Top Banner

of 231

Grammaire Wolof

Oct 14, 2015

Download

Documents

Talibe

Diagne
Welcome message from author
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
  • PATH DIAGNE

    GRAMMAIREDE

    WOLOF MODERNE

    PRSENCE AFRICAINE

  • GRAMMAIRE

    DE WOLOF MODERNE

  • PATH DIAGNE

    GRAMMAIREDE

    WOLOF MODERNE

    25 bis, rue des colesPARIS Ve

  • 1971, Prsence Africaine

  • En mmoire ma mre,

    Rokhaya Tafsir Oumar Sall.

  • Bppub lakk rafet naBuy tudd ci jaam ngor la Buy leeral ci nit xel ma

    Serifi MUUSA KA

    Toute langue est bellequi sait de l'hommedire les vertus et la science.

    MOUSSA KA.

  • 1 VOGT, Diffusion of langage. Voir aussi : U. WEINREITH G. MOUNIN, Les problmesthoriques de la Traduction, A. MARTINET.

    INTRODUCTION

    L'analyse qui fait l'objet de cet ouvrage porte sur le wolofcontemporain tel qu'il peut tre saisi dans son unit.

    Les perspectives qui sont choisies ne nient videmment, nin'excluent, l'existence de phnomnes de diffrenciation qui ontaffect ou continuent de peser sur l'volution de cette langue devenueaujourd'hui le moyen de communication de la grande majorit deshabitants du Sngal.

    Le monde culturel dfini par le wolof dborde le cadre d'uneethnie. La langue a pris racine partir de la rgion du Lf, ancienneprovince du Tekrour, puis du Wlo. La fondation et l'expansion auXIVe sicle, de l'empire du Diollof lui ont servi trs tt de support.Elle a de ce fait reu des apports divers du ct du Pular et du Sererdont on la rapproche traditionnellement. Par rapport au Mandinguenon plus l'influence n'a pas t ngligeable. La prsence islamiquetrs ancienne y a laiss des traces profondes. Les ralits vhiculespar l'essort des cultures urbaines et techniciennes n'ont pas manqude susciter un renouvellement profond de son lexique et d'y dposerquantits de vocables portugais, anglais et franais.

    En dpit de la diversit de ces sources le wolof comme substratlinguistique a rinterprt, naturalis et assimil tous ces apportsd'ordre essentiellement smantique partir de ses propres donnesphonologiques. L'influence externe n'a pas t de ce fait destructivedu systme pour parler comme Vogt1 1 du moins aussi loin qu'onpuisse en juger.

    Les particularismes qui s'inscrivent dans les accents locaux, duSaloum, du Wlo, du Djollof ou du Kayor ne se dmarquent que trspeu les uns par rapport aux autres.Ils attestent certes des nuances.

  • 12 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    1 Cf. P. DIAGNE, Communications sur classes lexicales du walaf . Phonologie duwalaf , in Colloques WALS, 1964-1965.

    2 Madiakhat Kala Grand rudit de la littrature arabe, a jou un rle politiqueimportant dans l'tat du Kayor sous le rgne de Lat Dior. Il est le rdacteur des principauxtextes diplomatiques qui ont marqu les relations entre ce Damel et les autorits politiquesafricaines ou europennes de son poque.

    3 Ch. A. Bamba, homme politique et rformateur musulman. Son uvre abondante a faitl'objet d'une premire recension par MARTY in Islam au Sngal, Paris, 1936.

    4 Moussa Ka, contemporain et compagnon de A. Bamba mort en 1966 ; cf. PrsenceAfricaine, n/ 61.

    5 Hadi Tour, lettr tidiane, auteur de nombre de recueils potiques. Possde une trsgrande culture islamique.

    Quelques vocables sont propres certains terroirs prcis. Nombre dephnomnes de correspondances ou de variantes facultatives s'ymanifestent exceptionnellement. Ces faits ne vont jamais jusqu'entraner une absence de comprhension. Le parler Lebou quiconstitue peut-tre le fond originel du wolof, dfinit certainementici, la seule variante nettement diffrencie. Dans l'ensemble nousavons dj eu l'occasion de soulever ces problmes 1.

    L'unit de la langue s'impose surtout quand on considre lephnomne littraire auquel il a donn naissance et partir duquelnous tentons de le saisir.

    Sur ce plan, une littrature extrmement abondante existe. Elleaccumule depuis quelques deux sicles au moins des oeuvres qui noussont parvenues, plus ou moins intactes. L'effort de renouvellementdont cette activit cratrice tmoigne, a pris partir de la premiremoiti du XIXe sicle, une ampleur rare. Il est alors domin par leJuriconsulte du Ndiambour, Madiakhat Kala 2.

    L'ancien Cadi du Kayor exgte et traducteur heureux d'ungrand nombre de textes de la littrature arabe, a laiss entre autresune version wolof du Koran.Toute une pliade d'crivains, viendront sa suite, ajouter leurapport pour difier avec le support de la graphie arabe une littraturequi devait par la suite tre jalonne par quelques grands noms :Amadou Bamba 3 rformateur et fondateur du Mouridisme familierde Madiakhat Kala crira une partie de son oeuvre en wolof. MoussaKa 4 peut-tre le plus connu des potes sngalais et auteur duclbre Barsh a subi la mme influence. Hadi Tour 5, Dm

  • INTRODUCTION 13

    1 Dm Tour, traducteur fcond d'un grand nombre de textes islamiques en wolof. Il aaussi publi quelques essais sur les mmes thmes.

    2 A. Seck, lettr, de formation arabe. Seck qui est n Saint-Louis avait aussi reu unesolide culture franaise. Esprit trs original il a surtout dvelopp dans la langue unelittrature polmique et amoureuse fortement marque par l'influence de la posie rotiqueet bachique arabe.

    3 Baye Rab Gueye, Lamine Diakhat lui a consacr une excellente tude dans PrsenceAfricaine, n/ 5.

    4 Meissa Df, jeune pote disparu trs tt, l'un des crivains les plus fconds de la jeunegnration traditionniste. Il est surtout connu comme producteur radiophonique.

    5 Abb Ndiaye, traducteur comme Mgr Kobs de textes vanglistes. Il continue unetradition laquelle les prtres de Ngazobil se sont longtemps illustrs.

    6 0. Sow, poete Saint-Louisien.7 Abb BOILAT Grammaire de la langue woloffe.8 Birago DIOP, auteur des Contes d'Amadou Coumba.9 L. S. SENGHOR, cf. Liberts 1, Seuil.10 C. Anta DIOP, Nations Ngres et cultures.11 Dont : Majmout Diop, traducteur du Capital de K. MARX. La version wolof que M.

    Diop fournit ici est excellente dans la mesure o elle s'inspire surtout d'un souci constantde transposer le plus fidlement possible le contenu originel du texte, tout en vitant uneexcessive littralit .

    Tour 1, A. Seck 2 sont aussi parmi les crivains les plusremarquables de cette gnration qu'on pourrait dire traditionniste.Plus rcemment est apparue dans la mme ligne toute une litedont M. Baye Rab Gueye 3, Meissa Df 4, Abb Ndiaye 5, OusmaneSow 6 sont les figures dominantes.

    La contribution des collecteurs de traditions n'aura pas non plust ngligeable, dans la fixation et le dveloppement de la langue etde la littrature wolof.

    L'Abb Boilat 7 en particulier proposait vers 1856 un recueil depomes wolof transcrits et traduits en franais.

    Si Birago Diop 8 dont l'uvre considrable s'enracine siprofondment dans la littrature orale wolof n'a que trs peucontribu ce mouvement, le pote L. S. Senghor 9 mieux inspir encela jouera par contre un rle non ngligeable par ses transcriptionsde textes, dans la prsentation et la fixation de cette littrature.

    Mais, c'est surtout C. Anta 10 et quelques intellectuels 11 plusjeunes, qui vont progressivement jeter ici avec l'aprs-guerre les basesdu renouvellement linguistique et littraire. Ils l'ont fait par destravaux d'adaptation qui visaient rendre la langue disponible laModernit. C'est leurs textes et leurs oeuvres de traductions qui ont

  • 14 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    1 Y. BARBOT, Description of Guinea, 1745.2 Astley THOMAS, Voyages and Travels, vol. II, 1745.3 Mrs KILHAM, Tare Waloof, First Lessons in jaloff, African Lessons, 1823, Tottenham.4 J. DARD, Dictionnaire franais-woloof, Dakar, 1825. Grammaire Woloffe, Paris, 1826.5 Baron ROGER, Recherches philosophiques sur la langue Woloffe, 1829.6 Mgr KOBES, Principes de la langue woloffe, Dakar, 1856.7 Abb BOILAT, Grammaire de la langue Woloffe, Paris, 1856.

    contribu dgager un wolof moderne susceptible de serviraujourd'hui de support une culture scientifique et laque.

    Les textes de rfrences de notre analyse portent principalementsur cette contribution. La traduction que nous donnons de notrepropre travail n'en constitue de ce fait qu'un exemple propos titred'illustration.

    Ce travail bnficie par ailleurs titre de documentation dudpouillement d'une abondante bibliographie portant sur desanalyses de la langue elle-mme.

    Peu de langues ngro-africaines ont bnfici d'tudes ditesaussi nombreuses et aussi anciennes que le wolof. On ne dnombrepas ici moins de cent-cinquante titres d'ouvrages ou d'articles.

    Ds 1732 on possde quelque lments recueillis et prsentspar le voyageur Y. Barbot 1. Son compatriote Astley Thomas 2 endonne quelques annes plus tard une brve analyse. Mais c'est MrsKiiham 3 qu'on devra vers 1820 la premire approche srieuseconsacre la question. Elle publie en 1820 un Tare Waloof suivi en1823 d'une uvre sur la grammaire de la langue. L'intrt de larecherche rside ici, dans des proccupations vanglistes. Jean Dard4 naufrag de la mduse, instituteur lac et libral, s'attaquera parcontre en 1823 l'analyse de l'idiome sngalais pour des raisonsd'efficience purement pdagogique. Il estimait que l'enseignement lemieux adapt devait reposer sur la langue maternelle. Ouvrant lavoie par son travail au Baron Roger 5 et Mgr Kobes 6 entre autres,il publie en franais une grammaire waloffe fort intressante pour sonpoque.

    En 1858 lorsque l'Abb Boilat 7 publie lui aussi sa grammaire dela langue Woloffe les ralits de l'idiome sngalais sont trssrieusement explores. Sur le plan des faits, la documentationaccumule est norme. L'clairage fourni laisse toutefois quelqueszones d'ombre. Il atteste surtout des tendances linguistiques dusicle.

  • INTRODUCTION 15

    1 L. HAMBURGER, Le waloof et les parlers bantous in Cercle de linguistique deParis, 1912.

    2 M. DELAFOSSE, Les classes nominales en woloof in FertSchift Meinof, Hambourg,1927.

    3 L. SENGHOR, Dialectique du nom verbe en wolofe . Classes nominales enwolofe et les substantifs initiale nasale , J. S. African, 1943. L'article conjonctif ,J. S. African, 1947.

    4 C. Anta. DIOP, tude linguistique , Prsence Africaine, 1948. Nations Ngres, Prsence Africaine, 1956.

    5 David P. GAMBLE, The woloof of Senegambia , Ethn Survey of Africa, 1957.6 Ida C. WARD, A Short phonetic Study of wolof , Africa, 1939.7 Phonologie du walaf, Sorbonne, 1960.

    Syntagme nominal du walaf, 1964-65.

    De fait, l'effort accompli a davantage t orient vers latraduction des ralits du wolof et leur ajustement aux catgories dufranais, ou du latin, selon la formation des auteurs, qu' unedescription du systme lui-mme. En dpit de ces dfauts deperspectives, ces travaux serviront cependant de point de repre auxnombreux chercheurs qui par la suite opreront sur le terrain.

    En pratique aucune tude publie depuis lors et quelle que ftsa qualit n'a notre avis chapp cette erreur de mthode. Lestravaux les plus remarquables qui aient t commis sur le sujet parL. Hamburger 1, M. Delafosse 2, L. Senghor 3, C. Anta Diop 4 etmme ceux de D. Gamble 5 ou de Miss Ward 6 demeurent sousl'emprise de la Grammaire traditionnelle. Elles ont continu habiller les ralits de la langue travers les catgories du franaisou de l'anglais.

    Une analyse du wolof en termes de linguistique modernes'imposait de ce fait. Les recherches universitaires que nous avonsamorces sous la direction de A. Martinet 7 ds 1961 s'inscriventdans cette perspective.

    Elles donnent leur substance cet ouvrage. Dans l'ensemble onretrouvera en cours d'analyse les prsupposs mthologiques qui sontsous-jacents notre dmarche. Celle-ci pour l'essentiel procde lamise en vidence, la dfinition et au classement des entits de toutordre, identifies dans la langue : phonmes, monmes et syntagmesassurant en tant que formes, des fonctions linguistiques prcisesdans le cadre du systme wolof.

  • 16 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    C'est dans cette perspective que nous considronssuccessivement :

    la systmatique des phonmes ; la systmatique des monmes et syntagmes caractristiques. la systmatique des constituants du discours.

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE

    SYSTMATIQUE DES PHONEMES

  • 1 Ne sont voqus que les phonmes qui peuvent poser un problme au lecteurfrancophone.

    2 fr. : franais.3 tr. : transcription traditionnelle.

    SYMBOLES GRAPHIQUES 1

    Voyelles :

    ii : voyelle longue, tiis : inquitudeuu : voyelle longue, kuur : pilono : voyelle longue, gor : hommeaa : voyelle longue, faar : cte : voyelle brve et ferme, wr : bien portant (fr. 2 t) o : voyelle brve et ferme, jog : se lever (tr. 3 diog)e : voyelle brve et ouverte, set : propre (fr. phnomne) : voyelle antrieure brve sans quivalent en franais :

    wlaf, wne : montrer : voyelle brve, kr : maison (fr. : feu !)

    Consonnes :

    c : car : branche (tr. thi dans Thiam) caam : Thiam

    j : jaay : vendre (tr. dj ou di)x : xar : mouton (tr. Kh ou h)w : wlf (tr. oualaf !)y : yar : duquer (tr. ill travailler) : aan : demander (fr. gn dans gagner) : ja : Dieng ar : rugir

  • 20 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    1 Parler de Hauteville, A. MARTINET, Paris, 1936.

    Cette analyse phonologique procde des principes exposs dansle Parler de Hauteville 1. Les phonmes, comme entits phoniquesindivisibles, y sont dfinis partir des contrastes de substances quiconnotent des distinctions de sens.

    A. SYSTME CONSONANTIQUE

    a) INVENTAIRE DES CONSONNES ORALES ET NASALES.

    p l'identification se fera par rapprochement avec b et mp/b paq : coiffure de jeune fille baq : terre humidep/m matt : bois de chauffage patt : borgne

    up : fermer um : porter malchance

    p est une consonne bilabiale, orale et sourde. Elle se ralise partir du contact des lvres. Elle peut tre implosive ouexplosive.

    b identification par opposition p et m :p/b cf. ci-dessusp/m bokk : possder ensemble mokk : tre pulvris

    lam : bracelet lap : se noyeramal : trouver quelque chose abal : prterpour quelqu'un

    b a un mme point d'articulation que p. C'est une consonne sonoreet orale. Elle est atteste toutes les positions et peut treimplosive ou explosive.

    m la consonne m se dfinit par opposition aux autres bilabiales dela langue b et p et aussi par rfrence n :m/n matt : bois de chauffage natt : mesurer

    anal : ramasser des ordures amal ! : obtenir quelquepour quelqu'un chose pour quelqu'ungm : croire gn : tre meilleur

    La consonne bilabiale m partage avec p et b le mme pointd'articulation. Elle est caractrise par la nasalit l'air est expirpar le nez. Elle peut tre sourde ou sonore selon le contexte phoniqued'ensemble. On la retrouve toutes les positions.

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 21

    f consonne labiodentale sourde. Peut se dfinir par opposition p :

    p/f fac : soigner pac : soinsuuf : sable suup : teindredaf : souder dap : rejoindre

    Pour raliser la consonne f, on place la lvre infrieure sous lesdents. Consonne sourde et orale, f est sur ce point d'articulation leseul exemple manifest par la langue. t Son identification sera faite par opposition aux units

    phoniques dont elle partage le mme point d'articulation d et n :t/d tef : chevreau def : fairet/n topp : suivre nopp : oreille

    wt : traner wn : montrerwnal : montrer quelque chose ( quelqu'un de la part de quelqu'un d'autre)wtal : traner (pour quelqu'un)

    t est une consonne occlusive sourde et orale. Apicovelaire, elles'articule en plaant le bout de la langue au niveau des alvoles.

    d Consonne occlusive rapprocher de n autre lment d'une sriequi compte par ailleurs la consonne t dj tudie :

    n/d nbb : cacher dbb : pillerfad : ranger fan : o ?

    L'opposition d/c atteste une diffrence de srie. Ceci ressort desexemples qui suivent :d/c cgg : grappe dgg : pitiner

    dac : toucher, entrer en dad : user par frottement contact avec

    L'occlusive d est une sonore orale. Elle partage avec t un mmepoint d'articulation.

    Mais la production de l'unit phonique d requiert une vibrationdes cordes vocales.

    n est une occlusive dont l'identification a t amorce avec l'tudedes lments t et d. Il s'agit d'apicovelaires dans les trois cas.La nasale n se ralise en plaant la pointe de la langue la

    limite intrieure des alvoles ; ceci implique comme propos de ml'expiration de l'air par les fosses nasales. n/ donne du point de vue articulatoire une diffrence dans la

  • 22 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    position de la langue.L'individualisation de chacune de ces formes est nettement

    tablie partir des variations de sens qu'on note ci-dessous :n/ nar : mentir ar : enduire

    wn : montrer w : tordre

    c est une occlusive sourde et orale. Elle appartient une srie detrois lments dont j et . Leur originalit articulatoire consiste bloquer la cavit buccale en appliquant le dos mdian de lalangue sur le palais, d'o la dnomination d'occlusivesmdiopalatales.

    c s'oppose j par son absence de sonorit :c/j car : branche jar : se vendre bienet par son oralit d'o :c/ car : branche ar : enduire

    j dfinit une occlusive mdiopalatale sonore par opposition c (cf.ci-dessus). Elle se dmarque par ailleurs de la nasale commeon le constate ci-dessous :

    j/ jam : piquer am : nourrituredaj : atteindre, toucher da : caracolerxaajoo : se partager xaaoo : se briser la tte

    mutuellement

    La ralisation de j requiert la fois le placement de la partiemdiane de la langue sur le palais et la vibration des cordes vocales. L'identification de comme occlusive nasale a t faite grce aux

    rapprochements oprs propos des lments de la mme sriej et c.Par ailleurs on a dj marqu le dpart entre le phonme qu'il

    reprsente et la consonne n.On peut carter une dernire possibilit de confusion en notant

    l'opposition qui ressort du couple / :n/ ar : rugir ar : enduire

    da : tendu da : caracolerdaal : tendre, rendre tendu daal : caracoler

    k est une occlusive sourde et orale. Comme g et il introduit une autre srie. Le mcanisme articulatoire mis en jeu ici,consiste pour l'essentiel ramener la langue de sorte que lapartie postrieure de celle-ci entre en troit contact avec

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 23

    l'extrmit du palais. L'avant de la cavit buccale dgag, lalangue se masse vers l'intrieur. En expirant, on obtient un typed'occlusives dites dorsopalatales.L'identification de k s'opre partir des oppositions qui

    suivent :k/g kan : qui ? gan : htek/ kar : guetter ar : rugir

    dak : serviteur da : tenduPar rapport la srie prcdente, on peut dgager l'individualit

    de k en l'opposant l'occlusive sourde c :k/c kar : guetter car : branche

    dok : couper doc : pierre

    g L'identification de k permet de considrer g comme l'occlusivedorsopalatale sonore de la srie. La distinction g/ rvle lecaractre oral de la consonne g:

    gabb : piocher abb : tenir bout de brasda : tendu dag : serviteur

    est une dorsopalatale nasale. Ceci ressort de l'opposition /g.Cette occlusive se ralise en ajustant le mcanismearticulatoire tel qu'il a t dit propos de k. Elle prsentetoutefois la particularit d'astreindre le sujet expirer l'air parle nez tout en produisant un fort voisement des cordes vocales.A ct des oppositions : /g /k /

    il y a lieu de considrer les situations mises jour propos de lapaire /x :/x ar : rugir xar : mouton

    dan : tendu dax : beurrex rvle le point d'articulation extrme mis en uvre par le

    systme phonologique. Cette consonne met en action luetteet voile du palais. Leur rapprochement permet d'obtenir unvoisement trs lger au passage de l'air. x est une fricativesourde et orale.L'identification de x commence avec le couple /x peut tre

    complte grce aux exemples qui suivent :x/k xar : mouton kar : guetter

    lax : fan lak : tranche mdiane de poissonx/g xor : caillou gor : homme libre

    dox : marcher dog : couper

  • 24 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    s ramne un point d'articulation qui a pour particularit demettre en contact les incisives suprieures et infrieures. Il seforme un interstice troit. On place le rebord de la partielatrale correspondante du bout de la langue au niveau de cetinterstice. L'troitesse de celui-ci provoque au passage de l'air unsifflement assez aigu.Le phonme est identifi par rapprochement avec l'apicovlaire

    sourde t :s/t siit : couler, suinter tiit : avoir peur

    tiis : inquitude tiit : peurfasu : se nouer fatu : s'abriter, s'enfermer chez soi

    et la labiodentale f :s/f saf : tre piquant xaf : coudre deux bandes d'toffe

    tase : se coincer tafu : s'aplatir contre une paroi

    s qui est une spirante sourde, est trs sifflante.l Sa ralisation s'opre par le contact de l'extrme pointe latrale

    de la langue et de la partie prpalatale. Comme explosive, elleest produite par un rapide dcollement de la pointe de la langueaccompagn de vibrations des cordes vocales. Implosive, ellencessite un mouvement inverse : un rabattement bref et uniquede la pointe latrale de la langue sur la partie prpalatale.

    l est une latrale non nasale : n/ll/n nal : presser lal: tendre

    fan : o fal : lirel/r fal : lire far : amant

    laf : bande d'toffe raf : clignoter, bouger de faonsubreptice

    l/t lal : lit tal : avoir le tempsfal : lire fat : ranger

    l/d laaw : prendre dans daaw : anne dernireun filetfal : lire fad : abriter, ranger

    La consonne 1 prsente des ralisations sonores ou sourdes selonqu'elle est explosive ou implosive.

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 25

    r Il faut relever le rebord de la langue vers le palais tout eninflchissant celle-ci lgrement en son centre. Cette partielatrale recourbe entre en contact avec le palais. L'air, ensortant, lui imprime un mouvement de vibration d'o rsulteprcisment la vibrante r. r est un phonme oral :

    r/n rax : mlanger nax: tromperfar : effacer fan : o ?

    c'est aussi un phonme sourd :r/d raf : clignoter daf : souder un trou

    dar : corch, us par dad : tailler, polir frottement

    w Ce phonme se ralise par arrondissement et rapprochement deslvres. On imprime la langue un lger retrait vers l'intrieurtout en relevant la partie mdiane de celle-ci. Le dplacementd'air dont rsulte le son s'accompagne de la vibration des cordesvocales. L'identit du mcanisme d'articulation de w et de lavoyelle u n'est pas parfaite. L'arrondissement des lvres est plusaccentu pour u.

    w est attest toutes les positions. L'opposition w/f le prouve.w/f wal : couler fal : lire

    law : s'tendre (plante laf : bande d'toffegrimpante)siiwal : publier siifal : accaparer quelque chose

    pour quelqu'unouw/b wax : parler bax : bouillir

    daw : courir dab : rejoindreet aussiw/p wl : souffler pl: lection

    daw : courir dap : rejoindre

    y l'identification de cette unit phonique sera envisage dans lecadre des oppositions :

    y/j yf : choses jf : fait, acte fay : abandonner le faj : soignerdomicile conjugal

    y/l yf : choses lf : chosewy : chanter wl : moudre

  • 26 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    y/ wy : chanter wa : tordreyaw : toi aw : coudre

    Lorsqu'on ralise le phonme y, on ramne la langue versl'intrieur de la cavit buccale, la pointe lgrement tourne vers lebas. La partie mdiane de la langue s'lve vers le palais. Les lvressont tires et non arrondies. Le son mis grce au passage de l'air travers l'troite ouverture dlimite par la langue rapproche dupalais s'accompagne gnralement de vibrations des cordes vocales.

    Le phonme y dfinit une consonne.Ainsi w et y sont des fricatives orales et sonores. On les

    rencontre toutes les positions.Physiologiquement, elles ncessitent la mise en uvre d'un

    mcanisme articulatoire rappelant sur bien des points ceux que l'onconnat respectivement pour u et i. La diffrence essentiellersiderait sur le fait que, comme units consonantiques, ellesrequirent des ouvertures plus troites pour le passage de l'air et unedformation moins accentue des lvres.

    b) INVENTAIRE DES CONSONNES NASALISES.

    Le systme consonantique wolof possde un certain nombred'lments rsultant de la nasalisation d'units phoniquesfondamentales.

    Ce processus de nasalisation est assez gnral. Il affecte lamajeure partie des sries connues.

    Du point de vue de la ralisation, une consonne fondamentalenasalise conserve son point d'articulation initiale. La nouveautrsulte de l'utilisation des fosses nasales pour expirer l'air comme propos d'une consonne nasale simple. L'analyse du phnomne rvleque la transformation s'effectue comme par combinaisonentre la consonne fondamentale orale et la nasale de mme srie.Thoriquement les consonnes nasalises sont considres commephonmes uniques.

    L'identification des consonnes nasalises se fera parcommutation. On comparera chacune d'entre elles avec la nasalesimple et la consonne fondamentale correspondante.

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 27

    mp bilabiale, se dfinit partir d'oppositions telles que :mp/p mpar : espce de cheval par : alli

    smp : planter sap : chanter (coq)mp/m mpar : varit de cheval mar : avoir soif

    xamp : mordre pleines xam : savoir dents

    mb autre bilabiale, constitue un phonme susceptible d'tre mis envidence sur la base de distinctions telles que :

    mb/b mbaal : filet baal : pardonnertmb : flotter tb : sauter

    m/mb mbay : diminutif de Babacar may : donnerxamb : avari xam : savoir

    nt consonne apicovelaire est identifie par des oppositions tellesque :

    nt/t ntng : sorte de puits tng : femelle d'animalsant : remercier sat : battre quelqu'un

    plusieursnt/n ndab : rcipient dab : rattraper

    ban : boue bant : baton

    nd apicovelaire est identifiable grce aux rapprochements :nd/d ndaw : envoy naw : souffle

    and : sorte de fourneau an : enlever des orduresnd/n Ndar : Saint-Louis nar : part

    an : enlever (ordures) and : fourneau en argile

    nc consonne mdiopalatale, est identifie grce des oppositionstelles que :

    c/c xac : chien xac : corcec/ sac : btir (une ville) sa : faire preuve d'audace

    excessive, manque de gne l'initiale l'opposition c et c n'est plus pertinente :

    car ou car : branche

    j consonne mdiopalatale peut tre identifie grce auxoppositions :nj/j njl : aube jl : prendre

    doj : boule de couscous doj : pierrej/ jaq : canari aq : sueur

  • 28 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    k cette consonne dorsopalatale doit tre dfinie par opposition k et :

    k/k tak : se poser tak : piedk/ lak : refuser la : s'exiler plus ou moins

    dfinitivement

    x avec cette consonne, la liste des nasalises est close. Il s'agitd'une vlaire. Elle partage avec x un mme point d'articulationtout en demeurant distincte de cette consonne :

    x/x tax : calebasse tax : puisersaxal : faire pousser saxal : brisures de mil

    Note : On reviendra plus loin sur le phonme x et ses composs.Notons pour le moment que l'analyse du complexe x amne traiterdans le contexte de la nasalisation la vlaire fondamentale x commeune occlusive dont la ralisation implique fermeture, au niveau duvoile du palais.

    c) LA GMINATION.

    Le phnomne traduit l'utilisation de consonnes fondamentalesredoubles comme entit phonique distinctive.

    Seules trois des 19 consonnes fondamentales du wolof nemanifestent pas de formes gmines.

    Il s'agit de :f / r / et s /

    On parvient identifier le fait de gmination par commutation l'intervocalique et la finale. Les gmines sont mises en videncepar opposition la consonne fondamentale simple.

    Ainsi arrive-t-on faire l'inventaire :

    des bilabiales p, b, m gmines :p/pp sop : tourdi sopp : trouver gentilb/nn nb : pourri nbb : cacher

    nbl : pourrir nbbl : cacher pour quelqu'unm/mm gm : croire gmm : fermer les yeux

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 29

    des picoalvolaires t, d, n gmines :t/tt fat : ranger fatt : boucher

    fetal : fusil fettal : faire claterd/dd fad : ranger fadd : abattren/nn wn : montrer wnn : avaler

    des mdiopalatales c, j, n gmines :c/cc tac : soigner facc : claterj/jj xaj : chien xajj : sparer

    xajal: faire de la place xajjal : frayer un cheminquelqu'un quelqu'un

    n/nn w : tordre w : compter

    des dorsopalates k, g et n gmines :k/kk tak : se poser takk : s'enflammerg/gg mag: grand magg: grandir

    dagu: adopter une atti- dagguu : pourboiretude de serviteur vis--visde quelqu'un

    / da : tendu da : clairement dter-minant dit intensif

    la dorsovlaire x se ralise en situation de gmination commeocclusive avec fermeture de la cavit buccale par application du dosde la langue sur la partie vlaire :x/q tax : calebasse taq : se tcher

    jxi : tre sur le point de jeqi : remuer s'puiser

    la latrale l gmine :wl : piler wll : secourstali : talus talli : s'tendre de tout son long

    les consonnes fricatives w et y connaissent des situations degminations, c'est ce qui ressort des exemples ci-dessous :coy : varit d'oiseau ; coyy : rouge carlate ; noyyi : respirersawu : urinoir ; sawwu : EstJaw ; Diaw : nom de personne ; jaww : atmosphre

  • 30 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    REMARQUE :

    1) Distribution complmentaire. La consonne transcrite xcomporte deux ralisations possibles. Dans le cas o elle est mise enuvre comme consonne fondamentale simple, elle constitue unefricative :

    taax : btiment

    Dans le cadre de la nasalisation et de la gmination, elle seralise comme une occlusive :

    taq : se tchertax : puiser

    Mais il s'agit du mme phnomne dans tous les cas. Ladiffrence de ralisation est phonologiquement dtermine par desvariations de contextes.

    2) L'opposition sourde/sonore n'est pas pertinente lorsqu'il s'agitde phonmes simples la finale :

    p/b fab fap : prendret/d fat fad : rangerc/j fac faj : soignerk/g tak tag : se poser

    Toutefois, lorsque les units qu'ils concernent entrent encombinaison, les phonmes sonores s'imposent l'exception du casrelatif au couple t/d o le phonme t s'impose :fap fab : prendre fabal : prendre pour quelqu'unfat fad : ranger fatal : ranger pour quelqu'unfac faj : soigner faji : aller soignerdek deg : pine degu ll : pine de brousse

    3) On a tendance supprimer dans le parler urbain les initialesnasalises telles que : mp, mb, nt, k, x, etc... On utilise leur placeles consonnes orales correspondantes, p, b, etc...

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 31

    TABLEAU RCAPITULATIF DU SYSTME CONSONANTIQUE.

    Bila

    bial

    es

    labi

    od

    siff

    lant

    e

    apic

    .

    md

    opal

    .

    dors

    opal

    .

    vela

    ire

    CO

    NSO

    NN

    E N

    ON

    OR

    ALE

    OCCLUSIVE ORALE .............................. pb

    tdrl

    cj

    kg x

    FRICATIVE ......................................... w f s y

    OCCLUSIVE NON ORALE ....................... m n

    PRENASALISES .................................. mpmb

    ntnd

    cj

    kg

    x

    B. SYSTME VOCALIQUE

    Dans l'ensemble trois types d'opposition constituent lefondement sur lequel repose le systme vocalique walaf. Ils relventde l'analyse de la substance phonique.

    a) Opposition relative aux dimensions de la cavit buccale. Ellepermet de distinguer entre :

    une cavit maxima dtermine par la position trs en retrait dela langue vers l'intrieur de la bouche et celle des lvresallonges vers l'avant,

    une cavit minima dans laquelle la pointe de la langue est plactrs prs des lvres qui, elles-mmes, restent fortement aplatiessur les gencives,

    une cavit moyenne o les lvres sont lgrement arrondies et lalangue quelque peu en retrait.

    b) En second lieu, une opposition d'aperture qui porte sur ledegr d'ouverture de la bouche.

  • 32 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    Tous ces deux types d'oppositions renvoient au mcanismearticulatoire et permettent de reprer :

    des voyelles arrondies ou non arrondies selon le contourimprim aux lvres,

    des voyelles antrieures ou postrieures selon que la pointe de lalangue est place prs des dents ou en retrait sur celles-ci,

    des voyelles de premier, second, troisime ou quatrime degr ;ceci par rapport l'arc, l'ouverture ncessaire la cavitbuccale pour la ralisation du phonme.

    c) Enfin, un dernier type d'opposition rsulte des variationsquantitatives connues et attestes par l'ensemble des phonmesvocaliques en dehors de quelques rares exceptions.

    En pratique ici, toutes les voyelles arrondies sont postrieureset de cavit maxima. Les voyelles non arrondies sont antrieures etpossdent des cavits minima ou moyennes.

    1 VOYELLES ARRONDIES POSTRIEURES DE CAVIT MAXIMA :

    1er degr : voyelles arrondies postrieures de type u et uu. Lapremire est brve, la seconde longue, d'o :u/uu tur : nom tuur : verser

    ku : quiconque kuu : celui-l, que voil

    La voyelle brve u peut encore tre dfinie partir del'opposition u/i :

    u/i tus : rien tis : clabousser

    La voyelle longue uu : partir de uu/ii :uu/ii muur : recouvrir miir : avoir des vertiges

    kuu : clui-l devant kii : celui-ci2e degr : voyelles arrondies et postrieures de type o et o. o est

    une brve o une longue ceci ressort de l'opposition :o/o boli : gosier boli : grand plat

    La voyelle brve arrondie et ferme o : on en prcise encore lescaractristiques, par rfrence au phonme i:

    o/i jog : se soulever jig : porter bonheur

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 33

    La voyelle longue arrondie et ferme o se dmarque par rapport uu et oo :

    o/uu suup : teindre l'indigo sop : plongero/oo toy : mou tooy : humide

    3e degr : voyelles postrieures et arrondies de type et o. Elless'opposent l'une l'autre comme une brve et une longue :o/oo wor : trahir woor : jenero et oo sont respectivement plus ouvertes que et o :

    gor : noble goor : s'affaisser

    La voyelle brve o se distingue d'autre part de e : o/e kor : trahison ker : ombre

    La voyelle longue oo de ee :oo/ee noor : saison sche neer : mal de mer

    4e degr : voyelle de type . Il s'agit du cas d'une voyellearrondie, postrieure, brve et d'aperture trs large. Elle est mise envidence par l'opposition /o :/o wl : souffler wol : piler

    fr : effacer far : amantjag : dent mal plante jg : tudierwl : souffler wal : coulerxamb : attiser un feu xmb : lieu de culte

    Note : C'est aussi la voyelle que l'on trouve dans wlaf.

    2/ VOYELLES NON ARRONDIES ANTRIEURES DE CAVIT MINIMA :

    1er degr : voyelles de type i et ii. Entre ces deux voyelles existeune opposition de longueur qui transparat quand on pose :i/ii nit : homme niit : clairer

    ki : lequel kii : celui-ci

    Comme voyelle brve i s'oppose e :i/e dikk : venir dkk : recueillir dans un

    rcipientgisi : aller voir gise : se concerter

  • 34 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    La voyelle longue i se dfinit partir de l'opposition : i/e ger : homme de caste giir : ligne, descendance

    2e degr : voyelles non arrondies et antrieures de type et el'opposition de longueur qu'elles rvlent permet de les distinguer :/e wr : tre guri wer : adosser

    Le phonme bref en se dmarque encore de e/e wt : fibre de coton wet : cte

    Le phonme long e de ee :e/ee wer : adosser weer : lune

    3e degr : il concerne des phonmes vocaliques de type e et ee.L'opposition de longueur qui permet de les distinguer apparat dansles exemples qui suivent :e/ee xer : berge, rivage xeer : pierre

    La voyelle brve e peut encore tre identifie quand on pose :e/ wer : ver de terre wr : tre gurie/a fer : s'vaporer far : amant

    La voyelle longue ee se dfinit encore par opposition aaee/aa xeer : pierre xaar : attendre

    4e degr : il groupe une voyelle longue aa et une brve a. Toutesles deux sont non arrondies, antrieures et de cavit minima :a/aa war : monter waar : tonner

    Le phonme long aa peut encore tre identifi grce l'opposition :aa/oo jaar : passer par joor : terrain sablonneux, mais

    aussi nom de personne

    L'identit du phonme vocalique bref a ressort de l'oppositionavec la voyelle brve et arrondie o, cf. ci-dessus et aussi del'opposition :a/ far : amant fr : effacer

    tkk : s'allumer takk : attacherjg : tudier jag : dent de travers

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 35

    3 VOYELLE NON ARRONDIE DE CAVIT MOYENNE :

    On recense dans cette rubrique la voyelle . Sa ralisationimplique le retrait de la langue vers l'intrieur et un nonarrondissement des lvres. Le type ne rvle aucune opposition delongueur.

    On le dfinit partir des oppositions qui suivent :/a gn : tre meilleur gan : hte

    gg : vent agg : arriver/aa fr : avoir une dysenterie faar : cte/ fr : avoir une dysenterie fr : effacer

    Note : le dialecte urbain sous l'influence du franais a tendance acclimater une variante longue de :

    br : tre en vacance br : beurre

    Tableau du systme vocalique traduit sur le diagramme deJones. On obtient le schma suivant :

    i ii u uu e oe ee o ooa aa

    Horizontalement le diagramme exprime pour un mme type dephonmes vocaliques, une opposition de longueur ii i :

    Pour deux types diffrents, il s'agit d'une opposition entrevoyelles arrondies et non arrondies i ii, u uu :

    Verticalement, l'opposition porte sur les variations d'aperture.Le degr de celle-ci va croissant ainsi en est-il si on considre lestypes i ii et a aa.

    Remarque : l'opposition o et uu n'est pas toujours pertinente la mdiane :

    suux sox : chairguux gox : absorber une forte gorge

    mais on relve :suup : teindre sop : plonger

    qui atteste que la distinction o : uu est encore essentielle dans lesystme.

  • 36 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    C. DFINITIONET CLASSEMENT DES PHONMES

    L'inventaire auquel il a t procd a permis d'identifierl'ensemble des phonmes du systme phonologique walaf. Nousallons procder ici leur mise en ordre.

    Les oppositions tablies entre les phonmes ont permis dedterminer respectivement l'ensemble des caractristiques, des traitspertinents qui spcifient la singularit de chacun. Ces donnes vonttre rcapitules travers deux tableaux.

    LES CONSONNES :

    p sourde p/b; bilabiale p/f ; non nasale p/mb sonore b/p ; bilabiale b/d; non nasale b/mf sourde f/b; labiodentale b/j ; non nasale f/mm bilabiale m/n, m/f ; nasale m/b, m/pd sonore d/t ; apicoalvolaire d/b, d/m ; non nasale d/nt sourde t/d ; apicoalvolaire t/p ; non nasale t/nn apicoalvolaire n/m ; nasale n/d, /n/tj mdiopalatale j/d ; sonore j/c ; non nasale j/c mdiopalatale c/t ; sourde c/j ; non nasale c/n mdiopalatale /n ; nasale /c /jk dorsopalatale c/k ; sourde k/g ; non nasale k/ng dorsopalatale g/j ; sonore g/k ; non nasale n/g dorsopalatale / ; nasale /k//gx velaire x/k ; non nasale x/r apicovelaire r/p ; vibrante r/l; orale r/nl apicovelaire l/b; latrale l/r ; orale l/ns interdentale s/f ; sifflante s/r ; orale s/nw bilabiale w/d ; sonore w/p ; non nasale w/my mdiopalatale y/l ; orale y/nmp bilabiale mp/nt ; sourde mb/mp ; nasale mp/p mb bilabiale mb/nd ; sourde mb/mp ; nasale mp/pnt apicoalvolaire nt/mp ; sourde nt/nd ; nasale nt/tnd apicoalvolaire nd/mb; sourde nd/nt; nasale nd/dc mdiopalatale c/nt; sourde c/j ; nasale c/cj mdiopalatale j/nd ; sourde j/c ; nasale j/jk dorsopalatale k/c ; sourde k/g ; nasale g/k g dorsopalatale g/nd ; sonore g/k ; nasale g/g x dorsovelaire x/nd ; sonore x/k ; nasale x/x

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 37

    LES VOYELLES :

    Rcapitulation et classement des voyelles selon leurs caractristiquesphonologiques :u : cavit maxima u/i ; arrondie a, , a ; postrieure o, , a ;

    brve u/uu.1er degr u/o.

    uu : cavit maxima uu/ii ; arrondie uu, o, oo ; postrieure aa, o, oo ;longue uu/u.

    1er degr uu/o.o : cavit maxima o/e ; arrondie u, , a ; postrieure u, o, a ;

    brve o/oo.2e degr o/u.

    : cavit maxima / ; arrondie uu, oo, ; postrieure uu, oo, ; brve /o.

    2e degr o/u.o : cavit maxima o/e ; arrondie u, o, ; postrieure u, o, ;

    brve o/oo.3e degr o/.

    oo : cavit maxima oo/ee ; arrondie uu, o, ; postrieure uu, o, ;longue o/oo.

    3e degr oo/o. : cavit maxima /a ; arrondie u, o, ; postrieure u, o, ;

    brve /a.4e degr /a.

    it: cavit minima i/u ; non arrondie e, e, a ; antrieure e, e, a ; brve i/ii.

    1er degr i/e.iit: cavit minima ii/uu ; non arrondi e, ee, aa ; antrieure e, ee, aa;

    brve ii/i.1er degr ii/e.

    e : cavit minima e/o ; non arrondie i, e, a ; antrieure i, e, a ; brve e/e.

    2e degr e/i.e : cavit minima e/o ; non arrondie ii, ee, aa ; antrieure ii, ee, aa;

    longue e/e.2e degr e/ii.

  • 38 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    e : cavit minima e/o ; non arrondie i, e, a ; antrieure ii, e, a ; brve e/ee.

    3e degr e/.ee : cavit minima ee/oo ; non arrondie ii, e, aa ; antrieure ii, ee,aa ;

    brve ee/e.3e degr ee/e.

    a : cavit minima a/ ; non arrondie i, e, e ; antrieure i, e, e ; brve a/aa.

    4e degr a/e.aa : cavit minima a/ ; non arrondie ii, e, ee ; antrieure ii, e, ee ;

    longue aa/a.4e degr /ee.

    : cavit moyenne /e ; non arrondie e, e ; brve /aa.2e degr /a.

    D. DISTRIBUTION DES PHONMES

    Les phonmes peuvent occuper au sein des signes une positioninitiale, mdiane ou finale. En maintenant le principe de ladistinction entre phonmes vocaliques et consonnes, on peutconsidrer successivement la distribution des voyelles et celles desconsonnes.

    1) DISTRIBUTION DES PHONMES VOCALIQUES :

    1/ Initiales vocaliques :A l'initiale des units signifies du walaf, la prsence de voyelles

    n'est pas d'un usage trs courant, nanmoins pour certains types onrelve d'assez nombreux exemples :

    a) les voyelles antrieures non arrondies fournissent quelquesdonnes, en particulier sous leur forme de brves :

    i iaan : envieuxe egg : arrivera a : djeuner

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 39

    Seule l'unit vocalique aa manifeste sa prsence l'initialecomme voyelle antrieure non arrondie longue.

    aa aay : avareaa aajo : serviabilit

    b) Les voyelles postrieures arrondies livrent de ce point de vueun tableau plus complet :

    u ub : fermero obali : baillero om : tre maigre

    A ct de cette utilisation de voyelles brves, on relve celles devoyelles postrieures non arrondies longues :

    uu uuf : prendre sur ses genouxo om : genouxoo oos : maigre

    L'lment connat aussi l'usage l'initiale : pp : dpasser les limites, excessif

    2 Finales vocaliques d'units signifies :

    Selon la mme procdure, on va pouvoir distinguer entre :

    a) les voyelles postrieures arrondies, finales et brves :u juddu : naissanceo ndimo : tissu lx : bras

    b) les voyelles postrieures arrondies, finales et longues :uu kuu : celui-ci, tout prs o giso : se concerteroo woddoo : se couvrir avec

    c) Les voyelles non arrondies antrieures finales et brves :i ki : cet, que voici ter : amulettee tere : interdirea dara : rien

    d) Les voyelles non arrondies antrieures finales et longues :ii kii : celui-ci ee ree : rireaa daa : encre

  • 40 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    La voyelle recense l'initiale se retrouve la finale. Ainsi,dans l'exemple :

    muum : muet

    3 Voyelles mdianes :

    Pour tablir la liste des lments vocaliques que l'on retrouvecomme composantes internes de l'unit signifie, il suffit de renvoyer l'ensemble des situations tudies prcdemment. Les unitsvocaliques sans exception ont manifest leur prsence cette position propos des oppositions de commutation.

    Aussi bien les voyelles non initiales :ii tiis : inquitude wr : gurire wer : adosser wr : faire le tour ee weer : lune

    que les voyelles non finales :e ci-dessus dans wer : adosseree dans weer : lunea dans jag : dent mal plante

    ou encore les entits phoniques minimales qui, dans aucun cas,n'assument dans la langue le rle d'initiale ou de finale :

    de wl : pilere de ger : homme de noble caste ee de xeer : pierre

    A noter que les voyelles non finales ne sont jamais initiales dansla langue. Mais la rciproque n'est pas vraie.

    En rcapitulant les faits, on peut dresser deux tableaux relatifs l'utilisation du systme vocalique l'initiale et la finale.

    a) Tableau des voyelles initiales :i u uu

    o

    e o ooa aa

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 41

    b) Tableau des voyelles finales :i ii u uu

    o

    ee o ooa aa . .

    2) REMARQUES SUR QUELQUES PARTICULARITSDU SYSTME VOCALIQUE : L'HARMONIE VOCALIQUE.

    La prdominance parmi les monmes d'lments de type CVCet CVCC met en relief l'importance du consonantisme sur lespositions limites des signes et la trs grande frquence des entitsvocaliques mdianes.

    Les lexmes initiale ou finale vocalique sont assez rares.Nanmoins les lments drivs, en particulier, manifestent parfois la finale la prsence de voyelles. Dans les combinaisons entrephonmes, surtout lorsqu'il y a une procdure de formation lexicale,une fonction d'orientation euphonique est dvolue la voyellecentrale de la forme de base. C'est le principe de l'harmonievocalique. Celle-ci se matrialise par l'agencement des phonmes partir de choix qui tendent n'introduire dans une entit phoniquesignifie que des voyelles ayant des degrs d'aperture assez proches.

    La drivation de ce point de vue prsente des faits richesd'enseignement.

    L'expression de la notion d'ensemble par exemple imposel'utilisation de voyelles postrieures arrondies du 3e ou 4e degrd'aperture, selon la nature de la voyelle centrale de la forme soumise la procdure de drivation.

    Pour une entit phonique telle que gis voir, l'expression de lanotion de vision collective imposera l'usage de la voyelle ferme de 2e

    degr, plus proche par son aperture, de la voyelle i (premier degr)d'o :

    gis o : voir ensemblepar contre l'ide de manger collectivement se dira lekkoo avec un oolong ouvert de 3e degr et dont la mise en oeuvre respecte leparalllisme avec le phonme e qui constitue une unit d'aperturevoisine.

  • 42 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    En empruntant toujours la drivation des exemples types, onpeut encore remarquer le traitement euphonique de l'unit vocaliquedans la forme expressive de l'ide de faire quelque chose au profitde quelqu'un . Ici, l'lment consonantique reste stable et de forme-l- alors que la voyelle qui prcde cet lment dpend au contrairetrs troitement de la voyelle centrale de la racine driver :baax donne baaxal : rendre bontuur donne tuurul : faire une offrande une divinit.

    Le principe ne joue pas seulement propos de l'aperture. Lesmmes ajustements sont oprs pour trouver une certaine adquationeuphonique entre voyelles arrondies postrieures et non arrondiesantrieures.

    Ainsi peut-on noter que l'ide d'inachvement rendue par lacombinaison de la consonne g et d'une voyelle variable emprunte, surce plan, des formes diffrentes selon le contexte vocalique dominantd'o :

    dem-ag-ul : il n'a pas encore tseet-eeg-ul : il n'a pas encore t voirwuut-og-ul : il ne s'est pas encore substitu gis-eg-ul : il n'a pas encore pris de contacts

    3) DISTRIBUTION DES PHONMES CONSONANTIQUESAU SEIN DES UNITS SIGNIFIES.

    1 Initiale consonantique :

    A cette position, la totalit des consonnes fondamentales a djpu tre recense propos de la procdure d'identification :p pl : lection t taf : coller, afficher t fal : lire c car : branche k kr : maison x xar : mouton r rbb : chasser b ba : refuser d dor : frapper j jf : acteg gm : croire l laaf : ailew wy : chanter m mn : pouvoir n nar : mentir aaw : vilain ar : rugir s sf : changey yar : duquer

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 43

    Par contre toutes les varits de consonnes nasalises ne sontpas reprsentes. Certains usages sont toutefois assez courants ; ils'agit surtout de consonnes sonores nasalises :mp mpal : lection mb mbay : culture

    nd ndof : foliej jg : prise g gm : croyance

    d'autres sont pratiquement inconnues comme initiales, en particulierles nasalises issues de consonnes sourdes :

    nt c k xNote : Il serait plus exact de dire que leur emploi lorsque cela se

    trouve a valeur purement dialectale. Ainsi en est-il de nt et de c.Les lments k et x ont perdu toute vie dans la langue ici.L'initiale nasalise est un phonme en voie de rgression dans

    les villes. Elle tend de plus en plus constituer une variantefacultative de la consonne fondamentale correspondante.

    2 Finales consonantiques :

    La procdure d'identification a dj rvl la finale comme laposition o tous les lments consonantiques sans exception semanifestent :

    Les consonnes fondamentales :p fap : prendre f taf : collert fat : ranger b fab : prendred fad : ranger m xam : savoirn wn : montrer c fac : soignerk tak : se poser x taax : btiments sas : charge w daw : courirj faj : soigner g tag : se poserl taal : allumer r far : amanty fy : teindre wa : tordre la : s'exiler

    Les consonnes nasalises :mp smp : planter mb lamb : tternt gnt : rver nd and : sorte de fourneauc lac : bouche j gj : indigo

  • 44 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    k tak : pied g tag : chaud x sax : il y a un moment

    Les consonnes gmines :pp bopp : tte tt fatt : bouchercc facc : clater kk takk : attacherq saq : grenier ww jaww : atmosphrebb gabb : piocher dd fadd : abattrejj gajj : scarifier gg dagg : couperll wall : secours yy coyy : rouge carlatemm tamm : avoir pris l'habi- nn tann : choir

    tude de w : compter w : avari

    3 Position interne des consonnes :

    En reprenant les mmes tapes que prcdemment, on pourravoir successivement :

    Consonnes fondamentales :b sabar : tam tam m ndemin : faon d'tref safara : feu p appati : s'embourbert satala : rcipient c xaacu n ganaar : pouletd Idi : nom j Kajoor : Prov. du Sngal

    k Dakaar kaaan : envieg sagar : torchon laaay : exil

    x saxaar : fume train l bala : demander pardons xasaw : puer r faral : prendre partie pourw dawal : conduire y aaye : interdire

    Un certain nombre de consonnes n'apparaissent ici, le plussouvent, qu'aprs une voyelle longue. Il s'agit en particulier dephonmes tels que p, c, k qui, en position finale prsentent laparticularit d'tre comme consonnes fondamentales simples desvariantes facultatives de phonmes diffrents par la sonorit.

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 45

    Consonnes nasalises :mp sempi : draciner mb jambaas : rebordnt gent : baptme nd andaar : unit de mesurec tacu : se coincer j xajar : cuivrek makoo : tre de conni- g wegalu : pencher d'un

    vence ctx texu : jointure, articu-

    lation

    Consonnes gmines :pp noppi : se taire tt wattu : vitercc tccu : se pincer kk akku : tre vaccinq laqu : se cacher bb libbt : tre anmidd addu : rpondre jj dajji : dfoncergg jggi : enjamber ll wllu : secourirww jaww : atmosphre yy noyyi : respirernn sannar : nom mm tammal : habituer Daar : nom sai : dboucher

    E. SYLLABATIONET TRAITEMENT CONTEXTUEL DES PHONMES

    On situe l'identification des diffrents types possibles de syllabesaux trois positions qu'elles sont susceptibles d'occuper au sein dessignes : groupe initial, groupe final et groupe interne.

    a) LE GROUPE SYLLABIQUE.

    La constitution de la syllabe varie. On peut tre en prsenced'une simple unit vocalique ou d'un groupe de phonmessusceptibles de se combiner de faon diffrente.

    On distinguera par ailleurs entre la syllabe initiale vocaliqueou syllabe vocalique et la syllabe consonantique initiale deconsonne.

  • 46 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    Le groupe initial.

    a) Syllabe vocalique :Comme syllabe vocalique ouverte /V- on rencontre :

    i i-aan : jalouxa a-aan : jalouxaa aa-ye : interdireu u-rus : oro bbli : baillero om-meeku : s'essuyer la boucheuu uu-fu : se blottiroo oo-sal : faire maigrir -u : se retrousser les manches

    La syllabe vocalique ferme (termine par une consonne). Onnote que toutes les voyelles brves initiales sont mme deconstituer ce type de syllabe :i it-te : obligeance u ub-bi : ouvrira at-t : sparer, juger o om : genoux

    o ok-katu : se gratter : retrousser

    La consonne qui termine la syllabe peut tre gmine ounasalise :itt : frapper mb : envelopperapp : limite opp : maladie ndi : amener

    La syllabe initiale vocalique et ferme n'est, en principe, possiblequ'avec une voyelle initiale brve.

    b) Syllabe consonantique :

    La syllabe possde une initiale consonantique. Il s'agit parconsquent de toutes les situations o une consonne donne peut treinitiale.

    Les phonmes consonantiques l'exception des nasalises c, nt,k, x peuvent constituer des initiales de syllabes qui prsententalors l'une des combinaisons suivantes :CV tis : clabousser ndaa : canariCVC testn : plante de toskare : connatre un mauvais sort

    piedCVCC bopp : tte gabbkat : piocheur

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 47

    Le groupe final.

    Il s'agit d'une syllabe ouverte ou ferme la finale d'une unitsignifie.

    a) La syllabe vocalique finale commence sur une voyelle. Dansle cas o elle est vocalique et ouverte, elle n'est constitue que parune voyelle. On en possde quelques exemples. Ils valent pour desrgions limites (parler lebou, etc.) :i dee-i : aller mourir u ji-u : semence

    ree-i : aller rire o dee-o : mourir en groupe

    Les exemples sont surtout fournis par la procdure dedrivation. En fait, la coexistence de voyelles successives est rare. Ils'opre gnralement soit une contraction de voyelles mises encontact en une unit phonique longue, soit une insertion desphonnes w et y entre celles-ci :

    dee-o deewoo : mourir ensembleji-i jiyi : aller semer

    b) La syllabe vocalique finale ferme est une possibilitreconnue :VC de-al : mourir pour

    dee-al : trouve en deewal un substitut plus courant.Le type VCC ne semble pas exister.

    c) La syllabe consonantique finale :Elle est plus conforme aux procds de la syllabation walaf. La

    syllabe ferme ou ouverte comporte l'initiale une consonne et uneseule.

    Syllabe consonantique finale et ouverte, type VC : juu-tu : se renverser ji-tu : devancer do-goo : se brouiller dfinitivement ter : livredug-go : frayer ensemble tere : interdire

    Syllabe consonantique ferme et finale, type CVC : En dehors des monosyllabes, on peut dnombrer toute une

    varit de cas :ndu-gor : fruit dawal : faire courirsa-gar : torchon libbt : tre anmi

    On ne rencontre pas d'exemples de syllabe consonantique fermedu type CVCC la finale.

  • 48 GRAMMAIRE DE WOLOF MODERNE

    Le groupe interne.

    Le groupe interne doit ncessairement appartenir une unitsignifie d'au moins trois syllabes. Il est assez rare de trouver unlment lexical de cette envergure en walaf. Les exemples sur lesquelsporteront par consquent cette analyse relvent en gnral desituations issues de la drivation ou de la composition.

    a) Syllabes internes vocaliques : On trouve quelques exemples de :

    syllabe interne vocalique ouverte du type -V- :ree-aa-le : rire en mme tempsde-aa-le : mourir en mme temps

    Le fait n'est pas trs courant du point de vue euphonique. Leprocd, quoique vivant, demeure acceptable, nanmoins cesrencontres d'units vocaliques sont gnralement vites parl'insertion facultative des consonnes w et y :

    ree-waa-le : rire en mme temps de, feindre en riantsa-waa-le : expliquer en mme tempsji-yaa-le : semer en mme temps

    On relve aussi des syllabes vocaliques fermes comme groupeinterne, c'est le cas avec le driv :

    ree-aat-le : rire encore avec quelqu'un (pour lui)une syllabe vocalique du type VCC n'existe pas comme groupeinterne.

    b) Syllabe interne consonantique :Comme syllabe ouverte de ce type CV on possde de trs

    nombreux exemples :o-ba-li : bailler leqa-li-ku : s'panouir

    Le type CVC ou ferm est aussi courant que le prcdent :.fa-tar-i : dboucher

    Mais cette position on ne relve pas non plus de syllabe dutype CVCC.

  • ANALYSE PHONOLOGIQUE 49

    b) TRAITEMENT DES CONSONNES GMINES ET NASALISES.

    La question qui se pose intresse principalement les consonnesgmines dans l'ensemble de leurs situations d'emploi et lesnasalises prcdes d'une unit vocalique.

    Chaque fois qu'au sein d'un signe, une voyelle prcde soit unegmine, soit une nasalise, la ralisation de ces dernires s'oprecomme si pratiquement l'une et l'autre se dcomposaient en deuxentits consonantiques.

    La gmine se prsente comme la juxtaposition d'une implosiveet d'une explosive :

    > < > < > < > < >