Immunité
Barrière cutanée ou muqueuse puis système immunitaire
Immunité innée
- réponse immédiate (minutes) aspécifique
- inflammation locale ou généralisée (rougeur, chaleur, douleur, œdème)
- composante cellulaire et moléculaire
Immunité acquise
- spécifique et mémoire de l’antigène
- cellulaire: lymphocyte T
- humorale: lymphocyte B
I. Immunodéficience Définition :
- sensibilité accrue aux infections
- primaires (congénitales) ou secondaires (acquises )
Etiologie :
- primaire: enfant, déficit en IgA, en lymphocytes T/B…)
- secondaire: cancer, cytotoxiques, immunosuppresseurs, virus (HIV), déficit nutritionnel, hypercatabolisme ou perte d’Ig (syndrome néphrotique, maladies du TD…)
I. Immunodéficience Clinique:
1) Infections opportunistes causées par des agents pathogènes normalement inoffensifs chez les personnes saines.
- infections bactérienne (staphylocoques et streptocoques)
- infections fongiques (Candida albicans)
- infections parasitaires (Pneumocystis carinii, toxoplasma)
- infections virales (herpès zoster , herpès simplex, CMV)
- infections mycobactériennes
2 ) Cancer
I. Immunodéficience Implication pour le dentiste :
- Sensibilité aux infections
- Antibiothérapie prophylactique ( PMN > 500/mm³)
- Patient HIV +:
stade de la maladie
infection transmissible
médicaments anti-rétroviraux: toxicité médullaire, interaction médicamenteuse
protection
si accident sanguin :contact rapide avec médecin (? Prophylaxie + surveillance sérologique)
si dentiste HIV + : risque transmission négligeable ( information + accord)
II. Maladies auto-immunes Définition : réponse immune permanente dirigée contre des antigènes de l’hôte
(dysfonction d’organes)
Épidémiologie :
- facteurs génétiques
- plus fréquentes chez les femmes
Etiologie : multifactorielle
o Maladies spécifiques d’organe
- thyroïde : thyroïdite de Hashimoto, maladie de Basedow
- estomac : anémie pernicieuse
- surrénale: maladie d’Addison
- pancréas : diabète sucré insulinodépendant
- jonction neuromusculaire : myasthénie grave
o Maladies non spécifiques d’organe
- dermatomyosite
- lupus érythémateux disséminé
- sclérodermie systémique, maladie de Behçet
- polyarthrite rhumatoïde
Traitement : corticoïdes ou autres agents immunosuppresseurs
Complications du traitement aux corticoïdes Complications à court terme
- perturbation de l’humeur
- insomnie
Complications à long terme
- prise de poids
- syndrome de Cushing (visage lunaire, vergetures, acné)
- cataracte
- hypertension
- ostéoporose et nécrose avasculaire
- atrophie musculaire
- diabète
- ulcération duodénale
- cicatrisation des plaies retardée
- susceptibilité accrue aux infections
II. Maladies auto-immunes 1. Lupus érythémateux disséminé Définition : maladie qui affecte de nombreux organes par
blocage de capillaire par complexes Ag-Ac ou destruction cellulaire par des auto-Ac
Épidémiologie : - maladie des jeunes femmes (notamment afro-antillaise, 30-40 ans) - prévalence de 1/1000-6000
Etiologie : - Anticorps anti-Sm et anti ADN - Hydralazine, procainamide, pénicillamine, anticonvulsivants,
antibiotiques
Clinique : sévérité variable - syndrome des antiphospholipides - avortements - thromboses veineuses et artérielles - thrombocytopénie
II. Maladies auto-immunes 1. Lupus érythémateux disséminé Clinique : (suite)
Œil : syndrome de Gougerot-Sjogren, épisclérite, névrite optique, infarctus rétiniens
Ulcère muqueux Poumons : épanchement pleural Muscles : myalgie Système nerveux : psychose, épilepsie, accident vasculaire cérébral Peau : éruption malaire en aile de papillon, lupus discoïde,
vascularite Cœur : péricardite, myocardite Reins : lupus néphrétique Sang : Anémie hémolytique, syndrome des antiphospholipides Syndrome de Raynaud Articulations : arthralgie et arthrite symétrique
II. Maladies auto-immunes 1. Lupus érythémateux disséminé Traitement : anti-inflammatoires, corticoïdes,
immunosupresseurs
Pronostic :
- rémission complète rare
- le taux de 10 ans d’espérance de vie est de 90 %
II. Maladies auto-immunes 1. Lupus érythémateux disséminé
Implication pour le dentiste:
-AINS/immunosuppresseurs
-Prévention endocardite si lésion valvulaire
-Période de rémission pour les soins non urgents
II. Maladies auto-immunes 2. Maladie de Behçet Définition : vasculite qui affecte divers organes , réponse auto-immune
(Ac contre muqueuse buccale)
Epidémiologie :
- jeunes adultes
- prévalence de 1/500.000
- plus fréquente chez les Turcs et les Japonais
Étiologie :
- vascularite
- autoanticorps
- complexes immuns
Clinique : ulcération buccogénitale récurrente , uvéite, lésions cutanées, arthrite
Traitement : analgésie, AINS, immunosuppression
II. Maladies auto-immunes 3. Sclérodermie Définition : maladie progressive entrainant un épaississement
de la peau et l’entreprise de divers organes par du tissu conjonctif associé à des lésions vasculaires
Epidémiologie : rare - femmes âgées de 30 à 50 ans
Étiologie : Autoanticorps (ANA) Clinique : limitée ou diffuse - syndrome de Raynaud - atteinte de la peau (télangiectasie, modifications capillaires du lit unguéal) - tractus gastro-intestinal - cœur - poumons - reins
Traitement : traitement de soutien
II. Maladies auto-immunes 4. Syndrome de Sjögren
Définition: dysfonction chronique de glande exocrine
Epidémiologie: F>H, 40-60 ans
Etiologie: FR, Ac antinucléaires
Clinique: xérostomie, xérophtalmie (kérato-conjonctivite sèche), tuméfaction des parotides
Traitement: symptomatique
II. Maladies auto-immunes 4. Syndrome de Sjögren
Implication pour le dentiste:
Hygiène dentaire optimale (caries)
Compensation de la xérostomie
II. Maladies auto-immunes
Implication pour le dentiste :
- ulcères buccaux
- corticoïdes : retard de cicatrisation et sensibilité accrue à l’infection.
- Une couverture par corticoïdes est éventuellement nécessaire pour les interventions chirurgicales sous anesthésie générale
III. Hypersensibilité Définition : réponse immunitaire excessive à un antigène entrainant des
lésions tissulaires locales et/ou des symptômes systémiques allant jusqu’au choc ou au décès
1. Hypersensibilité de type I (anaphylaxie) Définition : un allergène interagit avec un anticorps IgE spécifique,
présent sur les mastocytes (histamine) Clinique : dans les minutes suivant l’exposition à l’antigène
- symptômes bénins au choc anaphylactique - rhinite allergique - asthme allergique - allergie alimentaire
2. Hypersensibilité de type II (anticorps-dépendante) Définition : antigènes cellulaires interagissent avec des anticorps
spécifiques IgG ou IgM , activent le complément, lyse cellulaire Clinique: plusieurs heures (accidents de transfusion, maladies auto-
immunes). Parfois décès
III. Hypersensibilité
3. Hypersensiblité de type III
Définition :
- complexes immuns solubles
- déposés dans différents tissus
- activement le complément
Clinique: maladies auto-immunes
4. Hypersensibilité de type IV
Définition: médiation cellulaire (lymphocytes T )
Clinique : eczéma de contact
III. Allergie Atopie: tendance héréditaire à développer des allergies
-rhinite allergique
-asthme
-dermatite atopique
-urticaire
-Œdème localisé, papules prurigineuses
-Angiooedème (derme et tissu sous cutané)
-Œdème de Quincke (angiooedème + visage, glotte, obstruction voies aériennes supérieures)
III. Allergie Anaphylaxie: hypotension, choc circulatoire, rash
cutané, dyspnée (bronchospasme ou œdème de Quincke), urticaire, angiooedème
III. Allergie Allergènes courants:
- Antibiotiques (pénicilline)
- Produits de contraste iodés
- Aliments
- Insectes
Traitement: éviction de l’allergène, antihistaminiques, corticoïdes, désensibilisation
III. Allergie Implication pour le dentiste:
- Manifestations suggestives d’allergie?
- Allergènes? (ne pas y exposer le patient!!)
- Distinguer allergie et intolérance
- Choc anaphylactique
Allergie au latex Épidémiologie :
- 1 à 6 % de la population - risque augmente avec l’exposition au latex
Etiologie : - dermatite de contact (peau, zones sèches, irritées et prurigineuses) - hypersensibilité de type IV (éruption) - les réactions d’hypersensibilité de type I (potentiellement mortelles,
patients doivent éviter tout contact avec le latex)
Diagnostic : - fondé sur les antécédents de l’exposition et des réactions - signes physiques - test sanguin (RAST) - test cutané
Traitement : - éviter tout contact avec le latex - un choc anaphylactique est une urgence médicale
Allergie au latex
Tous les patients devraient être dépistés pour l’allergie au latex :
« Avez-vous eu de l’urticaire, une respiration sifflante, des éruptions cutanées, une toux ou une difficulté respiratoire lors de la manipulation de caoutchouc (ex. : des ballons) ? »
« Avez-vous eu l’un de ces symptômes après le contact avec des produits médicaux ou dentaires tels que des gants en caoutchouc ? »
« Avez-vous déjà travaillé dans un établissement de soins ? Dans l’industrie du caoutchouc ? »
Allergie au latex Implication pour le dentiste :
Les éléments de dentisterie susceptibles de contenir du latex : - cartouche d’analgésie - cale occlusale - brassard de tension artérielle - arrêts endodontiques - gants - tuyaux, flexibles - parties en caoutchouc des instruments - bols à mixer - masques à protoxyde d’azote et tuyaux - bandes orthodontiques et élastiques - roulettes à polir et points - digues en caoutchouc
- Les dentistes devraient porter des gants sans latex et sans poussière de
latex pour minimiser l’exposition. - Un patient allergique au latex doit éviter tout contact avec le latex. - Il devrait figurer parmi les premiers rendez-vous de la journée.