L'Aurore (Paris. 1897) Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
L'Aurore (Paris. 1897)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
L'Aurore (Paris. 1897). 1897-1914.
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LÊS GRÈVES - SITUATION GRAVELes Renouvellements d'abonnements,
Change ment s d'adresse, Réclamations,
doivent toujours être accompa-
is de la dernière BANDE D'ADRESSE,
SituationgraveUne autre grève éclate: à Montceau-les-"mes, les ouvriers ont quitté le travail.Sur la déclaration de grève, nous n'a-
vons qu'à répéter ce que nous avons dit à
p opos de la crève de Saint-Etienne : lesouvriers sont les meilleurs juges, les seuls
luges du moment où l'exercice de leur
droit légitime leur sera le plus profitable.ils sont les meilleurs juges, les seuls ju-.>.$ des circonstances les plus opportunes
f our contraindre le capital a faire aa tra-
vail sa juste part dans les bénéfices crois-
ants.Mais la généralisation de la grève, au
;r" me instant, dans les principales ré-f«ns industrielles, rend la situation
0 ave. Que va faire le gouvernement?^es ministres lèvent les bras au ciel,cherchent un moyen de concilier, de
cifier, d'étouffer la fâcheuse affaire,:n dormir les exploités une fois de plusur assurer la paix des exploiteurs
?vec la paix ministérielle.La première pensée de M. Waldeck-
' ?usseau sera pour l'arbitrage; Ce serait
; ?us beau, l'arbitrage, s'il y avait desonctions. Mais il n'y a pas de sanctions,
...lors, le patron se moque hautement dedécision de l'arbitre, vingt-quatre heu-
? après qu'elle a été rendue. Le mépris ;'?M .Schneider pour l'arbitrage intervenu
au Creusot va provoquer demain UM3 nou-velle grève clans cette immense usine.Comment oserait-on proposer l'arbitrageaux grévistes de Saint-Etienne et de
Montceau-les-Mines, instruits par la dé-coction de leurs voisins ?
En attendant, le gouvernement expédiefleô troupes, infanterie et cavalerie, à
ntceau, comme à Saint-Etienne, commeBel fort, comme au Creusot. C'est-à-
.. . e qu'il met l'armée « nationale* » au
rvice du capital contre les travailleurs,.',-nme l'ont fait Méline, Dupuy, Cons-
uls, et les ministres de l'Empire. C'est-- lire que le gouvernement de Défense<publicaine realise lui-même les condi-
tions d'un horrible péril.Quand les officiers, abreuvés de Cham-
pagne au château du patron, se trouvent
. présence des ouvriers, quand les sa-bres sont tirés ou les fusils chargés, il ne
depend d'aucun ministre d'empêcher la
catastrophe. Le hasard seul en décide.Gemment le ministère Waldeck-Rous-seau-Millerand ose-t-il, pour la troisième
fois, affronter de tels risques ?
En même temps qu'il envoie des soldats
pour servir les patrons, le gouvernementv it envoyer des députés pour amuser
ics ouvriers. Il supplie les bons représen-ants du peuple de faire tenir le peuple
tranquille. Est-ce leur rôle ? Le seul de-voir des députés consiste à défendre les
m vendications de leurs électeurs. Les!il 'pûtes n'accepteront sans doute la mis-«!on dont le gouvernement prétend les
charger que s'ils peuvent annoncer auxouvriers la capitulation des patrons. Si-
non, le suffrage universel les retrouvera.Le gouvernement a d'autres moyens
0 agir.Il ne les emploie pas, parce qu'il ne le
? eut pas. Il a tort, il assume une respon-sabilité redoutable.
Le gouvernement soutient que la loi de
810 ne lui fournit aucune arme contre les
ompagnies minières. Mais si : la reprisedes concessions, tout simplement. La loi' ?;jvoit le cas de force majeure. Et le cas
force majeure se présente aujourd'hui,
quand toute la production industrielle est !menacée d'une crise ruineuse, en plein j
?sor, par l'arrêt de la production houil-
iere.Si le gouvernement ne se sert pas plus
do la loi de 1810 contre les exploiteurs
qu'il ne se sert des lois politiques contre
les conspirateurs, c'est qu'il trahit le peu-
ple républicain de toutes les manières.Pour résoudre les difficultés qu'il.affecte
de croire insolubles - même sans retirer
l^s concessions - le ministère n'a qu'à
prendre les mesures suivantes :- Refuser au patron le secours de l'ar-
mèQz qui n'a rien à voir avec de pareilles. sognes, et qui ne doit pas le service.. ilitaire contre les Français;
- Interdire au préfet d'être le commen-
ï l du patron, et ial imposer une attitude
bienveillante à l'égard des ouvriers ;- Dissoudre la police privée des ex-
ploiteurs de Montceau-les-Mines, en saisir
«os registres, en rechercher les actes et
ies ramifications.Car les Compagnies, qui sont des Etats
. >ans l'Etat, entretiennent une police,-uont le rôle ne se borne pas à. recueillir
1 s propos hostiles au patron. Si' le mi-
nistère de Défense républicaine avait-
mpli ses engagements et son devoir,
il avait ouvert devant [a Haute Cour le
rocés de la vraie conspiration, s'il avait
laissé dans leur obscurité les galopins et
ies comparses ridicules "pour livrer aux
juges les chefs du complot clérico-mili-
taire, le pays serait édifié sur les dangers
de l'heure actuelle.À coté des ministres traîtres comme
Dupuy, à côté des généraux traîtres com-
me Roget et de Négrier, à coté du P. du
r,ac et du P. Baitly; on aurait va les.
grands industriels réactionnaires qui
poussent à bout les ouvriers systémati-quement pour produire une catastrophe
sanglante, pour enterrer la Républiquesous l'horreur d'un nouveau Fourmies.
Si le gouvernement ne joue pas leur
jeu, il fera rentrer sur-le-champ les trou-
pes dans leurs casernes et contraindra les
Compagnies à capituler.S'il hésite, sa conduite deviendra de
plus en plus louche - ou de plus en plusclaire.
Urbain Gohier.
LIBRES PROPOS
L'homme qui, aprèsavoir vainement essayé
du boulangisme et s'être offert comme trium-
vir, demandait à tous les. échos un sauveur et
s'exerçait au détournement des généraux, vientde nous'faire tin cours de droit constitutionnel.
Il est pour leplébiscite,
c'est-à-dire pourle
césarisme déguise sous les apparences du suf-
frage universel. Il réclame l'élection du prési-dent, des sénateurs
et des députés par le
peuple,Nous autres, républicains socialistes, nous
sommes pour la souveraineté nationale - sansintermédiaire. Nous ne foulons pas de prési-
dentf et mus ne voulons pas de Chambre
haute?.Il est pour le nationalisme, c'est-à-dire pour
la subordination du droit, qui est imprescrip-tible, et de la justice, qui est immanente, aux
intérêts de nation et de conquête.Nous sommes pour l'internationalisme, au-
trement dit pour les principes de solidaritéhumaine et de droit social primant les appétitsparticuliers de monarques ou de peuples,
J5t comme il ne sait même pas ce qu'il veut,il se déclare l'adversaire du parlementarismeet H réclame deux Chambres avec veto sus-
pensif pourle Sénat. Il se proclame révolu-
tionnaire et son rêve ne va pas plus loin que te
pronunciamiento et la subornation d'un gé-néral.
Il y d de bons caniches comme Barillier quiprennent au sérieux ce hanneton.
Léon Millot.
UneLettredeMahmoudPachaLe journal
Je Mechveret publie la leltre sui-vante qu'adresse à Ahmed Hiza le beau frère dusultan, Mahmoud Pacha :
Paris, Grand Hôtel, 25 décembre 1899.
À monsieur Ahmed Riza Bey,
Il est inutile de vousexprimer
la profondereconnaissance dont est pénétré envers vous
chaque Ottoman, pour les très sérieux servi-
ces que vous ne cessez de rendre à la cause
sacree de notre patrie.Vous avez d'autant plus de mérite que
vous avez sacrifié votre personne dans le
but de préparer une vie nouvelle au peupleottoman agonisant. Il n'est pas donné à tout
le monde de rester, comme vous, ferme et
courageux au milieu des innombrables diffi-
cultés qui voua entourent.
Four faire ressortir encore davantage la
vérité, j'ajouterai que la Turquie n'a peut-être pas vu surgir de son sein, depuis un siè-
cle, un homme pareil à vous. S'il y avait à
Constantinople, et surtout auprès du Sultan,des personnes éprises de justice et de véritécomme vous, je n'ai aucun doute que tantde maux et de calamités n'auraient jamaisassailli l'empire.
Mais, hélas ! le peuple presque tout entier,réduit à l'état de cadavre, est devenu la
proiede corbeaux voraces. Il a des yeux qui
no sont pas faits pour voir, des oreilles quine peuvent entendre et une langue condam-
née au mutisme.Voilà pourquoi une grande nation comme
la nôtre est écrasée aujourd'hui sous les
griffes despotiques d'un homme aussi igno-ra» t et tyrannique qu'Abd-ul-Hamid.
Certains gouvernements, qui prétendentservir la cause de l'humanité, n'apportentaucun concours à cet infortuné peuple; ils
aident, au contraire, à l'écraser davantage.11 n'est pas douteux que, si ces gouverne-ments avaient voulu sérieusement agir dans
l'intérêt de la cause humanitaire, nous n'en
serions pas réduits à cet état de choses. Les
peuples voisins viennent contempler du ri-
vage ce3 millions d'êtres humains qui se
noient dans les flots, et semblent prendre à
ce spectacle le plaisir qu'ils éprouveraientà
voir une pièce de théâtre.
D'OU alors espérer le secours?
Tout en ayant le coeur attristé, nous de-
vons nous dire que nous pourrons noua
tirer nous-mêmes du désastre au milieu du-
quel nous nous débattons. Donc, ne désespé-rons pas; travaillons la main dans la main,et la terre de salut ne tardera pas à appa-raître à nos yeux.
Dama.» Mahmoud Pacha.
Stupidité Nationaliste
M. de Rochefort, avec la constance d'an masca-
roïi ilo fontaine qui rafraîchit des naïades, a con-
sacré' les quarante dernières années de sa jeunesseà cracher l'outrage à la face de nos généraux.
M. Drumont, du jour qu'il s'aperçut- il y a
quelque quinze ans - qua lEtat-Major Mait « un
mauvais heu j> et le ministère de la guerre une
« caverne de brigands », flétrit à son tour nos
gloires militaires avec ctio virulence que connu-
rent à peine les coreligiezaires de M. Percire.
Quant à M. de Cassagnac, qui insulte sans
choix ni distinction tout ce qui peut être insulté,
on sait que, depuis trente ans qu'il est en érup-
tion,les généraux français ont reçu de lui leur bon
compte aussi.
Et de ces torrents d'outrages aucun nationaliste
ne s'émut jamais jusqu'au jour où de bons répu-blicains se mêlèrent de l'affaire.
Toutefois, ceux-ci. en accordant à MM. de Ro-
chefort, Dr uni ont et Cassagnac que nos générauxétaient en effet d'assez vilains personnages, n'in-
sistèrent pas exclusivement sur leur indignité.
Plu* soucieux do les corriger que de se vouer à
les salir, ils s'attachèrent surtout i montrer aux
Français par quels vices de leurs institutions mi-
litaires leurs généraux ne pouvaient servir qu'àI piller le budget,, massacrer leurs concitoyens
- et
I au besoin à perdre des provinces et des batailles.
Aussitôt tous les nationalistes de pousser de
grands cris, de former des ligues et de réclamer
des lois et des„ supplices pour les insulleurs de
nos généraux.Et l'on hù demande comment les nationalistes,
qui pendant trente ans sont demeurés impassiblesaux outrages prodigués par MM. Rochefort, Dru-
mont et Cassagnac à nos glorieux chefs, ont pu ne
pas réfléchir à la déconsidération qui rejaillirait sur
ces polémistes, lorsqu'ils feraient paraître une telle
émotion aux critiques mesurées des journalistesrépublicains.
Mais quel esprit attendre des nationalistes, sotbétail* i. voir les exemples qua leur donnent nosfoudres de guerre eux-mêmes 1 Et, en effet, ayantpendant trente ans éprouvé l'inanité des discoursde MM. Rochefort, Cassagnac et Drumont, aussi-
tôt qu'ils se voient menacés sérieusement d'autre
part, les voilà courant vers MM. Drumont, Cas-
sagnac et Rochefort, et les priant de leur prêtersecours.
Vous me direz que si nos généraux s'étaient en-
têtés à ne vouloir confier leur défense qu'à des
écrivains de conscience et de talent, ils en seraientencore h trouver un avocat. Mon Dieu I j'en Con-viens très volontiers, et je neveux pas dire non
plus que nos généraux soient défendables, mais
simplement que nos nationalistes sont stupides au
delà de ce qu'il est permis. .
Bradamante.
Ce n'est plus de scandales qu'il faut
parler : c'est de la faillite de la justice en :
France.Pour la justice militaire, il n'y a rien
là de. nouveau. Elle n'a fait que demeurer
fidèle à elle-même dans les saturnales
auxquelles elle s'est livrée, de l'acquitte-ment d'Esterhazy et de la persécution de
Picquart au verdict infâme de Rennes età tant de jugements moins retentissants,mais non moins odieux, des conseils de
guerre.La justice civile, elle, a tenu à nous
montrer que si, selon un mot célèbre, la
magistrature en robe diffère de sa soeuren pantalon rouge, ce n'est pas, hélas !
par l'esprit qui l'anima et la pousse à ren-
dre des services et non des arrêts. Certes,la Cour de cassation a su opposer une im-
passible sérénité à la tempête des outra-
ges et aux brutales et perfides entreprisesdes politiciens de dessaisissement. Elle
a dit le droit et elle a offert aux juges mi- i
litaires, qui l'ont repoussée, l'occasion de ;
réparer leur monstrueuse iniquité.Cette exception, toutefois, n'a fait que
mettre en saillie avec plus d'éclat l'igno-minie des Delegorgue, des Périvier, des
Bertrand, des Feuilloley, de tout le trou-
peau des magistrats prévaricateurs. Il neleur a pas suffi de voiler et de violer laloi au profit des prétoriens, de se faire les :
gardiens et les vengeurs de leur infailli-
bilité : ces juges ont poussé le vertige
jusqu'àdétruire de leurs propres mains
L'unique titre de leur redoutable pouvoir.Les prescriptions légales, il ne s'agit
plus de les appliquer fidèlement, loyale-ment, mais bien de les interpréter au grédes intérêts du moment et d'en suspendrel'exécution à volonté. Au lieu de fixer do-
cilement leur regard sur le texte de la loi,ces magistrats interrogent le baromètrevariable de la politique et les pronostics
trompeurs de l'horizon parlementaire. Aunom d'un projet d'amnistie qui n'estmême pas àl'ordre du jour des Chambres,iîs ajournent certains procès : c'est-à-dire
que, par un déni de justice et une usur-
pation sans égale, ils confisquent le droit
de certains citoyens.J'ai bien reconnu là l'esprit de servile
opportunisme qui a dicté au parquet
l'inexplicable inaction dont il use envers
les louches fondateurs du Syndicat natio-
nal agricole. Le néfaste principe de l'am-
nistie étend ses ravages : après l'impu-nité de la caste militaire, celle des ex-
premiers-présidents et des gros person-
nages politiques.Une telle façon de se jouer de la léga-
lité devrait soulever les protestations in- ,
dignées des citoyens, quand bien même ;
cet excès d'indulgence pour les grands et i
les forts n'aurait pas, pour contre-partieet rançon nécessaire, un excès de rigueur
pour les petits et les faibles. Entré ces
deux iniquités il y a une corrélation, il yune proportion exacte. Pendant que les
généraux coupables de forfaiture et de
faux lèvent leur tête insolente et se font !
de leurs crimes un piédestal, les conseils
de guerre continuent à envoyer impitoya-blement les petits délinquants à Biribi et
aux Bat. d'Af.
Samedi, la Cour d'assises de la Seine
nous a donné un exemple effroyable de
cette nouvelle justice distributive ou de
cette nouvelle loi des compensations.
Après le pillagede l'église Samt-Joseph,
la police, impuissante à mettre la main
sur les vrais auteurs de ces scènes, avait
fait une rafle d'enfants. Quatre mois de
prison préventive avaient déjà semblé un
outrage à l'humanité. On a trouvé moyende faire mieux.
Contre ces enfants, nulle charge sô
rieuse. L'unanimité de la presse- et
c'est tout dire à notre époque de haines
féroces comptait sur 1 acquittement.L'avocat général Bonnet a jugé bon de
prononcer un réquisitoire furieux. Pour
un peu, il aurait demandé la tête de ces
écoliers dont le dossier ne comprenait
que la liste de leurs prix ou de leurs re-
tenues.Comme,dans cette bande de gamins atti-
rés par le bruit, il se trouvait deux petitsisraëlites, M. Bonnet a cru devoir faire
de l'antisémitisme. A supposer- ce que
rien ne prouve - que ces enfants eussent
pris part à ce sac, il eût fallu, en bonne
justice, invoquer comme circonstance at-
ténuante et non aggravante leur qualitéde juifs. N'ont-ils pas assisté aux perpé-tuelles prédications de guerre civile et re-
ligieuse de Drumont et de Guérin? Celui
d'entre eux qui arrivait d'Algérie n'avait-
il pas vu le Christ régner à Alger, c'est-
à-dire des brigands assassiner, piller,terroriser impunément ses coreligion-naires?
M. Bonnet a une autre conception de la
justice. Il a requis en inquisiteur et en
sauvage. Le jury a prononcé en bête fé-
roce. Il n'y a eu qu'un cri de stupeur et
d'indignation dans la salle quand le mons-
trueux verdict a été apporté.Des enfants,
des gamins, des mioches, condamnés à
cinq ans de réclusion !
Voilà donc votre justice! Elle épargneles criminels haut placés et ïes aigrefinsbien recommandés. Elle détourne la tête
des assassinats d'un général Mercier et
des escroqueries d'un Premier Président
honoraire. Elle frappe à tour de bras sur
des gosses, pris au hasard dans une rafle
de police.Je n'en ai pas trop dit en parlant de
banqueroute. Quand une société en est là,
quand les organes de la ioi prononcent de
telles sentences, à la fois bêtes à pleureret cruelles à crier, c'est que l'heure des
revanches du droit ne peut tarder à son-
ner.Il ne faut pas que la France soit désho-
norée. Il appartient au président de la
République de réparer, de casser cet arrêt
de folie furieuse. Toutefois, quand bien
même il ne perdrait pas un jour à arra-
cher à leur bourreau ces petites victimes,
dont quelques-unes -ont senti chanceler
leur raison, il n'en demeurera pas moins
une tache ineffaçable sur le renom d'un
pays où de si abominables contrastes sont
possibles.Francis de Pressensé.
(Echos et Nouvelles
Calendrier. - Lundi 1" janvier.Lever du soleil : 7 h. 56 ; coucher : 4 h. 12.
Temps d'hier i Pluie le matin et le soir.Thermomètre de l'Aurore : Maximum, 8«8
au-dessus; minimum, 4*5 au-dessus.Baromètre de l'ingénieur Secretan r A midi,
7&8"*9 ; à minuit,. îGâ1".Temps probable: Nuageux.Ephémérides.
- Publication du premier nu-méro du Journal de Paris (1777).
LE FUTUR PAPE
Il paraît que Léon XIII,après avoir ouvert,
la veille de Noël, la porte Sainte, c'est-à-dire
la porte jubilaire qui se trouve sur le c$té de
la grande porte de Saint-Pierre, prononça les
paroles suivantes :
Je'
remercie ïa divine Providence de m'avoiraccordé la grâce d'avoir pu célébrer cette grandecérémonie, et je souhaite à mon successeur gran-deur et long régne pour la plus grande gloire deDieu. Mon successeur est jeune, comparativementà mon âge, et a le temps de voir beaucoup de
gloires de la papauté et de l'Eglise.
Et Léon XIII aurait clairement désigné,
pour monter après lui sur le trône pontifical,on moine génois, le cardinal Gotti, qui a
soixante-quatre ans.Pauvre Gotti ! S'il est vrai que Léon XÏII
a ainsi posé sa candidature, il peut faire sondeuil de la tiare. Ce n'est certainement pasl'un des amis, des préférés du pape actuel,
quilui succédera. On sait ce que sont les
ambitions et les intrigues, à la cour romaine.
La coterie perugine règne aujourd'hui avec
Joachim Pecci. C'est une autre coterie qui
régnerademain.
EN L'HONNEUR DE L'ARMÉE
Avant-hier soir Vendredi, la Société d'en-
couragement de l'escrime donnait un grandassaut d'armes en l'honneur de l'armée.
Nous extrayons du compte rendu du Jour-
nal des Sports ces lignes, dues à M. Louis
Ferrée, rédacteur au Soir:
M, Debax, capitaine-instructeur à Joinville, setrouve face à face avec Desmedt. Je puis diffici-lement décrire l'impression pénible qu'a produite3a tenue du capitaine. Les gens bien informés sa-vent parfaitement qu'un capitaine-instructeur à
Joinville n'enseigne absolument rien aux sous-officiers qui travaillent dans cotte école, mais lamasse du public. en voyant le grand chef de l'es-crime à Joinville faire montre d'aussi mauvaisetenue, d'une telle ignorance de l'art des armes, se
fait une fausse idée de renseignement donné dansnotre g rande éco le mil 11aire. G 'est do rn m aste.
Desmedt, devant la furie du capitaine, s'est trèsbien comporté. H a subi les chocs, les corps à
corps, les bourrades, les coups de fouet, sansbroncher et a même pu placer quelques joliscoups.
Noublions pas que c'est en l'honneur del'armée que l'assaut était donné,
UN RECORD
Un de nos amis, qui demeure au numéro 3
de la rue de la Banque, a reçu hier une lettre
qui lui avait été envoyée, de Paris, le 30 no-
vembre dernier. L'adresse portait un 5 au
lieu d'un 3. Il fallut, exactement, un mois et
un jour à l'administration des postes pourrectifier cette légère.erreur.
Powr aller du n<> 5 à la maison voisine, jefacteur mit plus de temps qu'il ne lui en eût
fallu pour aller aux antipode».C'est un record.
tous LE DIRECTOIRE
Epigramme de Sylvain Maréchal sur la Ré-
publique du Directoire :
Un double conseil sans talens,
Cinq directeur» toujours tremblansAu nom seul d'une piqué,
Le soldat fêté, caressé,Et le Peuple écrasé.Voilà la République!
Le soldât fêté, caressé et le Peuple écrase !
Ce qui était vrai du temps du Directoire n'a
pascessé d'être vrai aujourd'hui, sous la
République.
TIMBRÉES OU NON
L'avis des dames Iiarto phi les dans le litige
qui parait vivement intéresser nos lecteurs ;
Paris, 29 décembre 1899.
Monsieur Scaramouche,
Permettex-moi de réfuter l'assertion du « Karto-
phile, bon ami de r Aurore *, en faveur de celle,
de M, Gussoni. Certes, ces petites vignettes pos-tales sont charmantes, mais plus charmantes en-
core, mesemblent-elles, vierges de tout contact et
estampille administrative.Pour mon compte, il m'est particulièrement
chiffonnant que mon écriture, mes pensées, l'écri-
ture et les pensées de mes amis soient, avant de
parvenir à destination, déflorées, polluées par les
yeux plus ou moins discrets et les pattes plutôtmoins que plus propres (et peut-être microbien-
nes?..^) des employés des postes et des concier-
ges.Aussi, lorsque ie reçois des cartes que je désire
conserver, mon premier soin est-il de leur fairesubir un sérieux nettoyage à la mie de pain et â la
gomme- et j'ai déjà pensé à les envoyer au sana-
torium municipal.Donc, habillons nos cartes, non de timbres,
mais d'enveloppes.Les gentilles vagabondes, monsieur le Karto-
phile, ne perdront rien à voyager avec une voilette,et nous y gagnerons, nous, pour parler comme un
prospectus :hygiène, propreté, discrétion et sécu-
rité. Car combien s'égarent en roule en des mains
indélicates que leur joliesse tente et séduit 1
M. F.
Lectrice de l'Aurore.
Grave problème !
L'ESPRIT DE8 MORTS
Tons les hommes qui ont pris le parti du
peuple ont tour à tour été victimes de leu-zèle et de leurs sentiments généreux.
Il n'y isi mauvaise réputation qui n'ait trouvé* sa
récompense dans 1a royauté, depuis M. de
Vitrolles jusqu'à M. de Bourmont. « Ceux
qui prennent parti pour la Révolution, disait
Saint-just, ne doivent s'attendre à dormir
que dans le tombeau. >>
(Mémoires de Baudot.)
. ÇA ET LA
LaGrande
Revtte (Sommaire du numéro dul" janvier 1900) : Le Rôle d'Henry, Joseph Rei-nach; Le Pont, Paul Adam; Figures byzantines :
l'empereur Justinien, Charles Diehl ; La Romancedu temps présent, .Léon Daudet; La Dernière desMuscadiaes. Mary Summer; Sieyés et le Dix-HuitBrumaire, Edouard Noël ; Le Peintre de la vie :M. Rail, Etienne Bricon ; L'Immigration en An-
gleterre des juifs russes eî polonais, Àndré-E.
Sayous.
L'ESPRIT DU VOISIN
Faute d'argent, un artiste à ses débuta rac-commodait une toile crevée sur laquelle il
allait étaler quelque peinture.- Bah ! riait-il en bon bohème, une toile
crevée c'est bien suffisant pour une nature
morte. „
Scaramouche.
LIRE
En deuxième pagst
L'OEuvro de nos députés, par ALBERT
GOULLÉ.
L'ELU DES 833
Entre autres douces manies, M. Paul Dé-
rouléde a celle de faire suivre, au bas de ses
lettres, de ses proclamations ou de ses affi-
ches, sa signature d'un qualificatif pompeux.Il se
prétend« représentant du peuple pour
le département de la Charente ». Cette dé-nomination est aussi fausse que grotesquepuisque, le 8 mai 1898, M, Déroulède "fut
envoyé â la Chambre par une seule circons-
cription d'Angoulème, avec une faible majo-rité de 832 voix sur ses compétiteurs.
Si, d'autre part, on additionne les voix ob-
tenues, dans le département de la Charente,
parles candidats plébiscitaires ou conserva-
teurs, et si on en compare le total à celui des
suffrages qui se sont portés,sur les candidatsré oublie ai ne ou socialistes antiplébiscitaires,on constate - comme nous le fait remarquerun de nos lecteurs charentais- « que le
corps électoral de la Charente n'accepte au-cune solidarité avec le grotesque don Qui-chotte qui, de sa propre autorite, s'est attri-bué la mandat d'imposer à la France le ré-
gime du plébiscite ».
Voici comment, le 8 mai 1893, les voix se
sont réparties :
COUSEBVATEURS OU PLÉBISCITAIRES
1" circ. d'Angoulème, Laroche-Joubert 8.4812* - - Paul Déroulède..... 7.873
Cognac, Cuneo d'Ornano 8,763Confolens, pas de candidat.»
Barbezieux, Arnaus 6.571Ruffec, Touzaud 5.046
Total 36.734
RÉPUBLICAINS ET SOCIALISTES
l'" circ- d'Angoulème, Le Ricolais, rép .... 6.618- - - Bugeaud, soc 682» - - Mulac, rép 5.873- - - Legrand, soc....... 1.168
Cognac, Robin, rép 7.662- Rousseau, rad 108
Confolens, Babaud-Lacroze, rép 12.278Barbezieux, Laroche, rèp.,., 5.831
Ruffec, Félix Marot, rép. 3.159- Bodinaud, rép- 288- Limouzin-Laplanche, rép,,.,..,.,. 3,798- Gard, rad....... SB
Menard, 43
Total 46.427
Il résulte de ce petit tableau que, si
36,734 électeurs charentais se prononcèrent
pour le sceptre ou le sabre, 46,427 votèrent,
par contre, pour la République, contre Dé-
roulède et ses associés. Pria dans son en-
semble, le département de la Charente don-
na donc une majorité de 9,693 voix aux
républicains.Si les élections de l'année dernière avatent
eu lieu au scrutin de liste. M. Déroulède et
tous ses alliés auraient été battus à platescoutures.
Eu se prétendant « représentant du peuple
pour le département de la Charente »,? le
Barde incorrect se moque tout simplementdu public.
Ph. Dubois.
Français de France
Les nationalistes, qui ne jurent que parM. Max Régis, qui est Italien, par M. Gué-
rin, quiest né en Espagne, par le général
Mercier, qui a épousé une Anglaise,par Mau-
rice Barrés, qui est Portugais, par Cernuski,
qui-est Autrichien, ont perpétuellement à la
bouche cette formule idiote : « Les Françaisde France », comme si les Français a ai
n'estiment pas que Déroulède est un grandhomme et Millevoye un aigle étaient de la
Patagonie ou du Kamtchatka.Il est particulièrement plaisant de. la re-
trouver dans la bouche de M. Milne-Edwards,qui s'en est servi daus un discours prononcéau dîner des voyageurs français.
Nous ne mettonspas
en doute, n'étant passtupidement exclusifs comme nos adversai-
res, que le directeur du Muséum ne soit un
Français dévoué à la France. Mais l'originepurement britannique de son nom, qui nesonne pas français, comme dirait M. Lasies,indique suffisamment que ses ascendantsfurent des Anglais.,, d'Angleterre
- pour
parler à la façon des patriotes.L. M
BRINDILLES
Les curés qui tendent la main pour leurclocher qui menace ruine ou leur nef quis'effondre sont légion, et en voici un, celui
de la Chapelle-Mont-Martin (Loir-et-Cher),oui, pareil à Jenny l'ouvrière, se contentede peu, « ne fût-ce que quelques
sous jl,
qui au besoin môme accepte les timbre -
poste, son église ayant besoin d'une res-tauration complète.
Mais celui de Villers-le-Lac, dans le
Doubs, est d'un autre métal. 11 n'a pas dedôme à reconstruire, de chapelle à annexer,de rosace en réparation. S il propose des
montres, comme d'autres des lorgnettes oudes chaînes de sûreté, c'est parce tjueVillers-le-Lac « est un centre de fabrication,
horlogère très.important », que « la plupartdes montres si estimées de Besançon et deGenève sortent de nos ateliers » et qu'ilveut être utile à ses concitoyens. Il ne fait
pas appel à la charité, ne pleure çasmi-
sère, et si son prospectus est orné d'une
croix, il est, pour le reste, rédigé dans le
plus correct style commercial. Ii expliquequ'en s'adressant directement à lui on
évite les frais onéreux de plusieurs inter-médiaires et que, par conséquent, on ne
paiera que treize à quinze francs ce qu'on
paie partout dix-huit à vingt. En même
temps, on fournira du travail à des ou-
vriers catholiques très dignes d'intérêt.
Véritablement voilà un brave homme -
et un oiseau rare. Il quête pour la gloire, il
tend la main pour l'honneur, ou plutôt il
demande la charité pour autrui, il fait im-
primer des prospectus, paie des frais de
poste, dépense son temps et son argent
pour les ouvriers de sa commune. Ah ï le
saint homme! Et comme il est bien dans
l'esprit de l'Evangile!Mais je m'aperçois que je n'avais pas lu
la dernière pnrase du pieux boniment
Elle nous apprend qu'en achetant une
bonne montre on contribuera en même
temps à une bonne oeuvre, « puisque, sur
le modeste bénéfice dont ils se contentent,la plupart de nos fabricants abandonnent
encore une petite part pour la construc-
tion de leur chère église ».
Cette fois, je retrouve le marchand du
temple.- Hop-Frog.
CONTREL'AMNISTIEL'Aurore tient à la disposition de ses
amis et lecteurs la pétition suivante r
Au nom de la Justice et de la Vérité,les soussignés demandent au Sénat de
repousser la loi d'amnistie :
Ces listes seront remises par les soins de
la Ligue des droits de l'homme à la questuredu Sénat.
LES GREVESA SAINT-ETIENNE
Arrivée de l'arbitre. - Les réunions de-samedi. - Les desoentes. - La grève
des tisseurs. - Le chômage
U apparaîtde plus en plus que les
compa^gnies mettent une mauvaise volonté évi-
dente â faire aboutir la conciliation. Si la .
tentative qu'on vient d'essayer échoue, on
pourra dire que c'est uniquement par leurfaute. Et alors, j'imagine que le gouverne-ment, sachant «ur qui doivent peser les res-
ponsabilités, se souviendra que les minea
sont la propriété de l'Etat et qu'il existe
une loi de déchéance. Il n'est pas sans inté-
rêt, toutefois, de faire remarquer que c'est
l'élément socialiste de la population ouvrière
qui a le plus vigoureusement poussé à l'a-
paisement. Ceci, potrr ceux qui prétendent
que c'est ce parti qui fomente les grèves.
Projet d'arbitrage
Voici, à titre de document, 1e compromis-
que le comité fédéral [avait consenti à pré-senter aux mineurs :
En vue dé mettra fin le pins tôt possible auxdifflcultuB survenues entre les exploitants des mi-ne» do houille du bas*La de la Loire, les soussi-
gnés, directeurs de mines, dûment autorisés, etïes représentants des ouvriers par ceux-ci inanda-ltj& dans la rounion tenue le décembre 4 laîlourse du Travail, décident de confier à des arbi-tres lu mission de trancher le différend. Un arbi-tre sera désigné par les directeurs des mines et unautre le sera par les représentants des ou-vriers, à moins qne les deux parties ne. s'eateu-dent sur le choix d'itn arbitra unique. En cas dedésaccord entre les deux arbitres, un tiers arbitresera désigné pav le ministre des'travaux publias.Le ou les arbitres détermineront, en «'entourantde tous les renseignements et en tenant compte detous les éléments d'appréciation, le quantum et ladurée de l'augmentation à apporter aux salaires.Les deux parties soussignées ^'engagent d avanee .
à se soumettre à la sentence ù intervenir.
C'est ce projet que discuta d'abord le co-
mité fédéral. La discussion en fut longue. Si->
longue que les mineurs, qui étaient réunis
pour connaître la décision de leur conseil,.durent suspendre la séance avant que leur
conseil fût en mesure de leur communiquerses décisions. Pourtant, à cinq heures, une.
îfitikion nouvelle eut lieu-
2
Réunion nouvelle
A. celle-là, les mineurs étaient accourusnombres* dt tous les points de la ville, pré-cédés comme toujours des tambours, clairons
et drapeaux. Ceux-ci étaient rangés au piedde la tribune pendant que clairons et tam-
bours battaient et sonnaient aux champs.Dans la vaste rotonde, la foule était consi-
dérable. De place en place surgissait une
pancarte portée au bout d'une perche. Et
sur quelques-unes on pouvait lire : « Travail-
leurs, espérons que nous aurons bientôt la
victoire ; nous réclamons dis sous et huit
heures » et aussi « le comité fédérai i c'est
trop peu pour nous refuser S Yive la grève !
les mineurs veulent vivre en travaillant ou
mourir en combattant », etc. Les mineurs du
puits Suint-Louis 1899 portaient, ftxé sur la
hampe d'un drapeau» un petit chef-d'oeuvreen bois représentant une réduction de leur
huits. Un autre attachait â lalance de son ori-
flamme dca Légumes symboliques : une ca-
rotte, un poireau, un pot à soupe, appelé un
hichon ; i c'est, me dit-on, une allusion à la
parole d'un directeur qui, recevant une rîe-
mande d'augmentation a& salaire» répondit :
« Les mineurs ont assez de trois soupes parfour ».
Quand le comité fédéral arriva», il est lon-
guement applaudi.. Le citoyen Cotte donne
lecture du projet. D'abord accepté è l'unani-
mité, on remarque qu'il ne porte pas rar les
trois questions.-On décide de voter le prin-
cipe d'arbitrage que Ton connaît maie avec
une adjonction :
< L« quantum et l'augmentation à apporter auxsalaires ». suivi 4e la mention suivante : « lis {les?arbitres] auront aussi à se prononcer sur l'heure4e la remontée ».
Le projet ainsi modifié eat retourné au pré-fet. Celui-ci s'empresse de le communiqueraux directeurs de rassemblée générale des
mineur. Ii a eu encore avec eux une longue
conférence sans pouvoir obtenir une réponsedéfinitive. Les. directeurs se retirèrent à dix
heures en annonçant qu'ils allaient en référerà leurs conseils d'administration.
Cela fait, le comité fédéral a télégraphié à
Jaurès de venir immédiatement. Il sera pro-bablement choisi par les mineurs comme ar-
bitre ou comme représentant auprès des ar-
bitres. Ce choix ne pourra pas, estime-t-on,donner lieu à une nouvelle rupture, car le
projet prévoit !e cas de désaccord et men-
tionne que le ministre des travaux publicsnommera alors le tiers arbitre.
Jaurès est arrivé à Saint-Etienne hier, 4deux heure*.
Les rentrées
Les rentrées dé ce.matin, dans les mines
pour les postés de jour ont étô : aux mines
Su Gros, 39; aux mines de Villeboeuf, 10;aux mines de la Loire, S6; 4 la Compagniedas houillères, tiO.
Plusieurs usines de la vallée du Crier chô-
ment» faute de .combustible.
Les tisseurs
La situation, en ceepi
concerne ce3 ou-
vriers, s'est un peu améliorée. Patrons et ou-
vriers sont tombés d'accord .pour nommer
une commission mixte composé de douze
ouvriers et de douze rubaniers. Cette com-
mission ..dont les membres ont été désignéshier, examinera le nouveau tarif oî fera une
enquête dans les ateliers de passementiers où.
ilie so livrera à des expériences.
EN SAONE-ET-LOIRE
Si-fou peut signaler une détente dans la
situation régnant à Saint-Etienne entre ou-
vriers et employeurs, on a, d'autre pàrt, à
enregistrer des 'nouvelles moins optimistesen ce qui concerne los relations entre patronset salariés en Saône-et-Loire.
Notre correspondant ces jours-ci nous atenus au courant des vexactions qu'ont à
subir los mineurs de Montceau et de Blanzy.Les directeurs, qui ont été obligés de céder
lors de la dernière grève, songent à prendreleur revanche.
Et depuis des semaines injustices et pas-se-droits n'ont point été épargnés aux ou-vriers, Cette situation devenait intolérable.
Un à un, les anciens policiers embrigadéspar la mine revenaient au pays. Ils étaientde nouveau arrogants, provocants. Les"mineurs ont fini par se fâcher, et hier, à l'u-
nanimité, ils ont décidé la grève.Si l'on tient compte que dans ce départe-
ment tes mines et forges dePerrecy
et aussi
les tuiliers de Montchanin sontégalement
en grève, aa'â Gueugnon une greve par-tielle dure depuis six mois et qu'enfin, au
Creusot, les provocations à l'adresse des ou-
vriers sont aussi fréquentes qu'à Montceau,on voit que cela petit créer un formidablemouvement.
Il est presque certain, que îes ouvriers duCreusot vout une troisième fois entrer en
lutte avec leur patron. Cette éventualité a
été envisagée au Congrès qui vient de se
réunir à Montceau, la semaine dernière. Etil est probable alors que le mouvement sera
général dans le ..département,, aujourd'hui ou
demain.Noua dormons du reste, plus bas, au sujet
de ces différents mouvements les télégram-mes qui nous sont parvenus dans la soirée.
""Un précèdent
Il n'est pas sans intérêt, au moment où lemauvais vouloir des concessionnaires de
mines suscite tant do grèves, de rappelerque le gouvernement est tout-puissant et
qu'il peut forcer ces messieurs a faire droitaux justes réclamations des ouvriers.
Il existe un précédent. Il fut créé par M.de Freycinet, qui ne passe pas pour un révo-lutionnaire farouche. C'était pendant une
grève du Pas-de-Calais qui eut lieu sous son
ministère. Les réclamations des ouvriersétaient fondées, mais lea détenteurs desmines faisaient la sourde oreille.
M. de Freycinet leur tint ce «Impie lan-
gage :- Cédez, ou je retire les troupes.Le lendemain ils avaient cédé.Avis à M. Boudin.
Georges Importe.
(PAR dépêches)
Saint-Etienne, 31 décembre.Jaurès est arrivé en «are rie Saint-Etienne à,
une heure et demie. Sur le quai l'attendaient lesmembres du comité fédéral ; aucun tri n'a été>
poussé à sa descente du train,Jaurès eat monté en omnibus avec les citoyen»
Degay, Crozier et Cotte, principaux membres dela Fédération. Jaurès a déjeuné à. l'hôtel deFrance ; il s'est rendu ensuite à In Bourse du
Travail, où a eu lieu la séance du comité* Lemeeting annoncé pour cinq heures n'a paa eulieu.
Montceau-les-Mines, 51 décembre.
(D$ notre correspondant)Lea mineurs ont aujourd'hui voté la greve gé-
nérale à l'unanimité. Ils ne voient pas; d'antre
moyende répondre aus incessantes provocations
de la compagnie. Neuf mille syndiqués assistaientà l'assemblée qui a pris cette résolution.
Il a donc été décidé qu'un ultimatum seraitadressé à la compagnie. Il lui est accordé quatrejours pour prendre une résolution.
Voici quelles sont les conditions formulée» parles ouvriers.
1* Réintégration des camarades renvoyés;S* Augmentation de 0 ïr. 50 sur ton» le» salaires
fixes, en vigueur actuellement ;a* Augmentation d* 1U 0/0 peu* tous mineurs et
ouvrier a travaillant en marchandage;4* Liberté et indépendance des ouvriers en de*
bora des chantiers;5« Expulsions de la mine des renégats qal n'ont
pas travaillé depuis cinq mois.A ce propos on
signale que l'un d'eux a menacéde faire pu*tir le grisou du puits Saint-François.Les ouvriers, les vrais, considèrent avec raison
qu'il y a uo grand danger pour aux à travaillercôte à cwta avec de tels individu» dans les minesgrisou Leu 3as.
t> «Suppression des chômages;7" Suppression 'de la retenue de 1 franc faite
aux jeunes mineurs sous le nom de rendements.Politesse des ingénieurs et chefs do service
envers le® ouvriers;9» Embauchage des ouvriers de la vannerie qui
chômant depuis que la Compagnie a fermé cetteusine.
Si jeudi, à midi, satisfaction n'est paa donnéeaux ouvriers lésés, tous les membres do la cham-bre syndicale des mineurs et similaires devrontcesser le travail.
Seront considérés comme renégats tous ceuxqui ne se rangeraient pas aux décisions prises parla réunion générale.
La grève de Montceau, surtout si celle de laLoire continue, aurait pour résultat de faire chô-"ier beaucoup des usines environnantes.
desbrosses.
CONTREL'AMNISTIEL'Aurore tient à la disposition de ses
amis et lecteurs la pétition suivante :
Au nom de la Justice et de la Vérité,les soussignés demandent au Sénat de
repousser la loi d'amnistie ;
Ces listes seront, remisés par les soins dela
Liguedes droits de l'homme à la questure
du Sénat.
Le Commencementdn Siècle
La théorie de Guillaume II. - L'erreur fleBertillon. ~ La question tranchée par
M. C. Flammarion
Est-ce aujourd'hui la premier jour dusiècle ?
A quelle époque exacte commencera le
vingtième?A ce sujet, on lisait, ces jeurs-ci, dans le
Berliner Tageblatù :
La question de savoir 6. quelle ônto commencele nouveau siècle vient d'être tranchée chez noua
par l'autorité civile comme par l'autorité reli-
gieuse, Il a été décidé que le I?? janvier 1900 do*v;sit être considéré comme le commencement dusiècle. L'empereur Guillaume s'est rallié â cettethéorie, en ça sons qu'il songe à donner, le llr jan-vier 1900, aux régiments prussiens, des cravatespour leurs drapeaux, en signe de commémorationdu siècle nouveau. De son coté, l'administrationdes postes se prépare à célébrer le début du siècle
par l'émission de cartes postales dites séculaires.
La théorie adoptée parle kaiser est iden-
tique à celle qu'émit jadis, en son ordinaire
jargon, l'ineffable Bertillon, l'homme à laforteresse et aux kutscheries ;
Le dix-neuvième siècle se terminera ft la fin del'année 1899, proclama le Bertillon da Mercier. La
coupure par décade finissant à zéro compris n'est
légitime que quand on a affaire à des unités indi-visibles, non susceptibles d'être fractionnées,comme le
comptedes moutons dans un troupeau,
ou encore la sériation des observations dans unobservatoire, etc.
Et Bertillon ajoutait :
La vulgarisation de ce point de doctrine a uneimportance pratique, car les statistiques adminis-tratives le violent trop souvent, ce yul est loin dufaciliter les rapprochements numériques de leur
publication.
La question, controversée, nous paraittranchée, d'une façon décisive, par M. Car
mille Flammarion, le savant bien connu;
C'est une erreur de soutenir, contre la coutume
astronomique, a-t-il dit, que l'année 3890 sera ladernière de ce siècle et que l'année 1900 fera partiedu vingtième. Il est constant que la première an-née de notre ère a étô dénommée l'an I et non pasl'an 0. Le premier siècle a commencé l'an I et aliai l'an 100. Le vingtième siécle commencera lel4r janvier 1901.
Il suffit de réfléchir uns seconde pour cons-
tater que la théorie de M. Flammarion est
conforme à la raison et au bon sens. Conclu-
sion î c'est à titre purement sym.ii olique que
l'Expositionde cette année célébrera le com-
me&eément du vingtième siècle.
Pfc. Dubois.
l'oeuvredenosDéputésL'Affaire Dreyfus à la Chambre. - !
JLes agité* nationalistes.-
Trans- i
mission du fauteuil présiden-tiel, -
Changement de mi-nistres. - Travail ac-
compli
L'année législative commence constitua
Honnettement lo deuxième mardi de janvier;èile finit quand il plaît au président de îa
République et à ses ministres.Elle commença dono le 10 janvier. Alors
l'habitant de l'Elysée était un monsieur très
quelconque, négociant havrais, qui s'appe-lait Félix Faure ; le président du conseil desministres était M. Charles Dupuy; MM. de
Freycinet, Lebret, Delcassé, Lockroy, I>ç-
lombre, etc., étaient les autrés ministres.
Mais, le 17 février, la Chambre fut officiel- ;lement informée que Félix Faure venait dedécéder. Mais, le 12 juin, le cabinet Charles
Dupuy tombait. Etes lut M. Emile Loubet
qui signa le décret de clôture,, et ce futW. Waldeck-Rousseau qui le vint lire à latribune le 23 décembre.
Tout d'abord, le 40 janvier Î8D9, lesdépu-
tés eurent à faire ce qu'ils referont le 9 jan-vier 1DÔ9 : élire leur président. Ils hissèrentau fauteuil M. Deschanel, homme doué de
peude sang-froid, mais sonneur de cloche
incomparable.Le bureau étant constitué, dés le 12 jan- i
v,tM on se rait à l'ouvrage. On lit des inter-pellations sur
L'Affaire
La demande de re vision du procès du capi-taine Dreyfus était, en ce moment-là, exami-ftée par la Chambre criminelle de la Cour decassation. D'après les témoignages déjà en-
tendus et les indiscrétions commises, on ne
pouvait douter que la revision serait ordon-née,
Les nationalistes, les cléricaux, les monar-chistes du Parlement prirent prétexte de ladémission tapageuse du déshonoré impu-dent Quesnay de Baaurepaire et des cancansde vestibule et d'urinoir qu'il publiait, pouraccuser les conseillers de la Chambrecri-min elle de s'être vendus aux juifs. Cette
première attaque,menée par MM. Millevoye,de Cassagnac, de Baudry d'Asson, Lasies,
Cavaignac,aboutit à un de ces ordres du
jour dits purs et simples, qui sont en réalité
très compliqués et troublés, quoiqu'ils nedonnent apparemment appui ou bkme niaux interpellateurs ni aux interpellés.
Le £9 janviert autre interpellation. M, Bre-
ton, du Cher, demande à M. Delcassé s'il estvrai qu'il y ait un dossier Dreyfus ultra-secret au ministère des affaires étrangères,.Le ministre déclare formellement que rien de
tel n'existe. Nouveau vote d'ordre du jourpur et simple.
Le 30 Janvier, M. Lebret, ministre de
la justice, accueilli par les huées de toute la
fauche.,apporte un projet
de dessaisissemente la Chambre criminelle saisissant en même
temps toutes les Chambres de la Cour de cas-sation réunies.
Cléricaux, monarchistes, nationalistes
triomphent, car c'est la solution de l'affaire
Dreyfus retardée, et l'agitation ètat-majoristeet antijuive encouragée.
i 0 février, La loi de dessaisissementest votée par 3^2 voix contre 216.
5 mai. M. de Freycinet, ministre de îa
guerre, est interpellé à propos de la suspen-sion du cours de M. Georges Duruy, profes-seur d'histoire à l'Ecole polytechnique, M. de
Freycinet, fortement houspillé pour l'appro-bation par lui donnée aux polissonneries des
écoliers de la rue Descartes, donne sa dé-
mission Je soir môme.
8 mai» Interpellation monarchiste, na-
tionaliste, cléricale sur les motifs da cettedémission.
12 mai. M. Krantz:, nouveau ministrede la guerre, annonce qu'il a mia en non-ac-tivité le commandant Cuignet, bel officierd*Et
ai-Major,tout récemment promu,, qui
avait livre copie à M. Judet, et au Petit Jour-
nal, de la correspondais échangée entreMM. de Freycinet et Delcassé.
5 juin. M. Lebret, en raison des faitsrévélés par les débats du procès de revisiondevant la Cour de cassation, demande à laChambre s'il y a lieu de mettre en accusa-tion l'ancien ministre de la guerre Mercier.
Un astucieux discours de M. Ribot empê-che que l'on vote la mise en accusation immé-diate. On adopte, par 299 voix contre 233,un ordre du jour de M. Pourquery de Bois-
serin, ajournant les poursuitescontre le gé-
néral Mercier jusqu'aprèsle verdict du con-
seil de guerre de Rennes.Toutefois, dans la mémo séance, on or-
donne l'affichage de l'arrêt de la Cour decassation décidant la revision du procès
Dreyfus.Fachoda
Quelle connexité y a-t-il entre l'affaire
Dreyfus et l'abandon de Fachoda? Celle-ci,
qu'ont découverte les nationalistes : les mi-
nistres sont des dreyfusards et ils ont vendula France aux Anglais.
Le 23 janvier, M. Delcassé, ministre desaffaires étrangères, explique la situation di-
plomatique laissée par son prédécesseurM. Hanotaux.
Le 8 mai, il expose l'état des négociations
engagées avec l'Angleterre.Le 12 mai, là Chambre ratifie la conven-
tion Intervenue entre la France et l'Angle-terre, délimitant leurs territoires respectifsen Afrique.
le 1"t juin» explosion de patriotisme co-
lonial. On vota des félicitations au comman-
dant Marchand et, par la même occasion, au
général Galliéni.
Lea exploits de Déroulède
Le 11 février, la mort imprévue de
Félix Faure est officiellement annoncée au
Balais-Bourbon.
Le Î8 février, ïe Congrès est réuni à
Versailles bour élire un président de la Ré-
publique. Pendant le vote, M. Déroulède faitdes effets de bras et de redingote et déclare la
guerre à M. Emile Loubet, M» Emile Loubetest néanmoins élu par 483 voix contre 27£Ldonnées â M. Méline.
Le 24 février, le garde des sceaux, quiprovisoirement garde aussi MM. Paul Dé-
roulède et Marcel Habert, demande l'autori-
sation de îes mettre en jugement pour avoir,
Je. soir des obsèques de Félix Faure, tentévers l'Elysée le général Roget et
sa brigade.Le fer juin, MM. Déroulède et Habert, ac-
quittés par la Cour d'assises, reprennent r
triomphalement leurs sièges dans l'amphi-théâtre du Palais-Bourbon,
Le 5 juin, interpellation sur l'incidentdes courses d'Àuteuil. La Chambre, par 313
voix contre 173, flétrit les élégants émeu-tiers insulteurs et agresseurs du présidentde la
République ; mais elle approuve le mi-
nistre Ch. Dupuy qui laissa se produire
l'agression.
Lç 12 juin, interpellation da M. Vail-
lant sur la manifestation de Longchamp-
favorable, celle-là, au président de la Répu-
blique- ot sur les violences de la police con-
tre les républicains. Le ministère Dupuy est
renversé par 321 voix contre 173.
Le 26 juin, le ministère Waldeck-Rous-'
seau se présent® devant le Parlement. L'en-
gagement qu'il prendd'être un gouvernement
da défense républicaine lui vaut un ordre du
^ur
de confiance voté par 263 vois, contre
i4 novembre. Ouverture de la sessionextraordinaire. Protestation des amis de M.Déroulède contre sa réarrestation ot son
implication dans le complot royaliste-impé-
rialiste-patriotique,
20 décembre. Approbation par 320 voixcontre 195 de l'arrestation de M. Marcel Ha-
bert,
Interpellations et incidents divers
Lé 2 mars, Mi Marcel Sombat demande
pourquoi les ministres Lockroy et de Frey-cinet, qui. ont intenté des poursuites contre
notre collaborateur Urbain Grohier, refusent
de venir déposer devant la Cour d'assises.
Le ministre Lebret répond en leur nom queles affaires de l'Etat, l'importance de leurs
fonctions, etc., les dispensent de se dérangercomme de vulgaires citoyens.
Le £8 mai, les facteurs de Paris se sont
mis en gréve, exaspérés par les procédés de
M. Mougeot, le sous-secrétaire d'Etat aux
postes et. télégraphes,;On interpelle M. De-
lombre, ministre du commerce, M. Charles
Dupuy répondit '383 voix contre 113 approu-vent Dupuy, Delombre et Mougeot.
14 novembre. Début à la tribune du
général de G alliffet, ministre de la guerre,
interpellé au sujet de la mise à la retraite
du général do Négrier*16 novembre. Interpellation sur la poli-
tique générale du ministère Waldeck-Rous-
seau et sur ses actes pendant l'intersession.
20 novembre. Interpellations sur la ma-
nifestation de la place de la Nation à l'inau-
guration du monument de Dalou, le Triom-
phe de la République.28 et 30 novembre. Interpellation sur
les ouvroirs du Bon-Pasteur et sur lea faits
de cruauté et d'exploitation dé l'enfance dé-
noncés dans l'Aurore par Guinaudeau. Le
ministère prometde présenter prochaine-
ment une loi qui rendra impossibles ces abo-
minations.
12 décembre. M. Marcel Sembat ques-tion no le gouvernement
au sujet de la re-
mise en vigueur des lois scélérates de 1898et 1894 pour poursuivre la courageux livre
d'Urbain Gohier l'Année contre la Nation.
Il demande l'abrogation de ces lois iniques.Par 367 voix contre 237, la Chambre se pro-nonce pour leur maintien.
Les budgets
On n'a pas fait qu'interpeller, questionner,
renverser, approuver des ministres. Oa a
aussi voté des impôts.
Le 16 janvier 1899, on a commencé [le
budget de 1899.
Le 25 janvier on u, par 306 voix contre
199, refusé de supprimer les sous-préfets.
Le 30 janvier, on a, par 335 voix contre
181, refusé de supprimer le budget des cul-
tes.
Le 2 mars, le budget n'étant pas encore
très avancé, on vote un quatrième et un cin-
quième douzièmes provisoires.
Le 30 mars, enfin, la discussion du budgetde 1899 est finie, et l'on s'ajourne au 2 mai.
Les 27, 29, 30 mai, le budget de 1899 re-
vient du Sénat n la Chambre, retourne de
la Chambre au Sénat, revient, retourne en-
core. Ce n'est que le 30 mai, à minuit, qu'ilest définitivement bouclé.Un voyage de plus,et il eût fallu voter ua sixième douzième
provisoire.Le 21 novembre, on se mit au budget do
1900.
Le f«r décembret on rerefusa de suppri-mer les sous-préfets.
Là 4 décembre, on rerefusa de supprimerle budget des Cultes.
Le 23 décembre, le ministère étant pourvude deux douzièmes provisoires à valoir sur
l'année 190Û, on s'en alla et la ministèreferma la porte.
Lois ouvrières
J'allais Oublier le. travail législatif réalisé,le net produit de taht de paroles et de votes.
DM 10 janvier au 30 mars, noue avons à
enregistrer 1<>Une promesse de M. Delom-
bre, alors minisire des travaux publies, de
«'occuperà hâter l'application de la loi du
9 avril 1898 sur la responsabilité des patronsdans les accidents ; 2f> Une seconde promessedu même M. Delombre de veiller à ce que la
loi do 1893 sur le travail des femmes ot des
enfants dans les manufactures soit enfin ap-
pliquée.Du 31 mars au 1 mai. - Vacances.
Le 2 mai, on décide que la loi de 1893 surles accidents de travail sera applicable à
partir du 1er juin 1899.
Le 1G mai, on diffère l'application jusqu'aujuillet.
Le 28 juin, enfin, M. Millerand étant de-
veau ministre'
des travaux publies, la fa-meuse loi de 1898 est faite et parfaite, et ladate de la mise ea vigueur n'est pas de nou-
veau reculée.
J>u 5 juillet au 13 novembre. - Vacances.
Dit 14 novembre au 23 décembre. Modi-fication de la loi de sur le travail desfemmes et des enfants.Son application est dé-
cidée à partir dp fer janvier 1899.Total du labeur
législatif: Mise en vigueur
de deux lois anciennes qui étaient restéeslettres mortes.
Lois nouvelles : Zéro.En 1900, fera-t-on plus d'utile besogne ?
Albert Goullé.
Camp de Frère, 80 décembre.Par snits da la orna soudaine dô la Tagela, an
fort d^taciiera&Tit de Boers s'est trouvé isolé sur larire sud de la rmèr#.
Bonne année!
Ladygfflith, 30 d^eembre.La télégraphe optique
annonce que tout va bien.Les Boera se préparent à une résistance énergi-que. Ils ont envoyé de«t abo» «raux contenant,l'ua on plum-puMittg et l'attire des souiiaits daiJQOjne .année|f)
Chez les Cafres
Camp da Frère, 30 décembre.Lea Anglais ont fait en dehors des lignes une
hïcutsiûu dans iea hutlea de» paire» où ila ontrencontré line grande quantité des objets qu'onaccusait les Boers d'avoir pillé».
On a des misons de croire que îes Anglais ont'inIon tion d'attaquer Molteno..
La ©lierrean TramaiLes déclarations d'un professeur
allemand. - La question de
Delagoa bay
Il n'est pas sans intérêt de savoir le juge-ment que portent sur vous vos ennemi.Aussi les Anglais feraient-ils bien de méditer
ces paroles prononcées,à. Berlin, dans une
conférence, par le professeur Lujo Brentano :
Les Anglais es sont rais en campagne pour pren-dre aas Boera leur liberté, mais la ân en seraqu'ils perdront eux-mêmes leur propre liberté..Car il n'y a paa de doute ; nous sommes â untournant de l'histoire d'Angleterre. Peu importequi sortira vainqueur de la guerre actuelle. Sonrésultat sera l'introduction au service militaireuniversel en Angleterre. Cela entraînera un chan-
gement complet de l'état social anglais. L'élément
guerrier aura la'haute main dans la politique in-térieure comme il t'a dans la politique étrangère.Lea hommes audacieux, arrogants, entreprenants,« à morale de pirate s, triompheront de l'espritdes Wilberforce, des Cobden, des Shaftesbury,de3 Gladstone. Ou pourra alors sa demander si
cette phrase de Kant est encore exacte : « La na-tion anglaise, considérée comme peuple, est l'en-semble le plus louable d'hommes considérés dans
leurs rapports mutuels » ; et en tout cas il faudradéclarer exact ce que Kant ajoutait : o: ... maiscomme Etat en face d'autres Etats, l'Angleterre estle
plusdestructeur, le plus violent, le plus domi-
nateur, 1e plus belliqueux de tous »,
C'est fort'bien et fort vrai: le professeurberlinois flétrit avec la plus grande justessela politique de piraterie et dépeint on ne
peut mieux les maux qu'entraînera.., en An-
gleterrele triomphe du militarisme.
Seulement pourquoi le même Lujo Bren-
tano est-il, en Allemagne, un des plus cha-
leureux partisans de la politique d'arme-
ments navals, qui entraînera fatalement ,1e
pays dans la politique d'aventures, de «pi-
rateries » et l'hégémonie de l'élément mili-
taire?
L'annexion des Samoa, malgré la résis-
tance désespérée des indigènes, peu soucieux
de devenir sujets du kaiser, vaut l'attentat
contre le Transvaal.La saisie du vapeur allemand Bundesrath
devant Lourenço-Marquez, ce qui amène une
requête de la chambre de commerce de Ham-
bourg et une intervention du chancelier de
l'empire, vient corser la question d& Delagoa
bay . Il est certain, et nous l'avons dit depuis
longtemps, que le gouvernement anglais a
jeté son dévolu sur cette partie du littoral
africain, dont la possession lui permettraitde compléter l'enveloppement du Transvaal.Le tout est de pouvoir le faire sans compli-quer la situation actuelle,, déjà si difficile
pour lo cabinet Salisbury, par un eonflit in-
ternational,Oh. M.
La convention anglo-allemande
Berlin, 31 décembre.Le Hamburger Correspondent so dit en mesure
de donner les grandes lignes du traité anglo-alle-mand. Son enïrée en vigueur dépend
exclusive-ment de l'avis du Portiigàl, au sujet de la néces-
sité de réorganiser ses finances. La conventionvise uniquement les possessions africaines. L'Al-
lemagne garde sa pleine libertéd'action en Egypte,en Asie Mineure, en Chine. L'Allemagne obtien-dra la colonie du Mozambique.jusqu'à Chiro et auZambèze ; l'Angleterre aura Delagoa bay. L'Alle-
magne recevra dans l'Afrique occidentale les ter-
ritoires de Mossamédèi, de Fisch bay et la baie
La Q&zette de Silésie confirme ces informa*tiens, et îes rectifie ainsi : l'Allemagne n'obtien-dra pas le Mozambique jusqu'au Zaïnbézo, dontl'embouchure restera anglaise.
Dana l'Afrique ocûidentalo, l'Angleterre s'est ré-servé le territoire de l'embouchure da fl&îve
Congo.
La Hauts COUPLes plaidoiries.
- La défense dûM. Dubuc
MIL les sénateurs .puvigùeret Talon
manquent à l'appel nominal. En outre, qua-tre âCetisës sont absents : MM. Bàruler,
£)éroulède, Buffet et GuÔrin qui fît son en-
trée une heure après l'ouverture de l'au-dience.
Dans une courte déclaration, M. Dubuc
déclare qu'il est poursuivi uniquement pourdes opinions. Sa condamnation ne lui laisse
qu'un regret, celui de ne plus pouvoir lutter
contre îa Haute! Banque juive.M« Evain, défenseur de M. Dubuc, déclare
que l'on n'a relevé contris son client aucun
f^itde complot. Ou ue lui reproche que la
violence de son caractère. Le défenseur ex-
pliqué les passages relevés par l'accusationdans la correspondance de Dubuc. Ces let-
tres, dit-il, rédigées au quartier Latin,avaient surtout pour but détonner les bour-
geois par des expressions extraordinaires.
Quant au plan saisi oh es Dubuc, il remonteà 1898 et avait trait à un achat de terraia.I^&ceusô n'a pris part ni à la manifestation
du-23 février, ni à celle d'Auteuil, Son ac-
quittement s'impose.
La défense de M. Guérin
Dés ses premiers mots, Guérin, qui paraitparticulièrement nerveux interpelle violem-ment le procureur général : « Votre robe
rouge vous vabiett», lui crie-t-il.Et encore:« Le jour .G'J *.n devient magistrat n'est-on
plus lin homme? » etc...Le président cherche en vain à. l'arrêter,
l'accusé en a maintenant aux juges. U parlade la Commune ; « Peut-être parmi îes mem-bres de la Haute Cour en est-jl qui datent da
celte époque. Ceux-là ne peuvent plus pâlir,parce que leur visage a été couvert de sang. »
De nouveau M. Falliéres intervient. Mais<jFuérin est lancé. Do nouveau il interpelle leministère public.
La procureur général, dit-il, veut bien m'accor-der les circonstances atténuantes. J'en veuxaussi-.» pour lui, (Murmures.)
Cette fois le président donne la parole âl'avocat général Fournier pour requérir, tan-dis que M. Bernard prend le parti de s'enaller. Mais après un colloque assez vif entraM» Ménard et lui, l'avocat général se rassiedet Guérin continue.
LVccusé cherche a démontrer qu'il eat vic-time, ainsi que ees compagnons, de manoeu-vres policières et de la crise que traverse la
République parlementaire. Sûr de son inno-
eence, il s'est enfermé, persuade qu'on n'ose-rait pas foreer sa maison. Jamais il n'a eu*dit-il, l'idée de tirer sûr l'armée ou la police.Lii gouvernement, du reste, n'a pas osé em-
ployer la force, mais a cherché à l'affamer,Guérin proteste ensuite contre la dossier
formé contre lui et qui attaqua son honora*Liiité.
Après une suspension d'audience, Guérin
aborde l'histoire du fort Chabrol. Il prétendn'avoir jeté des pierres et crié des injuresaux agents que pour les écarter. Aucun n'aété blessé. Selon lui, si &es amis avaient tiré
sur les agents, ils auraient été irresponsa-bles, étant données les souffrances qu'ils en*duraient. Quant à lui, il n'a jamais voulu --
ce qui lui aurait été facile, dit-il - tuer des
policiers qui malgré leur férocité ne fai-saient qu'exécuter une consigne et n'étaient
pas responsables.Après avoir protesté contre l'accusation do
tentative d'assassinat, l'accusé passe aux té-
moignages de moralité et revient à ses diffé-'rends avec M, Mallet. Il s'étend longuementsur les faits dont il a été question lors del'audition des témoins, et sur l'affaire dti
syndicat des raffineurs de pétrole.Guérin dit que c'est depuis la lutte qu'il
soutint contre les accapareurs et les frau-deurs que ceux-ci la poursuivant de leur
haine. Il rappelle la brochure publiée contrélui et dont l'accusation s'est, dit-il, servie, 11
prétend que Fauteur def
cette brochure étaiton relations avec la famille Dreyfus. Il lancecontre lès Rothschild diverses accusationset s'élève contre la puissance juive. C'est à lasuite des persécutions dirigées contre loi
qu'il eut l'idée de fonder te Grand-Occident.A ce moment, prétend-il» la franc-maçonne-rie s'acharnait contre lui. On voulait la faire
assassiner. Sait, l'histoire d'une campagneélectorale dans îa Seine-Inférieure, celled'une conférence mouvementée à Fécamp,celle enfin des démêlés de l'accusé avec M.
Haranchipy, Ge dernier se serait associéavec son autre ennemi Mallet pour laacercontre lui une accusation calomnieuse da
faux. Cette accusation tomba dans l'eau :« Voilà, ajoute Guérin, les témoins cités con-tre moi. »
Guérin en est là qaaûd de nombreux crisde :« A demain » se font entendre.
Interrogé par le président, l'accusé déclara
FEUILLETON DE L'AURORE 78
usluronsDEUXIÈME PARTIE
Les Milices d© 1a Rédemption-
'V
XIV
i?RÈs L'INCENDIE
(SK#9)
Ce n'était pas - on en a eu quelques
prouves- que Jéricho aimât passionné-
ment la police... Oh ! non... Mais le pré-fet, o'est presque un ministre...
Tout en se mettant en marche Ters le
point Signalé, le fonctionnaire avait re-
pris :- Tu sais, mon brave., que je te vais
proposer pour une médaille...- Oh ! ça, si vous saviez ce que je m'en
£ohe!... proclama Jéricho.
Mais il s'empressa decorriger par une
ptaisanterie la rudesse de sa riposte :- Soignez plutôt mon avenir politi-
que... fit-il en riant. J'ai envie d'être sé-
nateur...- Un peu trop jeune ! lui répondit son
interlocuteur sur le même ton. Nous en
reparlerons dans quelques années...
Pendant qu'ils s'éloignaient, le docteurMarcelot sentit une petite main se posersur son bras.
Il releva la tête.- Voua, Suzanne !... dit-il d'une voix
basse et tremblante et ses yeux brûlés
par la fièvre emplis soudainement do
grosses larmes.- Oui, moi !... Moi, qui ne puis me ré-
soudre à croire que notre Gilbert...La jeune tille ne put achever,- Hélas! soupira le vieux médecin,
l'affreux malheur n'est que trop certain...Mon fils est perdu à jamais, et moi, mavie est finie, car je sens bien que jeno lui
survivrai pas...Suzanne eut comme une sorte de ré-
volte.
Et, d'un accent vibrant, elle s'écria :- Oh ! ne me parlez pas ainsi !... Vous
n'avez donc pas entendu, tout 4 l'heure,ce jeune homme qui s'en va là-bas ?...
- Non...- Eli 1 bien, 11 disait qu'à l'endroit 0(1
votre fils a disparu en sauvant ma vie. il
reste peut-être des malheureux à déli-vrer. .,
» Venez, venez, je vous en prie I...J'aime votre fils de toutes lea forces demon âme, et un instinct me dit qu'il n'est
pas mort!..,La médecin secoua la tète. Il n'avait
pas cette foi robuste en l'avenir que l'a-mour fait survivre à tout dans les jeuneseoenrs. Mais il se laissa entraîner par la
supplication ardente de Mlle de Cardan».
XV
LES ANGOISSES DE FARKÈSE
Cest dans la partie de l'hôtel voisinedu couvent des moines de Farnéso qu'onavait vu se produire les premiers écrou-
lements intérieurs. C'est donc là que le
feu avait eu le plus vite achevé son oeu-
vre.
Maintenant, le pic ou la pelle en main- ainsi que jadis, à Charnoy, lors flel'aceident provoqué par une explosion âe
mine - une troupe de frères do Sa Ré-
demption travaillaient avec acharne-
ment.Leur capuchon baissé formait une pé-
nombre au diaparaissait leur visage.S'attaquant a un point bien déterminé,
ils s'efforçaient de le débarrasser de l'a-
moncellement de braises, de pierres et de
gravats.Non loin de là, le Père Farnèse et le
Père Honorât s'entretenaient à voix
basse.La sérénité coutumière du supérieur
général avait disparu.Il était pâle. Un tremblement nerveux
agitait ses lèvres. Ses yeux brillaientsous ses sourcils froncés.
- J'ai peur, Honorât, murmurait-il.Oui, j'ai peur que la voûte n'ait pas ré-sisté,.. Et que doviendrais-je, moi, si jene retrouvais là qu'un cadavre - un ca-davre tordu et carbonisé comme tous ceux
que j'ai vus déjà...r- Mon Révérend Père, je vous en con-
jure, ne vous tourmentez pas ainsi!... Les
substructions de l'hôtel sont solides...
L'éboulement souterrain qui s'est pro-duit du côté de notre couvent et qui nous
ferme l'accès de ces sous-sols ne saurait
être que partiel...- Je voudrais le croire!- Il le faut, mon Révérend Père!...
Pour conserver toute la fermeté de votre
âme si haute et si forte, il le faut! Bien-
tôt, j'en ai la conviction, vous vous assu-
rerez par vous-même que notre jeunefrère Patrice ne court aucun danger...
- S'il en était autrement, que de re-
grets, pour moi!... Que de remords !...- Des remords?... Pour avoir tenté,
par tous les moyens - même par la ri-
gueur - d'attacher à l'Egiise un servi-
teur que rendraient précieux son intelli-
gence et son savoir?...Comme malgré lui, Farnèse gronda :- Ah! si vous saviez comme j'oublie
mes rêves et mes ambitions de prêtre!...Ce n'est plus dans ma foi ni dans mon or-
gueil que je souffre... C'est dans mon
coeur !
Mais, quittant brusquement le Père
Honorât, Il courut vers les moines.
Et d'une voix impatiente et dure, il
leur cria :- Plus vite!... Plus vite, donc!...
Vous n'avancez pas !A. ce moment, il tourna la tête.Quatre hommes -
-ou, pour mieux
dire, trois hommes et demi - venaientde s'approcher.
En l'un d'eux nous retrouvons le préfetde police.
Près de lui marchait un officier supé-rieur de pompiers.
Sans en être prié et par besoin de sedonner un rôle d'importance, l'ingénieurMillemains avait cru devoir se joindre à
eux.
Quant #u demi-homme. Inutile de dire
que c'était Jéricho.,. D'un geste gamin, il
montrait au chef de la police les terras-siers improvisés.
Le nouvel ami du sauveteur de Blon-
dette ne put réprimer un mouvement de
surprise en voyant à l'oeuvre les Frères de
la Rédemption.- Ah ça ! fit-il d'un ton sec et autori-
taire, qui donc dirige les travaux, de ce
eôté ?
Puis, se tournant vers l'officier :- Je ne m'explique pas, commandant,
que vos soldats aient laisse, ici,leur placea d'autres:..
- Cola tient â ce que ces messieursnous ont déclaré...
- Quels messieurs ? interrompit fier-
veusoment le préfet de police. Où sont-ilsdonc ces chefs qui font la loi ?
Millemains crut habile d'intervenir. Il
se hâta d'expliquer qu'on avait' toutesraisons de craindre que des victimesn'eussent été englouties, à cet endroit -
et que la Providence avait peut-être ré-
servé au zèle charitable des bons Frèresle mérite et la joie de ramener au jourquelqne3-uu3 de ces malheureux...
Sans en écouter davantage, lè préfet setourna de nouveau vers l'officier qui l'ac-
compagnait :- Vous avez entendu, commandant?
Il y a là des victimes... C'est à vos sol-
dats, n'est-il pas vrai, qu'incombe le de-
voir d'organiser les recherches - et j'es-time que ce serait leur faire injure quede le leur éviter t
Le commandant fit un signe à l'adressede Farnèse, qui, debout sur un amoncel-lement de pierres calcinées, dominait la
scène de sa hante taille et lie perdait pasua détail de ce qui se disait.
Vivement le moine s'avança.- Monsieur, lui dit le préfet en lui
faisant un léger salut, veuillez, je vous
prie, dire à vos hommes de se retirer au
plus vite... Les circonstances sont gra-ves... Il nous faut ici des travailleurs ex-périmentés.
Le Père Farnèse avait pris l'attitudefaussement déférente qui masque, chezses pareils, la résistanco à un pouvoirqu'ils ne peuvent affronter ouvertement.
- J'oserai réclamer pour nos religieux,dit-il en s'inclinant, le droit d'achever latâche qu'ils se sont imposée par amour du
prochain... Et, je l'espère, il leur sera
permis tle la mener jusqu'au bout...
Courtois, mais très ferme, le fonction-naire lui répliqua :
- Pardonnez-moi, monsieur, mais jemaintiens ce que j'ai dit.
-Capeadant!...
- A chacun son métier ! Nos sapeurs-pompiers ont pour eux la pratique cons-tante d'opérations semblables. Je tiensdonc à ce qu'ils se chargent du déblaie-ment et - s'il y a lieu - du sauvetage.
- Mais enfin, monsieur le préfet...- Déjà, des accidents se sont produits.
Et je m'étonne qu'on n'ait pas fait ce3ser
plutôt une intervention généreuse en soi,je le veux bien, mais dangereuse pourvous - et pour les autres...
- Bien envoyé, patron! approuva Jé-rieho.
Joie» termina ut Utearl Levéqib
(LamtUi à dt/wtA.)
3L'AURORE
lie pas pouvoir promettre de terminer le soir]
même»"L'audience est levée à sept heures et dfr-
tû.ie et renvoyée à aujourd'hui, deux heures.
Un décès à la Haute Cour
\ Hier, avant l'ouverture de l'audience, un
spectateur qui se trouvait dans une tribune
«et tombé en syncope. Emporté aussitôt dans
le cabinet du médecin du Sénat, M. Cha-
vannes, il y a reçu las soins de celui-ci ainsi
quo des sénateurs Combes, Goillot et Labbé,
mais il cat mort presque aussitôt sans avoir
repris connaissance»
Le défunt est M, Raymond Ri ou, bijoutier-joaillier, 314, rue Saint-Honoré, dont le do-
micile particulier est, 71, rue de l'Université.Il était âgé de cloquante-Cinq ans. Il a suc-
combéà une maladie de coeur.
La loi de sursis
, Interrogé sur la question de savoir si la
loi de sursis pouvait être applicable, en cas
d.6 condamnation, aux accusés de la Haute
Cour, M. Bèrenger a fait cette réponse :
La seule condition fixée par loi de 1891 étant
que la peine soit une peina d'emprisonnement,quels que soient les faits imputés, les circonstances
-qui ont pu faire modifier la peine ou la darde de1 emprisonnement, le sursis peut être accordé, si.d'ailleurs, le condamné n'a pas subi de condam-nation dans le® termes de l'article premier de laloi.
Ad. Manière*
Informations
M. Marcel Barthe vient de faire connaître,
*>ar une lettre, aux délégués sénatoriaux de
Pau qu'il décline la candidature, en raison
de son Age.
***
"Voici le texte de l'arrêté préfectoral qui-modifie las conditions du concours écrit pour
l'internatdes hôpitaux :
Article premier,- L'article 99 du règlement
susvisé du 36 août 1S3D est modifié ainsi qu'ilCUi t :
« Art, 99. - Le» épreuves orales seront publi-
^U» feront seuls admis dans les locaux consacrésaux épreuves écrites toua les élèves porteurs d*bulletin spécial délivre par l'administration et
Constatant leur inscription an concours. Un nu-méro d'ordre qui iûur sera remis 4 l'entrée déter-minera la place qu'ils devront occuper pour l'â-
preuve écrite. »Art. 2. - r.e directeur de l'administration géné-
rale de l'Assistance publiqueà Paris est chargé
de l'exécution, du présent arrêté.Fait à Paris, le 29 décembre 1898,
J. OS selves.
*%M. Millerand a informé le président du
syndicat des ingénieurs civils qu'il déposera,à la rentrée des Chambres, une propositionde loi modifiant l'article 33 de la loi de 1844sur les brevets d'invention, et permettant au
breveté qui aurais laissé passer le délai d'un
«n sau* payer son annuité de s'acquitterdans les trois mois suivants, moyennantune légère
amende. II l'a en même tempsinformé qu'afin de préparer la publication
intégrale des breveta il allait prendre un ar-
rêté, réglementant dans de nouvelles condi-
tions-celte publication. Désormais les bre-
vets dont la publication aura été jugée utileseront imprimés in extenso et vendus par.fascicules préparés pour chaque brevet» Le
prix du fascicule sera au minimum die 50centimes.
Id. Chaplain, de l'Institut, vient de livrer4 la Monnaie les coins de la médaille corn-
mémorative de l'élection de M. Emile Loubetà la présidence de !a République,
Cette médaille est du module de toutescelles qui ont été gravées, jusqu'à ce jour, 4
l'effigiedes
présidentsélus.
A. l'avers se voit un profil du président»dans l'exergue : « Emile Loubet, préaidentde la République française M.
Le revers présente une allégorie. Sur latribune du Congrès, l'Assemblée nationale,sous les traits d'une femme coiffée du bonnet
phrygien et enveloppée dans les plis du dra-
peau, inscrit le nom de son élu sur un tableau
qu'elle va déposer dans l'urne. La légende en
exergue donne la date de l'élection : « ©lupar ^Assemblée nationale, le 18 février 1899 ».
A L'ETRANGER
Espagne.
Madrid, 31 décembre.Les Etats-Unis offrent à l'Espagne de conclure
un traité de .Commerce semblable à ceux qui sont
en cours de négociation avec la Franco et le Por-tugal .
Italie
Rome, 31 décembre.Le roi a accordé aujourd'hui l'amnistie pour les
crimes p olitiques, les délits de presse et les délitscontre la liberté du travail.
L'amnistie ne s'applique pas aux crimes de droitcommun ; les contumaces n'en bénéficieront pas.
Rome, 31 décembre.Au Saint-Office, on déclare complètement fausse
la nouvelle relative à uneencyclique
du pape quiautoriserait le clergé de l'Amérique d* Sud à re-noncer au célibat.
Philippines
Hong-Kong, 30 décembre.Jeudi les Philippins ont tué ou capturé à Tala-
vera, à l'est do Tarlac, quatre hommes du corpsdes sj Kîi aux.
Les bandes d'insurgés harcèlent les lignes amé-ricaines-depuis Vigan jusqu'à San-Jacinto.
Indes Anglaises
Londres, 31 décembre.Prés de trois millions de personnes éprouvées
par la famine, sont actuellement secourues ; aussi,le gouvernement a publié une résolution deman-dant si les précautions nécessaires ont été prisespour contrôler le bien fondé des demandes.
DERNIÈRE HEURE
Les chemins de fer
Tours, 31 décembre.Prés de la gare de Chinon, le nommé Robin,
agent d'assurances à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), était appuyé sur la
portière d'un compar-timent, quand celle-ci s'ouvrit, entraînant le mal-heureux, qui resta Suspendu par sa blouse.
Robin lit un assez long parcours dans cette po-sition» mais sa tète heurta les montants de deux
pontsmétalliques. La blouse ayant fini par céder,
e cadavre tomba à terre. La tête ne formait plusqu'une bouillie sanglante.
Pour les dépenses d'accroissement de la
flotta, elles seront Imputées sur tes ressource#normales du budget dû la marine.
Actuellement le chapitre des constructionsneuves est doté au budget annuel d'unesomme de 106 millions, Cette dotation n'est
engagée que jusqu'à concurrence do 50- mil-lions pendant deux ans pour des construc-tions déjà décidées. Le surplus pourra doncêtre affecté à commencer l'exécution du nou-veau programme qui va Stre soumis au Par-lement et la totalité de la dotation, lorsqu'ellesera redevenue disponible servira à l'achève-
vement de ce programme.L'exécution complète réclamera ainsi qua-
tre ou cinq ans.
LES EMPLOYÉS DE L'OCTROI
Hier, deux heures, a au lieu au gymnase mu-nicipal Voltaire une fête organisée par la Liguedes employés d'octroi.
Plus de si* mille personnes assistaient 4 celteréunion que présidait M. Grébauval. Ls« minis-tres de 1 intérieur et da commerce y étaient offr-
isiellement représentés ainsi que le préfet 4e laSeine. ;
Le préaident de la Ligue, M. Coignet, a. d'abordpris la parole pour remercier, au nom da tous lesemployas d'octroi, la Conseil municipal qui a con-verti l'indemnité de logement de 3ÛQ francs enaugmentation d'appointements ; M- Grébauval aensuite assuré la l igue de toute la sympathie duConseil municipal et après quelques mots deM. Cavaillier. un des plus anciens employés, desjouets ont été distribués 4 2,000 enfante par lessoins des demoiselles commissaires.
tf* bel d'enfants a joyeusement clôturé cetteréunion charmante.
Âa MuséeCarnavalet
Mm te CMes 6! Ses Cotes
Le gouvernement soumettra, à la rentrée,bu Parlement les mesures qu'il achève d'étu-
dier actuellement, en vue de la défense de
Eos colonies ei des côtes de France et de l'ac-
croissement correspondant de nos forces na-
vales, ainsi que la création de points d'appuide la flotte.
Ces mesures feront l'objet de deux projetsde loi distincts visant, l'on la défense des
côtes et des colonies, l'autre Les forces na-
vales, La dépense totale est évaluée à 400
millions environ, dont 120 pour les côtes et
les colonies et le reste pour la flotte.
Il ne sera pas nécessaire de créer de nou-velles ressources financières pour faire faceà ses dépenses.
Pour les 120 millions concernant les côteset les colonies on y fera face en deux ou troisannuité» é l'aida du fond de 50 millions af-
fecté jusqu'ici â l'amortissement des obliga-tions à court terme qui deviendra disponiblel'année prochaine par suite da l'extinctiontotale de cette dette.
LES NOUVELLES ACQUISITIONS
L'ingénieuse Invention du sieur le Velayez.- La posta de Paris à Paris. - Une cu-
rieuse circulaire. - Les pièces de lanouvelle salie. - Souvenirs da l'Al-
boni. - Les dessins ot les médaillesde Dupré. - Las plans de Brou-
gniard. - Autres "vieilleries. -Le fauteuil mécanique du con-
ventionnel Couthon
Par des dons généreux, de nombreux legset aussi, d'intelligentes acquisitions de souconservateur, M. Georges Cain, le muséeCarnavalet s'enrichit sans cesse.
La semaine dernière, une nouvelle salle ya été ouverte, entre celle dita « du théâtre »et celle dite « du dix-huitième siècle ». Bien-tôt l'hôtel de Mme da Sévigné sera trop petitpour contenir tout ce qu'on y envoie.
La collection Maury
Dans un couloir sans issue, attenant ACette nouvelle salle dont je dirai quelque#mots plus loin, M. Georges Cain vient d$faire' placer la collection des <tMarques posta-les en France t, léguée au musée par M. Àr*
thur Maury. C'est, assurément, l'une de*
plus curieuses que renferme Carnavalet.On sait que Louis X! établit des courriers
dans toute la France. puisque Henry IV créadeux emplois de généraux de louage fui 1597 ;mais, à cette époque, l'usage exclusif de la
poste appartenait au gouvernement royal,C'est sous Louis XIII seulement que les par-:ticuliers commencèrent à faire transporte^leur correspondance par des courriers spé^ciaux.
Le document le plus intéressant de . la col-lection Maury noua apprend qu'en août IGéS,un sieur le Velayez eut l'idée de créer une « pe-tite poste de Paris pour Paria ». Le port d'uasol était payable d'avance au moyen de ban-des particulières -idée première du timbre-
poste. La circulaire par laquelle l'excellentle Velayez conviait les Parisiens à ini confier
leurs lettres est naïve et cocasse :
On fait assavoir, disait-il, à tous ceux qui vou-dront escrire d'un quartier de Paris à un autre
que leurs lettres, billets ou mémoires seront fidel-lement portés et diligeamment rendus à leuradresse et qu'ils en auront prompte ment responsepourvu que, lorsqu'ils escriront, ils mettent avecleurs lettres un billet qui portera port payé parceque l'on ne
prendra point d'argent, lequel billetsera attaché a ladite lettre, ou finis auteur de lalettre, ou passé dans la lettre ou en (elle autremanière qu'ils trouveront a propos, de telle sorte,néanmoins, que le commis le puisse voir aisé-ment...
L'ingénieur le Velayez avait installé sonbureau principal au Palais de Justice..Uhde ses commis « vendait de ses billets à quien voulait avoir ». Le novateur engageaittout le monde à eu venir chercher. Laa cor-respondances, affranchies par ce moyen, de-vaient être déposées dans des boites placéessur divers points de Paris. Le Velayez s'a-
dressait, en ces termes originaux, aux unset aux autres :
Le marchand qui ne peut quitter sa boutiquequ'il ne perde quelque occasion de vendre.
L'artisan qui ne peut laisser son travail et à quile temps est ai cher,
Ceux qui sont attachés au service de quelqu'un;ceux qui sont incommodés de leur santé; ceux quisont enfermés dans des prisons, dans des reli-gions ou dans des collèges et qui n'ont point devalet; ceux qui en ont de malades ; ceux qui enont besoin à la maison; ceux à qui on veut épar-goer de la peine; ceux qui en ont et qui ne saventpas les rues ni les logis ; ceux qui en ont de pa-resseux ou qui aiment à se promener et qu'ils di-sent après qu'ils n'ont rien trouvé ; ceux qui enont et qui vont voir leurs parents et gens qe leur'
pays au lieu do faire ce qui leur est commandé ;LeB solliciteurs qui ont affaire à tant de monde
et qui, en outre leurs juges,ont besoin du procu-reur, de l'avocat, du clerc et secrétaire et autres ;
Les gens de cour qui courent toujours ei qui nefont pas bien souvent la moitié de es qu'ils vou-draient faire.
Trouveront une grande facilité de commoditédans cette voie (de correspondre).
La tentative du brave homme ne réusait
pas.De spirituels imbéciles--il y en eut tou-
jours 1 - trouvèrent plaisant dé remplir sesboites d'immondices, ou de les briser pen-dant la nuit. Plus d'un siècle après, en 1700,son idée fut reprise par Pierre de Chamous-
set. Cette fois, lo port coûtait deux sols. Lacollection Maury nous montre Y Intérieur dubureau de poste central, installé rue Nouve-
des-Capucines par M. de Chamousset. Cettefois la poste conquit la faveur du public.Pourtant, sous Louis XVI, il n'existait en-core que six boîtes pour tout Paris et cen'est qu'en 1849 que les premiers timbresfirent leur apparition en France !
Dans un même tableau sont réunies plu-sieurs enveloppes, de diverses époques, dont
quelques-unes fort anciennes. Elles sont re-vêtues des marques postales constatant lo
paiement du port. Sur l'une d'elles on litcette adresse ;
Monsieur Petion,Seul maire de Paris.
Auprès de la collection Maury, un panneauentier est consacré aux médailles de la col-lection Liesville sur lesquelles figurent, eh
effigie, une foule de personnages célèbres dudix-huitième siècle ou de l'Empire :
- De médailles du même genre, nousavons encore des armoires emplies, me ditM. Dorbecq, l'aimable attaché qui a bienvoulu me servir de cicerone. Noua ne savonsoù les mettre. Déjà la place nous manque,
La nouvelle salle
Dans ta nouvelle salle, un grand portraitde l'Alboni, par Péri gnon, attire tout d'abordles regards.
A la vérité, il ne vaut pas grand'chose.Cette peinture date de la plus mauvaise épo-que du second Empire.
Dans une vitrine ont été réunis une quan-tiié d'objets ayant appartenu à la grandeartiste : la couronne en épis d'or qui lui fut
offerte, en 1858, par Déjazet; une antre cou-
ronne, en or massif,qu'elle tenait de la reine
Isabelle de Bourbon; une fort jolie tasse en
porcelaine, fabriquée pour elle, en parla manufactura ae Saint-Pétersbourg; troU
pompons rouges; qui lui furent jetés, eu
1864, sur la scène du théâtre de Metz, par lesélèves de l'Ecole d'application, pendant une
représentation de la Fille du régiment..*Puis, ce sont des souvenirs plus intimes del'Alboni : un daguerréotype, presque effacépar le temps; enfin le moulage, en bronze,do sa main - une main qu'on s'étonne devoir si grosse, avec des attaches presquemasculines.
Les dessins du sculpteur Dupré méritentd'arrêter l'attention. On y trouve entre autres
l'original do l'assignat de mille livres, dontïa vignette représente la Force entourée dela Liberté et de la Justice, et aussi le modèlede l'affreuse statue de la Régénération, la« mère de tous », dont une des mamelles ali-mentait une fontaine sur l'emplacement delà Bastille, pendant la Révolution.
On examinera également avec curiosité,pour peu que le temps soit clair - car ilssont bien mal placés
- les « coins » d'Au-
gustin Dupré qui servirent à la fabrication
des piéces de monnaie, des plaques d'insigneset de» médailles commémoratives de 1790 4
1799.La nouvelle salle contient encore des
\plans
et des devina laissés par Brongniard,l'architecte de la Bourse; ceux d'un nouvel
Opéra, dont Charles Garnier semble s'être
quelquepeu inspiré ; ceux da l'hôtel de
ondy; ceux du Panthéon <c tel qu'il est eal'an VI et tel qu'il devrait être ». Les modi-
fications proposées par Brongniard eussent
allégé le monument actuel et apporté un peudo variété dans ses dispositions tyop uni-
Autres vieilleries
ôn sait que Mme Nathaniel de Rothschilda légué 4 Carnavalet deux portraits. L& pre-mier est celui dB ïa gracieuse Lucile Des-moulins. Cette toile» d'une simplicité voulue,est l'une deâ meilleures de
Boilly.Elle a
remplacé cilla où Debucourt a représenté les
Préparatifs de la Fête de la Fédération.
L'oeuvre de Debucourt a été transférée dansune de3 galeries consacrées à la Révolution.
Le second portrait provenant de Mme de
Rothschild, celui' de Mme Geoffrin, a été
placé dans la salie Liesville, entre les
portraits de Théroigne de Mé ri court et tlu
physicien Ledru, le grand-pore de Ledru-
Rollin. Ce morceau, de tous points remarqua-ble, est attribué A. Chardin. Il fait l'admira-tion de M. Victorien Sardou, au moment ou
j'entre dans la salle Liesville. L'auteur de
Thermidor est,nul ne
l'ignore,un habitué
de Carnavalet.Parmi les acquisitions récentes du Musée
de la Ville de Paris, je citerai encore : untrès beau portrait de Jeaurat, par lui-même ;de jolies sanguines de Laucret ; une vignettetrès bizarre de Hubert Gavelot (frontispicedu discours officiel de la fondation des Arts
et Métiers), représentant les Àutomates du
sieur Vaucanson; ua superbe portrait deM. de la Michodière, prévôt dea marchands,
par-Dupleseis ; un buste de l'abbé Dell le, at-tribué à Pajot ; un portrait de Zamore, le fa-meux nêgre de la du liarry ; deux fusains
représentant Mme Rolland "et sa mère ; un
médaillon, d'une finesse extrême, du généraiDoppet, par Chinard - et surtout un buste
en eue de Henri IV, modelé lo joui' de sàmort par Michel Bourdin.
Les amateurs de. vieilleries s'intéresseront,enfin, au fauteuil mécanique du convention-
nel Gouthon, monté sur roues et actionné pardeux manivelles situées à portée de chaquemain.
Pli. Dubois.
LES INSTITUTS PASTEUR
Lyon ouvrira le 2 janvier prochain un
nouvel institut Pasteur.
Après l'institut de la rue Du tôt s'ouvrirent,en effet, des instituts Pasteur à Alger, ï'u-
ntg, Montpellier, Marseille, Bordeaux, Lille
et enfin Lyon.Les établissements de ce genre qui des-
servent, on le voit, toutes les régions de
France sauf l'Ouest, sont aussi très nom-
breux à l'étranger.La Russie n'en possède pas moins de six :
à Saint-Pétersbourg, Moscou, Samara, Khar-kov, Varsovie et Odessa.
L'Italie en a* cinq : £ Bologne, Milan, Na-
ples, Palerme et Turin.
L'Autriche-Hongrie deux : à Vienne et Bu-
dapest.? ' .
Saragosse, Malte, Bucarest, Constantino-
pie, Alep, Tiflis ont des instituts Pasteur.
L'Amériquedu Nord est pourvue de trois
de ces établissements ; à New-York, Chicago,la Havane ; l'Amérique du Sud de deux ; à
Rio-de-Janeiro et Bue nos-Aires.Un seul, il est vrai, est en relations direc-
tes avec l'institut Pasteur de Paris : c'est
celui de Lille, qui on quelque sorte sa suc-
cursale unique. Les autres sont des dérivés :
il& naissent rue Dutot, et aucun ne se fondesans l'assentiment ou en dehors de la sur-veillance des élèves de l'illustre savant, doncils prendront le nom pour égide, mais unefois ouverts, Us deviennent en quelque sorte
autonomes., . . .Les fondations de nouveaux instituts Pas-
teur se multiplient à l'étranger, et l'année
qui vient ea verra colore un grand nombre
chez nous aussi bien qu'au dehors, si nousnous en rapportons aux intentions manifes-
tées récemment par leurs futurs directeurs,
pastoriens, pour la plupart, de la rue Dutot,au grand institut Pasteur de Paris,
NOS COLONIES
La mission Foureau-Lamy
Le gouvernement a reçu des nouvelles directesde la mission Foureau-Lamy.
D'après ces nouvelles, la mission était à Zinderau commencement de décembre, au complet et eabonne santé, ayant accompli heureusement la tra-
versée du Sahara et de l'Air.
AFFAIRES MILITAIRESLe journal l'Italie publie, sur la question des
attachés militaires la note officieuse suivante :
« Pour ce qui concerne l'Italie, les renseigne-ments que nous avons nous permettent de dire
que la question est fort simple.a Dans pou da temps, M. le colonel Pinsoniêre
cessera son service d'attaché militaire à l'ambas-sade de France à Borne, l'époque de sa promotionétant arrivée. La France lui nommera alors unsuccesseur et l'Italie, par la même occasion, nom-mera à Paris un attaché militaire à son ambas-sade, en remplacement du colonel Panizzardi. *
TRIBUNAUX
BONNE JURISPRUDENCE
Un sieur D.,. était poursuivi par la Com-
pagnie de l'Est devant lo tribunal de Chateau-Thierry, pour avoir contrevenu à quelqueparagraphe d'un tarif homologué. Les « at-tendus » suivants expliquent de quoi le sieurD... était accusé.
Attendu que D.,quoique dans les conditionsde liberté-limitée a accepté le tarif G. V. nB 3,avec 1e» obligations qui en découlent, et qu'engroupant des colis appartenant à diverses person-nes ot ïes faisant enregistrer à l'aide do sa carted'abonnement, il a enfreint l'une dos clauses dece tarif spécial homologué auquel il s'était sou-mis ;
Mais, attendu que les infractions aux règlementset tarifa homologues ne sauraient emporter avecelles une sanction pénale, qu'il importe do distin-
guer entre les règlements ayant trait à l'exploi-tation technique, c'est-à-dire à la police, à la sû-reté. é la conservation et à la circula lion de» Che-mins de fer, et les tarifs s& référant à 1'exploitationcommerciale...
C'est ce qu'on appelle le « groupage » des
colis.Le président Magnaud, -dans un jugement
fortement motivé, a refusé de donner nne
sanction pénale aux tarifs des Compagniesda chemins de fer. Il considère* en effet, queles Compagnies në subissent guère Cfe gsnwde sanction : car, dit-il :
La mansuétude de l'action publique paraît mêmeS'étendre, à leur égard, jusqu'aux plus gravesmanquements à des réglementa homologués édic-tés dans l'intérêt do la sûreté des voyageurs, règle-ments qui, eus, à n'en pas douter, sont pris enconformité de la loi d» 1845 et de l'ordonnance de1846, et
comportentune sanction pénale pour ceux
qui les enfreignent...
Le président Magnaud ajoute î
Qu'il serait vraiment singulier qu'aux, avanta-ges considérables que tirent les compagnies dechemins de fer de leur monopole et de la boursedes contribuables Bous forme de garantie d'intérêton vînt, en outre, ajouter une sanction pénalepour toutes les infractions que le public pourraitcommettre à leurs tarifs commerciaux ;
Qu'un aussi exorbitant privilège aurait pour ré-sultat de les rendre encore plus puissantes vis-à-vis de l'Etal, dont elles ne doivent être, au con-
traire, dans l'intérêt de la sécurité publique et na-tionale. ciue les utiles et obéissantes vassales.
Bien dit, monsieur Magnaud 1
NOUVELLESDIVERSES
Baraques et messes de minait. -?
La nuit dernière chacun, à sa façon, a fini
l'année, Leà uns l'ont enterrée joyeusementen cabinet particulier ou ailleurs ; eu tête-
à-tête ou en nombreuse compagnie ; en go1-bant des huîtres et en aablant le Champagne.
d'autres soni allés entendre des messes de,
minuit parce aue - 6 joie ineffable - 1900
sera jubilaire î D'autres encore ont acheté
aux baraques du boulevard, dans lea bazars,chez le confiseur ou l'épicier, lé» dernières
étrennes^ celles qu'on réservait pour les
bambins.De toutes ces façons do clore l'année, nous
n'avons pas besoin d'indiquer laquelle a nos
préférences.L'année 1899 semblait devoir se terminer !
par un sourire de la température, d'autant ;plus gouté au sortir de la tempête que nous |venons de subir. Les petits marchands des ;
baraques s'en étaient ressentis. Ils vendaient :
force jouetset avaient déjà débité, en som-
j
me, à de très justes prix, beaucoup de bon- !
heur pour les enfants, quanti, vers onze heu- !
les, la pluie s'est mise à tomber en grosses |
gouttes.En mômo temps,dos éclairs zébraient
j ciel vers le sud et, à onze heures et demie,une pluU diluvienne s'est abattue sur Paris.
Du coup, les baraques ont vu fuir les ache-
teurs. A minuit passé, la plaie tombait en-
core. 1900 es/ née une nuit d'orale. Est-ce un
présage 1
A I» recherche d'an aérolithe. -
M. d& la Taillé, propriétaire du château qm
porte ce nom aux environs do Vendôme,
gardait précieusement depuis plusieurs an-nées un aérolithe pesant plus de deux kilos,
que des paysans avaient vu tomber du.cielen -1875 à la Houyotte, à deux kilomètres de
ÇtCi'Mont-Ferrand, ©t auxquels il l'avait
acheté. Il y a deux mois l'aérolithe disparut.Des recherches furent faites par la s Cire te etces jours-ci l'aérolithe était découvert au.
Muséum, où un ancien valet de chambre dû
M. de la-ruiné, qui l'avait volé àson maître,était yenu l'offrir en vente
pourun prix mo-
deste en déclarant que depuis qu'il possédaitl'aérolithe, il n'avait que de. la m aie chah ce.
Le fait est qiie l'aérolithe devait lui portermalheur, car rie valet infidèle, un nommé
Jean Villepinte, est actuellement au Dépôt.
i/é feu. - Un incendie s'est déclaré hier
après-midi vers trois heures dans unappar-
tu me ut du troisième étage, 37, rue des Ar-
chives. Les locataires aoûtparvenus
non
sans pciue à s'en- rendre maîtres au moyende seaux d'eau au bout d'une demi-heured'efforts et lorsque
les pompiers sont arrivés
tout danger était conjuré. Au cours des tra-vaux d'extinction, M. Blanc, locataire de
l'appartement incendié, et un de ses voisins
ont été assez grièvement brûlés aux. mains.
Ils sont soignés à leur domicile.
Montmartre «an» enu.- La Compa-
gnie des eaux continue à se moquer du pu-blic.
Depuis plusieurs jours, on effet, la plupartdes maisons de Montmartre sont absolument
privées d'eau.
A uneépoque
où il en tombe tant, cela pa-raît invraisemblable. Mais, renseignements
plis, et d'ailleurs sans que l'on sachepour-
quoi, le réservoir de la Butte ne fournit, ence moment,que la moitié de l'eau qu'il donoe
habituellement.De là, réclamations et pétitions nombreu-
sess auxquelles la Ville de Paris et la Compa-gnie des eaux se disent incapables de répon-dre favorablement.
La situation ne saurait se prolonger pluslongtemps.
Mystificateur.- Le parquet recherché
activement depuis quelques Jours un indi-vidu qui occupe ses loisirs à écrire aux jeu-nes gens qui contractent mariage et dont les
bans sont publiés à la mairie du dixième
arrondissement, des lettres diffamatoires
contre leurs fiancées. C'est ainsi que toutrécemment. M. P.... employé de commerce,demeurant rue du Ghâteau-d'Eau, a été avisé
par une lettre signée du vague prénom de :
Léocadie, que sa fiancée, une eharmante
jeune fille de vingt ans, était mère d'un® fil-lette élevée mystérieusement à Jouy-en-Josas.La mystification n'a pas été du goût de M.
P.. qui, après une courte enquête sur la mo-
ralité de sa future femme, enquête qui ne lui
a rien dévoilé du tout, a déposé une plainteau parquet contre le mystificateur inconnu,
Sur la vole. - Nous avons dit hier
qu'à la gare du Point-du-Jour, un vieillard
de soixante-trois ans, M. Alexandre Alîiot,en voulant traverser la voie au moment où
un train entrait en gare, avait été renversé
par la locometive et avait eu une jambe
broyée.Transporté aussitôt à l'hôpital Boucicaut,
le malheureux y est mort hier matin.
- En voulant descendre d'un train en
marche, M. Mcglio, homme d'équipe à la
gare du Bourget, est tombé d'un wagon et aeu plusieurs côtes enfoncées.
On l'a transporté dans un état très grave à
l'hôpital Larihoisièi'e.
J&nf2G.nts perdus. - Hier après-midi^vers deux heures et demie, M. Ycrqaière,homme d'équipe à la gare de la Glacière-
Grentilly, a trouvé, dans un compartimentde deuxième classe d'un train venant de
Montrouge, une fillette âgée d'un mois envi-
ron, enveloppée dans des langes sans mar-
que, et sur la poitrine de laquelle avait étéfixé un bout de papier avec ces mots : « n'o-sant l'abandonner moi-même, je te laisse.
Reviens quand tu auras onze ans h Gentilly(S.-et-O.) voilà ton nom : L* R, JuvisyL'enfant a ét£ confiée à l'Assistance publi-que.
- Mme Boret, demeurant. 119, Grande-
Rue, au Pré-Saint-Gervais, a trouvé hier,après-midi, à la porte de Pantin, pleurant et
Réclamant sa mère avec des accents déses-
pérés, une fillette de quatra ans environ quia dit se nommer Eugénie Damct, mais quin'a pu indiquer le domicile d© ses parents.La lillôtfe a été envoyée aux Enfants-As-
sistés où sa mère, espérons-le, ne tardera
pas à venir la réclamer.
Une mort mystérieuse.- Une fil-
lette, atteinte du mal de Pott, c'est-à-dired'une carie des vertèbres avec déviation con-sécutive, en traitement à l'hôpital de» En-fants-Malades, est morte, avant-hier, dansdes conditions que la justice vient d'être ap-pelée à éelaiiclr.
On avait fait à l'enfant rappllcatioB docorset de plâtre spécial.
Les mesures de l'opérateur furent-elles malprises, ou la fillette était-elle trop débile pour
supporter le corset î On na sait encore. Le
petit cadavre a été envoyé 4 la Morgue, oùl'on en fera ï'autopsic.
Cheval emporté.- tller après-midi,
vers trois hftures, Un cheval attelé â un®voiture de l'Urbaine, s'étant emballé» s'en-
gagea dans la rue Monsigny et allait arriverau théâtre dee Bouffes-Parisiens, lorsqu'unpassant, M. Alphonse CiarioL s'élança et futassez heureux pour l'arrâter.
M. Clariol a été assez grièvement blessé.
Il a dû être conduit en voiture à son do-
micile.
Explosion de fî&z. - Hier matin, à
six heures et demie, les habitants de la rué
Mouffctard étaient éveillés en sursaut parune formidable explosion qui venait de se
produire au n° 53, dans la boutique de M. Fa-
varon, charcutier.Tandis que la grille de la porte d'entrée
étaitprojetée
dans la devanture d'un débit
de vins dont ies volets, heureusement,étaient encore fermés, la grande glace de la
boutique volaient eu éclats, livrant passageà une collection de plats de faïence encore
garnis de galantine, de fromage à la tête, de
cervelas, (le boudins, etc.Toute cette vaisselle acheva de as briser
sur la chaussée, et les voisins accourus pres-
que aussitôt s'empressèrent de ramasser les
débris de cochpnailles épars sur le pavé.Bien peu étaient utilisables.
Sur le seuil de 1'arriérer boutique. M. Fa-
varon, tenant encore un rat-de-cave à lamain, dont la flamme avait déterminé l'ex-
plosion, due, on l'a deviné, à une accumula-tion de gaz, contemplait stupéfait le désas-
tre.Linfortunê commerçant a eu l'extraordi-
naire chance de n'être ni brfllê ni blessé.
tVMphjKiée-
Mme veuve "Veuillard,
'concierge d'Une école communale 'située rue
Morand, 3, s'est suicidée l'avant-dernière
nuit. Cette pauvre femme avait calfeutré
soigneusementtoutes les issues de sa loge,
et avait allumé au milieu de la pièce un ré-chaud de charbon de boîa.
C'est la directrice de l'école qui l'a décou-
verte hier matin morte, après avoir lait frac-turer la porte de la
loge.La malheureuse était âgée de soixante ans,
EUc i,o croyait en butte à des tracasseries
imaginaires et avait manifesté à plusieurs
reprises l'intention d'en finir avec la vie.
Su*.* iou &!ège.- C'était bien le plus
vieux des cochers, un doyen, que le « pèraDidier >», comme on l'appelait, dé son nom
exact Piavier. Il avait quatre-vingt-un ans,et tenait le foùet depuis quelques soixante
ans. Il était en station, hier soir, rue de Ja
Trinité, calé sur son siège, en tête de la file
des voilures) lorsqu'unk borgeois » ouvrit la
portière de sa guimbarde,, presque aussi
vieille d'aspect quelui. « Rue de Rennes! »
lui cria le « bètfgeois ». Pas de réponse. Le
pire Didier dormaîj;,. sans doute. Le client
le tira par la manche.
Stapèfaotion 1 Le père Didier, cédant à la
traction, tomba comme un« masse sur le
trottoir.Le pauvre homme était mort.
Son cadavre a été transporté au poste de
police de la rus Saint-Georges. Soixante ans
sur un siège ! Quel philosopha ce devait être
que le pèfe l>idierî
Mort » son po&tc. -M, Melf conduc-teur d'omnibus sur la ligne cours de Vin-
«ennes-Louvre, faisait hier sa première re-cette avant d'arriver à la place de la Nation,
lorsqu'il s'affaissa tout à coup au milieu de
la voiture et resta inerte.
Des Voyageurs transportèrent le mallieu*
reux dans une nharmacie. Il y était â peinearrivé qu'il rendit le dernier soupir.
Monsieur Lecocçi*
Autour de Fai^IsGeunevHIiers.
-Enfants imprudents.
-
Hier matin, plusieurs enfante qui S'étaient amu-Silis à construire un radeau avec de vieilles plan-ches, voulurent essayée leur frêle esquif but un
étang en bordure l'avenue do Saipt-Ouen.Deux d'entre etii, EniFnartaet Lataille, âgé do
onze ans, et Auguste Taffôâx, &gô de dix ans, de-meurant tous deux à .Saint-Ouen, ruô de la Répu-blique, prirent place sur le radeau et se disposè-rent, en se servant pour rames de branches d'ar-bre, à traverser la nappe d'eau.
Arrivés au milieu de l'étang, les cordes qui re-Umak-iiL les planches entre elles se détachèrent etles Imprudents yamine tombèrent à l'eau.
Dus passants ont sauvâ d'une mort certaine las
petits imprudents. L'état de Taffenx, qui da être
transporté à l'hôpital des Enfants-Malades, paraitseul grave*
îtenflly.- Tombé ton siège. - Un eoehar,
M. EugènG Guobô, âgé de vingt-cinq ans. livreurde ta quincaillerie Nozal et fila, quai de Passy, àParia, est tombé, hier vers midi, du siège do sa
voiture, avenue de Neuilly. Les roues lui ont
passé sur la poitrine. Le malheureux a élé tx-ans-
portc à l'hôpital Beaajon.
Bûïs-Coiombes. - En secouant un tapis.-
Mme Adélaïde Parnois. âgée de vingt-sept an»,demeurant rue des Aubépines, en aecouant, hier
matin, par sa fenêtre, un lourd tapis a perdul'équilibre et s'est abattue du deuxième dans uneouv intérieure.
Elle s'est fracturé la crâne. On l'a transportéemourante à l'hôpital Beaujon.
DèpaptementsVt|i.hii reraiwe. - Glermont-Ferrand, 31 dé-
cambre. - Un violent incendie a détruit hier le
village de Montignac, commune de Servant, arron-dissement de Rio'fn. Une vingtaine de maiaona ontété la proie des flammes.
Le vent sonffiait violemment, propageant l'in*cendie. malgré les secours arrivés de toutes part3,
La plupart des sinistrés n'étaient pas assurés.
éorologie
Le directeur de l'Opéra, M. Eugène Bertrand,e&t mort samedi soir, à onze heures.
Il était né à Paris, le 15 janvier 18S5. Il étudiad'abord la médecine ; mais il
éprouvala vocation
théâtrale et onlra au ('observatoire-, dans la classe
de Provost. Aprèsavoir joué à l'Odéon, il fit un
séjour en Amérique, puis, revenu à Paris, devintdirecteur du théâtre des Variétés, en 1860.
En 1884, il fonda, avec M. Gantîn, l'Eden-Tbôâ-
tre. où il monta de somptueux ballets dansés parde célèbre» artistes italiens.
M. Bertrand fut nommé direot*ar de l'Opéra lo1» janvier; 1892. Il prit M. Gailbard connue co-di-rcctour deux ans plus tard. Il monta Salammbôet Samson et iHilila.
Mi Bertrand était président de l'Association desartistes dramatiques. Chevalier delà Légion d'hon-
neur, il allait être promu au grade d'ofucier.C'est mardi, à midi, qu'auront lieu les obsè-
ques de M- Bertraud.
- On annonce de Londres la mort à, l'âge de
quatre-vingt-cinq ans de sïr James Paget, l'un des
plus é rainent s chirurgiens d'Angleterre.11 était membre correspondant de l'Institut de
France, président du collège des chirurgiens et
vice-chancelier de l'Université de Londres.H laisse diverses publications spéciales, entre
autres aeo a iJoafdvcnccs sur la pathologie chi-
rurgicale ».
- Los obsèques de Barré, sociétaire de la Co-médie-Française, ont eu lieu hier matin, à midi,à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, au milieu d'une as-sistance nombreuse, composée de la plupart deses anciehs camarades et amis.
L'inhumation a été faite au cime liera Mont-
parnasse.
EWSEIGJSEMEKX
La Coopération des Idées. Université populaire,155, faubourg Sainl-Antoine, ouverte tous les
jours, sans exception, de neuf heures du matin àonze heures du soir.
Les cotzs et conférences commencent à haitheures un quart du soir.
'i ous les dimanches, matinées littéraire et mnsUcale ;i tro5s heures ; soirées littéraire et artistiqueà huit heures.
Mardi S. - M- Paul Barré, publicité : LaQjttiae et le Japon (avec projections)..
Mercrodi 3, - M, le docteur Max Nord au : LaFonction sociale de l'art.
Jeudi i. - M. Ernest Tarbouriech, professeurau Collège libre de» sciences soéiaka ; La fro-
prîêté, Mlle Baertschl : Histoire de la Révolutiondo 1789, III. - La Constituante (l1* Salle).
Veiîdrtdt S. - M. J, CharîeS*BlHtn; agrégé delettres : Le Thé&tre st la famille au dix-neuvièmesiècle. IV. M. Guy : Les Accidents du travail. Ex-plications de la loi. III. (I" Salle).
Samedi 6. - M, Espinas, professeur à la Sor-bonne : Fourier : Le Phalanstère. M. L. d'Abar»tiague, publiciste : Cuisines et restaurants popu-laires (1T* Salle).
Le dimantfhe malin, ftoufs de Choeurè mixtes,par Mme À. tJâdalge; cours de fhite et de violon,par M. Gnectier.
Ij* lundi, cours de photographia, par M- Du-fresne.
Le mârdi, cours d'harmonie, par Mme A. Gé-dalge ; cours de mandoline, musique instrumenttaie (Symphonie) par M- Gueetier.
Les mardi et vendredi, cours de langue al-lemande, par M. Marix
Les .mercredi et samedi : Cours de langue an-glaise, par M. S. de Ricci; cours de sténographie,par M. La bonne.
L« ieudL soir etdimaneh® matin, tours de chant,par M. BiseholT.
Le vendredi, cours da langue française pour lesétrangers, par M. Darot.
Le aamodi soia, consultations juridiques.Le dimanche matin, consultations d'hygiène,
1
par M. le docteur Zieifaiskï.
Contrela BronchiteChromqaeContra la toux chronique, la bronchite, ia
perte d'appétitou même la diminution des
forces générales d* l'organisme, on n'a jus-qu'à, ce jour trouvé aucun agent qui produisedes résultats ai prompts ot si durables queceux de TEmulsion Scott.
Cet agent nutritif de premier ordre contientl'Htme de foi® de morue, les hypophoaphitesde chaux-et de soude et la glycérine associésïous la forme la plus agréable et la plus effi-cace et la lettre suivante vous -indiquera lesmerveilleux effets que produit cette bienfai-iaisante composition :
Paris, le 22 juillet 1898,
Mecèlenrs, 4 la suito d'une coqueluche quilai dura cinq mois, mon petit garçon était
reste près sensible au
froid, avec unfe toux
d'irritatîonqu'aucunmédicament n'arrê-tait. Il avait, en ou-tre» complètementperdu l'appétit, étaitconstamment mal
disposé.C'est alorsqu'ayant
eu l'idée de vous de-mander Un échantil-lon, je fus surprisedu pîaisiraveclequelil absorbait votreEmulsion Scott. G'é-tait une véritable
Kntmnt PgTHOXJD
gourmandise et grâce & votre précieuse pré-paration, qu'il prit pendant quelque temps,la guPrison fut complète, la toux disparutcomplètement et l'appétit est revenu avec lescouleurs de la santé.
Veuillez agréer, Messieurs, mes sentimentsde sincère reconnaissance. Madame Péthoud,SftL rue des Pyrénées.
Cette lettre motitre uae fois de plus le. go(16que tous les enfants manifestent pour l'Emul-sion Scott. Elle flatte si agréablement leurpalais que tous la réclament comme unefriandise et la prennent avec avidité.
Ce n'est pas qu'aux enfants que l'EmuIslonScott réserve ses bienfaits ; les grandes per-sonnes en retireront le même bénéfice, cha-que fois qu'il faudra relever la vitalité et ra-mener les forces abattues, combattre unebronchite ou une affection quelconque de lagorge et des poumons.
Méfiez-vous des nombreuses imitations sansvaleur et n'acceptez que la véritable EmulsionS-ftott avec sur chaque flacon l'étiquette repré-sentant un pêcheur portant une grosse moruesur le dos.
COURRIERDESTHEATRESDa Cri d« Paris :Les poètes sa ruent à l'Cfîuvre. Après avoir
monté la Noblesse de la Terre de M. Maurice deFaramond, M. Lugné-Poë va nous donner Mon-sieur Bonnet du môme poète. Après les paysansles bourgeois. Les bourgeois en vers, le» pantou-fles épiques i Les bourgeois comme ou ne tes apas encore vus.
Matinées d'aujourd'hui :
Comédie^Française, 1 h, 1/4 ï les Femmes sa-vantes, le Malade imaginaire.
CMtelet, 1 h. 3/4 : ïiobinson Crusoé.Renaissance, 1 h. 1/3 ; Si j'étais rot,Bouffes-Parisiens, M h» : Shakspeare tAmbigu, 3 U. î -4 Pêfpèlê t..,
. Atliûnee, 2 h- -?La Mariée du Touring-Club '.ThéHtre-Antoine. 3 h. ;? l'Argent et manchette.Gîfiny, 3 h. : Plaisir d'amour!
Déjazet, 2 h. : le Pseudonyme, les PetitesVoisines.
Théâtre de la Galerie Vivienne, 4 2 h. : laFiancée de Pierrot et Bonhomme Noël.
Nouveau Cirque, Cirque d'Hiver, Cirqtie Me-drano. à 2 11. 1/2 : Même programme gué le soir.
FoUes-Bergêro, Casino de Paris, Sealû. Pùii-siana, Olympia, la (Cigale, l'Eldorado, ica Malliu-rius, Mou lia-Rouge, a 2 h. : Matinée réservéeaux familles.
Spectacles de 1a semaine ,»A l'Opéra ?lundi, Faust ; mercredi, la Prise da
Troie et la Korrigane; -vendredi, Siffurd ; samediLohengrin.
A la'Cootédie-Française : lundi, mercredi, ven-dredi et samedi, la Conscience de l'enfant; mardiet jeudi. Il ne faut jurer do rien et les Rama-nesques; jeudi, en matinée, le Dépit amoureuxet (Édipe roi-
A l'Opéra-Comique : lundi. Cendrillon; mardi,en matinée, la Larne blanche et le Caïd; mat'disoir. Orphée et 1/rofo; mercredi, Manon; jeudi,en matinée, Cendritllon ; jendi soir, Orphée etl'Irato-, vendredi. Carmen; samedi, Orphée etl'/ra?o.
A l'Odéon. : lundi, mardi (matinée et soirc;e),mercredi, jeudi, vendredi, samedi, France... d'a-bord /
Jeudi,_à une heure et demie, matinée à. prix
réduits, conférence pa.i M. Larroumet. les Plai-deurs et AndrOiuaqtte. Samedi, à cinq heures.« les Cent nouvelles Nouvelles », causerie de M.Léo Glaretie, la Farce du Borgne aveugle, de M.Jules de Marthold.
Au Lyrique-Renaissauce ! lundi, on matinée. S'a"
j'étais roi; lundi soir, la Bohème; mardi, eumatinée, Iphigénie en Tauride ,* mardi soir, leVoyaae en Chine; mercredi, l'Hûte et Pierrot
puni ; jeudi, en matinée, Iphigénie en Tauride ;jeudi soir, Si fêtais roi et Ero* ; vendredi, la Bo-hême ; samedi, Iphigénie en Tauride.
Mme Aima Keldseth. lajeune journaliste norvé-
gienne. venue à pied de Norvège â Paris, à lasuite d'un pari, fera vendredi prochain, à troisheures, 4 la Bodiniére, une conférence sur l'aven-tureuse expédition qu'elle a menée à bonne fin.
Le Théâtre Tiercjr, cité d'Antin, est non seule-ment un des plus jolis de Paris, un de ceux oùla spectacle le pln3 artistique, la Chercheuse
d'esprit, le Testament de M. de Crac, se complèted'une inlerpréîation de premier ordre. Il est aussicelui où les places sont le meilleur marché. On a.au Théâtre Tiercy, un fauteuil d'orchestre pour3 francs, pour 3 francs un fauteuil réservé, pour5 francs une place de loge. Aussi le public afflue-t-il cité d'Antin, oit il trouve beaucoup d'amuse-ment â peu de frais et ne ménage pas ses bravosà MM. Piccaluga, Schey. Jacotot, Véron, M mesNion, Mo Usa et Cû3ta, interprètes parfaits de £0Chercheuse d'esprit et du Testament de M.Crac.
Spectacles et ConcerteOléro paraît tous ces Soira-ci aux." Folies-Bergère
dans ses chansons et ses danses nouvelles. Succèsétourdissant*
Trois débuta des plus intéressants viendronts'ajouter ce soir au merveilleux programme duCasino de Paris, qui coanprer d déjà Je» phoqueset les lions de mer du capitaine Woodward et les
AgousL Ce sont : Jameaon Beilî, Henri ïaylor,Zenora Foden,
A l'Olympia, Lois Fuller paraîtra aux matinéesd'aujourd'hui et de demain*.
Le Concert F-arîsieh doànera pendant les fêtesdrt jour
de l'An : lrEatiyérâ, scènes de la via fo-raine de M. Parcy, précédées d une partie de con-cert avfec î&ayol, Strack, Wiiliacy, Dufort, Cycla-men, Paix, Dussert et toute la troupe.
A. ISunU.
4LBu.imwi
i
L'AURORE
FEUILLETON DE VAURORE 98
-- --«""w
L'AFFAIREDE LA RUE DU BAC
SECONDE PARTIE
LES PUISSANCES DU MAL
XVI
CASTEL-D'HOURAT
Quant à Jean-Jacques Friedli, ses cin-
quante-sept ans avaient une vigueur qui
promettait un centenaire; grand, de puis-sante ossature avec des muscles de lion,d'une force d'hercule sans cette massi-
veté pesante qui se caractérise habituel-
lement par un corps trapu, un cou de
boeuf et des épaules athlétiques, il avait
au contraire la robustesse élancée des an-
ciens Gaulois ; tel un de ces chênes de
roche, rugueux et toujours en pleine sève,
qui dressent au ciel leur tête altière, dans
une majesté superbement audacieuse.
Avec cela, une physionomie extraordi-
nairement expressive, où son àme in-
domptable rayonnait dans chacun des
traits, marquait par lo menton avancé la
volonté tenace, faisait déborder des lèvres
le sarcasme d'une raillerie sans amertu-
me, imprimait l'intelligence supérieuresur le front noblement voûté, aux con-
tours droits et osseux, et faisait jaillir la
passion du bien,la virilité des plus beauxsentiments, de ses yeux 4' la prunelle
brune, limpides et bien ouverts.
Oh ! ces yeux !... Une vieille dévote de
Bedous affirmait en avoir vu sortir deux
longs jets de flamme, un soir qu'elle avait
croisé M, Friedli sur la route, et, après le
passage du libre penseur, elle avait res-
piré Une odeur tfe l'oussi, lo long du che-
min, pendant plus de cinq minutes. Et, h
la suite de cet incident, une grave confé-rence s'était tenue, entre paroissiennes,de la fine fleur de superstition : on avait
longuement disserté sur la barbe et sur
la chevelure de l'instituteur; la barbe,avec sa double pointe, était d'un aspectdiabolique; dans les cheveux, épais et
abondants, on avait cru remarquer un
frétillement de vipères. La question était
de savoir si le directeur du pensionnatanticlérical était un possédé, ou si plutôton n'avait pas affaire à un vrai démon,
échappé de l'enfer et ayant pris la forme
humaine. Divers avis forent émis à l'ap-
pui de l'une ou l'autre de ces hypothèses ;
mais, dans l'impossibilité où l'on fut des'arrêter à une opinion bien tranchée et
définitive, on jugea que, si M. Friedli
était simplement un possédé, son corps
logeait au moins une légion infernale,c'est-à-dire 3,333 diables,
La causerie allait son train dans le
groupede nos excursionnistes. Entre les
jeunes filles, elle roulait sur les fêtes de
la contrée ; entre Germaine et M. et Mme
Friedli, sur les lents progrès de ces popu-lations, plus dispostes qu'on ne croit à
s'affranchir du joug clérical, mais encore
craintives et surtout manquant d'exem-
ples,qui les entraîneraient d'autant mieux
qu'ils viendraient de plus haut.
Le clergé sent bien que ces monta-
gnards aspirent à l'émancipation; aussi,
d'après le mot d'ordre de Rome, les mani-
festations du culte catholique se multi-
plient, pour en imposer, et, depuis quel-
que temps, Mme Arlaas et ses amis assis-
taient à une recrudescence de pèlerinageset de missions.
L'année précédente, ie 36 juillet, l'évê-
que de Bayonne, assisté d'un compère es-
pagnol et d'un autre prélat, celui des
Landes, avait couronne solennellement,au nom du pape, une prétendue miracu-
leuse statue de madone, dans la vallée
d'Àspe; cette grande pompe avait eu pourbut principal la restauration du pèleri-
nage, tombé en désuétude, de Notre-
Dame de Sarrance, sanctuaire béarnais.
Cette année-ci, les cléricaux avaient an-
noncé qu'ils célébreraient d'une façon ex-
ceptionnelle l'anniversaire do ce couron-
nement, ainsi que la date du 15 août, fête
patronale.
Les Friedli avaient donc été d'accord
avec Germaine sur la nécessité de don-
ner, en prenant les devants, le plusd'éclat possible h la fête nationale du
14 juillet, jusqu'alors trop négligée. Mais,comme Castel-d'Hourat n'était plus ou-
vert aux l'êtes bruyantes, depuis les
deuils qui avaient frappé Mme Arlaasdans ses plus chères affections, il avait
été décidé que la propriété de ses amis
serait le centre des réjouissances popu-
laires. De là, ,'CS préparatifs que nous
savons.- Puisque nous n'avons pas emmené
Robert, fit Germaine, il aurait pu donnerun coup de main h votre jardinier.
- Merci bien I répondit vivement l'ins-
tituteur. Vous oubliez, chère amie, quevotre sentiment et le mien sur votre Ro-
bert sont loin de concorder.- C'est vrai; mais je croyais que vous
aviez abandonné ces préventions dont
vous me fîtes pari il y a un mois... et jevous assure, moi qui vois ce garçon-là de
près, qu'elles ne sont pas justifiées... Iiest actif, il dirige intelligemment les di-
vers services, sa probité ne s'est jamaistrouvée en défaut, et il déteste cordiale-
ment nos adversaires... Vous devez même
ne pas ignorer qu'il ne s'en cache pas...- Précisément ; il me semble, sur ce
point, qu'il y a chez lui une façon d'être
qui sent le désir d'être bien vu de vous,et non la conviction... Je souhaite sincè-
rement de me tromper; mais ses viru-
lentes sorties contre l'Eglise romaine, à
tout propos et ie plus souvent hors de
propos, sonnent faux à mon oreille.-. Cela tient à sa nature exubérante.- Enfin, si vous voulez, mettons que
je n'ai rien dit.- Mais non, mon bon ami ; je vous sais
gré, au contraire, de votre franchise, qui
parfois est un peu farouche, et c'est ici le
cas. C'est votre affectueux dévouement
qui parle ainsi. Qu'importe qu'il s'in-
quiète à tort, puisque ce que vous me
dites là reste entre nous...- Le fait est que c'est seulement une
impression que j'éprouve. Je ne sais rien
contre Robert... Néanmoins, cela est plus:fort que moi; il ne me revient pas... S'il
accomplit quelque jour un acte probant,au lieu de vaines paroles, je serais très
heureux de reconnaître mon erreur à son
sujet; jusque-là, je le tiens pour sus-
pect.? ^
La petite caravane venait Je traverser
le ravin d'Aydi. Peu après, on fit halte
dans la forêt d'Isseaux; inutile de dire
que le déjeuner fut dévoré de grand ap-
pétit.Dans ces régions hautes des Pyrénées,
où l'air pur et vif est rafraîchi par le voi-
sinage des neiges éternelles, le mois de
juillet, loin d'amener les fortes chaleurs,est encore un prolongement du printemps.Il faisait bon, très bon, à midi et demie,
quand nos touristes s'engagèrent dans le
pas de Guliers et parvinrent à l'endroit
dénommé Arnace.
Ils assistèrent à la coutume; ce fut à
qui féliciterait Jean-Jacques Friedli d'a-
voir eu l'idée de cette excursion.
Rien ne pouvait offrir, en effet, un
spectacle plus pittoresque que cette réu-
nion de Béarnais et de Basques, ceux-civenus d'Espagne pour la plupart, les uns
et les autres dans leurs costumes de fête,les jeunes Espagnoles de Roncal prenantie bras des gars du Béarn, tandis que les
gracieuses
beautés, accourues en foule de
a vallée de Barétous, accaparaient, avec
la fraîche gaieté des coeurs innocents, les
fringants hidalgos montagnards dont les
ancêtres avaient écrasé les Maures.
Il y avait là bon nombre de Basquesfrançais, venus de Tardets, avec leurs
femmes et leurs filles : les hommes, en
veste brune et gilet blanc, en culottes de
velours noir, la taille serrée d'une largeceinture de laine rouge, le chef coiffé du
béret bleu, un foulard de soie négligem-
ment noué autour da coa ; les femmes stf
distinguant surtout par la coiffure, qofileur donna un air piquant d'abandon*mouchoir d'une éclatante blancheur at-
taché sur le haut de la tête et flottant der-
rière les épaules. Et l'on était frappé da
constraste avec les Basques espagnols :
les hommes, coiffés d'un grand sombrera
noir, vêtus d'une élégante jaquette, sur la
veste blanche à bouffettes, avec largeceinture violette et la culotte blanche, et
portant des guêtres noires ; les femmes»en jupe courte, corsage brodé, ceinturablanche se rattachant des deux côtés pardes bretelles de même couleur, ayantleurs cheveux tressés en nattes qui pen?dent sur le dos.
Tout ce monde chanta et dansa, aux
sons du flageolet et du tambourin, accom-
pagnés du tambour basque.La remise des trois vaches barétones,
de cette race élégante et vigoureuse quiest le cheval arabe de l'espèce bovine, eutlieu avec une solennité fraternellement
joyeuse, sans aucun de ces ennuyeux dis-cours des cérémonies officielles. Les uns
donnaient; les autres acceptaient; et toua
étaient contents.Et l'on se remit à danser.
Louis Bertel et Paul Gllquiaj
A suivre.
BULLETIN SOCIAL i
Groupa socialiste des voyageur» et représen-
tants rie commerce de France. - Les membres
du groupe, réunis en assemblée générale, lé 30 dé-
cembre, à leur siège social. 6, boulevard Magenta,ont élu comme :
Secrétaire : Armand Ladignac. ; secrétaire-ad-
joint r René Weill.Trésorier : Pierre Léger ; trésorier-adjoint :
Michel Hervilleur,Archiviste : Louis Kosczinsko.Concerts de propagande socialiste ; Edmond
Marx et Dreyfus-Chauffeur.Us se séparent aux cris de : Vive la fraternité
entre les peuplest vïm l'unité socialiste!
Comté de propagande de la grève
généraleAux Bourses du travail, fédérations de métiers,
chambres syndicales.- Citoyens, le comité central
3e la grève générale, nommé par le congrès cor-
poratif de Rennes (septembre 1898}, vient TOUS
prierde rappeler aux syndicats adhérents à votre
ourse les décisions prises par ledit congrès^ ainsi
^UG par ceux qui l'ont précédé, concernant la grève
générale.Dans le but de faire une propagande intense
pour celle idée, le congrès de Rennes a décidé :1° Création dans chaque Bourse d'un sous-co-
mité de la grève générale qui se mettra en rapportdirect avec le comité central siégeant à Paris ;
2° Retenue dé 5 0/0 sa r toutes )es sommes des-tinées à soutenir les grèves partielles. Il est ur-
gent que cette décision soit appliquée,car le comité
ne peut, sans argent, rien faire au point de vue
de la propagande.Pour la formation des Bous-comités, vous ferez
appel aux citoyens des syndicats, qui auront à
nommer un secrétaire et un trésorier, lesquelsauront pour devoir de veiller à l'exécution de la
deuxième décision concernant les 50/0 dans toute
la région sur laquelle rayonne votre Bourse dutravail.
Quant au secrétaire, il se tiendra en rapportavec le comité central.
Il faut qu'au prochain Congrès international
corporatif chaque Bourse ait son sous-comité or-
ganisé, qui aura à fournir un rapport sur ses tra-
vaux de l'année.Ces rapports serviront au comité central à éta-
blir un rapport général pour toute la France, in-
diquant au Congrès international les progrésque cette idée aura pu faire et qui, noua l'espé-rons fermement, aboutira à l'émancipation des
travailleurs sans-révolution violente.Nous pensons, citoyen secrétaire, que dans ces
.conditions, vous tiendrez à ce que votre Bourse ne
soi t pas une des dernières à appliquer les décisionsâes congrès.
Le comité vous prie de lui accuser réception devotre lettre et vous envoie un salut fraternel,
Pour le comité et par ordre, le secrétaire : H.
Girard, 38, rue Michel-le-Comte.Nota. - Le grand Congrès politique a voté la
grève générale et le boycottage, moins deux voix.
Communications
'Le Théâtre-Social invite les auteurs de pièces ii(e: dances socialistes qui désireraient les faire jouerde se présenter au siège du théâtre, 5, impassePers, 47, rue Ramey, Paris, les mercredis et ven-
dredis, à neuf heures du soir, ou d'adresser la
correspondance au citoyen Albert Bas, 38, quaiJemmapes, Parié.
Le Théâtre social a déjà créé ou mis en scèneie nombreuses pièces parmi lesquelles il faut ci-rer : la Pâque socialiste d'Emyle Veyrin, le Prêtre!t l'Enfant de Ê. Corsin, Soif d'or de Laudier,qui ont obtenu depuis un énorme succés.
Il fait un pressant appel à tous les citoyensét citoyennes qui seraient disposés â prêter leurconcours et les
engageà venir s'inscrire au siège
social, les jours de réunion.
a** Groupe antimilitariste de Paris (section du
Faubourg Antoine).- En. sa dernière séance, le
groupe a décidé de Taire office de secrétariat géné-ral, afin de centraliser tous les renseignementspour la propagande antimilitariste. Celte propa-gande aura lieu au moyen de placards. Le pre-mier aura trait au martyre, suivi de mort, d'undisciplinaire.
Lui faire parvenir tous les abus commis dans
n'importe quel corps. 31 les fera connaître au
public.Adresser les renseignements* 36, rue Titan, 4 î&
gestion, qui s'y réunira tous les Jeudis, à 8 h. 1/2.D'autres sections seront formées 4 Paris et dans
la banlieue.
Fêtes
Rappelons que c'est ce soir qu'a lieu tVla Maisondu Peuple, 4, impasse Pers, rue Ramey, la fête
offerte aux miséreux. Au programme : concert,distribution d'aliments, bal de nuit. Entrée gra-tuite.
On peut envoyer son obole en nature,
Sommaires
Revue de jurisprudence ouvrière du mois denovembre :
UB et coutumes des dessinateurs* des décatis-
seurs. des coiffeurs.Jurisprudence.
- Nombreuses décisions con-cernant les accidents du travail, le contrat de
louage, la protection des enfants, les syndicatsetc.
Le travail des femmes et des enfants (loi du 2
novembre 1892).Les accidents du travail dans les ponts et chaus-
Loi du 9 avril 1808 (Application de la).Législation ouvrière à l'étranger, etc.Abonnement : 6 francs» Chez. Chevalier-Maresq
et G", 20, rue Soufflol.
VIENT DE PARAITRE
L'Almanachdela QuestionSocialeIllustré, pour 1900
Par P. ARGYRIADÉS
L'Almanach de la question sociale vient de pa-raître.
Rédigé, comme ion ou\% d'une [façon très
variée, par les écrivains du Parti socialis e, il est,cette année, illustré d'une manière exception-nelle.
H contient de nombreux portraits, de beauxdessins et des caricatures suggestives sur ia ques-tion sociale et la politique courante.
Ces dessins sont dus à Valère Bernard, Steinlen,
Grûn, Moloch, Maximilien Luce, Vallotton, etc.Prix du volume aux bureaux de la Question
sociale, chez tous les libraires et dans toutes les
gares : 0 fr. 50.Le volume étant lourd, pour le recevoir franco
par la poste. il fiai envoyer 0 fr. 75.En demandant l'Almanach par plusieurs exem-
plaires à la fols, les prix sont lus suivants :
Par 10 exemplaires et au-dessus, 0 fr. 50Par 25 - - 0 fr. 45Par 50 - - 0 fr. 40Par 100 - - 0 fr. 35
L'administration, pour ces demandes collectives,se charge des frais de transport.
Adresser les demandes avec mandats à l'admi-nistration de la Question sociale, 5, boulevard
Saint-Michel, Paris.
« LES ASSISES DU TRAVAIL »
Tableau de roulement des conseils d$
prud'hommes
Du 3 au 9 janvier 1900
CONSEIL DES TISSU»
Bureau particulier {conciliation)?
Mercredi 3. - Claude, ouvrier; Cruveiller, pa-tron, président.
Samedi 6, - Ballet, ouvrier, président ; Bataille
patron.Mardi 9. - Gouia, ouvrier; Laroche, patron,
président.
Sureau général jugement)
Vendredi 5 janvier
Rover, Deshayes, Foin, ouvriers; Mallemont,
Prive, Carré, patrons.- Présidence : Pelletier,
ouvrier, vice-president.
CONSEIL DES PRODUITS CHIMIQUES
Bureau particulier
Mercredi 3. -Durant» ouvrier,* Vidie, pa-
tron, président.Jeudi 4.- Le Mao, ouvrier, président; Bailly,
patron.Vendredi 5. -
Pasquier, ouvrier; Dupuy, pa-tron, président.
Bureau généralMardi 9 janvier-
Composé des six conseillers ci-dessus, - Pré-
sidence : Rénier, ouvrier, président.
CONSEIL DES MÉTAUX ET INDUSTRIES DIVERSES
Bureau particulier'
Mercredi 3. -Houry, ouvrier ; Mascuraud,
patron, président.Jeudi 4.-Champy, ouvrier, président; Moreï,
patron.Vendredi 5. - Carmentrant, ouvrier, président ;
Basset, patron.Bureau général
Lundi 8 janvier
Composé des six conseillers ci-dessus. - Pré»sidence : Heppenheimer, ouvrier, vice-président.
CONSEIL DU BATIMENT
Bureau particulier
Mercredi 3. - Marin, Jean, ouvrier, président;Amoult, patron,
Jeudi 4. - Rio m, ouvrier, président; Balny,patron.
Samedi 6, - Pelluet, ouvrier, président; Gruot,patron.
Bureau généralMercredi 3. - Boulé, Carillon, ouvriers ; La-
forge, J.-B. Morin, patrons.- Présidence ; Lachaud,
patron, président.Samedi 6. - Jean Morin, Riom, ouvriers; Ar-
noult, Balny, patrons.- Présidence : Lenoir,
ouvrier, vice-président.
Avis. - Le bureau général (jugement! du Conseildes produits chimiques, qui devait tenir audiencemardi 3 janvier est remis au jeudi 4.
Les bureaux des Conseils de prud'hommes, saufcelui du bâtiment étant formés le 2 janvier, il nesera donc pas tenu d'audiences de bureau particu-lier ou de bureau général.
Elections contestées. - A la suite des élections
prud'homales qui ont eu lieu le 5 et le 17 dé-cembre dernier, certains candidats battus et quel-
ques syndicats ont formulé devant le conseil de
préfecture des demandes en annulation d'élec-tions.
L'on nous signale entre autres contestations,celles visant les élections de la 2* catégorie des
produits chimiques (alimentation).Au Conseil du bâtiment l'élection des citoyens :
Delaplace et Pelluet, delà 1Tcatégorie; Lenoir et
Legros, de la 5* catégorie, seraient de môme con-testées.
Le Conseil de préfecture dans une da ses pro-chaines audiences doit statuer.
J. B., 20* arr. - Cela ayant été convenu aumoment do rengagement, Payant reçu correcte-ment à deux reprises différentes, elle voua est dû.A défaut, réclamez devant le Conseil de prud'hom-mes (Métaux).
O. Prud'homme.
LIBRE PENSÉE
ENTERREMENT CIVIL. - Aujourd'hui, à troisheures précises, enterrement da Mme Jules Lou-zon. née Marie Lacour, décédée le 31 décembre
1899, dans sa quarante deuxième année, en son
domicile, rue Carpeaux, 5,On se réunira â la mai*son mortuaire,
PAU LE MINE.
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
(Jugements du 39 décembre)
Caudrelier, négociant en produits pharmaceu-tiques â Levallois-Perret. rué Danton, 37.
Brilliet. marchand de vin-fruitier-épiûièr, rue deMonlreuil, 79, actuellement sans domicile connu.
Bloynie, fabricant de robinets, rue des Pyré-nées, 397.
Dellienne et C*, épicerie et vin, rue de Paris, 40,à Ivry.
Dame Goûtai, ancienne marchande de vin, 8,rue du Figuier-Saint-Paul.
Dame Bain, marchande de vin» 177, rue Saint
Charles, actuellement sans domicile connu.
Vimont, courtier en produits agricoles, % rue
Le Brun.Brémontier, directeur de théâtre et entrepreneur
de spectacles, àû, rue Notre-Dame-de-Lorette, ac-
tuellement, 1, ruo do la Bourse.
LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
(Jugements du 28 décembre)
Duverger, laitier-nourrïsseur, à Noisy-le-Sec,rue Saint-Denis, 31.
LE SPORTCOURSES A MARSEILLE
3i décembre
Prix de» Violettes. - 1. Liberty {M. Pûrla-
Ua), ç/1 ; '-2. Alderaaau {M. Ilhier), 2/1*Gagné d'une encolure.
Non placés: Néroli, Equateur, Mother Mel-
drum.
Prix du itouet. - 1. Salve (Maidment), 6/1;â. Grenade (M, do iîonianet), 10/t ; 8. Amourette
|F. Bâtes), 0/1.Gagné d'une longueur. Le troisième à troiB lonT
gueurs.Non placés : The Rose, Métaphore, Le Moineau,
Elphège, Danilo II, Gaulois III, Edimhurg, Hé-
ritière, Éanor, Terre Neuve, Questionneur.
Prix de la Corniche, - 1. Cocardas (Camp-bell), égalité ; 2. Le Cher (Courtiade), 6/1; 3. Ex-
quise {A. Baies}, G/4.Gagné do trois longueurs, Le troisième à une
encolure.Non placé
"Fontainebleau, dérobé.
Pris du Parc-Borély.- 1. Troyka {J. Clay),
7/3; 2, Audace {Courtiade), 10/1; 3. Rajardo{Campbell), 8/1.
Gagné de quatre longueurs. Le troisième A qua-tre longueurs.
Non placés : Zouzou, Arcadie II, Rectitude, Ma-ranine. Lutin III, Littîe Monarque, Cabidoulin,Facétie, Vistola ; Cluny II, Casidda, Buxum Lass,tombés.
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8 h. 1/2. - Théâtre - Sarah - Bernhardt -La Dame aux Camélias.
8 h. 1/2. - Théâtre-Lyrique {Renaissance),La Bohème.
8 h. »/*? - Porte-Saint-Martin. - Les Misé-
8 b. 1/4. - Bouffes-Parisiens. -Shakspeare.
8 h. 1/2. - Gaité. - Les Saltimbanques.8 b. 1/4. - Théâtre-Antoine. -
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Orphelines.8 h. 3/4-
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