1 I I n n s s t t i i t t u u t t M M é é d d i i c c o o S S o o c c i i a a l l R R a a p p h h a a ë ë l l B B A A B B E E T T F F O O N N D D A A T T I I O O N N P P E E R R E E F F A A V V R R O O N N IMS Raphaël BABET 29, Boulevard Lenepveu - Cayenne 97480 SAINT-JOSEPH : 02 62 23 56 56 : 02 62 23 56 55 Fondation reconnue d’utilité publique par décret du 20 Août 1997 Projet d’Etablissement 2012 - 2016 Directeur : Philippe YVER
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1-2 Le projet de l’organisme gestionnaire.......................................................................................... 9
2 - Les missions ....................................................................................................................................... 9
2-1 Les enjeux pour l’établissement. ................................................................................................ 10
2-2 Les repères juridiques ................................................................................................................ 12
3 - Le public et son entourage ............................................................................................................... 21
3-1 Descriptif de la population accueillie : ....................................................................................... 21
3-2 Modalité d’élaboration du projet individualisé d’accompagnement et participation des
personnes accompagnées et de leur entourage. .............................................................................. 22
3-3 Travail avec les familles .............................................................................................................. 24
3-4 L’expression et la participation des usagers .............................................................................. 25
4 - L’offre de service .............................................................................................................................. 27
4-1 Les modalités d’admission ......................................................................................................... 27
4-2 L’organisation interne de l'offre de service ............................................................................... 28
4-3 Les activités : .............................................................................................................................. 30
4-4 Regard dynamique sur l'offre de service : .................................................................................. 34
5 - Les principes d'intervention ............................................................................................................. 38
5-1 Les modalités de régulation : ..................................................................................................... 39
5-2 Les instances d'échange : ........................................................................................................... 40
6 - Les professionnels ............................................................................................................................ 43
6-1 Compétences et qualifications mobilisées ................................................................................. 43
6-2 Les différents intervenants : ....................................................................................................... 44
6-3 L'entretien professionnel et d'évaluation : ................................................................................ 45
6-4 La politique de formation des professionnels : .......................................................................... 46
6- 5 L'accueil de stagiaires et fonctions tutorales : ........................................................................... 48
La matinée est coupée par une récréation avec un goûter (ou une collation pour certains
enfants du C.E.A.P. ou de l’I.E.M.) et éventuellement par un change dans ces mêmes groupes.
- De 12h à 13h le repas est pris dans les salles à manger respectives avec l’équipe éducative et
un renfort de l’équipe paramédicale pour les groupes du C.E.A.P. et de l’I.E.M. Le repas est
un moment important pour les enfants ou les jeunes accueillis. Il doit être un temps de
convivialité, d’échange, de plaisir, mais c’est aussi un lieu et un moment d’apprentissage
d’une plus grande autonomie, de règles sociales, de partage. Tout un travail de réflexion et de
formation a été mené avec l’équipe assurant la logistique du repas et un comité de pilotage
afin de rendre ce moment le plus agréable possible. Ce travail permet de mettre l’accent sur la
présentation des plats qui sont livrés par l’E.S.A.T. du Pont Neuf de la Fondation Père
FAVRON, sur une recherche d’amélioration de la qualité et notamment pour les menus mixés
des jeunes handicapés moteurs ou polyhandicapés, afin que les plats gardent une saveur et une
texture agréables.
- De 13h à 13h30 a lieu un temps de pause pour les enfants : récréation, jeux, échanges, temps
calme pour les jeunes du C.E.A.P.
- De 13h30 à 15h les différents ateliers ou activités reprennent
- De 15h à 15h30 les jeunes retournent sur leur groupe pour faire le point sur la journée avec
l’équipe éducative et pédagogique ou se préparer au départ (change, hydratation)
- A 15h30 (ou 13h le mercredi, 15h le vendredi) les transports s’organisent pour le retour au
domicile.
La plupart des activités sont organisées et animées par l’équipe pluri-professionnelle de
l’établissement cependant, des actions ont également lieu avec le milieu associatif local. Un
travail de collaboration est établi avec une association de Saint-Joseph (Arts Pour Tous) qui
vise l’intégration et la valorisation de tout public (enfants, adultes, porteurs de handicaps ou
non) au travers d’activités artistiques comme la peinture, le travail de la terre, les loisirs
créatifs, la musique, le chant, le théâtre, la vidéo. Certains enfants pour qui l’intégration
sociale est possible sont orientés vers l’association en impliquant le plus possible les parents
dans ce projet. L’association intervient également dans l’établissement 2 heures par semaine
sur des activités artistiques (et de manipulation pour les jeunes du C.E.A.P.) dans un projet de
transversalité avec des jeunes de l’I.M.Pro., de l’I.M.P., de l’I.E.M., du C.E.A.P. et un ou
deux salariés de l’I.M.S. Raphaël BABET.
Un atelier informatique et multi média est mis en place également avec l’intervention d’une
personne extérieure à l’établissement et d’une éducatrice spécialisée, atelier qui concerne des
enfants de différents groupes.
33
Organisation du S.E.S.S.A.D. :
Le S.E.S.S.A.D. fonctionne du lundi au vendredi et dispose de locaux à l’intérieur de l’I.M.S.
(3 bureaux, une salle d’activité et une salle de réunion). L’équipe du S.E.S.S.A.D. peut
disposer pour ses activités (notamment en soirée, le mercredi ou en période de vacances
scolaires) des moyens mis à disposition pour le semi internat : véhicules de service, balnéo,
cuisine éducative, logistique… L’équipe du S.E.S.S.A.D. intervient essentiellement à
domicile, dans les écoles, au sein des associations locales. Chaque jeune est suivi par un
référent, éducateur spécialisé, qui est le coordinateur de l’ensemble des accompagnements
préconisés par le projet individualisé, que ceux-ci soient d’ordre éducatif, thérapeutique,
pédagogique, médical ou psychologique. Le travail en partenariat avec l’éducation nationale,
les crèches, les rééducateurs intervenant en libéral, les associations locales, le pôle emploi, la
mission locale, les entreprises, le C.A.M.S.P., le C.M.P.P. ou C.M.P.E.A. est primordial au
S.E.S.S.A.D. En effet les jeunes suivis par le S.E.S.S.A.D. et leur famille ont souvent affaire à
de nombreux intervenants et le référent du S.E.S.S.A.D. permet de coordonner toutes les
interventions, de leur donner du sens et de faire le lien entre les différentes prises en charge et
le projet individualisé du jeune.
Le S.E.S.S.A.D. suit le calendrier d’ouverture du semi internat, mais est également ouvert en
soirée, le mercredi après midi et parfois le samedi pour un accompagnement en milieu
associatif. Un certain nombre d’ateliers sont organisés dans les locaux de l’I.M.S. Raphaël
BABET comme l’atelier cuisine, multisports, balnéothérapie, rythme et percussions, théâtre
forum, groupe de parole, et animé par les éducateurs, l’ergothérapeute, la psychologue ou la
psychomotricienne. Des interventions hebdomadaires ont lieu également dans le milieu
scolaire, essentiellement par l’ergothérapeute, la psychomotricienne ou la psychologue. Le
S.E.S.S.A.D. est régulièrement invité aux réunions scolaires (de coordination ou de suivi de
scolarité). L’équipe et les jeunes accompagnés par le S.E.S.S.A.D. participent aux grands
moments institutionnels de l’établissement: Fête de Noel, Journées annuelles de la
Fondation…
Moyens matériels à disposition :
Pour la réalisation de toutes ces activités un certain nombre de moyens sont mis en
place :
des locaux pour chaque classe, pour chaque groupe (avec salle d’activité, sanitaires, et
selon les projets: salle d’éveil sensoriel, salle de change ou de soins esthétiques...) Une
salle pour les ergothérapeutes, pour les kinésithérapeutes, les psychomotriciens, une
balnéo, une cuisine éducative, une salle informatique, une salle de restauration par
groupe, des bureaux ou ateliers pour les différents professionnels, des salles de
réunion.
des véhicules pour les transports mais qui en journée servent aux activités ou aux
prises en charge du S.E.S.S.A.D. : 2 Masters aménagés pour le Transport de Personnes
à Mobilité Réduite, 2 trafics 9 places ou aménageables T.P.M.R., 1 trafic 9 places et
trois voitures. Une quatrième voiture étant réservée prioritairement aux démarches
administratives ou aux formations.
du matériel thérapeutique, éducatif ou pédagogique
des vélos, une joëlette...
34
4-4 Regard dynamique sur l'offre de service :
L’évolution des besoins, des âges, des populations nous amène naturellement à envisager un
regard dynamique sur 5 ans de notre actuelle offre de service.
Les tableaux qui suivent, indiquent donc par service les évolutions prévisibles des personnes
accueillies et des listes d'attentes. Dans les commentaires nous tenterons de faire la part des
atouts et faiblesses à considérer.
I.M.P. :
Nombre de places agrées en 2012 : 27 places
Etat de la liste d'attente en 2012 : 33 jeunes
2012 2013 2014 2015 2016
Entrées 2 3 6 6 1
Sorties (B) 2 4 5+1 TED 4+1 TED 4
Effectif sur
27 places 25 24 24 25 22
Différentiel -2 -3 -3 -2 -5
Commentaires : Le différentiel négatif correspond à un glissement des jeunes de plus de 15
ans en I.M.Pro. Ce dernier service supporte donc une augmentation en phase avec le déficit
constaté de l'I.M.P.
La liste d'attente est très faiblement sollicitée sur les années 2012 - 2013 et dans le modèle
présenté nous ne tenons compte pour cette liste d'attente ni des situations à venir (non connues
de nous à ce jour) ni des effets de l'augmentation prévue de la population à la Réunion dans
les prochaines années. De plus dans cette prospective, les enfants porteurs de TED ne sont pas
différenciés en admission ni sur la liste d'attente.
En prospective : Nous ne pouvons que proposer une augmentation de place sur la période du
projet correspondant au moins au différentiel constaté afin de retrouver les 27 places initiales.
35
I.M.Pro. :
Nombre de places agrées en 2012 : 15 places
Etat de la liste d'attente en 2012 : 11 jeunes
2012 2013 2014 2015 2016
Entrées 1 4 5+1 TED 4 +1 TED 4
Sorties (B) 2 3 5 + 1 TED 4 +2 TED 1
Effectif sur
15 places 18 19 19 18 21
Différentiel +3 +4 +4 +3 +6
Commentaires : Les entrées concernent les jeunes actuellement accueillis dans les dispositifs
de l'I.M.S. Raphaël BABET et non ceux de l'extérieur du fait de la faible capacité de places du
dispositif.
Cette simulation se veut correspondre au mieux au projet individualisé des jeunes concernés
et donc priorise la montée en charge de l'I.M.Pro. au détriment d'une diminution des effectifs
au sein de l'I.M.P. (cf. tableau précédent).
Il est à noter en sus un suivi par l'I.M.Pro. d'un jeune de l'I.E.M.
En prospective: nous ne pouvons que proposer une augmentation de places sur la période du
projet.
I.E.M.
Nombre de places agrées en 2012 : 10 places
Etat de la liste d'attente en 2012 : 2 jeunes en prévision
2012 2013 2014 2015 2016
Entrées 1 1 0 0 0
Sorties 0 4 1 1 1
Effectif sur
10 places 11 8 7 6 5
Différentiel +1 -2 -3 -4 -5
Commentaires : La capacité des places tendent à être légèrement supérieure aux capacités
d'accueil au regard de notre actuelle liste d'attente. Celle ci est calculée en tenant compte des
âges et non des départs effectifs. Ce tableau indique donc les jeunes de plus de 20 ans par
année sans faire état d'amendement Creton.
Il est à noter qu'un jeune de l'I.E.M. est actuellement suivi et intégré au groupe I.M.Pro.
36
En prospective : les déficits prévisionnels des années 2013 à 2016 pourraient être
partiellement compensées par le sur effectif annoncé au C.E.A.P. (+1 à 2 places). Toutefois si
cette tendance déficitaire se confirmait une réorientation du dispositif en directions d'autres
populations serait à envisager dès 2015 ou 2016. Un projet en phase avec les besoins repérés
du bassin géographique sera alors à envisager.
C.E.A.P. :
Nombre de places agrées en 2012 : 10 places
Etat de la liste d'attente en 2012 : 2 jeunes
2012 2013 2014 2015 2016
Entrées 1 1 0 0 0
Sorties (B) 1 0 0 1 2
Effectif sur
10 places 11 12 12 11 9
Différentiel +1 +2 +2 +1 -1
Commentaires : Le sur effectif des années 2012 à 2015 viendra en compensation du déficit
prévisionnel de place à l'I.E.M. Au regard de notre actuelle liste d'attente la lisibilité des
entrées de 2015 et 2016 ne nous permet pas de reposer notre analyse sur des chiffrages
objectifs. Les sorties concernent les enfants de 20 ans révolus sans présager des choix des
familles et des places adultes disponibles dans le Sud Sauvage en réponse aux besoins de ces
populations.
En prospective : Ce dispositif semble toute fois pouvoir s'équilibrer avec l'I.E.M. sur la
période 2012 - 2014.
S.E.S.S.A.D. DI
Nombre de places agrées en 2012 : 10 places
Etat de la liste d'attente en 2012 : 35 jeunes
2012 2013 2014 2015 2016
Entrées 0 5 3 1 2
Sorties (B) 0 0 0 1 2
Effectif sur
10 puis 17
places voir
20
12 17 20 20 20
Différentiel +2 0 0 0 0
37
Commentaires : En 2012 nous attendons une extension de 7 places23
avec un complément
possible dans les 3 années suivantes de 3 places. Dans le tableau nous avons pris en
considération l'augmentation des 7 places au 1er janvier 2013 et des 3 places complémentaires
au 1er janvier 2014.
Pour 2012 les 2 places excédentaires correspondent à une compensation des places vacantes
en SESSAD XXIVter.
En prospective : Le nombre de places S.E.S.S.A.D. installées demeure fortement sollicité par
une liste d'attente encore très prégnante: le projet n'intègre qu'une petite partie de la liste
d'attente de 2012.
S.E.S.S.A.D D.M.
Nombre de places agrées en 2012 : 5 places
Etat de la liste d'attente en 2012 : 5 jeunes
2012 2013 2014 2015 2016
Entrées 1 0 0 0 0
Sorties (B) 1 0 0 0 1
Effectif sur
5 places 7 7 7 7 6
Différentiel +2 +2 +2 +2 +1
Commentaires : Le différentiel positif vient en compensation du déficit prévisionnel du
S.E.S.S.A.D. C.E.A.P. sur l'ensemble de la période. Cette stratégie ne permet pas de résorber
la liste d'attente.
En prospective : Une transformation de places du S.E.S.S.A.D. XXIVter au profit du
S.E.S.S.A.D. XXIVbis peut être envisagé.
23
Arrêté 247/ARS/2011 du 17 août 2011.
38
S.E.S.S.A.D. Polyhandicap
Nombre de places agrées en 2012 : 6 places
Etat de la liste d'attente en 2012 : 0 jeune
2012 2013 2014 2015 2016
Entrées 1 0 0 0 0
Sorties (B) 1 0 0 0 0
Effectif sur
6 places 3 3 3 3 3
Différentiel -3 -3 -3 -3 -3
Commentaires : l'absence de liste d'attente et la disponibilité de 3 places en S.E.S.S.A.D.
Polyhandicap nous oblige depuis 2 ans à compenser ces places vacantes par une
augmentation des accompagnements en S.E.S.S.A.D. D.I. et D.M.
En prospective : et si cette situation se confirme, nous ne pouvons que proposer une
transformation de places au profit de places D.I., D.M. ou T.E.D. Se sera donc un des axes à
explorer dans les 5 prochaines années.
5 - Les principes d'intervention
L’exercice de la citoyenneté, l’autonomie, sont parmi les valeurs d’intervention portées par
l’I.M.S. Raphaël BABET et se retrouvent dans l’article L.116-1 du CAFS.
Il s’agit pour l’établissement de préserver une approche de la personne fondée sur un profond
respect de l’individu, privilégiant ses choix, ses droits, ses devoirs et en raisonnant en terme
de pratique professionnelle qui engage la libre adhésion de la personne. Cela implique de
respecter ce qu’elle peut dire de ses aspirations. Mais l’attention des professionnels implique
une vigilance sur les capacités et limites de la personne afin qu’elle puisse avancer vers une
citoyenneté en toute sécurité.
Dès lors "Les professionnels doivent être sensibilisés à ce travail sur les marges d'autonomie
et les marges d'incertitude par l'équipe de direction, pour que le respect des règles de sécurité
en vigueur ne conduisent pas à des restrictions de liberté inutiles ou injustifiées. Autant que
possible, la liberté doit rester la règle et la restriction de liberté, l'exception."24
La compensation qu’appelle le handicap consiste donc en une aide et non une assistance, un
accompagnement et non une prise en charge. Il s’agit dès lors de travailler avec elle son
propre développement à partir du point où elle se trouve et de l’accompagner vers
l’accomplissement d’un rôle social valorisant.
24
" La bientraitance: définition et repères pour la mise en œuvre." ANESM, juin 2008 p.20
39
Acquérir les compétences nécessaires pour se débrouiller sans aide, prendre certains risques,
devenir maître de sa propre vie constituent autant d’encouragements pour que le jeune
acquiert une confiance en lui et exerce les droits du citoyen. De ce fait, certaines activités
admettent la notion de « risque éducatif », où il ne s’agit donc pas d’envisager les règles de
vie comme une entrave à la liberté d’aller et venir mais bien comme un moyen de progression
vers l’autonomie. Autrement dit, la gestion de ses dépendances avec des libres choix par
rapport à soi et aux autres, dans la limite des contraintes et des lois. Dès lors, l’immersion
dans un monde réel s’avère indispensable pour qui veut instaurer un avenir possible de la
citoyenneté. Pour aboutir à l’épanouissement de l’individu, il faut donner toute sa place et
toute sa dynamique à une pratique d’accompagnement social.
Notre efficacité institutionnelle se fonde donc sur la capacité professionnelle de nos équipes à
permettre à la personne de se situer comme un acteur de sa propre vie. C’est le cas lorsque le
jeune réalise des trajets seul, en utilisant ou pas les moyens de transport en commun, lorsqu’il
projette le développement d’un accueil en F.J.T., ou encore dans le cadre d’un atelier cuisine,
lorsqu’il utilise des ustensiles qui certes peuvent s’avérer « dangereux » de par son handicap,
mais qui pourtant restent nécessaire dans le cadre de certains apprentissages. Autant
d’exemples, qui font que ces « risques éducatifs » sont nécessaires pour l’évolution de la
personne accompagnée.
Pour le jeune, cela induit un repérage de ses propres limites, de connaître et d’accepter la
réalité entendue dans le sens de ce que la société impose à tout individu et ce malgré la
présence du handicap. L’être ensemble, l’association et la complémentarité du professionnel
et du jeune, le partage de l’action, le coup de pouce donné par le premier au second qui doit
s’arrêter à temps, mais qui s’avère indispensable au départ de la dite action, dynamisent et
créent de la confiance, de la solidarité, du lien social. Le professionnel induit et guide
l’expérimentation en acceptant les capacités et les incapacités afin de permettre au jeune
d’avancer en toute sécurité. Intervenir « juste ce qu’il faut », tout en laissant le jeune
poursuivre l’acte, perfectionner le résultat sans gommer l’effort constitue tout un art qui reste
l’apanage de professionnels avertis.
Cette nécessaire prise de risque, souligne fortement la nécessité de soutenir chaque personne
dans sa tentative d’exprimer ses potentialités, de s’adapter à un environnement (et susceptible
de lui faire une place) dans lequel il s’accomplit. Elle génère et maintient un champ
relationnel et permet de se mobiliser au mieux de ses intérêts pour franchir les étapes de la vie
dans un espace institutionnel ouvert.
5-1 Les modalités de régulation :
Des groupes de réflexions sur la pratique ont été mis en place avec chaque équipe et se
déroulent à raison d’une fois par semaine sur 1h30. Elles sont animées par le cadre de
proximité et le psychologue de chaque service. L’ensemble de l’équipe éducative y participe
avec la présence occasionnelle de l’un ou l’autre membre de l’équipe paramédicale ou de
l’assistante sociale en fonction des besoins ou des thèmes abordés. Ces réunions sont pour les
équipes des repères importants et indispensables car ce sont des lieux d’échange, de
régulation, de réflexion. C’est au cours de ces réunions que doivent être exposés les
problèmes, les difficultés, les questionnements, afin de trouver ensemble des solutions
envisageables, des hypothèses de travail, des consensus…
40
Afin de permettre une meilleure organisation du travail et d’être plus performant dans ces
lieux de réflexion nous avons dégagé quatre grands axes de travail :
1) un temps d’organisation, d’analyse du fonctionnement et de méthodologie (1 fois
par mois) avec des thèmes différents allant de: la mise en place d’ateliers ou d’activités, de
l’organisation des prises en charge thérapeutique tout en privilégiant un emploi du temps
équilibré pour l’usager, de réflexions et ajustements autour du projet individualisé
d’accompagnement, de la place des familles, de la notion de référent etc…
2) un temps de réflexion sur les pratiques :(1 fois par mois) Ces groupes de réflexion
sur la pratique ont pour objectif l’amélioration de la qualité des pratiques professionnelles,
ils vont permettre de donner du sens à nos actions, nos méthodes d’intervention. Lors de ces
réunions c’est habituellement l’équipe (ou un membre de l’équipe) qui amène un sujet. Il
s’agit de situations issues de la vie quotidienne ou d’interactions avec un usager ou plusieurs,
dont l’équipe ou le professionnel souhaite parler afin de prendre de la distance, de trouver
d’autres hypothèses de travail ou de confirmer celles déjà évoquées, de donner du sens à sa
pratique.
3) un temps de réflexion à partir d’éléments théoriques : (1fois tous les deux mois)
principalement animé par le psychologue ou d’autres membres de l’équipe selon les sujets.
Ceux-ci sont variés et peuvent concerner l’ensemble des groupes ou non : les habiletés
sociales, l’autonomie chez les adolescents porteurs de handicap, l’autorité parentale, les
recommandations de l’A.N.E.S.M. pour les S.E.S.S.A.D., les différents stades de
développement, le rôle du référent, le cadre juridique de l'accompagnement, prise en charge
du surpoids...
4) un temps de réévaluation de projet (1 fois par mois). Il s’agit d’évaluer en cours
d’année le projet individualisé mis en place pour l’usager afin de pouvoir ajuster les prises
en charge, relancer des actions qui auraient été oubliées ou au contraire stopper des actions
qui ne nous semblent plus pertinentes au vu de l’évolution du jeune ou d’évènements
particuliers.
Les enseignants se rencontrent deux fois par an(le samedi matin) pour interroger leurs
pratiques professionnelles et pédagogiques. Ils travaillent notamment sur l’harmonisation des
protocoles d’évaluation et sur le livret de compétence des élèves.
5-2 Les instances d'échange :
Au cours de l’année différentes réunions sont mises en place, qui sont autant de lieu
d’échange, de passage d’information, de réflexion.
La réunion de direction : (1 fois par semaine) concerne le Directeur et les cadres ayant
une fonction hiérarchique, (soit les deux cadres de proximité) Elle est animée par le
Directeur. Cette réunion est primordiale dans la vie de l’institution car c’est un lieu
d’échange, d’information, de régulation et de prise de décision. Les grandes
orientations de l’institution, les projets à cours ou long terme, les informations
concernant les usagers et la gestion du personnel, les choix budgétaires y sont
évoqués et discutés.
41
La réunion de cadres : (1 fois par mois) concerne le Directeur, les cadres de proximité
les psychologues, les médecins. Elle est animée par le Directeur. C’est un lieu de
réflexion autour des grandes orientations de l’établissement et des projets.
La réunion générale de prérentrée : (2 fois par an) Elle s’adresse à tout le personnel de
l’institution. Elle est animée par le Directeur qui transmet à l’ensemble du personnel
des informations générales : mouvements de personnel ou d’usagers, projets en cours,
état des travaux, grandes orientations de l’établissement. C’est l’occasion également
de faire un point sur les différents comités de pilotage qui ont fonctionné durant
l’année. Point réalisé par des membres de l’équipe.
La réunion de services (éducatifs, généraux, administratifs) : La réunion de service est
habituellement une réunion de passage d’information, d’organisation, de coordination
de projet. Pour les services éducatifs, elle a lieu toutes les semaines, est animée par le
cadre de proximité, et concerne l’ensemble de l’équipe d’un même service : équipe
éducative, pédagogique, thérapeutique. Pour les services administratifs, elle a lieu une
fois tous les quinze jours : et elle est animée par le Directeur. Pour les services
généraux, elle est plus ponctuelle et elle est animée également par le Directeur. Elle
peut concerner l’ensemble des personnels des services généraux (notamment avant
une fermeture de l’établissement à la veille des vacances ou lors des reprises) ou selon
les besoins une partie spécifique comme la cuisine, les transports, la maintenance.
La réunion para médicale : (1 fois par semaine) Elle est animée par le cadre de
proximité. C’est une réunion qui regroupe les ergothérapeutes, les kinésithérapeutes,
l’infirmière, le médecin, le psychologue, et alternativement chaque semaine les
membres de l’équipe éducative du C.E.A.P. et de l’I.E.M. .C’est un temps de
coordination médicale et paramédicale concernant le suivi des prises en charges des
usagers, de l’appareillage, des rendez vous médicaux.
La réunion de l’équipe pédagogique : (1 fois par semaine) animée par la coordinatrice
pédagogique de l’unité d’enseignement, elle permet l’harmonisation et un échange
autour des pratiques pédagogiques, la mise en place de projets communs avec
décloisonnement des classes, l’organisation du fonctionnement des classes
Les Comités de pilotage : L’établissement s’inscrivant dans une volonté d’échanges,
d’implication et de participation de l’ensemble des salariés à la vie institutionnelle, des
comités de pilotage ont été mis en place. Ils sont animés par le Directeur ou les cadres
de proximité, et pour les inscriptions du personnel, ils fonctionnent sur la base du
volontariat (tout en respectant un certain équilibre dans les groupes entre les différents
services ou catégories de professionnels).
Certains comités fonctionnent sur plusieurs années :
« De la cantine au restaurant » qui accueille également des enfants représentant les
différents groupes et vise à l’amélioration de la qualité du temps du repas : qualité,
quantité des mets servis, présentation des plats, convivialité pour les usagers et le
personnel, amélioration du cadre (salle à manger), du service, fonctionnement de la
cuisine éducative.
42
« évènementiel »qui vise l’organisation et la coordination des différentes
manifestations institutionnelles : Fête de Noël, carnaval, Journées annuelles de la
Fondation, spectacle de Pitou. Ce comité est également chargé d’organiser la
participation à des manifestations locales : spectacle de théâtre ou de danse à St
Joseph, journée Handisport, journée mondiale de la santé…
« l’après I.M.S. »avec la participation de membres du C.V.S. et de la Commune mène
une réflexion sur l’avenir et le devenir, dans le Sud Sauvage, des jeunes et futurs
adultes à leur sortie de l’établissement ;
D’autres comités fonctionnent sur une ou deux années, le temps de réalisation du projet :
« signalétique interne » qui vise à personnaliser la signalétique de l’ensemble de
l’établissement avec un travail de collaboration avec un lycée professionnel.
« projet d’établissement »qui a travaillé sur les valeurs qui sous tendent ce projet avec
l’aide du C.R.E.A.I. puis sur l’écriture du document.
« évaluation interne »qui vise à impliquer l’ensemble du personnel et les parents avec
l’aide d’un organisme extérieur (EFFICIO) et d’un logiciel adapté (PERICLES)
La réunion de projet : Elle est animée par le Directeur et par délégation par le cadre de
proximité. Chaque usager est concerné par une réunion de projet par an. L’équipe
éducative du groupe où est accueilli le jeune (ou qui l’accompagne dans le cadre du
S.E.S.S.A.D.) participe à cette réunion et c’est le référent qui centralise l’ensemble des
données évoquées lors de cette réunion. Le médecin ou l’infirmière, la psychologue, le
kinésithérapeute, l’ergothérapeute, l’assistante sociale et l’instituteur sont présents.
Ces professionnels participent également à la construction et à la rédaction du projet
individualisé d’accompagnement qui sera validé par le cadre de proximité et le
Directeur après avoir été contractualisé avec la famille.
Les réunions avec les familles et les réunions du Conseil de Vie Sociale : qui font
partie inhérentes de la vie institutionnelle et sont développées dans la partie consacrée
au travail avec les familles.
Les réunions d’échange avec les partenaires : Elles sont multiples et peuvent concerner
le Directeur, les cadres de proximité, l’assistante sociale, l’infirmière, le médecin, la
psychologue ou un référent et peuvent avoir lieu à l’établissement ou dans une autre
structure, le travail d’ouverture et de collaboration ne pouvant se montrer que
profitable à l’amélioration de la qualité des prises en charge.
Les réunions D.P., C.E., C.H.S.C.T. : Ces réunions concernent les personnels élus et
ont lieu régulièrement, une fois par mois pour le C.E. et les D.P., une fois par trimestre
pour le C.H.S.CT. Elles sont animées par le Directeur.
43
6 - Les professionnels
L'équipe pluridisciplinaire doit se concevoir comme un ensemble de spécialistes ayant une
expertise propre en lien avec leur formation de base. Celle ci est partagée dans le cadre des
différents échanges autour du projet individualisé de la personne accueillie. Il s'agit donc bien
d'un cumul de compétence où l'apport, le regard de chacun est important. Il n'existe pas de
hiérarchie d'expertise mais un enrichissement par la mutualisation des savoirs au service des
"usagers".
6-1 Compétences et qualifications mobilisées
L'I.M.S. Raphaël BABET est construit autour de la pluri professionnalité et l'ensemble des
acteurs professionnels nécessaires à l'accompagnement des personnes accueillies ne se
trouvent pas uniquement au sein de l'équipe salarié. Certains intervenants extérieurs, ou mis à
disposition complètent cette équipe. Dans le tableau qui suit nous recensons uniquement les
salariés de l'établissement et les professionnels habituels intervenant hebdomadairement dans
l'établissement.
Tableau des emplois :
FONCTION ETP
Directeur 1,00
Cadre de proximité 2,00
Médecin 1,15
Psychologue 2,00
Employé Administratif 1,60
Technicien Administratif 2,00
Agent des Services Logistiques 4,15
Ouvrier des Services Logistiques 2,00
Assistant Social 0,90
Educateur Spécialisé 8,00
Educateur Technique Spécialisé 2,00
Moniteur Educateur 2,00
Aide Médico-Psychologique 2,40
Famille d'Accueil 3,00
Infirmière 1,00
Aide Soignant 5,00
44
Ergothérapeute 2,00
Kinésithérapeute 2,00
Psychomotricien 1,98
Enseignant Education Nationale 4,50
TOTAL 50,68
Organigramme hiérarchique :
6-2 Les différents intervenants :
L’I.M.S. Raphaël BABET bénéficie d’un plateau technique étoffé et diversifié en phase avec
les missions qui lui sont dévolues. Toutefois, il est à noter une carence en médecin sur postes
disponibles du fait de la démographie médicale actuelle. Nous avons été amenés à corriger ce
déficit en créant un partenariat particulier avec un autre établissement de la Fondation Père
FAVRON pour un temps de Médecin M.P.R. et avec l'hôpital pour bénéficier de créneaux de
consultation spécialisées en Médecine Physique et de Réadaptation et dans le cadre d'une
convention pour un temps de psychiatre.
De part les différents besoins à couvrir, l'équipe pluri professionnelle de l'I.M.S. Raphaël
BABET a la particularité d'être riche et composée d'origines professionnelles variées. Sur la
petite cinquantaine de salariés, c'est 19 professions qui sont représentées (hors les
enseignants). Si cette variété professionnelle est un atout important, car elle permet un
meilleur regard et une meilleure pertinence des interventions, elle oblige, de par la singularité
de certains postes, au développement interprofessionnel, à la pédagogie des interventions et
des limites du champ professionnel, et peut être un frein aux logiques formatives.
45
Les fiches de poste25
existent depuis l'ouverture de l'établissement et servent de repère. Elles
reposent sur les fiches métiers et déclinent en sus les particularités de mission ou de technicité
d'un poste en phase avec les exigences du projet d'établissement. Certaines ont été revisitées
notamment lors de départ de salariés. L’ensemble des fiches de poste fera l'objet d'une
révision prochaine et l'ouvrage sera confié à un comité de pilotage qui reste à créer26
.
6-3 L'entretien professionnel et d'évaluation :
Chaque année l'I.M.S. Raphaël BABET organise des espaces d'entretien entre le salarié et son
supérieur hiérarchique direct dans le but de favoriser la motivation et l'implication des parties
dans la logique institutionnelle, de faire progresser le collaborateur au niveau individuel et
collectif et de lui permettre d'être acteur de son évolution professionnelle.
Cet entretien est un outil d'appréciation, de connaissance et d'optimisation. Il repose sur un
principe d'auto- évaluation et est appelé en interne: "Entretien Professionnel et d'Evaluation".
Il s'inscrit à la fois dans la logique de l'ANI27
et comme outil G.R.H.
L’objectif de l’Entretien Professionnel au sens de l’Accord National Interprofessionnel, est
de recueillir les souhaits de chaque salarié pour ce qui est de la formation professionnelle.
Cette étape devant permettre à l’I.M.S. Raphaël BABET de construire un Plan de Formation
en lien avec ses projets de développement et au regard du Budget de Formation Annuel.
En ce qui concerne le temps d’Evaluation, il permet de faire un bilan, à un moment donné,
en dehors des pressions du quotidien, sur l’année écoulée et d’envisager sereinement les
perspectives de l’année à venir.
- Pour l’évalué, se doit être un moment privilégié lui permettant de faire le point sur son
activité professionnelle, de s’exprimer sur son propre travail, de faire ressortir ses
compétences, de mieux se situer au regard des orientations de son service ou de
l’établissement et de faire des propositions d’amélioration au bénéfice des personnes
accueillies, des organisations et des salariés.
25
Les fiches de poste sont présentées en annexe. 26
Voir fiche action n°7 27 L’article 1-1 de l’Accord Nationale Interprofessionnel (ANI) du 05/12/2003, décliné pour la branche par
l’accord de branche relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie du 07/01/2005, chapitre VII,
article VII-1, prévoit que « chaque salarié ayant au moins deux années d’activité dans une même structure, peut
bénéficier au moins tous les deux ans, d’un entretien professionnel avec un responsable hiérarchique. Il
concerne uniquement la formation professionnelle et le parcours professionnel. » Les objectifs visés sont de
« permettre aux salariés d’être acteurs de leur évolution professionnelle. Il (l’entretien professionnel) à pour objet de permettre un échange entre le salarié et son responsable hiérarchique. L’entretien peut être réalisé
dans le cadre d’entretiens déjà existants dans l’entreprise, soit d’un entretien spécifique. Un compte rendu de
cet entretien sera établi». L'entretien professionnel a été repris par la loi n°2009-1437 du 24 novembre 2009
relative à la formation professionnelle tout au long de la vie pour les salariés dans l'année qui suit leur 45ème
anniversaire (C.trav.;art.L.6321-1)
46
- Pour l’évaluateur, c’est l’occasion de mieux apprécier et objectiver le travail de son
collaborateur, de faire ressortir ses domaines de réussite et les points à améliorer, de
définir les projets et les objectifs de l’année à venir et d’en définir les moyens
nécessaires.
Le cycle des Entretiens Professionnels et d’Evaluation se réalise dans le courant du premier
semestre et s’achève avec l’année scolaire. L’évaluateur organise son calendrier des entretiens
dont la durée moyenne se situe entre une heure et une heure trente.
Préalablement à chaque Entretien Professionnel et d’Evaluation, un document d’aide est
adressé à chaque salarié et lors de l'entretien, un support d’entretien est rempli par
l’évaluateur pendant l’évaluation. Il en est remis une copie à l’évalué en contre partie d’un
reçu attestant cette remise de document. L’original est conservé par l’évaluateur pendant deux
ans et classé ensuite dans le dossier du personnel durant les trois années suivantes.
6-4 La politique de formation des professionnels :
Parce qu’elle facilite les changements technologiques et organisationnels, parce qu’elle est
bien souvent le passage obligatoire d’une démarche qualité, la formation est devenue une
préoccupation majeur à l’I.M.S. Raphaël BABET.
La loi relative à la formation professionnelle continue tout au long de la vie du 4 mai 2004,
reprend les principales propositions de l’A.N.I. relatif à l’accès des salariés à la formation tout
au long de la vie professionnelle, signée par les partenaires sociaux en 2003 afin de favoriser
le développement des compétences et qualifications professionnelles des salariés et donc leur
employabilité. Cette loi instaure de considérables innovations et mutations en matière de
formation professionnelle continue des salariés.
De même, le secteur du médico-social dans lequel s’inscrit l’I.M.S. Raphaël BABET se
trouve régit par la loi du 2 janvier 2002 et incite à la formation du personnel dans le but de
faire évoluer leurs pratiques, au regard « de recommandations de bonnes pratiques » validées
par le conseil nationale de l’évaluation sociale et médico-sociale.
Par conséquent, face au besoin de développement continu des compétences et des
connaissances, la formation occupe une position centrale dans un ensemble large et diversifié
de modalités d’acquisition et de développement de nos capacités organisationnelles. Les
compétences acquises en formation initiale, quels qu’en soient le niveau et la qualité, ne
constituent plus une garantie suffisante pour être et demeurer efficace.
Aussi, la démarche de formation au sein de l’I.M.S. suit donc la logique d’amélioration de la
pertinence des personnels, en accord avec les orientations éditées par les filières handicap et
adultes de la Fondation Père FAVRON. Elle doit également permettre le développement des
connaissances et des compétences en lien avec les publics accueillis et des publics ciblés par
les différents projets de développement ou en cours d’extension.
47
Ainsi, "la mise en œuvre d'une politique d'adaptation à l'emploi des personnels au regard des
populations accompagnées se situe dans le champ des pratiques managériales et
organisationnelles.
Elle se réfère à la stratégie même de la structure pour faire vivre le projet d'établissement ou
du service, avec les personnels et selon les publics réels et/ou projetés"28
Cette démarche est engagée depuis l’ouverture de l’établissement en 2007, et repose
notamment sur la mise en place d’un socle commun des savoirs, comprenant l’adaptation à de
nouvelles problématiques comme les personnes porteuses de T.E.D., le renforcement des
techniques d’accompagnement qu’elles soient de prévention (T.M.S., secourisme, conduite
T.P.M.R., H.A.C.C.P…) ou d’amélioration des conditions de prise en charge et
d’accompagnement (approches cognitives, familiarisation avec l’outil informatique…) ainsi
que le renforcement des compétences individuelles.
A ce titre, la conception de l’équipe pluridisciplinaire, dans le partage de ses regards de
spécialistes, est envisagée comme l’addition d’expertises au service de la personne. L’accent
est de fait mis sur la notion de prise en charge globale de la personne, et par conséquent sur la
capacité d’échange et de partage des connaissances, d’autoformation et de transfert des
compétences pour l’élévation commune des savoir faire.
La seule complémentarité des talents ne suffit pas. Comme la compétence individuelle, la
compétence collective se forge dans le temps. Il est donc indispensable qu’elle se transmette
pour demeurer et se développer.
Effectivement, La compétence d’un individu, pris isolément, ne peut résoudre qu’une part de
l’ensemble des problèmes que pose le contexte à l’organisation. La complémentarité des
compétences fait de leurs différences une source supplémentaire d’efficacité sur les
évènements. Le jeu de cette complémentarité, dans le temps, provoque un apprentissage de la
résolution de problèmes au niveau collectif : c’est l’organisation elle-même, au travers de ses
membres, qui devient plus apte à traiter les défis de son environnement.
Par conséquent, la formation au sein de l’I.M.S. permet donc aux individus d’actualiser leurs
savoirs et d’intégrer de nouvelles connaissances dans leurs comportements professionnels.
Elle dispense des savoirs nécessaires à l’action et permet ainsi d’acquérir et de développer un
certains nombres de savoir-faire, de comportements, tout ce qui est susceptible de donner des
compétences, c’est-à dire des capacités, notamment celles qui sont nécessaires au travail
prescrit. Ce processus d’acquisition n’est donc pas une activité ayant une finalité en soi, il
s’apprécie par ses résultats : les acquisitions qu’il permet.
28
"Mise en œuvre d'une stratégie d'adaptation à l'emploi des personnels au regard des populations accompagnées" ANESM, juillet 2008, p.9.
48
6- 5 L'accueil de stagiaires et fonctions tutorales :
La pédagogie en alternance est le propre des formations du social et de la santé. Avec
l’émergence du concept de compétences, l’alternance apparaît comme une modalité
d’apprentissage à privilégier.
L’I.M.S. Raphaël BABET a donc engagé une réflexion autour de l’accueil des stagiaires et
par là même de l’alternance. « L’alternance étant (…) comprise comme la possibilité pour
l’étudiant d’être confronté (…) à la complexité des situations et de développer une posture
réflexive, dans un mouvement de développement professionnel continu. »29
L’acquisition de
compétences ne peut donc se faire que dans le cadre d’une alternance intégrative.
Cette alternance amène alors à de nouveaux enjeux pour notre établissement qui se doit d’être
pertinent dans l’accueil des stagiaires par la mise en place d’une « organisation
professionnalisante », et qui dans un même temps amène à redéfinir la place du tutorat dans le
paysage institutionnel.
De ce fait, l’inscription dans une logique de recherche action est inhérente à nos modalités de
fonctionnement. Elle se concrétise actuellement dans l’établissement par la participation à
l’accueil de stagiaires, à la collaboration sur la définition des temps de formation E.M.A.P.-
I.R.T.S./ A.M.P., d’élaboration des contenus pédagogiques de formation, et de participation à
la certification et validation des parcours.
Plusieurs salariés ayant une compétence relationnelle, pédagogique et managériale participent
à cet élan. Certains ont d’ailleurs réalisé une formation de tuteur en ce sens.
C’est donc ici toute une « politique tutorale » qui sera amenée à être repensée par la mise en
œuvre d’une « ingénierie tutorale » correspondant non seulement à une idéologie, mais
également à un positionnement philosophique de l’I.M.S. Raphaël BABET.
Une politique ou le tuteur ne sera plus un simple « passeur » de savoirs pratiques réduit à la
seule exécution de connaissances théoriques, mais une personne qui est un intermédiaire
institutionnel capable de s’engager dans un véritable accompagnement de l’autre, dans son
apprentissage, en lui permettant d’incorporer des savoirs uniquement accessibles en prise
directe avec le réel en action – l’analyse étant alors au cœur du processus formatif proposé –
et amenant alors à une véritable professionnalisation.
Dès lors que l’I.M.S. Raphaël BABET s’engage sur cette voie fondée sur l’alternance, et
confirmée pour toutes les formations sociales, cela devient un principe structurant, non
seulement conforté par l'équité du temps, mais aussi conservé entre formation pratique et
formation théorique. Il s’attache dans le même temps à favoriser l’émergence du site
qualifiant impliquant le développement d’une véritable alternance intégrative.
29
Rapport final C2ES2, septembre 2001. p.17.
49
L’émergence de l’I.M.S. Raphaël BABET en tant que site qualifiant implique donc que nous
soyons « une organisation professionnalisante, tant de la pratique professionnelle que de
l’acquisition de savoirs et de connaissances complémentaires 30
». La notion de site qualifiant
doit ainsi permettre de faire lien entre alternance et construction de compétences .Cela
nécessite donc pour l’I.M.S. Raphaël BABET d’être dans une logique de compétences.
Il nous faut identifier, définir et capitaliser les compétences internes, individuelles et
collectives, afin que la rencontre avec le stagiaire permette à ce dernier de construire sa
professionnalité.
En conséquence de quoi, il nous faut participer à l’organisation du parcours de l’apprenant,
via des situations professionnelles formatives et cela passe par la mise en place de tuteur
formé par l’institution
Etre reconnu comme site qualifiant permettra ainsi de développer un «environnement
apprenant », permettant d'interroger les pratiques professionnelles, et de contribuer à
l'amélioration des compétences collectives de l'établissement ou du service, «les stagiaires
d'aujourd'hui sont les salariés de demain ».
Il reste donc nécessaire dans cette optique, que l’I.M.S. continue à développer sa politique de
formation pour compléter l’expertise des professionnels dans certains domaines. Que
l'encadrement s’engage plus en avant dans sa structuration en tant que site qualifiant ainsi que
dans le projet de formation des stagiaires accueillis, en se saisissant des réformes et des
référentiels métiers, pour formaliser avec les équipes les compétences qu’elles peuvent
permettre aux stagiaires d’acquérir.
Le rôle du tuteur :
Préparer l'arrivée du stagiaire,
Accueillir le stagiaire dans l’institution en présentant le projet d'établissement et les
différents services...
Accompagner le stagiaire dans sa prise de repère
Organiser sa progression dans les apprentissages
Evaluer son aptitude professionnelle
Rédiger un bilan circonstancié du déroulement du stage et des marges de
progression
Etre en concertation avec les organismes de formation
6-6 Pratiques évaluatives :
La logique d'évaluation doit être vécue comme une opportunité et s'inscrire dans une pratique
habituelle. Elle est un outil qui permet de réfléchir à un moment donné sur les objectifs,
finalités de notre action. Elle est une des 4 étapes incontournables de la démarche qualité dont
les trois autres sont la définition des objectifs, leur mise en acte ou réalisation et la prise en
compte des ajustements nécessaires à l'amélioration de l'action.
30 CIRCULAIRE N°DGAS/4A/2008/392 du 31 décembre 2008 relative à la formation et à la certification du
diplôme d’Etat d’assistant de service social.
50
La pratique évaluative est donc une logique de progrès qui doit s'inscrire dans la durée. Le
profit d'une telle démarche doit s'adresser en priorité aux personnes accueillies ou
accompagnées et ne peut ignorer les personnes et dispositifs périphériques.
Au sein de l'I.M.S. Raphaël BABET, cette pratique semble être intégrée et trouve des supports
différents en fonction des temps institutionnels et des objets ciblés :
- La révision du Projet Individualisé
- Les entretiens individuels
- Le travail de relecture/ réécriture du projet d'établissement
- L'évaluation interne et externe à venir : à l'heure de la clôture de ce projet d'établissement
démarre la première évaluation interne.
- Bilan réalisé à la fin des comités de pilotages ou groupes de travail sur des thématiques
particulières.
- Le rapport annuel d'activité.
7 - Les objectifs d’évolution de progression et de
développement
Comme nous avons pu l'aborder dans d'autres chapitres de ce projet, l'I.M.S. Raphaël BABET
est le seul établissement médico-social de semi internat et S.E.S.S.A.D. du bassin
géographique compris entre Saint-Philippe et Petite-Île. S'il existe un C.A.M.S.P. depuis peu,
un E.S.A.T. à Petite Île avec qui nous nouons des partenariats importants et une maison de
retraite au cœur de Saint-Joseph, le dispositif en faveur des personnes handicapées est peu
étoffé.
Le dispositif enfant/adulte demeure donc en souffrance. Et l'absence de réponse de proximité
pour les adultes oblige les familles au seuil des 20 ans de leur enfant soit :
A intégrer l'éloignement (Saint Pierre, le Tampon ou plus loin encore) et par
conséquent accepter une séparation par l'internat lorsque cela est possible,
Maintenir, en attendant un accueil adulte, leur enfant en amendement Creton au sein
de l'I.M.S. Raphaël BABET
Se replier sur une "garde" à domicile sans structure d'accompagnement.
La demande des familles est pourtant bien présente et l’ensemble des dossiers C.R.O.S.M.S.
pour enfants et adultes déposés depuis 2009 par l'I.M.S. Raphaël BABET atteste de ces
besoins:
Novembre 2009: Demande de 10 places S.E.S.S.A.D. D.I. et 6 places S.E.S.S.A.D.
T.E.D., avis favorable 10 places S.E.S.S.A.D. D.I. (arrêté 247/ARS/2011 pour
l'ouverture de 7 places en 2012), avis défavorable 6 places S.E.S.S.A.D. T.E.D.
Novembre 2009 : Demande de 5 places internat et 8 places semi internat pour enfants
porteurs de T.E.D. Avis défavorable 23/04/2010.
51
Juin 2010: Demande d'extension de 4 places en I.M.Pro. semi internat : Autorisation
de financement au 1er août 2010 de 3 places.
Septembre 2010 : Demande de 15 places S.A.M.S.A.H., avis favorable du
C.R.O.S.M.S. 10 places.
Mars 2012 : Demande de 2 places internat I.M.Pro., projet F.J.T., en attente...
Le comité de pilotage "l'Après I.M.S." dont nous avons déjà parlé plus en amont porte
avec les familles un projet qui espérons le, trouvera sa place dans les toutes prochaines
années et pourra en partie répondre de ces difficultés d'aide et d'accompagnement par
l'institutionnel spécialisé.
A l'heure de cet écrit, nous n'avons pas de recul sur les appels à projet. Leurs cahiers des
charges devra préciser au regard des orientations du S.R.O.M.S., une étude de besoins et les
objectifs à atteindre.
Le schéma indique un besoin d'accueil pour les adultes handicapés dans le Sud Sauvage, un
besoin de S.E.S.S.A.D. D.I. sur le territoire Réunionnais, des places de S.A.M.S.A.H.... ce
plateau technique est à ce jour nécessaire pour le bassin géographique de Saint-Philippe à
Petite Île, il pourrait répondre aux demandes des familles et de leurs enfants.
L'institution demeure comme les familles, dans l'attente de ces appels à projets. Ces derniers
modifieront notre façon de faire. L'I.M.S. Raphaël BABET ne se retrouvera plus dans la
position de demande comme actuellement, devant justifier, apporter la preuve de l'utilité de
son projet mais sera en position d'apporter des propositions de solution à un besoin déjà
repéré.
7-1 Evolution de la prise en charge :
Nous pouvons imaginer trois phases d'évolution dans la prise en charge. Ces phases n'étant
pas forcement consécutives et pouvant évoluer parallèlement.
- La première phase concerne les perspectives d'évolution du projet de l'établissement, c'est à
dire, poursuivre en interne la logique de décloisonnement et d'actions transversales.
Ce chemin à parcourir reste conséquent, il implique des ajustements dans nos pratiques, dans
notre vision de l'accompagnement, d'avoir confiance dans nos compétences, de rester dans
une vision didactique; apprenante et de remise en cause. Cette logique de décloisonnement
nous amènera à penser autrement, à nous éloigner de l'accueil traditionnel par type de
handicap en référence à une classification administrative par exemple, pour se centrer sur les
besoins des personnes: rendre accessible l'IMS Raphaël BABET au sens de l'esprit de la loi de
2005.
- La deuxième phase est celle des projets d'ajustement aux besoins.
Il est important que l'I.M.S. Raphaël BABET reste en phase avec l'évolution des besoins du
secteur géographique de référence, avec les besoins des personnes, avec les réalités des
évolutions des politiques publiques.
52
Même si le schéma régional et les appels à projet pré-façonnent pour 5 ans les réponses
régionales en matière d'équipement médicosocial, l'I.M.S. Raphaël BABET se doit d'opérer
une vigile et faire remonter les besoins qui apparaitraient: évolution des publics, évolution des
listes d'attente, nouvelles pathologies, transformation des accueils, compensation des
effectifs...
- La troisième phase concerne l'amélioration de la qualité des pratiques internes de gestion
administratives, de pratiques éducatives, pédagogiques et médicales.
Il s'agit là de poursuivre notre réflexion d'adaptation aux besoins des personnes en conciliant
cette nécessaire montée d'expertise avec notre management, avec le développement ou
l'adaptation de nos outils tant humains que matériels.
L'apport des nouvelles technologies est un des supports important et relève d'une technicité
accrue. L'I.M.S. Raphaël BABET devra non seulement s'accaparer cet espace, mais aussi le
maitriser et le rendre pédagogique, à la portée de chacun en veillant à ne pas rendre
impersonnel ou dématérialiser la relation de face à face, l'échange et le contact humain.
C'est aussi vrai pour le développement de process, d'évaluation, d'audits... ceux ci sont certes
intéressants du point de vue du regard extérieur, du retour et des questions qu'ils induisent,
des marges de progrès qu'ils engagent à réaliser. Tout cela est enrichissant et parfois...
chronophage. Un équilibre reste à trouver et il ne faudrait pas que cette recherche
d'amélioration continue de la qualité certes nécessaire, viennent ombrager notre mission
première d'accueil et d'accompagnement des personnes les plus vulnérables. Nous en
resterons vigilent.
7-2 Développement des modes de prise en charge et
développement de nouvelles activités
Différents projets sont en cours ou à l'étude pour permettre une amélioration de la prise en
charge et/ou répondre aux besoins des populations en attente d'accueil ou d'accompagnement.
- Classe Externalisée de l'Unité d'Enseignement, Projet en cours d'écriture devant se
concrétiser à la rentrée d'aout 201231
.
Il s'agit de proposer aux jeunes scolarisées à l'I.M.P., une classe intégrée au sein de l'école
municipale de proximité. Les objectifs poursuivit sont :
• Inscrire un projet dans le respect des lois cadres précédemment rappelées et des
orientations du Schéma Régional de l’Organisation Médico-Sociale 2012-2016.
• Offrir un espace passerelle entre l’IMS Raphaël BABET et l’école ordinaire: faciliter la
sortie d’un parcours filière spécialisé au profit d’une expérience en milieu ordinaire.
• Agir en direction de la diminution des discriminations à l’encontre des personnes
handicapées et faire évoluer les regards.
• Favoriser l’intégration dans le milieu scolaire ordinaire et influer sur les logiques
d’inclusion (c.à.d. d’adaptation des dispositifs aux personnes porteuses de handicap).
• Proposer à l’école ordinaire un espace ressource et d’expertise médico-sociale.
31
Cf. fiche action n°2
53
- Extension de 2 places I.M.Pro. en Internat. Projet F.J.T.:
Comme le rappelle l'A.N.E.S.M., "la prise de risque est inhérente à la vie en générale, et à la
prise en charge de personnes vulnérables en particulier. Il existe une tension irréductible
entre la liberté de la personne (accompagnée), la mission d'insertion sociale et d'intégration
proposée par les structures, la recherche d'autonomie par les personnes et la protection que
les établissements (et services) leur doivent."32
Ce projet entre dans le cadre des missions qui sont confiées à l'I.M.S. Raphaël BABET et
notamment celles relatives à l’aide à l’accès à l’autonomie et au logement des jeunes que nous
accueillons au sein de l'I.M.Pro. du S.E.S.S.A.D. ou de l'I.E.M.
Le projet F.J.T. concerne des jeunes âgées de plus de 16 ans inscrits dans une démarche de
pré apprentissage au sein de l’I.M.Pro. en vu de pouvoir intégrer à terme le milieu ordinaire
ou protégé comme un E.S.A.T.
Ces jeunes originaires de Saint-Philippe ou Saint-Joseph réalisent des stages sur la commune
de Saint Pierre et du Tampon. L’éloignement géographique et le repérage dans les transports
en commun sont parfois de nature à interférer sur leurs capacités de maintien en stage. De
plus, étant hébergés dans leurs familles, les expériences de vie seule et autonome ne sont pas
aisées à réaliser. Pour conjurer cela, nous souhaitons leur proposer une expérience
d’autonomie en logement indépendant dans un cadre sécurisé. Ce lieu devant tout à la fois
permettre de réaliser un apprentissage à la gestion d’un logement et du quotidien et être
également un hébergement de proximité facilitateur de leur insertion professionnelle.
- Unité TED:
L'I.M.S. Raphaël BABET est une structure généraliste d'accueil de population enfants et
adolescents porteurs d'une déficience intellectuelle. Toutefois, il suit les recommandations de
l’A.N.E.S.M. en matière d'accueil d'enfants porteurs de T.E.D. ce qui nous amène à indiquer
cette spécificité dans ce projet d'établissement.33
L'Unité VACOAS est une petite unité qui propose un accompagnement structuré pour les
enfants porteurs de Troubles Envahissants du Développement. La population accueillie dans
ce groupe nécessite une prise en charge particuliere car le niveau cognitif est différent de la
population habituelle de l’I.M.P. En effet leurs facultés de développement sont « retardées »
mais sont également « irrégulières ».
La capacité d’accueil du groupes est de 5 à 6 jeunes. Cet effectif devant permettre une prise
en charge la plus contenante et rassurante possible pour une prise en charge individualisée et
ainsi répondre au plus près aux besoins de enfants.
Dans cette unité, il convient alors de structurer l’espace et le temps, de clarifier les taches en
les adaptant, en les fractionnant et en les organisant. Concrétiser une consigne ou une
indication par le biais de repères visuels, c’est conférer du sens à l’information et c’est
permettre à l’enfant d’apprendre et d’aimer apprendre. Présenter l’apprentissage dans un tel
32
"Ouverture de l'établissement à et sur son environnement" ANESM, décembre 2008, p.23. 33
"Pour un accompagnement de qualité des personnes avec autisme ou autres troubles envahissants du développement" ANESM, janvier 2010
54
contexte, c’est aussi fournir des outils d’adaptation et de communication, et c’est ainsi donner
l’impulsion pour accéder au partage des expériences sociales et à l’intégration. En somme
privilégier les apprentissages chez une personne qui spontanément ne le ferait pas, c’est ouvrir
un projet de vie dans lequel il y a place pour l’autonomie et la participation.
Les projets s’appuient sur une évaluation préalable des compétences en place, des possibilités
à venir, et sur l’établissement d’objectifs à court, moyen et long terme. Les activités sont
alors définies en fonction des capacités de l’enfant, des goûts et des objectifs d’apprentissage,
qui seront sans cesse révisés en fonction de la progression enregistrées.
Ici le cadre éducatif se porte garant des applications de l’apprentissage dans la pratique
quotidienne et des possibilités de choix suffisantes (comportementale, cognitive, éducative..)
Le projet pédagogique doit être fait sur mesure pour correspondre aux besoins éducatifs des
enfants.
La famille est également au cœur du dispositif. L’objectif visé est de pleinement restaurer les
prérogatives parentales. En effet, l’apport des parents est déterminant à tous les stades du
processus, qu’il s’agisse de l’évaluation, de la définition des objectifs, de la mise en œuvre
des méthodes d’apprentissage et de la gestion des comportements difficiles. Professionnels et
parents sont ainsi impliqués dans une relation de partenariat dans laquelle les rôles se
définissent de manière complémentaire.
Des rencontres fréquentes entre l’équipe pluridisciplinaire et la famille sont programmées
pour faciliter et améliorer le suivi de l’enfant.
L’équipe a acquis une formation et une expérience professionnelle auprès de cette population.
La question de l’orientation après l’I.M.P. se pose dès maintenant pour les enfants de ce
groupe. Il n’existe pas dans le Sud Sauvage de strucure d’accueil spécifique qui permettent de
poursuivre un accompagnement de qualité pour ces jeunes
Le travail réalisé par l'I.M.S. Raphaël BABET auprès de cette population a nécessité, un
investissement matériel, humain et de formation ainsi que le développement de moyens
spécifiques. Aujourd'hui pour poursuivre notre travail et installer dans la pérennité un tel
dispositif il nous faut être reconnu et stabiliser la position administrative et financière.
- Suite au projet de demande d'extension de places S.E.S.S.A.D. D.I.,
L'arrêté 247/ARS/2011 autorise l'ouverture en 2012 de 7 places. Au regard des besoins à venir
de la population concernée, la prise en compte des jeunes de plus de 16 ans sortants des
dispositifs de l'Education Nationale, nous amène à repenser notre action, à revoir nos
systèmes d'intervention et d'organisation en direction d'un accompagnement tourné vers l'autonomie
34. Il faudra de plus envisager l'extension de notre actuelle autorisation à l'action
auprès de jeunes de plus de 14 ans.
34
Cf. fiche action n°3
55
8 - Conclusion
Ce projet d'établissement a été l'occasion d'un travail partagé avec l'ensemble des salariés, un
temps particulier où il a fallu nous poser, réfléchir sur notre action et sur notre pratique. Il a
été aussi un temps pour mesurer nos écarts entre la commande publique et des familles, les
besoins repérés par les professionnels et les réponses apportées. Nous avons également pris le
temps de décrire notre pratique et de l'écrire à travers un document de théorisation35
fil
conducteur de notre action au quotidien.
Nous avons vérifié que le chemin parcourus ces cinq dernières années avec les familles et
pour les jeunes accueillis correspond à des pratiques bienveillantes et à une constante
recherche d'amélioration de la réponse apportée, que les efforts consentis par les
professionnels s'inscrivent dans une reconnaissance de leur expertise, que les mots se
concrétisent en actes au service et pour le maintien ou le développement de l'autonomie des
jeunes. Toute ce travail, construit petit à petit avec entrain et conviction mais aussi et parfois
avec doute ou incertitude, nous a conforté dans nos choix et nous permet d'aller encore plus
en avant comme le décrivent les différents chantiers en perspective.36
Comme tout projet celui-ci repose sans exhaustivité sur un bilan et engage une perspective.
Le travail qui s'annonce est particulièrement enthousiasmant, il propose un espace laboratoire
où la mesure du décloisonnement et de la transversalité devra cohabiter avec des actions très
pointues et spécifiques en direction des publics les plus vulnérables, où le développement de
l'offre réinterrogera sans cesse notre modèle organisationnel et obligera à la polyvalence des
réponses, où l'expérience sans cesse renouvelée bénéficiera autant aux personnes accueillies
qu'a l'accroissement des savoirs et savoirs faires des professionnels.
La vie institutionnelle est ainsi faite d'engagement, d'espoir et de remise en question, elle
rejette en quelque sorte les certitudes et les réponses toutes faites. Elle est un espace propice à
l'élévation des individus qui la compose tant les accueillis que les accueillants.
Tous les ans nous prendrons du temps pour mesurer notre avancement et dans cinq années
nous revisiterons ce document, nous regarderons le trajet réalisé et en évaluerons sa
conformité avec les perspectives ici annoncées, gageons que ce travail se réalise en constante
phase avec les valeurs de la Fondation Père FAVRON d'humanité et de solidarité.
35
Pages 10 et 11 le travail réalisé en collaboration avec l'ANCREAI/IRTS de la Réunion en 2011. Cf. la version longue en annexe. 36