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Thèse en cotutelle pour l’obtention du grade de Docteur de l’Université d’Aix-Marseille et Docteur de l’Université de Sfax à Tunisie Ecole doctorale Science de la vie et de la santé Aix Marseille Ecole doctorale de Sciences Fondamentale - Sfax Discipline : Biologie / Spécialité : Microbiologie Présentée et soutenue par BEN ALI Wissal le 27 Janvier 2021 Criblage de la diversité fongique marine visant à identifier de nouvelles oxydases pour les biotechnologies et le développement durable Les directeurs de thèse : Dr RECORD Eric Pr MECHICHI Tahar Unité mixte de recherche 1163, Biotechnologie des champignons Filamenteux (BBF) INRA-Aix Marseille Université Laboratoire de Biochimie et de Génie enzymatique des lipases/LR03ES09 (LBGEL) Faculté des Sciences de Sfax (FSS) Université de Sfax JURY Mr COUTINHO Pedro Professeur à Aix-Marseille Université Président Mr GARGOURI Ali Faouzi Professeur au Centre Biotechnologique de Sfax Rapporteur Mme RAKOTOARIVONINA Harivony Maître de Conférences à l’Université de Reims Champagne-Ardenne Rapporteur Mme GARGOURI-BOUZID Radhia Professeur à l'Ecole Nationale d'ingénieurs de Sfax Examinateur Mme MEKMOUCHE Yasmina Chargé de Recherche à l’Institut des Sciences Moléculaires-Marseille Invité Mr SCIARA Giuliano Chargé de Recherche à l’INRAE, BBF Invité Mr RECORD Eric Directeur de Recherche à l’INRAE, BBF Directeur Mr MECHICHI Tahar Professeur à l'Ecole Nationale d'ingénieurs de Sfax Directeur
194

Introduction générale - Thèses

Mar 27, 2023

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Khang Minh
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Page 1: Introduction générale - Thèses

Thèse en cotutelle pour l’obtention du grade de

Docteur de l’Université d’Aix-Marseille

et

Docteur de l’Université de Sfax à Tunisie

Ecole doctorale Science de la vie et de la santé – Aix Marseille

Ecole doctorale de Sciences Fondamentale - Sfax

Discipline : Biologie / Spécialité : Microbiologie

Présentée et soutenue par

BEN ALI Wissal

le 27 Janvier 2021

Criblage de la diversité fongique marine visant à

identifier de nouvelles oxydases pour les

biotechnologies et le développement durable

Les directeurs de thèse :

Dr RECORD Eric Pr MECHICHI Tahar

Unité mixte de recherche 1163, Biotechnologie des champignons Filamenteux (BBF)

INRA-Aix Marseille Université

Laboratoire de Biochimie et de Génie enzymatique des lipases/LR03ES09 (LBGEL)

Faculté des Sciences de Sfax (FSS) – Université de Sfax

JURY

Mr COUTINHO Pedro Professeur à Aix-Marseille Université Président

Mr GARGOURI Ali Faouzi Professeur au Centre Biotechnologique de Sfax Rapporteur Mme RAKOTOARIVONINA Harivony Maître de Conférences à l’Université de Reims Champagne-Ardenne Rapporteur

Mme GARGOURI-BOUZID Radhia Professeur à l'Ecole Nationale d'ingénieurs de Sfax Examinateur

Mme MEKMOUCHE Yasmina Chargé de Recherche à l’Institut des Sciences Moléculaires-Marseille Invité

Mr SCIARA Giuliano Chargé de Recherche à l’INRAE, BBF Invité

Mr RECORD Eric Directeur de Recherche à l’INRAE, BBF Directeur

Mr MECHICHI Tahar Professeur à l'Ecole Nationale d'ingénieurs de Sfax Directeur

Page 2: Introduction générale - Thèses

Remerciements

A l'issue de la rédaction de cette recherche, je suis convaincue que la thèse est

loin d'être un travail solitaire. En effet, ce travail doctoral est le fruit des efforts

d’un grand nombre de personnes dont leur générosité, leur support et soutien

ont été manifestés durant tout ce parcours de recherche. Sans ces personnes ce

travail n’aurait jamais pu se réaliser et progresser.

En premier lieu, mes remerciements vont aux directeurs de laboratoires

FAULDS Craig, directeur de l’Unité Mixte de Recherche Biodiversité et

Biotechnologie Fongiques (BBF) de l’INRAE et SAYARI Adel, directeur de

laboratoire de Biochimie et de Génie Enzymatique des Lipases (LBGEL) à

l’ENIS, de m’avoir accueilli chaleureusement au sein de ces deux laboratoires,

de m’avoir donné l’opportunité d’acquérir diverses compétences et de partager

l’ambiance agréable du travail.

En deuxième lieu, mes sincères remerciements s’adressent à mes deux

directeurs de thèse monsieur MECHICHI Tahar, professeur à l’Ecole Nationale

d’Ingénieurs de Sfax (ENIS) et monsieur RECORD Eric, directeur de recherche

à l’UMR 1163 Biodiversité et Biotechnologie Fongiques (BBF) pour la

confiance qu’ils m’ont accordée, pour leurs qualités pédagogiques et

scientifiques, pour leurs conseils et leur attention continue. Aussi bien, leur

présence à l’écoute, leurs remarques, leurs gentillesses et ouverture d’esprit

m’ont poussé et passionné pour continuer le travail et atteindre mes objectifs.

Ce travail est une occasion pour moi d’apprécier vos qualités humaines et

professionnelles.

En troisième lieu, je souhaiterais remercier toute l’équipe de LBGEL et BBF

pour la bienveillance, la sympathie et l’aide considérable que vous m’avez

apportée durant ce chemin de recherche. Leurs encouragements, leurs aides et

leur univers chaleureux, enthousiaste et humilié m’ont accompagné dans chaque

étape de cette thèse. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec eux. Veuillez

accepter l’expression de mon profond respect et ma vive reconnaissance.

Page 3: Introduction générale - Thèses

A mes chers parents, source inépuisable de patience et de sacrifices. Leurs

prières et encouragements m’ont été d'un grand secours tout au long de ma vie.

Les mots n’arrivent jamais à exprimer ma grande affection, mon profond amour

et respect pour leurs efforts fournis et leurs peines. Ils ont partagé avec moi les

meilleurs moments de ma vie, les moments les plus difficiles, ils étaient toujours

à mes côtés. Puisse Dieu tout puissant, leur préserver et leur accorder santé,

longue vie et Bonheur.

A mes sœurs et frères, je suis reconnaissante de vous avoir dans ma vie. Vous

étiez souvent mon support fraternel dont aucune dédicace ne pouvait exprimer

mes profonds sentiments et attachement. Puisse Dieu vous protéger, garder et

renforcer notre fraternité. Et je tiens à remercier ma chère cousine Nasra, pour

être à l’écoute à tout moment, être prête à aider et donner de bons conseils et

encouragements.

A mes ami(e)s, notre parcours d’études est un trésor à jamais abandonner.

Votre connaissance compte beaucoup pour moi et garde une empreinte à vie. Je

remercie ces personnes particulières profondément pour leur gratitude et

amitié.

A ceux et celles qui ont contribué de loin ou de près pour réussir ce travail, je

vous remercie.

Wissal

Page 4: Introduction générale - Thèses

Table des matières

A. Introduction générale ..................................................................................................... 13

B. Bibliographie ................................................................................................................... 18

I. Déstructuration enzymatique de la biomasse lignocellulosique ................................. 18

I.1. Composition et structure de la paroi lignocellulosique ............................................ 18

I.2. Les constituants majeurs de de la paroi lignocellulosique ................................... 20

I.2.1. La cellulose ........................................................................................................ 20

I.2.2. Les hémicelluloses ............................................................................................. 20

I.2.3. Les pectines ........................................................................................................ 21

I.2.4. La lignine ............................................................................................................ 21

II. Les champignons ........................................................................................................ 23

II.1. Généralité ................................................................................................................. 23

II.1.1. Définitions .......................................................................................................... 23

II.1.2. Mode de vie ........................................................................................................ 24

II.1.3. Mode de reproduction ........................................................................................ 24

II.1.4. Phylogénie des champignons ............................................................................. 25

II.1.5. Les champignons marins .................................................................................... 26

II.1.6. Les champignons lignocellulolytiques ............................................................... 28

II.2. Les enzymes ligninolytiques .................................................................................... 31

II.2.1. Les lignine peroxydases (LiP : diarylpropane peroxydases, EC. 1.11.1.14) ...... 31

II.2.2. Les manganèse peroxydases (MnP) ................................................................... 32

II.2.3. Les peroxydases versatile (VP) .......................................................................... 33

II.2.4. Les phénol-oxydases ou laccases ....................................................................... 34

II.2.5. Enzymes accessoires et dégradation par oxydation de la lignine ....................... 35

III. LES LACCASES ......................................................................................................... 36

III.1. Source de Laccases ............................................................................................... 36

III.1.1. Les laccases chez les plantes .............................................................................. 37

III.1.2. Les laccases chez les bactéries ........................................................................... 38

III.1.3. Les laccases chez les insectes ............................................................................. 38

III.1.4. Les laccases fongiques ....................................................................................... 38

III.1.5. Propriétés générales des laccases ....................................................................... 39

III.1.6. Rôles physiologiques des laccases ..................................................................... 40

III.1.7. Structure tridimensionnelle ................................................................................ 40

Page 5: Introduction générale - Thèses

III.1.8. Mécanisme d’action ........................................................................................... 41

III.1.9. Système Laccase-médiateur ............................................................................... 43

III.1.10. Spécificité du substrat ..................................................................................... 44

III.1.11. Applications de laccase .................................................................................. 45

II.2. Dégradation des colorants textile ........................................................................... 48

II.2.1. Type de colorants textiles ................................................................................... 48

III.2.2. Toxicité des colorants et leurs effets sur l’environnement ................................. 51

III.2.3. Traitement des colorants .................................................................................... 53

RESULTATS ........................................................................................................................... 54

C. Résultats ........................................................................................................................... 55

I. Chapitre 1 ........................................................................................................................ 55

Isolement, identification et criblage de souches fongiques isolés des côtières Tunisiennes,

pour découvrir de nouvelles souches productrices d’oxydases .......................................... 55

I.1. Objectifs .................................................................................................................... 55

I.2. Résultats ................................................................................................................... 56

I.3. Discussion ................................................................................................................. 58

II. Chapitre 2 ..................................................................................................................... 90

Caractérisation du répertoire CAZy du champignon marin Stemphylium lucomagnoense

en relation avec les conditions salines ................................................................................... 90

II.1. Objectives ................................................................................................................. 90

II.2. Résultats ................................................................................................................... 91

II.3. Discussion ................................................................................................................. 95

III. Chapitre 3 ................................................................................................................... 131

Propriétés enzymatiques d'une laccase obtenue à partir du transcriptome du chmpignon

marin Stemphylium lucomagnoense .................................................................................... 131

III.1. Objectifs .............................................................................................................. 131

III.2. Résultats .............................................................................................................. 132

III.3. Discussion ............................................................................................................ 135

D. Conclusion générale et perspectives ............................................................................ 167

I. Conclusion générale .................................................................................................. 167

II. Si l’on va plus loin dans les perspectives ............................................................. 171

E. Références ...................................................................................................................... 174

Page 6: Introduction générale - Thèses

Liste des figures hors publications

Figure 1: a) Organisation des constituants des parois végétales primaires : les microfibrilles

de celluloses forment un maillage régulier entre la membrane plasmique et la lamelle

moyenne et sont pontées entre elles par les hémicelluloses. b) Organisation et mise en place

des parois végétales primaires et secondaires : les composants de la paroi sont soit synthétisés

directement à la membrane par des complexes enzymatiques (cellulose), soit sécrétés au

niveau de la paroi avant d’y être assemblés (hémicelluloses, lignines). La paroi secondaire se

met en place par épaississement de la face interne de la paroi primaire avec mise en place de

lignines. c) Organisation des couches de parois. Figure extraite de Sticklen, 2008. ............... 19

Figure 2: Structure de la paroi végétale. (Alonso et al., 2012) ................................................ 20

Figure 3: Structure des trois alcools composant les lignines : l’alcool p-coumarylique,

l’alcool coniférylique et l’alcool sinapylique. .......................................................................... 22

Figure 4: Structure de la lignine (Morot-Guadry, 2010). ........................................................ 23

Figure 5: Multiplication végétative (à gauche) et cycle monogénétique haplophasique du

Mucor (à droite) (http://sharon-taxonomy2010-p6.wikispaces.com/Fungi). ........................... 25

Figure 6: Arbre phylogénétique des différents phyla fongiques (James et al., 2006). ............ 26

Figure 7: Image de microscopie représentant les différents modes d’attaque des pourritures

molles (Blanchette, 2000). ....................................................................................................... 29

Figure 8: Photographie de Thomas Reich (WSL) représentant l’action caractéristique des

pourritures brunes sur le bois. .................................................................................................. 30

Figure 9: Image représentant l’action caractéristique des pourritures blanches sur le bois. ... 30

Figure 10: Cycle catalytique des lignine peroxydases (Cameron et al., 2000) ....................... 32

Figure 11: Cycle catalytique des manganèse peroxydases (Camarero et al., 1999). .............. 33

Figure 12: Cycle catalytique des peroxydases versatiles (Camarero et al., 1999). ................. 34

Figure 13: A : Cycle catalytique des laccases (Wong, 2009) ; B : Le mécanisme typique de la

réaction de laccase (Prins A., 2012) ......................................................................................... 35

Figure 14: Schéma de différentes voies de biosynthèse de l’H2O2 (Shah and Nerud, 2002).. 36

Figure 15: Arbre phylogénétique construit avec différentes sources d’expression de laccases,

ainsi que certaines de leurs applications en bioremédiation. Selon leur origine bactérienne,

insecte, végétale ou fongique, ils sont colorés respectivement en bleu, rouge, vert ou orange

respectivement. Les alignements et les relations phylogénétiques ont été réalisés à l'aide de la

suite MEGA X (Arregui et al., 2019). ...................................................................................... 37

Figure 16: A : La structure 3D de la laccase de Trametes trogii, dont les domaines sont

colorés en vert, bleu et orangé et les quatre atomes de cuivre sont montrés sous forme de

boules roses (Matera et al., 2008). B : Aperçu du site actif d’une laccase et du positionnement

des sites T1-3. Les sphères de couleur orange représentent les atomes de cuivre (Cu2+) (Pardo

and Camarero, 2015) ................................................................................................................ 41

Figure 17: Oxydation (a) des composés phénoliques par les laccases et (b) non-phénoliques

par le système Laccase-médiateur. ........................................................................................... 42

Figure 18: Cycle catalytique de système laccase-médiateur (Issa, 2009). .............................. 43

Page 7: Introduction générale - Thèses

Figure 19: Structure de certains médiateurs redox de type N–OH (O. V. Morozova et al.,

2007). ........................................................................................................................................ 44

Figure 20: Différentes applications des laccases en biotechnologie (Upadhyay et al., 2016). 45

Figure 21: Utilisation de laccase pour dégrader et synthétiser des différents colorant

(BATAILLE et al., 2011) ......................................................................................................... 48

Figure 22: Colorant azoique (diazobenzène) .......................................................................... 50

Figure 23: Colorant anthraquinonique (anthraquinone) .......................................................... 50

Figure 24: Colorants indigoïdes .............................................................................................. 50

Figure 25: Colorants xanthéniques .......................................................................................... 51

Figure 26: Colorant triphénylméthane .................................................................................... 51

Figure 27: Représentation schématique des effets des effluents de l’industrie textile sur

l’environnement (Babuponnusami and Muthukumar, 2014) ................................................... 53

Page 8: Introduction générale - Thèses

Liste des tableaux hors publications

Tableau 1: Composition en cellulose, hémicelluloses et lignines de différentes biomasses

végétales ................................................................................................................................... 18

Tableau 2: Propriétés physico-chimiques de quelques laccases ............................................. 39

Tableau 3: Groupes chromophores et classes des colorants (Sandhya, 2010) ........................ 49

Tableau 4: L’effet de certain colorant azoïque (Hedi et al., 2011) ......................................... 52

Page 9: Introduction générale - Thèses

Liste des abréviations

ABTS : 2,2’-azino-di-3-ethylbenzotiazol-6-sulfonate acid

ADN : Acide Désoxyribonucléique

ADNc : Acide désoxyribonucléique complémentaire

AO51 : Acide Orange 51

ARN : Acide ribonucléique

CAZy : Carbohydrate-Active Enzyme

Cm : Centimètre

CMC : Carboxyméthyl cellulose

DMP : 2,6- Diméthoxyphénol

DO : Densité Optique

EDTA : Acide éthyléne diaminetétraacétique

E° : Pouvoir redox

H : Heure

HBT : 1-Hydroxy benzotriazole

H2O2 : peroxyde d'hydrogène

ITS : Internal Transcribed Spacer

kDa : Kilo dalton

Lac : Laccase

LiP : Lignine-peroxydase

L-Cys : L-Cystéine hydrochloride

M : Molaire

ME : Extrait de malt

MM : Masse Moléculaire

MnP : Manganèse-peroxydase

M7 : Milieu de culture

PAGE : Polyacrylamide Gel Electrophoresis

PCR : Polymerase Chain Reaction

PDA : Potato dextrose agar

PV : peroxydase-versatile

Page 10: Introduction générale - Thèses

RR75 : le rouge direct

RBBR : Remazol Bleu Brillant R

RB 5 : Reactive Black 5

Rpm : Rotations par minute

SDS : Sodium dodecyl sulfate

TB : Blue turquoise

TEF-1α : facteur d’élongation-traduction 1α

U : unité enzymatique

U L-1 : Unité par litre

UV : Ultraviolet

V : volt

W/V : Poids / Volume

WRF Champignons de la pourriture blanche

3D : Tridimensionnelle

λ : Longueur d’onde

Page 11: Introduction générale - Thèses

Publications

Publication 1:

Wissal Ben Ali, Delphine Chaduli, David Navarro, Christian Lechat, Annick Turbé-Doan,

Emmanuel Bertrand, Craig B. Faulds, Giuliano Sciara, Laurence Lesage-Meessen, Eric Record

and Tahar Mechichi. Screening of five marine-derived fungal strains for their potential to

produce oxidases with laccase activities suitable for biotechnological applications, Journal of

BMC Biotechnology 2020 May 12;20(1):27. doi: 10.1186/s12896-020-00617-y.

Publication 2:

Wissal Ben Ali, David Navarro, Abhishek Kumar, Elodie Drula, Annick Turbé-Doan, Lydie

Oliveira Correia, Stéphanie Baumberger, Emmanuel Bertrand, Craig B. Faulds, Bernard

Henrissat, Giuliano Sciara, Tahar Mechichi and Eric Record. Characterization of the CAZy

Repertoire from the Marine-Derived Fungus Stemphylium lucomagnoense in Relation to Saline

Conditions. Journal of Marine Drugs, 2020 Sep 9;18(9):461. doi: 10.3390/md18090461.

Publication 3:

Wissal Ben Ali, Amal Ben Ayed, Annick Turbé-Doan, Emmanuel Bertrand, Yann Mathieu,

Craig B. Faulds, Anne Lomascolo, Giuliano Sciara, Eric Record and Tahar Mechichi. Enzyme

properties of a laccase obtained from the transcriptome of the marine-derived fungus

Stemphylium lucomagnoense. Journal of International Journal of Molecular Sciences, 2020 Nov

9;21(21):8402. doi: 10.3390/ijms21218402.

Page 12: Introduction générale - Thèses

INTRODUCTION GENERALE

Page 13: Introduction générale - Thèses

Introduction générale

13

A. Introduction générale

La présence de nombreux micropolluants récalcitrants identifiés dans les eaux usées des

habitations, des industries, des commerces, etc…est une des préoccupations de plus en plus

fortes pour la santé humaine et l’environnement. En effet, les effluents déversés dans les stations

d’épuration sont contaminés par différents xénobiotiques dont certains sont difficilement

biodégradables, toxiques mutagènes et parfois même cancérigènes (colorants, métaux lourds,

hydrocarbures, explosifs, etc.) (Hodgson, 2000). Par exemple, au Canada, plus de 150 milliards

de litres d’eaux usées non traitées ou insuffisamment traitées (eaux d’égout) sont rejetés dans

les cours d’eau chaque année.

De nos jours, une attention croissante est observée pour le traitement de rejet de ces effluents

par les standards internationaux de protection de l’environnement (ISO 14001, 1996). Il existe

diverses méthodes de traitements, telles que les procédés physico-chimiques de traitement

comme l’adsorption sur charbon actif, la filtration, la floculation par des agents chimiques.

Mais, ces méthodes de traitements ne sont pas viables en raison de leurs coûts de maintenances

onéreux et se limitent uniquement à un transfert des polluants organiques de la phase aqueuse

à la phase solide. Les boues ainsi générées créent une pollution secondaire importante,

nécessitant des opérations coûteuses de régénération et de post-traitement des déchets solides.

Pour toutes ces raisons, il est absolument nécessaire de trouver des alternatives écologiques,

économiques et efficaces dans le but de protéger la santé humaine et la biodiversité. Dans ce

sens, les politiques et les scientifiques ont écrit une Convention sur la Diversité Biologique en

1992. Parallèlement, l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques

(OCDE) a défini le concept de centre de ressources biologiques, comme un prolongement des

collections de matériel biologique ex situ, pour valoriser et conserver avec un haut standard de

qualité les ressources biologiques de la planète.

De nouvelles stratégies de bioremédiation, basées sur l’utilisation des microorganismes et la

catalyse enzymatique, ont déjà été développées pour le traitement des micropolluants dans les

eaux usées. Ces techniques de dépollution possèdent plusieurs avantages tels que leur grandes

spécificité aux substrats, leur utilisation sur une large gamme de conditions environnementales,

leurs simplicités et la facilité de contrôle des procédés utilisant des enzymes (Ahuja et al., 2004;

Gianfreda and Rao, 2004; Mao et al., 2011). En revanche, ces méthodes possèdent quelques

limitations comme le coût élevé de production et de purification des enzymes et la faible

stabilité dans le temps de ses catalyseurs (Aitken and Heck, 1998). De même, le développement

Page 14: Introduction générale - Thèses

Introduction générale

14

d’un procédé de bioremédiation utilisant des micro-organismes capables de dégrader une

grande variété de polluants aromatiques dépend de la disponibilité de ces derniers. Ces

techniques de bioremédiation consistent généralement à utiliser des micro-organismes, des

bactéries ou des champignons. Comparativement aux champignons les bactéries ne dégradent

qu’un seul type de polluant spécifique et requièrent un traitement plus long, comparé aux

champignons, mais leur rôle est cependant extrêmement important dans le processus de la

bioremédiation. Les champignons sont connus pour leurs capacités à produire une variété

d’enzymes extracellulaires, d'acides organiques et d'autres métabolites, et à s'adapter à des

environnements parfois extrêmes.

En biotechnologie, les champignons ont notamment attiré l'attention du fait de leur capacité à

éliminer/oxyder des micropolluants présents dans les eaux usées, et ceci grâce à l’action

d’enzymes sécrétées dans le milieu exocellulaire. De plus, certains champignons comme

Cunninghamella bainieri, possèdent également un système intracellulaire de détoxication

impliqué dans l’élimination des composés potentiellement toxiques générés lors de la

dégradation du bois mais aussi de composés xénobiotiques. Ces enzymes impliquées dans la

détoxication présentent un grand intérêt en bioremédiation (Marco-Urrea et al., 2009; Zhang et

al., 2013). En outre, l’intérêt des champignons filamenteux portant sur la valorisation de la

biomasse lignocellulosique, les applications environnementales (bioremédiation) et la synthèse

de molécules à haute valeur ajoutée a fortement augmenté. Cet intérêt est motivé par la présence

de ces microorganismes dans de nombreux environnements naturels et contaminés, une

sécrétion dans le milieu exocellulaire d’un système d’enzymes oxydatives par ces champignons

et par une croissance fongique qui peut être réalisée sur des substrats peu onéreux.

Au cours des dernières années, la majorité des champignons étudiés pour des

applications biotechnologiques est issue du milieu forestier (terrestre en général). Au contraire,

la diversité fongique marine est très peu étudiée. Dans les années 60, (Gold, 1959) a proposé

une première définition des champignons isolés du milieu marin qui est basée uniquement sur

les critères physiologiques, « tout champignon est considéré comme « marin » si la salinité est

nécessaire pour obtenir un optimum de croissance et la reproduction du champignon ». En 1961,

Johnson et Sparrow ont également défini les champignons aquatiques ou amphibies, comme

étant des champignons qui peuvent se développer en présence de sels de mer (Johnson and

Sparrow, 1961). Cependant, cette définition fondée sur une caractéristique physiologique a

rapidement été remise en cause par Kohlmeyer et Kohlmeyer (1979) qui ont proposé d’y ajouter

une dimension écologique. En effet, un champignon est défini comme « marin » s’il peut se

Page 15: Introduction générale - Thèses

Introduction générale

15

développer et se reproduire en milieu marin, excluant ainsi toutes les souches se développant

en milieu terrestre et dont les spores se retrouvent en milieu marin sans s’y développer

(Kohlmeyer and Kohlmeyer, 1979). Ainsi, les champignons marins ont été classés dans deux

catégories écologiques, la première catégorie regroupe les champignons dits obligatoires qui se

développent, sporulent et se reproduisent uniquement dans un milieu marin et la deuxième

regroupe les champignons dits facultatifs, d’origine terrestre ou d’eau douce, qui sont capables

de se développer voire de sporuler en milieu marin. Cette définition dichotomique a été

largement acceptée par la communauté scientifique. Selon cette définition, un millier d’espèces

champignons marins obligatoires ont été décrites (Jones et al., 2015) alors que le nombre serait

à 10 000 espèces (Jones, 2011). Plusieurs activités enzymatiques ont été identifiées chez les

champignons marins y compris les activités lignolytiques, cellulosique, mais également

antibactériennes, antidiabétiques, anti-inflammatoires, antiprotozoaires, antituberculeuses,

antivirales, antitumorales, et cytotoxiques (Beena et al., 2010; Burtseva et al., 2010; Mayer et

al., 2013; Sabu et al., 2000). Par exemple, les champignons marins caractérisés par un mode de

vie saprophyte ont révélé majoritairement une forte activité cellulosique (Pointing et al., 1998).

De plus, leur capacité à dégrader le bois couplée à la capacité à se développer à partir de matière

organique animale morte leur confère un rôle prédominant dans la décomposition des matières

organiques en milieu océanique (Mozouras, 1986). Plusieurs études ont montré que les enzymes

générées par les champignons marins sont mieux adaptés à la salinité, la haute pression, la basse

température, les conditions oligotrophes, les pH extrêmes que les enzymes issus des

champignons terrestres (Gomes et al., 2008; Intriago, 2012; Jones, 2000; Madhu et al., 2009;

Pang et al., 2011; Passarini et al., 2013; Rämä et al., 2014). Malgré tout, très peu de travaux, au

niveau génomique ou protéomique, sont disponibles sur l’étude des mécanismes enzymatiques

à l’œuvre chez ces organismes sur la matière végétale ou animale chez ces organismes.

L’objectif de ce projet de thèse est, en premier lieu, de sélectionner des champignons

issus de la biodiversité marine et d’étudier leur adaptation au milieu halophile par une approche

de protéomique différentielle adossée au séquençage du transcriptome. Un second objectif est

de découvrir de nouvelles enzymes intéressantes d’un point de vue scientifiques (étudier leurs

activités en présence de sel) ou industriel (enzymes capables d’oxyder une vaste gamme de

substrats phénoliques et pouvant être utilisées dans différentes applications biotechnologiques).

L’application qui nous intéresse est le traitement des effluents de l’industrie du textile et plus

particulièrement des colorants synthétiques libérés durant le processus de teinture.

Page 16: Introduction générale - Thèses

Introduction générale

16

Dans ce contexte, les travaux réalisés dans le cadre de cette thèse visent à l’isolement,

l’identification et le criblage de souches fongiques productrices d’oxydases à partir du milieu

marin, à l’analyse protéomique pour identifier les enzymes produites en condition saline et à la

production et la caractérisation biochimique et moléculaire de ces enzymes pour une application

à plus long terme de ces champignons ligninolytiques et de leurs enzymes oxydatives dans le

traitement des effluents industriels. Du fait de la période de confinement liée à la COVID-19 il

n’a pas été possible de finaliser cette dernière partie appliquée.

Plan de la thèse

Ce manuscrit est organisé en trois chapitres comportant chacun un descriptif du matériel

et méthodes utilisés, les résultats, la discussion ainsi que les références bibliographiques. En

effet, nous présenterons les travaux effectués au cours de cette thèse sous la forme de 3 articles

scientifiques, dont trois sont publiés et un est soumis dans un journal international. Ces articles

sont précédés d’un résumé. Les principaux résultats sont regroupés et commentés dans une

discussion générale, incluant les perspectives possibles de ce travail. Enfin, l’ensemble des

références bibliographiques utilisées et les annexes est regroupé à la fin de ce manuscrit.

Chapitre 1 : Le premier volet porte sur l’isolement, l’identification, le criblage de souches

fongiques à partir de trois zones côtières en Tunisie, dans le but de découvrir de nouvelles

souches productrices d’oxydases.

Chapitre 2 : Le deuxième volet traite de l’analyse protéomique d’un champignon sélectionné

dans le premier volet pour identifier les enzymes produites en condition saline. Cette partie

nous permettra d'évaluer les mécanismes enzymatiques du champignon pour dégrader la

biomasse végétale.

Chapitre 3 : Le troisième volet consistera à produire et caractériser une laccase sélectionnée à

partir de la souche nouvellement isolée, d’étudier les caractéristiques physico-chimiques et

cinétiques de cette enzyme afin de comparer ces caractéristiques avec celles de laccases de

champignons terrestres ou marins décrites dans la littérature.

Page 17: Introduction générale - Thèses

BIBLIOGRAPHIE

Page 18: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

18

B. Bibliographie

I. Déstructuration enzymatique de la biomasse lignocellulosique

La biomasse lignocellulosique est considérée comme une ressource durable pour la production

de composés à haute valeur ajoutée. Cette section synthétise brièvement sa composition

moléculaire.

I.1. Composition et structure de la paroi lignocellulosique

La paroi est une matrice rigide mise en place par les cellules végétales à l’extérieur de leur

membrane plasmique et qui confère aux tissus végétaux leur structure et permet leur maintien.

La paroi est également une importante zone d’échanges entre la plante et son environnement

(Burton et al., 2010), et une barrière de protection face à l’extérieur. La paroi végétale peut

représenter jusqu’à 90% de la masse du bois et constitue le plus important réservoir de carbone

organique renouvelable sur Terre. Des études biochimiques et microscopiques ont permis de

résoudre la composition et l’organisation de la paroi végétale (Pérez et al., 2002; Saulnier and

Thibault, 1999). La majorité de la paroi végétale est composée de polymères appartenant à trois

grandes familles : la cellulose (40-50%), les hémicelluloses (25-35%) et les lignines (15-20%).

La proportion de chacun des constituants varie en fonction de nombreux facteurs tels que la

nature du tissu considéré, le type de biomasse (Tableau 1) et le stade de croissance.

Tableau 1: Composition en cellulose, hémicelluloses et lignines de différentes biomasses végétales

Biomasse Cellulose (%) Hémicellulose (%) Lignine (%)

Herbe

Bagasse

Bois dur

Bois tendre

Paille de blé

30-50

40-55

40-50

40-55

30-45

15-40

25-40

20-30

10-15

20-30

5-20

5-25

15-30

25-30

15-20

L’ensemble de ces polymères est groupé sous le terme générique de « lignocellulose ». Les

parois végétales contiennent également d’autres constituants, minoritaires, tels que des

pectines, des protéines, des cires, des pigments et des minéraux. La paroi végétale (Figure 1a)

est mise en place au cours de la croissance de la plante par la formation successive des parois

Page 19: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

19

primaire et secondaire (Figures 1b et 1c). La paroi primaire se forme en premier et se compose

d’un assemblage fin et souple de microfibrilles de cellulose englobée dans une matrice

fortement hydratée composée d’hémicelluloses, de pectines et de glycoprotéines. Une fois la

croissance de la cellule terminée, la paroi secondaire va se former par épaississement de la face

interne de la paroi primaire. Elle se compose de microfibrilles de cellulose étroitement associée

à des hémicelluloses et des lignines, par liaisons covalentes ou par liaisons faibles de type

liaison hydrogène ou force de van der Waals. Enfin, les cellules végétales sont liées entre elles

par la lamelle moyenne, une matrice essentiellement composée de pectine assurant une

cimentation des cellules adjacentes et constituant une couche imperméable sur la paroi végétale.

Figure 1: a) Organisation des constituants des parois végétales primaires : les microfibrilles

de celluloses forment un maillage régulier entre la membrane plasmique et la lamelle

moyenne et sont pontées entre elles par les hémicelluloses. b) Organisation et mise en place

des parois végétales primaires et secondaires : les composants de la paroi sont soit synthétisés

directement à la membrane par des complexes enzymatiques (cellulose), soit sécrétés au

Page 20: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

20

niveau de la paroi avant d’y être assemblés (hémicelluloses, lignines). La paroi secondaire se

met en place par épaississement de la face interne de la paroi primaire avec mise en place de

lignines. c) Organisation des couches de parois. Figure extraite de Sticklen, 2008.

(Sticklen, 2008).

I.2. Les constituants majeurs de de la paroi lignocellulosique

I.2.1. La cellulose

La cellulose représente le constituant majeur des polysaccharides de la paroi végétale. Elle

est formée de résidus de D-glucose liés par des liaisons β-1,4-glycosidiques constituant un

polymère linéaire de plus de 10 000 unités de glucose. Le rôle principal de la cellulose est

d’assurer la rigidité de la paroi végétale.

Figure 2: Structure de la paroi végétale. (Alonso et al., 2012)

I.2.2. Les hémicelluloses

Ce sont des polysaccharides hétérogènes possédant une structure plus complexe que celle de la

cellulose. Les hémicelluloses se composent d’une chaîne principale de polysaccharides à

laquelle plusieurs chaînes latérales sont attachées. Les hémicelluloses sont nommées selon la

nature des résidus de leur chaîne principale. Le xylane, constitué de β-1,4-D-xylose, est le

polymère majeur des hémicelluloses qui se trouvent dans les céréales et le bois dur. Il peut être

Page 21: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

21

substitué avec différents groupements latéraux tels que le L-arabinose, le D-galactose, les

résidus d’acide acétique, l’acide férulique, l’acide p-coumarique ou l’acide glucuronique

(Wilkie and Woo, 1977). Les hémicelluloses sont liées d’une part aux pectines et d’autre part à

la lignine dans la paroi végétale. Des liaisons covalentes, de type ester ou éther, entre

l’hémicellulose et la lignine créent des structures sucre-lignine très complexes. L’hydrolyse de

ces liaisons peut donc être nécessaire et importante pour la dégradation de la lignine par les

micro-organismes.

I.2.3. Les pectines

Forment un autre groupe de polysaccharides hétérogènes. La chaîne principale des pectines est

constituée de résidus d’acide galacturonique liés en α-1,4. Dans la nature, la fonction acide de

ces résidus peut être soit sous forme libre soit sous forme estérifiée par un groupement méthyle

le plus souvent. Cependant, dans des régions spécifiques de la pectine, cette chaîne principale

d’acide galacturonique est interrompue par des résidus d’α-1,2-rhamnose. De longues chaînes

latérales de L-arabinose et de D-galactose peuvent être reliées à ces unités de rhamnose. Les

résidus terminaux liés au galactose ou à l’arabinose peuvent être différents selon l’origine de la

pectine. Approximativement, 20 à 30% des résidus d’acide férulique sont liés à la chaîne

latérale d’arabinose dans les pectines des betteraves. Par contre, le reste de ces résidus est lié à

la chaîne de galactose (Guillon et al., 1989).

Les polysaccharides d’hémicellulose et de pectine et les polymères de lignine interagissent

avec la cellulose produisant une structure rigide qui renforce la paroi cellulaire végétale. Des

liaisons covalentes sont, d’autre part, formées entre ces macromolécules. Les acides

phénoliques sont un bon exemple de molécules impliquées dans ce type de liaison.

I.2.4. La lignine

Le terme lignine est dérivé du latin « lignum » : le bois. La lignine est extrêmement résistante

à la dégradation, grâce à sa structure tridimensionnelle de composés aromatiques. Elle

représente 15 à 30% de la masse du bois et ses principales fonctions sont d'apporter de la

rigidité, une imperméabilité à l'eau et une grande résistance à la décomposition de bois

(Dashtban et al., 2010). C’est un hétéropolymère de très haute masse moléculaire et

extrêmement ramifié et composé de trois dérivés alcooliques du phénylpropane (Ishii, 1997)

nommés monolignols : l’alcool coniférylique (alcool 4-hydroxy-3-méthoxy-cinnamique),

Page 22: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

22

l’alcool p-coumarylique (alcool 4-hydroxycinnamique) et l’alcool sinapylique (alcool 4-

hydroxy-3-methoxycinnamique).

Figure 3: Structure des trois alcools composant les lignines : l’alcool p-coumarylique,

l’alcool coniférylique et l’alcool sinapylique.

La polymérisation de la lignine s’effectue par une radicalisation oxydative des monolignols

suivie d'un couplage radicalaire combinatoire (van Parijs et al., 2010). L’association de ces

monolignols par différentes liaisons chimiques sans caractère ordonné ni répétitif forme un

polymère amorphe et hydrophobe (Morot-Gaudry, 2010). La lignine présente une structure très

complexe du fait de la présence de nombreuses fonctions hydroxyles (phénoliques ou non) qui

donne une très grande réactivité. En formant des liaisons à la fois avec la cellulose et les

hémicelluloses, elle crée une barrière à toutes les solutions et empêche la pénétration des

enzymes au sein de la structure lignocellulosique. Bien que la lignine résiste à l’attaque de la

plupart des microorganismes, certains champignons basidiomycètes de la pourriture blanche

sont capables de dégrader la lignine efficacement en employant une combinaison d’enzymes

ligninolytiques extracellulaires, des acides organiques, des médiateurs et des enzymes

accessoires.

Page 23: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

23

Figure 4: Structure de la lignine (Morot-Guadry, 2010).

II. Les champignons

II.1. Généralité

II.1.1. Définitions

Le règne des mycota, ou mycètes, est un des cinq règnes du monde vivant. Il s’agit des

champignons, nom qui vient du latin « campinolius », et qui signifie « qui pousse dans les

champs ». Ce sont des organismes ubiquistes retrouvés dans tous les écosystèmes. Les

champignons sont des organismes eucaryotes qui peuvent être uninucléés ou multinucléés (un

ou plusieurs noyaux). Ils sont pourvus d’une membrane nucléaire, de chromosomes et d’un

nucléole et d’un appareil mitochondrial. Ils sont hétérotrophes (dépourvus de chlorophylle,

incapables de faire la photosynthèse), unicellulaires ou filamenteux, sans organisation tissulaire

et qui peuvent se reproduire soit sexuellement soit de façon asexuée (Hibbett et al., 2011). Ce

règne est composé d’organismes très hétérogènes mais qui présentent des caractéristiques

communes. Les champignons possèdent un appareil végétatif ou un thalle simplifié qui ne porte

pas de cellules différenciées et une paroi contenant de la chitine et des β-glucanes. L’appareil

végétatif se compose d’élément de base appelé hyphe qui forme un réseau de filaments ramifiés

; le mycélium (Cavalier-Smith, 2004)

Chez la plupart des mycètes, les hyphes sont divisés par des cloisons, ou septa, formant des

unités qui sont similaires à de cellules distinctes avec un seul noyau, et on les appelle hyphes

Page 24: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

24

segmentés ou septés. Dans certaines classes de mycètes, les hyphes ne contiennent pas de

cloisons et ont l’aspect de longues cellules continues à noyau multiples ; ces champignons sont

appelés cénocytes (TORTORA et al., 2003).

Les estimations montrent qu’ils existent environ 100 000 espèces de champignons décrites à ce

jour, mais au total, il existerait plus de 2 millions d’espèces dans le monde. Les champignons

les plus simples sont les levures (unicellulaires), et peuvent être regroupées selon leur mode de

reproduction en levures vraies (issues d’une reproduction sexuée) et levures imparfaites (issues

d’une reproduction asexuée). Les autres champignons, pluricellulaires, sont pour la plupart

filamenteux (Nagahama et al., 2001).

II.1.2. Mode de vie

Contrairement aux végétaux, les champignons ne possèdent pas de chlorophylle et ne peuvent

pas utiliser la photosynthèse pour synthétiser leur nourriture. Ainsi, ils doivent utiliser des

substances déjà élaborées par d’autres organismes. Ils sont donc hétérotrophes et peuvent être

saprophytes, parasites ou impliqués dans une symbiose avec des organismes autotrophes

comme les algues (et forme alors un lichen) ou les plantes.

Les champignons saprophytes se nourrissent des restes plus ou moins décomposés

d’organismes déjà morts (bois, humus, fruits, cadavres) et participent ainsi au recyclage des

composés organique dans la forêt. Ils transforment la matière végétale morte en humus.

Les champignons parasites vivent aux dépends d’autres organismes que l’on appelle hôtes. Ils

profitent de leur hôte, sans rien donner en échange, puisque ces derniers vont lui permettre de

se nourrir, de s’abriter et de se reproduire.

Les champignons symbiotes ont développé une association à bénéfice réciproque, c’est-à-dire

que le mycélium va apporter différents éléments comme de l’eau et des sels minéraux, (le

phosphore par exemple), et en retour, le champignon va recevoir des composés organiques lui

permettant de croitre.

II.1.3. Mode de reproduction

Les champignons se reproduisent principalement par l’intermédiaire de spores qui sont des

structures uni ou multicellulaires de formes et de tailles diverses, capables de reproduire

l’espèce fongique après germination. Les spores peuvent se former à travers une voie asexuée

Page 25: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

25

après une simple mitose (les conides) ou à travers une voie sexuée après fécondation

(zygospores et oospores) ou une méiose (ascospores ou basidiospores).

Figure 5: Multiplication végétative (à gauche) et cycle monogénétique haplophasique du

Mucor (à droite) (http://sharon-taxonomy2010-p6.wikispaces.com/Fungi).

II.1.4. Phylogénie des champignons

La classification phylogénétique est un système de classification systématique des êtres vivants.

Elle complète la classification traditionnelle basée sur des traits phénotypiques et des

préférences nutritionnelles.

Le règne fongique se décompose en 4 divisions : les Chytridiomycètes, les Zygomycètes, les

Ascomycètes et les Basidiomycètes dont les plus connus sont :

• Les Ascomycètes : champignons qui se reproduisent par mûrissement des spores dans

des sacs que l’on appelle « asque ». Les Ascomycota et Basidiomycota forment le

groupe des Dicaryotes et représentent la majorité des espèces de champignons décrites,

en l’occurrence 67000 espèces sur les 100000 recensées (Taylor et al., 2004). Les

organismes du phylum Ascomycota constituent la quasi-totalité des champignons

capables de former des associations lichéniques (Vánky, 2008). Des modes de vie de

type saprophyte et parasite sont également largement répandus. Ce phylum renferme

Page 26: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

26

des champignons utilisés en agroalimentaire (Saccharomyces cerevisiae) ou en

pharmacologie (Penicillium chrysogenum).

• Les Basidiomycètes : champignons qui se reproduisent par des spores portées par des

sacs appelés « basides ». Les organismes du phylum Basidiomycota regroupent 22000

espèces décrites (Taylor et al., 2004). Leur mode de vie est principalement saprophyte

: ce sont d’ailleurs les organismes fongiques ayant les capacités de dégradation de

matériels ligno-cellulolytique les plus élaborées (Lundell et al., 2010). On retrouve

également des organismes symbiotiques de plantes ou parasites d’animaux.

Figure 6: Arbre phylogénétique des différents phyla fongiques (James et al., 2006).

II.1.5. Les champignons marins

Dans les années 60, un champignon était qualifié de marin lorsqu’il pouvait se développer en

présence de sels de mer (Johnson and Sparrow, 1961). C’est en fait en 1979 que Kohlmeyer et

Kohlmeyer ont ajouté une dimension écologique (toutes espèces de champignons qui vivent

dans des environnements marins ou estuariens) (Kohlmeyer and Kohlmeyer, 1979). Ainsi pour

définir les champignons marins, deux groupes sont créés, le premier est représenté par les

Page 27: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

27

champignons marins dits obligatoires qui se développent, sporulent et se reproduisent

uniquement dans un milieu marin, et le second, représenté par les champignons marins dits

facultatifs, d’origine terrestre ou d’eau douce, qui sont capables de se développer, voire de

sporuler en milieu marin. Cette définition a été récemment remise à jour étant donné le contexte

actuel de génération de données massives par des outils « omiques » : un champignon peut être

caractérisé comme marin s’il est capable de croître et/ou de sporuler en milieu marin, s’il forme

des relations symbiotiques avec d’autres organismes marins, ou s’il montre une évolution

génétique, une adaptation spécifique ou un métabolisme actif en milieu marin. En se basant sur

cette définition, un peu plus d’un millier d’espèces de champignons marins obligatoires ont été

décrites (Jones et al., 2015) alors que le nombre estimé de champignons marins dépasse les

10000 espèces (Jones, 2011). De façon plus générale, de nombreux champignons présents dans

les océans se retrouvent également dans des environnements terrestres, par exemple Fusarium,

Aspergillus, Trichoderma ou Penicillium (Amend et al., 2019). Ceci a été confirmé par Schoch

et al (2009), qui ont montré, par une approche phylogénétique incluant les espèces marines

obligatoires au sein des Dothidéomycètes, que plusieurs d'entre eux ont des ancêtres terrestres

et que les transitions correspondantes ont eu lieu pour de multiples cas (Schoch et al., 2009).

C'est pourquoi, pour les champignons isolés des milieux aquatiques, le terme "champignons

d'origine marine" est souvent préféré et utilisé dans la littérature, car leur classification n'est pas

toujours bien établie, bien que de nombreux efforts aient été faits au fil des ans (Jones and Pang,

2012).

Les premières espèces de champignons isolées du milieu marin, comme Phaeosphira typharum

et Sphaeria oceanica, ont été décrites respectivement par Desmazières en 1849 et par Durieu

de Maisonneuve et Montagne en 1869 (KIHEL, 2009). En 1934, Sparrow (1934) montre

l’existence de champignons saprotrophes dans l’environnement marin (Sparrow, 1934). C’est

à partir de 1944, grâce aux travaux de Barghoorn et Linder, que la mycologie marine prend un

réel essor avec la description de nombreuses espèces. En effet, ils ont par exemple mis en

évidence la croissance et la reproduction de champignons marins sur des substrats naturels

comme du bois immergé dans de l’eau de mer. Cette découverte déclencha une vaste campagne

de collecte de champignons dans toutes les régions du globe et qui se poursuit encore. C’est

dans les années 1960-70 que le plus grand nombre d’espèces marines furent décrites. Les

champignons marins sont présents dans divers habitats tels que les bois de mangrove en

décomposition, les algues, les marais salés, les herbiers marins, les sédiments d'eaux profondes,

les éponges et les poissons (Jones, 2011).

Page 28: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

28

Du fait des conditions extrêmes rencontrées dans différents écosystèmes marins, les

champignons marins offrent une large panoplie d’applications industrielles avec un potentiel

de production d’enzymes fonctionnelles sous différentes contraintes physico-chimiques comme

de fortes salinités, des températures relativement basses et/ou de fortes pressions

hydrostatiques. En tant que tels, les champignons marins ont été sélectionnés pour produire des

enzymes originales parmi les amylases, les chitinases, les cellulases, les xylanases, les laccases

et de nombreux autres biocatalyseurs potentiels (Bonugli-Santos et al., 2015). Pour cette raison,

leurs enzymes ont un grand intérêt pour des bioprocédés industriels qui pourraient être plus

rentables et plus écologiques, en utilisant par exemple leurs capacités à fonctionner dans des

eaux salées, à pH neutre ou basique (Poli et al., 2017). En général, il a été démontré que leurs

propriétés biochimiques diffèrent de celles des catalyseurs isolés à partir de souches

correspondantes isolées sur terre, par exemple en présentant une activité dans des conditions

alcalines, à basse température et salines (Bonugli-Santos et al., 2015). Ces propriétés intéressent

particulièrement plusieurs secteurs d’activité, comme les industries pharmaceutiques,

cosmétiques, alimentaires, textiles ou papetières, mais également le secteur de la

bioremédiation étant donné la capacité de certains champignons marins à dégrader différents

xénobiotiques comme les hydrocarbures ou les polymères plastiques

II.1.6. Les champignons lignocellulolytiques

Les champignons lignolytiques sont capables de sécréter des enzymes lignolytiques

extracellulaires qui sont des oxydoréductases (Martínez et al., 2005). Les champignons

produisant des enzymes lignocellulolytiques sont répandus, et incluent des ascomycètes (ex.

Trichoderma reesei) et des basidiomycètes. En fonction de leurs capacités de dégradation du

bois, ces champignons sont classés en trois grandes catégories : les pourritures molles, brunes

et blanches

• Les champignons de la pourriture molle sont des espèces qui, appartenant aux

ascomycètes, attaquent peu la lignine mais peuvent dégrader la cellulose et les

hémicelluloses. Caractérisés par une haute tolérance au différents conditions

environnementales, ils ne sont ni affectées par d’extrêmes sécheresses ni par des taux

d’humidité élevés (Hamed, 2013; Popescu et al., 2011). Les champignons les plus

étudiés de ce groupe comprennent Chaetomium cellulolyticum, Dactylomyces

crustaceous, Aspergillus niger, Penicillium jenthillenum, Thielavia terrestris,

Trichoderma reesei, et plusieurs espèces de Graphium, Hypoxylon, Monodictys,

Page 29: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

29

Paecilomyces, et Xylaria (Blanchette et al., 1990). La dégradation de la cellulose

entraine un brunissement du bois par enrichissement des lignines et une perte de

structure causant un ramollissement.

Figure 7: Image de microscopie représentant les différents modes d’attaque des pourritures

molles (Blanchette, 2000).

• Les champignons de la pourriture brune constituent un groupe composé le plus souvent

de basidiomycètes s’attaquent eux aussi préférentiellement à la cellulose et aux

hémicelluloses. Ils sont incapables de dégrader la lignine et ne peuvent que la modifier

chimiquement par l’intermédiaire des radicaux hydroxyles produits lors de la réaction

de Fenton (Hammel et al., 2002). En effet, lors d’une attaque du bois ces espèces

fongiques provoquent l’apparition de petits cubes friables de couleur brune qui est due

à l’augmentation relative de la concentration en lignine (Daniel, 1994). Ce sont

essentiellement des basidiomycètes : Coniophora puteana, Fomitopsis pinicola,

Gloeophyllum trabeum, Laetiporus sulphureus, Lentinus lepidius, Lenzites trabeam et

Tyromyces balsemeus (Blanchette, 1995; Dey et al., 1994; Eaton and Hale, 1993).

Page 30: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

30

Figure 8: Photographie de Thomas Reich (WSL) représentant l’action caractéristique des

pourritures brunes sur le bois.

• Les champignons de la pourriture blanche sont les seuls organismes fongiques à

posséder la capacité à dégrader la lignine via la sécrétion d’enzymes extracellulaires.

Ce sont des champignons saprotrophes capables de dégrader à la fois tous les

composants du bois incluant les polysaccharides et la lignine en provoquant une perte

de résistance mécanique (Kirk et al., 1976). L’appauvrissement en lignine et la cellulose

restante donne au bois sa couleur typique blanchâtre et son aspect fibreux. La plupart

des champignons de la pourriture blanche sont des basidiomycètes : Ceriporiopsis

subvermispora, Cyathus stercoreus, Dichomitus squalens, Phanerochaete

chrysosporium, Phlebia radiata, Pleurotus ostreatus, Pycnoporus cinnabarinus et

Trametes vercicolor (Djarwanto and Tachibana, 2009; Martinez et al., 2004).

Figure 9: Image représentant l’action caractéristique des pourritures blanches sur le bois.

Page 31: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

31

II.2. Les enzymes ligninolytiques

Les champignons de la pourriture blanche dégradent la lignine en produisant 4 grandes familles

d’enzymes extracellulaires. Ces enzymes possèdent la capacité d’oxyder des substrats de

structures chimiques variées ayant des potentiels redox élevés (allant jusqu’à 1.4 V) et ce, de

façon non spécifique. Cette propriété oxydative non-spécifique ainsi que leur potentiel redox

élevé représentent des caractéristiques intrinsèques de ces protéines favorisant leur utilisation

dans des biotechnologies environnementales. Ces quatre principaux types d’enzymes qui

permettent une dégradation complète de la lignine sont : les lignine peroxydases (LiP), les

manganèse peroxydases (MnP), les versatile peroxydases (VP) et les phénol-oxydases ou

laccases (Dashtban et al., 2010).

II.2.1. Les lignine peroxydases (LiP : diarylpropane peroxydases, EC. 1.11.1.14)

La lignine peroxydase (1,2-bis (3,4-dimethoxyphenyl) propane-1,3-diol : hydrogen-peroxide

oxydoréductase, EC 1.11.1.14) découverte pour la première fois en 1983 chez Phanerocheate

chrysosporium, a été identifiée chez plusieurs autres champignons de pourriture blanche du

bois. Généralement, les lignine peroxydases (LiP) ont des masses moléculaires variant entre 38

et 47 kDa et un potentiel redox de l'ordre de +1450 mV (Wesenberg et al., 2003). Ce sont des

peroxydases N-glycolysées sur l’Asn257 et O-glycolysée sur la Ser334 et sur la Thr32. Les LiP

sont capables d’agir sur des substrats phénoliques aromatiques, non phénoliques ou encore sur

certaines molécules comme l’alcool vératryl (Cameron et al., 2000). Ces enzymes de type

oxydase catalysent l'oxydation de ces composés aux dépens du peroxyde d'hydrogène (H2O2)

et utilisent le peroxyde d'hydrogène comme accepteur d'électron. Les trois étapes du cycle

catalytique sont les suivantes :

La première étape est une étape d’oxydation de la LiP par H2O2 au niveau du fer donnant

naissance au complexe LiPI :

LiP + H2O2 --- LiPI + H2O

La seconde étape consiste à deux réductions consécutives par des substrats donneurs

d’électrons. LiPI deviendra un complexe LiPII qui sera lui-même réduit par un deuxième

substrat pour redonner alors l’enzyme dans son état natif :

LiPI + R --- LiPII + R.+

LiPII + R --- LiP + R.+ + H2O

Plus en détail, la LiP sous sa forme originale, avec son hème sous la forme ferrique (Fe(III)),

se lie au peroxyde d’hydrogène pour former le composé I. Ce dernier est appauvri de 2

Page 32: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

32

électrons: l’un provenant de la formation du Fe(IV) et l’autre d’une liaison double formée avec

un atome d’oxygène du peroxyde d’hydrogène. Cette disposition produit un composé

radicalaire cationique. C’est ce composé I qui est responsable de l’oxydation d’une molécule

de substrat (ce substrat varie selon le type de la peroxydase). Cette étape oxydative implique le

transfert d’un électron et d’un proton et résulte en un site catalytique ayant la forme du composé

II. Une seconde molécule de substrat est par la suite oxydée ce qui aboutit à la production d’une

molécule d’eau et la réduction de l’enzyme en sa forme originale. Généralement, les lignine

peroxydases (LiP) ont une masse moléculaire variant entre 38 et 47 kDa et un potentiel redox

de l'ordre de +1450 mV (Wesenberg et al., 2003).

Figure 10: Cycle catalytique des lignine peroxydases (Cameron et al., 2000)

II.2.2. Les manganèse peroxydases (MnP)

Les manganèses peroxydases (MnP: peroxyde d’hydrogène oxydoréductases, EC.1.11.1.13).

Cette enzyme a été découverte pour la première fois chez Phanerochaete chrysosporium en

1985 (Glenn and Gold, 1985). Ce sont des glycoprotéines extracellulaires et les peroxydases

les plus sécrétées par les champignons de la pourriture blanche du bois WRF (Hofrichter, 2002).

Page 33: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

33

Elles ont une masse moléculaire variant entre 32 et 62.5 kDa et un potentiel rédox (E°) de +1510

mV (Wesenberg et al., 2003). En 1990, Bonnarme et Jeffries ont montré que l’expression du

gène codant pour cette enzyme et la production de l’enzyme chez P. chrysosporium dépend de

la présence de MnII (Bonnarme and Jeffries, 1990). En effet, la MnP oxyde le Mn(ll) en Mn(lll)

en présence de H2O2 (Glenn et al., 1986). Le cycle catalytique (Figure 11) des MnP se déroule

en trois étapes (Hofrichter, 2002) :

MnP + H2O2 --→ MnPI + H2O

MnPI + Mn2+ --→ MnPII + Mn3+

MnPII + Mn2+ -→ MnP + Mn3+ + H2O

Figure 11: Cycle catalytique des manganèse peroxydases (Camarero et al., 1999).

II.2.3. Les peroxydases versatile (VP)

Les VP (EC 1.11.1.16) présentent des activités similaires aux LiP et MnP. Ce sont également

des peroxydases à hème présentant un site de fixation du Mn2+. Elles permettent l’oxydation

d’une grande variété de composés organiques phénoliques. Le cycle catalytique des VP est une

combinaison entre le cycle catalytique des LiP et MnP (Figure 12) avec l’oxydation d’un

substrat donnant naissance à un complexe VPI puis deux réductions consécutives en présence

de Mn2+ formant ainsi un complexe VPII puis un retour à l’état natif de l’enzyme (Camarero et

al., 1999).

Page 34: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

34

Figure 12: Cycle catalytique des peroxydases versatiles (Camarero et al., 1999).

II.2.4. Les phénol-oxydases ou laccases

Les laccases ((EC 1.10.3.2) ou p-diphénol dioxygènes oxydoréductases, sont des enzymes ayant

une activité de type phénol-oxydase à cuivre qui catalysent l’oxydation des composés

phénoliques et des amines aromatiques en utilisant l’oxygène moléculaire comme accepteur

d’électron : 4 Benzenediol + O2 → 4 Benzosemiquinone + 2H2O (Baldrian, 2006).

Généralement leur masse moléculaire est comprise entre 60 et 80 kDa. Ces enzymes semblent

ubiquitaires chez les plantes, et existent chez quelques bactéries et chez les champignons. Leur

site actif est constitué de 4 atomes de cuivre sur trois types de sites différents, un de type 1,

isolé et responsable de l'oxydation des phénols. C’est sur ce site que les électrons sont arrachés

aux substrats avant d’être transférés au cluster de trois autres atomes de cuivre (1 de type 2 et 2

de type 3) responsables de la seconde étape du cycle catalytique.

Page 35: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

35

Figure 13: A : Cycle catalytique des laccases (Wong, 2009) ; B : Le mécanisme typique de la

réaction de laccase (Prins A., 2012)

II.2.5. Enzymes accessoires et dégradation par oxydation de la lignine

D’après Dashtban et al., (Dashtban et al., 2010), différentes enzymes accessoires sont

impliquées dans la dégradation de la lignine. Généralement ces enzymes sont des oxydases,

produisant du peroxyde d’hydrogène nécessaire aux peroxydases, et des déshydrogénases, qui

réduisent les composés dérivés de la lignine (Figure 14).

Ces enzymes auxiliaires comprennent entre autres l’aryl alcool oxydase (AAO), la glyoxal

oxydase (GO) et des déshydrogénases telles que les aryl alcool déshydrogénases (AAD). Elles

agissent en synergie avec les peroxydases pour maintenir un taux de peroxyde optimal

nécessaire à leur activité. Des quinones réductases (QR) sont également rapportées comme

faisant parties des enzymes accessoires (Hernandez Ortega et al., 2012).

B

A

Page 36: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

36

Figure 14: Schéma de différentes voies de biosynthèse de l’H2O2 (Shah and Nerud, 2002).

III. LES LACCASES

III.1. Source de Laccases

La première laccase décrite a été découverte en 1883 par Yoshida (Yoshida, 1883) quand il a

extrait les exsudats d’un arbre japonais des laques Rhus vernicifera en 1896. Ces enzymes sont

largement présentes dans la nature (Figure 15), on distingue : les laccases-like (décrites chez

les plantes, les insectes et les bactéries) et les laccases proprement dites qui sont uniquement

fongiques (décrites chez les champignons essentiellement de la pourriture blanche).

Page 37: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

37

Figure 15: Arbre phylogénétique construit avec différentes sources d’expression de laccases,

ainsi que certaines de leurs applications en bioremédiation. Selon leur origine bactérienne,

insecte, végétale ou fongique, ils sont colorés respectivement en bleu, rouge, vert ou orange

respectivement. Les alignements et les relations phylogénétiques ont été réalisés à l'aide de la

suite MEGA X (Arregui et al., 2019).

III.1.1. Les laccases chez les plantes

De façon générale, les laccases végétales ont été moins étudiées que celles identifiées chez les

micro-organismes. La première laccase végétale, a été détectée d’un arbre Japonais, qui produit

du vernis, Rhus vernicifera (Yoshida, 1883). Plus tard, cette enzyme a été identifiée chez

d’autres végétaux, tels que les choux, les navets, la betterave, les asperges, la pomme de terre,

la poire et la pomme (Shekher et al., 2011). Il a été démontré que chez la plante les laccases

jouent un rôle important dans la biosynthèse des parois et plus spécifiquement dans la

polymérisation de la lignine, ainsi que dans la réponse au stress (Balasubramanian et al., 2016;

Cai et al., 2006; Liang et al., 2006; Liu et al., 2017; Tobimatsu and Schuetz, 2019; Zhao et al.,

2013). Elles sont par exemple impliquées dans le système réparateur en cas d’une atteinte à son

système de défense (Dwivedi et al., 2011).

Page 38: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

38

III.1.2. Les laccases chez les bactéries

La première laccase bactérienne a été détectée chez la bactérie symbiotique Azospirillum

lipoferum (Givaudan et al., 1993). Plus tard, d’autres laccases bactériennes ont été isolées à

partir Streptomyces lavendulae, S. cyaneus, et Marinomonas mediterranea (Arias et al., 2003;

Thakker et al., 1992). Certains travaux proposent que les laccases bactériennes jouent un rôle

dans la synthèse de pigments, l’oxbydation des composés phénoliques ou dans le transport

d'électrons (Alexandre et al., 1999; Faure et al., 1994). D’autres travaux ont montré que les

laccases jouent un rôle important dans la résistance des spores, la morphogenèse et la

détoxification du cuivre (Sharma et al., 2007), l'oxydation des toxines ou la protection contre

les agents oxydants et la lumière UV (Chauhan et al., 2017; Singh et al., 2011) .

III.1.3. Les laccases chez les insectes

Des laccases ont été également caractérisées chez différents insectes, par exemple Bombyx,

Calliphora, Diploptera, Drosophila, Lucilia, Manduca, Musca, Orycetes, Papilio, Phormia,

etc… (Arora and Sharma, 2010). Les laccases produites par ces insectes ont un rôle important

dans plusieurs processus comme le processus de la sclérification de la cuticule (Suderman et

al., 2006), de mélanisation chez les drosophiles (Du et al., 2017) et dans l’oxydation des

composés toxiques de l’alimentation et/ou du métabolisme du fer chez Manduca sp (Dittmer

et al., 2004).

III.1.4. Les laccases fongiques

La première laccase fongique a été identifiée/caractérisée/mise en évidence par (Bertrand,

1896). Il a montré que cette enzyme était responsable du changement de couleur des

champignons du genre Boletus au contact de l'air. Il a ensuite été confirmé que de nombreuses

mycètes de la pourriture blanche et des champignons saprophytes produisaient des laccases (O.

Morozova et al., 2007). Ces enzymes sont impliquées dans la sporulation, la production de

pigments, la formation des organes de fructification, la défense contre le stress, la pathogenèse

des plantes et la dégradation de la lignine (Alcalde, 2007; Thurston, 1994). Les laccases les plus

étudiées ont été isolés à partir de champignons capables de dégrader le bois, en particulier des

champignons de la pourriture blanche ; parmi ces espèces fongiques, les basidiomycètes, en

particulier Agaricus bisporus, Pleurotus ostreatus, Trametes versicolor, Phanerochaete

chrysosporium et Coprinus cinereus, produisent diverses laccases (Kılıç et al., 2016; Strong

and Claus, 2011; Viswanath et al., 2014).

Page 39: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

39

III.1.5. Propriétés générales des laccases

Les laccases fongiques possèdent des propriétés biochimiques extrêmement diversifiées selon

leur origine (Tableau 1). Généralement les laccases typiques sont caractérisées par une masse

moléculaire comprise entre 50 et 130 kDa (Claus, 2004). Le pH optimum de l’activité laccase

dépend de l’origine de l’enzyme et du substrat employé. D’après Mustafa et al., le pH optimal

des laccases fongiques varie de 3 à 8. Pour exemple, le pH optimum de la laccase de

Myceliophthora thermophila est de 7,5 (Mustafa et al., 2005) bien que, certaines laccases de

plantes peuvent être actives à pH 9 (Gianfreda et al., 1999) . Les laccases sont généralement

stables à des températures inférieures à 50 °C mais perdent rapidement leur activité à des

températures plus élevées (Baldrian, 2006). Le potentiel d’oxydation des laccases fongiques est

généralement plus élevé que celui des laccases de plantes. Les laccases du genre Trametes ont

des potentiels de l’ordre de 800 mM.

Tableau 2: Propriétés physico-chimiques de quelques laccases

Source *Potentiel

d'oxydation

du

cuivre

T1 (mV) à

pH

Optimal

Taux de

glycoside

(%)

pI pH

optimal

KM (μM)

(syringaldazine) Références

Champignons

Myceliophtora

thermophila 450-480 14 4.2 6.5-7.5 10 (Berka et al., 1997)

Trametes sp.

AH28-2 - 11-12 402 4.5-5.5 - (Xiao et al., 2003)

Trametes villosa 790 0.5 3.5 5-5.5 58 (Li et al., 1999)

Trametes

sanguinea M85-2 - 9.1 3.5 5 -

(Nishizawa et al.,

1995)

Trametes sp.

strain C30 530 - - 5.5-6 14

(Klonowska et al.,

2005)

Trametes birsuta 780 12 4.2 3.5-4.5 - (Shleev et al., 2004)

Plante

Rhus vernicifera 394-434 45 - 9 43 (Solomon et al.,

1996; Xu, 1996)

*Le potentiel d’oxydation est déterminé en utilisant le couple K3Fe(CN)6 / K4Fe (CN)6

et NaI3 / NaI (Xu et al., 1996a).

Page 40: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

40

III.1.6. Rôles physiologiques des laccases

Les rôles physiologiques des laccases sont extrêmement diversifiés selon leurs origines, mais

toutes les laccases catalysent en général des processus de polymérisation ou de

dépolymérisation. Ainsi, chez les bactéries les laccases peuvent participer à la biosynthèse des

mélanines et chez les champignons les laccases peuvent participer directement dans la

dégradation des lignines (Kim et al., 2002). Par contre, les laccases de plantes sont impliquées

dans lignification des tissus dans les parois de certaines cellules végétales via la polymérisation

oxydative des alcools cinnamiques en présence de l’oxygène (Dean et al., 1998)

III.1.7. Structure tridimensionnelle

Généralement les laccases sont des protéines monomériques mais certaines ont été également

décrites sous des formes dimérique et tétramériques (Figure 16) (Marques de Souza and Peralta,

2003) tel que, chez Trametes villosa (Yaver et al., 1996), Podospora anserina (Durrens, 1981)

et Agaricus bisporus (Wood, 1980). De point de vue structural, les laccases comportent trois

domaines structuraux présentant chacun une topologie de type feuillet β. De plus, ces

métalloenzymes présentent dans leur site actif quatre atomes de cuivre qui sont différents de

par la nature de leurs ligands. Le premier atome de cuivre est localisé dans le site T1 et est à

l’origine de la couleur bleue de l’enzyme. Ce premier atome de cuivre est également fixé de

manière covalente à l’atome de soufre d’une cystéine (Ducros et al., 1998) responsable de

l’oxydation des phénols (Claus, 2004). Les trois autres ions cuivre sont regroupés ensemble et

sont responsables de l’activation de l’oxygène dans les sites T2 et T3. Pour coordonner ces trois

ions cuivre, plusieurs histidines sont présentes (Pollegioni et al., 2015) :

- Le site T1 contient un atome de cuivre absorbant à 610 nm (Cu+). Il coordonne avec quatre

ligands: une cystéine, deux histidines, et une méthionine en position axiale (Sakurai and

Kataoka, 2007). D’après Leontievsky, le site T1 est responsable de la couleur bleue de l'enzyme,

les laccases dépourvues du cuivre T1 ne sont pas considérées comme des vraies laccases et sont

appelées laccases «jaunes» ou «blanches» (Leontievsky et al., 1997). Ce premier atome de

cuivre est responsable de l’oxydation des phénols (Claus, 2004).

- Le site T2 contient un cuivre non bleu (Cu2+) et il forme avec l'azote des histidines et avec

l’oxygène un complexe tétraédrique. Il n’est pas détectable par spectro-photométriquement.

- Le site T3 est bi-nucléaire (Cu3a et Cu3b sont associés fortement) et absorbe à 330 nm

(Piontek et al., 2001).

Page 41: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

41

Figure 16: A : La structure 3D de la laccase de Trametes trogii, dont les domaines sont

colorés en vert, bleu et orangé et les quatre atomes de cuivre sont montrés sous forme de

boules roses (Matera et al., 2008). B : Aperçu du site actif d’une laccase et du positionnement

des sites T1-3. Les sphères de couleur orange représentent les atomes de cuivre (Cu2+) (Pardo

and Camarero, 2015)

III.1.8. Mécanisme d’action

Différents mécanismes d’action ont été proposés pour expliquer le cycle catalytique des

laccases (Figure 17) (Baldrian, 2006; Claus, 2004). En effet, les laccases catalysent directement

l’oxydation d’une grande variété de substrats phénoliques généralement des p-diphénols

(Thurston, 1994), créant en présence d’oxygène des radicaux instables qui peuvent par la suite

subir des réactions de polymérisation non enzymatique conduisant à leur dégradation

(Yaropolov et al., 1994).

A

B

Page 42: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

42

Ces enzymes peuvent également oxyder indirectement, les composés non-phénoliques de la

lignine, via un médiateur (Bourbonnais and Paice, 1990), en raison de leur potentiel

d’oxydoréduction très faible (de l’ordre de 0.4 à 0.8 V). Les composés non-phénoliques,

comprenant des ortho et des para-diphénols, des aminophénols, des polyphénols, des

polyamines, des lignines et des aryldiamines, aussi bien que quelques ions inorganiques,

s’oxydent en leurs quinones correspondantes en passant par une étape de formation de radicaux

phénoxy très instables et très réactifs et en réduisant l’O2 en H2O (Durán et al., 2002).

Messerschmidt et Mougin ont expliqué que le mécanisme catalytique de la laccase est de type

«donneur-accepteur» en 3 étapes (Messerschmidt, 1997; Mougin et al., 2003) :

1- L’oxydation du substrat par la laccase : le substrat perd un électron (donneur), et la

laccase gagne un électron (accepteur) au niveau du site contenant le cuivre (Cu1) de

type T1. Donc, l’oxydation du substrat et la réduction du cuivre (Cu1) de type T1 de

Cu+2 à Cu+1 ont lieu lors de cette étape.

2- Le transfert interne d’électrons du Cu1 de T1 au « cluster tri nucléaire » qui contient

trois atomes de cuivre (Cu2 de T2 et Cu3a et Cu3b de T3). Ainsi, l’oxydation de l’atome

Cu1 (Cu+1 à Cu+2) de T1 et la réduction des atomes Cu2 et Cu3a et Cu3b (Cu+2 à Cu+1)

de T2 et T3 se passent lors de cette seconde étape.

3- Après la réduction complète du centre tri nucléaire, pour activer l’oxygène moléculaire,

les atomes du cuivre de type (2 et 3) réduisent l’oxygène. Ainsi, les atomes du cuivre

perdent des électrons (donneur) et l’oxygène moléculaire gagne des électrons

(accepteur). Donc, l’oxydation des atomes Cu2 et Cu3a et Cu3b (Cu+1 à Cu+2) de T2 et

T3 et la réduction d’O2 à H2O se déroulent au cours de cette dernière étape.

Figure 17: Oxydation (a) des composés phénoliques par les laccases et (b) non-phénoliques

par le système Laccase-médiateur.

Page 43: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

43

III.1.9. Système Laccase-médiateur

En raison de leur faible potentiel d’oxydoréduction (de l’ordre de 0.4 à 0.8 V), certaines laccases

sont incapables d’oxyder directement les composées non phénoliques et phénoliques de la

lignine. Ces derniers initialement ne sont pas oxydables directement par la laccase, du fait de

leurs potentiels redox élevés, ou de leur encombrement stérique (inaccessibilité au site de

l’enzyme) (O. Morozova et al., 2007). D’après Johannes et Majcherczyk, l’oxydation de ces

substrats, nécessite la présence d’un médiateur afin de transférer les électrons entre le substrat

et le site actif de l’enzyme (Figure 18) (Johannes and Majcherczyk, 2000a).

Ainsi, Madad a défini en 2011 le terme de médiateur comme une molécule de faible masse

moléculaire qui étend l'activité catalytique de la laccase vers les unités non phénoliques des

lignines (Madad, 2011). D’après Riva et d’Acunzo en 2006, les médiateurs agissent comme un

substrat intermédiaire pour les laccases. En outre, ils possèdent par ailleurs un potentiel redox

plus élevé que celui de la laccase ce qui leur permet d’oxyder des molécules récalcitrantes à

l’action de la laccase seule (d’Acunzo et al., 2006; Riva, 2006).

Figure 18: Cycle catalytique de système laccase-médiateur (Issa, 2009).

Actuellement de nombreux médiateurs ont été cités (Figure 19) :

- Des médiateurs synthétiques : l’acide 2,2’-azino-bis (3-éthylbenz-thiazoline-6-

sulfonique (ABTS) (Riva, 2006).

- Des médiateurs dérivés de la lignine : acétosyringone ; syringaldéhyde ; 2,6-

diméthylphénol ; 2,4,6- triméthoxyphénol; éthyle vanilline; acétovanillone ; vanilline ;

alcool vanillique ; méthyl vanillate; p-coumaric acid) (Camarero et al., 2005).

- Des médiateurs synthétiques dérivés de la phényl-méthyl-pyrazolones, de l’acide

benzoïque et de la N-hydroxynaphthalimide (Shumakovich et al., 2006).

Page 44: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

44

- Des composés N-hydroxy dérivés de l’acétanilidine (HAA) (O. V. Morozova et al.,

2007) et de l’hydroxybenzotriazole (HBT) (Xu et al., 2001).

Figure 19: Structure de certains médiateurs redox de type N–OH (O. V. Morozova et al.,

2007).

III.1.10. Spécificité du substrat

Contrairement au polyphénol-oxydases, les laccases peuvent oxyder une très large gamme de

substrats phénoliques et le système laccase-médiateur permet d’élargir cette gamme. En effet,

ce système a ouvert la porte à la possibilité d’utiliser les laccases pour oxyder des composés

non phénoliques. Les laccases sont capables de transformer :

- Des monomères phénoliques impliqués dans le métabolisme de la lignine (acide férulique,

acide sinapique, alcool coniférylique, acide benzoïque…etc.) (Reinhammar, 1984). Ainsi,

dans le cas où le substrat est un polymère de lignine de faible masse molaire, les laccases

ont tendance à continuer vers un phénomène de polymérisation de ces composés. Dans le

cas où le degré de polymérisation est important, le phénomène inverse se produit (Kim et

al., 2002).

- L’ABTS et la syringaldazine (Cruz, 2008; Manole et al., 2008).

- Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (anthracène, benzopyrène). D’après

Johannes et Majcherczyk la transformation de ces substrats par les laccases nécessite

l’intervention de médiateurs tels que l’ABTS, la méthionine, la cystéine, la glutathion

réduit, l’aniline et l’acide 4-hydroxybenzoïque (Johannes and Majcherczyk, 2000b).

Page 45: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

45

III.1.11. Applications de laccase

Nombre de travaux ont été réalisés au cours de ces dernières années afin de mettre au point des

applications technologiques basées sur la catalyse enzymatique (Figure 20). Les laccases

pourraient être des enzymes a fort potentiel industriel. En effet, une vaste quantité d'applications

industrielles a été proposée avec des laccases comme par exemple, dans des secteurs comme

l’agroalimentaire, la médecine, le traitement de déchets des industries chimiques et

l'amélioration organoleptique de boissons (Durán et al., 2002).

Figure 20: Différentes applications des laccases en biotechnologie (Upadhyay et al., 2016).

• Industrie alimentaire

Récemment, Minussi et al ont répertorié quelques utilisations des laccases dans certains

procédés alimentaires (Minussi et al., 2002). Les glucides, les acides gras insaturés, les phénols

et les protéines contenant un thiol, sont des constituants importants de divers aliments et des

boissons et sont des substrats des laccases. Leurs transformations par les laccases peuvent

conduire à des nouvelles fonctionnalités, à l’amélioration de la qualité de ces aliments, mais

aussi à la réduction des coûts (Kirk et al., 2002).

Les laccases sont d’intérêts dans le processus de cuisson en raison de leur capacité de bio-

polymériser les sucres. Labat et al ont indiqué que l’utilisation des laccases pourraient aussi

être intéressantes dans la boulangerie pour améliorer les propriétés des farines (Labat et al.,

2001). Selon Selinheimo et al, la laccase permettrait une amélioration des propriétés

rhéologiques de la farine à faible valeur boulangère (Selinheimo et al., 2006). Les laccases

peuvent être aussi intéressantes pour améliorer la qualité des boissons telles que la bière, le vin

Page 46: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

46

ou les jus de fruit par l’élimination sélective des dérivés phénoliques. Elles sont également

utilisées pour améliorer la durée de conservation de la bière (Minussi et al., 2002).

• Industrie pharmaceutique

Selon Arora et Sharma, les laccases ont été utilisées pour la synthèse du plusieurs produits de

l'industrie pharmaceutique (Arora and Sharma, 2010). Par exemple, elles sont appliquées dans

la préparation de certains médicaments (médicaments anticancéreux), et sont également

ajoutées dans certains produits cosmétiques pour réduire leur toxicité (Couto and Herrera,

2006). Plus récemment, des préparations cosmétiques et dermatologiques contenant des

laccases pour le blanchiment de la peau ont aussi été développées (Golz-Berner et al., 2004).

D’après Kurisawa et al, les laccases sont utilisées pour oxyder les catéchines qui sont des petites

unités de tanins avec une capacité antioxydante (dans le thé par exemple) (Kurisawa et al.,

2003).

• Nanobiotechnologie et biocapteurs

Les nanobiotechnologies regroupent l’ensemble des technologies se déroulant à l’échelle du

nanomètre. Elles consistent à mettre en œuvre des procédés miniaturisés permettant la

production ou l’analyse de divers produits (Aljawish, 2013). Une des applications des laccases

en nanobiotechnologie est le développement de cellules électrochimiques pour la production

d’énergie (Chen et al., 2001). Au vu de la capacité des laccases à catalyser des réactions de

transfert d’électron sans cofacteurs supplémentaires, plusieurs auteurs ont également utilisé

les laccases comme biocapteurs pour détecter différents composés phénoliques ainsi que

l'oxygène (Kulys et al., 2003) et pour modéliser son comportement dans des microréacteurs

enzymatiques (Gusetu, 2011). En effet, de nombreux biocapteurs basés sur les propriétés

oxydatives des laccases ont été développés pour détecter différents composés phénoliques

dans les vins (Gomes et al., 2004), la morphine et la codéine (Bauer et al., 1999), les

catécholamines (Ferry and Leech, 2005), les flavonoïdes végétaux (Jarosz-Wilkołazka et al.,

2004) et aussi en electro-immuno essais (Kuznetsov et al., 2001).

• Industrie du papier

Le système pour la production de papiers nécessite la séparation et la dégradation de la lignine

présente dans la pulpe papetière (Srebotnik and Hammel, 2000). Dans un contexte de

préoccupations environnementales, il est nécessaire de remplacer les techniques de

blanchiment/délignification polluantes basées sur des agents chimiques chlorés par un

Page 47: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

47

traitement avec des enzymes lignolytiques comme les laccases (Gamelas et al., 2007).

Plusieurs études ont montré que l’utilisation du système laccase-médiateur dans le procédé de

blanchiment biologique est une technique de délignification plus propre et spécifique, ayant

ainsi moins d'impacts négatifs sur la dégradation de la cellulose (Barreca et al., 2003; Kuhad

et al., 1997). Archibald et al. ont montré l’efficacité des laccases de Trametes versicolor dans

le blanchiment de la pâte Kraft (Archibald et al., 1997). De même, Widsten et Kandelbauer

ont montré l’efficacité des laccases dans le processus de désencrage/recyclage de papier à

partir de papiers imprimés usés (Widsten and Kandelbauer, 2008).

• Bioremédiation et traitement des eaux usées

Hoff et al., ont défini en 1985 la bioremédiation comme étant "un ensemble de procédés en

vue d'améliorer les caractéristiques de l'environnement altérées par des contaminants" (Hoff

et al., 1985). Ainsi, les laccases sont connues par leur rôle important dans la dégradation de

composés phénoliques polluants (Riva, 2006). Plusieurs études ont montré l’efficacité des

laccases dans la décontamination des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et

d'autres xénobiotiques qui affectent les sols et les milieux aquatiques (Farnet et al., 2009;

Pozdnyakova et al., 2006). Ainsi, les laccases ont été essayées comme des outils écologiques

pour dégrader les molécules d’isoxaflutole toxiques dans le sol comme les chlorophénols

utilisés en tant que pesticides (Bollag et al., 2003). Par conséquent, ces enzymes ont une

grande utilité pour la bioremédiation. Par exemple, les laccases de Coriolopsis gallica

dégradent plusieurs polyphénols responsables de la couleur brune des eaux résiduelles des

brasseries, alors que celles de Trametes versicolor, de Pyricularia oryzae et de Rhizoctonia

praticola sont utiles dans la polymérisation de plusieurs polluants halogénés et alkylés dérives

de l'aniline présents dans les eaux résiduelles de certaines industries textiles(Yagüe et al.,

2000). Il a été également démontré que certains hydrocarbures aromatiques (HAP) provenant

de dépôts d'huile naturelle et de l'utilisation de pétrole sont dégradés par une laccase (Pointing,

2001).

Page 48: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

48

Figure 21: Utilisation de laccase pour dégrader et synthétiser des différents colorant

(BATAILLE et al., 2011)

II.2. Dégradation des colorants textile

Les colorants sont largement utilisés dans les industries telles que celles du textile, du cuir, des

cosmétiques, de l'alimentation et de l'impression de papier (Forgacs et al., 2004). Ces industries

provoquent une pollution très importante du milieu aquatique du fait de rejets fortement

contaminés par ces colorants. Plusieurs études ont montré que certains colorants synthétiques

sont toxiques et mutagènes et le traitement biologique de ces colorants semble présenter un

intérêt scientifique majeur (Chung et al., 1981). De plus, les colorants textiles sont difficilement

biodégradables en raison de la complexité de leur structure chimique et de la présence de cycles

aromatiques, ce qui demande un traitement spécifique (Brown and Laboureur, 1983; Chang and

Lin, 2000; Figueiredo et al., 2005; Robinson et al., 2001). Pour toutes ces raisons, les procédés

utilisés à l’échelle laboratoire relatifs à la décoloration utilisent maintenant des laccases,

principalement avec des systèmes médiateurs. En effet, ces laccases microbiennes sont capables

de transformer les colorants azoïques en sous-produits incolores (Baldrian, 2004; Camarero et

al., 2005; Knutson and Ragauskas, 2004).

II.2.1. Type de colorants textiles

Selon Rai et al., les colorants sont définis comme des substances qui, appliqués aux fibres, leurs

donnent une couleur permanente résistante à la sueur, à la lumière, à l’eau, à plusieurs produits

chimiques comme les agents oxydants et à l’attaque microbienne (Rai et al., 2005). Ces derniers

se caractérisent par leur capacité à absorber l'énergie électromagnétique dans le spectre du

visible (380 à 750 nm) (Hedi et al., 2011). Généralement, les matières colorantes consistent en

un assemblage de groupements qui donnent la couleur (chromophores), de groupements qui

permettent sa fixation (auxochromes) et des structures aromatiques conjuguées (cycles

Page 49: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

49

benzéniques, anthracène, perylène, etc.) (Tableau 2) (Hedi et al., 2011). Parmi les groupes

auxochromes les plus importants sont : NH2, -NR2, -NHR, COOH, -SO3H, -OH et -OCH

(Pereira and Alves, 2012). Par conséquent, la coloration et l’intensité de la couleur et les

propriétés des colorants sont liées à leur constitution chimique (Kiernan, 2001).

Tableau 3: Groupes chromophores et classes des colorants (Sandhya, 2010)

Certains auteurs regroupent ces colorants d’après leur composition chimique. Ben Mansour et

al. ont classé les colorants selon le type de chromophore présent dans leur structure (Hedi et al.,

2011). On distingue les ;

• Les colorants azoïques

Ce sont les colorants les plus présents dans le textile et dans le domaine des matériaux contenant

une ou plusieurs fonctions azo (-N=N-) (mono azoïques, poly azoïques) (Figure 22). Le

groupement azoïque réunit deux groupements alkyles ou aryles identiques ou non (azoïque

symétrique et dissymétrique). Ces structures sont des systèmes aromatiques ou pseudo-

aromatiques liés par un groupe chromophore azo.

Page 50: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

50

Figure 22: Colorant azoique (diazobenzène)

• Les colorants anthraquinoniques

D’un point de vue commercial, ce sont les colorants les plus importants après les colorants

azoïques. Ces colorants sont caractérisés par un noyau anthraquinone 9,10 qui présente le

groupe chromophore carbonyle (C=O) constituant un noyau quinonique (chromogène), sur

lequel peuvent s’attacher des groupes hydroxyles ou amines (Figure 23). Ces colorants

représentent 30 % de la production mondiale des colorants et des pigments. Ils sont très utilisés

à cause de leur capacité à fournir une large gamme de couleurs. Par exemple, ils sont utilisés

pour la coloration des fibres polyester, acétate et triacétate de cellulose.

Figure 23: Colorant anthraquinonique (anthraquinone)

• Les colorants indigoïdes

Ils ont été fabriqués dès la fin du 19éme siècle et tirent leur appellation de l’indigo dont ils

dérivent (Figure 24). Ce sont des colorants naturels stables dont le principe actif est l'indole

(composé bicyclique). Ces colorants sont largement utilisés comme pigments et colorants

surtout dans la teinture de jeans. En effet, ils peuvent provoquer des effets hypsochromes

importants avec des coloris pouvant aller de l’orange au turquoise.

Figure 24: Colorants indigoïdes

Page 51: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

51

• Les colorants xanthéniques

Ils se caractérisent par la présence d’un composé fluorescéine dans sa structure (Figure 25). Ces

colorants peuvent être utilisés en tant que teinture, de marqueurs lors d’accident maritime ou

de traceurs d’écoulement pour des rivières souterraines des flux de rejets, etc.

Figure 25: Colorants xanthéniques

• Les colorants Triphénylméthanes

Ils sont dérivés du méthane dont la structure comporte un carbone central lié à trois cycles

phényle substitués, dont au moins un est porteur d'un atome d’oxygène ou d’azote en para vis-

à-vis du carbone méthanique) (Figure 26). L’un des groupements phényle est un quinoïde (le

chromophore) et les deux autres sont des auxochromes. Le triphénylméthane et ses homologues

représentent les hydrocarbures fondamentaux dont dérivent toute une série de matières

colorantes par exemple, le colorant C.I. Basic Green 4 (figure 26).

Figure 26: Colorant triphénylméthane

III.2.2. Toxicité des colorants et leurs effets sur l’environnement

Plusieurs travaux de recherche ont étudié la toxicité des colorant (mortalité, effet mutagénique

et cancérigène) aussi bien sur des organismes aquatiques (poisson, algue, bactéries, etc.) que

sur les mammifères. Les colorants azoïques sont les colorants les plus controversés car plusieurs

études suggèrent leur toxicité. Ainsi, des travaux ont montré leur effet cancérigènes pour

l'homme et l'animal (Brown and De Vito, 1993; Tsuda et al., 2000). Dès 1895, Rehn avait

rapporté que l‘augmentation des problèmes d’allergie cutanée et pulmonaire et de grave

problème des cancers cutanés et de la vessie chez les ouvriers de l'industrie textile, étaient reliés

Page 52: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

52

à leur exposition prolongée aux colorants azoïques (Rehn, 1895). Les colorants azoïques sont

suspectés d’être cancérigènes et mutagènes, du fait de la formation d’amines aromatiques issues

de la réduction des colorants sous l’effet de biodégradation anaérobie par les bactéries gastro-

intestinales des mammifères (Brown and De Vito, 1993; Chen, 2006).

Tableau 4: L’effet de certain colorant azoïque (Hedi et al., 2011)

Colorants azoïques Effet mutagène et/ou

carcinogène Références

Soudan I

Soudan II

Soudan III diazoïque

Soudan IV

Rouge de Para

Mutagène et carcinogène

Carcinogène

Carcinogénicité non évaluée

Mutagène

Mutagène et carcinogène

(Chen, 2006)

Colorant azoïques à base de benzidine :

vert direct1 ; noire directe 38 ; rouge direct

17 ; rouge directe 28 ; bleue directe 2

Carcinogène (Golka et al., 2004)

Bleu disperse 373 ; violet disperse 93 et

orange disperse 37 Très mutagènes et carcinogènes (Alves de Lima et al., n.d.)

N,N-diméthyl-4-aminobenzène et N-

méthyle-4-aminoazobenzène Très mutagènes et carcinogènes (Yahagi et al., 1975)

Rouge de méthyle et Jaune de méthyle Très mutagènes (Chung et al., 1978)

Bleu disperse 291 Mutagène (de Aragão Umbuzeiro et al., 2005)

3-méthyl-diaminoazobenzène Carcinogène (Medvedev et al., 1988)

Orange de méthyle

Mutagène (Mansour et al., 2009a; Quillardet and

Hofnung, 1993)

Acide violet 7 Mutagène et carcinogène (Mansour et al., 2010, 2009c, 2009b)

En raison du poids moléculaire élevé et de la structures complexe de ces colorants, une fois

libéré dans le milieu aquatique ils sont difficilement biodégradés (Brown, 1980). De ce fait, ils

peuvent persister longtemps dans ce milieu, engendrant ainsi des perturbations importantes

dans les différents mécanismes naturels existant dans la flore (pouvoir d’auto épuration des

cours d’eau, inhibition de la croissance des végétaux aquatiques…) et dans la faune (destruction

d’une catégorie de poissons, de microorganismes…) (Carmen and Daniela, 2012; Singh and

Singh, 2015; Torres et al., 2003).

Page 53: Introduction générale - Thèses

Bibliographie

53

Figure 27: Représentation schématique des effets des effluents de l’industrie textile sur

l’environnement (Babuponnusami and Muthukumar, 2014)

III.2.3. Traitement des colorants

Des quantités plus ou moins importantes de colorants sont rejetées dans l'environnement. Alors,

le traitement des rejets textiles pour éliminer ces polluants est donc devenu une priorité dans

notre monde moderne. En effet, plusieurs méthodes ont été proposé et appliqué pour

l’élimination des polluants organiques, par exemple, les méthodes physico-chimiques telles que

(adsorption, les technologies membranaires et les procédés de séparation solide-liquide :

précipitation, coagulation, floculation et décantation) sont souvent utilisés pour le traitement

des effluents industriels (Atul et al., 2012). Bien que, ces méthodes sont rapides mais, ils ne

sont pas efficaces compte tenu des normes exigées sur ces rejets. En effet certains ces méthodes

telles que la coagulation et la floculation sont rapportés comme inefficaces avec les colorants

basiques, et la récupération des colorants de cuve par adsorption sur charbon actif est médiocre

(Mansour et al., 2011). En revanche, les méthodes biologiques constituent une alternative

fiable; en effet, plusieurs microorganismes sont capables de transformer les colorants azoïques

en sous-produits incolores.

Page 54: Introduction générale - Thèses

RESULTATS

Page 55: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

55

C. Résultats

I. Chapitre 1

Isolement, identification et criblage de souches fongiques isolés

des côtières Tunisiennes, pour découvrir de nouvelles souches

productrices d’oxydases

I.1. Objectifs

Le principal problème lié à l’industrie textile est la présence d’un mélange de divers colorants

qui sont libérés dans les effluents durant le processus de teinture du textile. En effet, 1 à 15 %

des colorants utilisés pour la teinture ne sont pas fixés et passent dans les eaux de lavages. Ces

colorants sont conçus pour résister à la température, la lumière et les attaques microbiennes ce

qui les rend récalcitrants. Ces effluents chargés de colorants posent un problème majeur pour

la planète car ils représentent une menace inquiétante pour l’environnement. En effet, certains

colorants synthétiques sont toxiques, mutagéniques et cancérigènes. En effet, plusieurs

approches ont été proposées pour traiter ces eaux polluées, comme des méthodes physiques et

chimiques ainsi que des stratégies biotechnologiques (par exemple l'utilisation

d'oxydoréductases) pour traiter ces problèmes. Ces derniers, consistent généralement à utiliser

des micro-organismes comme des bactéries ou des champignons. Par exemple, les champignons

sont connus pour leurs capacités à produire une variété d’enzymes extracellulaires qui montrés

leur intérêt pour dégrader certains de ces colorants. Au cours des dernières années, la majorité

des champignons étudiés sont issus du milieu forestier. En comparaison, la diversité fongique

marine est très peu étudiée. Il a été rapporté, que les enzymes générés par les champignons

marins sont mieux adaptés à la salinité, la haute pression, des températures de mise en œuvre

basses, les pH extrêmes comparées aux enzymes issues des champignons terrestres

Le but de ce travail était d’isoler, d’identifier, et de cribler des souches fongiques marines à

partir de trois zones côtières en Tunisie pour découvrir de nouvelles souches productrices

d’oxydases. Ces surnageants ont été caractérisés pour la décoloration des colorants afin de

connaitre leur potentialité biotechnologique pour ce secteur. Les objectifs à plus long terme,

est de sélectionner des souches marines afin d’étudier leurs mécanismes de dégradation de la

biomasse végétale (chapitre 2), et d’isoler et de caractériser des enzymes ayant la capacité de

dégrader des colorants (chapitre 3)

Page 56: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

56

I.2. Résultats

Une vingtaine de souches fongiques a été isolée à partir des différentes régions tunisiennes : de

Sfax, Sidi Mansour à Sfax et de Monastir. Ces souches ont été criblées sur un milieu gélosé de

PDA en utilisant le 2,6-dimethoxyphenol (DMP) et le 2,2'-azino-bis(3-éthylbenzothiazoline-6-

sulphonique) (ABTS) pour sélectionner les souches ayant une activité potentielle de type

laccase. Afin d’identifier ces souches, nous avons amplifié par PCR la région ITS et TEF-1α

des ADN extraits des 5 souches. Ces séquences ont été comparées aux données disponibles

dans la base de données publique Genbank à l'aide de l'algorithme BLASTn. Les meilleurs

résultats d’alignement pour chaque espèce ont été retenus et utilisés pour construire des arbres

phylogénétiques.

Brièvement, les séquences ont été alignées à l'aide du programme CLUSTAL W, et des analyses

de l'évolution phylogénétique et moléculaire ont été effectuées à l'aide de programme MEGA.

Concernant l’arbre phylogénétique de la souche Stemphylium sp, basée sur l'analyse ITS a

montré que cette souche est proche deux souches de Stempylium, Stempylium vesicarium et

Stemphylium Lucomagnoense. En outre, en se basant sur la caractérisation morphologique

(Woudenberg et al., 2017) tel que la présence des conides flexueux, non ramifiés, lisses, hyalins

à brun jaunâtre pâle, nous avons pu confirmer que cette souche est S. lucomagnoense. La

construction de l’arbre phylogénétique de la souche Aspergillus sp., a été basée sur l'analyse

ITS. Cet arbre montre que cette souche est une souche d’Aspergillus nidulans. De même,

l’arbre phylogénétique des trois souches Trichoderma sp, basée sur l'analyse des séquences

TEF-1α a permis de montrer que ces souches sont des Trichoderma asperellum.

L’étape suivante dans cette partie est la production d’activités de type laccase. En effet, la

production de l’activité « laccases » (oxydation de l’ABTS) dans un milieu de culture en

absence et en présence de NaCl (1%) a été étudié chez les 5 souches Trichoderma sp, T1, T2 et

T3, Stemphylium lucomagnoense et Aspergillus nidulans. Nous avons bien confirmé qu’il s’agit

d’une activité de type laccase et pas hème peroxydase car l’ajout de soit de H2O2 ou de catalase

dans le mélange réactionnelle n’a pas montré d’effet sur l’activité oxydase. En absence de NaCl

1%, ce sont les souches de Trichoderma sp., qui produisent la plus forte activité « laccase »

(185 U L-1). De même, en présence de NaCl (1%), la meilleure activité « laccase » est observée

chez Trichoderma sp. 1 (193 U L-1). Pour ces deux raisons, nous avons choisi Trichoderma sp.

1 pour tester différentes conditions d’amélioration du taux de production de l’activité

Page 57: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

57

« laccase ». Aussi, on a montré que la présence de 1 % NaCl dans le milieu de culture pour S .

lucomagnoense a augmenté l’activité laccase-like chez cette souche de 25 U L-1 à 100 U L-1.

Ce résultat a été bien étudier dans le deuxième chapitre de cette étude.

Comme cette souche a été isolé d’un environnement marin, il semblait opportun de tester l’effet

du NaCl sur la production de cette activité. Cette étude montre que 1% NaCl induit la production

de l’activité « laccases » jusqu’à 234 U L-1. A des concentrations plus élevées (jusqu’à 5% de

NaCl), l’activité diminue plus en fonction de la concentration de NaCl.

L’eau de mer ne contient pas que du NaCl, on retrouve du sulfate de calcium, du potassium, du

magnésium et d’autres éléments sous forme de trace. Pour cette raison, nous avons également

testé l’effet du sel marin. A 1% de sel marin comparé à 1% de NaCl, l’activité « laccase » est

inférieure (170 U L-1), mais au contraire des courbes de production en présence de NaCl,

l’activité reste stable. Le cuivre est un des paramètres les plus important pour optimiser la

production des laccases vue que ces derniers sont des enzymes à cuivre. De plus, Le cuivre est

un fort inducteur de l’activité « laccase ». Dans cette étude, nous avons donc testé l’effet de

concentrations croissantes en cuivre (0, 400 µM, 800 µM, 1200 µM, 1600 µM, 1800 µM et

2000 µM) sur la production de l’activité « laccase ». Ce test montre que la meilleure production

de cette activité est obtenue avec 1800 µM de CuSO4. Également, le carbone est un composant

très important pour la production des laccases comme démontré dans la littérature. Nous avons

testé l’effet de différentes sources de carbone avec du saccharose, du glucose et de l’amidon.

Ce test montre que la meilleure production est obtenue avec la source de carbone saccharose.

Parmi les objectifs du ce premier chapitre c’est d’étudier la capacitée de ces enzymes laccases

produites à dégrader certains colorants de l’industrie textile comme le « Remazol Brilliant Blue

R » (RBBR), le « Reactive Black 5 » (RB5), le « Direct Red » (RR75), le « Acid Orange »

(AO51) et le « Blue Turquoise » (TB). Afin de tester le taux de dégradation, nous avons réalisé

cette étude avec le surnageant de la culture de Trichoderma sp 1 en présence et en absence d’un

médiateur d’oxydo-réduction, le 1-hydroxybenzotriazole HBT (1mM). Nos résultats montrent

que l’utilisation du médiateur HBT a engendré 3 types de réponse différente sur le taux de

décoloration. En effet, la dégradation du « Reactive Black 5 » (RB5) est dépendante du HBT

(dégradation de 10 à 80%, sans et avec HBT). Pour les colorants « Remazol Brilliant Blue R »

(RBBR), RR75, et le « Blue Turquoise », la présence du médiateur a un effet positif sur la

dégradation et le taux de décoloration passe du 60 à 80% (sans et avec HBT). Par contre, pour

le colorant « Acid Orange », le surnageant de culture de Trichoderma sp. 1 est capable de

dégrader ce colorant jusqu’à 75% sans HBT (avec le HBT la décoloration passe de 75 à 80%).

Page 58: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

58

I.3. Discussion

La mise en évidence de la diversité fongique marine ouvrent de nouvelles perspectives en

matière de dépollution. Dans cette perspective, au cours de ce projet de recherche, nous avons

suivi un programme de criblage de souches fongiques ligninolytiques marines isolées de trois

zones côtières en Tunisie. Également, le présent travail a pour objectif de découvrir de nouvelles

oxydases sécrétées par ces champignons et, de ce fait, être en mesure de choisir des

champignons avec un fort potentiel biotechnologique. Cette étude porte sur l’évaluation de la

biodiversité taxonomique et enzymatique des souches fongiques ligninolytiques dérivées

marinées nouvellement isolés.

L’identification moléculaire et la taxonomie de ces cinq souches sélectionnées dans cette étude

a montré qu’il s’agit des champignons ascomycètes Aspergillus nidulans, Stemphylium

lucomagnoense et trois souches de Trichoderma asperellum. En effet, très peu d’études ont

indiqué la présence de l’espèce A. nidulans, un modèle important de champignon ascomycète

pour les études génétiques fongiques, dans des régions marins (An et al., 2013). Concernant

Stemphylium sp., c’est la combinaison d’une analyse morphologique et phylogénique qui a

permis de déterminer que cette souche était Stemphylium lucomagnoense. Jusqu’ à présent,

seulement deux études ont porté sur la Pleospora d'origine marine, la première porte sur la

production de composés antimicrobiens et la seconde sur la phylogénie de Pleospora

gaudefroyi (Inderbitzin et al., 2002; Xu et al., 2019). Concernant Trichoderma sp., les analyses

phylogénétiques basées sur la séquence TEF-1α a permis de montrer que les trois souches

Trichodema sp., isolées sont des Trichoderma asperellum. Généralement ces espèces sont des

souches terrestres rarement isolées d’environnement régions marins où ils vivent en association

avec des algues (Shi et al., 2018) et des éponges (Pang et al., 2017), dans les sédiments côtiers

(Korkmaz et al., 2017) ou comme endophytes dans les mangroves.

Afin de sélectionner, une souche produisant de fortes activités de type laccase, nous avons suivi

cette activité dans les surnageants des milieux de culture de ces champignons au cours du temps,

en absence et en présence de NaCl 1%. Ce test a montré que la souche avec la meilleure

production de laccase c’est Trichoderma asperellum 1 produit une activité de type laccase en

forte quantité comparé à A. nidulans et S. lucomagoense, mais l’ajout de NaCl a un effet négatif

sur Trichoderma sp. T1, T2 et T3 et Aspergillus nidulans, alors que la production de cette

activité chez Stemphylium lucomagnoense augmente par le sel.

Page 59: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

59

D’après (Raghukumar, 2008), a découverte d’une enzyme de type laccase à partir d’un

champignon cultivé dans un milieu contenant du NaCl pourrait être bénéfique aux processus

industriels et biotechnologiques dans lesquels la salinité est élevée (mettre des exemples de

secteurs industriels) comme pour la bioremédiation et le secteur papetier…

Dans ce présent travail, on a obtenu des niveaux élevés d'activité laccase tolérante au sel (NaCl

ou sel marin), en utilisant des colorants synthétiques comme substrats. Ces résultats ouvrent la

voie à la découverte de nouveaux biocatalyseurs pour l'industrie textile, dont les effluents

contiennent non seulement des colorants, mais aussi des concentrations élevées de sel. En effet,

l’ajout de 1% NaCl induit la production de l’activité « laccase » mais chez T. asperellum 1, au-

delà de cette concentration, cette activité commence à diminuer probablement en liaison avec

la stabilité de la protéine en conditions salines, mais ceci reste à démontrer. De même, l’ajout

de NaCl dans le milieu de culture du champignon marin, Cerrena unicolor isolé de la mangrove,

a provoqué une augmentation de l’activité laccasique (D’Souza et al., 2006).

D’après (Kern et al., 2013), les enzymes adaptées au sel sont caractérisées par des charges à la

surface très négatives ce qui favorisent la stabilité et l'activité des protéines dans des conditions

osmotiques extrêmes. En effet, l’étude de (Wikee et al., 2019) montre que la structure des

laccases chez le champignon marin Pestalotiopsis sp, possède une grande abondance de charges

négatives à la surface, pouvant expliquer l’adaptation et l’augmentation de l’activité de ces

laccases en présence de sel. Ainsi, comme chez le champignon marin Pestalotiopsis sp, nous

avons montré que l’ajout de sel marin dans le milieu de culture de T. asperellum 1 augmente

l’activité des laccases.

Dans cette étude, nous avons trouvé que le maximum de production d’activité de laccase chez

T. asperellum 1 a été obtenu avec une concentration de 1.8 mM de CuSo4. Ainsi, ce résultat est

comparable avec celle de (Hao et al., 2006) sur la production des laccases chez Pestalotiopsis

sp. Également, (Piscitelli et al., 2011), ont montré que l’ajout de cuivre au milieu de culture

induit la transcription du gène de la laccase. Cependant, ils ont aussi signalé que le cuivre peut

être toxique, car il interagit avec les acides nucléiques, les protéines, les enzymes et les

métabolites associés aux principales fonctions cellulaires, de sorte que la concentration de

cuivre devrait être vérifiée.

Pas mal d’étude ont montré l’effet et l’importance de la source de carbone sur la production des

laccases. En effet, il a été rapporté par (Kaal et al., 1995) que la présence de glucose par

exemple, comme source de carbone dans le milieu de culture favorise en premier lieu, la

croissance rapide du champignon dans la matière première solide, et en deuxième lieu, facilite

Page 60: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

60

chez les champignons lignolytiques la dégradation de la lignine à partir des substrats

lignocellulosiques. En effet, dans notre étude le test de différente source de carbone montre que

la meilleure production de laccase chez T. asperellum 1 est obtenu avec le saccarose.

Jusqu’à présent, le plus grand danger pour l’environnement et la dégradation des écosystèmes

est la pollution des eaux. En effet, l’industrie textile en particulier, constitue une source

importante des effluents liquides chargés de polluants à cause du grand volume d’eau et de

substances colorantes et non colorantes utilisées au cours des opérations d’impression, de

teinture et de finissage. Afin de traiter ces problèmes, le développement des méthodes

enzymatiques est devenu de plus en plus attractif, due aux avantages qu’elles présentent. En

effet, (Theerachat et al., 2019) sont les seules qui ont appliqué les laccases du surnageant du

milieu de culture provenant d'un Trichoderma marin pour dégrader les colorants synthétiques.

(Bonugli-Santos et al., 2010) ont appliqué le surnagent du milieu de culture du champignon

d’origine marine Aspergillus sclerotiorum et jusqu’à présent pas il n’y a aucun travail n'est

disponible sur les laccases dérivées des espèces de Stemphylium.

Pour étudier la capacité de laccase du surnageant du milieu de culture de T. asperellum 1 à

oxyder des substrats complexes, cinq colorants industriels ont été sélectionnés parmi différents

usages et structures chimiques (anthraquinone, basiques, réactifs) le « Remazol Brilliant Blue

R » (RBBR), le « Reactive Black 5 » (RB5), le « RR75 », le « Acid Orange » et le « Blue

Turquoise ».

Certain de ces colorants constituent un groupe de composés caractérisés par une ou plusieurs

liaisons azoïques (R1-N=N-R2) en association avec un ou plusieurs groupements aromatiques,

ce qui les rend très stables et relativement peu biodégradables. Vue leur poids moléculaire élevé,

l’oxydation de ces substrats, nécessite la présence d’un médiateur tel que l’HBT, afin de

transférer les électrons entre le substrat et le site actif de l’enzyme. En effet, il a été rapporté

dans une étude précédente de (Forootanfar et al., 2012), que l’ajout du médiateur HBT au

surnageant de culture laccase-active Paraconiothyrium variabile améliore la décoloration du

colorants RB5, RBBR, DR75 et TB.

Comparé à d’autres études, (Mechichi et al., 2006) ont montré que la laccase purifiée de

Trametes trogii agisse sur le RBBR avec un pourcentage de décoloration de 97 %. Cependant

dans notre étude nous avons obtenu des résultats comparables (taux de décoloration de 60 à 80

%) avec le surnageant de culture de T. asperellum 1, avec ou sans HBT. La biodégradation du

RB5 a été étudiée par (Adnan et al., 2015), en utilisant le surnageant de culture du Trichoderma

Page 61: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

61

atroviride F03 qui donne une décoloration de 91,1% sans médiateurs. Par contre dans nos

conditions d ’essai, le surnageant de culture de T. asperellum 1 n'a atteint que 10% de

décoloration du RB5 sans HBT, et jusqu'à 80% en présence du médiateur. (Daâssi et al., 2013)

ont étudié la décoloration du colorant azoïque Acid Orange 51 par la laccase brute produite en

culture solide d'une souche de Trametes trogii et ils ont obtenu un taux de décoloration

supérieur 80% en présence de médiateur HBT. Nos résultats montrent qu'en revanche, avec le

surnageant de culture de T. asperellum 1, la HBT n'était pas essentielle pour la décoloration de

l'AO51. Jusqu’à présent, il s'agit du premier rapport de décoloration de l'AO51 sans besoin de

médiateurs de laccase. Concernant la décoloration du colorant phtallocyanine TB, elle a été

étudier par (Plácido et al., 2016) en utilisant les extraits enzymatiques de la souche

Leptosphaerulina sp, en présence ABTS comme un médiateur. Également, dans notre étude le

surnageant de culture de T. asperellum 1 montre un maximale de biodégradation du colorant

TB en présence du médiateur HBT. Dans l’étude (Saroj et al., 2014) ils ont montré des taux

élevés de dégradation du colorant DR75 (95%-100%) après 120 heure d'incubation avec le

surnageant de culture de la souche Penicillium oxalicaum mais cette étude montre la présence

des niveaux élevés d'activité de la manganèse peroxydase (659,4 ± 20 U L- 1) le surnageant de

culture de P. oxalicaum, ce qui indique leurs implication dans le processus de décoloration. Par

contre, dans notre étude, aucune activité peroxydase n'a été détectée dans le surnageant de

culture de T. asperellum 1, ce qui suggère pour la première fois une dégradation de la DR75

catalysée par seulement des oxydases.

Pour mieux comprendre les mécanismes enzymatiques utilisés par les champignons dérivés de

la mer pour dégrader la biomasse végétale des études supplémentaires ont été effectué.

Page 62: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

62

Screening of five marine-derived fungal strains for their potential

to produce oxidases with laccase activities suitable for

biotechnological applications

Wissal Ben Ali1,2*, Delphine Chaduli2,3, David Navarro2,3, Christian Lechat4, Annick Turbé-

Doan2, Emmanuel Bertrand2, Craig B. Faulds2, Giuliano Sciara2, Laurence Lesage-Meessen2,

Eric Record2 and Tahar Mechichi1

1Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax, Laboratoire de Biochimie et de

Génie enzymatique des lipases, Tunisia

2Aix-Marseille Université, INRA UMR1163, Biodiversité et Biotechnologie Fongiques,

Marseille, France

3INRA, Aix-Marseille Université, UMR1163, CIRM-CF, Marseille, France

4Ascofrance, 64 route de Chizé, F-79360 Villiers-en-Bois, France

*Correspondence: [email protected]

Abstract

Background: Environmental pollution is one of the major problems that the world is facing

today. Several approaches have been taken, from physical and chemical methods to

biotechnological strategies (e.g. the use of oxidoreductases). Oxidative enzymes from

microorganisms offer eco-friendly, cost–effective processes amenable to biotechnological

applications, such as in industrial dye decolorization. The aim of this study was to screen

marine-derived fungal strains isolated from three coastal areas in Tunisia to identify laccase-

like activities, and to produce and characterize active cell-free supernatants of interest for dye

decolorization.

Results: Following the screening of 20 fungal strains isolated from the harbors of Sfax and

Monastir (Tunisia), five strains were identified that displayed laccase-like activities. Molecular-

based taxonomic approaches identified these strains as belonging to the species Trichoderma

asperellum, Stemphylium lucomagnoense and Aspergillus nidulans. Among these five isolates,

one T. asperellum strain (T. asperellum 1) gave the highest level of secreted oxidative activities,

and so was chosen for further studies. Optimization of the growth medium for liquid cultures

was first undertaken to improve the level of laccase-like activity in culture supernatants. Finally,

the culture supernatant of T. asperellum 1 decolorized different synthetic dye belonging to

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Résultats - Chapitre 1

63

diverse dye families, in the presence or absence of 1-hydroxybenzotriazole (HBT) as a

mediator.

Conclusions: The optimal growth conditions to produce laccase-like active cell-free

supernatants from T. asperellum 1 were 1.8 mM CuSO4 as an inducer, 1% NaCl to mimic a

seawater environment and 3% sucrose as a carbon source. The culture supernatant of T.

asperellum 1 effectively decolorized different synthetic dye belonging to diverse chemical

classes, and the presence of HBT as a mediator improved the decolorization process.

Keywords: marine-derived fungi, Trichoderma asperellum, laccase-like activity, laccase, dyes

Background

Water pollution is a serious environmental issue. Many industries are reported to dump wastes

into rivers, lakes, ponds and streams to hide them from Environmental Protection Agencies [1].

Many studies have thus focused on microbial enzyme transformation and detoxification of

pollutants [2, 3]. For this purpose, fungi are considered more robust than bacteria and are

generally more tolerant to high concentrations of pollutants [4]. They produce high levels of

extracellular enzymes with large industrial potential in eco-friendly, cost-effective processes

[4].

Most fungi studied today are isolated from forests and other terrestrial environments. Few

studies have explored marine fungal diversity [5]. Yet marine environments are extremely

complex and host a broad spectrum of fungal species [6]. Although some novel fungal genera

have been identified in marine environments and characterized, most marine-derived fungi

seem to be related to terrestrial fungi, such as Fusarium sp., Aspergillus sp and Penicillium sp.

Marine-derived fungi have been shown to be present in various habitats, such as coastal areas,

marine sediments and deep sea, associated with sponges, microalgae, fish and mangrove wood.

Marine fungi have been classified as either obligate or facultative: obligate marine fungi grow

exclusively in a marine habitat, whereas facultative marine fungi are of freshwater or terrestrial

origin but are able to thrive in marine environments [7, 9]. “The term marine-derived fungi is

often used because most fungi isolated from marine samples are not demonstrably classified as

obligate or facultative marine microorganisms” as described by Osterhage C. [9, 10]. Recently,

an online database was created to obtain more insight into the taxonomy of marine-derived

fungi (www.marinefungi.org), with a full description of all known marine fungal species [11].

The utility of discovering the biodiversity of marine-derived fungi is not merely taxonomic:

within each marine habitat, local microbial communities have adapted to seawater

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Résultats - Chapitre 1

64

environmental conditions, and their enzymes are therefore potentially very attractive for

biotechnology applications, owing to their properties, including thermostability, and salt and

pH tolerance. Given their adaption to low temperature, high salinity, high pressure and

oligotrophic conditions typical of the marine environment, marine-derived fungi are clearly a

promising source of novel bioactive metabolites not found in terrestrial strains of the same

species, including enzymes and laccases [12].

The laccases (EC 1.10.3.2) are a multigenic family of multicopper oxidases distributed across

bacteria, fungi and plants. They catalyze, at a mononuclear copper center T1, the one-electron

oxidation of four substrate molecules including substituted phenols, arylamines and aromatic

thiols, to the corresponding radicals, with the simultaneous reduction at a trinuclear copper

center T2/T3 of molecular oxygen to water [13]. The laccases form a large group of

oxidoreductases, with a broad spectrum of substrates [13]. With their active copper cluster, they

do not need any heterogeneously added cofactors for their activity, and their co-substrate,

oxygen, is usually present in their environment. Most of these enzymes are naturally secreted

and so are generally highly stable in the extracellular environment. The high level of inducible

expression of laccase-encoding genes in most fungal species adds to their attractiveness in

biotechnological applications [3]. New sources of laccases with special properties, such as high-

redox potential, high salt and temperature tolerance, or cold adaptivity, are wanted for industrial

applications. A broad variety of fungal strains isolated from several sea grasses, algae and

decaying wood samples are able to produce laccases [14]. Mabrouk et al. [15] have isolated

Trematosphaeria mangrovei from a mangrove ecosystem, which produces a laccase in

significant quantities. A thermostable, metal-tolerant laccase is produced by the marine-derived

fungus Cerrena unicolor [16]. Several researchers have isolated laccase-producing fungi from

different sources, notably among the species Trichoderma harzianum, Trichoderma atroviride,

Trichoderma longibrachiatum, Trametes versicolor, Lentinus tigrinus, Trametes pubescens,

Cyathus bulleri, Paecilomyces sp., Phanerochaete chrysosporium, Lentines edodes, Pleurotus

ostreatus, Ganoderma lucidum, Alternaria tenuissima and Trichoderma sp. [14]. Because fungi

from marine environments have adapted to grow under high saline (15–34 ppt (parts per

thousand)) and alkaline conditions, the laccases they produce are of potential interest for the

bioremediation of high-salt and alkaline effluents, such as those from the pulp and paper,

tanning and textile industries [17].

Reports on the identification of marine-derived laccases are still scant. The main purpose of

this study was to isolate and identify new marine-derived fungal strains, to screen them for their

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Résultats - Chapitre 1

65

capacity to produce laccase-active cell-free supernatants, and to determine, for a few selected

strains, the optimal growth conditions for obtaining high levels of laccase-like activities.

Results

Isolation and identification of fungal strains

Marine-derived fungi from various marine areas of the Tunisian coast were isolated and

screened. Twenty fungal strains were isolated up to the stage of monomorphic cultures in solid

medium. Five of them showed positive oxidative activity on both DMP and ABTS added as

substrates to solid medium in Petri dishes.

Cultures of the pure isolates were run for molecular analysis with primers directed against the

DNA sequences of the ITS region. Phylogenetic trees based on ITS sequences were constructed

to find the relationships of the newly isolated strains to previously characterized species (Figs.

1 and 2). As shown in Figure 1, phylogenetic analysis using ITS-derived sequences shows that

our isolate, Stemphylium sp., clustered closely with Stemphylium vesicarium and S.

lucomagnoense. In order to affiliate our isolate to one of these strains, morphological traits of

the fungus were determined. After three weeks on MEA at 25°C, colony reached 4–5 cm

diameter. The white aerial mycelium became pale olivaceous grey at margin, producing

flexuous, unbranched, smooth, hyaline to pale yellowish-brown conidiophores (28–)35–85 ×

3–4 μm, with conidiogenous cells enlarged at apex, pale brownish, 5–7 μm wide (Fig. 1).

Conidia are solitary, ellipsoid, dark brown, and verrucose (22–30 × 12–16 μm), with (1–2–)3

transverse septa and 1(–2) longitudinal septa. As the morphological features correspond to those

described by Woudenberg et al [18], we affiliated this isolate to S. lucomagnoense. Based on

phylogenetic analysis, we affiliated our second isolate to A. nidulans (Fig. 2). The sequences

obtained were deposited at Genbank under accession numbers MK691703 and MK691704 for

S. lucomagnoense and A. nidulans respectively. Three other strains were affiliated to the genus

Trichoderma based on sequences of the TEF-1α region (Fig. 3). The three isolates clustered in

a clade comprising exclusively 23 Trichoderma species, with high bootstrap values for each

branch (Fig. 3). The related sequences, corresponding to strains Trichoderma sp 1, Trichoderma

sp 2 and Trichoderma sp 3 were deposited under accession numbers MK966034, MK966035

and MK966036, respectively. It can be inferred from the phylogenetic tree that the strain closest

to isolates Trichoderma sp 1, Trichoderma sp 2 and Trichoderma sp 3 is the species

Trichoderma asperellum.

Production of fungal culture supernatants with laccase-like activity

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Résultats - Chapitre 1

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Laccase-like activities of the five selected isolates were studied starting from liquid cultures.

First we confirmed that the activity was not related to heme-containing peroxidase activities by

adding either H2O2 or catalase to the reaction assay. Under these two conditions, no change in

the activity was observed, suggesting that the activity is therefore not related to peroxidases

(H2O2 dependent oxidases) but most probably correlated to laccases. Marked laccase-like

activities were measured with T. asperellum 1, 2 and 3. A. nidulans and S. lucomagnoense

produced lower activity levels. The highest laccase-like activities were detected with T.

asperellum 1 and 2, with 185 U L-1 (Fig. 4A). Laccase-like activities increased during the first

48 h and then reached a plateau. Because the five selected strains were isolated from marine

environments, we assumed they were biologically adapted to living in saline conditions. We

therefore tested whether the levels of secreted laccase-like activities were affected by adding

1% NaCl to the culture media (Fig. 4B). T. asperellum 1 yielded the highest level of laccase-

like activities (193 U L-1). For the three T. asperellum strains, secreted laccase-like activity

sharply decreased after 48 h to level off at around 120 U L-1, less than in cultures without NaCl,

suggesting that the enzymes responsible might be sensitive to NaCl. Interestingly, laccase-like

activity was significantly induced by adding NaCl to S. lucomagnoense cultures, yielding 110

U L-1 (4–5 times more than the 25 U L-1 obtained without NaCl). Because of the high levels of

laccase-like activity in its culture supernatant, T. asperellum 1 was chosen for further studies.

Effect of sea salt and different concentrations of NaCl on laccase-like activities in

Trichoderma asperellum 1 cultures

Different concentrations of NaCl (0, 1, 2, 3, 4 and 5% w/v) were added to the medium used for

T. asperellum 1 culture, and laccase-like activity in the resulting supernatant was quantified.

The results are shown in Fig. 5A. As previously observed, the addition of 1% NaCl induced the

production of laccase-like activities, with an optimum of 235 U L-1 after three days of fungal

culture. Laccase-like activity instead decreased at higher concentrations of NaCl. Natural

seawater does not contain only sodium chloride, but also large quantities of chlorides and

sulfates of calcium, potassium, and magnesium, and much lower amounts of many trace

elements. Addition of 1% sea salt to T. asperellum 1 culture was therefore also tested (Fig 5B).

In these conditions, no real effect on laccase-like activity was found, with a 160 U L-1 maximum

at Day 4, against 170 U L-1 at Day 3 with no NaCl. Interestingly however, with sea salt, laccase-

like activity did not decrease after 72 h, remaining stable up to 200 h growth.

Influence of CuSO4 and of different carbon sources on laccase-like activity in Trichoderma

asperellum 1

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Résultats - Chapitre 1

67

To study the effect of CuSO4 on secreted laccase-like activity, different concentrations of

CuSO4 (800 µM, 1000 µM, 1800 µM and 2000 µM) were added to the M7 medium used for T.

asperellum 1 culture. The results reported in Fig. 6 indicate that laccase-like activity increased

significantly in the supernatant when cultures were supplemented with CuSO4. These

increments were dose-dependent and significantly higher at around 2000 µM CuSO4, as clearly

visible at 72 h, when activity (170 U L-1) was more than 3 times higher than in cultures without

CuSO4 (50 U L-1).

Carbon sources are also known to strongly affect the levels of secreted fungal laccase-like

activities. Accordingly, we tested the effect of adding 3% of sucrose, glucose or starch to the

M7 production medium (Fig. S1 Supplementary data). We found that 3% sucrose resulted in

higher levels of laccase-like activity (270 U L-1) in the resulting supernatant.

Decolorization of synthetic dyes

T. asperellum 1 cell-free supernatant was prepared in the optimized production medium (M7

containing 1% NaCl, 3% sucrose and 1.8 mM CuSO4). The decolorization ability of the culture

supernatant was tested on five different dyes, belonging to three different dye families (reactive,

azo and anthraquinone). The culture supernatant was incubated in the presence of five dyes (50

μg mL-1 each), namely Remazol Brilliant Blue R (RBBR), Reactive Black 5 (RB5), Direct Red

75 (DR75), Acid Orange 51 (AO51) and Turquoise Blue (TB) for 48 h. Results showed that the

presence of HBT, as observed for most laccases, improved the decolorization process, probably

by facilitating electron transfer between oxidative enzymes from the culture supernatant and

the substrate dye molecules. Fig. 7 shows that in all cases HBT improved the decolorization

efficiency of the T. asperellum 1 culture supernatant, but only with RB5 was it necessary. RB5

was barely decolorized with no mediator (only 9% decolorization), whereas in 24 h after

addition of HBT the decolorization increased from 9% to 90%. With RBBR, DR75 and TB, the

decolorization increased with the use of HBT from 60% to 80%, while for AO51 only 5% of

additional decolorization was achieved (from 75% to 80%). Finally, our study shows that as

observed for laccases, the addition of HBT enhances decolorization to different extents

depending on the dye to be oxidized.

Discussion

Fungi are recognized for their ability to produce a broad variety of extra-cellular enzymes [19].

However, most fungi studied to date have been isolated from forests and other terrestrial

environments, and very few studies have explored marine fungal diversity. A large proportion

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Résultats - Chapitre 1

68

of the diversity of marine-derived fungi may have originated from their terrestrial counterparts,

with the appearance of strains able to live in harsh marine environments (high pressure, low

temperature, oligotrophic nutrients, high salinity, etc.) [20, 21]. These specific conditions

account for the significant differences between the enzymes generated by marine-derived

microorganisms and their homologs from terrestrial counterparts [22]. Finally, marine-derived

microorganisms have been studied to exploit their potential to generate new natural products

and to degrade plant biomass [23].

In this study, 20 marine-derived fungi were isolated from Tunisian marine biotopes. Five of

them were selected for their oxidative profile on DMP and ABTS. These five strains were

identified as ascomycetes belonging to the species Aspergillus nidulans, Stemphylium

lucomagnoense and Trichoderma asperellum (three strains belonging to the latter species).

Among these marine-derived strains, Aspergillus nidulans, an anamorph of Emericella

nidulans, is an important model ascomycete for eukaryotic genetics. A few studies have been

dedicated to marine-derived A. nidulans species, such as two relatively recent ones reporting

on the production of molecules of interest: melanin precursors with UVB protective properties

[24] and antitumor alkaloids [25]. Another strain identified in this study belongs to the phylum

ascomycetes (Dothideomycetes, Pleosporales, Pleosporaceae), specifically to the Stemphylium

genus, that encompasses worldwide-distributed saprophytes and plant pathogens affecting a

variety of agricultural crops. Molecular analysis branched Stemphylium sp. with both S.

vesicarium and Stemphylium lucomagnoense in the phylogenetic tree, but morphological traits

confirmed that the isolated species is S. lucomagnoense, an anamorph of Pleospora

lucomagnoense. To date, only two studies have focused on marine-derived Pleospora. The first

deals with the production of antimicrobial compounds [26] and the second with the phylogeny

of Pleospora gaudefroyi [27].

A number of molecular markers have successfully been used for the taxonomic identification

of fungal genera and species, and the ITS rDNA region has often been considered a marker of

choice for the fungal kingdom [28]. However, sequencing of the TEF-1α region is considered

a sensitive tool for identification in mycology, with better resolution than ITS, e.g. when

studying the genus Trichoderma [29]. In this study, TEF-1α sequence-based phylogeny

suggests that the species phylogenetically closest to our three isolates Trichoderma sp 1, 2 and

3 is Trichoderma asperellum, a fungus naturally found in soils [30]. Although Trichoderma

species are usually found in terrestrial habitats, some isolates have been collected from marine

environments, where they live in association with algae [31] and sponges [32], in coastal

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Résultats - Chapitre 1

69

sediments [33], or as endophytes in mangroves [34]. Among these marine-derived species we

found T. asperellum, which was further studied for its production of secondary metabolites,

such as sesquiterpenes [35] and antibacterial peptides [36].

Different Trichoderma species have been extensively studied as sources of cellulases, but also

oxidases such as laccases [37]. This was the case, for instance, with the terrestrial species

Trichoderma reesei [37], T. harzianum and T. longibrachiatum [38], and for the marine-derived

Trichoderma sp. [39]. A terrestrial T. asperellum producing oxidases including laccases was

applied to degrade polycyclic aromatic hydrocarbons in soil [40]. In our study, the culture

supernatant of five fungal isolates showed different amounts of laccase-like activities in liquid

cultures and under saline conditions. The highest laccase-like activity was observed with the

strain T. asperellum 1, in cultures with or without 1% NaCl. For comparison, while marine-

derived A. sclerotiorum produced 9.26 U L-1 laccase-like activity after 7 days culture in 3%

(w/v) NaCl, T. asperellum 1 produced about 190 U L-1. In another study [41], optimization of

laccase-like activity levels from Trichoderma sp. grown in 0.5% NaCl yielded approximately

2000 U L-1, but activity was assayed using o-tolidine instead of ABTS as a substrate, so that

these results are not directly comparable with ours. The finding of laccase-like activities from

fungal cultures grown in NaCl containing media could be of benefit to industrial and

biotechnological processes in which salinity is high [42]. In our study, we show that high levels

of salt-tolerant laccase-like activity can be found using synthetic dyes as substrates. These

findings open the way to the discovery of novel biocatalysts for the textile industry, whose

effluents contain not only dyes, but also high salt concentrations. Secretome and enzyme

characterization will be the next step in our research.

To maximize the levels of laccase-like activity in T. asperellum 1 culture, we evaluated the

effect of different concentrations of NaCl and known inducers, such as CuSO4 and three carbon

sources. These parameters can affect the productivity of various oxidases secreted in the culture

medium, owing to an inhibition of fungal growth or to effects on enzyme stability and activity,

possibly in relation to protein surface charges and perturbation of global or local protein folding

[43]. In our study, higher levels of laccase-like secreted activity were found when 1% NaCl was

added to T. asperellum 1 cultures. Above this concentration, activity gradually decreased with

increasing NaCl concentration. The effect of NaCl was also studied for other marine fungi such

as Cerrena unicolor isolated from mangroves [44], and was shown to enhance laccase activity

in fungal culture supernatants. Similarly, by adding sea salt to T. asperellum 1 cultures, we

obtained an increase in the supernatant oxidase activity in time, with a maximum at 75 h (like

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Résultats - Chapitre 1

70

with NaCl), but no decrease afterwards (unlike with NaCl). In previous studies we demonstrated

the activation by sea salt of two laccases from the mangrove fungus Pestalotiopsis sp. [45],

while a laccase from Trematosphaeria mangrovei lost 50% of its activity in 1% NaCl [15]. Salt-

adapted enzymes are generally characterized by highly negative surface charges that are

assumed to contribute to protein stability in extreme osmolytic conditions [46]. Copper has been

reported to be a strong laccase inducer in several fungal species [47, 48]. It has been also

reported that the increase in activity is proportional to the amount of copper added [49]. In our

study, optimal CuSO4 concentration was 1.8 mM for T. asperellum 1 cultures, yielding about

173 U L-1 laccase-like activity. These results are in agreement with previous ones [50], showing

optimum laccase activity (32.7 U mL−l) in Pestalotiopsis sp. cultures with 2.0 mM CuSO4, and

decreased activity above this concentration. Nakade et al [51] reported that the best CuSO4

concentration for laccase production in Polyporus brumalis was 0.25 mM. CuSO4 induction of

laccase is related to the active site architecture of these enzymes, which generally contain four

copper atoms per polypeptide. Copper addition to the culture medium was also reported to

induce laccase gene transcription [52]. In addition, it has been reported that copper can be toxic,

as it interacts with nucleic acids, proteins, enzymes and metabolites associated with major cell

functions, so that CuSO4 concentration should be checked case by case [52]. Several studies

have proved that the choice of carbon sources affects the production of ligninolytic enzymes

[53]. The purpose of glucose supplementation to lignocellulose for fungal cultures is twofold.

First, it promotes the growth and rapid establishment of the fungus within the solid raw material.

Second, the fungus needs an additional, easily metabolizable carbon source to sustain lignin

degradation from lignocellulosic substrates [54]. In our study, sucrose was the best substrate

for secreted laccase-like activity from T. asperellum 1 cultures (290 U L-1), as previously shown

for Arthrospira maxima [55].

Industrial dyes are usually of synthetic origin and have complex aromatic structures that make

them highly resilient and more difficult to biodegrade [56]. Reactive dyes, for example, contain

chromophore groups such as azo or anthraquinone. Most of these dyes are not toxic themselves,

but after release into aquatic environments may be converted into potentially carcinogenic

amines that impact the ecosystem downstream of the mill [57]. Currently employed physical

and chemical methods have been shown to have some serious limitations, such as high cost,

high salt content utilization, and problems related to the disposal of concentrate [58, 59]. In this

regard, emphasis has been placed on developing biological processes, because they are more

effective than more conventional, physical and chemical methods [57]. The production of

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Résultats - Chapitre 1

71

oxidases with laccases from marine-derived ascomycetes, zygomycetes and basidiomycetes has

been under-researched [42, 60]. Similarly, to our knowledge, only one study reports on the

application of laccase-active supernatants from a marine Trichoderma to degrade synthetic dyes

[41], one describes the production of laccase from marine-derived Aspergillus sclerotiorum

[60] and no work is available on laccases derived from Stemphylium species. In this study, the

dye decolorization ability of T. asperellum 1 culture supernatant was tested against five

different industrial synthetic dyes: Reactive Black 5 (RB5), Remazol Brilliant Blue R (RBBR),

Direct Red 75 (DR75), Turquoise Blue (TB) and Acid Orange 51 (AO51). These dyes belong

to different dye families: reactive, azo and anthraquinone. It is generally observed that the extent

of decolorization depends on the enzyme properties (and so the biological source) together with

the chemical properties, structure and size of the dye molecule [2, 61]. Owing to their high

molecular weight, for example, sulfonated azo dyes are unable to pass through the cell

membrane, and degradation of these dyes must therefore take place extracellularly. The role of

redox mediators in azo bond detoxification has also already been shown [62]. For instance, it

has been reported that adding the mediator HBT to the laccase-active culture supernatant of

Paraconiothyrium variabile enhances the decolorization of RB5, RBBR, DR75 and TB [63].

In a previous study we investigated RBBR decolorization by the culture filtrate of the terrestrial

ascomycete Trametes trogii and by a laccase isolated from it [64]. The purified laccase

decolorized up to 97% of a 100 mg L-1 dye solution, with only 0.2 U mL-1 enzyme. In our test

conditions, we reached comparable results (60–80% decolorization) with T. asperellum 1

culture supernatant, with or without HBT. In general, different marine-derived strains will

degrade RBBR to different extents, for example Flavodon flavis degraded RBBR by more than

90% [65], but Cerrena unicolor only by 46% [66].

Biodegradation of RB5 was investigated using the culture supernatant of the Trichoderma

atroviride F03 yielding 91.1% decolorization without mediators [67]. Three products of this

biodegradation reaction (1, 2, 4-trimethyl benzene, 2, 4-ditert butylphenol and benzoic acid-

TMS derivatives) were identified, confirming the validity of enzymatic treatment without

generating aromatic amines, which are highly toxic [67]. In comparison, the T. asperellum 1

culture supernatant achieved only 10% of RB5 decolorization without HBT, and up to 80% in

the presence of the mediator.

AO51 is a water-soluble anionic azo dye. Typically containing one to three sulfonic groups, it

is widely applied to color wool, silk and polyamide. The nature and level of toxicity of AO51

has not yet been well established [68], but sulfonated azo dyes (including naphthalene sulfonic

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Résultats - Chapitre 1

72

acids, naphthols, naphthoic acids, benzidines, etc.), and particularly benzidines are a focus of

attention because of their carcinogenicity [68]. AO51 degradation by crude laccase from

Trametes trogii grown in solid cultures on sawdust has been investigated [68], and above 88%

decolorization in the presence of HBT was achieved. Our results show that by contrast, with T.

asperellum 1 culture supernatant, HBT was not essential for AO51 decolorization. To our

knowledge, this is the first report of AO51 decolorization with no need for laccase mediators.

To date, only a few studies have dealt with decolorization of the phthallocinine dye TB. Plácido

et al. showed that Leptosphaerulina sp. effectively decolorized TB and two real effluents from

textile industries [69]. This decolorization was catalyzed by the production of significant

quantities of laccase (650 U L-1) and manganese peroxidase (100 U L-1). Leptosphaerulina sp.

enzymatic extracts exhibited decolorizing activity when ABTS was added as a mediator.

Similarly, the culture supernatant of T. asperellum 1 showed maximum TB biodegradation

capacity when HBT was added.

Remarkably high levels of DR75 degradation (95–100%) were achieved after 120 h incubation

with Penicillium oxalicaum culture supernatant [70]. In that study, high levels of manganese

peroxidase activity (659.4 ± 20 U L−1) were measured in the culture supernatant of P.

oxalicaum, indicating the involvement of heme peroxidases in the decolorization process. By

contrast, in our study no peroxidase activity was detected in the culture supernatant of T.

asperellum 1, suggesting for the first time to our knowledge that oxidase-catalyzed DR75

degradation takes place instead.

Further studies will be needed to gain further insight into the enzymatic mechanisms deployed

by marine-derived fungi to cope with their environment. It will be necessary to identify the key

enzymes secreted by T. asperellum 1 growing in saline conditions, and to produce and

characterize them, with a focus on salt-dependency and the structure-function relationship

underlying enzyme properties. To assess the potential of the culture supernatant of T.

asperellum 1 or enzymes for enzymatic bioremediation of textile effluents, the degradation

products of enzymatically treated model dyes and industrial samples need to be precisely

identified and characterized, and their impact on human health and environment determined.

Conclusion

In this work, we collected several fungal samples from the harbour of Sfax, Tunisia. After a

purification procedure, the molecular and morphological identification of these samples showed

that the isolate fungal strains correspond to Trichoderma asperellum, Stemphylium

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Résultats - Chapitre 1

73

lucomagnoense and Aspergillus nidulans. Analyzing their oxidase activities T. asperellum

strain (T. asperellum 1) gave the highest level of secreted oxidative activities. Therefore, this

study showed that the optimal growth conditions to produce laccase-like active cell-free

supernatants from T. asperellum 1 were 1.8mM CuSO4 as an inducer, 1% NaCl to mimic a

seawater environment and 3% sucrose as a carbon source and the culture supernatant of this

strain effectively decolorized different synthetic dyes belonging to diverse chemical classes,

and the presence of HBT as a mediator improved the decolorization process.

Methods

Sample collection

The environmental samples (woods immersed in seawater, seaweeds, marine plants, pieces of

nets) used in this study were collected from four different Tunisian marine biotopes: the fishing

port, the Sidi Mansour and the Casino sites at Sfax, and the polluted Khnis site at Monastir.

These sites were chosen because of their pollution, with the intention of isolating fungal strains

resistant to polluted water, and enzymes able to work in the presence of several contaminant

species and aromatic compounds. The samples were collected in sterile tubes using a sterile

spatula and stored at 4 °C until use.

Isolation of fungi

Small pieces of sample were inoculated on 3.9% (w/v) potato dextrose agar (PDA) (Sigma-

Aldrich, Saint-Quentin-Fallavier, France) and 1.8% (w/v) malt extract (Sigma-Aldrich), with

3.4% (w/v) NaCl and 0.1% (w/v) chloramphenicol to prevent bacterial growth, and incubated

at 30 °C for 3 days until fungal growth was observed. Apparently monomorphic cultures

obtained after at least two transfers onto fresh agar plates were further authenticated using

molecular tools to check strain purity and identity.

Preliminary screening of the isolates

Preliminary screening for oxidative activity was performed in PDA plates supplemented with

2 mM 2,6-dimethoxyphenol (DMP) or 200 µM 2,2'-azino-bis-(3-ethylbenzthiazoline-6-

sulfonic acid) (ABTS) as substrates. The plates were incubated at 30 °C for 3 days and the

presence of orange and purple halos around the mycelium was considered as the positive sign

of substrate oxidation.

Molecular identification (DNA extraction, PCR and sequencing)

Page 74: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

74

The mycelium of selected strains was obtained by liquid culture in 50 mL flasks in malt extract

medium for 3 days. Genomic DNA was isolated from 40–80 mg of mycelium powder using a

GeneJET Genomic DNA Purification Kit (Thermo Scientific, Waltham, USA) following the

manufacturer’s instruction. DNA concentration was estimated at 260 nm using a Nanodrop

2000 instrument (Thermo Fisher Scientific, Wilmington, USA).

The extracted DNA was used as the template in a PCR to amplify the partial sequences of two

DNA loci, namely the internal transcribed spacer region (ITS) and the translation elongation

factor 1α region (TEF-1α). The primers used for the amplification were ITS5 (5’-

GGAAGTAAAAGTCGTAACAAGG-3’) and ITS4 (5’-TCCT-CCGCTTATTGATATGC-3’)

[71] for the former (used for the Aspergillus and Stemphylium isolates), and TEF1α-983-F-

CF2 (5’-GCYCCYGGHCAYCGTGAYTTYAT-3’) and TEF1α-2218-R-CR2 (5’-

ATGACACCRACRGCRACRGTYTG-3’) [29] for the latter (used for the Trichoderma

strains). PCR was performed using a Expand High Fidelity Kit (Roche Diagnostics GmbH,

Mannheim, Germany) in 5 µL buffer (100 mM Tris HCl, 150 mM MgCl2 and 500 mM KCl)

with 1.5 mM MgCl2, 0.25 µM of each primer, 1 µL of deoxyribonucleoside triphosphate (200

µM of each dNTP), 1 µL of DNA (about 100 ng), and Taq DNA polymerase (25 mU. µL-1), in

a final volume of 50 µL. Cycling parameters were 94 °C for 2 min followed by 40 cycles of 94

°C for 15 s, 51 °C for 30 s, and 72 °C for 1 min, with a final extension at 72 °C for 10 min.

Negative control reactions lacking template DNA were performed in parallel. Amplified

fragments were visualized on 1% agarose gels (FlashGel™ System) and sequenced using the

two PCR primers (Roche Diagnostics GmbH, Mannheim, Germany).

To deduce the phylogeny of the fungal isolates, the sequences ITS and TEF-1α were compared

with data available at the public database Genbank by using the BLASTn sequence match

algorithm [72]. The best hits for each species retrieved from the BLAST search were retained

and used to construct phylogenetic trees. Sequences were aligned using the CLUSTAL W

program [73], and phylogenetic and molecular evolutionary analyses were performed using

MEGA X [74]. The phylogenetic tree was constructed using the neighbor-joining algorithm

[75] with bootstrap values calculated from 1000 replicates [60].

The fungal strains were deposited at the Spanish type culture collection (CECT) under the

reference numbers CECT 21166, CECT 21167 and CECT 21168 for Trichoderma asperellum

1, 2 and 3 respectively, CECT 21164 for Stemphylium lucomagnoense and CECT 21165 for

Aspergillus nidulans.

Page 75: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

75

Fungal cultures

For solid late culture, S. lucomagnoense was grown on MEA (30 g of malt extract with 20 g of

agar). For other fungal cultures, elected marine fungal strains were grown in submerged cultures

in 50 mL M7 medium, and culture supernatant was used to retrieve ABTS-oxidizing laccase-

like activity as previously described [76]. 50 mL of 3-day precultures of fungal mycelia were

vortexed using glass beads (0.6 mm) for 1 min. The homogenized mycelial fragments were

used to inoculate 250 mL Erlenmeyer flasks containing 50 mL of M7 medium. The medium

(M7) contained (g L-1): glucose 5, peptone 5, yeast extract 1, ammonium tartrate 2, KH2PO4 1,

MgSO4.7H2O 0.5, KCl 0.5, trace element solution 1 mL. The trace element solution

composition was (g L 1): B4O7Na2.10H2O 0.1, CuSO4.5H2O 0.01, FeSO4.7H2O 0.05,

MnSO4.7H2O 0.01, ZnSO4.7H2O 0.07, (NH4)6Mo7O24.4H2O 0.01. The final pH was adjusted

to 5.5. The cultures were incubated at 30 °C and 160 rpm, and aliquots were withdrawn daily.

Cu2+ induction was performed in M7 medium supplemented with 2 mM CuSO4.

Laccase-like activity assay

Laccase-like activity was measured by monitoring the oxidation of 5 mM ABTS (Sigma-

Aldrich) in 0.1 M citrate phosphate buffer (pH 5) at 436 nm for 1 min [77]. The reaction mixture

(1 mL) contained 0.1 mL supernatant of the culture medium, which was centrifuged for 10 min

at 12000 rpm. Oxidase activity was determined as the increase in absorbance at 436 nm

[(ε436nm = 29300 M-1 cm-1) [78]. One unit of ABTS-oxidizing activity is defined as the amount

of enzyme needed to oxidize 1 μmol of ABTS per minute at room temperature. Measurements

were also conducted in the presence of either H2O2 (0.5 mM) or catalase (280 units per mL of

assay) to confirm that no activity was due to heme-containing peroxidases.

Influence of NaCl, sea salt, CuSO4 and different carbon sources on laccase-like activity

To compare the effect of NaCl and sea salt on the production of active cell-free supernatants,

standard M7 medium was supplemented with increasing concentrations of either NaCl or sea

salt (1–5% w/v). 50 mL cultures were grown in 250 mL Erlenmeyer flasks for 7 days at 30 °C,

and samples were withdrawn periodically. CuSO4 was also supplemented to cultures as an

inducer of laccase-like activity in case laccases were involved. To determine the suitable

concentration of CuSO4 for an optimal production of laccase-like activities, the following

concentrations of CuSO4 were tested: 800 µM, 1000 µM, 1800 µM and 2000 µM. To find the

suitable carbon source for highest laccase-like activity in culture supernatants, the effect of

different carbon sources, such as sucrose, glucose and starch was studied. The carbon sources

Page 76: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

76

were tested at a concentration of 3% in M7 production medium. The Erlenmeyer flasks (250

mL) containing 50 mL of the production medium were incubated at 30 °C for a period of 7

days.

Dye decolorization by the culture supernatant of Trichoderma asperellum 1

To test the ability of T. asperellum 1 cultures to decolorize industrial dyes, five different dyes

used in the textile industry were selected: Remazol Brilliant Blue R (RBBR), Reactive Black 5

(RB5), Direct Red 75 (DR75), Acid Orange 51 (AO51) and the Turquoise Blue (TB). Dyes

were solubilized in water at a concentration of 500 mg L-1. Each dye was incubated at 30 °C in

0.1 M phosphate-citrate buffer pH 5.0 at a final concentration of 50 mg L-1, together with

aliquots of culture supernatant accounting for total ABTS-oxidizing activity of 0.6 U L-1, in a

final volume of 1 mL. Measurements were conducted in the presence or absence of 1 mM 1-

hydroxybenzotriazole (HBT). Color disappearance was monitored at the maximum absorbance

wavelength for each dye (585, 597, 520, 438 and 606 nm for RBBR, RB5, DR75, AO51 and

the TB respectively). For each reaction mixture, absorbance was recorded at 1, 2, 3, 4, 5, 24

and 48 h. The percentage decolorization was calculated by taking the maximum absorbance of

each untreated dye solution as the control (100% color). Optical density was measured using

an Optizen Pop QX UV/Vis spectrophotometer (Klab, King of Prussia, USA). All experiments

were performed in triplicate.

Decolorization was defined as the percentage of absorbance loss compared to the control,

untreated dye solution (defined as 100% absorbance, ABSORBANCE t0), using the formula:

decolorization (%) = ((ABSORBANCE t0-ABSORBANCE tf)×100)/ABSORBANCEt0

Abbreviations

HBT: 1-hydroxybenzotriazole, DMP: 2,6-dimethoxyphenol, ABTS: 2,2'-azino-bis-(3-

ethylbenzthiazoline-6-sulfonic acid), MEA : malt extract agar, PDA: potato dextrose agar, ITS:

the internal transcribed spacer region, TEF-1α: translation elongation factor1α region, RBBR:

Remazol Brilliant Blue R, RB5: Reactive Black 5, DR75: Direct Red 75, AO51: Acid Orange

51, TB: Turquoise Blue, CECT: Spanish Type Culture Collection, H2O2: hydrogen peroxide;

h: hour.

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Declaration

Ethics approval and consent to participate

Not applicable

Consent for publication

Not applicable

Availability of data and materials

Page 84: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

84

All the data generated and analyzed during this study are included in the published article. The

fungal strains were deposited at the Spanish type culture collection (CECT) under the reference

numbers CECT 21166, CECT 21167 and CECT 21168 for Trichoderma asperellum 1, 2 and 3

respectively, CECT 21164 for Stemphylium lucomagnoense and CECT 21165 for Aspergillus

nidulans.

Competing interests

The authors declare they have no conflicts of interest.

Funding

This work was partially funded by PHC-Utique (39274UH 2018-2020, 18G0817).

Author’s contributions

WBA carried out the fungal collection and isolation, fungal cultures, enzyme tests and dye

decolorization. DC and DN performed molecular marker amplification and contributed to

fungal identification. CL and LLM managed the phylogenetic and morphological analysis of

the fungal strains. ATD contributed to enzyme screening. EB, CBF, GS, TM and ER designed

and supervised the experiments, and wrote the manuscript with WBA. All authors read and

approved the final version of the manuscript.

Author details

1Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax, Laboratoire de Biochimie et de

Génie enzymatique des lipases, Tunisia

2Aix-Marseille Université, INRAE UMR1163, Biodiversité et Biotechnologie Fongiques,

Marseille, France

3INRAE, Aix-Marseille Université, UMR1163, CIRM-CF, Marseille, France

4Ascofrance, 64 route de Chizé, F-79360 Villiers-en-Bois, France

Acknowledgments

The authors thank PHC-Utique (39274UH 2018-2020, 18G0817) for financial support.

Figure legends

Fig. 1. Phylogenetic reconstruction for the strain Stemphylium sp, based on ITS analysis using

the neighbor-joining algorithm (NJ) method and 1000 replicate bootstraps. ITS sequences were

Page 85: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

85

deposited in the NCBI under accession number MK691703. Culture plate of Stemphylium sp.

and, conidiophores and conidia (scale bar = 10 μm).

Fig. 2. Phylogenetic reconstruction for the strain Aspergillus sp, based on ITS analysis using

the neighbor-joining algorithm (NJ) method and 1000 replicate bootstraps, ITS sequences were

deposited in the NCBI under accession number MK691704.

Fig. 3. Phylogenetic reconstruction for the strain Trichoderma asperellum 1, 2 and 3 based on

elongation factor 1-alpha (EF1a) analysis using the neighbor-joining algorithm (NJ) method

and 1000 replicate bootstraps (MK966034, MK966035 and MK966036 are the accession

numbers of Trichoderma 1, 2 and 3 respectively).

Fig. 4. (A) Laccase activity of Trichoderma asperellum 1 (●), Trichoderma asperellum 2 (■),

Trichoderma asperellum 3 (▲), Stemphylium lucomagnoense (♦) and Aspergillus nidulans (○)

during five days of culture with ABTS as the substrate at pH 5.5 without (A) or with (B) 1%

NaCl. Each data point (mean +/- standard deviation) is the result of triplicate experiments.

Fig. 5. (A) Effect of different concentrations of NaCl (0% (●), 1% (■), 2% (▲), 3% (♦), 4%

(□) and 5% (○)) on Trichoderma asperellum 1 laccase-like activity. (B) Effect of 1% of sea salt

on T. asperellum 1 laccase-like activity. Each data point (mean +/- standard deviation) is the

result of triplicate experiments.

Fig. 6. Effect of different concentrations of CuSO4 (0 mM (●), 0.8 mM (■), 1 mM (▲), 1.8 mM

(♦) and 2 mM (ӿ)) on Trichoderma asperellum 1 laccase-like activity.

Fig. 7. Decolorization of the five reactive dyes (50 mg L-1 each), namely industry Reactive

Black 5 (RB5) (A), Remazol Brilliant Blue R (RBBR) (B), RR75 (C), Blue Turquoise (D) and

Acid Orange (E) in 48 h (% of decolorization in the presence of 1-hydroxybenzotriazole (HBT)

(●), % of decolorization in the presence of enzyme (■) and % of decolorization in the presence

of enzyme and HBT (▲)). The disappearance of the color by Trichoderma asperellum 1 culture

supernatant was monitored at specific wavelengths (585, 597, 520, 438 and 606 nm) with time

(1, 2, 3, 4, 5, 24 and 48 h). Each data point (mean +/- standard deviation) is the result of

duplicate experiments.

Fig. S1 Effect of different sources of carbon (glucose (●), sucrose (▲), starch (■)) on

Trichoderma asperellum 1 laccase-like activity.

Page 86: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

86

Page 87: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

87

Fig.4

0

50

100

150

200

0 50 100 150

Lac

case

-lik

eac

tivit

y(U

L-1

)

Time (h)

A

0

50

100

150

200

0 50 100 150

Lac

case

-lik

eac

tivit

y(U

L⁻¹

)

Times (h)

B

Page 88: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

88

Fig.5

Fig.6

0

50

100

150

200

250

0 50 100 150 200

Lac

case

-lik

eac

tivit

y(U

L-1

)

Time (h)

0

50

100

150

200

250

0 50 100 150 200

Lac

case

-lik

e ac

tivit

y (

U L

-1)

Time (h)

0

50

100

150

200

0 50 100 150

Lac

case

-lik

eac

tivit

y(U

L -1

)

Time (h)

0

20

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60

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of

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of

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tion

of

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0

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0 10 20 30 40

% D

ecolo

riza

tion

of

ble

u

turq

uois

e

Time (h)

D

Page 89: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 1

89

Fig.7

Fig. 1S

0

20

40

60

80

100

0 10 20 30 40

% D

ecolo

riza

tion

of

acid

ora

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Time (h)

E

0

50

100

150

200

250

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350

0 50 100 150

Lac

case

-lik

eac

tivit

y(U

L -1

)

Time (h)

Page 90: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

90

II. Chapitre 2

Caractérisation du répertoire CAZy du champignon marin

Stemphylium lucomagnoense en relation avec les conditions salines

II.1. Objectives

Très peu d’études décrivent le potentiel des champignons marins à produire des enzymes

lignocellulolytiques, qui sont des déterminants clés dans la dégradation de la matière organique

dans la mer. Il a été rapporté que ces enzymes sont mieux adaptés à la salinité, aux hautes

pressions, aux basses températures, aux conditions oligotrophes ou aux pH extrêmes comparées

aux enzymes provenant de champignons terrestres. En effet, selon (Batista-García et al., 2017),

les champignons marins ont probablement développé des adaptations physiologiques facilitant

l'homéostasie cellulaire dans ces environnements et sécrètent une machinerie enzymatiques

adaptées à la biomasse marines.

Aussi dans ce chapitre, nous avons caractérisé la diversité enzymatique des cinq champignons

marins, isolés des côtes tunisiennes, en mesurant les activités xylanase, cellulases, et laccase en

fonction de la présence de sel marin. En deuxième lieu, nous avons fait une analyse approfondie

du sécrétome d’une de ces souches pour étudier l’effet du sel marin sur sa composition

enzymatique et son adaptation a milieu marin. Un autre objectif était de découvrir de nouvelles

enzymes d’intérêt pour des applications biotechnologiques, dont de nouvelles laccases.

Peu d'études traitant de l'adaptation des cocktails enzymatiques fongiques en vue de dégrader

la biomasse végétale d’origine terrestre ou marine dans des conditions salines. Dans le contexte

du bioraffinage de la lignocellulose, la paille de blé a déjà été utilisée comme substrat modèle

« terrestre » pour induire la production d'enzymes ligninolytiques fongiques et leur

identification a été analysée par une approche protéomique. Comme modèle de substrat

« marin », nous avons choisi Cymodocea nodosa, une herbe marine appartenant à la famille des

Cymodoceaceae. Elle joue un rôle essentiel dans recyclage des nutriments, dans la prévention

de l'érosion du littoral et dans la création d'habitats (nurserie) dans la mer. Elle pousse

naturellement sur les côtes méditerranéennes, ainsi que dans les sites où nous avons recueilli

les cinq isolats fongiques de notre étude. Enfin, bien que les micro-organismes soient les

moteurs du cycle du carbone marin et qu'il existe des équilibres subtils entre le métabolisme

Page 91: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

91

microbien et la séquestration du carbone dans les écosystèmes côtiers, seuls peu exemples

peuvent être trouvés dans la littérature traitant de l'association des champignons aux plantes

côtières, de l'analyse génomique des champignons dérivés de la mer, et des études protéomiques

des enzymes fongiques marines impliquées dans la dégradation de la biomasse végétale. Ce

chapitre vise donc à alimenter ce domaine de recherche.

Aussi dans ce chapitre, nous avons caractérisé la diversité enzymatique de 5 champignons

marins, isolés des côtes tunisiennes, en mesurant les activités xylanase, cellulases, et laccase en

fonction de la présence de sel marin. En deuxième lieu, nous avons fait une analyse approfondie

du sécrétome d’une de ces souches pour étudier l’effet du sel marin sur sa composition

enzymatique et son adaptation a milieu marin (substrat paille de blé versus herbe marin). Un

autre objectif était de découvrir de nouvelles enzymes d’intérêt pour des applications

biotechnologiques, dont de nouvelles laccases.

II.2. Résultats

La vitesse de croissance sur milieu de culture solide (Vogel) a été étudiée chez les cinq souches

isolées des côtes tunisiennes (Ben Ali et al., 2020a), Stemphylium lucomagnoense, Aspergillus

nidulans, et les trois souches Trichoderma asperellum (T. asperellum1, T. asperellum2 et T.

asperellum3). Ces souches ont été cultivées dans des conditions non salines et salines (sel marin

3%) et en présence de deux sources de carbone différentes, la carboxymethyl cellulose (CMC)

et le xylane. Sur xylane, nous avons observés que les trois souches de T. asperellum et A.

nidulans poussent moins vite en présence de sel alors que S. lucomagnoense garde la même

vitesse de croissance. Sur cellulose, les vitesses de croissance des trois socuhes de T. asperellum

et A. nidulans gardent la même vitesse de croissance alors que S. lucomagnoense se développe

plus vite en présence de sel. Ainsi cette étude semble montrer que globalement S.

lucomagnoense a une croissance adaptée présence de sel comparée aux autres souches testées.

La caractérisation des activités enzymatiques des cinq souches s’avère intéressantes afin de

d’avoir des premières données caractérisant leur adaptation au substrat marin et au sel marin,

ainsi que pour déterminer les potentialités enzymatiques de ces microorganismes pour des

applications environnementales et industrielles ultérieurs. Nous nous sommes intéressés à trois

principales activités enzymatiques à savoir des activités xylanase (endo-1,4-β-D-xylanase),

cellulase (endo-1,4-β-D-glucanase) et de type laccase avec comme substrats : azo-xylane, azo-

CMS-cellulose et ABTS. Ces activités ont été testé à partir du surnageant de 4 cultures des cinq

souches cultivées sur de paille de blé ou herbes marines (Cymodocea nodosa) et en présence

Page 92: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

92

ou en absence de sels marins. D’un point de vue général, les résultats obtenus montrent que le

sel marin a un effet négatif sur les activités xylanase, cellulase et laccase et pour toutes les

souches. Les activités xylanase étaient plus élevées pour les champignons cultivés avec la paille

de blé, à l'exception de S. lucomagnoense où ces activités étaient plus élevées sur un milieu de

culture avec les herbes marines (sans sel). L’activité cellulase en général est plus élevée dans

les cultures où on utilise les herbes marines comme substrats. Pour le activités de type laccase,

nous avons pu observer que le sel marin réprime de façon générale les activités de chaque

souche excepté pour S.lucomagnoense cultivé sur herbe marine. En prenant en compte les

résultats de croissance et des activités enzymatiques, S.lucomagnoense a été choisi comme

modèle pour étudier l’adaptation physiologique au substrat lignocellulosique et au sel

Du fait qu’aucune donnée génomique n'est disponible, une banque d’ADNc normalisée a été

construite à partir de différentes cultures poolées de S. lucomagnense pour être suffisamment

représentative de son génome (paille de blé, herbe marine, avec et sans sel). Les transcripts ont

été séquencé afin d’être annotée et pouvoir servir de base pour mapper les études de

protéomiques différentielle. Cette approche a été développée avec succès pour le champignon

de la mangrove, Pestalotiopsis sp. Le séquençage des transcrits a été effectué par la technologie

Illumina (paires appariées ou « paired ends) avec des fragments de 150 pb pour générer 350657

contigs après assemblage (Dr Abhishek Kumar, Université de Kiel, Allemagne). Les séquences

assemblées ont ensuite été annotée par l’équipe CAZy (en utilisant la base des données

Carbohydrate-Active enZYmes (CAZy) (www.cazy.org). Quatre cultures (paille de blé, herbe

marine, avec et sans sel) ont été préparées et les sécrétomes correspondants ont été séquencés

par Plateforme PAPSSO. En parallèle, les annotations du transcriptome ont été utilisées par la

plateforme pour identifier les différentes protéines des 4 protéomes. Avec cette méthode, 51

protéines de S. lucomagnoense ont été identifiées comme appartenant à l'une des classes CAZy.

Les CAZymes, y compris les hydrolases de glycoside (GH), les estérases (CEs), les

polysaccharide lyases (PL), les modules de liaison aux polysaccharides (CBM), les glycosyl

transférases (GT) et les activités auxiliaires (AAs), sont des enzymes impliquées dans la

dégradation et l'assemblage des polysaccharides complexes. Parmi les CAZymes, nous avons

pu identifier 38 GH, 3 CEs, 1 PL, et 7 AAs et 13 CBM, incluant des protéines multi-modulaires.

Dans cette partie, nous voulons évaluer les mécanismes enzymatiques du champignon

sélectionnée (S. lucomagnoense) pour dégrader la biomasse végétale d’origine terrestre et

marine en présence ou en absence de sel marin par l’analyse détaillées des 4 sécrétomes en lien

avec les activités. De façon intéressante, l’analyse protéomique révèle d’importantes

Page 93: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

93

différences au niveau de la composition entre les 4 sécrétomes. Notamment, la proportion

d’enzymes lignolytiques est fortement diminuée en présence de sel marin. Sur les 51 protéines

identifiées, 50 (98 %) et 17 (33 %) enzymes ont été produites sur de la paille de blé dans des

conditions non salines et salines, respectivement, ce qui montre une pression négative du sel

marin sur la production de protéine. Dans le cas des cultures sur herbe marine, nous avons

identifié de façon globale moins de protéines, soit 17 (33%) et 8 (15,6%), en absence et en

présence de sel marin, respectivement. Cinq CAZymes ont été produites dans toutes les

conditions testées (10 %).

Plus précisément, toutes les protéines identifiées ont été produites dans des cultures sur paille

de blé, et seulement 19 (37%) sur herbe de mer. En effet, sur les protéines identifiées dans les

sécrétomes cultivés sur la paille de blé, 34 (66,7%) ont été exclusivement identifiées dans des

cultures non salines, comme par exemple, un membre de la famille GH78 (APMZ2_prot5721).

Pour les cultures d'herbe marine, seules deux protéines ont été exclusivement identifiées en

conditions salines. A contrario, une seule protéine, PL7_4 (APMZ2_prot21161), a été identifiée

exclusivement dans des conditions salines à partir de cultures cultivées à la fois sur de la paille

de blé et sur des herbiers marins.

En tenant en compte de la répartition des familles de CAZyme, pour dans les cultures sur le

paille de blé, nous avons remarqué que la condition saline provoque une forte inhibition

concernant la production des glycoside hydrolases, GH (de 37 à 11 membres), par contre pour

la famille des enzymes dites à activités auxiliaires, AA, la présence de sel engendre une pression

moindre sur leur production (du 7 à 5). Concernant les deux CE, les carbohydrate estérases

trouvés dans les cultures de paille de blé, aucun n'a été trouvé en conditions salines. En ce qui

concerne les cultures sur les herbes marines, le rapport des glycoside hydrolases était équivalent

à 11 membres de GHs dans les conditions non salines, contre 4 dans les conditions salines. En

outre, un tiers de l'Aas a été trouvé dans des conditions salines. La seule protéine CE identifié

dans les cultures d'herbes marines a été trouvé dans les deux conditions (saline et non saline).

Le seul membre CAZy trouvé exclusivement dans des conditions salines est le membre PL

(APMZ2_prot21161).

Si l’on fait une analyse au sein des principales activités de la lignocellulolyse en prenant tout

d’abord les cellulases qui constituent un groupe d'enzymes large et hétérogène. Dans les

sécrétomes de S. lucomagnoense, seules les enzymes GH1 et GH3 accessoires à la dégradation

de la cellulose ont été trouvées, mais aucun membre des familles GH5, 6, 7 et 12 identifiées

Page 94: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

94

dans la plupart des champignons terrestres qui dégradant la lignocellulose. En présence de sel

marin, aucune cellulase n'a été identifiée.

L’étude des hémicellulases nous a montré que seulement deux xylanases putatives sont

présentes comme membres de la famille GH10 (APMZ2_prot14594 et 411), rattachée à CBM1,

et une α-L-arabinofuranosidase (famille GH51, APMZ2_prot9402). La famille de GH43 est

également représentée dans les sécrétomes de S. lucomagnoense, avec 4 représentants. Cette

famille comprend des α-L-arabinofuranosidases, des β-D-xylosidases, des α-L-arabinanases,

des β-D-galactosidases, et de nombreuses autres enzymes impliquées dans le débranchement et

la dégradation de l'hémicellulose et de la pectine. En résumé, toutes les enzymes de S.

lucomagnoense impliquées dans la dégradation de l'hémicellulose sont présentes

principalement dans les cultures cultivées sur de la paille de blé, à l'exception de deux protéines,

APMZ2_prot14594 (GH10) et 17304 (GH43_24-CBM35) qui sont les hémicellulases les plus

abondantes dans les sécrétomes et qui ont été trouvées à la fois dans les cultures sur herbe

marine et paille de blé.

L’analyse des activités auxiliaires (AA) a permis d’identifier la production en quantité

relativement importante d’une oxydase de type CRO (Copper Radical Oxidase)

(APMZ2_prot912) dans toutes les conditions de culture testées. Deux autres protéines sont

produites dans les sécrétomes de S. lucomagnoense (APMZ2_prot27712 et 24323), et

identifiées comme de possibles aryl alcool oxydases (AAO) (CAZy sous-famille AA3_2). Ces

dernières sont respectivement mises en évidence dans des cultures de paille de blé avec ou sans

sel marin, ou aussi bien sur la paille de blé et l'herbe marine (sans sel marin). En outre, des

glucose-oxydases et des déshydrogénases ont été trouvées dans la sous-famille AA3_2, et à ce

titre, une caractérisation biochimique plus poussée sera nécessaire pour annoter précisément

ces deux enzymes S. lucomagnoense. Une oxydoréductase dépendant de la pyrroloquinoléine

quinone (PQQ) (AA12, APMZ2_prot4629) a également été identifiée dans les sécrétomes de

S. lucomagnoense. Dans notre étude, la protéine AA12 a été trouvée dans toutes les conditions

testées, et une lytique polysaccharide mono-oxygénase ou LMPO (AA11, APMZ2_prot21080)

a également été identifié dans des sécrétomes produits sur de la paille de blé dans des conditions

salines ou non salines.

Parmi les protéines identifiées les plus abondantes, dans les sécrétomes de S. lucomagnoense,

nous avons identifié une GH55 (APMZ2_prot 15973). Dans cette famille figure les endo/exo-

β-1,3-glucanases, qui ont un rôle général dans la morphogenèse, et plus particulièrement dans

Page 95: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

95

l'assouplissement de la paroi cellulaire lors de la formation des conidies ou du développement

du corps fructifères

La protéine la moins exprimée dans les sécrétomes de S. lucomagnoense est celle de la famille

PL7 (APMZ2_prot21161). Cette protéine a été identifié dans des cultures cultivées à la fois sur

de la paille de blé et de l'herbe de mer, mais exclusivement en conditions salines. Cette enzyme

est une alginate lyase putative qui utilisée par les champignons marins pour dégrader la

biomasse des algues brunes.

II.3. Discussion

L'objectif de cette étude était d’identifier des connaissances sur la machinerie enzymatique de

la lignocellulolyse des champignons marins, afin de mieux comprendre comment ils se sont

adaptés pour traiter la biomasse issue de cet écosystème et aux conditions salines. À cette fin,

nous avons criblé cinq souches de champignons isolées sur la côte tunisienne (Ben Ali et al.,

2020a). Sur la base d'une approche microbienne et du criblage de l'activité enzymatique, nous

avons sélectionné S. lucomagnoense pour sa croissance adaptée sur le xylane et cellulose en

conditions salines, son activité xylanase, et son activité laccase (cultures contenant des herbes

marines) améliorées en présence de sel marin.

Le criblage de ces souches a montré qu’elles peuvent utiliser le xylane et la cellulose comme

source de carbone pour leur croissance, et qu'elles sécrètent les enzymes correspondantes dans

le milieu extracellulaire pour dégrader et utiliser ces substrats. D'autres champignons dérivés

de la mer, tels que Cadophora sp. TS 2, Emericellopsis sp. TS 11 et Pseudogymnoascus sp. TS

12 isolés d’éponge d'eau profonde ont déjà démontré qu'ils possédaient des propriétés

lignocellulolytiques sans différences marquantes dans leurs profils de croissance, que ce soit

sur la CMC ou le xylane (Batista-García et al., 2017). Les 5 souches isolés ont montré dans

cette étude une résistance à la présence de NaCl jusqu’à 0.5 mM, cependant au-delà de cette

concentration, une inhibition de la croissance s'est produite. Contrairement à nos résultats,

l’étude de (Wang et al., 2016) portant sur de champignons marins en présence de 3 % de sel

marin montre généralement une préférence pour le xylane par rapport à la cellulose pour

presque toutes les souches fongiques. Cependant, dans l’étude de (Arfi et al., 2013), il a été

démontré que la présence de 3% de sel marin affectent négativement la capacité de la souche à

produire les activités cellulase et xylanase chez le champignon de mangrove Pestalotiopsis sp.

NCi6. Par contre, ils ont montré que la présence de 3% de sel n’a pas d’effet sur le taux de

croissance. Nous voyons donc que la diversité de réponse est importante entre différents

champignons marins et que dans ces conditions qui sont moins des conditions

Page 96: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

96

environnementales, la réponse semble être souche spécifique. En outre, les champignons sont

connus pour leurs capacités à secréter des enzymes oxydatives qui leurs permettent d’acquérir

une résistance et une tolérance notables aux concentrations importantes des composés

phénoliques, avec la possibilité de les dégrader. Pour ces raisons, plusieurs travaux ont

concentré sur les activités de type laccases provenant champignons d’origine marines,

(Bonugli-santos et al., 2010) ont mentionné la présence d’activité laccase chez Marasmus sp.,

Peniophora sp., et Tinctoporellus. En outre, d’autre études ont rapporté une induction de la

production des laccases en présence de sel tel que les deux laccases de la souche d’origine

marine Pestalotiopsis sp., étudier par (Wikee et al., 2019).

Comme la mesure des activités à partir des sécrétomes afin d’étudier l’adaptation du

champignon aux environnements a montré ces limites (méthode plutôt globale) ; nous avons

complété ces résultats par une analyse protéomique différentielle de cette souche cultivée sur 4

milieux différents, contenant soit de la paille de blé (comme substrat modèle de la biomasse

végétale terrestre), soit de l'herbe marine (comme substrat modèle marin), avec ou sans sel

marin.

L’analyse de ces résultats révèle d’importantes différences de composition entre les sécrétomes

produits à partir des cultures effectuées à partir de paille de blé ou d’herbe marine, mais aussi

en absence et en présence de sel. À titre d'exemple, les activités enzymatiques xylanase

mesurées dans les surnageants de culture en absence de sel sont plus importante avec les herbes

marines comparée à celles effectuée avec la paille de blé, de même qu’en absence de sel.

L’analyse protéomique indique la présence des deux protéines de la famille de GH10

(prot14594 et prot411) avec des cultures sur paille de blé (en majorité) ou sur herbe marine,

mais sans sel. De même, pour les trois GH43. En outre, une activité xylanases a été détectée

avec les herbes marine en présence de sel alors que l’analyse protéomique n’a pas permis

d’identifier une xylanase. Pour le premier résultat contradictoire, nous pouvons émettre

l’hypothèse que les xylanases identifiées sur herbe marine ont une activité spécifique supérieure

à celles produites sur paille de blé. Cette hypothèse peut être vérifiée par production hétérologue

de ces protéines et caractérisation biochimique. Pour le second résultat, nous avons pu manquer

la détection d’une xylanase pouvant être active en milieu salin ; xylanase pouvant être d’intérêt

au niveau scientifique et applicatif.

Concernant les cellulases, l’analyse protéomique montre que le jeu de cellulase est à priori

réduit, du fait de l’absence de membres pour les familles de GH 5, 6, 7 et 12 contrairement à ce

qui observé généralement chez les champignons terrestres. En effet, les activités cellulases

détectées sont plutôt faibles comparées à celles des autres souches et ont été essentiellement

Page 97: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

97

dans les cultures sur de la paille de blé en absence de sel. Les cellulases du sécrétome de S.

lucomagnoense ont été détectée principalement dans des cultures avec paille de blé (excepté 1

GH3 produite dans les deux conditions) et en absence de sel, et les activités mesurées vont

également dans ce sens. Comme dans le cas des xylanases, une faible activité cellulase a été

détectée en présence de sel avec la paille de blé, ce qui pourrait illustrer une nouvelle protéine

non identifiée par notre méthode d’analyse protéomique.

Bien que nous ayons mesuré une activité de type laccase dans les surnageants de culture, aucune

laccase ou peroxydase n’a pu être identifiée dans nos sécrétomes probablement à cause d’une

limite de la méthode ou du fait que ces activités soient reliées à une autre protéine inconnue

autre qu’une laccase ou peroxydase. En analysant la sécrétion fongique des activités auxiliaires

(AA), nous avons détecté un nombre de candidats plus élevé dans les cultures contenant de la

paille de blé, mais un nombre non négligeable a également été détectée dans les cultures

contenant de l'herbe de mer. De plus, le nombre de protéines identifiées dans les conditions

salines s’est trouvé réduit, bien que plus de 50% d'entre elles ont quand même été trouvées dans

ces mêmes conditions. Ce résultat montre la capacité de la souche S. lucomagnoense peut faire

face à ces conditions similaires à celles trouvées dans un milieu marin (herbe marine en

présence de sel). Des études similaires ont été rapporté par (Arfi et al., 2013), sur la souche de

mangrove Pestalotiopsis sp. En effet dans cette étude, ils ont uniquement testé l'effet des

conditions salines sur la physiologie fongique, tandis que dans notre étude, nous avons combiné

l’effets du sel et du substrat de croissance. Si l’on s’intéresse tout d’abord aux protéines

appartiennent à la famille des AA3_2 (aryl alcool et glucose oxydases ou déshydrogénases), on

peut trouver différents profils enzymatiques tel que APMZ2_prot27112 qui est produit

uniquement avecdes cultures contenant de la paille de blé, avec ou sans sel, APMZ2_prot24323

sécrété avec herbe marine sans sel, ainsi que sur la paille de blé avec sel, ou enfin,

APMZ2_prot2229 uniquement sur la paille de blé sans sel. Cette diversité dans la réponse

enzymatique de S. lucomagnoense au sein d'une famille d'enzymes spécifique illustre une

adaptation aux conditions de croissance, c’est à dire en fonction de la nature de la source de

carbone et des conditions physico-chimiques, telles que le sel.

Concernant les protéines les plus sécrétées, nous avons identifié des membres de la famille

GH55 (β-1,3-glucanaseimpliquée dans la morphologie fongique), de GH15-CBM20

(glucoamylase fusionnée à un module de liaison de l'amidon), et de GH13_1 (β-amylase).

D’après nos résultats, ces protéines ont été sécrétées dans toutes les conditions étudiées. Des

travaux précédents ont indiqué l’expression de ces familles dans d'autres sécrétomes comme

par exemple (Poidevin et al., 2014) en étudiant les enzymes produites dans les sécrétomes de la

Page 98: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

98

souche ascomycète Podospora anserina cultivé sur la paille de blé, l'Avicel et la pulpe de

betterave sucrière ils ont indiqué la présence de ces familles (GH55, GH15-CBM20 et

GH13_1). Par contre ces activités enzymatiques ont été absentes dans les sécrétomes du

basidiomycète de la pourriture blanche chez Phanerochaete chrysosporium (Ravalason et al.,

2008).

Des études complémentaires seront nécessaires mais il semblerait que ces protéines aient un

rôle important dans le métabolisme central de certaines souches fongiques.

Un autre résultat original concerne la protéine APMZ2_prot21161 qui est la seule protéine

trouvée dans les cultures uniquement dans des conditions salines. En outre, c’est l'enzyme la

moins abondante révélée par notre analyse protéomique et qui correspond à une alginate lyase

putative (sous-famille CAZy PL7_4). Selon (Pilgaard et al., 2019), cette enzyme est

indispensable pour la dégradation de plusieurs types de polysaccharides d'algues brunes chez

le champignon marin Paradendryphiella salina. Dans un travail précédent, nous avons

également trouvé quatre gènes PL7_4 dans le génome d'un champignon marin, Calcarisporium

sp. KF525, qui suggérait la capacité de cette à dégrader la biomasse des herbes marines (Kumar

et al., 2018). Cette enzyme fait donc partie des enzymes d’intérêt pour étudier l’adaptation du

champignon à son environnement marin.

Page 99: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

99

Characterization of the CAZy Repertoire from the

Marine-Derived Fungus Stemphylium lucomagnoense

in Relation to Saline Conditions

Wissal Ben Ali 1,2, David Navarro 1,3, Abhishek Kumar 4,5, Elodie Drula 1,6,7, Annick Turbé-

Doan 1, Lydie Oliveira Correia 8, Stéphanie Baumberger 9, Emmanuel Bertrand 1, Craig B.

Faulds 1, Bernard Henrissat 6,7,10, Giuliano Sciara 1, Tahar Mechichi 2 and Eric Record 1,*

1 Biodiversité et Biotechnologie Fongiques, Aix-Marseille Université, INRAE, UMR1163,

Marseille 13288, France; [email protected] (W.B.A.);

[email protected] (D.N.); [email protected] (A.T.-D.); [email protected]

mrs.fr (E.D.); [email protected] (E.B.);

[email protected] (C.B.F.); [email protected] (G.S.) 2 Laboratoire de Biochimie et de Génie Enzymatique des Lipases, Ecole Nationale

d’Ingénieurs de Sfax, Université de Sfax, Sfax 3029, Tunisia; [email protected]

(T.M.) 3 INRAE, Aix-Marseille Université, UMR1163, CIRM-CF, Marseille 13288, France 4 Institute of Bioinformatics, International Technology Park, Bangalore 560066, India;

[email protected] 5 Manipal Academy of Higher Education, Manipal 576104, India 6 Architecture et Fonction des Macromolécules Biologiques, Centre National de la

Recherche Scientifique, Aix-Marseille Université, Marseille, France;

[email protected] 7 USC AFMB, Institut National de Recherche Agronomique, Marseille 13288, France 8 AgroParisTech, Micalis Institute, PAPPSO, Université Paris-Saclay, INRAE, Jouy-en-

Josas 78350, France; [email protected] 9 Institut Jean-Pierre Bourgin, INRAE, AgroParisTech, CNRS, Université Paris-Saclay,

Versailles 78000, France; [email protected] 10 Department of Biological Sciences, King Abdulaziz University, Jeddah 21589, Saudi

Arabia

* Correspondence: [email protected]

Received: 21 July 2020; Accepted: 07 September 2020; Published: date

Abstract: Even if the ocean represents a large part of Earth’s surface, only a few studies

describe marine-derived fungi compared to their terrestrial homologues. In this ecosystem,

marine-derived fungi have had to adapt to the salinity and to the plant biomass composition.

This article studies the growth of five marine isolates and the tuning of lignocellulolytic

activities under different conditions, including the salinity. A de novo transcriptome

sequencing and assembly were used in combination with a proteomic approach to characterize

the Carbohydrate Active Enzymes (CAZy) repertoire of one of these strains. Following these

approaches, Stemphylium lucomagnoense was selected for its adapted growth on xylan in

saline conditions, its high xylanase activity, and its improved laccase activities in seagrass-

Page 100: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

100

containing cultures with salt. De novo transcriptome sequencing and assembly indicated the

presence of 51 putative lignocellulolytic enzymes. Its secretome composition was studied in

detail when the fungus was grown on either a terrestrial or a marine substrate, under saline and

non-saline conditions. Proteomic analysis of the four S. lucomagnoense secretomes revealed

a minimal suite of extracellular enzymes for plant biomass degradation and highlighted

potential enzyme targets to be further studied for their adaptation to salts and for potential

biotechnological applications.

Keywords: Marine-derived fungus; Stemphylium lucomagnoense; saline adaptation;

lignocellulose-degrading enzymes; secretome

1. Introduction

Oceans, which represent approximately 70.8% of Earth’s surface, are not characterized by

a high diversity of living organisms when compared with lands. Indeed, Grosberg et al. [1]

reported that over the 1.5 million known species of macroscopic organisms on Earth, about

15% of species are found in oceans, 5% in freshwater, and a larger portion (approximately 80%)

in terrestrial environments. Concerning the fungal kingdom, the same picture can be drawn, as

about 1000 fungal species have been found in oceans and in freshwater, while the terrestrial

habitats would account for more than 106 different species [1]. A few studies have focused on

the exploration of marine fungal diversity, and the number of described species is about a few

hundred Kohlmeyer et al. being one of the first pioneers in their isolation and identification [2].

Many fungi that are found in oceans are also found in terrestrial environments, e.g., Fusarium,

Aspergillus, Trichoderma, or Penicillium [3]. This statement was illustrated by the work of

Schoch et al. (2009), showing by a phylogenetic approach, including obligate marine species

within the Dothideomycetes, that several have recently transitioned from terrestrial ancestors

and that the corresponding transitions have occurred for multiple cases [4]. For this reason, for

fungi isolated from aquatic environments, the term “marine-derived fungi” is often preferred

and used in the literature, as their classification is not always well-established, although many

efforts were made over the years [5]. From an ecological perspective, marine-derived fungi

have been classified as obligate marine fungi, for those growing exclusively in a marine habitat,

and facultative marine fungi, for those isolated from the freshwater or terrestrial origin, and also

from the marine environment. [6,7]. Marine-derived fungi have been shown to be present in

various habitats, such as decayed mangrove woods, algae, salt marshes, seagrasses, deep-sea

sediments, sponges, and fishes [8]. Within these marine environments, fungal communities

Page 101: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

101

have adapted to diverse environmental conditions, very different from terrestrial ones, and

notably high salinity, alkaline pH, low temperature, and eventually high pressure. For such a

reason, their enzymes are expected to be of great interest for more profitable and ecological

industrial bioprocesses, operated, for example, in non-pure waters at neutral or basic pH [9]. As

such, marine fungi have been screened for retrieving original enzymes among amylases,

chitinases, cellulases, xylanases, laccases, and many other potential biocatalysts [10]. In

general, it was showed that their biochemical properties differ from those of catalysts isolated

from corresponding strains isolated on lands, for instance, presenting activity in alkaline, low

temperature, and saline conditions [10]. Marine-derived enzymes, as already assessed for their

homologues from terrestrial fungi, could be of great interest in industrial sectors, such as the

pulp and paper, tanning, and textile industries, whose processes involve high saline and alkaline

conditions.

To survive under saline conditions, marine-derived fungi have likely developed

physiological adaptations facilitating cellular homeostasis in these environments and secreted

enzymatic machineries, active on biomass in marine habitats [11]. However, only a few studies

describe the potential of marine-derived fungi to produce lignocellulolytic enzymes, which are

key players of organic matter degradation in the sea [10–12]. A few of these strains have been

studied at the genomic level, such as Scopulariopsis brevicaulis,[13] Cadophora malorum [14]

Calcarisporium sp., and Pestalotiopsis sp. [15]. For instance, it has been suggested that the

marine-derived fungi Pestalotiopsis sp. and S. brevicaulis have conserved a metabolism relying

on the breakdown of terrestrial plant biomass, while Calcarisporium sp. has adopted a different

enzyme repertoire specialized into algal and animal biomass degradation. The latter reflects a

lifestyle-oriented either towards parasitism or endophytic growth, or towards the necrotrophic

use of algae or animals.

Few studies tried to gain insight into the adaptation of fungal enzymatic cocktails to

degrade either terrestrial or marine complex carbon sources in saline conditions. Within the

context of plant biomass biorefinery, wheat straw has already been used as a model terrestrial

substrate to induce the production of fungal ligninolytic enzymes and their identification by a

proteomic approach [16]. As a model for marine substrate, we selected is Cymodocea nodosa,

an obligate underwater seagrass belonging to the family Cymodoceaceae, which plays essential

roles in nutrient cycles, in preventing coastline erosion, and in providing habitats and hatcheries

to marine life [17]. It naturally grows in Mediterranean coasts, as well as in the sites where we

collected the five fungal isolates of our study. Finally, although micro-organisms drive the

marine carbon cycle and subtle equilibria exist between microbial metabolism and carbon

Page 102: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

102

sequestration in coastal ecosystems [18], only a few examples can be found in the literature

addressing the association of fungi to coastal plants [19], genomic analysis of marine-derived

fungi [13–15], and proteomic studies of marine fungal enzymes involved in plant biomass

degradation [12,20,21].

The main objectives of our work were to get insight into lignocellulose degradation by

marine-derived fungi and to assess whether and how fungal enzymatic machineries adapt to

saline conditions. In a previous study, five marine-derived fungal strains were isolated from

Tunisian coasts and identified by a phylogenetic approach, and the adaptation of laccase-like

activities in their secretome was assessed, in response to several factors, including salt

conditions [22]. In this work, we study the growth of the five isolates and the tuning of

lignocellulolytic activities under different conditions. S. lucomagnoense was then selected to

follow the adaptation of its secretome composition when the fungus was grown on either a

terrestrial (wheat straw) or a marine (seagrass) substrate, under saline and non-saline conditions.

2. Results

2.1. Effect of Carbon Sources and Sea Salt on Fungal Growth

The radial growth of five fungal strains isolated from marine environments [22], namely,

Stemphylium lucomagnoense, Aspergillus nidulans, and three Trichoderma asperellum strains

(called T. asperellum1 (Tas 1), T. asperellum2 (Tas 2) and T. asperellum3 (Tas 3)), was

evaluated. We followed and compared fungal growth on two different carbon sources, xylan,

and carboxymethylcellulose (CMC), in the presence or absence of sea salt (Figure 1). The

experiments were performed in triplicate for subsequent statistical analysis of data.

Page 103: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

103

Figure 1. The radial growth rate of five isolated fungi: Three Trichoderma asperellum

strains (Tas1, 2 and 3), Stemphylium lucomagnoense (Slu), and Aspergillus nidulans

(Ani). Growth is measured on two different carbon sources, either xylan or

carboxymethylcellulose (CMC), in the absence or presence of sea salt. Groups with

different letters exhibit significantly different growth rates at a 95% confidence

interval according to a Kruskhal–Wallis rank sum test, followed by a Dunn posthoc

pairwise comparison test.

It can be seen that these strains were able to grow similarly on xylan in the absence and the

presence of sea salt. However, while a slight reduction of fungal growth was observed for the

three T. asperellum strains (from 0.63 cm/day to 0.49 cm/day) and A. nidulans (from 0.16

cm/day to 0.13 cm/day), S. lucomagnoense were not significantly affected by the salinity of the

medium (0.27 cm/day) (Figure 1A). The five strains were also able to grow on CMC as the sole

source of carbon, in the absence or presence of sea salt. Whereas for the three T. asperellum

strains, no significant difference was observed in non-saline versus saline conditions, salt

inhibited growth of A. nidulans, and improved that of S. lucomagnoense, from 0.29 cm/day to

0.52 cm/day (Figure 1B).

2.2. Effect of Carbon Sources and Sea Salt on Lignocellulolytic Activities

In parallel, lignocellulolytic activities were assessed for liquid cultures of the five strains

grown in either non-saline (RHI medium) or saline (RHI plus 3% w/v sea salt) conditions on

two different carbon sources, wheat straw, and seagrass. The potential towards the hydrolysis

of azo-xylan (endo-xylanase activity) and azo-CMC (endo-cellulase activity), as well as

towards the oxidation of 2,2'-azino-bis(3-éthylbenzothiazoline-6-sulphonique) (ABTS)

(laccase-like activity), was assessed for secretomes from fungi grown for nine days on either

wheat straw or seagrass (Figure 2). The experiments were performed in triplicate for subsequent

statistical analysis of data.

Page 104: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

104

Figure 2. Screening of lignocellulolytic activities in the supernatant of liquid cultures

of five isolated fungi (Trichoderma asperellum, Tas1, 2, and 3 Stemphylium

lucomagnoense, Slu and Aspergillus nidulans, Ani). Enzymatic activity was tested

after nine days of growth on either wheat straw or seagrass, in either non-saline (RHI,

black bars) or saline (RHI-salt with 3% sea salt, grey bars). Xylanase, cellulase, and

laccase-like activities were assessed spectrophotometrically, by following azo-xylan

(A) and azo-CMC (B), hydrolysis at 590 nm, and ABTS oxidation (C) at 420 nm. For

each activity, groups with different letters exhibit significantly different activity at a

95% confidence interval according to a Kruskhal–Wallis rank sum test, followed by a

Dunn posthoc pairwise comparison test. The results of Dunn tests are to be found in

the supplementary data (Table S1).

Differences in xylanase activities (Figure 2A) were not pronounced when comparing

cultures on wheat straw and seagrass, but saline conditions generally inhibited xylanase

activities, as observed for laccase-like activities. When grown on wheat straw, T. asperellum

strains showed the highest activities, followed by A. nidulans and S. lucomagnoense,

respectively. On the other hand, azo-xylan hydrolysis from seagrass cultures of S.

Page 105: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

105

lucomagnoense was by far the most efficient. For cellulase activities, no significant differences

could be seen, probably because the standard deviations were high in our test conditions. It

would appear that cellulase activities were higher in cultures grown on seagrass in non-saline

conditions (Figure 2B), and that T. asperellum and A. nidulans, showed the highest ones For

laccase-like activities (Figure 2C), results show that globally in saline condition, the culture

medium reduced the secretome activities for all strains except for S. lucomagnoense cultured

on seagrass, confirming our previous results [22]. In general, the three T. asperellum strains

showed the highest activities, and A. nidulans the lowest. In addition, laccase-like activities

were much higher for cultures grown on wheat straw.

2.3. cDNA Library Construction and Sequencing, and Annotation of the Lignocellulolytic

Enzyme Set from the Stemphylium Lucomagnoense Proteomes

A more detailed analysis of secreted enzymes in response to growth conditions was

conducted on one strain only. In our search of a secreted enzymatic machinery with original

features, with a focus on enzymes with novel properties, S. lucomagnoense was selected based

on: (i) Its growth response in saline conditions that was either unaffected or improved on xylan

and CMC, respectively (Figure 1); (ii) its highest xylanase activity among the five strains from

cultures on seagrass; both in the presence and absence of sea salt (Figure 2A); and (iii) its

secreted laccase-like activity which was found to be slightly improved in cultures on seagrass

with sea salt (Figure 2C). These characteristics, in fact, point to the potential retrieval of novel

microbial and enzymatic features of interest for industrial applications, deriving from S.

lucomagnoense adaptation to the marine environment. As no genomic data are available for this

fungus, a representative cDNA library was constructed and sequenced using the approach

developed for the mangrove fungus, Pestalotiopsis sp. [12]. Briefly, the transcriptome (total

RNAs were extracted from the various growth condition sand pooled together before

sequencing) was sequenced to prepare the cDNA library (replacing the genome) to identify the

proteins obtained from the proteome and not to quantify the expression of the various genes. In

addition, the cDNA library was normalized so that the read counts of each transcript could not

be determined. The datasets of this study were deposited under National Center for

Biotechnology Information (NCBI) BioSample accession ID: SAMN15897915 with

corresponding NCBI BioProject accession ID: PRJNA659110. The corresponding proteins

were identified using the CAZy database (www.cazy.org), and the resulting protein database

was used to identify, by mass-matching, the proteins obtained from a proteomic mass

spectrometry analysis.

Page 106: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

106

To capture the largest possible number of transcripts, a normalized cDNA library was

prepared from total RNAs isolated from pooled samples taken after 2, 4, 6, 8, and 10 days of

culture for each condition. This library was sequenced using the Illumina technology (2 x 150

bp) (Illumina, San Diego, USA) with an average of 300 million paired-end sequences. After the

initial quality assessments, de novo transcriptomic assembly was achieved using the de novo

assembler suite from the CLCBio Genomic Workbench version 11

(https://digitalinsights.qiagen.com) (Qiagen, Hilden, Allemagne). In this de novo

transcriptomic assembly, a total of 520,000,000 reads were assembled in 350,657 contigs. The

N50 for the contigs is 504 bp, and an average length of 316 bp (Table 1). The assembled contigs

sequences are available at GitHub URL as https://github.com/drabhishekkumar/Stemphylium-

lucomagnoense-transcriptomics.

Table 1. Summary of assembled contig statistics for de novo transcriptome of marine

Stemphylium lucomagnoense.

Assembled Contig Statistics

Total length of

contigs 110,739,726 bp

Total number of

contigs 350,657

N25 stats 25% of total contig length is contained in the 5614 contigs > =

2983 bp

N50 stats 50% of total contig length is contained in the 26298 contigs > =

504 bp

N75 stats 75% of total contig length is contained in the 142056 contigs > =

176 bp

Total GC count 59,818,129 bp

% GC 54.02

In order to obtain an expert and accurate annotation of the lignocellulolytic enzymes

present in the transcriptome, translated transcripts were compared to the entries in the CAZy

database (www.cazy.org). Using 1D electrophoresis followed by LC-MS/MS analysis, 51

secreted S. lucomagnoense proteins were identified as belonging to one of the CAZy classes.

CAZymes, including glycoside hydrolases (GHs), carbohydrate esterases (Ces), polysaccharide

lyases (PLs), carbohydrate-binding modules (CBMs), glycosyl transferases (GTs), and

auxiliary activities (Aas), are, in fact, microbial enzymes involved in complex carbohydrate

breakdown and assembly, and in particular in lignocellulose degradation and transformation.

Page 107: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

107

Among the S. lucomagnoense CAZymes, 38 GHs, 3 Ces, 1 PLs, and 7 Aas and 13 CBMs,

appended to an enzymatic module or not, were identified, including multi-modular proteins

(Table 2, see at the end of the manuscript).

Page 108: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

108

Table 2. CAZymes identified in Stemphylium lucomagnoense secretomes grown on either seagrass or wheat straw, in saline and non-

saline conditions.

Accession

Number

Number of Total

Spectra

Number of Unique

Peptides Predicted Protein Functions Predicted Family

(Subfamily)* Induction

W/Ws S/Ss W/Ws S/Ss

APMZ2_prot13181 222/101 26/13 75/43 16/10 Glucoamylase GH15-CBM20 S/Ss

W/Ws

APMZ2_prot912 110/53 17/6 41/30 14/6 Copper radical oxidase AA5_1 S/Ss

W/Ws

APMZ2_prot15973 92/56 15/10 33/25 9/8 β-1,3-glucanase GH55 S/Ss

W/Ws

APMZ2_prot2472 58/16 10/7 24/13 9/7 α-amylase GH13_1 S/Ss

W/Ws

APMZ2_prot14594 50/0 3/0 31/0 3/0 β-1,4-xylanase GH10 S W

APMZ2_prot3103 36/8 7/0 15/7 6/0 α-mannosidase GH47 S W/Ws

APMZ2_prot1893 34/5 2/0 28/5 2/0 α-L-rhamnosidase GH78 S W/Ws

APMZ2_prot27112 33/16 0/0 23/15 0/0 Glucose/methanol/choline oxidoreductase (GMC) AA3_2 W/Ws

APMZ2_prot4629 29/18 5/8 20/13 5/6 Pyrroloquinoline quinone-dependent oxidoreductase AA12 S/Ss

W/Ws

APMZ2_prot29015 28/0 0/0 22/0 0/0 α-glucosidase GH31 W

APMZ2_prot1520 20/0 2/0 18/0 2/0 β-1,4-glucosidase GH3 S W

APMZ2_prot21697 15/2 0/0 12/2 0/0 β-D-glucosaminidase GH20 W/Ws

APMZ2_prot29106 15/0 0/0 12/0 0/0 α-glucosidase GH31 W

Page 109: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

109

APMZ2_prot275 13/0 3/0 10/0 3/0 Chitin deacetylase CBM18-CE4-CBM18-

CBM18 S W

APMZ2_prot24323 12/0 2/0 11/0 2/0 Glucose/methanol/choline oxidoreductase (GMC) AA3_2 S W

APMZ2_prot2902 12/5 0/0 4/0 0/0 α,α-trehalase GH37 W/Ws

APMZ2_prot3532 11/0 0/0 9/0 0/0 β-1,4-glucosidase GH3 W

APMZ2_prot3750 11/0 0/0 9/0 0/0 β-1,4-glucosidase GH3 W

APMZ2_prot15280 11/0 0/0 10/0 0/0 β-1,4-glucosidase GH3 W

APMZ2_prot8136 10/3 2/0 8/3 2/0 Rhamnogalacturonyl hydrolase GH105 S W/Ws

APMZ2_prot26178 9/0 2/0 8/0 2/0 Endo/Exo-β-1,4-glucanase GH55 W/S

APMZ2_prot15779 9/0 0/0 5/0 0/0 α-mannosidase GH47 W

APMZ2_prot27204 8/8 0/2 7/7 0/2 Glucoamylase GH15-CBM20 Ss W/Ws

APMZ2_prot7619 8/0 2/0 8/0 2/0 Feruloyl esterase CE1 S W

APMZ2_prot18739 8/0 0/0 6/0 0/0 Carbohydrate Binding CBM50-CBM50-

CBM50 W

APMZ2_prot8482 7/4 0/0 7/4 0/0 β-1,3-1,4-glucan endo-1,3- β-glucosidase GH17 W/Ws

APMZ2_prot17304 7/0 3/0 6/0 3/0 β-1,3-galactanase GH43_24-CBM35 S W

APMZ2_prot11667 7/4 0/0 7/4 0/0 β-glucuronidase/heparanase GH79 W/Ws

APMZ2_prot17211 7/0 0/0 7/0 0/0 β-L-arabinofuranosidase GH142 W

APMZ2_prot21080 6/5 0/0 5/5 0/0 Lytic polysaccharide mono-oxygenase (LPMO) AA11 W/Ws

APMZ2_prot9402 6/0 0/0 6/0 0/0 α-L-arabinofuranosidase GH51 W

APMZ2_prot13544 6/0 0/0 3/0 0/0 α-mannosidase GH47 W

APMZ2_prot21512 5/2 0/0 4/0 0/0 β-D-glucosaminidase GH20 W

Page 110: Introduction générale - Thèses

Résultats - Chapitre 2

110

APMZ2_prot23159 5/0 0/0 5/0 0/0 Carbohydrate-binding CBM50 W

APMZ2_prot27520 5/0 0/0 5/0 0/0 β-1,4-glucosidase GH1 W

APMZ2_prot7701 4/0 2/2 4/0 2/2 Chitin deacetylase CE4-CBM18-CBM18 S/Ss W

APMZ2_prot6391 4/0 0/0 4/0 0/0 Lacto-N-biosidase GH136 W

APMZ2_prot20074 4/0 0/0 4/0 0/0 Lacto-N-biosidase GH136 W

APMZ2_prot9251 4/0 0/0 4/0 0/0 Chitinase GH18 W

APMZ2_prot29026 4/0 0/0 4/0 0/0 Carbohydrate esterase CE15 W

APMZ2_prot1535 4/0 0/0 3/0 0/0 β-1,3-1,4-glucan endo-1,3-β-glucosidase GH17 W

APMZ2_prot16320 3/0 3/0 3/0 3/0 α-glucosidase GH31 S W

APMZ2_prot5721 3/0 0/0 3/0 0/0 α-L-rhamnosidase GH78 W

APMZ2_prot21603 3/0 0/0 3/0 0/0 α-L-arabinofuranosidase GH43_26 W

APMZ2_prot411 3/0 0/0 3/0 0/0 β-1,4-xylanase CBM1-GH10 W

APMZ2_prot2229 3/0 0/0 3/0 0/0 Glucose/methanol/choline oxidoreductase (GMC) AA3_2 W

APMZ2_prot19857 2/0 0/0 2/0 0/0 Dextranase/isopullulanase GH49 W

APMZ2_prot23037 2/0 0/0 2/0 0/0 α-L-arabinofuranosidase/β-D-xylosidase/α-L-

arabinanase/β-D-galactofuranosidase GH43_22-GH43_34 W

APMZ2_prot3876 2/0 0/0 2/0 0/0 β-D-glucosaminidase GH20 W

APMZ2_prot11475 0/6 0/0 0/6 0/0 Glucooligosaccharide oxidase AA7 Ws

APMZ2_prot21161 0/3 0/3 0/3 0/3 Alginate lyase PL7_4 Ss Ws

W wheat straw, Ws wheat straw with 3% sea salt, S seagrass, Ss seagrass with 3% sea salt, GH glycoside hydrolase, PL polysaccharide

lyase, AA auxiliary activities, CE carbohydrate esterase, CBM carbohydrate-binding module, GMC glucose/methanol/choline

oxidoreductase, LPMO lytic polysaccharide mono-oxygenase. * Families were assigned according to the CAZy database.

Page 111: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

111

2.4. Enzyme Distribution in Secretomes from Cultures on Wheat Straw and Seagrass, in

Saline and Non-Saline Conditions

To gain insight into the S. lucomagnoense enzyme machinery acting on lignocellulose, the

distribution of enzymes retrieved by proteomic analysis in the four different growth conditions

was determined. This analysis was carried out on four specific secretomes, i.e., S.

lucomagnoense cultures produced on either wheat straw (as model terrestrial plant biomass

substrate) or seagrass (as model marine substrate), with or without 3% sea salt (Figure 3). Out

of the 51 identified proteins, 50 (98%) and 17 (33%) proteins were produced on wheat straw in

non-saline and saline conditions, respectively, showing a negative pressure of sea salt on protein

production (Figure 3). For seagrass cultures, overall, even fewer proteins were identified in the

secretomes produced in non-saline and saline conditions, i.e., 17 (33%) and 8 (15.6%),

respectively. Five CAZymes were produced in all the tested conditions (10%).

Figure 3. Venn diagram representing numbers of CAZymes identified in Stemphylium

lucomagnoense secretomes grown on either seagrass (S/Ss) or wheat straw (W/Ws),

in saline (Ss/Ws) and non-saline (S/W) conditions.

In more detail, all the identified proteins were produced in cultures grown on wheat straw,

and only 19 (37%) on seagrass (Figure 3). No protein was exclusively found from cultures

grown on seagrass, while 25 (49%) were exclusively found in wheat straw cultures, for instance,

one member of family GH31 (APMZ2_prot29015) and three of family GH3

(APMZ2_prot3532, 3750, 15280) for the most abundant proteins (Table 2). For proteins

identified in secretomes grown on wheat straw, 34 (66.7%) were exclusively identified in non-

Page 112: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

112

saline cultures, as for instance, one member of the family GH78 (APMZ2_prot5721). For

seagrass cultures, only two proteins were exclusively identified in saline conditions. Only one

protein, PL7_4 (APMZ2_prot21161), was exclusively identified in saline conditions from

cultures grown on both wheat straw and seagrass.

Considering the CAZyme family repartitions in cultures grown on wheat straw, the

production of GHs was drastically inhibited with 37 to 11 members, and a lower pressure was

observed on Aas (7 to 5) (Figure 4). Of the two CE (carbohydrate esterase) members found in

wheat straw cultures, none were found in saline conditions. Related to seagrass cultures, the

ratio was equivalent to 11 GH (glycoside hydrolase) members against 4 found in non-saline

versus saline conditions. In addition, one-third of the Aas was found in saline conditions. The

unique CE member identified in seagrass cultures was found in both conditions. The only CAZy

member found exclusively in saline conditions is the PL member already cited

(APMZ2_prot21161).

Figure 4. Distribution of CAZymes in Stemphylium lucomagnoense secretomes grown

on either wheat straw in non-saline (A) and saline (B) conditions, or on seagrass in

non-saline (C) and saline (D) conditions. “Others” include enzymatic activates and

proteins, such as PLs and CBMs.

Page 113: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

113

Cellulases are a wide and heterogeneous group of enzymes, encompassing a large number

of phylogenetically diverse proteins families. In S. lucomagnoense secretomes, only GH1

(APMZ2_prot27520) and GH3 (APMZ2_prot1520, 3532, 3750, 15280) accessory enzymes to

cellulose degradation were found, but no members of families GH5, 6, 7 and 12 for instance,

unlike normally found in most terrestrial lignocellulose degrading fungi. The five GH1 and

GH3 enzymes were mainly produced when S. lucomagnoense was grown on wheat straw, with

the exception of protein 1520, which was also found when seagrass was used as a growth

substrate. No cellulases were identified in saline conditions though. Besides cellulases, other

carbohydrate degrading enzymes were present in the secretome of S. lucomagnoense, such as

GH18 members. Family GH18, generally found in filamentous fungi, includes chitinases and

can be appended to carbohydrate-binding modules (CBMs) of family CBM18. Modules of

family CBM18 have been demonstrated to bind to chitin and to be involved in fungal processes,

such as cell wall degradation and modification, spore germination, tip growth, hyphae

branching, spore differentiation, and autolysis [23]. In the S. lucomagnoense proteome, the

CBM18 module was found in two multi-modular proteins (APMZ2_prot275 and 7701), fused

to carbohydrate esterase domains (CE4). Family CE4 contains putative chitin deacetylases,

which are known to be involved in cell-wall chitosan biosynthesis in Mucorales, by action in

tandem with chitin synthases of the glycoside transferase family GT2 [24]. Strikingly, another

carbohydrate-binding module, CBM50, was found as a unique module or in tandem as a

trimodular protein (APMZ2_prot23159 and 18739, respectively). CBM50 is a module of

approximately 50 residues, generally grafted to various enzymes that cleave chitin or

peptidoglycan, including families GH18, 19, 23–25, and 73. When not associated with other

enzymatic modules, CBM50, like CBM18, is involved in the recognition or binding of chitin

and prevents hydrolysis of the fungal cell wall by plant chitinases, therefore interfering with

chitin-triggered host immunity [25].

When considering candidate hemicellulases, two putative xylanases were identified as

members of family GH10 (APMZ2_prot14594 and 411), appended to a carbohydrate-binding

module of family CBM1, and one α-L-arabinofuranosidase (family GH51, APMZ2_prot9402).

Family GH43 was also particularly well represented in the S. lucomagnoense secretomes, with

four representatives. This family includes α-L-arabinofuranosidase, β-D-xylosidase, α-L-

arabinanase, β-D-galactosidase, and many other enzymes involved in hemicellulose and pectin

debranching and degradation [26]. Among the four GH43 representatives, the most abundant

was APMZ2_prot17304 (GH43_24-CBM35), which is a hypothetical β-1,3-galactosidase fused

to a CBM35 module, known to bind 1,3-β-D-galactose. The second most abundant

Page 114: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

114

representative of the family in S. lucomagnoense belongs to subfamily GH43_26

(APMZ2_prot21603), and the two-last retrieved GH43 domains were associated with a

bimodular protein, GH43_22-GH43_34 (APMZ2_prot23037). GH43_34 modules are most

associated with another GH43 domain, but the resulting fusion proteins are not characterized,

although bacterial GH43_34 members have been described as α-L-arabinofuranosidases [27].

All S. lucomagnoense enzymes involved in hemicellulose degradation are also found mainly in

cultures grown on wheat straw, with the exception of two proteins (APMZ2_prot14594 and

17304, i.e., the most abundant hemicellulases in the analyzed secretomes), which were found

both on seagrass and wheat straw.

Among Auxiliary Activities (Aas), a copper radical oxidase (CRO, APMZ2_prot912) was

produced in a relatively large amount as compared to other representatives in all the culture

conditions tested. This protein is predicted to be phylogenetically related to glyoxal oxidases

(GLOXs, CAZy subfamily AA5_1) [28]. CROs are metalloenzymes containing one copper

metal ion. While GLOX enzymes have been biochemically characterized [29,30], other copper

radical oxidases (CRO1 to CRO6) are still uncharacterized proteins of unknown function [31].

Two more proteins well expressed from S. lucomagnoense (APMZ2_prot27712 and 24323)

were identified as putative aryl alcohol oxidases (AAOs) (CAZy subfamily AA3_2). These two

proteins respectively appeared in cultures grown wheat straw either with or without sea salt, or

on both wheat straw and seagrass. The AA3 family is still not completely characterized, and

recently 3 AAO-like enzymes were shown to act as aryl alcohol quinone oxidoreductases

(AAQOs), displaying a preference for quinones as electron acceptors, and lower reactivity

towards molecular oxygen as typically observed for AAO [32]. In addition, glucose oxidases

and dehydrogenases were found in subfamily AA3_2, and as such, further biochemical

characterization will be required to precisely annotate these two S. lucomagnoense enzymes. A

hypothetical pyrroloquinoline quinone (PQQ)-dependent oxidoreductase (AA12,

APMZ2_prot4629) was also identified in S. lucomagnoense secretomes. PQQ-dependent

enzymes were only recently found and described in fungi. They catalyzed the oxidation of

various sugars, and their three-dimensional structure was recently elucidated [33,34]. One

member of this family, the PQQ-dependent pyranose dehydrogenase from Coprinopsis cinerea

(CcPDH), was demonstrated to sustain the catalytic cycle of a lytic polysaccharide mono-

oxygenase (LMPO) [35]. In fact, LPMOs can complete their catalytic cycle and catalyze the

oxidative cleavage of glycosidic bonds only if external electron donors are available [36,37].

As an example, it was shown that CcPDH activates the C-1-oxidizing LPMO 9F and the C-4-

oxidizing LPMO 9C from Neurospora crassa by direct electron transfer from the AA12 and

Page 115: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

115

through the AA8 (c cytochrome) domain [35]. In our study, the AA12 protein was found in all

conditions tested, and one LMPO (CAZy family AA11, APMZ2_prot21080) was also

identified in secretomes produced on wheat straw in either saline or non-saline conditions. One

AA11 LMPO was demonstrated to be involved in the hydrolysis of chitin chains, and C-1

oxidative cleavage has been demonstrated for a member of this family from Aspergillus oryzae

[38]. Chitin is present in the exoskeleton of arthropods, as well as in the fungal cell wall. The

function and the enzymatic partners of AA11 enzymes in marine fungi are still to be elucidated.

However, AA3_2 and AA12 enzymes found in S. lucomagnoense secretomes are reasonably

good candidates [37].

Among the most abundant proteins, a member of family GH55 (APMZ2_prot 15973) was

identified. Members of this family include endo/exo-β-1,3-glucanases, which have a general role

in morphogenesis, and more specifically, in cell wall softening during conidial formation or

fruiting body development [39,40]. They were also shown to possess potential antifungal activity

with a degradative effect on cell walls [41]. GH55 enzymes display a broad range of specific

activities, including laminarin hydrolase activities. Laminarin is a storage glucan found in brown

algae (Phaeophyceae) and is formed of a glucan chain, made of β-1,3-linked glucose, with β-1,6

branches. It represents 10–45% of microalgal biomass, and as such, a key component of food

chains and the carbon cycle in the oceans [42]. Not surprisingly, these enzymatic activities have

already been found in marine-derived fungi [43], as well as amylase activities [44]. These

activities are also present in S. lucomagnoense secretome, with a GH15-CBM20 glucoamylase

(carrying a starch binding module, APMZ2_prot13181) and a GH13_1 β-amylase

(APMZ2_prot2472). To conclude, the less expressed S. lucomagnoense protein is a member of

family PL7 (APMZ2_prot21161) identified in cultures grown on both wheat straw and seagrass,

but exclusively in saline conditions. This enzyme is a putative alginate lyase, an important

enzyme used by marine-derived fungi to degrade brown algae biomass [20].

3. Discussion

The objective of the present study was to provide new insight into the lignocellulose

enzyme machinery of marine-derived fungi, to understand how they adapted to process biomass

in saline conditions. For this purpose, we screened five fungal strains isolated from the Tunisian

coast [22]. Based on a microbial approach and on enzyme activity screening, we selected S.

lucomagnoense for its adapted growth on xylan in saline conditions, its higher xylanase activity,

and its improved laccase (seagrass-containing cultures) and cellulase (wheat straw-containing

cultures) activities in the presence of sea salt. The screening of marine-derived isolates showed

Page 116: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

116

that the five strains can use xylan and cellulose for growth, and that they secreted the

corresponding activities in the extracellular medium to degrade and use these substrates. Other

marine-derived fungi, such as Cadophora sp. TS 2, Emericellopsis sp. TS 11 and

Pseudogymnoascus sp. TS 12 isolated from the deep-sea sponge Stelletta normani, were

previously demonstrated to possess lignocellulolytic properties without striking differences in

their growth profiles, on either CMC or xylan [11]. This study showed no effect on fungal

growth for sodium chloride up to 0.5 M, but growth inhibition occurred for NaCl concentrations

above 1 M. Wang et al. (2016) [45] also studied the effect of various substrates on the growth

of six marine-derived fungi: Calcarisporium sp. KF525, Tritirachium sp. LF562, Bartalinia

robillardoides LF550, Penicillium pinophilum LF458, Scopulariopsis brevicaulis LF580 and

Pestalotiopsis sp. KF079. For almost all fungal strains, grown in 3% sea salt, a preference for

xylan over cellulose was generally showed, unlike in our results. Batista-Garcia (2017) [11]

also showed no impact on cellulase and xylanase activities at 0.5 M NaCl. At higher salt

concentrations, however, the two enzyme profiles diverged, showing strong inhibition of

cellulases, and different behavior of xylanases: Strong inhibition of xylanases from Cadophora

sp. TS, slight activation of those from Pseudogymnoascus sp. TS 12, and activation between 1

and 2 M NaCl of xylanases from Emericellopsis sp. TS 11, suggesting that each strain adopted

a different enzymatic strategy for degrading plant biomass in saline conditions. Arfi et al. [12]

reported that sea salt (3% w/v) has a negative effect on cellulase and xylanase activities of the

mangrove fungus Pestalotiopsis sp. NCi6 without effect on fungal growth rate. Even with 6%

salt, a 2-day-latency phase was observed—but without impact on the final growth rate. Arfi et

al. [12] suggested that this fungal ability to metabolize the carbohydrate substrates was not

affected by salt. Finally, other studies of xylanase production or of xylanase activities of cell-

free supernatants could be found from other marine-derived fungi as from Trichoderma

pleuroticola 08ÇK001 strain isolated from Mediterranean coastal sediments [46], but a few

reports are available for cellulases [47]. Several reports previously focused on laccase-like

activities, summarized in a recent review on marine-derived micro-organisms [48], and one

specifically dedicated to marine-derived fungi [10]. For instance, Bonugli-Santos et al. reported

laccase activities from Marasmus sp., Peniophora sp. And Tinctoporellus [49], but they pursued

no further characterization. They also optimized the production of laccases from Mucor

racemosus with an optimum at 4 M NaCl [50]. In contrast, a laccase from Trematosphaeria

mangrovei, isolated from mangroves, was inhibited (50%) by 1 mM NaCl only [51]. Finally,

saline conditions enhanced the activities of two laccases, the purified forms of the marine-

derived fungus Pestalotiopsis sp., for sea salt concentration up to 5% [52].

Page 117: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

117

Assaying enzyme activities in fungal secretomes to study the fungal adaptation to saline

environments has limitations, as the method reflects the global activity of potentially diverse

enzymatic machineries possessing different properties. To better understand the adaptation of

S. lucomagnoense at the enzyme level, we used proteomic analysis, as previously done for the

mangrove fungus Pestalotiopsis sp. NCi6 [12]. This mangrove fungus belongs to the order

Pleosporales [17,53] (Dothideomycetes), which includes marine-derived fungi and a majority

of terrestrial species [4]. We first sequenced and assembled the transcriptome of Pestalotiopsis

sp. Transcribed genes were identified and functionally annotated using the CAZy database [54]

and used to identify secreted enzymes by matching LC-MS/MS data.

The correlation between the CAZyme repertoire identified in secretomes and growth

phenotypes is not always clear, and the absence or incomplete transcriptomic and proteomic

data might be claimed responsible in these specific cases, yet comparing proteomes from the

four culture conditions provides an interesting insight into the adaptation on fungal secretomes

to saline conditions. As an example, higher xylanase activities were found in secretomes from

cultures in non-saline conditions, on both wheat straw and seagrass, indicating inhibition by sea

salt added to the culture medium. Accordingly, APMZ2_prot14594 and prot411 (family GH10)

are identified in proteomic data from these conditions (the latter on wheat straw only). A similar

scenario was found for three GH43 xylanases. Intriguingly, xylanase activities were higher in

cultures grown on seagrass, but the number of spectra was lower (for APMZ2_prot14594 and

prot17304), suggesting lower protein secretion, but higher enzyme activity in saline conditions.

To check this hypothesis, gene cloning and recombinant protein purification would be required,

followed by enzyme characterization to understand the effect of salt on enzymatic activity.

Using this approach, in a previous study on two laccases from Pestalotiopsis sp. KF079,

isolated from the Baltic sea mudflats, we observed concomitant enzyme activation in saline

conditions and the presence of highly charged, negative electrostatic protein surfaces [52], as

studied at the molecular level for a cellobiohydrolase (GH7) from the marine wood borer

Limnoria quadripunctata [55]. Other hemicellulases were identified, such as the feruloyl

esterase (APMZ2_prot7619 produced in both carbon sources without salt) as the two other

hemicellulases candidates (APMZ2_prot17211 and APMZ2_prot29026) that were identified

only on wheat straw cultures without salt.

Cellulase activities of S. lucomagnoense were rather low compared to other marine-derived

isolates screened in our study. Only one and four members of families GH1 and GH3, enzymes

accessory to cellulose degradation, respectively, were identified in secretomes. No

representatives of GH families 5, 6, 7, and 12 were found, unlike usually seen with terrestrial

Page 118: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

118

fungi. Four members were only found in cultures without salt of S. lucomagnoense grown on

wheat straw, and one (APMZ2_prot1520) from both substrates, meaning that the cellulolytic

ability of the fungus is limited or that these families contain cellulases never described before.

Considering the second hypothesis, the cloning of the corresponding genes and the

characterization of the recombinant enzymes will be required. In line with these data, cellulase

activity was mainly detected in cultures without sea salt on wheat straw, and less, on seagrass

only. Although a similarly low cellulase activity was found in cultures on wheat straw in saline

conditions, no candidate cellulase was identified in the secretome. This possibly points to the

sensitivity limit of our combined transcriptomic-proteomic approach, because of undetected

transcript domains, as previously hypothesized in our previous study [12].

Although laccase-like activity was detected in S. lucomagnoense secretomes from cultures

grown on either wheat straw or seagrass, in any secretome, neither laccase-like (AA1) nor

peroxidase-like (AA2) enzymes, also able to oxidize ABTS, were identified. This finding

suggests that the oxidase responsible for ABTS oxidation was undetected, maybe for the reason

just cited above as several transcripts were identified as encoding putative laccases in S.

lucomagnoense transcriptome. Analyzing fungal secretion of Auxiliary Activities, the number

of candidates was higher in wheat-containing cultures, but a large part was also found in

seagrass-containing cultures. The number of identified proteins was reduced in saline

conditions, but still, more than 50% of them were found, suggesting that S. lucomagnoense can

cope with marine mimicking conditions. Something similar was also seen in the work of Arfi

et al. [12] on the mangrove fungus Pestalotiopsis sp. In that work, we only tested the effect of

saline conditions on fungal physiology, while in our study, we combined the salt and the carbon

substrate effects. Two enzymes, APMZ2_prot912 (family 5_1, CRO) and APMZ2_prot4629

(family AA12, pyrroloquinoline-quinone (PQQ)-dependant oxidoreductase), were found in all

conditions tested at pretty high yields. Recently, it was shown that a (PQQ)-dependent pyranose

dehydrogenase (family AA12) from Coprinopsis cinerea was able to activate a family LPMO

from Neurospora crassa [35]. One candidate LPMO (APMZ2_prot21080, family AA11), was

also identified in S. lucomagnoense cultures grown on wheat straw, both in the presence and

absence of sea salt. Although further investigation will be necessary to demonstrate the potential

synergy between the two S. lucomagnoense enzymes, like for terrestrial fungi, fungal cellulose

degradation seems to rely on LMPOs, which are copper oxidases classified among the AA

section of the CAZy database. In a previous study, we demonstrated that an LPMO was

produced from Pestalotiopsis sp. NCi6 was able to cleave polymeric cellulose in the presence

of up to 6% sea salt [56]. Salt resistant enzymes are interesting potential biocatalysts as they

Page 119: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

119

might achieve saccharification and other industrial processes in seawater, with improved

ecological footprints.

Focusing on family AA3_2 (aryl alcohol and glucose oxidases and dehydrogenases), we

can notice different enzymatic profiles in different growth conditions: APMZ2_prot27112 is

only produced on wheat straw, with or without salt; APMZ2_prot24323 is secreted on seagrass

without salt, as well as on wheat straw with salt; APMZ2_prot2229 only on wheat straw without

salt. This diversity in the enzymatic response of S. lucomagnoense within a specific enzyme

family illustrates a putative adaptation to the growth conditions: Nature of the carbon source

and physico-chemical conditions, such as salt. More detailed studies will be necessary for in-

depth understanding of this adaptation at the enzyme level.

The four most secreted proteins (APMZ2_prot13181, 912, 15973, 2472) were produced in

all the conditions investigated. They correspond to GH55 (β-1,3-glucanase), probably involved

in fungal morphology, GH15-CBM20 (glucoamylase fused to a starch binding module), and

GH13_1 (β-amylase). Similar enzymatic activities were already found to be highly expressed

in other secretomes, such as described for the coprophilous ascomycete Podospora anserina,

cultivated on wheat straw, Avicel, sugar beet pulp, and for the corn pathogen Fusarium

verticillioides [57,58]. These enzymatic activities were instead absent in secretomes from the

white-rot basidiomycete Phanerochaete chrysosporium [59]. Although further experiments will

be needed to understand their role in S. lucomagnoense physiology, these constitutively secreted

proteins might play a central metabolic role. One protein only was found for both substrates

exclusively in saline conditions: APMZ2_prot21161, the less abundant enzyme revealed by our

proteomic analysis, a putative alginate lyase (CAZy subfamily PL7_4). Such an enzymatic

activity was already demonstrated to be key for the marine-derived fungus Paradendryphiella

salina to degrade several types of brown algae polysaccharides [20], despite a minimal

CAZyme repertoire, which is a typical feature of saprobic and plant pathogenic ascomycetes.

In a previous work, we also found four putative PL7_4 genes in the genome of a marine-derived

fungus, Calcarisporium sp. KF525, also pointing to a possible capacity to degrade algal

biomass [15]. For comparison purposes, the marine-derived fungus Pestalotiopsis sp. KF079,

isolated in the same environment [15], and Scopulariopsis brevicaulis [13] adopted instead a

different and larger CAZy repertoire, enabling the breakdown of terrestrial plant biomass.

In conclusion, our work highlights the potential of proteomic analysis of marine-derived

fungi to gain insight into microbial metabolism and adaptation to the marine environment. To

achieve this goal, further characterization of several novel enzymes identified in S.

lucomagnoense secretomes will be necessary, i.e., cloning and overexpressing the related genes

Page 120: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

120

in appropriate hosts, characterizing the recombinant enzymes from the kinetics to the 3D-

structure, and elucidating the molecular determinants responsible for the properties of these

enzymes. Finally, the results of our study contribute to more distant fields of research, such as

the study of the carbon cycle and carbon sequestration, the understanding of microbial

communities, and the discovery of novel biocatalysts for industrial applications.

4. Materials and Methods

4.1. Radial Growth Rate Determination

The specific radial growth rate of five isolated fungal strains (T. asperellum1, T.

asperellum2, T. asperellum3, S. lucomagnoense, and A. nidulans) was determined on Petri

dishes, by inoculating 6 mm plugs obtained from one-month-old fungal pre-cultures grown in

Vogel’s medium [60] into new plates containing the same medium supplemented with either

2% (w/v) carboxymethycellulose (CMC) (Sigma-Aldrich, Saint-Louis, MO, USA) or 2% (w/v)

xylan (Sigma-Aldrich, Saint-Louis, MO, USA) as sole extra carbon sources. The effect on the

growth of saline conditions was determined by adding 3% (w/v) sea salt to the growth medium

of half of the samples. The growth rate at 30 °C was expressed as cm/day. The diameter of the

colony around the inoculation plug was measured every 24 h for 10 days. Experiments were

performed in triplicate for subsequent statistical analysis of data.

4.2. Screening of Lignocellulolytic Activities on Wheat Straw and Seagrass

The culture supernatant of five strains grown on RHI medium (containing per liter: 18 g

Bacto Agar, 1 g malt extract, 1 g yeast extract, and 40 g substrate) [12] at pH 5.5 was used to

follow the presence of lignocellulolytic enzymes in fungal secretomes grown on two different

plant biomasses. Wheat straw was used as the terrestrial reference substrate, because it is an

important agro-industrial residue and because it was previously demonstrated to be a good

inducer of lignocellulolytic enzymes [57]. Seagrass (Cymodocea nodosa) was the chosen

marine substrate, as it was found in the same area where the marine strains were collected. The

two plant substrates were washed with distilled water and then kept for 24 h in a 70 °C oven

for drying, then grinded using an analytical mill (IKA A11 basic, Sigma-Aldricht, Saint-Louis,

MO, USA) and the resulting fragments were then sieved with a metal mesh for a size between

0.2 and 0.8 mm. They were finally sterilized twice for 1 h at 110 °C. Each strain was inoculated

in three 250 mL baffled Erlenmeyers (three biological replicates) containing 50 mL of medium

and incubated at 30 °C in the dark under agitation at 50 rpm (Infors, Massy, France). The

Page 121: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

121

inoculum for each Erlenmeyer consisted of two agar plugs (6 mm diameter), cut from the

growing edge of a plate stock culture, homogenized in 1 mL of water in Lysing Matrix A tubes

with a FastPrep Instrument (MP Biomedicals, Illkirch-Graffenstaden, France) at 4 m s−1 for 15

s. Depending on the experiment, the ‘RHI’ medium was supplemented with 3% (w/v) of sea

salt (Sigma-Aldrich, Saint-Louis, MO, USA).

Enzymatic activities were assessed by collecting 1 mL of each culture supernatant every 2

days over 12 days. After centrifugation at 10,000x g for 5 min, the supernatant was collected

and used in several enzymatic assays (two technical replicates). For each culture condition, the

measurement was performed in triplicates (biological replicates). The laccase-like activity was

tested by monitoring the oxidation of 2,2′-azino-bis (3-ethylbenzothiazoline-6-sulphonic acid)

(ABTS; Sigma-Aldrich, Saint-Louis, MO, USA). Twenty microliters of culture supernatant

were added to 130 µL of 0.1% ABTS in 100 mM citrate-phosphate buffer pH 5, and optical

density was measured at 420 nm after 30 min of incubation at 30 °C. Endo-1,4-β-D-glucanase

(endo-cellulase) (Megazyme, Libios, Vindry-sur-Turdine, France) and endo-1,4-β-D-xylanase

(endo-xylanase) (Megazyme, Libios, Vindry-sur-Turdine, France) activities were assessed by

measuring, respectively, the hydrolysis of 1% (w/v) azo-CMC (Megazyme, Libios, Vindry-sur-

Turdine, France) and 1% (w/v) azo-xylan (birchwood, Megazyme, Libios, Vindry-sur-Turdine,

France) in water. Twenty microliters of culture supernatant were added to 130 µL of each azo-

substrate solution and incubated 30 min at 30 °C. 375 µL of 95% (v/v) ethanol was then added,

in order to stop the enzymatic reaction by protein denaturation/precipitation, and after

centrifugation at 5,000x g for 10 min, the corresponding supernatant was collected and optical

density measured at 590 nm.

4.3. Statistical Analysis of Data

The statistical analysis of data on radial growth rate was carried out using the linear

regression model in R to compute the radial growth rate and its associated 95% confidence

interval. The statistical analysis on cellulase, xylanase, and laccase-like activities were carried

out with non- parametric Kruskal–Wallis test [61] (p < 0.05), followed by post hoc Dunn

pairwise comparison test [62] when differences were previously found significant using R

version 3.6.3 and Rstudio version 1.2.5.033.

4.4. RNA extraction, cDNA Library Construction, Sequencing, Assembling and Annotation

S. lucomagnoense was cultivated in 50 mL of liquid medium RHI, with or without 3% (w/v)

sea salt, on either wheat straw or seagrass, for 10 days at 30 °C and 110 rpm. For each condition,

Page 122: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

122

18 baffled Erlenmeyers were inoculated with 1 mL of homogenized mycelium from a 5-day-old

pre-culture grown on liquid malt medium (malt extract 18 gL−1 in water) at 30 °C. Every second

day, 3 Erlenmeyers for each condition were sacrificed. All the samples were pooled, and the

resulting mycelia were carefully collected with a spatula to separate them from the culture

supernatant. The supernatant was pooled for further proteomic analysis. RNA was extracted from

the mycelia using the TRIzol reagent (Invitrogen, ThermoFisher Scientific, Madison, WI, USA)

according to the manufacturer’s instructions. After purification, total RNA was quantified using

a NanoDrop spectrophotometer (ThermoFisher Scientific, Madison, WI, USA) and further

purified by LiCl precipitation. RNA samples from all sampling days were pooled to collect the

total transcriptome corresponding to the 10-day cultures, and quality was assessed by capillary

electrophoresis using a BioAnalyzer (Agilent, Santa Clara, CA, USA).

The pooled RNA sample was sent to Fasteris SA (Geneva, Switzerland) to prepare cDNA

libraries and sequence it. Briefly, mRNAs were purified from total RNA using the Dynabeads

mRNA purification kit (Invitrogen, ThermoFisher Scientific, Madison, WI, USA), and the

DNA library was prepared using the Illumina TruSeq Stranded mRNA Library Prep kit

(Illumina, Evry, France). The resulting library was then normalized using the Duplex Specific

Nuclease protocol (Evrogen, Euromedex, Souffelweyersheim, France) and sequenced using the

Illumina HiSeq-4000 technology (2x150 bp) (Illumina, San Diego, USA). Sequencing reads

were assembled using the de novo assembler suite of CLCBio Genomic workbench version 11

(https://digitalinsights.qiagen.com), with default parameters for cDNA. Transcripts were

converted into open reading frames and proteins by TransDecoder

(https://github.com/TransDecoder/TransDecoder). Identical proteins were clustered with a

clustering cut-off of 90%.

4.5. Preparation of Stemphylium Lucomagnoense Secretomes

For each culture condition (wheat straw or seagrass, with or without sea salt), the

supernatants collected for three biological replicates as described in the previous section were

centrifuged at 8000 rpm for 10 min at 4 °C and were filtered in three steps on glass microfiber

filters through 2.7, 1.6 and 0.7 μm (GF/D, A and F filters, respectively, GE Healthcare Life

Sciences,WhatmanTM, ThermoFisher Scientific, Madison, WI, USA) and then on 0.4 and 0.2

μm PES membranes (Acrodisc®, Pall Corporation, Saint-Germain-en-Laye, France). Fifteen

milliliters of each culture condition were concentrated three times using 10 kDa cut-off

Vivaspin concentrators (Sartorius, Les Ulis, France) and then dialyzed against 50 mM sodium

Page 123: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

123

acetate buffer pH 5. The protein concentration in the obtained secretome samples was

determined by the Bradford method [63] usi ng bovine serum albumin (BSA) as a standard.

4.6. Proteomic Analysis of Secretomes

Short migrations (0.5 cm) of the secretome samples (previous section, 15 μg total protein)

were performed by SDS-PAGE on pre-casted polyacrylamide gels (4 to 12% Bis-Tris Mini

Gels, Invitrogen, ThermoFisher Scientific, Madison, WI, USA),). Gels were stained with

Coomassie Brilliant Blue (BioRad, Marnes-la-Coquette, France), and each one-dimensional

electrophoresis lane was cut into two (2 mm wide) slices of gel. Protein identification was

performed at the PAPPSO platform facility (“Plate-forme d’Analyse Protéomique de Paris Sud-

Ouest”, France). In-gel digestion was carried out according to a standard trypsinolysis protocol.

Gel pieces were washed twice with 10% acetic acid in 40% ethanol, and then with 50 mM

sodium bicarbonate (NH4HCO3) in 50% acetonitrile (ACN) and incubated in the presence of

10 mM dithiothreitol (DTT) for 30 min at 56 °C. After cooling, the supernatant was removed,

and the samples were incubated with 55 mM iodoacetamide at room temperature in the dark for

1 h. Digestion was performed for 8 h at 37 °C with 200 ng of modified trypsin (Promega,

Charbonnières-les-Bains, France) dissolved in 50 mM NH4CO3. Tryptic peptides were first

extracted with 50% (v/v) can, 0.5% (v/v) trifluoroacetic acid (TFA), and then with pure ACN.

Peptide extracts were dried in a vacuum speed concentrator (Thermo Fisher Scientific, Villebon

sur Yvette, France) and suspended in 20 μL of 2% (v/v) ACN and 0.08% (v/v) TFA. HPLC was

performed on an Ultimate 3000 RSLC system (Thermo Fisher Scientific, Madison, WI, USA).

Trypsic digestion products were first concentrated and desalted on a pre-column cartridge

(PepMap 100 C18, 0.3 × 5 mm, Dionex, Thermo Fisher Scientific, Madison, WI, USA) with

0,08% TFA in 2% ACN at 20 μL/min for 3 min. The pre-column cartridge was connected to

the separating column (C18, 0.075 × 500 mm, Thermo Fisher Scientific, Madison, WI, USA),

and the peptides were eluted with a linear gradient from 5 to 35% ACN in 0.1% HCOOH for

155 min at 300 nL/min. On-line analysis of peptides was performed with a Tribrid orbitrap

fusion lumos mass spectrometer (Thermo Fisher Scientific, Madison, WI, USA), using a

nanoelectrospray ion source. Peptide ions were analyzed using Xcalibur 2.1 (Thermo Scientific,

Villebon sur Yvette, France) with the following data-dependent acquisition steps: (step 1) full

MS scan (mass-to-charge ratio (m/z) 400 to 1,400, resolution 70,000) and (step 2) MS/MS

(normalized collision energy = 30%, resolution 15,000). The raw mass data were first converted

to mzXML format with the MS convert software (ProteoWizard v 3.0.8934) (ProteoWizard,

Palo Alto, CA, USA). Protein identification was performed querying MS/MS data against

Page 124: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 2

124

databases, together with an in-house contaminant database, using the X!Tandem pipeline

software (version 0.2.34) with the following parameters: One trypsin missed cleavage allowed

the alkylation of cysteine and conditional oxidation of methionine, precursor and fragment ion

set at 10 ppm and 5 Da, respectively. A refined search was added with similar parameters,

except that semi-tryptic peptides, possible N-term acetylation, and histidine mono- and

dimethylations were searched. All peptides matched with an E-value lower than 0.05 were

parsed with X!Tandem pipeline software. Proteins identified with at least two unique peptides

and a log (E-value) lower than –2.6 were validated.

Supplementary Materials: The following are available online at www.mdpi.com/xxx/s1,

Table S1 : Statistical analysis results.

Author Contributions: Conceptualization, T.M. and E.R.; Methodology D.N., A.K., A.T.D.,

L.O.C., E.B., and S.B.; Software, A.K. and E.D.; Investigation, W.B.A., D.N., A.T.D., L.C.,

S.B.; Data Curation, W.B.A., A.K., B.H., E.D. and E.R.; Writing & original draft preparation,

W.B.A. and E.R.; Writing, review & editing, A.K., E.B., C.B.F., G.S., B.H., T.M. and E.R.;

Supervision T.M. and E.R.; Funding Acquisition, T.M. and E.R. All authors have read and

agreed to the published version of the manuscript.

Funding: This research was funded by PHC-Utique (grant number: 39274UH 2018-2020,

18G0817) for financial support. AK is recipient of Ramalingaswami Re-Retry Faculty

Fellowship (Grant; BT/RLF/Re-entry/38/2017).

Conflicts of Interest: The authors declare there is no conflict of interest.

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Résultats – Chapitre 2

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Résultats – Chapitre 2

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Résultats – Chapitre 2

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© 2020 by the authors. Licensee MDPI, Basel, Switzerland. This

article is an open access article distributed under the terms and

conditions of the Creative Commons Attribution (CC BY) license

(http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/).

Page 131: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

131

III. Chapitre 3

Propriétés enzymatiques d'une laccase obtenue à partir du

transcriptome du chmpignon marin Stemphylium lucomagnoense

III.1. Objectifs

Les laccases fongiques sont des oxydoréductases, la plupart du temps extracellulaires

impliquées dans des réactions de clivage et/ou de synthèse oxydative et qui participe à la

biodégradation de la lignine. Elles catalysent l’oxydation de composés phénoliques avec

réduction concomitante de l’oxygène moléculaire en eau. D’une manière générale les laccases

sont des enzymes monomériques, dimériques ou tétramériques contenant au niveau de leur site

actif quatre atomes de cuivre. Ce sont des glycoprotéines qui ont une masse moléculaire de 50

à 100 kDa. Il a été rapporté que ces enzymes ont une point isoélectrique acide, qui sont stables,

à la température et au pH. Les laccases fongiques possèdent des propriétés biochimiques

extrêmement diversifiés selon leurs origines et un organisme peut posséder plusieurs iso-

enzymes. Ces enzymes sont capables d’agir en une large gamme de substrats et trouvent ainsi

diverses applications biotechnologiques, industrielles et environnementales. Selon (Bonugli-

Santos et al., 2015), les laccases des champignons marins ont des propriétés différentes de celles

produites par les microorganismes terrestres, en raison de conditions environnementales

différentes, telles que la salinité, la température, le pH et la pression, et les champignons marins

représentent donc un réservoir d’enzymes avec un très grand intérêt

D’après (Kunamneni et al., 2007), l’amélioration de la productivité et le réduction des couts de

production sont les principaux objectifs car ce sont ces deux paramètres qui font frein à

l’utilisation des laccases dans des procédés industriels. A l’heure actuelle des recherches, très

peu d’études portent sur l’application des laccases isolé à partir des champignons d’origine

marins. Pour ces raisons, ce chapitre d’étude a eu pour but de sélectionner une laccase à partir

du champignon marin S. lucomagnoense et à la produire de façon hétérologue. Nous avons

aussi étudié les caractéristiques physico-chimiques et cinétiques de cette enzyme afin de

comparer ces caractéristiques avec celles disponibles de la littérature issue de laccases de

champignons terrestres ou marins. Le but long terme étant de tester cette nouvelle laccase dans

le cadre d’une application biotechnologique comme la décoloration des colorants industriels.

Page 132: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

132

Du fait de la situation face à la COVID, ces expériences ont démarré mais n’ont pas pu

déboucher sur des résultats exploitables dans ce chapitre.

III.2. Résultats

Dans les deux premiers chapitres, nous avons montré la capacité de S. lucomagnoense produire

dans son surnageant une activité de type laccase, qui est induite dans des conditions salines.

Ces résultats nous ont donc incité dans ce chapitre à sélectionner une laccase de ce champignon

marin pour produire, la purifier et la caractériser biochimiquement afin de mieux connaître ses

potentialités dans le traitement des effluents industriels.

L’annotation de transcriptome du S. lucomagnoense (Ben Ali et al., 2020b) a permis d’identifier

7 gènes codant pour des laccases, dont un (lac2) a été sélectionné pour une expression

hétérologue chez A. niger, sur la base de la divergence de la séquence protéique prédite et du

pI (calculé) par rapport à ceux des laccases connues dans la littérature, et sur la présence des

sites de coordination pour les cuivres de type 1, 2 et 3, comme on le trouve dans les laccases

déjà caractérisées. Concernant la production hétérologue de la laccase SlLac2, nous avons

réalisé une expression hétérologue de la séquence codante correspondante (gène lac2 dépourvu

des introns, sélectionné à partir du transcriptome de S. lucomagnoense) dans une souche

industrielles Aspergillus niger D15#26. Le choix de champignon hôte a été motivé par les

nombreux avantages suivants : A. niger est facile à cultiver, c’est une souche hyper productrice

d’enzymes et qui a permis la production hétérologue de nombreuses métallo-enzymes,

notamment des laccases de basidiomycète (Halaouli et al., 2006). Cette souche est également

caractérisée par sa capacité à faire modifications post-traductionnelles et à produire des

transformants stables génétiquement (Punt et al., 2002).

Afin de réaliser la production hétérologue de l’enzyme recombinante SlLac2, nous avons co-

transformés les protoplastes de l’A. niger D15#26 (auxotrophe pour l’uridine) avec le vecteur

d’expression contenant le gène sélectionné et la plasmide pAB4-1 (portant le marqueur de

sélection). Les transformants sont ensuite sélectionnés pour leur capacité à croitre sur un milieu

minimum sans uridine et les co-transformants positifs contenant l'ADNc codant pour la laccase

SlLac2 ont été mis en évidence suite à un test colorimétrique en boites de Pétri contenant un

milieu minimum complété par de l'2,2′-azino-bis (3-ethylbenzothiazoline-6-sulphonic acid

(ABTS). 27 clones positifs ont été testés pour leur capacité à sécréter SlLac2 en milieu liquide

et contrôlés quotidiennement pour leur activité d’oxydation de l’ABTS. Environ 90% des

transformants testés présentaient une activité de type laccase dans le milieu de culture. Le

Page 133: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

133

transformant A. niger D15#26-SlLac2/19 présentant la meilleure activité de type laccase (85,9

nkat mL-1 au 9ème jour de culture a été choisi pour la suite des travaux.

La purification de cette laccase a été réalisée à partir d’une culture de 11 jours sur le milieu M7

(1L). Les protéines secrétées par A. niger D15#26-SlLac2/19 sont concentrées par ultrafiltration

en utilisant une membrane de 10 kDa puis dialysées. Cette solution concentrée en protéine sert

de matériel de départ pour la purification de laccase. La chromatographie sur la colonne

échangeuse d’anion carboxyméthyl (CM)-sépharose a permis d’éliminer la majorité des

protéines contenues dans l’extrait brut enzymatique avec un facteur de purification de 3. Par la

suite, le pool d’activité laccase est concentré par ultrafiltration (10 kDa) et chargé sur une

colonne d’ultrafiltration S-200HR. La purification SlLac2 a généré 7.2 mg d’enzyme purifiée

avec un facteur de purification de 5.9 et un rendement de 24.1%. La masse moléculaire de la

laccase purifiée par SDS/PAGE est d'environ 75 kDa. Les cinq premiers acides de l'extrémité

N-terminale de la protéine recombinante ont été séquencés et alignés avec la protéine mature

déduite. Ils ont permis de démontre une identité à 100%, ce qui démontre que le peptide signal

de SlLac2 a bien était enlevé lors de maturation de la protéine dans le réticulum endoplasmique

dans le champignon.

Pour la caractérisation biochimique de la laccase SlLac2purifiée, nous avons commencé par

une étude des paramètres cinétiques (Km, Vmax) sur divers substrats l’ABTS, le 2,6-

dimethoxyphenol (DMP) et la syringaldazine. Cette étude indique que parmi les trois substrats,

la laccase SlLac2présente plus d’affinité à l’égard du syringaldazine que l’ABTS et le DMP.

L’efficacité catalytique la plus élevée (kcat/Km) pour la laccase purifiée a été trouvée pour

l’ABTS du fait que son Kcat est le plus élevé.

Les effets et les stabilités du pH et de la température sur l’activité laccase sont d’autres

paramètres étudiés en utilisant le syringaldazine comme substrat. Cette étude montre que

l'activité du SlLac2 augmente progressivement avec l'augmentation de la température jusqu'à

60°C, la valeur de température optimale, puis diminue progressivement, probablement en lien

avec les propriétés de stabilité de la protéine à la température. En ce qui concerne la stabilité

thermique, le SlLac2 est stable à des températures entre 25 à 50°C, mais l'activité a nettement

diminué au-dessus de 60°C, ce qui conforte les résultats précédents. La valeur de la demi-vie

du SlLac2 est de 95 min et 30 min, à 60°C et 70°C, respectivement. En liaison avec le pH, le

niveau d'activité laccase le plus élevé a été observé à pH 6 et l'enzyme possède une activité

significative à pH 4 et 7 (60% et 75%, respectivement). L’activité laccase diminue

graduellement jusqu’à l’inactivation aux pH alcalins, avec 30 % de son activité initiale à pH 8.

Page 134: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

134

Lorsqu'elle a été incubée à pH 5, 6 et 7, l'activité laccase de l'enzyme purifiée SlLac2 a conservé

environ 80 % d'activité résiduelle après 4 h d'incubation, environ 70 % après 24 h et 60 % après

48 h. Lorsqu'elle est incubée à pH 3 ou 4, l'activité laccase conserve plus de 65 % d'activité

résiduelle après 4 h, environ 50 à 65 % après 24 h et environ 50 à 60 % après 48 h. Ces résultats

montrent que l'enzyme résiste à des pH neutres à faiblement acides, mais qu'elle est moins

résistante à des pH fortement acides

En outre, nous avons étudié l’effet de différents ions métalliques, des inhibiteurs et des solvants

sur l'activité laccase de SlLac2. En ce qui concerne l’effet d’ions métalliques (concentration

de10 mM), les ions Mo2+ et Ag2+ ont généré la disparition de 30 % et 60 % de l'activité du

SlLac2, respectivement. L’ajout des ions AsO43, Fe2+, Cd2+ et Zn2+ a abouti à une diminution

encore plus importante de l'activité de la laccase (environ 90 % d'inhibition), et l’ajout de Cu2+

a complètement inhibé l'activité de la SlLac2 (98 %). Différent inhibiteurs (0,05 à 0,5 mM) de

laccase (l’acide d’ethylenediamine tetra-acetic (EDTA), sodium dodecyl sulfate (SDS), le 2-

mercaptoéthanol, la cystéine et l'azide de sodium (NaN3) ont été évalués. Plus de 85% de

l'activité enzymatique demeure en présence d'EDTA et de SDS. Par contre, l'azide de sodium

inhibe SlLac2 avec une disparition de 25 à 70 % de son activité initiale, tandis que la cystéine

agit comme un inhibiteur plus puissant (15 à 85 % d'inhibition), mais au final l'inhibiteur le plus

efficace s'est avéré être le 2-mercaptoéthanol, qui a réduit l’activité SlLac2 de 88 à 91%.

Concernant les solvants (de 10 à 40 %), nous nous sommes concentrés sur l’éthanol, le

méthanol, l’isopropanol, le glycérol et l’acétone. Cette étude montre que d'éthanol, de méthanol

et d'isopropanol à 10-20% n’a pas d’effet sur l’activité. Au contraire son activité a été amélioré

à plus de 130% de son activité initiale avec 20% d'éthanol. Cependant, 40 % méthanol et

isopropanol engendre une diminution d'environ 20 % et 60 % de son activité, respectivement.

Parmi tous les solvants organiques testés, l'acétone a montré un effet nettement négatif sur

l'activité du SlLac2, provoquant une inhibition de l'activité de plus de 80% à une concentration

de 10% et une quasi-inactivation avec 20% et 40% d'acétone. Comme cet enzyme provient d’un

organisme marin, nous sommes tout naturellement intéressé à l’'effet du sel marin (de 1 à 5%)

sur l'activité de SlLac2. Cette étude montre que l’enzyme recombinante peut tolérer la présence

du sel jusqu’à 5%. En effet, cette enzyme, en présence de 5% du sel marin, est capable de garder

plus de 50% de son activité. En parallèle, l'analyse de la séquence primaire et des charges de

surface globales de SlLac2 a été effectuée avec une comparaison avec celles obtenue à partir de

laccases d'origine terrestre et marine. Nous avons pris pour comparatif la laccase de

Melanocarpus albomyces (MaLac1), et les laccases d'origine marine de Pestalotiopsis sp.,

Page 135: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

135

PsLac1 et PsLac2. La séquence primaire de SlLac2 montre une répartition similaire des acides

aminés chargés négativement (D+E) par rapport aux acides aminés chargés positivement

(R+K), à l'inverse de PsLac2, qui possède un rapport (D+E)/(R+K) 4,15 fois plus élevé. Pour

illustrer ce propos, les modèles tridimensionnels de MaLac1 et PsLac1 ont montré une

distribution équilibrée des charges sur leurs surfaces, alors que pour PsLac2, la charge de

surface était fortement négative (zone rouge). En revanche, SlLac2 présentait une distribution

de charge positive (zone noire) légèrement plus élevée à la surface. Les laccases MaLac1 et

PsLac1 ont des répartitions de charges intermédiaires.

III.3. Discussion

Lors des études précédentes, nous avons séquencé et annoté le transcriptome de la souche

d’origine marine S. lucomagnoense (Ben Ali et al 2020 b) ce qui nous a permis à évaluer sa

diversité fonctionnelle. Nous avons également analysé les différences de composition des

sécrétomes entre des conditions de croissance salines et non-salines, et en présence de substrats

d’origine terrestres (paille de blé) versus marins (herbe marine). L’ensemble de ces résultats

nous a permis d’avoir de nouvelles connaissances sur la physiologie des champignons d’origine

marine, plus particulièrement sur la machinerie des enzymes lignolytiques et sur la manière

dont ils s'adaptent à leur environnement marin. À partir du transcriptome, nous nous sommes

intéressés aux laccases de S. lucomagnoense qui n’ont pas pu être identifiées dans les études de

protéomes bien que des activités de type laccase ont été détectées dans l’ensemble des

conditions testées. A partir des sept gènes identifiés dans le transcriptome de S. lucomagnoense

et qui codaient des laccases putatives, nous nous sommes concentrés sur SlLac2. Selon

(Bonugli-Santos et al., 2015), les champignons dérivés de la mer sont considérés comme une

source d'enzymes originales actives dans des conditions salines et à un pH allant de 3 à 11 qui

sont des propriétés intéressantes pour de nombreuses applications industrielles et par cette

étude, nous avons voulu vérifier si ces laccases potentielles détenaient l’une de ces propriétés

visées pour les applications telles que la décoration des colorants industriels.

La SlLac2 a été produite dans l'A. niger avec un rendement d'environ 30 mg L-1 dans le milieu

de culture. Ce résultat est similaire à celui obtenu dans l’étude de Record et al en 2002 pour la

laccase de Pycnoporus cinnabarinus produite chez A. niger (70 mg L-1). De plus, le rendement

de notre étude est nettement supérieur que celui obtenu par Wikee et al., en 2019 qui ont

rapporté des rendements de 2,6 et 6,2 mg L-1 pour PsLac 1 et PsLac2 (souche marine

Pestalotiopsis sp produite dans A. niger).

Page 136: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

136

Dans notre étude, nous avons déterminé les principales propriétés physico-chimiques du la

protéine purifiée SlLac2 afin de les comparer avec les laccases publiées de champignons

d’origine marines et terrestres. En ce qui concerne les propriétés catalytiques, il a été démontré

que le SlLac2 possède les caractéristiques générales des laccases fongiques, avec la plus grande

efficacité pour la syringaldazine. En effet, cette laccase purifiée est active sur tous les substrats

de laccase typiques, y compris l'ABTS, le DMP et la syringaldazine, et nous avons obtenu plus

d’affinité à l’égard de la syringaldazine (3,5 µM) que pour l'ABTS et le DMP. L’efficacité

catalytique la plus élevée (kcat/Km) et la plus grande affinité (la plus basse valeur Km) de la

laccase purifiée, ont été trouvés pour l’ABTS. Des résultats similaires ont été trouvés avec

d’autres laccases fongiques (Baldrian, 2006; Bonugli-Santos et al., 2015). Pour exemple,

PsLac1 du champignon marin Pestalotiopsis sp., montre aussi une préférence pour la

syringaldazine (4 µM). Par contre, deux autres cas de laccases fongiques d'origine marine

provenant de Trematosphaeria mangrovei de Cerrena unicolor ont montré des comportements

différents, avec des valeurs Km de 1,42 mM et 54 M pour ABTS (Atalla et al., 2013; D’Souza-

Ticlo et al., 2009),. Mais même si l'affinité était plus forte pour l'ABTS, l'efficacité catalytique

(kcat/Km) de SlLac2 est légèrement supérieure pour la syringaldazine (7,42 s-1 mM-1). Ces

résultats montre qu’il existe une diversité de réponse pour ces laccases et que SlLac2 peut servir

de modèle d’étude pour les laccases d’origine marine.

Généralement, le pH optimal chez les laccases fongiques est dans la gamme des pH acides (3 à

5) en utilisant l'ABTS comme substrat alors que le pH optimal pour l'oxydation de la

syringaldazine est plus élevé (3,5-6,0) (Baldrian, 2006), ce qui est le cas dans notre étude. En

effet, en utilisant le syringaldazine comme substrat nous avons montré que le pH optimal de la

protéine purifié de SlLac2 est égal à 6, avec une activité non négligeable à pH 8, ce qui

correspondant à une des caractéristiques recherchées dans notre étude (enzyme fonctionnant à

pH alcalin). La plupart des laccases fongiques sont généralement plus stables à un pH acide et

de façon moindre pour des pH proche de la neutralité (Eggert et al., 1996). Cependant, dans

notre travail, nous avons démontré que SlLac2 est relativement résistante à plusieurs conditions

de pH testées (3 à 7). De plus, comparé avec les laccases de Pestalotiopis sp (Wikee et al.,

2019), SlLac2 est plus stable dans cette même gamme de pH, ce qui montre une autre propriété

intéressante.

En ce qui concerne l’activité de SlLac2 en fonction de la température, l’activité optimale a été

déterminée en utilisant la syringaldazine comme substrat à pH 6. L’enzyme est active dans une

gamme de température de 30-80°C avec une activité optimale à 60°C. Par rapport aux laccases

Page 137: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

137

de souches fongiques marines par exemple, la laccase de T. mangrovei et PsLac 1 ont des

températures optimales légèrement plus élevées : 65°C (sur syringaldazine comme substrat et

80°C avec ABTS) et 70°C (sur ABTS), respectivement (Atalla et al., 2013; Wikee et al., 2019).

Comme il a été rapporté par Wikee et al., 2019, avec PsLac2, nous avons pu voir que SlLac2

est également stable pendant 180 minutes à des températures allant de 25 à 50°C, alors que

l'activité était fortement diminuée au-dessus de 60°C, très probablement à cause d’une

dénaturation à la température. De plus, la laccase de T. mangrovei et PsLac1 ont montré des

courbes avec une désactivation thermique plus prononcée à des températures supérieures à

60°C (Atalla et al., 2013; Wikee et al., 2019). En conclusion, nous pouvons donc déduire que

la SlLac2 présente des propriétés intéressantes en raison de son activité en particulier au pH

alcalin et de sa stabilité par rapport à ses homologues marins de la laccase.

L’étude de l'effet des ions métalliques sur la SlLac2 montre que son activité varie en fonction

du type d'ion métallique présent. En effet, l'ajout de 10 mM de Mo2+ et d'Ag2+ exercent un effet

faible sur l’activité de l’enzyme purifié qui garde 70 % et 40 % de l'activité, respectivement.

Par contre, la présence d'AsO43-, de Fe2+, de Cd2+, de Zn2+ et surtout de Cu2+ cause la disparition

de la presque totalité de l'activité. L’effet négatif de Cu2+ est rapporté avec la laccase de

Scytalidium thermophilum (Ben Younes and Sayadi, 2011). Parmi plusieurs ions métalliques

testés, Ag+, Ag2+, Li+ et Pb2+ ont été rapporté par (Xu et al., 2018), qu’ils ont un effet négatif

sur l’activité laccase Cerenia sp. Une autre étude sur la laccase T. mangrovei a indiqué que la

présence de Fe2+ provoque une inactivation complète (M Mabrouk et al., 2013).

Les inhibiteurs de laccase les plus couramment testés sont la cystéine, l'EDTA, le fluorure de

sodium, l'azide de sodium, le dithiothréitol, l'acide thioglycolique et l'acide

diéthyldithiocarbamique. Dans cette étude nous avons testé l’effet de certains de ces inhibiteurs

sur l’activité de SlLac2. En effet, les résultats indiquent que la laccase est notablement inhibée

par le NaN3, la L-cystéine et le 2-mercaptoéthanol. Pour comparaison, la laccase de C. unicolor

a été inhibée par 1 mM de NaN3 (95% d'inhibition) et le 2-mercaptoéthanol (67% d'inhibition),

mais pas par la L-cystéine (0,1 mM) (wikee et al., 2019). Également, (Atalla et al., 2013)ont

indiqué une inhibition de 50% de l’activité de la laccase de T. mangrovei suite àl’ajout de 1

mM de NaN3.

Plusieurs études ont montré les effets négatifs des solvants organiques sur l'activité des laccases

(Luterek et al., 1998; Milstein et al., 1993). En effet, il a été rapporté par (Robles et al., 2002)

une diminution de l’activité laccase de l'hyphomycète Chalara (syn. Thielaviopsis) paradoxa

Page 138: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

138

CH32 de 27% et 36% en présence de 25% (vol/vol) d'éthanol et de méthanol, respectivement.

Parallèlement, dans notre étude, nous avons obtenu une diminution similaire de l'activité

d'environ 30 % et 20 % en présence de 40 % (vol/vol) d'éthanol et de méthanol, respectivement.

Nous avons aussi montré que le solvant avec l’effet le plus dommageable sue l’activité laccase

SlLac2 était observé avec l’acétone qui cause probablement la précipitation les protéines.

Un autre objectif important de ce chapitre est d’étudier le fonctionnement enzymatique de

SlLac2 dans les conditions salines. Nous avons montré que la présence de sel marin affecte

négativement sur l’activité de la SlLac2. Cependant, l’étude de (Wikee et al., 2019) montre un

comportement complètement différent avec les deux laccases du champignon marin

Pestalotiopsis sp., PsLac1 et 2. Dans leurs cas, les activités ont été augmentées en présence de

concentrations croissantes de sels de mer. Ainsi les enzymes de champignon de mangrove

doivent être adaptée à des concentrations élevées de sel en raison de la forte évaporation dans

les marais marins à marée. Cette hypothèse n'est pas entièrement soutenue, car la présence de

1 mM de NaCl provoque la disparition de la moitié de l’activité de la laccase du champignon

de magrove, T. mangrovei (Atalla et al., 2013).

Afin d’étudier les déterminants moléculaires en lien avec la salinité, quelques études ont été

effectuées sur des enzymes provenant de milieux salins. Ainsi, il a été rapporté dernièrement,

par (Li et al., 2020, p. 1)l’implication de deux sites d'acides aminés dans l'activation du sel, car

l'ion Cl- pouvait se lier à des sites locaux spécifiques pour interférer avec la liaison au substrat

et/ou le transfert d'électrons. Selon (Kern et al., 2013; Paul et al., 2008), l’adaptation des

activités enzymatiques à des conditions osmotiques extrêmes (la présence de sel) est due à la

présence des chargées négativement à leur surface contribuant à la stabilité de ces protéines.

Dans notre étude, nous avons montré que SlLac2 possède une distribution de charge positive

légèrement plus élevée à la surface de la protéine. Par contre, le rapport des acides aminés

D+E/R+K est augmentée pour les deux laccase du champignon Pestalotiopsis sp.. De plus, dans

une étude précédente de (Patel et al., 2016), sur les LMPOs identifiés à partir du champignon

de mangrove, Pestalotiopsis sp., PsLac1 et 2, les auteurs ont montré que le rapport D+E/R+K

indiquait également des rapports très élevés supérieurs à 4,0 et un excès de résidus chargés

négativement à leur surface. Globalement, ces résultats montrent que la résistance au sel n'est

pas encore totalement maîtrisée, et que des recherches complémentaires sont encore nécessaires

pour comprendre les mécanismes précis d'adaptation.

Page 139: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

139

En conclusion, notre travail réalisé sur le champignon marin S. lucomagnoense donne de

nouvelles indications sur les laccases d'origine marine, qui sont des catalyseurs d'un grand

intérêt pour de nombreuses applications biotechnologiques. En outre, SlLac2 présente des

propriétés potentielles liées au pH et une certaine tolérance au sel marin, qui pourraient être

exploitées dans des applications biotechnologiques, telles que le secteur de la pâte et du papier

et la dégradation enzymatique des colorants industriels, pour lesquels des enzymes actives aux

pH alcalines et tolérantes au sel sont requises.

Page 140: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

140

Enzyme properties of a laccase obtained from the transcriptome of the marine-derived

fungus Stemphylium lucomagnoense

Wissal Ben Ali 1,2,*, Amal Ben Ayed 1,2, Annick Turbé-Doan 1, Emmanuel Bertrand 1, Yann

Mathieu3, Craig B. Faulds 1, Anne Lomascolo 1, Giuliano Sciara 1, Eric Record 1 and Tahar

Mechichi 2

1 Aix-Marseille Université, INRAE, UMR1163, Biodiversité et Biotechnologie Fongiques,

Marseille, France,

2 Université de Sfax, Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax, Laboratoire de Biochimie et de

Génie Enzymatique des Lipases, Tunisia,

3 Michael Smith Laboratories, University of British Columbia, Vancouver, British

Columbia, Canada.

* Correspondence: [email protected]

Abstract: Only a few studies have examined how marine-derived fungi and their enzymes

adapt to salinity and plant biomass degradation. This work concerns the production and

characterisation of an oxidative enzyme identified from the transcriptome of marine-derived

fungus Stemphylium lucomagnoense. The laccase-encoding gene SlLac2 from S.

lucomagnoense was cloned for heterologous expression in Aspergillus niger D15#26 for

protein production in the extracellular medium of around 30 mg L−1. The extracellular

recombinant enzyme SlLac2 was successfully produced and purified in three steps protocol:

ultrafiltration, anion-exchange chromatography, and size exclusion chromatography, with a

final recovery yield of 24%. SlLac2 was characterised by physicochemical properties, kinetic

parameters, and ability to oxidise diverse phenolic substrates. We also studied its activity in

the presence and absence of sea salt. The molecular mass of SlLac2 was about 75 kDa,

consistent with that of most ascomycete fungal laccases. With syringaldazine as substrate,

SlLac2 showed an optimal activity at pH 6 and retained nearly 100% of its activity when

incubated at 50°C for 180 min. SlLac2 exhibited more than 50% of its activity with 5% wt/vol

of sea salt.

Keywords: laccase; Stemphylium; heterologous expression; enzyme properties; alkaline; salt

tolerance.

1. Introduction

The laccases (benzenediol:oxygen oxidoreductase, EC 1.10.3.2) belong to a small group of

enzymes called the blue copper protein or copper oxidases [1] that catalyse the one-electron

oxidation of four reducing-substrate molecules concomitant with the four-electron reduction of

Page 141: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

141

molecular oxygen to water [2]. Laccases are almost ubiquitous enzymes, widely distributed

among plants, fungi, prokaryotes, and arthropods [3]. Before 2011, more than 100 laccases from

Basidiomycota and Ascomycota were purified and characterised [4]. They are characterised by

a molecular mass and an isoelectric point (pI) that range from about 50 to 100 kDa and 3 to 7,

respectively [5, 6]. Laccases have active sites containing four copper atoms (Cu) bound to three

redox sites (Type 1, Type 2 and Type 3 Cu pair) involved in the catalytic mechanisms of these

cuproproteins [7,8]. Christopher et al. [9] identified three types of copper using UV/visible and

electronic paramagnetic resonance (EPR) spectroscopy. Type 1 Cu at its oxidised resting state

is responsible for the blue colour of the protein and is EPR-detectable. Type 2 Cu is only EPR-

detectable [9]. Type 3 Cu is composed of a pair of Cu atoms in a binuclear conformation, which

is not detectable by EPR. The Type 2 and Type 3 copper sites form a trinuclear centre directly

involved in the enzyme catalytic mechanism [9]. Laccases exhibit broad substrate ranges that

vary from one laccase to another [10]. They are known as p-diphenol:oxygen oxidoreductases,

preferentially oxidising monophenols such as 2,6-dimethoxyphenol or guaiacol. Laccase-

catalysed reactions are strongly dependent on redox potential, temperature and reaction medium

[11]. Laccases fall into two groups depending on their redox potential. Low-redox-potential

enzymes occur in bacteria and plants, and high-redox-potential laccases are widely distributed

in fungi [12,13]. The low-redox laccases (400–600 mV), unlike high-redox potential laccases

(700–800 mV) and ligninolytic peroxidases (>1 V), enable only direct degradation of phenolic

compounds of low redox potential and not oxidation of more recalcitrant aromatic compounds,

such as some industrial dyes [14]. In the presence of a suitable redox mediator, for example 1-

hydroxybenzotriazole (HBT), laccases are able to oxidise non-phenolic structures [15,16].

Many industrial applications for laccases have been proposed, including in pulp and paper [17],

organic synthesis, environment, food, pharmaceuticals and textile dye decolourisation [18].

Synthetic dyes are chemicals widely used in many industries including textiles, paper,

printing, cosmetics and pharmaceuticals [19]. The discharge of their effluents into water

systems is a serious environmental concern [20, 21]. Enzymatic decolourisation of dyes has

shown several advantages over the physical-chemical methods, including low energy costs,

ease of control and eco-friendly impact on ecosystems [22]. However, biological treatments of

dye wastewater usually involve an environment with high salinity and numerous organic

solvents. Most laccases lose activity under these extreme conditions [23]. It is therefore

important to identify new laccases with high tolerance to salt, organic solvents, and high

temperature [24].

Page 142: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

142

According to Bonugli-Santos et al. [25], studies of laccases from marine-derived fungi are

still limited, and these enzymes may have different properties from those produced by terrestrial

microorganisms, owing to different environmental conditions, such as salinity, temperature, pH

and pressure. Stemphylium lucomagnoense was previously selected by screening fungi isolated

from Tunisian coastal waters for its capacity to exert a laccase-like activity under saline

conditions [26]. In addition, its secretome analysis confirmed the presence of laccase-like

activities in the presence of sea salts [27]. In this study, we expressed a laccase encoding gene

from S. lucomagnoense in Aspergillus niger and purified and characterised the corresponding

protein to study the main properties of this marine-derived enzyme.

2. Results

2.1. Target selection, Aspergillus niger transformation and screening

Among the seven putative full-length laccase-encoding genes annotated from the

transcriptome of S. lucomagnoense [27] (NCBI BioSample accession ID:191 SAMN15897915

with corresponding NCBI BioProject accession ID: PRJNA659110, assembled contig

sequences available at GitHub URL as 203 https://github.com/drabhishekkumar/Stemphylium-

lucomagnoense-transcriptomics), one was selected for heterologous expression in A. niger,

based on the divergence (i) of the predicted protein sequence and (ii) of the predicted pI

compared with those of known laccases, and on (iii) the presence of the coordination site for

Type 1, 2 and 3 coppers, as found in already-characterised laccases (Table 1 and Figure S1).

The full-length gene encoding SlLac2 consisting of 1839 bp (613 amino acids including 21

amino acid for the signal peptide) was selected for the following reasons. SlLac2 shared only

44.1, 44.8 and 44.6% identity with the closest laccases Melanocarpus albomyces (MaLac), and

Pestalotiopsis sp. PsLac1 and PsLac2, respectively. The calculated molecular weight was

64.6 kDa with a theoretical pI of 8.07, 3.4 to 2 points higher than the lowest and highest

calculated pI related to APMZ2_prot2393 (pI 4.66) and APMZ2_7477 (pI 6.03) proteins. In

comparison with the closest characterised laccases, PsLac1, PsLac 2 and MaLac have a

calculated pI of 6.17, 4.13, and 5.13, respectively (accession numbers KY55480, KY554801

and Q70KY3, respectively). The theoretical extinction coefficients of SlLac2 at 280 nm was

111,645 M−1 cm−1.

Page 143: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

143

Table 1. Properties of the putative laccases of Stemphylium lucomagnoense and the closest characterised laccases from the terrestrial

fungus, Melanocarpus albomyces (MaLac1: Q70KY3), and the marine-derived fungus Pestalotiopsis sp. KF079 (PsLac1: KY554800

and PsLac 2: KY554801), including the number of amino acids of the signal peptide and the mature protein, the calculated molecular

mass and pI, and the amino acids involved in the enzyme coordination sites for the Type 1, 2 and 3 coppers. APMZ2_prot14771*

encoding SlLac2 was deposited in the nucleotide sequence database (GenBank) under the accession code MT470191.

Accession number

Signal peptide

(amino acids)

Mature protein

(amino acids)

Molecular mass

(kDa)

pI Coordination sites

Q70KY3

22

601

68958

5.18

IHWHG WYHSH HPMHLH HCHIAWH

KY554800 21 555 60904 6.09 IHWHG WYHSH HPMHLH HCHIAWH

KY554801 18 543 59813 4.10 IHWHG WYHSH HPMHLH HCHIAWH

APMZ2_prot14771* 21 592 64581 8.07 IHWHG WYHSH HPIHLH HCHIAFH

APMZ2_prot8345 23 578 63456 5.64 IHWHG WYHSH HPIHLH HCHIAWH

APMZ2_prot7177 21 615 68221 6.03 IHFHG WYHSH HPIHKH HCHINNH

APMZ2_prot10330 No 754 83453 5.40 IHFHG WYHAH HPFHLH HCHNMWH

APMZ2_prot15523 No 729 80156 5.37 LHAHG WYHSH HPMHLH HCHLAWH

APMZ2_prot2393 No 554 60438 4.66 LHFHG WYHSH HPFHLH HCHIEWH

APMZ2_prot9198 19 576 64532 5.08 MHWHG FYHSH HPFHLH HCHVLQH

Page 144: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

144

To produce the recombinant SlLac2, protoplasts from A. niger D15#26 were co-

transformed with a mixture of plasmid pAB4-1 and an expression vector containing the

corresponding gene. Transformants were selected for their ability to grow without uridine

supplementation, and co-transformants containing the laccase-encoding cDNA were screened

for laccase expression by growth on minimum medium plates supplemented with 2,2′-azino-

bis (3-ethylbenzothiazoline-6-sulphonic acid) (ABTS). Laccase-producing transformants were

identified by the appearance of a green zone around the colonies after 3 to 6 days of culture.

Coloured zones on plates were not observed for control transformants lacking the laccase-

encoding cDNA (transformed only with pAB4-1). A total of 27 positive clones were cultured

in standard liquid media and checked daily for protein production by SDS-PAGE and for

enzymatic activity by spectrophotometric assays. Approximately 90% of the tested

transformants exhibited laccase-like activity in the culture medium and the transformant SlLac2

reached a peak of laccase activity (85.9 nkat mL−1) on Day 9.

2.2. Purification of the recombinant laccase and study of physical-chemical properties

The recombinant laccase was purified from the culture medium of A. niger in a three-step

procedure (Table 2): ultrafiltration, anion-exchange chromatography, and size exclusion

chromatography. 930 mL of the filtered culture media (containing 176 mg of protein) was

concentrated (1.9-fold) and separated from most impurities, which included a brown pigment

absorbing strongly at 280 nm [28], by ultrafiltration through a polyethersulphone membrane

(10 kDa molecular mass cut-off), with a resulting purification factor of 1.4-fold. The resulting

concentrate was then loaded onto a carboxymethyl (CM)-Sepharose column to be further

purified with a purification factor of 3-fold. In the last step, the resulting sample was

concentrated through a 10 kDa molecular mass cut-off Amicon membrane and loaded onto a

Sephacryl S-200HR size exclusion chromatography column. The resulting purification factor

was 5.9-fold, yielding 7.2 mg of protein. The final recovery yield was 24.1%. The molecular

mass of the purified laccase by SDS/PAGE was about 75 kDa (Figure 1).

Page 145: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

145

Table 2. Purification for the recombinant SlLac2 produced in Aspergillus niger

D15#26. CM-Sepharose: carboxymethyl-Sepharose.

Purification

steps

Volume

(mL)

Total

activity

(nKat)

Protein

(mg)

Specific

activity

(nkat mg-1)

Activity

yield (%)

Purification

factor

(fold)

Culture

medium

Ultrafiltration

CM-Sepharose

Sephacryl S-

200HR

930

500

325

40

78027.0

99000.0

20775.0

18782.2

176

156

15.4

7.2

443.3

634.6

1349.0

2608.6

100

126.9

26.6

24.1

1

1.4

3.0

5.9

Figure 1. SDS-PAGE (12% polyacrylamide gels) and N-glycosylation analysis of the

purified SlLac2. Three-step purification procedure of SlLac2 (A). Lanes 1, culture

supernatant concentrated by ultrafiltration; 2, purification step after carboxymethyl

(CM)-Sepharose column; 3, purified SlLac2 obtained after Sephacryl S-200HR. N-

glycosylation analysis by SDS-PAGE of the purified SlLac2 (B). Lanes 1, purified

SlLac2; 2; purified SlLac2 deglycosylated by N-glycosidase PNGase F. M are

molecular mass standards. Proteins were stained with Coomassie blue.

To check the N-terminal protein processing, the first five amino acids of the recombinant

laccase were sequenced and aligned with the deduced mature protein. They showed 100%

identity. This result demonstrated that the 24-amino-acid GLA prepropeptide from A. niger was

correctly processed. For N-glycosylation, five sites (71, 115, 232, 404 and 424) were predicted.

In addition, SlLac2 was deglycosylated using N-glycosidase PNGase (Figure 2B). On SDS-

PAGE, the deglycosylated protein showed an apparent difference in its molecular mass from

the untreated protein. The molecular masses of the purified and digested laccases were 75 kDa

PNGase

Page 146: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

146

and <70 kDa, respectively. The molecular mass of the deglycosylated SlLac2 and the

corresponding calculated molecular mass (64.6 kDa) confirmed the presence of N-

glycosylations of approximately 10% of the total protein.

2.3. Kinetic parameters

The kinetic constants (KM and Vmax) of SlLac2 were determined using various substrates

such as 2,2′-azino-bis (3-ethylbenzothiazoline-6-sulphonic acid) (ABTS), 2,6-

dimethoxyphenol (DMP) and syringaldazine under the optimal reaction conditions at 30°C and

pH (4, 5 and 6 respectively). Of the six substrates, SlLac2 exhibited the highest affinity for

syringaldazine (KM = 3.5 M) followed by ABTS (KM = 20.6 M) and DMP (KM = 24.4 M).

The highest catalytic efficiency was found for ABTS (7.42 s-1 mM-1), followed by

syringaldazine (2.11 s-1 mM-1) and DMP (0.24 s-1 mM-1).

Table 2. Kinetic parameters of SlLac2.

Substrate

KM

(mM)

Kcat

(s-1)

Kcat/KM

(s-1 mM-1)

ABTS

0.0206 0.153 7.42

DMP

0.0240 0.0059 0.24

Syringaldazine

0.0035 0.0074 2.11

2.4. Enzyme activity and stability at different pH and temperature values

SlLac2 activity increased gradually with increasing temperature up to 60°C, the optimal

temperature value (Figure 2A). Regarding thermal stability, SlLac2 was stable at temperatures

ranging from 25 to 50°C, but the activity was significantly lost above 60°C (Figure 2B). The

half-life value for SlLac2 was 95 min and 30 min, at 60°C and 70°C, respectively. The highest

laccase activity level was recorded at pH 6 (Figure 2C). The enzyme possessed significant

activity at pH 4 and 7 (60% and 75%, respectively). A lower activity could be measured at

Page 147: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

147

alkaline pH, with 30% of its initial activity at pH 8, and the activity almost disappeared above

pH 8. When incubated at pH 5, 6 and 7 (Fig. 5a), laccase activity of the purified enzyme SlLac2

retained around 80% residual activity after 4 h of incubation, about 70% after 24 h and 60%

after 48 h. When incubated at pH 3 or 4, the laccase activity retained over 65% residual activity

after 4 h, about 50–65% after 24 h and about 50–60% after 48 h. These results demonstrate that

the enzyme endures at neutral to weak-acidic pH but has lower resistance to strong-acidic pH

values.

Figure 2. Enzyme activity and stability of SlLac2 at different pH and temperature. (A)

The oxidation of syringaldazine (1 mM) was determined for the temperature curve in

a sodium acetate buffer (50 mM, pH 6), and (C) for the pH curve at 30°C. Values were

calculated as a percentage of maximum activity (set at 100%) at optimum temperature

and pH. (B) Residual activities were estimated after 30, 60, 90, 120 and 180 min of

incubation at six different temperatures ranging from 25 to 70°C or (D) after 4, 24 and

48 h at five different pH values ranging from 3.0 to 7.0. Residual activities are

expressed as a percentage of the initial activity (point at time 0, measured immediately

after adding the enzyme), which was set at 100%. Assays were performed using

Page 148: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

148

syringaldazine as a substrate in standard conditions. Each data point (mean +/−

standard deviation) is the result of triplicate experiments.

2.5. Effect of metal ions, inhibitors and solvents on laccase activity

Various metal ions (Mo2+, Ag2+, AsO43-, Fe2+, Cd2+, Zn2+, and Cu2+) at 10 mM

concentration were tested on the activity of SlLac2 (Figure 3A). Mo2+ and Ag2+ caused the

disappearance of 30% and 60% of SlLac2 activity, respectively. AsO43, Fe2+, Cd2+ and Zn2+ led

to an even greater decrease in laccase activity (about 90% inhibition), and Cu2+ completely

inhibited SlLac2 activity (98%).

Three concentrations (0.05 to 0.5 mM) of potential laccase inhibitors, ethylenediamine

tetra-acetic acid (EDTA), sodium dodecyl sulfate (SDS), 2-mercaptoethanol, cysteine and

sodium azide (NaN3) were evaluated to check their effects on the SlLac2 activity (Figure 2B).

In the tested concentration range, more than 85% of enzyme activity remained in the presence

of EDTA and SDS. Sodium azide inhibited SlLac2 with a loss of 25–70% of its initial activity,

while cysteine acted as a stronger inhibitor (15–85% of inhibition). The most efficient inhibitor

was found to be 2-mercaptoethanol, which reduced activity by 88–91%.

The effect of different concentrations of solvents ethanol, methanol, isopropanol, glycerol

and acetone on SlLac2 activity in the range 10–40% (vol/vol) was studied. SlLac2 was relatively

stable, with 10–20% (vol/vol) of ethanol, methanol and isopropanol, but its activity was

increased to more than 130% of its initial activity with 20% (vol/vol) ethanol. However, the

recombinant laccase was less stable towards 40% (vol/vol) of these solvents, with a decrease

of about 20% of its activity (methanol) to 60% (isopropanol). Of all the organic solvents tested,

acetone showed a markedly negative effect on SlLac2 activity, causing more than 80% activity

inhibition at a concentration of 10% (vol/vol) and near-inactivation with 20% and 40% (vol/vol)

of acetone.

Page 149: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

149

Figure 3. Effect of metal ions, inhibitors and solvents on SlLac2 activity. (A) Effects

of various metal ions (Mo2+, Ag2+, AsO43-, Fe2+, Cd2+, Zn2+, or Cu2+) at 10 mM on the

purified recombinant enzyme. (B) Effect of various inhibitors (EDTA, SDS, 2-

mercaptoethanol, L-cysteine and sodium azide) on SlLac2 activity at different

concentrations (0.5, 0.05 and 0.005 mM). (C) Effect of different concentrations of

solvent (ethanol, methanol, isopropanol, glycerol, and acetone) on SlLac2 activity at

different concentrations (10, 20 and 40% vol/vol).

2.6. Effect of sea salt on laccase activity and surface charge of SlLac2

The effect of different concentrations of sea salt (1–5% wt/vol) on the purified laccase was

analysed. The results showed that the activity gradually decreased as the salt concentration

increased from 10% to almost half of its initial activity. The enzyme could thus tolerate the

presence of sea salt, retaining more than 50% of its activity with 5% wt/vol of sea salt. In

parallel, analysis of the primary sequence and the overall surface charges of StLac2 were carried

out and compared with those of the terrestrial-derived laccase, MaLac1, and of the marine-

derived laccases, PsLac1 and PsLac2. The primary sequence of StLac2 exhibited a similar

recurrence of negatively charged (D+E) over positively charged (R+K) amino acids, with the

exception of PsLac2, which had 4.15 times higher (D+E)/(R+K) ratio. MaLac1 and PsLac1

Page 150: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

150

presented intermediate values, i.e. 1.55 and 1.20, respectively. The three-dimensional models

of MaLac1 and PsLac1showed an even charge distribution in their surface plots, whereas for

PsLac2, the surface charge was strongly negative. In contrast, StLac2 exhibited a slight higher

positive charge distribution at the surface.

Figure 4. Effect of sea salt and surface charge of SlLac2. (A) Effect of different

concentrations (1, 2, 3, 4 and 5% wt/vol) of sea salt on SlLac2 activity. (B) Surface

charge plots (negative and positive charges are in red and blue, respectively) of SlLac2

compared with those from Melanocarpus albomyces laccase 1, MaLac1 (Q70KY3)

and Pestalotiopsis sp. laccases 1 and 2, PsLac1 (KY554800) and PsLac2

(KY5548001). The surface potentials were calculated using the vacuum electrostatics

function of the PyMOL molecular graphics system (Schrödinger, New York, NY,

USA).

3. Discussion

The objective of our research programme was to seek new insights into the physiology of

the marine-derived fungi, more specifically their lignocellulose enzyme machinery, and how

Page 151: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

151

they adapt in their marine environment. In previous work, we screened five fungal strains

isolated from Tunisian coastal waters [26] and characterised for their laccase-like activities.

Based on a microbial approach and on enzyme activity screening, one of these marine-derived

strains, S. lucomagnoense, was selected for its adapted growth on xylan in saline conditions,

and its improved laccase (seagrass-containing cultures) and cellulase (wheat straw-containing

cultures) activities in the presence of sea salt [27]. To further study the selected marine-derived

fungus, its transcriptome was sequenced and its proteome analysed when grown on wheat-straw

and sea grass in the absence or presence of sea salt. From this study, we were unable to identify

the laccases involved in the improved laccase activity in the presence of salts, possibly owing

to the sensitivity limit of our combined transcriptomic-proteomic approach, because of

undetected transcript domains. However, seven genes were identified in S. lucomagnoense

transcriptome that encoded putative laccases, and one was selected for heterologous expression

in A. niger and characterisation of the corresponding laccase, SlLac2.

Only a few biochemical characterisations of laccases from marine organisms are available

[28-31]. Our aim was accordingly to obtain additional data on these enzymes and their potential

for biotechnological applications. Marine-derived fungi are considered as a source of original

enzymes active in saline conditions and pH ranging from 3.0 to 11.0 [24], which are properties

of interest for many industrial applications. SlLac2 was produced in A. niger with a yield of

about 30 mg L-1 in the culture medium, which is in the range of protein production obtained for

the laccase of the terrestrial fungus Pycnoporus cinnabarinus, heterogously produced in A.

niger (70 mg L-1) [32]. Recently, two laccase-encoding genes isolated from the marine-derived

fungus Pestalotiopsis sp., were expressed in A. niger and lower yields were obtained: 2.6 and

6.2 mg L-1 for PsLac 1 and PsLac2, respectively [28]. The main physical-chemical properties

of SlLac2 were determined to compare them with published laccases from marine and terrestrial

fungi. The purified laccase was active on all typical laccase substrates including ABTS, DMP,

and syringaldazine, and showed the highest affinity (lowest KM value) for syringaldazine (3.5

M). However, the highest catalytic efficiency (Kcat/KM) was found for ABTS (7.42 s-1 mM-1)

as its turnover value was much higher (Kcat 0.153 s-1) compared with that determined for

syringaldazine (0.0074 s-1). Laccases are widespread in the natural environment, and very well-

characterised for their kinetic parameters. Many previous studies found that syringaldazine and

ABTS were their preferred substrates [33]. Laccase affinity for syringaldazine (tens of µM) is

generally higher than that measured for ABTS (hundreds of µM), whereas KM constants for

other phenolic compounds are considerably higher [24,34]. In our case, SlLac2 exhibited a

preference (6-fold) for syringaldazine. By comparison, PsLac1 from the marine-derived fungus

Page 152: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

152

Pestalotiopsis sp., showed KM values of 4 µM and 24 µM for syringaldazine and ABTS,

respectively, while PsLac2, did not exhibit a specific preference for either substrate, with

higher KM values (hundreds of µM) [28]. Two other marine-derived fungal laccases

from Trematosphaeria mangrovei [29] and Cerrena unicolor [31] showed different

behaviours, with KM values of 1.42 mM and 54 M against ABTS. Even though the affinity

was stronger for ABTS, the catalytic efficiency (Kcat/KM) of SlLac2 was slightly higher for

syringaldazine (7.42 s-1 mM-1). This value is very close to the Kcat/KM measured for

Pestalotiopsis sp. Lac2 (5.67 s-1 mM-1) [28]. PsLac2 was described as a relatively versatile

laccase, exhibiting a similar catalytic efficiency for syringaldazine, ABTS and DMP (5.67, 4.33

and 9.1 s-1 mM-1, respectively). By contrast, the second laccase of Pestalotiopsis sp., PsLac1

showed the highest catalytic efficiency for syringaldazine at 82.93 s-1 mM-1, and a 3-times lower

Kcat/KM for the other two substrates ABTS and DMP (29.25 and 24.53 s-1 mM-1, respectively).

Higher catalytic efficiency for syringaldazine can be found in the literature, such as for the

laccase-like enzyme cloned form a marine library with 29 s-1 mM-1 [23]. In conclusion for the

kinetic parameters, SlLac2 was shown to possess the general characteristics of fungal laccases,

with the highest efficiency for syringaldazine.

The physical and biochemical properties of the purified recombinant SlLac2 were tested

for further comparisons with fungal laccases. As reported by Baldrian, fungal laccases typically

exhibit an optimal pH in the acidic pH range (3.0–5.0), using ABTS as substrate [33], whereas

the optimal pH for the oxidation of syringaldazine is higher (3.5–6.0) [33]. The purified

recombinant SlLac2 was tested to determine its optimal pH in the range 3–9 using

syringaldazine as a substrate, and it showed that the optimal pH value driving the maximum

activity of the recombinant enzyme was pH 6, with a measurable activity at pH 8.0. For the

laccases obtained from Pestalotiopsis sp. and T. mangrovei, the optimal pH was determined

with ABTS as substrate: 5.0 and 4.0, respectively [28,29]. Usually, the stability of most fungal

laccases is higher at acidic pH and decreases when close to neutral pH conditions, which is the

case for the terrestrial P. cinnabarinus laccase [34]. In our work, we demonstrated that the

purified recombinant SlLac2 was relatively resistance in several pH conditions tested (3.0 to

7.0). In addition, SlLac2 was more stable in the tested range of pH than Pestalotiopis sp.

laccases, i.e. PsLac1 was less stable at alkaline pH. It showed 30% residual activity after 100 h

of incubation at pH 6.0, whereas PsLac2, was instead more sensitive to low pH; its stability

decreased with time between pH 3.0 and 6.0, and abruptly at pH 2.0 (no activity left after 40 min

of incubation) [28].

Page 153: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

153

Concerning the behaviour of fungal laccases with temperature, previous studies found that

the optimal temperature was between 50 and 60°C for most fungal laccases [32,33]. In our

study, we also showed that the optimum temperature of the purified laccase SlLac2 was in this

range (60°C). Compared with marine laccases, T. mangrovei and PsLac 1 had slightly higher

optimal temperatures: 65°C (syringaldazine. 80°C with ABTS) and 70°C (ABTS), respectively

[28, 29]. Regarding thermal stability, SlLac2 was stable for 180 min at temperatures ranging

from 25 to 50°C, whereas the activity was significantly lost above 60°C, as demonstrated for

PsLac2 [28]. In addition, T. mangrovei laccase and PsLac1 showed curves with more

pronounced thermal deactivation at temperatures above 60°C [28-30]. We conclude that SlLac2

presents novel, useful properties due to its activity relative to temperature and pH, and to its

stability compared with its marine laccase homologs.

Enzyme activity is often affected positively or negatively by metal ions present in the

mixtures [35-38]. Because laccases are used in several processes containing metal ions, it is

useful to characterise the effect of metal ions on their activities. It has been shown in many

studies that laccase activities vary with the type of metal ion present and the enzyme source

[38-41]. SlLac2 showed that adding a 10 mM concentration of Mo2+ and Ag2+ to the purified

enzyme left 70% and 40% of the activity, respectively, but the presence of AsO43-, Fe2+, Cd2+,

Zn2+ and especially the Cu2+, caused the disappearance of all or most activity. For instance,

Cu2+ has already been shown to inhibit Scytalidium thermophilum laccase activity [42]. Among

several metal ions tested, Xu et al. showed that Ag+, Ag2+, Li+, and Pb2+ could inhibit the laccase

of Cerenia sp. reversibly. Hg+ was shown to reduce pH and thermal stability, and dynamic

simulation showed the presence of binding sites for Hg close to copper binding sites on the

laccase molecule [43]. For T. mangrovei, the effect of metal ions was analysed at 1 mM, and

only Fe2+ showed a complete inactivation of its activity, whereas Cu2+ was not tested [29]. At

the same concentration, Fe3+ showed a 30% inactivation of the marine-derived fungus, C.

unicolor laccase, whereas Cu2+ addition produced a slight effect with a loss of less than 10% of

activity [31]. The most common laccase inhibitors tested include cysteine, EDTA, sodium

fluoride, sodium azide, dithiothreitol, thioglycolic acid, and diethyldithiocarbamic acid. These

inhibitors are not laccase-specific and their applications on phenoloxidases was because they

could inhibit metalloenzymes [44-45]. They can act on the active site: EDTA binds to copper

atoms and stops the transfer of electrons. Cysteine, dithiothreitol, thioglycolic acid, and

diethyldithiocarbamic acid are reducing substances described as potential laccase inhibitors

sequestering dioxygen and stopping the oxidation of the phenolic substrates. However,

Johannes and Majcherczyk (2002) have tested several potential laccase inhibitors including

Page 154: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

154

dithiothreitol, thioglycolic acid (TGA), diethyldithiocarbamic acid (DDC), cysteine and sodium

azide (NaN3) [46]. They found that only NaN3 stopped the substrate oxidation by no oxygen

uptake, whereas the sulfydryl compounds did not affect the oxygen consumption and even

increased it through an autoxidation reaction. SlLac2 was significantly inactivated by NaN3,

L-cysteine and 2-mercaptoethanol, whereas C. unicolor laccase was inhibited by 1 mM of NaN3

(95% inhibition) and 2-mercaptoethanol (67% inhibition), but not by L-cysteine (0.1 mM) [28].

For T. mangrovei laccase, a 50% inhibition was demonstrated for 1 mM of NaN3 and the most

efficient inhibitor was shown to be NaCN (80% imbibition) [29].

Biochemical reactions involving laccases in compatible organic solvents give access to

some insoluble substrates, which may help in the detoxification of several sparingly water-

soluble persistent organic pollutants. However, several studies have shown negative effects of

organic solvents on laccase activity [47,48]. For instance, Robles et al. [49] studied a laccase

of the hyphomycete Chalara (syn. Thielaviopsis) paradoxa CH32 and showed an activity

decrease of 27% and 36% in the presence of 25% (vol/vol) ethanol and methanol, respectively.

In our study, we showed that with 40% (vol/vol) of ethanol and methanol, there was a similar

decrease in the activity of about 30% and 20%, respectively. However, of the solvents tested in

our experiments, acetone was the most damaging, probably by precipitating the proteins. Both

free and immobilised laccases decreased their activity with an increase in water-miscible

organic solvent concentrations, and in most reported cases, immobilised laccase is less strongly

affected than the free enzyme by the organic solvent concentrations, which could offer an

alternative, depending on the solvents needed to implement for the laccase application.

As SlLac2 was isolated from a marine-derived fungus, its enzyme behaviour was studied

in relation to saline conditions. In the presence of sea salt, SlLac2 was affected, with a

continuous decrease in its activity following the sea salt concentration increase. For the two

laccases of the mangrove fungus Pestalotiopsis sp., PsLac1 and 2, completely different

behaviour was observed, as their activities were enhanced in the presence of increasing

concentrations of sea salts [28]. PsLac2 activity was clearly stronger (1.6 times compared with

PsLac2 at 5% sea salt). One hypothesis is that the mangrove fungus Pestalotiopsis sp. and its

enzyme set have to adapt to high salt concentrations owing to strong evaporation in the tidal

marine marshes. This hypothesis was not fully supported, as the T. mangrovei laccase lost half

of its activity in only 1 mM NaCl [29] while Pestalotiopsis sp. lytic polysaccharide

monoxidases A (LMPOA) could act on cellulose for up to 6% sea salt [50]. A few studies have

been carried out on enzymes originating from saline environments to identify the molecular

Page 155: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

155

determinants responsible for their salt tolerance. Recently, Li et al. [51] demonstrated that

two amino acid sites were involved in the salt activation, as Cl- ion could bind to specific local

sites to interfere with substrate binding and/or electron transfer. In addition, salt-adapted

enzymes were shown to be strongly negatively charged on their surface, a characteristic

contributing to protein stability and to enzyme activities adapted to extreme osmotic conditions

[52-54]. SlLac2 was shown to possess a slightly higher positive charge distribution at the

protein surface. In contrast, MaLac1 and PsLac1exhibited a relatively even balance of negative

charges over positive charges (D+E/R+K ratio), whereas PsLac2 presented a very high ratio of

3.92. In a previous study on LMPOs identified from Pestalotiopsis sp., the calculated ratio also

exhibited very high ratios greater than 4.0 [50] and an excess of negatively charged residues at

their surface, typical of marine enzymes. Altogether, these results show that the resistance to

salt is not yet fully understood, and that further research is still needed to elucidate the

adaptation mechanisms.

4. Materials and methods

4.1. Strains and culture conditions

Escherichia coli strain TOP 10 was used for vector storage and propagation. Aspergillus

niger strain D15#26 (pyrG deficient) [55] was used for the heterologous expression of the

SlLac2 encoding synthetic gene. After co-transformation with vectors respectively containing

the pyrG gene and the laccase cDNA, transformants of A. niger were grown for selection on

solid minimal medium without uridine and containing 70 mM of NaNO3, 7 mM of KCl, 11 mM

of KH2PO4, 2 mM of MgSO4, glucose 1% (wt/vol), and trace elements (1,000 × stock; 76 mM

ZnSO4, 178 mM H3BO3, 25 mM MnCl2, 18 mM FeSO4, 7.1 mM CoCl2, 6.4 mM CuSO4,

6.2 mM Na2MoO4, and 174 mM EDTA). For the screening procedure of the positive

transformants, 100 mL of culture medium containing 70 mM NaNO3, 7 mM KCl, 200 mM

Na2HPO4, 2 mM MgSO4, glucose 5% (wt/vol), and trace elements was inoculated with 2 × 106

spores mL-1 in a 250 mL baffled flask.

4.2. Cloning and expression of SlLac2-encoding gene

The open reading frame sequence encoding SlLac2 was synthesised and codon bias

optimised for A. niger (GeneArt, Regensburg, Germany), with some modifications. The amino

acids of the signal peptide, which was predicted with the program SignalP hosted on the

ExPASy Proteomics server (http://www.expasy.ch), were replaced by the 24-amino-acid

Page 156: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

156

glucoamylase (GLA) preprosequence from A. niger (MGFRSLLALSGLVCNGLANVISKR).

Two restriction sites (BssHII and HindIII) were respectively added at the 5′ and 3′ ends of the

sequence for cloning into the expression vector pAN52.4 (GenBank/EMBL accession number

Z32699). In the final expression cassette, the Aspergillus nidulans glyceraldehyde-3-phosphate

dehydrogenase-encoding gene (gpdA) promoter, the 5′ untranslated region of the gpdA mRNA,

and the A. nidulans trpC terminator were used to drive the expression of the inserted coding

sequences. The co-transformation was carried out as described by Punt and van den Hondel

[25] using both the expression vector containing the expression cassette and pAB4-1 [56]

containing the pyrG selection marker in a 10:1 ratio. Transformants were selected for uridine

prototrophy by growth on selective solid minimal medium (without uridine).

4.3. Screening of transformants and laccase activity assay

To screen for the best clones for enzyme production in liquid medium, 100 mL of minimal

medium (adjusted to pH 5.5 with 1 M of citric acid) were inoculated with 2 × 106 spores mL−1

in a 250 mL flask. The cultures were incubated for 10 days at 30°C in a shaker incubator (110

rpm), and pH was adjusted daily to 5.5 with 1 M citric acid. From these liquid cultures, aliquots

(2 mL) were withdrawn daily, and mycelia were pelleted (20 min at 15,000 × g). Laccase

activity of the resulting supernatant was assayed spectrophotometrically by monitoring the

oxidation of syringaldazine (1 mM) as substrate at 436 nm (Ɛ436 = 29,300 M-1 cm-1) in a sodium

acetate buffer (50 mM, pH 6). The reaction was monitored for 1 min at 30°C in an Uvikon XS

spectrophotometer (BioTek Instruments, Colmar, France). Activity is expressed in nkat mL−1,

1 nkat corresponding to the oxidation of 1 nanomole of substrate per second. Measurements in

all the experiments were performed in triplicate.

4.4. Production and purification of recombinant SlLac2

For protein production, the best positive clone corresponding to the clone with the highest

laccase activity was selected and cultured. 930 mL of culture medium containing 70 mM

NaNO3, 7 mM KCl, 200 mM K2HPO4, 2 mM MgSO4, glucose 10% (wt/vol), trace elements

and adjusted to pH 5 with a 1 M citric acid solution, inoculated with 2 × 106 spores mL-1, was

prepared to initiate a large-scale protein production (1 L). The culture was harvested after 11

days. The culture medium was clarified by filtration through GF/D, GF/A and GF/F glass fibre

filters (Whatman, Maidstone, UK), followed by filtrations through 0.45 μm and 0.22 μm

polyethersulphone membranes (Express Plus, Merck Millipore). The collected filtrate was

concentrated by ultrafiltration through a polyethersulphone membrane with a 10 kDa molecular

Page 157: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

157

mass cut-off (Vivaflow crossflow cassette, Sartorius, Les Ulis, France). After dialysing

overnight at 4°C against 100 mM Tris buffer pH 8, 150 mM NaCl and 1 mM EDTA, the sample

was loaded onto on a CM-Sepharose fast flow column (GE Healthcare Life Science, Velizy-

Villacoublay, France) using an AKTA purifier (GE Healthcare Life Science). The sample was

loaded onto the column previously equilibrated with a binding buffer (0.2 mM sodium tartrate

buffer pH 5, containing 25 mM NaCl). Protein elution was performed using a linear gradient of

0–100% of the elution buffer (0.2 mM of sodium tartrate buffer pH 5, containing 1 mM NaCl).

Activity was determined in the 10 mL collected fractions, and protein production was evaluated

by SDS-PAGE. The active fractions were concentrated through a 10 kDa molecular mass cut-

off Amicon membrane (Millipore). The concentrated samples were loaded onto a Sephacryl S-

200HR size exclusion chromatography column (GE Healthcare Life Science) equilibrated with

a 50 mM sodium acetate buffer pH 5, containing 50 mM NaCl. 5 ml fractions were collected

and assayed for laccase activity as described above, and protein homogeneity was tested by

SDS-PAGE. For the different purification steps, the total protein concentration was determined

with the Bradford assay using the BioRad Protein Assay Kit (BioRad, Marnes-la-Coquette,

France) and bovine serum albumin (BSA) as a standard. Final protein concentration was

determined spectrophotometrically at 280 nm using a NanoDrop 2000 (Thermo Fisher

Scientific, Illkirch, France) and the theoretical molar extinction coefficients SlLac2 at 280 nm,

125,290 M−1 cm−1. The molecular mass of the purified protein was determined by 12% sodium

dodecyl sulphate-polyacrylamide gel electrophoresis (SDS-PAGE).

4.5. Bioinformatic analysis

The molecular mass, theoretical pI, and molar extinction coefficient of enzymes were

predicted by the ProtParam tool (http://web.expasy.org/protparam/). Protein sequences were

aligned using MUSCLE [57,58] and CLUSTAL W [59] at http://www.ebi.ac.uk/Tools/msa/.

Signal peptides were predicted using Signal P [60] at http://www.cbs.dtu.dk/services/SignalP/.

N-glycosylation sites [60] were predicted at http://www.cbs.dtu.dk/services/NetNGlyc/. The

automated protein structure homology modelling online tool Phyre 2 [61] was used to predict

the three-dimensional models of SlLac2 using the closest homologs of known structure

available in the Protein Data Bank (PDB). Protein models c2q9oA (Melanocarpus albomyces

laccase, 44% identity), c5lwxA (Aspergillus niger laccase McoG H253D variant, 37% identity),

c3ppsD (Thielavia arenaria laccase, 45% identity) and c3sqrA (Botrytis aclada laccase, 44%

identity) were used as templates for SlLac2. Surface charges were calculated, and all the figures

were prepared with PyMOL.

Page 158: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

158

4.6. Determination of N-terminal amino acid sequence and glycosylation level

The N-terminal sequence was determined according to Edman degradation. Analysis was

carried out on an Applied Biosystem 476Asequencer by the proteomic platform of the Institut

de Microbiologie de la Méditerrranée, CNRS, Aix-Marseille Université (France). Matrix-

assisted laser desorption ionisation – time-of-flight MS of samples was carried out on a

Microflex II time-of-flight mass spectrometer (Bruker Daltonik, Germany).

To determine the level of glycosylation of the purified laccase SlLac2, a deglycosylation

reaction was carried out using the PNGase F (New England Biolabs, France). 15 µg of purified

laccase was mixed with 4 µL of the denaturation solution (5% SDS and 40 mM dithiothreitol

(DTT)) denatured at 100°C for 10 min. The denatured sample was deglycosylated in a final

volume of 40 µl containing 1% Nonidet P-40, 50 mM sodium phosphate buffer (pH 7.5) and

2 µl of the deglycosylation enzyme PNgase F solution (500,000 units ml−1). The reactions were

incubated at 37°C for 2 h. After the deglycosylation, 10 µL of the digested enzyme was loaded

onto a 12% homogeneous SDS-PAGE gel.

4.7. Substrate specificity and kinetics

Enzyme activities were measured using a UVIKONxs spectrophotometer (Bio-TEK

Instruments) at 30°C by following the oxidation of different aromatic substrates: 2,2′-azino-

bis(3-ethylbenzothiazoline-6-sulphonic acid) (ABTS), 2,6-dimethoxyphenol (DMP) and

syringaldazine. The absorbance increases at 436 nm (Ɛ436= 29300 M-1 cm-1), 469 nm (Ɛ469=

27,500 M−1 cm−1) and 530 nm (Ɛ530 = 65,000 M−1 cm-1) were followed for ABTS, DMP and

syringaldazine, respectively. Kinetic constants were determined for each of these compounds

at 1 mM concentration with sodium acetate buffer (50 mM, pH 4, 5 and 6, respectively).

4.8. Effect of pH and temperature on the activity and stability of the laccase

The effect of pH on the purified enzyme was determined by measuring the enzyme activity

at 30 °C in various buffers at different pH (2.5–10) using the following buffers: 50 mM sodium

acetate buffer (pH 2.5–7), phosphate buffer (pH 7–9) and sodium bicarbonate (pH 9–10),

against 1 mM syringaldazine as substrate at 30°C. The pH stability of the purified enzyme was

determined by incubating the enzyme in the different buffer solutions (50 mM) with different

pH values (3–7) and allowing the mixture to stand for 4 h, 24 h and 48 h incubation at room

temperature. The residual enzyme activity was determined under standard assay conditions after

centrifugation to remove the denatured proteins.

Page 159: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

159

To determine the effect of temperature on laccase, the activity of the purified enzyme was

measured in a sodium acetate buffer (50 mM, pH 6) at different temperatures ranging from 20

to 80°C. The stability to thermal treatment of purified enzyme was determined by measuring

residual activity after incubation at different temperatures (0–70°C) and pH 6 for 30 min to 3 h.

4.9. Effect of metal ions, inhibitors, solvents and sea salt on laccase activity

To study the effect of metal ions, potential inhibitors, different solvents and sea salt on the

purified enzyme, the activity was determined in the presence of metal ions in standard laccase

activity conditions. The following substances were used for metal ions: CuSO4.5H2O,

Na2MoO4, FeSO4.7H2O, CdCl2, Na3AsO4.12H2O and ZnSO4.7H2O. They were added at a final

concentration of 10 mM. The potential inhibitors were L-cysteine, 2-mercaptoethanol, EDTA,

SDS and sodium azide (final concentrations of 0.5, 0.05 and 0.05 mM). The different organic

solvents were ethanol, methanol, iso-propanol, glycerol and acetone at different concentrations:

10, 20 and 40%. Different concentrations of sea salt (Sigma-Aldricht, Lyon, France) (1–5%

wt/vol) were added to the reaction mixture and the activity was determined in standard

conditions. All the reactions were run in triplicate.

4.10. Nucleotide sequence accession number

The gene sequences encoding SlLac2 were deposited in the nucleotide sequence database

(GenBank) under the accession code MT470191.

5. Conclusions

The present work carried out on the S. lucomagnoense gives new insights into the marine-

derived enzymes, and more specifically laccases, which are catalysts of great interest for many

biotechnological applications. In addition, SlLac2 produced in A. niger presented potential

properties related to pH and some tolerance to sea salt, which could be exploited in

biotechnological applications.

Supplementary Materials: Supplementary materials, S1

Author Contributions: W.B.A., A.B.A., Y.M., and A.T.D. provided experiment support;

W.B.A., A.B.A., and A.T.D. provided technical support and contributed to the discussion;

W.B.A., E.R., T.M. designed the experiments; W.B.A., E.B., C.B.F., G.S., A.L., E.R., T.M.

wrote the manuscript.

Conflicts of Interest: The authors declare they have no conflict of interest.

Page 160: Introduction générale - Thèses

Résultats – Chapitre 3

160

Funding: The authors thank PHC-Utique (39274UH 2018-2020, 18G0817) for financial

support.

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Résultats – Chapitre 3

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Résultats – Chapitre 3

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Page 166: Introduction générale - Thèses

CONCLUSION GÉNÉRALE

ET

PERSPECTIVES

Page 167: Introduction générale - Thèses

Conclusion générale et perspectives

167

D. Conclusion générale et perspectives

I. Conclusion générale

La dégradation d’une grande variété de polluants aromatiques et de la biomasse végétale par

des micro-organismes est une des voies explorées pour le développement et l’amélioration des

procédés durables. Les champignons sont connus pour leurs capacités à produire une variété

d’enzymes extracellulaires, d'acides organiques et d'autres métabolites, et à s'adapter à des

environnements parfois extrêmes. Ils attirent l'attention des chercheurs et industriels en

biotechnologie du fait de leur capacité à dégrader ou oxyder des micropolluants présents dans

les eaux usées, et ceci suite à l’action d’enzymes sécrétées dans le milieu extracellulaire. Dans

ce contexte, la recherche de nouvelles activités enzymatiques adaptées aux conditions extrêmes

est devenue une nécessité pour la réussite des nouveaux procédés de traitement de la biomasse

et de bioremédiation des composés polluants. Au cours de ces dernières années, la majorité des

champignons étudiés sont issus du milieu terrestre. Cependant, la diversité fongique marine

reste très peu étudiée.

Dans le cadre de la préparation de cette thèse, nous avons effectué un isolement de souches

fongiques marines à partir de zones côtières en Tunisie afin de découvrir des souches

productrices de nouvelles oxydases présentant des caractéristiques intéressantes telles que la

résistance au sel et une activité à pH alcalin.

Le premier volet de cette thèse a été centré sur l’isolement, l’identification et le criblage de

souches fongiques à partir de trois zones côtières en Tunisie (de Casino de Sfax, de Sidi

Mansour à Sfax et de Monastir) dans le but de découvrir de nouvelles souches productrices

d’activités oxydases.

En premier lieu, les échantillons prélevés de bois immergé dans l’eau de mer, de filets de pêches

et d’algues marines à partir de ces zones côtières tunisiennes, ont permis l’isolement d’une

vingtaine de souche fongique. Cinq de ces isolats se sont révélés producteurs d’une activité de

type laccase. L’identification moléculaire a montré qu’il s’agit de trois souches de Trichoderma

asperellum, d’une souche d’Aspergillus nidulans, et d’une souche de Stemphylium

lucomagnoense. La production des activités « laccase » a été suivi chez ces 5 souche en absence

et en présence de NaCl (1%). La cinétique de production de laccase, a révélé que Trichoderma

asperellum 1 est la meilleure souche productrice de l’activité « laccase mais l’ajout de NaCl

exerce un effet négatif sur cette production. Au contraire, nous avons pu noter que pour

Stemphylium lucomagnoens, la production d’activité « laccase » augmente en présence de sel

Page 168: Introduction générale - Thèses

Conclusion générale et perspectives

168

ce qui nous a incité à garder ce modèle pour étudier l’adaptation des champignons marins à la

présence de sel marin (chapitre 2).

Malgré tout, T. asperellum 1 reste le meilleur producteur d’une activité « laccase » et nous

avons voulu tester l’effet de plusieurs composants du milieu de culture pour augmenter cette

activée. Comme cette souche a été isolée d’un environnement marin, nous avons naturellement

testé l’effet du NaCl et du sel marin sur la production de laccase. L’optimum de l’activité

« laccase » est mesurée avec 1% de NaCl (234 U L-1) avec une diminution de l’activité pour

des concentrations plus élevées (jusqu’à 5% de NaCl). Nous avons également, testé l’effet du

sel marin (1%) sur la production de la laccase. Comparé au NaCl (1%) l’activité « laccase »

obtenu est inférieure (170 U L-1), cependant l’activité laccase reste stable au cours du temps

contrairement aux cultures en présence de NaCl. D’autres tests comme les cultures avec ajout

du cuivre ont permis d’augmenter cette activité.

Ces sécrétomes ont ensuite été testés dans le cadre d’applications biotechnologiques comme la

dégradation de colorants synthétiques. Pour cela, nous avons utilisé le « Remazol Brilliant Blue

R » (RBBR), le « Reactive Black 5 » (RB5), le « RR75 », le « Acid Orange » et le « Blue

Turquoise » Cette étude nous a permis de conclure, que généralement, la capacité du surnageant

de culture de Trichoderma sp. 1 à dégrader le RB5 dépend de l’utilisation du médiateur HBT.

Par contre pour les colorants RBBR, RR75, et le Blue Turquoise, la présence du médiateur

augmente le taux de décoloration de 60 à 80%. Par contre, pour le colorant « Acid Orange », le

surnageant de culture de T. asperellum1 est capable de dégrader ce colorant jusqu’à 75% sans

HBT. Les pistes pour poursuivre cet axe de recherche serait de faire une étude fine des

sécrétomes de T. asperellum 1 afin de déterminer les catalyseurs responsables de cette

dégradation (étude protéomiques). En outre, une analyse des produits de dégradation sera

nécessaire pour comprendre quels sont les produits ce dette dégradation et s’ils sont moins

toxiques. Une étude de la toxicité des produits sera également nécessaire.

Dans un second volet, nous avons caractérisé la diversité enzymatique de ces cinq champignons

marins en mesurant leur croissance en milieu solide et en mesurant les principales activités

lignocellolosiques à partir de culture liquide. La culture de ces champignons en milieu solide

sur carboxymethyl cellulose (CMC) et de xylane, nous a permis de démontrer que S.

lucomagnoense a une croissance adaptée en présence de sel (se développe plus vite en présence

de sel) comparée aux autres souches testées. En outre, en mesurant les activités xylanase,

cellulases et laccase à partir de cultures liquides chez les cinq souches cultivées sur paille de

blé ou herbes marines et en présence ou en absence de sels marins, nous avons déduit que le sel

Page 169: Introduction générale - Thèses

Conclusion générale et perspectives

169

inhibe généralement les trois activités chez toutes ces souches à l’exception de S.

lucomagnoense. Pour ces raisons S. lucomagnoense a été choisie comme modèle pour étudier

l’adaptation physiologique au substrat lignocellulosique et au sel.

Afin de bien comprendre les mécanismes enzymatiques de S. lucomagnoense et son adaptation

au milieu marin nous avons réalisé une analyse approfondie de ses sécrétomes provenant de 4

cultures préparées sur un substrat solide paille de blé ou herbe marine, et en présence ou en

absence du sel. Cette étude a pu se faire sur la base du séquençage du transcriptome de S.

lucomagnoense qui nous a permis de mettre en évidence les gènes impliqués dans l’expression

d’une machinerie enzymatique impliquées dans la lignocellulolyse. Les données de séquençage

ont ensuite pu être confrontées aux gènes annotés du transcriptome pour identifier les sets de

protéines dans chaque condition de culture. Ainsi, les travaux de protéomique ont permis

d’identifier près de 51 protéines, appartenant aux différentes classes de CAZymes. De façon

intéressante, l’analyse protéomique révèle d’importantes différences de composition entre les

sécrétomes produits sur les deux substrats et également en absence et en présence de sel. Par

exemple, nous avons remarqué que la majorité des protéines sont produites en présence de paille

de blé et qu’en conditions salines, la proportion d’enzymes lignolytiques est fortement

diminuée. En effet, sur les 51 protéines identifiées, 50 (98 %) et 17 (33 %) enzymes ont été

produites sur de la paille de blé dans des conditions non salines et salines, ce qui montre une

pression négative du sel marin sur la production de protéine. Dans le cas des cultures sur herbe

marine, nous avons identifié de façon globale moins de protéines, soit 17 (33%) et 8 (15,6%),

en absence et en présence de sel marin, respectivement. Cinq CAZymes ont été produites dans

toutes les conditions testées (10 %). Pour améliorer cette étude, il aurait été intéressant de faire

un séquençage du génome pour vérifier que les différences que nous avons établis entre les

activités mesurées dans le surnageant de culture et les protéines identifiées dans le protéome

sont dues à une limite de la méthode ou tout simplement à un problème lié au dosage des

activités elles-mêmes. De cette étude certains cibles enzymatiques sont apparus être d’intérêt

pour évaluer l’effet du sel sur les enzymes et mieux comprendre les déterminants moléculaires

responsables de l’adaptation de ces enzymes au conditions salines. Dans ce contexte d’étude,

l’alginate lyase (PL7_4) identifiée dans les conditions salines uniquement est une cible qui a

attiré notre attention.

Dans ce dernier volet de la thèse, nous nous sommes intéressés aux laccases que nous avons

identifiés par dosages enzymatiques mais pas dans nos sécrétomes. Trois objectifs nous ont

poussés dans cette voie, (i) y a-t-il des laccases chez S. lucomagnoense?, (ii) si, oui vérifier si

Page 170: Introduction générale - Thèses

Conclusion générale et perspectives

170

certaines d’entre elles sont actives dans des conditions salines, et (ii) sont-elles actives à des pH

alcalins contrairement aux laccases d’origines terrestres. Un gène a été sélectionné à partir du

transcriptome de S. lucomagnoense et nous avons produit la laccase recombinante chez A. niger.

Nous avons purifié et étudié les caractéristiques physico-chimiques et cinétiques de cette

enzyme afin de comparer ces caractéristiques avec celles disponibles de la littérature.

U peu plus en détail, nous avons réussi à réaliser une expression hétérologue d’un gène (SlLac2)

choisi parmi les 7 gènes putatives codant pour des laccases complètes du transcriptome de S.

lucomagnoense. La protéine recombinante SlLac2 a été produite avec un rendement de 30 mg

L-1 ce qui est dans la moyenne obtenue pour la production de laccase chez ce champignon.

Globalement, nous avons pu démontrer que l’enzyme produite SlLac2 possède les

caractéristiques typiques des laccases fongiques. Plus en détail, nous avons montré que la

laccase SlLac2 présente plus d’affinité pour le syringaldazine que pour l’ABTS et le DMP. Par

contre, nous avons montré que l’efficacité catalytique est la plus élevée pour l’ABTS. Cette

enzyme recombinante est active dans une gamme de température de 25-80°C avec une activité

maximale à 60 °C et un pH de 6 en utilisant le syringaldazine comme substrat. Il est à noter

qu’une activité significative peut être mesuré à un pH de 8.0, ce qui montre l’intérêt de cette

laccase d’origine marine. La protéine est stable à des températures inférieures à 60 °C et aux

pH compris entre 4.0 et 7.0. L’étude de la stabilité aux variations du pH de la laccase purifiée

montre que celle-ci pourrait être appliquée pour la bioremédiation en milieu acide voire neutre

(ou légèrement alcalin, pH 8.0). De plus, cette enzyme est relativement thermostable et pourrait

être d’intérêt dans le blanchiment des jeans (industrie textile).

Pour affiner la caractérisation de SlLac2, nous avons aussi testé l’effet de différents ions

métalliques, d’inhibiteurs potentiels des laccases et de divers solvants. Par exemple, l’activité

de SlLac2 varie fortement en fonction du type d'ion métallique présent. La présence de cuivre

provoque la disparition de presque totalité de l'activité. Cette réponse négative au Cu2+ est

rapporté avec plusieurs laccases comme celle de Scytalidium thermophilum. Concernant les

inhibiteurs potentiels de l’activité laccase, nous avons trouvé que le 2-mercaptoéthanol est le

plus efficace et il provoque la une perte de l’activité jusqu’à 88-91%. Pour les solvants, nous a

montré que l'ajout d’acétone provoque une quasi-inactivation avec des concentrations de 20%

et 40% d'acétone, probablement due à la précipitation des protéines. Il serait intéressant pour

les tests d’applications que nous avons cités plus haut de tester ces activités sur SlLac2 fixée

sur de supports afin de voir si la performance de cette enzyme pourrait être améliorée. Afin

d’étudier le fonctionnement enzymatique de SlLac2 dans les conditions salines, nous avons

évalué l'effet de différentes concentrations de sel marin sur l'activité, et nous avons remarqué

Page 171: Introduction générale - Thèses

Conclusion générale et perspectives

171

que bien que la présence de sel marin affecte négativement l’activité de SlLac2, cette enzyme

peut tolérer la présence du sel. En effet, en présence de 5% du sel marine, SlLac2 conserve dans

ces conditions 50% de son activité. Pour tenter d’expliquer les effets du sel sur les différentes

laccases disponibles au laboratoire, nous avons fait une étude des distributions des charges à la

surface de ces différentes laccase (laccase du champignon terrestre Pycnoporus cinnabarinus

et les deux laccases du champignon marin Pestalotiopsis sp.). Nous avons noté que la

distribution des charges chez SlLac2 est vraiment différente de celles trouvées chez ces autres

laccases. Malgré tout, des études complémentaires devront être effectuées pour mieux

comprendre les déterminants impliqués dans l’adaptation des enzymes d’origine marines au

milieu marin, notamment des expériences de mutagenèse dirigée pour modifier in vitro les

charges de surface de ces laccases pour confirmer ou infirmer les hypothèses qui implique les

surfaces de charge dans cette adaptation.

II. Si l’on va plus loin dans les perspectives

Pour développer et compléter le travail de cette thèse, il serait nécessaire de réaliser des études

plus approfondies, à savoir :

- en ce qui concerne les propriétés physico-chimiques, nous envisageons de faire une étude plus

approfondie des souches mis en évidence dans cette thèse, T. asperellum 1 et S. lucomagnoense

afin de les appliquer directement en industrie textile pour traiter les effluents toxiques.

- L'enzyme produite SlLac2 est active sur une large gamme de pH, incluant un pH alcalin de

8.0, avec une certaine thermo stabilité et est résistante à divers inhibiteurs et solvants. Des

stratégies d'évolution accélérées pourront être utilisées pour optimiser l’activité et la stabilité

de SlLac2. Cette étude serait intéressante du point de vue scientifique pour étudier son

mécanisme d’action, mais également afin d'améliorer son potentiel biotechnologique.

- D'un point de vue applicatif, il serait nécessaire d’évaluer cette enzyme sous diverses

conditions de pH neutre et alcalin pour le traitement des effluents en général. Ceci ouvrirait une

porte pour de nouvelles possibilités en matière de développement d’alternatives écologiques

aux traitements chimiques actuels utilisés par l’industrie du textile. De façon alternative, nous

pourrions envisager d’utiliser la souche recombinante productrice de SlLac2 ou son sécrétome

afin de supprimer l’étape de purification de la protéine et de baisser le coût final du procédé.

- Du fait de la période de confinement liée à la COVID-19, nous n’avons pas pu finaliser cette

étude sur la décoloration des colorants synthétiques d’intérêt pour l’industrie du textile. En

outre, afin de développer un produit commercial avantageux, il serait indispensable d’étudier

le traitement des colorants à l’échelle réacteur pilote. Et enfin, il serait également intéressant

Page 172: Introduction générale - Thèses

Conclusion générale et perspectives

172

d’évaluer la toxicité des colorants après traitement par les enzymes ou les souches fongiques

(test sur des plantes modèles par exemple).

Page 173: Introduction générale - Thèses

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Page 174: Introduction générale - Thèses

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Criblage de la diversité fongique marine visant à identifier de nouvelles oxydases pour les biotechnologies

et le développement durable

La majorité des champignons étudiés est issue en général du milieu terrestre et en comparaison la diversité

fongique marine est très peu étudiée. Comme les enzymes générées par les champignons marins sont adaptés à la

salinité, aux fortes pressions, aux basses températures et aux pH extrêmes comparées aux enzymes issues des

champignons terrestres, il est essentiel de chercher de nouvelles enzymes provenant de souches fongiques marines,

que ce soit pour des raisons d’intérêt scientifique ou d’applications industrielles. Notre étude s’est centrée autour

de trois axes de recherche. Le premier axe traite de l’isolement et l’identification de nouvelles souches marines

pour la production de nouvelles enzymes de type laccases, pour la dégradation de colorants industriels. Une

vingtaine d’isolats ont été criblés pour leur activité de type laccase et cinq ont montré une activité potentiellement

intéressante. L’identification moléculaire et morphologique de ces cinq souches sélectionnées montre qu’il s’agit

de Trichoderma asperellum (T. asperellum1, 2 and 3), Aspergillus nidulans et Stemphylium lucomagnoense. Bien

que, S. lucomagnoense a montré une production d’une activité de type laccase adaptée au sel marin, nous nous

sommes intéressés dans cette partie à la souche T. asperellum1 qui a généré une forte activité « laccase ». Nous

avons étudié les paramètres de croissance de cette souche pour améliorer son activité « laccase » et nous avons

aussi testé son efficacité à décolorer différents types des colorants synthétiques (azoïque, anthraquinone, mélange

des colorants) en présence et en absence d’un médiateur d’oxydo-réduction, le 1-hydroxybenzotriazole. Le

deuxième axe de recherche a porté sur l'étude des processus de dégradation de la biomasse lignocellulosique des

cinq champignons marins précédemment isolés, en mesurant leurs activités lignocellulolytiques (xylanase,

cellulase, laccase) sur des surnageants de cultures des champignons mis en culture avec de la paille de blé (substrat

terrestre) ou de l’herbe marine (substrat marin). La présence de sel dans le milieu de culture a été également étudiée

dans cette partie. S. lucomagnoense a été sélectionné comme modèle pour étudier l’adaptation physiologique au

substrat lignocellulosique et à son environnement marin par une approche protéomique couplée au séquençage du

transcriptome. Dans un dernier axe de recherche, nous avons effectué une expression hétérologue chez Aspergillus

niger d’un gène (SlLac2) codant pour une laccase choisie parmi les 7 gènes putatifs codant pour des laccases

complètes du transcriptome de S. lucomagnoense. Nous avons purifié et étudié les caractéristiques physico-

chimiques et cinétiques de cette enzyme et discuté de ces caractéristiques avec celles disponibles dans la littérature.

Screening of marine fungal diversity to identify new oxidases for biotechnologies and sustainable

developments

Most of the studied fungi are generally terrestrial fungi, and in comparison, the marine fungal diversity is

very little studied. As the marine-derived enzymes are adapted to salinity, high pressures, low temperatures and

extreme pH compared to enzymes derived from terrestrial fungi, it is essential to search for new enzymes from

marine fungal strains, whether for reasons of scientific interest or industrial applications. Our study focused on

three research axes. The first axis deals with the isolation and identification of new marine strains for the

production of new laccase-like enzymes, for the degradation of industrial dyes. About twenty isolates were

screened for their laccase-like activity and five showed great potential activities. Molecular and morphological

identification showed that these five selected strains belongs to Trichoderma asperellum (T. asperellum 1, 2 and

3), Aspergillus nidulans and Stemphylium lucomagnoense. Although, S. lucomagnoense showed a laccase-like

activity adapted to sea salt, we were interested in this part in the T. asperellum 1 strain which generated a strong

laccase-like activity. We studied the growth parameters of this strain to improve its laccase-like activity and we

also tested its effectiveness in decolorizing different types of synthetic dyes (azo, anthraquinone, mixture of dyes)

in the presence and absence of an oxidation-reduction mediator, 1-hydroxybenzotriazole. The second line of

research focused on the study of the degradation processes of the lignocellulosic biomass of the five previously

isolated marine fungi, by measuring their lignocellulolytic activities (xylanase, cellulase, laccase) on culture

supernatants of fungal cultures with wheat straw (terrestrial substrate) or sea grass (marine substrate). The presence

of salt in the culture medium was also studied in this section. S. lucomagnoense was selected as a model to study

the physiological adaptation to the lignocellulosic substrate and its marine environment by a proteomic approach

coupled to transcriptome sequencing. In a last research axis, we performed heterologous expression in Aspergillus

niger of a gene (SlLac2) encoding a laccase selected among the 7 putative genes encoding complete laccases of S.

lucomagnoense transcriptome. We have purified and studied the physico-chemical and kinetic characteristics of

this enzyme and discussed these characteristics with those available in the literature.