiques , J.J. Laurent, p.1473
et suivantes.
Michelet, Hugo et la Commune
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 12
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HhistoirePierre Rosanvallon a dmontr le caractre
illibral du premier rgime : Les liber-ts publiques y sont
rduites au nom m-me dune conception de lexigence dmo-
cratique . La dmocratie illibrale est ence sens une pathologie
interne lide dmocratique,elle procde de trois lments :1. la
prtention, dabord rduire lindtermination d-
mocratique par une pratique de la reprsentation-in-carnation
(lhomme peuple) ;
2. laffirmation de lillgitimit de toute dfinition du public qui
dborde les institutions lgales (le peu-ple-un) ;
3. le rejet enfin de tous les corps intermdiaires accuss de
perturber lexpression de la volont g-nrale (presse, partis
politiques, syndicats).
Elu en 1848, auteur du coup dEtat sanglant du 2 dcembre 1851,
Napolon III ne parvient pas ral-lier la gauche et perd lappui de la
droite. Son r-gime tait impur financirement (corruption),
militaire-ment (guerres de prestige), mdicalement
(mortalitinfantile accrue, maladies endmiques non jugules).Cest
encore Freud qui, en 1929, nous explique dansLe malaise dans la
Civilisation lorigine du phnom-ne de lalination des citoyens : Une
grande partiede lagressivit prouve lgard dun chef tout puis-
sant par frustration de libert vient surinvestir la cons-cience
individuelle et se retourne contre elle loriginedun sentiment de
culpabilit inconscient. Paradoxale-ment, la rgression infantile
ainsi provoque par lepouvoir accrot le dsir dautorit scurisante et
maternante dans la dpendance absolue.A loppos, pour les Communards,
fut cre la notionde mandat impratif pour que soit faite lobligation
auxlus de participer laction collective en exerant sanstricherie
les mandats que les lecteurs leur ontconfis. Les Communards
comprirent quentre lexi-gence du progrs et la pratique du suffrage
universel,il y a aura conflit : la classe dominante ayant
pouridologie de possder et de produire, dissimulera
lescontradictions entre forces et rapports de productionpar une
hgmonie de manipulation pseudo-dmocra-tique de la volont politique
pour asphyxier la socitcivile afin de garder le pouvoir dtat.
Philippe Lpaulard
A lire le livre de Sigmund Freud Le Malaise dans la
Civilisation, PUF et de Pierre Rosanvallon La dmocratie inacheve,
Folio.
4
H
11114444
De lautocratie liberticide du csarisme la dmocratie directe de
la Commune...
ADHREZ OU RADHREZCOTISATIONS 2007/CARTE DADHSION
A partir de 33 euros - Soutien partir de 50 euros
A partir 5 euros pour les faibles ressources
A partir de 150 euros pour les collectivits
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 13
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A COMMUNEDE PARIS-1871
11115555
H istoire
La Commune de Paris de 1871 est la rfrencedans lhistoire du
mouvement ouvrier pour la for-me de gouvernement adopte et les
promessessuscites. Pour raliser la Rpublique sociale et
dmocratique tant dsire, elle a innov sur le plan dela dmocratie
et de lorganisation ouvrire. Si lon estvraiment persuad que les
principes proclams par laCommune de Paris sont encore dactualit
aujourdhui et ils le sont plus que jamais cest parce que sonbauche
dune socit nouvelle, galitaire et fraternel-le reste une utopie
concrte : il est fondamental da-voir une conscience clairede ces
grands principes quine purent dnaturer, mais deles appliquer dans
lespritque les Communards au-raient voulu quils le
soient.Tenons-nous tout simple-ment aux deux grandes prio-rits que
la Commune de Pa-ris staient fixes.Dabord installer la dmocra-tie
directe. Celle des Communards reposait sur lemandat impratif et
rvoca-ble. Cette forme de dmo-cratie directe na aucun pointcommun
avec une quel-conque dmocratie partici-pative qui place les
citoyens devant une fausse libertdaction et nullement en mesure de
dnoncer les trahi-sons de mandat : il ny a de dmocratie que
contr-lant le pouvoir et le peuple est la dmocratie. Ctait lesens
de lappel du 23 mars 1871 revendiquant lman-cipation des
travailleurs. Aujourdhui encore plus, lemandat impratif et rvocable
est ncessaire et toutedmocratie directe ne peut se concevoir qu
traversune interpellation permanente des mandataires parleurs
mandats, ou pour tre plus court, la dmocratiena pas besoin de
qualificatif.Ensuite promouvoir la gestion ouvrire. La Commune
se situait, certes, dans le cadre du capitalisme nais-sant mais
un capitalisme aux caractristiques djbien marques qui na t que le
socle du capitalismemondialis daujourdhui. Lopposition de classes
queles membres de la Premire Internationale avaient sibien perue
est bel et bien, aujourdhui, la ralit : silest une organisation
qui, elle, a une conscience declasse constante, violente et sans
aucun tat dme,cest bien le MEDEF. Rien ne peut relier un ouvrier un
patron, hier comme aujourdhui, et la classe ouvri-re au sens large
du terme ne peut, bien sr, qutre
hostile aux rformes vou-lues par des gouvernementssuccessifs,
non pas par pas-sisme ou incapacit dvo-lution (un ouvrier pense
aus-si) mais tout simplementparce que ces rformessont contraires
lintrt dela classe ouvrire et dtrui-sent des acquis sociaux
fon-damentaux : une classe ou-vrire qui continue sappuyer sur les
grves (etlInternationale lavait com-pris) pour dfendre son tra-vail
et ses droits mais qui sevoit trahie rgulirement de-puis plusieurs
annes par
nombre de responsables syndicaux ou lche par desdirigeants
politiques dits progressistes. Lindpen-dance syndicale tant
politique que financire est in-dispensable car toute subordination
perdrait le syndi-calisme : les chambres fdrales ouvrires de
1871ont t lexemple mme de la mobilisation ouvrire etde
lindpendance. Le refus de toute forme dassocia-tion capital-travail
fut le principe fort des Internationa-listes et des Communards car
cette association natoujours eu quun mme but final : faire cogrer
parles ouvriers le profit capitaliste. Lo Frnkel, lu la t-te de la
dlgation du travail, affirma dans une des
Contribution : Penser la Commune aujourdhui
LOPPOSITION DE CLASSES
QUE LES MEMBRES
DE LA PREMIRE
INTERNATIONALE
AVAIENT SI BIEN PERUE
EST BEL ET BIEN
AUJOURDHUI LA RALIT.
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 14
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Hhistoirenombreuses sessions de la Commune, que toute me-sure
sociale juste devait tre applique sans soccu-per consulter les
patrons. Les Communards nontpas eu le temps de faire aboutir les
socits coopra-tives ouvrires avec un fonctionnement aux antipodesde
la cogestion patrons/ouvriers que lon voudrait met-tre en place. Ce
qui se passe en Argentine et au Brsilactuellement, avec loccupation
dusines et leur remiseen marche par les ouvriers, aurait passionn
les Inter-nationalistes la recherche dune nouvelle voie de
pro-duction et de consommation : lexemple du fonction-nement
spcifique de lusine Zanon en est le symbole.Repensons au
gouvernement ouvrier de la Communede Paris et ses engagements.
Quelle diffrence decontexte actuellement ? Aucun ! Ny-a-t-il
toujourspas, aujourdhui, des opprims et des opprimeurs,
desprofiteurs qui exploitent toujours le travailleur ? Pen-ser le
contraire, cest conduire le mouvement ouvriervers une impasse
totale. La Commune tait certes
compose de multiples courants, mais la dclarationau peuple
franais du 19 avril 1871 idalisait la struc-ture communale comme
base de la dmocratie direc-te, encore plus pertinente aujourdhui
car structure deproximit maximum, mais que lon cherche
fairedisparatre au nom dune soi-disant simplification desstructures
: la Fdration de Communes tant rvepar les Communards est, elle
aussi, un hritage quenous devons dfendre et qui na pas pris une
ride. Etrefidle aux idaux de la Commune ncessite de les por-ter
aujourdhui tels quils furent proposs en 1871 : ilssont pleinement
dactualit, ralistes et ralisablesseulement si lon pense avec
certitude que le capitalis-me est contraire au bonheur collectif
mais que ce bon-heur est toujours une ide neuve.
Jean-Patrick AnnequinLa Chtre (Indre) 4
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Contribution : Penser la Commune aujourdhui (suite)
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 15
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A COMMUNEDE PARIS-1871
11117777
H istoire
Rpondant notre appel invitant tous nos Amis deprovince
participer activement et de toutes lesfaons la ralisation de notre
bulletin, un adh-rent de Tours, R. Bailleul, nous a fait parvenir
des
documents historiques dun grand intrt. Ils concer-nent un cousin
germain de son grand-pre maternel,Eugne Brault, jeune ouvrier n en
1855 et dcden 1931. Bless,il fut pris par les Versaillais sur
unedes dernires barricades, rue de Montreuil, le 27 mai 1871. Il
chappa au peloton dexcution sansdoute grce son jeune ge (il avait
19 ans et , donc,tait mineur). Plus tard, le 4 janvier 1872, il fut
acquitt pour avoiragi sans discernement.
Merci notre ami pour toutes ces prcisions, qui nousrappellent la
citation de lcrivain conservateur PaulBourget dans Le Figaro du 13
septembre 1895 :Jai vu crever coups de crosse le crne des bles-ss,
fusiller les cadavres.Nous publions les documents du Conseil de
guerre relatifs au jeune Eugne Brault. La qualit dimpression peut
en tre altre, ceux-ci tant issus de photocopies. Merci de votre
comprhension.
Jean-Marc Lefbure
Eugne Brault, Communard et acquitt...
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 16
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histoire
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11118888
Eugne Brault, Communard et acquitt... (suite)
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 17
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A COMMUNEDE PARIS-1871
11119999
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 18
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hie de lassociationSais-tu Nicolas...
La proposition de loi sclrate sur leC.P.E. (Contrat Premire
Embauche) auPrintemps dernier dclencha la colre po-
pulaire, particulirement celledes jeunes qui organisent tant
Paris quen province pendanttrois semaines, manifestationsde rues,
occupations ou ferme-tures duniversit, de lycespuis de collges.En
effet, le projet de loi donneaux employeurs le droit de li-cencier
les salaris sans expli-cation aucune dans les deuxans suivant
lembauche. Cettemesure gravissime rompantavec la protection du
travail ga-gne par de longues annes delutte, inscrite dans notre
Code du travail, provoque lapuissante mobilisation des jeunes et de
leurs parents.La folle annonce par le Prsident de la Rpublique dela
promulgation de la loi et simultanment de sa non-application dchane
la colre du rassemblement
populaire, Place de la Bastille. Le mouvement se r-pand travers
les rues de Paris, en dbordementsparfois extravagants chasss par
les gardes mobiles.Sais-tu Nicolas, que, cette nuit-l, la folle
annonce
conduit un de ces groupesvers la butte Montmartre : Debon cur,
en installant unebarricade dans les escaliers,en criant Paris
debout, r-veille-toi. Les manifestantsont escalad la colline.
Autourdun feu de palettes allum de-vant le Sacr-Cur, ils ontchant
lInternationale. Desanarchistes ont inscrit sur lafaade de la
basilique un rso-lu Vive la Commune*A lgard dun pouvoir sourdaux
appels de la jeunesse,
lesprit du printemps 1871 rsonne en eux et manifes-te nouveau,
Nicolas, que la Commune nest pasmorte.
Denise Guinet*Le Monde, 3-4 avril 2006
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V
22220000
Le C.P.E. et lesprit du Printemps 1871...
LES MANIFESTANTS ONT
ESCALAD LA COLLINE.
AUTOUR DUN FEU DE
PALETTES ALLUM
DEVANT LE SACR-CUR,
ILS ONT CHANT
LINTERNATIONALE.
COMMISSION DES FINANCESLa souscription que nous avions lance en
fin danne2005 pour lachat de notre nouveau local a port sesfruits.
Elle a permis notre Association de faire unremboursement anticip de
25 000 euros sur le capi-tal emprunt. Laspect le plus positif est
quaujourdhuile montant mensuel dbours pour ce nouveau local(qui
nous appartient) est sensiblement le mme quecelui que nous avions
pour notre ancien local. Cettesouscription est donc une vritable
russite et nous re-mercions encore nos Amis et les amis de nos Amis
quinous ont aids mener bien cette opration.La Ville de Paris nous a
octroy une subvention de5 000 euros pour le Guide des sources
com-
munal istes (dirig par notre ami Ren Bidouze) et laFte de la
Commune que nous avons organise Paris(Place de la Commune de Paris
- 1871) fin septembre.Nous ferons en sorte que cette fte se
renouvellechaque anne.Nous remercions la Ville de Paris et plus
spcialementMadame Odette Christienne et la Mairie de Paris
XIIIe
pour leurs soutiens.Pour faire face aux diffrentes initiatives
que nous organi-serons lanne prochaine, nous lanons aujourdhui un
appel tous nos Amis payer la cotisation 2007 leplus rapidement
possible (et la cotisation 2006 pourles tourdis !). Noubliez pas de
faire adhrer vos amisautour de vous ! Pierre Korber
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A COMMUNEDE PARIS-1871
Le 21 aot 2006, Ren Rousseau, lauteur des Oublis de la Commune*
est entr dans sacentime anne.Depuis de nombreuses annes, Ren
Rousseau
est membre des Amis de la Commune de Paris et atoujours tmoign
son fidle attachement notre Association. Il est aussi citoyen de
Bagneux dont ilconnat parfaitement lHistoire, son magnifique
livreBagneux sous la Rvolution franaise en est la preu-ve
indniable.Ces derniers temps, les incommodits inhrentes son grand
ge lont tenu loign de nos manifesta-tions, mais il ne doit pas
croire quon puisse loublier.Au contraire, nous voulons absolument
lassurer de no-tre grande estime et de notre profonde amiti.Il
reste, avant tout, un dfenseur irrductible desDroits de lHomme et
les ans nont pas affaibli lardeurde son combat contre les iniquits
sociales.
Nous rendons hommage Ren Rousseau qui a contri-bu faire connatre
luvre de la Commune traversles existences mouvementes de deux
modestes mili-tants rvolutionnaires, frres de tous ceux qui ont
sa-crifi leur vie pour frayer la voie vers laffranchisse-ment des
travailleurs de la domination du Capital.Nous souhaitons que Ren
Rousseau puisse poursuivrependant trs longtemps ses travaux
dhistorien apprcis de tous les lecteurs. Bon anniversaire
cherCamarade.
Marcel Cerf
* Cet ouvrage mouvant et bien document est en vente au sige des
Amis de la Commune de Paris-1871, 46, rue des Cinq-Diamants, 75013
Paris. Tl. 01 45 81 60 54.
Un glorieux centenaire...
Au cours de ses jeunes annes, Marcel a tphotographe pour
lexcellent magazine Re-gards. Infatigable chercheur et dcouvreur,
sonsens de lobservation lui a fait saisir limage de
trsors plaqus sur les faades des immeubles pari-siens, tmoins de
la trop brve Commune de Paris.Il signe dans chacun de nos bulletins
les rcits histo-riques qui nous rvlent lengagement de ces hommeset
de ces femmes qui ont pay cher leur combat pourun idal - des rcits
qui ne manquent pas danecdotes.Ajoutons des brochures, des livres,
sur des thmes di-vers qui enrichissent notre table de littrature
lors denos expositions.
Marcel Cerf est la mmoire vivante de lAssociation. Ilconnat
lpope heure par heure*Ce nest pas seulement un rudit. Cest aussi un
hom-me dune extrme gentillesse et dune grande modes-tie, dune
sensibilit hors du commun.Un jeune homme qui vient de fter ses 95
ans...
Jacqueline Hog
* Citation de notre regrett Ami Pierre Ysmal, paru dans unde ses
articles sur notre bulletin (LHumanit, 6 mai 2004).
Marcel Cerf, mmoire vivante de notre Association22221111
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 20
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hie de lassociationGeorges Frischmann, dcd le 21 mai
2006 lge de 86 ans, tait un des plusanciens, un des plus actifs
et un des plusfidles des Amis de la Commune. Il lgue
dailleurs aux Amis les plus rares et riches livres de
sabibliothque personnelle pour enrichir notre fonds documentaire.N
le 25 aot 1910 Paris, postier, il est militant trsactif de la
Rsistance. Aprs la Libration, il devientsecrtaire gnral de la
Fdration postale CGT vingt-neuf ans durant (1950-1979) et sige au
C.E. de laC.G.T. (1951-1978). Il exerce aussi un rle dirigeantdans
le P.C.F., membre du Comit Central (1950-1985) et du Bureau
politique (1954-1975). Il est aussi
dput europen de 1979 1984. Depuis sa retraiteen 1984, Georges
Frischmann se consacre lhistoireet dcouvre la Commune de Paris. Il
crit alors une re-marquable biographie de Albert Thiesz, directeur
desPostes durant la Commune (ouvrage paru en 1993).Personnage
remarquable, totalement atypique dans lemonde politique et mme
syndical, Georges Frisch-mann tait un gavroche, aux accents
faubouriens, re-marquable par sa gouaille et son franc-parler.
Jojo,tu laisses un grand vide dans notre Association (etailleurs
!). Personnellement, je tiens dire quel point je lappr-ciais,
ladmirais et laimais.
Claude Willard
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Hommage Georges Frischmann...,
Samedi 6 mai 2006 10 heures 15, lamairie des Molires, Essonne,
les asso-ciations dAnciens Combattants et de R-sistants sont du
rendez-vous pour rendre
un fervent hommage notre amie et camarade Colet-te Godfrin et
son pre Roger Tirand, dcd en1949, Ancien Combattant de la Premire
Guerre Mon-diale o il sillustra sur le champ de bataille de Verduno
il fut bless sept fois et sitt soign remontait aufront bravement.
La crmonie au cimetire des Moli-res fut poignante pour relater ses
faits de guerre etdexemples.A Lyon, lors de la prise darmes sur une
Grande-Placele 18 novembre 1918, Roger Tirand sortit du rang
etdisant : A bas la guerre ! Vive la paix, fort de lexp-rience que
lui et ses camarades de combats avaientconnue. Cela lui a valu
trois annes de prison.Furent relats aussi ses faits de Rsistance
pendant laDeuxime Guerre Mondiale, notamment lAppel du 10juillet
1940 la Rsistance qui fut diffus par dizainede milliers
dexemplaires.Les honneurs furent rendus par plusieurs personnali-ts
prsentes dont le snateur-maire de Briis-sous-For-
ges (91), le maire des Molires, des maires adjoints,des lus du
Conseil municipal, des responsables despartis Dmocratiques, Parti
communiste, Parti socia-liste et autres lus.Madame Violette Besnard
reprsentait cette familleainsi que bien dautres amis lis la
population.Les honneurs furent rendus en musique, deux
plaquesdposes sur les deux tombes de Roger Tirand et deColette par
lARAC et les loges Colette pour sesfaits de Rsistance galement
pendant la SecondeGuerre Mondiale.Colette fut libre de la Prison de
la Roquette aux moments de la Libration de Paris en aot 1944 parles
Rsistants et put continuer son combat.Notre Association est fire
davoir apport sa prsen-ce en ces vnements des souvenirs et de la
mmoire nos anciens qui se sont mis au service de la
France.Christian Andr et Jean-Charles Luciani
reprsentaientlAssociation des Amis de la Commune de Paris 1871ainsi
lis avec lARAC de lEssonne, venant de la SeineSaint Denis.
Jean-Charles Luciani
..., Colette Godfrin et Roger Tirand
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A COMMUNEDE PARIS-1871
En 1871, lpoque de la Rvolution parisienne, lamunicipalit de
Malakoff nexiste pas encore. Ellesera cre administrativement en
1883 mais il abien une sorte de territoire particulier englob
dans la commune de Vanves. Cest pour ainsi dire Malakoff avant
Malakoff, avec une population qui d-fraie quelque peu la chronique,
les futurs Malakof-fiots. Cette zone de cabarets un peu canaille,
onombre douvriers se sont installs pour fuir la rpres-sion (1848)
ou loctroi (1859), sera donc le noyau dela future commune de
Malakoff. Les combats entreCommunards et Versaillais y font rage en
1871. La
proximit du fort de Vanves et les tranches deMalakoff places aux
avant-postes en justifient lpret.Lhistoire de la guerre civile dans
ces villages ext-rieurs aux fortifications de la capitale, peu
tudie, estimportante plus dun titre. Du 14 au 26 novembre,cette
exposition, compose de plusieurs panneauxspcifiques Malakoff,
complte de 15 panneauxconsacrs lhistoire gnrale des 72 jours de
laCommune de Paris, la confrence-dbat anime parAlain Dalotel et
Pierre-Henri Zaidman, historiens de no-tre Association, apportrent
un clairage nouveau cet pisode mconnu de lhistoire de Malakoff.
La Commune de Paris Malakoff
Le 30 septembre 2006, Varennes-sur-Seine, uneville la campagne
de Seine-et-Marne, le ComplexeMunicipal (Salle des Ftes, Salle
Polyvalente, Gymna-se) a reu le nom dEugne Varlin, ce natif de
Seine-et-Marne, grce au maire Jean Mitot, au Conseil munici-pal, et
lun de nos adhrents, Jean Martin.Nous avons eu lhonneur de
participer, comme repr-sentants de lAssociation des Amis de la
Commune deParis - 1871, cette mouvante crmonie qui rendaitgalement
hommage, en prsence de leurs familles, deux anciens lus municipaux
actifs dans la Rsistan-ce, dans le mouvement syndical et dans les
activitsen faveur du sport, Guy Deblois et Albert Chaland.
Alain Dalotel, dans son intervention sur Varlin, aprsavoir
rappel son assassinat Butte Montmartre le 28 mai 1871, sa
condamnation mort par contumacele 30 novembre 1872, les mensonges
dtat prten-dant quil tait toujours en vie, le procs de 1878
reconnaissant enfin son excution le dernier jour de laCommune, a
conclu que les vritables hros ne meu-rent jamais. Cette
inauguration le prouvait.Rconfortant de penser que, si aucune
plaque ne rap-pelle Montmartre le lieu o ce personnage lumineuxa t
assassin, il est encore possible de donner sonnom des lieux 135 ans
aprs.
Maryse Bzagu
Eugne Varlin honor Varennes-sur-Seine
22223333
Journes de rencontres. Le forum des associations parisiennesLes
6 et 7 octobre 2006 sest tenu place de lHtel de Ville Paris, le
Forum des associations parisiennes. Plac face lentre, notre stand
retenait lattention. Toujours bien dco-r grce aux trs belles
peintures sur toiles de notre amiKerzanet, le stand avec en plus
ses drapeaux rouges nepouvait pas chapper aux visiteurs. Les
contacts furent trsnombreux et trs fructueux, puisque le dimanche 8
octobrelors de la journe portes ouvertes dans le quartier de la
But-te-aux-Cailles, plusieurs des personnes rencontres
venaientpoursuivre le dbat. Quatre dentre elles ont adhr. Sur
lelieu du forum une confrence-dbat runissait lassociation
Atelier 13, ( qui sintresse plus particulirement aux ques-tions
denvironnement et de cadre de vie) et notre associa-tion.
Jean-Louis Robert, prsident des Amis de la Communetait charg de
faire partager lide que ces questions sonttrs fortement lies la vie
citoyenne, la dmocratie, auxconditions de vie des habitants. Il
rappelait dans son exposcomment, en 72 jours, les Communards
avaient su donnerla parole aux Parisiens, les couter et rpondre
leurs pr-occupations. Malgr lheure matinale du dbat (ds louvertu-re
du salon le samedi 10 heures) vingt personnes ont suivicet change
passionnant.
Claudine Rey
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hie de lassociationInitiative Russie de lAssociation des
Amis
de la Commune de Paris.Samedi 30 septembre, lAssociation
orga-nisait la deuxime Fte de la Commune
sur la place bien nomme, mettant aussi en fte la
Butte-aux-Cailles. Une foule nombreuse sy est dpla-ce. Il y avait
un grand stand littrature et vente souve-nirs, un stand jeux
denfants et vente de bons de sou-tien et un baptis bar anim par
Patrick Maciuk etPierre Lecour, o lon pouvait dguster caf, th,
lecommunard et friandises. Et sur le podium le centre duspectacle
dont lapartie festive taitorganise et ani-me par notre amiRiton la
Manivelle,lui-mme se pro-duisant en chan-tant, accompagnde ses
musiciens,Tho Girard etThierry Bretonnet.La foule tait main-tenant
chauffe etle programme suivit par des textes de Sarah Sebbagqui les
conta avec enthousiasme et ce fut les Voix Re-belles, chorale
fministe, qui interprtrent plusieurschansons de leur rpertoire.
Vint ensuite Germinal etses chansons saccompagnant la guitare.Notre
coprsident Jean-Louis Robert pris place sur lepodium, fit un expos
sur la Commune, son uvre
sociale et les trangers. Il invita ceux qui le souhait-rent, sur
le stand. Il y eut beaucoup dintervenants et ledbat fut trs
intressant.Dj Marc Perrone et Marie-Odile Chantran prenaientplace
sur le podium et pendant quils se prparaient, Riton la Manivelle
installait au pied du podium son orgue de barbarie et prsentait
avec beaucoup dhu-mour ses chansons, reprises en chur par la
foule.Malheureusement au moment o Marc Perrone et Marie-Odile
Chantran allaient commencer leur rcital,un orage clata. Nos
artistes restrent sur le podium
pendant que lafoule se dispersaitpour se mettre labri sous
leschapiteaux, leshalls et entresdes immeubles.Au bout dune
de-mi-heure, lespluies cessrent,et Marc Perronese lana.
Imm-diatement lam-
biance reprit. Certains coutaient et chantaient, daut-res
dansaient. Ctait la Fte. Mais 20h30 il a fallu,avec regret, arrter
et librer la place de la Commune.Rendez-vous en 2007.
Jean Malc
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22224444
La fte de la Commune, une russite...
Les numros gagnants des bons de soutien la Fte de la Commune
sont les suivants :1008 ; 1038 ; 1136 ; 1270 ; 1319 ; 1354 ; 1455 ;
1462 ; 1469 ; 1476 ; 1480 ; 1486 ; 1499 ; 1500 ; 1504 ;1518 ; 1529
; 1545 ; 1572 ; 1579 ; 1622 ; 1629 ; 1656 ; 1659 ; 1663 ; 1664 ;
1667 ; 1694 ; 1699 ; 1716 ;1767 ; 1801 ; 1806 ; 1818 ; 1820 ; 1841
; 1852 ; 1856 ; 1896 ; 1913 ; 1928 ; 1931 ; 1934 ; 1946 ; 1964
;1983 ; 1987 ; 2040 ; 2059 ; 2063 ; 2089 ; 2090 ; 2199 ; 2246 ;
2253 ; 2258 ; 2260 ; 2336 ; 2351 ; 2356 ;2357 ; 2364 ; 2366 ; 2368
; 2370 ; 2376 ; 2388.Les lots sont retirer le lundi, mercredi ou
jeudi de 9 12 heures et de 14 17 heures au sige de lAssociation,en
tlphonant au pralable au 01-45-81-60-54.
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A COMMUNEDE PARIS-1871
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La directrice de la Poste de Paris-Belleville, siseboulevard de
Belleville, a eu lexcellente ide dorganiser entre autres, loccasion
de la ftede la Poste du 20 septembre 2006, une exposi-
tion sur la Rvolution de 1871 avec les Amis de laCommune. Il
faut prciser ici que ce bureau de Postetait situ auparavant non
loin de l, rue Ramponeau,o lune des dernires barricades de la
Communeavait t rige le 28 mai 1871, pisode immortalispar ce croquis
bien connu du dessinateur Albert Robi-da.Durant une semaine, les
usagers ont pu ainsi dcou-vrir les portraits dAlbert Theisz - le
dlgu la Postecommunarde -, de Louise Michel la grande
rvolution-naire, ceux de quelques hros de la Commune Belle-ville -
Gabriel Ranvier Le Christ de Belleville, GustaveFlourens chef des
Tirailleurs de Belleville, Zphirin
Camlinat directeur de la Monnaie sous la Commune,habitant de
Belleville, Napolon Gaillard cordonnierbellevillois directeur gnral
des barricades -, et destraces de linsurrection dans ces quartiers
populaires(entre autres : lune des barricades du 18 mars, la
dernire affiche de la Commune appelant les citoyensdu XXe dfendre
Belleville, la plaque souvenir au n 1, de la rue de la Solidarit
dans le XIXe arrondisse-ment.Dans une vitrine, une douzaine de
livres concernant laCommune Belleville soffrait au regard des
curieux etdes amateurs, sans oublier notre carte et notre
timbrervolutionnaires que lon trouvait par ailleurs agrandissur les
murs de la poste.
Maryse Bzagu
La Commune sexpose au bureau de poste de Paris-Belleville
Une carte - et son timbre ! - ont t dits par lAssociation
loccasion de la Fte de lHumani-t. De la premire leve la dernire, la
Postecommunarde, installe dans notre stand, a connu
un beau succs.Cest ainsi que, grce laimable contribution de la
directrice et du personnel du bureau de poste de Paris-Belleville,
un millier de ces cartes o figure la bar-ricade leve le 18 mars
1871 Belleville-Mnilmon-tant - hauts lieux de la Commune -, et
portant lide de la plus belle des rvolutions, a pu tre acheminvers
les cinq continents, avec le cachet historiquede cette poste.
Prcisons que le courrier au dpart de cette poste neprsente plus
habituellement ce genre doblitration.Continuez faire circuler lIde
en envoyant un salutcommunard avec notre carte rvolutionnaire!
Ccile Renvot-PoulhsMaryse Bzagu
Alain Dalotel
*Cartes timbres : 2,50 euros lunit, 10 euros les 5 (Frais de
port : de 1 5 cartes 0,86 euro,de 6 15 cartes 1,30 euro.)Planche de
10 timbres : 15 euros.
La Poste communarde, une carte et son timbre dits par notre
Association*
Comit de coordination. A la demande de nombreuxadhrents nous
communiquons la composition dugroupe coordonnant le travail des
Commissions :Prsidents : Jean-Louis Robert, Claude
Willard.Secrtaires gnraux : Pierre Biais, Pierre Korber.Commission
culture : Maryse Bzagu.
Commission bulletin : Jacqueline Hog.Commission finances :
Pierre Korber.Commission communication : Yves Lenoir.Commission
ftes et initiatives : Jean Malc.Commission littrature : Claudine
Rey.Alain Dalotel, Alain Rullire.
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hie de lassociationLuvre sociale et la participation
des trangers la Commune Malgr la pluie et le vent, un millier de
personnes ont particip la clbration
annuelle de la Commune au Mur des Fdrs lappeldes Amis de la
Commune et de quarante-sept organi-sations du mouvement associatif,
syndical et poli-tique*. Aprs les dpts de fleurs par des lus et
re-prsentants dun grand nombre de ces organisations,Danielle Kies,
prsidente du Comit du Grand-duchdu Luxembourg des Amis de la
Commune de Paris, aprononc une allocution coute avec un grand
int-rt. Nous publions un rsum de cette intervention.Dans luvre si
moderne et si fconde de la Commu-ne, nous avons choisi cette anne
de mettre laccentsur deux volets essentiels : la Commune et les
tran-gers ; luvre sociale de la Commune.Les trangers sont nombreux
se battre dans lesrangs communards. La Commune, fait
exceptionneldans lhistoire mondiale, confie des postes dirigeants
des trangers considrs comme des citoyens part entire. Un Hongrois,
ouvrier bijoutier, Lo Frn-kel, sige au Conseil gnral de la Commune
et faitfonction de premier ministre du Travail, inspirant latrs
riche uvre sociale de la Commune. Les officiers polonais Dombrowski
et Wroblewski, italien La Cciliaassument des commandements
militaires. Une jeuneRusse de vingt ans, Elisabeth Dmitrieff, fonde
et dirigeLUnion des femmes, premier mouvement fminin
demasse.Danielle Kies a voqu la participation des Luxembour-geois
la Commune : Sur les 43.522 Communardsarrts en 1871, 200 taient ns
au Luxembourg. Surles 4.032 Communards dports en
Nouvelle-Caldo-nie, 30 avaient la nationalit luxembourgeoise .
Pourlessentiel, ces immigrs luxembourgeois travaillaientdans
lbnisterie et rsidaient dans le Faubourg Saint-Antoine, un des
hauts lieux de la Commune.Aprs mai 1871, de nombreux Communards se
sontrfugis au Luxembourg comme en tmoigne le monu-ment funraire lev
la mmoire de deux dentre eux
dans un cimetire de la ville de Luxembourg, qui donnelieu chaque
anne depuis 1926 un hommage laCommune. A propos de luvre sociale de
la Commune, DanielleKies rappelait quelle parvient concrtiser les
aspi-rations ouvrires de lpoque : elle abolit le travail denuit,
interdit les amendes sur les salaires, tablit leprincipe de lgalit
des salaires entre hommes et fem-mes, combat le chmage,
rquisitionne les logementsvacants, jette les fondements de
lautogestion...Le Front populaire, dont nous clbrons cette anne
lesoixante-dixime anniversaire, sest inspir de la Commune. Prs de
600.000 personnes participaient la Monte au Mur du 24 mai 1936,
trois semainesaprs la victoire lectorale du Front populaire.
Cettesuper manifestation entranait la gnralisation desgrves avec
occupations dusines. Et ce furent,conclut Danielle Kies, les grands
acquis historiques de1936 : laugmentation substantielle des
salaires, lesconventions collectives, les 40 heures, les
congspays...Oui, dans notre socit profondment inhumaine,
ingalitaire, o rgnent le capitalisme sauvage, largent roi, le
libralisme chevel, les idaux et lu-vre de la Commune demeurent un
phare dune extraor-dinaire luminosit.
Yves Lenoir
* Associations Action, Andr Lo, Louise Michel, ACER,ADLPF, CER
SNCF Normandie, Garibaldiens, GOF, LDH,Ligue de lEnseignement,
MRAP, Pionniers de France,Restaurant Le Temps des Cerises ; CGT,
FSU, FO, UNEF,UNSA, Solidaires, LCR, LO, MJS, MRC,PCF, PRG,
PS,PRCF, JRCF, Rouges Vifs, U2R, Les Verts. Plusieurs de ces
organisations taient reprsentes lchelon national et par certaines
de leurs fdrations,unions ou sections, locales ou
dpartementales.
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Le 20 mai 2006, au Mur des Fdrs...
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A COMMUNEDE PARIS-1871
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L ibert..., dexpression
Mon pote, cest aussi le caricaturiste de presse. Et quand il est
attaqu dans son rle daccompa-gnateur attentif lesprit de la
Dmocratie, cettedernire lest galement. Voici les faits :
Exception notable la loi de 1881 sur le dlai de pres-cription
au-del duquel on ne peut attaquer les jour-naux et autres feuilles
porteuses di-des, la loi actuelle concernant lesinjures caractre
raciste autorisemaintenant les assignations pourdes faits remontant
douze mois.Au lieu de trois. Etant donn la ten-sion que cela
implique, on peut sin-terroger sur une dure aussi longuequi
fragilise la presse mais, surtout,on doit se demander ce que lon
vamettre sous la dfinition dite injure caractre racis-te dont le
potentiel est riche de dviations tendan-cieuses et dutilisations
opportunistes.Aujourdhui, la preuve est faite que linterrogation
pr-cdente est fonde. En effet quatre assignations comparatre ont t
reues par Charlie Hebdo et parson directeur Philippe Val pour
insulte la religion mu-sulmane. Ce qui na effectivement aucune
justificationlogique ni aucun rapport avec un quelconque
racisme,bien loign de la philosophie de lhebdomadaire. Quels sont
donc les faits reprochs Charlie Hebdo ?Cette quipe de journalistes
et de dessinateurs cari-cature avec lefficacit et le talent que
nous savons lestruqueurs, les apprentis dictateurs, les politiques
pr-tentieux et les idologues de tous poils, y compris lesintgristes
des partis politiques et des diverses reli-gions en activit. Les
Amis de la Commune qui shono-rent de la collaboration efficace
dAndr Gill*, de Daumier et de quelques autres ironigraphes lors de
laCommune de Paris regardent avec sympathie ces approches
satiriques qui sont ncessaires aux dbats.Ils soutiennent ces
combats dides plume arme; y compris quand Charlie fustige les
tueurs intgristes,reproduit les dessins danois ayant exaspr les
fous
dAllah et conclut avec Cabu et Mahomet -ces asso-cis dun court
instant- Cest dur dtre aim par des cons. Comment cette synthse,
aussi efficace que dsopilante, est-elle devenue un argument pour
sou-tenir une accusation dinjure caractre raciste ?
Comment la Grande Mosque quinous avait habitus des
approchesnuances ainsi que tolrantes et lU-nion des Organisations
Islamiquesde France ont-elles fait de ces cari-catures de graves
insultes ? Ques-tions subsidiaires : Va-t-on connatreune nouvelle
priode dinquisitionsous le couvert dune loi porteusedambiguts ?
Notre justice en ac-
tion sur ce dossier partir du 22 septembre 2006 va -t-elle
galement confondre la race et la religion ? Les Amis de la Commune
qui, pour cause dun enga-gement initial datant de 135 annes, sont
vigilants surla sparation des Eglises et de lEtat attendent
avecbeaucoup dattention les dlibrations de la 17e Cham-bre
correctionnelle sur ces assignations. Et ils rappel-lent, avec la
conviction issue dune exprience plu-sieurs fois renouvele, que lon
ne gagne jamais laconfusion des genres ni la lchet de la
compromis-sion. Ntant pas clients de lhypothse divine, nousnous
battons pour une indpendance totale de lEtatvis--vis des religions.
Elle anima la Commune de Parisen 1871, mais en 2006 elle demeure un
vigilant com-bat. Ainsi que la libert dexpression, laccompagne-ment
indispensable de la Dmocratie.
Claude Chanaud
* Le samedi 14 mai 2005, les Amis de la Commune de Parisont
commmor le 120e anniversaire de la mort dAndrGill dans les jardins
du Muse de Montmartre en prsencede Franois Cavanna, fondateur de
Charlie Hebdo et sousle parrainage de Cabu. Bonjour parrain.
Touche pas mon pote...
MON POTE,
CEST AUSSI
LE CARICATURISTE
DE PRESSE.
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N otes de lecture
22228888
Jules Valls est un journaliste engag dans les luttespolitiques
et sociales dun sicle o le capitalisme, enpleine expansion,
instaure une ingalit fondamentalede la rpartition des richesses.Il
est sensible la monte du proltariat et au dve-loppement de sa
conscience de classe. Juin 48 et le coup dtat du 2 dcembre 1851
sont deux vnements qui vont le marquer jamais et feront de lui,
comme la si bien versifi Eugne Pottier :
Le Candidat de la misreLe dput des fusills (Fvrier 1885)
En 1887, il fonde La Rue o vont collaborer les prin-cipaux
opposants au Second Empire. Aprs la procla-mation de la Rpublique,
il devient un des personna-ges les plus populaires de Belleville,
adversaireredoutable du gouvernement dit de la dfense natio-nale.Le
22 fvrier 1871, il publie le premier numro duCri du Peuple. Dans ce
journal, crit Pascal Samouth, il donnera une belle leon
dinternationalis-me ouvrier ... Jentends le cur des pauvres de
Berlin battre lunisson du ntre travers les fronti-res nouvelles
dfinies coup de sabre ... Ne tire pas,socialiste !.Membre de la
Commune, il appartient la minoritmais nest infod aucune formation
(Blanquistes,Internationaux ou vieux Jacobins). Aprs lamnistie,
ilnadhre aucun parti. Pascal Samouth le dfinit ainsi : Jules Valls
a choisi le camp de la classe ouvrire, celui du socialisme
rvolutionnaire.Valls est avant tout un grand crivain et un
vritablepote. Ses descriptions de la proclamation de laCommune
lHtel de Ville sont de superbes mor-ceaux danthologie.Son uvre est
comme un tendard cribl de chevro-tines, mais on y voit un coin de
ciel, un rayon de soleil,un dsir denfant, la soif dune tendresse
(GastonMonmousseau).
Valls ressuscite Le Cri du Peuple, le 28 octobre1883. Il ouvre
les colonnes de son journal toutes lestendances de la mouvance
socialiste ; les Guedistes y prendront bientt une place
prpondrante.Oui, lInsurg a enthousiasm ses lecteurs par la fou-gue
rvolutionnaire de ses brillants ditoriaux, maisne succombons pas au
charme des crits hagiogra-phiques trop laudatifs de ses
admirateurs. Valls a sa part dombre comme chacun de nous.Lucien
Scheler, grand spcialiste de Jules Valls, aapprci cet crivain de
talent cette inpuisable gnrosit de linvention, cette richesse
dartiste, de bon ouvrier des Lettres [...] Mais sa magnifi-cence
verbale nexempte pas Valls de reproches mrits : on admettra
difficilement ses jugements htifs, son hostilit mal raisonne et
suprmiste lgard du groupe majoritaire la Commune, ses injustes
attaques contre Lissagaray, son antis-mitisme.1
Des reproches de mme nature sont relevs chez Marie-Claire
Bancquart, autre excellente spcialistede Valls. Elle le flicite
pour son souci gnreux dunir tous les hommes sans prjugs mais,
elleajoute : A cette gnrosit disons franchement quilexiste des
limites inquitantes : Valls est commeProudhon antismite, et mme
xnophobe sesheures.2
Il faut aussi signaler la conception particulire de lamiti
pratique par le Rfractaire. Pendant de longues annes, Arthur
Arnould, ancien membrede la Commune, a rendu de nombreux services
Jules Valls mais quand, une fois, il a sollicit, son tour, son
vieil ami, celui-ci na pas rpondu sa demande. Ce qui fait dire Andr
Wurmser, critique littraire lHumanit : Arthur Arnould ne manque pas
de raisons de se plaindre de Valls, qui lui tmoigne uneaffection
profonde et le traite loccasion, avec une
VALLS LE RFRACTAIRE*
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A COMMUNEDE PARIS-1871
22229999Etudiant en pharmacie, blanquiste libre-penseur
etanticlrical engag, Eudes est le hros dun livre queje recommande
aux Amis de Commune. Dune part,cest la vie dun rvolt qui sut
canaliser et orchestrerlopposition ncessaire aux puissants de
lpoque,mais aussi celle dun Franais sourcilleux sur sesfrontires.
Dautre part, cette biographie se structuresur fond dun pouvoir
muscl o une raction estdsireuse de secouer le joug des injustices.
pour cesdeux raisons, la Commune de Paris en 1871 jumeladans sa
revendication la dfense de la capitale contreles Prussiens avec sa
fascinante construction caractre social.Eudes, rvolutionnaire
devenu gnral grce sesqualits de courage et son sens de
lorganisation,participa aux deux avec un sens rare de
lengagementpersonnel. Le livre nous fait vivre la prparation
decette insurrection et laffrontement avec les militairesde Thiers.
Et lintrt de cette description rside dansune volont vidente de
respecter au mieux la vrit
historique. En effet, lauteur ne gomme pas lesdiffrends entre
les tendances politiques prenant lesarmes et il relate aussi bien
les conflits entre les chefsque la gnrosit de leurs engagements.On
reproche souvent des leaders dopinion ou descrivains de dire
Armons-nous et partez, maisgrce cette biographie, on pourra admirer
combienEudes, ltudiant intellectuel, sut traduire sa pense etses
plans en engagement personnel. Il la pay par laprison plusieurs
reprises et par une vie dervolutionnaire sous surveillance
constante, aussibien dailleurs par les polices rpublicaines que
parcelles du Second Empire.Enfin, pour le clin dil, cest, ma
connaissance, leseul officier dont la doctrine peut se rsumer par
Nidieu, ni matre. A lire pour un regard lucide etchaleureux sur
Emile Eudes, le Rsistant.
Claude Chanaud
* Jean-Louis Mnard. Editions Dittmar. 35 euros.
EMILE EUDES, GNRAL DE LA COMMUNE ET BLANQUISTE*
dsinvolture blessante et exige plus quil ne donne.Ces quelques
remarques nont pas pour objet de ternir limage de Jules Valls, mais
simplement de faire de lInsurg un personnage humain avec ses
qualits et ses dfauts.N.B. : Jules Valls a crit en 1880 un ouvrage
peuconnu intitul Souvenirs dun tudiant pauvre, il voque sa rude
adolescence et quelques pisodesdun humour truculent sur les dbuts
de sa vie
sentimentale. Ctait le livre prfr de Gabriel Chevallier lauteur
de Clochemerle.
Marcel Cerf
* La Raison, mensuel de la Libre Pense,n 509, pages 28-29
1. Prface du Proscrit, page 26, tome IV des uvres de Jules Valls
sous la direction de Lucien Scheler,
Les Editeurs Franais runis, 1950.2. Marie-Claire Bancquart,
Un homme sur les barricades, Le Monde, 3 mai 1969.
Grald Dittmar, un des (trop) rares diteurs consacrer sa
production aux vnements de la Commune de Paris,rdite les uvres de
Jules Valls. Dj paru, le premier volume de la trilogie, Lenfant.
Trs belle ditionillustre de 20 eaux-fortes. A suivre...
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N otes de lecture
33330000
La Commune de Paris rend possible la continuit delaction des
femmes pour la reconnaissance de l galit entre les sexes,
labolition du capital et detoute forme dexploitation.Ces
rvolutionnaires comprennent que elles seulespeuvent changer leur
condition pour simposer sur leterrain politique. Elles ont
conscience que si les fem-mes nexistent pas sur la scne publique,
elles reste-ront condamnes lobscurit, la dpendance, linfriorit. Ds
le dbut de la Commune, les femmes sorgani-sent en un mouvement aux
ides progressistes pourrepenser leur place dans la socit. Ce combat
est,malheureusement, toujours dactualit !Les femmes dans le monde
continuent de subir desviolences parce quelles sont des femmes :
assassi-nats, mutilations, viols, prostitution... Et ce,
bienquaucun prcepte daucune nature ne puisse lgiti-mer de tels
actes envers des tres humains.Dans nos socits occidentales, malgr
des avan-
ces lgislatives au cours du XXe sicle, les condi-tions
hommes-femmes ne sont pas galitaires dansles pratiques, il existe
toujours deux poids, deux me-sures.Les femmes et les organisations
fminines ont debonnes raisons de rester mobilises pour exiger
lap-plication effective de ce qui a t obtenu concernant
:laccessibilit aux carrires professionnelles, lesconditions de la
vie quotidienne telles quelles sont or-ganises et finances, la
parit au sein des partis po-litiques et de continuer la lutte
contre les violences etles discriminations faites aux femmes.Les
Communardes ont pay un lourd tribut danslespoir de voir triompher
leur idal de dmocratie. Autravers de leur exemple, il est essentiel
de comprend-re que chaque fois que le droit des femmes progres-se,
nous avanons vers un monde plus civilis.
Patrick Cavan
* Edite par lAssociation. 3 euros.
LA COMMUNE, LACTION DES FEMMES*
Avec quel brio ! Maxime Braquet nous conte la follequipe de
Jules Valls, commandant du 191e Ba-taillon de la Garde Nationale,
le 31 octobre 1870. Ses hommes lont nomm maire de la
Villette.Devant les violentes ractions de Richard, maire offi-ciel
du XIXe et protg du gouvernement de la Dfen-se nationale, Valls est
contraint le faire enfermerdans un placard. Il en rsulte de
fcheuses incommo-dits pour le prisonnier irascible.Au bout de
quelques heures, pour mettre fin aux im-prcations menaantes du
forcen, Valls donne lor-dre de le librer avec cette prescription :
Passez duchlore dans larmoire et donnez la cl des champsavec la
clef des lieux !. Il ne faut pas sen tenir ce
seul pisode rabelaisien dans le rcit de Maxime Bra-quet. La
petite note sentimentale nest pas oubliegrce aux amours de Jules et
Josphine dans le petitlogement du 19 rue de Belleville.Dans les
heures tragiques de la Semaine Sanglante,la prsence fervente de la
grande blonde rconfor-te intensment lInsurg ; et lauteur de
conclure : Il ny a rien de plus mouvant dans la vie cheveledes
combattants rvolutionnaires que ces instantsdalcves vols .
Marcel Cerf
* Quartiers libres n102,Le Canard du XIXe et de Belleville,
pages 10-11
LE COMMANDANT JULES VALLS ET LA PRISE DE LA MAIRIE DU XIX*
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A COMMUNEDE PARIS-1871
33331111
xposit ion
La Bibliothque historique de la Ville de Paris pr-sente une
exposition de photos indites, prisespendant la Commune parHippolyte
Blancard (1843-
1924), un photographe ama-teur. Ce riche pharmacien a ralisune
norme quantit de clichspermettant de suivre au jour lejour le
droulement des vne-ments depuis le Sige de Parisjusqu lt 1871. Ces
documents authentiqueset parfaitement indits sont ex-traits dun
fonds unique de 500plaques de verre conserv laBibliothque de la
Ville de Paris.Cette exposition dune trsgrande qualit, prsente plus
de 80 photos et plaquesstroscopiques dpoque tout fait visibles
aujourdhui grce aux nouvelles technologies issuesdu
numrique.
Jean Baronnet, commissaire delexposition, a ralis le filmUne
journe au Luxembourg(Arte, 1994) et publi Commu-nards en
Nouvelle-Caldonie(Mercure de France, 1987).
Claude ChanaudJohn Sutton
* Librairie de la Bibliothquehistorique de la Ville de Paris :
22, rue Malher, 75004 Paris. Tl : 01 44 59 29 60.
Du mardi au dimanche, de 11 heures 19 heures.Du 9 novembre 2006
au 4 fvrier 2007.Mtro : Saint-Paul
Paris au temps de la Commune*
CES DOCUMENTS
AUTHENTIQUES ET
PARFAITEMENT
INDITS SONT
EXTRAITS DUN FONDS
UNIQUE DE 500
PLAQUES DE VERRE.
LE BULLETIN NUMRO 30
PARATRA DANS LA PREMIRE
QUINZAINE DU MOIS
DE FVRIER 2007.
DATE LIMITE DE REMISE
DES ARTICLES 31 DCEMBRE 2006
E
LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 30
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Cration/Ralisation :Jean-Marc Lefbure
Comit de rdaction :Jacqueline Hog,
Thrse Gourmaud,Eugnie Dubreuil, Marcel Cerf,
Claude Chanaud,Maxime Jourdan, Yves Lenoir,
Charles Meister, Yves Pras,Claude Willard
Impression : PUBLIC-IMPRIM
LES AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS46, rue des Cinq-Diamants, 75013
Paris Tl. : 01 45 81 60 54Fax : 01 45 81 47 91 e-mail
:[email protected] Internet :www.commune1871.org
COUVERTURE N 29 13/11/06 13:20 Page 1
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