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Bajana Kadima-TshimangaJean Omasombo Tshondalodie
StroobantDonatien Olela Nonga ShotshaEdwine SimonsLouis Kadindula
ya MukokoJean-Willy Biayi NzejiMaurice Samuntu Sakaji
TshibolaJean-Pierre Tambwe KabuyaJoris KrawczykMohamed
Laghmouch
Sous la direction deJean Omasombo Tshonda
Rpublique dmocratique du Congo
Un nud gordien dans l espace congolaisKASA-ORIENTAL
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AVANT-PROPOS
1
La srie de publications dont cet ouvrage est la cinquime est
ddie la mmoire de Benot Verhaegen. Arriv au Congo au moment de la
dcolonisation, il anima pendant prs de 30 ans de carrire diverses
structures de recherche et denseignement. Promoteur de la dmarche
de lHistoire immdiate, il a, par ses crits, par sa parole, par ses
enseignements, jou un rle majeur dans les tudes sociales
congolaises.
Nous nous souvenons avec motion et respect de lhomme et du
matre.
-
KASA-ORieNTAl
2
La prsente tude, issue du projet Provinces, soutenu
financirement par la DGCD et coordonn par la section dHistoire du
Temps prsent du Muse royal de lAfrique centrale, est le fruit dune
collaboration entre chercheurs des diverses sections du MRAC,
chercheurs des instituts partenaires congolais (CEP, CERDAC et
CRGM), qui se sont rparti le territoire de la RDCongo, et
chercheurs identifis lintrieur de chaque entit administrative (quil
sagisse des actuels districts ou, pour quelques-unes de ces entits,
dj de provinces, qui attendent daccder au statut de province, comme
le prvoit la Constitution de la RD Congo promulgue le 18 fvrier
2006) .
LE CEP Le Centre dtudes politiques (CEP), (re)cr en 1999
lUniversit de Kinshasa, rassemble des chercheurs/enseignants
relevant de diverses disciplines des sciences sociales ayant le
politique pour champ dtudes. Ses activits couvrent quatre domaines,
la recherche, la formation, la documentation et la publication,
ayant tous pour principal sujet la Rpublique dmocratique du
Congo.
LE CERDAC Le Centre dtudes et de Recherches documentaires sur
lAfrique centrale (CERDAC) de lUniversit de Lu-bumbashi poursuit
les buts suivants : promouvoir des recherches coordonnes sur
lhritage du pass des peuples dAfrique centrale et collationner la
documentation ncessaire et utile cette fin.
LE CRGMLe Centre de Recherches gologiques et minires de la RD
Congo (CRGM) est un service public fonction-nant sous la tutelle du
ministre de la Recherche scientifique. Il a t cr par ordonnance-loi
n82/040 du 5 novembre 1982 en remplacement du Service gologique du
ministre des Mines. Sa mission principale est de promouvoir,
excuter et coordonner des travaux de recherche scientifique et des
tudes diverses dans le domaine des gosciences. La cartographie
gologique, linventaire et ltude mtallognique des ressources
mi-nrales, ltude des risques naturels dorigine gologique,
lexpertise des substances minrales et la constitution des bases de
donnes gologiques figurent parmi ses tches essentielles.
LE MRAC Le Muse royal de lAfrique centrale (MRAC), lun des dix
tablissements scientifiques fdraux que compte la Belgique, abrite
des collections tout fait remarquables (objets ethnographiques en
provenance dAfrique cen-trale, archives compltes de Stanley,
photothque et filmothque, cartes et donnes gologiques, collection
de zoologie de millions de spcimens, xylothque tropicale). En tant
quinstitut de recherche scientifique consa-cr lAfrique, il occupe
une place importante sur la scne internationale dans les domaines
de lanthropologie culturelle, de la zoologie, de la gologie, de
lhistoire et de lconomie agricole et forestire. La section
dHistoire du Temps prsent est une section au sein du dpartement
dHistoire du Muse royal de lAfrique centrale. Elle est ne de
lintgration au muse de lInstitut africain, cr en 1992, qui avait
alors absorb le Centre dtude et de documentation africaines (1971).
La section poursuit une triple mission de documentation, de
publication (la collection des Cahiers africains) et de recherche.
Ses activits sont axes sur lancienne Afrique belge et
particulirement le Congo/Kinshasa. www.africamuseum.be
-
AVANT-PROPOS
3
Rpublique dmocratique du Congo
Un nud gordien dans l espace congolais
Le Kasa-ORientaL
-
KASA-ORieNTAl
4
Coordinateur du projet Provinces
Jean Omasombo Tshonda, chercheur la section dHistoire du Temps
prsent, MRAC, professeur lUniversit de Kinshasa (RD Congo).
Auteurs
Cet ouvrage est le fruit de la collaboration entre les
chercheurs de terrain, en RD Congo, et les chercheurs de la section
dHis-toire du Temps prsent et de diffrentes autres sections du MRAC
Tervuren.Bajana Kadima-Tshimanga et son quipe en RD Congo ont
contribu la rdaction dune premire mouture de la monographie du
Kasa-Oriental.Les chercheurs de la section dHistoire du Temps
prsent du MRAC lont ensuite complte et enrichie, dans les
disciplines relevant des comptences de la section. J.Omasombo sest
charg des chapitres concernant lhistoire et la politique et lodie
Stroobant, de la partie socio-conomique (comprenant les chapitres
sur la dmographie, la sant, lenseignement, lactivit co-nomique et
les transports). Edwine Simons a assur la coordination de ce
volume. Mohamed Laghmouch est lauteur des cartes qui illustrent le
volume. Joris Krawczyk sest charg de liconographie. Tous ces
chercheurs sont considrs comme les auteurs principaux de la
monographie. Leur nom est cit ci-dessous.Les disciplines non
couvertes par les chercheurs congolais ou ceux de la section
dHistoire du Temps prsent, telles la gologie, les risques
morpho-hydrologiques et la flore ont bnfici de contributions de
chercheurs extrieurs ou dautres sections du MRAC. Leur nom est
reproduit en regard du titre de leur contribution dans le sommaire
et la table des matires.Bajana Kadima-Tshimanga, chef dquipe,
sociolinguiste, professeur lInstitut suprieur pdagogique de
Mbujimayi.Jean Omasombo Tshonda, politologue, chercheur la section
dHistoire du Temps prsent, MRAC (Belgique) et professeur lUniversit
de Kinshasa (RD Congo).lodie Stroobant, historienne, chercheur la
section dHistoire du Temps prsent, MRAC (Belgique).Donatien Olela
Nonga Shotsha, sociologue, professeur lUniversit de Kinshasa.Edwine
Simons, secrtaire de rdaction des Cahiers africains et
documentaliste, section dHistoire du Temps prsent, MRAC
(Belgique).Louis Kadindula ya Mukoko, sociolinguiste, chef de
travaux lInstitut suprieur pdagogique de Mbujimayi.Jean-Willy Biayi
Nzeji, philosophe, professeur lInstitut suprieur pdagogique de
Mbujimayi.Maurice Samuntu Sakaji Tshibola,
communicologue-informaticien, chef de travaux lUniversit officielle
de Mbujimayi.Jean-Pierre Tambwe Kabuya, linguiste.Joris Krawczyk,
attach au projet Provinces , section dHistoire du Temps prsent,
MRAC et Service ducatif, MRAC (Belgique). Mohamed Laghmouch,
cartographe, section de Cartographie et Photo-interprtation, MRAC
(Belgique).
Toutes les photographies sont droits rservs ou sous copyright
mentionn. Toute question ou demande dautorisation doit se faire par
crit auprs du MRAC, Service des Publications 13, Leuvensesteenweg,
3080 Tervuren (Belgique).
D/2014/0254/01 ISBN: 978-9-4916-1524-5
Muse royal de lAfrique centrale, 2014.Leuvensesteenweg 13B-3080
Tervurenwww.africamuseum.be
En couverture: Le massacre de Tshilenge, Tshibumba Kanda Matulu,
Lubumbashi, 1979; collection Bogumil Jewsiewiciki. Droits rser-vs.
Lartiste a reprsent le massacre de Tshilenge (Katekelayi) en jouant
sur la distinction entre le message du texte crit et le message de
limage. Alors que lobservateur voit plusieurs personnes prir dans
la rivire sous les balles des parachutistes (la partie gauche du
tableau est coupe sur cette image), sur la terre ferme il y a 3
morts, cest--dire le chiffre officiellement annonc par les
autorits. Tshibumba reprend le dmenti de la presse, annonant
plusieurs centaines de morts (300 enfants) selon la rumeur. Ainsi,
peut-il affirmer quil y a eu un massacre sans risquer des ennuis
avec la scurit de ltat mobutiste. Tshibumba, qui se considrait
comme un historien pictural du Congo, russit ainsi sassurer que les
deux vrits, la vrit factuelle de la rumeur et la vrit tatique,
soient prsentes.
Droits de traduction et de reproduction rservs pour tous pays.
Toute reproduction (mme partielle), autre qu usage pdagogique et
ducatif sans fin commerciale, de cet ouvrage est strictement
interdite sans lautorisation crite pralable du Service des
Publications, Muse royal de lAfrique centrale, 13,
Leuvensesteenweg, 3080 Tervuren (Belgique).Une version en ligne de
cet ouvrage est gratuitement consultable sur le site du muse:
http://www.africamuseum.be/research/publications/rmca/online/
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AVANT-PROPOS
5
sOMMaiReAvant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . 7
PREMIRE PARTIE. LE KASA-ORIENTAL PHYSIQUE . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . 11
Chapitre 1. Localisation, relief et hydrographie . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13Chapitre 2. La
gologie du Kasa-Oriental
par Tshimanga Mulangala . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23Chapitre 3. Les
risques morpho-hydrologiques au Kasa-Oriental
par Godefroid Mubanga Nzo-Ayum . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . 27Chapitre 4. La flore du
Kasa-Oriental
par Jolle De Weerdt, Benjamin Toirambe, Claire Delvaux, Astrid
Verhegghen, Pierre Defourny et Hans Beeckman . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . 33
DEUXIME PARTIE. LES HOMMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Chapitre 5. Occupation de lespace du Kasa-Oriental . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . 45Chapitre 6. Instabilits
sociopolitiques et migrations des Luba Lubilanji . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
55Chapitre 7. vanglisation du Kasa-Oriental . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
TROISIME PARTIE. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE DU
KASA-ORIENTAL . . . . . . . . . . . . . 99
Chapitre 8. Lvolution politico-administrative du Kasa-Oriental .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . 101Chapitre 9. Llaboration administrative de
lancien territoire de Tshilenge . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107Chapitre 10. La
composition territoriale du Kasa-Oriental . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . 111Chapitre 11. Mouvements des populations luba et
conflits despace entre groupements au Kasa-Oriental . . . . . . . .
139
QUATRIME PARTIE. KASA-ORIENTAL: UNE ENTIT POLITIQUE . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
171
Chapitre 12. Ltat du Sud-Kasa: de la province minire ltat fdr .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . 173Chapitre 13. Les Kasaens chasss du Katanga . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221Chapitre 14.
Les pouvoirs politiques au Sud-Kasa . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . 235Chapitre 15. Du Sud-Kasa au Kasa-Oriental
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
247Chapitre 16. Les acteurs luba dans les institutions de la RDC
(1960-1997) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . 255Chapitre 17. Les Luba Lubilanji dans les
institutions depuis lavnement des Kabila pre et fils (de mai 1997
aujourdhui) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
CINQUIME PARTIE. SITUATION SOCIO-CONOMIQUE DU KASA-ORIENTAL . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
Chapitre 18. Mbujimayi: centre nvralgique du Kasa-Oriental . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . 275Chapitre 19. Le secteur minier . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . 285Chapitre 20. Le secteur agro-pastoral . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
339Chapitre 21. Le commerce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
351Chapitre 22. Les voies de communication . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367Chapitre 23. Les
services la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . 387Chapitre 24. Le secteur de la sant
au Kasa-Oriental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
397Chapitre 25. Lenseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
421Chapitre 26. La dmographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 435
Table des matires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . 449
-
KASA-ORieNTAl
6
-
AVANT-PROPOS
7
avant-pROpOs
Les Luba, un peuple que tout le monde semble connatre en
Rpublique dmocratique du Congo (RDC), sont appels Kasaens dans un
certain nombre de rgions du pays. Ces dsignations de Luba ou de
Kasaens se rf-rent, en fait, soit des rfrences socioculturelles trs
complexes, soit encore une origine gographique approximative.
En Rpublique dmocratique du Congo (RDC), les Luba sont rpartis
en divers groupes (ceux des Luba centraux, des Luba orientaux, des
Luba occidentaux, des Luba Upemba, des Luba Katanga/Samba).
Lappellation Luba dsigne donc des peuples aujourdhui parpills dans
diverses provinces: celles du Katanga, du Kasa-Oriental, du
Kasa-Occidental et du Maniema. Dans le langage courant, cependant,
lap-pelation Luba dsigne, dabord, les Luba Lubilanji, du groupe des
Luba occidentaux. Les autres Luba vivant dans les deux actuelles
provinces du Kasa sont identifis comme des Beena Lulua, Beena
Kanyok, Bakwa Luntu et mme comme des Songye.
La difficult quil y a distinguer les peuples dori-gine luba
peut, ds lors, expliquer le recours la dno-mination de Kasaens,
mais celle-ci nous semble inapproprie pour dsigner uniquement les
Luba Lubilanji. Notons que dans les centres miniers colo-niaux du
Katanga, on appelait Kasa [Kasaen] tout individu venu du Kasa. Ce
processus de rduc-tion, dit C. Young (1968: 112-113), est achev
lorsque lindividu accepte cette nouvelle identit invente. Mais ce
dernier est amen recourir la mme sch-matisation pour identifier les
autres groupes sociale-ment et gographiquement diffrents. Au
Katanga, les Kasa [Kasaens] sont ceux qu Kinshasa on
appelle Luba, rservant cet ethnonyme aux seuls Luba du
Katanga.
Lidentification des Luba Lubilanji au terme Kasa est dautant
plus inapproprie que lespace de la province du Kasa-Oriental, telle
que prvue dans la Constitution de 2006, nest pas travers par la
rivire Kasa. Il sagit plutt de son bassin intgrant les rivires
Lubilanji et Mbuji-Mayi qui, en se joignant, consti-tuent la rivire
Sankuru.
Les Luba Lubilanji se disent les descendants dun mme anctre,
Nkole. Ils ont le tshiluba comme lan-gue commune. Ils forment donc
un tshisa (peuple) constitu de clans, dits bisamba (Bakwa ou
Beena), distincts. Lors de la pntration europenne du Kasa la fin du
xixe sicle, la carte de la mise en place des populations luba au
Kasa faisait tat de 55 grou-pements/clans ainsi rpartis : treize
dans la rgion occidentale ; huit dans la rgion centrale ; huit dans
la rgion nord-est et vingt-six dans la rgion sud-est. Trente de ces
groupements/clans se situent adminis-trativement dans le district
de Kabinda (province de Lomami) et seulement 25 dans le district de
Tshilenge, auquel sajoute la ville de Mbujimayi.
Le prsent ouvrage porte sur ce district de Tshilenge et sur la
ville de Mbujimayi qui constituent, ensemble, la nouvelle province
du Kasa-Oriental prvue dans la Constitution du 18 fvrier 2006. On
est au cur du pays luba, fait de groupements/clans qui
senche-vtrent dans des rapports souvent fort complexes. Aussi,
lorsque ses acteurs sengagent dans les enjeux/comptitions
sociopolitiques au niveau local et, sur-tout, dans la conqute de
pouvoir au niveau natio-nal, ils entranent souvent dans leur
dmarche tout le groupe luba qui, en cas dentraves, en subit les
effets, gnralement dramatiques.
-
8
KASA-ORieNTAl
La raison du succs des Luba Lubilanji, peut-on dire avec B.
Jewsiewicki (1989: 336-337)1, est en par-tie la cause de leur
exclusion: la dichotomie entre le monde rural et le monde urbain,
cre et fortement soutenue par le pouvoir colonial belge, avait priv
les Luba dune base sociale ncessaire pour lentreprise de la conqute
du pouvoir. En mme temps, leur position sociale dans les centres
urbains, notamment dans les ceintures urbanises du Katanga et de
Luluabourg, avait t perue travers le prisme ethnique, aussi bien
par les Luba eux-mmes, obligs de se crer des solida-rits urbaines,
que par les Katangaisauthentiques et les Lulua pour qui le prisme
ethnique expliquait leur marginalisation conomique et
professionnelle.
Lethnicit luba fut donc forge, partir dlments de base dans le
monde du village, comme une ethni-cit moderne , dans le miroir des
structures ta-tiques coloniales (Jewsiewicki : 1989). Faisant
partie de lespace moderne de ltat, coupe du monde du village avec
lequel elle navait plus de liens organiques, llite luba se
caractrisa par sa vocation nationale. La raison en est simple: leur
dispersion travers tout le Kasa et la RDC et lexigut de leur
territoire dori-gine interdirent aux Luba des aspirations
dautonomie rgionale. Ils ne disposaient pas dassez de raisons de se
replier dans leur rgion dorigine, de laquelle nombre de leurs
familles taient parties depuis longtemps.
Les Luba se sont tablis au Kasa au cours dune priode comprise
entre le dbut du xviiesicle et le dbut de la seconde moiti du xixe
sicle. Plusieurs groupements/clans forms au xviie sicle se sont
tablis dans la rgion occidentale. En outre, des groupements forms
peu aprs au cours du mme sicle se sont ins-talls en grand nombre
dans les rgions du Sud-Est et du Nord-Est, tandis que ceux forms au
xixe sicle ont occup surtout la rgion sud-est et la rgion centrale.
Ces diffrents groupements/clans ont t proccups par la recherche de
terres offrant des conditions dha-bitat favorables. Ils laissaient
les sols pauvres aux nou-veaux venus. Nous dcouvrons ici lorigine
dun sujet qui continue dalimenter des conflits fonciers locaux
rcurrents jusqu ce jour.
1. Jewsiewicki, Bogumil. 1989. The formation of the political
culture of ethnicity in the Belgian Congo, 1920-1959 . In Vail
Leroy (d.), The Creation of Tribalism in Southern Africa.
Oxford-Cape Town : James Currey-David Philip, pp. 324-349.
Daprs les prescrits de la Constitution du 18fvrier 2006, lactuel
district de Tshilenge et la ville de Mbujimayi constituent la
nouvelle province du Kasa-Oriental. Mais aucun facteur conomique,
poli-tique ni mme ethnique ne prdestinait la rgion des Luba
Lubilanji sriger en entit politique spcifique avant les vnements de
1959-1960. Avec une super-ficie de 14217,19km, soit 0,4% de la
superficie de la RDC, le Kasa-Oriental sera la plus petite des
nou-velles provinces du pays. Il sera moins grand que la ville de
Kinshasa. Il sera galement la seule province monoethnique. Son
espace correspond lancien terri-toire de Bakwanga, fonctionnel
jusqu lindpendance du pays en 1960. Certes, les entits
politico-adminis-tratives du Kasa-Oriental nont, en gros, pas connu
le dmembrement des groupements locaux constitutifs de la priode
coloniale, mais ceux-ci ont accd des statuts administratifs
diffrents, souvent levs ; de celui de district pour lancien
territoire et de territoire pour les secteurs et/ou chefferies. Les
questions rela-tives leur existence politico-administrative et
sociale sont lies aux mouvements des populations (avant et,
surtout, partir de la dcolonisation) qui fondrent lorigine brutale
de la ville de Mbujimayi.
Le Kasa-Oriental devrait assurer son dveloppe-ment en devenant
une province part entire. Dans ce cas prcis, cela ne va pas sans
rappeler certains pi-sodes de lhistoire rcente depuis la
dcolonisation du pays : le peuple luba Lubilanji stait constitu en
un espace autonome de gestion politique lindpen-dance et en espace
montaire au milieu des annes 1990. Mais chaque fois, cause des
conditions pr-caires et malgr lassentiment gnral des populations
qui soutenaient la dmarche, les effets en furent gn-ralement
catastrophiques.
Comme lors de la premire exprience post- indpendance de
dcentralisation, les raisons qui justifient la dcentralisation
actuelle nont pas chang. La Constitution de 2006 apporte, certes,
deux ajouts fondamentaux: 1) le redcoupage en 26 provinces des 11
provinces existantes jusqua la fin de lre Mobutu2; 2) la mise en
place dorganes provinciaux et locaux lus jouissant de larges
comptences et de moyens substan-tiellement accrus.
2. En ralit, cinq de celles-ci (Maniema, Sud et Nord-Kivu,
Bas-Congo et Kinshasa) ne modifient pas leur espace, mme si le
Bas-Congo changera de nom pour sappeler Kongo-Central.
-
AVANT-PROPOS
9
Quarante pour cent des recettes caractre natio-nal collectes au
sein de la province seront retenues la source au profit de
celle-ci, alors que dans la situa-tion antrieure les provinces en
disposaient (souvent plus thoriquement que rellement) de 10
15%.
La mise en uvre de ces dispositions constitution-nelles continue
de soulever de difficiles problmes, et elle est mme porteuse de
grands dangers:
- plusieurs des nouvelles provinces sont dpour-vues des
infrastructures et des moyens humains leur permettant dexercer les
prrogatives qui leur sont attribues;
- la disposition concernant la rpartition des recettes caractre
national est difficile inter-prter (quelle province gnre quelle
recette nationale ?) et risque de crer de grandes in-galits entre
les provinces dans lesquelles sont implantes de grandes entreprises
et/ou qui pos-sdent les points dentre et de sortie du com-merce
extrieur et les autres provinces.
Mais ltat central, confront lui-mme sa res-tructuration, ne
parat pas vouloir/pouvoir sadapter rapidement la nouvelle
dynamique, les traits du pass semblant encore fortement le dominer
et/ou le retenir.
Pour plus dun observateur, la socit congolaise den bas parat
enthousiaste aux thses de la dcen-tralisation envisage. Elle espre
elle-mme, ainsi, simpliquer sans plus tarder dans la recherche de
son dveloppement.
Les responsables du processus de dcentralisation se trouvent
aujourdhui confronts un environne-ment instable et dscuris, du fait
du face--face entre tentatives de freinage et aspirations sa mise
en uvre effective. Or le socle sur lequel construire un systme
politique viable est son assise sociologique. La socit constitue le
terreau dans lequel il doit imprativement senraciner pour tre
durable. Ce qui signifie que la RDC doit sinventer la structure qui
favorise son dveloppement, une charpente adapte sa combinatoire
sociologique. Et ce, dautant plus que les composantes de la scne
internationale confron-tes elles-mmes la ncessit de se rinventer ne
fournissent plus de prcdent paradigmatique auquel se rfrer.
Compte tenu de son histoire et de ses caractris-tiques, la
question laquelle la RDC devrait rpondre ds aujourdhui et non
demain est donc la sui-vante : le renforcement de ltat central
est-il une condition pralable la russite de la dcentralisation
ou la dcentralisation est-elle la filire oblige de la
consolidation de ltat central ?
Le projet initi par le MRAC porte sur la ralisa-tion de
monographies provinciales. Sinscrivant dans la ncessit de bien
identifier dabord chacune des pro-vinces reconnues par dcision
politique, il veut dbou-cher sur une connaissance relle et prcise
de chaque entit provinciale, avec lambition de fournir des don-nes
de fond (politiques, conomiques, gographiques, linguistiques,
sociales) qui faciliteront davantage une politique damnagement du
territoire et de pla-nification rgionale. Et ce, dautant que
chacune de ces nouvelles provinces englobe de vastes territoires
et/ou secteurs administratifs (plusieurs dentre elles sont encore
deux trois fois plus vastes que la Belgique). Plusieurs de ces
provinces correspondent aux espaces des anciens districts dlimits
durant la priode colo-niale. Diverses entits de base dites
coutumires et leurs chefs furent crs par lautorit coloniale, ce qui
ne va pas sans rappeler le caractre pluriel de la socit congolaise
dans laquelle les rapports sociaux se sont transforms et qui voit
crotre les dsaccords entre tenants de la tradition et partisans de
la modernit. la suite du caractre dynamique du systme
dapparte-nance li au brassage de la population, lurbanisation et la
modernisation, lethnicit sur laquelle se fonde lidentit et
lappartenance la nationalit congolaise redevient signifiante
politiquement, surtout dans un contexte lectoral ; pourtant, elle
apparat largement aujourdhui comme un concept fabriqu ou refabriqu
qui, de ce fait, sest largement fossilis et mu en dto-nateur de la
conflictualit entre candidats au pouvoir.
Si la dcentralisation est un sujet de discussion actuel, elle a,
en fait, t lobjet dessais et de discussions rcurrentes au cours des
priodes antrieures et la loi organique vote le 10juillet 2008 au
Parlement congo-lais nest pas une avance radicale pour
lorganisation des units administratives. Les choix en matire
dor-ganisation administrative qui furent faits dans le pass
salignaient souvent sur des propositions qui atten-daient dtre
confrontes au vcu et qui taient donc susceptibles de
modifications/rvisions ultrieures. Des retouches ont t opres, de-ci
de-l, au fil du temps, souvent sans vision densemble, rsultant
sur-tout dun arbitrage des conflits de pouvoir au niveau local en
fonction des intrts des autorits suprieures. Mais dans la mesure o
celles-ci nont pas fait lobjet de publication, la connaissance
populaire et de nombreux travaux continuent reproduire des donnes
qui ne sont pas toujours concordantes avec la ralit du ter-
-
10
KASA-ORieNTAl
rain. Ainsi les limites administratives des diffrentes entits
reproduites dans des cartes sont-elles parfois peu prcises, et
certaines dnominations des secteurs, des chefferies et des
groupements qui les composent varient-elles parfois dune source
lautre. la suite des importants mouvements de population que le
ter-rain congolais a connus, consquences dvnements successifs et
souvent violents ou de laccroissement des difficults
socio-conomiques et de communication entre les rgions du pays,
divers villages ont, en effet, pu disparatre ou voir leurs sites
dplacs, dautres se sont agrandis, voire crs.
Le dcoupage des units provinciales devra encore rvler ses
limites une fois celles-ci confrontes la ralit, la gestion
effective du territoire congolais res-tant largement confronte de
nombreux dfis. Les groupements qui sont une subdivision des
secteurs et des chefferies et dfinis comme units territoriales de
base attendent encore dtre dnombrs. Pourtant, ils constituent la
circonscription pour les lections locales, des lections qui ont t,
ce jour, continuel-lement postposes. Les assembles provinciales ont
coopt des chefs coutumiers, raison de 10 % du nombre de leurs
membres.
La loi imposait une mme procdure, impliquant aussi bien les
chefs de groupement que ceux de chef-feries. Dans son excution, les
situations dans les diffrentes provinces se sont rvles contrastes.
La province du Bas-Congo ne compte aucune chefferie, lquateur en a
2, le Kasa-Occidental 3, le Kasa-Oriental 7, le Bandundu 11, tandis
que la Province-Orientale en a 139, le Katanga 55, et que les trois
provinces de lancien Kivu (Maniema, Nord et Sud-Kivu) sen partagent
42. Il sagit l en grande partie du rsultat de politiques diffrentes
appliques dans la gestion des populations par les responsables des
quatre provinces que comptait le Congo belge jusquen 1933.
Le projet du MRAC rappelle aussi que les vne-ments ayant conduit
lchec de la premire dcentrali-sation au cours de la Premire
Rpublique (1960-1965) sont toujours peu ou mal connus, de mme que
la gestion concrte, durant la priode Mobutu, dans les diffrentes
entits. Avancer vers un futur rassurant aprs avoir mieux situ le
prsent, cela ncessite aussi de tirer les leons du pass, ft-il
lointain ou rcent. Bien que les dlimitations des territoires voire
des nouvelles provinces naient en gnral pas chang depuis les
rformes inities au cours de la priode coloniale, les services
publics congolais ne disposent pourtant, dans la plupart des cas,
que de peu de docu-
ments (fussent-ils anciens ou nouveaux), toujours par-tiels ou
fragmentaires.
En aucun cas, ils ne possdent de documentation (mme ancienne)
pouvant leur fournir une vision densemble de la situation dune
entit provinciale, car les travaux approfondis et exhaustifs sur
les provinces sont rests rares. Do la ncessit premire de
rassem-bler les diverses tudes partielles existantes, mais
par-pilles, et de combiner diverses sources relevant du pass et du
prsent (tant du point de vue interne que du point de vue externe,
la gopolitique conomique et sociale nationale et rgionale a
beaucoup chang, suite la fois des crises locales internes la RDC,
qu des crises rgionales proches ou lointaines). Combiner les donnes
de terrain recueillies par les quipes de recherche locales en RDC
mises en place par le pro-jet et celles se trouvant tant dans
diverses institutions congolaises (universits, centres de recherche
ou ser-vices publics) quau muse de Tervuren constituera ainsi une
avance importante.
Je tiens remercier de manire particulire la Coopration belge au
Dveloppement, le ministre belge des Affaires trangres et la
Politique scienti-fique qui appuient de nombreux projets de
recherche et activits mens au MRAC. Cette tude monogra-phique du
Kasa-Oriental, qui entre dans ce cadre, constitue la cinquime
publication dune srie qui devra couvrir lensemble des provinces
dictes dans la Constitution de la RDC: une tche immense, mais
essentielle! Il est prvu, dans le cadre de la dcentrali-sation, que
lenseignement au niveau du primaire et du secondaire soit en partie
consacr ltude des ralits locales, cest--dire celles de chacune des
provinces. En sengageant dans la production des monographies des
provinces, le MRAC espre renforcer la qualit de son expertise, en
mme temps quuvrer lenrichis-sement de la connaissance sur ce grand
pays dAfrique, afin dappuyer les efforts de tous ceux qui
contribuent son dveloppement.
Cette monographie a bnfici des donnes de recherche de Mukadi
Luaba Nkamba et de Philmon Muamba Mumbunda, des tmoignages de
Thomas Kabangu et des services de Martin Kalonga Shaumba, Lucie
Longa, tienne Ndaie wa Ndaie, Tadisha Ngoie et Jean-Marie
Tshibuabua Diakalenga.
tous, le MRAC prsente ses remerciements.
Guido Gryseels,Directeur gnral
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pReMiRe paRtie
Le Kasa-ORientaL pHYsiQUe
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KASA-ORieNTAl
12
Carte du territoire du Kasa-Oriental
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PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
13
1. LOCaLisatiOn et COMpOsitiOn adMinistRative
Le Kasa-Oriental qui fait lobjet de la prsente monographie est
lune des vingt-six provinces annonces de la Rpublique dmocratique
du Congo prvues par la Constitution de 20063.
Du point de vue de sa toponymie, cette province emprunte son nom
au bassin hydrographique du plus puissant affluent du fleuve Congo,
situ sur la gauche: la rivire Kasa, nom qua port la province du
Kasa sous la colonisation belge. Le qualificatif oriental a t
attribu la partie orientale de cette ancienne province lors de sa
scission en deux, en 19664. Aujourdhui, ce qualificatif se rapporte
au seul district de Tshilenge, un des trois districts qui formaient
le Kasa-Oriental de lre Mobutu. Ce dis-trict, cr en 1977 et auquel
se rattache la ville de Mbujimayi, correspond pratiquement lespace
ocup par l tat autonome du Sud-Kasa entre 1960 et 1962 ou, encore,
la province du Sud-Kasa entre 1962 et 1966, sans les territoires de
Ngandajika et Kamiji, rests attachs au district de Kabinda.
Notons que cette province, qui porte le nom de Kasa -Oriental
nest pas traverse par la rivire Kasa. Elle est traverse par les
rivires Lubilanji et Mbuji-Mayi qui, en se rejoignant, constituent
la rivire Sankuru.
3. Constitution de la Rpublique dmocratique du Congo, art. 2,
2006.4. ce sujet, lire lordonnance-loi n66/205 du 6 avril 1966
modifiant la division du territoire de la Rpublique.
Avec une superficie de 9699 km, le Kasa-Oriental est la plus
petite des nouvelles provinces de la Rpublique dmocratique du Congo
prvues dans la Constitution du 18 fvrier 2006. Il sera moins grand
que la ville de Kinshasa, la capitale du pays.
Il est au cur de la Rpublique dmocratique du Congo. La majeure
partie de la province est situe une altitude variant de 450 900 m
sui-vant une direction nord-ouest et sud-est. Le Kasa-Oriental se
trouve entre les parallles 5 26 et 6 46 de latitude S et entre les
mridiens 22 51 et 2417 de longitude E. Il se situe entirement lest
du mridien de Greenwich dans lhmisphre sud. Il stend entre la rain
forest de Dimbelenge-Tshilunde-Bakamba au nord et la limite
septentrio-nale du socle cristallin au sud, puis entre la ligne de
partage des eaux de la Lulua et de la Lubi louest, et la rivire
Sankuru-Lubilanji et la limite ouest du territoire de Kabinda
lest.
Le Kasa-Oriental est habit essentiellement par le peuple luba
Lubilanji. Son espace correspond lancien territoire de Bakwanga,
fonctionnel jusqu lindpendance du pays en 1960. Certes, les enti-ts
administratives du Kasa-Oriental nont pas connu de dmembrement des
groupements locaux constitutifs de la priode coloniale, mais
ceux-ci ont accd des statuts administratifs levs, soit de district,
soit de territoire. Les questions relatives leur existence sont
lies aux mouvements des populations (avant et, surtout, partir de
la coloni-sation) dont relvent la naissance et lexpansion de la
ville de Mbujimayi.
CHapitRe 1
LOCaLisatiOn, ReLief et HYdROgRapHie
-
KASA-ORieNTAl
14
Nous allons examiner larchitecture politico-administrative des
territoires constituant le district, tous crs par lordonnance n
82/069 du 28 mai 19825.
1.1. teRRitOiRe de tsHiLenge
Le territoire de Tshilenge couvre une surface de 1952km2
(Rapport annuel de la zone Tshilenge 1988). Ses limites
correspondent celles de la chefferie Bakwa Kalonji.
Il est born au nord par le territoire de Katanda et la rivire
Lubilanji, qui sert de frontire entre ces deux territoires; au sud
par la rivire Kalelu qui le spare du territoire de Luilu ; lest par
la mme rivire Kalelu qui le spare du territoire de Ngandajika; et
louest par la rivire Mbuji-Mayi qui le spare des territoires de
Miabi et de Lupatapata dune part, et de la ville de Mbujimayi
dautre part.
Le territoire de Tshilenge se comprime entre les bassins des
rivires Mbuji-Mayi, Lubilanji et Kalelu. Il est dot, dans sa partie
nord, du plateau de Tshipuka avec un rseau hydrographique trs
faible densit de cours deau, correspondant lensemble des roches
prcambiennes (Cimuanga Mbuyi 1997). Dans cette mme partie, on
rencontre deux petits lacs de rgions karstiques, Lombe et Ndinga
(Beena Kalenda), et la Tshitandayi, un petit cours deau qui se perd
en amont de sa source.
Dans la partie sud de Tshilenge, le plateau a un profil de type
subrien, profondment incis par un rseau de valles hydrographie
dense.
1.2. teRRitOiRe de Miabi
Le territoire de Miabi a une superficie de 1700 km2. Il est
entirement situ dans louest du Kasa-Oriental o il partage ses
limites avec le terri-toire de Kabeya-Kamuanga, au nord, le
territoire de Lupatapata, lest, le territoire de Tshilenge, au sud,
et le territoire de Kamiji dans le district de Kabinda, louest.
5. Notons que diverses donnes relatives la superficie des
territoires diffrent gnralement dune source lautre; elles doivent
donc tre considres comme indicatives.
1.3. teRRitOiRe de LUpatapata
Le territoire de Lupatapata a une superficie de 2500km2. Il est
born:
- au nord par le territoire de Dimbelenge (Kasa-Occidental);
- lest par:- la Lubilanji-Sankuru, qui le spare du terri-
toire de Lusambo (nord-est),- la Mbuji-Mayi qui le spare du
territoire de
Katanda,- la Muya, la Kanshi ainsi que la limite ouest
de la ville de Mbujimayi, qui le sparent de la ville de
Mbujimayi,
- le territoire de Tshilenge (sud-est) ;- louest, par:- la
Mulenda (nord-ouest), qui le spare du ter-
ritoire de Dimbelenge au Kasa-Central,- le territoire de
Kabeya-Kamuanga,- la Nkatshia (sud-ouest), qui le spare du ter-
ritoire de Miabi.
1.4. teRRitOiRe de Katanda
Il stend sur une superficie de 1836 km2. Il est limit:
- au nord par les rivires Masu et Kanamu qui le sparent du
territoire de Lusambo (district de Sankuru);
- lest par le territoire de Kabinda;- au sud par la Lubilanji et
Luvula qui le spa-
rent du territoire de Ngandajika (district de Kabinda);
- louest par les rivires Mbuji-Mayi, Lubilanji et Sankuru qui le
sparent du territoire de Lupatapata, de la ville de Mbujimayi et du
ter-ritoire de Tshilenge.
1.5. teRRitOiRe de KabeYa-KaMUanga
Il a une superficie de 3493km2. Il est born au nord par le
territoire de Dimbelenge dans le district de la Lulua jusqu la
rivire Lubi; lest par le ter-ritoire de Lupatapata et une partie du
territoire de Miabi ; au sud par le territoire de Miabi jusquen
amont de la rivire Lubi, et louest par le territoire de Dibaya.
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PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
15
La route reliant la ville de Mbujimayi Miabi. (Photo quipe
locale, 2011.)
La route Mbujimayi-Lupatapata. (Photo quipe locale, 2011.)
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KASA-ORieNTAl
16
1.6. viLLe de MbUjiMaYi
Elle a une superficie de 145,19km2. Le site de la ville de
Mbujimayi est fait dune succession de crtes orientes dune part du
sud-ouest au nord-est et, dautre part, du nord-ouest au sud-est et
dune ligne de crte principale oriente de louest lest.
La ville de Mbujimayi stend entre 65 et 610 de latitude S et
2327 et 2340 de longitude E. Elle est situe 930 km de Kinshasa, la
capitale du pays. Elle prsente la forme dun quadrilatre. Elle est
situe sur le plateau du Kasa, lgrement vallonn. Elle est limite par
le territoire de Lupatapata au nord, louest et au sud, et lest par
la rivire Mbuji-Mayi, qui constitue sa frontire avec le territoire
de Katanda.
2. ReLief6 et CLiMat
Avec un relief travers par les valles des cours deau et un
climat chaud et humide qui dtermine la vgtation et le sol, le
Kasa-Oriental constitue une entit qui possde sa physionomie
propre.
2.1. ReLief
Le Kasa-Oriental a pour relief un bas plateau dont laltitude
moyenne varie entre 500 et 1000m. Ce bas plateau a une inclinaison
sud-nord et prsente des surfaces peu accidentes et mollement
vallon-nes. Sur le plan gographique, la grande observa-
6. Voir la carte orographique et hydrographique du Kasa-Oriental
dans le cahier hors-texte.
La route Mbujimayi-Kananga. (Photo quipe locale, 2010.)
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PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
17
tion que lon peut faire concerne le ravinement qui y a ralis des
formes drosion trs rpandues et fort spectaculaires, les risques
drosion. Ce sont des entonnoirs parois raides dans la srie msozoque
qui affectent les migmatites pourries. Il en existe des actifs et
des morts o la vgtation herbace et arbustive colonise toute la
pente (Raucq 1958).
Sur de grands espaces, on peut observer de nom-breuses petites
lvations spares par des valles profondes o coulent quelques cours
deau et affleu-rent des roches dures. On y compte ainsi des
inter-fluves plats des surfaces tranquilles, qui sont des sites
favorables lhomme.
Le Nord du Kasa-Oriental reste domin par des plateaux dont
laltitude moyenne varie entre 500 et 797m. Ils sont profondment
inciss par un rseau hydrographique qui les a entaills pour donner
des plateaux dchiquets. Nanmoins, ils contiennent quelques reliefs
rsiduels. Les plus importants sont les monts Lupatapata (764m),
Kankelenge (797m), Kalundu (765 m), Katekelayi (665 m), Katalama
Bakwa Tshilanda (664 m), Tshinkasa (769 m), Tshibombo Bakodila (638
m), Kaluba (708 m), Kalengela (671 m), Kandunga (834 m), Katenta
(798m), Bajilanga (627m) et Kabatata (811m).
2.2. CLiMat
Le Kasa-Oriental, voisin de lquateur, est une province dont les
lments majeurs du climat sont la temprature et les prcipitations,
auxquelles il faut ajouter aussi le vent.
La classification de Kppen qualifie le climat du Kasa-Oriental
de type A. Il sagit dun climat tro-pical humide o la temprature
diurne du mois le plus froid est suprieure 18 C. La temprature
moyenne annuelle varie de 25 C dans le nord 22,5 C dans le sud de
la province. Les variations
annuelles des tempratures sont peu importantes. Leur cart varie
entre 1,5 2 degrs suivant les sai-sons. En revanche, les variations
journalires pr-sentent plus damplitude. Les tudes rcentes de Kambi
Dibaya ont dmontr que dans la rgion les tempratures moyennes
annuelles ont une tendance la hausse (laugmentation varie entre 0,6
et 1C).
On y rencontre gnralement les types de climats suivants: le
climat de type Af, un climat quatorial caractris par labsence de
saison sche, et le climat de type Aw, caractris par une saison sche
denvi-ron deux mois. Le type Aw2s sobserve dans la partie nord
tandis que le type Aw3 dans la partie sud du Kasa-Oriental (Les
Rgimes moyens et extrmes des climats principaux du Congo 1975).
Le Kasa-Oriental connat un climat tropical humide caractris par
une longue saison des pluies, qui dure neuf mois, et une courte
saison sche de trois mois, dont les dates approximatives de dbut
sont le 15 mai pour la saison sche et le 15 aot pour la saison des
pluies. On y relve cependant aussi une diminution sensible des
pluies en janvier.
2.2.1. La teMpRatUReAu Kasa-Oriental, langle dincidence des
rayons
solaires varie trs faiblement parce que ceux-ci sont proches de
la verticale. Linsolation pendant lanne est en moyenne de 10 h 45.
Cette insolation et le degr dhumidit trs lev qui rgularise la
temp-rature sont autant de facteurs qui font que les tem-pratures
moyennes sont toujours leves pendant lanne et sont marques par une
faible variation.
2.2.2. Les pRCipitatiOns Les isohytes de 1600mm au Nord et de
1500mm
au Sud dlimitent la province du point de vue de la latitude. Il
existe ainsi au Kasa-Oriental une
Tableau 1.1. Relev des moyennes mensuelles et annuelles
Mbujimayi de 1992 2009Moyenne mensuelle (en mm)
J F MA A M J JT A S O N D187 142 166 156 49 15 11 64 120 153 251
175 1490
Moyenne annuelle1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 20091222 1561 1428 1339
1643 1360 1617 1474 1347 1745 1693 1590 1590 1298 1687 1501 1243
1711 1490
Source : Direction de Production /dpartement des Mines et
Gologie/division de Gologie/MIBA.
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KASA-ORieNTAl
18
moyenne annuelle des pluies qui dpasse 1400mm. Ces pluies,
dorigine convective, sont aussi dues linstabilit de lair. Mais leur
relation avec le passage du soleil au znith nest pas exclue.
Lexamen des prcipitations montre que les hau-teurs des pluies
ont tendance augmenter dans la rgion mais les jours de pluies
diminuent par an et varieraient entre 80 et 120 jours. Les pluies
se concentrent de septembre avril. Lon observe par-fois des
perturbations en saison des pluies quon peut appeler des
pseudo-scheresses. Celles-ci affectent grandement la croissance
normale des cultures.
2.2.3. Les ventsLe Kasa-Oriental se situe dans un territoire
balay alternativement par les alizs du sud-est et du nord-est.
La convergence intertropicale de ces vents suit le balancement du
soleil entre les deux hmis-phres et forme une zone dans laquelle il
tombe des prcipitations, abondantes en saison des pluies.
Ainsi, l o se trouve cette zone, cest la saison des pluies qui
prdomine. En juin par contre, la province est balaye par laliz
froid du sud-est. Ce qui en fait le domaine de la saison sche. La
petite scheresse de janvier est, en revanche, due lapproche de
laliz du nord-est, qui est chaud et sec.
3. HYdROgRapHie
Le Kasa-Oriental appartient au bassin fluvial de la Mbuji-Mayi
(si lon considre la thorie de la rgio-nalisation labore par J.
Buache, cit par M. Solotshi, 1985). La rivire Mbuji-Mayi joue le
rle dune vri-table colonne vertbrale, tant donn quelle traverse le
centre de la rgion, et baigne presque tous les ter-ritoires
administratifs. Exception doit toutefois tre faite du territoire de
Kabeya-Kamuanga louest, qui chappe ce bassin hydrographique, mais
appartient celui de la Lubi. Cette dernire et la Mbuji-Mayi sont
des affluents du Sankuru, affluent du Kasa7.
Dans son tude, Tshimanga Mulangala (2009) met en vidence
lexistence de trois rseaux hydro-graphiques diffrencis, troits, lis
la gologie de la rgion. Dans le Nord et le Nord-Est, sur les
sur-faces daplanissement domines par les formes dis-sques, existe
un rseau hydrographique dense et trs ramifi. Au Sud, le rseau
hydrographique est moins dense sur les terrains prdominance
gra-nito-gneissiques. Dans la rgion calcaro-dolomique, le rseau est
lche et peu ramifi, assimil au rseau
7. La rivire Sankuru est appele Lubilanji avant son confluent
Kalelu.
Le pont sur la Lubi, lentre-sortie de Kabeya-Kamuanga. (Photo
quipe locale, 2010.)
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PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
19
pseudo-arique. P. Raucq qualifie la rgion darique, ce qui est
pjoratif. Dun point de vue hydrogra-phique, cette tude mrite une
attention particulire (Tshimanga 2009: 30).
Ainsi Tshimanga explique-t-il la prsence de dpts diamantifres
fluviaux discontinus dans les principaux cours deau et leurs
affluents, particu-lirement : Mbuji-Mayi, Lubilanji-Sankuru, Lubi,
Nkatshia, Mujila, Tshiniama, Ngingidi, Tshibwe, Tshiuma, Kanshi,
Nsenga-Nsenga Ces cours deau ont contribu la distribution des
formations flu-viales diamantifres dans la rgion
calcaro-dolomi-tique et dans celle du Nord. Aprs la tectonique et
lascension des venues kimberlitiques, il sen est suivi une longue
priode daltration et de libration des diamants de pipes et dykes.
Il y eut ensuite le trans-port et laccumulation des matriaux
diamantifres dans des rgions dprimes o convergent les cours deau
pourvus des chenaux dans lesquels existent des barres naturelles
(Tshimanga: 33). Ce sont ces allu-vions diamantifres que
recherchent les creuseurs de diamants.
3.1. Les COURs deaU
Le plateau du Kasa-Oriental est entaill par les valles des cours
deau dont lcoulement est en gn-
ral mridien, cest--dire du sud vers le nord. Ces cours deau ont
un rgime fluvial tropical caractris par une alimentation abondante
pendant la saison des pluies, mais avec des crues se prsentant avec
retard et des tiages la fin de la saison sche. On enregistre ainsi
de hautes eaux en saison des pluies, et de basses eaux en saison
sche.
Lors de chaque dcroissance progressive des dbits, de
ralentissement temporaire de la vitesse du courant deau, de la
divagation ou de la submersion des lits majeurs, des bassins et
plaines dinondation qui senvasaient, il se dpose des sdiments
diaman-tifres diversifis, dont ceux du fond du chenal, des mandres,
des levs naturels, des dpts de bassins et plaines dinondation o les
creuseurs vont effec-tuer des sondages pour y chercher des
diamants.
Le cours des rivires est tranquille pour len-semble des sections
situes une altitude infrieure 500m. Le passage un niveau suprieur
est mar-qu par la prsence de rapides et mme de chutes. Cest le cas
de la Lubi Mulowayi.
Les principaux cours deau du Kasa-Oriental sont:
- la Lukula : affluent de la Lubi ; cette rivire passe lextrme
du Kasa-Oriental; elle prend sa source au sud;
La rivire Lubilanji au niveau du pont lentre et la sortie de la
cit de Katanda. (Photo quipe locale, 2010.)
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KASA-ORieNTAl
20
- la Lubi : elle prend sa source en territoire de Luiza dans le
district du Kasa et passe louest du Kasa-Oriental (territoire de
Kabeya-Kamuanga); elle est un important cours deau qui coule du sud
vers le nord et se dverse dans la rivire Sankuru au niveau de
Lusambo;
- la Kalelu (ou Luilu) : elle passe au centre du Kasa-Oriental
et scoule vers la Lubilanji au nord. Elle charrie dans ses
alluvions les grains de diamants; sa source se situe au
Katanga;
- la Lubilanji: elle est lest du Kasa-Oriental; sa source se
situe dans le Haut-Lomami (province du Katanga), prs de Malonga.
Ses affluents importants sont la Luilu et la Mbuji-Mayi;
- la Kanshi : cours deau au sud de la ville de Mbujimayi qui se
dverse dans la rivire Mbuji-Mayi;
- la Mbuji-Mayi : cette rivire coule du sud au nord et arrose
dans sa frange sud-est la ville de Mbujimayi laquelle elle a donn
son nom.
Ces cours deau constituent la rivire Sankuru juste aprs leur
confluence en aval de la cit de Tshiala dans le territoire de
Katanda (o se trouve la centrale hydrolectrique).
Le territoire de Miabi stend sur le plateau du Kasa entaill par
les cours deau. Ceux-ci sont parta-gs entre deux bassins
hydrographiques: celui de la Mbuji-Mayi lest, avec les rivires
Mudiba-Nkatshia et Movo ; et celui de la Lubi louest, drainant les
rivires Kakangayi, Tshiyamba et Mujila.
Le territoire de Kabeya-Kamuanga est parcouru du sud-ouest lest
par la rivire Kalombo, qui se jette dans la partie suprieure de la
Lubi. Celle-ci coule du sud vers le nord; sa source se situe en
terri-toire Bakete et se jette dans la rivire Sankuru. Dans la
partie ouest-nord du territoire, cest la rivire Basanga qui a pour
confluent la Mulunguyi; elle se jette dans la Lukula; dans la
partie est-nord se trouve la Mulenda.
Dans le secteur Ndomba, coulent : dans le nord, les ruisseaux
Mabila, Buduwa, Bondo, Biasa, Kamijuwa, Dijiba Kanjinga, Mbiye,
Tulondu, Ndamisha, Mulamba Mubola, Nsabwa et Kalayi ; dans le sud,
les ruisseaux Midi, Mukunze et la rivire Kakangayi, qui se jette
dans la rivire Lubi; lest, les ruisseaux Dangisha et Lobo; louest,
la Lubi et la Kakangayi.
La rivire Kanshi, affluent de la Mbuji-Mayi. (Photo quipe
locale, 2010.)
-
PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
21
La rivire Mwanza-Ngoma constitue la frontire ouest du
Kasa-Oriental avec le district de la Lulua.
Le territoire de Katanda est en fait le plus arros du
Kasa-Oriental. Il rassemble les eaux de la rivire Lubilanji et de
ses affluents (Mutuayi, Bufua, Ngandu, Kankulu et Mulunguyi). Ces
affluents sont eux-mmes tributaires des eaux de Tshiabukongolo,
Nsumpi, Tungayi, Kunduyi, Pambwe, Kankala et Tshisulanga.
Signalons les petites rivires comme la Muavi et la Kahindo chez
les Bakwa Ndaba8, qui sont aussi des affluents de la Lubilanji; et
la Ngomba chez les Bakwa Bowa, qui se jette dans la rivire
Mbuji-Mayi.
Le territoire de Tshilenge est un plateau vallonn limit par
trois rivires principales : louest, la Mbuji-Mayi ; lest la rivire
Lubilanji; au sud-est la rivire Luilu, appele aussi Kalelu.
part ces rivires, on citera: la Muya, qui baigne le secteur
Lukalaba pour se jeter dans la Lubilanji et
8. Bakwa Ndaba est lexpression consacre pour dsigner ce clan
luba du Kasa-Oriental. Mais les ouvrages existants font cependant
mention de la forme Bakwa Ndoba qui est incorrecte.
la Kalelu, deux affluents de la Luilu. Citons aussi le lac
Tshitandayi dans le village Beena Mbuyi et le lac Lomba Beena
Kalenda.
3.2. Les LaCs
Le Kasa-Oriental possde des cours deau souter-rains et des
rsurgences (dans les valles des cours deau de la srie
calcaro-dolomitique), les plans deau ferms (sans coulement : cas
des lacs Munkamba la frontire nord-ouest du territoire de
Kabeya-Kamuanga et le district de la Lulua dans la province du
Kasa-Occidental, des lacs Lomba et Ndinga, et de la rivire
Tshitandayi qui se perd un peu son aval Beena Kalenda dans le
territoire de Tshilenge) et les plans deau ouverts qui ne sont que
des expansions lacustres et des rtrcissements(cas de la MFwa9).
Ils ressemblent des lacs de plaisance, lieux propices au
tourisme. On peut y dvelopper lcotourisme.
9. La MFwa est une rivire en expansion lacustre qui se jette
dans la Lubi ; elle est souvent assimile au lac la suite de
lexpansion des eaux.
La rivire Mbuji-Mayi. On aperoit les creuseurs de diamants
alluvionnaires Mbujimayi. (Photo quipe locale, 2010.)
-
KASA-ORieNTAl
22
Beena Tshiloba, dans le secteur de Kakangayi dans le territoire
de Miabi, existe un tang dacide naturel qui offre une curiosit
touristique.
Dans la partie septentrionale du territoire de Kabeya-Kamuanga,
le lac Munkamba, au nord-ouest, est la frontire avec le district de
la Lulua. Chacune de ces deux entits administratives en revendique
la proprit. Quant au lac MFwa, il est situ au nord-est du
Kasa-Oriental10.
10. Le lac MFwa a une longueur de 1500m sur 500m de largeur. Sa
profondeur moyenne est de 30m. Ce lac est dune
Dans lhinterland de la ville de Mbujimayi, un tang artificiel
dnomm lac Monde arabe , est apparu autour des annes 2000 dans la
commune de Bipemba. noter que les alentours de Mbujimayi sont
constitus dun terrain calcaire qui connat un important coulement
souterrain.
clart de cristal. Leau est bleue, passant tantt au vert. Ce jeu
de couleurs est d la prsence, dans le fond du lac, de pierres et de
sable.
Lac Munkamba dans le territoire de Kabeya-Kamuanga. (Photo quipe
locale, 2010.)
Rfrences
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Tshilenge, Travail de fin de cycle. Mbujimayi, ISP.Les Rgimes
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diamant dans lorganisation rgionale. Cas de Mbujimayi et ses
environs au Kasa-Oriental/RDC. Thse de doctorat. Universit de
Lubumbashi.
-
23
Cette partie porte sur la richesse minire, objet dexploitation
industrielle et arti-sanale. cause de lintrt conomique suscit par
lexistence des gisements dia-mantifres, diverses tudes caractre
gologique ont dj t ralises par Lucien Cahen (1951), Carlos Fiermans
(1955, 1966 et 1977), Edmond Polinard (1935, 1939 et 1949), Paul
Raucq (1956, 1958, 1959 et 1970), I. Wasilewsky (1952 et 1954), I.
De Mangee (1947 et 1949), et John Barry Dawson (1967). Ces travaux
fournissent un aperu global de ltat des connaissances gologiques du
district de Tshilenge et en donnent les grands traits.
1. tRaits pRinCipaUx11
Dans toute la rgion du Kasa, deux grands ensembles sordonnent
en:
-un soubassement dge prcambrien, consti-tu des roches
sdimentaires plus ou moins plisses, des formations mtamorphiques et
des roches cristallines. Dans le milieu tudi, comme partout au
Kasa, le Protrozoque (dge prcambrien) est reprsent par:
- les formations cristallines du complexe de base, antlulua et
trs fortement plisses,
- les formations du groupe de la Lulua (srie schisto-grseuse) en
relation avec le Kibaras du Katanga,
11. Voir la carte gologique et minire du Kasa-Oriental dans le
cahier horts-texte.
- les roches ruptives antrieures au super-groupe de la
Bushimay12 (vieux socle cristal-lin : granites, grono-diorites,
dont certains pourraient tre dorigine magmatique pure),
- le supergroupe de la Bushimay. Dge pr-cambrien, ce dernier est
connu sous lappel-lation de systme de la Bushimaie, nom donn par
Edmond Polinard (1935) un ensemble de roches dolomitiques et
schisto-grseuses affleurant partout dans la rgion. Il est compos de
calcaires dolomitiques et de dolomies, dans lesquels sintercale un
impor-tant niveau de brche et, vers le haut de la srie, des niveaux
schisteux de faible pais-seur. La srie comprend une faible
proportion de schiste. Elle favorise les effondrements;
- une couverture forme des roches tendres ou meubles en couches
subhorizontales dge crtacique infrieur et cnozoque. On dis-tingue
actuellement au Kasa les formations du Palozoque, Msozoque et
Cnozoque dcrites sous le nom de systme de Lubilansh, considres
comme tant dge jura-triassique et qui sont, de ce fait, en
corrlation avec les formations du Karroo dAfrique du Sud. Elles
sont constitues par deux principales couches qui datent du
Tertiaire : les Msozoque et Cnozoque.
12. Notons que les orthographes Bushimay, Bushimaie utilises
pour dsigner Mbujimayi qui figurent dans les sources anciennes sont
des graphies incorrectes du mot Mbujimayi.
CHapitRe 2
La gOLOgie dU Kasa-ORientaLpar Tshimanga Mulangala
-
KASA-ORieNTAl
24
2. Les intRUsiOns KiMbeRLitiQUes
La particularit gologique de la rgion est due aux injections
kimberlitiques qui sont lorigine de la trs riche minralisation en
diamants. Celui-ci est amen au jour dans des clans de roches
kimberli-tiques (roches mres du diamant). La prsence du diamant la
surface sest effectue dans des venues magmatiques ultrabasiques
remontes sous forme de dyke, dpanchement fissural de pipe drup-tion
volcanique. Ces venues magmatiques explosives se prsentent en
brches kimberlitiques, daprs le nom de Kimberley, la ville dAfrique
du Sud o ce type de brche a t dcrit pour la premire fois.
Le diamant (c) est un carbone pur, class parmi les minraux
simples non combins, cest--dire dans la classe des lments natifs
(cuivre, argent, mercure, graphite, or, soufre, platine, etc.).
Daprs Le Robert mthodique du franais actuel, le diamant est la
pierre prcieuse la plus brillante et la plus dure de toutes. Il a
la forme naturelle la plus pure de carbone cristallis sous forte
pression pendant des millions dannes. Il est une roche compose de
carbone pur cristallis, appartenant au systme cubique, en cristaux
octadriques. Il sest form dans les roches ultrabasiques, notamment
les kimberlites. Celles-ci tant elles-mmes formes dans les milieux
riches en carbone et trs grande profondeur (150 300km dans le
manteau suprieur) o rgnent des tempratures de lordre de 1700 2500
C, pour une pression de lordre de 0,75 bar (De Michele 1972,
Vleeschdrager 1983 et Tshimama 1993).
2.1. Les venUes pRCaMbRiennes
Les conglomrats aurifres du Witwatersrand renferment des
diamants. Ceux-ci sont antrieurs au systme du Witwatersrand et donc
lge prcam-brien certain. Les conglomrats du rand renferment
galement de la pechblende dtritique. Il correspond au Kibalien
(Cahen 1951). Les gisements alluviaux du Nord et du Nord-Est de la
RDC renferment des diamants, tout comme certains gtes dautres
rgions du pays o les bed-rocks pourraient tre contempo-rains du
Kibalien.
Il est vrai que les diamants trouvs dans cer-taines
exploitations congolaises dor proviendraient de venues diamantifres
prcambriennes ; celles-ci pourraient, en vertu de ce qui prcde, tre
du mme ge que celles qui ont fourni les diamants du rand.
2.2. Les venUes tRiassiQUes
En RDC (Kasa ou Tshikapa) et au Zimbabwe (Somabula), des
diamants sont connus dans les conglomrats de base de la srie du
Kwango et de son quivalent, les Forest Sandstones. Ils sont
antrthiens. ce groupe se rattachent, peut-tre, les gisements de
lUbangi-Chari (en Rpublique centrafricaine). En ce qui concerne les
gisements du Zimbabwe, Alexander Logie Du Toit (1939) mentionne que
le diamant peut provenir, soit du socle prcambrien, soit des pipes
analogues celui du Boa Vista (du Minas Geraes du Brsil), dont lge
antrieur et la nature diffrente les distinguent du clan des roches
kimberlitiques crta-ces de lAfrique du Sud.
2.3. Les venUes CRtaCes
On sait que les pipes kimberlitiques dAfrique du Sud sont dge
crtac. Il est possible que les pipes du Kundelungu, au Katanga
(post-Kundelungu et anteplistocne), de Mbujimayi (post-Lualaba et
antplistocne) et de Tanzanie (Tanganyika terri-tory) (postkarroo et
antplistocne) soient gale-ment dge crtac, tout comme il est
possible quelles soient triasiques ou postcrtac.
Concernant lge gologique de la mise en place des intrusions
kimberlitiques, la brche kimberli-tique peut tre considre comme dge
post-Lualaba certain, pr-Kalahari certain ; on peut lui assigner un
ge fin crtac: post-grs Loa et post-grs poly-morphes, cest--dire,
dil y a environ 80 100 millions dannes. La kimberlite de Mbujimayi
est, comme la plupart des pipes kimberlitiques, du monde du Crtac
suprieur (Ntumba Tsh. 1990), plus ou moins 71,3 millions dannes
(voir la carte gologique et minire du Kasa-Oriental, cahier
hors-texte).
3. La gense de La Mise en pLaCe des giseMents diaMantifRes
pRiMaiRes
Les dpts diamantifres du Kasa sont situs dans deux rgions
distinctes : Tshikapa dans le Kasa-Occidental et dans le
Kasa-Oriental (Fiermans 1961). Ils sont dorigines diffrentes. Ceux
du Lunda septen-trional (Angola) sont contigus et ont la mme
ori-gine que ceux de Tshikapa. Il est vrai que les gtes primaires
du diamant de Mbujimayi sont des venues profondes intrusives dans
les diffrentes formations du Prcambrien, du Msozoque grseux, avant
dtre rodes et dcouvertes dans le Cnozoque.
-
PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
25
Dans la rgion de Tshikapa, il ny a ni gtes pri-maires, ni gtes
secondaires importants. Les gise-ments sont essentiellement
alluvionnaires et se limitent, pour la plupart, au traitement des
gra-viers de flat ou de terrasses des cours deau (creeks) et
rivires, affluents de la rivire Kasa et du bassin Lulua-Luebo.
On rencontre dautres gisements au Katanga. Ceux-ci sont galement
alluvionnaires, luvion-naires et primaires ; ils sont localiss sur
le plateau du Kundelungu. En RDC, le diamant a t dcouvert pour la
premire fois en 1903 au Katanga sur la rive gauche du fleuve
Lualaba.
3.1. fORMatiOn des bRCHes seCOndaiRes
Les cataclysmes ayant favoris la formation de ces gtes ont t
suivis par une lente altration pro-gressive des matriaux de
remplissage des pipes. I.De Mangee (1949) explique que les venues
kim-berlitiques primaires intrusives dans les formations grseuses
du Msozoque se sont, la suite de la dissolution progressive du
substratum calcaro-dolo-mitique, disloques en saffaissant, en se
mlangeant au complexe, trs htrogne, des dbris de roches
encaissantes, et ont donn naissance une brche complexe, trs
htrogne, diamantifre, appele brche secondaire.
3.2. fORMatiOn de dpts dtRitiQUes (aLLUviOnnaiRes OU
fLUviatiLes)
Aprs la mise en place des brches kimberlitiques et la formation
des brches secondaires, les couches des grs polymorphes furent
recouvertes de dpts de sable du systme de Kalahari et il sen est
suivi des priodes drosion. Les dbris altrs des zones kim-berlite et
autres matriaux furent soumis aux phno-mnes de transport, puis
parpills sur de grandes tendues en contrebas, donnant ainsi lieu
des gise-ments de contamination (des dpts dtritiques).
3.2.1. Les giseMents aLLUviOnnaiRes OU LUviOn-naiRes Lis
diReCteMent aUx gtes pRiMaiRes
Ils sont situs aux environs immdiats des gtes primaires,
principalement les collines et les flancs de celles-ci, entre la
rivire Mbuji-Mayi et son affluent Kanshi, entre les gtes de Tshibwe
et la Nkatshia et la confluence Nkatshia et Mbuji-Mayi. Un autre
groupe apparat le long de la Lubi et ses affluents.
Ces gisements sont plus riches que les gtes pri-maires,
puisquils concentrent plus de boarts (dia-mants industriels): 98%
(Ntumba Tsh. 1990).
3.2.2. Les giseMents denRiCHisseMentCeux-ci sont situs sur une
pnplaine dge
Kalahari ou plus rcente, probablement la fin du Tertiaire. Les
diamants ont pu tre transports trs loin de leur origine. Les
minraux accompagnateurs ne sy rencontrent quen faible quantit ou
mme ont disparu.
Les gtes denrichissement (flats, terrasses, creeks) sont drivs
des gisements alluvionnaires provenant de lrosion et de la
reconcentration. Ce sont des gise-ments gnralement pauvres, les
diamants sont plus petits que dans la premire et la deuxime
catgorie de gisements. La priode gologique approximative de la
formation de ces accumulations correspond la fin du Tertiaire (2 5
millions dannes).
Cest de cette faon que se formeront de nom-breux gisements dont
les plus importants sont:
- la srie des terrasses de Mukongo (Tshimanga), de
Bakwanga...;
- des flats: exemple des marmites de Dibindi, de
Nsenga-Nsenga...;
- des graviers de fond de rivires (Sankuru, Mbuji-Mayi et ses
affluents Nkatshia et Kanshi);
- la Lubi et ses affluents (Mujila, Lukula et Tshiniama).
4. Le sUpeRgROUpe de La bUsHiMaY : aUtRes MinRaLisatiOns
Il ressort de lanalyse des travaux dEdmond Polinard (1928 et
1939), de Paul Raucq (1957 et 1970), de Nicolas Varlamoff (1961) et
des comptes rendus des missions (Dpartement de golo-gie Miba)
consacrs aux roches carbonates du supergroupe de la Bushimay des
rvlations de minralisations. Ce systme prsente un intrt co-nomique
capital. Le supergroupe de la Bushimay nest pas seulement travers
par les venues kimber-litiques et dolritiques. Dans la partie
ouest, il est caractris par la minralisation plombo-cuprifre.
La figure ci-dessous permet la localisation des zones minralises
de cuivre, plomb, zinc et argent dans la rgion de
Lubi-Lukula-Tshiniama. Ce sont surtout les calcaires dolomitiques
de la base de la
-
KASA-ORieNTAl
26
Rfrences
Cahen, Lucien. 1951. Donnes nouvelles concernant la gologie et
la gomorphologie du Kasa-Oriental et lorigine du diamant. Annales
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Mmoire de lInstitut gologique de lUniversit de Louvain XIX (2):
154-173.
srie suprieure qui sont minraliss en placages de malachite,
chrysocolle, chalcosine, dioptase, shat-tuckite, planchite et godes
cristaux de dioptases; accessoirement la covelline, lazurite, la
willmite,
largent. Le plomb existe en cristaux de galne dans le niveau de
calcaire silicifi noir. Cette minrali-sation vient de donner
naissance lartisanat de la malachite.
-
27
Le Kasa-Oriental encourt des risques natu-rels de nature
morpho-hydrologique tels le ravinement, les mouvements de masse sur
les versants et les inondations.131. biLan-diagnOstiC des RisQUes
MORpHO-
HYdROLOgiQUes dU Kasa-ORientaL
Avant de dresser ltat des lieux de ces risques et dpingler les
dommages quils ont causs, prcisons avec Assani (2010), dans son
tude sur la dgrada-tion des sites, que le Kasa-Oriental fait partie
de la zone C. Dans cette zone, la vulnrabilit naturelle des sites
lrosion hydrique est due la nature sableuse du sol et lintensit des
prcipitations. Le principal processus rosif y est donc le
ravinement, avec manifestation de glissements de terrain sur les
fortes pentes et dinondations en contrebas.
Le ravinement, les glissements de terrain et les inondations
sont donc les principaux risques mor-pho-hydrologiques vcus dans
cette province.
1.1. Les pHnOMnes dROsiOn dUs aU RUisseLLeMent : Le
RavineMent
Laction drosion due au ruissellement est double (Lens 1949,
Tondeur 1954, Coque 1977). La pre-mire action a lieu quand leau de
pluie, non imm-diatement absorbe, ruisselle, sur un sol en pente,
entranant avec elle des particules arraches au sol
13. Chef de travaux lISP de Kikwit.
superficiel. La couche deau ruisselant sur les parties
infrieures du terrain envisag sajoute leau non absorbe des parties
immdiatement infrieures, et ainsi de suite, si bien que cest un
volume deau de plus en plus grand qui dvale en nappe la surface du
sol, avec une vitesse et une force croissantes, entranant dans le
bas le meilleur du terrain. Telle est lrosion superficielle due au
ruissellement diffus.
La seconde action se produit o se concentrent les divers filets
deau dun mme bassin, et il sen suit la mise nu des rochers par
enlvement de toute la couverture de terre. Cest le ravinement d au
ruis-sellement concentr. Ce type drosion est, pour reprendre
lexpression de Kakesa et al. (1993, 1997), plus spectaculaire. Il
aboutit la formation de ravins profonds qui entaillent les versants
en pente forte par rosion rgressive, dfigurent le terrain, le
strilisent par place et y rendent difficile le travail
mcanique.
Gnralement, comme le fait aussi remarquer Losako (2010), ces
ravins de grande envergure hors de contrle entaillent les couches
de sable sur une grande profondeur dans la partie haute du terrain,
tandis que les sdiments ainsi dblays dvalent les pentes et
ensevelissent lhabitat, les cultures, etc., dans la partie basse et
y provoquent des inondations parfois meurtrires.
Comme si cela ne suffisait pas, aujourdhui ces rosions posent,
au Kasa-Oriental, dnormes pro-blmes dordre scuritaire, indique la
police pro-vinciale. Pour elle, le manque dnergie lectrique
Mbujimayi, par exemple, associ au phnomne de ravinement, fait que
ces grands trous bants se transforment en cachettes pour des hommes
arms incontrls, engendrant linscurit.
CHapitRe 3
Les RisQUes MORpHO-HYdROLOgiQUes aU Kasa-ORientaLpar Godefroid
Mubanga Nzo-Ayum13
-
KASA-ORieNTAl
28
1.2. Les pHnOMnes dROsiOn dUs aUx MOUveMents de Masse : Les
gLisseMents de teRRain
Comparativement aux ravins, les glissements de terrain dans le
Kasa-Oriental sont rares, mais des-tructeurs et complexes. Ils se
dclenchent ou se rac-tivent au gr des apports en eau, le long de
certains ravins, sur le flanc de quelques cirques drosion, le long
de routes, sur les berges de cours deau, dans des sites de
construction et dexploitation artisanale de diamants, etc.
Les facteurs qui dstabilisent ces terrains sont, entre
autres:
- la concentration des eaux par suite de rejets non matriss ou
de rupture de canalisations: en milieu urbain comme Mbujimayi, on
dnombre 51 zones deffondrement potentiel dont 13 se sont dj
produits, daprs le rapport du bureau provincial dtudes et
investissements
de 2010. Rapport qui chiffrait 67002146dol-lars US le montant
ncessaire pour faire face la progression vertigineuse de 26
ravins;
- la surcharge de terrains par suite des remblaie-ments
intempestifs: cest le cas par exemple des zones dexploitation
artisanale du diamant. 44 victimes ont t enregistres depuis 2011
dans les puits dexploitation minire Tshishimbi et 7 clandestins
creuseurs de diamants ont t tus Mbujimayi en 2003;
- la mise en place dinfrastructures : comme lrection ddifices ou
louverture de routes. Le 23 juin 2007, quatre personnes ont trouv
la mort Mbujimayi la suite dun boulement sur un chantier de
construction (Le Potentiel);
- laction rosive des cours deau lorsquils scoulent au pied dun
versant, venant en saper la base: les rivires Sankuru, Lubilanji,
Muya, Kanshi en offrent un bel exemple.
Vue dun ravin. (Photo quipe locale.)
-
PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
29
1.3. Les inOndatiOns
Le Kasa-Oriental connat des inondations bru-tales par
ruissellement (surtout en milieu urbain) dans les secteurs risque
ou les zones de dpt que sont les anciens marais, les lits majeurs
des cours deau, les fonds bas de valles
Ces inondations ont un facteur dimpact signi-ficatif dans les
milieux abritant une activit ou une implantation humaine, comme en
tmoignent les exemples ci-dessous:
- la nuit du 16 au 17 mars 2005 Mbujimayi, une inondation
occasionna des dommages aux infrastructures (10 maisons dtruites,
30 autres devenues inhabitables), des pertes humaines et matrielles
(9 personnes tues par noyade et/ou emportes par les eaux et 5
autres affectes), des problmes de dplacement et de circulation
urbaine, des problmes de relogement, des cas de cholra et de
diarrhes;
- le 12 avril 2011 Bakwa Nzevu, dans le terri-toire de
Lupatapata, des pluies ont dclench le dbordement du lit de la
rivire Mudiba et emport, outre les cases, le march central, un
comptoir dachat de diamants et occasionn une forte perturbation des
mouvements de per-sonnes et de biens cause des inondations et des
rosions (archives de grandkasa.canalblog.com du 13 avril 2011).
Comme ce fut le cas au Sngal (Mamadou 2010), les inondations au
Kasa-Oriental seraient, entre autres, dues la pluie et
limpermabilisation des sols.
Les pluies, quand elles sont orageuses, intenses ne parviennent
pas se disperser par infiltration, ruissellement et coulement et
les eaux saccumulent dans les fonds bas. Quant limpermabilisation
des sols, elle empche linfiltration des eaux de pluie et acclre par
consquent le ruissellement. Elle serait la consquence de
lurbanisation, de lagriculture/dforestation et de certaines
pratiques perturbatrices des systmes de ruissellement. Nous y
revenons, avec force dtails, au paragraphe ci-dessous.
2. Les CaUses
2.1. Les CaUses de fOnd OU indiReCtes
Ce sont des facteurs qui influent sur le compor-tement des
acteurs de la gestion des terres et sur le choix des modes de
gestion des ressources naturelles (Ebaa 2010).
Ces causes sont limportance de la pluviosit, le dnivel
topographique et la nature du sol.
2.1.1. LiMpORtanCe de La pLUviOsit En raison dune saison des
pluies longue de 9
mois, il tombe en moyenne 1450mm deau par an. Ce total
pluviomtrique jouerait cependant un rle assez restreint dans le
processus li lrosion par ravinement, compar celui du changement
dans laffectation des sols, comme le font remarquer plu-sieurs
tudes rcentes (Poeson et al. 2003, Chaplot et al. 2003, Ntombi et
al. 2009).
Nanmoins, les eaux importantes de certaines pluies
individualises agiraient avec force dans les milieux fortement
anthropiss o le rle de la litire et de lhumus devient inoprant
(Birhembano & Moeyersons 2012). Ce type de pluies
exception-nelles, qui engendrent des dbits de crues trs impor-tants
dans les missaires et des transports solides de matriaux sur les
versants, dans les lits et les basses terrasses, a t signal
plusieurs reprises:
- le 23 juin 2012 Mulenda, dans le territoire de Lupatapata, les
pluies ont dtruit une trentaine de maisons et laiss 68 mnages sans
abri;
- aprs la pluie de six heures daffile du 25 novembre 2009
Mbujimayi, plus de 200maisons en briques et en semi-durables ont t
emportes;
- dans la cit de Boya, territoire de Miabi, la pluie du 30
septembre 2012 a fait prir 5 personnes et occasionn dimportants
dgts matriels, des glissements de terrain et des ravins
gigan-tesques (Radio Okapi).
2.1.2. Le dniveL tOpOgRapHiQUe aUx bassins veRsants diveRs
Lanalyse topographique du terrain situe la pro-vince du
Kasa-Oriental dans la zone des plateaux inciss par des valles
profondes aux versants dont la pente moyenne reste suprieure 10%
(http://www.rdcmaps.centerblog.net). Or, pour peu que le
terrain
-
KASA-ORieNTAl
30
soit irrgulier, les eaux de ruissellement se concen-trent en
filets de plus en plus importants, jusqu devenir de vrais torrents
qui, au cours des pluies suc-cessives, affouillent le terrain et le
creusent de rigoles, parfois jusqu la roche (Tondeur 1954). Ce
dispositif prdispose le Kasa-Oriental aux ravinements loc-casion
des pluies importantes, surtout aux endroits o lintervention
humaine est significative.
2.1.3. La natURe dU sOL La nature du sol est un autre facteur de
vulnra-
bilit de cette province aux rosions. Cela ne peut tonner, quand
on sait que son sol sablo-argileux est compos de 85% de sable et de
15% dargile (Kaboyi 2008). Composition du reste favorable la
formation des cavits souterraines qui sont la base des
effondre-ments et des ravins, surtout dans les milieux urbains et
les sites dexploitation artisanale du diamant.
On peut citer lexemple de la cit minire de Tshishimbi, chef-lieu
du territoire de Lupatapata, o lon compte ce jour plus de 1000
puits de 30 40 m de profondeur, creuss par les exploitants
artisanaux (clandestins) la recherche du diamant dans les
par-celles rsidentielles. Ces galeries souterraines non seulement
aggravent le phnomne drosion lors de pluies torrentielles, mais
elles prdisposent aussi le terrain divers accidents et le rendent
impropre aux activits agricoles, du fait quelles restent ouvertes
et non remblayes.
2.2. Les CaUses diReCtes
Ce sont des causes lies lactivit humaine et qui ont des effets
amplificateurs sur les rosions du sol. Parmi ces causes, citons
lurbanisation, lam-nagement inappropri des routes et le manque de
domestication rationnelle des eaux, le dboisement
intempestif et lagriculture, des pratiques perturba-trices des
systmes de ruissellement.
2.2.1. LURbanisatiOnLurbanisation est lorigine de divers risques
tels
que la pollution organique des eaux de boisson et des eaux uses,
la pollution chimique des eaux uses, les dchets simples, la
pollution de lair intrieur et de lair ambiant, la dgradation du
sol, la dforestation, la contamination alimentaire, la perte de la
biodi-versit, les inondations, la prolifration des vecteurs de
maladies, les dchets biomdicaux, les dchets mnagers et la pollution
sonore (Samba et al. 2007).
Au Kasa-Oriental, lurbanisation est la prin-cipale cause de
lrosion ravinante et des inonda-tions par ruissellement que
connaissent la ville de Mbujimayi et les autres centres urbains du
district, car elle conduit laugmentation du coefficient de
lcoulement. Des pluies de mme intensit produi-sent, en effet, plus
deau de surface effets rosifs, du fait de limpermabilisation accrue
de la sur-face du sol, notamment par une urbanisation anar-chique,
matrialise par une forte densification du bti et une gestion
urbaine inadquate (Sahani 2011, Birhembano et al. 2012).
Diffrents effets des ruissellements diffus et concentrs dus
lurbanisation peuvent tre points.
Tout dabord, le dveloppement de ravins. Mbujimayi, par exemple,
compterait plus de 400ttes de ravins, daprs le rapport de la
division provinciale de lUrbanisme et Habitat (2011). Grce la
prsence du diamant, Mbujimayi a attir de nombreux paysans des
rgions voisines. Au dbut des annes 1980, le Gouvernement avait
libra-lis lexploitation du diamant et plusieurs mines dexploitation
artisanale staient ouvertes un peu partout dans la ville et aux
alentours. Celles-ci pro-voqurent des boulements et des rosions. Du
nord
Commune Nbrederavins % Nbre deffondrements %
Dibindi 24 38 0 0Diulu 19 30 2 22Muya 11 17 6 67Kanshi 5 8 0
0Bipemba 4 7 1 11Total 63 100 9 100
Source : Mutombo Mbwebwe 2010.
Tableau 3.1. Nombre de ravins et deffondrements par commune
-
PReMiRe PARTie le KASA-ORieNTAl PHYSiQUe
31
au sud, en passant par lest et louest, plusieurs ravins de
longueur variable sont visibles, enclavant davan-tage les diffrents
quartiers (ravins de laroport de Bipemba 7000m, Emery Lumumba
3500m, Opala 1200 m, Kaputu 2700 m, Mikela 4000 m, Mukaji 880m,
Tshimanga 4000m).
Selon Hippolyte Mutombo Mbwebwe (2010), Mbujimayi compterait
plus de 83 grandes rosions de 2 16 mtres de profondeur, mesurant
plus de 48 km, menaant les cinq communes ; plus de 55 tronons de
route trs ravins et impraticables lau-tomobile, soit plus de 42 km,
dune profondeur de plus ou moins un mtre ; 51 zones deffondrement
potentiel; 19 zones effondres.
Soixante-trois principales ttes drosion identi-fies en 2010 sont
rparties par commune dans le tableau 3.1 ci-contre.
Li lexistence de ces ravins (voir photo page 28), un tourisme
drosion est parfois propos avec la visite des ravins les plus
clbres, baptiss daprs les noms de grands hommes de la province
ayant vu leur btisse scrouler: les ravins Mbalawa Tshitolo, Mbuji
Mulomba, Tshamba, Kabunda, etc. Pour certains, des galeries
souterraines se sont for-mes, facilitant ainsi lexploitation
artisanale du dia-mant en pleine ville sur lavenue Mgr Nkongolo,
entre Kalala wa Kanta et le rond-point Tshombela.
Sajoutent ces effets les dgradations causes aux habitations, aux
difices publics, aux voiries ainsi quaux ouvrages dart (pont,
collecteur, bassin dorage, etc.), les pertes de vies humaines et
limpact ngatif sur de lenveloppe dinfiltration deaux de
prcipitation dans les collines, avec comme corol-laire la
diminution de la nappe deau locale (Sahani Muhindo 2011: 211).
Notons que la situation dpeinte pour la ville de Mbujimayi est
la mme pour les territoires de Kabeya Kamwanga, Katanda, Miabi,
Tshilenge et Lupatapata.
2.2.2. LaMnageMent inappROpRi des ROUtes et Le ManQUe de
dOMestiCatiOn RatiOnneLLe des eaUx
Les routes, les avenues et autres voies daccs en gnral, comme
disait Poncet (1964), aggravent sou-vent le dbit maximum des crues.
Elles causent une rosion grave avec consquences fcheuses, surtout
dans les zones situes laval: ensablement ou accu-mulation des
sdiments qui, parfois, remplissent les rivires et font dcrotre leur
capacit dcoule-
ment. Ainsi, ces rivires font lobjet de contamina-tions
diverses, dbordent par moment et crent des inondations.
En revanche, les ravinements progressifs (inci-sions linaires
dans les fonds de valle des chenaux centraux et de leurs affluents)
provoqus par les mmes routes peuvent atteindre la nappe locale et
la drainer ou la rabattre. Cest ainsi quon assiste la diminution du
dbit ou au tarissement de certaines sources deau.
En outre, lors de pluies importantes, ces voies deviennent
souvent des bourbiers sur lesquels toute circulation, mme pitonne,
est difficile. Cette impraticabilit des routes a des consquences
sur la circulation des personnes, des biens et des services et sur
la hausse des prix. Mbujimayi, elle a sur-tout fait natre un autre
phnomne social, le taxi-moto , qui est devenu, pour le Kasaen,
lunique engin capable daffronter les rosions et de se frayer, avec
facilit, une dviation, mme travers les par-celles
rsidentielles.
2.2.3. Le dbOiseMent inteMpestif et LagRiCULtUReOn sait que les
vgtaux, quelle que soit leur