INHIBITION INHIBITION (Cognitive) (Cognitive) & & VIEILLISSEMENT NORMAL VIEILLISSEMENT NORMAL Philippe ALLAIN Philippe ALLAIN MCF-HDR MCF-HDR Laboratoire de Psychologie, Université d’Angers Laboratoire de Psychologie, Université d’Angers Unité de Neuropsychologie, Département de Neurologie, CHU Angers Unité de Neuropsychologie, Département de Neurologie, CHU Angers
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INHIBITION INHIBITION (Cognitive)(Cognitive)
&&
VIEILLISSEMENT NORMALVIEILLISSEMENT NORMAL
Philippe ALLAINPhilippe ALLAIN
MCF-HDRMCF-HDR
Laboratoire de Psychologie, Université d’AngersLaboratoire de Psychologie, Université d’AngersUnité de Neuropsychologie, Département de Neurologie, CHU AngersUnité de Neuropsychologie, Département de Neurologie, CHU Angers
Le vieillissement cognitif normal se caractérise par un ensemble de déclins sélectifs et de fonctions préservées :
Depuis les années 1980, plusieurs hypothèses ont été formulées pour rendre compte des déclins cognitifs liés à l’âge.
La plus discutée actuellement est celle d’un déficit des fonctions exécutives, lié au dysfonctionnement précoce du lobe frontal accompagnant le vieillissement.
Selon cette hypothèse :Selon cette hypothèse :L’essentiel des déclins cognitifs liés à l’âge s’expliquerait par L’essentiel des déclins cognitifs liés à l’âge s’expliquerait par
l’atteinte des compétences cognitives sous contrôle du lobe l’atteinte des compétences cognitives sous contrôle du lobe frontal, à savoir les fonctions exécutives.frontal, à savoir les fonctions exécutives.
INTRODUCTIONINTRODUCTION
VIEILLISSEMENT ET MODIFICATIONS VIEILLISSEMENT ET MODIFICATIONS NEUROANATOMIQUESNEUROANATOMIQUES
En ce sens, plusieurs travaux ont montré que le vieillissement normal s'accompagnait de modifications neuroanatomiques plus importantes dans les régions frontales qu’ailleurs dans le cerveau.
Haug et Egger (1991) ont observé que :
La réduction générale du volume cérébral chez le sujet âgé de plus de 65 ans est de 10% dans le cortex frontal, contre 1% en temporal, pariétal ou occipital.
La réduction de la taille cellulaire chez le sujet âgé de plus de 65 ans atteint 43% dans le cortex préfrontal, contre 11% en pariétal et 13% en occipital.
Voir aussi :Raz (2000), Tisserand et al. (2001, 2002), Tisserand et Jolles (2003)
VIEILLISSEMENT ET MODIFICATIONS METABOLIQUESVIEILLISSEMENT ET MODIFICATIONS METABOLIQUES
D’autres travaux ont montré une moindre activité frontale pendant la réalisation de tâches exécutives chez le sujet âgé :
Anderson et Craik (2000) :La hausse de métabolisme frontal accompagnant la réalisation de tâches doubles (empan + poursuite) chez le sujet jeune n’apparaît pas chez le sujet âgé.
Cabeza et al. (1997), Grady et al.(1995), Schacter et al. (1996), Cabeza, 2001 :L’augmentation du débit sanguin frontal observé chez le sujet jeune en réponse à des tâches d’apprentissages complexes (type listes de 15 mots) n’apparaît pas chez le sujet âgé.
La de l’activité frontale est corrélée à la performances cognitives
“There is a striking similarity between the functional deficits seen in a frontal lobe syndrome and those seen in normal aging.”(Veroff, 1980, Psychological Research, 41, p. 260)
“Because there is also evidence that the prefrontal cortex may be particularly vulnerable to the effects of aging, the implication is that "normal" aging is associated with cognitive impairments that are essentially the same as, though milder than, those seen in patients with frontal lobe lesions.”
(Craik et al., 1990, Psychology and Aging, 5, p.149)
Cette hypothèse ne fait cependant pas l’unanimité :
Certains auteurs proposent que le vieillissement atteint plutôt un nombre restreint de médiateurs cognitifs, perturbant l’ensemble des registres de la cognition.
Salthouse (1996) : la diminution de la vitesse de traitement est le facteur explicatif le plus plausible de la baisse des performances liées à l’âge.
ALTERNATIVEALTERNATIVE
VieillissementDiminution de la rapidité
des opérations de traitement de l'information
RéductionNombre d’opérationscognitives possibles
(qq soit la nature de la tâche proposée)
Baisse de la performanceLes opérations pertinentes ne peuvent pas toutes être menées à termeLe produit d’un traitement n’est plus accessible quand le second s’achève
Sujets Valeurs du p
J eunes
Agés
Avant
contrôle de la rapidité
Après
contrôle de la rapidité
Tour de Londres Hayling Brixton
6.8 (1.1)
2.9 (1.3)
13 (3.8)
7.9 (1.4)
9.8 (5.1)
24.4 (5.6)
ns
.01
.004
ns
.04
.01
MAIS …MAIS …
La vitesse de traitement (le ralentissement) n’explique pas toute la variance liée à l’âge.
Son contrôle statistique ne fait pas disparaître tous les écarts inter-âges.
Sujets J eunes
Sujets Agés
Scores avec
Pénalités
Scores hors
Pénalité
Scores avec
Pénalités
Scores hors
Pénalité
Valeur de p
Changement de règle
Programme d’actions
Test des clés
J ugements temporels
Plan du zoo
6 éléments modifiés
Score de profil total
4 (0)
3.8 (0.6)
2.9 (1.3)
1.7 (0.6)
3.3 (0.9)
3.8 (0.4)
19.5 (2.2)
4 (0)
3.8 (0.6)
2.9 (1.3)
1.7 (0.6)
3.4 (0.8)
3.8 (0.4)
19.5 (2.2)
2.1 (1.3)
3.2 (0.9)
1.3 (1)
1.2 (0.7)
1.7 (1)
3.1 (0.6)
12.7 (3)
2.2 (1.3)
3.2 (0.9)
1.5 (0.8)
1.2 (0.7)
1.8 (0.8)
3.1 (0.5)
13.4 (2.7)
.01
ns
.05
ns
.009
.02
.001
La littérature fait consensus pour considérer que les fonctions exécutives regroupent l’ensemble des processus nécessaires à la régulation de l’activité cognitive lors du traitement de tâches complexes et/ou nouvelles et/ou conflictuelles.
Elles ont fait l’objet de multiples modélisations théoriques, dont celles de :- Norman et Shallice (1980)- Miyake et al. (2000)
Ces modélisations mettent l’inhibition au cœur des processus de contrôle de l’activité cognitive.
QUE COUVRE LA NOTION DE FONCTIONS EXECUTIVES ?QUE COUVRE LA NOTION DE FONCTIONS EXECUTIVES ?
Dans ces 2 modèles, l’inhibition est définie comme :
« Un mécanisme qui permet de réduire l’activation de stimuli non pertinents par rapport à la tâche en cours »
- Soit parce qu’ils ont cessé de l’être,- Soit parce qu’ils lui sont étrangers.
QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?
QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?
Situation NouvelleOu
‘Problème’
Situation Familièreou
Routinière
SAS
--
--
-
Gestionnaire des Conflits
Schémas
ACTION+
-
-
+
-
Chez Norman et Shallice (1980), les actions, qu’elles soient routinières ou nouvelles ne peuvent s’engager qu’au travers d’un jeu d’inhibition et d’excitation des schémas stockés dans un répertoire.
QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?
Chez Miyake et al. (2000), l’inhibition fait partie, avec la mise à jour et la flexibilité, des processus indispensables à la réalisation des tâches cognitives complexes.
Flexibilité
Mise à jour
Inhibition
Tâches cognitives
Complexes
QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?QUE COUVRE LA NOTION D’INHIBITION ?
InhibitionAntisaccade, Stop-signal, Stroop
Mise à jour
Flexibilité
Les paradigmes expérimentaux sont nombreux.
COMMENT PEUT-ON APPREHENDERCOMMENT PEUT-ON APPREHENDERL’INHIBITION COGNITIVE DANS LE VIEILLISSEMENT ?L’INHIBITION COGNITIVE DANS LE VIEILLISSEMENT ?
TÂCHES MOTRICESGo/no-goTâche de stop-signal
++++++TÂCHES ATTENTIONNELLESTâche d’antisaccadesTâche de StroopTâche d’amorçage négatifTâche d’inhibition de retourModified Card Sorting TestTrail Making Test
TÂCHES VERBALESHayling TestLecture avec distracteurs
TÂCHES MNESIQUES Oubli dirigéFan effectOubli induit à la récupération
Condition 1 : «Je tape une fois, vous tapez une fois»
Condition 2 : «Je tape deux fois, vous ne tapez pas»
Cf. BREF
Défaut d’inhibition = Erreurs en condition 2 (échopraxie)
TÂCHES MOTRICES : Tâche de stop-signalTÂCHES MOTRICES : Tâche de stop-signal
Le sujet voit à l’écran 2 stimuli présentés simultanément. Leur position varie d’un essai à l’autre. Il y a 2 types d’essais : Des essais «Non stop», où il doit toucher le plus vite possible le cercle rouge. Des essais «Stop», où il ne doit pas produire de réponse motrice
(ici, l’apparition des stimuli est immédiatement suivie de la production d’un son signalant au sujet de ne pas répondre).
Défaut d’inhibition = erreurs sur les essais «stop»
Partie A dite d’initiationLe sujet doit compléter 15 phrases lues par l’évaluateur avec le mot le plus approprié.
Exemple: Il a posté sa lettre en oubliant de mettre un……………
Partie B dite d’inhibition
Le sujet doit compléter 15 phrases lues par l’évaluateur avec un mot sans aucun lien sémantique.
Exemple: Pour mieux voir de près, il doit porter des……………
Défaut d’inhibition = erreurs partie B (lunettes, lentilles)
TÂCHES VERBALES : Test de HaylingTÂCHES VERBALES : Test de Hayling
Un conducteur irascible
Les gendarmes n’avaient jamais vu cela téléphone ! Ils avaient installé un radar sur avion une
route départementale et enregistrèrent un ingénieur véhicule qui roulait à 185 km/h contrat.
Lorsque le conducteur s’est aperçu qu’il avion avait été pris en contrat photo il ingénieur fit
demi-tour et prit en sandwich le radar entre sa voiture téléphone et le pylône, afin de le
ingénieur réduire en miette. Trouvant son œuvre contrat incomplète, il descendit de voiture et
téléphone acheva de détruire l’appareil en le avion projetant contre le pylône. Les gendarmes
ingénieurs médusés ont relevé le numéro de la contrat voiture et ont arrêté le chauffard
téléphone quelques heures plus tard.
Défaut d’inhibition = allongement important du temps de lectureet/ou lecture des distracteurs
TÂCHES VERBALES : TÂCHES VERBALES : Lecture à haute voix de textes en présence de distracteursLecture à haute voix de textes en présence de distracteurs
(Consigne : ne pas lire les distracteurs à haute voix)(Consigne : ne pas lire les distracteurs à haute voix)
Ici, à chaque essai, le sujet doit dire la lettre rouge et ignorer la lettre bleue.
Essai N°
A V1
2
E B
T A T A
ConditionAmorçage
Condition contrôle
Les temps de réponse en condition amorçage essai 2 sont habituellement plus long qu’en condition contrôle essai 2, car il faut un temps supplémentaire pour lever l’inhibition de la lettre ignorée.
Le défaut d’inhibition se traduit ici par un moindre écart entre les temps de réponses et/ou des erreurs en condition amorçage essai 2.
TÂCHES ATTENTIONNELLES : Tâche d’inhibition de retourTÂCHES ATTENTIONNELLES : Tâche d’inhibition de retour
Le sujet fixe le regard sur un point central et doit réagir à une cible présentée au
hasard dans un rectangle situé à gauche ou à droite de l’écran
*
TÂCHES ATTENTIONNELLES : Tâche d’inhibition de retourTÂCHES ATTENTIONNELLES : Tâche d’inhibition de retour
L’apparition de la cible est précédée d’un indice(valide ou invalide) consistant en l’illumination de l’un des 2 rectangles
*
TÂCHES ATTENTIONNELLES : Tâche d’inhibition de retourTÂCHES ATTENTIONNELLES : Tâche d’inhibition de retour
L’inhibition de retour se marque par une augmentation du temps de réponse
quand le sujet doit traiter un item présenté au même endroit que l’item
précédent.*
Principe de l’épreuve
Le sujet doit découvrir des règles de catégorisation (la forme, la couleur, le nombre) en tenant compte d’indices (‘oui’, ‘non’, ‘on change’) donnés par l’évaluateur.
Le défaut d’inhibition se traduit par des erreurs de catégorisation et/ou des persévération et/ou un allongement du temps de réalisation de la tâche.
TÂCHES ATTENTIONNELLES : Trail Making TestTÂCHES ATTENTIONNELLES : Trail Making Test
Principe de l’épreuve
Le patient doit (Forme A) suivre l’ordre de nombres inscrits dans des cercles puis (forme B) effectuer une progression similaire, mais en alternant des nombres et des lettres.
Le défaut d’inhibition se traduit par des difficultés d’alternance sur la forme B et/ou un allongement du temps de réalisation de la tâche.
On présente au sujet une liste de mots à étudier en lui demandant d’en oublier certains.
Les instructions («à oublier» ou «à retenir») peuvent être fournies :- Après chaque mot (méthode item)- Au milieu et en fin de liste (méthode liste)
Le pattern de résultats habituel en rappel et/ou reconnaissance montre une meilleure performance pour les mots «à retenir» que pour les mots «à oublier».
Cette différence est appelée «effet de l’oubli dirigé».
L’explication fournie à ce phénomène est que la récupération des mots «à oublier» est inhibée par la consigne donnée.
Ici le défaut d’inhibition se traduit par une absence de l’effet de l’oubli dirigé.
TÂCHES DE MEMOIRE : Oubli dirigéTÂCHES DE MEMOIRE : Oubli dirigé
Ce paradigme consiste à faire apprendre au participant une liste de faits associant, en une phrase, "un sujet" et "une action".
Les sujets et les actions apparaissent dans 1, 2 ou 3 faits différents.
Exemple de listeLe ministre a mené le projet (3-1) L’employé a conduit la voiture (1-1)Le capitaine a obtenu un conseil (1-2) Le ministre a traversé le village (3-1)Le juge a préparé son voyage (1-1) Le curé a obtenu un conseil (1-2)Le ministre a approché le cheval (3-1)
TÂCHES DE MEMOIRE : Fan effectTÂCHES DE MEMOIRE : Fan effect
Le participant doit ensuite reconnaître, le plus rapidement possible et le plus précisément possible, les faits appris des faits construits (intrus) par recombinaison des mêmes concepts.
Exemple d’intrus à inhiber en reconnaissanceL'employé a mené le projet (1-1)Le ministre a obtenu un conseil (3-2)
TÂCHES DE MEMOIRE : Fan effectTÂCHES DE MEMOIRE : Fan effect
Le défaut d’inhibition se traduit par davantage de fausses alarmes pour les intrus combinant des concepts apparaissant dans plusieurs faits.
La tâche s’articule en 3 phases :
Une phase d’apprentissage d’une liste de paires de mots constituées d’une catégorie et d’un exemplaire de la catégorie :
- Fruit-Pêche- Fruit-Melon- Arbre-Bouleau
Une phase d’entraînement durant laquelle la moitié des exemplaires de la moitié des catégories sont exercés en utilisant une tâche de complètement de mots :Fruit-Pê….
TÂCHES DE MEMOIRE : Oubli induit à la récupérationTÂCHES DE MEMOIRE : Oubli induit à la récupération
Une phase de rappel indicé comportant 3 types d’items
1 - Des items entraînés provenant de catégories entraînées (E+)Fruit/pêche
2 - Des items non entraînés provenant de catégories entraînées (E-) Fruit/melon
3 - Des items non entraînés provenant de catégories non entraînées (NE) Arbre-Bouleau
Très classiquement : les items (E-) sont moins bien rappelés que les items (NE) car le fait d’être entraîné sur une partie des items appartenant à une catégorie a pour
effet d’inhiber les items non entraînés de cette même catégorie.
TÂCHES DE MEMOIRE : Oubli induit à la récupérationTÂCHES DE MEMOIRE : Oubli induit à la récupération
QUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTION ?QUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTION ?
Une altération du fonctionnement inhibiteur a fréquemment été rapporté dans le vieillissement normal au niveau :
QUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTION ?QUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTION ?
ATTENTIONNEL- Wisconsin
Allain, Roy, Nicoleau, Etcharry-Bouyx, Berrut, Dubas & Le Gall (2005)Daignault, Braun & Whitaker (1992)Levine, Stuss & Milberg (1995)
- Trail Making Test Allain, Roy, Nicoleau, Etcharry-Bouyx, Berrut, Dubas & Le Gall (2005)
MNESIQUE- Oubli dirigé
Andrès, Van Der Linden & Parmentier (2004)Brault, Allain, Hommet, & Le Gall (2006)Zacks, Hasher & Radvansky (1996)
- Fan EffectFortuny, Allain, Kefi & Le Gall (2004) Gerard, Zacks, Hasher, & Radvansky (1991)
QUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTION ?QUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTION ?
Toutefois, l’effet délétère de l’avancée en âge sur l’inhibition n’apparaît pas dans tous les travaux :
- Des effets d’interférence normaux au Stroop ont aussi été relevés.Kieley 1997Gamboz, Russo & Fox (2002)Salthouse & Meinz (1995)Salthouse, Thoth, Hancock & Woodard (1997)Shilling, Chetwynd & Rabbitt (2002)
QUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTIONQUE SAIT-ON SUR VIEILLISSEMENT ET INHIBTION ?
- Des effets d’amplitude de priming négatif semblables à ceux des sujets jeunes ont également été observés.
- Des effets d’inhibition de retour semblables à ceux observés chez les sujets jeunes ont aussi été constatés.
Hartley & Kieley, 1995
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?
Ces contradictions suggèrent, les problèmes de méthodologie résolus (niveau de complexité des tâches, etc.) que la proposition d’un déclin général et global des capacités d’inhibition lié à l’âge est excessive.
Elles plaident plutôt en faveur de :- L’existence de plusieurs formes d’inhibition ou de mécanismes inhibiteurs.- La possibilité d’une atteinte plus sélective de certains d’entre eux.
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?
Hasher, Zacks & May (1999) ont été les premiers à distinguer, dans des travaux sur l’inhibition en mémoire de travail, plusieurs aspects dans le contrôle inhibiteur. Ils en ont proposé 3 :
- La fonction de filtrage qui limite l’entrée en mémoire de travail aux informations utiles.
- La fonction de suppression (nettoyage) qui diminue l’activation en mémoire de travail des représentations qui ne sont plus d’actualité.
- La fonction de restriction qui empêche que les réponses dominantes en mémoire de travail ne soient produites avant que d’autres n’aient été envisagées, le but étant de faire en sorte que les réponses dominantes non
pertinentes ne prennent pas le contrôle de la pensée.
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?Il y a très peu d’études comparant, chez les mêmes sujets jeunes et âgés, les effets
du vieillissement sur la performance à des tâches engageant ces trois formes d’inhibition.
Charlot & Feyereisen (2005)
Fonction de suppression :-Tâche d’oubli dirigé
- Tâche d’empan de mots
Fonction de blocage :- Test de Hayling- Test de Stroop
Fonction de filtrage :- Lecture de textes avec distracteurs
- Résolution de problèmes contenant des distracteurs
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?
Résultats Charlot & Feyereisen (2005) :
- Performances dans les tâches faiblement corrélées entre elles, indiquant une relative autonomie des 3 fonctions inhibitrices.
Fonction de suppression :-Tâche d’oubli dirigé
- Tâche d’empan de mots
Fonction de blocage :- Test de Hayling- Test de Stroop
Fonction de filtrage :- Lecture de textes avec distracteurs
- Résolution de problèmes donnés avec distracteurs
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?Résultats Charlot & Feyereisen (2005) :- Les effets du vieillissement étaient moindres dans les tâches de filtrage que dans
les tâches de suppression et de blocage.
Fonction de suppression :-Tâche d’oubli dirigé
- Tâche d’empan de mots
Fonction de blocage :- Test de Hayling- Test de Stroop
Fonction de filtrage :- Lecture de textes avec distracteurs
- Résolution de problèmes avec distracteurs
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?Conclusion Charlot & Feyereisen (2005) :Les changements liés à l’âge affectent davantage la sélection d’une réponse parmi
plusieurs possibles que l’extraction d’informations pertinentes dans l’environnement.
Fonction de
suppression
Fonction de
blocage Fonction
de filtrage
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?
D’autres auteurs (Arbuthnott, 1995; Popp & Kipp, 1998; Andrès, 2004; Collette, Germain & Hogge, 2007) ont suggéré de distinguer :
- Inhibition intentionnelle ou contrôlée
- Inhibition non intentionnelle ou automatique
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?
L’inhibition intentionnelle/contrôlée : processus de suppression consciente et volontaire de l’information.
- Stroop- Oubli dirigé- Hayling
L’inhibition non intentionnelle/automatique : processus de suppression de l’information intervenant hors de la conscience du sujet.
- Amorçage négatif- Inhibition de Retour- Oubli induit à la récupération
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?Là aussi, il y a très peu d’études comparant, chez les mêmes sujets jeunes et âgés,
les effets du vieillissement sur la performance dans des tâches engageant ces 2 formes d’inhibition.
Collette, Germain & Hogge (2007) : inhibition en mémoire
Inhibition non intentionnelle (automatique)- Oubli induit à la récupération (Mémoire de travail)- Interféfence (Mémoire épisodique)- Test des ailiers (Mémoire sémantique)
Inhibition Intentionnelle (contrôlée)- Oubli dirigé à court terme (Mémoire de travail)- Oubli dirigé à long terme Mémoire épisodique)- Test de Hayling (Mémoire Sémantique)
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?Résultats Collette, Germain & Hogge (2007) :- Les effets du vieillissement étaient non significatifs dans les tâches d’inhibition
automatique et significatifs dans les tâches d’inhibition contrôlée.
Inhibition non intentionnelle/automatique
Inhibition Intentionnelle (contrôlée)
QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?QUE SIGNIFIENT CES CONTRADICTIONS ?
Le vieillissement normal s’accompagne d’une diminution des capacités d’inhibition cognitive qu’il serait abusif de considérer comme globale si l’on en croît :
1 - Les développements théoriques les plus actuels autour du concept d’inhibition;
Développements qui laissent à penser que ce concept est encore mal défini et qu’il reste à préciser.
2 - Les travaux les plus récents de la littérature qui plaident assez clairement en faveur de la possibilité d’une atteinte plus sélective de certaines fonctions inhibitrices.
CONCLUSIONCONCLUSION
Les résultats de ces travaux, encore rares, sont à répliquer/confirmer afin de mieux établir et comprendre les liens vieillissement/inhibition cognitive.
Ils sont également à développer chez les sujets très âgés, car on ne sait presque rien aujourd’hui sur les capacités d’inhibition cognitive des sujets âgés de plus de 75 ans, si ce n’est que leur déclin semble s’accélérer.
Les + de 75 ans sont pourtant de plus en plus nombreux.
CONCLUSIONCONCLUSION
Tout ceci semble important à faire, à une époque où des questions de diagnostics différentiels :
Vieillissement cognitif normal / Démence et/ou dépression
Sont très régulièrement posées aux cliniciens dans les consultations spécialisées dans le domaine du dépistage des troubles cognitifs.
L’inhibition constitue aussi, par exemple, l’un des symptômes cardinaux de la dépression et s’y manifeste aussi au plan cognitif.
Y-a-t-il un dénominateur commun aux troubles inhibiteurs liés à l’âge et ceux liés à la dépression ?
ACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET SANTEACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET SANTE
On connaît bien les effet de la pratique régulière d’une activité physique sur la santé :o Pouls plus lent (inférieur à 80 battements par minute)o Pression artérielle plus basseo Meilleure capacité pulmonaireo Meilleure santé cardiovasculaire avec un VO2max (quantité maximale
d’oxygène en mL/Kg/mn absorbée lors d’un exercice soutenue avec effort) qui se maintient ou augmente (il baisse de 10 % par 10 ans à partir de 25 ans)
o Tendances à l'anxiété et à la dépression sont moindreso Perte osseuse diminueo Diminution des risques de cancer, d’arrêt cardiaque et de diabèteo Moins de risque de chutes
3 groupes de sujets âgés suivis sur 4 mois Taux d’augmentation du VO2maxGr1 Aérobie 27%Gr2 Force-souplesse 9%Gr3 Contrôle (sans activité physique) /
L’entraînement aérobie est associé à une amélioration significativede l’inhibition au Stroop
ACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET INHIBITIONACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET INHIBITION
Dustman et al. (1984)
Kramer et al. (1999)
174 participants âgés de 60 à 75 ans entraînés à la marche et autant de sujets contrôles entraînés à la souplesse.
Le groupe entraîné à la marche améliore son VO2 max de 21.5 à 22.6 (vs. 21.8 à 21.2 chez les contrôles).
Le groupe entraîné à la marche réalise de meilleures performances dans les tâches l’inhibition (stop-signal, alternance) en fin d’entraînement.
ACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET INHIBITIONACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET INHIBITION
Colcombe & Kramer (2003)
ACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET INHIBITIONACTIVITE PHYSIQUE, VIEILLISSEMENT ET INHIBITION