hommage aux victimes des attentats de bruxelles et d’ailleurs eerbetoon aan de slachtoffers van de aanslagen van brussel en elders performance sur les marches de la Bourse performance op de trappen van de Beurs 30.4.2016 par le Collectif de poètes bruxellois door het Brussels Dichterscollectief by the Brussels Poetry Collective textes de / teksten van Elke de Rijcke, Taha Adnan, Serge Meurant, Frank De Crits, Geert van Istendael, Silvia Vainberg, Ramón Neto, Adolfo Barberá, Kader Sevinç, Xavier Queipo, Bart Vonck, Manza, Laurence Vielle maison internationale des littératures internationaal literatuurhuis
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hommage aux victimes eerbetoon aan de slachtoffers 30.4 · hommage aux victimes des attentats de bruxelles et d’ailleurs eerbetoon aan de slachtoffers van de aanslagen van brussel
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hommage aux victimes des attentats de bruxelles et d’ailleurs eerbetoon aan de slachtoffers van de aanslagen van brussel en elders
performance sur les marches de la Bourse
performance op de trappen van de Beurs
30.4.2016
par le Collectif de poètes bruxellois
door het Brussels Dichterscollectief
by the Brussels Poetry Collective
textes de / teksten van
Elke de Rijcke, Taha Adnan, Serge Meurant,
Frank De Crits, Geert van Istendael,
Silvia Vainberg, Ramón Neto, Adolfo Barberá,
Kader Sevinç, Xavier Queipo, Bart Vonck,
Manza, Laurence Vielle
maison internationale des littératures
internationaal literatuurhuis
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Geert van Istendael
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Elke de Rijcke - OUI IL Y A DES VALEURS SUPÉRIEURES
aux victimes des attentats du 22 mars 2016
vous êtes encore là.
je le sais
d’un savoir en-deçà / au-delà du savoir,
proto-cognition et proto-sentiment
de vos minuscules circonvolutions,
fulgurations,
électrique de vos arômes
à jamais (sans doute) insaisissable.
inexpliqué jusqu’à nouvel ordre.
mais selon la théorie des cordes
vous êtes dans la 5e, 11e , voire la 26e dimension
pris dans les plis de l’espace-temps…
…on ne sait dans quelle forme, en quel état, par quel visage ?
mais cela doit être par le vôtre,
visage unique,
au sourire
brutalement arraché,
liquidé
mais qui reviendra.
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vous êtes là.
nos fleurs, déposées et déposées, tombent
mais sachez que vous n’êtes pas partis pour rien.
votre bref séjour dans les lieux compromis — Maelbeek, les terminals 1 et 2 —
fera basculer l’histoire.
à l’Inarrêtable,
à ton armée infatigable,
livre ton combat jusque dans les nano-particules des responsables,
accompagne les visages déchirés,
pour qu’ils affolent la floraison de ce brusque printemps
االذذيي ووسعتت ررحمتهھ كلل شيء هھھھلل خلقق كلل هھھھؤؤالء
فقطط ؟ بهھممليیعذذّ
بررووكسلل 2016أأبرريیلل 17 –
9
Taha Adnan - QUESTION INNOCENTE A UN DAECHIEN
Allah
Le Tout-Miséricordieux
Le Souverain, le Très-Saint, l’Apaisant
Le Rassurant, le Prédominant
Le Tout Puissant, l’Irrésistible
Le Magnanime
Le Créateur, qui façonne Ses créatures
Il est Dieu
Seigneur des Sémites, des Hamites
Et de tous les Fils de Japhet
Il a créé
Les Sumériens et les Cananéens
Les Araméens, les Hébreux
Et les Pharaons antiques
Les Phéniciens et les Carthaginois
Les Vandales et les Byzantins
Les Arabes et les Persans
Les Turcs et les Kurdes
Les Amazighes et les Swahilis
Il a créé
Les Mayas, les Incas
Et les Aztèques
Il a créé
Les Mages
Les Hindous
Les Bouddhistes
Les Sikhs et les Païens
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Les Juifs et les Nazaréens
Les Éternistes
Les Agnostiques
Les Syriaques et les Assyriens
Et les Sabéens mandéens
Il a créé les Chiites et les Ismaéliens
Les Druzes et les Alaouites
Et Il a créé les Yézidis
Il a créé les Wallons et les Flamands
Les Français et les Hollandais
Les Allemands, les Espagnols et les Italiens
Les Américains et les Britanniques
Les Russes et les Polonais
Les Magyars, les Tziganes et les Mongols
Il a créé les Congolais et les Angolais
Les Nord-Coréens
Et les Sud-Coréens
Les Indiens et les Chinois
Il a créé les Latino-Américains
Les Australiens et les Néo-zélandais
Et Il a créé les Scandinaves
D’une argile Il les a créés
En tant qu’essence
À partir d’un humble liquide
Puis Il les a bien modelés
Et leur a imprimé une forme
Une forme si belle
Il a insufflé en eux de son Esprit
Leur a fait don de raisons et de cœurs
Leur a appris des noms et des langues
Et les a constitués en peuples et en tribus
Dieu, le Seigneur des univers
11
Celui dont la grâce embrasse toute chose
A-t-Il créé tous ceux-là
Rien que pour
Les supplicier ?
Bruxelles, 17 avril 2016
Traduit de l’arabe par Mohamed Khmassi
12
Serge Meurant – QUE DEMEURE
Que demeure
la douleur du regard
intacte cachée
comme le corps blanc
que la mort se réserve
elle appartient
à l’héritage intime
non à la déchirure
du partage.
*
La main ensevelit
le visage, le regard
ensevelit la main.
Barque d’os
Oscille.
La mort
traversée
par l’unique vague
emporte le visage
et la main,
seul demeure le regard.
13
Veilleuse emportée
sous le vent,
combien de voyages
et d’arrêts,
combien d’inversions
aveugles, l’ignorant
dont la bougie faiblit,
se ranime, faiblit,
combien de voyages
lui faudra-t-il ?
Quel témoin invisible
dénombrera ses traversées,
en cette tempête sèche ?
*
Où sont les berceaux
et l’espace du nom ?
où la bouche la prière
le baiser ?
14
Frank De Crits - OP DE SCHOOLBANKEN
op de schoolbanken zaten ze: allerlei bekende en
onbekende dieren
éénheid in verscheidenheid, gekleurd en witgeverfd
manieren leren, kennis vergaren en vorming krijgen
dat eisten ze luidkeels in hun wondermooie dierentalen
kris kras door mekaar
- de pauw vroeg hoe hij zijn pluimen kon verzorgen
- de kater hoe zich te verdedigen tegen een griep
- de leeuw zonder werk smeekte om zijn waardigheid
- de ezel wou de koning van alle dieren worden
- de hond snuffelde naar de kunst het woord te nemen
- de mol groef naar eer en naar zelfvertrouwen
- de woestijnvos lonkte naar nog meer zelfvertrouwen
en de enige, verdwaalde, dakloze mus zocht haar weg
in Brussel
15
Geert van Istendael - ELEGIE VOOR LOUBNA LAFQUIRI
Jij bent een mooie jonge vrouw
ik ben een oude man
jij moeder van drie kinderen
ik opa kleinkinderen drie
Jij bent de kampioene van de gymnastiek
Hup één twee drie hup één twee drie
vooruit jij springen jij je kunt het wel
Ik schrijf wat speel het liefst oude muziek
Jij bent … jij was was was
jij wás verdomme wás
Een dag als duizend andere
ik neem de metro als altijd
Merode – Schuman – Maalbeek enzovoort
stap in de trein
drie steden verder stap ik uit
de zon van maart schijnt
in de lucht de lente
Diezelfde dag een dag als duizend andere
neem jij de metro als altijd
jij rijdt naar Maalbeek enzovoort
Diezelfde dag nam jij dezelfde lijn als ik
vijftien minuten later
ons scheidde één kwartier
En nu
jij jonge moeder mooie vrouw
jij was
ik oude man
ik ben
Ons scheidt de eeuwigheid
Dat is het grote kwaad
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Ik bel mijn kleinzoon hij is jarig elf
Jouw kinderen vragen Waar blijft mama papa?
Dat is in deze stad het grote kwaad
De deuren van de hel staan open
het kwaad verscheurt de ondergrond
het kwaad dat nooit meer over gaat
Jij bent er niet
Het hellegat gaapt in mijn stad
want jij
jij bent er niet
Jij jonge moeder mooie vrouw jij lerares
jij wist niet wie ik ben ik wist niet wie jij was
maar samen waren wij
jij Brusseles ik Brusselaar
met meer dan één miljoen
het volk van deze stad
De muren hebben schurft
de talen mengen gif
maar dit is onze stad haar straten pleinen
haar huizen scholen winkels metrolijnen
Moeders van Brussel vaders hier
en kinderen ja vooral jullie kinderen
die lachen spelen huilen niet begrijpen
zoals wij allen graven naar begrijpen
vergeet in razernij en angst en groot verdriet
vergeet haar niet vergeet toch Loubna niet.
voor De Morgen, 2.4.2016
17
Geert van Istendael - ELEGIE POUR LOUBNA LAFQUIRI
Tu es une jeune femme très belle
je suis un vieux monsieur
tu es mère de trois enfants
je suis grand-père petits-enfants trois
tu es championne de gymnastique
Hop un deux trois hop un deux trois
hopla saute saute tu sautes très bien
moi j’écris un peu je joue la musique antique
tu es … étais étais étais
tu étais nom de dieu étais
Un jour comme les autres jours
je prends le métro comme toujours
Mérode-Schuman-Maelbeek et plus loin
je prends le train
après trois villes je descends
Y a le soleil c’est le printemps
Ce jour un jour comm’ d’autres jours
tu prends l’métro comme toujours
passant par Maelbeek pas plus loin
Ce jour ce même jour tu prends
la même ligne que j’ai prise
à peine quinze minutes plus tard
c’est un quart d’heure qui nous sépare
Et maintenant
toi jeune mère belle femme
tu étais
et moi le vieux monsieur
je suis
il y a l’éternité
qui nous sépare
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Voilà le mal
mal abyssal
J’appelle mon petit-fils
c’est son anniversaire
il a onze ans.
Et que demandent tes enfants
papa où est resté maman?
Voilà le mal au cœur de notre ville
mal abyssal
On a ouvert les portes de l’enfer
le mal déchire le sous-sol
ce mal qui ne passera pas
Tu n’es pas là
Dans notre ville on voit
le gouffre des enfers
parce que toi
tu n’es pas là
Toi jeune mère professeure belle femme
tu ne savais pas qui je suis
je n’savais pas qui tu étais
mais ensemble nous étions
moi bruxellois toi bruxelloise
nous tous ensemble
un million
le peuple de la ville
Ses murs sont scrofuleux
ses langues crachent leurs poisons
mais cette ville elle est à nous
à nous les rues, à nous les places,
écoles, magasins, métro, à nous
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Vous mères de Bruxelles et vous les pères
et vous les enfants surtout vous
vous qui riez jouez pleurez
vous les enfants qui n’comprenez pas tout
comm’ nous qui, effrayés et furieux et pleins de chagrin,
ne savons pas comprendre
n’oubliez pas
de grâce
n’oubliez pas Loubna.
Traduction de l’auteur
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Silvia Vainberg
Flores aparecidas bajo las piedras,
flores que sobre las piedras
se despliegan entre lumbres agitadas
cuando un soplo candente entona el
responso por las vidas invisibles.
Flores en alerta como una mancha sacrificial
impregnando la realidad tan oscura.
Requiem siempre alerta
en la floración recién nacida
a la sombra de un grito que persiste.
Fleurs apparues sous les pierres,
fleurs qui sur les pierres
se déplient entre des flammes agitées
quand un souffle incandescent entonne
le répons pour les vies invisibles.
Fleurs en alerte comme une tache sacrificielle
imprégnant la réalité si obscure.
Requiem toujours alerte dans
la floraison qui vient de naître
à l’ombre d’un cri qui persiste.
Traduction de l’auteur
21
Ramón Neto — BXL, 22.03 – PORTRAITS / FLIGHT IN MIND *
Maelbeek. Portraits.
Sobre o branco até onde alcanza
a vista, faces de trazos líquidos
que nos atravesan como un espello.
Que nomes lles poderemos aínda dar?
Nun blizzard de espiños,
de crebas. Nunha néboa de cinzas.
Respirar de novo. Reencontrarse co alento.
Maelbeek. Bosquexos de pasaxeiros anónimos.
Instantáneas roubadas ao tránsito.
Maelbeek. Retratos-Espellos. Cara a cara.
Como batentes de fiestras entreabertas.
Dos seus contornos escorren
trazos impregnados coa vibración do silencio.
Silencio que alimenta cada berro, cada palabra posíbel.
Maelbeek. Rego que volve a atopar o seu leito.
Corrente que se desliza sobre a pel lambendo as comisuras de cada ferida.
Auga que labra unha nova vida á noite.
22
Hall des départs. Zaventem. Flight in mind.
Descenso en picado até a polpa da noite.
Queimadura. Metralla. Turbillón de lascas.
Contra a túa cabeleira de cinza.
Voo ao límite da entrada en perda
que apenas liga os móbiles ciscallados
ao fío do alento, á palpitación dun labio.
Voo de noite que se desliza sobre as túas costas,
que se mergulla no lenzo freático.
Desa pel.
Desa carne.
E cuspe os metais tallantes.
Os últimos fragmentos de vidro.
A fenda dun ceo pasa través do ollo da agulla.
As costuras das túas ás alíñanse aos puntos de luz.
Sobre o eixo da pista, de novo –Flight in mind.
23
Maelbeek. Portraits.
Sur du blanc à perte de vue,
des visages aux traits liquides
qui nous transpercent comme un miroir.
Quels noms pourrons-nous encore leur donner ?
Dans un blizzard d’épines,
de brisures. Dans un brouillard de cendres.
Respirer à nouveau. Retrouver le souffle.
Maelbeek. Esquisses de passants anonymes.
Instantanés volés au transit.
Maelbeek. Portraits-miroirs. Face-à-face.
Comme des vantaux de fenêtres entrouvertes.
De leurs contours ruissellent
des traits imprégnés de la vibration du silence.
Silence qui nourrit chaque cri, chaque mot possible.
Maelbeek. Rivière qui retrouve son lit.
Courant qui glisse sur ta peau léchant les commissures de chaque plaie.
Eau qui creuse une nouvelle vie à la nuit.
24
Hall des départs. Zaventem. Flight in mind.
Descente en piqué jusqu’à la pulpe de la nuit.
Brûlure. Mitraille. Tourbillon d’éclats.
Contre ta chevelure de cendres.
Vol à la limite du décrochage
qui relie à peine les gsm égarés
au fil du souffle, à la palpitation d’une lèvre.
Vol de nuit qui glisse sur la surface de ton dos,
qui s’immerge dans la nappe phréatique.
De cette peau.
De cette chair.
Et crache les métaux tranchants.
Les derniers fragments de verre.
La fissure d’un ciel passe par l’œil de l’aiguille.
Les coutures de tes ailes s’alignent aux balises lumineuses.
Sur l’axe de piste, à nouveau –Flight in mind.
Traductions de l’auteur
* « Portraits », de Benoît van Innis : huit portraits dessinés sur du carrelage à la station Maelbeek / « Flight in mind » : sculpture en bronze d’Olivier Strebelle dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem, fortement endommagée par l’attentat du 22 mars.
25
Adolfo Barberá — BARZAJ
Nunca dejes de mirar el río antes de cruzarlo [[[letanía: ,في هھھھذذاا االيیوومم ritmada]]] Memoria de Isla Bruselas anda herida Por Zaventem & el Arroyo del Molino Por Santa Helena & Vilvoorde Por el Puente de Buda Por Haren Por el no man’s land de la Puerta de Ninove Por Calvoet y por Neder Por Terre-‐Neuve El grafo MAD soplado a chorro de extintor en el muro fantasma del Crown Plaza La majía de Gaspard en el túnel de la Fabriekstraat
Lugares marcados
(“Como en pésaj”, dijo el paisano)
Antes de bajar hacia el valle por Halle
Desde la E429 surge
Al fondo
A la izquierda
El horizonte punteado de Bruselas
La loma de Forest
Desafiante y bella
No entiende de vergüenza
Ni de venganza
Ni del más grande
Por Stalle
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En Drogenbos reaparece la loma
Entre Toyota & Texaco se asoma
La Altitud 100
Taha Adnan advirtió hace ya tiempo
Que aquí en la Bolsa persiste
Una dinamo olvidada
Hace mucho tiempo que la gente se desparrama
En la vena cava
En la cresta laya
Que la flecha del cielo trazó
Cuando un río fue asesinado
¿Cuándo? // Ya ni se recuerda
Las fechas son harto imprecisas
Los caminos del agua
Obturados
Abovedados
El agua misma divertida & entubada
Contorno occidental hoy
Rostro sin rostro
Son esos caminos
Fosforescencia
Rastro de sierpe de luz mala
Liquen de cobre de baja intensidad
Son esos caminos
(y no el témenos grandilocuente de cartón piedra)
Los que siembran hormigas en los pies
Y convierten a la gente atareada
27
En vida ingobernable
[[[letanía: ,في هھھھذذاا االيیوومم ritmada]]]
Nunca dejes de mirar el río antes de cruzarlo
Woluwe St Pierre, 19.4.2016
28
Kader Sevinç
Gidiyorum
Kendime doğru.
Bir bilinmezdeyim
Deniz çırpınıyor.
Sana gelen yolları bilmiyorum
İçimdeki sis dağılmıyor.
Türkülerde eski pişmanlıkların tadı.
Dallarımda yele vermediğim
Yeşil yaprağım.
Duyuyorum sesini,
Açılmadan solan bir dağ çiçeğinin çığlığında
Ürkek bir kelebek ölüsü.
Gülüşün.
*
I am on my way
and the destination is me.
Within an unknown
Sea is in convulsion.
I don’t know the path leading to you
The mist within me is untouched.
Ballads have a taste of ancient regrets.
That green leave on my branches
resists breeze.
I’m hearing your voice,
as a mountain flower dies in infancy and screams
The dead body of a wary butterfly.
Your smile.
Translation by the author
29
Xavier Queipo — XENÉTICA DO TERROR
As operacións máis convencionais da sistemática, as descricións dos tipos de
especies, dos tolos sen nome nin filiación étnica, non permiten definir, por suposto
que non, modelos de perfección, anxos exterminadores que merezan o ceo e as
huríes.
A barreira da esterilidade das ideas preconcibidas, os libros entendidos contrarios ao
seu senso orixinal, o da espiritualidade, o camiño da perfección. Por suposto que non.
As barreiras etolóxicas, de comportamentos difusos, de costumes importados, mal
entendidos na cacofonía da cidade poliédrica en varias frontes. Por suposto que non.
Os mecanismos de illamento, a xenética das especies, a mecánica do pensamento
racional, a reflexión aguda do comportamento solidario, non permeten, por suposto
que non, imaxinar a barbarie, a catástrofe viral que nos envurulla, o terror, o
desamparo diante do irremediábel.
Daquela, quen pode entender a linguaxe irracional da matanza indiscriminada da
desesperación ilóxica, do pensamento inútil que repite instrucións terríbeis que
clarea os cerebros de mozos confusos? Non, por suposto que non.
Por iso, non se entende por qué permanecemos impotentes á realidade? Por qué non
reaccionamos sen esperar unha nova espira na hedra do destino? Por qué non
detemos esa tolemia na orixe, na excepcionalidade do seu inicio?
Eu non podo responder a estas preguntas. Non, por suposto que non.
Bruxelas, abril 2016
30
Xavier Queipo — GÉNÉTIQUE DE LA TERREUR *
Les opérations les plus classiques de la systématique, les descriptions des types, des
espèces, des fous sans nom ni filiation ethnique, ne permettent pas de définir, bien
sûr que non, des modèles de perfection, des anges exterminateurs qui mériteront le
ciel et les houris.
La barrière de la stérilité des idées préconçues, les livres lus à l’inverse de leur sens
original, le sens de la spiritualité, le chemin de la perfection. Bien sûr que non.
Les barrières éthologiques, de comportements diffus, de mœurs importées, mal
compris dans la cacophonie de la cité polyédrique, à plusieurs azimuts. Bien sûr que
non.
Les mécanismes d’isolement, la génétique de l’espèce, la mécanique de la pensée
rationelle, de la réflexion aiguë, du comportement solidaire, rien ne permet, bien sûr
que non, d’imaginer la barbarie, la catastrophe virale qui nous enveloppe, la terreur,
l’impuissance devant l’irrémédiable.
Alors, qui peut comprendre le langage irrationnel de l’assassinat aveugle, du
désespoir illogique, de la pensée futile qui répète des consignes terribles, qui blanchit
le cerveau des jeunes confus ? Personne, bien sûr que non.
Alors, si on comprend tout, pourquoi reste-t-on impuissants face à la réalité ?
Pourquoi ne réagissons-nous pas sans attendre une nouvelle spire du destin ?
Pourquoi n’arrêtons-nous pas cette folie dans l’origine, dans son exceptionnalité,
dans son début ?
Je ne sais pas répondre à ces questions. Non, bien sûr que non.
Traduction de l’auteur
* Texte construit avec des phrases extraites des conférences données par le généticien Ernst Mayr au Collège de France en 1978,
en particulier « Tailles des populations et paramètres évolutives ». La théorie de l’évolution fait maintenant partie intégrante de
la culture scientifique. Malheureusement, elle est encore mal enseignée, donc souvent ignorée de la plupart du public non
spécialisée, même s’il s’agit de notre histoire et de l’histoire de la nature.
31
Bart Vonck — ‘VERDRAAGZAAMHEID?!?’
(1)
Wat niet wordt niet kan niet mag gezegd - als van uiteengespatte lichaamsdelen
het geronnen bloed, als van brokstukken de stoffige stilte in Maalbeek en Brussel-
Nationaal; de islam wordt aangemaand verdraagzaam te zijn - wie zijn wij dat we
dat moeten zeggen? Maar als Europa niet wil delen, hoe kan het dan vragen te
helen wat al decennia lang werd gewond en achtergesteld? In gebreke blijft
grotendeels de overheid die eist dat wij en vooral ‘zij’ verdraagzaam zouden zijn.
Alsof we het nog niet waren. Maar de Minister van Binnenlandse Zaken mag
significant racistisch zijn, de Antwerpse burgemeester mag de Conventie van
Genève in twijfel trekken. Ze willen het maar niet begrijpen, hun enige antwoord
Is oorlog en verhoogde veiligheid. Maar wie heeft hier aan wie de oorlog verklaard?
Wie is het die Molenbeek wil ‘opkuisen’? Wie ziet in iedere burger en vooral in
iedere migrant een potentiële terrorist? Na Maalbeek en Terminal 1 en 2, is het
beste antwoord op die zinloze, moordende terreur: het opnemen van vluchtelingen
die Daesh ontvluchten. Met of zonder quota, maar de facto laten zien dat wij na
onmenselijke feiten onze menselijkheid niet verloren zijn. Verdraagzaam kan niet
zonder gastvrij. Gastvrij kan niet zonder verdraagzaam.
32
(2)
Wat wordt gezegd: het is een zaak van rechten én plichten. Inburgering moet
overal. Maar komt de overheid haar plichten na? Fatsoenlijke huisvesting,
degelijk onderwijs, voldoende werkgelegenheid ook voor wie omwille van
huidskleur aan geen sollicitatie moet beginnen. Racisme op de werkvloer,
racisme bij de politie, racisme bij de overheid, racisme bij sommige
burgers, dat heet georganiseerde onverdraagzaamheid. En hoe wordt
daar dan op gereageerd?
Volgens de Syrische
dichter Adonis moeten dichters vragen stellen, geen antwoorden geven.
En ik ben het met hem eens. Maar niet altijd. Soms wordt niet alleen de
dichter in de kiem gesmoord. Soms moet de aanklacht duidelijk zijn:
gastvrij kan niet zonder verdraagzaam, verdraagzaam niet zonder
gastvrij.
Nee, het is niet dé islam die radicaliseert, het is de radicalisering
die geïslamiseerd wordt. Als wij onschuldige moslims die vluchten
voor honger en oorlog eens gul opnamen? Als we zouden erkennen
dat niet dé islam het probleem is maar radicalisering en racisme.
Wij moeten geen oorlogen verklaren, wij moeten de grenzen van
Fort Europa niet sluiten. Gastvrij kan niet zonder verdraagzaam,
Verdraagzaam niet zonder gastvrij. Ik is een ander, zei Rimbaud.
En het soefisme zegt: de Ander is Ik. Zo is de cirkel rond. Waar
wachten we op? En op wie? Op de barbaren of op onszelf? Wat
blijft over van ‘ons’ als we niet meer denken tegen hen (‘zij’) in
maar met hen mee? Wij én zij: verdraagzaam, gastvrij…
26.4.2016
33
Manza - « 22 ! V’LA…L’INDIGNATION ! »
22 ! v’là le bruit mortel des tic-tacs
De là-haut, Bourvil aurait chanté :
« Les gendarmes ont perdu leurs tactiques »
Après les horreurs à Paris, c’est la panique !
Le plat pays est puni de la main de tueurs en folie,
On s’y attendait pas si vite, si tôt
Mais ce 22 mars de Zaventem à Maelbeek, c’est métro, boulot … blessés ou caveaux !
Pourtant, quelques jours avant, la seigneurie des aveugles et des sourds
Pensaient avoir tiré le pigeon ou le vautour !
D’après eux, la vie du bon belge pouvait suivre son cours…
Matin du 22 mars 2016 à 9:15
Ce qui devait arriver, arriva ou plutôt explosa
Par la grande voie aérienne et ferrée
Nous, laissant tous sans voix, sous le choc, tous avec des gueules de déterrés…
Faut même plus les nommer, on leur ferait de la publicité !
Des assassins mobiles et mobilisés dans la lâcheté :
Voilà qui ils sont ! Ils ne feront jamais partis d’une religion !
Pris par un atelier d’écriture à Namur, j’aurais pu être dans ce métro
Que je prends tous les matins à la même heure...
Ce n’était pas mon heure même si l’heure est à la douleur.
Je me suis senti comme tant d’autres, aimé de Dieu ou du destin
Mais s’en sortir, laisse aussi la mort nous narguer
D’avoir repris la vie à des innocents et nous avoir épargnés…
De nos jours incertains, Dieu semble avoir bon dos,
À cause d’une poignée de faux héros
Même Lui, en a plein les maux !
Mélancolique, il se souvient du temps
Où pour Abraham, Jésus-Christ et Mohamed,
Il était le plus grand, le plus beau, le plus haut,
34
Le plus bel exemple d’amour pour les vieux et les marmots…
Aujourd’hui, il se tient la tête si déçu, si dépité, si malheureux
Se demandant comme le taureau de Cabrel :
« Est-ce que ce monde est sérieux ? »
A la Zidani, mon poing d’honneur
A tous ces merdeux qui n’ont point d’honneur !
À ces religieux qui écœurent ma religion du cœur,
On en vient à regretter les polémiques stériles sur le port du voile
Même les imams en perdent la voix, tout est flou tout se voile
Les bars à chicha dévoilent de futurs mercenaires bénévoles,
Des petits voyous dévorés par le système
Qui vont se faire sauter à tours de rôle,
Avec de la veille encore, dans leurs veines,
Plus que quelques grammes d’alcool !
Ça mélange les produits,
Comme ces medias qui nous mélangent à tous ces attentats immondes,
Mais qu’est-ce qu’ils savent ?
Comme ces politiques qui bavent
Quand ma religion est ramenée à plus bas que cave !
Lire, écrire, analyser, à la Stéphane Hessel s’indigner !
Se rassembler même sans se ressembler !
Dans nos nuits créer ensemble nos beaux jours,
Forces et honneur parmi les serviteurs de la bravoure.
Je reste fier d’être belge, musulman, citoyen du monde
Des hommes et des femmes libres !
Résistants aux horreurs, semant l’espoir sans peur,
Nos délivrances dans les grands cœurs !
Pour que demain, il y ait encore des surlendemains,
Des beaux lendemains, des futurs lendemains
Qui nous rapprocheront des uns et des autres
Dans nos différences, semer sans se planter côte a côte…
35
Laurence Vielle (« Poète nationale » 2016-2017)
tu es cible
je suis cible
nous sommes cibles
cibles pour balle
fanatique
qui se glisse
dans nos plis
fracasse ma ta carcasse
je suis tu es
potentielle fracassée
je suis tu es tu es
cible cible
la haine ronge l'âme
dans les rues de Bruxelles
un pigeon frôle le visage d'un homme
nous nous sourions
nos yeux se disent
que nous sommes cibles oui
cibles d'amour
danseurs de nos peaux cibles
tous nos possibles
ma ville
au cœur
fêlé
nos peaux cibles
dans tes rues dansent
aujourd'hui
demain
tous nos possibles
36
Laurence Vielle (‘Dichter des Vaderlands’ 2016-2017)