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Annales des Sciences Agronomiques 14 (2)241-255, 2010 ISSN 1659-5009 IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA PATATE DOUCE ( PATATE DOUCE ( PATATE DOUCE ( PATATE DOUCE (IPOMOEA BATATAS IPOMOEA BATATAS IPOMOEA BATATAS IPOMOEA BATATAS LAM) AU NORD BÉNIN LAM) AU NORD BÉNIN LAM) AU NORD BÉNIN LAM) AU NORD BÉNIN V. ZINSOU*, A. PARAISO*, A. THOMAS-ODJO* & B. C. AHOHUENDO** *Faculté d’Agronomie, Université de Parakou, BP. 123 Parakou, R. Bénin **Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey-Calavi, 01 BP. 526 Cotonou, R. Bénin RÉSUM SUM SUM SUMÉ Dans la plupart des pays en voie de développement, les cultures de subsistance telles que la patate douce apparaissent comme des spéculations capables de contribuer à assurer une sécurité alimentaire. Cependant, nombreuses sont les contraintes phytosanitaires qui représentent un frein à leur promotion. Ces contraintes n’ont jusqu'à présent fait l’objet d’aucune étude. L’objectif de la présente étude était d’identifier les principales maladies de la patate douce (Ipomoea batatas) dans trois arrondissements (Gogounou centre, Sori et Gounarou) de la Commune de Gogounou, au Nord du Bénin. Pour ce faire, 15 champs d’au moins 150 m 2 ont été sélectionnés. Dans chaque champ, 30 plants ont été choisis au hasard à raison de 15 par diagonale. La présence ou l’absence de symptômes de maladies sur les plants de patate douce a été notée. De même, la sévérité des maladies répertoriées basée sur l’ampleur des dégâts a été réalisée selon une échelle de 0 à 5. Les résultats de l’étude ont révélé que les feuilles, tiges et pétioles de la patate douce sont infectées par l’alternariose et la marbrure modérée tandis que les racines sont sujettes à l’attaque des pourritures. De ces sites d’étude, une incidence de 70 % a été observée à Sori et une sévérité de 2,34 pour l’alternariose. Des symptômes fongiques obtenus des isolats, 80 % étaient identifiés comme Alternaria bataticola et 20 % comme Colletotrichum coccodes. Sur les tubercules, les agents pathogènes les plus virulents identifiés ont été Phomopsis phaseoli et Alternaria bataticola. Notre étude indique que la patate douce est soumise à l’attaque de plusieurs agents pathogènes qui sont à la base des pertes de rendements. L’adoption des mesures de lutte appropriée contre ces maladies contribuerait à l’amélioration des rendements des paysans et à la réduction de la pauvreté dans les zones d’étude. Mots clés Mots clés Mots clés Mots clés : Racines et tubercules, maladies, prospections, sévérité, incidence, Gogounou. IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION OF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATO OF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATO OF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATO OF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATO (IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN (IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN (IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN (IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN ABSTRACT ABSTRACT ABSTRACT ABSTRACT In most of the developing countries, subsistence crops as sweet potato (Ipomoea batatas) seem to be able to contribute to the food security. However, many plant protection’ constraints are among the major problems facing the promotion of the crop. The objective of this study was to identify the main pathogens of sweet potato (Ipomoea batatas) in three districts (Gogounou centre, Sori and Gounarou) of the municipality of Gogounou, which is
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IDENTIFICATION OF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATO

Feb 06, 2023

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Annales des Sciences Agronomiques 14 (2)241-255, 2010 ISSN 1659-5009

IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES DE LA PATATE DOUCE (PATATE DOUCE (PATATE DOUCE (PATATE DOUCE (IPOMOEA BATATASIPOMOEA BATATASIPOMOEA BATATASIPOMOEA BATATAS LAM) AU NORD BÉNINLAM) AU NORD BÉNINLAM) AU NORD BÉNINLAM) AU NORD BÉNIN

V. ZINSOU*, A. PARAISO*, A. THOMAS-ODJO* & B. C. AHOHUENDO**

*Faculté d’Agronomie, Université de Parakou, BP. 123 Parakou, R. Bénin

**Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey-Calavi, 01 BP. 526 Cotonou, R. Bénin

RRRRÉÉÉÉSUMSUMSUMSUMÉÉÉÉ

Dans la plupart des pays en voie de développement, les cultures de subsistance telles que la patate douce apparaissent comme des spéculations capables de contribuer à assurer une sécurité alimentaire. Cependant, nombreuses sont les contraintes phytosanitaires qui représentent un frein à leur promotion. Ces contraintes n’ont jusqu'à présent fait l’objet d’aucune étude. L’objectif de la présente étude était d’identifier les principales maladies de la patate douce (Ipomoea batatas) dans trois arrondissements (Gogounou centre, Sori et Gounarou) de la Commune de Gogounou, au Nord du Bénin. Pour ce faire, 15 champs d’au moins 150 m2 ont été sélectionnés. Dans chaque champ, 30 plants ont été choisis au hasard à raison de 15 par diagonale. La présence ou l’absence de symptômes de maladies sur les plants de patate douce a été notée. De même, la sévérité des maladies répertoriées basée sur l’ampleur des dégâts a été réalisée selon une échelle de 0 à 5. Les résultats de l’étude ont révélé que les feuilles, tiges et pétioles de la patate douce sont infectées par l’alternariose et la marbrure modérée tandis que les racines sont sujettes à l’attaque des pourritures. De ces sites d’étude, une incidence de 70 % a été observée à Sori et une sévérité de 2,34 pour l’alternariose. Des symptômes fongiques obtenus des isolats, 80 % étaient identifiés comme Alternaria bataticola et 20 % comme Colletotrichum coccodes. Sur les tubercules, les agents pathogènes les plus virulents identifiés ont été Phomopsis phaseoli et Alternaria bataticola. Notre étude indique que la patate douce est soumise à l’attaque de plusieurs agents pathogènes qui sont à la base des pertes de rendements. L’adoption des mesures de lutte appropriée contre ces maladies contribuerait à l’amélioration des rendements des paysans et à la réduction de la pauvreté dans les zones d’étude.

Mots clésMots clésMots clésMots clés : Racines et tubercules, maladies, prospections, sévérité, incidence, Gogounou.

IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION IDENTIFICATION OF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATOOF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATOOF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATOOF THE MAIN PATHOGENS OF SWEETPOTATO (IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN(IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN(IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN(IPOMOEA BATATAS LAM) IN THE NORTHERN BENIN

ABSTRACTABSTRACTABSTRACTABSTRACT

In most of the developing countries, subsistence crops as sweet potato (Ipomoea batatas) seem to be able to contribute to the food security. However, many plant protection’ constraints are among the major problems facing the promotion of the crop. The objective of this study was to identify the main pathogens of sweet potato (Ipomoea batatas) in three districts (Gogounou centre, Sori and Gounarou) of the municipality of Gogounou, which is

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located in the Northern part of Benin. For the purpose, fifteen (15) fields measuring at least 150 m2 have been selected within the three study sites. The presence or the absence of the symptoms of diseases was recorded. Thirty (30) plants were randomly sampled on the diagonals of the fields. Severity of the diseases based on the rate of damages was recorded using a visual scale ranking from 0 to 5. The results of the study showed that the leaves, the stems and the petioles of sweet potato were infected by Alternaria leaf spot, stem blight and sweet potato mild mottle virus disease whereas the roots were subjected to decay. From the surveyed sites, an incidence of 70 % was observed at Sori and the severity of Alternaria was 2.34 fold higher in Sori compared to the other sites. Our study showed that, 80 % of the collected isolates were identified as Alternaria bataticola and 20 % as Colletotrichum coccodes. On the tuber, the most virulent identified pathogens were Phomopsis phaseoli and Alternaria bataticola. Our study indicated that sweet potato is subjected to the attack of several pathogenic agents which are responsible of the losses of outputs. The adoption of appropriated protection measures against these diseases will contribute to the improvement of farmers' yields and to the reduction of poverty level in the study sites.

KeywordsKeywordsKeywordsKeywords : Roots and tuber crops, diseases, surveys, severity, incidence, Gogounou.

INTRODUCTION

La patate douce (Ipomoea batatas Lam) est la 5e plus importante culture alimentaire dans les pays en développement après le riz, le blé, le maïs et le manioc. La production mondiale est de plus de 133 millions de tonnes pour 14 millions de tonnes en Afrique (FAO, 2008). Au Bénin, la production de la patate douce est de 72.907 tonnes pour la campagne agricole 2008-2009 (MAEP, 2009). La patate douce est largement cultivée dans beaucoup de régions comme une culture assurant la sécurité alimentaire et comme une importante source de provitamine A pour les enfants malnutris (Abidin et al., 2005, Yanggen & Nagujja, 2006).

La patate douce est attaquée par plusieurs agents biotiques dont les maladies (Geddes, 1990 ; Moyer & Abad, 2000 ; Mukasa et al., 2003). Ces maladies affectent aussi bien la partie aérienne que les tubercules. Les affections foliaires les plus communes sont celles causées par les virus et les champignons. Parmi les virus responsables de maladies chez la patate douce en Afrique, on distingue le virus de la marbrure plumeuse de la patate douce ‘sweet potato fathery mottle virus’ (SPFMV) et le virus de la marbrure modérée de la patate douce ‘sweet potato mild mottle virus’ (SPMMV). Ils ont été observés dans plusieurs pays africains dont le Nigéria (Sheffield, 1957; Schaefers & Terry, 1976), l’Ouganda (Geddes,

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1990), le Kenya et la Tanzanie (Sheffield, 1957) et l’Ethiopie (van Bruggen, 1984). Les plants affectés présentent moins de la moitié du rendement obtenu par les plants non affectés (Mukiibi, 1977 ; Hahn, 1979). Des pertes de rendement de l’ordre de 70 à 100 % ont été observées avec le SPFMV (Milgram et al., 1996; Moyer & Abad, 2000 ; Mukasa et al., 2003).

L’alternariose est l’une des maladies fongiques les plus importantes pour la patate douce en Afrique. La maladie a été observée aux différents stades de croissance de la plante avec des symptômes allant des lésions ovales gris sombre à noires à des lésions circulaires brunes. En cas d’infection sévère, des défoliations sont observées. Des pertes de rendement de plus de 70 % ont été signalées selon le cultivar et la saison (van Bruggen, 1984 ; Lenne, 1991 ; Rotem, 1994). Elle a été identifiée dans beaucoup de pays africains dont le Kenya (Skoglund et al., 1994), l’Ouganda (Bashaasha et al., 1995), la Zambie (Angus, 1963), le Burundi (Ndamage, 1988), le Zimbabwe (Whiteside, 1966), le Rwanda (Simbashizweko & Perreaux, 1988) et le Nigéria (Arene, 1988).

La malnutrition par carence en micronutriments comme le fer, la vitamine A et l’iode constitue un véritable problème de santé publique au Bénin (MAEP, 2009) ; la patate douce apparaît donc comme une solution alternative lorsqu’on sait qu’elle est cultivée par les paysans sur de petites parcelles.

Au Bénin, aucune étude n’a été réalisée sur les principales maladies de la patate douce. Pour la promotion de la patate douce, il est important de mettre à la disposition des paysans des variétés résistantes, qui leur permettront d’obtenir des rendements meilleurs. La Commune de Gogounou est l’une des principales communes productrices de la patate douce au Nord Bénin (Adegbola, 2003).

Ces travaux présentent les résultats d’une étude, dont l’objectif vise la mise en évidence des principaux agents pathogènes de la patate douce dans la Commune de Gogounou. Spécifiquement, il s’agira d’évaluer l’incidence et la sévérité des principales maladies, d’établir leur distribution et de caractériser les agents pathogènes répertoriés dans la Commune de Gogounou.

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MATERIELS ET METHODES

Site d’étude

Les travaux ont été réalisés en 2009 dans la Commune de Gogounou, au Nord Bénin. La Commune de Gogounou est située dans la zone de transition entre la savane soudanaise et la zone soudano-sahélienne entre 10º50 et 11º45 de latitude nord et 2º et 2 º55 de longitude est (Figures 1 et 2). Le climat est de type soudano-guinéen avec une saison sèche de novembre à avril. La moyenne pluviométrique annuelle normale est de 1100 mm. Les mois les plus pluvieux sont les mois de juillet, août et septembre avec un maximum en août. La température oscille entre 18º C et 38º C. Les sols sont ceux du socle granito-gneissique pour la plupart ferrugineux.

Méthodes

Prospections

Le choix des champs a été fait en collaboration avec le technicien supérieur de la production végétale (TSPV) de la Commune de Gogounou et a porté sur les producteurs qui sont connus et qui produisent régulièrement la patate douce. La plupart des producteurs sont de petits et moyens producteurs cultivant sur environ 10 à 200 m2. Sur la base des informations obtenues, 15 champs d’au moins 150 m2 ont été sélectionnés dans trois arrondissements de la Commune à raison de 7 à Sori, 5 à Gogounou Centre et 3 à Gounarou. Dans chaque arrondissement, les champs sont distants les uns des autres d’au moins 1km et ont un accès facile.

Durant la prospection, la présence ou l’absence de symptômes de maladies sur les plants de patate douce a été notée. A partir des symptômes foliaires typiques à l’alternariose et à la marbrure modérée de la patate douce, les feuilles ont été collectées. De même, les feuilles et tiges avec les symptômes d’alternariose ont été collectées dans des papiers journaux pour l’identification de l’agent pathogène.

Dans chaque champ, 30 plants ont été choisis au hasard sur la diagonale à raison de quinze (15) par diagonale pour l’évaluation de l’incidence de la

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maladie. La sévérité de l’alternariose a été évaluée en utilisant l’échelle visuelle de 0 à 5 (où 0 = pas de symptôme, 1= < 5 % ; 2 = 5-10 % ; 3 = 11-25 % ; 4 = 26-50 % ; 5 = > 50 % de feuilles avec symptômes) (van Bruggen, 1984). Quant à la sévérité du SPMMV, elle a été enregistrée en utilisant l’échelle visuelle de 1 à 5 (où 1 = pas de symptômes visibles de SPMMV sur les plants, 2 = très peu de symptômes de marbrure, 3 = symptômes de marbrure, 4 = symptômes sévères sur les plants infectés, 5 = très sévères symptômes sur les plants infectés) (Hahn, 1979).

Caractérisation des agents pathogènes de la patate douce

Les feuilles et tiges montrant les symptômes caractéristiques de l’alternariose et les tubercules de patate douce avec des pourritures ont été collectées dans des papiers journaux et rapportées au laboratoire de l’université de Parakou pour l’isolement et l’identification. Au laboratoire, de petites pièces de feuilles infectées, de tiges et de tubercules ont été stérilisées en surface en utilisant 0,5 % de solution d’hypochlorite de sodium, rincées ensuite avec de l’eau distillée stérile et incubées dans des chambres humides pour 48 heures afin d’induire la sporulation.

Les conidies obtenues de la chambre humide sont ensuite isolées et prélevées des lésions avec une aiguille stérile puis transférées sur le milieu pomme de terre dextrose agar puis incubées à 25 ° C pour 7 à 10 jours. Les échantillons sont ensuite montés sur lames puis recouverts d’une lamelle d’abord dans une goutte d’eau puis dans une goutte de bleu de méthylène et examinés au microscope (Carl Zeiss Axiolab X 400) (Onyeka et al., 2005).

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Figure 1. Localisation géographique du milieu d’étude

Sur la base des caractéristiques microscopiques (la nature du mycélium, la morphologie et la formation du conidiophore, l’arrangement des conidies sur les conidiophores, la forme et la taille des conidies, le type et le nombre de conidies) et des clés d’identification (Crous et al., 2009 ; Samson et al., 2010), les différents agents pathogènes répertoriés ont été identifiés.

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Les isolats obtenus sur les tubercules ont été ensuite soumis à un test de pathogénicité en utilisant des tubercules de 4 mois d’âge de la variété blanche. Les tubercules ont été lavés à l’eau courante et désinfectés dans une solution d’hypochlorite de sodium à 1 % pendant 10 minutes puis rincés 3 fois à l’eau courante. Deux trous de 12 mm de diamètre sont effectués à l’aide d’un emporte-pièce dans chaque tubercule et inoculés avec un champignon prélevé avec le même emporte-pièce sous hotte. Les trous de chaque tubercule sont recouverts d’un coton stérile rendu humide avec l’eau stérile. Les tubercules sont ensuite incubés dans des sachets plastiques afin de maintenir une condition d’humidité. Ils sont rendus humides chaque fois que le besoin est nécessaire. Pour chaque isolat de champignon, 3 tubercules sont utilisés pour l’infection. Après une semaine, les parties pourries sont coupées, enveloppées dans du papier aluminium puis séchées dans un four à 105 °C avant d’être pesées (Afouda & Wydra, 1996 ; Onyeka et al., 2005).

Analyse des données

Les moyennes obtenues concernant l’incidence, la sévérité et les poids secs des tubercules de patate douce ont subi une transformation log pour normaliser la distribution des données et stabiliser la variance. Les données ont été soumises à une analyse de variance. En cas de différence significative, le test de la plus petite différence significative (PPDS) a été utilisé pour séparer les moyennes. A cet effet le programme GENSTAT version 8.1. a été utilisé (GENSTAT, 2005). Tous les paramètres ont été analysés au seuil de signification de 5 %.

RÉSULTATS

Incidence et sévérité de l’alternariose et de la marbrure modérée de la patate douce

La variété rouge a montré une incidence (57,80 %) et une sévérité (1,95) hautement significative à l’alternariose par rapport aux variétés intermédiaire (incidence : 41,7 % ; sévérité : 1,25) et blanche (incidence : 38,30 % ; sévérité 1,21) (p < 0,001). De plus, aucune différence significative entre les variétés intermédiaire et blanche n’a été observée. La variété rouge était donc plus sensible à l’alternariose que les deux autres variétés.

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Aucune différence significative entre les variétés n’a été observée aussi bien pour l’incidence (rouge : 5,56 % ; intermédiaire : 3,33 % ; blanche : 2,78 %) que pour la sévérité (rouge : 1,05; intermédiaire : 1,02 ; blanche : 1,03) de la marbrure modérée. Les trois variétés avaient donc le même comportement par rapport à la marbrure modérée de la patate douce (Tableau 1).

Tableau 1. Incidence et sévérité de l’alternariose et de la marbrure modérée sur les trois variétés de patate douce

Variétés Alternariose Marbrure modérée Incidence (%) Sévérité Incidence (%) Sévérité

Rouge 57,80±5,19** 1,95±0,17** 5,56±2,09 1,05±0,02 Intermédiaire 41,70±7,34 1,25±0,24 3,33±2,92 1,02±0,03 Blanche 38,30±8,99 1,21±0,30 2,78±2,31 1,03±0,03

** : les moyennes sont hautement significatives à p < 0,001

Distribution de l’alternariose et de la marbrure modérée de la patate douce

Une différence hautement significative entre l’arrondissement de Sori (incidence : 70 % ; sévérité : 2,34) par rapport à ceux de Gogounou Centre (incidence : 24,70 % ; sévérité : 0,45) et de Gounarou (incidence : 26,20 % ; sévérité : 0,70) pour l’alternariose a été enregistrée (p < 0,001). Aucune différence significative entre les arrondissements de Gogounou Centre et de Gounarou n’a été observée pour cette maladie. De même, aucune différence significative entre les arrondissements n’a été notée, pour l’incidence (Sori 5 % ; G. centre 2,78 % ; Gounarou 2,61 %) et la sévérité (Sori 1,05 ; G. centre 1,02; Gounarou 1,03) de la marbrure modérée (Tableau 2).

Tableau 2. Incidence et Sévérité de l’alternariose et de la marbrure modérée de la patate douce dans les trois sites de la Commune de Gogounou

Sites Alternariose Marbrure modérée Incidence (%) Sévérité Incidence (%) Sévérité

Sori 70,00±4,19** 2,34±0,13** 5,00±2,07 1,05±0,01 G. Centre 24,70±4,07 0,45±0,14 2,78±1,78 1,02±0,02 Gounarou 26,20±2,33 0,70±0,12 2,61±1,63 1,03±0,02

G. Centre : Gogounou Centre * : les moyennes sont significatives à p = 0,05

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Relation incidence et sévérité des maladies et mode de culture

Le mode d’association le plus pratiqué avec la patate douce dans la commune de Gogounou est l’association patate douce- igname. Aucune différence significative entre les incidences de l’alternariose n’a été observée aussi bien en monoculture de patate douce qu’en association avec l’igname. Par contre une différence significative a été observée entre la monoculture et l’association patate douce- igname pour la sévérité de la même maladie (p = 0,038). De plus, aucune différence significative n’a été notée en monoculture de patate douce et en association avec l’igname pour l’incidence et la sévérité de la marbrure modérée (Tableau 3).

Tableau 3. Relation incidence et sévérité des maladies et mode de culture

Mode de culture Alternariose Marbrure modérée Incidence (%) Sévérité Incidence (%) Sévérité

Monoculture 50,00 ± 4,88 1,70 ± 0,16* 4,29 ± 1,93 1,04 ± 0,02 Patate douce-Igname

44,30 ± 4,88 1,36 ± 0,16 3,81 ± 1,93 1,04 ± 0,02

* : les moyennes sont hautement significatifs à p < 0,001

Caractérisation morphologique des agents pathogènes et pathogenicité des isolats

Sur les échantillons de feuilles et de tiges rapportés de la prospection, 15 isolats à raison d’un isolat par champ ont été obtenus. Sur la base des caractéristiques microscopiques 80 % des isolats sont identifiés comme étant Alternaria bataticola agent responsable de l’alternariose et 20 % des isolats sont identifiés comme Colletotrichum coccodes agent responsable de l’anthracnose.

Sur les échantillons de tubercules, 17 isolats ont été obtenus à raison de 9 à Sori, 5 à Gogounou centre et 3 à Gounarou. Sur la base des caractéristiques macroscopiques, microscopiques et des clés d’identification, les champignons identifiés sont : Phomopsis phaseoli, Lasiodiplodia theobromae, Fusarium solani, Alternaria bataticola, Rhizopus sp. et Penicillium sp. Les champignons Phomopsis phaseoli, Lasiodiplodia theobromae, Alternaria bataticola et Rhizopus sp sont

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présents à Sori, Fusarium solani, Alternaria bataticola et Penicillium sp. sont trouvés à Gogounou centre et Gounarou.

Les agents pathogènes identifiés ont été ensuite soumis à un test de pathogénicité sur des tubercules de la variété blanche. Les champignons Phomopsis phaseoli et Alternaria bataticola ont été les agents pathogènes les plus virulents observés, par comparaison des poids secs des racines pourries de la patate douce. Rhizopus sp. et Penicillium sp. avaient été répertoriés comme des saprophytes causant des pourritures mineures sur la patate douce (Tableau 4).

Tableau 4. Liste des isolats obtenus et poids secs des racines pourries dans la Commune de Gogounou

Isolats Localités Poids secs des racines pourries (g)

Pathogènes

IG1 Sori 60,24 ± 15,35 P. phaseoli IG2 Sori 42,01 ± 10,25 A. bataticola IG3 Sori 0,76 ± 0,10 L. theobromae IG4 Sori 13,10 ± 2,34 P. phaseoli IG5 Sori 15,35 ± 4,32 P. phaseoli IG6 Sori 21,53 ± 5,13 A. bataticola IG7 Sori 0,87 ± 0,15 L. theobromae IG8 Sori 0,40 ± 0,04 Rhizopus sp IG9 Sori 10,17 ± 2,75 A. bataticola IG10 G. centre 12,42 ± 3,05 A. bataticola IG11 G. centre 13,10 ± 2,95 A. bataticola IG12 G. centre 0,93 ± 0,12 F. solani IG13 G. centre 0,33 ± 0,014 Penicillium sp IG14 G. centre 0,83 ± 0,15 F. solani IG15 Gounarou 11,50 ± 3,05 A. bataticola IG16 Gounarou 0,78 ± 0,09 F. solani IG17 Gounarou 12,02 ± 3,27 A. bataticola

G.= Gogounou IG= Isolat Gogounou

DISCUSSION

Sur les feuilles, tiges et pétioles de la patate douce deux principales maladies que sont l’alternariose et la marbrure modérée ont été identifiées. Nos observations corroborent celles de Osiru et al., (2007) qui ont noté une

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coexistence des deux maladies dans plusieurs champs en Uganda. Une variabilité au sein des variétés cultivées a été observée. La variété rouge était plus sensible à l’alternariose que les variétés intermédiaire et blanche. Aucune variabilité n’a été observée au sein des 3 variétés à la marbrure modérée de la patate douce. Ces observations corroborent celles de Osiru et al., (2007) au sein des variétés cultivées en Ouganda.

La variabilité à l’alternariose était plus élevée dans l’arrondissement de Sori. Cette situation serait peut être due aux conditions climatiques favorables à l’infection du pathogène et au développement de la maladie malgré les modes de culture que sont la patate douce en monoculture ou la patate douce en association avec l’igname pratiquée dans la Commune. En effet, les conditions optimales de température pour l’infection de la patate par l’Alternaria sont comprises entre 25 et 28 ºC (Osiru et al., 2007).

Des cinq différentes espèces d’Alternaria spp, incluant A. alternata, A. capsici-annui, A. solani, A. tenuissima et A. tax décrites comme agents causaux de la maladie (Clark et Moyer, 1988), seul A. bataticola a été observée dans la Commune de Gogounou. Cette absence de diversité suggère que les conditions environnementales n’étaient pas variables pour la diversité des espèces. De plus, il serait intéressant d’utiliser des techniques de caractérisation moléculaires telles que RFLP (Restriction fragment Length Polymorphism) et RAPD (Randomly Amplified Polymorphic DNA) pour la caractérisation des agents pathogènes répertoriés.

La marbrure modérée a été la deuxième principale maladie foliaire identifiée sur la patate douce dans la Commune de Gogounou. Le virus responsable de cette maladie attribuable à un ipomovirus (Hollings et al., 1976) peut coexister ou non avec le virus de la marbrure plumeuse (Sweet Potato Feathery Mottle Virus). Il est la cause de la virose de la patate douce au Kenya et en Ouganda (Wambugu, 1991), et en Tanzanie (Hollings et al., 1976). Du fait que le virus de la marbrure plumeuse peut induire ou non des symptômes (Gibson et al., 1997), il serait hasardeux d’affirmer que ce virus n’existe pas dans ladite Commune. Il serait nécessaire d’envisager

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des études sérologiques avec des anticorps polyclonaux et monoclonaux pour l’identification d’autres types de virus de la patate douce.

Aucune variabilité au sein des 3 variétés n’a été observée pour la marbrure modérée ce qui suggère que les conditions environnementales n’étaient pas variables. Au Nigéria, des clones de patate douce sélectionnés pour la résistance aux virus ont été sensibles en Ouganda (Mwanga et al., 1991).

Sur les tubercules, les champignons identifiés ont été Phomopsis phaseoli, Lasiodiplodia theobromae, Fusarium solani et Alternaria bataticola. Les agents pathogènes, Phomopsis phaseoli et Alternaria bataticola ont été identifiés comme les plus virulents. La différence de comportement au sein des isolats serait due à la capacité ou non des isolats de pénétrer le méristème des racines qui contient des laticifères et des fibres (van Bruggen, 1984; Rotem, 1994).

CONCLUSION

La mise en évidence des principaux agents pathogènes de la patate douce au Nord Bénin constitue une première étape dans le cadre de la promotion de la culture. De l’analyse des données il ressort, que la production de la patate douce est sujette à l’attaque de plusieurs maladies dans tous les sites étudiés. Les agents pathogènes les plus virulents sont observés sur les tubercules et compromettent dangereusement la production de cette culture. Une amélioration de la production de la patate douce nécessite qu’on accorde une attention particulière aux contraintes phytosanitaires de la culture à travers des programmes de recherche dont la finalité serait de proposer des solutions idoines pouvant permettre son développement par l’augmentation des rendements et l’amélioration des conditions de vie des producteurs.

REMERCIEMENTS

Ce travail a été réalisé grâce à l’assistance financière du projet NPT /BEN/183-FA/UP/WU. Sincères remerciements aux responsables du Centre Communal pour la Production Agricole (CeCPA) de la Commune de Gogounou et à tous les producteurs de patate douce des zones d’étude qui ont participé à la réalisation de la présente étude.

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