AUTEURS Dr Marie-Laurence Lambert Dr Boudewijn Catry INDICATEURS DE QUALITÉ EN HYGIÈNE HOSPITALIÈRE DANS LES HÔPITAUX AIGUS RAPPORT ANNUEL - DONNÉES 2013
AUTEURSDr Marie-Laurence LambertDr Boudewijn Catry
INDICATEURS DE QUALITÉ EN HYGIÈNE HOSPITALIÈRE
DANS LES HÔPITAUX AIGUS
RappoRt annuel - Données 2013
Institut Scientifique de Santé Publique (WIV-ISP)Direction Opérationnelle Santé Publique et SurveillanceService infections liées aux soins et antibiorésistanceRue Juliette Wytsman 14 | 1050 Bruxelles | Belgique
Novembre 2015 PHS Report 2015-40ISSN 2466-6769
Questions concernant les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière :
Lambert Marie-LaurenceEmail : [email protected]él: 02/642.57.42
Site web: www.nsih.be
Nous tenons à remercier :• les membres de la plateforme fédérale en hygiène hospitalière, en particulier Baudouin Byl et
Annette Schuermans• M. Michiel Costers (anciennement BAPCOC)• M. Sylvanus Fonguh et M. Patrick Verroens, M. Xavier Pretlot, M. Cedric Malache (WIV-ISP)• Mme Annabel Motté, pour son aide à la traduction vers le néérlandais (WIV-ISP)• Mme Charlotte Van Den Branden de Reeth pour son aide aux rapports individuels (WIV-ISP)• Mme Yolande Pirson pour la mise en page du rapport (WIV-ISP)
Ce rapport a été présenté à la plateforme fédérale en hygiène hospitalière, et approuvé par celle-ci, avant publication. Il est disponible en ligne (ainsi que les rapports individuels des hôpitaux) sur le sitewww.nsih.be (http://www.nsih.be/surv_iq/reports_fr.asp)
Le projet est financièrement soutenu par SPF Santé publique
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RESUME
Contexte et introduction
L’Arrêté Royal du 19/06/2007 concernant la surveillance en hygiène hospitalière mentionne l’obligation pour les hôpitaux de récolter des indicateurs de qualité relatifs à la politique d’hygiène hospitalière dans l’établissement. Les objectifs précis et les indicateurs ont été élaborés en 2011 par un groupe de travail coordonné par l’Institut Scientifique de la Santé Publique (WIV-ISP) et impliquant les acteurs de terrain au travers des plateformes en hygiène hospitalière ainsi que le Service Public Fédéral Santé Publique (Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee).
Trois objectifs ont été définis :
• Objectif 1 : Evaluer l’impact de la politique en hygiène hospitalière au niveau national afin de fournir aux décideurs politiques une vision globale de l’hygiène hospitalière et des tendances au cours du temps pour tous les hôpitaux au moyen d’analyses agrégées.
• Objectif 2 : Juger de la qualité au niveau de chaque hôpital (« accountability ») dans le domaine de la lutte contre les infections liées aux soins. Ceci implique la publication des données par hôpital, à l’exception des indicateurs de résultats.
• Objectif 3 : Contribuer à l’amélioration locale de la qualité en incitant les hôpitaux à mesurer et à améliorer leurs actions et résultats.
La première récolte de données a été clôturée en janvier 2015 (données 2013). Ce rapport présente les résultats agrégés en rapport avec l’objectif 1 ainsi qu’une liste nominative des hôpitaux avec leur résul-tats résumés (scores), en rapport avec l’objectif 2.
Résultats
Au total 105 hôpitaux ont fourni des données. En ce qui concerne les points forts, on mettra en avant :
• la diminution constante de l’incidence des infections cliniques à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (MRSA) acquises dans les hôpitaux aigus (3,3/1000 admissions en 2003; 1,1/1000 admissions en 2013);
• l’observance aux recommandations de bonne pratique pour l’hygiène des mains après la cam-pagne nationale en 2013 (77,8% des opportunités observées);
• des performances globalement assez bonnes en ce qui concerne les indicateurs d’organisation et de moyens (17% et 16% des hôpitaux respectivement ont un score bas pour ces indicateurs).
Les points les plus faibles - à l’exception de l’indicateur intégration du plan stratégique en hygiène hos-pitalière dans le plan stratégique de l’hôpital – (39%) se retrouvent surtout parmi les indicateurs d’action
• au niveau de certaines surveillances : seuls 52% des hôpitaux rapportent une surveillance des infections dans les unités de soins intensifs et 18% une surveillance des infections du site opératoire;
• audits de processus : 48% des hôpitaux rapportent des audits d’hygiène des mains hors cam-pagne nationale,19% des audits de processus pour la prévention des infections sur cathéter uri-naire, et 18% des audits pour la prévention des infections de site opératoire.
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Discussion
Si l’on accepte comme postulat de base que «ce qu’on ne peut pas mesurer, on ne peut pas l’améliorer», ces données identifient des éléments améliorables importants car ces audits et surveillances ont pour objectif la prévention d’infections qui représentent l’essentiel des infections liées aux soins.
La validité de ces résultats dépend de l’exactitude des données rapportées par les hôpitaux. Le sujet est sensible, car ces données sont publiées par hôpital. Les données présentées ici n’ont pas fait l’objet d’un contrôle externe de la qualité au niveau des hôpitaux.
Un score est un moyen pratique de résumer une information complexe, mais cette simplification par définition, fait perdre les nuances de l’information. Les scores ne servent qu’à attirer l’attention sur un point faible (ou fort), mais l’information la plus utile pour identifier les priorités d’action se trouve dans les détails.
Recommandations
Les priorités d’action et les recommandations sont les suivantes :
• pour les autorités responsables : mettre en place un système de contrôle de qualité externe (modalités à définir) pour les données récoltées dans le cadre des indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, dans le but de garantir la fiabilité des données et la crédibilité des résultats.
• pour les hôpitaux, et leurs équipes d’hygiène hospitalière : intégration du plan stratégique en hygiène hospitalière dans le plan stratégique de l’hôpital.
• pour l’ensemble des acteurs, y compris l’Institut Scientifique de la Santé Publique :
o Encourager le développement d’audits de processus, par exemple :
Priorisation au niveau des plateformes en hygiène hospitalière
Développement de protocoles standardisés aussi simples que possible
Formation des équipes d’hygiène à la mise en place d’audits de processus (auditer quoi, comment, à quelle fréquence, comment améliorer l’acceptabilité)
o Encourager la participation à la surveillance des infections dans les unités de soins intensifs, et les infections de site opératoire
Développement d’outils de surveillance simplifiés axés sur l’utilité opérationnelle au niveau de l’hôpital même
Du fait des retards accumulés, la prochaine récolte de données aura lieu en 2016 (données 2015).
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TABLE DES MATIÈRES
RESUME. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
LISTE DES ABREVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Publication des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
OBJECTIFS ET METHODES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Objectifs de ce rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
RESULTATS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Indicateurs d’organisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Indicateurs de moyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Indicateurs d’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Indicateurs de processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Indicateurs de résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
DISCUSSION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
ANNEXES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Récolte de données, analyses, rapportage : site hospitalier versus entité fusionnée . . . . . . . . . . . 29
Liste nominative des hôpitaux et scores, indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, Belgique, 2013. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Modifications apportées aux données par certains hôpitaux après clôture de l’encodage . . . . . 32
Questionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Classements non nominatifs (ranking) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
REFERENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
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Tableau 1 | Indicateurs de qualité en hygiène hospitalière: description, calcul des scores, objectifs . . . . . 14
Tableau 2 | Indicateurs et scores d’organisation dans les hôpitaux belges, par région, 2013 . . . . . . . . . . . . 15
Tableau 3 | Indicateurs et scores de moyens dans les hôpitaux belges, par région, 2013. . . . . . . . . . . . . . . . 17
Tableau 4 | Indicateurs et scores d‘action dans les hôpitaux belges, par région, 2013. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Tableau 4 | Indicateurs et scores d‘action dans les hôpitaux belges, par région, 2013 (cc). . . . . . . . . . . . . . . 20
Tableau 5 | Consommation de solution hydro-alcoolique, dans les hôpitaux belges, par région, 2013 . . 22
Tableau 6 | Taux d’incidence de MRSA acquis à l’hôpital (échantillons cliniques), par région, 2013 . . . . . . 23
Tableau 7 | Analyses et rapportage des indicateurs de qualité, selon les objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Figure 1 | Hôpitaux belges, selon leur score d’organisation pour les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, par région, 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Figure 2 | Hôpitaux belges, selon leur score de moyens pour les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, par région, 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Figure 3 | Hôpitaux belges, selon leur score d’action pour les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, par région, 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Figure 4 | Consommation de solution hydro-alcoolique (l/ 1000 journées d’hospitalisation), dans les hôpitaux belges, distribution par région, 2013. . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Figure 5 | Classement du nombre d’heures de formation dispensées par l’équipe d’hygiène hospitalière par équivalent temps plein financé en hygiène hospitalière . . . . . . . . . 36
Figure 6 | Classement du nombre de participants aux formations dispensées par l’équipe d’hygiène hospitalière, par équivalent temps plein financé en hygiène hospitalière . . . . . . . . 37
Figure 7 | Classement du nombre d’opportunités d’hygiène des mains observées hors campagne dans les hôpitaux belges, 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Figure 8 | Classement du nombre de litres de solution hydro-alcoolique, par 1000 journées d’hospitalisation, hôpitaux belges, 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
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LISTE DES ABREVIATIONS
• AR Arrêté Royal
• BAPCOC Belgian Antibiotic Policy Coordinating Committee
• CPE Carbapenemase Producing Enterobactericae
• ETP Equivalent temps plein
• FB Feedback
• HH Hygiène hospitalière
• ICD Infections à Clostridium difficile
• ISO Infections du site opératoire
• ISP Institut Scientifique de Santé Publique
• MRSA Meticillin Resistant Staphylococcus aureus (Staphylocoque doré résistant à la méticilline)
• SPF Service Public Fédéral
• USI Unité de soins intensifs
• VRE Entérocoques Résistants à la Vancomycine (Vancomycin Resistant Enterococcus)
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INTRODUCTION
CONTEXTE
L’Arrêté Royal du 19/06/2007 concernant la surveillance en hygiène hospitalière mentionne l’obligation pour les hôpitaux aigus de récolter des indicateurs de qualité relatifs à la politique d’hygiène hospitalière dans l’établissement.
La finalité d’un système d’indicateurs de qualité est d’engendrer des actions d’amélioration de la qualité des soins : « ce qu’on ne peut pas mesurer, on ne peut pas l’améliorer ». Le développement et la validation des indicateurs de qualité en hygiène hospitalière ont été faits par un groupe de travail impliquant l’Institut de Santé Publique, la BAPCOC et les représentants des plateformes en hygiène hospitalière. (1)
Trois objectifs ont été définis :
• Objectif 1 : Evaluer l’impact de la politique en hygiène hospitalière afin de fournir aux décideurs politiques une vision globale de l’hygiène hospitalière et les tendances au cours du temps pour tous les hôpitaux.
• Objectif 2 : Juger de la qualité au niveau de chaque hôpital (« accountability ») en évaluant l’uti-lisation des moyens (financiers), l’engagement et les efforts de chaque hôpital dans le domaine de la lutte contre les infections liées aux soins.
• Objectif 3 : Contribuer à l’amélioration locale de la qualité en incitant les hôpitaux à mesurer et à améliorer leurs actions et résultats.
C’est donc une initiative de la plate-forme fédérale en hygiène hospitalière qui a conduit à ce premier état des lieux. L’objectif ultime est bien d’identifier les priorités d’amélioration pour les stratégies de pré-vention des infections dans les hôpitaux.
Ces premières données concernent l’année 2013. Du fait de retards, cette récolte - à partir d’un site sécu-risé en ligne - n’a été clôturée qu’en février 2015.
PUBLICATION DES RÉSULTATS
L’utilisation des données, en fonction de chaque objectif, est prévue comme suit :
• Objectif 1 : publication dans un rapport des résultats agrégés (tous les indicateurs) aux niveaux national/régionaux, qui correspondent aux niveaux de décision politique.
• Objectif 2 : publication des indicateurs par hôpital (à l’exception des indicateurs de résultats) o Données résumées (scores), dans une annexe au rapport o Accès au rapport individualisé de chaque hôpital sur le site :
www.nsih.be (http://www.nsih.be/surv_iq/reports_fr.asp)• Objectif 3 : rapport individualisé fourni à chaque hôpital.
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OBJECTIFS ET METHODES
OBJECTIFS DE CE RAPPORT
Les objectifs de ce rapport sont les suivants :
1. Présentation des résultats 2013, en rapport avec l’objectif 1 (évaluation d’impact de la politique en hygiène hospitalière)
2. Présentation des résultats 2013 en rapport avec l’objectif 2 (« accountability »). Données des dif-férents scores par hôpital.
MÉTHODES
Le formulaire et le cahier des charges (définitions, instructions d’encodage, et éléments de preuve à conser-ver) sont disponibles sur le site web www.nsih.be (http://www.nsih.be/surv_iq/participation_fr.asp).
Toutes les analyses présentées ici ont été faites en prenant comme unité d’analyse l’entité admi-nistrative (code agrément) et non le site hospitalier (dans le cas où l’entité administrative regroupe plusieurs sites hospitaliers, ou « fusion »). Les raisons en sont détaillées en annexe. Afin de faciliter la synthèse de l’information, des scores sont calculés qui combinent les résultats pour certaines catégories d’indicateurs. La méthodologie concernant le calcul des scores et les valeurs définissant le classement (faible/moyen/élevé) a été revue par la plate-forme fédérale en hygiène hospitalière et diffère quelque peu de la méthodologie proposée dans le rapport original. En particulier, il a été décidé de ne pas combi-ner les scores en un score total.
Calcul des valeurs d’indicateurs pour une entité fusionnée lorsque des données ont été encodées pour plusieurs sites :
• Pour les variables dichotomiques : dans les cas où les données différaient d’un site à l’autre, la valeur pour la fusion a été optimalisée (un seul « oui » parmi les valeurs des différents sites de la fusion étant suffisant pour considérer cet indicateur comme « oui » au niveau de la fusion).
• Les données concernant les équivalents temps plein en hygiène hospitalière étaient par défini-tion valables au niveau de la fusion. Pour les autres variables numériques continues, les valeurs de tous les sites d’une même fusion ont été additionnées (ex : nombre d’heures de formation, nombre de référents, litres de solution hydro-alcoolique).
Dans certains cas il était mentionné que un site était représentatif pour tous les hôpitaux de la fusion, et/ou tous les sites d’une même fusion avaient exactement les mêmes valeurs pour tous les indicateurs. Dans ces cas les valeurs des variables numériques n’ont pas été additionnées, mais seules les valeurs reprises pour le premier site ont été prises en compte pour le calcul des valeurs de la fusion.
Un résumé des catégories d’indicateurs, et de la méthode de calcul des scores résumant les indicateurs d’organisation, de moyens, et d’action, est donnée dans le tableau 1.
La liste des équivalents temps plein (ETP) théoriques financés a été fournie par le Service Fédéral Santé Publique.
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Tableau 1 | Indicateurs de qualité en hygiène hospitalière: description, calcul des scores, objectifs
Indicateurs Description Score Objectif*
Calcul Classement *1 2 3
Faible Moyen Elevé
Organisation6 indicateurs dichotomiques (oui/non)
1 point par «oui», max : 6 points < 4 4 5-6 X X X
Moyens
5 indicateurs dichotomiques;
2 indicateurs valeurs numériques continues
indicateurs dichotomiques : 1 point par « oui »; autres : 1 point si > médiane**. Max : 7 points
< 4 4-5 6-7 X X X
Actions
20 indicateurs dichotomiques + 2 questions ouvertes
1 point par oui pour 20 indicateurs (2 indicateurs liés à des questions ouvertes exclus du score). Max : 20 points
< 13 13-15 >=16 X X X
Processus1 indicateur numérique continu
Indicateur non inclus dans le score, car pas de valeur de référence X X X
Résultats2 indicateurs numériques continus
Indicateurs non inclus dans le score, car dépendent d’autres éléments que de la qualité des soins X - X
* Objectif 1 : évaluation d’impact pour décideurs politiques; objectif 2 : « accountability »; objectif 3 : amélioration locale.** Médiane des valeurs rapportées par entité administrative (et non par site).
Les analyses descriptives pour chaque indicateur sont faites au niveau national et pour chaque région.
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RESULTATS
Un total de 105 hôpitaux (codes d’agrément, ou unités administratives) ont encodé des données dans le module en ligne. La liste nominative, et les scores de chaque hôpital, sont fournis en annexe).
INDICATEURS D’ORGANISATION
Il y a 6 indicateurs d’organisation; tous dichotomiques (oui/non). Chaque « oui » donne un point pour le score d’organisation. (Tableau 2)
Tableau 2 | Indicateurs et scores d’organisation dans les hôpitaux belges, par région, 2013
BELGIQUE BRUXELLES FLANDRE WALLONIE
N = 105 N = 12 N = 54 N = 39
Code Indicateurs N % N % N % N %
O_1aPrésence d’un plan stratégique général à long terme (3-5 ans) en HH approuvé par le comité d’HH
82 78% 7 58% 50 93% 25 64%
O_1b Si oui : plan stratégique intégré dans le plan stratégique de l’hôpital 41 39% 3 25% 30 56% 8 21%
O_2 Nombre de réunions du comité HH >=4 98 93% 12 100% 48 89% 38 97%
O_3 Présence d’un rapport annuel en HH 89 85% 7 58% 51 94% 31 79%
O_4 Plan d’action détaillé en HH 90 86% 8 67% 52 96% 30 77%
O_5 Infirmière HH membre du cadre intermédiaire 91 87% 8 67% 47 87% 36 92%
Score
T_O Moyenne des points (max : 6) 4,7 3,8 5,1 4,3
Sc_O Moyenne des points, % 78% 63% 86% 72%
N (%) hôpitaux par classe
Score bas (<=3) 18 17% 5 42% 5 9% 8 21%
Score moyen (4) 16 15% 2 17% 4 7% 10 26%
Score élevé (5-6) 71 68% 5 42% 45 83% 21 54%
HH : hygiène hospitalière.
L’existence d’un plan stratégique intégré dans le plan stratégique de l’hôpital est de loin le point le plus faible : à peine 4 hôpitaux sur 10 le mentionnent (et seulement un sur 5 en Wallonie).
Au total, 18 hôpitaux ont un score d’organisation faible. Le problème est plus marqué à Bruxelles.(Figure 1).
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Figure 1 | Hôpitaux belges, selon leur score d’organisation pour les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, par région, 2013
Score d’organisation : max 6 points
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INDICATEURS DE MOYENS
Il y a 7 indicateurs de moyens. Le score (maximum : 7) est calculé comme suit : un point par « oui » pour chacun des 5 indicateurs dichotomiques (M1-M5); 1 point pour les hôpitaux qui rapportent des valeurs plus grandes que la médiane pour les 2 autres indicateurs.
Tableau 3 | Indicateurs et scores de moyens dans les hôpitaux belges, par région, 2013
BELGIQUE BRUXELLES FLANDRE WALLONIE
N = 105 N = 12 N = 54 N = 39
Code Indicateurs N % N % N % N %
M.1 Nombre effectif de médecins en HH >= nombre financé 85 81% 9 75% 47 87% 29 74%
M.2 Nombre effectif d’infirmier(e)s en HH >=nombre financé 91 87% 10 83% 49 91% 32 82%
M.3 Présence de référents en hygiène hospitalière 95 90% 11 92% 46 85% 38 97%
M.4 Hôpitaux avec au moins 1 référent par USI 85 81% 9 75% 39 72% 37 95%
M.5 Hôpitaux avec au moins 1 référent par service 69 66% 9 75% 31 57% 29 74%
Par ETP financé (médecin+infirmière HH) :
M.6.ai
Heures de formation en HH dispensées par l’équipe HH au personnel de l’hôpital, médiane (P25-P75)/ETP
15 (8-30) 30 (15-111) 13 (7-28) 17 (9-26)
M.6.bi Nombre total de participants à ces formations HH, médiane (P25-P75)/ETP
183 (93-283) 271 (164-295) 193 (101-319) 135 (61-234)
Score
T_M Moyenne des points (max :7) 5,1 5,5 4,9 5,2
Sc_M Moyenne des points, % 72% 79% 70% 74%
N (%) hôpitaux par classe
Score bas ( <4) 17 16% 3 25% 9 17% 5 13%
Score moyen (4-5) 45 43% 2 17% 26 48% 17 44%
Score élevé (6-7) 43 41% 7 58% 19 35% 17 44%
HH : hygiène hospitalière. ETP : équivalent temps plein, USI : unité de soins intensifs, P25-P75 : percentile 25-75.
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Les indicateurs de moyens sont globalement assez bons, mais 1 hôpital sur trois ne dispose pas d’un référent en HH par service, et dans un hôpital sur 5, la quantité de travail effectivement prestée par un médecin en HH est inférieure à la quantité effectivement financée.
Au total, 18 hôpitaux ont un score bas dans la catégorie « moyens ». La distribution par région est présen-tée ci-dessous (Figure 2).
Figure 2 | Hôpitaux belges, selon leur score de moyens pour les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, par région, 2013
Score de moyens : max 7 points
Il existe une grande variabilité entre les hôpitaux, en ce qui concerne le nombre d’heures de formation, ainsi que le nombre de participants, à ces activités (ces variables sont ajustées pour le nombre d’ ETP financés en hygiène hospitalière). Les classements des hôpitaux sont donnés en annexe.
19 R
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S
INDICATEURS D’ACTION
Les indicateurs d’action dichotomiques comprennent 2 indicateurs liés à la participation à des réunions, 11 liés à la surveillance des infections (dont une question « autre »), 1 pour un système d’alerte locale, 7 pour des audits de processus (dont une question « autre »). Un point est attribué par indicateur dichotomique en cas de « oui », à l’exception des questions « autres » car souvent ces « autres » reprennent des éléments déjà mentionnés auparavant, et par ailleurs difficiles à standardiser. Un point de plus est attribué aux hôpitaux qui rapportent l’observation de plus de 150 opportunités d’hygiène des mains hors campagne. Le maximum pour le score d’action est donc 20.
Tableau 4 | Indicateurs et scores d‘action dans les hôpitaux belges, par région, 2013
Code BELGIQUE BRUXELLES FLANDRE WALLONIE
N = 105 N = 12 N = 54 N = 39
Indicateurs N % N % N % N %
I.A.1 Participation de la direction aux réunions du comité HH* 100 95% 12 100% 50 93% 38 97%
I.A.2 Participation de l’équipe HH aux réunions de la plateforme régionale HH
101 96% 11 92% 52 96% 38 97%
Surveillance
I.A.3.a MRSA (surveillance locale) 104 99% 12 100% 54 100% 38 97%
I.A.3.b MRSA (participation à la surveillance nationale) 103 98% 12 100% 53 98% 38 97%
I.A.4.a Septicémies (surveillance locale) 95 90% 11 92% 48 89% 36 92%
I.A.4.b Septicémies (surveillance nationale) 88 84% 11 92% 44 81% 33 85%
I.A.5.a Bactéries à Gram-négatifs multi-résistants (surveillance locale) 92 88% 10 83% 49 91% 33 85%
I.A.5.b Bactéries à Gram-négatifs multi-résistants (surveillance nationale) 73 70% 8 67% 43 80% 22 56%
I.A.6 Infections à Clostridium difficile toxinogène 102 97% 11 92% 54 100% 37 95%
I.A.7 Infections aux soins intensifs 55 52% 5 42% 37 69% 13 33%
I.A.8 Infections du site opératoire 19 18% 6 50% 10 19% 3 8%
I.A.9 Entérocoques résistants à la vancomycine 73 70% 8 67% 36 67% 29 74%
Système d’alerte
I.A.11Existence d’une interaction systématique entre le laboratoire et l’équipe HH
102 97% 12 100% 54 100% 36 92%
20
RES
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ATS
Tableau 4 | Indicateurs et scores d‘action dans les hôpitaux belges, par région, 2013 (cc)
BELGIQUE BRUXELLES FLANDRE WALLONIE
N = 105 N = 12 N = 54 N = 39
Indicateurs N % N % N % N %
Code Hygiène des mains
A.12.a Hygiène des mains (hors campagne nationale) 50 48% 5 42% 34 63% 11 28%
Hôpitaux rapportant le nombre d'opportunités 47 45% 5 42% 33 61% 9 23%
A.12.b N opportunités observées 457 325 479 268
médiane (P25-P75) (209-1366) (181-1218) (290-1366) (209-479)
A.12 Hôpitaux rapportant l’observation d’au moins 150 opportunités 41 39% 4 33% 29 54% 8 21%
A.18Participation à la campagne nationale « hygiène des mains » 98 93% 10 83% 52 96% 36 92%
Autres audits locaux de processus
A.13 de la voie centrale 36 34% 4 33% 21 39% 11 28%
A.14 de la ventilation assistée 58 55% 5 42% 36 67% 17 44%
A.15 des sondes urinaires 20 19% 2 17% 12 22% 6 15%
A.16prévention des infections post-opératoires 19 18% 4 33% 12 22% 3 8%
Score actions
T_A Moyenne des points (max :20) 13,6 13,6 14,4 12,5
Sc_A Moyenne des points, % 68% 68% 72% 62%
N (%) hôpitaux par classe
Score bas (<13) 39 37% 4 33% 16 30% 19 49%
Score moyen (13-15) 39 37% 5 42% 17 33% 16 41%
Score élevé (> 15) 28 26% 3 25% 21 37% 4 10%
HH : hygiène hospitalière
21 R
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S
Questions ouvertes
Les hôpitaux ont mentionné l’existence de nombreux autres programmes d’intervention et/ou de sur-veillance (66 hôpitaux) et/ou d’audits (46) qui ne faisaient pas l’objet d’une mesure séparée dans cette collecte d’indicateurs. Ils sont regroupés par catégorie ci-dessous :
• Précautions standards : audit de pratique• Précautions additionnelles : audit des stratégies de dépistage et des stratégies de mise en place
des précautions additionnelles• Préventions des infections de site opératoire : antibioprophylaxie• Surveillance de l’incidence d’infections : infections virales (noro, RSV, …), infections de cathéters
autres que les cathéters veineux centraux, aspergillose, légionellose, tuberculose, infections à streptocoques B hémolytique A
• Surveillance environnementale : quartier opératoire, diverses stratégies de surveillance par pré-lèvements bactériologiques
• Audit de processus : lingerie, banque de lait, désinfection des endoscopes
De manière générale les indicateurs d’action identifient les points les plus faibles des indicateurs de qua-lité : surveillance des infections de site opératoire, surveillance aux soins intensifs, ainsi que les audits locaux de processus. A noter que si 55/105 (52%) des hôpitaux rapportent un système local de surveil-lance des infections liées aux soins aux soins intensifs, seuls 13 ont effectivement rapporté des données à l’ISP selon le protocole national (données 2012, dernière année disponible) (2). Il n’est donc pas clair quels sont les protocoles de surveillance utilisés. La proportion relativement élevée (par rapport aux autres audits de processus) d’hôpitaux réalisant des audits de la ventilation assistée (56%) est vraisem-blablement à attribuer à la campagne fédérale de prévention des pneumonies associées à la ventilation invasive en 2013.
Au total, 39 hôpitaux ont un score bas dans la catégorie « actions ». La Figure 3 montre la distribution par région.
Figure 3 | Hôpitaux belges, selon leur score d’action pour les indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, par région, 2013
Score actions, max=20
Le classement des hôpitaux selon le nombre d’opportunités d’hygiène des mains observés hors campagne est repris en annexe.
22
RES
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ATS
INDICATEURS DE PROCESSUS
II.R.3 Consommation de solution hydro-alcoolique
La consommation de solution hydro-alcoolique est la plus élevée à Bruxelles, mais la variabilité est grande (Tableau 5, Figure 4); 2 hôpitaux en Flandre et 2 hôpitaux en Wallonie n’ont pas encodé leur consommation (traité comme « zéro » dans les analyses). Le classement est présenté en annexe.
Tableau 5 | Consommation de solution hydro-alcoolique, dans les hôpitaux belges, par région, 2013
BELGIQUE BRUXELLES FLANDRE WALLONIE
Code Indicateur N = 105 N = 12 N = 54 N = 39
R.3_ind Consommation de solution hydro-alcoolique (l/1000 journées d'hospitalisation), médiane (P25-P75)
20,0 (15,1-28,8)
28,0(24,0-47,2)
18,3(13,7-22,6)
20,8 (15,0-28,7)
Figure 4 | Consommation de solution hydro-alcoolique (l/ 1000 journées d’hospitalisation), dans les hôpitaux belges, distribution par région, 2013
050
100
150
200
Lite
rs/1
000
hosp
-day
s
B V W
020
4060
Lite
rs/1
000
hosp
-day
s
B V Wexcludes outside values
B : Bruxelles V : Flandre W : WallonieAvec valeurs extrêmes Sans valeurs extrêmes
II. R.4 pourcentage d’observance d’hygiène des mains dans les unités de soins intensifs lors de la campagne nationale
En 2013, l’observance des recommandations d’hygiène des mains dans les unités de soins intensifs pour 114 sites hospitaliers était de 77,8% (moyenne des pourcentages post-campagne). Les données par région ne sont pas disponibles. (Source : rapport de la 5e campagne d’hygiène des mains 2013(http://www.nsih.be/download/national%20results%20campagne%202013_FR.pdf)
23 R
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INDICATEURS DE RÉSULTATS
II.R.1 Taux d’incidence des MRSA d’origine nosocomiale
Ces données sont récoltées dans le cadre de la surveillance MRSA.
L’incidence de MRSA acquis à l’hôpital (échantillons cliniques) est en constante diminution dans les hôpi-taux aigus en Belgique, depuis 3,3/1000 admissions en 2004, jusqu’à 1,1 en 2013 (rapport 2013 (3), p 32).
Tableau 6 | Taux d’incidence de MRSA acquis à l’hôpital (échantillons cliniques), par région, 2013
BELGIQUE BRUXELLES FLANDRE WALLONIE
Code Indicateur N = 129 N = 17 N = 67 N = 45
II.R.1 Incidence moyenne globale de MRSA nosocomial (échantillons cliniques), par 1000 admissions
1,1 0,9 0,8 1,8
Source : Surveillance des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les hôpitaux belges : rapport annuel 2013, p22 (3)
II.R.2 taux d’incidence des septicémies sur cathéter central (tout l’hôpital)
Ces données sont récoltées dans le cadre de la surveillance des septicémies acquises à l’hôpital.
En 2013, l’incidence moyenne des septicémies associées aux cathéters veineux centraux par 10.000 jour-nées d’hospitalisation, était de 2,2 à l’hôpital et 14,4 à l’USI. Ces chiffres sont en augmentation ces der-nières années, mais il est possible que cela soit lié à une amélioration de la surveillance après révision du protocole (Rapport national septicémies 2013, p15 (4)).
Les données par région ne sont pas disponibles.
25 D
ISCU
SSIO
N
DISCUSSION
Principaux résultats
Cette première récolte de données sur les indicateurs de qualité en hygiène a permis de mettre en évi-dence des points forts et des points faibles, au niveau national, et au niveau des 3 régions de Belgique.
En ce qui concerne les points forts, on mettra en avant :
• la diminution constante de l’incidence des infections cliniques à MRSA acquises dans les hôpi-taux aigus (3,3/1000 admissions en 2003; 1,1/1000 admissions en 2013);
• l’observance aux recommandations de bonne pratique pour l’hygiène des mains après la cam-pagne nationale en 2013 (77,8% des opportunités observées);
• des performances globalement assez bonnes en ce qui concerne les indicateurs d’organisation et de moyens (score bas pour ces indicateurs : 16 et 17% des hôpitaux, respectivement).
Les points les plus faibles - à l’exception de l’indicateur intégration du plan stratégique en hygiène hospi-talière dans le plan stratégique de l’hôpital – (39%) se retrouvent surtout parmi les indicateurs d’action :
• au niveau de certaines surveillances - seuls 52% des hôpitaux rapportent une surveillance des infections dans les unités de soins intensifs et 18% une surveillance des infections de site opératoire.
• audits de processus : 48% des hôpitaux rapportent des audits d’hygiène des mains hors cam-pagne nationale,19% des audits de processus pour la prévention des infections sur cathéter uri-naire, et 18% des audits pour la prévention des infections de site opératoire. La proportion relati-vement élevée (55%) d’hôpitaux rapportant des audits de la ventilation assistée est sans doute à mettre en relation avec une campagne nationale ponctuelle dans ce sens en 2013.
Si l’on accepte comme postulat de base que «ce qu’on ne peut pas mesurer, on ne peut pas l’améliorer», ces chiffres donnent à réfléchir. Ces audits et surveillances ont pour objectif la prévention d’infections qui représentent l’essentiel des infections liées aux soins : dans la dernière enquête de prévalence euro-péenne en 2011, (5) 19,6% des infections rapportées étaient des infections du site opératoire, et 19% des infections urinaires; 19,5% des patients admis dans une unité de soins intensif souffraient d’une infection liée aux soins. En Belgique, près de la moitié des septicémies acquises à l’hôpital sont associées directe-ment (cathéter veineux central) ou indirectement (cathéter urinaire, tube de ventilation) à un dispositif invasif. (4)
Une des raisons pour laquelle les protocoles de surveillance des infections dans les unités de soins inten-sifs, ou de surveillance des infections du site opératoire, sont si peu suivis est probablement leur com-plexité et la charge de travail requise. Il existe des protocoles simplifiés, et une réflexion s’impose sur un meilleur équilibre à trouver entre charge de travail, utilité, et acceptabilité. Les raisons pour lesquelles peu d’hôpitaux pratiquent des audits de processus sont vraisemblablement multiples et peuvent varier d’un hôpital à l’autre : les audits ne sont pas perçus comme importants, l’acceptabilité limitée de la part des cliniciens, pas de protocoles standardisés en Belgique, charge de travail.
Validité des données
La validité de ces résultats dépend de la fiabilité des données rapportées par les hôpitaux. Le sujet est sensible, car ces données (à l’exception des indicateurs de résultats) sont publiées par hôpital et risquent de montrer un mauvaise image pour certains de ceux-ci. Le rapport initial « indicateurs de qualité » a clairement documenté la nécessité de développer un système de contrôle externe de la qualité de ces données au niveau de l’hôpital même, et le cahier des charges prévoit explicitement pour chaque indi-cateur les preuves à conserver en cas de contrôle. En France par exemple, 10% des hôpitaux (choisis au hasard) sont contrôlés chaque année sur l’exactitude de leurs données se rapportant aux indicateurs de qualité en hygiène hospitalière. Aucun contrôle de qualité externe n’ayant été effectué en Belgique sur
26
DIS
CUSS
ION
les données analysées dans ce rapport, la fiabilité de ces résultats dépend exclusivement du soin mis par les hôpitaux à enregistrer des données correctes.
Cependant – même si on ne peut formellement exclure que certains résultats embellissent peut-être la réalité, des points faibles ont été clairement identifiés tant au niveau national que régional.
Validité de la méthodologie de calcul des scores
Un score est un moyen pratique de résumer une information complexe, mais cette simplification par définition, fait perdre les nuances de l’information. D’autre part, la méthodologie de calcul pourrait prê-ter à discussion. Celle-ci a été établie conjointement avec la plateforme fédérale en hygiène hospitalière, dans la continuité de sa réflexion sur les objectifs de cette collecte d’indicateurs, et ne prétend pas être parfaite. Ce genre de problèmes est inhérent au concept de scores et il est donc important d’être trans-parent sur la méthode de calcul utilisée, et de fournir le détail des données utilisées pour ce calcul, afin de permettre aux utilisateurs d’accéder au niveau d’information le plus le plus détaillé si ils le souhaitent.
Changements à apporter au protocole
Enfin, un système d’indicateurs de qualité se doit d’être flexible et d’évoluer. Cette première expérience doit aussi permettre d’améliorer le protocole du projet. Une liste de problèmes identifiés et de sugges-tions doit être discutée avec les membres de la plate-forme fédérale en hygiène hospitalière.
27 C
ON
CLU
SIO
NS
ET R
ECO
MM
AN
DAT
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S
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Cette première récolte de données d’indicateurs de qualité en hygiène hospitalière a permis de documenter les points forts et les points faibles de l’hygiène hospitalière en Belgique. Les données concernant les indicateurs de résultat – en particulier l’incidence des infections cliniques à MRSA et les indicateurs de moyens et d‘organisation sont encourageantes.
Recommandations
Les priorités d’action et les recommandations sont les suivantes :
• pour les autorités responsables : mettre en place un système de contrôle de qualité externe (modalités à définir) pour les données récoltées dans le cadre des indicateurs de qualité en hygiène hospitalière, dans le but de garantir la fiabilité des données et la crédibilité des résultats.
• pour les hôpitaux, et leurs équipes d’hygiène hospitalière : intégration du plan stratégique en hygiène hospitalière dans le plan stratégique de l’hôpital
• pour l’ensemble des acteurs, y compris l’Institut Scientifique de la Santé Publique :
o Encourager le développement d’audits de processus, par exemple :
Priorisation au niveau des plateformes en hygiène hospitalière
Développement de protocoles standardisés aussi simples que possibles
Formation des équipes d’hygiènes à la mise en place d’audits de processus (auditer quoi, comment, à quelle fréquence, comment améliorer l’acceptabilité)
o Encourager la participation à la surveillance des infections dans les unités de soins intensifs, et les infections de site opératoire
Développement d’outils de surveillance simplifiés axés sur l’utilité opérationnelle au niveau de l’hôpital même
29 A
NN
EXES
ANNEXES
RÉCOLTE DE DONNÉES, ANALYSES, RAPPORTAGE : SITE HOSPITALIER VERSUS ENTITÉ FUSIONNÉE
En ce qui concerne l’objectif 1 (suivi de la politique au niveau national/régional, publication de résultats agrégés) , et l’objectif 2 (« accountability », publication de résultats par hôpital) l’unité d’analyse la plus pertinente est le code d’agrément, c’est-à-dire l’entité administrative fusionnée lorsque plusieurs sites hospitaliers sont regroupés. En effet, différents indicateurs sont définis au niveau de cette entité, par exemple, les indicateurs liés à l’attribution de ressources en hygiène hospitalière (financement d’un médecin et d’une infirmière en fonction du nombre et des index de lits.). Pour cette même raison, le calcul des scores n’est pertinent qu’au niveau de l’entité administrative.
L’objectif 3 (amélioration locale) est mieux servi en principe par une analyse par site hospitalier, car certains indicateurs sont pertinents et peuvent varier d’un site à l’autre au sein de l’entité fusionnée (par exemple, nombre de référents par service, consommation de solution hydro-alcoolique).
La récolte des données a donc été proposée en donnant la possibilité d’utiliser le niveau le plus détaillé (par site) afin de pouvoir correspondre aux 3 objectifs. Cependant, dans la mesure où l’encodage par site sert principalement l’objectif 3 (amélioration locale), cela a été laissé à l’appréciation de l’équipe d’hygiène locale. Dans les cas où cette équipe ne voyait aucun bénéfice mais plutôt une surcharge de travail à l’encodage par site, il lui a été laissé la liberté de faire un seul encodage pour l’ensemble des hôpitaux repris sous un même numéro d’agrément. Certains hôpitaux ayant fait le choix de faire un encodage par site, et d’autres non, l’analyse sur base du total de sites n’a donc pas de sens.
Une synthèse de ces différentes unités analyses selon l’objectif est présentée dans le tableau 7.
Tableau 7 | Analyses et rapportage des indicateurs de qualité, selon les objectifs
Objectifs Unité d’analyse Rapportage Modalités
Suivi de la politique en HH Par entité administrative Données agrégées
(y compris scores) Rapport publié
Accountability Par entité administrative
Données par entité administrative (avec variables calculées, y compris scores)
Données publiées, par entité administrative
Amélioration locale Par site si disponiblePar site (avec certaines variables calculées, pas de scores)
Rapport individualisé produit en temps réel, accès limité à l’hôpital
30
AN
NEX
ES
LISTE NOMINATIVE DES HÔPITAUX ET SCORES, INDICATEURS DE QUALITÉ EN HYGIèNE HOSPITALIèRE, BELGIQUE, 2013
Attention : en cas de regroupement d’hôpitaux (fusion), c’est le nom de la fusion qui est men-tionné, et le code postal du site principal.
31 A
NN
EXES
32
AN
NEX
ES
MODIFICATIONS APPORTÉES AUX DONNÉES PAR CERTAINS HÔPITAUX APRèS CLÔTURE DE L’ENCODAGE
L’encodage des données 2013 a été clôturé en février 2015. Suite à la présentation des résultats à la plateforme fédérale en hygiène hospitalière en Septembre 2015, certains membres de la plateforme ont demandé la possibilité de corriger des erreurs d’encodage. La possibilité a donc été donnée à tous les hôpitaux de corriger « des erreurs manifestes d’encodage » avant publication des rapports individuels. Cependant, en l’absence de critères objectifs pour juger d’une « erreur manifeste d’encodage » , toutes les demandes ont été acceptées.
Les modifications n’ont pas été intégrées dans les résultats agrégés du rapport national.
Les corrections demandées sont listées page 33
33 A
NN
EXES
Post-code Name hospital Variable Description Before After Change in
scores
2650 Universitair ziekenhuis Antwerp R_3 Verbruik van
handalcohol (l) 637 8730 No
6041 Clinique Notre-Dame de Gosselies
M_6_a M_6_b
Heures formation Participants
5 9
12 33
No No
9300 OLV-Aalst M_6_a Uren opleidingen 19+15+15 19 No
1400CH Jolimont Hôpitaux de Tubize et Nivelles
M_6_a Heures de formation 125 25h30 No
1000 CHU Saint Pierre, Bruxelles M_2 ETP effectif infirmières
HH 1.0 1.1 +1
1200Cliniques universitaires Saint Luc, Bruxelles
O_1a O_3 O_4
Plan stratégique Plan d’action Rapport annuel
Non Non Non
Oui Oui Oui
+1 +1 +1
2200Algemeen ziekenhuis Sint-Elisabeth, Herentals
M_6_a M_6_b
Uren opleidingen Deelnemers
6 224
15.5 253
No No
8400 Az Damiaan Oostende
A_3_b A_4_b
Deelname aan nationaal toezicht MRSA/SEP
Onbekend Ja Ja
+1 +1
2390 Az St Jozef Malle R.3 Verbruik van handalcohol (l) - 802,5 No
7100Centre hospitalier de Jolimont-Lobbes
R.3 Consommation SHA (l) - 3633+1231 No
8700 Sint Andries ZH Tielt O_3 Jaarlijks actieplan Nee Ja +1
3900 Mariaziekenhuis vzw Overpelt M_2 Effectief VTE
verpleegkundige 0.95 1.25 +1
7100 CHU Tivoli La Louvière
M6a A12b
Participants formations Opportunités HH
- -
320 210
+1 +1
4960 Clinique Reine Astrid - Malmedy
M6b M6b
Heures formation Participants
0 0
26,5 83
+1 No
8820 AZ Sint-Rembert Torhout R_3 Verbruik van
handalcohol (l) - 567 No
4800 CHR Verviers M6a M6b
Heures formation Participants
2 14
16 544
No +1
3600 Ziekenhuis Oost-Limburg, Genk
O_5 Verpleegkund. Lid van middenkader Onbekend 1 +1
M6a M6b
Uren opleidingen deelnemers
20 -
30 395
34
AN
NEX
ES
QUESTIONNAIRE
35 A
NN
EXES
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AN
NEX
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CLASSEMENTS NON NOMINATIFS (RANKING)
Les graphiques suivant montrent pour certains indicateurs exprimés par une valeur numérique continue, les valeurs classées par ordre décroissant. Cela permet aux hôpitaux qui le souhaitent de trouver leur classement pour cet indicateur en situant leur valeur sur le graphique.
Heures de formation dispensées par l’équipe d’hygiène hospitalière, par équivalent temps plein financé en hygiène hospitalière
Deux hôpitaux n’ont rapporté aucune formation. Un hôpital a rapporté 615 heures, ce qui correspond à environ 3 heures par jour ouvrable. Un autre hôpital rapporte 1893 participants aux formations (par ETP de l’équipe HH).
Figure 5 | Classement du nombre d’heures de formation dispensées par l’équipe d’hygiène hospitalière par équivalent temps plein financé en hygiène hospitalière
050
100
150
200
250
N h
ours
/fina
nced
ETP
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80rank
ETP : équivalent temps plein. HH : hygiène hospitalière Graphique tronqué à 250; 6 hôpitaux ont rapporté plus de 250 heures de formation / ETP en HH.
Exemple : 50 heures de formation par ETP correspondent approximativement au rang no 14.
37 A
NN
EXES
Nombre de participants aux formations dispensées par l’équipe d’hygiène hospitalière, par équivalent temps plein financé en hygiène hospitalière
Deux autres hôpitaux ont rapporté des heures de formation, mais pas de participants.
Figure 6 | Classement du nombre de participants aux formations dispensées par l’équipe d’hygiène hospitalière, par équivalent temps plein financé en hygiène hospitalière
010
020
030
040
050
060
070
0N
par
t/fin
ance
d E
TP
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100rank
ETP : équivalent temps plein. HH : hygiène hospitalièreGraphique tronqué à 700;2 hôpitaux ont rapporté plus de 700 participants
Exemple : 100 participants / ETP correspondent approximativement au rang no 73.
38
AN
NEX
ES
Opportunités d’hygiène des mains observées hors campagne dans les hôpitaux belges, 2013
Quatre hôpitaux rapportent avoir observé plus de 3000 opportunités d’hygiène des mains, dont un 13104 et l’autre 18317.
Figure 7 | Classement du nombre d’opportunités d’hygiène des mains observées hors campagne dans les hôpitaux belges, 2013
050
010
0015
0020
0025
0030
00N
opp
ortu
nitie
s ha
nd h
ygie
ne
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45rank
Graphique tronqué à 3000; 4 hôpitaux ont rapporté avoir observé plus de 3000 opportunités
Exemple : 1000 observations d’hygiène des mains (hors campagne) correspondent approximativement au rang no 15.
39 A
NN
EXES
Nombre de litres de solution hydro-alcoolique, par 1000 journées d’hospitalisation
Quatre hôpitaux n’ont pas rapporté leur consommation (mise à zéro); 4 hôpitaux ont rapporté plus de 60 litres/1000 journées d’hospitalisation (de 127 à 163 litres).
Figure 8 | Classement du nombre de litres de solution hydro-alcoolique, par 1000 journées d’hospitalisation, hôpitaux belges, 2013
0.0
10.0
20.0
30.0
40.0
50.0
60.0
Lite
rs/1
000
hosp
-day
s
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100rank
Graphique tronqué à 60 litres.
Exemple : 30 litres / 1000 journées d’hospitalisation correspondent approximativement au rang no 18.
41 R
EFER
ENCE
S
REFERENCES
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http://ecdc.europa.eu/en/healthtopics/Healthcare-associated_infections/point-prevalence-survey/Pages/Point-prevalence-survey.aspx
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ISSN 2466-6769