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La campagne de l’Ouest 10 mai - 22 juin 1940
Dossier n° 2 : le travail des compagnies de propagande
allemandes
N° 1/ Référence : DAA 791 L27 Deux jours après l’entrée des
premières troupes allemandes de la 9.Infanterie-Division à Paris,
la « Parade de
la victoire » se déploie entre la place de l’Etoile, la place de
la Concorde puis l’avenue Foch où la 30.Infanterie-Division est
saluée par le général (Generalleutnant) Kurt von Briesen.
14 juin 1940, photographe inconnu
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Sommaire La campagne de l’Ouest : le travail des compagnies de
propagande allemandes
1. L’ordre de bataille des compagnies de propagande allemandes
2. La campagne de France dans le fonds photographique allemand de
l’ECPAD 3. Intervention des compagnies de propagande dans la
bataille
3.1. Contrôle de la troupe et de la population 3.2. Propagande
contre l’ennemi 3.3. Quelques exemples de l’utilisation des
haut-parleurs lors de la campagne 3.4. La création et
l’organisation des Propaganda Staffel Frankreich 3.5. La production
des PK
La bataille vue du côté français (voir dossier n° 1)
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Introduction La campagne de l’Ouest1 Le 10 mai 1940, alors que
la campagne de Norvège n’est pas terminée, le haut commandement
allemand lance les opérations « Fall Gelb » et « Fall Rot2 ». Pour
pénétrer en France, la Wehrmacht doit envahir trois pays neutres :
le Luxembourg, qui capitule aussitôt, les Pays-Bas, qui cessent le
combat après 5 jours, et la Belgique, qui fait de même 18 jours
après le début de l’invasion. Le 14 juin 1940, l’armée allemande
entre victorieuse à Paris, 8 jours plus tard l’armistice est signé.
En trois mois, la Wehrmacht occupe 6 pays, dont 5 neutres. En
Allemagne comme dans le monde entier, on parle du « Blitzkrieg ».
Profitant du succès insolent et imprévu des armées allemandes, les
reporters des compagnies de propagande inondent la presse allemande
et internationale d’images, de dessins, d’articles qui propagent
les idées et les victoires du IIIe Reich. Ce dossier présente une
sélection de photographies relatives à la campagne de France.
Toutefois, elles montrent davantage l’activité des reporters des
compagnies de propagande que les combats eux-mêmes. Déjà conscients
de l’importance de l’arme psychologique, le ministère de la
Propagande et le haut commandement allemand développent à outrance
les effectifs et les moyens alloués aux compagnies de propagande de
la Wehrmacht. Durant la drôle de guerre, le manque de coordination
et d’efficacité de la France en matière de propagande vont
permettre aux reporters allemands de saper le moral des soldats
français et de celui de la France entière, tout en galvanisant
l’esprit combatif et l’illusion d’invincibilité des armées du IIIe
Reich.
1 La campagne de l’Ouest (Westfeldzug) comprend les opérations
en Hollande, en Belgique et en France. 2 Respectivement le “plan
jaune“ et le “plan rouge“.
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N° 2 / DAA 311 L31 Dans le secteur de Dinant (Belgique), des
reporters de la 4e compagnie de propagande de l’armée de l’Air
allemande. On remarque l’inscription « Kriegsberichter » qui
désigne le reporter de guerre. Mai 1940, photographe inconnu
N° 3 / DAA 489 L20 L’accueil des Luxembourgeois est mitigé ;
parfois la curiosité passe au-delà de la crainte du soldat
allemand. Mai 1940, photographe inconnu
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N° 4/ DAT 28 L12 Des éléments de la 4e division blindée
allemande (4.Panzer-Division) lors de la bataille de Gembloux
(entre Namur et Bruxelles). Mai 1940, photographe inconnu
N° 5 / DAT 28 L16 Durant la bataille de Gembloux (Belgique), un
chef de char Panzer II de la 4e division blindée allemande
(4.Panzer-Division). Le cliché pris en contre-plongée accentue la
puissance de l’engin malgré sa petitesse. Mai 1940, photographe
inconnu
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1. L’ordre de bataille des compagnies de propagande allemandes
Alors que les batailles les plus importantes en ce printemps 1940
se jouent en Norvège, certaines compagnies de propagande allemandes
sont désengagées pour être redéployées en Allemagne, le long de la
ligne Siegfried. Pendant la drôle de guerre déjà, les cameramen,
photographes, speakers de la radio, journalistes de la presse
écrite, dessinateurs et peintres illustrent les missions de la
Wehrmacht et des unités de la Waffen-SS. Les reporters qui
rejoignent leurs collègues mobilisés depuis le début de la drôle de
guerre développent de nouvelles techniques de propagande pour
inonder encore davantage les lignes françaises et allemandes de
tracts, d’actualités, de journaux, de discours, de chansons, de
musique. Déploiement des Propaganda Kompanien (PK) dans les
différentes armées3
A : Pour l’armée de Terre allemande (Das Heer) Au sein du groupe
d’armées Nord (Heeresgruppe Nord) : - P.K.621 affectée à la 18e
armée ; - P.K.637 affectée à la 6e armée. Au sein du groupe
d’armées Centre (Heeresgruppe Mitte) : - P.K.689 affectée à la 4e
armée ; - P.K.690 affectée à la 12e armée ; - P.K.501 affectée à la
16e armée ; - P.K.612 affectée à la 9e armée ; - P.K.670 affectée à
la 2e armée. Au sein du groupe d’armées Sud (Heeresgruppe Süd) : -
P.K.666 affectée à la 1re armée ; - P.K.696 affectée à la 7e armée
; - Egalement les reporters de l’armée de Terre (Ober Kommando des
Heeres) pour
certains reportages. B : Pour les flottes aériennes de l’armée
allemande (Luftwaffe) - La 2e compagnie de propagande de l’armée de
l’Air allemande (Luftwaffe
Kriegsberichter Kompanie 2, Lw.K.B.K.2) affectée à la Luftflotte
2 ; - La 3e compagnie de propagande de l’armée de l’Air allemande
(Luftwaffe
Kriegsberichter Kompanie 3, Lw.K.B.K.3) affectée à la Luftflotte
3 ; - La 4e compagnie de propagande de l’armée de l’Air allemande
(Luftwaffe
Kriegsberichter Kompanie 4 ; Lw.K.B.K.4) affectée à la
Luftflotte 4 ; - La 5e compagnie de propagande de l’armée de l’Air
allemande (Luftwaffe
Kriegsberichter Kompanie 5 ; Lw.K.B.K.5) affectée à la
Luftflotte 2 et 3. La 2e compagnie de propagande de la Marine
allemande (Marine Kriegsberichter Kompanie, K.B.K.2) est la seule
compagnie de la Kriegsmarine impliquée dans les campagnes de
l’Ouest.
3 Voir Die Propagandatruppen der deutschen Wehrmacht de Hasso
von Wedel.
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N° 6 / Carte extraite de l’ouvrage Die Propagandatruppen der
deutschen Wehrmacht de Hasso von Wedel, page 44.
2. La campagne de France dans le fonds allemand de l’ECPAD Les
images de la campagne de France réalisées par les opérateurs des
compagnies de propagande de la Wehrmacht sont réparties sur deux
sites, l’ECPAD d’une part, le Bundesarchiv de Koblenz4 d’autre
part. Pour une vision exhaustive de la campagne de France, il est
nécessaire de consulter les collections photographiques de ces deux
centres d’archives. Les images de la campagne conservées à l’ECPAD
sont le résultat du travail des compagnies de l’armée de l’Air
allemande (Luftwaffe Kriegsberichter Kompanie) et des reporters des
compagnies de propagande de la marine allemande (Marine
Kriegsberichter Kompanie). Le Bundesarchiv de Koblenz quant à lui,
conserve les images réalisées par la section de propagande de la
Waffen-SS et vraisemblablement celles des reporters de l’armée de
Terre (Propagandakompanien des Heeres). Les images conservées à
l’ECPAD, malgré leur volume important, ne reflètent donc pas
l’ensemble de la campagne. Certains épisodes remarquables manquent.
À titre d’exemple, l’offensive de la 7e division blindée allemande
(7.Panzer-Division) commandée par le général (Generalmajor) Erwin
Rommel n’est consultable qu’au Bundesarchiv de Koblenz. Bien que
nous ne disposions que de peu d’éléments sur le partage des
documents photographiques, il convient de préciser que la
répartition des documents entre le Bundesarchiv et l’ECPAD ne
respecte pas l’homogénéité du travail des PK. Ainsi, les photos
d’une bataille peuvent être consultables au Fort d’Ivry comme au
Bundesarchiv de Koblenz. De plus, les photographes professionnels
des PK sont équipés de plusieurs boîtiers photographiques, dotés
d’objectifs variés. Les reporters utilisent en majorité un boîtier
Leica
4 Consulter l’article intitulé « Le fonds allemand de l’ECPAD »,
Les chemins de la mémoire numéro 192, mars 2009 (DMPA).
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IIIa ou IIIb équipé d’objectifs 50 mm ou 150 mm5. On retrouve
ainsi parfois, la même action ou la même bataille mais prise sous
un autre angle, sur les deux sites de conservation. Pour le fonds
conservé et consultable à la médiathèque de l’ECPAD, quelques
difficultés ralentissent le travail d’analyse et d’identification
des images. En effet, les reportages photographiques ont été, lors
de leur capture, amputés des légendes. À ce jour, il est parfois
difficile de préciser les éléments de datation et de localisation
même si la campagne de France est bien connue, spécifiquement du
public français. En revanche, de nombreux éléments font progresser
l’indexation des reportages relatifs à la campagne de France. - En
premier lieu, les ouvrages publiés durant le conflit, illustrés des
clichés des Pk pour lesquels il est nécessaire de « déconnecter »
les photos de la propagande de l’époque. Pour chaque document
photographique, l’auteur ou l’éditeur fait apparaître le nom du
reporter et parfois l’agence photographique qui a fourni le cliché.
Grâce à ces informations, nous sommes en mesure d’identifier la
compagnie de propagande, puis l’armée dont elle dépend et par
déduction les lieux et les dates des engagements. - Par la suite,
les publications plus récentes apportent également de précieuses
informations quant aux lieux, dates et unités. Il convient de
préciser que depuis la fin du conflit, l’utilisation des images des
PK a fortement évolué. Dans un premier temps, les clichés étaient
simplement employés pour illustrer l’ennemi nazi. Depuis, les
auteurs prennent la précaution de préciser les lieux, les dates et
les régiments évitant ainsi des méprises et l’emploi d’une image
pour une autre. Dans la littérature postérieure aux événements, les
récits régionaux constituent une précieuse source pour renseigner
les reportages du fonds allemand. Souvent d’une précision
incomparable, les légendes apportées aux documents sont parfois
plus exactes que celles rédigées par le reporter à l’époque. En
effet, les PK étaient amenées à parcourir des pays étrangers et
n’étaient pas systématiquement sensibles à la langue des pays.
Souvent, l’orthographe et la localisation des villes sont donc
assez hasardeuses. De plus, les reporters disposaient de consignes
sur la rédaction des légendes de leurs images. Pour éviter de
fournir des renseignements précieux à l’ennemi, les photographes
avaient l’interdiction de citer le nom de la ville, du régiment. La
région ou le nom du front remplacent la localisation du reportage
(pour la campagne de France, on trouve « le front Ouest » ou plus
simplement « à l’Ouest »). En revanche, les noms d’officiers
allemands de haut rang devaient être mentionnés dans les légendes.
On peut ainsi, grâce au nom, connaître le régiment permettant de
localiser et de dater les clichés.
5 Les photographes sont rarement dotés d’appareil du type
Rolleiflex, sauf pour se photographier mutuellement, ce qui sort du
cadre des missions de propagande.
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N° 7 / DAA 181 L23 Un véhicule de la 4e compagnie de propagande
de la Luftwaffe (Luftwaffe Kriegsberichter Kompanie, Lw.K.B.K.4).
Mai 1940, photographe inconnu - La consultation des journaux de
marche des unités de propagande (Propaganda Kompanien
Kriegstagebücher) nous apporte, sans être exhaustifs, les légendes
des reportages. On peut ainsi donner un titre exact aux reportages
ainsi que connaître le nombre de clichés réalisés pour un reporter
à une date connue. Ces données sont valables pour la photographie,
le film, la presse écrite, la radio, les dessins et les peintures.
Toutefois, aucune information n’est donnée sur la décision de la
censure. On ne sait pas si tel ou tel reportage a été censuré et
n’est donc jamais paru. En effet, des journaux de marche étaient
conservés par la compagnie de propagande, alors que les travaux du
bureau de la censure étaient conservés à Berlin au ministère de la
Propagande et parfois au sein du haut commandement de l’armée. -
Enfin, certains reporters sortent du cercle des compagnies de
propagande et présentent un point de vue différent des reporters
des PK. Leurs missions sont analogues mais les photographes
jouissent d’un monopole sur certains évènements. Le travail du
photographe Hugo Jaeger, présenté récemment par Time Life, permet
de faire revivre la campagne de France en couleur, avec notamment
la signature de l’Armistice, le défilé des troupes allemandes à
Paris. Le photographe Heinrich Hoffmann, quant à lui, photographe
officiel d’Adolf Hitler et propriétaire d’une agence de presse du
même nom, est également présent dans tous les déplacements
d’Hitler. On connaît d’Hoffmann de nombreux reportages qui sont
présentés à l’époque dans l’ouvrage « Avec Hitler à l’Ouest6 ».
Walter Frentz, le cameraman officiel d’Adolf Hitler (à partir de la
campagne de Pologne) réalise des clichés parallèlement à son
travail, très souvent en couleur.
6 Mit Hitler im Westen, Heinrich Hoffmann, 1940, 132 pages,
Zeitgeschichte Verlag Berlin.
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N° 8 / DAT 9 L19 Un photographe d’une compagnie de propagande de
l’armée de Terre allemande. Ce sous-officier porte le grade de
Sonderführer (G) attribué aux troupes spécialistes. Il porte autour
du cou un appareil photographique Leica III. Mai 1940, photographe
inconnu À la différence de la campagne de Norvège, les reporters
des trois armes de la Wehrmacht et de la Waffen-SS communiquent
largement sur la campagne de France7. En comparaison avec les
campagnes de Pologne et de Norvège, la couverture médiatique des
opérations menées en France semble être un succès pour les membres
des compagnies de propagande. Il est dû à plusieurs facteurs. -
Dans un premier temps, les expériences des campagnes militaires
précédentes en Pologne et en Norvège permettent au ministère de la
Propagande et au haut-commandement de la Wehrmacht de réagir aux
erreurs et d’optimiser l’efficacité des reporters8. Certaines
compagnies sont renforcées, les effectifs de la PK 6499 passent de
159 à 169 soldats. Les nouveaux membres de la compagnie sont des
reporters, du personnel technique comme des cadres administratifs
et des officiers pour l’encadrement militaire. - Dans un deuxième
temps, le nombre de véhicules mis à la disposition des « pools » de
reporters est multiplié. En effet, durant la campagne de Pologne
devant le manque de moyens de transport, certains reporters avaient
dû utiliser leur propre voiture, ces derniers ayant été dédommagés
après la campagne. Les compagnies sont alors renforcées par des
véhicules légers comme des side-cars ou voitures décapotables, plus
aisés pour filmer sans stopper le véhicule et ainsi donner une
impression de vitesse idéale pour traduire l’idée de guerre éclair.
Des camions donnent aux reporters des moyens lourds dans lesquels
sont installés des laboratoires photographiques et le matériel de
retransmission radiophonique. - Au-delà de l’aspect matériel, les
reporters allemands engagés dans le cadre d’une mission précise et
dotés d’un matériel moderne et de véhicules rapides vont
fréquemment au contact des troupes en première ligne. Pour saisir
des événements dans le vif, les reporters 7 À noter que
l’engagement des reporters est indépendant du fait que la campagne
de France est une bataille gagnée par les troupes allemandes. 8
Consulter le document conservé au Bundesarchiv de Freiburg et
référencé RW 4-186-182. 9 Consulter le document conservé au
Bundesarchiv de Freiburg et référencé RW 4-186-112.
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outrepassent parfois le cadre de leur mission. Ces actions sont
risquées ; suite à ces démarches personnelles, certains reporters
sont capturés ou meurent au combat, d’autres encore sont portés
disparus. En effet, pour le dernier cas, ayant dépassé les délais
de leur mission et devancé les troupes allemandes, les reporters ne
peuvent rendre compte de leur travail de retour au poste de
commandement de la compagnie de propagande et sont parfois portés
manquants sur les listes d’appel. Les commandants répriment ces
reporters qui militairement commettent des fautes, mais dans un
deuxième temps les récompensent lorsqu’ils visionnent les images
qu’ils rapportent10. Le cameraman Hans Ertl, ancien opérateur de
l’équipe de Leni Riefenstahl, fait cette expérience lors de la
campagne de France. L’officier commandant sa section le sanctionne
à son retour de mission. Peu de temps après, il est récompensé et
promu lieutenant (Oberleutnant). - Enfin, les moyens de
communication et la proximité de l’Allemagne permettent aux
cameramen de faire parfois la liaison avec Berlin pour effectuer le
montage des rushes directement avec le monteur11. Par la suite, ce
travail ne sera plus réalisable en raison de l’éloignement du
front. - Par ailleurs, alors que pour la campagne de Pologne ou de
Norvège, très peu de reporters sont dotés de pellicules en couleur,
la campagne de France est marquée par la production de nombreux
reportages photographiques en couleur. Mais leur parution dans les
magazines et les revues de l’époque reste timide en 1940. 3. Les
compagnies de propagande allemandes en France
N° 9 / DAA 502 L14 Le capitaine (Hauptmann) Hans von Pebal de la
4e compagnie de propagande de l’armée de l’Air allemande à bord
d’un Henschel Hs-126 du 31e groupe de reconnaissance
(Aufklärungsgruppe 31). Mai 1940, photographe inconnu
10 Lire « Als Kriegsberichter 1939-1945 » Hans Ertl, Steiger
Verlag, 1985. 11 À noter que durant toute la durée de la guerre,
une seule entreprise, la « Tesch Paul Filmfabrik Gmbh » réalise le
montage des actualités allemandes pour les besoins du ministère de
la Propagande.
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N° 10 / DAA 682 L18 A Ransart (proche de Maubeuge), devant un
bâtiment occupé par la 4e compagnie de propagande de l'armée de
l'Air allemande (Luftwaffe Kriegsberichter Kompanie, Lw.K.B.K.4),
le reporter (Sonderführer) Dr. Erhard Eckert rédige le rapport qui
accompagnera son reportage. Mai 1940, photographe inconnu
N° 11 / DAA 323 L09 Lors de la campagne de France, les activités
de 76e escadrille de bombardement de l’armée de l’Air allemande
(Kampfgeschwader 5./KG 76). À bord d’un bombardier Dornier Do-17,
un reporter radio (Funkberichter) a installé un magnétophone qui va
lui permettre d'enregistrer la mission de bombardement. Mai 1940,
photographe inconnu
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3.1. Contrôle de la troupe et de la population Les missions des
reporters ne consistent pas seulement à influencer l’ennemi par
tous les moyens mais également à soutenir le moral de la population
allemande, de l’armée du IIIe Reich et des pays de l’Axe. Les
reporters des compagnies de propagande ne doivent pas seulement
photographier, filmer ou enregistrer les combats. Le soutien du
moral du soldat allemand et l’opinion de la population des pays à «
conquérir », sont des éléments incontournables pour le succès d’une
campagne militaire.
N° 12 / Première page de la version soir du Berliner
Illustrierte du mercredi 12 juin 1940. En titre « 20 kilomètres de
Paris, Reims capturée, la Marne est atteinte, la Seine est
franchie, Compiègne aux mains de l’Allemagne ». Collection
particulière Les PK assurent la diffusion des « informations » par
le biais de postes radio (pour la troupe), des véhicules
haut-parleurs et des camions de projection d’actualités sonores
(Lautsprecher et Tonfilmwagen). Les haut-parleurs peuvent être
installés dans les tranchées (Grabenlautsprecher). Testés lors de
la guerre d’Espagne, ils se révèlent efficaces sur les fronts dits
« calmes » et lorsque les lignes ennemies sont à distance réduite
(30 à 50 mètres) ; avec des appareils d’une puissance plus
importante, les techniciens pouvaient étendre l’efficacité de 5 à
10 kilomètres.
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N° 13 / DAA 574 L17 En France, le personnel au sol et des
mécaniciens de la 1re escadrille de bombardiers en piqué
(Sturzkampfgeschwader 1) écoutent une retransmission radiophonique.
Mai 1940, photographe inconnu
N° 14 / DAT 8 L26 A Bruxelles, un camion Opel-Blitz de la
propagande allemande diffuse l’annonce de la reddition des forces
belges. 28 mai 1940, photographe inconnu
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Devant le succès des opérations menées en Espagne, le ministère
de la Propagande se dote également de 46 véhicules de
retransmission radiophonique (Rundfunkaufnahmen)12. Ces derniers
seront réquisitionnés auprès des radios allemandes de Munich et de
Vienne. Ils permettent la retransmission du discours du maréchal
Pétain du 17 juin 1940 annonçant aux Français l’Armistice.
N° 15 / DAT 131 L05 À Paris, sur la place de l’Hôtel de ville,
un camion de la propagande allemande diffuse le discours du
maréchal Pétain annonçant aux Parisiens l’Armistice. Après le 22
juin 1940, photographe inconnu
N° 16 / DAT 131 L07 À Paris, sur la place de l’Hôtel de ville,
un camion de la propagande allemande et les techniciens lors de la
diffusion du discours du maréchal Pétain annonçant l’Armistice.
Après le 22 juin 1940, photographe inconnu
12 Consulter le document daté du 10 juillet 1939, conservé au
Bundesarchiv de Freiburg référencé RW 4-182-52. Ce document
présente la demande de réquisition des camions « radio » qui
équipent les radios allemandes voire la police allemande.
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La production et la diffusion des journaux de campagne sont
enfin à la charge des compagnies de propagande. Chacune publie un
journal du front. Les reporters peuvent transmettre des messages,
comme la prise d’une ville ou d’un objectif et ainsi galvaniser le
moral des troupes allemandes. Toutefois, ils ont l’obligation
d’observer des consignes (Propagandaweisungen), qui évoluent durant
le conflit. Chaque spécialité doit se conformer à des consignes
spécifiques. Les reporters de la presse écrite (Wortberichter) et
les speakers radio (Rundfunkberichter) doivent utiliser un
vocabulaire et des formules adaptées à la campagne de l’Ouest13. Un
document en particulier, signé de la main de Joseph Goebbels,
précise les points suivants :
- les reporters ne doivent faire aucun parallèle avec les
campagnes de Pologne et de Norvège ;
- attirer l’attention sur les difficultés rencontrées en
Hollande à cause des cours d’eau ; - souligner la dureté des
combats pour la prise de la forteresse de Liège (Lüttlich) ; - ne
pas surévaluer l’ennemi, déjà nombreux et qualitativement fort,
spécifiquement
l’armée de l’Air ; - ne pas aborder les questions de caractère
national (Volkstumsfragen).
Les cameramen respectent quant à eux « Les douze commandements
du cameraman »14. Ceux-ci sont techniques ou relatifs au
comportement du reporter qui se doit d’être un soldat avant d’être
un journaliste :
- au service du IIIe Reich ; - filmer sans perturber les
opérations militaires ; - économie de la pellicule : « Penser » son
sujet ; - veiller à la lisibilité et à la qualité des images ; -
préserver le matériel, la caméra est l’arme du caméraman.
N° 17 / Les douze commandements des cameramen allemands.
Bundesarchiv Koblenz 13 Consulter le document référencé RW
4-187-068 conservé au Bundesarchiv de Freiburg. À la lecture de ces
consignes les Wortberichter prennent connaissance des formules
consacrées pour la campagne de l’Ouest. Le document est daté du 12
mai 1940. 14 Consulter les documents du cameraman Horst Grund et
notamment le formulaire intitulé « Les douze commandements du
cameraman ». Ce reporter de la marine allemande a cédé au
Bundesarchiv de Koblenz de nombreux clichés et documents relatifs à
sa carrière de cameraman au sein des compagnies de propagande.
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3.2. Propagande contre l’ennemi Les organes de presse sont des
objectifs prioritaires pour les soldats des compagnies de
propagande. En prenant le contrôle de la presse locale, les
reporters peuvent influencer la population et les troupes adverses,
voire engendrer des mouvements de panique (comme en témoigne
l’opération « Bulson »). La diffusion de messages par avion est
également efficace, toutefois le bruit des moteurs à haute vitesse
nuit à la compréhension du message ; le message devait être diffusé
à basse altitude et à vitesse réduite. L’expérience fut maintes
fois tentée lors de la guerre d’Espagne, puis lors de la campagne
de Pologne, durant lesquelles de nombreuses pertes en hommes et en
matériels furent à déplorer. Parallèlement aux tracts largués par
avion, il est possible de projeter des tracts par un système
d’obus. Propulsé par un canon ou par un mortier d’infanterie, ce
système se révèle être beaucoup moins dangereux pour les hommes, la
propagation des informations étant tout aussi efficace. Cette
technique fut déjà employée lors de la Grande Guerre par l’armée
allemande comme par les armées alliées. Les essais menés en Espagne
font apparaître qu’il est préférable de répandre ces tracts à des
distances de 50 à 100 kilomètres du front. Les tracts largués par
ballons se révèlent moins efficaces car dépendants des conditions
atmosphériques. Un vent trop puissant par exemple fera échouer la
mission, les messages pouvant se déchirer ou parvenir à un mauvais
destinataire.
N° 18 / Tract allemand largué sur les troupes françaises (recto)
Collection particulière
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N° 19 / Tract allemand largué sur les troupes françaises
(verso)
Collection particulière
N° 20 / DAT 112 L06 A Bruxelles, l’annonce de la reddition des
forces belges. 28 mai 1940, photographe inconnu
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N° 21 / DAT 112 L01
Devant les locaux du quotidien "la Nation belge", les reporters
allemands et la population de Bruxelles apprennent la reddition des
armées belges.
28 mai 1940, photographe inconnu 3.3. Quelques exemples de
l’utilisation des haut-parleurs lors de la campagne de France
A. Dunkerque15 « Alors que nous traversions la ville en
direction du port, nous avons dû faire traverser tout notre
matériel sur un ponton. Aménagé avec des fûts d’essence de l’armée
britannique et grâce à l’aide de camarades du 1er régiment de
cavalerie de Prusse-Orientale (Reiter-Regiment 1), la traversée fut
possible assez rapidement, mais de nuit. Malgré le danger d’une
telle traversée et le caractère inhabituel de notre matériel, la
traversée ne fut pas remarquée par les défenseurs du fort.
Toutefois, pour alimenter nos haut-parleurs, nous avions besoin
d’un câble de 1 200 mètres qui nous reliait avec notre générateur
et à notre speaker. Dans un premier temps, le message adressé en
français et en anglais est simple « Rendez-vous, toute résistance
est inutile », puis nous envoyons de la musique. C’est le retour
vers nos lignes qui fut le plus difficile. Cette fois, la traversée
d’un radoub puant avec notre matériel sur notre radeau fut pimentée
par les tirs des défenseurs alliés dont on apercevait les impacts
autour de nous. Mes camarades Grunwald et Grunow ont été plus
attentifs que moi, qui n’ai même pas remarqué les tirs. Au matin,
le drapeau blanc fut hissé et 80 000 soldats furent capturés. Alors
que les prisonniers quittaient le fort. En interrogeant des
officiers, j’apprenais que l’action de nos haut-parleurs avait
accéléré la reddition ».
15 Témoignage d’un reporter de la 621e compagnie de propagande,
dans le magazine « Die Wildente » numéro 25, avril 1962, page
42.
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N° 22 / DAT 33 L28 Le port de Dunkerque aux mains des troupes
allemandes. Après le 4 juin 1940, photographe inconnu
B. La traversée de l’Oise dans le secteur de L’Isle-Adam16 «
Pendant deux jours, le 28e régiment d’infanterie de la 8e division
d’infanterie allemande (Infanterie-Regiment 28 der
8.Infanterie-Division) tente de traverser l’Oise, mais après de
lourdes pertes, le régiment doit renoncer. Le 38e régiment
d’infanterie prend la relève avec en particulier les troupes
d’assaut (Stosstruppen) du lieutenant Alois Prochaska (commandant
du 10./I.R.38). Ce dernier me demande si je ne pouvais pas faire
quelque chose pour faciliter la traversée. Nous avons installé
notre haut-parleur sur les berges de l’Oise et dans la nuit vers
3h00 nous avons commencé à hurler « revenez17 ». Le haut-parleur
crachait tellement fort que les troupes d’assaut du lieutenant en
ont profité pour traverser et prendre par surprise les bunkers qui
sécurisaient l’Oise. Pour son action, le lieutenant Prochaska fut
décoré le 24 juin 1940 de la croix de chevalier de la croix de fer
(Ritterkreuz) ». 3.4. La création et l’organisation des Propaganda
Staffel Frankreich Peu après le déclenchement de la campagne de
Pologne, on évoque déjà l’éventualité d’étendre l’influence de la
propagande sur la population des futurs pays occupés. Toutefois,
les moyens mis à disposition sont bien trop faibles pour espérer
être efficaces. Le ministère de la Propagande est favorable à
l’envoi de personnels et moyens civils. Ce fut le cas immédiatement
après la cessation des combats en Pologne. Avant le début de la
campagne de France, l’Abteilung Wehrmacht Propaganda présente au
haut-commandement de la Wehrmacht l’éventualité d’engager des
éléments civils. Dans une note adressée à l’O.K.W, les points
suivants sont abordés.
16 Témoignage d’un reporter de la 621e compagnie de propagande,
dans le magazine « Die Wildente » numéro 25, avril 1962, pages 42
et 43. L’Isle-Adam se trouve dans le département de la
Seine-et-Oise (aujourd’hui Val d’Oise). 17 « Komm züruck » dans le
texte, ce qui peut-être traduit par « revenez ».
-
21
Dans les territoires occupés (Hollande, France, Belgique) et dès
la cessation des combats, le travail des PK devra être orienté sur
la population.18
- Les Propaganda Staffel19 Holland, Belgien et Frankreich (dont
le terme adéquat est « Staffel Paris ») doivent prendre le contrôle
au plus tôt des moyens de communication (radio et presse) ;
- la presse locale doit paraître dès que possible et doit pour
ce faire être dotée d’un matériel adéquat. Les journaux de langue
allemande et les magazines doivent être distribués et en vente
;
- la radio doit également être en mesure d’émettre ; - les
salles de cinéma doivent rouvrir afin de projeter les actualités
allemandes (Die
deutsche Wochenschau) comme les films de fiction.
N° 23 / Pages du quotidien « La tribune républicaine » du lundi
24 juin 1940. Ce document est un exemple des dernières publications
avant la censure de l’information introduite par les troupes
d’occupation. Le ton sera quelques jours plus tard plus incisif
envers les Anglais en prévision de la bataille d’Angleterre.
Collection particulière
18 À l’image des Pays-Bas qui tombent sous administration
civile, la Propaganda Staffel Holland, dès l’occupation est
administrée par une équipe de civils. Cependant, au sein du
Militärbefehlshaber Belgien/Frankreich, le Propaganda Staffel
Belgien devient Propaganda Abteilung Belgien/Nrodfrankreich. De la
même manière, au sein du Militärbefehlshaber Frankreich, le «
Staffel Paris » devient le Propaganda Abteilung Frankreich. 19 Ici,
« Staffel » peut éventuellement être traduit par équipe.
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22
Le détachement de propagande en France (Propaganda Abteilung
Frankreich), sous le commandement du colonel (Oberst) Heinz
Schmidtke, est dans un premier temps faiblement engagé. À la
mi-juillet 1940, Schmidtke, alors commandant et officier de liaison
au service presse interne du ministère de la Propagande, reçoit
l’ordre de se rendre à Paris pour mettre en place le Propaganda
Abteilung Frankreich.20 Schmidtke doit également développer des
groupements à Dijon, Saint-Germain, Angers, Bordeaux et à partir de
fin 1942 à Lyon. À l’issue des campagnes de l’Ouest, des entités
sont amenées à travailler dans les zones récemment occupées. Ainsi
les Propaganda-Staffeln Paris, Belgien et Niederlande sont créées.
Ces entités sont plus indépendantes que les PK et sont notamment à
l’origine des premières versions étrangères de la revue Signal et
de ses dérivés. Durant les campagnes de l’Ouest, les PK démontrent
leur efficacité et les leçons apprises serviront de base solide
pour les futures campagnes. À Lille, une compagnie de tracts
s’illustre contre des unités françaises encerclées. La publication
de laissez-passer permet la reddition des troupes.
3.5. La production des PK pour la campagne de France Selon ses
différentes missions dictées par le bureau de la propagande au sein
du haut- commandement de l’armée allemande (Wehrmacht Propaganda,
Oberkommando der Wehrmacht, OKW), les reporters des PK doivent
conforter le moral de l’Allemagne tout en affaiblissant celui de la
France. Certaines missions visent notamment les soldats des
colonies françaises. Au sein du groupe d’armées Centre
(Heeresgruppe Mitte), la 689e compagnie de propagande de l’armée de
Terre, sous les ordres de la 4e armée allemande, reçoit la mission
de photographier des prisonniers de couleur dans une situation
dégradante21. Les reporters se déplacent dans le camp de
prisonniers de Mariembourg (au sud de Philippeville) pour
photographier des prisonniers de couleur « se disputant » de la
viande crue. Les cameramen mettent également en scène ces
tirailleurs, en négligeant leur grande combativité, préférant
mettre en relief leur détresse dans les camps de prisonniers. Le
commentaire ajouté aux images filmées, vient encore appuyer le
message de propagande nazie avec des phrases insultantes pour les
tirailleurs22.
20 Consulter les documents référencés RW 4-187-168 à 179
conservés au Bundesarchiv de Freiburg. Datés du 1er juillet 1940,
ces documents précisent la composition des unités de propagande,
les consignes de rédaction et le public visé en France, Belgique et
au Luxembourg. 21 Consulter le document RW 4 -187-100 conservé au
Bundesarchiv de Freiburg. 22 « Célébrée comme son frère de couleur,
cette nuée raciale ardente qui est honteusement utile à la France
pour enflammer l’Europe » dans les actualités allemandes AA 512 au
TC IN 00 : 23 : 18.
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23
N° 24 / DAT 14 L17 Un camp de prisonniers français dans lequel
un secteur est réservé aux troupes coloniales. Mai 1940,
photographe inconnu Pour la seconde fois, le haut-commandement de
l’armée allemande fait réaliser par Fritz Brunsch et Svend Noldan
un long métrage intitulé Sieg im Westen 23. Produit en janvier
1941, ce documentaire présente un habile montage de prises de vues
des cameramen de la section « Film » de l’armée de Terre allemande
(Heeresfilmstelle). Composé de deux parties baptisées « Avant
l’heure décisive » et « La campagne », il évoque les préambules
puis la campagne proprement dite. Sur le schéma des actualités
allemandes « Die deutsche Wochenschau », un autre film retrace la
progression des troupes jusqu’à la prise de Paris, mais cette fois
sur une durée de 42 minutes. L’ECPAD dispose d’une de ces versions
conservée sous la référence AA 512. Au cours des mois de mai et de
juin 1940, les images de la défaite française prennent une place
sans précédent au sein des activités des compagnies de propagande.
Les reporters illustrent la déroute des armées françaises, les
routes encombrées de réfugiés, l’inefficacité des techniques
militaires représentées par les blindés abandonnés et les colonnes
de prisonniers français et belges. Surtout, les échecs allemands
d’hier deviennent les symboles des succès de la Wehrmacht de 1940.
Verdun et les sites de la Première Guerre mondiale sont
particulièrement mis en valeur. L’arrivée des troupes allemandes
sur Paris et la région parisienne est naturellement largement
illustrée ; les monuments comme l’Arc de Triomphe, la place de la
Concorde, le château de Vincennes et celui de Versailles figurent
parmi les éléments de choix pour souligner la défaite française. Le
plus important symbole est l’armistice signé le 22 juin 1940 à
Rethondes dans le wagon de novembre 1918. Mais les reporters
traduisent un sentiment mitigé entre l’admiration d’un pays comme
la France et la fierté de l’avoir vaincu. Les membres des
compagnies de propagande allemandes sont des soldats de réserve
qui, pour beaucoup, ont participé à la Première Guerre
mondiale.
23 Le film ‘Sieg im Westen’ (Victoire à l’Ouest) est référencé à
l’ECPAD sous la référence FT3. Cette version n’est pas complète. Le
« hors-série » des actualités allemandes conservé aux Bundesarchiv
Filmarchiv de Berlin porte la référence DW 512.
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24
N° 25 / DAT 30 L04 À Thulin (Belgique), des prisonniers et un
blessé traversent sous escorte la place du Calvaire. Un canon
antichar de 25 mm Hotchkiss a été abandonné par ses servants. 28
mai 1940, photographe Eric Borchert
N° 26 / DAT 30 L08 À quelques kilomètres de Hensies, non loin de
la frontière franco-belge, des cyclistes allemands prennent du
repos. 28 mai 1940, photographe Eric Borchert
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25
N° 27 / DAA 586 L16 Le chasseur français Bloch 152 n°506 du
sous-lieutenant Gouachon-Noireault du 8e Groupe de chasse (GC I/8)
crashé près de Suippes le 14 mai 1940. Les croix blanches auraient
été tracées par des Français qui auraient pris le chasseur Bloch
pour un avion allemand. À bord du chasseur, le capitaine
(Hauptmann) Hugo-Peter Wiebe, futur chef de la 6e compagnie de
propagande de l’armée de l’air allemande (Luftwaffe Kriegsberichter
Kompanie). Après le 14 mai 1940, photographe inconnu
N° 28 / DAT 139 L12 Le blindé Hotchkiss H-35 n°40055, du 4e
cuirassier de la 1re DLM (Division légère mécanique), unité
identifiable grâce à un écusson représentant Jeanne d'Arc. Ce
blindé a été abandonné à proximité de Romeries à 12 kilomètres à
l'ouest de Le Quesnoy (Nord). Date inconnue, photographe
inconnu
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26
N° 29 / DAT 139 L15 À proximité de Romeries (Nord), un soldat
allemand est tombé lors du combat contre le blindé Hotchkiss H-35
n°40055, du 4e cuirassier de la 1re DLM (Division légère
mécanique). Date inconnue, photographe inconnu
N° 30 / DAT 36 L26 En Belgique (secteur de Dixmude), un blessé
français pris en charge par les services de santé de l’armée de
Terre allemande. Autour du cou, le soldat porte le diagnostic du
médecin allemand. Sur le haut de ce diagnostic, un « W » pour «
Wunde », blessure. Date inconnue, photographe inconnu
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27
N° 31 / DAA 668 L15 Sur le terrain d’aviation de
Bordeaux-Mérignac, des pilotes français et des reporters de la 4e
compagnie de propagande de l’armée de l’Air allemande (Luftwaffe
Kriegsberichter Kompanie). Parmi eux, on reconnaît au centre
portant une casquette, les Sonderführer Anton Watzek et derrière
lui le Sonderführer Hinze. Après le 27 juin 1940, photographe
inconnu
N° 32 / DAT 55 L23 Avenue des Champs-Elysées à Paris, devant la
station de métro Franklin-Roosevelt, des bureaux réquisitionnés par
l’occupant allemand. Fin juin 1940, photographe inconnu
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28
N° 33 / DAT 131 L29 Le 22 juin 1940, la signature de l'armistice
à Rethondes (Oise). À Rethondes, le jour de la signature de
l’armistice, les autorités françaises sortent du wagon. Elles se
composent du général Charles Huntziger (commandait la 2e armée
autour de Sedan), du général Jean Bergeret (chef d'état-major de
l'aviation), du vice-amiral Maurice Le Luc et de l'ambassadeur Léon
Noël, représentant des Affaires étrangères. 22 juin 1940,
photographe inconnu
N° 34 / DAT 131 L13 Rethondes, autour de la clairière, les
journalistes civils et militaires rédigent leur article. Ici, le
journaliste William L. Shirer, correspondant américain de plusieurs
journaux et radios à Berlin. 22 juin 1940, photographe inconnu
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29
Bibliographie Publications
- Signal, eine deutsche Auslandillustrierte als
Propagandainstrument im zweiten Weltkrieg, Rainer Rutz, Klartext,
2007;
- Die Propagandatruppen der deutschen Wehrmacht, Hasso von
Wedel, Neckarmunde Verlag, 1962 ;
- Als Kriegsberichter 1939-1945, Hans Ertl, Steiger Verlag, 1985
; - Die Wildente, Numéro 25, Avril 1962, page 42 ; - Das tönende
Ertz. Deutsche Propaganda gegen die Rote Armee im Zweiten
Weltkrieg,
Stuggart, 1978. Sources
- Bundesarchiv-Militärarchiv (BA-MA), Freiburg ; - Bundesarchiv
Koblenz ; - Bundesarchiv Berlin.
Dossier réalisé par Nicolas Férard Documentaliste responsable du
fonds allemand