Histoire SECRÈTE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE PAR ISABELLE BOURNIER PREMIÈRE ÉDITION RENNES ÉDITIONS OUEST-FRANCE RUE DU BREIL, 13 2018
Histoire
SECRÈTEDE LA
SECONDE GUERREMONDIALEPAR ISABELLE BOURNIER
PREMIÈRE ÉDITION
R E N N E SÉDITIONS OUEST-FRANCE
RUE DU BREIL, 13
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Page de droite : À la tribune du Reichstag de Berlin, Hitler
s’exprime sur l’attaque de la Pologne.
HITLER ENTREEN GUERRE
C H A P I T R E P R E M I E R
« Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur
et vous aurez la guerre. » Citation attribuée à Winston Churchill, 1938,
après les accords de Munich.
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L’énigme « Enigma »Le chef du MI6, le colonel Stewart Menzies,
responsable de la section allemande au renseignement militaire du War Offi ce, a été chargé d’une mission de la plus haute importance : découvrir ce qu’Hitler
prépare et évaluer le potentiel de la machinede guerre allemande.
Les « bavardages de magasins à poudre » ne suffi sent plus. Il faut dé-crypter les communications secrètes du Reich. En particulier, le nouveau système de chiff rage mis en place en 1934, et percer à jour le secret de la machine Enigma.Pendant des mois, les scientifi ques anglais travaillent sur cette question sans réels résultats, jusqu’au jour où un agent du MI6 à Prague informe Londres que les services secrets polonais s’intéressent eux aussi à Enigma.
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« U L T R A » C O M M E « U L T R A S E C R E T »
Quant aux Français, ils ont récupéré un manuel secret d’instructions que leur a « vendu » un offi -cier du premier bureau de décryptage allemand.Nouvelle avancée majeure : les Anglais entrent en contact avec un juif polonais prétendant avoir une connaissance suffi-sante d’Enigma pour en construire une ré-plique. Mais Menzies se méfi e… Finalement, l’informateur se révèle fiable et deux mathé-maticiens sont envoyés à Varsovie pour rencontrer le fameux Richard Lewinsky. Alan Turing est l’un d’eux.
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Alan Turing (1912-1954), mathématicien et
cryptographe britannique.
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Stalingrad gagnéegrâce à la Maskirovka
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Soviétiques ont constamment recours à la « Deception ».
L’état-major rappelle à ses généraux que l’intoxication, la désinformation, le camoufl age et la ruse constituent
un élément essentiel de la stratégie. Il faut tromper l’adversaire sur le lieu de l’attaque, sa date et les moyens
militaires déployés. Chez les Soviétiques, les opérations de « Deception » portent un nom : la Maskirovka.
La préparation de la bataille de Stalingrad met en œuvre une Maskirovka de grande ampleur. Il s’agit de faire croire à l’état-ma-jor allemand que les Soviétiques se préparent non pas à attaquer mais à défendre le secteur de Stalingrad. Un système défensif complexe est mis en place : barrages antichars, DCA… La population est évacuée. Char soviétique T-34 à Stalingrad,
janvier 1943.
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D A N S L E S E C R E T D E S G R A N D E S B A T A I L L E S
Dans le même temps, les Soviétiques attirent leurs ennemis vers de fausses cibles militaires loin de Stalingrad : aérodromes, voies ferrées, caserne-ments, dépôts d’armes et de muni-tions, troupes fraîchement arrivées. Le but ? Obliger les Allemands à dégarnir le secteur de la future attaque et à dis-perser leurs forces. Aucun document écrit sur le déroulement du plan de bataille ne doit exister, pas de rapports, pas de télégrammes, pas de prises de notes. Tous les ordres sont oraux et le secret, pour être bien gardé, n’est connu que d’une poignée de généraux.La première partie de la Maskirovka fonctionne au-delà de toute espérance, laissant le champ libre aux Soviétiques pour transférer hommes et matériels dans le secteur de Stalingrad. À partir de maintenant, le camoufl age sera le maître mot ! Les déplacements se font de nuit, masqués par un brouillard artifi ciel. La diff usion de sons couvre le bruit des chenilles… Les géné-raux allemands qui ne voient rien du transfert au sud et à l’ouest du Don de 300 000 hommes, 1 000 blindés et 5 000 canons, continuent de bombar-der les faux ponts, les faux réseaux fer-roviaires et les faux casernements…
Même la traversée du Don avec 160 000 hommes, 600 canons et 14 000 véhicules se déroule à l’insu de l’ennemi.Le 19 novembre 1942, l’Armée rouge déclenche l’attaque sur Stalingrad. Après de terribles combats, la VIe armée allemande est défaite. Cet échec est aussi une des plus grandes déconvenues des services de rensei-gnement allemands qui ne mesurent pas du tout l’ampleur des préparatifs russes. En dépit de ces handicaps, la défaite du général Paulus n’était pas inéluctable. La VIe armée a eu plu-sieurs occasions d’inverser le cours de la bataille, opportunités gâchées par de graves erreurs stratégiques d’Hitler.
L’état-major soviétique fait le pointsur la situation, septembre 1942.
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Page de droite : GIs de la 90e division d’infanterie traversant
la Manche sur un LCI, juin 1944.
OVERLORDSE PRÉPARE
C H A P I T R E S E P T
Après plusieurs conférences au sommetet de houleux débats, la Grande Alliance
se met d’accord sur une stratégie commune : une attaque frontale lancée depuis
l’Angleterre en direction des côtes de France. Les trois armes : terre, air et marine agiraient
de manière combinée afi n de donnerun maximum de chances de réussiteà une entreprise jugée très risquée.
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Page de droite : Affi che de propagande allemande dénonçant
le bombardement de la ville de Rouen du 19 avril 1944.
LA JUSTICEDES VAINQUEURS EN QUESTION(S)
C H A P I T R E N E U F
Fusiller 100 000 hommes, femmes et enfants comme le fi t la Wehrmacht en Ukraine, c’est mal !
Tuer 200 000 hommes, femmes et enfantspar bombardement comme à Dresde, Hiroshima ou Nagasaki, c’est bien ! Cette critique, entendue
au moment du procès de Nuremberg, rappelle que les bombardements alliés qui ont, de manière systématique, détruit les villes et semé la terreur
et la mort parmi les civils faisaient bien partiede la stratégie de la guerre totale.
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Au Japon, la périodede l’après-guerren’est pas terminée
Lors de la conférence de Potsdam qui s’est tenuedu 17 juillet au 2 août 1945, le président Truman
informe Staline de l’existence d’une nouvelle arme surpuissante : la bombe atomique.
Cette information n’a donné lieu à aucun débat entre les deux chefs d’État. Le débat a eu lieu aux États-Unis, entre ceux qui défendaient l’utilisation de la bombe pour éviter une invasion terrestre coûteuse en vies humaines américaines et ceux qui y étaient hos-tiles. Parmi ces derniers, de nombreux scientifi ques qui avaient travaillé à la mise au point de l’arme atomique car, de leur point de vue, elle avait été mise au point pour servir contre l’Allemagne nazie et en aucun cas contre le Japon.
Champignon atomique s’élevantau-dessus de Nagasaki.
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Les militaires divergent, eux aussi, sur cette question : l’US Air Force voit dans le largage de la bombe un moyen de renforcer sa suprématie, contrairement à l’US Navy qui de-meure réticente.
Au Japon, la bombe a eu un impact très profond sur la construction de la mémoire. Il est possible que le Japon ait trouvé dans l’arme atomique une façon de sauver l’honneur de l’empe-reur, dont le peuple avait été frappé
Au Japon, les orphelins de guerre se comptent par dizaines de milliers, octobre 1945.
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TA B L E D E S M AT I È R E S
INTRODUCTION ! PAGE 4
CHAPITRE PREMIER
HITLER ENTRE EN GUERREPAGE 6
Et alors ?, a demandé Hitler ! PAGE 8Canaris entre en scène ! PAGE 10
La « Blitzkrieg » : un mythe ! PAGE 12La guerre la plus impopulaire… ! PAGE 16
L’étrange défaite française ou l’étrange victoire allemande ? ! PAGE 18Hitler et Mussolini : entre fi delité et défi ance ! PAGE 21
CHAPITRE DEUX
LA FRANCE PRISE AU PIÈGEDE L’OCCUPATION
PAGE 24
Vichy, la nouvelle capitale ? ! PAGE 26Hitler, Mein Kampf et la France ! PAGE 28
En France occupée : l’administration est allemande, française ou les deux ? ! PAGE 30« Le Français n’a plus le choix qu’entre nous et les puissances
anglo-saxonnes » ! PAGE 32
CHAPITRE TROIS
ESPIONS ET SERVICES SECRETSPAGE 34
« Double cross » ou le « Comité 20 » ! PAGE 36Dusko Popov : Tricycle, Yvan ou James Bond ? ! PAGE 38
Léopold Trepper et l’Orchestre rouge ! PAGE 40
! !! !! ! ! !! !!
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T A B L E D E S M A T I È R E S
Le SOE ou Spécial Operations Executive ! PAGE 42William Martin : l’homme qui n’a jamais existé ! PAGE 44
L’Abwehr : de la confi ance à la défi ance ! PAGE 47BCRA vs Intelligence Service ! PAGE 49
CHAPITRE QUATRE
L’ENNEMI JAPONAISPAGE 52
« We are neutral in deed if not in thought. » Franklin D. Roosevelt ! PAGE 54Pearl Harbor : une surprise pour Roosevelt ? ! PAGE 56
« Japonais ! Allez en enfer ! » ! PAGE 58Tokio Kid ! PAGE 60
CHAPITRE CINQ
« ULTRA » COMME « ULTRA SECRET »PAGE 62
L’énigme « Enigma » ! PAGE 64Bletchley Park : de la « Bombe » au « Colossus » ! PAGE 66Des bases de données classées « Ultra secret » ! PAGE 69
Joan, Margaret et Mavis… ! PAGE 71Fort Hunt : la prison secrète des savants allemands ! PAGE 73
CHAPITRE SIX
DANS LE SECRET DES GRANDES BATAILLESPAGE 76
« Sonate au clair de lune » à Coventry ! PAGE 78L’invasion de l’URSS : un secret bien gardé ! PAGE 80
El Alamein : les Britanniques attaqueront au sud ! PAGE 82Midway et la ruse de l’amiral Nimitz ! PAGE 86
Ultra à l’œuvre dans l’Atlantique ! PAGE 90Stalingrad gagnée grâce à la Maskirovka ! PAGE 94
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CHAPITRE SEPT
OVERLORD SE PRÉPAREPAGE 96
Conférence de Québec : un grand pas vers Overlord ! PAGE 98Marshall ou Eisenhower ? ! PAGE 101
Le débarquement de Normandie : un chef-d’œuvre d’intoxication ! PAGE 102
CHAPITRE HUIT
LES DERNIERS COUPS DE POKER D’HITLERPAGE 104
Opération Walkyrie ! PAGE 106Armes secrètes : le compte à rebours a commencé ! PAGE 110Skorzeny, l’homme le plus dangereux d’Europe ? ! PAGE 113
Des espions allemands chez les Alliés ! PAGE 116
CHAPITRE NEUF
LA JUSTICE DES VAINQUEURSEN QUESTION(S)
PAGE 120
Tout est question d’objectif… ! PAGE 122Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ! ! PAGE 126
Le cas Wernher von Braun (1912-1977) ! PAGE 128
CHAPITRE DIX
DES MÉMOIRES DIFFICILES À PORTER...PAGE 130
Que savaient les Alliés de la Shoah ? ! PAGE 132Pourquoi les camps n’ont-ils pas été bombardés ? ! PAGE 134
Au Japon, la période de l’après-guerre n’est pas terminée ! PAGE 136
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Éditeur : Matthieu BiberonCoordination éditoriale : Caroline Brou
Collaboration éditoriale : Marc DecoudunConception graphique : Laurence Morvan,
studio graphique des Éditions Ouest-FranceMise en pages : Virginie Letourneur
Photogravure : graph&ti, Cesson-Sévigné (35)Impression : PPO Graphic, Palaiseau (91)
© 2018, ÉDITIONS OUEST-FRANCE, ÉDILARGE S. A., RENNES
ISBN 978-2-7373-7828-7N° D’ÉDITEUR : 8923.01.2,5.05.18
DÉPÔT LÉGAL : MAI 2018IMPRIMÉ EN FRANCE
WWW.EDITIONSOUESTFRANCE.FR
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