HAINAUT ORIENTAL VOTRE RÉGION EN MARCHE // 7 JUILLET 2016 10 Mutualité chrétienne Hainaut oriental Rue du Douaire 40 à 6150 Anderlues Éditeur responsable : Pascal Simon Fax : 071/54.85.50 E-mail : [email protected] Tél. 071/54.85.48 Une erreur dans votre adresse postale ? Signalez-le via www.mc.be/journal ou auprès du 0800 10 9 8 7 Gros plan sur À 66 ans, il creuse toujours des puits. À 2 ans, il tombe en marchant faute d'une alimentation suffi- sante… Il ne s'agit pas de fictions, mais d'exemples réels du quotidien des trois quarts de la popula- tion mondiale qui ne bénéficient d'aucune protection sociale ou presque. Votre mutualité agit pour un monde plus juste, au Nord comme au Sud. "J'ai 66 ans et je creuse toujours des puits. Quand nous vieillissons, nous comptons sur nos enfants pour nous entretenir." Comme 94% des per- sonnes âgées au Mali (Afrique de l'Ouest), Dramane Traoré ne reçoit pas de pension, malgré une vie pas- sée à travailler. Hawa Keita est femme au foyer. Son petit garçon est mort faute d'avoir eu les moyens suffisants pour consulter un vrai médecin. Au Mali encore, sur mille naissances, 104 enfants décèdent avant l'âge d'un an. "À 2 ans, mon fils Gaoussou tombait en marchant, car il était sous-alimenté, explique Maïna Gouma. Un anima- teur de la mutuelle nous a rendu visite. Il a pesé Gaoussou et nous a donné un sac de farine enrichie." Avoir accès aux soins, à une allocation de chômage, à la pension, aux congés payés… pour nous en Belgique, cela coule presque de source. On oublie souvent que c'est le résultat de com- bats menés il n'y a pas si longtemps. Mais dans le monde, 5 milliards de personnes n'ont pas accès à la moin- dre protection sociale. Pour lutter contre cette injustice, la Mutualité chrétienne du Hainaut oriental sou- tient depuis 2002 le développement de l'UTM, un réseau de mutuelles de santé au Mali. Avec l'appui également de l'ONG Solidarité Mondiale, l'UTM compte aujourd'hui près de 250.000 membres, sur une population totale de plus de 16 millions d'habitants. Il y a encore un long chemin à parcourir. Des efforts récompensés Directeur de l'UTM, Isa Sissouma analyse la situation avec lucidité. "Quel est le niveau de priorité du finan- cement de la santé dans les dépenses d'une famille au Mali ? Il faut d'abord manger, s'habiller... et la santé n'arrive qu'en 4 e voire 5 e place. Par ailleurs quand les gens tombent malades, mal- gré leur état de pauvreté, ils trouvent toujours bien un moyen de se faire soigner. Donc nous pensons qu'il faut de la pédagogie pour inverser cette ten- dance." C'est pour faire changer les attitudes que l'UTM a mis en place ce prin- temps de nombreuses actions d'ins- cription, de sensibilisation et d'infor- mation dans les communes de la ré- gion de Ségou. Baptisée "Kènèya- Sugu", cette large campagne voulait promouvoir l’activité mutualiste pour fidéliser les anciens membres et déboucher sur de nouvelles affilia- tions. L’initiative s’avé- rait d’autant plus né- cessaire dans la me- sure où le monde ru- ral au Mali demeure assez renfermé autour de ses coutumes, où les croyances populaires font de la maladie un fait relevant du destin. "Quelques journées 'Kènèya-Sugu' doi- vent encore avoir lieu, explique Sey- dou Ouattara, responsable régional de l’UTM à Ségou, mais nous pouvons déjà évaluer l’impact positif. Dans les communes rurales de Sanando, Diara- mana et Sirifila Boundy, nous avons enregistré 445 nouvelles adhésions (dont 172 femmes) pour 757 bénéfi- ciaires inscrits (dont 306 femmes). Le BROCANTE DE LA SOLIDARITÉ Brocante de la solidarité /// Pour soutenir le développement indispensable des mutualités de santé au Mali, passez à notre 9e brocante ! Bar, restauration, toilettes intérieures, le tout accessible aux PMR. Coût de l'emplacement : 2 eu- ros le mètre courant. Date : le dimanche 7 août Lieu : parking de la MC, rue du Douaire à Anderlues Réservation obligatoire (uniquement ouvert aux brocanteurs non professionnels) : [email protected] • 0495/59.70.96 (après 17h) bénéfice de la campagne est gran- diose. Car cela permet à certaines mu- tuelles d’atteindre le seuil de démar- rage des prestations aux membres. Et ça redynamise d’autres." Merci la mutuelle Barima Tangara, exploi- tant agricole et conseiller communal, s’était affi- lié à la mutuelle sans grande conviction. "Lors d’un passage au Centre de santé de N’Débougou pour une consultation de routine, j’ai été surpris, abasourdi même lorsque le médecin m’a donné une ordonnance de 5.100 francs CFA dont je n’ai payé que 1.530 francs CFA grâce à l’application du tiers-payant. J’avoue sincèrement qu’au début j’avais mal compris ce sys- tème de solidarité collective, mais au- jourd’hui je remercie infiniment les ini- tiateurs pour la mise en place d’une mutuelle de santé pour les habitants de la commune de Sirifila Boundy." Et aujourd’hui, Barima encourage l’en- semble de la population à s’affilier massivement. Dans son centre de santé, le Dr Dia- kité conseille aussi à ses patients de s'affilier à l'UTM. "Ils arrivent parfois au centre de santé beaucoup trop tard, ou ne terminent pas leur traite- ment parce qu'ils n'ont pas les moyens de se faire soigner. Cela rend leur gué- rison plus difficile, parfois, il n'y a même plus rien à faire. Je leur explique que le manque d'argent ne doit pas les freiner à venir me voir. Avec le système d'assurance par la mutuelle, ça peut pousser les gens à fréquenter les cen- tres de santé et à faire une bonne prise en charge au lieu d'aller faire des trai- tements traditionnels par-ci, par-là." Les membres de la mutualité de santé sont complètement convaincus de ses avantages. Mais ceux qui ne sont pas encore affiliés ont parfois du mal à payer la cotisation. Konaté Djeneba Kouita est vendeuse et présidente du centre culturel de santé de Sansan- ding. Elle est persuadée que tout le monde devrait s'affilier à la mutuelle. Surtout depuis son accident. "Je reve- nais d'une réunion avec un ami, à l'ar- rière de sa moto, quand une chèvre a traversé la rue. On n'a pas pu l'éviter et on est tombés. Un passant nous a amenés à l'hôpital où j'ai été soignée toute de suite. En tant que membre de l'UTM, je n'ai payé que 30% des frais de soins. J'ai reçu les médicaments gé- nériques gratuitement. L'UTM nous donne aussi des conseils sur la santé et l'alimentation, l'hygiène et le plan- ning familial." Dans son organisation, Konaté aide les personnes qui ont un budget serré à mettre l'argent de côté. "Dans mon groupe de femmes, je fais aussi de la sensibilisation pour qu’elles puissent accéder à la mutuelle de santé. Nous avons développé un système de pré- voyance. Je propose aux femmes de déposer chez nous pendant un an au moins 100 francs CFA (0,15 euros) par semaine. Au moment de payer leur co- tisation pour la mutuelle de santé, elles peuvent utiliser cet argent écono- misé. Et cela leur permet de devenir membre de la mutuelle de santé sans aucun problème." Nos partenaires maliens avancent pas à pas vers l'autonomie et vers une meilleure couverture des risques de santé. Cette progression nécessite un soutien financier auquel vous pouvez peut-être collaborer (voir encadré ci- contre). Pour viser un nivellement des conditions de vie par le haut, afin de créer un monde plus juste, où chacun bénéficie de dignité et de sécurité. "Je suis Dramane", "Je suis Gaoussou"… Un accès aux soins, à une allocation de chômage, à la pension… pour nous, cela coule presque de source. On oublie souvent que c'est le résultat de combats menés… En tant que membre de l'UTM, je n'ai payé que 30% des frais de soins. J'ai reçu les médicaments génériques gratuitement. © UTM © Photos UTM Devenez membre d'honneur de l'UTM Comme plus de 600 personnes affiliées à notre mutualité d'Anderlues, vous pouvez également devenir symboliquement membre d'honneur de la mutualité malienne. En versant à partir de 10 EUR sur le compte BE15 7995 5049 7230, avec en communication "Mali 2016".