Gretel et Hansel de Suzanne Lebeau Carnet artistique et pédagogique Carnet rédigé par Michel Azama, dramaturge et agrégé de Lettres Modernes. Il a publié vingt- six textes de théâtre aux éditions Théâtrales ainsi qu’une anthologie du théâtre contemporain de langue française en trois volumes intitulée De Godot à Zucco. Carnet artistique et pédagogique publié en juillet 2017. Le carnet « Gretel et Hansel s’avère être une pièce au texte fort, à la narration active, s’approchant très près de l’univers du conte, et au visuel dépouillé et évocateur, parlant directement à l’enfant de la troublante (mais aussi profonde et tendre) réalité que peut provoquer la fratrie. » David Lefèvre, montheatre.qc.ca. Le carnet que nous vous proposons a pour ambition d’explorer la chaîne du livre. Les enseignants auront l’opportunité de faire découvrir à leurs élèves le monde de l’édition tout en explorant la richesse du conte que mettent en lumière les multiples lectures de Gretel et Hansel. L’œuvre Dans une relecture d’Hansel et Gretel, le célèbre conte des frères Grimm, Suzanne Lebeau dialogue avec sa propre enfance et avec les enfants qu’elle voit grandir autour d’elle. Elle évoque le désir puissant et rarement avoué d’être l’unique objet de l’amour des parents. Le choc existentiel que provoque l’arrivée d’un deuxième enfant fait naître une relation amour-haine aussi délicieuse que troublante... Par la voix d’un théâtre audacieux, le conte, qui permet tous les excès et tous les possibles, place les personnages dans des situations extrêmes. Pauvreté, abandon dans la forêt, risque d’être dévoré : le lien fraternel est durement mis à l’épreuve, jusqu’au paradoxe. En sortira-t-il transformé ? L’autrice Née en 1948 au Québec Suzanne Lebeau se destine d’abord à une carrière d’actrice. Mais après avoir fondé le Carrousel avec Gervais Gaudreault en 1975, elle délaisse peu à peu l’interprétation pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Aujourd’hui, l’autrice a vingt-sept pièces originales, trois adaptations et plusieurs traductions à son actif et est reconnue internationalement comme l’un des chefs de file de la dramaturgie pour jeunes publics. Avec plus de cent trente productions répertoriées, elle compte parmi les auteurs québécois les plus joués sur tous les continents. Puisant son inspiration à de multiples sources (contes, mondes imaginaires, histoires vraies, actualité, voyages), elle aborde sans aucune auto-censure les sujets les plus variés (l’éducation, les enfants soldats, l’inceste, la pédagogie, le handicap, les rapports Nord-Sud…), cherchant, par une écriture du sensible et du vrai, à provoquer chez le spectateur une prise de conscience. Ses œuvres sont publiées de par le monde et traduites en seize langues : notamment Une lune entre deux maisons, la première pièce canadienne écrite spécifiquement pour la petite enfance, L’Ogrelet
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Lecarnetquenousvousproposonsapourambitiond’explorer lachaînedu livre.Lesenseignantsauront l’opportunité de faire découvrir à leurs élèves le monde de l’édition tout en explorant larichesseducontequemettentenlumièrelesmultipleslecturesdeGreteletHansel.
L’œuvreDansunerelectured’HanseletGretel,lecélèbrecontedesfrèresGrimm,SuzanneLebeaudialogueavec sa propre enfance et avec les enfants qu’elle voit grandir autour d’elle. Elle évoque le désirpuissant et rarement avoué d’être l’unique objet de l’amour des parents. Le choc existentiel queprovoque l’arrivée d’un deuxième enfant fait naître une relation amour-haine aussi délicieuse quetroublante...Parlavoixd’unthéâtreaudacieux,leconte,quipermettouslesexcèsettouslespossibles,placelespersonnagesdansdessituationsextrêmes.Pauvreté,abandondanslaforêt,risqued’êtredévoré:lelienfraternelestdurementmisàl’épreuve,jusqu’auparadoxe.Ensortira-t-iltransformé?
Puisant son inspiration à de multiples sources (contes, mondes imaginaires, histoires vraies,actualité,voyages),elleabordesansaucuneauto-censurelessujetslesplusvariés(l’éducation,lesenfants soldats, l’inceste, la pédagogie, le handicap, les rapports Nord-Sud…), cherchant, par uneécrituredusensibleetduvrai,àprovoquerchezlespectateuruneprisedeconscience.
LacontributionexceptionnelledeSuzanneLebeauàl’épanouissementdeladramaturgiepourjeunespublicsluiavaludenombreuxprixetdistinctions,dontleprixlittéraireduGouverneurgénéral2009,catégorie théâtre, le prix des Journées de Lyon des auteurs de théâtre 2007, le prix du public dubureaudes lecteursde laComédie-Française2008, leprixSony-Labou-Tansides lycéens2009, leprixCollidram2010pourLebruitdesosquicraquent,unepiècecrééeparleCarrouseletleThéâtred’Aujourd’huien2009etdenouveauportéeàlascèneparlaComédie-Françaiseen2010,lePrixdugouverneurgénéralpourlesartsduspectacle(réalisationartistique-théâtre)en2016.
Dès1998,l’Assembléeinternationaledesparlementairesdelanguefrançaiseluidécernelegradedechevalierde l’Ordrede laPléiadepour l’ensembledesonœuvreet,en2010, legouvernementduQuébec lui remet leprixAthanase-David, laplusprestigieuse récompensedecarrièreofferteàunécrivain québécois. En 2015, elle a reçu, avec Sylvain Levey, le premier Prix de la Belle Saison,attribuéparleCentreNationalduThéâtre.
Vous pouvez consulter le site de la compagnie Le Carrousel à cette adresse :<http://www.lecarrousel.net/fr/>
La chaîne Viméo des éditions Théâtrales proposent un entretien filmé avec Suzanne Lebeau, quevouspouvezvisionnerci-dessouspourlaversionenligneducarnet.
Quelquespistesderéflexion:Quelsmotsessentielschacunretientdecetexte?Quipeutrésumerleconte?(Onfaitlerésuméécritpargroupesdetrois.Oncomplèteensemblelerésumé.)Quelssontlespersonnagesduconte?Quel moment du conte a le plus marqué chacun ? Pourquoi ? Argumenter.(Images et thèmesfondateurs:lemasculinetleféminin/lasorcière/seperdredanslaforêt/lesparentsindignes/êtremangé/lanourritureetlafaim/lapauvreté.)Qu’est-cequivousintéressedansceconte?
Concernantlesrapportsfrère/sœur:quipeutenparler?(Voirletextefinaldel’auteur,«apprendreàdevenir frèreetsœur» (p.77)et le«devenir frères»dePierrePéju (p.75).Quesignifie laphrase«onnenaîtpasfrères,onledevient»?)Lesmots«aîné»,«cadet»,«benjamin»et«fratrie»sontdesmotsdelamêmefamille(àl’originedu mot « benjamin » : un empereur romain qui avait onze enfants dont le dernier se prénommaitainsi).Lesdeuxsœursdeladédicace:AdèleetEulalie.Quiadesfrèresetsœurs?Plusgrands?Pluspetits?Combien?Unseul?Plusieurs?(Notionde«fratrie»).Quiestl’aîné?Enquoisonrôleest-ilparticulier?Enquoicelaest-ilimportant?
b)lectureanalytiqueduconte
Sur les symboles (résumé du livre de Bettelheïm,Psychanalyse des contes de fées, voir labibliographieenfindecarnet).
féminin,ausensderefuge,deprotection,deseinmaternel.SelonBachelard, lamaisonsignifie l’être intérieur.Sesétagessymbolisentdiversétatsde l’âme. lacave correspond à l’inconscient, le grenier à l’élévation spirituelle. En ce sens, elle est liée à desphasesdudéveloppementpsychique.
Laforêt:auMoyen-Âge,elleestassimiléeaulabyrinthegrec.Sortedesanctuaireintérieuretcaché,dans lequel siège le plus mystérieux de la personne. Par son obscurité et son enracinement, ellesymbolise l’inconscient. Les terreurs de la forêt, comme les terreurs paniques, seraient inspirées,selonJung,parlacraintedesrévélationsdel’inconscient.
Sic’estàMadameD’Aulnoyque l’ondoit l’expression«contede fées»,c’estCharlesPerraultquiremportaàl’époqueleplusgrandsuccèsavecsesContesdemamèrel’Oye.D’ailleurs,mêmesilaplupartdescontesontétéécritspardesfemmes,cesontpourtantceuxdequatrehommesquel’onse raconte encore aujourd’hui : Charles Perrault, Jacob et Wilhelm Grimm, et Hans ChristianAndersen.
Lecontedeféesestadaptéà lafaçondont l’enfantconçoitetexpérimente lemonde,etc’estpourcetteraisonqueleconteluiparaîtsiintéressant.LepédagogueetpsychologueBrunoBettelheïmamis en lumière la richesse et la profondeur du conte merveilleux, dans son ouvragePsychanalysedescontesdefées:«Lecontedefées,toutendivertissantl’enfant,l’éclairesurlui-mêmeetfavorisele développement de sa personnalité. Il [...] contribue d’une façon importante et positive à lacroissance intérieure de l’enfant » (Michel Le Bris et Claudine GlotFées, elfes, dragons et autrescréaturesdesroyaumesdeféerie,Paris,Hoëbeke,2002).
On pourra lire utilement le chapitre sur « Jeannot et Margot » conte qui présente beaucoup desimilitudesavecHanseletGretel.
Résumonsleconte:lesparentssontpauvresetsedemandentcommentnourrirleursenfants.Ceux-ci sont abandonnés dans la forêt où ils trouvent une maison de pain d’épice pour se nourrir, quiappartientàunesorcière-ogrequ’ilsjettentdansunfourpourselibérer,etréussissentfinalementàretrouverlechemindelamaisonetàrentrerchezeux.Latrameduconteestlamême.
Cequ’enditBettelheïm:lamaisondepaind’épice,c’estlecorpsdelamère.Labonnemèrequisedonneenpâture.Maislasymbioseaveclamèreinterditl’individuationetl’indépendance.Ellemetlavieendanger,comme lemontrent les tendancescannibalesde lasorcière.Celle-ci représente lesaspects destructifs de l’oralité. En cédant à leur voracité les enfants risquent d’être détruits. Il fautapprendreàsecontrôleretà réprimersesdésirs instinctuels.Lesmauvaisdesseinsde lasorcièreaidentlesenfantsàprendreconsciencedesdangersdecetteoralitéincontrôlée.Cessantd’êtrelesjouetsdeleurinstinct,ilsdoiventagiravecintelligence.
Lamaison familialeprèsde lagrande forêtet lamaison fatidiqueauplusprofondde la forêt,sontdeuxaspectsdelamaisonparentale:cellequicombleetcellequifrustre.La sœur (Margot/Gretel) montre que la femme peut être aussi bien secourable (mère) quedestructrice (sorcière). Le passage en solitaire de la rivière est une image sur la nécessité del’individuation (c’est une épreuve initiatique). Le retour à la maison signifie qu’il faut évoluer vers
Le texteestdécoupéendixscènes.Pourquoi?Àquoisertunescène?Chaquescèneaun titre.Pourquoi?Examinezlalistedestitres.Quelestletitrequevouspréférez?Ditespourquoi.Ladernièrescènes’intitule«épilogue».Lesélèvespeuventeffectuerdesrecherchessurcemot.
Pour commencer, la classepeut examiner les différencesentre la piècedeSuzanne Lebeau et leconteoriginal.Parexemple,pourquoicommencerparGretel?(La place proéminente de Gretel est une réponse évidente. Il peut être intéressant d’examiner lapièceenprenantencomptelaplacedesfillesetenadoptantunpointdevueféministe.Danslapiècec’estGretelqui«conduit»lecouplefrère/sœur.)
b)Lacouverture
Lesélèvespeuventprêteruneattentionparticulièreauxcouleursetauxdessinsdecouverture.Lamaquettedelacollectionjeunesseestuniqueavecsesballonsdecouleur.Une idée d’activité peut être de dessiner une autre couverture : quoi dessiner pour ce conte ?Chaqueélèveendessineune.(Qu’est-il essentiel deprivilégier sur les couvertures? lespersonnagesprincipauxou secondaires,leslieux,lesobjets?Enquoilescouverturesont-ellesunimpactsurlelecteur?)Laquellechoisirait-onsionétaitl’éditeurduconte?Pourquoi?(DessinsquimettentenvaleurlerôledominantdeGretel…)
Notionde«collection»éditoriale:commentuntextes’articuleavecd’autrespourformerune«ligneéditoriale ». (notion de thématique et de ligne esthétique de la collection.) En groupe : faire unerecherche sur cette « collection » (Bibliothèque municipale, site des éditions Théâtrales, CDI oulibrairieavecrayonthéâtre).
Nomsdel’éditeuretdel’auteursurlacouverture.Pourquoi?(Préciserenquoiconsistechacundesdeux métiers, écrire, éditer… on pourra effectuer des recherches à partir d’un dictionnaire oud’internet,entreautres.)Queveutdire«éditer»?Commentfait-on?(différentscanauxderéceptiondesmanuscrits,chaînedefabricationdulivre,lesdifférentstypesdemétiers,etc.LesiteduSyndicatNationaldesÉditeursapportedenombreusesclefsderéponseetderecherche.Voirleliendanslabibliographie.Êtreéditeur:sélectionnerlestextes,trouverdesfinancements,préparerlesépreuves,fairefabriquerlelivre,enassurerlapromotion,etc.)
e)Latabledesmatières
Cettepagen’apasdenuméro,nilespagesquisuivent.Pourquoi?Àquoisert la« tabledesmatières»pourquoidit-on« table»?Quel rapportavec la« table»demultiplication ?(Le latin « tabula »/ le rapport avec les tablettes d’argile sur lesquelles on écrivaitdansl’antiquité.L’étymologie,c’estl’étudedel’originedesmots.Quenousapprendcetteorigine?Enquoinousaide-t-elleàcomprendrelemot?)
Ildonneunedate.Laquelle?Pourquoi?Quesignifie«dépôtlégal»?Àquoicelasert-il?(Notionde« propriété intellectuelle et de droit d’auteur. Un texte « tombe » dans le domaine public, 70 ansaprèssaparution,etoncessed’enpayerlesdroitsàl’auteurouàseshéritiers.).
i)Bibliographiedel’autrice(ou:auteure)
La première page rappelle les autres textes de l’autrice. Pourquoi ? Combien de livres a écritl’autrice?Quelestleurpointcommun?
Legarçonest leplus jeune(combiend’annéesd’écartentreeux?Pourquoi l’autricea-t-ellechoisices âges-là ? Quel est le rapport avec le titre de la pièce ?). Pourquoi l’autrice a-t-elle choisi den’avoir que deux personnages ?(Notion de « distribution » au théâtre.Difficultés économiques duthéâtre (cachets des acteurs…)Et aussi, transposition artistique : en endossant tous les rôles, lesenfantscommuniquentleurvisiondumonde.)
Notion«d’acteurs»quivont«incarner»les«personnages».(Chacundecesmotsnécessiteuneexplication.Pour lesacteurs,deuxmots:acteur/comédien.Onconsidère en général que le premier, plus artistique, désigne le travail sur le plateau, alors que ledeuxièmedésigneunstatutsocial.Ensomme,onestcomédiendanslasociété,etacteur,surscène.On peut aussi expliquer la notion de « rôle ». Chaque métier est un rôle : professeur, plombier,ouvrier, maçon, informaticien… Et dans la pièce chaque personnage incarne un « rôle ». Rôlessociaux,rôlesfamiliaux,rôlesauthéâtre…).
l)Lalistedeslieux
Combien de lieux différents ? Quel lieu vous paraît le plus important ? Pourquoi ? Que veut direl’expression«leresteàladiscrétion»?Commentserontreprésentésleslieuxsurscène?Quiferace choix ?(Notion de « scénographie » : le scénographe dessine l’espace, et le rapport entre lascèneetlasalle:frontalespaceditàl’Italienne-,enrond–commeaucirque-bifrontal-spectateursdechaquecôtéduplateau,etc.).Faites des propositions de représentations des différents lieux(dessins, maquettes… Cf. « lafabriquedel’écriture»publiéedanslelivre.).
Quisontlespersonnagesl’unparrapportàl’autre?Commentdécririez-vouslepetitgarçon?Lapetitefille?(Onpeutlesdessiner).Qu’est-cequ’undialogue?Peut-onfaireunedifférenceentre«dialogue»et«conversation»?(Laconversationgambadedethème en thème, le dialogue est engagé dans un but. Ici, le but de l’autrice est de présenter lespersonnages,leurenfance,leursliens,lesgensquilesentourent).
Qu’appelle-t-onune«réplique»?Combienya-t-ilderépliquesdanscettescène?(27).De qui parle Gretel(elle commence par « il » à la première réplique) ? Hansel dit « elle »(à laquatrièmeréplique).Pourquoichacunparle-t-ildel’autreaulieudeparlerdesoi-même?Pourquoicommencerparlapetiteenfance?(cf.laphrase«unefratrieçaseconstruit…»dePierrePéju,p.75).QuelleinformationdonneGretelàlatroisièmeréplique?Enquoiceciest-ilundébutd’explicationdutitredelapièce?Enplusdespersonnagesquiparlent,voit-onapparaîtred’autrespersonnagesaucoursdelascène?Pourquoi ces personnages évoqués sont importants ? Connaît-on leur nom ? Pourquoi ?(Sage-femme,papa,maman).Onpeutexpliquerlerôledelasage-femme(l’accouchement:«unechute!untorrent!Del’eauquicoulait!»Motsmystérieuxpourlaplupartdesenfants.Àexpliquer.Lebébédanssapoched’eau,larupturedeseauxquiannoncesavenueaumonde…).QuellephraseestrépétéeparHansel?(«C’étaitmonheure…»)Pourquoi?
On peut faire écrire une petite scène d’une dizaine de répliques fondée sur un refrain, qui revientquatre ou cinq fois. Se référer à la scène duMalade imaginaire où Toinette répète à satiété « lepoumon».Effetcomiquedelarépétition.
ScèneIII«Ilprendbeaucoupdeplace»Compréhension
Comparer les titresde lascène2etde lascène3.Quelleest laprogression?Quidit :« ilprendbeaucoupdeplace»?Lapremièrerépliqueestditeensemble.Pourquoi?QuelestlesentimentdominantdeGreteldansladouzièmeréplique?Quesignifielaphrase:«ilyauneseuleplacedanslesbrasd’unemaman»?
Quemangent-ilspourtromperleurfaim?(Vocabulaire : faire une liste d’expressions et de mots qui parlent de la faim, y compris au sensmétaphoriqueavoirfaim,ousoif,delecture…)ParlerdesfaminesdepaysansenFrance.Lafaimdanslemonde:où,quelspays,quellescauses?(pauvreté,tiers-monde,sécheresse)Quelsremèdesenvisageables?Pourquoiunbontiersdel’humaniténemangepasàsafaim?On peut passer un documentaire sur la famine. Et faire réagir les enfants. Parler de « l’aidehumanitaire », expliquer, ne pas avoir peur de cette grande cause. Ou montrer une photo deDepardon,parexemplesurleSahel,etlafairecommenter.
AutrethèmeLa culpabilité. Vous êtes vous déjà sentis coupables ? De quoi ? Raconter. Hansel est-il vraimentcoupable?
Letitre:quiparle?Pourquoi?Querépondriez-vousàlaquestionposéedansletitre?Pourquoilepapamarche-t-ilsivite?Lascènesepassedansquellieu?Pourrait-ellesepasserailleurs?Comment se fait-il que lamamann’apasprisdemanteau,alorsqu’elleahabillé lesenfantspourl’hiver?Qu’est-cequecelasignifie?Pourquoipapaallume-t-ildufeu?Queveutdirece«trop»prononcéparGretel?«J’aisutoutdesuite…compristoutdesuite»ditGretel.Dequois’agit-il?Pourquoilepapaetlamamanagissent-ilsainsi?PourquoiGretelveut-ellefairepeuràsonfrèreensecachantderrièreunarbre?Pourquoilaphrasedesonpetitfrère«tuvasavoirfroidsanstonmanteau»lafait-elleenfinréagir?Quelsentimentestexprimédanslesdernièresrépliquesdecettescène?Quellephrasedelascènepourraitserviraussidetitre?(N’aiepaspeur,jesuislà…)
ScèneVII«Lamaisonderêve»Compréhension
Cetitrevoussurprend-il?PourquoiGretelment-elleàHanselsurlaquestiond’allumerunfeu?Quelles sont les indications scéniques ? Que veulent-elles dire ? Écrivez d’autres indicationsscéniquesquecellesdel’auteur.Pourquoi«fairetairelaforêt»estécritencaractèresplusgros?Parquelssenssefaitladécouvertedelamaison?Àquoivous faitpenser lepersonnagede lavieille femme?Une fée?Unesorcière?Unegrand-mère?Lavoit-on?Pourquoi?Pourquoi Gretel dit-elle « j’avais perdu toute prudence » ? Qu’aurait-elle dû faire si elle avait étéprudente?Que leur donne-t-on à manger ? Faites la liste des gourmandises. Que veut dire la phrase « sedisantqu’elleaussi,bientôt,auraitunbonrepas»?Vouspouvezécrireundiscours(trompeur)delasorcièrepourconvaincrelesenfantsderentrerdanssamaison.
Quelletentation?Quelledécision?Combiendetempsestpassédepuislascène8?PourquoiGretelnedonne-t-ellequ’unpetitosdepouletàsonfrère?Queveutdirelemot«efflanqué»?Pourquoi cette scène est-elle la plus longue de la pièce ? Quel moment dure le plus longtemps ?Pourquoi?PourquoiGretelrépète-t-elle«plusjamais»aussisouvent?
c) Lire pages 75 et 77 (deux textes sur la notion de « fratrie »). Que vous apprennent ces deuxtextes?Comparezleurtitre.
II.Miseenvoixetmiseenjeu
A.Qu’est-cequelethéâtre?
a)SurlethéâtreIlfautbeaucoupdemondepourfaireunspectacle:Lemetteurenscènechoisit letexteà jouer,etchaquemembredel’équipeduspectacle.C’est luiaussiquitrouvelessubventionspourmonterlespectacle.Cessubventionsserontcomplétéesparlarecette (le mot « billetterie »). Elles serviront à payer les salaires des différents participants auspectacle,pourlesrépétitionsetlesreprésentations.Le scénographe décide de l’espace à créer. Du rapport scène-salle (frontal/circulaire, etc.) et dudécor(toilespeintesou«décorconstruit»).Lacostumièrefabriquelescostumessurlesindicationsdudécorateuroudumetteurenscène.Unmusicien compose la bande-son, à moins que la musique ne soit jouée en direct par un ouplusieursinstrumentistes.Unéclairagistecréelesambiances(jour/nuit,autreseffetslumineux)àl’aidedeprojecteursetd’unjeud’orgue.Lesacteursincarnentlesdifférents«rôles».Ilsapprennentletexteetlejouent.Lepersonnelduthéâtre(attachédepresse/caissière/ouvreuses)reçoitlepublicaumomentdesreprésentations.Sanslepublic,lethéâtren’existeraitpas.C’estàluiquelespectacles’adresseetgrâceàluiquelespectaclevit.
b)L’économieduthéâtre(pourlesplusgrands)Les acteurs, le metteur en scène et les techniciens touchent un salaire selon le nombre dereprésentations et sont chômeurs entre deux projets de spectacles. Ils sont « intermittents du
c)VocabulaireOn peut faire une recherche sur ces deux termes : « décorateur » et « scénographe ». Et aussi«acteur»et«comédien»(«acteur»estprisausensartistique:celuiqui«agit»sur leplateau,alorsque«comédien»désigneunstatutsocial.Peudegensfontledistinguoentrecesdeuxmots).
Les costumes seront réaliséspar une« costumière» ; pourquoi faut-il des costumes ? Différenceavecnos«habits»detouslesjours?
Les lumièresserontcrééesavecdes«projecteurs»parun«éclairagiste».Àquoiservent-elles?(jour/nuit, intérieur/extérieur, ombres/lumière, ambiances parfois psychologiques. Couleurs deslumières : bleu c’est froid, rouge c’est passionnel… On peut s’amuser à créer des éclairages demarionnettesavecdeslampesdepoche).
Cettescèneparledel’apparitiondupetitfrère,delanaissance,del’accouchement,delaviolence-les cris - de la réaction de la grande sœur, frustrée qu’on ne s’occupe pas d’elle - désormais ons’occuperamoinsd’elle? -En touscaselleneseraplus laseule.Est-elle jalouse?Qu’est-ceque«lajalousie»?
Souvent, lesenfantshésitent devant un choix : choisir, c’est renoncer. L’acteartistique commencequandonposeunchoix,d’esthétiqueoud’espace,deplateauvideouencombré,etc.
Peut-on inventer une « chorégraphie » qui mettrait en valeur le fait que l’un imite l’autre ? Quellemusiquepeutaccompagnercettechorégraphiedelaressemblance.?
L’adresse : laphrase«moiaussi»estadresséeà la sœur.Peut-onchanger cetteadresse? (Aupublic).Queleffetproduiraitsurlespectateurcetteadresseaupublic?(Notionde4 mur:lesacteursjouentcommesilepublicn’étaitpaslà.L’adresseaupublicromptce4 murimaginairequiséparelepublicdesacteurs.)
On passe d’un récit à l’épisode revécu. La grande sœur prend le rôle de la maman.(Commentsignifiercechangementdetempssurscène?Par l’éclairage?Parunchangementdecostumeoud’accessoire?De tondevoix?Par labande-son?Engrandissantphysiquement lagrandesœur(montersurunechaise?deséchasses?Uneéchelle?)
Jouerlepassagedurécitàl’action.
Le changement est indiqué par une didascalie externe au texte des personnages, la premièredidascalieexternedelapièce(«Gretelaimelerôledelamèrequiparledelafaim.Elleymetunegrande intensité »).(Les mots «didascalie interne » = dans le texte du personnage, «didascalieexterne»=horstextedupersonnage.)
Lespersonnagesqui s’exprimaient jusque-là à l’imparfait et aupassé composé (le récit) avecuneutilisation intéressante de l’imparfait comme temps de l’immobilité, passent au présent (l’actionrejouée).
Lesdeuxdernièresrépliquesreviennentàuntempsdupassé:retouraurécit,éloignédansletempsdecequis’estpassé.(Dès leCM1, peut évidemment être exploité en conjugaison : valeur des temps. La relation entreprésentetpassécomposé.Imparfait:actionquiaunecertainedurée.)
Lacomplicitéentre lesenfantsestditepar lesdeuxdernières répliques.Le thèmedusecretentreenfants face aux parents, est un thème intéressant à exploiter. Le secret pour défendre son petitfrère,sagrandesœur.
Exploitation
On peut travailler sur ce passage du récit à l’action. Écrire un récit et brusquement être conteur,revivrel’actionaulieudelaraconter(êtreacteur),puisfinirànouveausurlerécit.Unpeucompliqué,mais c’est toute la différence entre « romanesque » et « dramatique ». Le moyen de fairecomprendreconcrètementladifférencedesgenres.
ScèneX.LeretouràlamaisonLamiseenscèneCommentmontrerquelesenfantsontbeaucoupgrossi?(Trucageavecdesballonsqu’ongonfle?Autre?).Jouez la scène des retrouvailles avec la maman sachant que la maman n’est pas en scène, maisseulement«racontée»parGretel.
LapièceaétécrééeauQuébecparlacompagnieLeCarrouselen2013dansunemiseenscènedeGervais Gaudreault. Les photos du spectacle sont celles de Leif Norman. Les interprètes sontCatherineDajczmanouÉmilieLévesqueetJean-PhilipDebien.
«GreteletHansels’avèreêtreunepièceautextefort,àlanarrationactive,s’approchanttrèsprèsdel’universduconte,etauvisueldépouilléetévocateur,parlantdirectementàl’enfantdelatroublante(mais aussi profonde et tendre) réalité que peut provoquer la fratrie. » David Lefèvre(montheatre.qc.ca)
Quelssontvospeintres,plasticiens/desœuvresplastiques,tableauxpréférés?Je dirais l’art contemporain, l’art brut et les dessins d’enfants pour l’immense désir de saisir et decomprendrelemonde.
d)Travailpluridisciplinaireencycle3Marionnette et théâtre d’objetsChaque élève peut avoir son carnet de théâtre où noter sesrecherchespersonnelles:dessins,citations,paroles.Cecarnetestunoutilpournotersesattentes,sesacquisitions,sesinterrogations,sesrecherches,lescomptesrendusdesséancesdetravail,etc.
Favoriser le travailengroupeetnon lespassagesensolitaire.Travaileffectuésuruntempscourt,avec un objectif raisonnable et précis sur une série de répliques par exemple. Chaque groupeprésente ensuite ses propositions, on en discute, on mélange, on aboutit à la proposition qu’onretiendra.Utilegarde-fouàdesdérivespsychodramatiques.
Préciserlesrèglespourles«spectateurs» :Lesilencependant le jeu.Pasdemoqueriesnidecommentairesintempestifs.Retourscritiquesbienveillants.Parlerd’aborddecequiestbien.Nepasforcerunindividuouungroupeàjouer.
Construirelesappuisdejeu: jouerc’estfaire,c’estdonneràvoir,c’estdevenirautre,c’estcréerune ambiance, c’est adresser, c’est prendre en compte les contraintes (texte, esthétique…), c’ests’appuyersurlespartenairesetlepublic...
Improviser :onnes’improvisepas improvisateur. Il fautsavoir induirepar l’iconographie, l’espace,l’objet,l’étatémotionnel,lestyledejeu,lespossibilitésdechaquesituation.
Idempourdirigerlejeuàpartird’untexte.
Laréalisationfinalepubliquepermetde:dynamiserlegroupeparleprojet,acquérir ladisciplinenécessaire,valoriserletravailaccompli.Ses limites : peut « écraser » le groupe au nom du projet, exclure des individus, susciterl’autoritarismedel’animateur,secontenterderecettes«efficaces».
Lepartenariat :quanduncomédien intervient, ilestendialogueavec leprofesseurpourdéfinir leprojet, et le conduire ensemble. L’artiste se fait pédagogue et le professeur va sur le terrain del’artiste(précisionsculturelles,linguistiquesetautres).Leprofesseurn’estpaslàquepour«faireladiscipline»ouleporteurdechaises…
A.Étudepluridisciplinairedelapièce
a)FrançaisVocabulaire:étudedemots(éditeur,auteur(e),autrice, tous lesmotsdesmétiersduthéâtreetdulivre.)Lecture:duconteoriginalparplusieursélèves.Enregistrementdecertainspassages.Lecturedelapièceàvoixhautepardifférentscouplesd’élèves.Réaliserunenregistrementquimêleraitdialoguesdelapièceetpassagesduconte.
Rédaction:outrelestravauxécritssuggérésdanslescommentairesdesscènes,onpeutdemanderà chaque élève de trouver dans le texte dix mots qui, d’après lui, parlent de l’enfance et/ou de lafratrie.Chacunpourraécrireuntexteàpartirdecesdixmots.
Notions littéraires : Il est important que les élèves aient des notions comme « récit » « théâtre »«dialogue»,«monologue»,«didascalie» lettre,conte,etc.demanièreàchoisir le typedetextequ’ilssouhaitentécrire.
d)ThéâtreVoir les exercices suggérés à propos de chaque scène. On peut aussi imaginer un spectacle demarionnettesoud’ombreschinoises,ouencoreunevidéoàpartirdecetexte.